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DOSSIER DE PRESSE

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DOSSIER DE PRESSE

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2¿QUE TAL BOGOTÁ?

COMMUNIQUÉLAUSANNE, LE 25 SEPTEMBRE 2017

¿ QUE TAL BOGOTA ?VOYAGE THÉÂTRAL COLOMBIEN À LAUSANNE

DU 18 AU 21 OCTOBRE 2017

DEUX SPECTACLES, DEUX DÉBATS, UNE EXPOSITION ET UNE GRANDE FÊTE PROPOSÉS PAR

LE TKM THÉÂTRE KLÉBER-MÉLEAU À RENENS & LE THÉÂTRE VIDY-LAUSANNE

Omar Porras, directeur du TKM, d’origine colombienne, et Vincent Baudriller, directeur du Théâtre Vidy-Lausanne, qui a souvent travaillé en lien avec l’Amérique Latine, partagent leur passion pour la culture sud-américaine et imaginent ensemble un temps fort colombien avec la volonté commune d’ouvrir leurs théâtres au monde, d’y faire résonner la diversité culturelle de la région lausannoise et de favoriser la circulation des publics entre leurs lieux.

¿ Que tal Bogotá ? (Comment ça va Bogota?), du 18 au 21 octobre 2017, est un programme théâtral, réflexif et festif, avec des artistes colombiens qui évoquent et interrogent à travers leurs créations les enjeux politiques et historiques de leur pays qui sort peu à peu de cinq décennies de conflits.

Deux grandes compagnies théâtrales de Bogota sont présentes à Lausanne. Le Mapa Teatro de Rolf et Heidi Abderhalden créent à Vidy La Despedida (Fête d’adieu) où ils convoquent dans leur théâtre baroque et politique les fantômes de la guérilla des FARC. Au TKM, le Teatro Petra de Fabio Rubiano Orjuela présente Labio de Liebre, (Bec de lièvre), une pièce évoquant les thèmes de la vengeance et du pardon, non sans humour, s’inspirant de l’histoire récente colombienne. Les spectacles sont en espagnol surtitrés en français.

À Vidy, dès le 13 octobre, des photos et des vidéos de six artistes colombiens – Nicolás Consuegra, Alberto Baraya, Paulo Licona, Wilson Díaz et José Alejandro Restrepo – , extraites de l’exposition La Vuelta présentée aux dernières Rencontres de la photographie d’Arles, donnent une mémoire sensible et visuelle de ce conflit.

Deux débats croisant artistes et chercheurs viennent résonner avec les spectacles : à Vidy, le 18 octobre, Odile Cuénoud Gonzalez, chercheuse à l’UNIL et Manon Schick, directrice d’Amnesty international Suisse débattent avec le Mapa Teatro de la possibilité de la réconciliation. Au TKM, le 21 octobre, l’écrivain et poète colombien William Ospina évoque les liens entre l’art et la paix.

Et comme la fête est aussi toujours présente dans la vie colombienne, les deux théâtres se sont entourés des associations Colombia Vive en Suiza et Festival Plataforma Colombia Suiza, pour organiser une grande fête musicale le vendredi 20 octobre à Vidy dès 23 heures.

Des horaires aménagés, un Pass commun à tarif réduit, et des navettes gratuites permettront de circuler facilement entre TKM et Vidy, entre Lausanne et Bogota.

Un programme papier commun et bilingue français-espagnol est disponible dans les différents lieux culturels lausannois.

Programme complet de la manifestation, photos des spectacles et dossiers de presse dédiés disponibles en ligne sur les sites de chacune des institutions.

www.tkm.chwww.vidy.ch/que-tal-bogota

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3¿QUE TAL BOGOTÁ?

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4¿QUE TAL BOGOTÁ?

Le conflit armé en Colombie est le résultat d’une lutte inégale entre l’armée colombienne, les groupes paramilitaires de droite et les guérilleros marxistes. Avec une histoire d’alliances changeantes entre les différentes forces armées, la guerre interne de la Colombie est difficile à articuler en termes conventionnels. Dans un conflit soutenu et alimenté par le trafic illégal de drogue, il ne s’agit plus de deux opposants qui s’affrontent : les membres de toutes les forces armées — militaires, guérilleros, paramilitaires — ont tous commis de graves violations des droits de l’homme.

Dès la fin des années 1980, plusieurs artistes colombiens ont commencé à créer des oeuvres qui défièrent l’atmosphère générale imprégnée de traumatisme, d’indignation et de confusion causée par les actes de terrorisme et l’assassinat de journalistes, politiciens, paysans, peuples indigènes et militants de gauche. Prenant conscience de leur responsabilité envers ce que signifie être artiste dans la société colombienne, ils se sont engagés avec toujours plus de détermination à donner à voir et représenter de manière différente l’expérience de la violence. Utilisant diverses méthodologies et abordant le sujet à partir de perspectives variées et parfois opposées, les oeuvres résultantes composent néanmoins un corpus visuel d’une expérience à la fois privée et collective, qui transmet une interprétation symbolique alternative de l’histoire et de l’actualité du pays.

CONTEXTE

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5¿QUE TAL BOGOTÁ?

LA DESPEDIDA

18 – 21.10

Salle Charles Apothéloz

Mercredi 18.10 19h00Jeudi 19.10 20h00Vendredi 20.10 21h30Samedi 21.10 20h30

Durée estimée  : 1hEn espagnol, surtitré en françaisThéâtre

VIDYFORUMMer. 18.10

INTRODUCTION AU SPECTACLEJeu. 19.10

FÊTE ¡UNA NOCHE EN BOGOTÁ!Ven. 20.10à l’issue de la représentation

Entrée libre, sans réservation

Conception et mise en scène :Heidi et Rolf AbderhaldenDramaturgie et montage :Mapa Teatroaccompagné de : Martha Ruíz, Matthias Pees, Laymert García Dos Santos, Jean Tible, Giulia Palladini.Musique et création sonore : Juan Ernesto DíazScénographie :Pierre Henri MagninConception lumière et direction technique :Jean François DuboisCréation costumes : Elizabeth AbderhaldenMasques :Christian Probst et Juan Alberto OrregoMontage et live vidéo : Luis DelgadoXimena VargasRégie plateau : José Ignacio Rincon/Javier NavarroTraduction : Anne Proenza

Avec :Heidi AbderhaldenRolf AbderhaldenAgnes BrekkeAndrés CastañedaMiguel MolinaJulián DíazSantiago Sepúlveda

Production et diffusion Europe :Mapa Teatro, Ximena VargasLes Indépendances, Camille BarnaudCoproduction et partenariats en cours :Théâtre Vidy – LausanneThéâtre de la Ville – Paris avec le Festival d’Automne à ParisFestival Sens InterditsNext FestivalLa rose des vents

Tournée en France dans le cadre de l’année France-Colombie 2017avec le soutien du Ministère de la Culture de Colombie, de l’Institut Français, et de l’ONDA.

Remerciements : Michelle Kokosowski, Alejandro Valencia Villa, Sergio Jaramillo, Grupo Puma, Base Militaire El Borugo, Ministère de la Défense de Colombie, Ambassade de Suisse en Colombie, Ambassade de France en Colombie.

La Despedida

EN TOURNÉEAprès la création à Vidy

2017

Festival International des Arts de Bordeaux, Bordeaux24 - 25.10Sens Interdits, Lyon27 - 28.10Théâtre de la Ville (Abbesses) avec le Festival d’Automne, Paris13 - 18.11Next Festival, Lille ou Villeneuve d’Ascq23 - 25.11Centre dramatique national, Montpellier28 - 30.11Espaces Pluriels, Pau5.12

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6¿QUE TAL BOGOTÁ?

Fin 2016 : après cinquante deux ans de conflit armé, un accord de paix est signé entre l’Etat colombien et la plus ancienne des guérillas du continent américain, « les Forces armées révolutionnaires de Colombie », FARC.

Les camps de ce groupe armé sont ouverts subitement à la présence des journalistes du monde entier pour être visités comme on visitait jadis les villages des tribus récemment découvertes. Transformés en exotiques musées ethnographiques, ils deviennent alors les théâtres où sont exposés et mis en scène les icones, objets et pratiques d’une révolution qui n’a jamais eu lieu.

Après un demi siècle de guerre, l’arrivée de la paix représente la fin d’une utopie, l’au-revoir au plus vieux rêve révolutionnaire de l’Amérique-Latine.

Initialement inspirée par les idées des grands théoriciens de la révolution socialiste et plus tard par les luttes des héros locaux, le projet révolutionnaire colombien est devenu une figure statufiée, figée dans le temps.

La Despedida (2017) constitue la dernière pièce du projet Anatomie de la violence en Colombie, projet que Mapa teatro a initié en 2010 et qui s’achève en 2017 avec la signature des accords de paix en Colombie. Cette pièce, tout comme Los Santos inocentes (2010), Discurso de un hombre decente (2012) et Los Incontados (2014), fait partie de ce projet d’anatomie où se déplient trois facettes de la tension entre fête et violence en Colombie avec ses acteurs armés : la guérilla, le para militarisme et le narcotrafic.

Dans une parcelle de forêt équatoriale, Mapa Teatro met en scène sa propre vision d’une expérience peu commune : en convertissant un ancien camp de la guérilla en musée vivant, ouvert au public, l’armée colombienne entend inscrire son rôle dans la Grande Histoire du pays.

À l’ombre de cette forêt, dans ce camp abandonné, trônent les héros statufiés de la révolution, images du temps communiste, figés au milieu des vestiges guerriers et des traces de fête. Après le départ des « guérilleros », un chaman amazonien, diplômé de Harvard, reprend possession du territoire de ces ancêtres où pousse depuis toujours la « plante sacrée ».

PRÉSENTATION

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7¿QUE TAL BOGOTÁ?

Images d‘inspiration © DR

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8¿QUE TAL BOGOTÁ?

ENTRETIEN

Aux expressions « théâtre documentaire » ou « docu-fiction » utilisées par certains critiques ou chercheurs pour définir votre travail, vous préférez le terme « ethno-fiction ». Pouvez-vous expliquer pourquoi ?

Mapa Teatro : Depuis ses origines, le théâtre en Occident a été un acte documentaire. Son mode de production de réalités a varié au cours de l’histoire, bien entendu, mais quoi qu’il arrive, il prend naissance dans toutes ces marques laissées par l’histoire ou, tout simplement, par l’expérience de la vie.

Par documentaire nous entendons une forme de relation – éthique, esthétique, politique – avec ces marques engendrées par la vie sur nos corps, ce qui comporte une indissociable, inévitable composante fictionnelle. Dans son effort pour appréhender et pour déchiffrer les actes poétiques réalisés par de nombreux artistes de notre temps, la critique utilise des catégories esthétiques qui, s’il est vrai qu’elles peuvent apporter quelques éclaircissements sur la façon dont œuvrent ces artistes, finissent par homogénéiser les poétiques et par limiter leur pouvoir d’étonnement, leur horizon de sens. Depuis les années quatre-vingt-dix, nous avons adopté des façons de faire et des tactiques de travail, dans l’écriture et dans la mise en scène de nos pièces, qui pourraient relever d’une anthropologie visuelle désordonnée, ou d’une capricieuse ethnographie expérimentale. Bien longtemps plus tard, nous avons compris que notre travail – si tant est qu’il soit absolument nécessaire de le définir – est plus proche de la notion d’ethno-fiction imaginée par Jean Rouch que d’un « théâtre documentaire », si politiquement correct et tellement à la mode en Occident ces dernières années.

Dans le cycle intitulé « Anatomie de la violence en Colombie », pourquoi avoir choisi le mot « anatomie » ?

Mapa Teatro : En tant qu’anatomistes inexpérimentés mais obsessionnels, nous avons voulu pratiquer une opération de dissection, une incision sur un corps de cinquante-deux ans qui a subi de multiples formes d’extrême violence dans notre pays : la violence du narcotrafic, celle des paramilitaires, celle du conflit armé et la violence d’État. Cette opération a consisté à couper et à

monter trois morceaux, trois pièces indépendantes, chacune dédiée à l’une de ces formes de violence, le tout réuni en un « triptyque ». La Despedida est le dernier morceau que nous ayons monté. Nous l’avons créé au beau milieu des discussions et des accords de paix en Colombie, et c’est avec lui que nous refermons, dans le cadre de cette année France-Colombie, non seulement un cycle de travail mais aussi un cycle de notre histoire.

Qu’est-ce qui serait à vos yeux essentiel pour asseoir la paix en Colombie : la mémoire ou l’oubli ?

Mapa Teatro : Il n’y a pas de mémoire sans oubli, de même qu’il n’y a pas de document sans trace de fiction. Il ne s’agit pas d’une forme binaire, instrumentale, mais d’un rapport de forces complexe, qui se joue à deux niveaux, macropolitique et micropolitique : il y a d’une part les politiques de production de la mémoire de l’État et, d’autre part, celles qui sont indissociablement liées à notre subjectivité. Cette tension est inévitable et nécessaire pour mettre en mouvement et restaurer la vie, mais aussi pour mettre en fiction l’écriture de l’histoire et empêcher la monumentalisation ou muséification de la mémoire.

Quelle relation existe-t-il entre la mort, la violence, la fête et le théâtre ? On pense notamment à votre pièce Los Santos inocentes (Les Saints innocents), qui fait partie du cycle « Anatomie de la violence en Colombie »...

Mapa Teatro : Depuis la naissance de la tragédie, le théâtre a été l’espace de mise en scène de cette relation. Le théâtre est encore et toujours le dispositif poético-politique qui nous permet de transposer la peur de la mort et l’histoire de la violence qui a ravagé la Colombie depuis que nous sommes nés, mais aussi notre désir de fêter et de célébrer la vie.Aux abominables rituels de mort dont ce pays a été le témoin, les Colombiens ont opposé une force de résistance obstinée, identifiable à notre capacité de survie et de célébration. Pour notre part, nous avons tenté de conjurer l’indignation et la peur dans cette jouissance et cette liberté que nous offre le théâtre. La fête des Saints innocents est le meilleur exemple de cette relation paradoxale : là où il se produit tant de mort, la vie résiste, en célébrant, comme nulle part ailleurs. Comme si la vie, menacée par les balles d’un ennemi inconnu, imitait, dans sa grimace, le théâtre.

Comment avez-vous travaillé à ce spectacle, La Despedida ?

Mapa Teatro : Cette dernière partie du triptyque – qui s’achève sur une fête qui n’a pas lieu et qui parle de l’échec d’une idée de révolution de la part de la guérilla la plus ancienne du continent américain – a été pour nous la plus difficile.

Dans le cadre du Festival d’Automne à Paris 2017, Mapa Teatro se livre à Christilla Vasserot.

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9¿QUE TAL BOGOTÁ?

Pour la première fois, le temps historique et le temps de création se rejoignaient, jour pour jour, faisant de ce processus une expérience pleine de doutes et d’incertitude. Nous avons attendu très longtemps pour fêter la paix, et maintenant qu’elle est si près de nous, nous avons l’air de ne pas vouloir ou de ne pas savoir le faire, de ne pas trouver le lieu, ni les mots, ni les images, ni les gestes adéquats. Cette sensation est celle qui a traversé le processus de création de La Despedida, peut-être parce qu’on ne conçoit pas l’acte d’adieu (despedida) comme on conçoit l’acte de bien- venue.

Quel sens revêt le nom de votre compagnie : Mapa Teatro ?

Mapa Teatro : Mapa signifie carte en français. Carte-Théâtre : comme la carte que deux cartographes colombo-suisses ont commencé à dessiner il y a trente-trois ans de cela dans le sous- sol de la Chambre de Commerce suisse à Paris, sans savoir quelle en serait la forme, combien de temps cela leur prendrait et quel espace il leur faudrait pour la dessiner.

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10¿QUE TAL BOGOTÁ?

MAPA TEATRO LABORATOIRE D’ARTISTESMapa Teatro est un laboratoire d’artistes dédié à la création transdisciplinaire. Basé à Bogota (Colombie), il a été fondé à Paris en 1984 par Heidi et Rolf Abderhalden, artistes et metteurs en scène colombiens d’origine suisse.

Depuis sa création, Mapa Teatro trace sa propre cartographie à l’intérieur des arts vivants, un espace propice à la transgression des frontières – géographiques, linguistiques, artistiques – à la confrontation de problématiques locales et globales ainsi qu’au montage de médiums et dispositifs. Un lieu de migrations dans lequel se déplacent sans cesse le mythe, l’histoire et l’actualité ; les langages (théâtre, opéra, vidéo, radio, installations, interventions urbaines et actions plastiques) ; les auteurs et les époques (Eschyle, Beckett, Müller, Shakespeare, Koltès, Sarah Kane, Antonio Rodriguez, Händl Klaus) ; les géographies et les langues (La Noche/Nuit en français et en espagnol ; Quai Ouest en russe, Un señor muy viejo con unas alas enormes en tamoule ; De Mortibus en anglais, en espagnol et en français; J’aspire aux Alpes. Ainsi naissent les lacs en français et en espagnol) ; la voix et l’image (4:48 Psicosis, Simplemente complicado) ; l’art, la mémoire et la cité (Prométhée, Le nettoyage des Écuries d’Augias, Témoin des Ruines, Cartografias movedizas) ; le simulacre et la réalité (Exxxtrañas amazonas, Trans/positions) ; la poétique et la politique (Les Saints Innocents, Discours d’un homme décent).

De là l’intérêt particulier de Mapa Teatro pour la traduction d’écritures dramatiques à l’espagnol et pour les écritures scéniques ; pour la transposition de textes classiques à des textures contemporaines et aussi pour la traduction de problématiques sociales et politiques à différents dispositifs artistiques.

Pendant ces dernières années, Mapa Teatro s’est particulièrement intéressé à la production d’événements croisant micro-politique et poétique. À travers la construction d’ethno-fictions et la création temporaire de communautés expérimentales, Mapa Teatro crée des processus d’expérimentation artistique dans divers espaces et scènes de la réalité colombienne : un laboratoire de l’imagination.

Los Santos inocentes (Les Saints innocents, 2010), est la première pièce colombienne invitée par le Festival d’Avignon, en France, en 2012. Celle-ci, ainsi que Discurso de un Hombre decente (Discours d’un Homme décent, 2012), ont été également présentées dans de nombreux festivals européens et internationaux.

Rolf et Heidi Abderhalden© DR

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11¿QUE TAL BOGOTÁ?

HEIDI ABDERHALDENMetteure en scène, dramaturge et directrice artistique du Mapa Teatro. Elle a commencé sa formation théâtrale à Paris, à l’École de Serge Martin pour la continuer à l’École Internationale de Théâtre de Jacques Lecoq et enfin à l’Atelier de Formation Théâtrale de Philippe Gaulier et Monika Pagneux. En 1993, elle retourne en France pour suivre une formation à la Méthode Feldenkrais dont elle est obtient, en 1997, l’accréditation de l’Association Accord Mobile à Paris.

Elle a dirigé plusieurs projets de création en théâtre pour la radio. Sa pièce Simplement Compliqué de Thomas Bernhardt obtient le Premier Prix de la IV Biennale Internationale de Radio à Mexico et avec Histoire d’amour de Jean-Luc Lagarce, la mention d’honneur de la Vème Biennale. Elle a traduit à l’espagnol Taba Taba de Bernard-Marie Koltès, À la limite de la vie de Gao Xing Yang, et Histoire d’Amour de Jean-Luc Lagarce. Elle a aussi fait la traduction et la dramaturgie de Richard II et de Richard III de William Shakespeare.

Heidi est également enseignante du Master Interdisciplinaire en Théâtre et Arts Vivants de l’Université Nationale de Colombie.

En 2011, le Ministère de la Culture de Colombie lui a décerné le Prix National de Théâtre pour son travail de metteure en scène.

ROLF ABDERHALDENRolf Abderhalden est un artiste transdisciplinaire. Après des études universitaires en Suisse où il se spécialise en Art Thérapie (il est diplômé de l’École des Hautes Études Sociales et Pédagogiques de Lausanne), il commence sa formation artistique et théâtrale à Paris. Entre 1980 et 1982, il fréquente l’École Internationale de Théâtre de Jacques Lecoq (où il rencontre Simon Mc Burney et William Kentridge) et complète son programme de scénographie au LEM (Laboratoire d’Études du Mouvement) ainsi qu’auprès du grand scénographe italien Emanuele « Lele » Luzzati. Il obtient une bourse d’études pour le cours de mise en scène à l’Accademia Nazzionale D’Arte Drammatica de Rome. Se trouvant seul et unique élève de ce programme, il invente son propre cursus dans les églises et les musées d’Italie. Après un passage chez Ariane Mnouchkine, il quitte la France pour participer comme acteur, à Londres, à la création de Ceremonies, a melodrama dirigée par Dominique Leconte.

En 1985 il rentre à Paris pour fonder Mapa Teatro avec ses sœurs, Heidi et Elizabeth Abderhalden. En 1986, la première production, Bestiario d’après la nouvelle de Julio Cortázar, est créée au Centre Culturel Suisse de Paris et à La Grange de Dorigny à Lausanne.

En 1987, après 12 ans en Europe, Rolf décide de rentrer en Colombie, tout comme sa sœur Heidi. À Bogota ils créent leur deuxième spectacle Casa Tomada, également à partir de la nouvelle éponyme de Julio Cortázar. Il est engagé comme enseignant à L’École nationale d’art dramatique puis au Conservatoire de l’Université Nationale de Colombie où il crée le Master interdisciplinaire en théâtre et arts vivants (un master pionnier de la création artistique en Amérique latine), où il enseigne depuis vingt cinq ans. De par le contexte colombien, la transmission artistique sera un des dispositifs de la politique de création engagée de Mapa Teatro.

Il rencontre Samuel Beckett en 1989, peu avant sa mort, à Paris, ainsi que Jérôme Lindon, qui lui confient les droits des textes en espagnol de Beckett pour la création de De Mortibus par Mapa Teatro.

Lors d’une action de l’Académie Expérimentale des Théâtres sur l’œuvre de Bernard-Marie Koltès en Colombie, il rencontre en 1995, à Bogota, sa directrice, Michelle Kokosowski. Grâce à cette rencontre et aux rapports de collaboration et d’amitié qui les liera désormais, il fera la rencontre – lors de différentes actions menées par l’AET de par le monde jusqu’en

2001 – des « grands maîtres » du théâtre : Grotowski à Pontedera, Vassiliev à Moscou, Brook à Lausanne et Wilson à Paris.

Parallèlement à son travail de metteur en scène au sein de Mapa Teatro, il mène des projets de création artistique individuelle – installations-vidéo, son et performances – qu’il expose dans différents lieux du monde. Depuis 1998 (Premier Prix de la VIème Biennale d’Art de Bogota) jusqu’à ce jour (Biennale d’Art de La Havane, mai 2012), il a obtenu plusieurs prix et bourses de création.

En France, le Ministère de la Culture lui a décerné, en 2007, le titre de Chevalier dans l’Ordre des Arts et des Lettres de la République Française.

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12¿QUE TAL BOGOTÁ?

LA VUELTADans le cadre de ¿ Que Tal Bogotá ?, la Kantina sera le cœur d’une sélection d’œuvres photographiques et vidéos d’artistes colombiens de générations différentes qui analysent les acteurs de la violence en Colombie - soldats, paramilitaires et guérilleros.Ces oeuvres font partie d’une exposition du même titre présentée par Carolina Ponce de León et Sam Stourdzé aux Rencontres d’Arles 2017 dans le cadre de l’année Franco-Colombienne.

Cette sélection examine comment les artistes contemporains qui emploient la photographie sous ses formes les plus étendues, vivent et appréhendent le climat culturel, social et politique changeant et varié d’un pays marqué par plus de soixante ans de conflit armé. Depuis l’accord de paix signé avec le groupe insurgé le plus important du pays, les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), à son rejet surprise avec l’échec du référendum, en passant par le prix Nobel de la Paix décerné à son président Juan Manuel Santos, la Colombie a connu, au cours des derniers mois, une série d’événements historiques qui ont retenu l’attention internationale.Le pays à la géopolitique bouillonnante connaît en effet un moment historique où son passé troublé par le conflit armé et le trafic de drogue pourrait bien laisser la place à une croissance économique galopante et à un développement touristique inédit, grâce à la diversité et à la richesse culturelle et géographique du pays.Ce moment charnière historique ainsi que les vicissitudes inhérentes à tout changement, sont un terreau fertile pour une communauté d’artistes à la créativité débordante. De la violence aux mutations urbaines, de l’appropriation des territoires à la question du genre, les artistes, mieux que quiconque, se saisissent des mutations sociales en cours et rendent compte avec discernement des enjeux qui animent la société.En tant que telle, la scène artistique colombienne fait partie intégrante de la dialectique éminemment contemporaine du local et du global. En effet, loin de se limiter à leurs frontières, les artistes colombiens voyagent, participent à des expositions internationales, questionnent et se nourrissent de la diversité du monde. Ils abordent, provoquent, s’approprient, maîtrisent et jouent avec les codes de l’art internationaux. En même temps, ils font de leur histoire singulière le terreau de leurs explorations. À mesure que les artistes s’engagent à examiner la complexité de leur histoire ainsi que ses transformations culturelles et identitaires, leurs œuvres transcendent leur ancrage territorial pour acquérir une signification universelle. Le titre de l’exposition, La Vuelta, fait référence à un terme d’argot colombien qui signifie une action illégale : voler, assassiner ou encore livrer de la drogue ou des armes. Dans le cadre de cette exposition, le mot vuelta est compris au sens du terme utilisé dans la course cycliste et autres sports, comme un tour du pays qui se révèle peu à peu au travers de sa production artistique. Vuelta signifie aussi un nouveau retour, comme la nouvelle ère dans laquelle la Colombie fait son entrée après la signature des accords de paix. Dans ses différentes acceptions, le mot vuelta suggère une tension et une attente, ainsi qu’une possibilité — un terme finalement chargé de sens et fort à propos pour tout ce qui est en jeu.

CAROLINA PONCE DE LEÓN ET SAM STOURDZÉ, COMMISSAIRES. – EXTRAIT DU CATALOGUE DES RENCONTRES PHOTOGRAPHIQUES D’ARLES.

13 – 21.10

La KantinaExpositionEntrée libre

ŒUVRES PRÉSENTÉES :

Nicolás ConsuegraThe Water that you Touch is the Last of What has Passed and the First of that Which Comes, 2013

Alberto BarayaRío, 2013

Alberto BarayaCaquetá, 2007.

Paulo Licona Jesús y Satán (Los Cruzados), 2004.

Wilson Díaz Los Rebeldes del Sur, 2002.

José Alejandro Restrepo

VIDYVISITESJeu. 19.10 à 18h30

Entrée libre, sans réservation, rendez-vous dans La Kantina

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13¿QUE TAL BOGOTÁ?

Nicolás ConsuegraThe Water that you Touch is the Last of What has Passed and the First of that Which

Comes, 2013

&Alberto BarayaRío, 2013

Les fleuves et rivières dans les zones de conflit armé sont porteurs des histoires les plus horribles sur la guerre interne et sont un dispositif iconographique récurrent pour un certain nombre d’artistes contemporains qui étudient leurs associations métaphoriques et leurs implications politiques et sociales. The Water that you Touch is the Last of What has Passed and the First of that Which Comes [L’eau que vous touchez est le dernier témoin de ce qui est advenu et le premier de ce qui viendra] (2013) de Nicolás Consuegra, offre une vision panoramique de l’omniprésence et de la familiarité du fleuve dans la vie quotidienne des habitants de Honda, tandis que Río [Fleuve] (2013) d’Alberto Baraya, une vidéo de 2 minutes, dépeint une vue idyllique du fleuve subitement interrompue par des coups de feu.

Alberto Baraya, Rio Nicolás Consuegra, The water that you touch...

Wilson Díaz Los Rebeldes del Sur, 2002.

La majorité de la culture visuelle qui expose le conflit armé colombien s’occupe principalement d’interpréter ou de parler au nom de la victime et explore peu souvent le point de vue des protagonistes armés. En 1999, Wilson Díaz visita San Vicente del Caguan, une ville temporairement démilitarisée entre 1999 et 2002 lors d’un processus de paix (manqué) avec les FARC, Los Rebeldes del Sur [Les Rebelles du Sud] (1999), qui filme une fanfare des membres des FARC, revêtus de tout leur apparat militaire, alors qu’ils interprètent un genre traditionnel de la musique colombienne, le vallenato. Sans recourir à l’artifice de l’édition ou de la postproduction, Díaz capture sur le vif des instants candides qui humanisent la façon dont sont habituellement représentés les FARC dans les médias traditionnels.

Wilson Díaz, Los Rebeldes del Sur

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14¿QUE TAL BOGOTÁ?

Paulo Licona Jesús y Satán (Los Cruzados), 2004.

Jésus et Satan (2004), une série de sept photographies argentiques fut réalisée alors que Paulo Licona travaillait dans une ONG pour les commissions de démobilisation des groupes paramilitaires. Les photos représentent des mains de soldats paramilitaires dont les ongles sont peints en noir. Ces derniers font partie des « Croisés », une secte qui pratique la sorcellerie pour protéger ses membres de la mort et des esprits des personnes qu’ils ont assassinées. Leurs mains soignées et féminines contredisent la perception de virilité et de cruauté que l’on s’attend à trouver chez un combattant de guerre. Bien que les ongles peints en noir soient une déclaration d’arrogance et de défiance à la mort ainsi que la manifestation d’un pacte surnaturel avec le diable, ils trahissent aussi un sentiment de vulnérabilité et la peur de la mortalité. Ce sont des mains qui ont assassiné, démembré, torturé, et qui laissent en même temps entrapercevoir peur, honte, fragilité, délicatesse et beauté : le paradoxe dérangeant de la complexité de la guerre.

Paulo Licona, Jésus y Satán

Miguel Ángel RojasCaquetá, 2007.

Caquetá (2007) de Miguel Ángel Rojas filme un moment intime et délicat d’un jeune soldat de l’armée colombienne alors qu’il démaquille son visage de la peinture de camouflage. C’est une scène très difficile à regarder car le jeune homme a perdu ses bras et ses mains dans l’explosion d’une mine antipersonnel. Dans cette mise en scène composée par Rojas, le jeune homme, un ancien militaire, joue pour la caméra un rituel de purification symbolique alors qu’il se lave des traces de la guerre. Il est entouré de feuilles de coca — un matériau auquel Rojas a souvent recourt dans son travail — comme pour nous rappeler que cette guerre s’alimente bien du trafic de drogue. Comme dans ses oeuvres précédentes, Rojas s’intéresse aux jeunes hommes et garçons emportés par le conflit armé et contraints, pour différentes raisons, de joindre les rangs de l’armée, de la guérilla ou des forces paramilitaires.

Miguel Angel Rojas, Caquetá

José Alejandro Restrepo

Une pièce en vidéo très forte de José Alejandro Restrepo présentée à Nîmes et qui représente un moment emblématique du conflit : la prise du Palais de Justice par le groupe guerrillero M-19. Le vidéo montre un homme dans la Place Bolivar (face au Palais de Justice) qui tranquillement donne à manger aux pigeons pendant que — au loin — on voit des gens sortir les cadavres du Palais.

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15¿QUE TAL BOGOTÁ?

Après de nombreuses tentatives sans suite, le processus de paix en Colombie a donné lieu à un accord qui met fin, en principe, au plus long conflit armé de l’après-guerre. Armée et gouvernement, milices paramilitaires et guerilla des FARC cessent, dans grande partie du pays, leurs affrontements. Mais notamment la réintégration des anciens guerilleros dans la société civile, qui parfois n’ont connu que le conflit, et les questions sociales qui ont nourries le conflit, restent en grande partie à résoudre. Aujourd’hui la paix, mais la réconciliation reste à inventer. Odile Curnoud, chercheuse en psychologie sociale à l’UNIL qui a enquêté 3 ans en Colombie auprès des anciens Farc, et Manon Schick, directrice générale d’Amnesty International Suisse, qui a travaillé sur la question de la réconciliation post-conflit dans le monde, échangeront avec l’équipe du Mapa Teatro de Bogota sur les enjeux sociaux et politiques en Colombie aujourd’hui, ce qu’ils révèlent et comment ils résonnent avec la situation internationale.

INTERVENANTES

Manon Schick directrice d’Amnesty International Suisse

Née en 1974 et licenciée es Lettres de l’Université de Lausanne, elle a travaillé comme journaliste à Lausanne, avant de partir en 2003 comme volontaire avec Peace Brigades International en Colombie, où elle a accompagné des organisations locales de défense des droits humains. Manon Schick s’est engagée comme bénévole pour Amnesty dès l’âge de 22 ans. Elle a rejoint l’organisation comme salariée en 2004, d’abord comme porte-parole de la Section suisse puis comme directrice du travail avec les médias et du lobbying, et enfin comme directrice générale début 2011.En mars 2017 elle a publié un livre intitulé Mes héroïnes : Des femmes qui s’engagent aux éditions Favre. Il s’agit des portraits de 11 femmes militant, chacune dans leur pays, pour les droits humains.

Odile Cuénoud Gonzalez – chercheuse UNIL

Cinq années passées en Colombie et des dizaines d’entretiens avec des combattants ayant déposé les armes: la chercheuse vaudoise Odile Cuénoud apporte son éclairage sur le processus de paix en marche dans un pays meurtri par un demi-siècle de guerre. En octobre en novembre 2014, la doctorante en psychologie sociale a passé cinq semaines dans quatre centres d’accueil de l’ACR, mis sur pied dès 2003 dans le cadre d’un pro- gramme de démobilisation, démilitarisation et réintégration. Elle a ainsi pu s’entretenir avec 55 anciens paramilitaires des Autodéfenses unies de Colombie (extrême droite) et 146 ex- guérilleros des Forces armées révolution- naires de Colombie (FARC) et de l’Armée de libération nationale (deux groupes d’extrême gauche). Cinquante-sept femmes figuraient parmi les 201 répondants, tous démobilisés depuis au moins six mois.

18.10 à 20h30Durée : 1h30

La KantinaDébatEntrée libre sur rés. à [email protected]

VIDY+FORUMDébat : « Colombie : aujourd’hui la paix, demain quelle réconciliation? »

Manon Schick © DR

Odile Cuénoud Gonzalez © DR

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16¿QUE TAL BOGOTÁ?

LABIO DE LIEBRE19 – 21.10

TKM

Jeudi 19.10 19h00Vendredi 20.10 18h30Samedi 21.10 17h30

Durée  : 1h15En espagnol, surtitré en françaisThéâtre

Texte et mise en scène :Fabio Rubiano OrjuelaDirecteur artistique :Laura VillegasJuliana Revelo (tournée)Assistant à la mise en scène et à la production :Jonatán CabreraScénographie :Henry AlarcónCostumes et accessoires :Servando Diazet William de Jesús MejíaComposition musicale et création sonore :Camilo SanabriaCréation lumière :Adelio Leiva et Leonardo MurciaCoordination des animaux :Mauricio SantosRéalisation des masques d’animaux :Jhon Alejandro SanchezMaquillage et coiffure :Alejandro Restrepo

Avec :Ana María Cuéllar Ayala : Marinda Sosa (la sœur du lièvre)Liliana Patricia Escobar Noriega : Roxi Romero (la journaliste)Fabio Rubiano Orjuela : Salvo Castello (homme en résidence surveillée en territoire blanc)Biassini David Segura Gónima : Jeronimo Sosa (le frère du lièvre)Jacques Toukhmanian de Mera : Granado Sosa (le lièvre)Marcela Valencia : Alegria de Sosa (la mère du lièvre)

Coproduction :Teatro Petra, Bogotá Teatro Colón, Bogotá

Le Teatro Petra nous propose un théâtre lieu de mémoire, qui revient sur l’histoire de la Colombie, sur ses bourreaux et ses victimes, sur le désir de vengeance et le pardon.Le protagoniste de ce spectacle, Salvo Castello, est un homme dur et implacable, qui fut un tortionnaire et qui purge sa peine en résidence surveillée. Parmi les fantômes qui habitent avec lui sa demeure, il y a un garçon au bec de lièvre, Granado Sosa, mais aussi toute sa famille (sœur, frère et mère), des paysans dont il a ordonné le massacre.La fable porte ainsi autant sur le pardon des victimes que sur la vengeance, le bour- reau ne trouvant pas de repos dans sa retraite, tel Macbeth après son crime, ses victimes ne le quittant pas, ayant une présence fantomatique prégnante. Il les ap- pelle, leur parle, se souvient: rien ne peut lui faire oublier ses exactions et leurs souffrances, sa cruauté et leur martyre, ses viols et leurs cris.

FABIO RUBIANO ORJUELA

Né en1963, Fabio Rubiano Orjuela se forme à l’École du District de Bogotá et à l’Atelier Permanent de Recherche Théâtrale de Santiago Garcia, avant de fonder, en 1985, le Teatro Petra avec la collaboration de Marcela Valencia (une compagnie qui depuis lors a été invitée dans plus de trente-cinq festivals internationaux en Europe). Parmi ses dernières créations comme dramaturge et metteur en scène, citons Mosca (Voler, 2002), Dos Hermanas (Deux sœurs, 2004), Crónica de una muerte anunciada d’après le roman de Gabriel Garcia Marquez (Chronique d’une mort annoncée, 2005), El vientre de la ballena (Le Ventre de la baleine, 2006), Pinocho y Frankenstein le tienen miedo a Harrison Ford (Pinocchio et Frankenstein ont peur d’Harrison Ford, 2008), Sare dice (Sare dit, 2011) et Labio de liebre (Bec de lièvre, 2015). Son œuvre théâtrale (qui a été diffusée en Slovénie, au Chili, au Mexique, aux États-Unis, au Pérou, en Espagne, en France) nous arrive pour la première fois en Suisse.

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17¿QUE TAL BOGOTÁ?

21.10 à 15h30Durée : 1h30

TKMDébat

DÉBAT« Résonance de l’art et de la paix en Colombie»

William Ospina, écrivain et poète colombien, est reconnu pour ses essais engagés et ses poèmes. Son premier roman, Ursúa, best-seller en Amérique Latine, est salué par Gabriel García Márquez et Fernando Vallejo. Francophile, il a vécu à Paris dans les années 1980 avant de venir s’installer définitivement à Bogota.

William Ospina © DR

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18¿QUE TAL BOGOTÁ?

Fiesta tropical

Soirée organisée en partenariat avec Plataforma Festival Colombia-Suiza et l’Association Colombia Vive.

• Danses traditionnelles, Salsa Caleña, musique live

• Dj’s Ares & KZ Socorro cumbia-tropicalia-psychodelia-merengue

• Musique et saveurs colombiennes à découvrir tout au long de la soirée.

20.10 dès 23h

La KantinaFêteEntrée libre

VIDY+TKM ¡UNA NOCHE EN BOGOTÁ!

INFOS PRATIQUESTARIFS

Pass ¿ Que tal Bogotá ?Labio de Liebre (TKM) + La Despedida (Vidy)Plein tarif Fr. 55.–Tarif réduit Fr. 37.–Tarif jeune Fr. 26.–(Nombre de pass limité)

La Despedida (Vidy)Tarif MPlein tarif Fr. 45.- Tarif réduit Fr. 29.-Tarif jeune Fr. 16.-

Labio de Liebre (TKM)Plein tarif Fr. 45.- Tarif réduit Fr. 29.-Tarif jeune Fr. 16.-

Les Adhérent-e-s de Vidy bénéficient d’un tarif réduit au TKM:Plein tarif Fr. 26.–Tarif réduit Fr. 16.–Tarif jeune Fr. 8.–

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19¿QUE TAL BOGOTÁ?

Jeudi 21 septembre 2017

Le Théâtre de Vidy et le TKM se mettent à l'heure de Bogota et de la guerre civile Scènes En octobre, les deux institutions théâtrales lausannoises collaborent autour d'une programmation colombienne engagée.

Vincent Baudriller (à g.), directeur du Théâtre de Vidy, et Omar Porras, directeur du TKM, se sont donnés un avant-goût de forêt vierge colombienne, jeudi dans les fourrés de Malley. Image: Astrid Lavanderos/LDD Vincent Baudriller et Omar Porras réactivent la collaboration historique entre leurs deux théâtres. Ce rapprochement, jadis initié par les directeurs Matthias Langhoff et Philippe Mentha, est

renouvelé cette année via le projet «¿ Que tal Bogotá ?» et passe donc par la Colombie, pays d'origine de l'actuel directeur du TKM, Omar Porras. «Le point commun a été notre amour respectif pour

l'espagnol et l'Amérique latine», se souvient Vincent Baudriller, directeur de Vidy qui a passé plusieurs années en Espagne et programmé des troupes colombiennes alors

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20¿QUE TAL BOGOTÁ?

qu'il était responsable du Festival d'Avignon.

Dès le mercredi 18 octobre, deux compagnies colombiennes, le Mapa Teatro et le Teatro Petra, s'installeront dans les salles de la région lausannoise, ouvrant ainsi un accès privilégié à la création d'un pays secoué par le narcotrafic et la guerre civile, mais qui vit un début d'apaisement politique. «Nous proposons deux points de vue forts et intéressants sur le conflit colombien», commente un Omar Porras qui demeure pourtant très sceptique sur les accords de paix récemment signés avec les FARC (Forces révolutionnaires armées de Colombie).

Entre guérilla, narcotrafic et paramilitarisme, «Labio de liebre (venganza o perdòn)» et «La Despedida» aborderont donc une réalité polémique, toujours dans l'urgence d'une actualité des plus chaudes puisque les accords de paix datent du 26 septembre 2016 et que le parti politique officiel des FARC (Fuerza Alternativa Revolucionaria del

Comúna) été fondé en août 2017. «Homère disait que les malheurs ont été donnés aux hommes pour qu'ils aient quelque chose à chanter», énonce Omar Porras avec un humour affligé.

Sur les planches, cette incursion parfois documentaire sera complétée par une série de débats, une exposition (principalement des vidéos, tirées d'une récente présentation plus large aux Rencontres d'Arles) et, last but not least, par une grande fête où la musique n'hésitera pas à prendre le premier rôle. «La fête est très importante en Colombie, assure Omar Porras. Quand on entend une bombe, on se met à danser et quand on apprend qu'un avion plein de cocaïne est arrivé aux Etats-Unis, des feux d'artifice éclatent à Medellin!»

Un pass permettra de profiter des deux pièces, parfois visibles en une seule soirée grâce à des navettes mises à disposition des spectateurs. (24 heures)

Boris Senff

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