dix secteurs pour entreprendre - frontfundr · adoptés, notamment par les équipes de boxe...

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12 novembre 2016 dossiers 22 Entrepreneuriat 24 Mnubo fait parler les données 26 Homehunt déniche votre propriété de rêve Dix secteurs pour entreprendre Jean-François Venne [email protected] Quels sont donc les secteurs les plus prometteurs pour les entrepreneurs brûlant d’envie de se lancer ? Au Québec, 9,8 % des adultes ont entrepris des démarches pour créer une entreprise ou en reprendre une en 2016, selon l’Indice entrepre- neurial québécois 2016 du Réseau M. Les sec- teurs les plus prisés sont les services profession- nels et techniques (16,9 %) et le commerce de détail (13 %). « Les entrepreneurs, surtout les jeunes, choi- sissent davantage le secteur en fonction de leur passion que du potentiel du marché, dit Rina Marchand, directrice principale, contenus et innovation, de Réseau M. Les jeunes entrepre- neurs font assez peu d’analyse de marché avant de se lancer. Sans surprise, ils sont les plus nombreux à devoir fermer leur entreprise par manque de clients. » Au royaume des TIC Les nouvelles technologies sont en vogue, mais comment trouver les créneaux porteurs ? « Cer- tains entrepreneurs appliquent des processus existants à un secteur peu innovant », explique Sylvain Carle, directeur général de FounderFuel, un accélérateur d’entreprises de Montréal. Il donne l’exemple de GradeSlam, qui met le clavardage et les textos au service du tutorat d’élèves, ainsi que Motorleaf, qui applique l’Internet des objets à l’agriculture urbaine. Autre approche : examiner la chaîne de valeur d’un secteur et repérer ses maillons faibles ou inexistants, poursuit M. Carle. C’est ce que Retinad fait en offrant l’analytique au marché de la réalité virtuelle. Des secteurs comme l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle ou l’Internet des objets sont porteurs. Fintechs et technologies propres Autre domaine en émergence : les technologies financières, ou fintechs. Éric Lemieux, président fondateur du fonds M2S Capital, les divise en quatre groupes : les prêts alternatifs, les robots- conseillers, les objets connectés et le blockchain (registre des transactions). « On y trouve des produits et services aussi différents que des prêts en ligne aux PME, comme le fait Thinking Capital, des services d’investissement, comme Wealthsimple, ou des solutions d’épargne novatrices, comme Mylo, explique-t-il. C’est un marché en effervescence. Plusieurs nouveaux modèles d’entreprise vont réussir, autant vont échouer », dit M. Lemieux. En raison des innovations technologiques et du resserrement de la réglementation envi- ronnementale, les technologies propres pré- sentent elles aussi d’excellentes occasions. Traditionnellement, les entrepreneurs en- traient dans ce créneau en se spécialisant en efficacité énergétique ou en gestion des matières résiduelles et de l’eau. Cependant, de nouveaux secteurs sont prometteurs, souligne Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Écotech Québec. « Il y a beaucoup d’investissements dans les sciences agricoles, pour des procédés visant à réduire l’usage de pesticides ou d’eau, à accélé- rer la croissance ou à gérer les terres » dit-il. Il cite Agrisoma, qui fait pousser de la mou- tarde Carinata dans des terres impropres à l’agriculture alimentaire, afin d’en faire des biocarburants ou de la nourriture animale. La chimie verte présente aussi des débouchés, d’autant plus qu’il s’agit d’un domaine en friche au Québec. Enerkem est un exemple connu dans ce domaine, touchant simultanément à la gestion des matières résiduelles, à la chimie verte et aux biocarburants. Laboratoire M2 produit pour sa part le désinfectant pour animaux Thymox, à base de thym. Roger Tambay et Hugo Meunier ont fondé FilmOrganic, une entreprise qui offre des paillis biodégradables aux producteurs maraîchers, une solution de rechange au plastique. Photo : Alain Décarie 9,8 % Au Québec, 9,8 % des adultes ont entrepris des démarches pour créer une entreprise ou en reprendre une en 2016. Source : Indice entrepreneurial québécois 2016 du Réseau M

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12 novembre 2016dossiers 22

Entrepreneuriat 24Mnubo fait parler les données

26Homehunt déniche votre propriété de rêve

Dix secteurs pour entreprendreJean-François [email protected]

Quels sont donc les secteurs les plus prometteurs pour les entrepreneurs brûlant d’envie de se lancer ?

Au Québec, 9,8 % des adultes ont entrepris des démarches pour créer une entreprise ou en reprendre une en 2016, selon l’Indice entrepre-neurial québécois 2016 du Réseau M. Les sec-teurs les plus prisés sont les services profession-nels et techniques (16,9 %) et le commerce de détail (13 %).

« Les entrepreneurs, surtout les jeunes, choi-sissent davantage le secteur en fonction de leur passion que du potentiel du marché, dit Rina Marchand, directrice principale, contenus et innovation, de Réseau M. Les jeunes entrepre-neurs font assez peu d’analyse de marché avant de se lancer. Sans surprise, ils sont les plus nombreux à devoir fermer leur entreprise par manque de clients. »

Au royaume des TICLes nouvelles technologies sont en vogue, mais comment trouver les créneaux porteurs ? « Cer-tains entrepreneurs appliquent des processus existants à un secteur peu innovant », explique Sylvain Carle, directeur général de FounderFuel, un accélérateur d’entreprises de Montréal.

Il donne l’exemple de GradeSlam, qui met le clavardage et les textos au service du tutorat d’élèves, ainsi que Motorleaf, qui applique l’Internet des objets à l’agriculture urbaine.

Autre approche : examiner la chaîne de valeur d’un secteur et repérer ses maillons faibles ou inexistants, poursuit M. Carle. C’est ce que Retinad fait en offrant l’analytique au marché de la réalité virtuelle. Des secteurs comme l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle ou l’Internet des objets sont porteurs.

Fintechs et technologies propresAutre domaine en émergence : les technologies financières, ou fintechs. Éric Lemieux, président fondateur du fonds M2S Capital, les divise en quatre groupes : les prêts alternatifs, les robots-conseillers, les objets connectés et le blockchain (registre des transactions).

« On y trouve des produits et services aussi différents que des prêts en ligne aux PME, comme le fait Thinking Capital, des services d’investissement, comme Wealthsimple, ou des solutions d’épargne novatrices, comme Mylo, explique-t-il. C’est un marché en effervescence. Plusieurs nouveaux modèles d’entreprise vont réussir, autant vont échouer », dit M. Lemieux.

En raison des innovations technologiques et du resserrement de la réglementation envi-ronnementale, les technologies propres pré-

sentent elles aussi d’excellentes occasions. Traditionnellement, les entrepreneurs en-traient dans ce créneau en se spécialisant en efficacité énergétique ou en gestion des matières résiduelles et de l’eau. Cependant, de nouveaux secteurs sont prometteurs, souligne Denis Leclerc, président et chef de la direction d’Écotech Québec.

« Il y a beaucoup d’investissements dans les sciences agricoles, pour des procédés visant à réduire l’usage de pesticides ou d’eau, à accélé-rer la croissance ou à gérer les terres » dit-il.

Il cite Agrisoma, qui fait pousser de la mou-tarde Carinata dans des terres impropres à l’agriculture alimentaire, afin d’en faire des biocarburants ou de la nourriture animale.

La chimie verte présente aussi des débouchés, d’autant plus qu’il s’agit d’un domaine en friche au Québec. Enerkem est un exemple connu dans ce domaine, touchant simultanément à la gestion des matières résiduelles, à la chimie verte et aux biocarburants. Laboratoire M2 produit pour sa part le désinfectant pour animaux Thymox, à base de thym.

Roger Tambay et Hugo Meunier ont fondé FilmOrganic, une entreprise qui offre des paillis biodégradables aux producteurs maraîchers, une solution de rechange au plastique.

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9,8 %Au Québec, 9,8 % des adultes ont entrepris des démarches pour créer une entreprise ou en reprendre une en 2016.Source : Indice entrepreneurial québécois 2016 du Réseau M

12 novembre 2016 dossiers 23

Technologies portables

Hykso compte les coups de poing

« Je suis tombé en amour avec la boxe à 21 ans, raconte Khalil Zahar, un des sept cofondateurs d’Hykso. C’était tard pour commencer à la pratiquer et je voulais accélérer mon dévelop-pement, mais c’était difficile de savoir si je progressais ou si je stagnais. »

Étudiant en génie mécanique spécialisé dans les microcapteurs électroniques, il développe avec des collègues la technologie et les algo-rithmes à la base des capteurs d’Hykso, entre-prise fondée en 2013.

Utilisés dans les entraînements de boxe, d’arts martiaux mixtes et de kickboxing, ces capteurs permettent de calculer le nombre de coups de poing lancés, de déterminer le type de coup (direct, uppercut, etc.) et de mesurer leur vitesse. Bientôt, ils pourront en faire au-tant pour les coups de pied. Ils filtrent aussi les mouvements qui n’ont rien à voir avec les coups de poing, afin de ne conserver que les données pertinentes. Le potentiel de ces cap-teurs est immense, puisqu’ils peuvent être adaptés à plusieurs autres sports.

Les produits d’Hykso ont rapidement été adoptés, notamment par les équipes de boxe olympique américaine et canadienne. L’en-traîneur de cette dernière, Daniel Trépanier a d’ailleurs participé à l’élaboration du pro-duit. Des combattants connus tels que Chris Cyborg, Omar Figueroa et Eric Molina l’ont adopté.

Les idées de développement ne manquent pas. Khalil Zahar mentionne notamment l’ajout d’un aspect « média social ». « En par-tageant certains résultats atteints par des combattants professionnels au cours de leur entraînement, nos clients pourraient se com-parer à eux, dit-il. Les athlètes seraient payés pour leur transparence et se rapprocheraient de leurs supporters. »

Les faitsLes gymnases de sports de combat sont de plus en plus populaires. Aux États-Unis, deux d’entre eux se trouvaient en 2015 dans la liste des 10 chaînes de franchises qui connaissent la croissance la plus forte, soit Boxing Club et 9Round Fitness. Hykso a des ententes avec les chaînes Boxing Club et CKO Kickboxing.

HyksoEn 2016, Hykso s’est tournée vers le grand public, où les sports de combat sont une méthode d’entraînement de plus en plus prisée. Hykso a vendu 3 000 paires de capteurs de mars à juin 2016, ce qui représente des revenus de 400 000 $ US.

Le défiTrouver le bon marché. En moins de trois ans, Hykso a pivoté trois fois, passant d’un produit réservé aux athlètes d’élite à un outil qui génère des statistiques pour les télédiffusions de combats, puis à un accessoire grand public. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

« Je suis tombé en amour avec la boxe à 21 ans. »

– Khalil Zahar, cofondateur de Hykso

C’est d’abord en raison de leur expertise que Roger Tambay et Hugo Meunier ont décidé de fonder FilmOrganic. Cette entreprise offre des paillis biodégradables aux producteurs maraîchers.

Traditionnellement, ces agriculteurs étendent dans leurs champs un paillis de plastique noir afin de protéger la terre des mauvaises herbes, d’augmenter la chaleur et de diminuer le re-cours aux pesticides. Toutefois, ce plastique fait de polyéthylène, non recyclable, doit être retiré et acheminé vers un centre d’enfouisse-ment après usage.

Les paillis FilmOrganic sont compostables. Après la récolte, il suffit de les disquer dans la terre avec les résidus végétaux et il se décompose en humus, en eau et en gaz carbonique.

MM. Meunier et Tambay ont travaillé pour une entreprise productrice de paillis de plas-tique traditionnel. M. Tambay avait aussi été à l’emploi d’une multinationale de chimie qui avait développé dans les années 1990 un ingré-dient biodégradable dont elle ne savait que faire. Il avait participé avec une équipe à une réflexion sur des applications de ce produit. Pour eux, miser sur un paillis biodégradable est vite devenu une évidence.

« Les besoins varient selon le type de culture, l’emplacement géographique et les techniques agricoles utilisées, explique M. Tambay. Il faut donc continuellement modifier la composition de nos bioplastiques. Nous achetons la résine, mais nous faisons nos propres mélanges. »

Le coprésident admet que ce type de paillis coûte plus cher que les paillis traditionnels, mais il juge le coût total d’utilisation avantageux, notamment en raison du temps et de l’argent épargnés en fin de cycle, puisqu’on n’a plus besoin de récupérer le plastique et de l’achemi-ner au dépotoir.

Les faitsEuropean Bioplastics évalue que le marché mondial des bioplastiques devrait croître de plus de 350 % à moyen terme. La capacité de production des bioplastiques passera d’environ 1,7 million de tonnes en 2014 à 7,8 millions de tonnes en 2019.

FilmOrganicL’agriculture maraîchère est pratiquée par des fermes familiales, des fermes industrielles qui vendent en gros et des fermes gigantesques dont les centres de production sont décentralisés. FilmOrganic vise ces trois secteurs, partout en Amérique du Nord.

Le défiLes agriculteurs sont méfiants en raison de mauvaises expériences avec des produits qui se prétendaient biodégradables, mais n’avaient pas donné de bons résultats. Il faut donc expliquer, et surtout offrir des preuves solides de l’efficacité de FilmOrganic. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

Technologies propres

FilmOrganic crée un paillis de plastique biodégradable

« Les besoins varient en fonction du type de culture, de l’emplacement géographique et des techniques agricoles utilisées. Il faut donc continuellement modifier la composition de nos bioplastiques. »

– Roger Tambay, cofondateur de FilmOrganic

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60 M$MONTANT INVESTI EN MOYENNE

PAR ANNÉE PAR LES SADC ET CAE

DANS LES ENTREPRISES TEL QUE

ART MASSIF

DEPUIS 35 ANS,

aide et financement

pour les entrepreneurs et

les projets de développement

économique local.

12 novembre 2016dossiers 24

Acquisition de données scientifiques

Elipto offre le drone aux entreprises

En analysant l’essor des drones, Benjamin Jébrak, fondateur et pdg d’Elipto, constate qu’ils sont beaucoup utilisés pour faire des photos aériennes, et qu’ils sont très prisés dans des secteurs comme le cinéma et l’événementiel. Lui vise un tout autre marché.

Son entreprise se spécialise dans l’acquisition de données industrielles et scientifiques grâce aux drones. Elle offre notamment des services d’inspection de façades, une révo-lution dans un domaine où les méthodes traditionnelles consistent plutôt à prendre des photographies à partir du sol ou en hauteur à partir d’une plateforme.

« Ce qui m’intéresse, ce sont les applications des drones dans le secteur industriel, parce que j’y vois un marché réel, à très fort potentiel de croissance, dit-il. C’est aussi parce que trouver des applications industrielles aux drones est ce qui m’intéresse le plus. Un drone n’est pas une finalité, c’est un outil, pouvant être démocratisé et se répandre dans le secteur industriel. »

Comme le marché n’existe pas encore, il faut se poser les bonnes questions. Quelles applications intéressent quelles industries ? Combien les entreprises sont-elles prêtes à payer ? Comment se distinguer et offrir une réelle plus-value par rapport aux méthodes qu’elles emploient en ce moment ?

Ces questions réservent parfois des surprises. « Au départ, nous étions convaincus que nos clients seraient des architectes et des ingénieurs. En fait, ce sont plutôt des gestionnaires d’immeubles », confie-t-il.

Les faitsLe marché de la production annuelle mondiale de drones devrait bondir de 4 à 14 milliards de dollars au cours des 10 prochaines années, selon Teal Group. Le secteur commer-cial ne compte actuellement que pour 5 % du marché des drones, toujours selon Teal Group, mais offre le plus fort potentiel de croissance.

EliptoElipto est passée d’un à neuf employés depuis 2013. Elle mise également sur de nombreux stagiaires qui proviennent du programme Interconnexion visant l’intégration des nouveaux arrivants.

Le défiCréer un marché en même temps qu’une entreprise. La recette n’existe pas et les prix ne sont pas fixés. De plus, Elipto offre aux entreprises des services dont elles n’ont parfois jamais entendu parler, comme la couverture exhaustive d’une façade par relevé visuel. Par conséquent, il faut beaucoup d’échanges avec les clients potentiels. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

Internet des objets

Mnubo fait parler les données

En 2006, Frédéric Bastien, expert de la téléphonie mobile, revient au Québec après des séjours à l’étranger, notamment en France, aux États-Unis et au Japon. Il se joint à Blueslice. La start-up est spécialisée dans les bases de données pour les télécommunications mobiles, mais amorce peu après un virage vers le « machine-à-machine », l’ancêtre de l’Internet des objets (IdO). Il poursuit cette aventure jusqu’à ce qu’il cofonde Mnubo, en 2012.

« Cisco estime le marché global de l’IdO à 19 000 milliards de dollars américains en 2020 », indique Frédéric Bastien, pdg de Mnubo. ABI Research évalue qu’en 2018, le marché de l’analytique en IdO représentera 14,3 G$ US.

Une bonne nouvelle pour Mnubo, qui en fait sa spécialité. Elle met une plateforme de transformation de données à la disposition des fabricants de produits connectés, qu’ils soient destinés aux consommateurs ou à l’industrie. Les clients di-rigent leurs flux de données vers la plateforme infonuagique de Mnubo. À l’aide d’algorithmes, elle analyse, transforme et enrichit ces données brutes pour en faire des informations utilisables. Par exemple, l’analyse des données peut fournir des indicateurs de performance, mais surtout se faire prédic-tive, en prédisant les pannes, les meilleurs moments pour irriguer un champ, etc.

« Les modèles d’entreprise véritablement intéressants de l’IdO se trouvent dans le B2B [commerce interentreprises], croit M. Bastien. C’est d’ailleurs déjà la plus grosse de nos deux divisions, l’autre étant consacrée aux fabricants de pro-duits aux consommateurs [B2C]. »

Les faitsSelon Cisco Systems, 50 milliards d’objets seront connectés à Internet en 2020, comparativement à environ 7,4 milliards en 2016. Près de 2 G$ US auront été investis dans les appareils ménagers connectés (frigo, thermostats, etc.) entre 2015 et 2019.

MnuboMnubo a été cofondée par quatre personnes en avril 2012 et compte maintenant 45 employés. Elle a fait ses deux premières ventes au Canada et à Hong Kong. L’exportation représente 90 % de son chiffre d’affaires. Pour les curieux, le « m » signifie « machine à machine » et nubo veut dire « nuage » en espéranto.

Le défiTrouver des employés qualifiés. Mnubo est à la fine pointe de la technologie et a besoin d’experts très créatifs. Elle n’hésite pas à recruter à l’extérieur du Québec, et l’on retrouve 17 nationalités différentes parmi ses 45 employés, notamment des Français, des Australiens et des Brésiliens. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

Applications de messagerie

Smooch dépoussière les communications avec la clientèle

Jeune entrepreneur avec déjà de belles réussites derrière la cravate, Mike Gozzo est approché par Radialpoint en 2009. Il aidera alors cette entreprise de soutien technique à dévelop-per des produits novateurs, un exercice qui mènera à la création de Smooch en août 2015. En novembre de la même année, les fondateurs quittent le nid de Radialpoint.

Smooch permet aux entreprises de communiquer avec leurs clients par l’intermédiaire d’applications de messagerie ins-tantanée telles que Facebook Messenger, Telegram ou WeChat, par SMS, applications mobiles ou en intégrant toutes ces options à leur site Web (multicanal).

« Nous avons noté un besoin réel des entreprises de com-muniquer avec leurs clients par l’intermédiaire des messa-geries instantanées plutôt que par courriels, notamment pour le service à la clientèle, explique Mike Gozzo, cofondateur et chef de produit de Smooch. Les gens, surtout les plus jeunes, communiquent surtout par textos ou par messageries maintenant, et s’attendent au même type de communications avec les entreprises. »

Smooch compte actuellement des clients dans une cin-quantaine de pays, dont Target, U-Haul et Frank + Oak. Ironiquement, le Canada est l’un de ses plus petits marchés. Les États-Unis constituent son principal terrain de jeu. Smooch a d’ailleurs un bureau à San Francisco. Peu de concurrents offrent un service semblable au sien. « Notre avantage est que nous offrons le plus grand nombre de canaux de messagerie de l’industrie et le meilleur soutien pour ces canaux », soutient Mike Gozzo.

Les faitsFacebook Messenger et WhatsApp (qui appartient à Facebook) comptent chacune 1 milliard d’utilisateurs mensuels en 2016, selon Wearesocial et Statista. WeChat, un site chinois, en comporte 806 millions. Selon Business Insider, les applications de messagerie ont dépassé les réseaux sociaux en nombre d’utilisateurs mensuels.

SmoochL’effectif de Smooch est rapidement passé de 8 à 33 employés. En août 2016, la start-up annonçait avoir recueilli 10 millions de dollars en financement.

Le défiLes entreprises de messagerie instantanée font beaucoup de développement, très rapidement. Smooch doit s’assurer de rester à jour afin que ses systèmes fonctionnent sans problème avec les nouvelles versions. Cela exige de développer de bonnes relations avec ces entreprises, dont le géant Facebook. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

« Les modèles d’entreprise véritablement intéressants de l’Internet des objets se trouvent dans le B2B. »

– Frédéric Bastien, pdg de Mnubo

« Notre avantage est que nous offrons le plus grand nombre de canaux de messagerie de l’industrie. »

– Mike Gozzo, cofondateur et chef de produit de Smooch

« Ce qui m’intéresse, ce sont les applications des drones dans le secteur industriel, parce que j’y vois un marché réel. »

– Benjamin Jébrak, pdg d’Elipto

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CONTENU PARTENAIRE

D’ici 10 ans, 10 000 entreprises fermeront leurs portes au Québec à cause du manque de relève1. Des fermetures qui pourraient avoir de lourdes conséquences pour l’économie. À moins qu’une nouvelle génération d’entrepreneurs ne reprenne le fl ambeau !

UN TRANSFERT D’ENTREPRISE, ÇA SE PLANIFIE !

En raison du vieillissement accéléré de la population québécoise, de nombreux chefs d’entreprise pren-dront leur retraite au cours des pro-chaines années. Or, lorsqu’une en-treprise met fi n à ses activités, cela a nécessairement des répercussions négatives. On évalue ainsi à 10 mil-liards de dollars l’impact potentiel de ces fermetures sur le PIB de la pro-vince si elles se concrétisaient toutes, et à 100 000 à 200 000 le nombre des emplois perdus.

Heureusement, de nombreux repre-neurs souhaitent prendre le relais : ils seront 21 000 d’ici les 10 prochaines années, selon les estimations2. Toute-fois, 91 % des entrepreneurs n’ont pas de plan formel de relève3, et sans accompagnement, 70 % des trans-ferts se soldent par un échec4.

Un rôle de facilitateur du transfert d’entrepriseAlors, comment faciliter les échanges entre les cédants et leurs successeurs ? À cet égard, le Centre de transfert d’entreprise du Québec (CTEQ) peut contribuer à la réussite de la trans-mission. Cet organisme à but non lu-cratif, privé et indépendant (soutenu par le Ministère de l’Économie, des Sciences et de l’Innovation), créé en mars 2015 s’appuie sur une équipe d’une vingtaine de personnes aux quatre coins du Québec, pré cise son Président directeur général (PDG), Vincent Lecorne. « Depuis notre créa tion, nous avons effectué 422

démarches de maillage, soutenu 54 entreprises dans leur processus de transfert, et accompagné 1 020 en- trepreneurs5 dans une démarche de transfert ou de reprise d’entreprise », dit-il.

Un bilan très positif, qui repose sur une panoplie de services. Tout d’abord, l’INDEX, un outil précieux qui réper-torie cédants, repreneurs et experts. En s’inscrivant – actuellement, on compte 3 000 inscriptions –, on peut consulter les profi ls d’entreprises à vendre, de partenaires-investisseurs, d’entrepreneurs à la recherche d’une société à acquérir, ainsi que des res-sources professionnelles spécialisées en transfert d’entreprise (comptables, fi scalistes, évaluateurs d’entreprises, avocats, etc.) Toutefois, les informa-tions personnelles et les coordon-nées ne sont pas rendues publiques en ligne.

« L’INDEX joue un rôle de déclen-

cheur, ce qui aide le cédant à élargir ses horizons afi n de trouver un re-preneur. Le CTEQ effectue ensuite le maillage entre eux et leur per-met d’échanger les informations en toute confi dentialité », précise Vin-cent Lecorne.

Planifi er : la clé de la réussiteL’organisme propose aussi des forma-tions en exclusivité, dispensées un peu partout au Québec : Succès Relève (SR) et Meilleures pratiques d’affaires (MPA) pour cédants et pour repre- neurs. Lorsque les entrepreneurs sont prêts à passer à l’action, les conseillers régionaux du CTEQ jouent le rôle d’intermédiaires entre les différents acteurs d’un transfert d’entreprise et ils les accompagnent dans la planifi -cation rigoureuse du processus tout entier, jusqu’à sa fi nalisation.

« Une reprise est à plusieurs égards très avantageuse. Les repreneurs peuvent profi ter d’une clientèle

fi délisée et d’une notoriété déjà établie. De plus, des employés clés, de l’équipement, des fournis-seurs, une trésorerie et des systèmes déjà en place constituent aussi des atouts qui contribuent à augmenter le taux de survie de l’entreprise. La présence et le soutien du cédant fa-cilitent également la transition et le transfert de connaissances », indique M. Lecorne.

Il n’en reste pas moins que ce proces-sus ne s’improvise pas. « On ne peut pas s’attendre à boucler un transfert d’entreprise en deux ou trois mois quand il a fallu des décennies de travail pour la bâtir ! Il faut compter de deux à huit ans en moyenne pour réaliser le processus, pour donner au cédant des conditions de sortie opti-males et pour permettre au nouveau dirigeant de réussir son entrée en fonction. La préparation et la planifi -cation sont les clés de la réussite », affi rme le PDG.

Nous facilitons

le transfert

d’entreprise,

tout au long

du processus.

ENTREPRENEURS

D’AUJOURD’HUI

ET DE DEMAINwww.ctequebec.com

1 844 200-CTEQ (2837)

1 Chambre de commerce de Montréal métropolitain. Le transfert des entreprises à la relève : un enjeu majeur de l’économie du Québec et la pérennité des PME, juin 2014.2 Ibid.3 Rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Transfert de l’entreprise à la prochaine génération, novembre 2012.4 Fondation de l’entrepreneurship. Sondage, 2010.5 Données recueillies de mars 2015 à mars 2016

Vincent LecornePrésident directeur généralCentre de transfert d’entreprise du Québec

12 novembre 2016dossiers 26

Fintechs

Mylo veut aider les Canadiens à épargner

Philip Barrar est originaire de la région de Boston. Lorsqu’il s’installe à Montréal en 2008 pour pour-suivre ses études à l’Université Concordia, il constate qu’il y a très peu d’applications financières au Canada, contrairement aux États-Unis. Dans les années qui suivent, il gère ses finances de près, car il souhaite épargner pour fonder une entreprise. L’idée lui vient alors de créer une application axée sur l’épargne et les conseils financiers.

« L’objectif de Mylo est d’aider les gens à atteindre leurs objectifs financiers, explique le président fondateur, Philip Barrar. Au Canada, plus de la moitié des 18-34 ans n’ont même pas 1 000 $ d’épargne, et ce n’est pas nécessairement par manque d’argent. C’est parce qu’ils n’ont pas de stratégie d’épargne. »

Le premier service offert par Mylo : se jumeler aux cartes de crédit et de débit des consomma-teurs afin d’arrondir chacune de leurs dépenses, puis d’investir le tout dans cinq différents porte-feuilles de fonds négociés en Bourse. Autrement dit, votre café vous coûte 2,75 $ ? Mylo arrondit la somme à 3 $ et investit la différence de 0,25 $.

Mylo peut aussi proposer certains conseils finan-ciers. Par exemple, si vous avez une dette pour laquelle vous payez des intérêts de 19,9 %, Mylo pourrait vous suggérer un transfert à un autre prêteur à un taux d’intérêt moins abusif. Tous les services de Mylo sont gratuits pour les usagers, mais Mylo pourrait toucher une commission de référencement si un client décide d’accepter l’offre.

Les faitsSelon OMERS Ventures, il y aurait 100 start-up dans le domaine des technologies financières (fintech) au Canada, lesquelles auraient recueilli plus d’un milliard de dollars de financement depuis 2010. Mondialement, selon KPMG, leur financement a été multiplié par sept au cours des trois dernières années, atteignant 20 G$ US en 2015.

MyloMylo a été lancé en partenariat avec le fonds Ferst Capital Partners, pour lequel Philip Barrar agit à titre d’« entrepreneur en résidence ». Elle partage huit employés avec ce fonds, et compte huit autres employés à temps plein. Elle prévoit investir deux millions de dollars au cours des prochains mois pour valider son modèle d’entreprise.

Le défiConstruire un service qui réponde aux attentes d’utilisateurs de nouvelles technologies tout en se conformant à la réglementation des autorités financières provinciales. Philip Barrar se félicite du fait que Mylo ait développé une application qui permet à un utilisateur de s’inscrire en moins de trois minutes, tout étant conforme. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

Réalité virtuelle

Retinad aide à optimiser les applications

Passionné d’exploration spatiale, Samuel F. Poirier rêvait d’aller sur Mars, une pers-pective peu probable malgré les efforts de Space X, Mars One et de la NASA. Il passe donc à une solution de remplacement : la réalité virtuelle. Il acquiert la première version des lunettes 3D Oculus, afin de se projeter dans une simulation de la planète rouge. Et c’est le coup de foudre avec la réalité virtuelle.

Retinad ne se positionne pas dans l’équi-pement de réalité virtuelle, mais dans l’analytique. « Notre objectif est de mettre au point des outils qui aident les déve-loppeurs en réalité virtuelle à suivre et à mesurer les interactions qui se déroulent dans leurs applications, explique le pré-sident de Retinad, qui a été le premier récipiendaire québécois de la bourse de la Fondation Thiel. Cela leur permet de savoir ce que font les usagers et d’optimi-ser leurs applications en fonction de leurs objectifs précis. »

Il cite l’exemple d’une publicité de réa-lité virtuelle élaborée par une marque de soda américaine. L’analyse de Retinad montrait que les consommateurs suivaient du regard une femme qui se déplaçait dans la publicité, ce qui détournait leur attention du produit.

Ce n’est pas en rêveur que Samuel F. Poi-rier entre dans ce marché, mais plutôt à la suite d’une analyse froide. Au départ, il souhaitait introduire de la publicité dans

la réalité virtuelle, mais le marché était trop récent. Retinad a plutôt développé sa pla-teforme d’analytique, puis, constatant un réel engouement pour ce produit, a décidé de miser sur lui.

Les faitsLa valeur du marché mondial des logiciels dans le domaine de la réalité virtuelle pourrait atteindre 5,4 milliards de dollars américains en 2025, selon la banque d’investissement Piper Jaffray. Mais le boom, c’est maintenant. Selon Statista, en 2016, les consommateurs achèteront 5 millions de casques Samsung Gear VR, 3,6 millions d’Oculus Rift et 2,1 millions d’HTC Vive.

RetinadRetinad réalise la majorité de ses ventes aux États-Unis. Elle est aussi présente en Europe, où elle travaille indirectement avec Porsche et Audi.

Le défiMettre au point un produit pour un marché aussi nouveau fait en sorte qu’il est difficile de savoir exactement ce que les clients veulent. La croissance du marché de l’analytique en réalité virtuelle dépend aussi beaucoup du développement des équipe-ments de réalité virtuelle, ce qu’une entreprise comme Retinad ne contrôle pas. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

« Notre objectif est de mettre au point des outils qui aident les développeurs en réalité virtuelle à suivre et à mesurer les interactions qui se déroulent dans leurs applications », dit Samuel F. Poirier, président de Retinad.

Intelligence artificielle

Homehunt déniche la propriété de vos rêves

Le besoin crée la fonction, dit-on. Pierre Sabbagh, pdg et fondateur de Homehunt, déménage six fois entre 2011 et 2014. En tant que développeur et ingé-nieur dans le domaine des logiciels, il avait travaillé auprès de courtiers immobiliers. Il lui vient l’idée de développer une application mobile de recherche de propriétés, qu’il lancera finalement en 2015. Mais il se heurte alors à un obstacle : la difficulté d’amener les gens à télécharger l’application.

« En 2016, nous avons invité, par l’intermédiaire des médias sociaux, les locateurs ou les acheteurs potentiels de propriétés à nous envoyer leurs cri-tères de recherche par textos, raconte Pierre Sabbagh. Au départ, c’était une campagne qui visait à faire mousser le téléchargement de notre appli-cation, mais la formule a connu un tel succès que nous avons carrément pivoté vers elle. »

Homehunt a développé un agent virtuel pour aider les gens à trouver leur prochain lieu de résidence. Les usagers lui envoient leurs critères de recherche par message texte, puis reçoivent des suggestions de propriétés. « On inverse et on simplifie le processus habituel, explique Pierre Sabbagh. Plutôt que de consulter les listes pour voir si des propriétés cor-respondent à leurs critères, les usagers font connaître leurs critères et découvrent les propriétés qui y correspondent. »

L’intelligence artificielle joue un double rôle. Le chatbot, le logiciel responsable de la communica-tion avec les utilisateurs en langage naturel, recon-naît différentes versions d’une même question et échange de manière naturelle avec les usagers. Cependant, l’apprentissage machine va plus loin, utilisant les mégadonnées pour entraîner le chatbot à mieux servir les utilisateurs et à répondre à une plus grande variété de questions.

Les faits McKinsey évalue entre 7 100 et 13 100 milliards de dollars américains l’impact économique de l’intelligence artificielle en 2025. Selon Research and Markets, le marché mondial de l’apprentissage machine passera de 2,5 G$ US en 2014 à 12,5 G$ US en 2019.

Homehunt Homehunt est en démarrage et se concentre pour l’instant sur le marché montréalais. Elle pourrait bientôt faire son entrée à Denver, au Colorado, grâce à une entente avec une société américaine. Certaines agences immobilières l’ont aussi approchée pour obtenir une licence afin d’utiliser cet agent virtuel pour leurs propres listes.

Le défiAccéder aux données immobilières. Chaque petite enseigne a ses listes, souvent secrètes. Or, Homehunt a besoin d’un stock de propriétés important pour offrir un service satisfaisant. Développer un chatbot bilingue est aussi un défi. Homehunt lance en novembre une version française de son service. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

Pierre Sabbagh, pdg de Homehunt Philip Barrar, président de Mylo

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27dossiers12 novembre 2016

Fabrication

Troadey démocratise l’impression 3D

Samuel Côté, président de Troadey, a eu un coup de cœur pour l’impression 3D lorsqu’il travaillait sur un système de soumissions en ligne pour les entreprises recherchant des services d’usinage, de moulage ou d’impression 3D.

M. Côté s’est donné un avantage concurrentiel important en achetant une imprimante 3D in-dustrielle usagée pour 5 000 $, qu’il a lui-même remis en bon état de marche. Un outil qui vaut au bas mot 100 000 $ et qu’il a donc acquis sans s’endetter. Il a procédé de la même manière avec deux autres machines, avant d’acquérir d’autres équipements.

Le modèle de Troadey mise sur deux divisions, l’une consacrée aux entreprises, et l’autre, aux particuliers. « Je mets davantage l’accent sur les services aux entreprises, parce que c’est là que je trouve le plus de valeur et que j’offre une réelle plus-value, en raison de la complexité des pro-cédés, explique M. Côté. Mais on reste aussi dans le marché des particuliers, car on s’attend à le voir prendre une forte expansion. »

M. Côté agit lui-même comme un apôtre de l’impression 3D, rencontrant les entrepreneurs pour discuter des bénéfices qu’ils pourraient tirer de cette technologie. Il s’engage aussi dans des projets de R-D avec des entreprises pour développer des usages spécifiques de l’impres-sion 3D, notamment son automatisation, son grand rêve.

« L’automatisation aiderait à augmenter l’efficacité et les capacités de cette technologie, dit-il. Je rêve d’une usine autonome peuplée d’imprimantes 3D produisant à grande échelle. »

Les faitsL’impression 3D connaît une bonne progression. Selon Wohlers Associates, le secteur de la fabrication qui utilise les technologies 3D devrait croître de plus de 10 % au cours des prochaines années. Le nombre de machines commerciales pour l’impression 3D est passé de 355 à 23 000 entre 2008 et 2013, selon Forrester.

TroadeyTroadey offre des services de conception et d’impression 3D industriels et aux particuliers. Son bureau de Québec compte une vingtaine d’imprimantes 3D. Elle possède aussi des bureaux à Donnacona, à Sorel-Tracy et à Saguenay. Bien qu’elle ne fasse pas de promotion active de ce service, elle vend également des imprimantes, notamment la MakerBot, une imprimante 3D de bureau.

Le défiMaîtriser l’aspect technologique. Troadey répare ses équipements, les modifie, les automatise, autant d’opérations qui exigent beaucoup d’expertise et de temps, dans un processus constant d’essais-erreurs. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

« Je mets davantage l’accent sur les services aux entreprises, parce que c’est là que je trouve le plus de valeur », dit Samuel Côté, président de Troadey.

« Je rêve d’une usine autonome peuplée d’imprimantes 3D qui produisent à grande échelle. »

– Samuel Côté, président fondateur de Troadey

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12 novembre 2016dossiers 28

« Le financement participatif en capital est très avancé en Europe, où j’ai travaillé comme ban-quier pendant plusieurs années, mais très peu développé au Canada, note Peter-Paul Van

Hoeken, fondateur et directeur général de FrontFundr. J’y vois donc une réelle occasion d’affaires, un beau marché à développer pour offrir aux entreprises canadiennes une nouvelle

source de capital. »De fait, dans une étude publiée en 2015, le

CEFRIO recensait sept plateformes, dont la britannique Crowdcube, fondée en 2011 (194 en-

treprises financées, 139 493 investisseurs), et l’américaine EquityNet, fondée en 2005 (20 097 entrepreneurs, 20 294 investisseurs). Le Canada a un net retard.

FrontFundr ne finance pas que des start-up et ne se limite pas à un secteur. Elle finance des entreprises à différentes étapes de leur déve-loppement, sous forme de prêts ou d’achat d’actions. « Notre plateforme permet aux entre-prises d’avoir accès à des capitaux et démocra-tise l’investissement, explique M. Van Hoeken. Les investisseurs sont âgés de 20 à 55 ans et misent entre 100 $ et 150 000 $ sur des projets. C’est un marché très inclusif. »

Bien que les plateformes de financement participatif en capital semblent venir jouer dans les platebandes des capital-risqueurs et des anges investisseurs, le fondateur de FrontFundr y voit plutôt des occasions de collaboration. « Certains de ces investisseurs réfléchissent à la possibilité de mettre certains des projets qu’ils soutiennent sur les plateformes comme la nôtre, ou encore d’investir eux-mêmes dans des entre-prises par ces plateformes », assure-t-il.

Les faitsEn 2015, Massolution évaluait les fonds levés grâce au financement participatif à 34 milliards de dollars américains (11 fois plus qu’en 2012), dont 25 G$ US en prêts de particulier à particulier, 5,5 G$ US pour des projets axés sur les dons ou les récompenses, et 2,5 G$ US pour le finance-ment participatif en capital.

FrontFundrFondé en 2013, FrontFundr a lancé sa plateforme en 2015, deux semaines après que les autorités de réglementation de six provinces, dont le Québec, ont émis des directives encadrant le financement participatif en capital. Depuis ses débuts, elle a financé sept entreprises, pour des montants variant de 25 000 $ à 2 millions de dollars.

Le défiIl s’agit de discuter avec les autorités de réglementation afin de faire évoluer les lois et les règlements pour mieux soutenir l’innovation dans les technologies financières (fintechs), tout en protégeant les investisseurs. Il faut aussi développer un modèle d’entreprise qui soit à la fois performant et conforme. — JEAN-FRANÇOIS VENNE

Financement participatif en capital

FrontFundr branche les investisseurs aux entreprises10

« Notre plateforme permet aux entreprises d’avoir accès à des capitaux et démocratise l’investissement. »

– Peter-Paul Van Hoeken, directeur général de FrontFundr