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Dossier de présentation
Fédéral sur les techniques
anciennes
Bâton traditionnel Français
Maitre d’arme : Roger POZZI
Rédacteur : Yannick CUM
Contributeurs : Adélaïde CHARLET / Geoffrey FRANCO
Dossier Fédéral sur les techniques
Anciennes
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Dossier Fédéral sur les techniques
Anciennes
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Table des matières 1. Qui sommes-nous ? _________________________________________________________________________________ - 5 -
2. Les fondements historiques __________________________________________________________________________ - 6 -
3. Les disciplines ______________________________________________________________________________________ - 8 -
Généralités ___________________________________________________________________________________ - 8 -
Le Bâton traditionnel ___________________________________________________________________________ - 8 -
La Canne ancienne ____________________________________________________________________________ - 13 -
La Savate ancienne ___________________________________________________________________________ - 15 -
La Lutte Parisienne ____________________________________________________________________________- 17 -
Les disciplines mineures ou associées ___________________________________________________________ - 18 -
Description d’un entrainement Type _____________________________________________________________ - 19 -
4. Les différences fondamentales avec l’existant __________________________________________________________ - 21 -
La recherche et l’expérimentation ______________________________________________________________ - 21 -
La philosophie martiale et guerrière ____________________________________________________________ - 21 -
Le public cible ________________________________________________________________________________ - 22 -
L’intégration avec les AMHE ____________________________________________________________________ - 22 -
5. Pourquoi le besoin de reconnaissance ? _______________________________________________________________ - 23 -
Pérenniser notre Art __________________________________________________________________________ - 23 -
Reconnaitre notre savoir ______________________________________________________________________ - 23 -
Garder les liens avec les techniques ancestrales__________________________________________________ - 23 -
Proposer une alternative aux disciplines existantes FFSBF __________________________________________ - 23 -
6. Le devenir de notre Art _____________________________________________________________________________ - 24 -
Sans légitimité quel avenir ? ___________________________________________________________________ - 24 -
La FFAMHE ___________________________________________________________________________________ - 24 -
7. La finalité et les objectifs de la démarche ______________________________________________________________ - 25 -
Intégrer les Arts Anciens à la FFSBF _____________________________________________________________ - 25 -
Valoriser les pratiquants « gradés » dans leur clubs ______________________________________________ - 25 -
Promouvoir, former, proposer des stages Officiels de la FFSBF sur les arts anciens ___________________ - 25 -
8. Conclusion ________________________________________________________________________________________ - 26 -
9. Annexes __________________________________________________________________________________________ - 27 -
Iconographie Bâton 1686 ______________________________________________________________________ - 27 -
Larousse 1890 : Savate ________________________________________________________________________ - 27 -
Larousse 1919 : Canne _________________________________________________________________________ - 28 -
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Affiche technique Canne et Bâton 1928 ___________________________________________________________ - 29 -
Tables des Figures
Figure 1 : Membres bu Bâton Traditionnel Français ___________________________________________________________ - 5 -
Figure 2 : Combat de canne / Egypte antique ________________________________________________________________ - 6 -
Figure 3 : Compagnon en tenue d’apparat (1827) _____________________________________________________________ - 6 -
Figure 4 : Bâton traditionnel Français ______________________________________________________________________ - 8 -
Figure 5 : Prise en main du Bâton : Demi-garde ______________________________________________________________ - 9 -
Figure 6 : Garde médiane ________________________________________________________________________________ - 10 -
Figure 7 : (Joinville) Moulinet verticaux (abatée de haut en bas, enlevé de bas en haut) ___________________________ - 10 -
Figure 8 : Moulinets horizontaux et obliques ________________________________________________________________ - 10 -
Figure 9 : Bâton corps à corps technique Meyer (Coulissés) __________________________________________________ - 12 -
Figure 10: Joinville : parade mains écartées (ou parade d’urgence)/ frappe mains réunies _______________________ - 12 -
Figure 11: Extrait d’un manuel de combat 1913 _______________________________________________________________ - 12 -
Figure 12: Canne Position de repos ________________________________________________________________________ - 13 -
Figure 13 : Canne garde médiane _________________________________________________________________________ - 14 -
Figure 14 : Combattants Savate 1900. _____________________________________________________________________ - 15 -
Figure 15 : Savate enseignés à Joinville (1852). _____________________________________________________________ - 15 -
Figure 16 : Brevet de Chausson (1820) ____________________________________________________________________ - 16 -
Figure 17 : Quelques techniques de lutte (Mosaïque). __________________________________________________________- 17 -
Figure 18 : Mosaïque des disciplines connexes ______________________________________________________________ - 18 -
Figure 19 : Activités proposées par la FFAMHE (Mosaïque).____________________________________________________ - 24 -
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1. Qui sommes-nous ?
Figure 1 : Membres du Bâton Traditionnel Français
L’association du Bâton traditionnel Français a été créée par Roger POZZI en 1991, pour promouvoir les
enseignements qu’il avait suivi tout au long de sa carrière et former des enseignants pour développer ce patrimoine.
Le but étant de faire revivre notre culture martiale en se basant sur l’étude des documents historique et
l’enseigner sous une forme la plus ludique possible.
Roger a commencé son apprentissage avec Bob Alix (DTN à cet époque) par de la Boxe Française (méthode
Charlemont). Il a écumé quelques compétitions au sein du club AUVR (avec Charles MAZET et Serge VEJUS) et c’est
tourné ensuite vers les techniques militaires (Savate–combat rapproché et close combat) ou il a obtenu son monitorat.
Il a enchainé ensuite avec l’obtention du BE de canne de combat au CNCCB ou il est resté Responsable des
techniques Anciennes pendant 2 ans. Il a ensuite créée l’association du Bâton traditionnel Français et volé de ses
propres ailes.
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2. Les fondements historiques
Figure 2 : Combat de canne / Egypte antique
Le maniement du Bâton et de la Canne, l’utilisation des poings et des pieds remontent à la nuit des temps.
Les « premiers hommes » savaient déjà utiliser un gourdin ou une lance pour chasser et se défendre.
Nombres de récits historiques présentent des hommes utilisant des bâtons pour se défendre face à des
envahisseurs, des brigands ou des soldats. Plus récemment, les compagnons du tour de France étaient aussi munis
d'une canne pour se défendre.
Figure 3 : Compagnon en tenue d’apparat (1827)
Les techniques que nous travaillons sont issues des documents anciens que nous avons retrouvés.
L’apprentissage de notre Art se base à la fois sur des savoirs « modernes » comme l'enseignement de Maistres
d’armes récents comme Lecour, Lafond, Leboucher, Vigny… ainsi que sur nos recherches dans les fonds anciens
(gravure, retranscription de manuscrits, sculpture, images…).
Les techniques actuelles transmises par la FFSBF sont en partis basées sur ces documents, mais elle a perdu
une partie de cet héritage qui est notre patrimoine.
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Discipline Auteur Date Titre Description
Savate Julien LECLERC 1920 La Boxe Pratique
offensive et
défensive
Descriptif des techniques de « Boxe Française »
(savate) enseignées par Me Lecour
Lutte Parisienne Centre d’instruction
de Joinville
1971 Notice sur le Corps
à corps
Descriptif appliqué des techniques de mise au sol et de
désarmement
Toutes Hebert La méthode naturelle
Descriptif des techniques globales de canne, bâton, savate et lutte
Canne Du jeu de la canne
Toute E.André 1904 Manuel de boxe et
de canne
Croisement sur les techniques de savate, boxe, canne et
lutte. Méthode globale et élève de Lecour
Leboucher 1902 Technique de savate
Savate / Canne Anonyme 1843 L’art de la savate et
de la canne
Descriptif des techniques de Savate et de Canne
enseignées par Michel CASSEUX
Savate J. Charlemont 1878 Traité théorique et pratique Boxe
Française
Traité d’enseignement de Savate BF.
Sabre 1877 Manuel
d’instruction
Maniement, feintes, parades et gardes
Canne/Sabre Napoléon 1er Instruction pour les
voltigeurs
Guide d’instruction des techniques de voltiges à la canne
est au sabre.
Lutte Parisienne Paurenfeindt Technique de lutte medievale
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3. Les disciplines
Généralités Il faut comprendre que notre Art de combat est basé avant tout sur des techniques décrites pour la Guerre.
Comme tout Art Guerrier, nos techniques ne se limitent pas à l’utilisation d’un style ou d’une arme, mais elles
s’organisent autour de l’attaque, de la défense et essentiellement de la survie de son pratiquant.
De ce fait, notre Art contient plusieurs disciplines associées, imbriquées et indissociables.
Bien que toutes nos techniques se combinent, leurs enseignements sont en partie sectorisé pour une
meilleure approche et simplifier leur compréhension.
Des phases « combinées » sont intégrées dans nos entrainements afin de mixer les disciplines et retrouver
ainsi l’essence de notre Art.
Le Bâton traditionnel Le Bâton Traditionnel Français est une discipline de maniement d’arme dite longue et courte.
Elle est basée sur une structure de mouvement que l’on appelle « l’école du moulinet»1, des coulissés et des coups
directs.
Elle allie à la fois des techniques longue distance et des techniques rapprochées.
Equipement :
Le Bâton est généralement une branche de liane, de rotin ou de noisetier d’une longueur égale à la hauteur des
pieds au nez du pratiquant et de diamètre de 30mm. Les dimensions de ce bâton permettent un maniement rapide et
souple de par les bois choisis, et garantissent une bonne prise en main de par son diamètre.
Figure 4 : Bâton traditionnel Français
1 Ce terme est déduit des sources que l’on a dans plusieurs ouvrages expliquant les techniques moulinets du Bâton ou de la Canne
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Des protections de mains et articulaires, ainsi qu’une coquilles et un masque d’escrime modifié sont utilisées
lors des phases d’assaut.
Pour le reste de la pratique, nous n’obligeons pas le port de protections car nous voulons que nos pratiquants
soient capables de contenir les frappes et de travailler en partenariat sur les phases d’apprentissage.
Biomécanique :
Dans cette discipline tout le corps est sollicité.
Le Bâton se tient dans la plupart des techniques en prono-supination :
La main gauche en supination à une coudé du talon
La main droite en pronation à une coudé de la main gauche.
Figure 5 : Prise en main du Bâton : Demi-garde
D’autres gardes sont utilisées en fonctions des techniques que l’on appliques : Garde mains réunies, Garde
mains écartées.
Le Bâton traditionnel est composé de mouvement de jambe basé sur le « marche » et sur la « demi fente ». Ce
type de déplacement propose des positions équilibrées et assurées en assurant la Biomécanique naturelle du
pratiquant, sans exiger de souplesse ou musculation particulière.
Par ailleurs, les axes de frappes et parades sont tous des axes « obliques » ( par rapport à l’axe vertébral) par
conséquent, tous les mouvements de circumduction respectent la biomécanique naturelle des épaules.
La position du corps en position de garde de base se décompose de manière suivante :
Les pieds à largeur d’épaule
Genou légèrement fléchis
Rétroversion du bassin et légère rotation pour garder l’adversaire en face
Le bâton le long du corps sur la gauche
La pointe au niveau du nez de l’adversaire
La main gauche au niveau de la boucle de ceinture.
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Figure 6 : Garde médiane
Description de la technique de base :
La technique de base de la pratique du « bâton long » est la technique de moulinet.
Cette technique permet à la fois de gérer les positions d’attaques et propose un axe défensif important.
Figure 7 : (Joinville) Moulinet verticaux (abatée de haut en bas, enlevé de bas en haut)
Figure 8 : Moulinets horizontaux et obliques
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Quelques techniques :
Nom Cible Description
Brisé/abatée Tête Coup moulinet armé à gauche ou droite, Le bâton effectue la rotation d’armement de manière
verticale en visant le sommet du crâne. (Fig.5)
Figure Coup Oblique
Le Bâton effectue un armement à gauche via un moulinet complet et vient s’abattre sur la joue gauche en visant la
cuisse gauche.
Le coup inverse est possible et devient un brisé à droite. (fig.6 à gauche)
Enlevé Toute cible Le Bâton effectue un armement du haut vers le bas (inverse
du brisé) et prend pour cible soit le menton, les aisselles
pour des coups verticaux, soit les hanches pour des coups
obliques.
Coup de Flan Flans Le Bâton prend un armé horizontal et vient frapper le flan
Deux temps L’armement s’effectue par un moulinet « retenu » au-
dessus de la tête. La pointe du Bâton ne touche pas la cible
mais est arrêtée de manière à provoquer la mise en défense
de l’adversaire. Sur le même temps, le bâton repart dans l’autre sens afin
d’effectuer une frappe de l’autre coté sur le second temps.
Volte de défense Sur une attaque brisée en tête la parade se prend par
anticipation en entrant dans la zone d’attaque adverse en
présentant son dos.
Sur la fin de parade on passe sous son Bâton en effectuant
un moulinet horizontal jusqu’à la frappe. (Une sortie en deux temps ou en frappe aux jambes peut se faire aussi.)
Grand moulinet Sur l’armement on effectue un grand moulinet afin de venir chasser le bâton adverse, dans le même temps on effectue
un déplacement volté pour venir sortir sur une frappe
latérale violente.
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Le Bâton Traditionnel propose aussi des techniques de combats rapprochés appelées « Bâton corps à corps».
Ces techniques permettent de travailler en «mains écartées » pour réduire la distance de combats et travailler
sur des coups rapides et directs.
Figure 9 : Bâton corps à corps technique Meyer (Coulissés)
Dans les manipulations en combats, nous apprenons à passer d’une technique longue à une technique courte
pour varier les distances, les axes de frappe et la vitesse.
Figure 10: Joinville : parade mains écartées (ou parade d’urgence)/ frappe mains réunies
Les techniques du Bâton corps à corps (les piqués) sont les pratiques d’entrainements des soldats Français au
maniement de la Baïonnette.
Figure 11: Extrait d’un manuel de combat 1913
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La Canne ancienne La Canne ancienne est une discipline de maniement d’arme courte.
Tout comme le Bâton, les bases de la Canne Ancienne viennent de l’école des moulinets bien que plusieurs
techniques différentes soient travaillées (Vigny, Voltige, Militaire, Joinville, Hebert…).
Equipement :
La Canne est généralement une branche de Rotin ou de Liane de 1 m de long et ayant un diamètre de 30mm
maximum, son poids oscille entre 400 et 600 grammes.
Les dimensions de cette arme reprennent les mensurations des cannes utilisées au début du XIX siècle.
Figure 12: Canne Position de repos
Les mêmes protections qu’au Bâton sont nécessaires pour les assauts. Pour les phases d’apprentissages
techniques nous n’utilisons pas de protection.
Biomécanique :
Tout comme pour le Bâton, le corps entier est sollicité dans les déplacements, les absorptions et les frappes.
La canne se tient en Pronation de la main directrice.
La canne possède plusieurs positions de garde en fonction des techniques que l’on travaille.
La Garde de base est la comme pour le bâton la garde médiane :
Les pieds à largeur d’épaule
Genou légèrement fléchis
Rétroversion du bassin et légère rotation pour garder l’adversaire en face
Le pied droit devant
La canne dans la main droite la pointe orientée sur le nez de l’adversaire
La main gauche ouverte en position de défense sur la poitrine ou au menton permettant les saisies ou les
rentrées au corps à corps ou les frappes au poing.
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Figure 13 : Canne garde médiane
Description de la technique de base : (prise de canne droitier)
Technique Nom de la garde Description succincte
Vigny Garde Haute
La canne est positionnée au-dessus de la tête sur l’axe
vertébral, la pointe sur le nez de l’adversaire
Garde Nonchalante
Le bras armé « pend »
La canne est pointée vers le bas
Voltige
Garde du scorpion
Le bras armé est tendu vers l’arrière
la canne pointe soit vers le bas soit dans le prolongement du
bras La position du corps est sur des appuis légèrement avant
Garde d’aisselle
Le Bras armé est enroulé la main sous l’aisselle gauche
La canne pointe vers l’arrière
La position du corps est sur des appuis arrière.
Militaire Garde croisée
La main armée est à gauche La canne pointée vers le nez de l’adversaire
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La Savate ancienne
Equipement :
Nous travaillons des techniques et Arts de combat anciens, nos protections se limitent à celles utilisées dans
la période.
Lors des phases d’apprentissage technique, aucune protection n’est obligatoire. Pour les phases d’assaut,
nous préconisons des protèges tibia, une coquille et des gants type MMA.
Comme pour toutes les autres pratiques, nos pratiquants doivent faire preuve de maitrise et de contrôle afin
de travailler au mieux sans se blesser et sans faire mal.
Nous intégrons régulièrement des phases techniques au sac de frappe, afin de travailler la puissance et la
gestion des impacts.
Figure 14 : Combattants Savate 1900.
Biomécanique :
La mécanique corporelle de la Savate est complexe, je ne vais pas expliquer toutes les contraintes
appliquées au corps ni les efforts musculaires de la discipline car beaucoup d’ouvrages traitent de se sujet.
Les cahiers d’entrainements de la FFSBF fournissent toutes les explications pratiques de la mise en
mouvement du corps.
Figure 15 : Savate enseignés à Joinville (1852).
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Description de la technique de base :
La savate ancienne prend sa source dans l’adaptation des techniques de chausson Marseillais et des
techniques de poings rustique de boxe Anglaise (Boxing Londonien).
Elle intègre beaucoup de technique de coups de pieds, les poings étant utilisés essentiellement en contre de
proximité ou en préparation d’engagements. (cf. §La lutte Parisienne)
Certains coups spécifiques font toutefois parti intégrante des coups de bases de la Savate ancienne :
Les manchettes
Les musettes et les claques
Le coup de poing marteau
Le drop
Le coup de poing retourné
Figure 16 : Brevet de Chausson (1820)
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La Lutte Parisienne La lutte parisienne est le terme générique utilisé pour représenter tout ce qui est engagement, mise au sol et
projection des techniques anciennes.
Cette discipline s’appuie sur les techniques de la lutte médiévale (Paurenfeindt) et intègre aussi les clés,
immobilisation et désarmements.
La lutte parisienne pourrait être définie comme une « lutte frappée », car elle allie à la fois les techniques de
savate ancienne et les techniques de corps à corps à corps.
Equipement :
Aucun équipement spécifique n’est préconisé ici, à part quelques protections « au cas où ». (Coquille
essentiellement)
Biomécanique :
Cette discipline étant une sorte de lutte, la biomécanique est complexe et complète.
Selon les techniques à exécuter, les positions dans lesquelles nous les passons et le contexte global, le corps
dois réagir de manière différente au niveau musculaire.
Il apparait toutefois que cette discipline demande une bonne souplesse articulaire afin de pouvoir passer
certains mouvements.
Nous travaillons donc de manière souple et progressive afin de ne pas provoquer de lésions articulaires et
pouvoir amener le pratiquant à améliorer naturellement sa souplesse.
En ce qui concerne la « force » physique, la plupart des techniques ne demandent pas l’utilisation de force, mais
essentiellement l’utilisation de l’énergie cinétique de l’adversaire, de la transformation de mouvement et surtout de la
vivacité dans la mise en œuvre.
Figure 17 : Quelques techniques de lutte (Mosaïque).
Description de la technique de base :
Aucune technique de base ne sort de l’enseignement donné dans cette discipline. En effet nous utilisons le
terme Lutte parisienne pour tout ce qui n’est pas techniques de percussions (Mains nues, pieds, canne, bâton, couteau.)
De cette conclusion il ressort que les techniques sont toutes « uniques» et unitaires.
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Les disciplines mineures ou associées En gardant à l’esprit que notre Art est un art guerrier, il parait évident qu’en plus des techniques principales, un
flot d’annexes et périphériques existent.
Nom Description Disciplines intégrées Techniques de base
Combiné Utilisation du pied/poing dans les
techniques de maniement d’armes
Canne / Bâton
Savate ancienne
Lutte Parisienne
Désarmement Projections
Réduction de la distance pour frapper à main nue
Dague/Couteau Technique de maniement d’arme
« très courtes »
Lutte Parisienne
Savate
Technique spécifique
Apprentissage du maniement de
couteau/Dague
Gestion des désarmements/clés
Pied/Poings avec utilisation de la
main libre
Boxe de rue Technique de Boxe/savate en mode
« self-défense »
Savate
Dague/couteau
Lutte Parisienne
Apprentissage de la gestion de
l’agression
Désarmement
Mise au sol
Sabre XIXème Technique de maniement du sabre
Napoléonien ou XIXème Canne
Toutes les techniques de canne
Imprégnation de frappes sabrées
Bâton Breton Technique spécifique de maniement
du bâton Bâton
Initiation aux techniques de Bâton
régional
Figure 18 : Mosaïque des disciplines connexes
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Description d’un entrainement Type Entrainement Canne Combinée
Nom Activité Description technique Durée
Echauffement Arme Préparation des articulations
aux gestes de maniement
Moulinet brisé Moulinet enlevé
Moulinet Horizontaux Déplacements garde Médiane
Déplacement marche
10’
Echauffement Savate Préparation musculaire
La préparation se fait main armée de la
canne Coup de Pied Bas Fouetté bas
Fouetté au corps
10’
Travail technique
Reprise des techniques acquises + intégration de
nouvelle
Reprise : Ex 1 :
G. Haute
2 temps Frappe Figure Droite
Redoublement Décalage parade fouette Gauche au corps
Figure droite en sortie
Ex 2 :
Parade toit à gauche // coup d’arrêt au corps
Riposte sur pose de pied figure droite
Ex 3 : Sur 2 temps adverses :
1er temps => Avance sur la parade
Musette gauche au menton
Sortie décalage à droite coup de figure
intégration :
Ex 1 :
Sur Frappe à gauche / Parade en toit en avançant
Engagement de la Nuque Coup de genou abdomen
Sortie coup de figure à gauche
Ex 2 :
Sur Frappe à gauche / Parade main basse
Croisement canne sous la canne adverse Crochetage talon / poignet
Fouette corps (x2)
Sortie coup de figure droite
60’
Travail
d’imprégnation
Intégrer les techniques dans
la dynamique du combat
Effectuer un travail type « combat » en
utilisant les diverses techniques
travaillées
20’
Assaut
Combat en partenariat sur la
totalité des techniques
acquise
Travail de fond/cardio/explosivité 6 assauts de 2’ + pause (20 ‘‘)
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Entrainement Bâton
Nom Activité Description technique Durée
Echauffement Arme Préparation des articulations
aux gestes de maniement
Moulinet brisé Moulinet enlevé
Moulinet Horizontaux Déplacement Garde en marche
15’
Travail technique
Long
Reprise des techniques
acquises + intégration de nouvelle
Reprise : Ex 1 :
Armement 2 temps /frappe brisée gauche
Redoubler jambes gauche
Sortie garde basse à gauche
Ex 2 :
Frappe Directe Droite Coup de la marine
Reprise de garde médiane
intégration :
Ex 1 : Armement 2 temps / frappe horizontale gauche
Volte d’attaque sortie frappe à gauche
Reprise Garde basse à gauche
Ex 2 : Armement 2 temps / frappe horizontale gauche
Volte d’attaque sortie 2 temps frappe droite
Volte d’attaque sortie frappe droite
Reprise de garde arrière
30’
Travail technique
Corps à corps
Reprise des techniques acquises + intégration de
nouvelle
Reprise : Ex 1 :
Prise de garde Hebert
Coup direct tête
Coup glissé Jambe et tête
Reprise de garde
intégration : Ex 1 :
Prise de garde Hebert
Frappe directe tête / Jambe / tête
Frappe directe figure droite / figure gauche Reprise de garde
Ex 2 :
Prise de garde Hebert
Frappe directe figure gauche /figure droite
Glissé prise arrière Intégration coup de la marine
Reprise de garde longue
30’
Travail
d’imprégnation
Intégrer les techniques dans
la dynamique du combat
Effectuer un travail type « combat » en
mixant les techniques de bâton long et corps à corps
20’
Assaut Partenariat sur la totalité des techniques acquise
Bâton long/corps à corps / engagement / projection / désarmement / Pied
4 assauts de 2’ + pause (20 ‘‘)
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4. Les différences fondamentales avec l’existant
La recherche et l’expérimentation Contrairement à la savate défense, le bâton fédéral ou des Arts martiaux orientaux nous n’avons pas de
« manuels » d’enseignement modernes. Toutes nos techniques sont décrites à partir de documents, gravures ou
images nous permettant d’étudier les postures et mouvements.
Afin de travailler, décomposer et enseigner nos techniques nous nous basons sur de la recherche
documentaire, de l’expérimentation, de la confrontation.
Contrairement à la savate défense ou aux disciplines fédérales existantes ,les pratiquants peuvent se référer
aux sources originelles en plus du savoir transmis par l’enseignant.
Notre savoir actuel est un condensé de ce que nous avons réussi à trouver et est loin de détenir la vérité
absolue quant aux techniques anciennes.
Notre démarche est la suivante :
Effectuer des recherches de sources (Articles, livres, gravures, peintures, images…)
Identifier les postures,
Exécuter la technique expliqué ou la posture afin d’identifier les contraintes physiques appliquées
Travailler en partenariat afin de confronter l’analyse de la source
Adapter la technique par rapport:
o Aux facilités naturelles du pratiquant
o A l’efficacité en combat
o A l’intégration dans les méthodes et techniques de combats existantes dans notre Art.
La phase de confrontation et d’adaptation est la phase d’interprétation qui fait la richesse de notre travail sur
ces techniques, en effet des personnes différentes n’interprèteront pas la technique de la même manière et lors de la
confrontation, d’autres points de vues peuvent encore émerger.
Contrairement aux techniques « modernes » qui sont écrites, codifiées et quasiment immuables, notre Art ancien
évolue constamment.
La philosophie martiale et guerrière La FFSBF propose des disciplines sportives, encadrées et codifiées afin de répondre à des règlements et
contraintes compétitives.
De notre côté, il faut garder à l’esprit que notre discipline est avant tout un Art de Guerre.
Certaines techniques appliquées comme les sources les décrivent peuvent être létales ou dangereuses.
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Notre Art prend sa source dans les entrainements militaires, les techniques de champs de batailles ou la
défense de rue, autant dire qu’aucunes règles ni aucunes contraintes ne sont réellement appliquées.
Il faut toutefois se remettre dans le cadre d’une pratique « moderne » de ces techniques, ce qui nous impose de
mettre certaines limites lors de nos travaux d’apprentissages et d’enseignements.
Le public cible Les disciplines proposées à la FFSBF sont essentiellement sportives et demandent une condition physique
adaptée.
Notre discipline est avant tout basée sur du travail technique et collaboratif ce qui implique que notre public est
beaucoup plus large. Nous touchons à la fois des sportifs mais aussi des gens qui viennent pour le coté Historique, pour
la recherche et le partage.
L’intégration avec les AMHE Nos techniques se basant sur des documents anciens, nous pourrions dire que nous n’avons pas de « limites »
dans la date de ces sources.
Notre pratique, tant en recherche et expérimentation, que dans son aspect martial, rentre dans la catégorie
des AMHE2 (Arts Martiaux Historiques Européens) contrairement aux techniques de défenses ou sportives actuellement
représentées par la FFSBF.
La principale divergence vient du fait que nous n’avons pas de compétition car en pratiques nos techniques sont
étudiées pour un résultat définitif. Comme toutes les disciplines actuellement attachées aux AMHE nos techniques sont
issues de Maistres d’armes d’antan qui ont su briller sur des champs de batailles et retranscrire et enseigner tout ou
partie de leurs expériences.
2 Cf. Chapitre 6 §La FFAMHE pour plus de détails.
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5. Pourquoi le besoin de reconnaissance ? La question est légitime, comme expliqué plus haut nous travaillons ces techniques depuis longtemps sans
jamais avoir engagé de protocoles pour nous faire connaitre et reconnaitre.
Plusieurs arguments étayent donc notre démarche.
Pérenniser notre Art Comme expliqué, notre démarche repose essentiellement sur de la recherche et de l’expérimentation, notre
savoir est donc assez personnel. Bien que nous enseignions ces techniques, que nous les retranscrivions afin de
préparer nos sessions d’entrainement, ce savoir reste volatile.
Faire reconnaitre cet art et ses techniques permettrai de le diffuser de manière plus large et de garantir un
enseignement plus pérenne ainsi que de le partager.
Reconnaitre notre savoir Un autre argument serait d’avoir une reconnaissance « officielle » de notre savoir.
En effet, nous travaillons nos technique ainsi que nos cours pour pouvoir enseigner, partager et faire connaitre notre
« histoire martiale », mais tout ceci sous l’égide et la coupe d’aucune entité nationale reconnue.
Le fait que notre savoir soit « estampillé » valide par la FFSBF permettrait de légitimer nos enseignements, tout
aussi parcellaires soient-ils, au vue des divers pratiquants de la Fédération. Et ainsi de pouvoir plus simplement
proposer des activités connexes aux disciplines enseignées dans les clubs.
Garder les liens avec les techniques ancestrales D’un point de vue Fédéral, notre démarche permettrait à la FFSBF de garder sous sa juridiction l’enseignement
de son Histoire.
Une fédération portant l’ensemble de son savoir permet lors de rassemblement de grande envergure de
diversifier les présentations, de changer le point de vue des spectateurs et toucher un plus large public.
Proposer une alternative aux disciplines existantes FFSBF Il faut garder à l’esprit que les pratiquants actuels des disciplines portées par la FFSBF ont des facilités pour
prétendre aux techniques anciennes. Tout notre Art est l’ancêtre de leurs techniques, de ce fait, il peut être intéressant
de former des pratiquants à ces techniques pour étoffer les disciplines portés par les clubs.
Comme évoqué plus haut, nous étudions un ensemble de techniques différentes, et c’est tout autant de
disciplines supplémentaires que la FFSBF pourrait proposer à ces clubs.
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6. Le devenir de notre Art
Sans légitimité quel avenir ? Notre démarche vise à donner un avenir à notre Art.
En effet, sans reconnaissance légitime, nous n’avons pas la possibilité d’enseigner « légalement » ce que nous
savons.
Nous ne sommes titulaire d’aucuns diplômes prouvant nos compétences d’enseignement, d’encadrement et de sécurité.
Pour l’instant nous sommes encadrés par un titulaire du BE de Boxe Française, ce qui nous permet d’enseigner
dans des conditions de sécurités et de qualités validées par la FFSBF.
Par ailleurs, sans cadre légal, nous ne pouvons maintenir la promotion de cet Art et de son savoir, ce qui à
moyen terme, signifie tout simplement la perte de ce travail.
Si nous voulons donner un avenir à notre Art ancien c’est maintenant que nous devons trouver un
moyen de le rendre pérenne au sein de sa fédération naturelle.
La FFAMHE En 2012 la FFAMHE (Fédération Française des Arts Martiaux Historiques Européens) voyait le jour.
Cette fédération a été créée suite à l’engouement grandissant des pratiquants de tout horizon pour l’Histoire et plus
particulièrement les techniques martiales.
Cette fédération, non délégataire pour l’instant, gère toutes les pratiques martiales se basant sur des
documents historiques. Un des piliers de cette fédération est la recherche et l’interprétation de ces documents dans un
axe d’histoire vivante.
Elle couvre des pratiques allant de la Gladiature (ACTA à Nîmes) au sabre Napoléonien (ARDAMHE à Nantes).
Nos pratiques rentrent parfaitement dans le cadre de cette fédération dont nous faisons partie, mais, notre
activité est tout de même rattachée à l’Histoire de la Boxe Française.
La FFAMHE n’a pas pour objectif de former et promouvoir une discipline mais l’intégralité des Arts martiaux
historiques.
Figure 19 : Activités proposées par la FFAMHE (Mosaïque).
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7. La finalité et les objectifs de la démarche
Intégrer les Arts Anciens à la FFSBF La FFSBF gère déjà un bon nombre de disciplines associées à la Boxe Française.
Notre objectif est que la Fédération gère, anime et promeut l’intégralité des disciplines ayant traits à notre
savoir et nos spécificités Françaises.
Notre art est la « base » historique des techniques enseignées dans les disciplines proposées par la FFSBF, de
ce fait il nous semble important que ce soit cette dernière qui porte le savoir de son Histoire.
Valoriser les pratiquants « gradés » dans leur clubs Certains de pratiquants s’entrainent 5 h par semaines avec Roger POZZI (voir plus seul) et on atteint un niveau
technique et pédagogique suffisant pour assister voir suppléer Roger lorsqu’il est absent.
Ces membres « enseignent » donc dans le cadre de notre association ou dans le cadre des stages que nous
proposons et organisons (cf. BFS ONDAINE (42), Cercle d’arme du Dauphine (38) …) sans pour autant avoir une reconnaissance
réelle en dehors de notre structure.
S’il nous venait à l’idée de proposer un stage sans la présence de Roger, nous ne pourrions pas effectuer ce
stage car nos moniteurs ne sont pas reconnus.
Nos enseignements ne nous permettent pas de prétendre à des diplômes et/ou certificats actuellement
délivrés par la FFSBF car notre niveau dans les disciplines « normales » de celle-ci ne sont pas suffisant.
A contrario, notre niveau dans nos disciplines et largement suffisant pour ne pas laisser ce Savoir se perdre.
Il faudrait évaluer la méthode pour valoriser nos compétences afin de pouvoir perpétuer notre savoir par des
niveaux de type « gants », « Pommeau ».
Promouvoir, former, proposer des stages Officiels de la FFSBF sur les arts anciens Comme nous l’avons exprimé notre démarche est avant tout pour ne pas laisser perdre le savoir acquis sur ces
techniques anciennes et dans cette optique-là, il semble normal que la FFSBF permette de proposer des stages,
démonstrations ou autres supports afin de promouvoir cet art particulier.
De plus, afin de permettre une connaissance plus élargie de ces techniques, des formations spéciales
pourraient être pilotées par la Fédération afin d’augmenter les cadres sachant et ainsi éviter la disparation de ses
racines.
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8. Conclusion Notre démarche n’a pas pour but d’imposer un quelconque mode de fonctionnement à la FFSBF, mais
bien de proposer une alternative historico-martiale de ses disciplines selon un modèle collant au plus près de
son cadre actuel.
Nous cherchons à obtenir la reconnaissance de la FFSBF afin de garantir à nos pratiquants une
pérennité et une qualité dans leurs enseignements, cela permettrait aussi de motiver nos formateurs et de les
faire progresser dans leur recherche et leur implication.
Nous comptons aussi sur cette « affiliation » afin de pouvoir nous appuyer sur des experts fédéraux,
tant technique que généraliste, et d’échanger sur leur savoir.
Sans cette reconnaissance, nous savons que notre Art sera, soit oublié, soit noyé dans le flot des AMHE
et n’aura plus d’identité propre.
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9. Annexes
Iconographie Bâton 1686
Larousse 1890 : Savate
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Larousse 1919 : Canne
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Affiche technique Canne et Bâton 1928
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