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Le Sénégal met fin à 10 ans de compagnonnage Amadou Bâ : “Nous avons convenu de nous séparer à l’amiable” Interrogations sur les futurs repreneurs et sur l’organisation de la filière arachidière P. 7 INSTALLATION DES COMMISSIONS À L’ASSEMBLÉE, CE MATIN Fada débarque Aïda Mbodj P. 3 SUBVENTION DE LA SENELEC L’État coupe le jus fin 2015 Enfin le divorce ! 100 F MARDI 27 OCTOBRE 2015 NUMÉRO 1306 C M J N P. 2&8 P. 7 ÉTAT DU SÉNÉGAL - ABBAS JABER NÉCROLOGIE DÉCÈS DU PR OUMAR SANKHARÉ Les Lettres en deuil Une certaine presse et son goût des mauvaises images L e psychologue l’a dit : les scènes de viol rela- tées de manière maladroite et stigmatisante dans la presse sont traumatisantes pour les victimes et peuvent mener certaines de ces der- nières à changer de domicile pour fuir le regard des voisins, d’autres à vouloir se suicider. Cette révéla- tion a été faite lors d’un atelier sur le traitement par la presse de violences sexuelles. (LIRE À LA PAGE 2) AVIS D’INEXPERT PAR JEAN MEÏSSA DIOP Mata Cissé, Dg Senelec

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Le Sénégal met fin à 10 ans de compagnonnageAmadou Bâ : “Nous avons convenu de nous séparer à l’amiable”Interrogations sur les futurs repreneurs et sur l’organisation de la filière arachidière

P. 7

INSTALLATION DES COMMISSIONSÀ L’ASSEMBLÉE, CE MATIN

Fada débarqueAïda Mbodj P. 3

SUBVENTION DE LA SENELEC

L’État coupe le jus fin 2015

Enfin le divorce !

100 F

MARDI 27OCTOBRE 2015

NUMÉRO 1306

CMJN

P. 2&8

P. 7

ÉTAT DU SÉNÉGAL - ABBAS JABER NÉCROLOGIE DÉCÈS DU PR OUMAR SANKHARÉ

Les Lettres en deuil

Une certaine presse et songoût des mauvaises images

Le psychologue l’a dit : les scènes de viol rela-tées de manière maladroite et stigmatisantedans la presse sont traumatisantes pour les

victimes et peuvent mener certaines de ces der-nières à changer de domicile pour fuir le regard desvoisins, d’autres à vouloir se suicider. Cette révéla-tion a été faite lors d’un atelier sur le traitement parla presse de violences sexuelles.

(LIRE À LA PAGE 2)

AVIS D’INEXPERT PAR JEAN MEÏSSA DIOP

Mata Cissé, Dg Senelec

MYSTÉRIEUX CAMBRIOLAGE

Paranoïa ou réelles pressions surun ancien Premier ministre ? Il y ade cela moins de deux mois, untrès proche collaborateur de l’an-cien chef du gouvernement,Abdoul Mbaye, a reçu une visitetrès spéciale. Ces visiteurs très spé-ciaux n’étaient apparemment pasintéressés par des bijoux ou de l’ar-gent. Cherchaient-ils des docu-ments ? En tout cas, c’est un ordi-nateur qui a été emporté, rapportele site lignedirecte.sn. La victime,comme on l’a dit, est l’un des prin-cipaux bras droits de celui qui fut lapremière personnalité à diriger laPrimature sous la présidence deSall. Le cocasse dans l’affaire estque le banquier, qui a la double

nationalité franco-sénégalaise, estallé se plaindre quelques jours plustard, à la rue Amadou AssaneNdoye, siège de l’ambassade deFrance à Dakar. Selon nos sources,il aurait protesté auprès des ser-vices de Jean-Félix Paganon du‘’traitement’’ qui lui serait réservédepuis son départ de la tête dugouvernement.

MIMI TOURÉLa mission de l'ONU en RD

Congo (Monusco) cherchait le suc-cesseur de l'Allemand MartinKobler à la tête de cette instancejusqu'à la nomination récente duNigérian Sambo Sidikou, aupara-vant chef de la mission de l'Unionafricaine en Somalie. Mais selonJeune Afrique, Hervé Ladsous,chef du département des opéra-tions du maintien de la paix, "a sou-

haité promouvoir une femme etproposé le poste à Aminata Touré(Mimi pour les proches).L'ancienne haut fonctionnaire auFonds des Nations unies pour lapopulation (Fnuap) de 1995 à2010, ex-premier ministre etaujourd'hui conseillère de MackySall, "a été tentée d'accepter la pro-position mais, au vu de la difficultéde la tâche, a fini par décliner",rapporte l’hebdomadaire basé àParis.

MAHAMMAD DIONNEAprès le communiqué du minis-

tère de l’Economie et des Financesqui s’est inscrit en faux contre lesinformations sur le classement duSénégal au 25ème rang des paysles plus pauvres. Le premier minis-tre Mahammad Dionne a soulignéhier qu’il faut avoir la bonne lecturedes chiffres et des agrégats écono-miques pour ne pas se tromper. ‘’Ilfaudra être fier de nos perfor-mances, mobiliser notre paysdavantage sur la voie de l’excel-lence et du progrès et ne pas s’at-

tarder sur certains chiffres pourdécourager’’, a dit le PM. Car selonlui, le FMI vient de publier en cemois d’octobre leur document deréférence, ‘’le Works économiqueaout look 2015’’ qui publie demanière semestrielle des prévi-sions de croissance de différentspays. Dans ce document, dit-il, il ya plus de 50 tableaux. ‘’Il ne fautpas se concentrer sur l’un et oublierles autres, pour une approcheholistique en matière de lecturedes agrégats macroéconomiques ;et justement quel est le bon agré-gat qu’il faut analyser quand onparle du poids d’une économiedans le monde ? Pourquoi dit-onque la Chine est la première puis-sance du monde par rapport auxEtats-Unis ? Si on prend demanière stricte le PIB par tête,celui de la chine est bien derrièreles performances d’un pays commeles USA ou le Japon. Pourquoi dit-on que le Nigeria est devenu la pre-mière puissance économique afri-caine devant l’Egypte et l’Afriquedu sud ? C’est parce qu’on prendcomme agrégat la part du paysdans le PIB mondial, sa contribu-tion à la production mondiale’’, aexpliqué le Pm.

FMI / SÉNÉGALRestons sur ce chapitre pour

annoncer que le gouvernement duSénégal et le Fmi vont apporteraujourd’hui une réponse auxrécentes informations véhiculéesdans la presse selon lesquelles leSénégal est dans le lot des 25 paysles plus pauvres du monde avec unPIB par habitant de 934 dollars en2015. Interrogé hier, en marge dela signature de conventions definancement avec l’Union euro-péenne, Amadou Ba a préféré dif-férer sa réponse jusqu’àaujourd’hui, lors de la cérémoniede lancement du rapport d’octobre2015 du Fmi, ce matin à 9h.D’après le ministre de l’Economie

et des Finances, l’un des directeursdu Fmi pour l’Afrique est à Dakar etva apporter une réponse précise àcette question qui suscite la polé-mique. Et après, ce sera au tour dugouvernement, dit-il, de ‘’confir-mer’’. ‘’Je voudrais que le Fmi et legouvernement du Sénégal revien-nent sur cette question. Commeça, le débat sera clos. Ce sera faitdemain (aujourd’hui, Ndlr), a ditAmadou Ba.

PDS / DAKARLa fédération départementale de

Dakar du Parti démocratique séné-galais (PDS) se range derrièreAbdoulaye Wade et Aïda Mbodjdans le combat qui les oppose aux

frondeurs dirigés par ModouDiagne Fada. Réunie hier enAssemblée générale à Dakar, lescamarades d’Abdoulaye Faye ontexprimé leur soutien aux décisionsprises par le secrétariat nationald’exclure Modou Diagne Fada duPds. Dans une déclaration luedevant la presse, ils affirment : ‘’Al’unanimité, la fédération de Dakarapprouve l’exclusion définitive duPds de Modou Diagne Fada et ladésignation d’Aïda Mbodj commeprésidente du groupe parlemen-taire des libéraux et démocrates.Elle demande aussi au parti d’ins-truire la commission de disciplinepour rechercher et sanctionner tousceux qui contreviennent aux texteset décisions du Pds.’’

L a République des Lettresest en deuil : le Pr deLettres Oumar Sankharé

est décédé hier soir à son domicileà Dakar, à l’âge de 65 ans. Et

comme il fallait s’y attendre, latriste nouvelle a suscité consterna-tion et amertume chez les univer-sitaires. ‘’Le Pr Oumar Sankharéétait un grand universitaire, unpoète, un homme humble, dou-blement agrégé. Il a produit uneœuvre considérable’’, a dit le phi-losophe Hamidou Dia à nosconfrères de l’Aps. Le Pr Dia quise dit ‘’peiné’’ par cette dispari-tion a relevé que le Pr Sankharé nes’était pas remis du tollé suscitépar la parution en 2014 de sonouvrage ‘’Le Coran et la culturegrecque”. Cette publication quimettait en exergue les ’’simili-tudes’’ entre le Coran et la culturegrecque avait valu à son auteur denombreuses critiques, particuliè-

rement des milieux religieux. Néen 1950 dans la région de Thiès,Oumar Sankharé qui avait pourmaître à penser Léopold SédarSenghor décroche son Bac à 19ans. En 1980, il obtient unDoctorat de 3e cycle à la Facultéde Lettres de Dakar, suivie en1983 de l’agrégation de Lettresclassiques à Paris. En 2011, il areçu le titre honorifique de “SeulAfricain Agrégé de Grammaire”vivant après Senghor. OumarSankharé a enseigné à l’universitéde Dakar plus de 30 ans. Pour luirendre hommage, EnQuête publieà nouveau (page 8) le portrait quilui était consacré suite à la polé-mique soulevée par son ouvrage’Le Coran et la culture grecque’’.C’était dans notre édition numéro887 du mercredi 28 et jeudi 29mai 2014. A ses parents, proches,et collègues, la Rédaction pré-sente ses sincères condoléances.

NÉCROLOGIE : DÉCÈS DU PR OUMAR SANKHARÉ

Les Lettres en deuil

EN COULISSES 2

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

Publications - Société éditriceBoulevard de l’Est-Point EImmeuble Samba Laobé Thiam DakarTél. : 33 825 07 31E-mail : [email protected]

Directeur général, Directeur de publication :Mahmoudou WaneRédacteur en chef : Ibrahima Khalil WadeRédacteur en chef délégué : Gaston Coly

Rédaction : Bigué Bob, Matel Bocoum, Adama Coly,Georges Diatta, Viviane Diatta, MameTalla Diaw, Aida Diène, Ousmane LayeDiop, Assane Mbaye, Aliou NgambyNdiaye, Fatou Sy, Babacar WillaneCorrecteur :Boubacar Ndiaye

Directeur artistique :Fodé BaldéMaquette : Penda Aly Ngom Sène, Bollé Cissé

Service commercial :[email protected]él. : 33 825 07 31 - 778341190

70 746 50 16Impression : AFRICOME

Le psychologue l’a dit : les scènesde viol relatées de manière mal-adroite et stigmatisante dans la

presse sont traumatisantes pour les vic-times et peuvent mener certaines de cesdernières à changer de domicile pourfuir le regard des voisins, d’autres à vou-loir se suicider. Cette révélation a étéfaite lors d’un atelier sur le traitementpar la presse de violences sexuelles. Unatelier organisé le 21 octobre dernier àDakar par le Centre de guidance infan-tile (Cgi). Au cours de cette rencontre àbut pédagogique parce que destinée àpromouvoir un «meilleur traitementmédiatique des faits d’abus sexuels», leDr Serigne Mor Mbaye a souligné quela manière dont des journalistes rap-portent certains faits de viol ouvre «unnouveau traumatisme pour les victimesqui voient leur malheur raconté dans lapresse d’une manière qui laisse à dési-rer». Il fallait dire le mot et le psycho-logue clinicien l’a fait : «Les scènes deviol relatées dans la presse sont à l’imagede scènes pornographiques.» Nous renchérissons comme nous

l’avons écrit dans un précédent numérode cet «Avis d’inexpert», en relatantcertains cas de viol, nombre de faits-diversiers le font avec une dose deconcupiscence : la féminité des vic-times est décrite avec une délectation,une précision et une insistance qui tra-hissent les propres fantasmes du jour-naliste qui semble ainsi vouloir trans-mettre ses sentiments lubriques àcertains de ses lecteurs «exposés» (ausens communicationnel de ce terme) àcette relation concupiscente de faits.Nous citions en exemple cet article surune tentative de viol, à Tambacounda,d’une femme mariée. Et cette dernière aété décrite avec forces détails insistantsur sa sensualité. Et, à la longue, c’estcomme si le violeur pourrait plaiderl’excuse de provocation, c’est-à-direqu’il ne pouvait pas ne pas… Allez rapprocher les révélations du

Dr Serigne Mor Mbaye avec lescomptes-rendus faits la semaine der-nière par la presse et la RTS des témoi-gnages devant la cour des Chambresafricaines extraordinaires jugeant l’ex-chef de l’Etat du Tchad, Hissein Habré,des dames tchadiennes déclarant avoirsubi viol et esclavage sexuel. Et un desmembres de la cour a demandé à un destémoins plus de précision sur les abussexuels qu’elle a eu à subir ! Refus polide la victime qui estima que son éduca-tion lui interdisait d’aller à l’impudeurde donner plus de précision. C’est lamême réponse que fit la diva sénéga-laise Fatou Guéweul Diouf lors d’unprocès en polyandrie que lui fit, devantla justice, à Dakar, son ancien époux. Les droits-de-l’hommistes et autres

qui ont poussé à la roue pour la traduc-

tion de Hissein Habré devant la « jus-tice internationale » n’avaient sansdoute pas pesé et soupesé les consé-quences néfastes que les témoignagesallaient avoir sur les auteures ; on a cruenfoncer Habré, mais ce sont les damesviolées et qui ont témoigné devant lescaméras de la Radiotélévision duSénégal dont les images sont relayées àla télévision nationale du Tchad, quivont, désormais, devoir affronter leregard de leurs compatriotes. Pourtant,avant ce procès de Dakar, presque per-sonne de leurs compatriotes du Tchad,concitoyens et voisins d’Abéché etautres villes tchadiennes ne savaient –rien du tout ou alors pas dans les détailsnarrés à Dakar - ce qu’elles ont endurédans les geôles du régime de Habré. Lespartisans à tout crin de la médiatisationde ce procès devront assumer cesdérives stigmatisantes – traumatisantesaussi.Quels effets vont produire sur leurs

familles les témoignages télévisés desvictimes d’abus sexuels tenues de racon-ter dans le détail les sévices sexuels subis? La justice internationale avait-ellebesoin que ces témoignages se fissentdevant la caméra ? Nous ne pensons pas– alors pas du tout ! La transparence etla vérité n’y auront rien gagné ; et lesanciennes violées s’en seront sorties (sitant est qu’elles s’en sortiront) avec uneimage ternie aux yeux de compatriotesqui les regarderont en se disant dansleur for intérieur ou en chuchotant :«Voilà celles qui ont été violées !» Trèspeu savaient cette vérité difficile, obs-cène, tout le Tchad et le monde entier lesavent à présent. C’est cela le revers de lamédiatisation à laquelle ont appelé lesforcenés de la «justice internationale».Dans un communiqué publié ven-

dredi dernier 23 octobre, le Conseilnational de régulation de l’audiovisuel(Cnra) aussi a mis en garde contre leseffets désastreux d’une tendance encours dans les médias (surtout deschaînes de télévision et des sites inter-net) à illustrer des productions et desarticles sur des décès par des photos dedépouilles mortelles aux orteils des-quelles pend une étiquette d’identifica-tion. Ou encore ces corps de victimesde la tragédie de La Mecque du 24 sep-tembre 2015 photographiés visagesdécouverts avec à côté un panonceauindiquant leur identité.Là aussi, le choc est indicible pour les

familles, mais aussi pour ceux quivoient ces images et savent les circons-tances de la tragédie qui les a produites.Une photo choquante ne doit pas êtrela preuve d’une information, avons-nous dit et répété. A la presse de médi-ter là-dessus, guidée par une penséepieuse pour le public dans toutes sescomposantes.

Une certaine presse et son goût des mauvaises images

AVIS D’INEXPERT Par Jean Meïssa Diop

ASSANE MBAYE

C’ est aujourd’hui mardi 27 octobre2015 que l’Assemblée nationaleva procéder à l’installation de ses

commissions techniques. Si du côté de lamouvance présidentielle regroupée au seindu groupe parlementaire Benno bokk yaa-kaar, il n’est pas attendu beaucoup de chan-gements, du côté de l’opposition parlemen-taire, tel n’est pas le cas. Après avoir réussi àprendre le dessus sur l’ancien président de laRépublique, Abdoulaye Wade qui a voulu ledébarquer de la tête du groupe parlementairedes Libéraux et démocrates et le remplacerpar Aïda Mbodj, Modou Diagne Fada conti-nue d’imposer sa volonté au sein du groupelibéral. C’est ainsi qu’il a décidé tout simple-ment de débarquer Aïda Mbodj de la tête dela Commission de la culture et de la commu-

nication, en charge des télécommunications,des nouvelles technologies de l’informationet de la communication, des affaires reli-gieuses et de la coopération culturelle. Laprésidente du Conseil départemental deBambey est remplacée à ce poste par soncamarade de parti, le député MamadouHadji Cissé. Awa Diop elle, est déja la vice présidente

du groupe de Diagne Fada. Quand à FatouThiam, elle occupera à coup sûr un poste device présidente de commission. Il en sera demême pour les nouveaux adhérants Diop Syet Khadim Thioune. Aïda Mbodj fait ainsi les frais de sa posi-

tion dans le duel ayant opposé l’ancien pré-sident de la République, Abdoulaye Wade àModou Diagne Fada pour le contrôle dugroupe parlementaire “Libéraux et démo-crates”. Soutenue par le secrétaire général

du Parti démocratique sénégalais (Pds),l’initiatrice de l’Alliance nationale pour ladémocratie Saxal Sénégal était pressentiepour suppléer Modou Diagne Fada à la têtede ce groupe. Mais au finish, elle s’est heur-tée au verdict du bureau de l’Assembléenationale, lequel a tranché en faveur du pré-sident du Conseil départemental deKébémer en vertu de l’article 22 du règle-ment intérieur de l’Assemblée nationale.Dans les rangs de la mouvance présiden-

tielle, il est attendu quelques changementsà la tête de certaines commissions. D’aprèscertaines indiscrétions, il y a certains prési-dents de commission qui seront débarqués à

cause de leurs comportements durant la pré-cédente session parlementaire. Mais par lamême occasion, des vice-présidents de com-mission seront promus présidents.L’Assemblée nationale compte 11 com-

missions techniques dont les 10 sont contrô-lées par le groupe parlementaire Benno bokkyaakaar. Il s’agit entre autres de la commis-sion de l’Economie générale, des finances,du plan et de la coopération économique,chargée du budget de l’Etat, monnaie et cré-dits, activités financières intérieures et exté-rieures, contrôle financier des entreprisespubliques, domaine de l’Etat, échanges,commerce intérieur et extérieur, consomma-tion, de la commission de l’Urbanisme, del’habitat, de l’équipement et des Transportsqui s’occupe des travaux publics, du loge-ment, du transport routier, fluvial, maritimeet aérien. De la commission du développe-ment et de l’aménagement du Territoire encharge de l’agriculture, de la pêche, de l’éle-vage, de l’hydraulique rurale et urbaine, del’assainissement, des eaux et forêts, de l’en-vironnement. Mais aussi de la commissiondes lois, de la décentralisation, du travail etdes Droits humains qui s’occupe de l’admi-nistration territoriale, des lois, du règlementintérieur de l’hémicycle, de la commissiondes Affaires étrangères, de l’Union afri-caine et des Sénégalais de l’Extérieur, de lacommission de la Défense et de la sécurité.Sans compter la commission del’Education, de la jeunesse, des sports etdes loisirs, la commission de la santé, dela population, des affaires sociales et dela solidarité nationale, la commission decomptabilité et de contrôle, chargée dubudget de l’Assemblée nationale ainsique la commission des délégations encharge de l’évaluation et du contrôle del’exécution des lois votées et du vote deslois entre deux sessions.

POLITIQUE 3

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

INSTALLATION DES COMMISSIONS AUJOURD’HUI À L’ASSEMBLÉE

Fada débarque Aïda Mbodj Le président du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates Modou Diagne Fada a débarqué Aïda Mbodj dela présidence de la Commission de la culture et de la communication dirigée jusqu’ici par la présidente du Conseildépartemental de Bambey.

DIFFÉREND WADE - FADA

Me Mame Adama Guèye dénonce une ingérence du régimeDans le conflit qui oppose Abdoulaye Wade à Modou Diagne Fada pour le contrôle du groupe

parlementaire des libéraux et démocrates, la plate-forme Avenir “Senegaal bi ñu bëgg” dénonce

une ingérence du régime.

Dans une déclaration parvenue hier àEnQuête, la Plate-forme Avenir “Senegaalbi ñu bëgg” estime qu”’aucun parti, ni

aucune coalition, n’a le droit de s’inviter dans ce quiest, avant tout, un combat interne au sein du partidont se réclament deux présidents de groupe impé-trants”. Ainsi, pour Mame Adama Guèye et ses cama-rades, il y a un parti pris manifeste dans le conflit quioppose Aïda Mbodj et Modou Diagne Fada pour lecontrôle du groupe parlementaire des Libéraux etdémocrates. Ce qu’ils considèrent comme un “précé-dent” “dangereux” qui vise à “annihiler” une véritableopposition parlementaire, pourtant indispensable aujeu démocratique. Raison pour laquelle, ils interpel-lent tous les démocrates et patriotes. Estimant ainsique “cette tentative de musellement de l’opposition parlementaire ne doit pas prospérer”. MameAdama Guèye et ses camarades invitent “les acteurs politiques qui sont à l’origine de cette situationindigne de notre démocratie à se conformer à la morale politique et au sens républicain”. La Plate-forme Avenir “Senegaal bi ñu bëgg” estime en effet que “le fait de privilégier les calculs

politiques, au détriment du respect de la législation en vigueur, interpelle la conscience desSénégalais soucieux de disposer d’un Parlement placé sous le signe de la représentativité, dans le res-pect du droit”. Selon Mame Adama Guèye et Cie, “par-delà les controverses partisanes et les inté-rêts exclusifs de coalitions, c’est du maintien des avancées démocratiques de notre pays qu’il s’agit àdéfaut d’une consolidation de ces acquis, l’enjeu étant de voir si la démocratie pouvait compter surle comportement républicain des députés dans leur ensemble et au premier rang desquels le prési-dent et les membres du Bureau de notre Assemblée nationale”.

A.MB

Aïda Mbodj

Modou Diagne Fada

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SOCIÉTÉ 4

OUSMANE LAYE DIOP

P remières frictions entre l’exé-cutif et les pouvoirs délocali-sés dans la perspective de

l’acte III de la décentralisation ?L’Etat a en tout cas ôté le pain de labouche de l’entente Cadak-Car. Parle décret 2015-1703 du 26 octobre2015, “décision a été prise de trans-férer le programme de gestion desdéchets solides urbains de la régionde Dakar à l’unité de coordination dela gestion des déchets solides(UCG)”, a annoncé hier le ministrede la Gouvernance locale, AbdoulayeDiouf Sarr, lors d’un point de presse. Le ministre a justifié ce coup dur

porté à l’intercommunalité Dakar-Rufisque en vertu de l’article 119de la loi n° 2013-10 portant Codegénéral des collectivités localesqui dispose : “Les modalités demise en œuvre des missions rela-

tives au nettoiement et à la salu-brité dans les collectivités localesde la région circonscription admi-nistrative abritant la capitale sontdéterminées, en tant que debesoin, par les dispositions parti-culières fixées par décret.” En

dehors de cette disposition légale,le ministre s’est adossé sur les“dysfonctionnements”, et les nom-breuses complaintes des acteursdu nettoiement pour passer àl’acte. L’intention des exécutifslocaux du département de

Rufisque de dissoudre la CAR et desortir de l’entente après uneplainte au ministre le 15 octobre ;la délégation de six syndicats destravailleurs du nettoiement qui,quatre jours plus tard, a déploréses “difficiles conditions de travailliées au système de managementde l’entente Cadak-Car” ; les diffi-cultés constatées par les maires devilles de Guédiawaye, Pikine,Rufisque, du code de gouvernancede l’Entente, les retards de paie-ments des concessionnaires dunettoiement, l’insalubrité de laDakar…, sont autant de raisonsqui, pour Abdoulaye Diouf Sarr, ontjustifié la nécessité de prendre leschoses en main.

“Les différents parties prenantess’accordent sur la défaillance du sys-tème actuel de gestion des déchetssolides dans la région de Dakar etsont favorables à une interventionurgente de l’Etat”, s’est-il justifié.Le problème reste entier, mais le

ministre-maire rassure sur les préro-gatives de la nouvelle structure. “Latâche est immense. Mais l’UCG, enrelation avec tous les acteurs concer-nés, les collectivités locales en parti-culier, prendra les dispositionsappropriées pour débarrasser la capi-tale de ses ordures”, a promis DioufSarr, insistant sur la préservation desacquis sociaux qui est un impératif,selon lui, et rappelant que l’Etat ver-sait 10 milliards annuels à l’EntenteCadak-Car sur les 17,5 milliards de FCfa du programme national de ges-tion des déchets solides (PNGD).

GESTION DES DÉCHETS CONFIÉE À L’UCG

Abdoulaye Diouf Sarrévince l’entente Cadak-Car L’entente entre les Communautés des agglomérations de Dakar (CADAK), et celles de Rufisque(CAR) n’a plus la gestion des déchets solides à Dakar, confiée à l’unité de coordination de la gestiondes déchets solides (UCG). Une annonce faite hier par le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire Abdoulaye Diouf Sarr (photo).

AIDA DIENE

Désormais, le programme degestion des déchets solidesurbains de la région de

Dakar est confié à l’Unité deCoordination pour la Gestion desdéchets solides (UCG). LesSyndicalistes du nettoiement yvoient une guerre larvée entre le pou-voir et le maire socialiste de la capi-

tale. Ils refusent d’être les agneauxdu sacrifice. “Hier matin (dimanche)à 8 h, le ministre Abdoulaye DioufSarr nous a conviés pour nous infor-mer du transfert. Il nous a mis devantle fait accompli car c’était une ren-contre sans débat”, fulmine MadanySy. Le syndicalise est d’avis qu’ils ontleur mot à dire devant une décisionaussi importante.Les acteurs du nettoiement sont

d’autant plus irrités qu’ils ont laconviction que cette mesure prisepar le ministre de la Gouvernancelocale, du Développement et del’Aménagement du territoire visedirectement la personne de KhalifaSall qui est à la tête de l’ententeCADAK-CAR. “Khalifa Sall est notrementor. Aujourd’hui, s’il y a uneguéguerre au sommet de l’Etat, ilsn’ont pas à nous en mêler. Eux-mêmes l’ont dit : ils ne vont pasenrichir leur futur adversaire”, sou-tient Madany Sy. Ainsi, selon lesecrétaire général du syndicat dunettoiement, cette décision estpurement politique et non tech-nique. Le syndicaliste d’expliquerque sur le budget de 10 milliards FCFA qui leur est alloué, 1 milliard200 millions retourne aux impôts ;et que la masse salariale mensuellene dépasse pas 200 millions. Le ministre motive sa décision

par le fait que la région de Dakarest plongée dans une situationd’insalubrité indescriptible. Les

syndicalistes eux précisent qu’ilsne sont nullement en grève. Que cesont les concessionnaires quiétaient en mouvement.

“Nous n’accepterons pas d’êtreles agneaux du sacrifice”Face à cette situation, Madany Sy

annonce que les 1 547 agents dunettoiement vont tenir une assem-blée générale pour bien analysercette question. Sont en jeu les nom-breux acquis obtenus de haute lutte,depuis l’avènement de l’ententeCADAK-CAR. Notamment en ce quiconcerne leur statut, la couverturemédicale, le paiement des salaires àtemps et l’existence d’une conven-tion collective. “Nous n’accepteronspas d’être les agneaux du sacrifice.Le ministre nous a dit verbalementque les acquis seront préservés. Qu’iln’y aura pas de désagréments. Mais,nous ne pouvons pas avoir deuxemployeurs. Dans les normes, dansune situation pareille, il devrait yavoir un document officiel pour mon-trer qu’il y a eu substitution d’em-ployeurs. Rien de cela n’a été fait”,dénonce le syndicaliste. “Ils sont,

dit-il, dans un flou institutionnel.” Le secrétaire général du syndi-

cat national des agents de la pro-preté, rénovation (SYNAPS/R),Ousseynou Diop, abonde dans lemême sens et souligne qu’ils sontla seule structure ayant connu, enmoins de 10 ans, 9 employeurs. Ildemande une réorganisation etune modernisation du système.

TRANSFERT DU PROGRAMME DE GESTION DES DÉCHETS SOLIDES

“Cette décision vise directement Khalifa Sall”, selon Madany SyLes syndicalistes du nettoiement ne comprennent pas la décision du ministre de la Gouvernancelocale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, de transférer le programme de gestion des déchets solides à l’Unité de Coordination pour la Gestion des déchets solides (UCG).Ils dénoncent une mesure purement politique et politicienne qui vise la personne de Khalifa Sall.

OPÉRATION “SAXAL JAM”DANS LA PETITE CÔTE

50 kg de chanvreindien saisis et 10 individus arrêtés

“Saxal jam”, c’est l’opéra-tion coup de poingmenée par la gendarme-

rie de Mbour, dans la période du 23au 27 octobre. “C’est une opérationqui entre dans sa deuxième phase auniveau de la légion du Centre-ouestqui concerne trois compagnies :Thiès, Diourbel et Mbour. Cetteopération a visé un contrôle routier etun contrôle répressif afin de rassurerles populations”, explique le capitaineSeck Pouye, commandant de la com-pagnie de la gendarmerie de Mbour. Au cours de l’opération routière,

1487 personnes ont été interpellées.Parmi elles, “10 ont été arrêtées”.Dans la même période, 3 400 véhi-cules ont été contrôlés dont 500 4x4.Parmi ces véhicules, 50 ont étéimmobilisés pour faute de visite tech-nique. D’autres avaient des vitres tein-tées sans autorisation. “Saxal jam” aaussi concerné les motocyclistes quiont fait leur apparition dans le pay-sage de Saly. 500 motos ont étécontrôlées et 150 immobilisées pourdéfaut de port de casque. Mais la plus grande réussite reste

l’immobilisation d’un véhiculePeugeot 405 sur l’axe Somone-Salyqui transportait 50 kg de chanvreindien. Ce qui prouve que la zoneest un véritable lieu de transit dechanvre, puisqu’une opération sanssaisie de yamba est quasimentimpossible. A propos des amendes,la compagnie a reçu 1 million 317francs. Pour mener à bien cette opé-ration, les pandores ont reçu des ren-forts venus de Touba et de l’escadronmobile du Centre-ouest. Pour la gouverne des bandits et

autres malfrats, le capitaine SeckPouye renseigne que ces sortiesspontanées seront pérenniséesdans la zone. C’est le cas dans l’axeJoal-Pointe Sarène, qui est aussi unlieu de transit privilégié de ladrogue via la mer. Mais, à en croirele capitaine Pouye, la brigade deJoal veille en multipliant les opéra-tions coup de poing avec des résul-tats satisfaisants.

ANDRÉ BAKHOUM (MBOUR)

Moussa Tine informé par la presse

L e directeur général de l’entente CADAK-CAR, Moussa Tine, contactépar le journal EnQuête, n’a pas pu se prononcer. Il affirme n’avoir pasété officiellement saisi de la décision prise par le ministre de la

Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire(MGLDAT), Abdoulaye Diouf Sarr. “J’ai été informé comme tout le monde parla presse qu’il y a eu transfert du programme de gestion des déchets solides àl’Unité de Coordination de la Gestion des déchets solides”, a-t-il soutenu aubout du fil. Moussa Tine tient aujourd’hui un point de presse.

Madany Sy

FATOU SY

“J e veux que Hissein Habréme restitue mes 45 mil-lions de F CFA.’’ Cette

phrase est revenue dans presquetoutes les réponses fournies hier, parle vieux commerçant et éleveur,Alanaf Aly, à la barre de la Chambred’assises des Chambres africainesextraordinaires (CAE). Tout de blancvêtu et enturbanné à l’image deHissein Habré, le vieillard a imputétous les malheurs qui se sont abattussur lui, à savoir la disparition de sonargent, la mort de ses deux enfants etson arrestation, à l’ex-président tcha-dien. Il reste également persuadéque sans cet argent, il n’aurait jamaisété arrêté, bien qu’il soit arabe, uneethnie victime de la répression durégime de Hissein Habré. Selon sesexplications, il a été arrêté à tort, àcause des 45 millions F CFA amassésau Nigeria où il avait vendu son trou-peau de bétail constitué de 300bœufs. Car, dès son retour au Tchad, non

seulement, il était suivi, mais unenuit, de l’année 1989, des hommesen tenue militaire ont défoncé laporte de sa maison avec un des véhi-cules qu’ils conduisaient, aux envi-rons de 1 heure du matin. ‘’Ils ontcommencé à crier : « Où est l’argent? » puis ils se sont mis à tirer. Deuxballes m’ont atteint à l’avant-brasdroit et mes deux enfants de 8 et 15

ans victimes sont décédés à causedes balles perdues », a narré la vic-time, tout en montrant les cicatricesà son avant-bras. Alors qu’il s’api-toyait sur son sort et sur celui de sesenfants morts, les militaires sontrevenus aux environs de 4 h du matinpour l’arrêter et le conduire dans leslocaux de la DDS (Direction de ladocumentation et de la sécurité).Après 9 mois et 20 jours de déten-tion, il a été libéré le 1er décembre1990, lorsqu’Idriss Déby est arrivéau pouvoir. Certes, il a recouvré la liberté, mais

pas son argent alors que, dit-il,durant sa détention, le chef desenquêteurs Guinny Coré lui avaitassuré que l’argent lui serait restitué.C’est pourquoi, après des annéesd’attente, il nourrit l’espoir de se fairedédommager avec le procès.Seulement si son récit donne unargument de plus aux avocats de lapartie civile, il est loin de convaincrela défense qui a relevé plusieursincohérences. La défense n’a pascompris que la victime, atteinte dedeux balles à 1 heure du matin,puisse rester chez lui jusqu’à 4heures du matin, heure de son arres-tation. Mes Mbaye Sène et MounirBallal n’ont pas compris qu’Alanafne soit pas en mesure de donner ladate précise de son arrestation, nison âge exact. Il s’est contenté dedire qu’il avait 65 ans, lors de sonarrestation il y a 25 ans. Ce qui lui

aurait donné 90 ans normalement or,cela est loin de transparaître dansson apparence.

Des piques contre Me Wade Contrairement à Alanaf, Jean

Noyoma Kouvounsona se rappellebien la date de son arrestation et desa sortie de prison, puisqu’il traînetoujours avec lui son certificat demise en liberté. Agent au ministèrede la Santé, Jean a été arrêté, le 11mai 1989 à N’Djaména où il était enmission. Comme le vieux commer-çant, il était soupçonné de soutenir laLibye qui était en conflit avec leTchad pour le contrôle de la banded’Aouzou. Cependant à la différence

d’Alanaf accusé d’être financé par laLibye pour déstabiliser le Tchad, l’an-cien fonctionnaire a été appréhendécar soupçonné d’être une taupe. Or,il avait affirmé aux agents de la DDSqu’il n’en était rien, mais que sonseul tort a été d’avoir prêté son véhi-cule de service à un ex-chauffeur deson directeur de service. Ce derniertravaillait à l’ambassade de la Libyeet devait transporter une cuisinière.Toujours est-il que ses argumentsn’avaient pas empêché les élémentsde la DDS de le maintenir en déten-tion. Jean n’a été libéré que le 22décembre de la même année, suite àune grâce présidentielle. Mais entre-temps, il a subi toutes sortes de tor-

tures entre le siège de la DDS, laBSIR et le camp ‘’Les Martyrs’’. Delongs mois qu’il est loin d’oublier,puisqu’il porte encore les stigmatesde la torture, car en plus d’avoir unbras qui se déboute à tout moment,Jean ne peut lire un document sansdes lunettes, depuis son arrestation.Et il espère que justice lui sera ren-due. C’est pourquoi, à la fin de sadéposition, il a salué le Chef de l’Etatsénégalais Macky Sall, tout en lan-çant des piques à son prédécesseurAbdoulaye Wade. ‘’Je remercie lePrésident Macky Sall qui a permis latenue du procès, contrairement àWade qui avait dit que Hissein Habréne serait pas jugé’’, a lancé M. Jean.Mais très vite, le président Gberdao-Gustave Kam lui a fait remarquerqu’il n’était pas à la barre pour remer-cier quiconque, mais pour apporterdes éclairages sur des faits. Malgrécette mise en garde, il a tenu àremercier le Chef de l’Etat sénéga-lais. ‘’C’est juste une reconnaissancepour avoir offert une justice aux vic-times’’, a-t-il tenté de se justifier.

Sa compatriote Mme MandjéryAntoinette réclame également jus-tice. Depuis la journée qu’elle a pas-sée entre les mains des agents de laDDS, en septembre 1984, elletraîne un mal de dos, car elledéclare avoir été frappée avec desbranches d’arbre. La commerçantedit avoir perdu tous ses biens etsouffre de fuites de mémoire. Sonpéché : avoir été injustement accu-sée d’avoir enterré son petit frère,François Ngarté Baye, un commis-saire de police exécuté avec sixautres commissaires en service dansla localité de Saar, lors de la répres-sion des hadjarais, appelée‘’Septembre noir’’. Selon la partiecivile, les agents de la DDS ont agisous les ordres de Hissein Habré.Mouhamed Fadoul, le responsablede la DDS qui l’avait arrêtée, luiavait fait ouvertement savoir qu’il nedépendait que de la Présidence.

FARA SYLLA (SAINT-LOUIS)

C ette affaire débute au villagede Ndiaye, situé à une tren-taine de kilomètres de la ville

de Saint-Louis. Il y a quelques jours,A. Nd, élève en classe de Cm², auraitséché les cours et serait parie envadrouille. Son errance l’a conduite àNdalam, un hameau situé àquelques kilomètres de son villageNdiaye. Là, elle a arrêté un véhiculede transport interurbain. Mais l’ap-prenti a remarqué qu’elle était tropjeune pour se retrouver à cette heuresur la route nationale. Il lui demandede monter à bord et lui fait remarquerqu’elle a séché les cours. «Jet’amène à Saint-Louis. De là-bas, je

vais te trouver un véhicule pour teramener chez toi», lui dit l’apprenti-chauffeur. Une fois à la gare de Saint-Louis, il

a confié la fille à une vendeuse decacahuètes. «Maman, surveille-labien. Je vais lui trouver une voiturepour qu’elle rentre», a-t-il lancé à ladame. Mais l’apprenti était loin de sedouter qu’un témoin malintentionnéavait tout entendu. Avec ses deuxbéquilles et ses dreadlocks, SaërNdaw s’est approché de la vendeuseet a réussi à l’embobiner et à partiravec la jeune fille A. Nd. Il a amené «sa proie» dans une mai-

son qu’il loue à Diamaguène. Ensuite,Saër a invité deux amis. Les deuxmalabars ont rappliqué vite fait. Etdepuis, ils se sont relayés sur l’enfant,la menaçant de mort. Cela a duré desjours. Des fois, la nuit, ils l’amenaientà la plage de l’hydrobase pour des par-ties de jambe en l’air qu’ils prenaientun malin plaisir à filmer avec leurstéléphones portables. Il y a quelquesjours, comme d’habitude, ils ont aban-donné la fillette dans la chambre. Malen point, la jeune A. Nd a réussi àdéfoncer la porte. Malheureusement,elle s’est retrouvée nez à nez avec l’unde ses bourreaux qui a sorti un cou-teau pour la menacer.

Sur ces entrefaites, un des coloca-taires, ayant entendu des éclats devoix, est sorti s’enquérir de la situa-tion. Il a vu la fille et s’est rappelé sonvisage. « Tiens ! C’est cette jeune fillequ’on recherche à la gare », a-t-illancé au bandit. Qui a répondu qu’ilvenait de la ramasser dans la rue etqu’il s’apprêtait à l’amener à lapolice. Arrivé au commissariat, il aabandonné la fille devant la porte etpris la tangente. La petite est restéelà. Ensuite, voulant satisfaire unbesoin naturel, elle s’est mise àgémir. Un policier l’a entendue. La fille lui a alors révélé qu’elle

avait été violée. Le limier a alerté sescollègues qui l’ont transportée auxurgences du centre hospitalier régio-nal de Saint-Louis. Rapidement, uneenquête a été ouverte. Lorsqu’elle arécupéré assez de forces, les poli-ciers l’ont invitée à leur indiquer l’en-droit où est établie la vendeuse.Ayant vu les limiers, le handicapé atenté de fuir. La jeune fille s’est miseà crier : «C’est lui qui m’avait séques-trée. Saër a été maîtrisé et conduit àla police. Pressé de questions, il adonné le nom de ses acolytes qui ontété mis aux arrêts. Ils sont placéssous mandat de dépôt et seront jugésce jeudi.

PROCÈS DE HABRÉ

Une partie civile réclame 45 millionsde F CFA à l’ex- président tchadien Trois parties civiles ont comparu hier, à la barre de la Chambre d’assises des Chambres africaines extraordinaires (CAE) dans lecadre du procès de Hissein Habré. Tandis que l’un d’eux réclame 45 millions de F CFA à l’ex-Président tchadien, l’autre a tressé des lauriers au Président Macky Sall et lancé des piques à son prédécesseur Me Abdoulaye Wade.

5SOCIÉTÉ

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

SÉQUESTRATION ET VIOL

Trois gaillards dont un handicapése relaient sur une élève de CM²Jeudi prochain, le tribunal régional de Saint-Louis risque de refuser du monde. Ce jour-là serajugée une affaire de viol et pédophilie qui alimente les conversations depuis quelques jours. Dans cette affaire scabreuse, trois gaillards dont un handicapé se sont relayés sur une jeune élèvede la classe de CM², pendant des jours.

Association des victimes de Habré

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

ÉCO-SOCIAL 6

CMJN

OUSMANE LAYE DIOP (de retour de Conakry)

Kadiatou Soumah est comblée.Bientôt les 21 jours d’observa-tion pour son bébé vont arriver à

terme, et rien n’indique qu’elle lui aittransmis Ebola. Déclarée guérie depuisle jeudi 8 octobre dernier, après uneadmission le 29 septembre, elle vientgrossir la liste des 438 guéris de cettemaladie virale. Un sourire irrépressibletransfigure son visage quand elle parle desa victoire sur cette épidémie. “Je rendsgrâce à Dieu et à ma mère. C’est elle quim’a convaincue de venir dans ce centreaprès les premiers signes de la maladie.En fait, j’avais peur avec toutes lesrumeurs sur le centre”, confesse-t-elle. Dans la chambre des accompagnants

où elle savoure ses derniers jours dans leCentre de traitement Ebola (CTE) deNongo, Conakry ; un beau bébé gigotesur le lit, chouchouté par sa grand-mère.Les bagages offerts par MSF à son arrivéesont empaquetés dans l’imminence d’unretour à la maison. Pour cette femmed’une trentaine d’années, le pire est der-rière. Mais à son instar, le personnel duCTE de Nongo, comme ceux des autrescentres du pays, doit d’abord affronter lespréjugés tenaces qui rebiffent les poten-tiels malades à les fréquenter dès les pre-mières manifestations d’Ebola. Pourcette raison, une prise en charge psycho-sociale et un aspect promotion de lasanté complètent la médication. Ladémarche paraît simple à vue d’œil. Enplus de l’équipe Outreach, qui vachercher les cas signalés par une équiped’investigation, les HP (promoteurs desanté) les accompagnent à chaque inter-vention. Leur rôle consiste à préparermentalement le patient et sa famille àl’acceptation de la maladie et des codesde conduite qu’induit sa condition demalade. “Nous accompagnons l’équipequi part chercher les malades pour expli-quer à la famille en quoi il est importantd’admettre le patient au CTE, leur expli-

quer c’est quoi Ebola, les signes, car ilssont similaires au paludisme. Les gensdisent : “C’est le paludisme, ça va pas-ser”, alors que ça empire”, expliqueAngéline Tinguiano, HP dans le projet desanté Ebola a Nongo. Un fatalisme qui,dans la phase initiale de la maladie, a faitdes ravages. Les éventuels refus ne sontsuivis d’aucune contrainte si le maladesupposé refuse de rejoindre le centre.Mais le pire est déjà derrière.

Protocole strictMercredi 7 octobre 2015, l’OMS

déclarait qu’aucun nouveau cas d’Ebolan’avait été enregistré dans la semaine quia pris fin le 4 octobre, dans les trois paysles plus touchés par l’épidémie (Guinée,Liberia, Sierra Léone) depuis mars2014. En écho à cet encouragement, lemédecin superviseur du CTE, Badé Béa-vogui, annonce une bonne nouvelle. “Auniveau médical, nous sommes avec leprotocole de MSF pour le traitement sys-tématique, symptomatique. Actuelle-ment s’ajoute le Favi piravir qui était enessai à Guéckédou et qui est maintenantofficialisé dans la prise en charged’Ebola”, déclare-t-elle. Un paramètrequi booste les statistiques de larémission. Alors qu’au pic de l’épidémieentre mars 2014 et mi-2015, plus d’unequinzaine de personnes arrivaient quoti-diennement pour trois à quatre casconfirmés en moyenne. Les présentesadmissions journalières tournent autourde 5 personnes pour une personne infec-tée. D’ailleurs, le seul cas confirmé, unjeune homme vêtu d’un maillot de footsombre de la capitale madrilène, est surle seuil de la tente réservée aux malades.Il est entouré de trois combinaisonsjaunes qui lui font ses perfusions, loin del’équipe de désinfection, en sécurité au-delà des deux mètres réglementaires.Son abri est attenant à celui des “cassuspects”, où un homme âgé, assis surune chaise, attend l’issue de son test.Le CTE de Nongo continue de recevoir

du monde. Ils ne sont pas tous frappés,

mais on s’entoure du maximum de garan-ties pour parer à toute éventualité. Pourles visiteurs aussi, la sécurité est d’ordremilitaire. Il aura fallu se laver les mainsune bonne dizaine de fois durant le tempspassé dans le CTE de Nongo à Conakry.Les consignes d’hygiène sont très strictes; déroutantes pour qui vient pour la pre-mière fois dans ce préventorium à cielouvert implanté en juillet 2015, qui a prisle relais de l’Hôpital Donka dans la luttecontre Ebola. Thermoflash obligatoire,lavage des mains dans une solution chlo-rée à 0,05, pulvérisation des chaussures,déshabillage pour changer de vêtementsdans le vestiaire..., le rituel est lourd, lescomportements-barrière multiples, maisl’impératif hygiénique est au-dessus detout pour ces agents sanitaires qui reçoi-vent les cas suspects ou confirmés de lamaladie à virus Ebola. D’ailleurs c’est lebranle-bas de combat dans la salle d’ha-billage. La voiture de l’équipe ‘outreach’vient d’arriver avec une personne qui pré-sente les signes. “Du point de vue diag-nostic différentiel avec le paludisme, onpeut faire la confusion. Seuls les résultatsdu laboratoire peuvent nous édifier”, pré-cise le médecin superviseur Badé Béavo-gui. Une précaution de rigueur pour éviterles tâtonnements similaires à la phase ini-tiale de l’épidémie, où beaucoup de per-sonnes non atteintes avaient été misespar mégarde avec des affectés. Après untest au laboratoire, les cas positifs sontadmis en isolation et les cas négatifsréorientés vers une structure sanitairepour soigner le mal dont ils souffrent. L’ambiance à l’intérieur est plus

décontracté qu’on ne l’aurait cru de l’ex-térieur pourtant. Les airs de reggaes’échappent d’un des bâtiments près dela buanderie où sont séchées par cen-taines les bottesblanches et les tenuesvert-mauve et bleu.Même après uneminute d’usage, les tenues sont auto-matiquement lessivées. Quant aux com-binaisons fermées, elles sont incinéréesaprès chaque contact avec le malade,nous explique la HP. Le protocole est lemême. Le patient supposé est accueillià l’entrée et séparé de ses accompa-gnants : le “triage”, dans leur jargon.“On explique à la famille, dès réceptionau centre, que ce n’est pas pour le tuerqu’on l’amène dans ce centre”, faitsavoir Angéline Tinguiano. Des idéesreçues qui ont rebuté beaucoup de per-sonnes susceptibles d’avoir contracté lamaladie à fréquenter le CTE. D’ailleurs,derrière l’incinérateur pour les effets àbrûler, se trouve une morgue où lafamille peut s’assurer, derrière unelucarne, que le cadavre n’a été nidémembré, ni charcuté comme le laissepenser une méchante rumeur. “En casde décès, les médicaux font le constat,en informent l’équipe psycho-sociale quiprend contact avec la famille avant quela Croix-Rouge ne fasse l’enterrementsécurisé. D’ailleurs, elle est de vigueurpour les décès par Ebola ou de causenaturelle”, poursuit la HP. Des précau-tions loin d’être superflues puisque lacharge virale est toujours réelle avecle corps en décomposition. En plusdu CTE de Nongo, celui de Foréca-riah, à la frontière avec la SierraLéone, est déjà fonctionnel. Vendredidernier (le 16 octobre 2015), leslocalités de Boké Boffa et Dubrékaétrennaient leurs nouveaux centres.Nul doute que la Guinée va tenir lepari de 42 jours, depuis la premièredéclaration de non-cas, qui le séparede la fin de l’épidémie.

VISITE AU CTE DE NONGO

Comment la Guinée triomphe d’EbolaC’est un travail de fourmi que de combattre la maladie à virusEbola. Les Centres de traitement Ebola (CTE) du pays, avec le protocole de Médecins Sans Frontières (MSF), s’acharnent quotidiennement à combattre une épidémie aussi meurtrière que pugnace. Une lutte obstinée qui rend de plus en plus imminente la sortie de crise.

Dans quelles conditions avez-vouscontracté la maladie ?Ma famille et moi sommes les premières

personnes qui avons attrapé Ebola. A cemoment même les médecins ignoraientson existence car l’épidémie n’était pasencore déclarée officiellement. Le 14 mars2014, mon grand frère, malade, est venude l’intérieur du pays. Il était à la maison àConakry et nous nous sommes occupésde lui. Malheureusement, il décéda le 18mars et le jour suivant, nous avons pris lecorps pour l’amener au village, dans la pré-fecture de Dinguiraye, pour l’enterre-ment. Pendant tout ce temps, on ne savaitpas que c’était Ebola. Le 21 mars, j’ai com-mencé à avoir des céphalées (Ndlr : mauxde tête). Je me suis dit que c’était du faitdes insomnies dues aux nuits de veille surmon frère malade et le long trajet duvoyage. Mais le mal s’accentuait et je res-sentais une grande fatigue. Au centre desanté du village, on m’a dit que c’était lepaludisme et prescrit des antipaludéens.Mes parents en étaient d’autant plusconvaincus que mes vomissures étaient decouleur jaune. Ensuite, tout s’est enchaîné: la fièvre, les douleurs musculaires, lafatigue plus intense, la diarrhée...

Quand et comment avez-vous su que c’était Ebola ?

Une partie de la délégation était retour-née à Conakry dont ma femme, deux demes oncles et une cousine. Entre –temps,

j’ai communiqué avec eux, ilsm’ont dit qu’ils commençaientà ressentir de la douleur. Là,nous avons su que ce n’était pas

un mal ordinaire. Entre-temps, le 25 mars2014, l’Etat a déclaré l’épidémie. J’ai appeléau téléphone un frère médecin pour qu’ilaille consulter la famille à Conakry carj’étais toujours au village. Il a eu quelquesdoutes et les a amenés au CHU de Donka.Au service des maladies infectieuses, ils ontété orientés au centre de prise en charge enattendant de diagnostiquer le mal.L’institut Pasteur de Dakar a été mis àcontribution puisqu’étant présent àConakry à ce moment. Le 26 mars, j’étaisdéjà rentré et on m’a orienté vers mesparents malades. Ils sont venus nous fairedes prélèvements dans la matinée du jeudi27, et le résultat s’est révélé positif. Le soirun communiqué était sorti faisant état despremiers cas confirmés d’Ebola. Nousétions cinq personnes, toutes de la mêmefamille. Dans la journée du vendredi 28mars, un parent est rentré du village noustrouver, il a été le sixième contaminé.

Avec tout le tâtonnement audébut de l’épidémie, étiez-vousoptimistes pour votre prise en charge médicale ?

Le jour de mon arrivée à Conakry,comme la famille était connue, beaucoupde médecins ont fui quand je me suis pré-senté. Seule une personne est allée se met-tre dans sa combinaison. Quand je l’ai vu,je me suis dit que c’était plus sérieux que jene l’imaginais. Elle m’a amené dans unchariot car je ne pouvais plus marcher.Quand on est malade à ce point, le seulsouci est de guérir quels que soient lesmoyens mis en place. En tant que malade,je n’avais pas de stress car on ne savait pasce qu’était Ebola. Nous souffrions et notreseul souci était de recouvrer la santé. Dès lepremier jour, c’étaient des soins intensifsavec des perfusions. En une matinée, j’aipris cinq poches en l’espace d’une heurecar j’étais complètement déshydraté. A

Donka, c’est le centre réservé au traite-ment du choléra qui a servi pour Ebola.Ce sont les médecins guinéens qui se sontoccupés de nous avant l’arrivée de MSF.Au bout d’une semaine, j’étais guéri. Mais

le médecin, qui s’est occupé de mon grandfrère, est décédé. Le parent qui a été conta-miné en dernier lieu, le 28 mars 2014, a suc-combé en premier. Ma belle-sœur est décé-dée à Dabola puisque mon grand frère l’acontaminée ainsi que leur petit garçon.C’est quand je suis sorti, le 3 avril, que lesparents au village me l’ont annoncé. Entout, sur les neuf membres de la famille quiont contracté Ebola, six sont décédés.Curieusement et heureusement, au village,nous n’avons contaminé personne d’autre.Moi-même je me pose la question de savoircomment ils y ont échappé après que j’aidécouvert la virulence de la maladie. Monpetit frère qui avait veillé sur mon grandfrère décédé et sur moi-même atteint, n’apas été contaminé.

En tant que malade, vous étiezévité par certains médecins ;comment s’est passée la réintégration après votre guérison ?

Quand nous étions au CTE, et qu’on aenregistré le premier décès dans la famille,des gens se sont précipités pour dire quenous étions tous décédés. Des parentsavaient pleuré, et on a même organisé mesfunérailles. Quand je suis rentré à la mai-son, les gens semblaient voir un fantôme,comme un cadavre qui a ressuscité et quiest revenu parmi eux. Ceux qui rendaientvisite, des femmes qui puisaient de l’eau,tout le monde a arrêté de fréquenter lamaison. On était vraiment stigmatisés.Même ceux dont le chemin passait devantchez nous préféraient contourner. Tout sepassait entre membres de la famille finale-ment, il n’y avait pas d’autres contacts avecles gens. Mais j’ai eu le mental assez fortavec Ebola. Si on n’a pas le moral aveccette maladie, on est mort. J’ai été positifdans ma tête et je continue. Si Dieu meprête longue vie, je ne vais pas me soucierde ce que vont dire les gens.

Comment se sent-on après avoirvécu pareille expérience ?

Chanceux et transformé.

Transformé à quel point ?

Dans l’engagement. Depuis le mois demai 2015, je travaille avec MSF dans lecadre de la sensibilisation sur la maladie.Le 28 septembre dernier, on a mis surpied l’association des guéris d’Ebolapour nous regrouper et partager nosexpériences. Avec nous, il n’y a pas detabous ; avec la communauté, la stigma-tisation est présente. Nous nous rencon-trons pour nous consoler, partager nosexpériences et nous soutenir.

IBRAHIMA SAVANE (PREMIER SURVIVANT D’ÉBOLA À CONAKRY)

“Je reviens de loin …”Ce promoteur de santé à MSF peut pousser un ouf de soulagement. Il traîne lepalmarès peu glorieux d'être “ le premier guéri d'Ebola à Conakry”, mais il estvivant. Il vient de loin, lui qui a été terrassé par la maladie après avoir été contaminé à son insu. Guéri, endeuillé, mais pas abattu, sa sollicitude cache àpeine la mélancolie qui s’empare de lui quand il revient sur l’épisode douloureuxentre fin mars et début avril 2014 où il a failli passer de vie à trépas.

REPORTAGE

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

7ÉCO-SOCIALCMJN

MAME TALLA DIAW

C ette fois, le divorce estbien consommé entrel'Etat du Sénégal et

l'homme d'affaires Abbas Jaber,administrateur de la SUNEOR. Ungentlemen meeting entre lePremier ministre du Sénégal,Mahammad Dionne, son ministrede l'Economie et des FinancesAmadou Bâ et Abbas Jaber s'estterminé hier soir par le retrait de salicence d'exploitation et l'évictionde l'homme d'affaires franco-liba-nais, né au Sénégal, devenu en dixans le symbole de la privatisation

ratée de la SONACOS.Selon le ministre de l’Economie,

des Finances et du Plan AmadouBa, la fin du compagnonnage entrel'Etat du Sénégal et Abbas Jaberdans SUNEOR est le résultat d'unaccord à l'amiable qui a évité auxdeux parties de régler leur conten-tieux devant les tribunaux. Uneconfession d'autant plus impor-tante que le ministre Amadou Bâadmet l'existence de plusieurs dif-ficultés dans ce dossier complexeoù tout n'a pas été dit.A l'évidence, l'Etat du Sénégal et

Abbas Jaber ont voulu présenter àl'opinion publique et aux potentiels

investisseurs l'image d'un pays oùles intérêts libéraux sont préservésquelle que soit la situation. Car unbras de fer aurait eu des consé-quences fâcheuses pour les deuxparties avec Abbas Jaber qui traî-nerait le gros boulet du mauvaishomme d'affaires qui a presqueramassé la SONACOS ainsi queson lourd patrimoine industriel,financier et foncier au vil prix de 5milliards de F CFA pour ensuite enfaire une SUNEOR symbole du piremodèle de gestion moderne, tantcette société est aujourd'hui étran-glée par les dettes. De son côté,l'Etat du Sénégal aurait eu l'embar-

ras d'affronter les réseaux densesd'Abbas Jaber en Afrique et enFrance dans une procédure judi-ciaire où beaucoup de plumesallaient tomber.Tout est donc bien qui com-

mence bien, car on est loin del'épilogue dans le bras de fer entrel'Etat du Sénégal et l'ami de KarimWade toujours bien arc-bouté surles énormes privilèges qui lui ontété accordés par le régimed'Abdoulaye Wade au point d'enfaire une armure suffisante pourbien négocier son abandon de laSUNEOR. C'est dans ce sens qu'ilfaut comprendre la mise en placed’un groupe de travail de l’Etatconstitué de la Primature, duMinistère de l’Economie, desFinances et du Plan, du Ministèrede l’Industrie et des Mines et duMinistère de l’Agriculture et del’Equipement Rural avec l’équipede SUNEOR mandatée par AbbasJaber pour s’accorder sur lesmodalités de reprise de SUNEORpar l’Etat.D’ailleurs, M. Jaber qui a eu le

temps de préparer ses arrières enentrant dans le capital des GrandsMoulins de Strasbourg (GMS), l’undes plus importants exportateurseuropéens de farine, a annoncé sonintention de rester au Sénégal pourdévelopper d’autres filiales,

notamment les céréales qui sont lanouvelle tendance dans notre pays.Au finish, la facture risque d'être

assez lourde pour l'Etat qui devravraisemblablement négocier lepaiement des dettes dues auxcréanciers de SUNEOR d'une partet d’autre part, faire en sorte queles emplois des travailleurs de l’en-treprise soient conservés. Même sile ministre de l’Economie, desFinances et du Plan révèle queSUNEOR va être cédé à un repre-neur, l’option de faire de la filièrearachide sénégalaise une filièretotalement intégrée, compétitive,pourvoyeuse d’emplois et dedevises ne sera qu'une illusion sil’Etat reste moins regardant sur lagestion de ce fleuron de l'industrieagroalimentaire du Sénégal.De l’avis de spécialistes du sec-

teur, le profil du futur repreneursera décisif. Aussi bien l’Etat queles acteurs privés reconnaissentaujourd’hui que la rigueur n’a pasété de mise dans le montage de lareprise de SONACOS. Le régimelibéral d’alors avait manœuvrédans le sens de laisser à Jaber la“vache au lait”, malgré sonmanque d’expérience dans ledomaine agricole. Les pressionsétaient réelles, reconnaît-onaujourd’hui. Toute la question estdonc de savoir si l’Etat va laisserles coudées franches aux techni-ciens de la Commission pour tracerle meilleur schéma possible. L’onavance déjà des noms d’entre-prises européennes et asiatiquesqui seraient intéressées. Preuvesans doute que malgré les pro-blèmes, l’agroalimentaire resteencore une activité d’avenir auSénégal.

REPRISE PAR L’ÉTAT DE SUNEOR

Le syndrome Wade plane encore !Un accord a été trouvé entre l’Etat et Abbas Jaber sans que les contours précis n’en soient encore connus. Si la page Suneor est tournée, comme le fut celle de la Sonacos en 2005, il reste que les interrogations demeurent sur les futurs repreneurs ainsi que l’organisation de ce secteur clef de l’agroalimentaire sénégalais.

ALIOU NGAMBY NDIAYE

L a Société nationale d’élec-tricité (Senelec) ne va plusbénéficier d’une compen-

sation financière à partir de la finde cette année. C’est ce qu’aannoncé, hier, son directeur géné-ral Mouhamadou Makhtar Cissélors de la cérémonie de lancementdu processus de révision desconditions tarifaires de laSenelec. Chaque année, cettesociété bénéficiait d’une compen-sation financière de plus de 123milliards de F Cfa versée par l’Etatdu Sénégal. Mais, en 2015, cettecompensation n’était que de 63milliards de F Cfa. Elle sera sup-primée à la fin de 2015 grâce à“la tendance baissière des prix ducombustible”, informe le direc-teur de la Senelec. Depuis la fin du dernier trimes-

trielle de l’année 2014, les coursmondiaux de pétrole ont connu unebaisse remarquable. Cette ten-dance, ajoute l’ancien directeur

général des Douanes, a fortementcontribué à la baisse des coûts deproduction du kilowatt. Et aveccette chute des prix des combusti-bles, le président de la commissionde régulation de l’électricité(CRSE) Mamadou Ndoye Diagnen’exclut pas une baisse du prix del’électricité d’ici 2017. Il n’empêche que, depuis

quelques années, l’Etat était

dans une dynamique de dépéris-sement de la compensationfinancière de la Senelec. Cettesuppression devrait se faire grâceà la mise en place d’un plan demixte énergétique avec laconstruction de la centrale àcharbon de Sendou, celle deTobène Power ou le projet d’éner-gie de gaz avec la Mauritanie. “Aussi paradoxale que cela

puisse paraître, la compensationdisparaît en fin 2015 du fait de laseule tendance baissière des prixdes combustibles alors qu’on estloin d’atteindre les objectifs duplan de dépérissement de la com-pensation”, souligne MouhamadouMakhtar Cissé. A cause de cettesuppression, l’année 2015 risquede se terminer pour la Senelecavec des performances moindresen termes de résultats comptables,à l’en croire. Le Directeur généralde la Senelec déplore, sur le mêmeordre d’idée, les arriérés des éta-blissements publics et financiers àl’endroit de la Société nationaled’électricité. Des créances qui sechiffrent à 42 milliards de F Cfa.

Retards dans la livraison des projetsLa centrale à charbon de

Sendou, la centrale de TobènePower et le projet d’importationd’énergie de gaz de la Mauritanieont été les 3 projets majeurs duplan de production de l’Etat duSénégal qui visait, par là, unediversification des sources d’éner-gie. Toutefois, le Dg de la Senelecregrette qu’il y ait des retardsénormes dans l’exécution de cesprojets. La livraison de la centralede Sendou était prévue en octobre2015, mais aujourd’hui, elle estrenvoyée à janvier 2018, informeM. Cissé. Les travaux de Sendou

sont en arrêt du fait d’un désac-cord entre les investisseurs privés.Des difficultés qui risquent d’avoirun impact sérieux dans la date delivraison. Après Sendou, l’autrecentrale qui tarde à être livrée estcelle de Tobène Power. Sa mise enservice était pourtant programméepour juin 2015, mais jusqu’à pré-sent, cela tarde à être fait. Cesretards ont eu un impact sur lasituation de l’entreprise, renseigneMakhtar Cissé. “Et c’aurait étépire, n’eût été la baisse des prixdes combustibles”, ajoute-t-il. En attendant donc la réception

de ces projets qui sont “hors decontrôle de la Senelec”, la sociétéd’électricité travaille sur un pland’actions prioritaires de trois ans(2016-2018). L’objectif est, selonl’ancien Directeur de cabinet duprésident de la République MackySall, “d’offrir à la clientèle un ser-vice de qualité acceptable”. Dansce plan triennal, l’accent sera missur “la sécurisation des unités deproduction de la Senelec”, la “réa-lisation en urgence de circuitsélectriques de secours pour leréseau de distribution de Dakar”,la modernisation et la sécurisationdu processus de collecte et derecouvrement de l’énergie venduegrâce au déploiement des comp-teurs à prêt-paiement” et la “miseen œuvre de mesures urgentes surle réseau de transport”.

SUBVENTION DE L’ÉTAT À LA SENELEC

L’Etat coupe le jus dès fin 2015 A partir de la fin de l’année 2015, la compensation financière versée par l’Etat à la Senelec va êtresupprimée. Une mesure qui s’explique, selon le directeur général de la Senelec MouhamadouMakhtar Cissé (photo), par la tendance baissière des prix des combustibles.

Abbas JaberMacky Sall

TEL QUEL 8

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

PAR MATEL BOCOUM

“J e tiens à adresser messincères remercie-ments au Khalife géné-

ral des mourides, Serigne SidiMoukhtar Mbacké. Je ne peux endire plus”. Avec des trémolos dans la voix,

le professeur Oumar Sankharé quis’exprimait ainsi hier au téléphoneavec EnQuête, nous renvoie unhomme très affecté par le tollé etles menaces suscités par la paru-tion de son ouvrage si controversé,“Le Coran et la culture grecque”.Un homme fatigué, pressé sansdoute de refouler auxcalendes...grecques cet épisodefâcheux de sa vie. Mais soulagéquand même que le Khalife géné-ral des Mourides ait demandé auxmusulmans, lors de la cérémonieofficielle du Magal de Kazu Rajab,célébré ce lundi, d'accepter lesexcuses de l'helléniste. Une sortie qui a réconforté amis,

parents et collaborateurs du PrOumar Sankharé. Dont le PrHamidou Dia, tout heureux depousser un grand ouf de soulage-ment. ‘’Je me réjouis du geste depardon du Khalife des mouridesqui montre que l’islam est une reli-gion de pardon et d’amour. C’estun geste de haute portée que jesalue. L’islam soufi et confrériqueest une chance pour le Sénégal’’,a-t-il annoncé à EnQuête hier. Cependant, le philosophe n’en

dédouane pas pour autant son‘’ami, frère et collègue émérite‘’ à“la légèreté de cœur” légendaire,mais dont une certaine argumenta-tion considérée comme légère lui avalu autant d'ennemis. ‘’C’est unami, un frère à qui je voue unegrande estime mais il a commisdes erreurs. Il est un excellent let-tré mais n’en est pas (forcément)un bon arabisant pour décortiquerla grammaire arabe”, explique froi-dement Hamidou Dia. Un grand naïfOumar Sankharé n’est pas, pour

ses proches, ce monstre à abattre

au milieu de l'Agora dakarois.Selon plusieurs sources concor-dantes, derrière l'éminent cher-cheur qui gît en lui, il est en réalitéun “innocent”, pour ne pas dire un“naïf”, qui peut être aisémentperdu par sa ‘’crédulité dérou-tante.’’ Le même portrait estrevenu moult fois dans les diffé-rents témoignages que nous avonsrecueillis. “C’est un homme inca-pable de nuire ou faire du mal à quique ce soit”, indique Pierre Sarr,assesseur à la Faculté des Lettresde l'Ucad. “On partage le mêmedépartement des Langues clas-siques depuis 1989. Je peux certi-fier qu’il n’a jamais eu l'idée dechercher à remettre en question lecontenu où le côté sacré duCoran.” Ses déboires actuels, il lesdoit à une “liberté d’esprit acquisegrâce à une longue fréquentationdes auteurs de l’Antiquité et leurpenchant critique”, relève PierreSarr. L'Antiquité serait-elle une“religion” chez Sankharé ? “Danstout ce qu’il fait, il y a des relentsde l’Antiquité.’’

Élément brillant…Né un mois de mars 1950 dans

la région de Thiès, OumarSankharé est un monogameendurci père de cinq enfants, peuattiré par les mondanités et fierd'être propriétaire d'une seule mai-son achetée en 1983 après l'ob-tention de l'agrégation en Lettresclassiques, rapporte un de sesproches. Sankharé, c'est d'abord un phy-

sique de rugbyman qui semble sor-tir tout droit d'une équipe de gla-diateurs du sud-ouest de la France.De nature calme, olympien même,un nez bien en évidence au milieudu visage paraît se sacrifier poursupporter de grosses lèvres, tandisque son crâne plus ou moins sou-vent dégarni est de taille à compo-ser avec des pommettes fortes.C'est à 19 ans qu'il devient

bachelier après “un cycle primaireet secondaire extrêmement bril-lant”, souligne une source proche

de sa famille. “Du C.I. à laTerminale, soit il se classait pre-mier, suivi de son ami intime, ledéfunt Pr Oumar Diagne, anciendirecteur du Cesti ; soit c'était l'in-verse. Ils ont partagé les bancs del’école Grand-Thiès avant de seretrouver au lycée El H Malick Sypuis à l’Université Cheikh AntaDiop de Dakar. C'est un hommetrès rigoureux, qui tient à l’ordre età la discipline. C'est pourquoi iln’est pas du genre à renverser unordre déjà établi’’, affirme un deses collègues.En 1980, Sankharé décroche un

Doctorat de 3e cycle à la Facultéde Lettres de Dakar. Son maître àpenser, Léopold Sedar Senghor, luifait obtenir une bourse pour laFrance. Il venait d'être admiscomme auditeur libre à l’Ecole nor-male supérieure de Saint-Cloud.En 1983, c'est la fameuse agréga-tion de Lettres classiques à Parisqui l'émerveille. C'est le début, unan plus tard, de son parcours d'en-seignant à la faculté des Lettres del'Ucad. Il y est depuis maintenanttrente ans. Senghorien pur et dur, fidèle et

serviable, Sankharé rejoint en2006 le Parti socialiste dont ildevient membre du Bureau poli-tique. Il veut être sur les pas deSenghor. Sur ce dernier, il rédigeraun ouvrage en 1999, ‘’Notes surEthiopiques de Léopold SédarSenghor’’ aux Editions Xamal.‘’Youssou Ndour le Poète’’ auxNEAS fait partie de ses oeuvres demême que le roman ‘’Nuit et jour’’en 1997. Mais avec les études, c'est

comme s'il avait signé un contrat àdurée indéterminée. En 2011, letitre honorifique de “Seul AfricainAgrégé de Grammaire” vivant(après Senghor bien-sûr) lui échoit.Une sorte de consécration acadé-mique qui aurait complexéSenghor ! A cette époque, raconteun de ses proches, il décline desoffres d'emploi dont les salairestournaient autour de 12 000 eurosmensuels (8 millions F Cfa). “Il apréféré servir son pays”. Fils de Baba Sankharé, ancien

président de la corporation desmécaniciens du Sénégal, et deMarianne Ndiaye, Oumar Sankharéa vu les siens, originaires de Saint-Louis, s'installer à Thiès. Il “n'ap-partient pas à une famille qui ternitl'image du Coran”, souligne le PrBuuba Diop. “C'est des gens plutôtérudits. Si vous allez à Bakoloo,vous y trouvez ses oncles BabaSankharé et Baye Ndongo Ndiaye.Sa famille est un modèle de vertu,exemplaire.” Entre les deux ensei-gnants, les liens de sang sont éta-blis. “Oumar est mon aîné dequelques années, c’est un frère.Dans l'ouvrage, il m’appelle cher

cousin car sa mère MarianneNdiaye porte le nom de ma grand-mère”. Toutefois, l'ancien Médiateur de

l'Ucad regrette que son cousin aitglissé sur une pente sinueuse,emporté par une soif de connais-sance à nulle autre pareille.“Je lui répète souvent : Oumar,

je suis ton parent à l’université. Jesuis (donc) tenu de te dire toujoursla vérité. Mais comme l’adage ditque l’enfer est pavé de bonnesintentions, il apprendra à être plusprudent”, espère-t-il. “Je lui distoujours de tenir compte du niveau(de conscience et de connais-sance) des masses qui n’est pastrès élevé. (…) Aujourd'hui, soncas est devenu un révélateur dumalaise dans notre société.”

… Mais trop prétentieuxUniversitaire brillant certes, mais

nombre de ses collègues le jugent“prétentieux et suffisant”. L'un d'euxrappelle ses propos après l'obtentionde son agrégation de grammaire. “Jesuis d'autant plus content parcequ'en plus, je suis le seul Africain àavoir deux agrégations de Lettresclassiques...”, disait-il dans le quoti-dien Walfadjri du 10 août 2011.Pour un autre universitaire, “lacondescendance qu'il éprouve à l'en-droit de plusieurs de ses pairs ensei-gnants est insupportable”. Celaexplique que lorsqu'il eut maille àpartir avec les services du Consulatde France, il n'y ait pas eu beaucoupde voix pour le soutenir, ajoute-t-il.“En réalité, il se croit dépositaire detoute la science gréco-latine”, sou-pire une universitaire qui dit pourtantlui vouer une grande estime jusqu'àrécemment. Une posture qu'il est possible de

consolider par ce que disait OumarSankharé lui-même après sadeuxième agrégation. “Il y a vrai-ment un climat d'animosité entreles collègues. Avoir cette agréga-tion est une manière de leur mon-trer que je suis meilleur qu'eux...”,affirmait-il dans le même journalcité plus haut.

Des étudiants admiratifsA l’Ucad, son milieu naturel, le

nom du Pr Oumar Sankharé est surtoutes les lèvres quand nous ysommes passés hier mardi, dansl'après-midi. La plupart des uni-versitaires rencontrés sur leslieux, en ces périodes de tensiontous azimuts, préfèrent donnerleur langue au chat. A contrario,les étudiants se montrent trèsprolixes, eux. “Sankharé fascine les étu-

diants pour sa simplicité et sonaccessibilité. Comparé à d’autresprofesseurs d’université, il prendtoujours le temps de s’arrêter, derépondre à nos questions‘’,

confie Daouda Thiam, licence enDroit, qui se présente commesecrétaire général de la Synergiedes cadres africains. “Nous avonsété atterrés par le manque de sym-pathie à son égard. Il devait avoir lareconnaissance des autorités. Cethomme n’est pas du genre à provo-quer un soulèvement populaire. Il aété induit en erreur par sa passiondu savoir.’’Abdou Salam Coly est tout autant

admiratif. “Le professeur nous abeaucoup aidés avec ses ouvrages, ilnous a détaillés la civilisation deByzance avec une étude comparativede la rhétorique arabe et grecque. Jesuis sûr qu’il aurait souhaité que cedébat reste dans le cadre universi-taire”, se lâche cet étudiant en mas-ter d'Histoire. “Ici on peut nier l’exis-tence d’Abraham, mais par manquede preuves scientifiques, on ne peutle faire hors de l’université”. Sankharé, anti-épicurien de choc,

ne roule pas sur l'or. Mais est-il pourautant pauvre à ce point ? “Je medemande comment un professeurd'université, double agrégé de sonniveau, peut-il avoir autant de soucisd'argent ainsi qu'on le rapporte sur laplace publique”, s'interroge unediplômée des universités françaises ?“C'est un homme désintéressé, pascalculateur, généreux”, répond pourlui Buuba Diop. Dans l'opinion, reste encore vivace

l'histoire de ses démêlés avec l'am-bassade de France qui poussa le ridi-cule jusqu'à lui refuser le visa pourdes histoires d'assurance ou de fraisd'hôpitaux non payés ! C’est le Pr. IbaDer Thiam qui lança alors une quêtepour venir à son secours. “Oumar Sankharé mérite d’être

pardonné de même qu'on doit doitlui présenter des excuses...”,implore son cousin “Buuba”. Ducôté de Serigne Touba, c'est fait !

*Cet article a été publié dansnotre édition N°887 du mercredi28 et Jeudi 29 mai 2014.

PR. OUMAR SANKHARÉ - AGRÉGÉ DE LETTRES CLASSIQUES ET DE GRAMMAIRE

Double face*À 64 ans, le Pr Oumar Sankharé, monogame endurci et père de cinq enfants, propriétaire d'uneseule maison depuis 1983, libre d'esprit autant qu'amoureux viscéral de l'antiquité grecque, est uneperle académique rare. Mais sa “passion pour le savoir” et son “manque d’humilité” ont failli fairebasculer sa vie. Lui qui, dit un de ses amis, n'a pas vocation à renverser les ordres établis.

SERVICES & LOISIRS 9

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

MOT MÉLÉ EXPRESS N° 580

MOTS FLÉCHÉS • N° 1271 (FORCE 3)

MOTS FLÉCHÉS N° 1270

Solutions SUDOKU N° 978

MOTS MELÉS • N° 579

Artiste français, revêt des grottes de terres cuites émaillées

BERNARD PALISSY

SUDOKU N° 977

HEURES DE MESSE• Cathédrale : 7H• Martyrs de l'Ouganda :

6H30-18H30

• Saint Joseph :

6h30 - 18h30

HEURES DE PRIERES MUSULMANES

• Fadiar : 06:04 • Tisbar : 14:15• Takussan : 16:45• Timis : 18:51• Guéwé : 19:51

HEURES DE PRIÈRES

Signale une expulsion lors d’un match de football

horoscopeBélier⌘ Relationnel : vous vous ef-forcerez d’être un peu plusprésent. Pour certains, vousserez peut-être même pluspossessifs. 〶 Quotidien / Bou-lot / Argent : vous aurez l’occa-sion de bien vous organiser etdonc de mieux gérer votretemps de travail. ☤ Bien-être: vous ferez preuve d’une cer-taine détermination.

Taureau⌘ Relationnel : ce mardivous verra donner la priorité àla famille. Pour d’autres, vousserez en quête de racines. 〶Quotidien / Boulot / Argent :vous ferez preuve d’une bellecréativité et cela vous aideradans vos projets. Pour d’au-tres, vous aurez tout simple-ment besoin d’évoluer dans unenvironnement rassurant. ☤Bien-être : aujourd’hui, vousserez assez sensible aux hu-meurs des autres.

Gémeaux⌘ Relationnel : vous serezplus réservé, plus méfiant etvous n’accorderez pas votreconfiance facilement. 〶Quotidien / Boulot / Argent :vous aurez envie d’avancer àvotre rythme. Pour certains,vous fuirez les obligations di-verses. ☤ Bien-être : vousaspirerez au calme.

Cancer⌘ Relationnel : vous donnerezbeaucoup plus de place à vosamis. Pour certains, ce mardisera parfait pour inviter des per-sonnes que vous appréciez. 〶Quotidien / Boulot / Argent :vous serez amené à réfléchir àvos projets ou à votre avenir. ☤Bien-être : vous saurez rester àl’écoute de votre organisme.

Lion⌘ Relationnel : vous aurezbesoin de vous sentir entouréet soutenu par des personnesde confiance. 〶 Quotidien /Boulot / Argent : votre activitévous demandera énormémentd’implication. ☤ Bien-être :aujourd’hui, vous n’échappe-rez pas à la fatigue.

Vierge⌘ Relationnel : vous ferezpreuve d’une certaine curiositéqui vous incitera à aller versles autres. 〶 Quotidien /Boulot / Argent : vousavancerez comme bon voussemble dans vos divers projetsdu jour. ☤ Bien-être : vousserez adaptable et plus zen.

Balance⌘ Relationnel : vous serezpeut-être plus sensible aux cri-tiques et donc plus suscepti-ble. 〶 Quotidien / Boulot /Argent : belle journée pourfaire le point sur une situationou sur un projet. ☤ Bien-être: quoi que vous fassiez, vouspourrez compter sur unegrande capacité à faire.

Scorpion⌘ Relationnel : soit vous cher-cherez à attirer l’attention, soitvous aurez besoin de plus d’af-fection. 〶 Quotidien / Boulot /Argent : ce mardi, voséchanges avec vos collabora-teurs seront parfois complexes.Pour certains, vous fuirez la ja-lousie et les médisances. ☤Bien-être : vous serez sensibleà votre environnement.

Sagittaire⌘ Relationnel : vous saurezfaire ce qu’il faut pour préser-ver l’équilibre de votre vieamoureuse ou familiale. 〶Quotidien / Boulot / Argent :quoi que vous fassiez, vousparviendrez à faire face à vosobligations du jour. ☤ Bien-être : vous pourrez compter surune certaine énergie.

Capricorne⌘ Relationnel : belle jour-née pour vous rapprocher devos enfants ou de votre moitié.Pour d’autres, vous aurezenvie de légèreté. 〶 Quotidien/ Boulot / Argent : aujourd’hui,les projets seront à l’honneur.☤ Bien-être : vous serez àl’écoute de votre organisme.

Verseau⌘ Relationnel : vous cherche-rez à vous rapprocher d’un desmembres de votre famille.Pour d’autres, tout vous inci-tera à vous questionner sur vosaspirations amoureuses. 〶Quotidien / Boulot / Argent :vous devrez aller au bout deschoses et vous ne devrez rienlaisser au hasard. ☤ Bien-être: attention à la fatigue.

Poissons⌘ Relationnel : vous appré-

cierez les échanges que vousnouerez avec les autres. Pourcertains, ce mardi vous inci-tera à faire le point sur votresituation amoureuse. 〶 Quoti-dien / Boulot / Argent : atten-tion aux dépenses. Pourd’autres, vous chercherez unprojet qui saura vous épanouir.☤ Bien-être : un peu de lassi-tude ou de fatigue.

A près l’adoption, le 29 juindernier par les députés de lamajorité parlementaire de la

proposition de loi n° 13/2015 modi-fiant la loi n°2002-20 modifiée du15 mai 2002 portant règlement inté-rieur de l'assemblée nationale, desvoix s’étaient élevées pour crier auscandale. De fait, les évènements drama-

tiques survenus lors de l’ouverture dela session unique de l'année 2015-2016 de l'Assemblée nationale, lemardi 13 octobre dernier, confirmentle caractère inique de cette proposi-tion de loi controversée, qualifiée parcertains observateurs de "crimecontre la Démocratie". On auraremarqué, au passage, que la paritépouvait servir d’arme autant pourévincer un frondeur gênant que pourséduire les femmes parlementaires,complices involontaires d’un reculdémocratique inacceptable. Dans le cas d’espèce, on a eu droit à

des manœuvres pour empêcherl’Opposition sénégalaise de disposerd’un groupe parlementaire en épaulantun dissident libéral, certes réformateur,mais devenu minoritaire au sein dugroupe qu’il dirigeait jusque-là.

Il s’agit bel et bien d’une instru-mentalisation avérée de la deuxièmeInstitution de la République, surlaquelle l’Exécutif veut exercer uncontrôle absolu pour se mettre àl’abri de toute mauvaise surprise,qu’elle vienne d’alliés incertains oude véritables adversaires politiques.Jamais, les arcanes de la

République n’auront tant été carac-térisés par l’esprit partisan et lavolonté farouche d’écraser toute vel-léité de remettre en cause l’unani-misme ambiant. C’est là une preuve incontestable

que le jeu politique classique n’arrivetoujours pas à réguler le processusdémocratique, ce dont les"Assisards" se plaignaient déjà,quelques années avant la fin durègne des Wade.C’est dire que, malgré deux alter-

nances politiques réussies et la tenuedes Assises Nationales, dont lesconclusions ont été endossées par laCoalition au pouvoir, rien n’a vrai-ment changé.Le pouvoir continue de rester

concentré au sommet de l’Etat tandisque le premier magistrat de la

Nation, ci-devant secrétaire généraldu parti présidentiel, s’accommodeassez bien de la Constitution de sonprédécesseur votée en janvier 2001,qui avait tant exaspéré le peuplesénégalais !Sur le plan des libertés démocra-

tiques, une chape de plomb, quin’épargne que ceux qui se satisfontde l’ordre pseudo-républicain actuel,semble s’être abattue sur notre pays.On note, en effet, des dérives commela limitation du droit de marche, degraves atteintes aux libertés indivi-duelles, des tendances ethnocen-tristes, le licenciement arbitraire defonctionnaires par des maires, la cul-pabilisation et/ou le rejet descouches les plus pauvres et les plusvulnérables de notre société vouées àla mendicité ou aux palliatifs d’unepolitique sociale aux forts relentsélectoralistes…etc.Il ne s’agit pas, non plus, de se

faire l’avocat des politiciens libéraux,qui continuent de se laisser menerpar le bout du nez par le Pape duSopi, jouant encore le rôle désuetd’un "Khomeiny aux petits pieds".Les députés libéraux devraient plutôtméditer sur le coût excessif que leur

formation politique a dû payer auxlubies wadistes sur la dévolutionmonarchique du pouvoir. Ils gagne-raient aussi à prêter plus d’attentionaux messages des réformateurs quirefusent que leur Parti soit instru-mentalisé et réduit à un groupe depression pour faire libérer l’ex-princehéritier, qu’on cherche à imposercomme candidat du PDS aux pro-chaines présidentielles.Encore une fois, la matérialisation

de la rupture tant espérée ne pourrase faire qu’à travers l´appropriation,par les masses populaires, desconclusions des Assises nationalescomplétées par les recommanda-tions de la CNRI et non par des mani-gances politiciennes dont le peuplene veut plus.Cela passera, entre autres, par la

mise en place de mécanismes desauvegarde de la Constitution, le res-pect des dispositions de la Charte deGouvernance démocratique, l'élabo-ration et l'adoption d´une Charte deslibertés, de la démocratie et de labonne gouvernance et la modernisa-tion du système partisan et électo-ral…etc., autant de réformes institu-tionnelles qui pourraient êtreproposées dans le package référen-daire, qui tarde tant à être soumis àla sanction populaire.

NIOXOR TINE

L e porte parole du gouverne-ment exprime le besoin decommuniquer sur le mon-

tant du projet de budget pour la loide finance 2016 avant sa présenta-tion devant la représentation natio-nale. Ce besoin abusif de commu-nication sur le montant s’apparenteà de l’anticipation sur des débatsparlementaires futurs, ou plusexactement, à de l’extrapolationen agissant sur la magie des chif-fres pour faire croire que des mon-tagnes ont été déplacées, alorsqu’il n’en est rien. Pourtant, ilaurait pu en même temps, ou, aupréalable, communiquer sur l’exé-cution du budget 2015 dont lesolde affichera un déficit certain,au dessus des critères de tolérancede l’UEMOA ; lequel déficit ne serapas, évidemment, un bon résultaten fin d’exercice. Préférer surfersur des prévisions insuffisantes derecettes pour 2016, alors qu’onn’est pas sûre de les atteindre, ou,encore pis, en dépenser plus qu’onen possède en provoquant des défi-cits importants, me parait avoir uneattitude non économique ou politi-cienne, pour les besoins d’une pré-campagne électorale ; Car, si lesmontants étaient suffisants, il n’yaurait pas de déficits qui creusentl’endettement et qui indiquent quenous n’avons pas encore lesmoyens de nos ambitions, or, lesdéficits budgétaires de l’état duSénégal sont récurrents de nosjours.Mais, ce qui est plus grave, c’est

de présenter le montant du projetde budget 2016 autour de 3000milliards de F CFA comme une

panacée si l’on tient compte duniveau de l’inflation et de la taillede la population en soutenant que’’jamais dans l’histoire du Sénégal,un budget n’a atteint ce niveau’’ ;Que diront les générations futures àl’horizon 2035 fixé par le PSEcomme point d’ancrage de l’émer-gence où la population du Sénégaldoublera avec un budget qui attein-dra 12000 milliards en suivant letrend ? Tous les budgets du mondes’accroissent naturellement,comme évolue la puissance démo-graphique et la masse critique descontribuables, ainsi que le niveaugénéral des prix. La vraie probléma-tique est de voire, en comparantdes montants à des périodes loin-taines, quelles sont les valeursactuelles des expressions moné-taires des budgets en tenantcompte du niveau de l’inflation etdu niveau de la population ; A ceniveau, nous constaterons que lespremiers budgets du Sénégal indé-pendant avaient un solde excéden-taire ou équilibré en fin d’exercice,ce qui est le plus important. Nosargentiers sont-il victimes du phé-nomène de l’illusion monétaire quiest ce biais cognitif par lequell’homme raisonne en monnaie cou-rante, sans tenir compte de l’infla-tion ?Autant le régime du président

Abdoulaye Wade nous avait habituéà un surdimensionnement de l’ar-gent et à son culte par rapport àses possibilités réelles et les capa-cités de nuisance de ce ‘’funestecompagnon’’ comme disait le pré-sident Senghor en reprenant KarlMax, autant le régime actuel agit

sur les mêmes latitudes. En effet,le président Abdoulaye Wade,contrairement au présidentSenghor et au président AbdouDiouf avait un rapport singulieravec l’argent au point de déclareren arrivant au pouvoir en 2000 que‘’nos soucis d’argent sont termi-nés’’ ; Peut être que dans salongue traversée du désert, il n’apas pu se départir de cette tarecongénitale d’un rapport particulieravec l’argent en gérant les denierspublics au point d’être victime del’illusion monétaire. C’est pour-quoi, au lieu de s’appuyer sur larépublique des valeurs, la répu-blique des contre valeurs a fait jourdurant son magistère, notammentsur la course aux richesses, nonpas, au moyen du culte du travail,mais, par le développement de l’af-fairisme d’état et de la spéculationayant crée la baisse de la crois-sance économique sur la période2003-2013, le creusement desinégalités et l’effritement de lacohésion sociale. D’ailleurs, surl’aspect transformationnel de l’éco-nomie sénégalaise du modèle decroissance du PSE, on insiste plussur le capital financier que sur lecapital humain, alors que dans nospays en Afrique , nous avons unavantage comparatif relatif au fac-teur travail qui demande une meil-leure prise charge et une meilleureorganisation , notamment ,une plusgrande importance stratégiqueaccordée au secteur informel quioccupe plus de 70% de la popula-tion active. La transformation del’économie sénégalaise passera parle développement du secteur infor-

mel afin d’avoir une masse critiqued’entreprises compétitives pourconquérir les marchés régionaux etdu monde.Si bien que l’apologie de l’argent

a trouvé ses lettres de noblessesous le précédent régime avecl’exhibition, à tout bout de champs,de la magie des chiffres en termesde milliards de nos pauvres francsen les comparant aux montantsantérieurs sans tenir de l’inflationet de l’évolution des paramètres depopulation.. Le scénario d’hiersemble continuer de nos jours sil’on remarque tout le tintamarrefait autour du montant du projet debudget 2016 de 3000 milliards deFCFA dont on n’est pas sûre desréalisations, en le présentantcomme une panacée. A ce titre, lesprévisions budgétaires ne doiventpas être présentées comme unrésultat. Ce qui est important dansles prévisions budgétaires, c’est :

- d’abord le financement du bud-get pour apprécier du niveau de ladette, or sur ce plan, nous ensommes presque à 50% d’empruntpour le financement du projet debudget 2106, nous confinant tou-jours dans une position d’assista-nat, nous ne pouvons pas nous glo-rifier de cette situation tant quecela dure.

-Ensuite la qualité de la dépensepublique et à ce niveau, seules lesréalisations effectives et leurimpact réel sur le développementéconomique et le progrès socialpourront à terme nous édifier.

-Enfin, sur le solde budgétaire debase, or, sur ce plan, un déficit deplus 3% au dessus des critères de

convergences de l’UEMOA apparai-tra en fin d’exercice 2016, au vu del’évolution des besoins et de l’aug-mentation des dépenses, touteschoses restant égales par ailleurs.(Nous faisons remarquer aussi bienen 2013, 2014 qu’en 2015 et, trèsprobablement pour 2016, les défi-cits budgétaires auront dépassé labarre des 4%).A l’indépendance du Sénégal, le

budget national était autour de 50milliards de FCF (non de 19 mil-liards de FCFA comme certains l’af-firment) pour une population de 3millions d’habitants environ avec unniveau général des prix soixante foisinférieur par rapport au niveauactuel. C’est dire qu’en actualisantles revenus, il y’a plus de soixanteans, la valeur de 50 milliards en1960 pour une population de 3 mil-lions d’habitants vaut plus que lavaleur actuelle de 3000 milliardspour une population de 14 millions(coefficient de pondération=60). Parexemple, une villa qui pouvait couter500 000FCFA en 1960 peut couterplus de 30 millions de FCFAaujourd’hui, il suffit de comparer lavaleur actuelle des maisons dans laMédina à Dakar entre 1960 et 2015pour apercevoir la réalité des choses.De deux choses l’une, ou bien

nos argentiers sont victimes duphénomène de l’illusion monétaireen croyant que nos problèmes sontréglés à partir du moment où nousdisposons d’un minimum d’argentpour des besoins immenses, oubien ils voudraient agir sur la psy-chologie des masses en agissantsur la magie des chiffres pour fairel’apologie de politiques publiquesqui n’auront pas produit de résul-tats probants. Dans les deux cas,les effets pervers ne tarderont pasà apparaitre.

KADIALY GASSAMA , ECONOMISTE RUE FAIDHERBE X ANGLE PIERRE VERGER, RUFISQUE

Complot permanent au parlementLIBRE PAROLE

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

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Pas de quoi pavoiser sur un projet de budget insuffisantde 3000 milliards de F Cfa pour 2016!

L e verdict est tombé le 18 juil-let dernier, Josep MariaBartomeu a conservé la prési-

dence du Barça. Réélu pour six ans,celui qui est l’homme fort du clubcatalan depuis 2014 a attendu cedimanche et l’assemblée généraleannuelle du FCB pour dévoiler sesobjectifs de mandat. ‘’Nous devonscontinuer à nous améliorer et à évo-luer dans cet environnement trèsconcurrentiel. Les leaders, et leBarça en est un, ont la possibilité etla responsabilité de montrer la voie.D’innover, de regarder vers l’avantsans oublier nos racines’’, a-t-il ainsiassuré, avant d’évoquer ses projets

en 7 grandes lignes.‘’1.Maintenir l’ambition de gagner

tous les titres. Continuer de renforcernos sections professionnelles et ama-teurs, qui ont contribué à ce quenous soyons considérés comme leplus grand club du monde.

2. Améliorer la Masia, donner plusde sens à sa fonction, à travers le“Projet Masia 360°” qui permettrad’appuyer tous les athlètes du club,de toute section et tout au long deleurs carrières, même au-delà de laretraite avec la création d’un bureaude soutien aux sportifs.

3. Miser gros sur le football féminin.4. Faire du Barça un centre d’ex-

cellence de connaissance sportivedans le monde entier avec la créationde l’Université et Observatoire du FCBarcelone.

5. Améliorer la Fondation FCB, enrenforçant son aide et appui auxenfants à travers la pratique du sportet en renforçant les alliances avecd’autres fondations.

6.Continuer à nous développer, avecdes nouveaux contrats de sponsoringsqui nous permettront d’être présentstous les jours dans plus de pays, et déve-lopper des stratégies de développementsur le marché digital, à partir du leader-ship que nous avons aujourd’hui.

7. L’Espai Barça, qui sera le meil-leur stade de football au monde, avecune capacité de plus de 100 000spectateurs, et qui, plus que d’êtreun bijou architectural, sera unespace de vie ouvert aux socios 365jours par an’’.Vous l’aurez compris, le Barça

de Bartomeu ne manque pas deprojets pour les années à venir.Autant de stratégies et de direc-tions qui auront pour but de main-tenir le club dans les hautessphères du football mondial, sur leterrain comme en dehors.

(FOOTMERCATO.NET)

A vant le match contre Eibar,une banderole demandantla liberté d'expression a été

déployée sur la pelouse du CampNou en réponse aux sanctions infli-gées par l'UEFA au FC Barcelonepour utilisation de drapeaux cata-lans dans les tribunes.Le FC Barcelone a accusé

dimanche l'UEFA d'’’attenter’’ à laliberté d'expression de ses suppor-ters et épuisera tous les recourspossibles après que l'instanceeuropéenne a infligé au club deuxamendes ces dernières semainespour l'apparition de drapeaux indé-pendantistes catalans en tribune.‘’Maintenant, ça suffit’’, a fer-

mement lancé le président duBarça Josep Maria Bartomeu lorsde son discours devant l'assembléegénérale annuelle des “socios”, lessupporters-actionnaires du club.‘’[L'UEFA] attente contre l'un desdroits les plus basiques de ladémocratie: la liberté d'expression.On a sanctionné le Barça pourn'avoir pas empêché qu'un certainnombre de socios expriment leurssentiments de manière pacifiqueavec un symbole (...) qui n'encou-rage pas la violence, n'est interditdans aucun autre endroit et repré-sente un sentiment identitaire légi-time’’, a ajouté Bartomeu.

En juillet, l'UEFA a sanctionné leBarça d'une amende de 30 000euros en raison du déploiementd'Esteladas (drapeaux rouge etjaune frappés d'une étoile blanchesur un triangle bleu) lors de lafinale de la Ligue des champions le6 juin à Berlin, remportée par leBarça face à la Juventus Turin (3-1).Et après l'apparition de ce type

de drapeaux lors du match depoule de C1 au Camp Nou contre leBayer Leverkusen fin septembre(2-1), l'instance européenne aindiqué avoir infligé une nouvelleamende de 40 000 euros au club.Le déploiement de la banderole

juste avant le coup d'envoi dumatch contre Eibar devrait valoirde nouvelles sanctions au cham-pion d'Espagne et d'Europe entitre.Le règlement disciplinaire de

l'UEFA prévoit des sanctions éco-nomiques et jusqu'à la fermeturepartielle d'un stade pour ‘’l'utilisa-tion de symboles, d'actes ou dechansons qui n'entrent pas dans lecadre d'un évènement sportif, enparticulier des messages de naturepolitique, idéologique, religieuse,offensive et provocante’’.

(LEQUIPE.FR)

Lorsqu’on lui demande où en sont lesnégociations, l’ancien entraîneur duBarça enchaîne : ‘’Nous ne sommesqu’en octobre. Il y a encore largement letemps pour discuter’’.

LILLE

Hervé Renard ouvrela porte à l’OMLille reçoit l’Olympique de Marseille cedimanche pour le compte de la 11e jour-née de Ligue 1. Un déplacement com-pliqué pour les Marseillais qui traver-sent actuellement une période délicate(7 matches sans victoire). De son côtéHervé Renard, le coach des Dogues,s’est exprimé dans les colonnes de LaProvence sur le club marseillais. Etd’après ses propos, le coach lillois neserait pas contre, un jour, entraîner laformation phocéenne. ‘’Je sais que ceposte est hyper difficile, avec une pres-sion exceptionnelle, mais je n’aurais paspeur d’entraîner l’OM si jamais on me leproposait un jour. Au contraire. Ce sontdes choses exceptionnelles, une magni-fique opportunité dans une carrière’’, adéclaré le technicien français. Le mes-sage est passé.

MILANSissoko dans leviseur ?Dans le dur du côté de Newcastle, lemilieu de terrain Moussa Sissoko (26ans, 8 matchs en Premier Leaguecette saison) pourrait faire ses valisesdans un avenir proche. Pour l'accueil-lir, l'ancien joueur de Toulouse nemanque pas de prétendants. D'aprèsles informations de la Gazzetta delloSport, le Milan AC serait très inté-ressé par la venue du milieu polyva-lent pour solidifier un entrejeu lom-bard en déliquescence depuis le débutde la saison. Un transfert qui paraîtpeu probable vu les difficultés struc-turelles du club italien, d'autant plusque Sissoko se retrouve égalementdans le viseur d'Arsenal et Chelseadepuis de nombreux mois.

FOOT - ASTON VILLAGarde pour remplacerSherwood ?Après le licenciement de BrendanRodgers à Liverpool ou encore ladémission de Dick Advocaat àSunderland, un autre entraîneur dePremier League a quitté le navireavant le mois de mai.Tim Sherwood n'est plus le coachd'Aston Villa. Il a été remerciédimanche matin comme le rapporteBBC Sport. Arrivé en février dernierpour succéder à Paul Lambert,l'Anglais avait réussi l'opérationmaintien, emmenant en outre lesVillans en finale de la Cup (défaite 4-0 face à Arsenal). Mais le début desaison 2015-16 aura donc été fatal.Après la défaite à domicile concédéecontre Swansea samedi (1-2), AstonVilla pointe à la 19e place du classe-ment du championnat. Selon lesinformations de Canal Plus, RémiGarde serait tout proche d'occuper lesiège laissé vacant. En attendant, l'in-térim a été confié à Kevin McDonald,en charge jusque-là des U21.

DIVERSJuninho désigne lemeilleur tireur decoup francConsidéré comme l’un des meilleurstireurs de coups francs de l’histoire,Juninho restera gravé dans lamémoire de nombreux passionnés duballon rond pour ses coups de patte

incroyables. Interrogé dans lescolonnes de L’Equipe, l’ancienmeneur de jeu lyonnais s’est exprimésur un autre spécialiste en la matière,Miralem Pjanic. Et pour le Brésilien,son ancien coéquipier à l’OL est toutsimplement devenu le meilleur dansle domaine. ‘’C’est difficile de le com-parer à moi, car je n’aime pas trop par-ler de moi-même. Mais Miré a unequalité incroyable. C’est peut-être lemeilleur tireur de coup francaujourd’hui. Enfin, non, j’en suismême sûr : c’est le meilleur. Il est trèsperformant et surtout régulier. C’estle plus difficile. Il a beaucoup devariations dans ses frappes. Il est capa-ble de frapper de différentes façons,selon la distance. J’imagine qu’il tra-vaille énormément. Je lui avais dit àl’époque que la répétition du gesteétait la chose la plus importante pourdevenir un grand tireur de coupfranc. C’est fatigant, mais c’est vrai-ment le plus important’’, a déclaréJuninho.

FOOT - AFRIQUERigobert Song, sélectionneur du TchadÀ 39 ans, Rigobert Song entame unenouvelle carrière. Passé par le FCMetz, Liverpool, le RC Lens ouencore Galatasaray, le défenseur auxdreadlocks a raccroché les cramponsen 2010. Cinq ans plus tard, celui quidétient toujours le record de sélec-tions avec le Cameroun (137 capes, 4buts) vient d'être nommé à la tête del'équipe nationale du Tchad, selon lesdernières informations du site deL'Équipe. Le Camerounais succèdeau Français Emmanuel Tregoat, quin'aura tenu qu'un an et demi sur lebanc des Sao. Après deux journées, leTchad pointe à la quatrième et der-nière place du groupe G des élimina-toires de la CAN 2017.

Italie - 10e journéeAujourd’hui19h45 Bologne - Inter Milan Demain19h45 Hellas Vérone - Fiorentina AS Roma - Udinese Sassuolo - Juventus Atalanta - Lazio Rome Torino - Genoa Frosinone - Carpi Naples - Palerme AC Milan - Chievo Vérone Jeudi 19h45 Sampdoria - Empoli

France - Coupe Ligue (16es)Aujourd’hui19h Tours FC (L2) - Angers (L1)Evian-TG (L2) - Laval (L2)20h Bastia (L1) - Rennes (L1)Demain 17h30 GFC Ajaccio (L1) - Guingamp (L1)19h Dijon (L2) - Reims (L1)20h Lorient (L1) - Montpellier (L1)Lille (L1) - Troyes (L1)Caen (L1) - Nice (L1)Bourg-en-Bresse (L2) - Nantes (L1)Toulouse (L1) - Auxerre (L2)

Angleterre - LeagueCup (4e tour)Aujourd’hui19h45 Stoke City - Chelsea Everton - Norwich City Sheffield Wed. - Arsenal Hull City - Leicester Demain 19h45 Southampton - Aston Villa Manchester City - Crystal Palace Liverpool - Bournemouth 20h Man. United - Middlesbrough

FIFAPremier appel deMichel Platini rejetéSelon ses avocats, le premier des deuxappels interjetés par Michel Platini a étérejeté. En référé, il concernait la forme etnon le fond de sa suspension. ‘’Cette déci-sion n'est pas celle de la commission desrecours (de la FIFA, devant laquelle unappel sur le fond a été déposé), quidemeure attendue sans qu'aucun calen-drier n'ait été communiqué à M. Platini,expliquent ses conseils dans un communi-qué. Ces derniers se disent "convaincusque les recours intentés finiront pardémontrer sa totale intégrité et le rétabli-ront dans tous ses droits’’. Le président del'UEFA a été suspendu pour 90 jours par lecomité d'éthique de la FIFA à la suite d'unversement controversé de 2 millions defrancs suisses en sa faveur par l'instancedirigeante du football mondial.

BAYERNPas de prolongation en vue pour GuardiolaAlors que les dirigeants bavarois expri-maient récemment leur sérénité quant à laprolongation future de l’entraîneur PepGuardiola, il semble que cette extensionde bail ne soit pas à l’ordre du jour.Interrogé par la Sky, le technicien espagnola assuré ne pas y penser : ‘’J’aime mon tra-vail. Je suis ici pour aider le club et lesjoueurs. Le reste n’est pas important.’’

REVUE TOUT TERRAIN

SPORTS 11

numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

ESPAGNE

Bartomeu dévoile ses grandsobjectifs pour le BarçaRéélu à la présidence du Barça en juillet dernier, Josep Maria Bartomeu a exposé aujourd'hui, à l'occasion de l'assemblée générale annuelle, ses objectifs de mandat.

ESPAGNE

Le Barça provoque l'UEFA

Bartomeu

LOUIS GEORGES DIATTA

PAPE CAMARA, ANCIEN COACH JARAAF‘’Il faut une politiquepour retenir lesjoueurs’’

‘’Le niveau du football africains’est beaucoup amélioré. La Guinéen’était pas meilleure que nous.Quand on remarque la configurationdes 2 matches, le Sénégal a prati-quement dominé la Guinée à domi-cile (stade Demba Diop). Il nous amanqué de la chance mais pas parceque le championnat guinéen a unniveau plus élevé que le nôtre. Il y abeaucoup de facteurs qui peuventinfluencer sur la performance. Lareconstitution de l’équipe qui a

perdu beaucoup d’éléments. Il fautune politique pour retenir les joueurs.L’Etat a son rôle à jouer, les clubs, etil faut chercher des bailleurs.’’

ABDOU SALAM LAM, DIRECTEURCENTRE DE DÉTECTION DES JEUNESTALENTS DE FATICK‘’L’éternel recommencement’’‘’Il n’y pas de stabilité du fait que

la base de l’équipe a voyagé. Il a fallurecomposer avec d’autres éléments.Ce qui n’était pas évident. Il y a aussile championnat qui n’a pas encoredémarré et les joueurs n’avaient pastellement le rythme même s’ils sesont surpassés. L’équipe guinéenneétait constituée de joueurs évoluant

pour l’essentiel à l’AS Kaloum et àHoroya, alors qu’au Sénégal, on acette difficulté d’avoir un club fortqui puisse fixer les joueurs sur leurterroir. Pour avoir une équipe compé-titive où il y a des complicités, il fauttravailler ensemble pour que lesjoueurs puissent comprendre le dis-positif. Mais si on perd la moitié del’équipe entre deux matches, c’estl’éternel recommencement.’’

LAMINE MBOUP, ANCIEN INTERNATIONAL‘’Nos joueurs manquentde connaissance du haut niveau’’‘’Le comportement des gosses n’a

pas été nul. Ils ont pu marquer 3 butset même auraient pu en avoir plus.Mais le fait d’avoir pris 2 buts à l’ex-térieur a peut-être pénalisé leSénégal. Et surtout le but encaissé àdomicile, c’est ce qu’il ne fallait pas.Le football est fait ainsi mais ce n’estpas faute d’avoir mérité où d’avoirtravaillé. Cette équipe locale a joué etfait match nul contre l’équipe A duCameroun (1-1, à Dakar). Elle abattu celle du Sénégal A. Cela veutdire qu’elle a de la qualité.Maintenant, il faudrait valoriser cefootball local en intégrant les joueursdu championnat local dans l’équipeA du Sénégal. On n’a pas besoin des

professionnels tout le temps, desjoueurs qui jouent 3 ou 4 matchesamicaux. En Afrique, ce sont lesjoueurs locaux qui gagnent lesCoupes d’Afrique. C’est le cas enEgypte, en Zambie, en Tunisie. LaCôte d’Ivoire a gagné la Couped’Afrique des nations (Can) avecbeaucoup de joueurs locaux.Pourquoi pas le Sénégal ? La force duSénégal, c’est d’avoir des joueurslocaux dans l’équipe A. C’était le casen 1992, et en 2000. Pour valorisernotre football local, on devrait veillerà ce que nos joueurs puissent dispu-ter des matches internationaux dehaut niveau tout le temps. Nosjoueurs manquent de connaissancedu haut niveau parce qu’ils jouentrarement des matches amicaux dehaut niveau.’’

ADAMA COLY

D avid Nakhid, Musa Bility,Tokyo Sexwale, Ali, Gianni Infantino, Jérôme

Champagne, Salman et MichelPlatini. Voilà les 8 hommes qui ontofficiellement déclaré leur candi-dature pour la présidence de laFédération internationale de foot-ball association (Fifa).

Deux Africains dans la courseComme en 2002 quand Issa

Hayatou avait défié Joseph SeppBlatter, l’Afrique est donc en coursepour la succession du Suisse. Lesdeux représentants du continent sont: Musa Bility et Tokyo Sexwale. Lepremier est le président de laFédération libérienne de football. Il anourri ses intentions de diriger cetteinstance depuis l’annonce de ladémission de Blatter mais laConfédération africaine de football(Caf) avait annoncé son refus de l’ap-puyer. ‘’Après un échange fraternel,empreint de sincérité et de cordialité,le Comité exécutif de la Caf a décidé,

à l’unanimité, de ne pas apporter àMonsieur Musa Bility le soutien solli-cité de la part de la Caf et le lui asignifié, en lui souhaitant bonnechance dans la suite de son entre-prise’’, avait expliqué la Caf, le 6 aoûtdernier. Toutefois, cela ne l’empêchepas de s’aligner. "J'ai officiellementdéposé ma candidature pour la prési-dence de la Fifa. Je suis très opti-miste sur mes chances de gagner etje promets d'amener des change-ments positifs", a dit le Libérien.Bility est connu comme un hommetrès critique à l'encontre de MichelPlatini. Tokyo Sexwale est, quant à lui, un

puissant homme d'affaires et poli-tique d’Afrique du Sud. D’après cer-taines sources, il a bien les cinq sou-tiens de fédérations nécessaires. Ilpeut également compter sur FranzBeckenbauer. Cet ancien membre duComité exécutif de la Fifa a estiméaussi que Sexwale pourrait comptersur celui de la Fédération allemandede football (DFB). ‘’Je crois forte-ment que la Fédération allemandesoutiendrait sa candidature. Il a

l'odeur de la neutralité et c'est pour-quoi je pense qu'il serait une bonnesolution’’, a déclaré l’ancien interna-tional allemand. Agé de 62 ans,Tokyo Sexwale est nommé en 2015président du Comité de surveillancede la Fifa pour Israël et la Palestine.Il fut compagnon de cellule deNelson Mandela.

Infantino, plan B de l’UefaL’Uefa semble vraiment déci-

dée à diriger le football mondial.

Après la suspension pour troismois de Michel Platini dont lacandidature risque d’être invali-dée, le Comité exécutif de l'ins-tance européenne a concocté unplan B. Il s’agit de GianniInfantino. Ce Suisse de 45 ans estl’actuel secrétaire général del’Uefa. Dans le cas où Platinipourrait finalement se présenter,Infantino, avocat de profession,retirerait alors sa candidature pourlaisser place au Français.

Champagne, Salman, Ali aussi candidatsPlatini pourrait faire face à un de

ses compatriotes si sa candidatureest validée. Le Français et anciensecrétaire adjoint de la Fifa,Jérôme Champagne, est égalementcandidat. Les autres prétendantssont : le prince Ali de Jordanie,l'ancien capitaine de Trinité-et-Tobago David Nakhid, le cheikh duBahreïn Salman. Chung Mong-joons’est retiré de la course. Ce Sud-Coréen est sous le coup d'une sus-pension de six ans de toute fonc-tion officielle liée au football de lapart du comité d'éthique de la Fifa.‘’En raison des sanctions injustesdu Comité d'éthique, je ne peuxpas déposer ma candidature en ce26 octobre. J'arrête officielle-ment’’, a-t-il déploré surMaxifoot.fr.

CMJN

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numéro 1306 • mardi 27 octobre 2015www.enqueteplus.com

SPORTSMONDIAL 2018 - ÉLIMINATOIRES

Aliou Cisséconvoque LamineSanéLe capitaine des Lions et des

Girondins de Bordeaux fait partie dela liste d’Aliou Cissé pour la doubleconfrontation contre Madagascar enéliminatoires de la Coupe du monde2018. Son coéquipier aux Girondinsde Bordeaux est également retenu.D’après une source, Henri Saivet etLamine Sané sont convoqués ensélection pour la prochaine trêveinternationale de novembre. Lematch aller est prévu le 13 novembreà Madagascar (14h30 GMT) et lamanche retour aura lieu le mardi 17novembre au stade Léopold SédarSenghor (19h GMT). Lamine Sanéavait été convoqué pour le matchamical perdu (1-0) contre l’Algérie, àAlger (13 octobre dernier). Mais iln’avait pas pris part à la rencontrepour cause de blessure.

UFOA & CAN U23 - PRÉPARATIONLes Sénégalais enstage ferméL’entraîneur Serigne Saliou Dia et ses

hommes retournent au Centre dedéveloppement technique JulesFrançois B. Bocandé de ToubabDialao. La sélection sénégalaise, quiprépare la Coupe d’Afrique desNations des moins de 23 ans (CANU23), entame un premier stage enregroupement fermé du 27 octobre au6 novembre 2015. Le sélectionneur aretenu 24 joueurs pour cette séance detravail. Selon une note de la Fédérationsénégalaise de football (FSF), lesjoueurs sont convoqués le mardi 27octobre 2015 à 11h au Centre de déve-loppement technique Jules François B.Bocandé de Toubab Dialao. Le départdes joueurs résidant à Dakar se fera lemême jour à 10h, au Stade LéopoldSédar Senghor. Les autres devront serendre directement à Toubab Dialao.Le Sénégal, qui abrite la CAN U23

(du 28 novembre au 12 décembre2015), est dans le groupe A, avecl’Afrique du Sud, la Tunisie et laZambie comme adversaires.L’Algérie, l’Egypte, le Nigeria et leMali sont dans la poule B.

LA LISTE DES 24 JOUEURS Pape Seydou Ndiaye (Niary Tally),

Pape Abdoulaye Dieng (DakarSacré-Cœur), Baye Assane Cissé(Mbour Petite Côte), AlhassaneSylla (Diambars FC) El HadjiMoutarou Baldé (As Douanes),Adama Mbengue (Galaxy Foot),Arial Benabent Mendy (DiambarsFC), Daouda Diop (Stade deMbour), Adama Bal (ExcellenceFoot), Ousseynou Thioune(Diambars FC), Boubacar Cissokho(Suneor Diourbel), Nestor PamipiMendy (As Douanes), Abdoulaye Ba(Niary Tally), Sylvain Badji (AsDouanes), Roger Gomis (Us Gorée),Youssou Diagne (Us Ouakam),Ibrahima Sory Keita (As Douanes),Papa Youssou Paye ( Jaraaf ),Ibrahima Ndiaye (Linguère),Mamadou Gando Ba (Stade deMbour), Pape Soma Diouf (AsDouanes), Siny Diagne (UsOuakam), Andélinou BanimeCorréa (Dakar Sacré Cœur), RémiNassalan (Ndangane FC).

FOOTBALL- DIFFICULTÉS DE L’ÉQUIPE LOCALE DU SÉNÉGAL EN AFRIQUE

‘’L’éternel recommencement’’, le grand malPour la deuxième fois d’affilée, l’équipe nationale locale du Sénégal n’arrive pas à se qualifier à une phase finale de Championnatd’Afrique des nations (Chan). Est-ce une faiblesse du niveau du championnat local qui justifie cet échec répétitif ? Même si les raisons sont multiples, les techniciens s’accordent sur le fait que le manque de stabilité dû aux départs pour l’étranger des joueurs sénégalais pèse lourdement sur les performances de la sélection locale.

FIFA - PRÉSIDENCE

8 candidats pour succéder à BlatterAlors que la date limite est fixée à lundi (hier) soir, 8 hommes ont officiellement déclaré leur candidature à la présidence de la Fifa. Parmi eux, deux Africains que sont Bility et Sexwale.

Blatter