dossier - aznetwork · 2013. 10. 7. · margaret boribon dossier pédagogique en complément du...

36
Dossier réalisé par la scrl Les Journaux Francophones Belges avec la collaboration du Conseil de l’Education aux Médias et le soutien de la Communauté française de Belgique Dossier pédagogique Complément au à l’attention du professeur

Upload: others

Post on 25-Oct-2020

0 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Dossier réalisé par la scrl Les Journaux Francophones Belges avec la collaboration du Conseil de l’Education aux Médias et le soutien de la Communauté française de Belgique

D o s s i e rp é d a g o g i q u e

Complément au

à l’attention

du professeur

Page 2: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Préambule. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3Notice explicative . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4-5L’éducation aux médias . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6-7Sources et parcours de l’information. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8-9Fait ou événement : les critères de sélection . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10-11Les différentes formes d’informations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12-13Le style journalistique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14-15La déontologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16-17Le chemin de fer et le langage graphique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18-19Les illustrations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20-21La publicité et les petites annonces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22-23L’information au jour le jour . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24-25La distribution du journal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26-27Les fonctions du journal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28-29La diversité de la presse et les données sectorielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30-31La presse face aux autres médias. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32-33Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34Auteurs et remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

Table des matières

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Page 3: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Préambule

Chères Collègues, Chers Collègues,

Vous avez décidé de participer à l'ac-tion proposée par la JFB. Vous avezbien fait !

L'ayant pratiquée plusieurs années, jevoudrais témoigner combien cetteexpérience peut s'avérer utile pour lamise en œuvre des compétences liéesà nos programmes. Elle a d'ailleurs lesoutien de la Communauté française etdu Conseil de l'Education aux Médias.

Désormais, ce fascicule accompagne leJournal de Bord. Il se veut un guidequi, par ses explications, ses témoi-gnages et ses exercices devrait vousaider à gérer efficacement l’introduc-tion de la presse dans vos classes et àamener vos élèves, selon leur niveauet leur motivation du moment, à sefrayer un chemin dans ce vaste domai-ne qu'est la presse quotidienne.

Vous verrez à quel point cette activité,interactive à souhait, pourra enrichirvos étudiants et les faire progresser.

Certes, comme tout projet dynamiqueet innovant, votre travail avec lesjournaux risque de… "perturber"quelque peu les habitudes de votre

établissement… Il ne modérera pasvotre enthousiasme pour autant !

"L'atelier de lecture" que vous mettrezen place pendant plusieurs semainesne rencontrera pas nécessairement lacompréhension unanime de vos collè-gues ou supérieurs : difficultés liées àl’arrivage massif des journaux - y com-pris les jours où vous n’êtes pas à l’é-cole - dérangement des locaux, recy-clage des documents... Sans compterle travail supplémentaire que vousdevrez y accorder. Croyez cependantque ces petits inconvénients s'oublie-ront vite face à l'immense richesse desapprentissages que vous pourrez mettre en œuvre sous votre conduite.

Ephémère, le journal ? Oui. Mais grâceà lui, combien de découvertes passion-nantes et utiles pour aujourd'huicomme pour demain !

Je vous salue, Chères Collègues, ChersCollègues, et souhaite, à vous et à vosélèves, une excellente lecture et untravail épanouissant et fructueux.

Emmanuël De Cooman

3Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Page 4: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

La refonte de l'opérationEn 2000, sur la base d'une enquête menée auprès des enseignants, l'équipe des “JournauxFrancophones Belges” a décidé de revoir fondamentalement les bases de son opération de présencede la presse quotidienne dans les écoles, menée depuis 1994.

Ainsi, la période de fourniture des journaux a été portée à deux semaines pour permettre de consacrerplus d'heures aux différentes approches proposées. Pour répondre à des demandes très fréquentes,l'opération a également été ouverte au troisième cycle du fondamental.

Un nouveau “Journal de Bord”

La priorité a toutefois été donnée à la modernisation du “Journal de Bord”, le matériel pédagogiquedestiné à faciliter l'entrée des élèves dans le monde de la presse.

En travaillant sur la création et la production du nouveau “Journal de Bord”, le groupe de travail,composé d'enseignants, de pédagogues, de journalistes et d'experts en éducation aux médias s'estrapidement rendu compte que ce document devait être complété par un guide spécifiquement destinéaux enseignants. Pour donner au “Journal de Bord” un “look” attrayant et motivant, la volonté était detravailler sur des textes courts et relativement simples. Mais pour éviter de verser dans un traversréducteur et simpliste, il fallait prévoir un document complémentaire permettant aux enseignantsd'aller plus loin dans la découverte de la presse écrite et fournissant une série de pistes pédagogiquessusceptibles d'être exploitées en classe en fonction du niveau des élèves.

Le présent guide a aussi pour objectif de démontrer que l'utilisation de la presse en classe ne nécessitepas de grands moyens, qu'elle peut se faire de manière simple et efficace tout en étant plaisante pourles élèves et en levant les a priori qu'ils pouvaient avoir à l'égard du journal.

Un traitement selon trois axes

Pour chacune des rubriques abordées dans ce document, il a été prévu un traitement selon troisaxes :

descriptif (axe théorique) qui définit ce qu'idéalement un lecteur peut attendre de son journal ;

démonstratif (axe vécu), à savoir, le témoignage d'un homme de métier (journaliste, publicitaire, …)qui donne sa vision d'homme de terrain ;

pratique (pistes pédagogiques) qui fournit des pistes concrètes d'exploitation en classe, dessuggestions de débat, etc.

D'autres rubriques traitées

Le présent document se révèle également complémentaire au “Journal de Bord”. Il aborde desthématiques supplémentaires telles que la distribution des journaux, des données économiquessectorielles, une bibliographie, ...

Notice explicative

4 Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Page 5: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Notice explicative

Une première approche de l'éducation aux médias

Pour permettre à l'enseignant de bien faire la distinction entre le journal “objet d'étude” et lejournal “support pédagogique”, c'est-à-dire entre l'éducation “aux médias” et l'éducation “par lesmédias”, il a également été prévu de donner une première approche synthétique des six dimensionsde l'éducation aux médias. Celle-ci pourra utilement être complétée par des formations spécifiquesdispensées par les Centres de ressources des différents réseaux d'enseignement.

Les objectifs pédagogiques d'une utilisation régulière de la presse en classe

Le présent guide se veut donc un outil complémentaire au “Journal de Bord” qui doit permettre àl'enseignant de tirer un bénéfice maximum de l'utilisation de la presse quotidienne en classe.

Les spécialistes de l'éducation aux médias considèrent, en effet, que cette pratique régulièrepermet de répondre à dix grands objectifs que la plupart des enseignants souhaitent atteindre à desdegrés divers en fonction de l'âge et de la maturité de leurs élèves.

Développer l'esprit critique des élèves : il ne suffit pas de donner accès à l'information, il convientd'apprendre aux élèves à évaluer, à interpréter, à analyser et à comparer les différentes sourcesd'information.

Eduquer les élèves à la citoyenneté : l'utilisation de la presse en classe permet d'informer les élèvessur les enjeux de société, de former leur conscience de citoyens et de leur donner l'envie departiciper au débat démocratique.

Démontrer l'importance d'une presse libre et pluraliste comme fondement de tout systèmedémocratique.

Favoriser l'envie et la capacité de lecture des élèves : cette incidence a été démontrée par plusieursétudes comparant les progrès d'apprentissage de la lecture de classes utilisant la presse par rapportà celles cantonnées à des méthodes plus classiques.

Intégrer le savoir scolaire et le savoir “au quotidien” c'est-à-dire le savoir utile dans la vie de tous lesjours.

Accroître la possibilité d'intégration de l'actualité dans la classe : l'utilisation des journaux permetde sortir virtuellement de la classe, de dépasser les limites de l'école, d'avoir accès à d'autresréalités (régions, pays, continents) qui ne sont disponibles que par l'intermédiaire des médias et,dans bien des cas, d'actualiser le contenu des programmes scolaires.

Développer la capacité de prise de décision des élèves : être informé permet de prendre desdécisions, de la plus simple à la plus complexe. L'accès à l'information et sa compréhension sont lesclés du pouvoir de décision.

Développer la fonction de socialisation de l'école et son rôle de relais de l'information : tous lesgroupes sociaux n'ayant pas un accès identique à l'information, il appartient à l'école de favoriserune distribution plus juste, plus égalitaire et plus équilibrée de l'information en fonction de toutesles sources disponibles.

Susciter la curiosité des élèves et leurs envies de découvertes.

Enfin, susciter le débat d'idées et l'expression d'opinions personnelles de la part des élèves.

Margaret Boribon

5Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Page 6: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

- RREMARQUES PPRÉALABLES -

Les batteries d'activités qui sui-vent ne constituent évidem-ment pas un programme àépuiser complètement. Ce sontautant de suggestions d'exerci-ces possibles, à choisir et àadapter aux élèves concernés,aux objectifs poursuivis, auxopportunités rencontrées en

feuilletant les journaux dumoment. Le choix et l'adaptationdes exercices seront prioritairementguidés par la place assignée à lapresse dans la matière ou dans lescompétences pédagogiques viséespar l'enseignant.

Si l'éducation à la presse se fait àl'occasion d'articles propres à illus-trer une matière ou à sensibiliser àcelle-ci, on choisira les exercices lesplus pertinents pour l'approche cri-tique du type d'article ou derubrique retenu, et on les adapterapour qu'ils n'imposent pas un sur-croît de travail ingérable.

Si cette éducation s'inscrit dans lecadre d'activités qui permettentd'en faire un but en soi : cours phi-losophiques, expressions orale etécrite, directives méthodologiquespour la réalisation d’une revue depresse, accompagnement d'un pro-jet pédagogique de production d'unjournal par les élèves, ces pistespédagogiques peuvent évidemmentêtre approfondies ou même dépas-sées chaque fois que c'est possible,voire nécessaire.

Bien des articles posent des problè-mes de compréhension aux élèvesen raison de l'importance des pré-

L’éducation aux médias

L’approche du journalcomme médiaCertains diront que le journal est entré depuis longtemps dans les écoles,dès que la photocopie a permis d'exploiter facilement le trésor dedocuments pédagogiques offert par la presse en général. Il y en aeffectivement pour quasi toutes les matières et tous les niveauxd'enseignement. Plus sans doute pour les cours de français, de languesétrangères et les matières philosophiques. Pas forcément beaucoup moinspour des leçons d'éveil, de géographie, de sciences sociales et tant d'autres.

Quand l'enseignant ne trouve pas dans les articles du journal des matières decours à proprement parler, il sait qu'il peut encore y chercher des ressourcespour sensibiliser les élèves à ces matières. En donnant à ses leçons un ancrageplus ou moins concret dans l'actualité, il augmente ses chances, sinon de lesmettre vraiment en appétit, du moins d'éviter leur trop grande indifférence. Ila bien raison de le faire : ça marche plus souvent qu'on pourrait le croire. Maisainsi, ce n'est pas “le journal” qui entre dans l'école. Ce sont plus précisémentdes articles de journaux qu'on distribue aux élèves, des documents reproduits,détachés de leur support original, et envisagés indépendamment de celui-ci.

Quand les élèves doivent réaliser des dossiers de presse, ils ont certes en mainles journaux dans lesquels ils découpent leurs articles. Mais le principe decette collection éloigne encore leur attention du support médiatique original.Il s'agit toujours d'un processus d'éducation à l'aide du journal, d'éducation”avec” un média, qui n'envisage le journal que comme un auxiliaired'apprentissage.

Ce qui manque donc souvent, c'est une approche du journal lui-même, uneéducation “au média” qui fasse du journal un objet d'étude en soi. En effet,on ne forme pas sérieusement l'esprit critique des élèves si on leur fait aborderl'actualité sans leur montrer comment les médias la mettent en scène. Or lesquotidiens ont des contraintes et des finalités spécifiques qui déterminentlargement leurs contenus dans le fond comme dans la forme. Aussi est-ilimportant d'envisager systématiquement toutes les caractéristiquesmédiatiques qui viennent influencer le sens des articles qu'on soumet auxélèves.

Les objectifs et les méthodes de toute approche globale des quotidiens nepeuvent alors s'envisager que dans le cadre théorique général de l'éducationaux médias. Qu'il s'agisse d'un article de journal ou d'une émission detélévision, le sens intrinsèque de tout message est toujours lié aux conditionsde sa médiatisation. Celles-ci dépendent de six grands facteurs distincts maisinterdépendants : les langages, les représentations, les typologies, lestechnologies, les producteurs et les publics.

6

Pistes pédagodiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Page 7: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

L’éducation aux médias

requis (d'ailleurs pas toujoursscolaires) qu'ils supposent deleurs lecteurs, notamment enmatière d'économie, de poli-tique et d'informations scienti-fiques. Pour pouvoir quandmême les aborder sans dégoû-ter les plus jeunes par desefforts aussi frustrants quevains, on peut se contenter deleur expliquer ces grands

domaines de l'information et lesenjeux qui les caractérisent (lesdroits et les libertés, le bien être,le coût de la vie et l'emploi, lasanté, l'environnement, etc.) Dèsqu'ils sont capables de reconnaît-re ces domaines dans les articlesqui les abordent et s'ils en ontbien compris les enjeux, la plupartdes exercices qui suivent restentpossibles sous des formes simpli-fiées.

Il ne faut jamais perdre de vue quel'éducation à la presse écrite,comme toute éducation à un autremédia, vise d'abord à faire acqué-rir des attitudes critiques sponta-nées et pertinentes par rapport àla nature du média. Bien sûr, pluson en sait sur le média, mieux onpeut se situer par rapport à sesmessages. Mais l'objectif prioritai-re doit rester l'éveil d'une attitudecritique, dans la formation d'unesprit d'observation et d'analyse.Avec les plus jeunes et dans lesclasses les plus faibles, on peutdonc obtenir beaucoup en se limi-tant à un nombre restreint d'exer-cices, en simplifiant ceux-ci et enadoptant des démarches plutôtintuitives, sans trop s'encombrerd'érudition technique.

LES LANGAGESLe journal a son propre langage, qui consiste dans la combinaison des diverslangages qu'il emploie : textes, images, typographie,... Quelles sont lesgrandes règles de cette combinaison ? Ne crée-t-elle pas ses genrespropres ? La mise en page des nouvelles n'est-elle pas aussi une mise enscène de l'actualité ? Qu'est-ce que l'informatique lui apporte ? Lesquotidiens ne jouent-ils pas beaucoup sur les ressources expressives destextes ou des images ? Pour séduire qui ? Dans quel but ?

LES REPRESENTATIONSQuelle vision me propose-t-on de la réalité ? Reflète-t-elle une idéologie,une option éthique, une position politique, un point de vue économique ?

Quelle idée me donne-t-elle du journaliste qui la signe, du journal qui lapublie ? Comment ceux-ci ont-ils l'air de considérer leurs lecteurs ? Certainsarticles (les éditoriaux, les courriers des lecteurs,..) sont-ils faits pour exprimerdes opinions ? Le journal exprime-t-il toujours directement sa vision du monde ?Tel titre n'est-il pas ironique ? Tel dessin, caricatural voire satirique ?

LES TYPOLOGIESIl y a des journaux de types divers, et divers types de rubriques, d'articles etmême d'images. Lesquels ? Comment les reconnaît-on ? S'adressent-ilségalement à tout le monde ? Avec les mêmes intentions ?

LA TECHNOLOGIEQui fait quoi et avec quels outils pour créer le journal ? En fonction de leurssupports matériels respectifs, où la presse écrite quotidienne se situe-t-ellepar rapport aux hebdomadaires et aux autres périodiques ? Qui ces médiastouchent-ils ? Où ? Quand ? Comment ? Que permettent la photocomposition,l'infographie ? Quel rôle jouent le téléphone, la photographie, l'internet dansl'acheminement des nouvelles vers la salle de rédaction ? Qu'est-ce qui changequand le journal est aussi édité sur l'internet ?

LES PRODUCTEURSQuels sont les niveaux de la production ? Qui me parle : tel journaliste, larédaction, le journal, la société commerciale qui est derrière lui, uneinstitution politique, religieuse, philosophique ? Quels pourraient être leursintentions, leurs intérêts respectifs ? Que veulent-ils de moi ? Ne sont-ils pastributaires de l'industrie du papier et des imprimeurs ? Quelle image sedonnent-ils d'eux-mêmes ? Comment ?

LES PUBLICSTous les journaux s'adressent-ils au même type de lecteurs ? Toutes lesrubriques du journal sont-elles destinées à tout le monde ? Suis-je ciblé ? Dansquel but ? Qu'est-ce que je cherche, qu'est-ce que je fais ou je crois fairequand je lis le journal ?Voilà un échantillon des questions fertiles que peut inspirer l'éducation auxmédias en matière de presse écrite.

Michel Boumal

7Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Pistes pédagodiques

Page 8: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Les sources de l'informationpeuvent être diverses. Cher-cher dans les journaux desarticles qui mentionnent plusou moins explicitement leurssources. Construire un dossierde presse pour tenter de défi-nir les divers types de sourcespossibles et d'ailleurs parfoiscombinés (dépêche d'agence,communiqué ou conférence de

presse, interview, enquête dujournaliste sur le terrain, etc.) enillustrant chacun par un ou deuxarticles exemplaires.

2. Dans un journal, choisir un arti-cle qui ne mentionne pas explicite-ment ses sources. Faire des hypo-thèses sur les sources possibles.Tenter de fonder ces hypothèses àpartir d'articles d'autres journauxsur le même sujet, qui eux citentleurs sources.

3. Dans des journaux différents,choisir, sur un même sujet, desarticles dont aucun ne mentionneexplicitement ses sources. Compa-rer la manière dont chaque jour-naliste a traité l'information ettenter de dégager des hypothèsessur d'éventuelles sources commu-nes à partir de points communs.

4. L'accès aux dépêches des agen-ces d'information via l'internet estun service payant. Cependant, cer-tains portails offrent quotidienne-ment un choix de résumés dedépêches d'agences. Certains sitesd'agences proposent aussiquelques ressources gratuites.Comparer ces résumés de dépê-ches et les articles des quotidienssur le même sujet. Etudier com-ment les journalistes ont traité,

Sources et parcours de l’information

Les chemins de l’InformationUn fait se produit quelque part dans le monde. Il peut être de divers ordres :matériel (une catastrophe), scientifique (une découverte médicale),politique (un discours d'un homme d'Etat important), ou autre…Avant d'être éventuellement porté à notre connaissance, il va parcourir uncertain nombre d'étapes. A chacune de celles-ci, il sera soumis au jugementde sélectionneurs (dans la terminologie anglo-saxonne, on les nomme “gatekeepers”, gardiens de la porte) qui s'interrogeront sur son intérêt, sasignification sociale : ce fait est-il un événement, présente-t-il assez

d'intérêt pour mériter de continuer sa route ?

Sur place, la nouvelle brute est recueillie par un journaliste, un correspondantde presse, permanent ou envoyé spécial, qui va en faire un compte-rendu qu'iladressera, le plus rapidement possible, parfois directement à un grand journal,plus généralement au bureau régional d'une agence mondiale, qui à son tour letransmettra à la rédaction centrale de cette agence. L'information doit autantque possible répondre aux grandes questions : Qui ? a fait Quoi ? Où ? Quand ?Comment ? Pourquoi ?

Une agence mondiale collecte et diffuse ses informations dans le monde entier.C'est le cas de l'américaine Associated Press (AP), de la britannique Reuters oude l’Agence France Presse (AFP), chacune ayant ses zones d'influenceprivilégiées. La nouvelle traverse cette institution, y fait à nouveau l'objet d'une sélection,mais aussi d'un traitement de forme (passant du style télégraphique à unlangage clair) et de fond (elle peut faire l'objet d'un contrôle, elle peut êtreenrichie, complétée grâce à des documents d'archives…) Devenue un produitsemi-fini, éventuellement traduite, elle est transmise aux journaux abonnés auservice, directement ou par l'intermédiaire d'une agence nationale. Uneagence nationale (en Belgique, l'Agence Belga) collecte et diffuse desnouvelles dans son pays. Elle collabore avec d'autres agences nationales, avecqui elle échange des nouvelles ou encore avec les agences mondiales dont elleassure le relais.

Parfois, elle joue un rôle qui déborde du cadre national : c'est le cas, parexemple de l'espagnole EFE qui s'intéresse aux nouvelles d'Amérique latine.

Il existe aussi des agences spécialisées dans un grand nombre de domaines(économique, idéologique, ...) ou encore dans la fourniture d’illustration(photographies, infographies, cartes, ...).

Le journal enfin va se livrer à une dernière sélection (en fonction des intérêtsde sa clientèle) et au traitement des nouvelles qu'il a reçues. Il doit leurtrouver une place dans ses pages, les titrer, les illustrer, éventuellement lescommenter, et fournir enfin à ses lecteurs un produit fini.

On imagine qu'à certaines occasions, la sélection constitue une forme decensure. Et que le traitement d'une nouvelle puisse parfois conduire à sadéformation…

Gabriel Thoveron

8

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 9: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Sources et parcours de l’information

interprété, exploité l'informa-tion. Etre attentif aux sourcescomplémentaires, explicites ouimplicites, auxquelles l'un oul'autre aurait pu recourir.

5. Partir des choix de dépêchesqu'on peut trouver sur l'inter-net pour imaginer les matièresqu'on mettrait à la Une de sonjournal. Imaginer des titres

originaux et les textes desaccroches et du sommaire. Le faired'abord avec l'intention prioritairede donner de l'information. Lefaire ensuite dans le souci priori-taire de faire vendre le journal.

6. Pour certaines institutions, pourbien des personnes et particulière-ment pour les personnalités poli-tiques, les médias sont des tri-bunes. Chercher un échantillond'articles dont la source est ainsidans un même communiqué oudans une même conférence depresse. Observer dans divers jour-naux la manière dont cette infor-mation est traitée.

7. Dans l'un ou l'autre journal,observer pendant un certain tempsles signatures des articles. Tenterd'identifier des journalistes spécia-lisés.

8. Après avoir suivi un sujet degrande actualité pendant un cer-tain temps, partir d'un résumé dedépêche trouvé sur l'internet. Enfaire un article qui commente lanouvelle en la resituant dans soncontexte général, ou qui formuleune opinion, qui exprime un senti-ment par rapport à l'événement(éditorial).

Une question revient souvent lors-qu'un journaliste parle de son

métier devant un auditoire étranger auxmilieux médiatiques : Où trouvez-vous

vos informations ? Voilà une interrogationlégitime... et cruciale.

On considère souvent que la source de

base, ce sont les agences de presse.

À savoir, un réseau de journalistes diffu-

sant l'information "brute". C'est là un sou-

tien important du travail journalistique

quotidien. On apprend pratiquement en

direct, par un simple "clic" sur son ordi-

nateur, ce qui se passe dans le monde et

dans son quartier. En permanence. Le fait

d'être connecté à plusieurs agences de

presse permet un premier "recoupement"

de l'information. "Recouper l'informa-

tion", c'est essentiel : il s'agit de croiser les

sources pour s'assurer de la véracité des

faits évoqués.

Fort bien. Mais un journaliste n'est heu-reusement pas un robot relié en perma-nence à son écran. D'autres sources exis-tent. Tout d'abord, il y a les milliers decommuniqués diffusés chaque jour parbien des acteurs de la vie en société :ministères, syndicats, clubs de sports,associations en tous genres... Parfois, cesmêmes acteurs organisent des conféren-ces de presse pour expliquer leur point

de vue, présenter une découverte...

L'essentiel du travail d'un journalisteconsiste à s'assurer de la fiabilité desinformations. Croiser les regards, recou-per les sources... Il doit aussi veiller àdévelopper un réseau personnel d'infor-mateurs. Selon les matières qu'il couvre,un journaliste prendra contact avec tousles acteurs susceptibles d'intervenir dansce domaine. Des professeurs d'universitéaussi ou des spécialistes pour obtenir unregard critique. Peu à peu, il construirades relations permanentes avec ces per-sonnes, développera des contacts person-nels, établira des relations de confiance...Cela lui permettra d'obtenir des informa-tions originales.

Enfin, faut-il préciser que le journalisteest un observateur du monde enmouvement, un historien de l'instant ?Autrement dit, son travail consiste àarpenter les rues, être à l'écoute, parleravec les gens pour comprendre au mieux,en permanence, la société dans toutes sescomposantes.

Olivier Mouton

9Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Des sources fiables, “recoupées” et personnelles

Pistes Pédagogiques

Page 10: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Sur deux ou trois jours,comparer les Unes des jour-naux. Quels types d'événe-ments sont retenus ? Lesquelssont mis en valeur ? Deman-der aux élèves d'en déduiredes hypothèses sur les tendan-ces éditoriales des journaux,sur le public qu'ils visent.

2. Faire le même travail encomparant les rubriques des jour-naux. Les mêmes rubriques ont-elles la même importance danstous les quotidiens, ceux-ci privilé-gient-ils tous l'information sur lesmêmes types d'événements ?

3. Sur un échantillon identiquepour tous, demander aux élèvesde classer les 3 nouvelles qui, parordre décroissant, ont retenu plusspécialement leur attention, ou les3 rubriques qui, de même, ont leurpréférence. Leur demander, à tra-vers l'explication de leurs choix,de s'interroger sur leurs attentesdevant les journaux.

4. En comparant les mêmes infor-mations dans divers journaux, enchercher une qui soit présentéecomme secondaire dans certainset mise en avant par d'autres.Observer comment se fait cettemise en évidence. Émettre unjugement personnel motivé surl'importance de l'événement.

5. Collecter un certain nombre defaits divers. Tenter de les classeren y distinguant des faits de socié-té (des faits qui traduisent l’évo-

lution de celle-ci).

Fait ou événement : les critères de sélection

La sélection des informationsVérité, objectivité, universalité (pour répondre aux attentes diverses etmultiples de publics eux-mêmes très divers), actualité, rapidité, concision(faire tenir le maximum d'informations dans une place forcément réduite),accessibilité (il faut user d'un langage compréhensible par le plus grandnombre), originalité et variété, tels devraient être les attributs d'uneinformation d'actualité de qualité.

Le journal considérera l'importance d'un événement, mesurera sonamplitude, quantitative ou qualitative, et tiendra compte, par exemple, àl'occasion d'une catastrophe ou d'un attentat, du nombre de victimes aussi bienque de l'ampleur de la violence qui les a provoquées. Malgré son insignifiance,un fait pourra devenir un fait de société dans la mesure où il traduit l’évolutionde celle-ci.

Cet élément doit se conjuguer avec la proximité du fait par rapport à un publicqui doit se sentir concerné par les nouvelles : il y a un phénomène deperspective qui fait apparaître plus gros ce qui est plus proche. Un mort dansle voisinage vaut bien les dix mille victimes d'un tremblement de terre auxantipodes. C'est ce que l'on appelle, en jargon journalistique, la loi du mortkilométrique : un chien qui se noie à Paris, disait cyniquement le fondateur duFigaro, est plus intéressant qu'un monde qui croule au loin.

Les faits évoqués gagnent donc à être proches des gens, cette proximitépouvant être aussi bien sociale, politique, économique… que géographique.Les nouvelles doivent aussi correspondre à des attentes, prévisions ou désirslatents, être en concordance avec des images mentales préexistantes. Il doity avoir une certaine cohérence entre le point de vue, le discours tenu par unjournal, et les idées répandues dans le groupe auquel il s'adresse. Un quotidiendoit, dans une bonne mesure, refléter le public auquel il se destine.

“Un chien qui mord un homme, ce n'est pas une nouvelle, mais un homme quimord un chien, c'en est une“: un fait sera d'autant plus intéressant qu'il estinattendu, rare, singulier. La nouvelle, c'est le train qui déraille, non les trainsqui arrivent à l'heure à bon port. Le caractère négatif des faits est ainsi, enpratique, un critère de sélection.

La personnalisation des faits (leur “human interest”) joue un rôle important :nous nous intéressons avant tout à nous-mêmes et aux autres humains et nousaimons interpréter les faits à travers le rôle qu'y jouent nos semblables. Nouspouvons nous identifier aux acteurs d'un événement ou nous projeter sur eux.Plutôt qu'entre des forces sociales abstraites, nous voyons donc l'attention seconcentrer sur des combats singuliers entre de grandes vedettes - Bush contreBen Laden - la politique, comme l'art ou le sport, ayant ses vedettes.

Enfin, certains pays, plus que d'autres, sont l'objet de l'attention des médias :d'une part parce que la circulation des informations se fait à sens unique, duNord au Sud, de l'Ouest à l'Est, de l'autre parce que les publics s'intéressentsurtout aux pays dont ils se sentent proches, cette proximité pouvant êtrehistorique, géographique, culturelle ou psychologique…

Gabriel Thoveron

10

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 11: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Fait ou événement : les critères de sélection

En s'aidant d'éventuelles réfé-rences documentaires complé-mentaires, écrire un article surl'un ou l'autre de ces faits desociété en amorçant l’articlepar les faits divers de départ.

6. Répertorier les rubriques desjournaux qui ne sont pasconsacrées à la révélation desévénements d'actualité à pro-

prement parler. Quelles sont leursfonctions ? En quoi peuvent-ellesintéresser le lecteur ? Commentpeuvent-elles parfois conserver unrapport indirect avec l'actualité ?

7. Chercher les diverses manièrespar lesquelles le journal du jourtente parfois d'inciter son lecteur àacheter celui du lendemain ou d'unjour prochain. Joue-t-il toujourssur l'information d'actualité ?

8. Chercher systématiquementdans chaque article de la Une oude l'une ou l'autre rubrique desindices des motivations possiblesdu choix de l'événement (motiva-tions parfois multiples) : proximi-té (géographique, politique, …) ;insolite (record absurde, exploitindividuel, …) ; sensationnel (vio-lence, sexe, …) ; etc. Comparerainsi les tendances éditorialesdivergentes de certains journaux.

9. Demander aux élèves quelsfaits pourraient constituer les évé-nements d'un journal de l'école ?Lesquels pourraient y figurer ? Lesmêmes ? Pourquoi ?

La presse est devenue un universconcurrentiel féroce. Chaque matin,

dans les salles de rédaction, on scrute letravail des confrères pour le commenteraussitôt : C'était une bonne idée ! - Ils

l'ont fait avant nous... Dans un contexteéconomique difficile, le journal est devenuun produit. Il doit toucher et séduire leslecteurs. Il doit être original et spécifique.Cela a une influence non négligeable sur lafaçon dont on conçoit un quotidien.

Pour un journaliste, la sélection des infor-mations est cruciale. Faire des choix s'appa-rente souvent à un exercice douloureux, vule manque de place, et malgré la nécessitéde concevoir un journal riche, intéressant,surprenant.

Certaines informations s'imposent d'elles-mêmes par leur caractère exceptionnel,important, dramatique... Un terrible atten-tat au Proche-Orient, des élections crucialesdans un pays européen, la démission d'unministre en Belgique, la qualification d'unBelge pour les demi-finales à Wimbledon...: cela ne se discute pas, cela fait l'événe-ment. Pour les faits d'importance moyenne,par contre, les discussions sont plus vives.Pourquoi choisir celui-ci plutôt qu'un autre?Deux éléments décisifs interviennent.D'une part, l'identité du journal. S'il se veut"populaire", il considérera certains faitsdivers comme importants. S'il se veut plutôt"élitiste", il s'attachera à une actualité qui

puisse intéresser par exemple des méde-

cins ou des magistrats. D'autre part, ilconvient d'être attentif à la "valeur ajoutée"apportée à l'information. Le terme estimportant. Être le premier sur une ballecompte. Le "scoop" est privilégié. Mais làn'est pas la seule définition du terme"valeur ajoutée". Pour convaincre le lecteurd'acheter un quotidien, encore faut-il luidémontrer qu'il y trouvera davantaged'éclairages qu'à la télévision ou à la radio.Cela induit, par exemple, le recours à desexperts pour décoder un événement ou lasollicitation d'avis contradictoires poursusciter le débat au sujet d'un thème d'ac-tualité. Via l’internet, les journaux devien-nent aussi interactifs. Ce sont, de plus enplus, des plate-formes vivantes reflétant cequi se passe dans le monde.

Un mot résumerait peut-être tout ce quiprécède : créativité. Plus que jamais, lesjournalistes doivent être des créateurs, desmetteurs en scène de l'actualité : ils expli-quent les nouvelles, les mettent en forme,cherchent à les révéler avant les autres. Maisattention ! il ne faut pas se méprendre : cene sont pas des "inventeurs". L'objectivitédoit rester, au-delà de toute autre considé-ration, le maître-concept vers lequel on doittendre.

Olivier Mouton

11Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Le souci de l’originalité Pistes Pédagogiques

Page 12: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Un événement peut êtreabordé sous plusieurs anglesqui constituent autant demodes d'information dif-férents : narratif, descriptif,explicatif, argumentatif. Col-lecter quelques articles dechaque mode d'approche desévénements pour en illustrerles particularités. S'interrogerensuite sur l'intérêt des appro-

ches choisies en fonction de leurssujets.

2. Comparer plusieurs articlesinformatifs sur un même événe-ment. Le rapportent-ils en rela-tant ou en commentant rigoureu-sement les mêmes faits ou lesmêmes détails ? Observer à quelpoint l'angle d'approche de l'évé-nement peut influencer le choixdes faits que l'on va rapporter etla manière dont ils vont nousreprésenter l'événement.

3. Dresser un répertoire desinformations qui ne sont pas pré-sentées (ou pas uniquement)sous forme d'articles. Déterminerle rapport entre la forme de leurprésentation et la nature de leurscontenus.

4. Etudier quelques éditoriauxdans différents journaux pendantquelques jours. Il y en a parfoisplusieurs dans le même journal.Où se situent-ils généralement ?Donnent-ils une idée précise de laligne rédactionnelle du journal ?Approfondir chacun d'eux pourdéterminer à quelle intention il

Les différentes formes d'informations

Les formes de l’informationIl sufit de tourner les pages d’un journal pour s’appercevoir que, comme la vie,il n’est pas uniforme. D'autant que les différentes formes d'information pren-nent différentes formes graphiques.

1. L'info d'actualité

Ce sont les faits qui comptent. Les articles racontent les événements qui vien-nent de se passer. La qualité de l'événement impose son traitement sous formede brève, d'article court, d'article long, d'un ensemble d'articles. Pour com-

prendre les événements complexes, on entoure l'article factuel d'une panopliede textes qui expliquent, rappellent, projettent, etc. On y retrouve :

des articles qui définissent un cadre de références : balises, repères, modesd'emploi, chronologie, rétroactes, etc. ;des interviews de personnalités impliquées dans l'événement, qui y réagissentou d'experts qui le décryptent ;des analyses : les journalistes fournissent une explication des faits basée surleur savoir, leurs compétences ;des reportages : c'est la plongée au cœur même de l'action, sur son théâtre ;des infographies : cartes, graphiques, qui permettent d'expliquer parfois mieuxqu’un texte.

2. L’info d'opinion

C'est celle où le signataire se dévoile, donne son avis, sa propre interprétation desévénements, sa morale. Par exemple :

l’éditorial : quand il s'agit d'un événement de première importance et que lesignataire est le rédacteur en chef ou un de ses adjoints ;le commentaire : signé par un journaliste pour un événement d'importance ;l’humeur : article qui laisse parler l'émotion du journaliste, à propos d'uneanecdote, d'un événement marginal, mais exemplaire ;la critique : c'est la réaction du journaliste culturel à tout ce qui touche à sondomaine (théâtre, cinéma, musique, danse, arts plastiques, littérature, etc.) ;la "carte blanche", c'est la parole donnée à des lecteurs représentatifs, qui four-nissent leurs avis, comme s'ils écrivaient un article d'opinion ;le courrier des lecteurs : espace ouvert à ceux-ci pour des réactions, des com-mentaires face à l’actualité.

3. L’info magazine

En dehors de l'actualité immédiate, mais dans l'air du temps quand même, un jour-nal peut offrir à ses lecteurs des dossiers, des enquêtes, des reportages sur dessujets assez larges : l'argent et les Belges, les catholiques aujourd'hui, les coloniesde vacances, la pornographie, etc.

4. L’info de service

C'est une mosaïque d'informations indispensables au quotidien des lecteurs :

résultats sportifs bruts ;cours de la bourse ;programme des spectacles ;tirages des loteries ;météo ;petites annonces ;services de garde ;horoscope (pour ceux qui y croient).

Jean-Claude Van Troyen

12

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 13: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Les différentes formes d'informations

paraît répondre : mettre l'ac-cent sur l'importance d'unévénement en lui donnant unsens symbolique, le commen-ter avec plus de recul, dansune perspective historique oupar comparaisons internatio-nales, amener le lecteur àréfléchir sur un fait impor-tant, exprimer une opinion,un jugement, une prise de

position devant un événement.

5. Les éditoriaux ne sont pas lesseuls articles du journal où s'ex-priment des opinions. Celles-ci serencontrent à d'autres endroitsdu journal. Lesquels ? Quellessont les particularités de cesautres types d'articles ?

6. La plupart des journaux propo-sent périodiquement des cahiersthématiques. Quelles différencesgénérales présentent les informa-tions de ces cahiers par rapportaux articles des pages quotidien-nes sur les mêmes thèmes ?

7. Dans plusieurs quotidiens dumême jour, étudier les informa-tions des brèves. À quels anglesd'approche se limitent-elles géné-ralement ? Voir si ce qui fait l'ob-jet d'une brève dans tel journalne fait pas l'objet d'un articledans tel autre ? Tenter des hypo-thèses pour expliquer la différen-ce en tenant compte du type derubrique concernée, ou encoredes contraintes horaires du bou-clage de l'édition, ou de la ten-dance éditoriale du journal, …

Rien de plus banal qu'un 21juillet : fête nationale, discours du

Roi, défilé, fête populaire. Un événe-ment répétitif peut-être mais qui méri-te évidemment l'attention des médias.

En 2002, Albert II a prononcé un dis-cours moins convenu qu'à l'habitude. Cediscours nécessitait un traitement journa-listique moins commun qu'à l'ordinaireaussi.

Au Soir, nous avons décidé, ce dimanche21 juillet 2002 :

- de fournir ce qui était initialement prévu: un article sur le défilé au Cinquante-naire et sur la fête dans le Quartier royalde Bruxelles ;

- de donner un "texto": le discours inté-gral du Roi ;

- de faire réagir des hommes politiques etdes experts de la vie politique belge surce discours ;

- de séparer les faits de l'opinion du jour-nal en écrivant un commentaire quifournit l'avis du quotidien sur ce dis-cours et la portée qu'il lui donne ;

- de faire la manchette (le papier principalde la Une) de cet événement, puisqu'ildépassait les autres en intérêt ; la man-chette reprend faits et réactions, mais nedonne aucun commentaire, celui-ciétant cantonné dans l'article qui lui estprécisément consacré.

Jean-Claude Van Troyen

13Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

L’information en formesPistes Pédagogiques

Imaginez ces journaux qui, chaquejour, pénètrent dans les foyers, dans

tous les milieux. Ces papiers que l'on toucheet qui, par leur contenu, informent bien sûrmais aussi interpellent, sensibilisent, touchentchacun à sa manière dans son propre vécu.Fabuleux, quand on y pense. Cet outil degrande proximité, chacun doit pouvoir se l'ap-proprier, y jouer un rôle d'acteur, y donner dela voix pour un débat constructif. C'est un desaspects de la rédaction interactive : créer desliens avec l'ensemble des lecteurs, favoriserune dynamique participative, développer uneinformation de service et être à l'écoute desbesoins en matière d'information.

Par exemple, dans les journaux du groupe SudPresse, une page dialogue donne la parole auxlecteurs sur tous les aspects de la vie, leursaccords, leurs désaccords, leurs propositions,… La rubrique "Votre problème" y occupe unefonction d'ombudsman. Perçue comme unespace de recours, le lecteur reçoit une répon-se à une question d'ordre juridique qui lui poseproblème. Cette page s'ouvre aussi régulière-ment à un "débat" où deux opinions sur unsujet se confrontent. Enfin, la page "A Votre Ser-vice" vise à permettre une meilleure compré-hension de tous les aspects de la vie en société.Elle est relayée le jour même en radio où lesauditeurs posent leurs questions. Cette interac-tion avec d’autres médias offre un plus à notredémarche participative

Cette approche didactique et interactive del'information se nourrit chaque jour des liensavec les lecteurs (grand public et profession-nels). Le quotidien est un lieu privilégié à pré-server encore et encore car il représente unoutil important pour la démocratie.

Claudine Naassens

Page 14: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Observer dans un large échan-tillon d'articles variés ceux quirépondent à la loi de Quintilien (Qui fait Quoi ? Où ? Quand ?Comment ? Pourquoi ?). Repérerdans chaque article où et com-ment ces six aspects de l'informa-tion sont exprimés. Observer com-ment l'écriture journalistiqueaborde ces questions, par opposi-tion à un conte ou une nouvelle,par exemple. Plusieurs articles

pourraient déroger à cette loi en raisonde leurs fonctions particulières. Quelstypes d'information véhiculent-ils ?

2. Dans le même échantillon d'articles,chercher les attaques et les chutes.Observer si l'attaque ou la chuterépondent à une des questions deQuintilien et en quoi ce choix est perti-nent. Si ce n'est pas le cas, sur quoijouent le début et la fin ?

3. Etudier les titres et tout ce qui estmis en valeur par la mise en page(chapeau, exergue). Observer les jeuxsur la forme (les signifiants : sonorités,symétries, …) et sur le fond (les signi-fiés : métaphores, allégories, ironie,…). Tenter de définir les effets possi-bles de ces éléments sur le lecteur.

4. Observer les caractéristiques tex-tuelles propres aux dépêches, aux brè-ves, aux reportages sur le terrain, auxinterviews en collectant et en com-mentant des échantillons.

5. Observer comment un article dejournal peut tenter de donner à voir età entendre. Dans quels types d'articleset pour quels types d'événements ceteffort visant à plonger le lecteur aucoeur de l’événement est-il le plus fré-quent ?

6. Sur un événement de la classe, del'école, du quartier, rédiger une dépê-

che, puis une brève, puis un article

Le style journalistique

La rédaction de l’articleLe journaliste qui rédige un article a pour mission d'informer en un minimum deplace, de sorte à être efficace. En effet, lire le journal n'est pas, la plupart du temps,un passe-temps ou un loisir. C'est un moyen pour le citoyen, de se tenir informé dece qui se passe autour de lui. Par ailleurs, si l'article n'est pas attirant, il y a peu dechances que le lecteur s'attarde à le lire. Il y a donc un compromis constant entre lacontraction et l'accroche : faire court mais bon, attirer en informant. Titre etchapeau rassemblent le plus gros de l'info. Certains vont jusqu'à dire que 70 % del'info devrait s'y trouver. L'article, pour ne pas être trop long, peut comporter desencadrés. Y recourir permet de fractionner la masse globale des données, de

développer de façon périphérique des compléments d'information et de libérer le lecteurde la découverte de thèmes annexes qui ne sont pas le cœur de l'événement, mais quidemeurent bien utiles parfois à la compréhension du sujet évoqué.

Fignoler le travail

Bien souvent, ce n'est qu'une fois l'article écrit que l'auteur en rédige le titre. Larédaction de celui-ci vient à la fin, comme la cerise sur le gâteau. Bien senti, le titre etses attributs (surtitre ou sous-titre) doivent à la fois informer et attirer. C'est tout un art.Parfois, certains journaux réservent ce travail à un spécialiste.L’attaque (le premier paragraphe d'un article) est particulièrement soignée. L'impressionqu'elle donne poussera le lecteur à décider de poursuivre ou non. De même, la chute (ledernier paragraphe) est aussi importante. C'est la finale qui dira si le sujet est “bouclé”,si une suite est annoncée dans un prochain article, si les perspectives sont positives ouincertaines…

En outre, le journaliste essaie généralement d'utiliser des mots courts, des phrasesbrèves et de conjuguer les verbes à la forme active.

Mise en page

Pour aérer son article, le journaliste utilise toute une série de procédés. Des intertitres,des phrases mises en exergue, des illustrations légendées peuvent visuellement rendrel'abord de l'article plus attrayant. Les photos peuvent être plus que "de l'illustration-pour-faire-joli". L'information est parfois plus parlante par sa mise en images. On connaîtle slogan de ce magazine d'information qui joue sur "le poids des mots et le choc desphotos".

Six questions

Devant informer son lecteur, le journaliste essaie alors de couvrir l'événement enrécoltant les éléments de réponse à 6 questions : "Qui ? Quoi ? Quand ? Où ?" sont lesquatre premières, essentielles et incontournables… Même si l'article n'est qu'une brève.Le "Comment ?" et le "Pourquoi ?" sont plus difficiles à commenter parfois… et demandentplus de développements et donc plus de place.

Hiérarchie des faits dans l'article

Voulant faire gagner du temps à son public, le journaliste place donc en tête de sonarticle les informations les plus importantes. Si le lecteur en a le temps et l'envie, ilcontinuera son parcours en découvrant ainsi des éléments de second rang. Assezcurieusement donc, le journaliste organise la progression des idées de son article àl'inverse d'une rédaction scolaire ou du récit romanesque. Ici, point de constructioncroissante et de suspens. Aller le plus vite à l'essentiel pour gagner du temps et réserverles compléments d'information pour la suite, avec une décroissance d'importance, telleest la pratique journalistique classique.

Michel Berhin

14

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 15: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Le style journalistique

informatif. Imaginer ou procéderréellement à une interviewet…résoudre les problèmes detranscription du discours oral.

7. Faire varier les caractéristiquesjournalistiques de ces rédactionsen proposant des contraintes :titre ironique, suspense en lais-sant le pourquoi pour la chute,etc. Adapter les textes à despublics variés : élèves de la classe,

élèves d'autres classes, personnesconnaissant bien l'école ou mêmeignorant jusqu'à l'existence de celle-ci.

8. Analyser les procédés argumenta-tifs de quelques éditoriaux. Distinguerles arguments rationnels (l'interpréta-tion raisonnée de faits, l'appel à l'au-torité, …) des stratégies psycholo-giques de persuasion (recours à l'hu-mour, à l'émotion, aux formules frap-pantes, …) Comparer avec les textesdes lecteurs (cartes blanches,…)

9. A partir de la lecture approfondied'une série d'articles sur un même évé-nement, demander aux élèves de rédi-ger un éditorial en complétant éven-tuellement ces informations par unedocumentation extérieure à la pressequotidienne. Écrire un éditorial qui enconteste un autre. Leur demander derédiger une carte blanche sur un faitd'actualité qui leur donne envie deréagir. Réagir par une carte blanche àcelle d'un autre lecteur. Tenir compteévidemment dans toutes ces rédac-tions des contraintes et des styles pro-pres à ces types d'articles.

10.Trouver un sujet d'actualité surlequel les élèves ont une opinion sensi-blement unanime. Leur faire rédigerindividuellement une carte blanche.Prendre le meilleur texte, le faire corri-ger et amender par toute la classe demanière qu'il satisfasse tout le monde,et l'envoyer au journal.

Le bon article est celui qui est LU, debout en bout. Voilà le premier critère.

Un bon titre, un bon chapeau sont ceuxqui mettent en appétit sans être trom-peurs, sans annoncer plus que ce qu'ils nerecouvrent.

La forme : des phrases courtes, rapides et, sur-tout, limpides. Il s'agit pour le journaliste dedonner une réponse aux six fameuses interro-gations, les six "W" : What (que s'est-il passé?),Who (qui est impliqué ?), Where (où cela s'est-il produit), When (quand ?), Wherefore (com-ment ?), et Why (pourquoi ?)... La formule estconnue de longue date. Elle a été instaurée au1er siècle par l’orateur romain Quintilien.

Dans l'écriture d'un article, le rédacteur estsoumis à deux impératifs absolus : le temps etl'espace.

Le temps : l'écriture d'un article relève sou-vent de la course contre la montre. Il estessentiel que le secrétaire de rédactionlivre les pages aux imprimeurs avant lebouclage de l’édition.L'espace : chaque journaliste disposed'une place très précise - aujourd'hui milli-métrée - avec les techniques informa-tiques. Le journaliste a une marge demanœuvre très limitée en ce qui concernele nombre de signes dont dispose son arti-cle. S'il la dépasse, une partie de son travailrisque, tout simplement, de ne pas êtrepubliée dans l'édition du lendemain.

Le journaliste doit donc répondre aux six W,de façon claire, vivante et séduisante, dans untemps et un espace limités. Auparavant, il auracontrôlé ses sources, il se sera efforcé à l'hon-nêteté, à l'objectivité. L'exercice relève parfoisde l'acrobatie. Le temps qui presse, la surfacemesurée : voilà la grandeur et la misère de l'é-criture journalistique.

Pour le fond : il s'agit, dans l'écriture d'un

papier, de commencer par le principal etde finir par l'accessoire. L'accroche est essen-tielle. Le secrétaire de rédaction qui reverra lepapier doit pouvoir, s'il est amené à le rétréciren dernière minute, couper les paragraphesen commençant par le dernier, à la manièred'un saucisson. Tant pis pour la belle chutedont le journaliste était si fier. Tant pis pourles expressions bateaux, les "affaires à suiv-re...". Le lecteur pressé doit pouvoir quitterl'article en cours de route, sans pour autantavoir loupé l'essentiel.

En conclusion :

Voici neuf petites questions que le journalistedoit avoir en tête à la relecture de son article:

1. Le titre est-il correct, clair et pertinent parrapport à l'article ?

2. Le chapeau apporte-t-il des éléments parrapport au titre et est-il bien en concor-dance avec celui-ci ?

3. La ou les photos sont-elles vraiment lesmeilleures pour illustrer l'article ?

4. L'article commence-t-il bien par l'informa-tion la plus importante ?

5. Dans le déroulement de l'article, celui-civa-t-il de l'important à l'accessoire ?

6. Les idées s'articulent-elles de manièrelogique ?

7. Ai-je enlevé de toutes mes phrases les élé-ments parasites (mots abstraits, redon-dants, généralités, banalités…) ?

8. Les phrases sont-elles courtes et claires ?9. N'ai-je pas oublié un élément important,

voire fondamental ?

Bernard Gheur

15Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

L'écriture efficacePistes Pédagogiques

Page 16: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Demander aux élèves, à

qui on a déjà bien fait

explorer le journal, quelles

seraient leurs réactions

s'ils voyaient leur nom ou

leur photo dans le journal.

L'admettraient-ils ? A quel-

les conditions ? Dans quel

type de rubrique ? Pour quel

genre d'information ? Complé-

ter la démarche en leur

demandant quel genre d'infor-

mations sur eux-mêmes ils

n'aimeraient pas voir publiées

dans un journal édité pour la

classe ou pour l'école.

2. Il arrive qu'un journaliste

soit poursuivi pour non

respect de la vie privée, ou

pour refus de divulguer ses

sources. Si rien de tel n'appa-

raît dans l'actualité, on trou-

vera sur l'internet nombre de

documents qui peuvent être

source d'intéressants débats.

3. Attirer l'attention des élèves

sur d'éventuels "droits de

réponse" (où et comment

La déontologie

La déontologie au coeurdes relations presse/pouvoirsDans une société démocratique pluraliste, le rôle de la presse est d'informer lescitoyens, de répondre à leur droit fondamental à l'information, de veiller entoute indépendance à la libre circulation des informations et des idées. Elledoit avoir le droit de recueillir et de publier, sans entrave, informations etcommentaires pour apporter au public les moyens de se forger une opinion.

Afin de permettre l'exercice de cette fonction, les auteurs de la Constitution belgede 1831 ont été d'une parfaite clarté :

"La presse est libre. La censure ne pourra jamais être établie."

De nombreux textes et conventions internationales ont depuis lors conforté laliberté de la presse et la liberté d'expression mais force est de constater que,même dans les Etats de droit, la préservation de ces libertés nécessite unevigilance de tous les instants, notamment en ce qui concerne le respect du secretdes sources journalistiques.A ce titre, la protection des sources d'information fait partie du Code de principesdu journalisme adopté par les éditeurs belges de journaux et l'Association desJournalistes Professionnels.

Cependant, encore récemment, les parquets ont multiplié les perquisitions, lesinculpations de recel et même les arrestations de journalistes qui, inévitablement,sont ressenties comme des tentatives d'intimidation et d'entrave à la liberté de lapresse.

Même s'il n'est pas encore établi par le droit belge, le droit à la protection dessources d'information est déjà reconnu par la jurisprudence et la doctrine. Dansson arrêt Goodwin (1996), la Cour européenne des droits de l'homme a conclu, enapplication de l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme etdes droits fondamentaux :

"La protection des sources journalistiques est l'une des pierres angulaires dela liberté de la presse. L'absence d'une telle protection pourrait dissuader lessources journalistiques d'aider la presse à informer le public sur des questionsd'intérêt général. En conséquence, la presse pourrait être moins à même dejouer son rôle indispensable de "chien de garde" et son aptitude à fournir desinformations précises et fiables pourrait s'en trouver amoindrie".

L'article 150 de la Constitution prévoit que les délits de presse relèvent de la Courd'assises et donc du jury populaire. Il constitue également un rempart pour laliberté de la presse. Certains partis politiques ont cependant tenté d'obtenir lacorrectionnalisation de ces délits mais, en définitive, celle-ci n'a été adoptée quepour les délits à caractère racistes (par exemple : l'édition de tracts xénophobes).

Les éditeurs de journaux considèrent toutefois qu'une défense sans faille de laliberté de la presse doit avoir pour corollaires le respect absolu des règlesdéontologiques par les journalistes et le contrôle de ce respect, placé sous laresponsabilité des rédacteurs en chef. Il en va de la confiance des lecteurs, de lacrédibilité des journaux et, à terme, de leur survie.

Margaret Boribon

16

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 17: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

La déontologie

sont-ils présentés?). Ne pas

négliger des lettres de lec-

teurs qui protesteraient

contre l'un ou l'autre

contenu du journal ou d'un

autre journal au nom de la

déontologie journalistique.

4. Le journal n'est pas respon-

sable du contenu des annon-

ces publicitaires, mais s'il se

veut sérieux, ne doit-il pas

veiller à refuser certains

abus ? Détecter, si l'occasion

s'en présente, des situations

"limites" dans les publicités

comme dans les petites

annonces. Constater comment

certains journaux dégagent

leur responsabilité du contenu

des petites annonces. Est-ce

sérieux ?

5. Avec les aînés, se donner

une idée de la législation exis-

tante concernant les droits

d’auteur à partir de recher-

ches, par exemple, des textes

sur l’internet.

Alors secrétaire de rédaction, au plusfort de l'enquête sur l'assassinat d'An-

dré Cools, j'ai envoyé une journaliste surle terrain avec des photos de vaguessuspects, en tout cas de gens qui - de près

ou de loin - auraient pu être mêlés à lamort du Ministre d'Etat. Le lendemain, enrefaisant par téléphone, le tour de sescontacts, ma collaboratrice s'est entendu direque la police était passée peu de temps après… avec les mêmes questions. Une fois éteintle petit plaisir de se dire qu'on avait eu le nezfin, sont venues les questions : et si on avaittrouvé quelque chose, recueilli un témoi-gnage, qu'aurions-nous fait ? D'informa-teurs serions-nous devenus, en quelquesorte, accusateurs ? Jusqu'où peut allernotre travail ? C'est toute la question deslimites. Ces limites, les journalistes eux-mêmes, parfois les médias, en ont fixé lescontours dans des règles et codes de déonto-logie.

Pour la petite histoire, notre enquête de ter-rain n'a rien donné ; celle de la police nonplus. Sont restées les questions. Des interro-gations qui devraient interpeller le journalisteà chaque étape de son travail : de la crédibili-té et la diversité de ses sources au respect dela vie privée, en passant par le débat contra-dictoire et en évitant, bien sûr, les moyensdéloyaux de se procurer une information.

Ce sont des thèmes que l'on retrouve dansbon nombre de plaintes dont était saisi leConseil de déontologie de l'Association desJournalistes Professionnels, de même quel'exactitude ou l'authenticité de l'information,

le caractère blessant d'un commentaire, l'u-

tilisation d'une photo, la correction d'er-reurs commises, sans parler du manque deconfraternité.

Le respect des règles de déontologie n'a rienà voir avec la censure ou les pressions. Il en vadu sérieux du travail journalistique et de lacrédibilité même des médias : il est loin letemps du "mais si, c'est vrai, je l'ai lu dans lejournal !" (On nous dit aujourd'hui quemoins d'une personne sur cinq ferait encoreconfiance à la presse).

Pourtant, les journalistes eux-mêmes sont fri-leux devant ce qui leur apparaît être descontraintes. Peut-être n'a-t-on pas assez attiréleur attention là-dessus au cours de leurs étu-des. Peut-être se laissent-ils prendre à l'am-biance actuelle qui prône sans le dire lasuperficialité et, en tout cas, la rapidité, le"scoop", voire le décapant, au détriment de larigueur et du sérieux.

Il y a des erreurs, il y a des dérapages, il y aaussi une lente déviance… Certaines ques-tions, certains cas se retrouvent devant leConseil de déontologie qui rend un avis oudevant un tribunal qui rend un jugement.Mais pour l'instant, les partisans de la créationd'un Conseil de journalisme ont parfois l'im-pression de prêcher dans le désert. L'impor-tant, c'est qu'ils ne restent pas sans voix.

Guy Fontaine

17Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

La déontologie en actionPistes Pédagogiques

Page 18: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Partir de la ou des Unes(celles des différents cahiers)pour faire son chemin dansquelques journaux. Faire noterpar chaque élève le parcoursqu'il a suivi. Le lui faire com-parer avec le sommaire de laUne ou des Unes. Demander àchacun quelles informationsmériteraient la Une mais n'yfigurent pas.

2. Tenter des hypothèses sur lesrubriques dans lesquelles on vatrouver les articles annoncés à laUne par les accroches et le som-maire.

3. Attirer l'attention des élèves surla structure de base de la mise enpage des quotidiens : les colonnes.Leur demander d'essayer de réper-torier les principaux moyens gra-phiques et typographiques quipermettent d'organiser la page demanière que le lecteur puisse s'yretrouver, ceux qui permettent demettre en valeur certains élémentsou d'identifier d'un coup d'œil leurtype de signification. Leur permet-tre éventuellement de s'aider d'unlexique technique. Comparer lesjournaux, spécialement les grandsformats avec les tabloïdes : n'y a-t-il pas des règles communes demise en page ? Qu'est-ce qui peutjustifier les différences ?

4. Répertorier, sous forme detables des matières, les rubriqueset les cahiers des quotidiens d'unemême journée. Constater d'éven-tuelles variantes avec les jours quiprécèdent. Dans chaque table desmatières, tenter de déterminer deséléments de mise en valeur de

Le chemin de fer et le langage graphique

Le langage graphiqueUn journal ne se lit pas comme un livre, de façon linéaire, page après page,en commençant chaque page en haut à gauche et en la terminant en bas àdroite. Le journal a son propre langage, que l'on peut appeler graphique ouscriptovisuel : il est une mosaïque de textes et d'images qu'il faut parcou-rir du regard, se donnant une vision globale, s'accrochant ici et là à un titreou une photo, négligeant certains articles, choisissant d'en lire un parmid'autres…

Les journalistes écrivent des textes, mais le secrétaire de rédaction doit lesmettre en page. Il a pour mission de guider le lecteur dans son parcours à tra-vers le journal, de l'aider à y trouver les différentes rubriques et, dans cesrubriques, les nouvelles qui l'intéresseront. La mise en page est une mise en scène de l'actualité, elle est aussi une miseen valeur de certaines nouvelles, elle attire ou détourne l'attention du lecteur,fait en sorte que celui-ci s'oriente vers tel texte plutôt que vers tel autre.La mise en valeur joue sur la topographie et la typographie.

La topographie, c'est la répartition des multiples contenus dans la surface dujournal. Le langage graphique est à deux dimensions, des dimensions quivarient avec les formats. Le grand format (ou broadsheet), 41x58 cm, difficileà manipuler, est de plus en plus abandonné au profit du berlinois, 32x47 cm,du belge, 37x52 cm, ou du tabloïd, 28x4O cm. Il faut choisir la page qu'occupera un article. Certaines pages sont valorisan-tes, et d'abord la première, la Une. On considère parfois que les pages impai-res sont plus importantes que les autres, le regard y tombant d'abord lorsquel'on feuillette le journal. Certains quotidiens ont tendance à accorder uneimportance particulière à la dernière page, certains tabloïdes valorisent lespages centrales, les lecteurs s'en rendent rapidement compte et prennent l'ha-bitude de les visiter.Si l'on considère que la lecture a habitué notre regard à aller de haut en baset de gauche à droite, on peut considérer que nous parcourons une page de lamême manière. Mais un grand titre, une illustration peuvent faire dévier cemouvement.

Le titrage peut être significatif ou simplement indicatif. Plus il est gros, plusil saute aux yeux. Il a d'autant plus d'importance que, dans les rubriques quiles intéressent moins, certains lecteurs parcourent les titres sans aller plusloin, sans lire le texte qui les suit et avec lequel, pourtant, ils peuvent être endésaccord, voire en contradiction.

La typographie, c'est le choix des caractères, de leur dessin comme de leurgrandeur.

L'illustration, comme la couleur, attire le regard. Elle est tantôt informative,tantôt décorative. La légende en précise (ou parfois contredit) le sens.

Gabriel Thoveron

18

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 19: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Le chemin de fer et le langage graphique

l'information (nombre deUnes, ordre des rubriques, …).Tenter également d'en déduirecertaines divergences éditoria-les.

5. Comparer plusieurs quoti-diens de la même journée. Enpartant des Unes, mais sans selimiter à celles-ci, décrire lescaractéristiques de mise en

page qui introduisent une hié-rarchie dans les informationsqu'ils présentent. Exprimer sespréférences quant à l'allure visuel-le générale de l'un ou l'autre quo-tidien en justifiant son jugementpar des données techniques.

6. Partir d'un événement qui est àla Une de tous les journaux. Com-parer la présentation des articlesqui le révèlent (place, mise enpage) dans ces Unes et à l'inté-rieur des journaux. S'interrogersur les effets possibles que la pre-mière impression donnée par laprésentation peut avoir sur la lec-ture des articles, sur la représenta-tion que le lecteur se fera de l'évé-nement.

7. Certains quotidiens éditent demanière hebdomadaire, mais pasforcément le même jour, desrubriques thématiques spécialisées.Faire éventuellement un tableaudes jours de parution de cesrubriques thématiques dans lesdivers quotidiens. Comparer lescahiers que divers journaux éditentsur un même thème. Observer leurmise en page propre, leursrubriques. Le cheminement au seinde ces pages est-il le même quedans le reste du journal ? Sont-ellesidentiques dans tous les journaux ?

La mise en page joue un rôle prépon-dérant dans la "fabrication" d'un jour-

nal. Souvent liée aux limites techniquesde l'outil de production, c'est elle, quiavant tout, détermine l'identité visuelle de

ce média particulier. Mais son rôle ne s'arrêtepas là. En effet, la mise en forme du messagepeut parfois être aussi importante que le mes-sage lui-même.

Historiquement, le journal a toujours étéassocié à une lecture "en colonne". Lescontraintes budgétaires ont de tous tempsobligé les éditeurs à imaginer tous les subter-fuges pour imprimer le maximum d'informa-tions à un coût minimum. De là nous vient leformat traditionnel du journal : une grandepage unique sur laquelle étaient imprimés lesarticles en colonne.

Auparavant, les contraintes techniques liéesaux méthodes de production ne permettaientpas d'envisager une grande créativité dans lamise en page. L'avènement de l'informatiquea changé la donne. Le format traditionnel dujournal a été fondamentalement remis enquestion et on a assisté ces dernières annéesà une réduction généralisée de la taille dusupport. Face aux encombrants broad-sheets,les petits formats (voir axe théorique), plusfaciles à manipuler, rencon-trent un succèscroissant. Ces nouveaux formats imposentcependant une nouvelle méthode de produc-tion impossible à envisager sans l'outil infor-matique. Les tabloïds, par exemple, fontaujourd'hui la part belle aux illustrations et lecontenu rédactionnel s'en trouve quelquepeu raccourci.

Malgré ces nouvelles opportunités, nous n'ensommes pas encore à l'ère de toutes les liber-tés. Un produit nécessitant l'intervention de

l'ensemble des membres d'une rédaction

demande en effet un travail minutieux etconcerté.

Ainsi, après la réunion de rédaction qui défi-nit les sujets du jour, le Secrétaire de rédac-tion ou le Chef d'édition rencontre le servicede mise en page afin de déterminer sous quel-le forme cette information sera publiée.Ensemble, ils décident de ce qui est faisableen fonction des protocoles de rigueur et desbesoins du jour : le nombre et la taille desarticles (certains étant déjà rédigés), la pré-sence ou non d'illustrations accompagnantces articles et l'insertion éventuelle de publi-cité sur la page. A ce propos, les technologiesmodernes permettent aujourd'hui de tra-vailler en flux tendu et d'insérer une annonceau tout dernier moment. A la suite de cettediscussion, une maquette "millimétrée" estimprimée, qui donne le volume de chaquearticle et définit l'emplacement et la tailleexacte des titres et des illustrations. Restealors au journaliste à écrire son article, si cen'est déjà fait, selon les contraintes imposéespar la maquette. Impossible pour lui de jouersur la taille ou l'espacement des caractèrespour arriver à caser la fin de son article.

On le voit, La mise en page du journal restedévolue à des spécialistes, en concertationavec des décisionnaires au sein de la rédac-tion. Cette méthode de travail témoigne à elleseule de l'importance que peut revêtir la miseen forme de l'information.

Patrick Swartenbroekx

19Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

La mise en forme del’information

Pistes Pédagogiques

Page 20: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Dresser un répertoire desdivers types d'illustrationspossibles en collectant desexemples. Relever au passageleurs références et les expli-quer. Repérer les rubriques oùelles apparaissent et leursdiverses fonctions.

2. Les dessins sont-ils toujoursen relation avec l'un ou l'autrearticle d'actualité ? Tous les des-sins sont-ils humoristiques ? Quel-les peuvent être leurs autresvaleurs ? Dans quels cas voit-onapparaître des dessins là où onaurait pu attendre des photos ?Quels types de dessins ?

3. Schémas, graphiques, cartesdiverses : le domaine de l'infogra-phie est vaste. Quels sont lestypes d'information qu'elle vientillustrer ? Collecter un certainnombre de messages infogra-phiques et les classer : ceux quiparlent d'eux-mêmes, ceux quiajoutent des informations à unarticle, ceux qui ne feraient querépéter ce que dit l'article.

4. Collecter des photos de presseavec les articles qu'elles accompa-gnent. Distinguer celles (informa-tives) qui ajoutent au texte desinformations que celui-ci ne peutpas donner de celles (illustratives)qui n'apportent aucune informa-tion supplémentaire. Observerattentivement l'importance deslégendes. Tenter de préciser en

Les illustrations

Les illustrationsToutes sortes d'images envahissent nos quotidiens. Du point de vue des lan-gages, on distinguera les dessins, les schémas et graphiques, les photogra-phies et les compositions publicitaires. Sans oublier les caractères : le des-sin de la lettre peut être exploité pour lui-même.

Du point de vue médiatique, toutes ces images ne relèvent pas d'un mêmeniveau de communication. La BD quotidienne, message graphique en margedes nouvelles, est encore souvent un produit choisi par le journal. Ce n'est

pas le cas des images publicitaires, que le journal ne fait que diffuser.

Les illustrations viennent compléter les informations données par les articles.Leur intégration dans les contenus rédactionnels passe souvent par des légen-des, sans lesquelles beaucoup resteraient énigmatiques ou ambiguës. La photoen est la forme la plus courante.

Beaucoup de photos de presse ont surtout une fonction impressive. Passantsanonymes, lieux imprécis, gestes pas toujours explicites viennent nous donnerl'illusion d'être présents à l'événement. Ces images véhiculent des symboles etdes émotions plus que de l'information. La photo peut donc être aussi expres-sive que le dessin, mais son allure de fenêtre ouverte sur le réel tend à faireoublier tout ce qu'elle a de subjectif : d'une part, tout ce qui vient de la sen-sibilité du photographe - choix même du sujet, caractéristiques significativesde la prise de vue (cadrage, angle, lumière, …) ; d'autre part, tout ce qui relè-ve des intentions qui ont poussé la rédaction à choisir la photo et motivé lesens dans lequel elle la présente.

Certaines illustrations ont une réelle valeur informative intrinsèque. Un bonschéma vaut parfois mieux qu'une longue description, un graphique peut résu-mer de fastidieuses données statistiques. Les photographies ont une fonctiondirectement informative lorsqu'il s'agit, par exemple, de montrer le style d'uncouturier, de présenter un modèle de voiture ou d'identifier une célébrité. Cesphotos n'en perdent pas leur fonction impressive et ne sont pas nécessairementmoins expressives que les autres. Toute photo n'est jamais qu'une version d'unfragment du réel, c'est-à-dire une traduction, une représentation dont la véri-té est par principe relative aux motivations du traducteur. Et cette fragile véri-té, les photomontages et les créations virtuelles indécelables de l'informatiquela rendent aujourd'hui très incertaine.

Enfin, toutes les images assurent, dans la mise en page générale du journal,un rôle à la fois esthétique et attractif non négligeable. Certaines ne sontd'ailleurs là que pour ça.

Des schémas qui font sérieux, des caricatures qui amusent, des photos quidramatisent, d'autres qui font exister ce qui n'est pas. Autant d'enluminuresagréables au regard. Et une syntaxe subtile de l'illustration, dont le sens n'estni seulement dans l'image ni seulement dans le texte, mais dans la combinai-son des deux : quel arsenal de séduction et de persuasion !

Michel Boumal

20

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 21: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Les illustrations

détail le rapport entre ce quela photo montre et ce que l'ar-ticle dit.

5. Jouer avec des légendes.Choisir un article quelconque.L'illustrer de manière crédibleavec des photos n'ayant enréalité aucun rapport avec lui.Essayer une photo prétendu-

ment informative, une autre plusillustrative. Le jeu a quand mêmecertaines limites. Lesquelles ?

6. Retenir les photos uniquementillustratives. Analyser l'apport dequelques-unes sur le plan psycho-logique en basant son interpréta-tion à la fois sur les caractéris-tiques de la photo (sujet, angle devue, montages informatiqueséventuels) et sur les valeurs ordi-naires de la culture de "MonsieurTout le Monde".

7. Comparer les photos quiaccompagnent des articles sur unmême sujet dans les journauxd'un même jour. Repérer leurssources, leur valeur illustrative ouinformative, les charges émotion-nelles ou symboliques qu'ellespeuvent véhiculer.

8. En partant d'ouvrages spéciali-sés ou, dans une certaine mesure,de l'internet, étudier avec les élè-ves les caractéristiques et éven-tuellement les anecdotes desphotos de presse qui sont entréesdans l'histoire.

L'illustration occupe une place prépon-dérante dans la mise en scène de l'in-

formation. C'est généralement par l'imageque le lecteur "entre" dans la page. C'estdonc souvent autour de cette illustration,accompagnant de préférence le papier

principal, que la mise en page s'organise.L'illustration majeure de la page est générale-ment une photographie ; les graphiques etinfographies servent essentiellement de com-plément à l'information, et leur valeur illus-trative s'efface derrière le contenu, tandis quele dessin de presse convient particulièrementaux traitements de l'information plus décalés,tels le magazine ou l'opinion.

Le choix d'une photographie dépend de nom-breux facteurs et souffre de nombreusescontraintes. Idéalement, l'image sélectionnéeest à la fois informative, impressive et esthé-tique, mais peut également refléter l'opinionde celui qui la choisit. Cependant, lescontraintes de production d'un journal limi-tent souvent le choix d'une photographie.

La première restriction dans le choix de l'ima-ge est liée à sa source. Si la majorité desphotographies présentes dans un quotidiensont fournies par les photographes du journalet les agences de presse internationales, natio-nales ou locales, elles peuvent égalementprovenir d'archives, accompagner des dos-siers de presse ou même être trouvées sur l'in-ternet. Entre un reportage fait par un photo-graphe professionnel travaillant sur comman-de et une image obtenue chez un informateurdont ce n'est pas le métier, prise de surcroîtavec un matériel médiocre, la qualité estincomparable ; dans ce dernier cas pourtant,la plus-value informative du document luivaudra souvent d'être mis en valeur.

Le nombre d'images conditionne égalementle choix : les photos “tombent “par dizainespendant une finale de coupe du monde de

football, alors qu'il est parfois difficiled'obtenir le moindre document d'une catas-trophe majeure. Mais la couverture massived'un événement ne garantit pas pour autantune large palette de documents disponibles :la proximité entre l'arrivée des images etl'heure du bouclage du journal oblige souventà prendre la première photo disponible…Celle-ci doit encore subir un traitement infor-matique avant d'être placée dans la page quiattend la photocomposition. Rien n'assured'ailleurs qu'un cliché envoyé largement àtemps pour être exploité arrive réellement àla rédaction. Le photographe peut connaîtredes problèmes de transmission liés aux condi-tions de terrain ou le système informatique deréception d'images peut se "planter". Larédaction doit alors se rabattre en vitesse surdes photos d'archives, quitte à choisir unephoto "prétexte". Ces images, qui évoquentun sujet plutôt que de l'enrichir vraiment,sont d'ailleurs parfois inévitables. Des pagesconsacrées entièrement à des sujets institu-tionnels ou financiers sont parmi les plus dif-ficiles à illustrer.

Le fait que les pages d'actualité chaude soientsouvent maquettées bien avant l'arrivée desimages génère un problème supplémentaire :il n'est pas rare de ne trouver que des photosen largeur là où on avait réservé un espacevertical. Si le document arrive tardivement, ilest impossible de redessiner toute une pageet de reprendre tous les articles. Il faut alors"sacrifier" une des images, en sauvant lemaximum d'information sur la partie qui seraeffectivement imprimée.

Benoît Senden

21Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Les illustrations Pistes Pédagogiques

Page 22: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Beaucoup d'annonces publi-citaires se présentent sousforme de petites affiches. Obs-erver leurs places dans le jour-nal, leurs dimensions, compa-rer ces caractéristiques enfonction des initiateurs desannonces. Voir si, dans cer-tains cas, le produit ou le service proposé par la publicitén'est pas en relation avec la

rubrique où cette publicité appa-raît.

2. Etudier le langage de quelquesaffichettes publicitaires. Détermi-ner d'abord à quoi on les recon-naît. Placer un calque sur la publi-cité et y dessiner le contour desprincipaux éléments. Observer lanature de chaque élément, déter-miner sa fonction.

3. Approfondir, ne fût-ce qu'intuiti-vement, le potentiel de significa-tion de quelques publicités. Quereprésente l'image ? Quelle rela-tion cette image a-t-elle avec le oules textes qui l'accompagnent ?Comment ces textes se présentent-ils ? L'image est-elle toujours l'ima-ge du produit ? Si non, quel rap-port peut-elle avoir avec celui-ci ?Tenter de trouver des exemples dediverses stratégies de persuasion :arguments d'autorité de formesdiverses, représentations stéréoty-pées de réalités mythiques parfai-tes, sollicitations narcissiques, etc.

4. Concevoir, par photocopie, des-sin, collage, etc. des affichettespublicitaires parodiques : sati-riques, burlesques, etc. en exi-geant toutefois que les règles decomposition d'usage soient

respectées.

La publicité et les petites annonces

La publicité en questionSouvent décriée, la publicité dans le journal participe pourtant au maintiend'une presse pluraliste, libre et indépendante, garante de la démocratie.

Elle permet sa viabilité en gardant le prix du journal dans des proportionsraisonnables, sans que les éditeurs ne soient obligés de recourir à unfinancement extérieur qui mettrait en péril l’indépendance de la ligneéditoriale. La publicité est donc depuis longtemps une source de revenusindispensable pour les éditeurs. Cependant, en Belgique, les rentrées qu'elle

engendre diffèrent fortement selon les titres et constituent de 30 à 75% desrevenus globaux.

Cette source de revenus est indissociable de l’activité médiatique et l’ensembledu secteur livre de longue date une lutte acharnée pour gagner des parts demarché. En 2004 (de janvier à juin), le partage des revenus publicitaires enBelgique se présentait comme suit (source : Mediamark, ancien organisme ayanten charge le relevé des dépenses publicitaires, aujourd'hui assuré par le Centred'Information sur les Médias ou CIM) : 23,46% pour les quotidiens, 12,31% pour lesmagazines, 44,12% pour la télévision, 10,57% pour la radio, 8,63% pour l'affichageet 0,91% pour le cinéma.

Chaque média présente des spécificités propres dont l'annonceur tiendra comptelors de l'élaboration de sa stratégie de communication. En ce qui concerne lapresse quotidienne, il s'agit avant tout d'un média très réactif qui colle àl'actualité. La production du matériel publicitaire est en outre rapide et peuonéreuse. Pour aider les annonceurs à exploiter au mieux cette particularité, leséditeurs ont mis au point le concept du "Top Topical", aujourd'hui bien connu dumonde publicitaire : une annonce est considérée comme "Top Topical" si le thèmecentral qu'elle développe se rapporte à un événement d'actualité. Dans ce cas,une ristourne sur le tarif brut est accordée.

La publicité dans le journal ne s'arrête pas à la grande annonce couleur. Elles'exhibe au contraire sous une multitude de formats et de styles. La publicité"commerciale" classique se décline en annonce nationale ou régionale, voirelocale, en fonction de la zone de chalandise de l'annonceur. A cela viennents'ajouter les annonces financières (convocation à l’Assemblée générale d’unesociété, par exemple) et les annonces classées (petites annonces), elles-mêmesorganisées en différentes catégories : emploi, immobilier, auto/moto, vacances,divers, ... Finalement, on peut considérer que tout espace payant dans le journals'apparente à de la publicité, y compris le carnet mondain ou les nécrologies.

La presse quotidienne permet encore aux annonceurs d’atteindre précisémentleur cible en sélectionnant le jour, la rubrique ou le cahier de leur choix. Elle leuroffre aussi la possibilité de publier des bons de réduction à découper (couponning)ou d’encarter un document publicitaire complet, autonome, au coeur du journal.

Enfin, en adhérant aux codes d'autorégulation en vigueur dans notre pays (commeceux définis par le Jury d'Ethique Publicitaire), les éditeurs de journauxgarantissent une exploitation des publicités qui respecte un certain nombre deprincipes déontologiques élémentaires.

Patrick Swartenbroekx

22

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 23: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

La publicité et les petites annonces

5. Certaines publicités com-merciales affichent les prix engrand, d'autres en tout petit,ou pas du tout. Tenter d'expli-quer ces différences en partantde quelques exemples.

6. Etudier le langage des peti-tes annonces. Demander auxélèves d'en rédiger selon lesusages, d'en calculer le prix

d'insertion. Leur demanderd'en rédiger une “sérieuse” et uneparodique.

7. Répertorier les domaines cou-verts par les petites annonces, leurplace quotidienne dans le journal,leur place particulière éventuelledans tel cahier hebdomadaire.Relever les avertissements quiaccompagnent certaines d'entreelles. Chercher des exemples depetites annonces privées, d'autresde petites annonces professionnel-les, d'autres encore de promotionde produits commerciaux. Identi-fier les différences.

8. Si l'occasion se présente, ne pasnégliger de s'arrêter sur desannonces de type “publi-rédac-tionnel” ou qui s'en approchent.Demander aux élèves d'y faire lapart entre ce qui est caractéris-tique d'un article et ce qui l'estd'une publicité.

9. Choisir une affichette publicitai-re et s'en inspirer pour rédiger unarticle “publi-rédactionnel”.

10. Après s'être promené un cer-tain temps dans les journaux,observer comment ceux-ci peuventfaire leur propre publicité.

La presse quotidienne occupe uneplace particulière dans le cœur des

publicitaires. Pour mémoire, il s'agit,après l'affichage, d’un des premiersmédias à leur avoir offert un espace d'ex-pression et une "tribune". Et l'histoire d'a-

mour dure depuis des siècles : aujourd'hui,la presse quotidienne ne peut d'ailleurs plusse passer de la publicité qui lui garantit sa sur-vie.

La créativité est certainement l'un des pointsforts de la presse quotidienne pour le mondepublicitaire… qui raffole de ce genre d'exer-cice. L'actualité dont se nourrit chaque jour-nal, chaque jour, offre ainsi un contexte natu-rel et un terrain riche pour les annonceurs quisouhaitent les exploiter. Le format des quoti-diens en Belgique permet également auxpublicitaires d'envisager des campagnes d'en-vergure et de forte visibilité : c'est pourquoi lapresse quotidienne payante et nationale estavant tout considérée comme un véhicule d'i-mages, tout en n'excluant pas des opérationspromotionnelles plus ponctuelles.

Néanmoins, le journal déçoit parfois les publi-citaires et les annonceurs lorsque ceux-cidécouvrent le "produit fini" : l'impression descouleurs, la qualité du papier offrent unrendu mitigé aux campagnes imaginées dansdes conditions de fabrication plus optimales.C'est pourquoi, par exemple, l'industrie de lamode et des cosmétiques a opté pour la pres-se magazine plutôt que pour les quotidiens.

Si la durée de vie du journal est faible, les stra-tèges du monde publicitaire apprécient néan-moins la presse quotidienne pour sa ciblequalitative et sélective. Le fait que le journalentre régulièrement, voire quotidiennementen contact avec le lecteur, le plus souventdans un cadre "d'intimité", constitue égale-

ment un atout fondamental : une campa-gne publicitaire, jour après jour, donnerad'excellents résultats et un impact garanti.

Notons encore que la presse quotidiennen'est quasiment pas exploitée pour l'insertionde publi-reportages en raison de son contextejournalistique très fort, de son format et de samise en page qui ne permettent pas d'y intég-rer de façon crédible un article à caractèrecommercial, contrairement à la presse maga-zine.

A l'instar de la radio et de ses décrochageslocaux, la presse quotidienne et ses éditionsou cahiers régionaux offrent un grand intérêtpour une stratégie publicitaire plus locale oupour des annonceurs plus locaux… et moins"riches". Car c'est une réalité : la publicité àl’échelle nationale en presse quotidiennereste inaccessible en termes de prix pour denombreux annonceurs potentiels d’enverguremodeste ou avec des moyens limités.

Enfin, on déplorera sans doute, dans le milieudes publicitaires, l'image un peu vieillissantedes quotidiens. Malgré leurs efforts de "relif-ting", de création de nouvelles rubriques, ilsne parviennent toujours pas à séduire et àattirer les jeunes. Le journal n'est donc paspris en compte dans le cadre d'une stratégiepublicitaire axée sur les moins de 25 ans.C’est sans doute dans le rajeunissement deson lectorat que réside un des défis de la pres-se quotidienne.

Olivier Bialek

23Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

La Publicité au quotidienPistes Pédagogiques

Page 24: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Dans quels domaines les

quotidiens sont-ils toujours

en avance sur les magazi-

nes ? Dans quels autres les

magazines leur font-ils

sérieusement concurrence ?

2. Repérer un événement

que la presse quotidienne a

suivi pendant quelques jours.

Comparer la manière dont les

différents journaux le traitent

au fil des jours. Observer les

variations des modes d'entrée

des articles dans l'information,

l'évolution de ces informations

dans la mise en page, celle des

éventuelles illustrations.

Observer si l'événement et ses

suites immédiates sont tout à

fait révolus lorsqu'ils quittent

les colonnes des journaux.

3. Comparer, à propos d'un

même événement qui connaît

un certain suivi dans les

médias, les informations don-

nées par l'une ou l'autre revue

avec celles révélées par la pres-

se quotidienne les jours précé-

dents. Les comparer encore

avec celles des quotidiens du

jour.

L’ information au jour le jour

La continuité de l’information

Un journal, selon le Robert, c’est un écrit portant “la relation quotidiennedes événements”, racontant, au jour le jour, l’histoire de notre temps,s’efforçant de ne pas en négliger un seul chapitre, veillant à ne pas enperdre le fil.

La notion de continuité peut donc être ajoutée à la liste des critères desélection de l’information (voir p. 10). D’ailleurs, à partir du moment où unévénement a été projeté sur le devant de la scène, et même s'il perd peu àpeu de son importance, le lecteur a tendance à attendre la suite, et surtout lafin. Si l'on a annoncé l'ouverture d'un procès, on ne peut éviter de parler duverdict, sinon des débats qui l'ont préparé. Un conflit a éclaté, on doit endonner les suites.

Cependant, il peut arriver qu'un événement finisse par lasser le public, ou soitéclipsé par un autre, de plus grande ampleur, l'information sautant d'un "pointchaud" à un autre.

Il faut considérer l'importance de la composition d'ensemble. On ne peut réglerle flux des informations en fonction de la surface dont dispose le journal pouren rendre compte. Cette surface peut varier, en tenant compte par exempledu volume de la publicité, mais les nouvelles doivent toujours s'inscrire dansun module : il y a des jours où elles abondent et il y a des jours "sans".

Pourtant, il faut toujours un grand titre à la Une. Si les événements sebousculent, ils se disputeront la place d'honneur, et l'on ne pourra multiplierpages et manchettes en proportion de leur abondance. Dans les périodescreuses, on retrouvera parfois de l'intérêt à parler d'un quelconque "serpent demer", du monstre du Loch Ness, ou d'un quelque autre fait curieux...

Dans une même journée, une nouvelle peut changer de statut et se fairechasser de la Une par un drame (attentat, catastrophe ou tremblement deterre) qui la rend brutalement secondaire et qui justifiera peut-être uneédition spéciale.

Gabriel Thoveron

24

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 25: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

L’information au jour le jour

4. Si l'occasion s'en présen-te, s'arrêter sur un articleconsacré à l'un ou l'autredrame “oublié” par lesmédias. Observer la struc-ture de l'article, son moded'approche de l'actualité,sa place dans le journal.Est-il lié à une rubrique spé-

ciale ? Y a-t-il quand mêmeun rapport avec l'actualité ?Un anniversaire, une conféren-ce de presse, …

5. Demander aux élèves queljour de la semaine ils achète-raient quel journal s'ils nedevaient en acheter qu'un parsemaine, et d'expliquer leurchoix. Leur demander d'imagi-ner quel autre choix pourraientfaire d'autres personnes etpour quelles raisons. Leurdemander ensuite ce qui pour-rait les pousser occasionnelle-ment à acheter le journal d'unautre jour ? Observer ensuitecomment, par la conception deleurs Unes, les journaux ten-tent souvent de susciter cetachat occasionnel.

6. Si l'occasion s'en présente,attirer l'attention des élèvessur l'un ou l'autre avis correctifd'une erreur glissée dans uneédition précédente.

Dans les rédactions, l'actualité faitparfois penser à "Beverly Hills

90210" ou tout autre feuilleton célèbre.Chaque jour, les faits se suivent et seressemblent parfois, avec les mêmesprotagonistes, les mêmes litiges, les

mêmes incertitudes... C'est un chapeletd'horreurs, comme au Proche-Orient, où lesattentats se succèdent sans percée de lapaix. C'est une saga politique ou juridiquepour réformer un parti ou rassembler len-tement les indices permettant de trouver unassassin.

Que faire face à ce flux permanent d'infor-mations ? La presse écrite est l'un des seulslieux où l'on assure le suivi des événements.Autrement dit, il ne peut être question d'é-voquer longuement la situation d’un pays,d’un parti, d’une affaire judiciaire pour lais-ser ensuite sombrer le sujet dans l'oubli. Dumoins, tel devrait être le suivi normal del'information dans un quotidien. Parfois,malheureusement, on en perd le fil, mais cedoit rester une exception. La télévision oula radio, par contre, fonctionnent davantageau départ d'une approche événementielle,lançant un sujet pour le délaisser ensuite.

Cela dit, comment faire pour ne pas lasserle lecteur ? Lors des réunions où l'on pré-pare le journal du lendemain, la rédactionen chef demande souvent que l'on évite"l'effet feuilleton". Autrement dit, que l'onn'évoque pas un sujet semblable à celui trai-té la veille dans un format parfaitementéquivalent. Le quotidien est - aussi - un pro-duit qui doit se renouveler.

Une fois encore, la hiérarchie de l'informa-tion est primordiale. On assurera souventpar une brève le "suivi" d'une informationdéjà analysée auparavant. On développerales éléments neufs en tenant compte deleur singularité : un portrait s'il s'agit d'unenomination, un commentaire si ce qui sepasse prête à réflexion, une interview d'unexpert si l'on cherche à comprendre...

Cela étant, il s'agit toujours de tenir comptedu flux du jour. L'importance d'un sujetimprimé reste relative. Il y a des jours oùune personnalité de premier plan décèdealors que des élections décisives ont lieudans un pays et qu'une compétition sporti-ve importante trouve son dénouement. Il ya des jours où de petites choses sont épin-glées et commentées. Ainsi, certains sujetsprennent "par défaut" une importancequ'ils n'auraient jamais eue à d'autresmoments.

Au fil de l'histoire qui coule tel un feuille-ton, il reste toutefois une constante : ladéontologie des journalistes, leur souci detendre vers l'objectivité et l'exhaustivité.Afin que le lecteur reçoive un regard aussijuste que possible sur le monde qui l'en-toure.

Olivier Mouton

25Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Un feuilleton contrôlé Pistes Pédagogiques

Page 26: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Dans quels endroits et de

quelle manière peut-on se

procurer le journal du

jour ?

2. Comment les quotidiens

sont-ils généralement pré-

sentés dans les magasins

qui les vendent ? Cette présen-

tation permet-elle à la Une de

jouer son rôle de manière opti-

male ?

3. Demander aux élèves de

vérifier chez leur libraire si on

y trouve facilement tous les

titres des quotidiens édités en

Communauté française et les

autres.

4. Interroger le libraire sur le

quotidien qui se vend le plus et

sur ses autres meilleures ven-

tes.

5. Chercher à savoir quelle

proportion représente la vente

des quotidiens et de la presse

La distribution du journal

La diffusion de l’informationOn peut écrire le meilleur journal du monde, il ne sera pas lu s'il n'est pasdistribué à temps... Les éditeurs du monde entier ont depuis longtemps com-pris cet enjeu fondamental que représente la distribution de leur(s) titre(s).

L'exercice est d'autant plus difficile que le nombre d'exemplaires à distribuerfluctue en fonction de l'actualité elle-même : qu'un événement majeur seproduise dans le monde et les rotatives sont immédiatement mises à rudeépreuve, parfois sans même pouvoir contenter suffisamment la soif d'infor-mation des lecteurs.

Jusqu'il y a peu, cette distribution se limitait au support papier du journal.L'avènement d'internet et de l'édition électronique est venu changer la donne :plutôt que de fournir un support statique renouvelé quotidiennement, leséditeurs de journaux ont été amenés à fournir de l'information renouvelée enpermanence sur un support dynamique.

Mais le principal mode de diffusion de l'information reste toujours la distributiondu journal sous son format "papier". Qu'il soit distribué en librairie ou directe-ment dans la boîte aux lettres de l'abonné, il est primordial que le journal arri-ve tôt le matin. Pour parvenir à fournir leurs clients en temps et en heure, leséditeurs doivent habituellement terminer le bouclage de l'édition la veille entre22h30 et 23h15, en fonction des titres.

Les rotatives impriment alors le nombre d'exemplaires nécessaire, déterminé enfonction du jour de la semaine, des événements prévisibles ou des faits d’ac-tualité exceptionnels. Une partie est déposée dans les centres de tri postauxentre minuit et 4h00 du matin selon les besoins de La Poste. Mis à part en régionbruxelloise, où une entreprise privée est également mise à contribution (Bel-gique Diffusion), La Poste se charge de la distribution du journal aux abonnés.Tout est mis en œuvre pour qu'ils soient livrés avant 7h30. Parallèlement, desexemplaires sont également fournis à l'AMP, qui prend en charge leur livraisonaux librairies et autres réseaux de diffusion de la presse (stations services,supermarchés). Les diffuseurs de presse reçoivent les journaux entre 5h00 et7h00 du matin. Le reste des imprimés sert à alimenter la diffusion gratuite (jour-nalistes, collaborateurs, exemplaires promotionnels, justificatifs de parutionpublicitaire, ...), les tournées propres des éditeurs (salons, séminaires, écoles,...) ainsi que la vente à l’étranger.

Le diffuseur de presse dispose enfin du journal qu'il expose en général près ousur le comptoir, si possible en mettant les Unes en évidence. Certains abonnés,plutôt que de recevoir leur journal directement à domicile, préfèrent aller lechercher chez le libraire, en réglant ce dernier grâce à un système de chèques-échange. Parfois, le libraire fait directement porter le journal à domicile, gra-tuitement ou contre rémunération, ce qui peut permettre de recevoir le journalplus tôt que via La Poste.

On le voit, même si les vendeurs à la criée se font rares de nos jours, l’urgencenécessaire que revêt la diffusion de l’information a toujours déterminé desmodes de distribution spécifiques et adaptés aux quotidiens.

Patrick Swartenbroekx

26

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 27: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

La distribution du journal

en général par rapport aux

autres produits commercia-

lisés en librairie (bonbons,

boissons, jeux de hasard,

cigarettes, etc.)

6. Chercher à savoir ce que

font les libraires des jour-

naux invendus?

7. Vous avez besoin d’un arti-

cle précis d’un tel journal du

mois précédent. Plusieurs pos-

sibilités de le retrouver exis-

tent. Lesquelles ?

8. La distribution des titres de

la presse quotidienne par l’in-

ternet rend le journal accessi-

ble 24 heures sur 24. Qu’est-ce

que cela induit pour le support

papier ?

9. Si différentes éditions régio-

nales d’un même titre sont

disponibles dans votre localité,

les comparer entre elles.

Le “diffuseur de presse” est un acteurprimordial dans la distribution du jour-

nal. Plus d'un journal sur deux (avec desfluctuations selon les titres) se vend eneffet en librairie. Aldo Livrizzi - dites Aldo tout simplement -s'est lancé dans la profession de libraire

voici huit ans. Un travail qu'il pratique avectoujours autant de plaisir. Sa librairie, "Aldo",située dans la commune de Forest, ouvre sesportes du lundi au vendredi, de 7H00 à 18H30et le samedi de 8H00 à 13H45. Un métier quiregarde la semaine de 38 heures avec unelégère ironie dans le regard.

- Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce métier ?

Tout d'abord, l'indépendance. Ensuite, j’a-dore le contact avec le client, une des basesdu métier de libraire ! Tout le monde passedans ma librairie : étudiants, pensionnés,hommes d'affaires, ouvriers, artistes, chô-meurs, ... Toutes les tendances, tous les gen-res, tous les âges, toutes les conditionssociales se croisent dans ce lieu.

- Quels sont les désavantages ?

Il n’y en a pas beaucoup. Mais c’était plusdur quand j'ai commencé à travailler. Lemanque d'expérience et la tâche énorme quise présentait à moi ont été difficiles à gérer.Le travail que demande la gestion desentrées et des sorties m'a beaucoup surprispar exemple. Mais petit à petit, en acqué-rant de l’expérience, la tâche devient plusfacile et je gère le tout assez bien aujourd’-hui.

- Combien de journaux vendez-vous parjour ?

Je travaille avec 12 titres, francophones etnéerlandophones confondus. Les ventes s'é-lèvent en moyenne à 100 exemplaires parjour. Parfois un peu plus en fonction de l'ac-tualité. Par contre, les ventes ne descendentque rarement en dessous de la moyenne,pour ne pas dire jamais.- Comment se déroule la livraison des

quotidiens ? Rencontrez-vous parfoisdes problèmes ?

L'AMP se charge de livrer les journaux tousles matins. Chez moi, le chauffeur dépose lesquotidiens à 6H00. En moyenne, l'AMP melivre 120 quotidiens tous les jours. Aujourd'-hui par exemple, il me manque le quotidienfrançais Libération. Les problèmes sontinévitables sur une si longue période et avecautant de titres. Mais si je fais le compte desennuis sur l'année complète, je m'aperçoisqu'ils sont plutôt rares.

- Comment sont gérés les invendus ?

En fait, j’ai assez peu d’invendus. Normale-ment, c’est moi qui dois déterminer le nom-bre d’exemplaires qu’il me faut mais dansla pratique, c’est l’AMP qui décide... Jereçois des exemplaires de chaque titre selonmes ventes et les quantités sont régulière-ment mises à jour. En définitive, il me restepeu d'invendus, qui sont repris par l'AMP.Mais il m'arrive de tomber à court...

- La formule des chèques-abonnement est-elle une réussite ?

Oui, absolument... Je réalise plus ou moinsun quart de mes ventes de journaux viacette formule de “chèques-échange”.

- Disposez-vous vos quotidiens de manièreparticulière en rayon ?

Ils sont tous disposés devant le comptoir.L’AMP m’a demandé d’installer à cetendroit d’autres périodiques plus onéreux,afin d’en pousser la vente... J’ai essayé cetteformule mais les clients préfèrent trouverles journaux au comptoir, à portée de lamain.

Interview parMichel Siklosi

27Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Le quotidien du librairePistes Pédagogiques

Page 28: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. En feuilletant un journal

de manière détaillée, réper-

torier, par rubriques, les

divers types d'intérêts que

peuvent avoir les informa-

tions : enrichissantes pour

comprendre le monde dans

lequel on vit, importantes

pour pouvoir participer à la

société, utiles pour des raisons

pratiques diverses, intention-

nellement ou indirectement

distrayantes. Tenir compte du

fait que la lecture du journal

est en soi une distraction, du

moins quand cette lecture est

spontanée.

2. Dans un échantillon d'arti-

cles identiques pour tous,

demander aux élèves de choisir

un article sur un événement

qui les a préoccupés, effrayés,

scandalisés; un autre qui a sur-

tout excité leur curiosité; un

autre qui les a passionnés. Leur

demander de s'expliquer et de

comparer leurs choix. Tous les

articles ont-ils les mêmes effets

sur tous ? Jusqu'où la présen-

tation de l'information a-t-elle

guidé leurs choix ?

3. Choisir une information poli-

tique ou économique plus ou

moins adaptée au niveau

Les fonctions du journal

Le journal, pour quoi faire ?Pas de démocratie vivante sans citoyens informés. Exercer sa citoyenne-té, c'est se situer dans les débats de société, évaluer l'action des respon-sables politiques, surveiller le fonctionnement des institutions et expri-mer ses opinions selon les règles de la démocratie. C'est donc suivre deprès l'actualité, dans la révélation de laquelle les quotidiens impriméscontinuent de jouer un rôle majeur.

Cependant, le point de vue du journaliste le plus honnête sera toujoursrelatif, même quand il s'abstient de donner son avis. Et certains journaux ontparfois des tendances marquées. La presse n'assure donc son rôle démocra-tique que là où elle est libre et plurielle.

Même alors, elle est encore tributaire de sa fonction économique. Les édi-teurs de journaux sont plus que jamais des entreprises qui vendent de l'in-formation. En outre, aucun quotidien ne pourrait plus être diffusé à un prixconcurrentiel sans les ressources de la publicité, c'est-à-dire d'une informa-tion dont la nature même est mercantile. D'un côté, la nature commercialed'un quotidien lui permet une indépendance éditoriale qu'une publicationfinancée par une organisation ne peut revendiquer. D'un autre côté, cetaspect commercial peut exposer le contenu éditorial du journal à la pressionde la concurrence.

Outre la révélation des événements d'ici et d'ailleurs, les journaux offrentdepuis longtemps divers services. Il y a bien sûr les informations pratiques :météo, programmes du cinéma ou de la télévision, adresses des pharmaciesde garde,… Il y a surtout l'éventail des rubriques qui, ouvertes au public,assurent une fonction de lien social : courrier des lecteurs, petites annoncesprivées, nécrologie, … Cette même fonction oriente en grande partie lecontenu des pages locales où chacun peut trouver un écho de ce qui se passeprès de chez lui.

Plusieurs quotidiens proposent des pages thématiques et même des cahiershebdomadaires dont les articles s'apparentent à ceux des magazines. Unepartie parfois importante du journal assure ainsi une fonction d'informationspécialisée, voire documentaire, qui s'éloigne de l'actualité événementielle.Plus largement, tout le journal d'aujourd'hui sera demain un document pourl'histoire.

Enfin, la fonction divertissante du journal ne se limite pas à ses seulesrubriques de loisirs. La lecture de l'actualité est une distraction en soi.Comme le grand public a toujours aimé les histoires, véridiques ou fictives,pour peu qu'elles soient chargées d'émotions et qu'elles flattent son imagi-naire, la tentation du sensationnalisme est permanente.

Bref, les journaux n'auront jamais de fonction citoyenne que dans la mesu-re où nous les lirons avec un œil citoyen.

Michel Boumal

28

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 29: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Les fonctions du journal

des élèves et leur faire faire

une recherche documentai-

re destinée à élucider les

institutions, les opérations,

les personnalités, etc. dont

il est question. Leur

montrer qu'on s'informera

d'autant mieux qu'on est

bien formé, qu'on dispose

d'une bonne culture générale.

4. Relever le type d’articles qui

donnent la parole aux lecteurs

d’une manière ou d’une autre.

5. Observer à quel titre on

donne la parole au lecteur.

6. Essayer d’estimer à quel

point ce qu’ils disent est en

rapport avec la réalité.

7. Dresser un répertoire des

rubriques explicitement diver-

tissantes.

8. En quoi consistent-t-elles ?

Certaines ne visent-elles pas

aussi à fidéliser le lecteur ?

9. A partir de plusieurs Unes,

relever les éléments qui peu-

vent renforcer l’effet divertis-

sant de la lecture des informa-

tions, même si elles sont très

sérieuses, voire dramatiques.

Chaque jour, la même interroga-tion : face à l'info, avons-nous

répondu aujourd'hui aux "bonnesquestions"? Y avons-nous apporté uneréponse digne d'intérêt pour le lec-

teur, libre et indépendante ? Dans le flotdes infos à jet continu, avons-nous bienretenu la nouvelle qui compte ? L'avons-nous rendue intelligible ? Chaque matin,au journal, la conférence de rédaction estl’occasion de se demander si l'édition dujour a effectivement rempli toute sa mis-sion.

Ni le temps, ni les techniques n'ont chan-gé fondamentalement le rôle premier dujournal : porter le fait à la connaissance duplus grand nombre, sans jamais se priverde dire les choses comme elles sont. Lamultiplication des médias de l'instant acependant installé de fait le quotidiendans le rôle encore plus ambitieux d'unmédia de synthèse. Au journal non seule-ment de dire le fait, mais aussi de le décor-tiquer et de l'inscrire dans le cours del'histoire, petite ou grande. Il lui fautapporter aux nouvelles leur véritablevaleur ajoutée : l'explication.

Le temps n'est plus où le journal dictaitl'opinion à ses lecteurs. Il doit, par son tra-vail, leur permettre de se forger leur pro-pre point de vue personnel. A ce titre, lejournal est, plus qu'avant, un lieu d'exer-cice du débat public. Les citoyens - et pas

seulement les institutions - doiventpouvoir y trouver un espace d'expressionpour débattre des questions locales, régio-nales ou nationales. Au-delà d'une simplecaisse de résonance de la société, cesforums doivent mettre en rapport citoyenset décideurs. Le journal peut alors agircomme le véritable porteur d'une justerevendication ou comme un contre-pou-voir.

Le journal - et en particulier la presserégionale - veut favoriser le lien social. Ilcrée un fort sentiment d'appartenance à lacommunauté. La publication des informa-tions pratiques, notamment sur la vie descommunes et des associations, renforce cesentiment.

Enfin, le divertissement trouve largementplace aujourd'hui dans les colonnes dujournal. C'est une évolution plus récentedans l'histoire d'une presse quotidiennelongtemps très austère. Suppléments heb-domadaires, pages magazine : l'espaceconsacré aux loisirs s'est développé enmême temps que la place des loisirs dansla société elle-même. Le journal vit avecson temps; il est aussi là pour offrir à seslecteurs un moment de plaisir et de déten-te.

Jean-Claude Fyon

29Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Informer, former et divertir Pistes Pédagogiques

Page 30: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. Examiner l'existence, la

place et la périodicité

d’informations régionales

ou locales dans les diffé-

rents journaux. Quel

public chaque journal

cible-t-il ?

2. Chercher dans les jour-

naux où se trouvent et com-

ment sont présentées tou-

tes les informations sur son

édition : date, prix, société

éditrice, etc.

3. Les annonces sont des

offres de biens, de produits

ou de services. Il y en a de

toutes sortes dans le jour-

nal. Les répertorier, en

notant leurs formes diver-

ses et leurs places respecti-

ves.

4. Si l’occasion s’en présen-

te, s’attarder sur des arti-

cles qui manifestent des

restes de tendances poli-

tiques voire idéologiques

propres à tel ou tel journal.

La diversité de la presse

Diversité, Pluralisme etConcentration des médiasDans de nombreux pays européens tels que l'Allemagne ou le Royaume-Uni,la catégorisation de la presse quotidienne se fait essentiellement entrequotidiens de qualité et journaux populaires. Certains de ceux-ci méritentparfois même l'appellation de "presse de caniveau". La Communauté fran-çaise et la Belgique en général échappent largement à cette dérive. La seg-

mentation se fait plutôt en termes de journaux nationaux et journaux régio-naux. Le nombre de titres disponibles, même s'il a tendance à se réduire, resteremarquable en regard de la taille du territoire et du marché publicitaire.

La diversité des quotidiens se remarque aussi dans les domaines traités demanière privilégiée par certains titres (économie, sports, culture, …). Et, si lesjournaux dits "d'opinion" ont eu tendance à disparaître ces dernières années,on peut encore parler de pluralisme de la presse quotidienne.

Il est cependant devenu très difficile pour les entreprises de presse de survi-vre face à la concurrence de plus en plus féroce de l'audiovisuel et de l’inter-net. L'évolution des techniques de production des journaux les a contraints àdes investissements particulièrement conséquents qui ont entraîné des re-structurations drastiques et de fortes compressions de personnel.

Pour lutter contre leurs concurrents, survivre et préserver leur indépendance,les entreprises de presse ont été amenées à envisager des économies d'échel-le et, de ce fait, à coordonner certaines activités de type industriel ou com-mercial.

Faut-il pour autant y voir une menace automatique pour le pluralisme des opi-nions ? Il est vrai que les concentrations de médias qui se produisent à l'échel-le mondiale ont de quoi inquiéter les démocrates qui, par principe, sont atta-chés à la liberté d'expression. Mais, encore une fois, la Belgique démontre qu'iln'y a pas de fatalité dans ce domaine. Ainsi, voit-on en Flandre, la même entre-prise de presse éditer le Laatste Nieuws (étiqueté libéral) et le Morgen (quo-tidien de gauche). Il faut bien admettre que le Morgen aurait lui aussi disparus'il n'avait pas pu s'adosser au "Persgroep" et bénéficier de toutes les structu-res de cet important groupe de presse. De même, en Communauté française,La Libre Belgique et La Dernière Heure, qui s’adressent à des publics fonda-mentalement différents, appartiennent au même éditeur. Les rédactions deces deux journaux sont toutefois totalement distinctes. Chacun de ces titres asa propre ligne éditoriale et y est très attaché. En revanche, des collaborationsexistent sur le plan de la collecte publicitaire, de la distribution, etc… ce quin'a aucune incidence sur le contenu rédactionnel des journaux.

Margaret Boribon

30

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 31: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

5. Sur un certain échan-

tillon de la presse quoti-

dienne, observer leurs

nombreux points com-

muns et tenter d’identi-

fier ceux qui pourraient

s’expliquer par la volon-

té de balayer un public

toujours plus large.

6. Observer dans les jour-

naux tous les indices qui

permettent de les regrouper

du point de vue de la ligne

éditoriale.

7. Sur une semaine étudier

dans les Unes des différents

journaux tous les éléments

qui peuvent témoigner de

leur concurrence.

8. Comparer les sites des

journaux sur l’internet. Y

constatez-vous des tendan-

ces d’uniformisation?

31Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Les données sectoriellesPistes Pédagogiques

La diversité de la presse

En moyenne, 482.144exemplaires dejournaux francophonesétaient vendus tous lesjours en l’an 2003.

En 2003, 1.999.500personnes lisaient un

journal francophone, cequi représente +/- la

moitié de la population enCommunauté française.Cela signifie également

qu’un journal acheté est lupar presque 4 personnes.

En 1988, la tranche des 12-34 ans représentait lamajorité des lecteurs dejournaux. Aujourd’hui, cesont les 35-54 ans quis’imposent, essentielle-ment au détriment desplus jeunes.

L’introduction de lapublicité sur les chaînesde télévision de service

public en 1989 agravement affecté les

parts de marchépublicitaire des éditeursde la presse quotidienne

francophone.

Page 32: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

1. La presse écrite, la télévision,la radio, l'internet, autant demédias qui diffusent de l'infor-mation. Demander aux élèves deréfléchir sur les endroits et lesmoments où certains médiass'imposent par rapport à d'aut-res. En fonction de leurs proprié-tés technologiques et de la viesociale, ces médias ne peuventpas mettre leurs informations àjour en même temps. Ils ne la

présentent pas de la même maniè-re non plus. Même l'édition éventuel-le de tel quotidien sur l'internet ad'autres caractéristiques que celle dujournal papier et sa lecture s'inscritsouvent dans des attitudes socialestrès différentes. Quels sont les avan-tages de chacun de ces médias ?

2. Certains quotidiens ont une édi-tion sur l'internet. La comparer à l'é-dition papier : mise en page, chemindans le journal, disparition de certai-nes rubriques, apparition de ressour-ces nouvelles ou nouvelles propriétésde certaines rubriques, etc.

3. Faire écouter aux élèves deux outrois revues de presse radiophoniquesenregistrée. Leur faire dégagerquelques règles du genre. A partirdes journaux d'un jour, leur en fairerédiger une.

4. Une séquence pédagogique de lon-gue haleine, mais qui en vaut lapeine : sur une ou deux journéesdonnées, enregistrer un journal radiodu matin, conserver deux ou troisquotidiens du jour, enregistrer un JTdu soir. Prendre le temps de réécou-ter, de revoir, de relire (l'audiovisuel,ça va vite pour l'attention la plussoutenue). Tirer évidemment profitd'une éventuelle revue de presse à laradio. Et tirer des conclusions sur lesinteractions entre les médias, surleurs sources respectives, sur leursmodes de présentation de l'actualité.

La presse face aux autres médias.

Différentes formes de “journal”Le 27 mars 2001 à 8 heures 50, le collègue qui m'annonce l'accident ferro-viaire de Pécrot vient d'entendre un flash à la radio. Tel un roulement detam-tam dans la jungle, le message a traversé le ciel en un instant. L'in-formation est lacunaire mais a le mérite d'être pratiquement en direct.Toutefois, le poids des mots ne s'accompagne pas encore du choc desphotos. On se rappellera avec émotion l'enchevêtrement des wagons filmépar la fenêtre de la cuisine de cette habitante qui a vu l'événement sedérouler quasi au fond de son jardin ! On branche donc immédiatement la

télévision. Rien dans l'immédiat, sur aucune chaîne ! Mobilisées dans la hâte,à l'heure matinale du comité de rédaction, les équipes de journalistes sontenvoyées sur place. Il faudra donc encore attendre. Mais une fois là, elles four-niront une dimension supplémentaire importante : les images animées… ettoute la batterie des animations graphiques qu'une chaîne télévisuelle s'auto-rise aujourd'hui : montage, effets (animation, agrandissement, ralenti…), info-graphie. Quand les caméras seront sur place, la communication commencera àfuser… mais dans une immédiateté de traitement qui ne permet généralement,hélas, aucune mise à distance. Défaillance technique ou erreur humaine ? Tou-tes les suppositions sont possibles. Les journalistes sont dans le flou. Il est troptôt pour trancher. Ne vaudrait-il pas mieux rendre l'antenne momentanément?Ils ne le font pas… concurrence des chaînes oblige !

Plongeons alors dans l'internet. 9 heures 26, divers portails comprenant unespace dédié à l'actualité affichent assez rapidement un premier cliché et uncommuniqué de presse apportant un ou deux éléments d'information. De minu-te en minute, les précisions vont être ajoutées, très sommairement toutefois.Il est question d'une erreur d'aiguillage, puis d'un problème de communicationtéléphonique.

Il faudra cependant attendre la presse écrite du lendemain et celle des jourssuivants pour découvrir, dans les quotidiens, le détail de l'explication de lanavrante incompréhension linguistique à la base de cette catastrophe qui aurafinalement fait huit morts. Selon les éditions, les Unes des quotidiens aurontété analytiques, émotives ou symboliques. Tous les articles développés auronttenté d'apporter des informations que même une édition spéciale de JT ou deJP ne peut aborder. C'est qu'un quotidien concentre en ses colonnes une massede renseignements bien plus abondante que la radio ou la télévision ne peutse le permettre. La capacité qu’a le lecteur d'appréhender les unités d'infor-mation dans l'ordre de ses priorités et d'approfondir par une relecture minu-tieuse, les passages qui l'intéressent au plus haut point sont des avantages pro-pres à la presse papier.

Côté lecteur, la presse écrite offre une riche interactivité : lecture approfon-die, lecture comparative. Côté journaliste, elle oblige à la mise à distance,force l'analyse plus que la simple relation… puisque le lecteur sait déjà. Ouidès lors, les quotidiens constituent un complément indispensable aux médiasaudiovisuels et au multimédia.

Michel Berhin

32

Pistes Pédagogiques

Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Théorique

Page 33: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

5. Ecouter plusieurs journauxradiophoniques. En dégager lescaractéristiques propres. A partirdes journaux d'un jour, deman-der à la classe de choisir desinformations et d'en rédiger lesarticles pour un journal radio.Eventuellement, le réaliser parenregistrement. Reconstituer fic-tivement les interviews et les pri-ses de son en direct. Les mieuxéquipés et les plus motivés pour-

ront tenter l'expérience du journaltélévisé en substituant aux films d'ac-tualités des images fixes scannées àpartir des journaux. Bien mettre ainsien évidence les richesses et les limitesde chaque média, et ne pas négliger,lors du travail préparatoire dans lesjournaux, toute réflexion opportunesur ceux-ci.

6. Observer les actualités de proximi-té d'une chaîne locale. Demander auxélèves de choisir un événement quel-conque de l'école (fête, spectacle,préparation de ceux-ci, incident quel-conque, ambiance avant les exa-mens, enquête sur les opinions desélèves devant tel film, tel événementde la grande actualité, etc.). Leurdemander de concevoir un courtreportage filmé de manière qu'ilsobtiennent : des plans à inclure dansune présentation de type JT, des sonsà extraire pour les intégrer dans unjournal radio, des images fixes àexporter pour servir d'illustrations àun article papier. Visionner les prisesde vue brutes et leur demander cequ'ils retiendraient pour la télévision,pour la radio, et pour l'illustration dujournal papier, en justifiant leurschoix. Voter et sur les choix retenus,faire rédiger les présentations radioet télé, et l'article de presse écrite.Pour les as du multimédia bien équi-pés, passer à la réalisation et mettreune, deux ou les trois présentations àdisposition sous forme de fichiersinformatiques.

Ce 1er octobre, il fait gris, un de cesgris à donner le cafard. C'est mon pre-

mier jour de télévision et je dois dirigerma première conférence de rédactionpour la chaîne qui vient de m'engager.Aussi le gris qui plombe la ville ne me pré-

occupe pas beaucoup. Ce qui me trotte entête ce jour-là, c'est trouver des sujets à don-ner en pâture aux jeunes journalistes qui m'at-tendent avec plus ou moins de bienveillance.

En m'engageant, mon nouveau patron m'a dit: Je compte sur toi pour donner un nouveausouffle au journal télévisé. Diriger uneconférence de rédaction ne m'inquiète pas : jel'ai fait pendant sept ans dans un grand quoti-dien national. Mais un souffle nouveau ? J'y aibien réfléchi, pour moi c'est amener la télévi-sion à traiter des thèmes qu'elle n'abordejamais.

La conférence de rédaction se passe gentimentsans trop de problèmes. Sauf que… malgrétous les sujets décidés, on ne parvient pasencore à combler les 30 minutes attribuées auJT. Et c'est alors que je commets ce qui sera mapremière mais pas ma dernière erreur de jour-naliste de télévision. J'ai lu quelque part unarticle sur le suicide chez les jeunes et unautre sur les difficultés d'un secteur écono-mique en crise. Aussitôt, j'attribuai ces sujets àdeux journalistes qui n'en avaient pas. Ouf !j'ai sauvé la face. Ils doivent se rendre compteque leur nouveau chef a des idées.

Dix minutes après la conférence, l'un des deuxvient me voir : Dites, pour le suicide, nousmettons quoi comme image ? Pas d'image desuicide, c'est morbide et d'ailleurs, on n'en apas. Pas de jeunes anonymes qui pourraient sereconnaître et nous faire des ennuis si nousparlons de suicide alors qu'on les voit à l'an-tenne. Onze minutes après l'avoir remise, ma

lumineuse idée tombait à l'eau. Une demi-

heure plus tard, c'est au tour du journalis-te "économique" de venir me voir : Dites,nous mettons quoi comme image. Aucunreprésentant du secteur ne veut nous parleret on nous a interdit de filmer l'entreprise.Je fais quoi ?" Patatras ! mon autre "sujet" suitle même chemin que le premier : la poubelleà images.

Je viens de me rendre compte que la télé, c'estavant tout de l'image et que sans image, pointde salut. C'est ainsi que la première neige dansles Ardennes ou les premiers rayons de soleildu printemps peuvent faire en télé un excel-lent sujet alors qu'en presse écrite, cela vaudratout au plus une photo et une légende.

Autre différence, et elle est de taille, la télénécessite un travail d'équipe. Pour qu'un sujetsoit bon, il faut non seulement que le journa-liste le soit mais aussi que son cameraman(éventuellement son preneur de son) et sonmonteur soient sur la même longueur d'ondesque lui, qu'ils sentent tous le sujet de la mêmemanière.

En presse écrite, la main décrit ce que l'œil voitet analyse ce que le cerveau enregistre. En télé,l'œil c'est la caméra, l'écriture c'est le montageet le journaliste est le chef de cet orchestre.Cela fait une sacrée différence.

Nous pratiquons tous le même métier. Nousne le pratiquons pas tous de la même maniè-re. Et je ne vous ai pas encore parlé des jour-nalistes de la radio…

Luc Herinckx

33Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Axe Vécu

Des images et des maux Pistes Pédagogiques

La presse face aux autres médias

Page 34: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

34 Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

Anciaux Benoît..............................Presse papier, livre du maître, Erasme, 1996Anciaux Benoît..............................Presse Papier fascicule 1 (1er degré), Erasme, 1996Anciaux Benoît..............................Presse Papier fascicule 2 (2ème degré), Erasme, 1998ARPEJ .........................................La presse à l'école maternelle, Hachette éducation, Pédagogie pratique à l'école, 1997Barthélemy Fabrice ........................Journalistes enseignants - Concurrence ou interaction ? L'harmattan, Communication et civilisation, 2000Charon Jean-Marie .........................La presse des jeunes, La découverte, Repères N°334, 2002CLEMI .........................................Apprendre avec la presse, Retz, Pédagogie pratique, 1999Famery Pascal, Leroy Philippe ..........Réaliser un journal d'information, Milan, Les essentiels N°43, 1996Gonnet Jacques.............................Journaux scolaires et lycéens, Retz, 2002Gonnet Jacques.............................Education aux médias - Les controverses fécondes, Hachette Éducation, Ressources Formation, 2001, 144p.Gonnet Jacques.............................Education et médias, Puf, Que sais-je ? N°3242, 2000Gonnet Jacques.............................De l'actualité à l'école - pour des ateliers de démocratie, Armand Colin, 1995 Guéry Louis ..................................Précis de mise en page (nouvelle édition), Victoires, Presse et communication, 2001 Hermelin / Cipra ............................La presse, un outil pédagogique, Retz, 2002Herr Nicole ..................................J'apprends à lire avec le journal, Retz, Pédagogie pratique, 1991 Herr Nicole ..................................100 fiches pratiques pour exploiter la presse en classe cycles 2 et 3, Retz, Pédagogie pratique, 1997 Martin-Lagardette Jean-Luc..............Le guide de l'écriture journalistique, Syros, Guides, 2000Roy Frédéric, Girard Isabelle ............Lire la presse, Gallimard, Le forum, 2000Spirlet Jean-Pierre.........................La presse à l'école (nouvelle édition) - de la maternelle à la 6ème, Victoires, Presse et communication d'en-

treprise, 1999Spirlet Jean-Pierre.........................Utiliser la presse au collège et au lycée, Cfpj, 1995 Spirlet Jean-Pierre.........................L'enfant et la presse, Casterman

Albert Pierre ................................Le presse, Puf, Que sais-je ? 2002 Albert Pierre ................................Histoire de la presse, Puf, Que sais-je ? N°368, 2000 Amar ..........................................Photojournalisme, Nathan parascolaire, Références N°238, 1999 Bilger P. .....................................Plaidoyer pour une presse décriée, Filipacchi, 2001Cayrol Roland ...............................La presse écrite et l'audio visuelle, Le seuil, 2000 Cayrol Roland ...............................Les médias. Presse écrite, radio, télévision, Puf, Themis, 2000 Cayrol Roland ...............................Médias et démocratie : la dérive, Paris, Presses de Sciences Po, la Bibliothèque du citoyen, 1997.Charon Jean-Marie .........................La presse quotidienne, La découverte, Repères N°188, 1996Charon Jean-Marie .........................Le journalisme, Milan, Les essentiels N°7, 1995COLLECTIF ...................................L'agence - les journalistes de l'agence France presse, La Martinière, 2001 Conso Catherine, Mathien Michel .......Agences de presse internationales, Puf, Que sais-je ? N°3231, 2000 Dumont J-F, Grévisse B., Ringlet G.....La Presse écrite en Belgique, Diegem, Kluwer Editorial, 1998.Guéry Louis ..................................Visages de la presse - la présentation des journaux des origines à nos jours, Cfpj, 2000 Junqua Daniel...............................La presse écrite et audiovisuelle, Cfpj, Connaissances des médias, 2000La Borderie René, Spirlet Jean-Pierre.Education à l'image et aux médias, Nathan parascolaire, Repères pédagogiques, 1996 Lambert Frédéric...........................Figures de l'anonymat - médias et société, L'harmattan, Champs visuels, 2001Moran Yvan ..................................Photojournalisme, Edition CFJ, 2000Robinet Philippe, Guérin Serge .........La presse quotidienne, Flammarion, Dominos N°180, 2001 Thoveron Gabriel...........................Le troisième Âge du quatrième pouvoir, Labor, 2000 Thoveron Gabriel...........................Histoire des médias, Le Seuil, Memo Histoire N°66, 1997 Voyenne Bernard ...........................Le droit à l'information, Aubier, Sciences humaines, 2001 Wolgensinger Jacques .....................La grande aventure de la presse, Gallimard, Découvertes Gallimard N°72, 1989 Woodrow Alain ..............................Les médias - quatrième pouvoir ou cinquième colonne ? Le félin, 1996Woodrow Alain ..............................Information, manipulation, Le félin, 1991Wouts Bernard ..............................La presse entre les lignes, Flammarion, 2001

Blais Maryvonne ......................................À propos de journalisme, CNDP (SNPAV), 2002, Vidéocassette de 21 min accompagnée d'un livretpédagogique

Le Gall-Viliker Stéphane, Loubeyre Nathalie...Agence France Presse, CNDP (SNPAV), La Cinquième, 1999, 1 vidéocassette VHS, (2x13 min) Bucher Bruno, Chaudemanche Franck,Journel Mouche Emmanuel, Margout Elsa ......C'est pas sorcier 13. Vive la presse, CNDP (SNPAV), Coproduction RIFF International Production 2001,

France 3, 1998, 1 vidéocassette VHS (26 min); 1 livret

Journaux belges Agences de presse

http://www.dhnet.be http-//www.afp.fr http://www.lalibre.be http://www.ap.orghttp://www.lameuse.be http://www.belga.behttp://www.lecho.be http://www.reuters.frhttp://www.lesoir.be http://www.sygma.fr

Ouvrages pédagogiques

Bibliographie

Ouvrages de références

Vidéocassettes

Sites internet

Page 35: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Auteurs et remerciements

35Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl

La scrl “Les Journaux Francophones Belges” remercie vivement les personnes suivantes qui ont collaboré à l’élaboration de cette brochure :

Michel Berhin Chargé de mission en Education aux Médias à Média Animation (Centre de ressources)et journaliste, correspondant pour Thot, Nouvelles de la formation à distance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 14, p. 32

Olivier Bialek Managing Director - Bialek & Partners . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 23Margaret Boribon Secrétaire Générale - Les Journaux Francophones Belges scrl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 4-5, p. 16, p. 30Michel Boumal Professeur au lycée Emile Jacqmain, ville de Bruxelles -

Représentant du CEPEONS au CEM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 6-7, p. 20, p. 28Emmanuël De Cooman Professeur en Sciences Humaines - Collège Saint-Joseph de Comines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 03Guy Fontaine Journaliste - Producteur à la RTBF - Membre du Conseil de déontologie de l'AGJPB . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 17Jean-Claude Fyon Directeur de la publication - Les Éditions de l’Avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 29Bernard Gheur Secrétaire de rédaction - Sud Presse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 15

Luc Herinckx Journaliste - RTL-TVi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 33Olivier Mouton Journaliste - La Libre Belgique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 9, p. 11, p. 25Claudine Naassens Journaliste - Responsable de la Rédaction Interactive de Sudpresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p.13Benoît Senden Chef de service de la mise en page du "Soir" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 21Michel Siklosi Responsable Marketing - Les Journaux Francophones Belges scrl . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 27Patrick Swartenbroekx Coordination du projet & mise en page - Les Journaux Francophones Belges scrl . . . . . . . . . . . . . .p. 19, p. 22, p. 26, p. 31Gabriel Thoveron Professeur émérite d’Histoire et de Sociologie des Médias de l’ULB - Membre du CEM . . . . . . . . . . . . . . . .p. 8, p. 10, p. 18Jean-Claude Van Troyen Chef de l'information au journal Le Soir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .p. 12, p. 13

Ce dossier pédagogique a été réalisé sous la supervision du Comité pédagogique composé des personnes suivantes :

Michel Berhin Chargé de mission en Education aux Médias à Média Animation (Centre de ressources)et journaliste, correspondant pour Thot, Nouvelles de la formation à distance

Margaret Boribon Secrétaire Générale - Les Journaux Francophones Belges scrlMichel Boumal Professeur au lycée Emile Jacqmain, ville de Bruxelles - Représentant du CEPEONS au CEMChantal Culot Inspectrice pour l’audiovisuel à l’Administration Générale de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique (AGERS) -

Membre du CEMEmmanuël De Cooman Professeur en Sciences Humaines - Collège Saint-Joseph de CominesOlivier Mouton Journaliste - La Libre BelgiquePatrick Swartenbroekx Coordination du projet & mise en page - Les Journaux Francophones Belges scrlGabriel Thoveron Professeur émérite d’Histoire et de Sociologie des Médias de l’ULB - Membre du CEM

Paul Vandenabeele Journaliste - La Dernière Heure / Les SportsJeannine Vandenvelde Attachée au cabinet du Ministre-Président de la Communauté française de BelgiqueJean-Claude Van Troyen Chef de l'information au journal Le Soir

Les pistes pédagogiques qui vous sont proposées dans ce fascicule sont le fruit d’un travail concerté de

Chantal Culot Inspectrice pour l’audiovisuel à l’Administration Générale de l’Enseignement et de la Recherche Scientifique (AGERS) -Membre du CEM

Michel Boumal Professeur au lycée Emile Jacqmain, ville de Bruxelles - Représentant du CEPEONS au CEM

Comité de rédaction

Comité pédagogique

Pistes pédagogiques

Page 36: Dossier - AZNetwork · 2013. 10. 7. · Margaret Boribon Dossier pédagogique en complément du Journal de Bord - JFB scrl 5 - RREMARQUES PPRÉALABLES - Les batteries d'activités

Dossier réalisé par la scrl Les Journaux Francophones Belges avec la collaboration du Conseil de l’Education aux Médias et le soutien de la Communauté française de Belgique

Éditeur responsable : Margaret Boribon

De récentes études ont démontré que le goût de la lecture ne se développe pasnécessairement en vieillissant. Il doit, au contraire, s'acquérir dès le plus jeune âge.

Pourtant, exposé aux multiples tentations du paysage médiatique, le jeune publicmarque une nette préférence pour l'audiovisuel et le multimédia et un désintérêt

croissant pour les questions d'actualité.

Les éditeurs de la presse quotidienne francophone entendent mettre en oeuvreune série de programmes pour lutter contre ces tendances et proposent deux

opérations d’initiation à la lecture de la presse quotidienne et d’éducation à lacitoyenneté :

l’ opération “Ouvrir mon Quotidien” s’adresse à l’ensemble des classes de 6èmeprimaire qui, par ce biais, peuvent disposer de deux quotidiens tous les jours

pendant l’année scolaire;

l’ opération “La Presse à l’Ecole” met gratuitement à disposition, pendant deuxsemaines, deux exemplaires de l’ensemble des titres de la presse quotidienne

francophone* à toute classe qui en fait la demande**

Les éditeurs de journaux mettent en outre à disposition des enseignants leprésent dossier pédagogique qui vient en complément du Journal de Bord fourni

à chaque élève.

* Le Grenz-Echo peut également être fourni sur demande.** À partir de la 5ème primaire et excepté les classes de 6ème primaire qui

disposent de leur opération propre.

JFB s.c.r.l.

Boulevard Paepsem 22 Bte 7

1070 Bruxelles

Tel 02 558 97 80

Fax 02 558 97 89