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« La manière de penser qui a créé les circonstances dans lesquelles nous sommes, est insuffisante pour s’en sortir ! » Albert EINSTEIN ON NE SUBIT PAS L'AVENIR, ON LE FAIT ! DH HORIZONS DENTAIRES HORS SÉRIE - AVRIL 2008

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« La manièrede penser qui a crééles circonstances danslesquelles nous sommes, estinsuffisante pour s’en sortir ! »

Albert EINSTEIN

ON NE SUBIT PAS L'AVENIR, ON LE FAIT !

DHHORIZONS DENTAIRES

H O R S S É R I E - A V R I L 2 0 0 8

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«L’Union des JeunesChirurgiens Dentistes -Union Dentaire estun syndicat apolitiqueet aconfessionnel, quitend à porter au plus

haut degré la morale professionnelle, dans uneattitude prospective, permettant de garantir lesmeilleures conditions pour un exercice profes-sionnel indépendant, au plus haut niveau dequalité, et au service de la santé bucco-dentairedes patients ».

Tel est, en substance, l’article 1er desstatuts de l’UJCD.

L’article 2, intitulé « Objet et mis-sions », commence ainsi :« REPRÉSENTER ET DÉFENDRE, directe-

ment ou indirectement, par tous les moyensqu’elle jugera appropriés, les droits et les intérêtsmoraux et matériels de ses membres, tant surun plan individuel que collectif, ainsi que ceuxde la profession dentaire et des chirurgiens-dentistes.PROMOUVOIR l’exercice libéral de la

chirurgie dentaire ».Depuis sa transformation en syndicat,

au milieu des années 90, l’UJCD n’a cesséde se battre pour défendre ces valeurs.Une question essentielle devait alors trou-ver réponse : comment défendre les inté-rêts matériels des chirurgiens-dentistes etleurs conditions d’exercice, tout engarantissant la qualité des soins et labonne santé bucco-dentaire des patients,dans un contexte économique de priseen charge des soins que nul ne pouvaitignorer ?

Une réponse évidente s’est alors impo-sée : il fallait garantir l’accès aux soinspour nos patients. C’était ainsi l’assurance

de la continuité de la solvabilisation denotre exercice, et donc la possibilité de lepoursuivre dans un cadre économiquecohérent.

Les années ont passé, et nous avonstous subi, de plein fouet, la crise del’Assurance maladie, ses déficits de plusen plus importants et donc l’impossibilitépour celle-ci, malgré une prise de cons-cience évidente de la part des pouvoirspublics, de se réinvestir financièrementdans la chirurgie dentaire.

Ces dernières années, les conflits per-manents entre les décideurs et les syndi-cats de médecins, ont fini par occultercomplètement les problèmes des autresprofessions de santé en général, et ceuxde la chirurgie dentaire en particulier.

Une dizaine d’années plus tard, lesinterrogations sont les mêmes… à deuxdifférences essentielles près.

> Un nouveau contexteTout d’abord, le contexte politique, socialet sociétal évolue.

L’Assurance maladie, la « Sécu »,comme disent toujours les assurés, n’estplus à l’abri d’un démantèlement, ou toutau moins d’une forte restructuration.

Il faut s’attendre à une réorganisationcomplète du système de prise en chargedes soins, avec une répartition nouvelledes rôles entre le régime obligatoire et lesrégimes complémentaires.

L’État ne peut ni ne veut plus se satis-faire de mesurettes visant à réduire ponc-tuellement un déficit toujours plus impor-tant. Il est dans l’obligation de s’attaquerau structurel, et au symbole même de laprise en charge de tous les actes par lasolidarité nationale.

La vision politique actuelle de l’UJCD

sur ce sujet, est totalement cohérenteavec celle de nos aînés : défendons l’accèsaux soins, mais définissons ensemble,auparavant, quels sont réellement lesbesoins de soins dentaires qui doivent

LE MOTDU PRÉSIDENT

SOMMAIRE

Ensemble,nos idées

DH - HORIZONS DENTAIRES - Périodiqued’informations générales et professionnelles - 14, rueEtex - 75018 Paris - Tél. 01 44 85 51 21 - Fax 01 4627 55 34 - Directeur de la Publication :J.-M. Preynat - Directeur de la Communication :E. Verdier - Rédacteur en chef : R. Albet - Prix aunuméro : 4 Euros - Abonnements : Adhérent UJCD-Union Dentaire : 50 Euros • Non adhérent : 88 Euros- Dépôt légal : à parution - N° ISSN : 07661142 -N° commission paritaire : 0508 G 81568Immatriculation syndicale : 18802 -Maquette : Havelis Communication - 01 43 58 00 05- Impression : Artheo Communication -35, avenue Clara - 94420 Le Plessis Trévise

« On ne subit pas l'avenir,on le fait ».

Georges BERNANOS

COACHING> Notre raison d’être 5> Au cœur de nos préoccupations 6

FORMATIONS ET COMPÉTENCES> Repenser la formation initiale 9> Capacité, compétence,compétences particulières 11> Formation continue et évaluationdes pratiques professionnelles 15

EXERCICE CONTRACTUEL> Besoins et demandes : leslimites de la solidarité nationale 22

> De l’assurance maladieà l’assurance santé 23> Données acquises de la scienceet exercice conventionnel 24

PRINCIPE DE PRÉCAUTION> Sécurité, réglementation,normes : comment s’adapter ? 27

ÉQUIPES ET RÉSEAUX> Le chaînon manquant 29> La médecine dentaire :de la ville à l’hôpital 32

DÉMOGRAPHIE> Installation réguléeversus coercition 34> La retraite, un nouveauprojet de vie 36

ENTREPRISE> SEL qu’il faut… 39

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U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

faire l’objet d’une prise en charge. Lesdemandes spécifiques de nos patientsn’ont pas vocation à entrer dans le cadrede la solidarité nationale. Par contre, quelque soit le niveau socio-économique dupatient, une réponse thérapeutique doitêtre proposée, bien valorisée, et bienprise en charge.

Défense des intérêts économiques,dans le respect de la qualité des soins :nous sommes bien dans le cadre de notremission syndicale.

Ensuite, le contexte de nos conditionsd’exercice a évolué. Le cabinet dentaired’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voiravec celui d’il y a vingt ans. Les plateauxtechniques sont de plus en plus perfor-mants et demandent donc des investisse-ments souvent difficilement supportablespar un seul praticien. Les regroupements,sous différentes formes juridiques, sontdonc de plus en plus fréquents. De plus, ilest pratiquement impossible maintenantd’exercer sans personnel, si l’on veutrespecter, pour l’ensemble de nos actes,les principes de précaution et de sécuritésanitaire, toujours plus pointus et exi-geants. Nous avons donc maintenant,entre nos mains, de véritables entrepriseslibérales de santé, et notre syndicat a surapidement s’en apercevoir, adaptant savision et ses actions à ce constat.

> Plus que jamais,le chirurgien-dentiste est au cœurde nos préoccupations.Notre action politique est double. Ellevise à défendre et améliorer à la fois nosconditions d’exercice et l’accès aux soins,

tout en assurant le développement de nosentreprises libérales.

Nous sommes des professionnels desanté, pleinement conscients de notreresponsabilité de soignants, élevés àl’éthique et à l’humanisme, et en mêmetemps entrepreneurs libéraux, gérant desvéritables entreprises de santé, avec desobligations et des objectifs de producti-vité, de rentabilité et de développement.

Telle est la double assise de notre engage-ment à défendre les chirurgiens-dentistes.

> Un groupe au service deschirurgiens-dentistesQuelle signification a aujourd’hui le mot« syndicat » pour les jeunes générations,et qu’attendent-elles d’une telle struc-ture ? N’y a-t-il pas derrière ce mot uneimage un peu « ringarde » ?

Afin de pouvoir répondre à des attentesnouvelles et à l’évolution des esprits, au-delà du syndicat, nous avons bâti un véri-table groupe au service des chirurgiens-dentistes.

Au cœur, la défense individuelle etcollective des intérêts des praticiens, parla composante UJCD-UNION DENTAIRE.Trois autres structures assurent en mêmetemps la promotion de nos valeurs. Lesservices, par UJCD SERVICES ; la formationcontinue, par LES CONFÉRENCES DE L’UJCD,premier pôle de formation sur le plannational ; l’assurance des biens et despersonnes et la gestion de patrimoineavec AFE FONDS ESPACE et AFE PATRIMOINE.

À ce jour, plus de 12 000 chirurgiens-dentistes ont déjà fait appel aux savoir-faire de notre groupe : adhérents de l’une

ou de l’autre des structures et clientsréguliers des services. Sans compter bienévidemment ceux qui gravitent, sympathi-sent, testent, hésitent encore…

Ces différentes structures ont encommun des valeurs, des convictions quinous rassemblent, animent et conduisentnos actions. Désormais connues de tous,pour avoir été publiées sous la formed’une charte en dix points, elles consti-tuent une véritable profession de foi.

À la fois aboutissement et point dedépart, ce numéro spécial de DH-HORI-ZONS DENTAIRES va beaucoup plus loin.Prospective, vision, ambition et réalismesont au sommaire.

Fruit du travail de femmes et d’hommesformidables qui, ensemble, ont choisi des’investir pour donner à l’UJCD un soufflenouveau, dans le respect des engage-ments pris par les précédentes équipes.Fruit du travail de toutes celles et tousceux qui les ont précédés. Fruit d’unepassion commune : défendre et promou-voir ce métier unique au carrefour dusourire et de la santé.

Nous savons que vous serez nombreux àvous reconnaître dans cette vision pour laprofession, pour nos patients et pour nosentreprises.

Jean-Marc PREYNATPrésident

HORS SÉRIE - 04/08 3

font avancer plus vite !

Rejoignez-nous.Ensemble, nos idées ferontavancer plus vite !

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PRÉVOYANCEModulable et personnalisable, adaptable et évolutif, le contrat« Prévoyance » souscrit auprès de la Compagnie GENERALI parl’Association Fonds Espace pour ses adhérents, ceux de l’UJCD-UnionDentaire et de l’UJCD-Services, permet à tous les chirurgiens-dentistes debénéficier pour eux et pour leurs proches de garanties adaptées à leursituation, professionnelle et privée, et ceci aux meilleures conditionstarifaires !

GRAS SAVOYEGroupe UJCD

2 à 8, rue Ancelle - BP12992202 Neuilly sur Seine Cedex

Téléphone 01 41 43 59 70 - Télécopie 01 41 43 69 28Mail : [email protected]

Vous souhaitez plus d’information sur ces nouveaux contrats, vous désirez unesimulation personnalisée, vous envisagez d’opter pour ces nouveaux contrats afinde bénéficier très vite de leurs garanties ?Contactez l’équipe de spécialistes du « Groupe UJCD » chez GRAS SAVOYE.

UN CONTRAT SOUPLE ET INNOVANT

Par un système d’options à plusieurs niveaux, ce contrat permet à chaque chirurgien-dentiste de trouver la réponse à ses besoins spécifiques.Pour ce faire, deux catégories de garanties ont été prévues :

> Les garanties du « socle de base », souscrites dans tous les cas, reposent surquatre options� L’option Capital convient aux chirurgiens-dentistes célibataires ou mariés ayant de fortsbesoins en capitaux.� L’option Rente Education est tout particulièrement destinée aux chirurgiens-dentistesayant un ou des enfants à charge.� L’option Pension de Conjoint intéresse les chirurgiens-dentistes mariés souhaitantassurer une rente viagère à leur conjoint.� L’option Invalidité Majorée est conseillée notamment aux chirurgiens-dentistescélibataires ou à ceux qui se déplacent fréquemment.

Il vous est naturellement possible de changer d’option lorsque votre situationévolue et que vous désirez adapter les garanties de base à ces changements.

> Les garanties complémentaires, entièrement personnalisables� Un Capital supplémentaire en cas de décès, invalidité absolue définitive, décès paraccident : celui-ci s’ajoute au capital garanti dans le socle de base par tranche de 75 000 €

en cas de décès ou IAD et augmenté à hauteur de 50 % dudit capital décès en cas dedécès par accident.� Une Rente Education : allocation trimestrielle versée au profit de chacun des enfants àcharge du chirurgien-dentiste à la date de son décès ; précisons à cet égard qu’un enfantest considéré comme étant à charge jusqu’à son 26e anniversaire, et ceci dans le cas depoursuite d’études, exception faite des enfants handicapés.� Une Rente de Conjoint survivant : allocation trimestrielle viagère au profit du conjointdu chirurgien-dentiste.� Un Capital Perte de Profession : capital versé en cas d’invalidité professionnelle duchirurgien-dentiste le mettant dans l’obligation de cesser définitivement et totalement sonexercice.

Là encore, vous pouvez changer d’option pour optimiser les garantiessouscrites.

QUELQUESDE NOSNOUVEAUX CONTRATS> Contrat « Prévoyance » -Décès/Invalidité absolueet définitive :Un « Socle de Base » comportantquatre options évolutives au choixde l'adhérent, le tout avec une coti-sation qui n'évolue pas en fonctionde l'âge de l'assuré + des « Garan-ties Complémentaires » facultativespermettant de compléter ses cou-vertures,

> Contrat « Revenu de Rempla-cement »Un « Socle de Base » qui intègre le« Complément au Régime Profes-sionnel » (pré-CARD) et une garan-tie minimale de revenu, le tout avecune cotisation qui n'évolue pas enfonction de l'âge de l'assuré +Garanties Complémentaires faculta-tives. La notion de « Revenu de rem-placement » est unique et fonda-mentale : l'assuré est indemnisétant que dure son arrêt d'activité,jusqu'au classement en invalidité oula liquidation de ses droits à laretraite (en clair, aucune rupture degarantie possible pour non classe-ment en invalidité),

> Contrat « Frais de Santé »Trois options, dont une de trèshaut niveau, couvrant l'ensembledes risques pour l'adhérent et safamille, assorties d'une option« Profession Dentaire » pour ceuxqui ne souhaitent pas couvrir lerisque dentaire dans son ensemble.

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Groupement constitué pour la défense d’intérêts professionnelsou catégoriels communs.

Source : Le Petit Larousse illustré

SYNDICAT

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Depuis quelques années, tous leschirurgiens-dentistes libérauxont compris que le contexte deleur exercice avait changé, querien ne serait plus « commeavant ». A la question « à quoi

servent les syndicats ? », notre réponse tienten un seul verbe : agir !

Pour autant, la réflexion doit précéderl’action.

Ainsi, toutes nos actions contribuent àatteindre un seul et même objectif : l’épa-nouissement des chirurgiens-dentistes.

Telle est notre raison d’être.Nos missions sont aussi claires ; nous y

avons réfléchi longuement et les avons écri-tes :> Préparer l’avenir : anticiper les évolu-tions, mettre en œuvre les changements.> Négocier, obtenir : des avancées, desavantages, des aides, des espaces de liberté.> Savoir refuser, proposer, quand lesintérêts de la profession sont en jeu.> Informer de ce qu’il faut savoir,comprendre, retenir.> Rassembler, représenter la profession, surdes valeurs libérales intangibles.> Défendre, aider, chaque adhérent,chaque jour, chaque fois qu’il le demande.

Hier, on entrait dans la profession puisdans « son » cabinet pour en ressortir trenteans plus tard, la bourse pleine très souvent,en ayant vendu son affaire, touchant uneretraite plus que rentable par rapport à soncoût individuel et en louant son local pro-fessionnel à son successeur… lequel endevenait propriétaire après avoir rem-boursé le prêt de l’achat de l’outil de tra-vail ! Le dentiste était presque toujours unhomme, il vivait sur sa formation initiale delongues années, voire toute la vie, se faisaitplaisir régulièrement en achetant des ton-nes de matériels inutiles qui encombraientses tiroirs, avait une assistante – souvent sa

femme – qui n’avait pas la qualification offi-cielle mais faisait bien plus que ce que sescompétences lui autorisaient. Le plateautechnique était sommaire, même quand ilétait high-tech, le choix des matériauxlimité, les prothésistes s’appelaient desmécaniciens-dentistes et étaient aux ordres,la comptabilité une approximation, le télé-phone avait toujours un fil, les patients s’ap-pelaient des clients. La communication sefondait sur un vieux précepte : ouvrez labouche et… fermez-la !

Certes, il s’agit d’une caricature.Certes, elle ne concernait pas tout lemonde. Certes, cette caricature n’est plusd’actualité et personne ne s’en plaindra.Mais ceux qui ont connu les années 70/80retrouveront dans cette courte descriptionun de leurs aînés…

Tout ceci correspondait à l’époque et àses besoins. C’est bien parce que l’époqueet les besoins ont changé qu’aujourd’huicette description est obsolète.

Mais, comment parlerons-nous danstrente ans du cabinet dentaire d’au-jourd’hui ? A n’en pas douter, le mêmedécalage existera.

Nous proposons à la profession dentairetoute entière un nouveau regard, unenouvelle approche qui permettra à chaquechirurgien-dentiste, quelles que soient sesaspirations personnelles, son âge, sescompétences, de s’épanouir dans la profes-sion qu’il a choisie.

Eric VERDIERDirecteur de la communication

Toutes nos actions contribuent à atteindreun seul et même objectif : l’épanouissementdes chirurgiens-dentistes.

Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et moraux des chirurgiens-dentistes,

les informe, les représente, les aide, les assiste et les accompagne.

COACHING

Notre mission, notre devoir, notreengagement est bien de préparernotre profession à sa nécessaireévolution, de conduire lechangement, en accompagnantindividuellement et collectivementles chirurgiens-dentistes.

©DanaHeinemann-Fotolia.com

Notre raison d’être

Coaching peut se traduire paraccompagnement professionnel.Apparu en France et en Europedans les années 80, en provenanced’Amérique du Nord, il visel’épanouissement du client. Laphilosophie est l’une des racines ducoaching, dans la mesure où elleest un exercice autonome de laraison, même quand celle-ci estguidée par le dialogue. Savoirposer les problèmes, trouver parsoi-même des solutions variées,faire progresser une façon de voirles choses et la vie, font partieintégrante du coaching comme dela philosophie.

Source : Wikipédia

COACHING

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avant tout des patients que nous recevons.Leur priorité est de pouvoir accéder vite etbien à la solution, c’est à dire un dentiste,près de chez eux, quand ils le veulent, etd’être pris en charge pour que leur pro-blème de santé (en fait de maladie) soitrésolu au plus vite, sans douleurs et sansconséquences. Nous avons appelé ce pôle« service santé ».

Les dossiers qui concernent ce pôlesont ceux de la carte sanitaire, de ladémographie, du numerus clausus, maisaussi de la permanence des soins, du« service médical rendu », de l’interpro-

fessionnalité, et enfin de la délégation detâches. C’est tout le domaine de la méde-cine dentaire que nous aborderons enpartie dans les pages qui suivent. Il s’agitlà de prendre en charge des malades,auxquels on va apporter des soins pourles remettre en santé, vite, bien, en pre-nant en compte l’ensemble des facteursde la maladie, bien au-delà de la dent.

> Solidarité appliquée pour assuréssociauxSe présente ensuite et en même tempsl’assuré, celui qui sait qu’il paye l’assu-rance maladie et la complémentaire.Il sommeille dans chaque patient, etse réveille de plus en plus souventpour demander, comprendre, calculer,s’inquiéter, s’interroger sur la prise encharge, sur ses remboursement.

Ce vaste champ qui occupe beaucoup(trop ?) du temps des syndicats dentairesrecouvre tout ce qui a trait à la conven-tion, aux protocoles, aux tarifs négociés.Nous consacrons une partie des pagesqui suivent à cet aspect du problèmeavec, au cœur du débat la question rela-tive à la mission de soignant et des hono-raires de ses interventions. Nous avonsnommé ce pôle « solidarité appliquée »car, désormais, le principe général del’assurance maladie qui veut que tout cequi a un service rendu suffisant aupatient est pris en charge, n’est plusappliqué à la maladie dentaire.

> Des compétences pour les clientsMais pourquoi donc avoir tant lutté pourappeler nos clients des patients ? Serait-cesale d’avoir des clients ? N’achèteraient-ilsrien ? Acheter une prestation, fusse-t-ellede santé serait donc honteux ? Commentexpliquer alors que nos « patients »,quand ils parlent d’eux-mêmes, se nom-

Ils en veulent plus, toujours et en encoreplus, ces fameux patients. En mêmetemps clients, assurés, citoyens, leurs exi-gences sont multiples, complexes etchangeantes.Tour à tour et en même temps à la fois,

leurs besoins et leurs demandes peuventêtre classées en quatre catégories.

> Service santé pour patientsavant toutLa douleur restant le principal motif deconsultation d’un chirurgien-dentiste, etce même si elle n’est plus, le seul, ce sont

Au cœur de nospréoccupations

COACHING

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ment clients : « Je suis votre dernierclient ? » « Je suis client du cabinet »,nous disent-il.

Et si nous mettions fin tous ensemble àcette hypocrisie ?

Pour nous, un client est celui qui faitdes choix, qui ne subit pas (contraire-ment au patient lequel, littéralement, estcelui qui subit la cure…). On peut faire àla française (c’est-à-dire compliquéquand on peut faire simple), en disantqu’en France, les chirurgiens-dentisteslibéraux ont des clients qu’ils appellentpatients !

Donc, « eux », ce qu’ils veulent c’est cer-tes être bien soignés, mais plus largementbien servis. Comme dans un restaurant oùne compte pas seulement la nourrituredans l’assiette, dans nos entreprises, ce quiest le plus visible pour le patient concernefinalement peu le soin. On entend en effetrarement un « patient » dire : « moi, je vaischez lui car ses endos sont à l’apex et sescollages étanches ». Par contre, on entendsouvent : « ils sont aimables », « elle esttoujours à l’heure », « c’est moderne etpropre », « ils s’occupent de tout pour lamutuelle », etc.

Alors, oui, ils en veulent pour leurargent et c’est normal. Ils veulent del’attention, de l’écoute, de l’organisation,de la prise en charge, de l’accompagne-ment, bref, ils veulent tout ce qui fait quele soin de qualité sera servi avec et par dela qualité visible.

Mais, cela, nous ne l’avons pas appris enformation initiale… Il va donc falloir

l’apprendre en formation continue et l’in-tégrer dans une formation initiale rénovée.

Nos clients veulent que nous soyonscompétents, quoi de plus normal aprèstout pour des chefs d’entreprise ?

> Sécurité et précaution citoyennesEnfin, nos patients/clients/assurés sontaussi des citoyens. Ils sont devenus sensi-bles, et c’est aussi normal, à la sécuritésanitaire, à l’écologie. Nous entendonsd’ailleurs des questions : « c’est pastoxique ; votre produit, là ? » qui nousétaient étrangères jusque-là. Sans parler,bien évidemment, de la stérilisation, de laradioprotection, de l’élimination desdéchets, etc. Oui, la société est devenuesécuritaire et le principe de précaution sedécline jusqu’à faire croire au risquezéro. Nos aînés ne l’auraient pas ima-giné ; nous vivons dans un monde de lois,règlements, circulaires, normes, recom-mandations, références et autres confé-rences de consensus.

Nous reparlerons de ce pôle « sécurité-précaution » dans les pages qui suiventmais, d’ores et déjà, notre position estclaire : sachons saisir cette opportunitépour valoriser encore plus notre profes-sion, sachons refuser des contraintestechnocratiques ubuesques, sachonscommuniquer sur nos investissements.

Ces quatre pôles sont des tendancesfortes, identifiées. A ce titre, nous devonsintégrer ces évolutions de la société et deceux qui la composent (nos fameuxpatients/clients/assurés/citoyens) dans

la réflexion à mener sur notre profession.Pour une organisation comme l’UJCD, nepas en tenir compte serait une faute.

Les pages qui suivent ontvocation à exposer nosconvictions et nos valeurs.Que les choses soient clairespour tous :notre charte est une doctrineet non un dogme.

Ensemble de principes,d’énoncés, érigés ou non ensystème, traduisant unecertaine conception del’univers, de l’existencehumaine, de la société, etc., ets’accompagnant volontiers,pour le domaine envisagé, de laformulation de modèles depensée, de règles de conduite.

Proposition théorique établiecomme vérité indiscutable parl’autorité qui régit une certainecommunauté.

DOCTRINE

DOGME

Notre profession n’a de sens qu’au service de ceux qui font appel à nous.Mais qui sont-ils, que sont-ils devenus, que veulent-ils, ceux que les anciensappelaient clients et qu’on nous a appris à dénommer « patients » ?

©FranckBoston-Fotolia.com

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U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

On peut vous aider ?

Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et morauxdes chirurgiens-dentistes, les informe, les représente, les aide,les assiste et les accompagne.

Article 9La formation initiale des chirurgiens-dentistes, validée par un doctorat,doit se poursuivre et se complèter par la formation continueet l’évaluation des pratiques. Des compétences multiples sontnécessaires à la réussite d’une entreprise libérale de santé.

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Article 9La formation initiale des chirurgiens-dentistes, validée par un doctorat, doit se poursuivre

et se compléter par la formation continue et l’évaluation des pratiques. Des compétences multiplessont nécessaires à la réussite d’une entreprise libérale de santé.

FORMATIONS ETCOMPÉTENCES

Repenserla formation initialeLe cursus des étudiants en dentaire n’est plusadapté. Propositions de réformes…

La première année des étudesmédicales et pharmaceutiquesgénère un gâchis humain puisqueprès de 80 % des étudiants sonten situation d’échec chaqueannée (49 426 échecs sur 61 500

au concours de fin de première année en2007). De même, un nombre significatifde jeunes choisissent une filière « pardépit » alors qu’il n’est pas souhaitabled’embrasser une carrière médicale dansde telles conditions.L’ouverture de la première année des

études médicales et pharmaceutiquess’impose selon nous. Pour ce faire, nousproposons de créer un tronc communmédical et pharmaceutique, ouvert éven-tuellement à d’autres professions de santé :au moins les 3 professions médicales(médecins, chirurgiens-dentistes, sages-femmes) et les pharmaciens, avec éventuel-lement des auxiliaires médicaux (notam-ment masseurs-kinésithérapeutes).

Nous proposons également différentesmesures visant à limiter les situationsd’échec.> Réorienter en fin de premier semestreles étudiants ayant obtenu une moyenneinférieure à un seuil à définir.> Interdire les redoublements aux étu-diants dont la moyenne est inférieure à unseuil à définir, sauf avis contraire d’unecommission pédagogique devant lequell’étudiant pourrait faire appel.> Valider des modules ouvrant droit à desECTS (European Credit Transfer System)dans les matières où les étudiants ont plusde la moyenne, afin de valoriser leurtravail de première année et leur faciliter

l’accès à d’autres filières par des passerel-les adaptées.

> Mutualiser les enseignementsAujourd’hui, seuls les enseignements depremière année sont mutualisés. Parailleurs, cette mutualisation est limitée àun seul CHU, ou au mieux, dans certainscas, à quelques CHU.

Le passage des études au système LMD

doit induire une dynamique de mutualisa-tion la plus large possible, en refondantles cursus et les objectifs d’acquisition dessavoirs pour que les étudiants de différen-tes filières puissent suivre des cours encommun.

Nous proposons donc d’organiser l’en-semble du cursus L1 à L3 au travers demodules d’enseignement mutualisés auniveau régional. Ces modules d’enseigne-ment ouvrant droit à crédits ECTS seraientde plusieurs types.> Des modules à acquisition obligatoire :modules communs à l’ensemble desétudiants du tronc commun (AFPS, sémio-logie, anatomie, embryologie, histologie,biophysique, biochimie, physiologie, phar-macologie, immunologie, imagerie,anglais, etc.), modules spécifiques aux étu-diants de chaque filière (en odontologie :anatomie dentaire, physiologie cervico-faciale, odontologie pédiatrique, odonto-logie chirurgicale, biomatériaux, ODF,parodontologie, odontologie conserva-trice, prothèses, etc.).> Des modules à acquisition facultative :santé publique, psychologie, économie,sociologie, préparation militaire de spé-cialité santé (PMSS), sport, musique, etc.

C’est le cursus inhérent à chaque filièrequi définirait les crédits à acquisition obli-gatoire ou facultative.

> Préparer le futur chirurgien-dentisteà l’exercice en cabinetTout le monde le dit : les étudiants appren-nent à soigner, pas à gérer un cabinet !La sixième année doit être une passerelleentre la vie étudiante et la vie profession-nelle. Un vrai stage actif, inscrit dans ladurée prolongerait utilement une forma-tion universitaire par ailleurs complétée engestion – communication – managementet repensée dans sa partie clinique autourdes notions d’équipe et de réseau. Laformation initiale pourrait alors s’inscrirepleinement dans le schéma du LMD. Lestravaux actuellement en cours sur ce sujetnous paraissent aller dans le bon sens pourl’essentiel, avec un nouveau référentielformation plus adapté aux besoins et auxdemandes de tous.

> L’internat : retour aux sourcesConçu initialement pour être une filièred’intégration des carrières hospitalo-universitaires, l’internat est l’objet de toutel’attention de ceux qui veulent la créationd’autres « spécialités », comme la chirurgie.Il nous semble que faire de l’internat enchirurgie dentaire un internat qualifiantserait le détourner de sa vocation première.L’UJCD a toujours été opposée à cetteconception de l’internat et à la création despécialités calquées sur le modèle de l’ODF

dont nous avons vu les conséquences sur lelong terme. Nous sommes favorables à lareconnaissance et la valorisation descompétences particulières mais opposés àla création de « (sous)-spécialités ».

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ON AIMEadoreadore

Dans le cadre de la formation continue obligatoire,la promouvation de cette œuvre s’impose ! C’estécrit par un dentiste et c’est compréhensible justepar les dentistes. Sauf à ce que vous soyezallergique gravissime au style, vous ne devez pasrater ça. Des petites nouvelles, une tranche de viede dentiste. Magique !

Il y a actuellement 4 tomes disponibles. C’est déjàpas mal, mais comme on les dévore, va falloir qu’ilse presse, l’omnidentiste de l’ouest ! Vu le nombrede pénibles qui l’encerclent, y’a matière…

Vous pouvez vous les procurer sur le sitewww.omnidentiste.com. C’est le plus simple : il y aune boutique très bien faite, c’est rapide et on estlivré en deux ou trois jours.

Si vraiment, z’êtes internoréfractaire, vous pouveztoujours écrire à l’auteur directement, qui ne secache même pas. Pire, l’est fier de sa prose, lebougre : Dr Patrick ALLEREAU, chirurgien-dentiste,3 rue Cassini - 44000 NANTES.

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Docteur PAL

devezdevez

Les éditions Opéra, 9 rue Hélène Boucher - 44115 Haute-Goulaine.

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LE SITE DU DR PAL

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HORS SÉRIE - 04/08 11

Article 4L’égalité d’accès à la santé est une de nos valeurs. La solidarité nationale a vocation à répondre

aux besoins essentiels de santé, dans le cadre d’une convention négociée avec les régimes d’assurancemaladie. Ce cadre contractuel doit permettre aux chirurgiens-dentistes de remplir sereinement

leur mission, en valorisant leurs compétences, y compris des compétences particulières reconnues.

FORMATIONS ETCOMPÉTENCES

La capacité de tous les chirurgiens-dentistes est définie très précisé-ment par les textes. C’est « laprévention, le diagnostic et le trai-tement des maladies congénitalesou acquises, réelles ou supposées,

de la bouche, des dents, des maxillaires etdes tissus attenants ».Mais la compétence est toujours restreintepar rapport à la capacité. Ceci est inéluc-table puisque les connaissances s’accrois-sent à grande vitesse. La formation conti-nue ne pourra jamais permettre auxpraticiens, aussi assidus soient-ils, d’acqué-rir une compétence universelle permet-tant d’exercer pleinement sur l’ensembledu champ de leur capacité profession-nelle.

> Omnipraticien omnicompétent ouhygiéniste orienteur ?La multiplication de spécialités est-elleune réponse à ce constat ? L’exemple dela spécialité en ODF nous fait douter. Laquasi-absence de formation initiale surcette discipline conduit à l’amputation defait d’une partie de la capacité profession-nelle des omnipraticiens. Devront-ils subir

à l’avenir d’autres amputations en chirur-gie, en paro, en endo, pour devenir aufinal une sorte d’hygiénistes orienteurs, àl’occasion poseurs de prothèses amovibleset de couronnes ? Tel n’est pas notresouhait.

Afin de conserver sa capacité profession-nelle pleine et entière, la solution aumorcellement du savoir est à l’évidence leregroupement de compétences, idéale-ment sur une unité de lieu lorsque c’estpossible. L’évolution inéluctable de lamosaïque des compétences ne doit pas êtresacrifiée sur l’autel des intérêts catégorielsde certains groupes de pression en mal detitres ou de prérogatives particulières.

> Compétences particulièresLa profession a besoin de compétencesparticulières afin de pouvoir répondre àtous les besoins, toutes les demandes, etnotamment bien sûr les cas complexes.

Les compétences particulières doiventêtre connues des patients comme despraticiens. Pour être connues, elles doiventêtre affichées. Nous saluons ici l’initiativede l’Ordre qui a décidé de s’emparer de cedossier. Nous attendons ses conclusions…

Ces compétences particulières doiventêtre également reconnues. Nous considé-rons qu’elles doivent pouvoir être exer-cées aussi dans le cadre conventionnelafin que les patients puissent bénéficierd’un remboursement par les régimesd’assurance maladie obligatoire etcomplémentaire.

A cet effet, l’UJCD a proposé et obtenulors de la négociation conventionnelle de2006 que le dispositif du droit permanentà dépassement (DP) soit révisé. Mais l’au-tre syndicat signataire a finalement pré-féré ne rien changer. Cela n’entame pasnotre détermination à refuser que lessoins faisant appel à des compétences par-ticulières ne puissent se faire que dans uncadre non conventionné. Il n’y a pas quedans les beaux quartiers qu’il y a des cascomplexes !

Ce n’est pas possible avec l’assurancemaladie tant que l’autre syndicat s’yoppose ; nous le ferons donc avec lescomplémentaires !

Capacité, compétence,compétencesparticulièresNotre capacité professionnelle nousest conférée par notre diplôme dechirurgien-dentiste. Elle est la mêmepour tous. Mais capacité etcompétence ne se superposent pas.

© Eric Verdier.

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U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

Se former, c’est rester performant!

Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et moraux des chirurgiens-dentistes, les informe, les représente, les aide,les assiste et les accompagne.

Article 9La formation initiale des chirurgiens-dentistes, validée par un doctorat,doit se poursuivre et se compléter par la formation continueet l’évaluation des pratiques. Des compétences multiples sontnécessaires à la réussite d’une entreprise libérale de santé.

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Article 9La formation initiale des chirurgiens-dentistes, validée par un doctorat, doit se poursuivre

et se compléter par la formation continue et l’évaluation des pratiques. Des compétences multiplessont nécessaires à la réussite d’une entreprise libérale de santé.

FORMATIONSET COMPÉTENCES

Formation continueet évaluationdes pratiquesprofessionnelles

La formation continue est devenue,depuis son caractère obligatoire, objetde bien des prises de position.Répond-elle aujourd’hui aux besoinsdes praticiens et des patients ?Comment peut-elle ou doit-elleévoluer ? Quels sont les axes àdévelopper ?

> Qu’est ce que la formation continue ?La notion de « formation » est distincte de la notion d’acquisition de connais-sances. À l’université, l’étudiant acquiert une somme de connaissances, sanc-tionnées par un diplôme. Le savoir-faire acquis en fin d’études est le minimumrequis pour entrer dans la vie professionnelle. Le squelette de la compétenceest en place. Ce savoir-faire est insuffisant pour exercer toute une carrière. Eneffet, les données médicales ont une obsolescence rapide, liée au progrès destechniques et des connaissances.

La formation continue vise, au minimum, à conserver le niveau de compé-tence initial tout au long de la carrière du praticien. Associée à l’expérienceprofessionnelle, elle permet d’élever le niveau de cette compétence. À cet effet,l’acquisition d’un savoir supplémentaire est certes indispensable, mais c’estsurtout celle d’un savoir-faire qui doit fonder la démarche du professionnel.L’objectif ultime est bien entendu l’amélioration des pratiques, afin que leservice médical rendu soit le meilleur possible.©

SuprijonoSuharjoto-Fotolia.com

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FORMATIONSET COMPÉTENCES

> Qui dit formation continuedit formateurLe formateur idéal doit être avant tout…un formateur. Dans notre profession, il estd’usage de parler de « conférencier ».Une tradition sémantique et conceptuelleissue de l’Université, dont sommes tousissus. Est-ce la bonne dénomination ? Rienn’est moins sûr. En effet, un conférencierde talent n’est pas nécessairement unformateur dans l’âme. A contrario, unformateur efficace n’est pas nécessairementun tribun, expert des effets de manches.

Le formateur idéal devrait certes êtreporteur de diplômes, attestant de l’acquisi-tion d’un savoir fondamental riche. Mais ildoit être aussi un excellent clinicien avecune expérience et un recul suffisants, déte-nir des talents pédagogiques, faire preuvede charisme, d’écoute des besoins des par-ticipants, qu’ils soient exprimés ou non. Ildoit avoir conscience du décalage éventuelentre son exercice et celui des praticiensqu’il forme, animé par le désir de trans-mettre son savoir-faire, plutôt que d’exhi-ber fièrement ses succès afin d’élargir lecercle de ses correspondants, (l’expressionn’est pas de nous !) ou l’épaisseur de sondossier « titres et travaux ».

Lourd cahier des charges ! Et pourtant,il existe beaucoup de praticiens sansgrade, passionnés, qui sont prêts à parta-ger leur savoir-faire. Ils sont plus nom-breux qu’on ne le pense. Il ne s’agit pas deles opposer à l’Université ou aux confé-renciers « stars », mais bien de leur per-mettre d’apporter leur complémentarité.Jamais ces praticiens ne feront de coupeshistologiques, ne disposant pas d’un labo-ratoire de recherche, mais ce n’est pas làle rôle du formateur. On ne demande pasaux ingénieurs qui ont conçu l’Airbus deformer les pilotes. C’est pourtant ce quiest souvent fait en odontologie ! On pour-rait même se prendre à rêver que l’Uni-versité prenne en compte, lorsqu’ellenomme ses enseignants, les aptitudes de

formateur, en plus de l’étendue des savoirs.D’ailleurs, ne parle-t-on pas habituelle-

ment de « formation initiale » pourdécrire le cursus universitaire conduisantau diplôme d’exercice ?

Après avoir agréé les organismes de for-mation continue, mission qui lui avait étéconférée par la loi, nous pensons que leCNFCO doit s’atteler au chantier de l’agré-ment des formateurs et des formations,afin de garantir la qualité de la formationcontinue en temps que telle. En effet, onpeut se demander à quoi sert l’agrémentactuel, sinon à alourdir la charge adminis-trative des organismes de formation conti-nue. Il sera également nécessaire dedébusquer les conflits d’intérêts cachés.Le CNFCO a choisi d’agréer certaines socié-tés commerciales. Effectivement, pour-quoi ne pas l’admettre ? Cela nous semblenettement plus sain que lorsque les chosessont occultes. Récemment, un éditoria-liste, s’offusquant du « scandale éthique »de la FCC, écrivait – saluons ici sa fran-chise – que dans son association, un confé-rencier prend le micro bénévolement carcela lui permet entre autres « d’élargir sonréseau de correspondants ». Nous som-mes ici, sans employer ce vocable outran-cier motivé par des intérêts particuliers,dans une démarche qui n’est pas saine.On peut se demander si l’objectif duconférencier n’est pas dans ce cas de« montrer ses cas » plutôt que de « for-mer ». Le message sous-jacent, qui nousrappelle des choses entendues parfois à lafaculté, est alors : « ce que je vous montren’est pas pour vous, mais je peux le fairepour vous »…

> État des lieuxOn peut aujourd’hui recenser différentesformes de manifestations, englobées sousla dénomination de « formation conti-nue ».

Il y a des manifestations importantes,généralement appelées congrès, avec

parfois des « pointures » internationales.Ces réunions présentent un intérêt majeur.En effet, ces grand-messes permettent defaire le point, de connaître l’état d’avance-ment des recherches, de voir « ce qui sefait », d’appréhender ce que sera peut-êtrel’exercice de demain, d’explorer le champdes possibles. Ces manifestations répon-dent-elles à tous les besoins ? Peut-on consi-dérer qu’elles sont vraiment de la forma-tion continue ? À en croire nombre depraticiens, souvent déçus par le décalageentre les travaux de recherche fondamen-tale et clinique et leur exercice quotidien,on peut se demander si ces manifestationssont vraiment adaptées pour répondre auxbesoins de formation continue pourtantexprimés.

A côté de cela, sont organisées un peupartout des sessions de formation en petit

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groupe, par des associations locales ounationales, plus proches géographique-ment et conceptuellement de l’exercicequotidien. Elles sont essentielles, etdoivent être amplifiées, et soutenues.

> La formation idéaleA notre sens, une véritable formation,c’est :> un nombre restreint de participants,> un sujet en prise avec la clinique et lesbesoins des praticiens et des patients,> un bon dosage entre théorie et travauxpratiques, dès que le sujet s’y prête,> un exposé effectué par un formateurdisposant d’une solide expérience cli-nique,> un formateur rémunéré directementpar l’organisme, plutôt que par des« bénéfices secondaires » plus ou moinstransparents.

> Les thèmesComment peut-on expliquer que l’im-plantologie ait envahi un si large champdu paysage de la formation continue, tantdans les revues professionnelles que dansles journées de formation ?

Est-il plus important de savoir poser unimplant ou de diagnostiquer précoce-ment une lésion cancéreuse ? Certes, cen’est pas comparable, et l’un n’empêchepas l’autre, mais il faut tout de même seposer la question de la disproportionentre le nombre de formations proposéessur l’un et l’autre sujet. Le niveau de ren-tabilité différent en fonction de la disci-pline y serait-il pour quelque chose ?Comment pouvons-nous justifier notreinsuffisance de formation continue surcertains domaines « basiques » tout enrevendiquant un statut de professionmédicale à part entière ? C’est en partantde ce constat que Les Conférences del’UJCD organisent partout en France dessessions de formation sur la prescription,sur la cancérologie, sur les patients àrisques, l’urgence, etc. Nous constatonsavec bonheur que d’autres structuresde formation continue nous emboîtentdésormais le pas.

> Quel financement pour la formationcontinue ?Aujourd’hui, trois sources principales definancement co-existent. Les praticienseux-mêmes, le FIF-PL, la FCC. À côté decela, existe le financement apporté par lessociétés commerciales, même s’il est

moins facile à mesurer. La subvention decertains Conseils départementaux de l’Or-dre à des associations locales ne nousparaît plus souhaitable, car c’est, de toutefaçon, la profession qui finance, demanière peu transparente, c’est le moinsque l’on puisse dire !

Le FIF-PL est aujourd’hui exsangue. Eneffet, l’équilibre de ce dispositif demutualisation de la dépense était atteintgrâce au fait que ceux qui ne se for-maient pas payaient la formation deceux qui se formaient. Étrange dispositifvoué inexorablement à l’extinction ou àune réforme profonde depuis l’obliga-tion de formation continue. En effet, àquoi sert-il de faire collecter et gérer parun intermédiaire, avec des coûts admi-nistratifs supplémentaires, les fondsd’une dépense s’imposant désormais àtous ?

La FCC : maintenant que les premierscris d’orfraie se sont presque tous éteints,rappelons pourquoi ce dispositif est arrivédans notre profession. La formationcontinue conventionnelle n’a pas étéinventée – contrairement à ce que cer-tains ont voulu laisser croire – pournous inciter à mettre des screw-post à laplace des inlay-core ! Elle a été mise enplace dans les années 90 pour lesmédecins, dans le but de contrer lepouvoir grandissant des laboratoirespharmaceutiques dans leur forma-tion. Et bien entendu, de limiter lepouvoir de l’industrie sur lecontenu des ordonnances desmédecins. Il faut d’ailleursreconnaître qu’à cet égard, l’ob-jectif n’a pas vraiment étéatteint. Mais ce n’est pas notreproblème. Le budget alloué auxchirurgiens-dentistes était « àprendre ou à laisser ». L’UJCD apréféré le prendre plutôt que dele laisser aux médecins, une foisde plus ! Quel est son avenir ? Ilest difficile de le prévoir aujour-d’hui. Mais replaçons la FCC dansla demande globale de formation. Lebudget alloué représente aujourd’hui9 000 journées par an. Quels sont lesbesoins d’aujourd’hui ? Plus de 100 000journées sont nécessaires pour satisfaire àl’obligation de formation continue ! Sanscompter ceux qui veulent faire plus que lastricte obligation ! La FCC ne pourra doncpas répondre à tous les besoins. Elle n’ad’ailleurs jamais eu cet objectif.©

Mario-ClausAagaard-SuprijonoSuharjoto-Fotolia.com

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FORMATIONSET COMPÉTENCES

> Alors quel financement pour laformation continue de demain ?Les sociétés commerciales doivent-elles par-ticiper davantage au financement ? La pro-fession doit se poser la question et y répon-dre en toute lucidité et esprit prospectif.

Si la réponse est oui – et c’est vraisem-blable – il faudra alors que les inévitables« affiliations » des formateurs soientconnues et clairement affichées.

La FCC sera-t-elle élargie ? Il est évidentque son financement ne va pas augmenterdans le contexte que l’on connaît. Vaut-ilmieux la supprimer pour réinvestir l’ar-gent ainsi rendu disponible sur la valorisa-tion des actes ou des lettres-clé ? Pourquoipas, bien qu’il n’y ait pas de vases commu-nicants entre ces budgets. Il faut néan-moins savoir que cette enveloppe ne per-mettrait par exemple que de revaloriserl’extraction simple d’à peine un euro !

A côté de ces financements extérieurs, ilest évident que les praticiens devront entout état de cause financer leur formationcontinue en grande partie. Il est doncimpératif de commencer à réfléchir à ceque nous voulons comme formation, et àbaliser le cahier des charges d’une forma-tion pertinente et efficiente.

Il faudra aussi que les choses soient ditesconcernant les financements et les bénéfi-ces des structures de formation. On nepeut pas organiser des formations de millepersonnes à 300 euros la journée, se tar-guer de bénévolat des organisateurs et desconférenciers, et accuser les autres des’intéresser au « jackpot de la formationcontinue ». C’est vrai que 300 euros, çafait une jolie marge pour un strapontinquand on est à mille dans un hôtelparisien. Oui, toute peine mérite salaire,et il n’y a pas de honte à cela !

> Les « points »Relativisons la portée de cette mesure àlaquelle certains ont réagi en stigmatisantune « obligation de plus ». Pourquoil’obligation a-t-elle été mise en place ?Comme pour toutes les professions desanté, afin de faire évoluer ceux qui secontentaient de leur formation initialecomme critère de compétence suffisant àleurs yeux, tout au long de leur carrièreprofessionnelle.

Tous ceux qui se forment régulièrementn’auront rien à changer à leurs habitudes.Certes, certaines formations ne donne-ront pas de « points ». Ou plutôt certainsorganismes ne seront pas habilités à distri-buer les fameux crédits. Les critères d’ac-créditation devront être clarifiés. Quoiqu’il en soit, vu les difficultés de mise enplace de cette obligation et de soncontrôle, nous pensons que l’histoire relè-guera cet épisode des crédits de formationau rang de l’anecdote. Plus de dix ansd’existence chez les médecins alors quenous en sommes encore presque audémarrage ! L’important à nos yeux estque la généralisation de la formationcontinue soit en marche et nous nousen réjouissons. La chasse aux crédits estouverte, mais il y en aura pour tout lemonde !

> Évaluation des PratiquesProfessionnellesAujourd’hui, l’Évaluation des PratiquesProfessionnelles (EPP) fait partie des obli-gations des médecins. Il est clair que lamise en œuvre est disparate, faute decadre bien défini par le législateur. Trèsvraisemblablement, cette obligation seratransposée dans notre profession… unjour ! De quelle façon ? Ceci reste bienévidemment à définir.

Mais avant cela, il faut savoir ce qu’EPP

veut dire. Est-ce une évaluation de lacompétence par un tiers ? Non. Est-ce uneévaluation des procédures cliniques perti-nentes ? Non plus. Est-il souhaitable d’enfaire un outil d’auto-évaluation du respectde procédures de qualité de service aucabinet dentaire ? Ce n’est pas l’espritinitial de l’EPP, même si certains vou-draient l’utiliser à cette fin. Nous pensonsque la meilleure façon de répondre à cettenouvelle obligation qui se profile à l’hori-zon est la mise en œvre de groupes depairs, afin qu’elle ne soit pas une obliga-tion inutile de plus.

Autrement appelés peer-review par lesanglo-saxons, existant dans de nom-

breux pays, les groupes depairs sont des groupes d’ana-lyse de pratique, comme ilen existe pour bien des pro-fessions de santé en France.

Comment cela se passe-t-il ?Un petit nombre de participants, un

thème, une journée ou une soirée, enca-drée par un « expert-méthode », rompuà l’animation de ce type de réunion, quin’a pas vocation à être un expert de ladiscipline.

Les expériences en ce domaine mon-trent que cette démarche est très forma-trice, car il nous semble aussi productif deconfronter ses expériences et de situer sesprocédures avec ses pairs, que d’assister àune grand-messe donnée par un « confé-rencier ». L’expert-méthode a seulementle rôle de modérer les échanges et de don-ner sa place à chacun. Bien évidemment,les groupes de pairs n’ont pas vocation àremplacer la formation continue, mais à lacompléter.

Permettant à chacun de se situer, l’EPP

aidera également chacun à choisir saformation continue en fonction desbesoins dont il aura ainsi pris conscience.

©PhilippeDevanne-GertrudeKaindl-Silverpics-Fotolia.com

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Article 2La mission des chirurgiens-dentistes est de répondre aux besoins et aux demandes

de santé bucco-dentaire de toute la population. Professionnels médicaux et acteurs de santé publique,ils exercent cette mission individuellement et collectivement.

EXERCICECONTRACTUEL

Les notions de besoins et de demandes de santé sontimportantes dans notre domaine d’acticité. Nos patientsl’évoquent souvent avec nous. Il leur semble normal queles besoins soient pris en charge et que les demandes nele soient pas. Ils ne comprennent pas que la paro, parexemple, soit non remboursable. Et ils ont raison. Une

simple question de bon sens ! En dentaire, pour l’Assurancemaladie, on a oublié le bon sens, allant même jusqu’à reconnaî-tre que des actes médicalement justifiés ne sont pas pris encharge. Pour l’Assurance maladie, la maladie parodontalen’existe pas… ou alors son traitement se résume à l’extraction.

Qu’est-ce qui relève du besoin et de la demande dans notrechamp thérapeutique ? Plutôt que de dresser un cataloguefastidieux, examinons les principes.

> Besoins et demandes de santé dentaire : les principesUn besoin de santé dans le domaine bucco-dentaire peut se défi-nir ainsi :

Le concept de santé s’est étendu depuis quelques années. Noussommes passés de la notion de survie à l’origine, vers la notion debien-être. En maintenant, nous devons répondre à des demandesde mieux-être.

Une demande de santé dans le domaine bucco-dentaire peut sedéfinir ainsi :

Ainsi, selon cette approche,> certains actes apportent une réponse minimale au besoin,comme par exemple une couronne métallique sur une deuxièmemolaire ;> d’autres actes répondent au besoin tout en répondant à unedemande éventuelle, comme par exemple une couronnecéramo-métallique sur une deuxième molaire ;> enfin, il existe des actes qui répondent à une demande nonissue d’un besoin de santé, comme, par exemple, le blanchiment.

Trois catégories d’actes qui doivent correspondre à troisniveaux de prise en charge.

> Les besoins essentiels de santéFace aux contraintes économiques de l’assurance maladie, nousconsidérons que la solidarité nationale, en dentaire, doit se recen-trer sur sa mission première : apporter une réponse à tous lesbesoins de santé avérés.

Quant aux demandes, nous pensons que ce n’est pas sa voca-tion. Et il n’y a pas qu’en dentaire. C’est pourquoi l’UJCD appelledepuis plusieurs mois à la création d’une Agence Nationale desChoix de Santé. En effet, il y a des choix à faire !

Une cure thermale est-elle plus indispensable en termes desanté qu’un assainissement parodontal ? Un traitement endodon-tique est-il prioritaire face à la prise en charge de la dépendance ?

Besoins et demandes :les limites de la solidarité nationale

Il n’appartient ni aux syndicats dentaires, ni à l’UNCAM, ni même à la HAS de répondre seuls à cesquestions. Il est nécessaire d’ouvrir ce vaste chantier. C’est l’ensemble des parties qui doit menercette réflexion. Les « usagers » doivent être associés à la prise de décision.

PRÉVENIRl’apparition des maladies

Traiter lespathologies

bucco-dentairesayant des

conséquencesavérées ou

potentielles sur laSANTÉ GÉNÉRALE

Restaurer et/oumaintenirl’intégrité

des fonctions :- MANGER- PARLER- SOURIRE

CONFORT

ESTHÉTIQUE

PAIX D’ESPRIT

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Article 4L’égalité d’accès à la santé est une de nos valeurs. La solidarité nationale a vocation à répondre

aux besoins essentiels de santé, dans le cadre d’une convention négociée avec les régimes d’assurancemaladie. Ce cadre contractuel doit permettre aux chirurgiens-dentistes de remplir sereinement

leur mission, en valorisant leurs compétences, y compris des compétences particulières reconnues.

23

Article 5Hors du cadre de la solidarité nationale, et afin de faire bénéficier leur clientèle de tout leur savoir-faireen répondant aux demandes de confort, d’esthétique et de paix d’esprit, les chirurgiens-dentistes

doivent pouvoir s’entendre directement avec leurs patients.

De l’assurance maladieà l’assurance santé…

Al’évidence, l’assurance maladieobligatoire n’est plus désor-mais l’unique partenaire denégociation. C’est la consé-quence évidente de cette nou-velle convention qui, même

en l’habillant comme un réengagement,instaure en fait un peu plus sondésengagement.

La première étape d’une nécessaireréforme, est de disposer d’un catalogued’actes réaliste en lieu et place de la NGAP

dont on sait, depuis plusieurs décenniesmaintenant, qu’elle est d’obsolète. Ce cata-logue existe, il s’agit de la CCAM.

Malgré l’opposition initiale rencontréelors des discussions dans les instancesconventionnelles, l’UJCD a réussi à faireréouvrir ce dossier qui était une fois de plusenterré.

Un groupe de travail conventionnelœuvre actuellement sur le sujet. Nousréclamons le remplacement des libellésNGAP par les libellés CCAM, perfectibles,mais beaucoup plus réalistes. Il n’est pasquestion d’employer les formules de cal-cul prévues initialement pour déterminerla valeur de chaque acte. L’assurancemaladie n’en a pas les moyens. Utiliser cecatalogue sera la seule façon d’effectuerles choix de santé nécessaires afin dedéterminer ce qui relève du besoin et dela demande, et ainsi bâtir un système deprise en charge cohérent.

Dans le cadre de notre mission de santépublique, nous pensons que le panierd’actes permettant une réponse auxbesoins essentiels de santé doit avoir unevaleur contractuelle, opposable, mais

suffisamment importante pour évitertoute obligation d’une compensationfinancière sur des actes médicalementindispensables comme les prothèses, parexemple !

Nous souhaitons donc un désengage-ment de l’Assurance maladie obligatoiredes actes répondant à une demande, afinde libérer des marges de manœuvre pourprendre en charge à un niveau satisfaisantles actes répondant de manière minimale àun besoin. Pour le troisième secteur d’ac-tes, précédemment défini, il est évidentqu’il ne doit pas concerner l’Assurancemaladie. Nous sommes là dans la responsa-bilité individuelle, assistée ou non par lesassureurs complémentaires, selon le choixdes assurés.

Dans les deux secteurs d’actes répondantà une demande, il va de soi que l’ententedirecte avec les patients doit être la règle.

Dans les cas où elle apportera une priseen charge, l’assurance complémentairetentera de définir des plafonnements. Ils’agit d’une négociation de marché, de gréà gré. Rien n’oblige un praticien à adhérerà ces différents « protocoles ».

Nous ne sommes d’ailleurs pas opposés ànégocier des accords-cadre avec lescomplémentaires. Il faudra simplement lesconcevoir d’une façon moderne. Un proto-cole tel que celui proposé depuis le siècledernier par la MFP, fondé sur la dichotomiesoins/prothèses, est d’un autre âge !

©mtrommer-Fotolia.com

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Nous avons été surpris deconstater que nombre deréactions à la convention de2006 ont été la formulationd’inquiétudes pour « l’accèsaux soins », et parfois mêmes

sous la plume de ceux qui réclamaient àcorps et à cris des libertés tarifaires !

Les praticiens ayant exercé dans lesannées 70/80 savent que tout ou presqueétait alors pris en charge. Le chirurgien-dentiste traitait son patient dans le mêmeesprit que le médecin généraliste. Il luiexpliquait sommairement son problème,et le praticien faisait « ce qu’il y avait àfaire ». La question des honoraires étaitvite tranchée. Les patients recevaientdocilement les soins qu’on voulait bienleur donner, la sécu fixait les tarifs,remboursait les patients, et les praticiensles appliquaient sans broncher, car ils envivaient… plutôt bien !

> Le serment d’Hippocrate est-ilsoluble dans le XXIe siècle ?Le monde a changé ! Nous aussi, mais…moins vite. Moins vite, car dans notreformation initiale, il n’a pas été questiond’argent, et le patient… patientait, etsubissait. L’assurance maladie payait, etle praticien faisait mieux que subsister ! Ilva falloir ouvrir les yeux : les années 70sont terminées ! Ce dont certains rêvent :ne réaliser que les traitements les plussophistiqués, avec la liberté d’honoraireset une très bonne prise en charge ! Unebelle illustration de l’utopie !

Mais, quelles sont-elles et où sont-ellesécrites, ces fameuses données acquises ?Partout et nulle part, bien sûr. Elles sontmouvantes et ne sont pas nécessairementfondées sur le dernier gadget sophistiquéà la mode.

On entend souvent dire : « je veuxsoigner les patients comme j’aimerais

qu’on me soigne ». Cet objectif est par-faitement louable. Ayons bien sûr, à ceteffet, l’écoute, la compréhension et ladisponibilité à laquelle nous aspironsnous-mêmes en tant que patient. Maisavons-nous le droit de préjuger de ce quiest bon pour notre patient, de ce qu’ilveut ? Y a-t-il une seule solution théra-peutique à chaque pathologie bucco-dentaire ? Assurément, non. Chaquepatient a ses valeurs et doit faire seschoix ! Notre devoir d’information et deconseil vise à l’accompagner et le guiderdans le choix thérapeutique. C’est lefameux « consentement éclairé »,d’ailleurs inscrit dans la loi depuismars 2002 ! C’est également une men-tion obligatoire du devis conventionnel,et cela doit correspondre à une réalité.C’est parfois un exercice difficile, chro-nophage, mais tellement libérateur !

> Notre mission premièreObtenir du patient sa demande explicite,claire et non équivoque, pour le traite-ment qui sera réalisé, constitue lameilleure des garanties d’acceptation et

de satisfaction. N’est-ce pas là, d’ailleurs,notre mission première ?

N’en déplaise à certains, ce traitementn’est pas nécessairement à base d’im-plants, d’inlays, de tests salivaires ougénétiques, d’observation de micro-organismes au microscope, de greffonsconjonctifs enfouis ou de soulevés desinus.

Certes, ces traitements-là existent etfont déjà partie, pour certains, des don-nées avérées de la science. Mais ils nesont pas les seuls à être validés scientifi-quement. S’ils nous sont demandés, nouspouvons les prodiguer, même en étantconventionnés ; la convention n’est pasla nomenclature ! Tous ces actes fontgénéralement partie des actes non rem-boursables où la liberté d’honoraires estla règle. Ceci est maintenant tellementévident que depuis quatre ans, les actesqui ne figurent pas dans la nomenclaturene doivent plus figurer sur les feuilles desoins.

Nous avons la chance, dans notrediscipline, de disposer d’une palettethérapeutique et de pouvoir proposer

Données acquises deet

On entend souvent dire « avec laconvention, il est impossible desoigner conformément aux donnéesacquises de la science ». Quel estle malaise exprimé à travers cespropos, et quelles sont lesperspectives d’évolution ?

Article 2La mission des chirurgiens-dentistes est de répondre aux besoins et aux demandes

de santé bucco-dentaire de toute la population. Professionnels médicaux et acteurs de santé publique,ils exercent cette mission individuellement et collectivement.

EXERCICECONTRACTUEL

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différentes solutions à nos patients. Lesmédecins ont rarement cette possibilité.Notre palette répond, en plus des impé-ratifs médicaux, à des demandes variablesconcernant esthétique, confort, et paixd’esprit sur une fiabilité à long terme.

Pour la plupart d’entre nous, réduirenotre espace thérapeutique au « top dutop » est à notre sens, et sauf rares excep-tions, aussi illusoire que de ne faire quedes « soins de base ».

Bien entendu, il est permis de rêver et,au sortir d’une présentation magistralefaite par un des ténors de la profession,d’avoir le désir de ne faire dans nos cabi-nets que des travaux « d’élite » et que nospatients et les organismes financeursnous les demandent et les payent rubissur l’ongle. Mais ça, ce n’est pas la vraievie ! Est-ce d’ailleurs notre mission ?

> Un choix de sociétéOn lit parfois sous la plume de certainséditorialistes qu’un traitement endodon-tique ne saurait être honoré à moins de800 € comme aux États-Unis, paraît-il.Admettons alors que tous les praticiensfrançais investiraient dans un microscopeopératoire et passeraient deux heurespar molaire.

Ouvrons cependant les yeux sur lesédentements d’outre-Atlantique. Consi-dérons également le souhait des prati-ciens et le nombre de patients prêts àaccepter la proposition d’un retraite-ment complet d’une molaire à un coûtdépassant largement leur salaire men-suel ? Est-ce bien cela que nous voulons ?Est-ce bien ce dont nos patients ontbesoin et, surtout, nous demandent ?

Ce type d’exercice doit pouvoir existerdans le cadre conventionnel afin derépondre aux demandes et aux besoinsspécifiques et trouver sa place en réfor-mant le droit permanent à dépassement.Mais ce n’est ni le rêve de tous les prati-ciens ni la demande de tous les patients.

La qualité est la norme. La non qualitéexiste ; elle doit être combattue par tousles moyens. La « sur-qualité » demandéepar certains patients ou nécessitée parcertaines pathologies, n’est mise enœuvre que par les praticiens qui en ontfait le choix.

La réalité, c’est que les financespubliques ne sont pas élastiques et queles patients sont tous différents.

Du patient qui subit la cure au clientqui fait des choix, nous devons répondreaux attentes. Guidons-les, informons-lessur les honoraires et leur prise en charge,permettons-leur de faire des choix desanté cohérents, et nous pourrons exer-cer sereinement.

Les « malgré-nous »de la compensationNous devons faire avec cette satanéecompensation, inventée par nos prédé-cesseurs, inscrite malgré nous dans nosgènes !

La faible tarification des actes opposa-bles a trop longtemps favorisé la prime àla non-qualité, avec ses coûts induits.Ceci est bien entendu intolérable.Aujourd’hui, les solutions existent pourque, malgré la sous-valorisation flagrantede certains actes, la nécessité absolue deprodiguer des actes de qualité, respec-tant les « bonnes pratiques », n’affecte

pas l’équilibre économique de nos struc-tures.

Nous avons déjà expliqué dans cescolonnes qu’en attendant la fin de cemécanisme de compensation, l’outil derégulation n’est plus seulement le sec-teur prothétique, mais bel et bien le largechamp des actes non remboursables.

Cette compensation vit ses dernièresheures. L’UJCD s’y emploie avec force etdétermination. Cette donnée d’un autreâge doit disparaître. Mais ce ne sera pasavec l’Assurance maladie obligatoirecomme partenaire unique. Cela nepourra se faire, (et ça se fera !)qu’avec l’ensemble des partenaires, c’est-à-dire l’ensemble les syndicats représen-tatifs, l’Élysée, les ministères concernés,l’Assurance maladie, les régimes complé-mentaires et… les patients !

la scienceexercice conventionnel

Article 3Les chirurgiens-dentistes ont la responsabilité de la santé bucco-dentaire de la population.

Leur indépendance thérapeutique est inaliénable.

Ceci nécessite des changementsdans l’approche destraitements, la gestion de nosactes, et la structuration de noshonoraires. Il est clair que,comme tout changement, cen’est et ce ne sera pasconfortable au premier abord.Pour autant, là où certainsvoient des contraintes, nous yvoyons des opportunités.

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Article 8Fondée sur les données avérées de la science, la sécurité sanitaire est au cœur des préoccupations

des chirurgiens-dentistes et témoigne de leur engagement au service de la population.Sa déclinaison réglementaire doit être consensuelle.

PRINCIPEDE PRÉCAUTION

Nos patients sont des consom-mateurs et des citoyens quivivent dans une société« contrôlante ». Nous avonsle devoir de leur apporter lasécurité sanitaire, et la sécu-

rité tout court. Mais, c’est aussi notre inté-rêt. Cette sécurité participe notammentde l’image de marque de notre profes-sionnalisme.

La sécurité sanitaire, la réglementation,les normes, sont vécues par beaucoup d’en-tre nous comme une contrainte supplé-mentaire. Récemment, on pouvait lire dansun éditorial l’expression d’une indignationface à la lourdeur des contraintes, et l’au-teur de suggérer qu’il faudrait rappeler auxgouvernants que nous sommes des profes-sions libérales. Il ne nous semble pas que lecaractère libéral nous exonère des évolu-tions sociétales, au contraire ! Nous revendi-quons les mêmes droits et les mêmesdevoirs. Mais comme nous avons été forma-tés pour être des professions de santé libé-rales et non pas des entreprises libérales desanté, nous sommes noyés par le flot deréglementation, et c’est légitime. Nouspourrons nous indigner à longueur d’édito-riaux, nous regrouper tous ensemble dansun petit village Gaulois, la société conti-nuera d’évoluer, et nous serons contraintsd’évoluer avec, ou alors nos structures dispa-raîtront, remplacées par des structuresmodernes dont d’autres auront l’initiative,la nature ayant horreur du vide.

Mais il y a réglementation et abus deréglementation. Et le danger est grand denous concentrer « sur la norme » plus quesur le patient. Au-delà de cet échelon indi-viduel, existe la représentation de la profes-sion au travers des organismes profession-nels, et leur pouvoir de négociation.L’exemple le plus récent et le plus parlantest celui de la réglementation en matièrede radioprotection au cabinet dentaire. Lespouvoirs publics ont tenté d’imposer uneréglementation transversale, ne tenant pascompte du niveau de risque en termes d’ex-position au sein des cabinets dentaires.L’UJCD a alors alerté les pouvoirs publics auplus haut niveau et demandé à la professionde saisir les parlementaires afin de créer unmouvement d’ampleur. Un parlementairesur quatre a saisi le gouvernement par demultiples questions écrites sur la radiopro-tection au cabinet dentaire. Bilan : la régle-mentation est en train d’être revue spécifi-quement pour les cabinets dentaires. Al’heure ou nous mettons sous presse, lanégociation est encore en cours. Nous

publierons les évolutions à parution desdécisions. Bien évidemment, la réglementa-tion subsistera, mais elle sera allégée etadaptée au risque avéré.

Posons-nous la question : dans uncontexte de « judiciarisation » montante dela société, la norme et la réglementationconstituent-elles une contrainte ou uneprotection ? Comment répondre à unpatient ou une assistante qui prétend que sapathologie est déclenchée par uneirradiation ? Même si à l’évidence la rétro-alvéolaire n’y est pour rien, il nous faudra leprouver devant un juge. La qualité et lasécurité ne se décrètent pas, elle se prou-vent. Le respect de la réglementation et soncortège de contrôles constituent la seuleréponse irréfutable. Ce qui nous contraintnous protège. A condition que la contraintene soit pas supérieure à la protection !

Sécurité,réglementation,normes :comment s’adapter ?

Le rôle de la représentationprofessionnelle est notammentd’accompagner lesprofessionnels dans la mise enœuvre de ces nouvellescontraintes, de peser sur lespouvoirs publics pour refuser lesexcès de réglementation et deproposer des solutions definancement pour nosentreprises.

Qu’on le veuille ounon, la société change.À tel point que laprécaution est devenueun principe !

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U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

Vous pouvez tout faire tout seul?

Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et moraux des chirurgiens-dentistes, les informe, les représente, les aide,les assiste et les accompagne.

Article 6Afin de prendre en compte tant la globalité que la diversitédes besoins et des demandes de santé, les chirurgiens-dentistesdoivent exercer en équipes et en réseaux. Sous leur pleine et entièreresponsabilité, ils doivent notamment pouvoir déléguer certains actesà leurs personnels, formés à cet effet. Ils ont vocation à participeractivement à la prise en charge hospitalière de la population.

BVCONSEiLSanté

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ILES

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Les organismes chargés de recru-ter et de former les assistantesont beaucoup de mal à trouverdes jeunes décidées à embrasserune carrière sans avenir.Par ailleurs, la durée de vie pro-

fessionnelle d’une assistante dentaire estde moins de 15 ans. Après quelquesannées, elles cherchent une autre orien-tation professionnelle. Sans espoir deprofil de carrière intéressant, nousaurons de plus en plus de difficulté ànous faire assister dans les années àvenir.

> Quel profil de carrière ?Nos assistantes n’ont actuellementaucune possibilité d’entrer dans un cen-tre hospitalier ou hospitalo-universitaire.Aucune passerelle n’existe.

Il y a deux ans, lorsque l’UJCD avaitréussi à obtenir l’inscription des assistan-tes au code de la Santé pour se dégagerde la tutelle du ministère du travail, cel-les-ci avaient largement soutenu notreaction avec l’espoir d’être reconnuescomme professionnelles de santé et avecl’espoir de voir s’ouvrir des passerelles,comme par exemple vers le métierd’aide-soignante.

Malheureusement, une action delobbying motivée par on ne sait quelidée d’arrière-garde a fait capoter le pro-jet au Sénat. Mais cette bataille perduene signifie pas la fin du combat. Les nou-velles discussions montrent que notrevision est sur le point d’aboutir.

Tous les patriciens saturent sous lademande de soins ; là ou il fallaitquelques jours pour obtenir un rendez-vous, plusieurs semaines ou mois sontaujourd’hui nécessaires.

Celles et ceux qui par le passé pou-vaient consacrer un peu de leur temps àla prévention en allant dans les écoles oudans les maisons de retraite, ne le peu-vent plus aujourd’hui et le pourrontencore moins demain.

Le chaînonmanquant…

Lemétier d’assistante n’estplus attractif ; toutes lesétudes prouvent que lesformations d’assistantes nefont plus recette. Par ailleurs,les praticiens sont obligés deformer eux-mêmes leurspersonnels.

Article 6Afin de prendre en compte tant la globalité que la diversité des besoins et des demandes de santé,

les chirurgiens-dentistes doivent exercer en équipes et en réseaux. Sous leur pleine et entièreresponsabilité, ils doivent notamment pouvoir déléguer certains actes à leurs personnels, formés

à cet effet. Ils ont vocation à participer activement à la prise en charge hospitalière de la population.

ÉQUIPESET RÉSEAUX

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ÉQUIPESET RÉSEAUX

Nous n’échapperons pas à la nécessitéd’être réellement suppléés dans certai-nes de nos tâches si nous souhaitonsassumer notre mission de santépublique.

> Répondre aux nouveaux besoinsSeule la délégation de tâches va permet-tre de répondre aux besoins de demain.

En effet, comment concevoir uneréelle entreprise libérale de santé sansune assistance digne de ce nom, capabled’aider le praticien et de permettre uneamélioration de la prise en charge despatients. Là où le chirurgien-dentiste n’aplus le temps d’expliquer, de motiver, desuivre, l’assistante délégataire, ayantacquis les compétences nécessaires,jouera le rôle de ce chaînon manquant.Motivée et disponible pour ces tâcheselle permettra au praticien de se consac-rer pleinement aux soins dont la valeurajoutée est la plus importante pour lecabinet.

Nos patients les plus jeunes vont êtredemandeurs de prophylaxie, de dépis-tage, de motivation et d’explications.

Quelle réponse apporter demain auxpersonnes âgées dépendantes dans lesEPAHD ou aux patients handicapés ?

Dans une société où l’espérance de vieaugmente tous les ans, comment envisa-ger, sans faillir à nos devoirs, laisser nosaînés sans aide pour l’entretien et lamanipulation de leurs prothèses ?

Chacun sait aujourd’hui que ni leshéritiers potentiels, ni le personnel deshôpitaux ou des maisons de retraites nesavent s’occuper convenablement desprothèses dentaires des pensionnaires.

Il nous faut là encore faire preuve d’in-novation et d’anticipation et inventer le« chaînon manquant », par la créationde ce nouveau métier, au sein de l’é-quipe dentaire et dans les cabinetsdentaires, sous la responsabilité deschirurgiens-dentistes, mais capablesd’assurer ce suivi et d’apporter confortet satisfaction à nos aînés.

Cette évolution du métier d’assistantedentaire, déjà en marche, indispensablepour l’avenir de notre profession dansune société qui évolue, est inéluctable.

Attendre plus, c’est laisser s’installerdes problématiques encore plus difficilesà résoudre demain.

TÉMOIGNAGE D’UNE ASSISTANTE

> Nombre d’assistantes : 15 500environ auxquelles on peutrajouter 2 500 aides dentairessoit environ 18 000 en tout.> La moyenne d’âge des salariésdes cabinets dentaires est de 40ans soit deux ans de plus que lamoyenne de la population activefrançaise.> 94% sont en contrat classique ;6 % en contrat aidé dont 5 % encontrat de professionnalisation.> 52 % des salariés des cabinetsdentaires ont un contrat à tempspartiel.> Les cabinets dentaires sontmajoritairement des TPE : 1 à 3salariés.

Je suis entrée dans la profession d’assistante par le plus grand des hasards,comme beaucoup d’entre nous. En faisant ma formation initiale pour obtenirla qualification, j’ai rencontré des personnes d’horizons divers, de tous âges.Dans ma démarche associative, j’ai pu échanger avec des assistantes qui ontdu « métier ». Toutes ces rencontres m’assurent de la richesse qui existe dansce corps de métier. Il y a un vrai potentiel sous exploité. Il existe aussi unvéritable besoin de reconnaissance. Les assistantes demandent qu’on leurdonne les moyens d’exercer leur métier avec fierté, envie et surtout avec lesconnaissances requises. Nous souhaitons être des collaboratrices efficaces,formées et éprouvées aux techniques les plus modernes. Nous voulons exister àpart entière certes, mais surtout aider à construire la dentisterie de demain.

Je souhaite la mobilisation pacifique, intelligente et active, des assistantes.Il nous faut agir en adultes responsables si nous souhaitons être considéréescomme telles. Ne baissons pas les bras, mais au contraire encourageons lesinitiatives, exprimons-nous. Comment peut-on admettre de nos jours que danstoutes les instances ayant trait à la dentisterie, à l’hygiène bucco-dentaire,aucune assistante n’ait sa place ? Pas d’étendard mais des preuves de notrecapacité, de notre nécessité.

QUELQUES CHIFFRES

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La création de la qualification d’auxiliaire dentaire est la réponseadaptée tant à la demande des assistantes qu’à nos besoins etceux de la santé de nos concitoyens. Nous voulons créer ce« chaînon manquant » que sera l’auxiliaire dentaire, à niveau Ldans le futur système LMD, c’est-à-dire à Bac + 3, dont lescompétences seront validées par un diplôme d’État. N’attendonspas, comme cela est déjà écrit dans un récent rapport, qu’un métierd’hygiéniste dentaire (qui finirait par devenir indépendant) soitunilatéralement imposé par les pouvoirs publics.Un nouveau référentiel formation est indispensable pour l’ensemblede la filière.

TÉMOIGNAGE D’UN PRATICIEN

L’essence même du métier d’assistante estla délégation de tâches.

Si l’on établit un parallèle, l’assistante duchef d’entreprise est le véritable bras droitde son patron, elle gère seule certainsdossiers, supervise l’organisation de son service et relaie l’information…

Dans nos cabinets, cela revient à prendre en charge un certain nombre detâches. Sont classiquement admises et devraient être de règle actuellement lesdélégations d’une partie de la gestion des obligations administratives etréglementaires, la traçabilité, la mise en place du suivi des normes en matièred’hygiène et d’asepsie.

Je souhaite pour ma part plus d’investissement dans la prévention et l’hygiènebucco-dentaire. Cela peut se concrétiser dans la délégation oul’accompagnement de la partie « conseil » du dispositif MT’Dents, mais aussiplus généralement pour tous ceux qui nous confient leur santé bucco-dentaire.

Mais je pense aussi à la possibilité pour les assistantes d’effectuer desvacations dans les maisons de retraite et de veiller à la bonne hygiène despersonnes âgées.

L’évolution de la profession d’assistante dentaire se fera :> en donnant une cohésion à cette profession avec un seul et même statutpour toutes les personnes qui exercent cette profession ;> en développant le rôle et la place de l’assistante, dans les cabinets libérauxet le milieu hospitalier ;> en adaptant la formation initiale et continue aux objectifs de santépublique.

Enfin je dirai que l’avenir de l’assistanat dentaire c’est aussi et surtoutl’investissement, l’intégration des assistantes dans tout ce qui les concerne.

Après avoir étudié les missionsque nous souhaitons déléguer àces futures « assistantes », nousproposons d’aligner leur statutsur celui desmanipulateurs(trices)d’électroradiologie médicale, quiassistent les médecinsradiologues et sont considéréscomme des « auxiliairesmédicaux ».

Ainsi, les « auxiliaires dentaires »auraient des missionsparfaitement superposables àcelles des manipulateurs radio :> leur mission première estd’assister le praticien ;> l’extension de leurs missionspourrait leur permettred’exécuter des actes sous laresponsabilité et la surveillancedu praticien qui l’emploie.

Comme les médecinsradiologues, le chirurgien-dentiste ou le médecinstomatologiste doit être enmesure de contrôler l’exécutionet d’intervenir immédiatementauprès du patient.

L’analogie de statut avec lesmanipulateurs radios permet demettre en exergue deux pointsdans la proposition de l’UJCD :> le praticien est seulresponsable de l’exécution desactes qui sont effectués sous soncontrôle ;> le métier d’auxiliaire dentairene peut s’exercer de manièreindépendante.

Afin de garantir la santé publiqueet d’éviter tout dérapage, la listedes actes que les auxiliairesdentaires seraient susceptiblesd’exécuter devra être établieaprès avis de la Haute Autoritéde Santé.

LA PROPOSITION DE L’UJCD :CRÉATION DES« AUXILIAIRES DENTAIRES »

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Globalement les chirur-giens-dentistes sontabsents de l’hôpital ;formés « à part », à côté,« près de », dans des« centres de soins ».

Ceux qui ont embrassé la carrière l’ontfait par conviction, par engagement maisle chemin ne leur fût pas facile… la méde-cine dentaire de l’hôpital est la stomato-logie. Et la stomatologie, ce n’est pas leschirurgiens-dentistes. Ce combat d’ar-rière-garde n’est pas terminé. Les consé-quences sont graves et nombreuses.Rappelons symboliquement que noussommes contraints d’affirmer en perma-nence que nous sommes une professionmédicale… quand d’autres nous relè-guent au rang de para-médicaux !

L’effectif des odontologistes hospita-liers (hors Centres de Soins d’Enseigne-ment et de Recherche Dentaire) est insuf-fisant pour répondre à une demande ensoins en augmentation constante. Laréduction du temps de travail et le départà la retraite d’un fort contingent de prati-ciens dans les prochaines années vontaccentuer ce déficit. Il est donc nécessairede réactiver le recrutement.

Selon nous, il pourrait se faire selondeux modalités :> l’entrée dans le corps par la voie clas-sique (concours national) pour des postesà temps plein et temps partiel ;> le recrutement contractuel de prati-ciens libéraux formés aux pratiqueshospitalières et/ou ayant des compéten-ces particulières. Cette passerelle serait lepremier échelon dans la complémenta-rité entre l’hôpital et la ville.

Tous secteurs confondus, l’offre desoins se caractérise par :> la disparité géographique et le risquede pénurie locale,> la mauvaise organisation de la conti-nuité et la permanence des soins et desurgences,> les difficultés d’accès pour certainescatégories :- les personnes handicapées (5 % de lapopulation),- les personnes atteintes de pathologieslourdes (environ 700 000 personnes),- les personnes âgées dépendantes (plusde 6 millions de personnes),- les personnes détenues (milieu carcéral),- les personnes en situation de précaritééconomique.

ÉQUIPESET RÉSEAUX

Article 6Afin de prendre en compte tant la globalité que la diversité des besoins et des demandes de santé,

les chirurgiens-dentistes doivent exercer en équipes et en réseaux. Sous leur pleine et entièreresponsabilité, ils doivent notamment pouvoir déléguer certains actes à leurs personnels, formés

à cet effet. Ils ont vocation à participer activement à la prise en charge hospitalière de la population.

La médecine dentaire :

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L’accès aux soins bucco-dentaires deces groupes de malades est aujourd’huiun problème majeur de santé publique.Ces personnes présentent un haut risquede pathologie bucco-dentaire et desbesoins spécifiques. Leur prise en chargen’est actuellement pas assurée et organi-sée de façon satisfaisante par les secteurshospitalier et libéral.

Pour répondre à ses missions de santépublique, l’odontologie doit, comme celaa été engagé pour la médecine, se mobili-ser pour la création à l’échelle régionalede réseaux ville-hôpital et de structures desoins intermédiaires assurant la complé-mentarité entre l’exercice libéral et hospi-talier.

On peut citer :> réseau de prise en charge des urgences,> réseau de prise en charge des patients àrisque (inter-causalités pathologies géné-rales et pathologies bucco-dentaires) etdes personnes à pathologies complexes,fondé sur le partenariat entre les odonto-logistes hospitaliers et libéraux et lesmédecins,> réseau de dépistage et de traitementsde pathologies non spécifiques à l’odon-tologie (syndrome d’apnée du sommeil,addiction tabagique) en collaborationavec les médecins,> structures de soins spécifiques avecplateau technique adapté aux personneshandicapées et aux personnes âgéesdépendantes (installées en milieu hospi-talier ou autres) et ouvertes aux praticienslibéraux.

de la ville à l’hôpital…La capacité des services hospitaliers à devenir des pôles deréférence, de coordination (réseaux) et de ressources (personnels,plateau technique, narco-odontologie) et l’activation du lien entre laville et l’hôpital constituent un enjeu formidable pour la médecinedentaire.

> 40 300 chirurgiens-dentistesactifs (au 31 décembre 2006).> 91,5% exercent en libéral.> 11% des praticiens salariésexercent en milieu hospitalier.> L’odontologie hospitalièrecompte seulement 94 praticienshospitaliers mono appartenants(19 praticiens à temps plein, 75praticiens à temps partiel). Cecorps statutaire est renforcé parles internes en odontologie et lespraticiens attachés ou vacataires.> Sur 31 CHRU, 21 seulementdisposent d’un serviced’odontologie, dont 15 sont liésà une faculté d’odontologie(Centres de Soinsd’Enseignement et de RechercheDentaire).> 10 CHRU n’ont pas de servicesd’odontologie.

(Sources : Les chirurgiens-dentistes enFrance : situation démographique etanalyse des comportements. DRESS,

septembre 2007 et Syndicat Nationaldes Odontologistes des Hôpitaux

Publics)

RAPPEL DÉMOGRAPHIE

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Poitou-Charentes

Aquitaine

Midi-Pyrénées

Languedoc-

RoussillonProvence-Alpes-

Côte d'Azur

Rhône-Alpes

Auvergne

BourgogneFranche-Comté

Alsace

Lorraine

Champagne-

Ardenne

Ile-de-France

Picardie

Nord-Pas-de-Calais

Haute-Normandie

Basse-Normandie

Bretagne

Pays-de-la-Loire Centre

Limousin

Corse

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Tout le monde le sait désormais,la démographie profession-nelle des chirurgiens-dentistesest plus que préoccupante. Cer-taines régions – comme notam-ment la Haute-Normandie, la

Basse-Normandie et la Picardie – souffrentdéjà d’un grave manque de praticiens.Cette situation est préjudiciable à l’accès àla santé et aux soins. Ce phénomène vas’amplifier dans les prochaines annéescompte tenu des différents facteursconnus. Dans ce contexte, il faut notam-ment relever que la plupart des étudiantsen chirurgie dentaire, une fois diplômés,s’installent dans la zone géographique oùils ont fait leurs études.

Nous affirmons que la liberté d’installa-tion est un principe fondamental. Rien nesaurait justifier que l’on interdise à unchirurgien-dentiste de poser sa plaque là oùil le souhaite, à partir du moment où il n’estpas dans un exercice contractuel avec l’As-surance maladie. En même temps, il faut

bien comprendre que si nous ne partici-pons pas à l’harmonie de la couverture sani-taire, les pouvoirs publics vont s’y intéresserde très près… restera alors à s’arc-boutersur nos principes, sans autre résultat.

> Certaines de ces mesures sontcommunes à toutes les disciplinesmédicalesParmi l’ensemble des mesures proposéespar l’UJCD, relevons :> la mutualisation des informations desordres et des institutions publiques enmatière de démographie ;> l’allégement des charges dans les zonesdéfavorisées, en début d’exercice profes-sionnel et à certains moments de la vie(allégement parental d’éducation) ;> la création de « Forums de l’installa-tion » où les collectivités territoriales pour-raient faire valoir leurs atouts auprès deprofessionnels : mise à disposition delocaux, voire de plateaux techniques,mesures fiscales, etc ;

> l’attribution de bourses d’études et/oude prêts aux étudiants qui contracteraientavec les collectivités territoriales et s’enga-geraient à exercer en zones fragilisées ousous dotées pendant une durée détermi-née. Un engagement d’exercice pendantune durée définie, voire la création ou lareprise d’un cabinet pourrait se substituerau remboursement ;> la facilitation de la sortie des seniors« en sifflet », leur permettant de diminuerprogressivement leur temps d’activitéjusqu’à leur cessation complète ;> la création d’un module d’enseignementde coopération interprofessionnelle ;> le parrainage des étudiants dès le débutde leur cursus en L2.

> D’autres mesures sont plusspécifiques à l’odontologie :> étude de l’impact local de l’évolution del’état de santé de la population pourharmoniser le numerus clausus auxbesoins futurs de la population ;

L’UJCD rejette toute régulation coercitivede la démographie professionnelle etpropose un ensemble de mesures

innovantes et cohérentes en faveur del’installation des chirurgiens-dentistes

dans les zones désertifiées.

Installation réguléeversus

coercition

DÉMOGRAPHIE

Article 7La liberté d’installation est un principe fondamental.

Veillant à l’application de ce principe, la profession dentaire doit participer activementà l’harmonie de la couverture sanitaire.

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> augmentation sélective du numerusclausus en tenant compte de la démogra-phie professionnelle locale. Progressive-ment, le nombre des étudiants admis enL2 doit passer à 1 300, comme cela a étéinitié cette année, en dotant les facultésdes moyens adaptés à cette augmentation(matériels, humains et pédagogiques) ;> création de centres de soins et de traite-ments dentaires dans les zones sous dotéesafin de former les étudiants relevant del’augmentation du numerus clausus, àl’image de ce qui a été réalisé à Dijon enlien avec la région Bourgogne ;> évolution de la 6e année d’études, véri-table passerelle entre la vie étudiante et lavie professionnelle, pour qu’elle s’inscrivepleinement dans le schéma du LMD. Cette6e année serait consacrée à la thèse et austage actif dont la durée devrait êtreportée à 6 mois et se dérouler en prioritéen zones fragilisées ou sous dotées (avecprise en charge des frais de transportet/ou de logement) ;> transformation de l’internat en unevéritable filière d’intégration des carrièreshospitalo-universitaires ;> création d’un statut de chirurgien-dentiste itinérant.

> Ouvrir le capital des cabinetsdentairesL’un des freins à l’installation des jeunespraticiens est l’investissement dans les

plateaux techniques de plus en plusperformants, mais aussi de plus en pluslourds financièrement. Or, actuellement,quel que soit le montage juridique de lasociété, les seuls apports de capitaux auto-risés sont ceux des chirurgiens-dentistes.

À l’heure où les directives européennesdéfendent le libre investissement, lapossibilité d’apport de capitaux exté-rieurs minoritaires devient une questionprégnante.

> Les auxiliaires dentairesEnfin, l’évolution du statut, des compé-tences et de la capacité de nos assistantesdentaires participera à l’améliorationde la prise en charge de l’ensemble de lapopulation sur tout le territoire, notam-ment dans les zones sous-dotées enpraticiens.

Si les mesures incitatives nepouvaient permettre derééquilibrer la démographie demanière acceptable, il nesaurait être question de toucherà la liberté d’installation qui estun principe intangible. Pourautant, nous pourrions alorsparticiper à des discussionsvisant à redéfinir les conditionsd’application du contratconventionnel.

L’UJCD souhaite la mise enœuvre de mesures derégulation innovantes,réalistes et solidaires del’ensemble des professionsmédicales et paramédicales,afin d’assurer une couverturesanitaire harmonieuse, fondéesur des besoins de santéavérés et non sur des critèrespurement comptables.

U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

Si on a le droit d’habiter où on veut,on doit pouvoir exercer où on veut!

Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et moraux des chirurgiens-dentistes, les informe, les représente, les aide,les assiste et les accompagne.

Article 7La liberté d'installation est un principe fondamental !Veillant à l'application de ce principe, la profession dentairedoit participer activement à l'harmonie de la couverture sanitaire.

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01 Ain02 Aisne03 Allier04 Alpes-de-Haute-Pro-vence05 Hautes-Alpes06 Alpes-Maritimes07 Ardèche08 Ardennes09 Ariège10 Aube11 Aude12 Aveyron13 Bouches-du-Rhône14 Calvados15 Cantal16 Charente17 Charente-Maritime18 Cher19 Corrèze21 Côte-d'Or22 Côtes-d'Armor23 Creuse24 Dordogne25 Doubs26 Drôme27 Eure28 Eure-et-Loir29 Finistère2A Corse-du-Sud2B Haute-Corse30 Gard31 Haute-Garonne32 Gers33 Gironde34 Hérault35 Ille-et-Vilaine36 Indre37 Indre-et-Loire

38 Isère39 Jura40 Landes41 Loir-et-Cher42 Loire43 Haute-Loire44 Loire-Atlantique45 Loiret46 Lot47 Lot-et-Garonne48 Lozère49 Maine-et-Loire50 Manche51 Marne52 Haute-Marne53 Mayenne54 Meurthe-et-Moselle55 Meuse56 Morbihan57 Moselle58 Nièvre59 Nord60 Oise61 Orne62 Pas-de-Calais63 Puy-de-Dôme64 Pyrénées-Atlan-tiques65 Hautes-Pyrénées66 Pyrénées-Orien-tales67 Bas-Rhin68 Haut-Rhin69 Rhône70 Haute-Saône71 Saône-et-Loire72 Sarthe73 Savoie

74 Haute-Savoie75 Paris76 Seine-Maritime77 Seine-et-Marne78 Yvelines79 Deux-Sèvres80 Somme81 Tarn82 Tarn-et-Garonne

83 Var84 Vaucluse85 Vendée86 Vienne87 Haute-Vienne88 Vosges89 Yonne90 Territoire de Belfort91 Essonne

92 Hauts-de-Seine93 Seine-Saint-Denis94 Val-de-Marne95 Val-d'Oise

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complémentaire vieillesse, ex-ASV) eten régime complémentaire parcapitalisation. Ce dernierest le seul qui, actuelle-ment, a un avenirrelativement certain.Le régime ACV estsous perfusion ; pourcombien de temps ?Rappelons que l’UJCD

a refusé de signerl’avenant convention-nel relatif à cet acharne-ment thérapeutique.

> Préparer saretraiteDeux facteurs sont égale-ment à prendre en consi-

dération : on n’hériteplus comme jadis etles cabinets dentai-res se vendent moinsbien.

Aujourd’hui, onhérite en moyenne à 53ans, mais ne sont pas rares ceuxqui héritent à l’orée de leurretraite, voire plus tard. Enmoyenne, on hérite 15 ans plus

tard qu'il y a deux générations, aussi,quand elle s'exprime, la solidarité

intergénérationnelle se fait plus souventsous la forme de dons directs entre aînéset cadets. Il faut ajouter que le finance-ment de la dépendance (5ème risque),qui est en cours de discussion, a degrandes chances dêtre adossé en par-tie sur la succession.

Une récente étude de la DREES amontré que des actions sur lenumerus clausus, si elles res-

taient dans la limite du faisa-ble, ne pourraient pas

empêcher la diminutiondu nombre des cabi-

Dans le domaine de la pré-voyance, qu’elle soit profes-sionnelle ou privée, lesrecettes sont connues etclassiques, mais il est uneparcelle, et non des moin-

dres, qui est en pleine mutation : laretraite.

Mettre fin à son activité professionnelledoit se préparer, se gérer, se vivre.

Comme vous venez de le lire précé-demment, une nouvelle donne se pré-

pare en matière de démographie etceci ne sera pas sans conséquence.

Notons tout d’abord que notrerégime de retraite obligatoirese décompose en régime debase, en ACV (Avantage

nets dentaires. La vente de cabi-nets dentaires sera aussi contrariéesi de nouvelles formes d’exercicese mettent en place : maisonsmédicales préconisées en zones

de désertification, cabi-nets de chaînes desoins si une libéralisa-tion du marché se pro-duisait. Le cabinet den-

taire, tel que nous leconnaissons, ne peut plus

être assimilé systématique-ment à une épargne.Il s’en suit que les futurs

retraités doivent plus quejamais s’assurer d’uncomplément de retraite consé-quent en panachant supports,rentes et capital (assurance vie,placements mobiliers, immobi-liers, retraites par capitalisa-

tion, etc.). Il faudra aussi pen-ser à contracter uneassurance dépendance dès

maintenant ou dès que desavantages fiscaux en faciliterontl’accès. D'autant que l’UJCD

travaille à l'élaboration d'un contratdépendance avec ses partenaires.

> Gérer un projet de vieEn 2006, l’espérance moyenne de vie estde 23,5 années après 60 ans. La retraitedevient alors un projet de vie à longterme qu’il faut gérer.

On peut diviser cet espace de temps entrois tranches :> la première, qui débute dès la cessationd’activité et qui s’étend sur plusieursannées ; elle se caractérise par un légeramoindrissement des capacités intellec-tuelles et physiques. Elle permet d’allieroisiveté et activité (loisirs ou travail).> La deuxième est marquée par unediminution des capacités physiques.

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Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et moraux des chirurgiens-dentistes,

les informe, les représente, les aide, les assiste et les accompagne.

La retraite

DÉMOGRAPHIE

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Même si l’autonomie est maintenue, iln’est plus question de travail.> La troisième se caractérise par unediminution progressive de l’autonomie,pouvant aboutir à la dépendance.

Gérer sa retraite consistera, au mini-mum, à s’assurer une indépendancefinancière. Certains pourront envisager deretarder l’âge de départ ou de cumuleremploi et retraite afin d’augmenter ou deprolonger le potentiel d’indépendance.

Adhérer pour être aidés par desservices spécifiques, pour êtreaccompagnés dans cette« retraite » qui nous accueilleraun jour et qui ne pourra plusjamais être à l’image de cellede nos aînés.

France métropolitaine> Les plus de 60 ans : 17 % de la population en 1980, 20,9 % en 2006.> Les plus de 65 ans : 14 % de la population en 1980, 16,4 % en 2006.> En 2006 : 84 ans, durée moyenne de vie des femmes (+ 3,5 moispar rapport à 2005) ; 77,1 ans, durée moyenne de vie des hommes(+ 5 mois par rapport à 2005).> L'écart de durée de vie entre hommes et femmes se réduit, il est de6,9 ans en 2006, soit juste un an de moins qu'il y a dix ans.> 23,5 années d'espérance de vie en moyenne à 60 ans en 2006.

Source Insee : www.insee.fr/fr/ffc/pop_age4.htm

DONNÉES DÉMOGRAPHIQUES 2006

©FreddySmeets-PhilippeDevanne-GlendaPowers-LisaF.Young-NiDerLander-Fotolia.com

> Vivre sa retraiteSociologiquement, le départ à la retraiten’est plus vécu comme une sanction, unemise à l’écart. Notre activité profession-nelle, qui expose moins notre santé qued’autres professions, et l’augmentation del’espérance de vie, impliquent que l’accès àla retraite ne peut plus être vécu ou envi-sagé comme le passage brutal d’une vie oùtoute notre énergie était accaparée parnotre activité professionnelle à une vie oùtoute notre énergie nouvellement disponi-ble sera sous-utilisée. À la retraite, nousdisposerons encore de nombreuses annéespour, enfin, nous consacrer à de nombreu-ses activités bénévoles ou à tout autantd’autres activités permettant un cumulemploi/retraite. Le nouveau statut depapy-boomer n’effacera pas le dentiste quisommeille en nous. Nombreuses sont lesopportunités qui nous permettront de met-tre en valeur nos compétences. De plus, lefutur incertain des retraites impose de nepas s’isoler, de ne pas se couper des forcesvives de la profession. Comment rester soli-daire, faire entendre sa voix au sein de laprofession et au-delà, vers les partenairessociaux, vers la CARCD, vers les politiques,sans continuer à adhérer à l’UJCD ?

un nouveauprojetde vie !

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L’UNAPL, c’est à dire l’UnionNationale des Professions Libé-rales, dont l’UJCD est un desmembres fondateurs, a publiéen 2007 un dossier sur le sujet« Profession libérale, profession-

nel libéral, entreprise libérale ; quelle défi-nition ? ». Six critères sont à retenir : pres-tation de service, formation diplômante,déontologie, responsabilité civile indivi-duelle, indépendance, secret professionnel.

Nous avons la conviction que ce cadrelibéral est le plus approprié pour que leschirurgiens-dentistes puissent valoriserleurs compétences en soignant et servantau mieux la population.

Pour autant, un nombre croissant de pra-ticiens ne souhaitent plus porter la respon-sabilité d’une cabinet, et préfèrent s’entenir à leur stricte mission médicale. Desurcroît, la « carrière » ne sera plus rectili-gne et plusieurs vies professionnelles laconstitueront.

Aujourd’hui, ceux qui souhaitent êtresalariés sont quasiment contraints de cher-cher une place hors du monde libéral ets’en vont grossir les rangs des cabinetsmutualistes ou apparentés. Nous considé-rons que le monde libéral doit leur offrir lapossibilité de s’épanouir et de faire car-rière. Il n’y a aucune honte à vouloir êtresalarié. Il faut y voir la preuve qu’être titu-laire d’un cabinet n’est pas seulement êtrechirurgien-dentiste soignant. C’est unecharge, lourde, que certains ne veulent pasou plus porter.

Mais notre « culture libérale » fait qu’untitulaire de cabinet pense et préfère pren-dre un « collaborateur » libéral ; d’ailleurs,les textes sont contraignants. Il faut direque l’exercice « en nom propre », voire enSCM, ne facilite pas la tâche…

Loin des discours purement fiscalistesqui incitaient il y a quelques années à « pas-ser en SEL » tout seul en se vendant soncabinet, notre propos consiste à affirmerque les Sociétés d’Exercice Libéral repré-sentent aujourd’hui une des clefs de l’évo-lution de notre profession.

Comment peut-on parler d’entreprisequant la comptabilité se limite à deux colon-nes « plus » et « moins », dont on fait lasomme une fois l’an ? Comment parlerd’entreprises quand on ne fait que partagerdes moyens, c’est-à-dire des dépenses ?Comment parler d’entreprise quand il n’y aaucun projet commun, aucune autreréflexion collective que l’achat d’un nou-veau stérilisateur ? Comment parler d’entre-prise quand il n’y a pas de bilan, pas debudget prévisionnel, pas de tableaux debord, pas de possibilité de financementautre que les « sous » personnels dupatron ? Comment peut-on être un homme-orchestre ? Comment intégrer des nou-veaux collaborateurs quand n’existe aucunesolution de progressivité ? La liste est déjàlongue sans être exhaustive, loin s’en faut.

L’UJCD s’est jusque-là très peu expriméesur ce dossier, préférant le recul et laréflexion à l’emballement. Certains ontessuyé les plâtres, qu’ils soient remerciés.Grâce à leur expérience, nous sommesaujourd’hui convaincus que l’avenir de laprofession dentaire est l’exercice en Sociétéd’Exercice Libéral. La profession est trèsindividualiste car l’association n’a jamaisété présentée comme une démarche entre-preneuriale. Exercer en groupe et ensociété ne doit pas être un « mariage deraison » mais le choix éclairé d’un projetpartagé.

Tout chirurgien-dentiste doit pouvoir envisager,au sein d’une entreprise libérale, un plan devie professionnelle.

ENTREPRISE

L’entreprise libérale :SEL qu’il faut…

Au sein d’une véritableentreprise libérale dont le statuttémoigne d’une nouvelledémarche globale, leschirurgiens-dentistes pourronttrouver la place qu’ils souhaitent,à différents moments de leur vie,contribuer à son développement,valoriser leurs compétences,participer à un projet communchoisi et accepté, et en retirerreconnaissance et profit.

« Six critères définissent le statutdu professionnel libéral : laformation diplômante, laprestation de service, ladéontologie, la responsabilitécivile individuelle, l’indépendanceet le secret professionnel ».

Rapport du groupe de travailprésidé par Guy Robert, Secrétaire

général de l’UNAPL, de la Commissionpermanente de concertation des

professions libérales de la DélégationInterministérielle aux Professions

Libérales (juin 2001)

Source : L’Entreprise libéralen° 57 – février 2007

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Le docteur en chirurgie dentaireomnipraticien omnicompétentdans son cabinet, même assistéd’une femme-orchestre don-neuse de rendez-vous – embal-leuse sous sachets – passeuse

d’instruments – gestionnaire de stocks –aspiratrice à ses heures, ne pourra releverles défis qui se présentent déjà.

Formé uniquement aux soins, le prati-cien doit acquérir ce qui lui fait défautpour manager son entreprise et sonéquipe, c’est-à-dire l’accompagner dansson développement.

Formé à raisonner, décider et travaillerseul, le chirurgien-dentiste doit appren-dre les autres.

Formée à regarder son nombril, laprofession doit s’ouvrir sur le mondeenvironnant et aller chercher les compé-tences et les moyens là où ils sont, bienau-delà du microcosme dentaire.

Pour répondre à des besoins et desdemandes de patients/clients/assurés/citoyens exigeants, l’avenir du chirurgien-dentiste libéral est à l’exercice en groupe,en société et en réseau, avec un projetd’entreprise défini, des moyens adaptés,une équipe pour soigner et prendre soin,des prestations diversifiées d’une homo-gène qualité et une solide formation.

Les méthodes sont connues, elles ontfait leurs preuves depuis bien longtemps.Elles ne doivent pas être réservées àquelques-uns, visionnaires, audacieux,entrepreneurs dans l’âme. Notre missionest de permettre à tous ceux qui leveulent d’en bénéficier et d’en fairebénéficier leurs cabinets, leurs person-nels, leurs familles.

Nous devons nous en inspirer sans yperdre notre âme, sans renier nosvaleurs, sans nous éloigner de notreéthique. Mais au nom de celle-ci, que deretard avons-nous déjà pris ! Mettons finà cette hypocrisie qui consiste à dire quel’argent est sale et la santé propre.N’ayons pas peur de dire simplement deschoses simples : oui la santé a un coût,oui nous travaillons pour gagner notrevie, oui nous sommes des professionnelsde santé, oui nous sommes des libérauxet prenons des risques pour notreréussite !

Seule la qualité de nos prestations, ausens le plus large, permettra à notreprofession de trouver enfin la place quiest la sienne dans la société : ni enviée nidénigrée, mais reconnue comme huma-niste, exigeante et valorisante.

Nous sommes convaincus de la néces-sité d’inciter et d’accompagner tousles chirurgiens-dentistes à changer deregard sur leur métier, leur formation,leur cabinet. Tout doit être fait pour quene restent au bord de la route que ceuxqui l’auront choisi.

Eric VERDIERDirecteur de la communication

On ne subit pasl’avenir, on le fait !Le chirurgien-dentiste et son cabinet dentaire,tels que nous les avons connus et les connaissons encore,sont voués à la souffrance ou la disparition.Les solutions existent, tout le monde doit en bénéficier !

« On ne subit pas l'avenir,on le fait ».

Georges BERNANOS

« Prévoir consiste à projeterdans l'avenir ce qu'on a perçudans le passé ».

Henri BERGSON

Pour relever les défis auxquelsest confronté l’exercice de lamédecine dentaire, le cabinetdentaire doit devenir unevéritable entreprise libéralede santé. ©

LaureFons-Fotolia.com

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U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

Article 1L’UJCD-Union Dentaire défend les intérêts matériels et moraux des chirurgiens-dentistes,

les informe, les représente, les aide, les assiste et les accompagne.

Article 2La mission des chirurgiens-dentistes est de répondre aux besoins et aux demandes

de santé bucco-dentaire de toute la population. Professionnels médicaux et acteurs de santé publique,ils exercent cette mission individuellement et collectivement.

Article 3Les chirurgiens-dentistes ont la responsabilité de la santé bucco-dentaire de la population.

Leur indépendance thérapeutique est inaliénable.

Article 4L’égalité d’accès à la santé est une de nos valeurs. La solidarité nationale a vocation à répondre

aux besoins essentiels de santé, dans le cadre d’une convention négociée avec les régimes d’assurancemaladie. Ce cadre contractuel doit permettre aux chirurgiens-dentistes de remplir sereinement

leur mission, en valorisant leurs compétences, y compris des compétences particulières reconnues.

Article 5Hors du cadre de la solidarité nationale, et afin de faire bénéficier leur clientèle de tout leur savoir-faireen répondant aux demandes de confort, d’esthétique et de paix d’esprit, les chirurgiens-dentistes

doivent pouvoir s’entendre directement avec leurs patients.

Article 6Afin de prendre en compte tant la globalité que la diversité des besoins et des demandes de santé,

les chirurgiens-dentistes doivent exercer en équipes et en réseaux. Sous leur pleine et entièreresponsabilité, ils doivent notamment pouvoir déléguer certains actes à leurs personnels, formés

à cet effet. Ils ont vocation à participer activement à la prise en charge hospitalière de la population.

Article 7La liberté d’installation est un principe fondamental.

Veillant à l’application de ce principe, la profession dentaire doit participer activementà l’harmonie de la couverture sanitaire.

Article 8Fondée sur les données avérées de la science, la sécurité sanitaire est au cœur des préoccupations

des chirurgiens-dentistes et témoigne de leur engagement au service de la population.Sa déclinaison réglementaire doit être consensuelle.

Article 9La formation initiale des chirurgiens-dentistes, validée par un doctorat, doit se poursuivre

et se compléter par la formation continue et l’évaluation des pratiques. Des compétences multiplessont nécessaires à la réussite d’une entreprise libérale de santé.

Article 10Pour relever les défis auxquels est confronté l’exercice de la médecine dentaire,

le cabinet dentaire doit devenir une véritable entreprise libérale de santé.

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J’ADHÈRE A L’UJCD POUR 2008et j’accède à tous les services de l’Union

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Merci de retourner ce bulletin complété et accompagné de votre règlement à l’adresse figurant en pied de page.(Chèque bancaire ou postal à l’ordre de l’UJCD-Union Dentaire)

Nom : Prénom :Adresse :

Code postal : Ville :

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Mon adresse e-mail est la suivante : @

IMPORTANTLa présente cotisation est spécifiquement destinée aux praticiens qui souscrivent une première adhésion syndicale

auprès de l’UJCD-Union Dentaire. Elle ne peut être souscrite qu’une seule fois.

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HORS SÉRIE - 04/08 43

La profession dentaire tient une place spécifique dansle monde de la santé. Profession médicale à partentière, profession libérale dans l’âme, professionhumaniste avant tout, elle a un statut particulier : nivraiment prescriptrice, ni vraiment prescrite, haute-ment technique et technologique, intimiste, peu

consommatrice des finances de l’Assurance maladie.

Aucune manifestation ne permet d’afficher ce qu’est réel-lement notre monde. Nous devons agir pour que la chirurgiedentaire soit considérée autrement dans l’opinion publiqueet dans les médias. Il n’est pas acceptable que les médias n’a-bordent systématiquement à propos de notre profession queles refus de soin envers les patients bénéficiaires de la CMU,le blanchiment, ou le « tourisme médical » version tarif desprothèses et des implants.

Retenez et réservez sur votre agenda la date du 18 septem-bre 2008. Au cours de cette journée, se tiendront les 1res Assi-ses de la Santé Dentaire, intitulées « La santé dentaire enquestions ». Nous rassemblerons autour de tables rondesl’ensemble des décideurs du monde de la santé, afin de réflé-chir sur le devenir de la chirurgie dentaire, confrontant ceséchanges au projet politique de l’UJCD.Vous y êtes les bienvenus.

Nos valeurs et nos convictions rassemblent le plus grandnombre. Vous l’avez compris en lisant les pages précédentes.La défense de l’accès aux soins, organisée autour dela reconnaissance d’un panier d’actes permettant uneréponse aux besoins de santé de nos concitoyens, mais aussi ladéfense de nos intérêts économiques liés à l’activité de nosentreprises libérales de santé, sont les deux axes principauxde notre politique. La chirurgie dentaire ne s’exercera pasdemain dans le même contexte qu’aujourd’hui. Nos assis-tantes participeront de manière beaucoup plus médicale ànos actes et à notre exercice, nos moyens d’action, comme

U N G R O U P E A U S E R V I C E D E S C H I R U R G I E N S - D E N T I S T E S

Notre profession doit reprendreconfiance en elle-même ; leschirurgiens-dentistes doiventêtre fiers de leur mission et deleur réussite.Nous nous battons pour cela !

nos plateaux techniques vont se regrouper, pour plus d’effi-cience, nos cabinets vont devenir des véritables entreprises,nos carrières vont se diversifier, nos compétences s’élargi-ront, nos savoirs et nos savoir-faire pourront se valoriser.

Ce que nous avons réalisé dans le domaine de la formationcontinue est la partie visible de notre ambition. Grâce à deshommes et des femmes qui se sont investis totalement dansce domaine, Les Conférences de l’UJCD sont devenues l’or-ganisme de formation numéro 1 en France. Une enquêteorganisée par l’ADF place notre association en tête des cita-tions faites par les praticiens. Il est vrai qu’avec plus de 7 000praticiens formés par an et 2 000 adhérents, nous sommesdevenus en moins de trois ans leader du secteur. Convivialité,proximité et interactivité sont les valeurs des Conférences etvous les partagez.

À terme, le groupe UJCD sera non seulement incontourna-ble, mais aussi majoritaire, regroupant tous ceux qui parta-gent ces valeurs et ces convictions, au service d’une profes-sion que nous aimons et défendons.

L’UJCD a vocation à devenir LE groupe au service deschirurgiens-dentistes.

Jean-Marc PreynatPrésident

Des convictions au service d’une ambition :que les chirurgiens-dentistessoient fiers de leur réussite !

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Jeudi 18 septembre 2008

Les 1res Assises de la Santé Dentaire

Espace d'échanges et de réflexion, ces assisesapporteront des réponses aux enjeux sanitaires,dans un contexte socio-économique bouleversé.

DES GRANDS THÈMES, PARMI LESQUELS :

La santé dentaire pour tous : une utopie ?

La mondialisation : risque ou opportunité pour la santé dentaire ?

à la Maison de la Mutualité – Paris 5e

de 9 h 30 à 16 h 30

La santé dentaireen questions

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