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Week van de Franstalige film 2013-2014 Dans la maison Ann Knaepen 1 DANS LA MAISON Film réalisé par François Ozon, 2012, 105’ Adaptation cinématographique du livre ‘El chico de la última fila’ de Juan Mayorga. Rôles principaux Germain Fabrice Luchini Claude Garcia Ernst Umhauer Jeanne Kristin Scott-Thomas Raphaël Artol Bastien Ughetto la maman de Rapha, Esther Emmanuelle Seigner le père de Rapha, Rapha père Denis Ménochet les jumelles Yolande Moreau

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Week van de Franstalige film 2013-2014 Dans la maison Ann Knaepen 1

DANS LA MAISON

Film réalisé par François Ozon, 2012, 105’ Adaptation cinématographique du livre ‘El chico de la última fila’ de Juan Mayorga. Rôles principaux Germain Fabrice Luchini Claude Garcia Ernst Umhauer Jeanne Kristin Scott-Thomas Raphaël Artol Bastien Ughetto la maman de Rapha, Esther Emmanuelle Seigner le père de Rapha, Rapha père Denis Ménochet les jumelles Yolande Moreau

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L’internet http://vimeo.com/50128407 (générique du film) RÉSUMÉ

Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables. La presse

Germain (Fabrice Luchini), professeur de lettres dans un lycée de banlieue, vient à peine d’effectuer sa rentrée scolaire que déjà, il déprime, agacé par les idées saugrenues de sa hiérarchie – retour au port de l’uniforme pour les élèves, pour plus d’équité sociale, correction des copies en vert, car le rouge est jugé trop anxiogène pour les ados, et autres trouvailles politiquement correctes – et surtout, effaré par le niveau de plus en plus consternant de ses lycéens. Pour se faire une idée de leur niveau avant de les initier aux plaisirs de la littérature, il leur a demandé de rédiger une rédaction toute simple : raconter leur week-end. Résultat : une catastrophe. Des feuillets plus affligeants de banalité les uns que les autres, où les jeunes racontent ce qu’ils ont mangé au dîner ou ce qu’ils ont vu à la télé, sans inspiration, sans envie, sans entrain. Pour Germain, il s’agit de la “classe la plus nulle de sa vie”, ainsi qu’il la décrit à sa femme, Jeanne (Kristin Scott-Thomas).

Mais dans cet océan de médiocrité, une copie surnage. « Samedi, je suis allé étudier chez Raphaël Artol. Je découvrais la maison. Une odeur retint mon attention, l’odeur si singulière des femmes de la classe moyenne… » Il s’agit de celle de Claude Garcia (Ernst Umhauer), qui raconte avec une ironie mordante et des allégories audacieuses son week-end dans la maison d’un copain de classe, Raphaël (Bastien Ughetto). Il explique sans vergogne qu’il s’est rapproché de ce camarade et lui a proposé de l’aider en maths uniquement pour avoir l’occasion de pénétrer dans cette maison, sur laquelle il fantasmait pendant l’été, et observer ses occupants, Rapha et ses parents (Denis Ménochet et Emmanuelle Seigner). En somme, il apprend à son camarade le théorème de Thalès tout en cherchant à appliquer celui de Pasolini. Son but est d’infiltrer cette famille pour mieux la décrire, avec un mélange de fascination et de mépris. Il boucle cette rédaction atypique par un énigmatique “à suivre…”.

Le professeur est intrigué. Le style est inhabituel pour un garçon de seize ans. Il y a là un talent qui ne demande qu’à s’exprimer, et qui pourrait, avec un peu d’encouragements et de conseils techniques, transformer le jeune homme en un véritable écrivain. Remotivé, Germain prend Claude sous son aile, lui donne des cours particuliers, en lui expliquant les règles de base de la construction narrative et les différences entre les différents

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types de récit, de la parodie au naturalisme. Chaque copie rendue correspond à un nouveau chapitre de l’histoire, et prend en compte les corrections du professeur. Germain et son épouse se prennent au jeu et attendent avec une impatience de plus en plus manifeste les textes du jeune garçon. Mais plus l’histoire avance, plus les situations décrites défient la morale et le politiquement correct. Claude raconte notamment son désir grandissant pour la mère de Rapha. Et le doute s’immisce dans l’esprit des lecteurs. Où est la réalité? Où est la fiction? Que se passe-t-il vraiment dans la tête de Claude? Ses sentiments sont ils réels ou fantasmés? Et jusqu’où est-il prêt à aller pour choquer son auditoire? Le même trouble gagne le spectateur. Qui, du maître et de l’élève, manipule l’autre?

Ce qui est certain, c’est que François Ozon, lui, nous manipule, pour notre plus grand bonheur. Le cinéaste démontre, à l’instar de son jeune héros, un talent certain pour captiver son public, en construisant un récit malin, riche en bifurcations narratives obéissant au principe romanesque fondamental énoncé par Germain au milieu du film : le lecteur/spectateur doit sans cesse se demander “Que va-t-il se passer?”, être tenu en haleine, être curieux de découvrir la suite. Cela fonctionne parfaitement. Chaque chapitre écrit par le jeune écrivain fait évoluer son histoire vers d’autres univers littéraires et Ozon accompagne le mouvement. On passe par des phases de comédie pure, gentiment loufoque (la visite de l’exposition de Jeanne sur le thème “Sexe et dictature” est un grand moment de comique décalé), par des phases plus dramatiques, plus romanesques et bien d’autres genres, et la chronique sociale à l’étude de moeurs, de l’érotisme au thriller… Comme les personnages, on se retrouve piégé par le récit, piégé dans la maison, de façon imagée, et incapables d’en sortir jusqu’au dénouement, que beaucoup trouveront d’ailleurs la fin décevante. Peut-être agacés d’avoir été manipulés. Ou plus sûrement frustrés que celle-ci ne soit pas conforme à celle qu’ils avaient imaginée, au gré de la découverte des chapitres écrits par l’adolescent. Qu’elle ne soit pas plus sensationnelle, qu’elle ne satisfasse pas leur côté voyeuriste, savamment aiguillonné par le cinéaste tout au long du film… Mais pour autant, le dénouement proposé par Ozon est loin d’être bâclé. Bien au contraire… Claude termine son récit sur une ultime pirouette qui lui permet de changer de perspective et de donner beaucoup plus de profondeur à son récit, offrant à son lecteur de nombreux sujets de réflexion. Le cinéaste procède exactement de la même façon, en désaxant totalement son récit. Ainsi, il donne à son récit une densité nouvelle et oblige le spectateur à remettre en question tout ce qu’il vient de voir.

Le principe du “Que va-t-il se passer?” peut alors se substituer à celui du “Et si…” Et si toute cette histoire n’existait que dans le cerveau perturbé de Germain? Et si le professeur, complètement perdu au début du film, le jour de la rentrée des classes, avait vraiment sombré dans la dépression? Et s’il était interné dans une maison de repos, où sa principale activité serait d’observer l’immeuble/la maison d’en face? Et si son état mental était sérieusement altéré – une schizophrénie, peut-être, qui justifierait toute cette obsession du double qui transpire tout au long du film? Et si Claude, donc, n’était qu’une projection mentale de Germain ou une part de sa personnalité représentant son ambition frustrée de devenir écrivain, ses zones d’ombre, les aspects refoulés de sa sexualité? Tordu? Peut être… Mais pas si invraisemblable connaissant le goût de François Ozon pour les oeuvres psychanalytiques (Sitcom, Swimming pool, Ricky et même Les Amants criminels, pour son côté conte de fées noir, évoluent dans ce registre-là) et les éléments qui parsèment le

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récit. Déjà, il y a le nom du personnage, totalement improbable : Germain Germain. Un prénom qui signifie “de la même fratrie” (que Claude?) ou originaire d’Allemagne (Claude est germanophone et s’intéresse à la peinture allemande…). Et surtout, une première piste autour du thème du double… Il y a aussi les Artol père et fils, qui ont le même prénom, Raphaël, et les propriétaires de la galerie de Jeanne, deux jumelles (jouées par Yolande Moreau)… Il est également question de jumelles lors de la dernière discussion entre Claude et Germain… il y a aussi le fait que Germain, au fur et à mesure, apparaît physiquement aux côtés de Claude lors de ses visites dans la maison, et que c’est sa voix à lui, plutôt que celle du jeune garçon, qui finit par servir de fil conducteur au récit. Tout tourne autour de Germain. Claude, lui, existe difficilement en dehors de la maison…

Même si on ne veut pas aller aussi loin dans l’interprétation du film, on ne peut pas ignorer tous ces éléments, qui n’ont certainement pas été insérés par hasard. Ils nourrissent les possibilités d’analyse de l’œuvre. Le thème du double est une évidence. Il illustre potentiellement l’idée d’une schizophrénie, d’une double personnalité, d’une dualité – aussi bien Claude que Germain sont des personnages ambigus, ambivalents, qui ne se connaissent d’ailleurs pas forcément bien eux-mêmes – ou encore d’un miroir. On peut considérer que les personnages du film se reflètent les uns dans les autres. Ils sont liés par certaines problématiques communes, se ressemblent d’une certaine façon. Par exemple, Rapha fils éprouve le même besoin de reconnaissance parentale que Claude. Jeanne éprouve le même manque affectif qu’Esther, la mère de Raphaël…

L’autre grand thème est celui de la famille. Jeanne et Germain n’ont pas d’enfant, une situation qui a créé une blessure au sein du couple, qui par ailleurs semble ne tenir qu’à un fil. Ils ne forment pas une famille et ressemblent plus à deux individualités qui ne restent ensemble que par habitude ou par confort. Les Artol constituent plus une famille modèle, même si là aussi, des fissures menacent de faire écrouler le bel édifice. Claude essaie de s’intégrer dans les deux entités, tout en cherchant à les faire voler en éclat. Il cherche à prendre la place de Rapha fils auprès des parents de ce dernier, mais il cherche aussi à prendre la place de Rapha père, en tant qu’amant d’Esther. Et il s’impose aussi auprès de Germain comme un fils de substitution.

Enfin, le thème majeur du film est bien évidemment le thème de l’écriture, de la création littéraire et, par extension, de la création artistique en général. Le film décortique la création d’une œuvre littéraire, ses figures de style, sa puissance évocatrice et il interroge sur les fonctions de la littérature et de l’art, sur leurs connexions avec le monde dans lequel nous vivons.

La dualité, la famille, la paternité, la création littéraire/artistique. Des thèmes centraux, essentiels, dans l’œuvre de François Ozon, aussi bien dans son versant art & essai (Angel, Swimming pool, Le temps qui reste, Le Refuge…) que dans son versant plus ludique, plus “léger” (8 femmes, Potiche…). Des thèmes qui se rejoignent ici, finement entrelacés, avec une maîtrise technique qui impressionne et une direction d’acteurs

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une nouvelle fois parfaite. Et la somme de ces thématiques déjà passionnantes si on les aborde isolément forme encore tout autre chose, qui ajoute à la dimension de l’œuvre.

On peut en effet voir Dans la maison comme une allégorie de la création cinématographique, dont les vrais personnages seraient François Ozon et Fabrice Luchini. Claude, le blondinet, ressemble un peu au cinéaste. Il est son alter ego, en quelque sorte. Un créateur, un conteur, comme l’était l’héroïne de Angel. C’est lui qui mène le jeu, comme le metteur en scène mène le film. Germain, lui, ressemble à Fabrice Luchini. Même amour de la littérature, des textes et des mots, même enthousiasme à communiquer son savoir, avec parfois une pointe de didactisme, même phrasé inimitable… Claude manipule Germain comme Ozon manipule Luchini, le plie à ses désirs et l’emmène dans son univers, “sa” maison. Mais il se nourrit aussi de l’expérience du professeur, comme le réalisateur profite de l’expérience de l’acteur. Il est toujours question de la paternité d’une œuvre. Dans le cas du cinéaste, si elle repose beaucoup sur le scénario et la mise en scène, elle dépend aussi des acteurs, de l’équipe technique, de tous ceux qui participent à la création du film – ils sont nombreux, comme dans la mosaïque de lycéens qui ouvre le film. On parle bien d’une famille cinématographique… Au cœur de l’œuvre, il y a la relation acteur/réalisateur, mais aussi la relation du spectateur avec ces deux entités. L’intrigue du film repose sur le voyeurisme. Celui de Claude vis-à-vis des Artol, celui de Germain vis-à-vis des personnages inspirés par les Artol, via les textes de Claude. En tant que spectateurs, nous sommes aussi un peu voyeurs. Nous observons Germain, Claude et les Artol, via le scénario de François Ozon et sa narration cinématographique, et nous attendons un peu de spectaculaire, un peu de piment. Nous pénétrons dans le film en nous identifiant à l’acteur principal, Fabrice Luchini, et de ce fait nous acceptons de nous laisser manipuler par le cinéaste, qui peut dès lors nous emmener dans son récit, où bon lui semble… Et c’est ensuite à nous de comprendre l’œuvre en fonction de notre propre ressenti, de nos émotions, de notre imagination et notre capacité à lire entre les lignes… Exposé comme cela, la démonstration a l’air toute simple, évidente, mais il faut pourtant beaucoup de maturité pour parvenir à une construction narrative aussi aboutie.

Certes, Ozon s’est appuyé sur une pièce de théâtre déjà fort bien construite, “Le garçon du dernier rang” du dramaturge espagnol Juan Mayorga, qui offrait déjà une bonne part de ces possibilités d’analyse. Mais il a su la faire sortir du cadre théâtral pour se l’approprier, en faire une œuvre très personnelle, au confluent de ses autres films, où se retrouvent ses thématiques principales. Dans la maison constitue un sommet dans la carrière du cinéaste, qui, avec désormais treize longs-métrages et plus d’une quinzaine de courts à son actif, est parvenu à maturité de son art. ”Que va-t-il se passer maintenant ?” demanderait Germain. François Ozon va-t-il persévérer dans cette voie pour nous offrir des œuvres encore plus denses, plus fortes, plus surprenantes ou bien va-t-il rentrer dans le rang? A suivre…

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Les autres avis de la presse

• Filmtotaal.nl

In 2003 maakte François Ozon de thriller Swimming Pool, over een Britse schrijfster die het Franse buitenhuis van haar uitgever leent om inspiratie voor haar nieuwe verhaal op te doen. De locatie blijkt een uitstekende voedingsbodem voor haar boek, al helemaal wanneer een jonge vrouw (de dochter van de uitgever) ook plotseling het huis intrekt. Het leven van de nieuwe huisgenoot biedt prachtig materiaal voor een verhaal. Steeds onduidelijker wordt vervolgens de scheidslijn tussen fictie en realiteit. Een fascinerend schouwspel. Hoewel Ozons nieuwste film gebaseerd is op een Spaans toneelstuk, vertoont hij opvallend veel gelijkenissen met de succesvolle psychologische thriller van negen jaar geleden. Ook hier zijn de twee hoofdpersonen een schrijver die zich graag door zijn omgeving laat inspireren en een buitenstaander die helpt om intrige aan het verhaal toe te voegen. De schrijver is in dit geval een jongen van zestien en de buitenstaander zijn leraar. En net als in Swimming Pool beginnen fantasie en werkelijkheid meer door elkaar te lopen naarmate de twee langer met elkaar omgaan. In het intrigerende Dans la Maison gaat het minder om de onderhuidse spanning, maar is het met name de creatieve kunstenaarsgeest die centraal staat. We volgen een docent Frans die gebukt gaat onder inspiratieloze rotzooi. Zelf ambieerde Germain ooit het schrijversvak, maar slaagde daar net niet in, en moet sindsdien toezien hoe pupillen essays schrijven over pizza eten en hoe zijn vrouw een lachwekkend pretentieuze vertoning maakt van haar kunstexpositie. Echte kwaliteit verschijnt dan opeens voor zijn ogen als hij een werkstuk van een van zijn leerlingen nakijkt. De onopvallende Claude schrijft bijzonder levendige, haast obsessieve teksten over het gezinsleven van een schoolvriend, en met name diens knappe moeder. Germain ziet talent en geeft Claude schrijftips en bijlessen. Maar hoe meer hij hem leert over het interessanter en pakkender maken van zijn verhaal en personages, hoe curieuzer de zaak wordt. Beschikt Claude over een vitale verbeeldingskracht of is hij een perverse voyeur? Ozon speelt in Dans la Maison opnieuw een prikkelend spel met zijn kijkers. Zijn twee hoofdpersonen hebben een duidelijk sterke liefde voor schrijven, maar ten koste van wat gaat dat? Is het gezin waar Claude zijn stukjes op baseert slachtoffer van een gluurder die zich in hun huis opdringt, of verdwalen leraar en leerling samen steeds dieper in een fictiewereld? Ozon laat het antwoord zo lang mogelijk in het midden. De jonge Ernst Umhauer, die als Claude zowel een onschuldige als een geslepen indruk weet te maken, is de perfecte vertolker van deze ambiguïteit. Misschien is het antwoord op de vraag of we naar waan of werkelijkheid kijken hier niet eens het belangrijkst. Dans la Maison is vooral een charmant werk over de liefde voor verhalen vertellen. Over de schoonheid die een creatieve geest kan bieden én over de keerzijde daarvan. Met dat in het achterhoofd kun je je ook afvragen in hoeverre we hier eigenlijk zelf naar fictie

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kijken. Wie deze vertelling over voyeurisme en verhalen scheppen niet letterlijk neemt, ziet ook een film over film, en over de filmmaker als auteur. Wat dat betreft zal Ozon zijn nieuwste creatie ook best eens autobiografisch bedoeld kunnen hebben. Op zijn minst gedeeltelijk. Met Dans la Maison levert hij wederom vakwerk waar je nog lang over kunt nadenken.

QUESTIONNAIRE

1. Quelle est la première image du film ? 2. Dans quel milieu le film se déroule-t-il ? 3. Quelle est la grande nouveauté de cette rentrée annoncée dans une circulaire ? 4. Comment s’appelle le lycée ? 5. A quel moment de l’année scolaire se situe le début du film ? 6. Où Germain s’assied-il ? 7. Germain est-il marié ? 8. Jeanne, que fait-elle dans la vie ? 9. Est-ce qu’elle vend beaucoup dans sa galerie ? 10. A qui la galerie appartient-elle ? 11. A propos de quoi Germain s’énerve-t-il au moment où Jeanne rentre ? 12. Quel était le sujet de la rédaction ? 13. Est-ce que toutes les rédactions ne valent rien ? 14. Quelle était notamment la phrase par laquelle Germain était fort intrigué ? 15. Par quels deux mots les rédactions de Claude se terminent-elles toujours ? 16. Est-ce que Claude est un élève zélé, qui travaille beaucoup ? 17. En quoi consiste le devoir sur les adjectifs ? 18. Pourquoi, selon Germain, la dernière rangée est-elle la meilleure dans une classe ? 19. Germain est-il le seul à être au courant du contenu des rédactions de Claude ? 20. Décrivez la famille de Raphaël. 21. Est-ce que Jeanne est sûre de pouvoir tenir ouverte la galerie d’art ? 22. A propos de ‘doubles’, il y en a pas mal dans ce film. Vous pourriez en donner quelques

exemples ? 23. Quel genre d’art est-ce que Jeanne expose dans sa galerie ? 24. Qui est Anouk ? 25. Qu’est-ce que Germain va lui demander ? 26. Que savons-nous de Claude ? 27. Si on compare la famille de Rapha à celle de Claude, laquelle est la plus aisée ? 28. Comment Claude a-t-il réussi à s’introduire dans la maison des Rapha ? 29. Comment Germain essaie-t-il de stimuler Claude à écrire ?. 30. Qu’est-ce que Germain ajoute toujours quand il prête un livre à quelqu’un ? 31. Que répond Claude à la question pourquoi il emploie le présent dans sa rédaction ? 32. A un certain moment, la classe C2 a un test de mathématiques. Claude craint que Rapha ne

réussisse peut-être pas. Quelle en serait la conséquence pour lui ? 33. Que fait-il alors ? 34. Est-ce que Germain se laisse corrompre ? 35. Quelle est la conséquence ? 36. Qu’est-ce que Claude veut ?

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37. Comment y arrive-t-il ? 38. Un jour Germain donne un nouveau sujet de rédaction. Lequel ? 39. Que se passe-t-il ensuite ? 40. Comment Rapha y réagit-il ? 41. En quoi consistera la revanche ? 42. Qui a écrit le texte ? 43. Quel procédé cinématographique est employé à plusieurs reprises par Ozon, qui ‘en réalité’

n’est pas possible ? 44. Quelle suite est-ce que la publication du texte dans ‘Le Flambeau’ connaît ? 45. A un certain moment, Claude est invité à dormir dans la maison de Rapha. Comment cela

s’est-il produit ? 46. Que se passe-t-il ? 47. Claude donne un poème à Esther et l’embrasse. Que voit-on en plus lors de cette scène ? 48. On voit que Rapha se suicide. Est-ce que cela s’est vraiment passé ? 49. Claude cherche une fin pour son livre. Il voit trois options. Lesquelles ? 50. Quelle est la réaction de Germain ? Comment voit-il une bonne fin ? 51. Un jour que Claude est absent, Germain est appelé auprès du proviseur. Pourquoi ? 52. Que fait Claude le jour où il ne va pas au lycée ? 53. Quand Germain rentre à la maison, il trouve Jeanne qui est en train de faire ses valises. Elle

a décidé de quitter Germain. Pourquoi ? 54. Jeanne jette un livre vers Germain. Vous avez vu lequel ? 55. Quelle est la dernière image du film ? 56. Germain a-t-il l’air fâché ? 57. Le sous-titre du film étant ‘Il y a toujours un moyen d’entrer’, le comprenez-vous après avoir

vu cette dernière scène ? 58. Avez-vous aimé le film ? Pourquoi (pas) ?

EXPLOITATION

VOCABULAIRE

1. Combinez les mots de la colonne de gauche avec ceux de la colonne de droite et

expliquez, faites éventuellement une phrase significative

1. mettre a. ses condoléances

2. présenter b. de la serrure

3. il y a c. révolté

4. la classe d. tangible

5. un commerce e. des profs

6. un dragon f. viable

7. un garçon g. contemporain

8. un accident h. sur un pied d’égalité

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9. le travail i. vertébrale

10. une camera j. d’orage

11. le trou k. chinois

12. rattraper l. cachée

13. un objet m. de l’adversaire

14. un effet n. noir

15. une épreuve o. de surprise

16. des boucles p. bée

17. la colonne q. d’équipe

18. rester bouche r. équitable

19. la salle s. maladroite

20. le mouton t. de mathématiques

21. le commerce u. de travail

22. le respect v. d’oreille

23. une réaction w. à outrance

24. dramatiser x. de quoi

25. une nuit y. son retard

26. l’art z. moyenne

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2. Indiquez le genre et puis employez les mots dans une phrase

- … fierté

- … rangée

- … uniforme

- … enterrement

- … goût

- … commerce

- … revue

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- … sacrifice

- … réverbère

- … ivrogne

- … main-d’œuvre

3. Traduisez en français/ en néerlandais

- Hij neemt altijd plaats op de laatste rij. / …

- Het is de beste plaats : je ziet iedereen en niemand ziet jou. / …

- Que tu peux être rasoir! / …

- Tu leur as donné l’épreuve à l’avance ? / …

- Elles sont venues au vernissage ? / …

- Tu ne soulignes pas, tu n’écornes pas, tu ne laisses pas ouvert à l’envers. / …

- Je leur ai envoyé un carton. / …

4. Du verbe au substantif (indiquez toujours le genre)

Verbe Substantif

(s’)approcher -

(se) réunir -

accompagner -

apprendre -

- (pers.)

approfondir -

baptiser -

bavarder -

condamner -

décevoir -

décider -

décorer -

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demander -

discuter -

échouer -

encourager -

enterrer -

être ivre - (pers.)

goûter -

humilier -

investir -

- (pers.)

inviter -

lire -

lutter -

mériter -

mettre -

motiver -

présenter -

protéger -

prouver -

sacrifier -

se marier -

se révolter -

transmettre -

5. Lisez ces phrases que vous avez entendues textuellement dans le film. Qui les a

prononcées ?

- « Nous sommes un lycée pilote et ça doit être une fierté. Nous allons allier un renouveau à

la tradition. Dans un lycée où la population est hétérogène socialement l’uniforme est un

symbole audacieux qui mettra tous les apprenants sur un pied d’égalité. » (… )

- « C’est la classe la plus nulle de ma vie. C’est effrayant. Je ne leur ai pas demandé de me

faire un poème en alexandrins, je leur ai demandé de me raconter leur WE pour voir s’ils

sont capables d’écrire deux phrases. Je veux leur transmettre le goût de la littérature mais je

me retrouve face à des portables et des pizzas. » (… )

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- « Les jumelles me donnent un mois pour prouver que j’ai un commerce viable, sinon c’est la

fin. » (… )

- « Tu sais ce qu’il avait dans la poche, le type qui a tué John Lennon ? The Catcher in the

Rye ! Qu’est-ce que la littérature lui a appris à ce fou-là ? » (… )

- « Tu connais le secret de Dostoïevski ? C’est de transformer les personnages pathétiques

minables en personnages inoubliables. » (… )

- « Un personnage désire quelque chose. Mais il rencontre des obstacles en essayant de

satisfaire ce désir. Il y a une lutte au cœur même du personnage. Que va-t-il se passer ? Pas

de trêve pour le lecteur. » (… )

- « Mon travail commence à porter ses fruits et ils me regardent désormais comme un

partenaire possible dans leur équipe. » (… )

- « Comme si sa cruauté n’avait pas été rassasiée, il m’a infligé en plus d’écrire ma rédaction

au tableau pour soi-disant corriger mes fautes. » (… )

- « C’est comme si tu le déshabillais en public ! Tu lui ôtes la chemise ! » (… )

- « Tu n’es pas sans ignorer que le règlement stipule que le professeur est censé mettre

l’apprenant au cœur de l’apprentissage. » (… )

- « Je marche en aveugle dans le couloir jusqu’à ce que mes yeux s’habituent à l’obscurité. (…

)

- « Depuis un an je rêvais de voir cette maison, de m’y introduire, d’observer une famille

normale, j’ai même cru pouvoir devenir un des leurs . Aujourd’hui je crois qu’il n’y a plus de

place pour moi dans cette maison. A suivre… » (… )

- « C’est impossible. Ce qui a été entre nous n’a jamais existé. T’es un enfant, Claude. Il faut

l’oublier. C’était un moment magique, mais irréel. » (… )

GRAMMAIRE

1. L'accord du verbe avec le sujet. Introduisez les formes verbales à la forme

demandée.

- Comment (croire, ind. prés.) … -tu qu’il (se sentir, cond. prés.) … ton

copain Rapha s’il (lire, imparfait) … ça ?

- Tu ne (vouloir, ind. prés.) … pas que je le (lire, subjonctif prés.) … ?

- Je ne suis pas sûr que ça (se vendre, subjonctif prés.) … .

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- Il faut que je (réussir, subjonctif prés.) … .

- Le jour où ma mère (partir, passé comp.) … , mon père (dire, passé comp.)

… qu’il ne (jouer, cond. prés.) … plus jamais au basket, et je

l’(suivre, passé comp.) … .

- Je veux que vous lui (présenter, ind. prés.) … des excuses en public.

- C’est moi qui les (inviter, ind . prés.) … .

- Vous préférez vraiment que ce (être, subj. prés.) … deux sœurs

jumelles ?

2. Remplacez les mots soulignés par le pronom personnel qui convient.

- Garde le livre alors. � …

- J’étais prêt à raconter une nouvelle histoire à monsieur Germain. � …

- C’est peut-être ici que je vais trouver la fin. � …

3. Introduisez la forme correcte de ‘tout’.

- L’uniforme est un symbole audacieux qui met … les apprenants sur un pied d’égalité.

- Je me lève à 6.45h, comme … les jours.

- Aujourd’hui, je travaille … seul.

- C’est drôle, … ces fenêtres qu’on voit d’ici.

- Monsieur Germain avait … perdu, sa femme, son travail, mais j’étais là, à son

côté, prêt à lui raconter une nouvelle histoire.

4. Introduisez une forme correcte (adjectif / adverbe) du mot donné.

- As-tu lu le roman ‘Un cœur (simple)… ’ de Flaubert ?

- Nous aurions pu mais nous n’y avons jamais (vrai) … pensé.

- J’entends son souffle (régulier) … .

- Rapha dort (profond) … .

- Rapha veut un (vrai) … prof de maths.

- Aujourd’hui est un jour (différent) … .

- La famille (normal) … sourit, se ressoude.

- Claude était (prêt) … à lui raconter une (nouveau) …

histoire.

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DIVERS

• A faire éventuellement avant le visionnement du film :

Regardez attentivement l’affiche (p.1) de ce film. Vous y trouverez un tas d’infos sur ce que le

film promet. A quoi pensez-vous pouvoir vous attendre ? Pourquoi le pensez-vous ?

• Regardez ces stills et racontez ce que vous voyez. Pouvez-vous également situer

(plus ou moins) l’extrait dans la chronologie du film ?

A.

B.

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C.

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D.

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E.

F.

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G.

H.

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I.

J.

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K.

L.

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M.

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Ordre chronologique dans le film : … – … – … – … – … – … – … – … – … – … – … – … – ….

• Lycée Gustave Flaubert

Recherchez qui était Gustave Flaubert. Quand a-t-il vécu Qu’a-t-il écrit ? Avez-vous déjà lu quelque roman de lui ?

• L’uniforme : un symbole qui met les gens sur un pied d’égalité ?

Exercice écrit : écrivez une rédaction sur le sujet. Exercice oral : divisez la classe en deux. Un groupe cherche des arguments pour, un autre des arguments contre. Puis, discutez !

• The catcher in the rye Par qui cet ouvrage a-t-il été écrit ? Pourquoi le mentionne-t-on ici ? • Barbara Cartland

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Quand Claude évoque les fins possibles du texte, Germain s’écrie ‘C’est du Barbara Cartland ou quoi ?’ Pourquoi le dit-il ?

• Jean de la Fontaine (1621 – 1695), Le chêne et le roseau Lisez cette fable et essayez de formuler la morale de l’histoire.

Le Chêne et le Roseau

Le Chêne un jour dit au Roseau : "Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ; Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau. Le moindre vent, qui d'aventure Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête : Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête. Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr. Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrais de l'orage ; Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des Royaumes du vent. La nature envers vous me semble bien injuste. - Votre compassion, lui répondit l'Arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci. Les vents me sont moins qu'à vous redoutables. Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin. "Comme il disait ces mots, Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs. L'Arbre tient bon ; le Roseau plie. Le vent redouble ses efforts, Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au Ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'Empire des Morts.