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CASTING 33 Deux cœurs solitaires GRAND ROMAN-PHOTO Après un divorce difficile, Sylvie tente de se reconstruire et, pour prendre un nouveau départ, elle déménage. A la laverie de son quartier, elle rencontre Pascal, fraîchement célibataire lui aussi, ce qui va vite les rapprocher. Sylvie: Romy Milelli Eliane: Geneviève Van Der Meer Pascal : Jonas Bouton Claude : Philippe Deneubourg SCÉNARISTE: Paola Cecilia Lanzi sur un sujet de Brigitte Collina COORDINATEUR: Bruno Takodjerad PRODUCTEUR: Estellia Productions PHOTOGRAPHE: Nicéphore Deshalles Remerciements à la boutique Les sabots de Marie pour son aimable collaboration. La boutique de chaussures où je travaille est à deux pas, et je n’ai pas besoin de prendre le métro. Dimanche, j’apporterai le des- sert. Je t’embrasse, maman. ELLE A REPÉRÉ UNE LAVERIE PROCHE DE CHEZ ELLE. Il va me falloir attendre un peu avant de pouvoir m’of- frir ma propre machine. QUELQUES INSTANTS PLUS TARD… Il est plutôt pas mal dans son genre, mais il n’a pas l’air dégourdi. PASCAL N’EN FINIT PAS DE PESTER DEVANT LA MACHINE. Est-ce que je sais, moi, si mon linge doit bouil- lir ou être lavé à froid ? Je peux peut-être vous aider ? Ce n’est pas de refus. Je suis complètement perdu. SYLVIE EST AU TÉLÉPHONE AVEC SA MÈRE.

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CASTING

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Deux cœurssolitaires

GRAND ROMAN-PHOTO

Après un divorcedifficile, Sylvie tentede se reconstruireet, pour prendre unnouveau départ, elledéménage. A la laveriede son quartier, ellerencontre Pascal,fraîchement célibatairelui aussi, ce qui vavite les rapprocher.

Sylvie: Romy MilelliEliane: Geneviève Van Der Meer

Pascal: Jonas BoutonClaude: Philippe Deneubourg

SCÉNARISTE: Paola Cecilia Lanzisur un sujet de Brigitte Collina

COORDINATEUR: Bruno TakodjeradPRODUCTEUR: Estellia ProductionsPHOTOGRAPHE: Nicéphore Deshalles

Remerciementsà la boutique

Les sabots de Mariepour son aimablecollaboration.

La boutique de chaussures où jetravaille est à deux pas, et je n’aipas besoin de prendre le métro.

Dimanche, j’apporterai le des-sert. Je t’embrasse, maman.

ELLE A REPÉRÉ UNE LAVERIEPROCHE DE CHEZ ELLE.

Il va me falloir attendre unpeu avant de pouvoir m’of-frir ma propre machine.

QUELQUES INSTANTS PLUS TARD…

Il est plutôt pas maldans son genre, mais iln’a pas l’air dégourdi.

PASCAL N’EN FINIT PAS DE PESTERDEVANT LA MACHINE.

Est-ce que je sais, moi,si mon linge doit bouil-lir ou être lavé à froid?

Je peux peut-être vous aider?

Ce n’est pas de refus. Jesuis complètement perdu.

SYLVIE EST AU TÉLÉPHONE AVEC SA MÈRE.

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J’ai des chemises, des tee-shirtset deux pantalons. D’après vous,ça s’apparente à du linge délicat?

Ne faites pas bouillir vos pan-talons, vous pourriez avoirde mauvaises surprises.

Et quant àmes chemises?

Elles changeraient tout bonne-ment de couleur. Appuyez surla touche «chaud», à 40°C,c’est amplement suffisant.

C’est parti. Vous me sauvez la mise.

Ce n’était pas grand-chose.

Vous êtes une habituée des lieux?

C’est la première fois que jeviens dans cette laverie. Maisles programmes, ça me connaît.

Je vous ai interrompue dansvotre lecture, pardonnez-moi.

J’ai tout le temps de bou-quiner. Je dois encorepatienter une demi-heure.

QUAND L’HEURE EST VENUE…

C’est fini pourmoi. Au revoiret à bientôt, peut-être.

A bientôt. Bonne journée.J’ai dix minutes pour dépo-ser ce sac chez moi avantde retourner à la boutique.

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ELLE SE DÉPÊCHE, MAISUNE FOIS DANS LA RUE…

Décidément, ce n’estvraiment pasmon jour.

Attendez, je vais vousaider à tout ramasser.

J’ai glissé machinalement monportable aumilieu demon linge etévidemment il s’est mis à sonner.

Vous avez quandmêmedela chance dans votre mal-heur. Il pourrait pleuvoir.

J’apprécie votresens de l’humour.

Vous auriez le temps de prendreun verre? Je vous dois aumoins ça pour vous remercier.

C’est gentil, mais là, c’estimpossible. Au revoir.

ELLE A DÛ COURIR POUR NE PAS ARRIVER ENRETARD, MAIS CELA N’A PAS ÉTÉ SUFFISANT.

Quand je vous accordeune heure de pause, cen’est pas une heure dix.

Je suis désolée, Eliane.J’ai eu un contretemps.

Vous êtes en périoded’essai, ne l’oubliez pas.

La vendeuse que j’ai rem-placée avait raison, cettefemmeest une vraiemégère.

Ça ne se reproduira plus, jevous en donne ma parole.

On verra bien. Mais vous êtes prévenue,à la moindre incartade, c’est la porte.

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LE SOIR MÊME…

Quelle journée ! Elle ne m’apas lâchée une seconde. Riende ce que je fais ne la satisfait.

Allez, reste positive. Cebon petit plat vame faireoublier ses rebuffades.

SON VOISIN DE PALIER VIT SEUL.

Bonsoir, Sylvie. Queme vautle plaisir de votre visite?

J’ai fait un gratin dauphinois etje me demandais si cela vousplairait d’y goûter, Claude.

Quelle délicate attention!Entrez, je vous en prie.

Je ne voudrais pasvous déranger.

Vous plaisantez? Je ne reçoisjamais de visite. Votre com-pagnie sera la bienvenue.

UN PEU PLUS TARD DANS LA SOIRÉE…

J’ai bien fait de passer un momentavec lui. La solitude n’est pas drôle.

LE SAMEDI SUIVANT…

Tiens, revoilà monbel inconnu de l’autrejour. On dirait qu’il aencore un problème.

Bonjour, tout n’a pas l’air d’allercomme vous voulez. Jeme trompe?

Non, hélas.

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J’ai oublié de vérifierla température, et mestee-shirts ont rétréci.

Si vous avez des enfants, vouspourrez toujours les leur donner.

D’ici à ce que je revoie mon fils,il aura passé l’âge de les porter.C’est sa mère qui en a la garde.

Je pressentais quelque chosede ce genre. Le contenu desmachines à laver en dit beau-coup sur leur propriétaire.

Et qu’est-ce que la miennevous dit de particulier?

Une épouse vous auraitsolidifié les boutons de voschemises, par exemple.

Dans l’hôtel où je réside encemoment, on n’offre pas dekit de couture de dépannage.

Ce n’est pas facile de sedébrouiller tout seul quandon n’en a pas l’habitude.

On finit par vite y arri-ver, croyez-moi. Et ony gagne en autonomie.

Vous voyez toujours le bon côtédes choses, vous. C’est génial.

C’est un principe chez moi, de fairecontre mauvaise fortune bon cœur.

Au fait, je me présente, Pascal.

Enchantée, et moi, c’est Sylvie.Je suis divorcée, moi aussi.

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Vous avez l’air de bienaccepter la chose.

Ce n’était pas le cas, il y asix mois. Mon ex-mari m’en afait voir de toutes les couleurs.

Et pour vous, ça sepasse comment?

Nous sommes en litige sur tout.Cela me perturbe beaucoup.

Vous travaillez dansquel secteur?

Je suis chef d’une agencebancaire, et mes responsa-bilitésm’interdisent l’erreur.

Et vous, que faites-vous?

Rien de bien exaltant pour lemoment. Je suis vendeusedans une boutique de sabots.

J’ai fait une école hôtelière et jecomptais ouvrir une chocolate-rie quand mon mari m’a quittée.

Il faudra passerme voir unde ces jours à la banque.Je pourrais vous aider àconstituer un dossier.

Voilà une proposition quime remonte le moral. Jevous en remercie, Pascal.

CETTE FOIS-CI, ELLE NE S’ESTPAS ÉTERNISÉE À LA LAVERIE.

Vousm’avez l’air bien gaie. J’es-père que vous n’avez pas bu, carje vous renvoie sur-le-champ.

Rassurez-vous, je suison ne peut plus sobre.

Je vous ai à l’œil, sachez-le.

J’avais remarqué.

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PENDANTCE TEMPS…

Si tu as quelque chose denouveau àme dire, prendscontact avec mon avocat.

Je ne peux même plus suppor-ter le son de sa voix. Commentj’ai pu épouser cette hystérique?

QUELQUES INSTANTSPLUS TARD…

Ce doit être là. Il ne peut pasy avoir trente-six boutiquesde sabots dans cette rue.

Il me semble bien quec’est elle que j’aperçoisau fond du magasin.

À PEINE A-T-IL FRANCHI LE SEUIL QU’ÉLIANESE PRÉCIPITE AU-DEVANT DE LUI.

Bonjour, monsieur,puis-je vous aider?

J’aimerais parler à Sylvie.

Elle travaille bien ici?

Oui, mais comme vous venezde le dire, elle travaille. Dumoins, c’est ce que j’espère.

Ce ne sera pas long, juste uneminute, je vous le promets.

Je ne la paie pas pourqu’elle tienne salondans ma boutique.

MAIS PASCAL A SU Y FAIRE.

Que venez-vous faire ici?

Je viens vous rapporter quelquechose que vous avez oubliédans le tambour du sèche-linge.

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APRÈS UN RAPIDE COUPD’ŒIL À L’INTÉRIEUR DU SAC,

SYLVIE MURMURE.

En effet, mais vous n’avezpas choisi l’endroit et lemoment idéal pour ça.

Je m’en suis rendu compte.Je vous plains d’avoir à sup-porter une femme pareille.

J’aimerais que vous cessiezvosmesses basses, Sylvie, etque vous retourniez travailler.

Je reviendrai vous voir à lafermeture de la boutique.

Je préfère, à tout à l’heure.

QUATRE HEURES PLUS TARD…

Je suis désolé de vous avoirembarrassée cet après-midi.

Ne vous inquiétez pas. Ça adonné une nouvelle occasion àEliane deme harceler. Elle jubilait.

Heureusement que vous nelui avez pas donné le sac.Qu’aurait-elle dit en voyantmes sous-vêtements?

J’imagine bien sa tête,cela aurait été drôle.

J’aimerais me faire pardonner.Accepteriez-vous de venir aucinéma avec moi, ce soir?

Ça me changera les idées. Maisje voudrais d’abord passer chezmoi pour déposer mes courses.

ARRIVÉS AU BAS DE SON IMMEUBLE…

Nous y voilà. Vousm’attendez? J’en aipour cinq minutes.

Prenez tout votre temps.

ELLE A VITE DÉPOSÉ SON SAC CHEZELLE ET S’EMPRESSE DE FRAPPER ÀLA PORTE DE CLAUDE, SON VOISIN.

J’espère qu’il est là.

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Bonsoir, mon petit. Quelbon vent vous amène?

J’ai cuisiné ces lasagnes hiersoir et je vous en ai mis de côté.

Elles seront moins bonnes demain.Les voulez-vous pour dîner, Claude?

Et comment ! Vous êtes unecuisinière émérite, vous savez.

Pardonnez ma curiosité,mais vous n’auriez pasun rendez-vous galant?

On ne peut rienvous cacher.

Et moi qui croyais que vousne vous intéressiez qu’àmoi. Voilà que j’ai un rival.

À L’ISSUE DE LA SÉANCE,PASCAL LA RACCOMPAGNEJUSQU’À SON IMMEUBLE.

Samedi prochain, si le cœurvous en dit, je vous emmè-nerai à un concert de jazz.

L’idée me paraîtséduisante.

C’est vrai? Alors c’estentendu pour samedi.

La semaine qui vient va me semblertrès longue, je ne vous le cache pas. Jeme sens si bien en votre compagnie.

Moi aussi, je l’avoue.

SANS RÉTICENCE, ELLE SE PRÊTE AU DOUXBAISER QU’IL DÉPOSE SUR SES LÈVRES.

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A très vite, Sylvie.

A bientôt, Pascal.UNE FOIS SEULE…

Ne t’emballe pas, ma fille. Il esten pleine rupture et ne cherchepeut-être qu’une aventure.

ELLE SURSAUTE AU BRUITDE LA PORTE QUI S’OUVRE.

Déjà de retour?

Que se passe-t-il?Tout va bien?

Je me faisais du souci devous savoir avec un hommeque vous ne connaissez pas.

Rassurez-vous, c’est quelqu’unde bien. Je suis touchée de voirque vous vous inquiétez pourmoi.

Vous êtes si gentille, je nevoudrais pas qu’il vousarrive quoi que ce soit.

LE SAMEDI SUIVANT, SYLVIE ESTIMPATIENTE DE RETROUVER PASCAL.

Vous pouvezm’expliquertoutes ces ratures sur lecarnet de commandes?

J’ai eu quelques pro-blèmes avecmon stylo.

Je crois, au contraire, que vous neportez aucun intérêt à votre travail.C’est mon dernier avertissement.

LES PAROLES D’ÉLIANE L’ONTFORTEMENT CONTRARIÉE.

Qu’est-ce qui vous arrive?

Eliane m’a encore menacéede licenciement. Et cette foisd’une façon très virulente.

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Cela signifie plus d’argent, plusd’appartement, plus de projets,alors que je reprenais espoir.

Calmez-vous. Il ne faut pasvous laisser faire par ce tyran.

On voit bien que vous netravaillez pas avec elle. Jen’ai vraiment plus le moral.

Vous avez peut-être envie derester seule. Voulez-vous quenous reportions cette soirée?

Surtout pas ! Elle ne va quandmêmepasme gâcher ce plaisir.

AU PIED DE L’IMMEUBLE, ILSTOMBENT NEZ À NEZ SUR CLAUDE.

Bonsoir, Sylvie.

Bonsoir, Claude. Je vousprésente Pascal, un ami.Il est mon invité ce soir.

Vous avez de la chance. Ellefait divinement bien la cuisine.

Je saurai apprécier, jesuis un fin gourmet.

Bonne soirée à vous deux.

Merci, je viendrai tout à l’heure vousapporter une part de mon tiramisu.

LE REPAS TERMINÉ, C’EST PASCAL QUIA FRAPPÉ À LA PORTE DE CLAUDE.

Sylvie m’a chargé de vousapporter le gâteau. Je l’em-mène écouter du jazz.

Excellente idée !

Vous savez, elle a besoinde réconfort, pas d’unenouvelle déception.

Soyez tranquille. J’ai l’inten-tion de prendre soin d’elle.

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IL EST PLUS DE 2�HEURES DU MATIN…

Cette musique fantas-tique m’a fait oublier ma dure journée.

C’était le but recherché. Vous étiez tellement démoralisée.

C’est vrai, et j’ai bien peur que le cafard ne revienne lundi.

Il revient déjà, je le sens rien qu’à votre voix.

Vous n’allez pas vous remettre à pleurer.

Excusez-moi, je me sens toute bête, mais je ne peux pas m’en empêcher.

Ce n’est rien, ça va passer.

Non, ce n’est pas rien. Je n’aime pas vous voir malheureuse.

Attendez ! Ne vous sauvez pas comme ça, on dirait que vous avez peur de moi.

C’est de moi dont j’ai peur.

POURTANT, SYLVIE S’ABANDONNE SANS RÉSISTANCE À SON BAISER PASSIONNÉ.

DEPUIS LEUR NUIT PASSÉE ENSEMBLE, PASCAL N’A PAS DONNÉ SIGNE DE VIE.

Il s’est moqué de moi. Com-ment ai-je pu être aussi naïve ?

ÉLIANE LA SURVEILLE D’UN ŒIL MAUVAIS.

C’est à croire que le chômage ne lui fait pas peur. Je dois mettre les choses au point.

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Je suppose que cette mine d’enterrementrésulte d’un chagrin d’amour, mais le clientn’a pas à subir votre mauvaise humeur.

On dirait qu’elle lit dansmes pensées. J’aimerais luitordre le cou à cette harpie.

NE DÉSIRANT PAS RESTER SEULEELLE RETROUVE SON VOISIN.

Vousm’avez l’air bienmorose.

Vous aviez raison de me mettre engarde contre Pascal. Je n’ai plus denouvelles de lui depuis trois jours.

Vous avez essayéde le contacter?

Je tombe à chaque fois sur sonrépondeur. J’ai laissé un message,mais il n’a pas daigné me rappeler.

Il ne faut plus penser à lui. C’est ungoujat. Tournez la page et concentrez-vous sur votre projet de chocolaterie.

Cela ne va pas être facile.Je n’ai plus aucun ressort.

Vous êtes jeune, pétillante et pleine de vie.Profitez de l’existence au lieu de vous lamen-ter pour un type qui n’en vaut pas la peine.

RÉCONFORTÉE PAR LES PAROLES DE CLAUDE,ELLE DÉCIDE DE PRENDRE SON MAL EN PATIENCE.

J’espère que vous n’avez rien prévu cesoir, car nous avons l’inventaire à faire.Cela durera au moins jusqu’à 21 heures.

Aucun problème, Eliane.

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DE SON CÔTÉ, PASCAL ESTPASSÉ À L’IMPROVISTE.

J’ai sonné quatre foisà l’interphone, maiselle ne répond pas.

À CET INSTANT…

Vous avez un sacré toupetde revenir après ce quevous lui avez fait subir.

Mon fils a eu un accident.J’ai dû rester avec lui duranttrois jours à l’hôpital.

Vous auriez pu appelerSylvie pour l’avertir.

Je me suis fait voler mon télé-phoneportable sur lequel j’avaisenregistré ses coordonnées.

Sylvie rentrera tard ce soirpour cause d’inventaire.

Sa patronne ne sait plus quoi trou-ver pour la harceler. A votre place,je courrais y mettre bon ordre.

J’y vais de ce pas.

IL S’EST PRÉCIPITÉ À LA BOUTIQUE.

Ouvrez-moi ! Ouvrez-moi tout de suite !

Vous êtes fou, vous allez casserma vitre. Qu’est-ce qui vous prendde tambouriner comme ça?

Il me prend que je voudraisvoir Sylvie immédiatement.

Elle est occupée.

Pas pour longtemps.

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47FIN

Je vais appeler la police.

C’est une bonne idée. Jeleur dirai de quelle façonvous traitez votre personnel.

Et d’ailleurs, vous pouvezdèsmaintenant vous cher-cher une autre esclave.

Dans ce cas, je vous priede sortir de ma boutique.

SYLVIE NE SAIT PAS SI ELLE DOIT RIREOU PLEURER DE CETTE SITUATION.

Je ne pensais plus jamais te revoir.

J’imagine ce que tu as dû penser demoi.

Désolé d’avoir déboulé comme ça à tontravail, mais je n’avais pas le choix. Sur-tout après ce que Claude m’a raconté. Tu es conscient que ton irruption

va me faire perdre ma place?

Tout à fait !

LA VIE RÉSERVE PARFOIS DE MAGNIFIQUESRENCONTRES AU MOMENT OÙ L’ON NE S’Y ATTEND

PAS. TOUS DEUX EN SAVENT QUELQUE CHOSE.

Mais j’ai une bonne nouvelle à t’annon-cer. Mon divorce est enfin prononcé.Je suis libre et je veux être avec toi.

C’est merveilleux!