défense antimissile : l'improbable coopération entre la russie et l'otan

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  • 7/30/2019 Dfense antimissile : l'improbable coopration entre la Russie et l'OTAN

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    Dfense antimissile :l'improbable cooprationentre la Russie et l'OTAN

    Richard Weitz

    Janvier 2013

    Centre Russie/NEI

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    L'Ifri est, en France, le principal centre indpendant de recherche,

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    Ifri

    Russie.Nei.Visions

    Russie.Nei.Visions est une collection numrique consacre la Russie etaux nouveaux tats indpendants (Bilorussie, Ukraine, Moldavie,Armnie, Gorgie, Azerbadjan, Kazakhstan, Ouzbkistan, Turkmnistan,Tadjikistan et Kirghizstan). Rdigs par des experts reconnus, cesarticles policy orientedabordent aussi bien les questions stratgiques quepolitiques et conomiques.

    Cette collection respecte les normes de qualit de l'Ifri (valuationpar des pairs et suivi ditorial).

    Si vous souhaitez tre inform des parutions par courrierlectronique, vous pouvez crire ladresse suivante :[email protected]

    Derniers numros

    D. Mirochnitchenko, L'OMC et l'Union douanire : quel impact pour lesecteur bancaire russe ?, Russie.Nei.Visions, No. 66, octobre 2012 ;

    P. Baev, La politique russe dans l'Arctique et la modernisation de laFlotte du Nord, Russie.Nei.Visions, No. 65, aot 2012 ;

    D. Fean, La Russie et l'OMC, mariage d'amour ou de raison ?,Russie.Nei.Visions, No. 64, fvrier 2011.

    http://www.ifri.org/downloads/ifrimirochnitchenkobanquesfraoct2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrimirochnitchenkobanquesfraoct2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrimirochnitchenkobanquesfraoct2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrimirochnitchenkobanquesfraoct2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifribaevarctiquefraaout2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifribaevarctiquefraaout2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifribaevarctiquefraaout2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifribaevarctiquefraaout2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrifeanrussiawtofrafeb2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrifeanrussiawtofrafeb2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrifeanrussiawtofrafeb2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrifeanrussiawtofrafeb2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifribaevarctiquefraaout2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifribaevarctiquefraaout2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrimirochnitchenkobanquesfraoct2012.pdfhttp://www.ifri.org/downloads/ifrimirochnitchenkobanquesfraoct2012.pdf
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    Auteur

    Richard Weitz est chercheur senior et directeur du Centre danalyse politico-militaire au Hudson Institute Washington. Ses recherches actuelles portentsur la scurit rgionale en Europe, Eurasie et Asie de lEst, ainsi que sur lapolitique trangre, de dfense et de scurit intrieure des tats-Unis.R. Weitz est galement expert au sein de la socit d'analyse gostratgiqueWikistrat et chercheur senior associ au Center for a New American Security(CNAS), o il participe divers projets relatifs aux questions de dfense.

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    Contents

    RESUME ...................................................................................................... 4INTRODUCTION ............................................................................................. 5LES POSITIONS DES TATS-UNIS ET DE LOTAN ............................................ 6

    BMD : tat des lieux ........................................................................................... 6Objections russes .............................................................................................. 7

    LES OBSTACLES A LA COOPERATION SUR LA BMD ...................................... 10Obstacles techniques ...................................................................................... 10Obstacles politiques ........................................................................................ 13

    DEUX DEFIS ............................................................................................... 16LIran ................................................................................................................. 16Les mesures de confiance .............................................................................. 17

    LES PROCHAINES MESURES ........................................................................ 20

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    Rsum

    Les tentatives rptes des tats-Unis et de lOTAN visant tablir avecMoscou une coopration sur la dfense antimissile divisent depuislongtemps la Russie et lOccident. Lchec des ngociations portant sur cesquestions a engendr une frustration qui alimente une mfiance rciproqueentre les parties. Au cours des vingt dernires annes, chacune desadministrations successives russes et amricaines a affirm vouloir faireavancer les projets russo-amricains de dfense antimissile (Ballistic Missile

    Defense, BMD). Mme si les dpenses de lOTAN en matire de BMDsuscitent des ractions mitiges dans les pays europens, lAlliance atoujours souhait cooprer avec Moscou sur ce dossier, ne serait-ce quepour lever les inquitudes que ce systme de dfense suscite chez lesRusses. La Russie et lOccident ont employ des approches diverses poursurmonter leurs diffrends, jusquici sans succs.

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    Introduction

    La dfense antimissile demeure le sujet qui divise le plus la Russie etlOccident. Moscou et lOTAN sopposent sur cette question depuis lesannes 1980 et rien ne permet de croire que ces divergences seffaceront brve chance. Ces trois dcennies de frustration auraient d nousapprendre que la dfense antimissile ne peut tre la pierre angulaire duredmarrage des relations Russie-OTAN.

    Depuis maintenant prs de deux dcennies, la Russie sestengage dans divers projets communs relatifs la BMD avec des paysmembres de lOTAN pris sparment, y compris les tats-Unis, mais aussiavec lAlliance en tant que telle. Or aucun de ces projets na t couronn desuccs. Au lieu de continuer dtriorer les relations en sobstinant danscette vaine entreprise, les parties prenantes devraient chercher de nouvellesapproches pourapprofondir la collaboration bilatrale sur dautres dossiers,comme la promotion de la scurit rgionale en Afghanistan et en Asiecentrale lheure du retrait des forces de lOTAN, le dveloppement denormes et de limites visant circonscrire le dfi mergent de la cyber-guerre,ou encore le renforcement de la scurit des matires nuclaires et desautres armes potentielles de destruction massive.

    Traduit de langlais par Boris Samkov.

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    Les positions des tats-Unis et delOTAN

    BMD : tat des lieux

    Les dsaccords entre la Russie et lOTAN sur la BMD naissent au dbut des

    annes 1980, quand le prsident Ronald Reagan cherche mettre en uvreun projet ambitieux : linstallation dun bouclier spatial antimissile au-dessusdes tats-Unis. Ces diffrends persistent tout au long des annes 1990,malgr la fin de la guerre froide. Plus rcemment, le projet de ladministrationde George W. Bush de construire en Pologne et en Rpublique tchque un troisime site pour le bouclier antimissile amricain a largement contribuau plus srieux refroidissement des relations russo-amricaines depuis desdcennies. Les tensions incessantes autour du projet modifi de BMDamricaine entravent le redmarrage des rapports OTAN-Russie,pourtant souhait, dans le discours, par les deux parties.

    En septembre 2009, aprs des mois de discussions et dtudes,

    Barack Obama a annonc le report du dploiement de dix intercepteurs demissiles de longue porte en Pologne et dun radar du champ de bataille enRpublique tchque. Dans la foule, ladministration Obama a proclam unenouvelle stratgie du dveloppement et du dploiement de la BMD : lessystmes de BMD de lOTAN devraient devenir de plus en plus souples, defaon rpondre aux nouvelles menaces. linstar de ladministration Bush,lquipe dObama a indiqu que les tats-Unis adapteraient le rythme etlampleur du dploiement des systmes de BMD en Europe aux menacesbalistiques auxquelles lOTAN et les autres allis et partenaires deWashington seront confronts. Cette stratgie a t entrine lors dessommets de lOTAN tenus Lisbonne en novembre 2010 et Chicago enmai 2012.

    Ladministration dObama sest lance dans une vaste campagnevisant tablir une coopration avec la Russie sur le sujet de la dfenseantimissile. Le secrtaire gnral de lOTAN Anders Fogh Rasmussen asoutenu avec le plus grand enthousiasme lide dune architecture dedfense antimissile commune la Russie et lOTAN, et est all jusquavancerlide audacieuse d un toit qui nous garantirait la scurit tous et qui stendrait de Vancouver Vladivostok 1. Au Sommet de Lisbonne,

    1 Building a Euro-Atlantic Security Architecture , discours du secrtaire gnral delOTAN Anders Fogh Rasmussen au forum de Bruxelles de 2010, organis par le German

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    les gouvernements des pays de lOTAN se sont engags explorer lespossibilits de dvelopper la coopration en matire de dfense antimissileavec la Russie dans un esprit de rciprocit, de transparence maximale et deconfiance rciproque 2. Lors de la session du Conseil OTAN-Russie, tenuelors de ce mme sommet, les parties ont dcid de reprendre leurs exercicesde dfense antimissile de thtre assists par ordinateur, qui avaient tsuspendus avec la guerre de Gorgie de 2008, et de discuter dunecoopration ventuelle sur une dfense antimissile territoriale plus tenduedans lavenir.

    Il existe une communaut de vues sur la ncessit de renforcer lacoopration entre lOTAN et la Russie sur la BMD. Une telle collaborationpourrait apaiser bien des tensions entre les deux parties, rduire dans denombreux pays lopposition aux projets de BMD de lOTAN, et peut-treamliorer la dissuasion et la dfense collectives face lIran et dautresmenaces mergentes. Toutefois, de faon prvisible, les parties nont quetrs peu progress dans la mise en uvre de lagenda de Lisbonne. Le

    dialogue OTAN-Russie sur la dfense antimissile reste marqu par lafrustration, les menaces et labsencedaccords globaux sur cette question.En novembre 2011, un an aprs Lisbonne, le prsident russe DmitriMedvedev a demand lOTAN de rpondre aux inquitudes suscites Moscou par son programme de BMD ; dans le cas contraire, les deux partiesentreraient dans une nouvelle phase de confrontation. Medvedev a dclarque sans un accord sur la BMD, la Russie mettrait sa station radar dalerteprcoce de Kaliningrad en tat de combat ; dploierait des missiles Iskander Kaliningrad ; quiperait ses missiles balistiques stratgiques de systmesavancs de pntration des dfenses antimissiles et de nouvelles ogivesplus efficaces ; concevrait des mesures permettant de mettre hors serviceles dfenses antimissiles amricaines ; prparerait des systmes offensifsmodernes capables de dtruire nimporte quelle partie du systme dedfense antimissile amricain en Europe ; et envisagerait de se retirer delaccord New START3. Par la suite, le prsident Poutine et dautres officielsrusses ont ritr ces menaces de multiples occasions.

    Objections russes

    La position russe ne varie pas : il est souhaitable que le systme de dfense

    antimissile de lOTAN soit aussi rduit que possible, et lidal serait quil nyen ait pas du tout. Les dcideurs politiques sovitiques et russes ont toujoursredout la capacit des tats-Unis raliser une perce technologique et dvelopper des systmes de dfense antimissile efficaces, au point de

    Marshall Fund, Bruxelles, Belgique, 27 mars 2010,.2 Dclaration du sommet de Lisbonne publie par les chefs dtat et de gouvernementparticipant la runion du Conseil de lAtlantique Nord tenue Lisbonne le 20 novembre2010 , .3 D. Medvedev, Statement in Connection with the Situation Concerning the NATOCountries Missile Defense System in Europe , 23 novembre 2011,.

    http://www.nato.int/cps/en/natolive/opinions_62395.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/opinions_62395.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_68828.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_68828.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_68828.htmhttp://eng.kremlin.ru/transcripts/3115http://eng.kremlin.ru/transcripts/3115http://eng.kremlin.ru/transcripts/3115http://www.nato.int/cps/en/natolive/official_texts_68828.htmhttp://www.nato.int/cps/en/natolive/opinions_62395.htm
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    rendre caduque la dissuasion nuclaire sovitique. Incapables de stopper laR&D des tats-Unis et de lOTAN dans le domaine de la dfense antimissile,les Sovitiques puis les Russes se sont efforcs de prvenir la mise enservice des systmes de BMD ou, tout au moins, de faire en sorte que leurquantit et leur efficacit soient limites. Aprs le sommet de Lisbonne,Medvedev a dclar que les officiels russes essayaient encore deconvaincre lOTAN de rduire lampleur de ses projets de BMD : les Russesconsidraient que le rythme, la quantit et lampleur du dploiement desmissiles intercepteurs de lOTAN taient disproportionns par rapport aufaible niveau de menace reprsent par lIran ou par dautres tats4.

    Ladministration Obama a accept dinstaller les lments dubouclier antimissile amricain prvus pour tre situs en Europe plus prs delIran et plus loin des missiles stratgiques offensifs russes, bass dans lapartie europenne de la Russie, qui constituent le cur de la dissuasionstratgique russe. Les dirigeants de Moscou continuent cependantdexprimer leur mcontentement propos des plans de BMD amricains en

    Europe. Le rapport sur la BMD ralis par ladministration Obama en avril2010 souligne que la dfense antimissile amricaine na pas t conue pourcontrer la Russie ou la Chine. Des officiels de lOTAN ont fait desdclarations en ce sens avant et aprs ce rapport. Pourtant, les analystesrusses persistent affirmer que les efforts de lOTAN en matire de BMDreprsentent une menace potentielle pour la dissuasion nuclaire de leurpays.

    Les officiels russes cherchent depuis des dcennies bloquer lesprogrammes occidentaux de dfense antimissile. Leur outil prfr pour yparvenir a toujours t llaboration de traits contraignants de rduction desarmements, mais il leur est galement arriv de recourir la menace et

    dautres moyens pour perturber les projets de BMD de lOTAN. Cesdernires annes, des membres haut placs du gouvernement, des officiersde larme et des analystes politiques russes ont critiqu de nombreusesreprises les projets de dploiement dlments de la dfense antimissileamricaine dans des pays de lancien bloc sovitique. Ils ont, notamment,affirm que le vritable objectif du dploiement dlments de BMD delOTAN proximit de la Russie tait dintercepter des missiles stratgiqueslancs depuis la Russie5. En outre, les officiels russes ont souvent exprimleur inquitude de voir les tats-Unis parvenir dployer rapidement, grce une perce dans le domaine de la dfense antimissile, des systmes deBMD supplmentaires, face auxquels les forces russes ne feraient plus lepoids6. Enfin, certains analystes russes ont expliqu que les tats-Unis

    4 P. Goodenough, As NATO Wraps up a Deal on Missile Defense, the Threat RemainsUnnamed , 22 novembre 2010, CNSneews.com, .5 V. Putin, Speech and the Following Discussion at the Munich Conference on SecurityPolicy , Munich, Allemagne, 10 fvrier 2007, ; etYu. Zaitsev, New START Agreement Should not Run Counter to Russian Interests ,RIA Novosti, 24 juin 2009, .6 N. Petrov, Outside View : ABM Talks Deadlock Part 2 , UPI, 26 mars 2008, ; Russian Expert Opposes U.S. Missile System , UPI,31 janvier 2007,

    http://www.cnsnews.com/news/article/nato-wraps-deal-missile-defense-threat-rhttp://www.cnsnews.com/news/article/nato-wraps-deal-missile-defense-threat-rhttp://www.cnsnews.com/news/article/nato-wraps-deal-missile-defense-threat-rhttp://www.natomission.ru/en/print/46/14/http://www.natomission.ru/en/print/46/14/http://en.rian.ru/valdai_op/20090624/155340446.htmlhttp://en.rian.ru/valdai_op/20090624/155340446.htmlhttp://www.upi.com/International_Security/Industry/Analysis/2008/03/26/outside_view_abm_talks_deadlock_--_part_2/2457/http://www.upi.com/International_Security/Industry/Analysis/2008/03/26/outside_view_abm_talks_deadlock_--_part_2/2457/http://www.upi.com/International_Security/Industry/Analysis/2008/03/26/outside_view_abm_talks_deadlock_--_part_2/2457/http://www.upi.com/International_Security/Industry/Analysis/2008/03/26/outside_view_abm_talks_deadlock_--_part_2/2457/http://www.upi.com/International_Security/Industry/Analysis/2008/03/26/outside_view_abm_talks_deadlock_--_part_2/2457/http://www.upi.com/International_Security/Industry/Analysis/2008/03/26/outside_view_abm_talks_deadlock_--_part_2/2457/http://en.rian.ru/valdai_op/20090624/155340446.htmlhttp://www.natomission.ru/en/print/46/14/http://www.cnsnews.com/news/article/nato-wraps-deal-missile-defense-threat-rhttp://www.cnsnews.com/news/article/nato-wraps-deal-missile-defense-threat-r
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    pourraient promptement remplacer leurs intercepteurs dfensifs par desmissiles balistiques offensifs susceptibles dattaquer des cibles russes setrouvant proximit sans laisser aux dfenseurs le temps de ragir7. Lesreprsentants russes ont menac plusieurs reprises de prendre desmesures vigoureuses afin de rpondre ces nouveaux dangers notamment daccrotre la capacit des missiles russes franchir lesdfenses de lOTAN.

    ; et N. Khorunzhy, Who Can Europe-Based Missiles Threaten ? , RIA Novosti,17 octobre 2006, .7 I. Baluevskij, PRO Soedinnenyh tatov: to dale ? Komu i zaem nuen protivoraketnyjzontik [BMD des tats-Unis : et maintenant ? Qui a besoin dun parapluie antimissile, etpourquoi ? , Voenno-PromylennyjKurer, 26 juillet 2006 ; A. Kislyakov, Missile Defenseand its Consequences , RIA Novosti, 15 fvrier 2007,. Concernant les dclarations deLavrov, se rfrer : German FM Calls for Civilized Dialogue on U.S. Missile Shield ,RIA Novosti, 22 fvrier 2007, .

    http://www.upi.com/NewsTrack/Top_News/2007/01/31/russian_expert_opposes_us_missile_system/http://www.upi.com/NewsTrack/Top_News/2007/01/31/russian_expert_opposes_us_missile_system/http://www.upi.com/NewsTrack/Top_News/2007/01/31/russian_expert_opposes_us_missile_system/http://en.rian.ru/analysis/20061017/54890694.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20061017/54890694.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20061017/54890694.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20070215/60788503.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20070215/60788503.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20070215/60788503.htmlhttp://en.rian.ru/world/20070222/61126427.htmlhttp://en.rian.ru/world/20070222/61126427.htmlhttp://en.rian.ru/world/20070222/61126427.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20070215/60788503.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20061017/54890694.htmlhttp://www.upi.com/NewsTrack/Top_News/2007/01/31/russian_expert_opposes_us_missile_system/http://www.upi.com/NewsTrack/Top_News/2007/01/31/russian_expert_opposes_us_missile_system/
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    Les obstacles la coopration sur laBMD

    Toutes les tentatives dlaborer des initiatives Russie-OTAN communes enmatire de BMD se sont heurtes aux mmes obstacles rcurrents desobstacles qui vont probablement ruiner galement les efforts futurs.

    Obstacles techniques

    Par essence, les initiatives multilatrales de dfense antimissile sontextrmement difficiles mettre en uvre. ce jour, les gouvernements delOTAN nont toujours pas dvelopp de systme oprationnel tendu lintgralit de lAlliance, bien quils travaillent cette tche depuis plus dunedcennie. Les aspects technologiques sont trs complexes ; les prix sonttrs levs ; et la BMD multilatrale pose des questions pineuses ayant traitau commandement et au contrle. Les parties doivent laborer desmcanismes permettant la prise de dcisions rapides dans un contexte o

    mme un dlai de quelques minutes pour autoriser une interception pourraittre fatal. Les divergences existant entre les standards techniques et lesprocdures oprationnelles des systmes de BMD de lOTAN et de la Russieaggravent ce problme. Alors que les officiels russes exigent que toutsystme de dfense antimissile europen soit gr conjointement et queMoscou dispose des mmes prrogatives que les autres participants, lesreprsentants amricains, eux, ont clairement exprim quils naccepteraientjamais de dpendre dun systme de BMD exigeant lautorisation russe pourtre actionn.

    Il existe des limites la bonne volont des gouvernements delOTAN partager avec la Russie des informations techniques concernant

    leurs programmes de BMD, ou grer des systmes conjointement avecelle. Mme entre membres de lOTAN travaillant sur des projets communs,les transferts de technologies font lobjet de diverses restrictions. Il va de soique ces restrictions sont bien plus strictes lorsquil sagit de partager avecdes compagnies russes des technologies touchant la BMD ou de mettre la disposition des militaires russes des donnes concernant les menacesbalistiques. Les pays de lOTAN craignent quen cas de dtrioration desrelations avec les Russes, ceux-ci dcident de transmettre des informationsimportantes relatives la BMD lIran, la Core du Nord ou dautrestats reprsentant une menace de prolifration. Ces derniers pourraientensuite exploiter ces renseignements pour dvelopper des contre-mesuresplus efficaces. Les membres de lAlliance redoutent galement que, au

    moment prcis o les tats-Unis et lOTAN auraient besoin demployer les

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    systmes quils contrleraient conjointement avec la Russie, Moscou pourraitempcher la mise en uvre de ces systmes, de crainte de provoquer lepays vis ou pour dautres raisons.

    Un autre aspect soppose dventuels projets communs entre

    lOTAN et la Russie en matire de BMD : le retard que les Russes accusentdans ce domaine par rapport aux Occidentaux. Premirement, la Russie napas grand chose offrir lOTAN ou aux tats-Unis en change de lacollaboration sur la BMD, que ce soit sous la forme de projets conjoints deR&D ou darchitecture de dfense antimissile commune. Dnus desmoyens de faire des offres attractives susceptibles de nourrir unecoopration plus importante avec lOccident, les dirigeants russes sontrduits recourir la menace pour influencer les dcisions de lOTAN sur cedossier. Ces menaces ne se rvlent pas trs efficaces, car les dcideurs delOTAN sont de moins en moins nombreux considrer la Russie comme unadversaire militaire plausible.

    En outre, la conscience quont les Russes de leur infriorit enmatire de technologies dinterception de missiles complique galement lesngociations sur cette question. Comme la dplor lancien secrtaire dtat la dfense amricain Robert Gates, les Russes savent quils seronttoujours derrire les Occidentaux en termes de capacits de dfenseantimissile et en concevront toujours une grande frustration8. Ils ont rejetune demande des tats-Unis, qui souhaitaient acqurir des missilesbalistiques intercontinentaux (ICBM) russes pour permettre aux systmes deBMD amricains deffectuer des exercices de tir la cible : non seulementMoscou a jug cette demande insultante mais, en plus, elle a estim quunetelle vente pourrait rendre les missiles russes plus vulnrables aux systmesde dfense amricains.

    Par ailleurs, la quantit limite dexperts techniques de la BMD enRussie peut fournir un lment dexplication au fait que les analystes de ladfense russe exagrent traditionnellement lefficacit des technologies deBMD amricaines. Le manque de spcialistes russes capables de confirmerque les dfenses antimissiles amricaines ne sont pas diriges vers laRussie, et choueraient sans doute intercepter des ICBM russes le caschant, contribue expliquer pourquoi les Occidentaux ne parviennent pas convaincre Moscou que sa dissuasion nest pas menace. Lexpertiselimite des Russes en matire de BMD peut aussi expliquer pourquoi, mmequand des dirigeants russes de haut niveau font part de leur intrt pour unetelle coopration, ces accords de principe restent au point mort une fois

    confis aux groupes dexperts chargs den dfinir les dtails. Bien sr, si lesRusses essaient de prolonger indfiniment les ngociations, cest aussi pourviter le dploiement dun systme qui dclassait leur pays sur le plantechnologique.

    Loin des objections catgoriques de Moscou aux programmes deBMD amricains, certains officiels russes se sont parfois montrs intresss

    8 R. Burns, Russia Adamantly Opposed to Missile defense, Gates Says , AssociatedPress, Boston Globe, 18 juin 2012, .

    http://articles.boston.com/2010-06-18/news/29284476_1_arms-treaty-new-start-treaty-missile-defensehttp://articles.boston.com/2010-06-18/news/29284476_1_arms-treaty-new-start-treaty-missile-defensehttp://articles.boston.com/2010-06-18/news/29284476_1_arms-treaty-new-start-treaty-missile-defensehttp://articles.boston.com/2010-06-18/news/29284476_1_arms-treaty-new-start-treaty-missile-defensehttp://articles.boston.com/2010-06-18/news/29284476_1_arms-treaty-new-start-treaty-missile-defense
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    par les invitations de lOTAN collaborer sur les systmes de dfenseantimissiles de thtre porte courte ou intermdiaire. Le Trait sur lesforces nuclaires porte intermdiaire de 1987 interdit la Russie et auxtats-Unis de dtenir des missiles balistiques ou de croisire dune porteallant de 500 5 500 kilomtres. Par consquent, les systmes de BMDconus pour intercepter des missiles tactiques et de thtre dune portecomprise dans ces limites ne reprsentent aucune menace pour ladissuasion nuclaire russe. Les intercepteurs relativement lents et ceux quine peuvent pas oprer lextrieur de latmosphre sont inefficaces contre laflotte russe de missiles balistiques longue porte. Les entreprises dusecteur militaire russe ont dmontr de multiples reprises leur capacit intercepter des avions mme de trs grandes altitudes, et les missiles sol-air russes possdent dans une certaine mesure la capacit dabattre desmissiles porte courte ou intermdiaire. Les officiels russes ontvraisemblablement espr que les gouvernements occidentaux achteraientleurs armements lis la BMD et conus pour intercepter ces types de

    missiles non stratgiques, notamment la dernire gnration des systmesde dfense antimissile S-400 (et les S-500, encore au stade de projet).

    En dpit de la rptition des argumentaires de vente et desexercices de simulation conjoints, les membres de lOTAN ont t peudsireux de faire lacquisition darmements de BMD russes, en raison dedivers obstacles politiques et techniques. En outre, les Russes comprennentque certaines perces scientifiques et dautres technologies de la dfenseantimissile de thtre (TMD) dveloppes pour intercepter les missiles porte intermdiaire pourraient tre appliques des systmes de dfensevisant contrer le type de missiles balistiques longue porte que la Russiepossde. La Russie peut essayer de restreindre lapplication destechnologies de TMD ces cibles, mais les facteurs politiques rendent celacompliqu. Par exemple, le Congrs amricain ne souhaite pas financer desprogrammes qui ne dfendent que des populations trangres, ainsi que desforces armes et des citoyens amricains installs dans ces zones, contredes missiles de porte courte et intermdiaire. Le Congrs exige que desefforts soient entrepris pour protger le territoire national amricain contre lesfrappes de missiles longue porte lancs depuis lIran ou la Core duNord9.

    Enfin, il va devenir de plus en plus difficile de distinguer lessystmes de BMD tactiques, de thtre et stratgiques, car la technologie necesse dvoluer pour incorporer des capteurs en rseau et des dfensesantimissiles multicouche. Cette volution ne peut quaccrotre les rticences

    des gouvernements de lOTAN envers lide consistant limiter lesfonctionnalits des systmes de BMD non stratgiques : sils acceptaient detelles limitations, leur capacit dvelopper un lment donn afin derenforcer larchitecture de BMD globale serait restreinte. cause de cetteconvergence, la Russie va se montrer toujours plus hostile toutecoopration sur les dfenses antimissiles tactique ou de thtre avec

    9 Voir par exemple : Senate Armed Services Subcommittee on Strategic Forces, Hearing onballistic missile defense policies and programs, 25 avril 2012, .

    http://armed-services.senate.gov/e_witnesslist.cfm?id=5294http://armed-services.senate.gov/e_witnesslist.cfm?id=5294http://armed-services.senate.gov/e_witnesslist.cfm?id=5294http://armed-services.senate.gov/e_witnesslist.cfm?id=5294http://armed-services.senate.gov/e_witnesslist.cfm?id=5294http://armed-services.senate.gov/e_witnesslist.cfm?id=5294
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    lOTAN, cette coopration tant chaque jour plus susceptible de contribuer la dfense antimissile stratgique nationale des tats-Unis.

    Obstacles politiques

    plusieurs reprises, les tats-Unis et les autres pays de lOTAN ont proposque les parties mettent tout simplement de ct les complexes questionstechniques sur lesquelles elles sopposent, et se mettent travaillerensemble sur des projets de BMD spcifiques. De telles propositionsreposent sur lespoir quune collaboration de ce type tablisse un prcdentde coopration russie et donne ainsi naissance une dynamique quipermettrait de surmonter plus facilement les divergences conceptuellesfondamentales. Dans les discussions bilatrales, les officiels amricains ont

    formul des propositions de coopration avec Moscou sur la BMD dansquatre domaines prcis :

    1) Des centres communs binationaux et multinationaux, o lepersonnel russe pourrait se convaincre de la nature non menaante desactivits de dfense antimissile de lOTAN et des tats-Unis ;

    2) Des tudes ralises en commun par des experts russes etamricains sur la faon dont la BMD des tats-Unis et de lOTAN pourraitaffecter la dissuasion nuclaire russe et sur les mesures qui peuvent treprises pour rduire ces risques ;

    3) La reprise et lamplification dexercices conjoints de dfense anti-missile de thtre qui sappuieraient sur la collaboration antrieure,perturbe par la guerre de Gorgie daot 2008, afin dexaminer la faondont les forces dployes de la Russie et de lOTAN pourraient mettre enuvre une dfense conjointe contre des menaces balistiques ;

    4) La signature dun accord officiel limit aux projets decoopration.

    Les officiels russes nont pas rejet doffice lide de cooprer avecles tats-Unis et lOTAN sur des projets techniques concrets (certains de cesprojets avaient dailleurs t lorigine proposs par Moscou), mais ils ontclairement indiqu quun consensus devait au pralable tre tabli aveclOTAN propos des principes stratgiques sur lesquels cette collaboration

    serait fonde10

    . La Russie rclame rgulirement que lOTAN signe unaccord contraignant affirmant que ses systmes de BMD ne remettrontjamais en cause la dissuasion nuclaire russe. Les diplomates russesexigent que des limites prcises soient fixes la quantit, lemplacement,les dimensions et dautres aspects de larchitecture de BMD de lOTAN, lesdtails devant tre dfinis par des experts lors de ngociations directes. Lesofficiels amricains ont beau rpter quils nessaieront pas de rduire nant la dissuasion nuclaire russe de toute faon, la taille massive et le

    10 D. Medvedev, Statement in Connection with the Situation Concerning the NATOCountries Missile Defence System in Europe , op. cit. [3].

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    degr de sophistication des forces nuclaires offensives russescondamnerait lchec toute tentative en ce sens. Ils admettent galementquils ne pourraient jamais obtenir lapprobation du Congrs sur un texte quirestreindrait dlibrment la capacit des tats-Unis protger lesAmricains et leurs allis dune attaque balistique trangre11. Jusquici,ladministration Obama na propos la Russie aussi bien par critquoralement que des garanties politiques non contraignantes surlengagement des tats-Unis ne pas chercher surpasser la dissuasionnuclaire stratgique russe12.

    Orsur un dossier dune telle importance, les reprsentants russesrefusent de se contenter de simples dclarations politiques. Ils affirmentapprcier le fait que les Amricains respectent leurs engagementsinternationaux, du moins pour ce qui concerne les traits, mais ils estimentgalement que les accords politiques se prtent diffrentes interprtations,selon les points de vue. Sils affirment quils font confiance Obama, ilscraignent que, dans lavenir, une autre administration amricaine nessaie,

    linstar de Ronald Reagan en son temps, dtendre la dfense antimissiledes tats-Unis au point que celle-ci soit capable dintercepter les missilesstratgiques russes. Do linquitude exprime par les officiels russes surlaspect ouvert de larchitecture de BMD globale des tats-Unis, qui ne cessedvoluer13.

    Ces attitudes divergentes montrent bien quel point les dcenniesde dsaccords sur la dfense antimissile ayant oppos lOTAN la Russieont institutionnalis une mfiance rciproque. Chaque partie souponnelautre de ne pas souhaiter une vritable coopration et de chercheruniquement gagner du temps. Certains Amricains et Europens pensentque les Russes tentent de repousser et, dans lidal, de faire chouer les

    programmes amricains de BMD en multipliant les exigencesdraisonnables et impossibles mettre en pratique. Selon dautresobservateurs, les Russes savent parfaitement que les systmes de BMD delOTAN ne pourraient pas contrer la massive dissuasion nuclaire russe, etnvoquent la menace fantme prtendument reprsente par la BMD quepour rallier les forces patriotiques au gouvernement, pour maintenir unbudget militaire lev et pour atteindre dautres buts internes trs loigns dela ralit de la politique conduite par lOTAN. Dans le mme temps, certainsRusses souponnent les gouvernements de lOTAN de ne pas tre sincresquand ils dclarent publiquement souhaiter collaborer avec Moscou sur ladfense antimissile des dclarations qui viseraient seulement apaiser lesopposants au dploiement du bouclier antimissile, aussi bien en Russie que

    parmi les Europens qui craignent que ce dploiement puisse conduire une confrontation majeure avec la Russie14.

    11 U.S. Says will Give No Missile Defense Assurances to Russia , RIA Novosti, 13 janvier2012, .12Kommersant, 18 janvier 2012, .13 U.S., NATO Have Some 1,000 Interceptor Missiles Rogozin , RIA Novosti, 20 janvier2012, .14 F. Weir, Russia Exasperated with US over Missile Defense , Christian Science Monitor,22 mars 2012, .

    http://en.rian.ru/russia/20120113/170733294.htmlhttp://en.rian.ru/russia/20120113/170733294.htmlhttp://www.kommersant.ru/doc/1853384http://www.kommersant.ru/doc/1853384http://en.rian.ru/world/20120120/170856516.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120120/170856516.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120120/170856516.htmlhttp://www.csmonitor.com/layout/set/print/content/view/print/484927http://www.csmonitor.com/layout/set/print/content/view/print/484927http://www.csmonitor.com/layout/set/print/content/view/print/484927http://en.rian.ru/world/20120120/170856516.htmlhttp://www.kommersant.ru/doc/1853384http://en.rian.ru/russia/20120113/170733294.html
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    Cette dfiance rciproque se reflte et se renforce dans la politiqueintrieure des pays concerns. Les hommes politiques russes et, surtout,amricains, sen prennent rgulirement ceux de leurs compatriotes quiproposent des compromis visant rpondre aux proccupations scuritairesde lautre partie. Ltrange fuite concernant un change priv entre lesprsidents Obama et Medvedev lors de leur rencontre bilatrale pendant lesommet sur la scurit nuclaire de Soul en mars 2012 la bien montr. Leprsident Obama a t svrement critiqu par ses adversaires rpublicainspour avoir suggr quune fois rlu, il se montrerait plus flexible lgard deMoscou sur le dossier de la dfense antimissile. Avant cet pisode, lesconservateurs sen taient dj pris ladministration Obama la suite de lapublication par les mdias des informations indiquant que la Maison Blanchetait prte fournir au gouvernement russe des renseignements prcis surles capacits des systmes amricains de dfense antimissile, afin derassurer Moscou sur le fait que ces systmes ne reprsentaient pas unemenace pour les ICBM russes15.

    Ce manque de confiance sest galement manifest de faonclatante pendant les dbats sur la ratification du trait New START, aussibien en Russie quaux tats-Unis, et va probablement peser sur les futuresdiscussions sur la matrise des armements et le bouclier antimissile entre laRussie et les pays occidentaux. Aprs des annes marques par lescontroverses sur son cot et son efficacit, la dfense antimissile bnficiedsormais dun soutien entier lintrieur des tats-Unis. Les fauconsapprcient sa contribution la sanctuarisation du territoire amricain ; lescolombes y voient un compromis essentiel qui permettra, lavenir, derduire encore davantage les armements nuclaires offensifs ; quant auxtenants de la prservation de la stabilit stratgique, ils considrent que lamise en uvre de la BMD constitue une faon prudente de renforcer lafois la dfense et la dissuasion. La mfiance des dirigeants russes enverslOccident est flagrante quand ils expliquent que Moscou ne prendra pas lerisque de rduire ses forces nuclaires offensives aussi longtemps que laBMD de lOTAN naura pas t clairement dlimite, car le bouclierantimissile pourrait nuire lefficacit des frappes russes en casdaffrontement stratgique nuclaire entre la Russie et les tats-Unis16.

    15 J. David, Diminishing Our Military Capabilities , National Review, 6 janvier 2012,.16 Russia Says U.S. Missile Plans Hamper Nuclear Arms Cuts Talks , RIA Novosti,6 fvrier 2010, .

    http://www.nationalreview.com/corner/287388/diminishing-our-military-capabilities-jack-davidhttp://www.nationalreview.com/corner/287388/diminishing-our-military-capabilities-jack-davidhttp://en.rian.ru/russia/20100206/157794552.htmlhttp://en.rian.ru/russia/20100206/157794552.htmlhttp://en.rian.ru/russia/20100206/157794552.htmlhttp://www.nationalreview.com/corner/287388/diminishing-our-military-capabilities-jack-david
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    Deux dfis

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    Il existe une explication supplmentaire aux divergences entre la Russie etlOTAN sur la BMD : les deux parties ont des approches mthodologiques etdes calendriers diffrents. Selon le cadre mthodologique tabli par Moscou,

    les analystes russes veulent que lOTAN et la Russie commencent parsentendre sur une dfinition commune des menaces balistiques potentielles.Si (et seulement si) la Russie et lOTAN peroivent conjointement unevritable menace balistique, alors, estime-t-on Moscou, les deux partiesdoivent entreprendre une action commune. Les Russes souhaitent que touteaction commune passe en priorit par des mesures politiques etconomiques afin de prvenir la menace. Et ce nest que si ces rponsesnon militaires se soldent par un chec que la Russie pourrait accepter lamise en uvre de mesures militaires conjointes pouvant inclure ledploiement de systmes de BMD sous contrle commun17. Les officiels delOTAN, eux, considrent quils sont dj confronts une menacebalistique, celle de lIran. Compte tenu du temps ncessaire audveloppement et au dploiement des dfenses antimissiles, ils jugent quilfaut satteler ds maintenant leur fabrication. LOTAN sinquite galementdu fait que lapproche prne par Moscou, qui consiste attendre quunemenace soit identifie par les deux parties et exiger que les actionsentreprises en raction cette menace soient autorises conjointement,revient de facto donner la Russie un droit de veto sur les projets dedploiement de la BMD par lOTAN, puisque les Russes pourraient, chaquefois, contester lexistence de la menace.

    La majorit des Russes ne souhaitent pas voir Thran acqurirdes missiles nuclaires longue porte. Cependant, ils semblent moinsconvaincus que de nombreux leaders de lOTAN de la volont de l'Iran de se

    doter de larme nuclaire, ou de sa capacit de dvelopper un arsenal demissiles nuclaires efficace dans la dcennie venir. Alors que lesreprsentants occidentaux considrent gnralement lIran comme unemenace mergente, les Russes affirment souvent que le dfi au rgime denon-prolifration que pose lIran peut tre relev par le biais dautres moyensque la BMD, comme la diplomatie et des sanctions internationales limites.Pour des raisons historiques et de fiert nationale, les Russes refusent de

    17 Russia Urges U.S., Europe for Joint Assessment of Missile Threats , RIA Novosti,6 fvrier 2010, .

    http://en.rian.ru/russia/20100206/157793285.htmlhttp://en.rian.ru/russia/20100206/157793285.htmlhttp://en.rian.ru/russia/20100206/157793285.html
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    croire que les dcideurs politiques amricains seraient dsormais plusproccups par le potentiel stratgique minimal de lIran que par les forcesnuclaires russes, bien plus substantielles. Ils supposent donc que, sous leprtexte de protger les tats-Unis et leurs allis contre lIran, les experts duPentagone cherchent en ralit, et malgr leurs dngations, dvelopper lebouclier antimissile pour rendre inoprante la dissuasion nuclaire russe18.

    Un autre facteur a fait obstacle un compromis OTAN-Russie surla BMD et aliment, de chaque ct, la suspicion que lautre partie cherchait retarder toute progression. Il sagit du fait que les deux parties en sontvenues croire que les perspectives dune coopration sur la BMDsamlioreraient avec le temps. Du ct de lOTAN, on sattend ce que, un moment donn, les officiels russes finissent par raliser que les projets deBMD de lAlliance ne sont pas destins nuire la capacit de dissuasionde la Russie, et que mme si telle tait la volont de lAlliance, aucunearchitecture de dfense antimissile de lOTAN ny suffirait. Pendant cetemps, les Russes attendent toujours que quelque deus ex machina fasse

    drailler le programme de BMD de lOTAN. Ces aspirations ont pris diversesformes : lattente quune nouvelle administration prsidentielle amricainerenonce purement et simplement au programme ; lespoir que les menacesrusses effraieraient les Europens tel point que ceux-ci sopposeraient audploiement de crainte de nuire leurs relations avec Moscou ; ou encore lecalcul que les contraintes budgtaires actuelles de lOTAN provoqueront larduction du financement de ces programmes. Or, comme nous lavonsexpliqu, la dfense antimissile bnficie dun soutien bipartisan Washington. Les autres pays de lOTAN ont mis de ct leursatermoiements des annes passes, et se sont rallis aux projets de BMDdObama. Enfin, le budget allou la dfense antimissile par les tats-Unisest de seulement 10 milliards de dollars par an, alors que le budget totaldu dpartement de la dfense slve 600 milliards de dollars par an.

    Les mesures de confiance

    Les officiels russes et amricains ont essay, sans succs, dlaborer desmesures de confiance (confidence-building measures, CBM) visant garantir la Russie que les lments du bouclier antimissile amricaindploys en Europe ne constitueraient aucun danger pour elle, tant donn

    leur faible tendue et les limites de leurs capacits. Les CBM consisteraient rendre les oprations conduites sur les sites de la BMD amricaine moinsopaques pour le gouvernement russe ; elles limiteraient galement touteforme de menace que ces installations pourraient thoriquement reprsenterpour larsenal de missiles nuclaires de Moscou. Lune des CBM envisagestait dautoriser le personnel russe inspecter les oprations conduites surles sites de BMD grs par les Amricains, sur le territoire amricain commeeuropen. Autre proposition : crer des barrires empchant une perce

    18 Putin Slams U.S. Missile Shield Ahead of Munich Security Talks , RIA Novosti,3 fvrier 2012, .

    http://en.rian.ru/world/20120203/171103829.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120203/171103829.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120203/171103829.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120203/171103829.html
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    qui verrait les systmes de BMD proches de la Russie crotre brusquementet rapidement. Des restrictions concernant lutilisation de la BMD ontgalement t voques.

    Ces CBM nont jamais suffi apaiser les proccupations des leaders

    russes propos des dploiements prvus de la BMD amricaine. La mise enuvre de chacune de ces mesures aurait prsent des problmes pratiques,puisquelles nauraient pas t lgalement contraignantes et auraient parfoisrequis le consentement de tierces parties (comme la Pologne), quisemblaient rticentes accepter que les Amricains fassent Moscou desconcessions lies leur scurit. En outre, des officiels russes ont dplorque les informations que leurs homologues amricains et de lOTAN avaientpartages avec eux propos de leurs projets de BMD et des CBMenvisages ntaient pas assez compltes ou assez dtailles pour leurpermettre de juger de ladquation de ces mesures. Finalement, V. Poutine aprtendu que les Amricains avaient retir leurs propositions transmisesoralement aprs que les Russes y avaient donn leur accord et avaient

    demand quelles soient mises sur le papier19.Pendant au moins un an aprs le sommet de Lisbonne de lOTAN,

    lattention gnrale sest loigne des CBM pour se porter sur le projet deBMD sectorielle avanc par la Russie, qui prvoyait que lOTAN et la Russietabliraient en Europe une architecture de dfense antimissile o chaquepartie dfendrait lautre contre des missiles qui survoleraient son territoire.Ce projet constituait une version allge de la demande originelle russe dunsystme gr conjointement demande que les pays de lOTAN avaientrejete car ils ne souhaitaient pas que Moscou dispose dun droit de veto surlutilisation des systmes de BMD de lOTAN. tant donn que dans le cadrede laccord sectoriel, la Russie dfendrait lOTAN contre des missiles visant

    des pays de lAlliance et traversant le territoire russe, les Russes ontsouhait que lOTAN renonce au dveloppement de dfenses susceptiblesdintercepter des missiles au-dessus de la Russie une dcision qui auraitgalement pour effet dapaiser Moscou qui craint depuis toujours que laBMD de lOTAN puisse intercepter les missiles nuclaires de longue porterusses. Les officiels de lOTAN rtorquent que leur engagement de dfensecollective ne peut pas tre dlgu un pays non membre de lAlliance.Enfin, la Russie na pas la capacit de lancer des missiles balistiquestraversant lespace. Le systme de dfense antimissile de la Russie setrouve actuellement en pleine transition, passant de lemploi dintercepteursportant des charges nuclaires des systmes frapper pour tuer semblables ceux utiliss par lOTAN, mais ce processus na pas encore t

    achev, et la Russie doit encore tester et vrifier lefficacit de ses nouveauxintercepteurs S-500.

    Pour lheure, les deux parties poursuivent leurs ngociations, maisparaissent suivre des voies diffrentes. En mars, la secrtaire dtat HillaryClinton a affirm que mme si lOTAN serait heureuse de cooprer avec laRussie sur la dfense antimissile contre des menaces communes ,lAlliance a pris une dcision. Nous croyons quil est dans notre intrt

    19 Putin Blames U.S. for Failed Missile Defense Talks , RIA Novosti, 3 fvrier 2012,.

    http://en.rian.ru/world/20120302/171680746.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120302/171680746.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120302/171680746.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120302/171680746.html
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    daller de lavant et de mettre cette dcision en uvre 20. Pendant cetemps, la Russie applique une double politique : pendant qu'elle continue dengocier avec lOTAN, elle dveloppe des contre-mesures. Legouvernement russe a dj approuv une augmentation substantielle dubudget de la dfense. Le pays a accru ses propres dfenses antimissiles,notamment en mettant en alerte de nouvelles stations radar et en dployantdavantage de systmes de dfense S-400, qui possdent une capacitantimissile rudimentaire. Cependant, mme si Vladimir Poutine a expliqu,dans lun de ses manifestes publis pendant la campagne lectorale, vouloiressayer dgaler les programmes onreux de lOTAN, la Russie devraitsappuyer au premier chef sur des moyens asymtriques permettant derduire nant tout avantage que lOTAN pourrait obtenir sur elle viasonprogramme de BMD21. Conformment cette vision, larme russe aannonc son projet de dvelopper un nouvel ICBM lourd carburantliquide, capable demporter de grandes quantits dogives, de leurres etdautres lments conus pour pntrer les dfenses antimissiles

    amricaines. une autre occasion pendant la campagne, Poutine a dclarque maintenir une dissuasion garantie contre une ventuelle agressionamricaine constituait une obligation de la Russie vis--vis de lhumanit ,sous-entendant quil ne cesserait jamais dessayer de sopposer ce quilperoit comme la recherche, par les tats-Unis, dune scurit absolue etdune domination globale qui ne serait pas restreinte par la crainte dereprsailles22.

    20 U.S. Invites Russian Cooperation on Missile Defense , RIA Novosti, 7 mars 2012,.21 V. Putin, Russia and the Changing World , Moscow News, 27 fvrier 2012,.22 Is Putin Preparing Russia for War ? Russia Profile, 2 mars 2012,.

    http://en.rian.ru/world/20120307/171861644.html%2022:55%2007/03/2012http://en.rian.ru/world/20120307/171861644.html%2022:55%2007/03/2012http://en.rian.ru/analysis/20120227/171547818.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20120227/171547818.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20120227/171547818.htmlhttp://russiaprofile.org/experts_panel/55297.htmlhttp://russiaprofile.org/experts_panel/55297.htmlhttp://russiaprofile.org/experts_panel/55297.htmlhttp://russiaprofile.org/experts_panel/55297.htmlhttp://en.rian.ru/analysis/20120227/171547818.htmlhttp://en.rian.ru/world/20120307/171861644.html%2022:55%2007/03/2012
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    Les prochaines mesures

    Les questions relatives la BMD peuvent tre abordes dans le prochainaccord russo-amricain portant sur le contrle des armements stratgiques.Le trait New START, qui est entr en vigueur dbut 2011, doit durer unedcennie, mais peut tre amend ou remplac par un trait ultrieur. NewSTART a tabli de nouvelles limites, plus basses, sur le nombre de forcesstratgiques nuclaires offensives que les tats-Unis et la Russie sontautoriss possder, et rtablit les moyens mutuels de vrification. Mme si

    le prambule du trait, linstar des prcdents accords russo-amricainssur le contrle des armements, souligne quil existe un lien inhrent entre lesforces stratgiques offensives et dfensives, ce texte nest pas contraignantet le trait lui-mme nimpose des rductions que sur les forces nuclairesoffensives des deux parties. Cependant, les ngociateurs russes etamricains semblent avoir puis toute lnergie dont ils disposaient pourrsoudre limpasse de la BMD. prsent, ils sintressent davantage auxquestions de la scurit nuclaire multinationale. Ladministration amricainecherche relancer cette dynamique au nom du Trait d'interdiction compltedes essais nuclaires, tandis que les experts russes du contrle desarmements sefforcent dtendre le processus de contrle des armementsafin quil englobe des pays comme le Royaume-Uni, la France et la Chine.

    Si les deux parties cherchent un moyen de sauver la face afin derduire les tensions qui les opposent sur le sujet de la BMD, il est probablequtablir les centres dchange de donnes conjointement grs, dont il estquestion depuis longtemps, serait une bonne faon de permettre chacundaffirmer sa coopration sur la BMD. LOTAN et les officiers russespourraient grer un ou plusieurs centres de faon conjointe, et senvoyermutuellement les donnes ayant trait aux lancements de missiles balistiquesdepuis leurs satellites, leurs radars et autres sites de capteurs. Un telarrangement augmenterait marginalement la transparence mutuelle, sansmettre en danger la scurit nationale ou la libert daction des parties, dansla mesure o elles ne transmettraient les donnes sensibles qu leurs

    centres nationaux et aux centres de commandement de lalliance, qui sechargeraient ensuite des interceptions23. Si la Russie et les tats-Unisparviennent un nouvel accord sur lchange de cyber-donnes, quitendrait le mcanisme de communication sur les alertes nuclaires audomaine numrique, alors le Centre de rduction des risques nuclaires qui gre actuellement les changes dinformations dans le cadre de plusdune douzaine de traits bilatraux et multilatraux et de diverses mesures

    23 Pour un modle possible, voir Missile Defense : Toward a New Paradigm , CarnegieEndowment for International Peace, Washington, D.C, fvrier 2012,.

    http://carnegieendowment.org/files/WGP_MissileDefense_FINAL.pdfhttp://carnegieendowment.org/files/WGP_MissileDefense_FINAL.pdfhttp://carnegieendowment.org/files/WGP_MissileDefense_FINAL.pdfhttp://carnegieendowment.org/files/WGP_MissileDefense_FINAL.pdf
  • 7/30/2019 Dfense antimissile : l'improbable coopration entre la Russie et l'OTAN

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    R. Weitz / Dfense antimissile

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    de confiance limitant la nature et la porte des activits militaires pourraittre tendu au domaine de la dfense antimissile. Cela permettrait auxRusses de faire valoir leurs proccupations les plus immdiates proposdes activits de lOTAN en matire de BMD24.

    De telles mesures pourraient constituer un semblant decollaboration. Ce serait possible si la Russie et lOTAN dcidaient enfin que,au lieu de continuer de rechercher une collaboration globale sur la BMD,elles feraient mieux de cooprer sur des questions moins pineuses, commepar exemple la gestion de linstabilit en Asie centrale et en Afghanistan. Sielles dveloppaient lhabitude de collaborer sur de tels sujets, et si desmenaces que les deux parties considraient comme vitales pour leurscurit se faisaient jour, alors peut-tre serait-il possible, dans plusieursgnrations, de faire le grand saut vers la construction dun systme dedfense antimissile dans lequel la survie de chacun pourrait se trouver entreles mains de lautre.

    Peut-tre lavantage du retour de Poutine la prsidence rside-t-ildans le fait quil est la seule personne en Russie qui pourrait mettre fin aubourbier dans lequel se sont enfonces les discussions sur la BMD, enfaisant des concessions majeures sur quelques points, afin de renforcer lacoopration OTAN-Russie sur des dossiers relatifs leurs intrts conjointsles plus importants. Poutine a dj fait un choix similaire en 2001, quand il adcid de ne pas semporter en raction au retrait de ladministration Bushdu Trait ABM : sa priorit tait alors de ne pas nuire au nouveau partenariatrusso-amricain sur la lutte anti-terroriste. Peut-tre prendra-t-il consciencede limpossibilit de la mise en place court terme dune BMD conjointeRussie-OTAN, et admettra-t-il que les systmes envisags par lOTAN nesauraient srieusement remettre en cause la relation de dissuasion nuclaire

    rciproque qui existe entre lOTAN et la Russie. Mieux encore : Poutine etses collaborateurs pourraient comprendre que le scnario dune attaque delOTAN contre la Russie est tout fait irraliste, et que ce danger illusoiredtourne les deux parties dautres menaces, bien relles.

    24 E. Nakashima, In U.S.-Russia Deal, Nuclear Communication System May Be Used forCybersecurity , Washington Post, 26 avril 2012, .

    http://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pophttp://www.washingtonpost.com/world/national-security/in-us-russia-deal-nuclear-communication-system-may-be-used-for-cybersecurity/2012/04/26/gIQAT521iT_story.html?tid=pm_world_pop