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De grandes décisions s’imposent à vous. A v o n s-nou s choi si l a b o n ne stragi e? L e n vi ro n n e m e nt év o l u e. Grant Thornton, groupe leader d’audit et de conseil vous accompagne dans vos choix stratégiques. www.grant-thornton.fr Audit Expertise Comptable Conseil Financier Externalisation Juridique Fiscal Les Oiseaux Salle Richelieu

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De grandes décisions s’imposent à vous.

Avons-nous choisi la bonne stratégie?

L’environnement évolue.

Grant Thornton, groupe leader d’audit et de conseil vous accompagne dans vos choix stratégiques.

www.grant-thornton.fr

Audit Expertise Comptable Conseil Financier Externalisation Juridique FiscalLes Oiseaux

Salle Richelieu

Les Nouveaux Cahiersde la Comédie-Française

Cahier n°1 Bernard-Marie KOLTÈS Cahier n°2 BEAUMARCHAIS Cahier n°3 Ödön von HORVÁTH Cahier n°4 Alfred de MUSSETCahier n°5 Alfred JARRY Cahier n°6 Dario FO. Ces publications sont disponibles en librairie et dans les boutiques de la Comédie-Française.Prix de vente 10 €. www.comedie-francaise.fr

Les Éditions L’avant-scène théâtre présententdeux nouveaux volumes de la collection Anthologie de L’avant-scène théâtre

Le théâtre françaisdu XVIIe siècledirection Christian Biet

Disponibles en librairie !

et toujoursLe théâtre français

du XIXe siècle

Le théâtre françaisdu XVIIIe siècle

direction Pierre Frantz, Sophie Marchand

www.avant-scene-theatre.com

L’essentiel du théâtre par siècleLes auteurs, les œuvres, les courants présentés et commentés

par des spécialistes reconnus et les grands metteurs en scène d’aujourd’hui

En couverture : Catherine Hiegel et Martine Chevallier. Ci-dessus : Catherine Salviat et Loïc Corbery. © Brigitte Enguérand

Les Oiseauxd’Aristophane

Entrée au répertoire

du 10 avril au 18 juillet 2010durée du spectacle : 1 h 30 environ

Traduction, adaptation et mise en scène d’Alfredo Arias

Scénographie Roberto Platé –Costumes FrançoiseTournafond – Lumières Jacques Rouveyrollis –Musique originale BrunoCoulais –CoordinationmusiqueAnneCoulais –Direction du chantRaoulDuflot-Verez–Avec la participationenregistrée exceptionnelled’EmilyLoizeaupour les chansonsBlackbird et Quelle étrange nature – Maquillages Suzanne Pisteur – Collaboration artistique AmayaLainez – Assistante à la mise en scène Stéphanie Risac – Assistante à la scénographie CharlotteMaurel – Assistante aux lumières Jessica Duclos – Les décors et les costumes ont été réalisés dansles ateliers de la Comédie-Française – Mlle Loizeau intervient avec l’aimable autorisation dePolydor, un label Universal Music France.

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Maquillage M.A.C COSMETICSLa Comédie-Française remercie le champagne Montaudon et Baron Philippe de Rothschild SA.

Texte publié à L’avant-scène théâtre (n° 1281, avril 2010).Avec le mécénat de Grant ThorntonGroupe leader d’audit et de conseil en France et dans le monde.

avecCatherine SalviatCatherine HiegelMartine ChevallierAlain LengletCéline SamieLoïc CorberyNicolas LormeauShahrokh Moshkin GhalamHervé Pierre

et les élèves-comédiensde la Comédie-FrançaiseCamille BlouetChristophe DumasFlorent GouëlouGéraldine RoguezChloé SchmutzRenaud Triffault

La HuppeCamarade ConstanceBelle Espérancele Poète, le Parricide et Poséidonl’Extraterrestre-Royauté et Irisle CoryphéeCyrano et Prométhéele Serviteur de LaHuppe,Méton et XXLle Vendeur de décrets, le Voyant,le Délateur et Héraclès

le Chœur}

Céline Samie Clotilde de Bayser Jérôme Pouly

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La troupe de laComédie-Française

SociétairesGérard Giroudon Claude Mathieu Martine Chevallier Véronique Vella

Catherine Sauval Michel Favory Thierry Hancisse Anne Kessler Isabelle Gardien Andrzej Seweryn

Cécile Brune Michel Robin Sylvia Bergé Éric Ruf Éric Génovèse

Bruno Raffaelli Christian Blanc Alain Lenglet Florence Viala Coraly Zahonero Denis Podalydès

Alexandre Pavloff Françoise Gillard

Dominique ConstanzaDoyen de la troupe

Jean-BaptisteMalartre

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Laurent Stocker

Guillaume Gallienne Laurent Natrella Michel Vuillermoz Elsa Lepoivre

Pensionnaires

Administrateurgénéral

Nicolas Lormeau

Christian Gonon

Christian Cloarec

Julie Sicard

Bakary SangaréLoïc Corbery Léonie Simaga

Grégory Gadebois Serge Bagdassarian Hervé Pierre

Benjamin Jungers Stéphane Varupenne

Muriel Mayette

Les comédiens de la troupe présents dans le spectacle sont indiqués en rouge.

ShahrokhMoshkin Ghalam

ClémentHervieu-Léger

PierreLouis-Calixte

Marie-SophieFerdane

AdrienGamba-Gontard

Gilles David

©Cosim

oMircoMagliocca,saufpourN.BoudjenahetM.M

ayette:ChristopheRaynauddeLage

Christian Hecq

Suliane Brahim

La troupe

Georgia Scalliet Nâzim Boudjenah

Sociétaires honorairesGisèle Casadesus, Micheline Boudet, Paul-Émile Deiber, Jean Piat, Robert Hirsch, Michel Duchaussoy, Denise Gence,Ludmila Mikaël, Claude Winter, Michel Aumont, Geneviève Casile, Jacques Sereys, Yves Gasc, François Beaulieu, RolandBertin, Claire Vernet, Nicolas Silberg, Simon Eine, Alain Pralon, Catherine Salviat, Catherine Ferran, Catherine Samie, CatherineHiegel, Pierre Vial.

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La Comédie-Française présente auThéâtreMarignyPartage de midiPaul Claudel – Yves Beaunesnedu 11 septembre au 3 octobre 2009

L’AvareMolière – Catherine Hiegeldu 19 septembre 2009 au 21 février 2010

Figaro divorceÖdön von Horváth – Jacques Lassalledu 26 septembre 2009 au 7 février 2010

La Grande MagieEduardo De Filippo – Dan Jemmettdu 7 octobre 2009 au 17 janvier 2010

Juste la fin du mondeJean-Luc Lagarce – Michel Raskinedu 26 octobre 2009 au 3 janvier 2010

Les Joyeuses Commères deWindsorWilliam Shakespeare – Andrés Limadu 5 décembre 2009 au 2 mai 2010

Mystère bouffeDario Fo – Muriel Mayettedu 13 février au 19 juin 2010

FantasioAlfred de Musset – Denis Podalydèsdu 19 février au 31 mai 2010

L’Illusion comiquePierre Corneille – Galin Stoevdu 2 mars au 13 mai 2010

Les OiseauxAristophane – Alfredo Ariasdu 10 avril à juillet 2010

Les Trois SœursAnton Tchekhov – Alain Françondu 22 mai à juillet 2010

Ubu roiAlfred Jarry – Jean-Pierre Vincentdu 2 juin à juillet 2010

Cyrano de BergeracEdmond Rostand – Denis Podalydèsdu 17 juin au 25 juillet 2010

Le Mariage de FigaroBeaumarchais – Christophe Rauckdu 1er au 18 juillet 2010

Les spectacles de laComédie-FrançaiseSaison 2009 / 2010www.comedie-francaise.fr

Salle Richelieu

Les propositionsLectures d’acteurs12 octobre,14 décembre 2009,13 avril,7 juin 2010

Soirée de lecture Les Monstres24 novembre 2009

Soirée Albert Camus – René Char1er juin 2010

Visites-spectacles27 septembre, les 4,11,18,25 octobre 2009,les 14,21,28mars et les 18,25 avril 2010

Salle RichelieuPlace Colette – 75001 Paris0 825 10 16 80 (0,15 euro la minute)

La saison

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Quatre pièces de Feydeau(Amour et piano / Unmonsieur qui n’aime pas lesmono-logues / Fiancés en herbe / Feu la mère de Madame)Georges Feydeau – GianManuel Raudu 23 septembre au 25 octobre 2009

Les affaires sont les affairesOctave Mirbeau – Marc Paquiendu 18 novembre 2009 au 3 janvier 2010

Paroles, pas de rôles / vaudevilletg STAN, DE KOE,DISCORDIA

du 20 janvier au 28 février 2010

Les NaufragésGuy Zilberstein – Anne Kesslerdu 24 mars au 30 avril 2010

La seule certitude que j’ai,c’est d’être dans le doutePierre Desproges – Alain Lenglet et Marc Fayetdu 5 au 19 mai 2010

La Folie d’HéraclèsEuripide – Christophe Pertondu 28 mai au 30 juin 2010

Théâtre du Vieux-Colombier Studio-Théâtre

Studio-ThéâtreGalerie du Carrousel du Louvre99 rue de Rivoli – 75001 Paris01 44 58 98 58

Cocteau – Maraisconçu et réalisé par JeanMarais et Jean-LucTardieud’après l’œuvre de Jean Cocteaumise en scène de Jean-Luc Tardieudu 24 septembre au 8 novembre 2009

Le Loup / Les Contes du chat perchéMarcel Aymé – Véronique Velladu 26 novembre 2009 au 17 janvier 2010

Le bruit des os qui craquentSuzanne Lebeau – Anne-Laure Liégeoisdu 11 au 21 février 2010

Burn baby burnCarine Lacroix – Anne-Laure Liégeoisdu 25 février au 7 mars 2010

Le BanquetPlaton,adaptation et dramaturgiedeFrédéricVossiermise en scène de Jacques Vinceydu 25 mars au 9 mai 2010

Le Mariage forcéMolière – Pierre Pradinasdu 27 mai au 11 juillet 2010

Les propositionsPortraits d’acteurs3 octobre, 5 décembre 2009, 30 janvier 2010

Cartes blanches17 octobre, 19 décembre 2009,27 mars, 8 mai, 15 mai 2010

Portraits de métiers21 novembre 2009, 10 avril, 22 mai 2010

Intermèdes littéraires STANislavskiles 10,11,12décembre2009et les 4,5,6 février 2010

Bureau des lecteursles 1er, 2, 3 juillet 2010

Théâtre contemporain :la famille, les monstres, l’argentles 5, 6, 7 juillet 2010

Les propositionsÉcoles d’acteurs19 octobre 2009, 11 janvier, 19 avril,3 mai, 14 juin 2010

Bureau des lecteursles 9, 10, 11, 12, 13 décembre 2009

Le festival théâtrothèqueles 22, 23, 24 janvier 2010

Théâtre du Vieux-Colombier21 rue du Vieux-Colombier75006 Paris01 44 39 87 00 / 01

La saison

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«Tenez,chers spectateurs, imaginez quel’un de vous ait des ailes », suggère leCoryphée. Représentez-vous aussi unmonde idéal, calqué sur la ville deCoucou-les-NuéesdécriteparAristophanedans Les Oiseaux et revue par AlfredoArias.Deuxfemmes,CamaradeConstanceetBelleEspérance,déçuespar leshumains,décident de rejoindre La Huppe parmiles oiseaux –moineaux Scapin,corbeauxHarpagon… – pour la convaincre defonder ensemble une cité,Coucou-sur-scène, située place Colette, face à la

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Alain Lenglet, Catherine Hiegel et Hervé Pierre. © Brigitte Enguérand

Les Oiseaux

Le spectacle

Comédie-Française. Intermédiairesobligés entre les hommes et les dieux,les « comédienzeaux » sont rois. Ilsaffament et assujettissent les puissants,« XXL des stratosphères » plus puissantsencore que « Lui »,non pas en les privantdes fumets sacrificiels destinés aux dieuxmais en perturbant l’importation desviandes hachées.La guerre avec les XXLest déclarée tandis qu’afflue sur la place duthéâtre de Coucou-sur-scène,une nuéed’immigrantsque les contrôleursduciel,endépit de leurs ailes,nepeuventmaîtriser…

Le poète athénien (environ 445-385 av. J.-C.) donne ses lettres

de noblesse à la comédie, née desprocessions dionysiaques et inscriteaux concours dramatiques depuis 486av. J.-C.Parmi la quarantaine de piècesconnues de lui dans l’Antiquité, onzenous sont parvenues intégralement.Lestravers de la société et l’aspiration àla paix sont,pour ce témoin de la guerredu Péloponnèse, une préoccupationrécurrente. La réputation sulfureuse deson théâtre due à ses propos parfois

Aristophaneobscènes néglige souvent la verve poé-tique de son écriture qui donne la paroleaux êtres imaginaires, dieux, guêpes,grenouilles et oiseaux. Considéréecomme son chef-d’œuvre, la comédieLes Oiseaux mêle au grotesque et àl’absurdité des situations, un universpoétique et fantaisiste qui, par un subtilglissement sémantique fait du ciel, axedumonde (polos), la nouvelle cité (polis).Vingt-six siècles plus tard, la célèbre citédes oiseaux s’installe devant le Palais-Royal place Colette.

Metteur en scène de théâtre etd’opéra, réalisateur de cinéma,

écrivain, plasticien et ancien directeurdu Centre dramatique d’Aubervilliers,AlfredoArias explore,depuis ses débutsen Argentine avec le groupe TSE, tousles genres. Musique, poésie et dansetissent avec inventivité la trame de sesmises en scène de théâtre demasque,demusic-hall, de comédies musicales, dethéâtre de répertoire classique etcontemporain… En 2009 au Théâtredu Rond-Point, il a créé trois spectaclesmusicaux (Tatouage,Trois tangos,CabaretBrechtTango Broadway).À la Comédie-

Alfredo AriasFrançaise, aprèsLaRonde de Schnitzler(1987), Arias adapte, pour leur entréeau répertoire,LesOiseaux, en les ancrantdans la « réalité immédiate » selon sapropre interprétation de la cité utopique.Parce que pour lui cette cité est lethéâtre et en particulier la Comédie-Française, c’est devant sa façadereconstituée sur le plateau de la SalleRichelieu que l’imaginaire merveilleuxd’Aristophane, servi par celui d’Arias,prendra son envol.

Florence Thomasarchiviste-documentaliste à la Comédie-Française

LA HUPPE : Fonder une cité, nous les oiseaux-comédiens ? Une cité comment ?

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La modernité d’AristophaneLorsqu’on lit les différentes versionsdes Oiseaux d’Aristophane publiéesaujourd’hui, ce n’est pas leur modernitéqui apparaît d’emblée bien que le proposreste très actuel. La modernité doitplutôt être le fruit du travail dumetteuren scène. Comme en archéologie, ilfaut dégager différentes couches pouren tirer l’essentiel ; écarter les référencesà l’actualité historique du texte pourpouvoir trouver des questions qui entrenten résonance avec notre propre réalité.Le sujet essentiel de la pièce, à savoir lafondation d’une utopie, apparaît lorsd’une lecture plus approfondie.La piècedébute par une fuite ; pour fuir unesociété pervertie par une justice et desimpôts iniques, les personnages arriventdans le monde des oiseaux. L’idée de

fonder une cité, ou plutôt d’instaurerune frontière avec les dieux, va alorsprogressivement germer. J’interprètecette frontière comme une barrière entrele pouvoir et les citoyens afin queles hommes s’adressent au pouvoirdifféremment.Aristophane a situé l’intrigue àAthènes,dans sa propre réalité, ce que j’ai fait àmon tour. Il n’est pas nécessaire demonter la pièce comme une lointainereconstitution de l’Antiquité. Si ellenourrit notre réflexion sur le monded’aujourd’hui, elle remplit sa fonction.En l’occurrence,Les Oiseaux amènent àréfléchir sur les pièges et les possibilitésde l’utopie.Pourmoi, le constat est assezamer, les personnages qui inspirent cetteutopie étant rattrapés par l’exercice dupouvoir. Plutôt que de me contenter

Les Oiseaux, par Alfredo Arias

Catherine Hiegel et Céline Samie. © Brigitte Enguérand

d’une sortedecontemplationenmontrant,comme derrière une vitre, la penséed’Aristophanedans l’Athènes duVe siècle– ce qui est aussi intéressant –, j’ai essayéde l’aborder directement en donnantà voir ma propre interprétation de lamétaphore des oiseaux.

La métaphore théâtraleCommeAristophane traite d’une réalitéimmédiate, je voulais faire de même ensituant sapiècedans la réalitéd’aujourd’hui.En sortant de la Comédie-Française,sur la place Colette, je me suis demandési Les Oiseaux ne reproduisaient pas lemonde du théâtre, avec toute la margi-nalité que cela peut représenter dans lasociété même si, dans une certainemesure, le théâtre peut participer audébat politique. La pièce a un côtéredoutable : on ignore si l’homme instru-mentalisera la pureté des oiseaux ou s’ilcroit vraiment en eux. Comme je voisdans lemondedes oiseaux unemétaphoredu théâtre et dans leur langue uneméta-phore de la poésie même, j’ai eu l’idéede charger les comédiens du Théâtre-Français d’incarner ces oiseaux. Si bienque, dans ma version, à chaque oiseauest attaché un grand rôle du répertoire.Quant au choix de transposer la pièce surla place Colette, il découle de la méta-phore et des circonstances.Si j’avais misen scène la pièce dans un autre théâtre,j’aurais situé l’action dans celui-ci maisle fait que ce soit à la Comédie-Françaiserend la métaphore, je pense, d’autantplus forte, ce théâtre étant embléma-tique de la culture française. Le décorreconstitue donc partiellement la placeColette qui devient la frontière entre le

monde des hommes et des dieux. Lesdeux mondes n’étant pas opposés, cettefrontière est davantage une limiteconceptuelle. Une fois ces mondesséparés, arrivent des personnes quiveulent profiter de cette nouvelle sociétéet imposer un comportement déjàrévolu. Pour cette histoire de créationd’une utopie,dont Aristophanemontreles différentes étapes, la morale est quele personnage qui en est à l’originerécupère finalement le pouvoir…

L’esthétique poétique et musicale desOiseauxLa musique n’est pas nécessaire à toutspectacle. Elle dépend de l’écriture etn’est qu’une conséquence que j’intègreà un discours pour en obtenir un autreou lui donner de l’épaisseur.Mais dansLes Oiseaux, les parties musicales sontinscrites dans le texte. Le théâtred’Aristophane est une vraie sourced’inspirationmusicale.BrunoCoulais quiaime explorer différents styles composeune musique à partir des intentions duchœur qu’on a définies : l’expression d’unsentiment, un envol poétique…Le choix du costumier reposait aussi sursa sensibilité poétique. Comme lespersonnages des oiseaux sont vêtus decostumes faisant référence au répertoirethéâtral, je souhaitais un costumier quipossède un vrai sens poétique et quiconnaisse le théâtre.FrançoiseTournafondest la personne idéale qui a aussi del’humour,de la fantaisie et de l’expérience.Les costumes devraient refléter la partde fantastique contenue dans la pièce.

Propos recueillis par Florence Thomas

Le spectacle

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Martine Chevallier, Nicolas Lormeau et Loïc Corbery. © Brigitte Enguérand

Euripide, Eschyle et Sophocle ontinspiré de nombreux auteurs qui

entrèrent au répertoire en adaptant leurspièces, avec une grande liberté, à partirdu XVIIe siècle. L’attention accordée àl’œuvre originale, dans des costumes etdécors à l’antique, s’inscrit dans le goûtrenouvelé,au XIXe siècle,pour l’Antiquitégréco-romaine.Sophocle ouvre lamarche,soutenu par Mounet-Sully :Œdipe roi,traduit en alexandrins (en 1858 et 1881)puis Antigone (en 1893).Euripide et Eschyle rejoignent bientôt

Sophocle au répertoire avec des tragédiesrestaurées par des adaptateurs à la mainplus légère qui cependant remanient ousuppriment des actes des Phéniciennes(GeorgesRivollet en1905) et desÉrinnyes(Leconte de Lisle en 1910). Bien quecontroversée, la méticuleuse traductiondes Perses par Jaubert et le comédienSilvain en 1919 veut restituer le rythmedu vers.Les traducteurs peuvent bien sequereller, le public applaudit.Entre 1912et 1941, les deux Iphigénie d’Euripide– Iphigénie à Aulis et Oreste, adaptationd’Iphigénie enTauride par René Berton –font revivre cette Grèce rêvée.Dix ans s’écoulent avant que les héros

d’Euripide et de Sophocle ne réappa-raissent et ne posent,dans les adaptationsà partir de la deuxième moitié duXXe siècle, la question de l’historicité àassumer ou à transposer.Le traducteur etmetteur en scène Jean

Gillibert refuse une reconstitution

archéologique pour éclairer la portéecontemporaine de laMédée d’Euripidejouée au festival d’Avignon en 1981.Lapérennité de certaines réalités socialesest confrontée à la fidélité historique.PourLesBacchantesqui,en1977à l’Odéon,suivaient un Dionysos aux allures deChrist, lemetteur en scèneAndréWilmsrecherche, en 2005, un équilibre entreune éventuelle actualisation et cet« éloignement qui permet d’avoir unregard plus calme » sur la place de lareligion dans la société.Fidèles au textequi entre au répertoire, Jean etMayotteBollack agrémentent cependant leurtraduction de tournures contemporainesplus familières.L’œuvre de Sophocle nourrit des

réflexions similaires. À la traductiond’Antigone par André Bonnard utiliséeen 1951, Otomar Krejca, pour qui« monter une tragédie grecque et s’inté-resser à son contenu spirituel, c’est aussirépliquer à la mode », préfère celle deJeanGrosjean,anciennemais respectueusede la rythmique. En 1952 sont jouéessuccessivement,comme dans l’Antiquité,une tragédie de Sophocle,Œdipe roi, etdes extraits d’une comédie, Les Nuéesd’Aristophane dont la reconstitutionfarcesque est perçue comme une atteinteau bon goût.La traduction d’Œdipe roicommandée par Julien Bertheau àThierry Maulnier « pour épargner, auxoreilles modernes, les alexandrins deLacroix » est alors discutée pour ses

niveaux de langue oscillant entrefamiliarité et majesté. Maulnier sedéfend d’avoir fait une adaptation,« tout au plus un essai de traduction ».Jean-Paul Roussillon affiche la mêmepondération en adoptant la traduction deJacques Lacarrière pour samise en scèneréunissantŒdipe roi etŒdipe à Colone(1972). Roussillon, convaincu que« donner la tragédie antique comme sielle avait été écrite avant-hier pourles hommes d’aujourd’hui ou prétendrela restituer dans sa pureté originelle »

est une « imposture », dépouillerait,selon des critiques, l’histoire de soncaractère religieux. Certes, la psycha-nalyse offre, au XXe siècle, une autrelecture.En filant la métaphore des Oiseaux

dans les démocraties contemporaines,on ne pouvait rendremeilleur hommageà Aristophane qu’en permettant ainsi àla verve du satiriste d’atteindre aujourd’huiaussi précisément sa cible.

Florence Thomas

L’Antiquité grecque à la Comédie-FrançaiseUn répertoire à reconstituer ou à actualiser ?

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Roberto Platé, scénographie – Plasticien,peintre, scénographe,Roberto Platé est né enArgentine en 1940.Très actif dans le milieu avant-gardiste de son pays, il y cofonde en 1968le groupe TSE,avec une dizaine d’artistes dont AlfredoArias,avant d’émigrer à Paris.En 1969il participe à la création d’Eva Peron de Copi qui fait scandale par son audace, avant d’êtreun énorme succès qui ouvre à ses créateurs des carrières internationales.Tout en poursuivantsa collaboration avec le groupe TSE,Roberto Platé s’ouvre à d’autres genres théâtraux sur lesscènes publiques et privées,ainsi qu’à l’opéra,et compte aujourd’hui une centaine de créations.

Françoise Tournafond, costumes – Françoise Tournafond crée des costumes pour lecinéma, l’opéra et de nombreuses productions théâtrales notamment pour des spectaclesd’ArianeMnouchkine,PhilippeCaubère, Jean-Claude Penchenat (notamment pourLe Joueurdont elle signe également les décors),RobertWilson,Maurice Benichou, Jorge Lavelli.Ellea déjà collaboré avec Alfredo Arias pour L’Éventail,Famille d’Artistes,Mortadela (Molièredumeilleur spectacle musical 1993),LesRomantiques,Fous des Folies,Double d’âmes,Cachafaz,LesMamelles deTiresias,Nini,Le Songe d’une nuit d’été,La Pluie de Feu,Le Barbier de Séville,La Corte de Faraon, Le Frigo,La Femme Assise, Concha Bonita,Relaciones Tropicales,La Belleet les Bêtes etMambo.

Jacques Rouveyrollis, lumières – JacquesRouveyrollis signe en 1965 ses premières créationsavec Les Jelly Roll,puis collabore avecMichel Polnareff.Depuis, il a diversifié ses créations,allant du spectacle vivant aux grands événements, et plus d’une centaine d’artistes, de SergeGainsbourg à Johnny Halliday, en passant par Barbara, ont fait appel à lui. En 1983, il faitses débuts au théâtre lorsque Jean-LucTardieu fait appel à son talent pour Cocteau-Marais.Une centaine de créations s’ensuivent. Il a notamment eu plusieurs fois l’occasion de travailleravec Alfredo Arias. Il a été récompensé par deux Molières pour les lumières de À tort ou àraison et de La Boutique au coin de la rue.

Bruno Coulais, musique originale – Bruno Coulais s’oriente vers le cinéma suite à unesérie de rencontres,François Reichenbach lui confiant en 1977 la musique du documentaireMexico Magico. Après Qui trop embrasse de Jacques Davila, il est remarqué pour son travailavec Christine Pascal et AgnèsMerlet.Le grand tournant a lieu avecMicrocosmos (César dela meilleuremusique de film etVictoire de la musique). Il alterne grosses productions et filmsd’auteur.En 2005, il dirige dans la cathédrale de Saint-Denis son StabatMater avec RobertWyatt et GuillaumeDepardieu. Il vient de recevoir unAnnie Awards pourCoraline d’HenrySelick.Il a composé lamusique desNaufragésdeGuyZilbersteinmis en scène parAnneKesslerau Théâtre du Vieux-Colombier en mars 2010.

L’équipe artistique

Administrateur général Muriel Mayette Secrétaire général Patrick Belaubre Coordination éditoriale PascalePont-Amblard Photographies de répétition Brigitte Enguérand Conception graphique Herbe TendreMedia © Comédie-Française Réalisation du programme L’avant-scène théâtre Impression Imprimerie desDeux-Ponts - Eybens, avril 2010

Licence n° 1-1001069 / Licence n° 2-1001070 / Licence n° 3-1001071