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98-105-A-10 Dermoscopi e et si ons lanocytair es A. Boespug, L. Tho mas , S. Dal le L’incidence du mélanome ne cesse d’augmenter dans les pays industrialisés le classant actuellement en Fra nce à la neuvième place des cancers les plus fréquents,les deux sexes confondus.Si sondiagnostic à un st ade tardif est de très mauvais pronostic,dépisté à unstade précoce,il impacte peu la survie.Dans un cont ext e de pénurie endermatologues,l’enjeu de la dermoscopie est double :arriver à dépister le maxi- mum de mélanomes à unstade précoce tout endiminuant la surveillance et l’exérèse de lésions bénignes. Dans de multiples études,encontexte expérimental et encontexte clinique classique,l’utilisationde la dermosco pie par des opérateurs entraînés a montré une augmentationde la sensibilité et de la spéci- ci dan s le dépistage du mélanome.Elle permet le diagnostic plus précoce de lésions mélanocytaires mali gnes tout endiminuant le nombre de biopsies négatives.Notre introductionà la dermoscopie a pour  obje ctif de donner une première approche de cet outil,qui ne permettra biensûr pas une connaissance inté gral e. Nous abordons les principes généraux pour analyser les lésions mélanocytaires et distinguer celle s qui  sont bénignes de celles qui sont suspectes de malignité.Nous décrivons sonutilisationdans certaine s localisa tions spéciques comme le visage et les zones acrales,mais n’abordons ni les zones unguéal es ni les muqueuses.La dermoscopie nécessite unapprentissage spécique,que nous ne pouvons réal iser de manière complète dans cet article.Eneffet si la dermoscopie est utile dans l’analyse de lésions mélanoc ytaires , elle l’est également dans d’autres situations cliniques que nous n’avons pas le temps d’aborde r comme les lésions nonmélanocytaires,les parasitoses,et les lésions inammatoires. © 2015 Elsev ier Masso n SAS . To us droit s réser vés. Mots-clés:Dermoscopie;Lésionmélanocytairebénigne;Lésionmélanocytairemaligne;Mélanome; Dépistageprécoce;Cancer cutané Plan  Introduction 1  E njeux de la dermoscopie 2  Principes de la dermoscopie 2  Str até gie dia gnostique: lés ion mél anocyt air e ou non mélanocytaire ? 2  Lalésion est-elle bénigne,suspecteou maligne? 3 Règle « asymétrie, bord s, coule ur, struc tures dermo scop iques » (ABCD) 3  Algorithme australien de Menzies 3 Liste italienne en sept points 4  Analyse des patrons et « colour, arch itect ure order , symme try , homogeneity » (CASH) 4  Surveillance 6  Quelques lésions spécifiques 6 Nævus de Spitz/Reed 6 Nævus congénital 7 Lésions acrales 8 Lésions du visage 8  Conclusion 9 Introduction Lescancerscutanéschezlespatientsdephototypeclairsonten augmentationrapidedanslespaysdéveloppés;ilsreprésentent une surmorb idité etunepotentiellesurmortalité,coûteusespour nos sys tèmesdesanté [1] .Ledépistageetletraitementprécocedes cancer s cutané sincluantlemélanomesontdesenjeuximportants de sant épublique. L’intérêt deladermoscopiedansledépistagedumélanome a étéprouvéparlamédecinebaséesurlespreuves.Lessocié- tés savant esdedermatologied’AustralieetdeNouvelle-Zélande recommandent,surlabasedepreuvesdeniveauA,laformation et l’util isationdeladermoscopiepartouslespraticiensquiexa- minentdeslésionspigmentées [2] . Il aétémontréparplusieursméta-analyses,ensituationexpé- rimentaleetensituationcliniqueclassique,queladermoscopie augmentelasensibilitéetlaspécicitédudiagnosticdemélanome par rappor tàl’examenàl’œilnu [3–5] .Ilaégalementétémontré queladermoscopiepermetlediagnosticdemélanomeavecun indice moyendeBreslowplusfaiblequel’examenàl’œilnuetde ce faitsonutilisations’estconsidérablementdéveloppée [6] . S i s onutilisationpardesprofessionnelsexpérimentéspermet d’augmenterlaperformancedanslediagnosticdumélanome,il exi ste une courbed’apprentissageexpliquantqueladermoscopie EMC - Dermatolo gie 1 Vol ume 10> n 2 > mai2015 http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0319(15)41186-0

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Dermoscopie et lésions mélanocytaires

A. Boespflug, L. Thomas, S. Dalle

L’incidence du mélanome ne cesse d’augmenter dans  les pays  industrialisés  le classant actuellement enFrance à la neuvième place des cancers  les plus  fréquents, les deux sexes confondus. Si son diagnostic  à un stade tardif est de très mauvais pronostic, dépisté à un stade précoce, il impacte peu la survie. Dans uncontexte de pénurie en dermatologues, l’enjeu de la dermoscopie est double : arriver à dépister  le maxi-mum de mélanomes à un stade précoce tout en diminuant la surveillance et l’exérèse de lésions bénignes.Dans de multiples  études, en contexte  expérimental  et en contexte clinique  classique, l’utilisation de  la dermoscopie par des  opérateurs  entraînés  a montré  une  augmentation de  la  sensibilité  et  de  la  spéci-ficité dans le  dépistage  du mélanome. Elle  permet  le  diagnostic  plus  précoce  de  lésions mélanocytaires malignes tout en diminuant le nombre de biopsies négatives. Notre introduction à la dermoscopie a pour objectif de donner une première approche de cet outil, qui ne permettra bien sûr pas une connaissance intégrale. Nous abordons  les  principes  généraux  pour  analyser  les  lésions mélanocytaires  et  distinguer celles qui sont  bénignes  de  celles  qui  sont  suspectes  de malignité. Nous  décrivons  son utilisation dans certaines localisations  spécifiques  comme  le  visage  et  les  zones  acrales, mais  n’abordons  ni  les  zones unguéales ni les muqueuses. La dermoscopie nécessite un apprentissage spécifique, que nous ne pouvons réaliser de manière complète dans cet article. En effet si la dermoscopie est utile dans l’analyse de lésions mélanocytaires, elle  l’est  également  dans d’autres  situations  cliniques  que  nous  n’avons  pas  le  temps d’aborder comme les lésions non mélanocytaires, les parasitoses, et  les  lésions inflammatoires.

© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : Dermoscopie ; Lésion mélanocytaire bénigne ; Lésion mélanocytaire maligne ; Mélanome ;

Dépistage précoce ; Cancer cutané

Plan

■ Introduction 1

■  Enjeux de la dermoscopie 2

■ Principes de la dermoscopie 2

■ Stratégie diagnostique: lésion mélanocytaire ou non

mélanocytaire ? 2■ La lésion est-elle bénigne, suspecte ou maligne ? 3Règle « asymétrie, bords, couleur, structures dermoscopiques»

(ABCD) 3 Algorithme australien de Menzies 3Liste italienne en sept points 4 Analyse des patrons et « colour, architecture order, symmetry,homogeneity» (CASH) 4

■ Surveillance 6

■ Quelques lésions spécifiques 6Nævus de Spitz/Reed 6

Nævus congénital 7Lésions acrales 8Lésions du visage 8

■ Conclusion 9

Introduction

Les cancers cutanés chez les patients de phototype clair sont enaugmentation rapide dans les pays développés ; ils représententune surmorbidité et une potentielle surmortalité, coûteuses pournos systèmes de santé [1]. Le dépistage et le traitement précoce descancers cutanés incluant lemélanome sont des enjeux importantsde santé publique.L’intérêt de la dermoscopie dans le dépistage du mélanome

a été prouvé par la médecine basée sur les preuves. Les socié-tés savantes de dermatologie d’Australie et de Nouvelle-Zélanderecommandent, sur la base de preuves de niveauA, la formationet l’utilisation de la dermoscopie par tous les praticiens qui exa-minent des lésions pigmentées [2].Il a été montré par plusieurs méta-analyses, en situation expé-

rimentale et en situation clinique classique, que la dermoscopieaugmente la sensibilité et la spécificité du diagnostic demélanomepar rapport à l’examen à l’œil nu [3–5]. Il a également été montréque la dermoscopie permet le diagnostic de mélanome avec un

indicemoyen de Breslow plus faible que l’examen à l’œil nu et dece fait son utilisation s’est considérablement développée [6].Si son utilisation par des professionnels expérimentés permet

d’augmenter la performance dans le diagnostic du mélanome, ilexiste une courbe d’apprentissage expliquant que la dermoscopie

EMC - Dermatologie 1Volume 10> n◦2 > mai2015http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0319(15)41186-0

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est peu intéressante, voire délétère dans des mains non entraînéesàson usage [7,8]. Il est donc nécessaire de se former rigoureusementà la dermoscopie avant de l’utiliser dans sa pratique quotidienne.Dans ce travail nous nous intéressons à l’intérêt de la dermo-

scopie dans la distinction entre lésion mélanocytaire maligne etbénigne. Nous n’abordons pas son intérêt dans les lésions nonmélanocytaires, ni dans les lésions unguéales.

Enjeux de la dermoscopie

La difficulté du dépistage précoce est que le mélanome peutressembler à un nævus, et que si l’un est relativement rare, l’autreest extrêmement fréquent. L’enjeu de la dermoscopie est doncdouble : augmenter le nombre de mélanomes dépistés de faiblesépaisseurs, et réduire le nombre de lésions bénignes retirées etsurveillées, pour ne pas allonger les délais d’attente avant uneconsultation spécialisée, qui sont actuellement en moyenne deplus d’unmois en Angleterre et en Écosse [9,10].Dans une étude récente, il a été montré que 50% des dermato-

logues n’utilisent la dermoscopie que pour les lésions suspectescliniquement et que seulement 40% regardent l’ensemble dutégument de tous leurs patients [11]. Cette attitude n’est pas adé-quate lorsque nous considérons que l’intérêt de la dermoscopieest de dépister des mélanomes au sein de lésions qui à l’œil nusont indistinguables de nævus. Il est donc important de visualiserl’ensemble des lésions pigmentées au dermoscope. Il a été montréque cette attitude n’augmentait pas significativement la durée dela consultation [12].

“ Point  fort 

•   Il faut visualiser  au dermoscope toutes les lésions pig-mentées du patient sans induire le biais d’une sélectionpréalable à l’œil nu.•   Cette attitude n’augmente pas de manière considérablela durée moyenne d’une consultation.•  L’examen de l’ensemble du tégument de tous lespatients est un facteur clé du dépistage des cancers cuta-nés.

Principes de la dermoscopie

Une grandepartie de la lumière visible est réfléchie par la couchecornée car la densité optique et l’index de réfraction de la peausont différents de ceux de l’air. La dermoscopie est un examenen épiluminescence qui permet de visualiser des éléments dansle derme réticulaire, non visibles à l’œil nu, en réduisant cetteréflexion et en ajoutant un système optique grossissant.

Deux principes peuvent être utilisés pour réduire la réflexionde la couche cornée : le principe d’immersion et le principe depolarisation. Dans les dermoscopes à immersion, on utilise unegoutte de liquide d’immersion (eau, huile, alcool, ou gels) avecune lamelle de verre, alors que dans les dermoscopes à pola-risation, on utilise une technique de polarisation où la sourcelumineuse est polarisée et traverse un second filtre de polarisationcroisée devant l’objectif.Le liquide d’immersion qui semble le plus intéressant est

l’éthanol à 70%, sauf  dans certaines localisations comme lespaumes, les plantes et l’appareil unguéal où il semble préférabled’utiliser des gels type gels d’échographie ou gels désinfectantspour friction hydroalcoolique. Pour les zones autour des yeux

et des muqueuses, il est également conseillé de ne pas utiliserd’alcool mais plutôt de l’eau ou un gel.La polarisation peut être employée avec ou sans verre

de contact, ce qui peut être intéressant dans l’analyse del’architecture vasculaire d’une lésion.

Lésion pigmentée

On observe :

Réseau pigmentéGlobules agrégésStries ramifiés

Pseudoréseau pigmenté

On observe :Zones bleues diffuses

On observe :Pseudokystes cornés

Pseudocomédons, fissures,Vaisseaux en « épingle à cheveux »

Bordure nette ou « mordillée »

Nævus bleu

Angiome

Kératoseséborrhéique

Carcinomebasocellulaire

Non

Non

Oui

Oui

Lésionmélanocytaire

Oui

Oui

Oui

On observe :Structure en « feuille d’érable » ou

« roue dentée »Télangiectasies en « troncs d’arbre »

Nids ovoïdes, ulcérations,globules gris-bleu

Non

On observe :Globules rouges bleus

Non

Lésion mélanocytaire

Non

Figure 1.  Arbre décisionnel. Détermination en six étapes du caractèremélanocytaire d’une lésion pigmentée.

“ Point  fort 

•   Il existe des dermoscopes à immersion et à polarisation.•   Le liquide d’immersion le plus optimal est l’alcool à70◦, sauf  pour  les lésions unguéales, acrales et près desmuqueuses où il est recommandé d’utiliser des gels typegel d’échographie.

Stratégie diagnostique : lésionmélanocytaire ou nonmélanocytaire ?

Le mélanome est une lésion mélanocytaire. Pour analyser unelésion pigmentée et donc évaluer si cette lésion est possible-ment un mélanome, il faut d’abord déterminer si cette lésion estmélanocytaire. En 2001, le Comité de consensus international dedermoscopie a recommandé une procédure à deux niveaux pourla classification des lésions pigmentées de la peau glabre [13].

Dans le premier niveau, on détermine si la lésion est méla-nocytaire ou non mélanocytaire en utilisant un algorithme ensix points détaillé ci-dessus (Fig. 1). Dans la première étape oncherche des signes positifs d’une lésion mélanocytaire (Fig. 2).Dans la deuxième étape on élimine un nævus bleu, une

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A   B

C D

Figure 2. Critères positifs d’une lésionmélanocytaire.A. Réseau pigmenté.B. Globules bruns agrégés.C. Stries ramifiées.D. Pseudopodes en périphérie.

kératose séborrhéique (Fig. 3), un carcinome basocellulaire (Fig. 4)etun angiome ou angiokératome (Fig. 5). Si l’on n’a pas de signespositifs de lésion mélanocytaire, et que l’on a éliminé les quatrediagnostics cités (cf. supra), on conclut par défaut à une lésionmélanocytaire.Une fois que la lésion a été identifiée comme étant d’origine

mélanocytaire, soit sur des critères positifs au cours de l’étape1,soit sur des critères négatifs au cours des étapes 2 à 6, on doit pro-céder à la décision de niveau2 afin de déterminer si la lésion estbénigne (pas d’exérèse, pas de surveillance), suspecte (peut fairel’objet d’une exérèse ou, si le patient est compliant, d’une sur-veillance) ou maligne (exérèse). La décision de niveau2 se faitavec d’autres algorithmes (cf. infra).

La lésion est-elle bénigne,suspecte ou maligne?

Règle « asymétrie, bords, couleur, structuresdermoscopiques» (ABCD)

La règle ABCD permet avec des critères simples de calculer unscore, le score dermoscopique total (SDT), qui permet de classerles lésions mélanocytaires en bénignes, malignes ou suspectes.L’asymétrie d’une lésion en dermoscopie tient compte non

seulement du contour, mais également de la couleur et de

l’architecture. Si la lésion est parfaitement symétrique, le scored’asymétrie est de 0, si l’on a un axe de symétrie, le score est de 1,et si l’on n’a pas d’axe de symétrie le score est de 2.Le score des bords d’une lésion est évalué en découpant les bords

dela lésion en huit zones. Chaque bord qui se termine de manièreabrupte et irrégulière, et non en s’effacant progressivement versla périphérie, compte pour un point.En dermoscopie, il existe six couleurs : blanc, rouge, brun clair,

brun foncé, gris-bleu et noir. Pour chaque couleur présente onajoute un point en plus. Le score « couleur » va donc de 1 à 6.La dernière partie donne un point à chacune de ces structures

dermoscopiques suivantes : aire sans structure, réseau pigmenté,stries radiaires, points et globules.On obtient le score SDT en ajoutant le score d’asymétrie multi-

plié par 1,3, plus le score des bords multiplié par 0,1, plus le scorecouleur multiplié par 0,5, plus le score dermoscopique multipliépar 0,5. Une lésion avec un score inférieur à 4,75 est considéréecomme bénigne, entre 4,75 et 5,45 comme une lésion suspecte,et supérieur à 5,45 comme une lésion maligne.

Algorithme australien de MenziesL’algorithmedeMenzies a été fait enAustralie pour lesmédecins

généralistes. Il a été fait pour être sensible et très simple, mais ilmanque de spécificité. Il n’est donc pas à privilégier si l’on estdermatologue.

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A   B

C   D

Figure 3. Éliminer des lésions non mélanocytaires.A. Pseudokyste.B. Pseudocomédons.C. Fissures; patron cérébriforme.D. Patron bleu homogène.

Pour retenir le diagnostic de mélanome, aucun critère néga-tif ne doit être présent, et au moins un critère positif  doit êtreprésent. Les critères négatifs sont : « lésion avec une pigmentationsymétrique » ; « lésion avec une seule couleur ». Les critères posi-tifs sont : « réseau pigmentaire élargi» ; «pseudopodes répartis demanière asymétrique » ; « images de fuite pigmentaire radiale, quiconsiste en des stries radiaires réparties de manière asymétrique » ;«voile gris-bleu » ; «multiples points bruns agrégés, globulesou points noirs répartis de manière asymétrique » ; « image en

grain de poivre ou aspect poussiéreux » ; «polychromie mar-quée (>cinq couleurs) » ; «dépigmentation pseudocicatricielle »

(Fig. 6).

Liste italienne en sept points

Avec une bonne sensibilité et une bonne spécificité, ce score estsurtout très simple pour les opérateurs peu expérimentés.Il existe trois critères majeurs : « réseau pigmenté atypique » ;

«voile gris-bleu » ; « architecture vasculaire atypique comme lesvaisseaux linéaires et irréguliers et vaisseaux punctiformes ».

Il existe quatre critères mineurs : « stries irrégulières » ; «pointset globules irréguliers » ; « tache d’encre» ; « zone de régression ».Pour chaque critère majeur, l’on donne deux points et pour

chaquecritère mineur on donne un point. Une lésion est malignesi elle est supérieure à 3.

Analyse des patrons et « colour, architectureorder, symmetry, homogeneity » (CASH)

L’analyse des patrons est la méthode la plus utilisée par les der-matologues [14]. Dans l’analyse des patrons, on prend en comptetout d’abord la présence de patrons globaux et, secondairement,de patrons spécifiques.Dans les patrons globaux, on retrouve le patron : réticulaire,

globulaire, pavimenteux, homogène, étoilé, parallèle des sillons,multicomposé, et le patron «non spécifique ». Les patrons spé-cifiques sont en fait des lésions élémentaires, on parle de stries,de pseudopodes, de points noirs, de voile gris-bleu, de régression,de zones blanches, d’hypopigmentation, de tache d’encre, et depatrons vasculaires.Plus une lésion est monochrome avec un patron global

ordonné, des lésions élémentaires réparties demanière symétriqueet homogène, plus la lésion a de chance d’être bénigne, alorsqu’au fur et àmesure qu’augmente son degré de polychromie et dedésordre architectural, le risque d’avoir un mélanome augmente.Ce concept est à l’origine de la méthode CASH. On alloue

un point pour chaque couleur que l’on voit (marron clair,

marron foncé, noir, bleu, rouge, blanc), puis on grade ledésordre architectural (0 = absence ; 1 =modéré ; 2 = important),puis on grade la symétrie (0 =pas d’asymétrie ; 1 = asymétrie surun axe ; 2 = asymétrie sur deux axes), et finalement on gradel’homogénéité en allouant un point à chaque structure que l’on

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A   B

C   D

Figure 4. Éliminer un carcinome basocellulaire.A. Structures en « roue dentée » et structures digitiformes.B. Ulcération.C. Nid ovoïde.D. Télangiectasies en « troncs d’arbre».

A B

Figure 5. Éliminer un angiome ou un angiokératome.A. Patron sacculaire: angiome.B. Patron sacculaire avec zone thrombosée : angiome thrombosé.

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voit : réseau, points/globules, stries radiaires/pseudopodes, voilegris-bleu, structures en faveur d’une régression : hypopigmen-tation pseudocicatricielle, «grains de poivre », voile blanc-bleu,taches d’encre, patron vasculaire polymorphe, vaisseaux linéaireset irréguliers. Un score supérieur à 8 est en faveur d’une lésionmaligne.

Surveillance

Il est recommandé pour les dermatologues de réaliser un exa-mende l’ensemble du tégument pour tous les consultants. Le suivides patients dépend des constatations de l’examen initial et del’appartenance ou non du patient à une population à risque decancer cutané.

2

3

4

5

1

Figure 6. Critères positifs du score de Menzies. Cette lésion n’est nisymétrique ni monochrome. On retrouve un réseau pigmentaire élargi(1), un voile gris-bleu (2), des points bruns agrégés dans une partie dela lésion (3), une zone de dépigmentation pseudocicatricielle (4), et despseudopodes répartis de manière asymétrique (5).

“ Point  fort 

•  Devant une lésion pigmentée, il faut d’abord déterminer si la lésion est mélanocytaire ou non mélanocytaire.•

  Afin de déterminer  si une lésion mélanocytaire estbénigne, suspecte ou maligne, on peut s’aider  de diffé-rents algorithmes comme :

◦ la méthode ABCD ;◦ la méthode de Menzies ;◦ la liste en sept points ;◦   l’analyse des patrons et le score CASH.

Une marche à suivre résumée a été proposée en fonction desconstatations de l’examen initial et de l’appartenance ou non àune population à risque de mélanome.

La surveillance à court terme est à considérer comme uneconsultation de rattrapage. Elle permet de dépister un mélanomequi, à la première consultation, ne pouvait pas être distingué d’unnævus. Toute modification entre la première consultation et lasurveillance à 2 à 4mois doit conduire à une exérèse.La surveillance à long terme a pour but de dépister l’apparition

d’une lésion ou d’un mélanome non présent lors de la consulta-tion initiale. Elle ne s’envisage donc que dans une population àrisque.Il est en outre important de connaître les lésions suspectes à ne

pas surveiller que sont les lésions manifestement malignes sous ledermoscope, celles qui ont plus de 50% de signes de régression et

les lésions papuleuses. C’est lésions doivent être retirées s’il y a undoute.

Quelques lésions spécifiquesNævus de Spitz/ReedLe nævus de Spitz est une tumeur cutanée définie histologique-

ment par une prolifération de grands mélanocytes épithélioïdeset/ou fusiformes, peu pigmentée. La forme classique typique est

A   B

Figure 7. Nævus de Spitz/Reed.A. Patron étoilé (en starburst ).B. Patron inversé.

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A   B

C

Figure 8. Patrons acraux bénins.A. Patronparallèle des sillons.B. Patron en « lattice».C. Patron fibrillaire.

bénigne, mais il existe des tumeurs spitzoïdes atypiques de mali-gnité inconnue, et desmélanomes spitzoïdes qui sont des tumeursmalignes [15]. Le nævus de Reed, que certains pathologistes consi-

dèrent comme une variante du nævus de Spitz et d’autres commeuneentité à part, est une tumeur mélanocytaire bénigne à cellulesfusiformes pigmentées [16].Cliniquement, le nævus de Spitz est le plus souvent une lésion

papulonodulaire unique bien limitée, symétrique, asymptoma-tique, rosée ou couleur peau normale d’apparition rapide [17]. Lenævus de Reed est une lésion souvent très pigmentée, mono-chrome, légèrement asymétrique, d’apparition rapide, mais ladistinction clinique entre nævus de Reed et nævus de Spitz estsouvent impossible [18].Les patrons dermoscopiques le plus souvent rencontrés dans un

nævus de Spitz/Reed sont les patrons : étoilé (en starburst ) (Fig. 7A),homogène, globulaire, réticulaire,multicomposé, et vasculaire (en«points et globules ») [19].Lorsqu’on a un patron vasculaire en «points et globules », on

peut retrouver un réseau pigmentaire « en négatif » « inversé » avecune réticulation pâle à mailles blanches régulières qui recouvrel’ensemble de la lésion et qui vient se superposer à la pigmentationbrun bleuté, grise ou parfois rouge de la lésion (Fig. 7B).Les lésions pigmentées ont le plus souvent un patron étoilé,

qui se caractérise par des stries ou des pseudopodes régulièrementdistribués sur toute la périphérie de la lésion formant une imageen « rayons de soleil ». On peut également retrouver un patronhomogène, dont l’association à des vaisseaux en «points et glo-bules » est assez spécifique, mais aussi des patrons réticulaires et

globulaires, très denses au centre mais globalement symétriqueset réguliers en périphérie.Le nævus de Spitz/Reed peut également présenter un patron

multicomposé, avec des éléments très atypiques comme un voilegris bleuté.

Si chez l’enfant, devant une lésion typique de nævus deSpitz/Reed, il est possible d’envisager une surveillance jusqu’àapparition d’un patron homogène, chez l’adulte, et après la

puberté, le nævus de Spitz/Reed est cliniquement et dermo-scopiquement indistinguable d’un mélanome, et il est doncrecommandé d’en faire l’exérèse, même en présence d’unpatronétoilé typique [20,21]. Chez l’enfant, certains auteurs recom-mandent d’enlever tous les nævus de Spitz/Reed alors que d’autresne le recommandent qu’en cas de lésion supérieure à 1 cm,nodulaire, ulcérée, ou atypique afin de ne pas méconnaître unetumeur spitzoïde atypique [22]. En cas de tumeur spitzoïde aty-pique, l’attitude clinique fait encore débat, mais consiste pour laplupart des auteurs en une exérèse de la lésion avec des marges de1 cm et surveillance.Il semblerait que l’évolution naturelle d’un nævus de Spitz

chez l’enfant est de présenter une phase de croissance avec unpatron globulaire ou en starburst  avant d’arrêter sa croissance etde développer un patron réticulaire ou homogène avant parfoisd’involuer en présentant un aspect peu pigmenté parfois multi-composé avec un voile gris-bleu.

Nævus congénital

Ondivise les nævus congénitaux en trois groupes en fonctiondeleur taille projetée à l’âge adulte : les petits (< 1,5 cm), les moyens(<20 cm) et les géants (> 20 cm). Les nævus congénitaux sontprésents à la naissance ou apparaissent avant l’âge de 1 an. En

dermoscopie, le patron le plus souvent retrouvé est le patron glo-bulaire pavimenteux aussi appelé cobblestone mais l’on retrouveaussi souvent le patron en « tirets » (hyphen like). Il est égalementclassique de retrouver une hypopigmentation périfolliculaire, despseudokystes cornés (kystes de milium) et une hypertrichose. Au

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A   B

Figure 9. Patrons acraux malins.A. Patron parallèle des crêtes.B. Pigmentation diffuse hétérogène et patron parallèle des crêtes.

A   B

Figure 10. Lésions du visage.A. Lentigo actinique.B. Lentigo maligna melanoma, avec envahissement des appareils pilosébacés et images rhomboïdales.

niveau vasculaire, il n’est pas rare de décrire des vaisseaux en«points et globules » et des vaisseaux en «virgules », car il s’agitde lésions souvent papuleuses.Le risque de développer un mélanome au cours de sa vie chez

un patient avec un nævus congénital de petite ou moyenne taillesemble faible (1%), alors qu’il semble beaucoup plus importantchez les patients avec un nævus congénital géant (4,5%). La priseen charge des nævus congénitaux n’est pas consensuelle et doitêtre individualisée en fonction des souhaits des parents et desséquelles esthétiques et psychologiques potentielles. L’excisionprécoce, parfois chez le nourrisson, peut se discuter, mais n’a pasmontré sa supériorité par rapport à la surveillance annuelle entermes de réduction du risque de mélanome et peut rendre lasurveillance dermoscopique ultérieure plus complexe à analyser.Toute modification d’un nævus mélanocytaire congénital ne

pouvant être expliquée par la croissance ou un traumatismeexterne doit faire l’objet d’une analyse rigoureuse.

Lésions acrales

Les lésions acrales sont situées en distalité de la ligne deWallace,et ont la spécificité d’être sur une peau avec des dermatoglyphes.Les dermatoglyphes forment des crêtes et des sillons parallèles [23].Il existe deux patrons malins : le patron parallèle des crêtes et

la pigmentation irrégulière diffuse. Il suffit d’avoir un des deux

patronspour suspecter unmélanome (Fig. 8). Il existe trois patronsbénins: le patron parallèle des sillons, le patron fibrillaire et lepatron en « lattice » [24] (Fig. 9).

Lésions du visage

Le visage est caractérisé par un épiderme plus fin, un appareilpilosébacé plus gros et une élastose photo-induite plus impor-tante que la peau glabre. Il en résulte une absence de réticulationclassique, remplacée par une pigmentation souvent homogèneentrecoupée par des trous que sont les follicules pilosébacés. Dufait d’un épiderme plus fin, on visualise également plus les struc-tures sous-épidermiques et les vaisseaux.Sur le visage se pose la question de la distinction entre

mélanome et lentigo actinique. Les arguments en faveur d’unmélanome sont : l’assombrissement de la lésion lors de l’examendermoscopique, le patron polymorphe, la présence d’imagesen «grains de poivre », et l’envahissement de l’appareil pilosé-

bacé. L’envahissement de l’appareil pilosébacé se fait de manièreprogressive avec le soulignement initial en forme de O ou deC, puis l’apparition de structures en «bague à chaton », puisd’images losangiques « rhomboïdales » avant effacement completde l’orifice pilosébacé (Fig. 10).

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ConclusionLa dermoscopie est utile pour analyser les lésions pigmentées.

Actuellement, pour l’apprentissage, il est recommandé de réaliserl’algorithme en deux temps : le premier temps permet de déter-miner si la lésion est mélanocytaire ou non ; le deuxième tempspermet, avec l’aide d’autres algorithmes, de déterminer si la lésion

est bénigne, suspecte ou maligne. Cette attitude n’est pas bonnedans certaines localisations comme les zones acrales et le visage.

“ Points essentiels

•   La dermoscopie permet le dépistage plus précoce dumélanome tout en diminuant le nombre de biopsies néga-tives.•  L’intérêt de la dermoscopie dans l’analyse des lésions

mélanocytaires se base sur un niveau de preuve élevé.•   Il est nécessaire d’utiliser le dermoscope pour toutes leslésions pigmentées et non seulement celles suspectes àl’œil nu.•  Devant une lésion cutanée pigmentée, il faut d’aborddéterminer si la lésion est mélanocytaire avant de détermi-ner si elle est probablement bénigne, suspecte oumaligne.

Déclaration d’intérêts : les auteurs déclarentne pasavoir de liens d’intérêts en

relation avec cet article.

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Pour en savoir plus

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 A. Boespflug, Interne.Service de dermatologie, Centre hospitalier Lyon Sud, Hospices Civils de Lyon, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite, France.Université Claude-Bernard Lyon1, 43, boulevard du 11-Novembre-1918, 69622 Villeurbanne cedex, France.

L. Thomas, Professeur des Universités, praticien hospitalier.S. Dalle, Professeur des Universités, praticien hospitalier ([email protected]).Service de dermatologie, Centre hospitalier Lyon Sud, Hospices Civils de Lyon, 165, chemin du Grand-Revoyet, 69495 Pierre-Bénite, France.Université Claude-Bernard Lyon1, 43, boulevard du 11-Novembre-1918, 69622 Villeurbanne cedex, France.Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL), Inserm 1052, CNRS 52856, 28, rue Laennec, 69373 Lyon cedex 08, France.

Toute référenceà cetarticledoitporter lamention : BoespflugA, ThomasL, Dalle S.Dermoscopie et lésionsmélanocytaires.EMC - Dermatologie2015;10(2):1-9 [Article 98-105-A-10].

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