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DES JEPS RUGBY 2015/2016 Max Godemet DTN FFR Page 1 Questions /Réponses Notions à connaitre pour comprendre et expertiser un programme de préparation physique Rugby Question 1 : Répertorier les différentes sources d’énergie de la Contraction Musculaire. Réponse : Le principe de base d’une contraction musculaire (CM) est la transformation d’une énergie chimique en énergie mécanique. Toute CM nécessite la libération, au niveau de la fibre musculaire d’une certaine quantité d’énergie. L’énergie nécessaire à la CM provient de notre nourriture composée de glucides, lipides, protides. Les muscles ne peuvent pas directement extraire l’énergie utile à leur contraction à partir des aliments. L’énergie libérée au cours de la dégradation des aliments n’est pas directement utilisée pour le travail musculaire. Elle est employée pour fabriquer un composé chimique appelé ATP (Adénosine Tri Phosphate). C’est à partir de l’énergie libérée par la dégradation (processus chimique) de ce composé que la fibre musculaire peut se contracter (énergie mécanique). Cette molécule, sous l'action de l'influx nerveux qui arrive au muscle par le nerf moteur et avec l'intermédiaire du calcium, va être dégradée en A.D.P. (Adénosine Di phosphate) + un Pi (atome de Phosphate inorganique).Cette dégradation s'accompagne d'une libération d'énergie et de chaleur. Toute l’énergie chimique n’est pas transformée en énergie mécanique (rendement : 20 à 25%) ATP ADP + Pi + Energie de la contraction musculaire + Chaleur L’ATP est stockée en très petite quantité au niveau du muscle et ne permet que le démarrage du mouvement. La poursuite du mouvement passe par la resynthèse de l’ATP 3 voies métaboliques assurent la resynthèse de l’ATP (Fig. 1a ,1b, 1c). Selon le type d’effort (intensité et durée) 3 mécanismes (systèmes ou voies) peuvent intervenir pour produire cette énergie nécessaire à la resynthèse de l’ATP à partir de certains produits de l’alimentation ou de composés existants dans la cellule musculaire o La voie Anaérobie alactique : très court (< 6s) et très intense (supra maximaux > 160 à 250 % de PAM) : Sauts, sprints très courts, tout exercice « explosif »,… o La voie Anaérobie lactique Exercice de durées intermédiaires (20s à 2 min) ET INTENSE (supra maximaux > 120 à 200 % de PAM) : 200m….800m course, 50m….200m nage…) o La voie Aérobie : Exercice de longues durées (3 min et plus…) ET de moindre intensité (> 75 à 120 % de PAM) : 1000m au marathon…, 400m au 3000 m nage

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DES JEPS RUGBY 2015/2016

Max Godemet DTN FFR Page 1

Questions /Réponses

Notions à connaitre pour comprendre et expertiser un programme de préparation

physique Rugby

Question 1 : Répertorier les différentes sources d’énergie de la Contraction Musculaire.

Réponse :

⁻ Le principe de base d’une contraction musculaire (CM) est la transformation d’une

énergie chimique en énergie mécanique. Toute CM nécessite la libération, au

niveau de la fibre musculaire d’une certaine quantité d’énergie.

⁻ L’énergie nécessaire à la CM provient de notre nourriture composée de glucides,

lipides, protides. Les muscles ne peuvent pas directement extraire l’énergie utile à

leur contraction à partir des aliments. L’énergie libérée au cours de la dégradation

des aliments n’est pas directement utilisée pour le travail musculaire. Elle est

employée pour fabriquer un composé chimique appelé ATP (Adénosine Tri

Phosphate). C’est à partir de l’énergie libérée par la dégradation (processus

chimique) de ce composé que la fibre musculaire peut se contracter (énergie

mécanique).

⁻ Cette molécule, sous l'action de l'influx nerveux qui arrive au muscle par le nerf

moteur et avec l'intermédiaire du calcium, va être dégradée en A.D.P. (Adénosine

Di phosphate) + un Pi (atome de Phosphate inorganique).Cette dégradation

s'accompagne d'une libération d'énergie et de chaleur. Toute l’énergie chimique

n’est pas transformée en énergie mécanique (rendement : 20 à 25%)

ATP ADP + Pi + Energie de la contraction musculaire + Chaleur

⁻ L’ATP est stockée en très petite quantité au niveau du muscle et ne permet que le

démarrage du mouvement. La poursuite du mouvement passe par la resynthèse

de l’ATP

⁻ 3 voies métaboliques assurent la resynthèse de l’ATP (Fig. 1a ,1b, 1c). Selon le

type d’effort (intensité et durée) 3 mécanismes (systèmes ou voies) peuvent

intervenir pour produire cette énergie nécessaire à la resynthèse de l’ATP à partir

de certains produits de l’alimentation ou de composés existants dans la cellule

musculaire

o ① La voie Anaérobie alactique : très court (< 6s) et très intense (supra

maximaux > 160 à 250 % de PAM) : Sauts, sprints très courts, tout exercice

« explosif »,…

o ② La voie Anaérobie lactique Exercice de durées intermédiaires (20s à 2

min) ET INTENSE (supra maximaux > 120 à 200 % de PAM) :

200m….800m course, 50m….200m nage…)

o ③ La voie Aérobie : Exercice de longues durées (3 min et plus…) ET de

moindre intensité (> 75 à 120 % de PAM) : 1000m au marathon…, 400m

au 3000 m nage…

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Fig 1 a :Illustration simplifiée du processus de resynthèse de l’ATP

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ENERGIE

ENERGIE

Aliments ingérés,

digestion, réserves

1) HYDROLYSE

(catabolisme)

2) PHOSPHORYLATION

(anabolisme)

TRAVAIL BIOLOGIQUE

+ CHALEUR

ATP

ADP + Pi

40 à 50 kJ/mol.

MuscleTissu adipeux Foie

Tg, AG

Glyc,

Tg, AA,

Prot

Glyc,Gluc

AG, TG,

AA, Prot

Energie + Pi + ADP ATP

Fig 1 b :Illustration « plus scientifique » du processus de resynthèse de l’ATP

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O2

O2

Myoglobine

Tropomyosine

ATP

ADP + Pi

MEMBRANE

CELLULAIRE

MILIEU CELLULAIRE

PCr C + Pi

Exercice court

et intense

Myosine

Actine

Exercice de

longue durée

Glycogène... lactate

MILIEU EXTRA CELLULAIRE

Troponine

Contraction et

relâchement musculaires

Fig1 c : Le 1er et le 2ème mécanisme se réalisent en absence d’Oxygène : Système

ANAEROBIE

Le 3ème se déroule en présence d’Oxygène : Système AEROBIE

Question 2 : Chaque ressource énergétique est caractérisée par un certain nombre

de paramètres. Lesquels ?

Réponse :

⁻ On peut schématiser (Fig2) ces trois systèmes de resynthèse de l’ATP en les

comparant à des réserves d’énergie de contenance différentes :

o Très grande pour le processus AEROBIE,

o Moyenne pour le processus ANAEROBIE LACTIQUE,

o Faible pour le processus ANAEROBIE ALACTIQUE.

⁻ Ils fournissent de l’énergie aux muscles avec des débits (diamètre des tuyaux

quittant les réservoirs) et des durées de mise en route (longueur des tuyaux) qui

diffèrent.

Le diamètre du tuyau correspond à la puissance de ces processus. La taille du

réservoir représente leur endurance ou capacité à fournir de l’énergie au muscle

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⁻ Les substrats utilisés et le produit final de la dégradation du substrat

(catabolisme) et les délais d’intervention sont des paramètres qui caractérisent

aussi les voies métaboliques Fig.3

Fig3 : Délai d’intervention, Durée, substrats et produit final de la resynthèse de l’ATP

par les différentes voies métaboliques modifié d’après Mc Ardie,in exercice Physiology

1996

⁻ Précisions sur le Lactate :

o Contrairement à des idées reçues, produire beaucoup de lactate durant des

exercices très intenses et très courts est très bon car, dans ces conditions,

une forte production de lactate est le témoin d’un débit élevé de

production d’ATP, seul carburant utilisé directement pour produire

l’énergie dont le muscle a besoin. Généralement ce sont les sportifs qui

produisent le plus de lactate par unité de temps qui obtiennent les

Fig. 2 : Caractéristiques

des 3 systèmes qui

permettent la resynthèse

de l’ATP

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meilleures performances sur des épreuves courtes et très intenses comme

certaines actions du match.

o Par contre de trop fortes accumulations de lactate peuvent nuire à la qualité

du travail musculaire et donc à celle du rendement du joueur au cours du

match

o En conséquence, pour apprécier au plan physiologique l’aptitude d’un

joueur de rugby à répondre aux exigences du jeu , l’entraîneur doit Evaluer

la quantité de lactate qu’il est capable de produire au cours d’un test à

base de des sprints répétés et surtout la vitesse à laquelle le lactate

produit est recyclé pendant la récupération active entre deux tests

intenses.

o Autrement dit, au plan physiologique, la meilleure aptitude du rugbyman

dépend à la fois de ses possibilités de produire beaucoup de lactate au cours

d’un exercice court et intense et de ses capacités à l’utiliser pendant les

temps de récupération.

⁻ Ce qu’il faut retenir (Tableau ci-dessous) :Chaque mécanisme producteur

d’énergie présente des caractéristiques différentes de par:

o Substrats Utilisés

o Délai d’intervention

o Puissance ou débit maximal (quantité d’E fournie par unité de temps)

o Durée limite du maintien de la puissance

o Capacité ou Endurance (quantité totale d’énergie fournie depuis le début de

l’utilisation du processus jusqu’à son épuisement)

o Durée limite du maintien de l’endurance (durée pendant laquelle un certain

% de la puissance peut être maintenu. Cette durée dépend de la quantité d

Ȏnergie disponible)

o Facteurs limitant

o Produit final du catabolisme

o Durée des récupérations

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Tableau récapitulatif des caractéristiques des différentes voies métaboliques

Pour caractériser une aptitude Aérobie ou anaérobie, on parle aussi de rendement. Le

rendement est cette qualité qui permet d’obtenir le plus de travail possible pour une

même quantité d’énergie.

En résumé et par analogie à l’automobile :

⁻ La puissance c’est la cylindrée

⁻ L’endurance c’est le réservoir

⁻ Le rendement, c’est la consommation de carburant /km

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Question 3 : Commenter la courbe d’Howald

Fig 4: Courbe d’Howald modifiée Poortmans et Boisseau 2001 2003

⁻ Les 3 mécanismes de production de l’énergie nécessaire à la CM se mobilisent dès

les premières secondes.

⁻ La courbe d’Howald (1974) met en évidence

o La mise en jeu simultanément des 3 les filières énergétiques. Les trois

processus de resynthèse ne fonctionnent pas de manière indépendante, Ils

interviennent ensenble dans tout exercice mais dans des proportions

différentes.

o A l’exception des périodes de transition d’un métabolisme à un autre, il y a

toujours prédominance d’une voie énergétique sur les 2 autres.

o La contribution relative de l’énergie de type aérobie ou anaérobie au cours

d’activités maximales de durée variable.

⁻ Pour un exercice continu, l'utilisation de ces différentes voies répond à un schéma

bien connu qui consiste à débuter par la voie anaérobie alactique (5 à 7 secondes),

suivie de la voie anaérobie lactique (30 à 50 secondes), puis au-delà la voie

aérobie ( plusieurs heures)..

Des récents travaux ont montré qu’à l’échelle de l’organisme et du travail musculaire :

il n’est plus possible aujourd’hui de soutenir le concept d’ANAEROBIE (sans

oxygène) car même les exercices très courts et très intenses bénéficient d’un

apport en O2..

Qu’il est difficile aussi de soutenir le concept d’ALACTIQUE dans la mesure où,

dès le début de l’exercice musculaire la glycolyse générant la production de

lactate est mise en jeu,

Il n’est plus possible non plus d’affirmer l’intervention unique d’une filière

énergétique dans l’apport total de l’énergie requis par un exercice donné.

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On parlera d’avantage d’une contribution relative de chaque filière énergétique au

processus métabolique

En conséquence, en fonction de l’intensité et de la durée d’un exercice ou d’une

activité musculaire, il est indispensable de définir non seulement la

prédominance d’une source énergétique mais aussi l’interaction constante des

autres sources mises en jeu.

Question 4: Définissez les notions suivantes : VO2 max Consommation maximale d’O2,

Puissance maximale Aérobie, Endurance Aérobie, Vitesse maximale Aérobie

Réponse :

1. VO2 Max

⁻ Le VO2 max d’un joueur représente le volume maximal d’O2 susceptible d’être

prélevé en milieu extérieur, transporté jusqu’au muscles actifs, utilisé par les

fibres musculaire et ce par unité de temps. Pour atteindre son V O2 max le joueur

utilise une certaine puissance musculaire définie comme puissance Aérobie

fonctionnelle (PMAF) exprimée en vitesse de course ou en watt

⁻ Plus que la connaissance du VO2 max c’est celle de la VAM qui est indispensable

pour calibrer à l’entraînement les courses favorables au développement

physiologique.

Fig. 6 Evolution de la consommation d’O2 en fonction de la vitesse de course.

Détermination de la vitesse critique

⁻ Explication : Si l’on augmente progressivement l’intensité d’un effort mettant en

jeu d’importantes masses musculaires, la consommation d’oxygène augmente

C

on

som

mat

ion

d’O

2

l/m

in

Vitesse Aérobie Max Km/h

1,0

2,

0

3,0

8 10 12 14 16 18

4.0

5,0 VO2 Max

Intensité SUR

critique

Int. Critique

Int .SUB critique

AN

AER

OB

IE

AER

OB

IE

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Max Godemet DTN FFR Page 9

jusqu’à un certain point. Au-delà toute nouvelle progression dans l’intensité de

l’effort n’entraîne plus d’accroissement de la l’absorption d’oxygène. Ce palier est

appelé consommation maximale d’oxygène.

⁻ La consommation maximale d’oxygène ou V O2 max (V=Débit. O2 =oxygène, max=

maximale) est la quantité maximale d’oxygène qu’un organisme peut utiliser par

unité de temps au cours d’un exercice musculaire intense et de longue durée.

⁻ Les unités de mesure les plus employées sont :

o Le litre d’oxygène par minute : l/min

o Le millilitre par minute et par kilogramme de poids corporel : ml/min/kg

⁻ La consommation d’O2 dépend elle-même :

Au plan central de l’efficacité de la chaîne des transporteurs d’O2 des

poumons aux cellules musculaires :

o Sang (taux d’hémoglobine)

o Cœur (débit cardiaque)

o Lit sanguin (capillaires fonctionnels au niveau du muscle)

Au plan périphérique de la capacité d’extraction et d’utilisation de l’O2 par les

fibres musculaire (concentration des enzymes oxydatives et tailles des

mitochondries

⁻ Un VO2 max bien développé permet :

o De soutenir des exercices de d’intensité et de durées élevées

o De mieux récupérer entre deux efforts ou entre 2 séances d’entraînement

entre 2 matches

o D’être plus actif sans ressentir de fatigue excessive

o D’être moins sujet aux baisses de forme et « aux passages à vide » au cours

d’une saison

o De prolonger une carrière

⁻ Le VO2 max augmente normalement avec la croissance jusqu’à l’âge de 15/15 ans

chez les filles et 18-20ans chez les garçons. Cette augmentation liée à la

croissance peut être amplifiée par un entraînement adapté.

2. Puissance Maximale Aérobie (PAM) : La puissance Maximale Aérobie désigne

la puissance développée à VO2 max :

⁻ La PMA d’un joueur (exprimée en W ou Km/h) est la puissance de travail qu’il

développe au cours d’un exercice s’accompagnant d’une consommation d’O2

exactement égale à son VO2max (c’est pourquoi la PMA est souvent confondue

avec le VO2max)

3. La capacité aérobie

⁻ Elle représente la quantité totale d’énergie disponible susceptible d’être libérée

par voie oxydative. Elle dépend :

o des réserves totales de substrats énergétiques (glucides, lipides) disponibles

o des possibilités de les utiliser en présence d’O2.

⁻ Il est possible d’apprécier la capacité Aérobie par 2 dimensions fonctionnelles :

o Débit maximal d’O2 ou consommation maximale d’O2

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o durée pendant laquelle peut être maintenu un débit proche du maximal

c'est-à-dire l’endurance Aérobie

4. L’endurance Aérobie est le pourcentage de V O2 max ou VAM susceptible d’être

maintenue pendant une durée donnée : exemple courir un 3000m à 85% de VAM

5. Selon la puissance de l’effort 3 vitesses ont été définies Fig.6

⁻ Intensité SUB-CRTIQUE : La demande d’O2 est sensiblement proportionnelle à

l’intensité de l’effort : L’apport d’O2 est satisfaisant

⁻ Intensité CRTIQUE : La demande d’O2 est égale aux possibilités aérobies du

sujet :

⁻ Intensité SUR-CRTIQUE : La demande d’O2 excède les possibilités aérobie du

sujet . Le travail s’effectue en dette d’O 2 grâce aux apports anaérobies du sujet.

Plus l’intensité augmente plus le système anaérobie sera sollicité pour produire

l’énergie

Question 5 : Après avoir cité les qualités physiques du Rugbyman, indiquer l’intérêt

qu’à un rugbyman d’avoir un système Aérobie bien développé

Réponse :

⁻ Le Rugby se caractérise par une alternance

o d’enchaînement de jeu et pause (récupération plus ou moins long)

o d’actions de course et de combat

⁻ Les différents enchaînements de jeu qui présentent dans un temps très court une

importante réitération de sprints, une alternance de sprints, de luttes, de

poussées, de courses intenses avec des courses à vitesse modérée permettant une

récupération active ce qui, à l’échelle de chaque joueur, permet de caractériser le

rugby comme un sport à actions techniques intermittentes de courtes durées, de

haute intensité et aléatoirement réparties dans des espaces de jeu de plus en plus

réduits et ce, pendant une durée relativement longue de 2 x 40 min nécessitant en

conséquence de l’endurance musculaire spécifique ou la capacité de reproduire

des actions intenses dans des intervalles courts.

⁻ En conséquence les Capacités principales pour la pratique du Rugby sont:

o Qualités de Force, puissance et vitesse prioritaires

o Équilibre des membres Inf./ membres sup.- gainage

o Explosivité des Membres inf. + qualités d’appuis + changements de direction

(vivacité)

o Qualités Aérobies

o Prise en compte de la spécificité du Rugby: capacité anaérobie

- Au plan physique et physiologique cela implique une importante sollicitation de :

o la puissance musculaire

o de l’endurance musculaire spécifique ou capacité de reproduire des actions

intenses dans des intervalles courts, donc à une importante capacité

musculaire de resynthèse de la phosphorylcréatine (PCr) entre deux ou

plusieurs actions intenses

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⁻ Or on sait qu’après un exercice court et intense, la resynthèse de la

phosphorylcréatine (PCr) à partir de nouvelles molécules d’ATP, nécessite la

présence d’oxygène

⁻ La vitesse de cette resynthèse dépend de la quantité d’oxygène que le muscle peut

utiliser autrement dit de son pouvoir oxydatif maximal.

⁻ Comme l’ont démontré de récents travaux scientifiques, il est possible d’améliorer

la vitesse de resynthèse de la PCr entre plusieurs exercices courts et intenses

grâce à un bon développement préalable de la capillarisation et de la

capacité oxydative des muscles sollicités.

⁻ DONC : Le développement de la capacité oxydative devrait toujours précéder

l ’entraînement de la vitesse, de l’endurance de la vitesse et de la puissance

musculaire.

⁻ Durant une saison sportive, le développement de la vitesse, de la force et de la

puissance musculaire devrait être envisagé :

o seulement après celui des capacités aérobies (endurance + puissance

aérobie maximale)

o et concomitant de celui du pouvoir oxydatif musculaire (puissance aérobie

maximale + répétition de sprints très courts)

⁻ En résumé un bon développement de du système Aérobie permet au joueur :

o d’assumer une saison sportive sans rencontrer d’importantes périodes de

méforme, o de s’entraîner plus longtemps et à plus haute intensité sans ressentir de

fatigue excessive,

o de maintenir une intensité plus élevée au cours des matchs, o de récupérer plus vite entre les actions intenses du match et donc de

pouvoir les renouveler plus souvent. ⁻

Question 6 : Qu’évoque pour vous en musculation les notions d’hypertrophie, Puissance

maximale, force maximale, explosivité.

Réponse :

Rappel de Physiologie

1. L’Unité motrice

Fig 7 : L’unité

mortice

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⁻ Chaque fibre musculaire est innervée par un seul motoneurone qui se termine au

milieu de la fibre par des synapses.

⁻ L’ensemble des fibres musculaires innervées par les ramifications constitue une

Unité Motrice.

⁻ Un muscle isolé renferme 2 types de Fibres :

o Des fibres lentes ‘Slow-twitch) , possèdent un haut degré d’endurance Aérobie

o Des fibres rapides (fast -twitch)sollicitées pour réaliser des execrcices

anaérobie

o Fibres FTa

o Fibres FTb

⁻ C’est la vitesse de contraction qui différencie les 2 types de fibre

⁻ Les unités motrices de types FTa développent beaucoup plus de force mais se

fatiguent davantage en raison de leur faible capacité d’endurance que les

UM de type ST

2. Le recrutement des Unités motrices

⁻ Les unités motrices répondent à la loi du « Tout ou rien ». Pour ^tre recrutée il

faut que l’influx nerveux qui traverse l’unité motrice atteigne ou dépasse un

certain seuil.

⁻ Lorsque c’est le cas toutes les fibres musculaires correspondantes se contractent

au maximum

⁻ Pour produire un force supérieure il faut augmenter le nombre d’unités motrices

activées et donc le nombre de fibres musculaires.

⁻ Dans les activités de faible intensité la force musculaire est essentiellement

produite par les fibres ST. Au fur et à mesure que la froce développée augmente,

les fibres FTa sont recrutées. Si la force max et exigée même les fibres FTb sont

activées.

⁻ En musculation le recrutement des UM intervient au début de l’entraînement, ce

qui explique les progrès rapides

Fig8 : Recrutement

progressif des fibres

lentes et rapides

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3. On distingue différents types de contraction musculaire en fonction :

a. de la modification de la longueur du muscle

⁻ Isométrique, contraction sans déplacement des insertions musculaires,

c’est le maintien d’un positon précis durant un temps déterminé. Lorsque

la résistance externe est égale à la force du muscle, aucune modification

de la longueur n’apparait.

⁻ Anisométrique, contraction avec déplacement des insertions musculaire.

Ce régime englobe plusieurs types de contraction

o Concentrique (raccourcissement des fibres musculaires) Lorsque la

résistance externe est inférieure à la force du muscle, le muscle se

raccourcit

o Excentrique (éloignement des insertions musculaires) Lorsque la

résistance externe est supérieure à la force du muscle un étirement

de celui-ci se produit, ses extrémités s’éloignent

o Pliométrique (succession de contractions excentriques et

concentriques sans délai. Le muscle est d’abord étiré puis se

contracte.

b. du caractère constant ou non constant de la vitesse de contraction on

parle de Contraction iso cinétique lorsque la vitesse de contraction est

constante.

4. Notions d’hypertrophie, Puissance maximale, force maximale, explosivité.

⁻ Le graphique (Fig.9) ci-dessous présente la courbe de Relation Force vitesse

mesurée lors d’un exercice de musculation (Squat) .

⁻ La courbe permet de quantifier quatre points remarquables de l’expression

mécanique de l’activité musculaire que nous retenons comme index de la

capacité musculaire fonctionnelle.

Il s’agit de :

o La force max exprimée en KG

o La puissance max. exprimée en Kgm/sec

o La force exprimée sur la plus grande vitesse testée (260cm/sec) c’es à dire

107 Kg. Cette mesure est retenue comme la qualité d’explosivité exprimée

dans des conditions de contraction concentrique. La vitesse maximale

atteinte contre une

o résistance équivalente au poids du corps 87 Kg

⁻ Ces index de capacité musculaire peuvent et doivent être développés par

l’entrainement.

⁻ Le processus d’entraînement aboutissant au développement des capacités

musculaires consiste à solliciter de façon répétitive le système

neuromusculaire dans des conditions biomécaniques définies. Il s’agit pour cela

de mettre en œuvre des procédés de renforcement musculaire adaptés aux

objectifs poursuivis

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DES JEPS RUGBY 2015/2016

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Fig. 9 : Définitions des capacités musculaires

⁻ Comment le rugby moderne balaie la relation Force Vitesse ? (L’observation

de terrain)

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1. L’Hypertrophie : L’hypertrophie touche à la composition même du muscle, elle a

pour but d’augmenter le volume musculaire (augmentation de l’aire de la section

transverse des fibres musculaires) par une augmentation :

o Nb. De fibres musculaires (pas de certitude)

o Nb. De myofibrilles

o Tissu conjonctif

o vascularisation

Pour atteindre l’hypertrophie musculaire le facteur quantité de travail est

déterminant : Il faut un minimum de 9 semaines à raison de 4 séances par

semaine pour voir apparaître un résultat. Il faut souligner que les procédée visant

à hypertrophier un muscle sont peu propices à améliorer l’explosivité, voire même

contradictoire.

2. La Puissance maximale : C’est la capacité du système neuromusculaire à

surmonter des résistances avec la plus grande vitesse de contraction possible. La

puissance est en étroite relation avec le niveau de force max.

Elle peut être décomposée en puissance max. puissance vitesse, puissance force.

Un objectif de puissance maximale vise à améliorer la vitesse de mobilisation d’une

charge donnée. Rappelons que la puissance maximale d’une chaîne musculaire

s’exprime pour des valeurs de résistance correspondant à 50% de 1RM (répétition

maximale) mobilisée à vitesse maximale (pour la charge donnée).

Les procédés proposeront des résistances comprises enter 30% (puissance –

vitesse) et 70% d’une RM (puissance –Force). L’aspect qualitatif de la réalisation du

Travail est essentiel pour assurer l’efficacité du procédé ; les charges doivent être

mobilisées avec une vitesse maximale.

3. Force maximale : C’est le maximum de force que peut déployer le système

neuromusculaire pour une contraction volontaire.

Un objectif de force max vise à augmenter la capacité du muscle à soulever une

charge la plus grande possible dans un mouvement déterminé.

Il existe deux types de force max dynamique (avec mouvement) et statique (sans

mouvement).

Les procédés proposés utilisent des charges qui augmentent progressivement (85

à 100% d’1RM) voire plus de 100% pour les procédés de musculation de type

excentrique.

4. Explosivité : C’est la capacité du sujet à faire varier brusquement la quantité de

mouvement de son propre corps ou de l’objet sur lequel on agit. D’un point de

vue mécanique, l’explosivité se définit comme la capacité du système

neuromusculaire à augmenter brusquement le niveau de force qu’il exprime.

Un objectif d’explosivité a pour but d’améliorer les capacités du joueur à exprimer

la plus grande force possible dans le minimum de temps. Les procédés associés à

cet objectif consistent à déplacer des charges pour atteindre la plus grande vitesse

possible avec un temps minimum.

Ce travail nécessite une très grande concentration mentale.

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5. De l’évaluation vers les Intensités de travail en fonction des objectifs Fig.10

Fig .10 : Détermination des Zones d etravail selon les capacités musculaires

6. La planification des objectifs

⁻ Principe 1 : le développement de la force maximale doit être envisagé

préalablement au développement de l’explosivité car :

o Il existe un lien fonctionnel existant entre les qualités de force maximale et

les qualités de vitesse maximale

o certains procédés de développement de l’explosivité imposent des

contraintes musculaires très importantes (i.e. le cycle étirement-détente

dans la pliométrie)

⁻ Principe 2 : le développement des qualités d’explosivité ne doit pas entraîner une

régression des autres qualités.

Fig. 11 :

Programmation du

développement de

l’explosivité de la force

musculaire Phase 1

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Fig.12 : Programmation du developpement de l’explosivité de la force musculaire Phase

2

7. Les procédés de musculation/objectifs : Les procédés de musculation

définissent les conditions dans lesquelles le muscle doit être sollicité. Ils précisent

le type d’effort et les modalités de réitération de cet effort.

⁻ Le type d’effort est défini par 2 caractéristiques :

o Charge additionnelle dont les paramètres sont :

L’intensité exprimée en % d’1RM

La nature de la charge additionnelle

o Modalités de contraction : Concentrique, isométrique, excentrique ou mixte

⁻ Ci-dessous les principaux procédés

Fig.13 Fig.14

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Fig.15 Fig.16

Fig.17 Fig.18

Question 7

La programmation de la préparation physique implique le respect d’un certain nombre

de principes .Lesquels ? Autrement dit Quelles sont les règles principales à bien

connaitre pour bien conduire un programme d’entraînement des qualités physiques et

physiologiques requises par la pratique du Rugby ?

Réponse

⁻ La programmation de l’entraînement est l’opération qui, dans le cadre d’une

planification préalablement définie), consiste à élaborer un plan détaillé de

contenus d’entraînements. Ces contenus doivent comprendre un ensemble

d’instructions nécessaires à l’exécution d’une suite logique d’opérations adaptées

au rythme d’acquisition du sportif, et ce dans le but d’obtenir le développement

des capacités requises par la performance visée.

⁻ Rappelons préalablement quelles sont les bases sur lesquelles repose la

programmation.

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Une des façons de bien se souvenir des modalités à mettre en œuvre est de

proposer des contenus concrets correspondant à chacune des lettres du sigle

mnémotechnique F.A.I.T.P.A.S. dans lequel « F » représente la fréquence, « A »

l’assiduité, « I » l’intensité, « T » le temps à consacrer aux différents contenus, « P »

la progressivité des durées et des intensités, « A » l’alternance du travail et de la

récupération et « S » la spécificité.

⁻ F de fréquence : combien de fois s’entraîner par semaine ? Minimum 2 fois

(entretien et développement modeste), maximum inconnu à ce jour.

o On peut appréhender la fréquence de plusieurs façons, comme :

Le nombre de répétitions d’un exercice au sein d’une série

Le nombre de séries au sein d’une séquence,

Le nombre de séquences au sein d’une séance,

Le nombre de séances d’entraînement au sein d’un microcycle

Le nombre de séries au sein d’une séquence,

Le nombre de séquences au sein d’une séance

Le nombre de séances d’entraînement au sein d’un microcycle

⁻ A » d’assiduité : Fig. 19 la condition physique optimale s’acquiert lentement (8 à

10 semaines en s’entraînant 4 à 6 fois par semaine, 12 à 14 semaine en

s’entraînant 2 à 3 fois) s’entretient aisément (1 à 2 fois par semaine) et se perd très

rapidement (en 2 à 3 semaines).

Fig. 19 Les effets d’une période d’arrêt de l’entraînement

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⁻ I » d’intensité : la gestion individuelle de l’intensité est aujourd’hui très accessible

grâce à l’évaluation et aux références qui en résultent : maximum, % du

maximum de la force, de la P.M.A., de la V.A.M. et des fréquences cardiaques qui

les accompagnent.

« Seuls les exercices qui sollicitent fortement les réserves énergétiques et qui

entraînent une aiguë permettent une amélioration du potentiel initial par des

phénomènes de « surcompensation » Matveïv

⁻ T » de temps : durée d ’un exercice nécessaire pour mobiliser une des sources

énergétiques (alactique, lactique, aérobie) et durée de la récupération pour

reconstituer les réserves énergétiques sollicitées.

⁻ P » de progressivité : Une augmentation progressive, du volume et de l’intensité

sont indispensables aux réactions d’adaptations physiologiques recherchées par

la préparation physique.

La gestion des intensités requises dépend aussi de l’évaluation préalable et ensuite

répétée à périodes régulières des capacités physiques et physiologiques.

⁻ « A » d’alternance des exercices, des séances d’entraînement et de la

récupération.

La récupération fait partie intégrante de l’entraînement : ce qui est mobilisé au

cours de l’exercice se régénère et s’améliore au cours de la récupération (effets

réparateurs, épurateurs et de surcompensation).

S « de spécificité. Les intensités des entraînements doivent être spécifiquement

adaptées aux capacités propres de la personne qui s’entraîne. Encore une fois,

avant d’entreprendre un programme de développement de la condition physique,

l’évaluation des capacités physiques et physiologiques s’avère indispensable.

8. Question

En quoi la périodisation peut-elle jouer un rôle dans la prévention du surentraînement ?

Réponse :

⁻ Le surentraînement peut être défini comme « l’incapacité de l’organisme à

maintenir stable ou positive la balance (adaptation) entre fatigue et récupération »

(Israël, 1976).

⁻ Le Surentraînement peut avoir plusieurs causes. C’est est souvent l’interaction de

ces causes qui est à l’origine et potentialise le surentraînement

o Intensité et volumes trop élevés des charges d’entraînement

o Nature et durée des récupérations inadaptées

o Contenus d’entraînement peu variés et trop monotones

o Aberrations nutritionnelles

o Stress de la vie sociale et professionnelle

o Accumulation d’autres stress de la vie courant

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⁻ L'entraînement moderne est nécessairement « périodisé », dans la mesure où le

volume de travail et l'intensité des entraînements auxquels sont soumis les

sportifs obligent à introduire une progression (du quantitatif au qualitatif ; du

volume à l'intensité ; du général au spécifique ; etc.) et une alternance entre des

périodes de travail intense et des périodes de repos ou de travail moins intense qui

forment des ondulations sur une durée d'un jour, d'une semaine, d'un mois ou

d'une année ( Training day, micro cycle, meso cycle, macro cycle etc.)

Progression et alternance sont les maitres mots de la Périodisation

La performance relève d’un savant dosage Fig. 20 des charges d’entraînement lié

à une bonne connaissance des délais de récupérations des différentes sources

d’énergie et des phénomènes de surcompensation.

Fig. 20 Dosage des charges d’entraînement

Fig. 21 : Phénomène de surcompensation après un exercice entraînant une fatigue aiguë

Etat initial

Exercice Récupération

Surcompensation

Epuisement des

réserves

Reconstitution

des réserves

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⁻ Phénomène de compensation après une sommation de séances judicieusement

alternées avec des périodes de repos

Fig. 22: Effet de sommation de la surcompensation à partir de séances d’entraînement

judicieusement placées dans un microcycle (D’après Matveiev )

⁻ Phénomène de surcompensation après une sommation de séances rapprochées

suivie d’une période prolongée de récupération ; dans ces deux derniers cas,

l’amélioration du potentiel initial et de la performance devient plus significative

(figure 4).

Fig. 23 : Effet de la sommation de trois séances épuisantes rapprochées suivies d’une

importante période de récupération. Selon cet agencement, d’après Matveiev une surcompensation plus forte serait obtenue

Etat initial

Séance 1 Séance 2 Séance 3 RECUPERATION

Super Surcompensation

Epuisement des

réserves

Etat initial

Séance 1 Séance 2 Séance 3

Surcompensation

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Fig. 24 : Rapport Fatigue/ Récupération mal gérée = surentraînement

Question 9 : La récupération est un facteur de gestion de la performance, pouvez vous

préciser cette notion ?

Réponse :

⁻ La récupération fait non seulement partie de l’entraînement mais est un facteur de

l’amélioration de la performance du joueur.

⁻ D’un point de vue général Récupérer c’est :

o reconstituer les réserves énergétiques

o Rééquilibrer l’Homéostasie rompue en éliminant les déchets du métabolisme

o Soigner les traumatismes

o Remotiver

⁻ Les moyens de la récupération :

o Connaissance et respect des délais de reconstitution des substrats

énergétiques et de l ‘élimination des déchets du métabolisme

o Repos : sommeil

o Balnéothérapie : Chaud, froid

o Kinésithérapie : massage, étirements, drainage

o Diététique : apport alimentaire (notion de complémentation)

o Techniques de relaxation

o Reconditionnement à l’effort : sollicitation système aérobie le plus possible

en décharge pour ménager les articulations ( aquajogging, vélo, rameurs

etc … et à défaut course )

⁻ En rugby la répétition de chocs, de percussions et d’exercices de type

excentrique produisent une contrainte sur les structures musculaires qui

s’ajoutent aux contraintes métaboliques induites par la réitération d’actions de

haute intensité distribuées aléatoirement dans un temps très court. Il en résulte

un syndrome inflammatoire.

⁻ Le rugby impose donc : une double récupération, métabolique et

inflammatoire

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⁻ La récupération s’envisage :

o Dans la séance d’entraînement et entre 2 séances de développement :

récupération post exercice

o Entre 2 ou plusieurs microcycles de développement : notion de microcycle

de récupération

o Dans la saison : notion de planification annuelle

o Au niveau d’une carrière : planification d’une carrière

⁻ La récupération c’est aussi l’action concertée d’une Equipe d’encadrement sur

le joueur et l’Equipe : o De l’entraîneur qui conçoit et régule la charge d’entraînement en respectant

les principes qui régissent l’entraînement et la planification dans un contexte de compétition

o Du médecin sportif qui surveille la récupération décèle les symptômes

physiques et psychologiques du sur entraînement o De l’équipe paramédicale (kinésithérapeute, diététicien, psychologue) qui

maîtrise les techniques de récupération

⁻ Règles à Respecter :

o Inter saison : 2 mois dont 15 jours de vacances complètes : au delà de cette

durée on entre dans le désentraînement. Cette durée peut être prolongée à

condition de reprendre individuellement un entretien des qualités aérobies

et une musculation généralisée

o un délai de 72 h minimum est nécessaire entre 2 rencontres officielles pour

permettre la reconstitution des réserves et alimentation riche en hydrates de

carbone

o 1 jour de repos complet /semaine

o Introduire un microcycle de récupération toutes les 3 semaines dans un

programme de développement pour éviter le surentraînement

Question 10 : A l’instar des Zatziorski, Platonov et autres auteurs qui font autorité

dans le domaine de la Préparation Physique, on distingue 3 niveaux de préparation : La Préparation. physique Générale, Auxiliaire ou orientée,. Spécifique. Après avoir caractérisé ces 3 niveaux d’intervention, donnez en un exemple et situé le

dans une planification d’une saison de rugby

Réponse :

⁻ Selon Pradet « la Préparation physique est l’ensemble organisé et hiérarchisé des procédures d’entraînement qui visent au développement et à l’utilisation des

qualités physiques du sportif. Elle doit apparaître de façon permanente aux différents niveaux de l’entraînement sportif et se mettre au service des aspects

technico tactiques prioritaires de l’activité pratiquée. »

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⁻ Cette définition sous entend que la préparation physique au service de l’activité

pratiquée doit calquer son ordonnancement sur la périodisation utilisée dans la

plupart des sports à savoir : o Une période préparatoire ou de transition

o Une période de Pré-compétition o Une période de compétition

⁻ A chacune de ces périodes correspond une orientation adaptée de la préparation

physique et qui donne lieu à une terminologie

o Préparation Physique Générale (PPG) ⁻ Développement et harmonisation des différentes qualités physiques

⁻ Travail des points faibles

⁻ Correspond à la période préparatoire

o Préparation Physique auxiliaire (PPA)

⁻ Développement des qualités physiques les plus en rapport avec

l’activité osu la forme la plus adaptées aux choix technico-tactiques retenus

⁻ Travail des points forts

⁻ Correspond à la période précompétitive

o Préparation Physique spécifique (PPS)

⁻ Recherche de l’Etat de forme

⁻ Harmonisation de tous les facteurs conditionnant l’a performance

⁻ Correspond à la période compétitive

⁻ Les exigences actuelles de la pratique du rugby remettent en question, le concept

de préparation physique générale (PPG).

⁻ La longueur des saisons, la succession de rencontres à enjeu important, la

pression du résultat, réclament la capacité à réitérer des performances chaque semaine avec un temps de préparation réduit. La préparation physique du

joueur ne peut plus s’envisager de manière linéaire. ⁻ Ces deux réalités interdépendantes dans notre championnat d’Elite qui dure 10

mois imposent à l’entraîneur à la fois: o Et rentabiliser les processus d’entraînement à court terme, ce qui remet

en question les délais nécessaires au développant du potentiel physique et le triptyque (PPG-PPA-PPS) ;

o et développer le potentiel du joueur au plus prés des exigences du Rugby, dans le triple but de le rendre efficace, de le prévenir des

Traumatismes spécifiques au rugby (prophylaxie) et de maintenir sa capacité de performance sur la saison entière.

⁻ Pour répondre à cette problématique les modèles suivants de préparation

physique sont actuellement envisagés et pratiqués en rugby.

. ⁻

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⁻ Modèles Modalités Avantages Inconvénients Quand ?

PP

« Dissociée »

Séparation distincte de la PP et du

travail technico tactique

Favorise la préparation athlétique.

Paramétrage précis de intensités

durée récup des processus de développement utilisés

Pose le problème du

transfert dans la

performance rugby

Loin de la compétition en

période préparatoire en reprise

d’entraînement Lorsque le joueur accède au

Haut niveau qui

s’accompoagnne d’une augmentation du nombre de

séances d’entraînement

PP

« Associée »

Alternance au sein de la séance

d’exercices à dominantes technico

tactiques et Physique Intervention successive de

l’entraîneur et du Préparateur

physique ou bien l’entraîneur seul

Permet de maintenir les niveaux

de des qualités développées

précédemment Rappel de qualité

Ne permet pas le

développement des

qualités

Fin de période préparatoire ,

Rappel de qualités période

compétition. Peu s’envisager aussi lorsque

lorsque les contenus

athlétiques participent de l’augmentation de la charge

d’une séance spécifique;

PP

Intégrée*

Lier au sein des exercices les

paramètres physiques et

physiologiques avec les paramètres technico tactiques technico

tactiques du Rugby

Intégrée à la pratique globale, la P.P. peut donner une dominante de

travail (vitesse,

endurance, renforcement musculaire…) au travers des formes

spécifiques (jeux, combats,

échanges).

Développe les processus

énergétiques tout en améliorant la

technique et le sens tactique du joueur (Chaque qualité est

sollicitée dans les formes

gestuelles, les contraintes biomécaniques, bio

informationnelles et énergétiques

du rugby). Répond au caractère séquentiel de

l’activité (enchaînements d’actions

de jeu et récupération, alternance

course/combat)

Le calibrage des

intensités et des

durées. Les limites

techniques des

joueurs nuisent au maintien des

intensités

souhaitées. Le caractère collectif

de l’entraînement

intégré va à

l’encontre de l’individualisation

Affutage en préparation des

compétitions décisives

Recherche de l’efficience dans l’engagement technico tactique

Ou bien dans la formation du

jeune rugbyman

* L’entraîneur devra prendre en compte que les charges d’un entraînement intégré s’ajoutent aux charges des autres

formes de préparation physique