cycle de conférences d´histoire de l´art par lise martinot€¦ · génie moderne ? ou...
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Cycle de Conférences d´histoire de l´art par Lise Martinot
Douter des idées reçues, sortir des sentiers battus et redécouvrir l´histoire des arts du 19ème dépoussiérée de ses oripeaux
dogmatiques.
Le 19ème ne sauraient être une suite logique où s’enchainent les gestes héroïques mais catalogués et entravés de nos génies
créatifs, il entremêle, il tisse et brode des histoires, des constellations entre êtres et temps d´exception
Ce cycle de 14 conférences invite à un voyage dans un passé qui interroge nos convictions présentes.
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Henri Gervex Avant l´opération, 1887
A nouvelle classe dirigeante, nouvelle visualité,
Le Réalisme au 19ème
Mercredi 6 avril 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
La Révolution de Juillet fait entrer le 19ème dans sa phase positiviste et bourgeoise. En art comme en science, l´heure est
au pragmatisme, au palpable, au démontrable : on observe le monde, on l´analyse, le dissèque, le formalise énonçant au
passage quelques lois fondamentales.
Cette première conférence montrera comment ce que l´on a pris l´habitude de nommer Réalisme est l´expression
artistique de cette systématisation du sensible, parfois touchante et souvent naïve.
Gustave Courbet Un enterrement à Ornans
1849/50
Monsieur Gustave Courbet,
Peintre politique ?
Mercredi 20 avril 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
Il est tentant de simplifier l´histoire, de la réduire à quelques grands narratifs à renfort de classification et d´habiles étiquettes ;
c’est ainsi que Gustave Courbet resta longtemps le prototype du peintre engagé. A bien regarder pourtant, ses œuvres n´offrent
à voir ni scènes révolutionnaires, ni paysages anarchisants. Et si politique en peinture il y a chez le maître, elle est insidieusement
distillée et subtilement violente, agissant par transgression picturale et sociale.
Le débusquage de ces géniales distorsions nous replongera dans la vie provinciale et parisienne d´une époque tourmentée.
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Edouard Manet Argenteuil, Les
canotiers 1874
Impressionnistes et Postimpressionnistes,
Spectacle et ironie de la vie parisienne
De 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
Alors que des générations d´historiens n´ont voulu voir dans les peintres de plein air que les précurseurs de la peinture
abstraite, ceux-ci n’en sont pas moins les témoins de la vie moderne avec ses héros et victimes. Paris est bouleversé : on
détruit les vieux faubourgs pour laisser place aux grands boulevards, apparaissent les fameux cafés parisiens ayant
pignon sur rue, où femmes et enfants s´y exposent, prostituées aussi ; beau monde et demi-monde se côtoient ainsi
sous la houlette de la butte Montmartre sanctuaire de tous les excès; la gare Saint-Lazare est édifiée et chaque
dimanche, des flots de travailleurs vont s´ébattre en famille sur les bords de Seine – ce qui pour certains signifie
batifoler entre bouches d´égouts et fumées d´usines. Les Impressionnistes le savaient, leurs choix de scènes dites
légères n´étaient pas le fruit du hasard et les plaisirs parisiens moins attrayants qu´il n´y parait.
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Edouard Manet, Olympia et Un Bar aux
Folies Bergères 1881-82 et 1863-65
Un Bar aux Folies Bergère ou l´Olympia d´Edouard Manet, œuvres inoubliables complexes et secrètes?
Mercredi 25 mai 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
Nous examinerons le Bar et l´Olympia de Manet, des peintures si familières qu´elles en auraient presque perdu leur mystère. Qui
est cette jeune femme luxueusement vêtue mais occupant la fonction de serveuse aux Folies Bergère? Est-elle située devant ou
derrière le bar ? Le saura-t-on jamais ? La richesse du tableau réside aussi dans la multitude des interprétations possibles. Qu´en
est-il d´Olympia ? Pourquoi ce qui n´était finalement qu´un nu parmi tant d´autres, devait déclencher le tollé le plus virulent que
Paris, capitale de la prostitution ait connu ?
Ces deux chefs d´œuvre de l´art occidental restent extraordinairement riches en interprétations ; Manet ne cesse aujourd´hui
encore de surprendre, de parler, un hommage au maître.
Frédéric Bazille, Rue de la Condamine,
1870
Une histoire plurielle de l´Impressionnisme,
Retour sur quelques préjugés
Mercredi 8 juin 2016 de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
Le mot Impressionnisme renvoie-t-il à une école clairement définie? Dans ce but, interrogeons point par point nos certitudes. Il
serait né d´un vaste scandale cher aux genèses modernistes.. à moins qu´il ne s´agisse d´une affabulation d´historiens, pour qui
l´histoire ne peut s´écrire qu´à travers celle de génies révoltés. L´Impressionnisme serait-il une école ? Qui en serait le maître, les
disciples ? L´Impressionnisme se distinguerait-il par un style propre ? Encore faudrait-il justifier d´une cohérence stylistique entre
Monet et Degas. Un sujet de prédilection commun ? Quand les uns optent pour le paysage intemporel et les autres croquent les
figures de la vie moderne.. la généralisation est difficile, trompeuse peut-être même...
Cette conférence reviendra sur certains préjugés abordant l´Impressionnisme comme une pluralité, loin des premières
récupérations modernistes et dépassant une histoire sociale de l´art plus récente.
Couverture du Paris Illustré Mai 1886
Vincent van Gogh La Japonaiserie, 1887
Le Japonisme,
Histoire d´un plagia ?
Mercredi 22 juin, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
L´absence de modelé chez Gauguin, le cadrage décalé de Degas, le trait de crayon de van Gogh sont-ils l’expression du seul
génie moderne ? Ou résulteraient-ils d´un pillage à grande échelle des arts japonais? En 1854, le Japon sous le canon américain
est contraint à une ouverture qui amena à la chute du régime des Shogun en 1868. Une page de l´histoire nippone est tournée
et le Japon se défait de ses objets médiévaux qui feront l´admiration et le génie des Occidentaux : l´Europe se met à l´école des
arts japonais, tout y passe du bijou au kimono.
Cette conférence identifie de manière systématique les emprunts de l´Avant-garde européenne aux Japonais, revenant de fait
sur le mythe de l´originalité que les genèses modernistes avaient construit.
Paul Gauguin Manao Tupapao, 1892
Gauguin, source intarissable d´interprétations contradictoires,
Exercice de méthodologie
Mercredi 29 juin 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
Avec Gauguin les interprétations semblent fortement diverger. Les premiers historiens modernistes en ont fait
l´archétype du génie moderne incompris, alors que plus que tout autre il a su assimiler l´art de ses compagnons...
Viennent ensuite les historiens postmodernistes et féministes en particulier, qui le dépeignirent en parangon du
misogyne fin de siècle, doublé du colonialiste opportuniste. Plus récemment des études poussées de la société
tahitiennes font du peintre exilé un postcolonial capable de réinventer le passé oublié des maoris, ayant troqué ses
habits de misogyne sans complexe pour une féminité toute locale.
A méthodologies distinctes, interprétations divergentes magnifiant la richesse de la production de Gauguin.
Vincent van Gogh, les Alyscamps, 1888
Vincent van Gogh,
Peintre protestant
Mercredi 7 septembre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de
Valdivia)
Vincent van Gogh, fils de Pasteur et prédicateur lui-même entretint un rapport au monde sensible façonné par sa
connaissance de la doctrine protestante.
La mise en évidence de cette empreinte religieuse dans son traitement des figures, dans ses obsessions pour le
cadrage ou son amour du travail invite à une nouvelle lecture des œuvres du maître hollandais, une relecture
extraordinairement convaincante.
Paul Gauguin, Les Alyscamps, 1888
Paul Gauguin,
Peintre catholique
Mercredi 28 septembre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de
Valdivia).
On se réfère volontiers à une supposée incompatibilité de tempéraments pour tenter d´expliquer la querelle qui
opposa Gauguin à Van Gogh. Une approche plus spirituelle que psychologique peut également être fructueuse: Les
deux hommes ayant chacun reçu une solide éducation religieuse, protestante pour l´un, catholique pour l´autre, en
héritèrent deux conceptions du monde mutuellement intolérables, rendant toute communion artistique conflictuelle.
Une analyse des peintures bretonnes et arlésiennes de Gauguin au regard de son éducation religieuse auprès de Mgr
Dupanloup conforte l´idée d´une génèse religieuse du malentendu qui déclencha la descente aux enfers de l´ami Van
Gogh.
Daguerréotype coloré
Appareil Daguerréotype
Naissance de la photographie au 19ème
,
Histoire d´une révolution mal aimée
Mercredi 5 octobre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de
Valdivia)
Dans ce premier volet, on s´attachera à retracer les développements techniques du daguerréotype au cliché
Kodak, sans oublier l´influence qu´eut la peinture sur les premiers clichés.
Etude photographique de Marguerite
Khnopff et Fernand Khnopff Le secret,
1902
Photographie et Peinture à la fin du 19ème
,
Une connivence désavouée
Mercredi 19 octobre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
Une histoire de la peinture ne serait complète sans une étude approfondie de la relation qu´elle entretint à la photographie. L´une
et l´autre se toisèrent et conjuguèrent, le plus discrètement possible. Les révolutions artistiques qui se multiplièrent au 19ème
faisant se succéder Réalisme, Impressionnisme et Post impressionnisme… sont étroitement liées au développement de la
photographie ; cette dernière déclencha une crise identitaire de la peinture qui de fait perdit en quelques décades son exclusivité
à rendre le visuel. Et la peinture fut contrainte à se repenser et à se dépasser.
Cette conférence mettra à jour les impacts de la photographie sur la peinture entre 1860 et 1905.
Franz von Stuck, Sphinx, 1895
Anarchie sexuelle Fin de siècle,
Première partie
Mercredi 9 novembre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de
Valdivia)
La femme s´émancipe, enfourche une bicyclette et enfile le pantalon dont le port est pourtant interdit par le code civil. Ô scandale ! Mais qui sont ces nouvelles Amazones, ces vampiresses fantasmées par les arts quand la réalité quotidienne de la majorité d´entre elles s´arrête aux murs de la domesticité… Histoire d´une célèbre duperie, vue à travers peintures, sculptures et bijoux d´une époque qui vénère autant
qu´elle craint la « Femme Nouvelle».
Siméon Solomon Bacchus, 1867
Anarchie sexuelle Fin de siècle,
Seconde partie
Mercredi 23 novembre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de Valdivia)
L´homme moderne porte le noir abandonnant à la femme les artifices du beau vêtement. Le degré d´évolution d´une civilisation se
mesurant, affirment alors les sciences, à la capacité des sexes à se distinguer. Dans ce contexte, comment expliquer l´engouement pour
une esthétique androgyne ? L´homosexualité fait peur ; elle est, affirme-t-on, une forme de dégénérescence psychique que les
gouvernants eurent tôt fait d´assimiler à un comportement criminel. Or cette époque célèbre autant qu´elle condamne l´ambiguïté
sexuelle masculine, et la peinture Fin de Siècle se prête au jeu des confusions.
On passera en revue quelques unes des grandes figures androgynes de cette époque, dont les illustrations par le brillant Audrey Beardsley
du livret de Salomé d´Oscar Wilde.
Gustav Klimt, Frise Beethoven, 1903
Vienne 1900,
Klimt ou la crise de la rationalité viennoise
Mercredi 7 décembre 2016, de 19h30 à 21h15, Institut Français du Chili (Francisco Noguera 176, Providencia, Metro Pedro de
Valdivia).
Durant les années modernistes du 20ème siècle où domine l´Abstraction, Klimt fut relégué au second rang, celui des décorateurs de l´Art Nouveau. Puis vint la redécouverte, les expositions se succèdent, les spécialistes multiplient les articles et les prix s´enflamment. Redécouvrons les utopies et angoisses des hommes qui firent de Vienne la capitale de l´Avant-garde européenne en restituant aux œuvres viennoises leurs pouvoirs tant sensuels qu´intellectuels.