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Croquis panoramique de HANNUT Ouvrage collectif Une production du Syndicat d'Initiative de Hannut

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Croquis panoramique

de

HANNUT

Ouvrage collectif

Une production du Syndicat d'Initiative de Hannut

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AVANT-PROPOS

Les deux fusions successives de communes (janvier 71 et 77) avaient fait craindre aux "nouveaux Hannutois" qu'ils allaient perdre leur identité villageoise, voire qu'ils seraient absorbés par la composante centrale de la nouvelle entité.

Il n'en a rien été.Au contraire, on a constaté par la suite un regain de dynamisme dans de nombreux villages. Des associations renaissaient de leurs cendres, de nouveaux comités fleurissaient, certains se risquaient même avec bonheur à des opérations du genre "village fleuri".

Mais l'entité de Hannut est vaste, sa découverte exige du temps. Et les mentalités sont trop souvent résistantes au changement. Toujours est-il que 30 ans après la première fusion, on ne peut dire que les habitants de Hannut-centre et des 17 villages soient parvenus à une meilleure connaissance réciproque… Il y a des progrès certes, et bon nombre de villageois se disent aujourd'hui fiers de leur appartenance hannutoise, et désireux de découvrir leur entité.

Pour mieux se connaître, des outils sont nécessaires. On ne peut reprocher à un Avinois de n'avoir qu'un vague aperçu des potentialités de Cras-Avernas – et vice versa – s'il ne peut consulter un minimum de documentation. On n'incitera pas un cycliste de Lens-St-Remy à découvrir les beautés de Petit-Hallet ou de Wansin s'il ne dispose pas d'une carte détaillée ou d'un descriptif de promenade. Quant aux amateurs d'histoire, comment voulez-vous qu'ils devinent le passé de tel village si rien n'est disponible en librairie ou en bibliothèque?

Le Syndicat d'Initiative de Hannut a estimé qu'un ouvrage global sur l'entité serait une première pierre sur le chemin de la découverte. C'est la principale raison d'être de ce volume, qui ambitionne de jeter un rapide éclairage sur l'ensemble de l'entité et sur chacune de ses composantes. On y découvrira des données géographiques et géologiques, historiques, économiques, voire scientifiques, mais on y trouvera aussi d'autres aspects tels qu'un descriptif du patrimoine bâti et non bâti, des chiffres en rapport avec la superficie ou la population, des particularités locales, des anecdotes, des us et coutumes, et bien d'autres petites choses typiques de notre terroir hesbignon – sans parler des illustrations et des photos.

Cet ouvrage collectif n'aurait pu se faire sans la collaboration – entièrement bénévole – d'un nombre considérable de Hannutois, en particulier de ceux dont les noms suivent:

Philippe BelinArmand BertrandCyril BertrandPierre CrotteuxLéon DassyJules DelathuyDominique de WaelAlbert DocquierMarguerite Docquier-DuboisPaul DufourLouis FraipontJacques GilsoulCharles GrenierFlorent-Pierre IstaFernand JacquetAnne-Michèle JamarGustave Joannès André JoassinRoger LavalléAchille MartinauxJeanine Munten

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Henri NicolasAbel PineurAnne SnyersCharles VignerontRoger VilkenPol VivegnisAndré Wilmart

Je les remercie au nom du Syndicat d'Initiative de Hannut, et en mon nom personnel. Ma gratitude va tout spécialement à la petite équipe qui a assuré, pendant près de 3 ans, la coordination de l'opération, et à Dominique de Wael, qui a bien voulu prendre en charge la fastidieuse tâche qu'est la relecture.

Le navire est lancé, osons espérer qu'il atteindra son objectif. C'est avec intérêt que les membres du Syndicat d'Initiative de Hannut recueilleront vos remarques et vos suggestions. D'ores et déjà je vous en remercie.

Freddy DESIRPrésident du Syndicat d'Initiative de HannutCoordonnateur de l'ouvrage

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C’est avec un plaisir teinté d’émotion que j’ai découvert cet ouvrage, le premier du genre depuis que Hannut existe sous sa forme actuelle : une ville entourée de 17 villages.

Le plaisir parce que le texte, pourtant pédagogique, se déguste comme un roman, avec anecdotes et illustrations, avec une multitude de détails qui mettent agréablement en lumière le caractère de Hannut et des Hannutois.

L’émotion parce que l’ouvrage est un vibrant témoignage d’affection pour une terre trop souvent méconnue, une terre où des milliers de gens se sentent bien chez eux, une terre qui est aussi la mienne.

Et c’est avec fierté que je présente l’ouvrage au public, hannutois et non hannutois. Quelle belle invitation à découvrir nos paysages, notre patrimoine, notre histoire et les gens de notre terroir !

Le projet est l’aboutissement de près de trois ans de travail pour une équipe de bénévoles emmenée par Freddy Désir, Président du Syndicat d’Initiative de Hannut. Ils méritent la gratitude de tous. Je leur adresse un chaleureux merci en mon nom personnel.

Merci aussi, au nom des Hannutois, aux Services de la Province de Liège, sans qui le projet n’aurait pu être finalisé : la Fédération du Tourisme de la Province de Liège, qui a assuré la mise en page, et l’Imprimerie provinciale qui a pris en charge la réalisation de l’ouvrage.

Et dès que vous aurez tourné la dernière page, précipitez-vous à Hannut, nous sommes prêts à vous accueillir.

Hervé JAMARDéputé-bourgmestre de Hannut

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Retournons à l'écolepour en savoir un peu plus sur…

Le sous-sol et le relief

Dans son ensemble, l’entité hannutoise présente un sous-sol sablonneux d’origine tertiaire. Toutefois la frange nord-ouest creuse ses vallées dans les marnes crétaciques. C'est ainsi que les villages de Grand-Hallet, Petit-Hallet et Wansin, reposant sur un sous-sol marneux, montrent un relief plus escarpé.

La couverture du terrain est assurée dans les vallées par des alluvions et sur les plateaux par du limon, responsable de la fertilité bien connue des terres hesbignonnes.

Les cours d'eau

A l’exception de la Méhaigne, le système hydrologique hannutois ne présente guère que de petits ruisseaux parfois temporaires. Cela résulte d’un sous-sol fissuré propice aux infiltrations.

Séparant Avin de l’ensemble de l’entité, la Méhaigne chemine vers la Meuse emportant les eaux du Mohéry. Son débit irrégulier peut devenir impétueux et provoquer des crues. Second affluent hesbignon de la Meuse, le Geer situe ses sources à l’est de la localité, sur le territoire d’Abolens.

Les autres cours d’eau, de moindre importance, confluent vers l’Escaut. Le Henri-Fontaine, avec ses trois kilomètres et demi de cours (six, si on y ajoute son affluent le Ruisseau de Poucet) se targue d’être le ruisseau le plus long de l’entité hannutoise. Son cours décrit une large courbe n’arrosant pas moins de sept localités avant de confluer avec l’Absoul à la limite d’Orp-le-Grand. L’Absoul, au tracé moins imposant, traverse Thisnes et Wansin pour se diriger vers Orp et la Petite Gette. Chemin faisant, son cours capte les eaux du Ruisseau de Wansin et, en cas de fortes pluies, celles gonflant le Glindisse venant de Crehen.

Quatre localités ne sont pas traversées par un cours d’eau: Blehen, Hannut, Merdorp et Villers-le-Peuplier. Elles dirigent leurs eaux de ruisselement au gré des pentes. D’autres lieux, tels le "Brou” à Abolens et "les Sept Fontaines” à Grand-HaIlet regorgent de sources.

Rappelons enfin que la plus grande particularité hydrologique de la région est sa situation aux confins des bassins de la Meuse et l’Escaut, à cheval sur la ligne de partage des eaux.

La faune

La faune régionale se compose essentiellement d’espèces nordiques.

La Hesbaye sèche présente une faible diversité zoologique. Les espèces y sont donc banales mais particulièrement prolifiques.

Les grands espaces homogènes recèlent quelques petits mammifères, entre autres:-Musaraigne musette-Mulot sylvestre-Campagnol agreste et roussâtre-Rat musqué et des moissons-Lapin, lièvre-Belette d’Europe-Hermine-Putois...

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L’avifaune s’y subdivise en deux types bien distincts : les espèces nichant dans nos régions et les oiseaux migrateurs.

Avifaune nicheuse.

Espèces typiques du paysage de plaine

-Alouette des champs-Perdrix grise-Faucon crécerelle-Pipit farlouse-Bruant jaune

Au niveau des bosquets et du bocage, la diversité augmente.

-Mésange charbonnière, Mésange bleue, Mésange des saules.-Pinson des arbres.-Moineau friquet-Chardonneret-Rouge-gorge-Pigeon ramier.-Traquet-Accenteur-Fauvette-Merle noir-Grive-Tourterelle-Pic-vert ou Pivert-Etourneau-Coucou-Troglodyte.

-Avifaune de passage, c’est-à-dire les oiseaux d’été et d’hiver.

- Les limicoles-Vanneau-Pluvier-Chevalier guignette, aboyeur, culblanc-Pinson du nord-Corbeau freux-Grive draine, litorne, mauvis-Mouette rieuse.

- Les anatidés (canard, oie)-Canard souchet

- Les rapaces (grandes surfaces de chasse)-Buse-Busard-Faucon

Notons la présence de batraciens implantés dans les lieux humides et au pied des murailles.Triton ponctué, alpestre, palméGrenouille verte et rousseCrapaud commun et calamiteCrapaud accoucheur...

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La flore

Orientée depuis longtemps vers l’agriculture, notre région a connu de nombreux bouleversements tant fauniques que floraux. D’autre part, l’érosion, due aux déboisements et aux cultures, a émoussé le relief.

C’est ainsi que la Hesbaye ne dispose plus que de milieux semi-naturels. Les 3/4 de la superficie présentent des sols remaniés. Le paysage est largement ouvert, sans clôtures, les bosquets sont rares. C’est le règne de l’"openfield".

Les cultures principalement rencontrées sont : la betterave, le froment, l’orge et, dans une moindre mesure, l’avoine remplacée de plus en plus par le maïs. Le lin est en régression. Notons, depuis quelques années, l’introduction de cultures liées à l’industrie de conservation tels pois et haricots. L’assolement est généralement triennal. Ces cultures provoquent l’apparition de plantes caractéristiques.

En cultures céréalières- le cirse des champs- la matricaire camomille- le coquelicot- l’oseille sauvage ou rumex- le bleuet- l’euphorbe réveil-matin- le vulpin des champs- la renoncule rampante, la renoncule âcre ou bouton d’or- le miroir de Vénus.

En cultures sarclées- le muflier des champs- le lycopside des champs- le fumeterre officinale- le mouron rouge et blanc- le chénopode blanc ou herbe de silo- la bourse-à-pasteur ou capselle.

Les pâtures sont implantées en ceinture de l’habitat au fond des vallées et aux abords des cours d’eau. Liées principalement à l’élevage, les prairies peuvent également se prêter à l’arboriculture. Le long des ruisseaux, elles prennent parfois l’aspect des peupleraies et contiennent quelques saules. Entre les parcelles, subsistent des haies d’aubépines avec du sureau.

Dans les pâtures intensives, les graminées rencontrées sont:- l’ivraie- le paturin des prés- la fétuque rouge- l’agrostide commune- la crételie- le trèfle blanc ou coucou- le plantain- le chardon- la pâquerette.

Les terrains impropres à l’agriculture à cause de leur escarpement ou de leur forte humidité voient se développer spontanément une végétation arborée et arbustive. D’autres bosquets servant de réserve de gibier, sont aménagés dans les campagnes.

Les arbres et arbustes rencontrés principalement sont:

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- le saule blanc- le saule à oreillettes- l’orme- le frêne- le mérisier - l’aubépine- le sureau- le noisettier

Le tapis herbacé se couvre d’espèces suivantes:- vesce des haies- pissenlit- liseron- moutarde des champs- lamier blanc et pourpre- herbe-à-Robert- anémone sylvie- myosotis- renouée persicaire- violette- véronique- potentille- carotte sauvage- tabouret des champs- silène- laiteron des champs- chélidoine- panicaut- knautie des champs- seneçon vulgaire- gratteron- ortie- lierre terrestre- cerfeuil sauvage- pâturin des bois- ...

L'habitat

Les maisons traditionnelles et leurs dépendances sont alignées sous un toit unique. Les petites fermes présentent une avant-cour ouverte sur la rue. Les exploitations plus importantes enserrent une cour intérieure carrée, le bâtiment fortifié n’étant percé que par un porche monumental. Ce type d’édifice se rapproche des grosses fermes brabançonnes.

Le matériau principalement utilisé est la brique. Celle-ci était jadis confectionnée sur place. La brique s’associe souvent à la pierre de taille utilisée parcimonieusement pour réaliser seuils et linteaux.

Certaines communes, telles Grand-Hallet et Petit-Hallet, agrémentent leurs habitations de moellons de Gobertange ou de tuffeau de Lincent.

Jadis, la majorité de la population pratiquait l’agriculture comme activité principale mais aussi, souvent, comme activité d’appoint. Ces travaux exigeaient des bâtiments annexes.

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Actuellement, ce mode de vie a quasiment disparu, entraînant avec lui l’habitat traditionnelles. Les bâtiments prennent une allure plus résidentielle et les matériaux disparates ne sont pas toujours très esthétiques…

Carte de Hannut et réseau hydrologique

N° de l'illustration0

DescriptifLa carte ci-dessous est un "scanning" d'une carte dans "Hannut au fil des chemins", page 6 (supprimer le titre "réseau hydrologique" et maintenir le titre ci-dessus)

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ECONOMIE ET COMMERCE EN REGION HANNUTOISE.

1. Introduction

La vie rurale resta sans grande évolution durant de nombreux siècles. Un changement intervint au 19e siècle, il se caractérise par une croissance et un développement du capitalisme industriel.

Plusieurs faisceaux convergents ont formé la masse critique qui a véritablement enclenché la révolution industrielle.Très vite, la Belgique a adopté la technologie anglaise. Le sous-sol des bassins mosan et sambrien (riches en fer et en charbon), une démographie croissante, une agriculture prospère en moyenne Belgique, des capitaux suffisants (grâce aux Sociétés Anonymes et à une bourse performante), des moyens de communication particulièrement denses.., tous ces éléments ont amené un essor industriel et ont propulsé notre pays sur tous les continents. La région de Hannut est restée quelque peu en retrait de cette évolution, même si de nombreux travailleurs se rendaient quotidiennement à Orp, Huy, Landen, Liège ou Andenne.

2. La région hannutoise

a- Dans le passé.

Depuis les premiers peuplements, Hannut et sa région se consacrent à la culture des terres hesbignonnes particulièrement riches. Au fil des siècles, la production agricole occupe la majeure partie des habitants.

Au 18e siècle, les terres étaient exploitées par de grosses fermes mais un morcellement progressif s’établit quand les ouvriers agricoles s’installèrent à leur compte dans des fermettes de petite taille. La carte "Popp" (1860) révèle une multitude de petites parcelles agricoles.

La majeure partie de la main d’oeuvre locale était occupée par les cultures ou dans des activités connexes à l’agriculture. On trouvait ainsi dans chaque village des maréchaux-ferrants, des forgerons, des charrons, des bourreliers,... De plus, quelques commerçants permettaient aux villages de vivre en autosuffisance. Néanmoins, Hannut a toujours constitué un centre commercial où les villages environnants venaient acquérir biens et services. La zone de chalandise s’étendait largement au-delà des 18 communes de l’entité actuelle, elle incluait les communes environnantes comme Wasseiges, Orp-Jauche, Lincent, une partie de Geer et Braives.

La première culture connue concernait surtout les céréales: le froment, l’avoine, l’orge et le seigle occupaient presque la totalité des terres. Des moulins s’installèrent ça et là pour traiter les récoltes. Ces moulins étaient mus par des énergies naturelles; l’eau servait à Grand-Hallet, Petit-Hallet, Wansin et Moxhe, le vent actionnait des moulins à plusieurs endroits, dont Trognée et Merdorp.

Chaque exploitant élevait aussi un certain nombre d’animaux (moutons et porcs, parfois bovins). Cette activité engendra les professions de marchands de bestiaux et de bouchers.

Avec l’apparition de la betterave au 19e siècle, les cultures se sont diversifiées et des sucreries ou des râperies ont été installées à Cras-Avernas, Thisnes, Lens-St-Remy, Avernas et Trognée. Quelques autres productions agricoles ont été à l’honneur pendant un certain temps. Citons la guède (ou pastel ) à Petit-Hallet et Thisnes notamment, qui fournissait un colorant pour la teinture en bleu. Ici aussi la culture induisit d’autres activités tels les moulins à guède (on ne dénombrait pas moins de 8 moulins de ce type à Thisnes en 1280).

La région a également connu des carrières de pierre, tuffeau et sable ainsi que des puits dont on extrayait la marne. A Grand-Hallet on a cultivé la vigne jusqu’au 18e siècle. Quasiment chaque village avait sa brasserie, qui alimentait de nombreux cabarets.

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Dans Hannut-centre s’installe toute une activité découlant directement de l’agriculture: firmes qui vendaient engrais et produits, et achetaient la production agricole; fabricants de matériel agricole, intermédiaires en tous genres. Pendant des décennies un marché au bétail et un marché aux porcs se sont tenus sur la Grand-Place et sur la Place Henri Hallet. Ces marchés, comme le traditionnel marché du lundi, attiraient beaucoup de monde, ce qui ne pouvait que susciter l’essor des cafetiers, des banquiers et des petits commerces.

b- Evolution

Les nouveaux moyens de locomotion ont largement contribué au développement de Hannut. C'est ainsi que la présence d'une gare importante sur la ligne de chemin de fer 127 (Landen-Statte), et d'une autre, à proximité, où aboutissaient plusieurs lignes de tramways vicinaux a fait exploser le nombre d’entreprises au 19e siècle et dans la première moitié du 20e siècle, et n'a pas manqué d'attirer les navetteurs. Quand chemin de fer et tramways ont disparu, dans les années 50 et 60, c'est l'autoroute Bruxelles-Liège qui a pris le relais: elle se situe à quelques kilomètres à peine de Hannut et permet aux véhicules d'atteindre n'importe quel endroit en Belgique et en Europe dans de bons délais.

Dans les villages, les revenus des petites exploitations agricoles commencèrent à ne plus suffire aux besoins accrus de la vie moderne. Les villes les plus proches (Huy, Liège, Bruxelles) offraient des emplois plus sûrs et bien rémunérés. La création des lignes de chemin de fer permit ainsi aux habitants de Hannut et des environs de devenir des ouvriers ou des employés d’usine, ou de travailler dans des administrations ou des firmes de services.

Quelques fermiers ont ainsi reconstitué de plus grands domaines d'au moins 60 hectares. Ils se sont progressivement mécanisés; les machines agricoles et les tracteurs sont devenus de plus en plus performants. La démocratisation de l’automobile permettant aux villageois de se déplacer aisément, les commerces et l'artisanat des villages ont disparu au profit d’un regroupement dans le centre de Hannut. Les sucreries ont également fermé leur porte par suite du recentrage des activités sucrières par la Raffinerie de Tirlemont.

c- Aujourd'hui

Hannut se veut une "ville à la campagne". Des entreprises agricoles exploitent toujours les riches terres limoneuses de la commune. Les fermes sont devenues moins nombreuses mais la mécanisation permet de rentabiliser un grand nombre d’hectares.

A côté des céréales et des betteraves, les campagnes hannutoises produisent actuellement des fruits (surtout des pommes et des poires ), des légumes et du lin. On a également vu apparaître le maïs qui remplace le collet de betterave pour l'alimentation hivernale du bétail. Citons aussi la production de cresson qui se développe dans l’entité.

Les élevages ont subi l’impact de la PAC (Politique Agricole Commune). Certaines exploitations produisent de la viande labellisée, en particulier de la race "bleu - blanc - belge" Les élevages géants de porcs et de volailles n’ont heureusement pas pris pied à Hannut, à l'exception d’un poulailler industriel installé à Thisnes. Plusieurs agriculteurs ont aménagé des élevages de poulets de taille moyenne, et quelques-uns produisent de la volaille de qualité "fermière".

A côté des fermes, Hannut comprend quelques entreprises de type industriel (panneaux pour plafonds, vitrages isolants,...) et d'assez nombreuses entreprises de construction (maçonnerie, toiture, menuiserie, sanitaire...). Le zoning connaît un beau succès, il est peuplé de P.M.E. pour qui la proximité des autoroutes est un atout majeur. Par ailleurs, Hannut offre un choix considérable de commerces et services de toutes sortes.

Les autoroutes permettent à de nombreux Hannutois d’exercer leur travail à Liège, à Bruxelles ou dans d'autres villes. Ces facilités de déplacement suscitent la venue dans l’entité de nouveaux Hannutois, dont

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la plupart ne considèrent pas la commune comme une simple cité-dortoir, mais ont à coeur de participer aux nombreuses activités des clubs et associations locales.

Aujourd’hui, après la disparition des moyens de transport public qu'étaient le train et le tram, les commerces de détail du centre-ville continuent à attirer un public fidèle, et l’on ne peut qu’admirer le dynamisme des commerçants, en particulier de leurs associations. Mais la concurrence est rude entre les commerces du centre-ville et les petites et moyennes surfaces qui se sont installées à plusieurs endroits de la périphérie de Hannut. Sans même compter que, par l’autoroute Bruxelles-Liège, le Hannutois atteindra les méga-complexes des hauteurs de Liège en une bonne vingtaine de minutes.

Enfin, et sans entrer dans une querelle avec la ville voisine de Waremme, Hannut reste dans bien des esprits la "capitale de Hesbaye". Ses écoles, son académie, les nombreuses manifestations qui s’y déroulent attirent un public nombreux. Pas étonnant que des secteurs comme ceux de l’Horéca et des banques occupent à Hannut une place de choix.

3. L'évolution démographique

Les chiffres ci-après montrent l’évolution de la population dans les différents villages. Elle fluctue au cas par cas mais, d'une manière générale, on constate que partout le nombre d’habitants a crû jusque 1900. Après cette date, le centre-ville a continué de grandir, mais tous les villages ont vu leur population diminuer jusque 1980. Depuis, la plupart des villages se repeuplent.

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Année Abolens Avernas Avin Bertrée Blehen Cras-Avernas

Crehen Grand-Hallet

Lens-S-Remy

Mer-dorp

Moxhe Petit-Hallet

Poucet Thisnes Trognée Villers Wansin Hannut

1800

1810

1820

1830

1840

1850

1860

1870

1880

1890

1900

1910

1920

1930

1940

1950

1960

1970

1980

2000

400

270

235

195

250

210

456

548

683

714

569

529

700

410

708

778

553

493

473

589

361

403

285

259

310

352

317

288

290

286

500

900

933

805

740

697

601

521

554

524

546

430

846

1032

842

809

899

826

905

368

698

776

633

569

528

700

575

560

487

424

440

576

294

476

465

435

309

305

219

405

398

325

348

389

1380

1538

1305

1156

1091

1126

451

484

369

335

311

305

420

548

716

782

724

702

619

579

646

250

411

399

325

285

227

192

267

754

1214

2098

2816

3064

4110

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APERÇU HISTORIQUE

L’histoire du pays de Hannut est avant tout liée à la richesse de sa terre limoneuse, celle du plateau de Hesbaye.

Dès l’époque préhistorique, la Hesbaye a été habitée. Des archéologues ont trouvé de nombreuses traces d’occupation: les "fonds de cabanes néolithiques" sont connus pour avoir fourni différents vestiges, notamment des fragments de poteries, des silex taillés, des objets en bronze.

De même, les tumuli de Blehen et de Villers-le-Peuplier (à proximité de Moxhe), la villa de Lens-Saint-Remy, nous prouvent que le pays était également habité à l’époque gallo-romaine. L’eau semble avoir joué un grand rôle dans le choix du site: Avernas se blottit dans un petit méandre du Henri-Fontaine, Petit-Hallet, Bertrée et Grand-Hallet s’installent en amont et en aval du ruisseau tandis que Lens-Saint-Servais a choisi les sources du Geer.

Si nous avons la preuve que la majorité des habitants étaient des agriculteurs, retracer l’histoire foncière de Hannut reste une gageure. Il existe un grand découpage du terrain cultivable, un morcellement foncier important. Au fil du temps, des paysages ruraux différents se sont juxtaposés (champs carrés et parcelles allongées) et ont formé des terroirs variés et complexes.

Au Moyen-Age, l'entité hannutoise, actuellement en province de Liège, est morcellée entre plusieurs principautés: si Merdorp, Thisnes et Wansin font partie du comté de Namur et Trognée et Blehen de la principauté de Liège, le baillage de Hannut, lui, fait partie du duché de Brabant. La petite ville, créée au 13e siècle par Henri 1er, duc de Brabant, et 13 villages (Petit-Hallet, Grand-Hallet, Avernas, Bertrée, Cras-Avernas, Poucet, Abolens, Lens-Saint-Servais, Lens-Saint-Remy, Villers-le-Peuplier, Crehen, Moxheron et à cette époque Ligney) forment une enclave du duché de Brabant dans la principauté de Liège. Inutile de préciser que cette situation, aux confins des pays de Liège et de Namur, fera de Hannut une sorte de tête de pont, continuellement assiégée, incendiée, détruite et reconstruite. Le duc de Brabant veut étendre son pouvoir et son autorité vers la route de Maestricht où passe le trafic entre l’Angleterre et l’Allemagne du nord, et lutte contre le prince-évêque pour maîtriser les premières étapes de la route de Cologne, à l’est de ses frontières.

C’est à la fois sa position stratégique et le développement d’une économie commerciale (Hannut est tout indiquée pour drainer en son marché les productions de céréales et de produits d’élevages des fertiles campagnes environnantes) qui explique l’accès de Hannut au rang de ville.

Arrêtons un instant le cours de l’Histoire pour contempler l’entité vers 1450 : la ville est entourée de murailles, possède un château fort et un marché hebdomadaire (le samedi). Elle est le siège d’un baillage comprenant 14 localités et le centre d’un poste de recette domaniale. Elle possède son hôpital pour loger les pauvres et a reçu en 1414 du duc Antoine franchises, libertés et privilèges qui ont été confirmés en 1418. Au point de vue judiciaire, les taxes et amendes sont partagées en deux: moitié pour le prince, moitié pour la ville; Hannut, ville neuve, est une pleine réussite.

Les Hannutois ont eu raison de profiter pleinement de cet épanouissement, car de 1463, année où débutent les hostilités entre le duc de Bourgogne et la principauté de Liège, à la première moitié du 19e siècle, la population ne connaîtra plus qu’angoisse, violence et misère. Hannut sera pillée et incendiée plus qu’à son tour et la disette, les épidémies et les guerres seront le lot des Hannutois aussi bien sous les régimes espagnol, autrichien et français que hollandais.

Ces noms prestigieux que l’Histoire a retenus n’apportent à Hannut que le malheur. Si Charles Quint aide au redressement de la ville en 1523, la lutte contre la Réforme amènera en ses murs le sinistre duc d’Albe qui veut éradiquer le protestantisme. Que dire des calamités qu’entraînent pour nos paysans les guerres de Louis XIV ? Ecoutons Rorive dans "Les misères de la guerre sous le Roi-Soleil": "La Hesbaye, plateau dégagé, territoire si avantageux pour les armées, est particulièrement touchée. Les bois sont rares et peu

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étendus... Quel calvaire a dû constituer la guerre pour une population vivant en conséquence dans l’insécurité permanente, exposée pratiquement à nu aux raids et aux invasions."

La région ne connaîtra qu’un court répit au 18e siècle, sous le règne de l’impératrice d’Autriche, Marie-Thérèse.

La Révolution Française changera radicalement le statut administratif de Hannut: elle est détachée du Brabant, perd le titre de ville, est englobée dans le département de l’Ourthe, future province de Liège, et devient chef-lieu d’un canton. Mais pour la population, rien ne change: la domination est impitoyable, les contributions militaires sont lourdes et en 1805 la ville est à nouveau touchée par l’incendie.

Ce n’est qu’au milieu du 19e siècle qu’un renouveau s’amorcera. La construction de routes carrossables reliant Hannut à Tirlemont (1842), puis à Landen, Huy, Namur et Liège lancera la ville dans la modernité et lui rendra sa vocation de centre économique. Stimulé par l’apport d’une contrée fertile, le négoce redeviendra florissant et la population prospérera enfin.

Pensons encore un instant aux victimes des deux guerres mondiales avant de prendre conscience à quel point il fait bon vivre maintenant en ce début de 21e siècle dans une petite ville rurale comme Hannut.

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LA LIGNE DE CHEMIN DE FER 127LANDEN – STATTEN° de l'illustration

1

DescriptifDessin de locomotive

LégendeUne locomotive à vapeur en gare de Hannut

C'est dans la première moitié du 19e siècle que le rail a véritablement "explosé" en Belgique, avec la création de nombreuses lignes. La Hesbaye était en retard par rapport au reste du pays, de multiples tergiversations ne permettaient pas de prendre une décision quant au tracé de la transhesbignonne et au choix des gestionnaires – privés à l'époque.

En 1864, la "Société Anonyme Hesbaye-Condroz" est enfin constituée, grâce à l'apport de capitaux anglais, et les travaux peuvent commencer. D'abord confiés à la société française Langlois, ils lui sont retirés pour non-respect des délais, et attribués à une autre société française, Goin. Ce n'est que le 22 novembre 1875 que débutera l'exploitation commerciale de la Ligne Landen-Statte.

A noter que la construction de la ligne – comme d'ailleurs celle de son prolongement vers Ciney – se sera faite à l'économie: une seule voie (sauf dans les gares), déclivité souvent importante (comme, par exemple, la célèbre côte de Bertrée qui ne manquait pas de poser des problèmes aux conducteurs de locomotives...), courbes souvent serrées (en particulier le long de la Méhaigne). Ceci ne permettait pas de bonnes performances – mais la ligne avait le mérite de desservir toute une région.

Les premières années d'exploitation furent modestes: six allers-retours par jour, plus un trafic marchandises surtout axé sur le charbon, la production agricole, des minerais et des matériaux de construction.

C'est dans l'entre-deux-guerres que la ligne se modernise progressivement: ajout de voies supplémentaires dans certaines gares, et surtout à Hannut; matériel roulant plus performant; davantage d'allers-retours. La fréquentation de la ligne augmente considérablement dans les années 30. Il n'est pas rare, aux heures de pointe, de voir des trains de onze ou douze voitures bondées d'écoliers se rendant à Huy et d'ouvriers occupés dans le bassin industriel liégeois. En 1934 sont créés deux points d'arrêts supplémentaires (sans gare), à Bertrée et à Villers-le-Peuplier.

Pendant la seconde guerre, la Ligne 127 fut administrée par les chemins de fer allemands. Comme partout ailleurs, le service n'était plus assuré avec la même régularité, et pourtant la demande était particulièrement forte, en particulier chez les citadins qui ne trouvaient plus de nourriture dans leurs villes et se déplaçaient à la campagne pour en acquérir. Le trafic ferroviaire était fréquemment interrompu par des actes de bravoure de la Résistance, qui voulait empêcher l'occupant de dévier par cette ligne le trafic des artères principales.

Le trafic se remet petit à petit à fonctionner plus ou moins normalement après 1945. En 1948 on tourne à neuf allers-retours quotidiens et on passe à dix en 1953. Le matériel roulant change lui aussi: la traction vapeur fait place en 1954 à des autorails modernes, plus rapides, plus économiques, plus confortables et … moins polluants. Pour le trafic marchandises, c'est l'évolution inverse: l'ère du camion vient de commencer.

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Mais ce n'est qu'un répit pour le trafic voyageurs: la SNCB se voit contrainte de restructurer et de rationaliser son réseau, et ce sont les "petites" lignes qui sont les premières touchées. La Ligne 127 fait partie de celles-ci et malgré les protestations des hommes politiques locaux et des groupements de voyageurs, la décision irrévocable est prise: le dernier train régulier passe à Hannut le 29 septembre 1963. La ligne est remplacée par une ligne de bus, mais force est de constater que ce type d'exploitation n'a jamais recueilli le succès escompté… Cette mutation coïncidait avec l'avènement de la voiture individuelle, les navetteurs prenaient de nouvelles habitudes.

Pendant quelques années, il y aura encore quelques trains de marchandises entre Statte et Hannut, mais plus pour très longtemps. Le mauvais entretien des voies provoque plusieurs accidents, et, le 15 octobre 1981, l'exploitation est totalement interrompue. Le dernier train à avoir quitté Hannut pour Statte est passé un an plus tard, le 18 octobre 1982. C'était une locomotive venue récupérer plus de 45 wagons déclassés en gares de Braives et de Hannut. Il lui faudra pratiquement toute la journée pour rejoindre Statte, tant l'état des voies était catastrophique.

Aujourd'hui la ligne 127 connaît à nouveau les faveurs du public, du moins dans la traversée de Hannut: l'Administration communale y a aménagé un sentier pour promeneurs non motorisés, et un particulier l'a agrémenté d'un parcours Vita et de panneaux didactiques.

N° de l'illustration2

DescriptifPhoto du parcours Vita

LégendeLa ligne 127 transformée en sentier touristique avec parcours Vita dans la traversée de Hannut

Les gares

Il y avait deux gares sur le territoire de l'entité actuelle (Avernas-le-Baudouin et Hannut) et, depuis 1934, deux arrêts supplémentaires (Bertrée et Villers-le-Peuplier). On peut logiquement s'interroger sur le bien-fondé de ces implantations – à l'exception de Hannut. Qui a bien pu décider de construire une gare en pleine campagne, à proximité de la route de Landen à Avernas, en dehors du village, alors que Bertrée était géographiquement bien mieux situé? Et pourquoi attendre jusqu'en 1934 pour ouvrir un arrêt à Villers-le-Peuplier, village relativement important, mais lieu également où les habitants de plusieurs autres villages venaient prendre le train?

La gare d'AvernasN° de l'illustration3

DescriptifDessin de la gare d'Avernas

LégendeLa gare d'Avernas

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Construite dans le même style que les autres gares des lignes 126 (Statte-Ciney) et 127 (Statte-Landen), la gare d'Avernas disposait d'une double voie et d'un quai de chargement, particulièrement utilisé pour le transport de la production des sablières de Bertrée. Le bâtiment sera désaffecté lors de la fermeture de la ligne en 1963, et bien vite démoli par la suite, puisqu'il n'y avait plus aucun trafic de marchandises entre Hannut et Landen.

La gare de HannutN° de l'illustration4

DescriptifCarte postale ancienne – gare de Hannut

LégendeLa gare de Hannut

Gare de 3e catégorie, Hannut était la plus importante de la ligne 127: Hannut était l'incontestable centre économique de cette partie de la Hesbaye, mais aussi le seul endroit où l'on trouvait des établissements scolaires du niveau secondaire, des administrations et des services – sans parler des marchés aux porcs et aux bestiaux.

On peut dire que le rail a beaucoup apporté à Hannut, non seulement sur les plans économique et commercial, mais aussi parce qu'il permettait de se rendre aisément dans des villes comme Huy, Liège et Bruxelles.

Signe de l'importance de la gare, le grand nombre de voies: en plus de la double voie permettant aux trains de se croiser, il n'y avait pas moins de 8 voies latérales réservées essentiellement au chargement et au déchargement des marchandises. Celles-ci étaient fort variées: production agricole, bien sûr, charbon, matériaux de construction, bétail,… Trois entreprises privées avaient un raccordement particulier.

A proximité immédiate de la gare de chemin de fer se trouvait une gare de tramways vicinaux, la plus importante de Hesbaye, véritable plaque tournante tant pour les voyageurs que pour les marchandises.

La gare de Hannut subsistera encore avec du personnel réduit après la fermeture de la ligne en 1963, et ce jusqu'à la fermeture totale en 1982. Acquise par le FOREM, elle sera transformée en 2000, et son style original sera camouflé sous une structure en bois.

Bibliographie

Histoire du chemin de fer Landen-Statte, Didier Funken et Christian Lamby, Editions GTF, Liège, 1990

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LE TRAM DANS LA REGION DE HANNUT.

Les trams ont été créés en Hesbaye à partir de 1872. Cette année-là, en effet, une ligne est inaugurée entre Waremme et Oreye avec une liaison à la ligne Ans - Oreye. En 1888, un tracé transhesbignon est mis en service entre Statte et Waremme; puis des ramifications sont construites pour relier le "Huy- Waremme" à Hannut et Jemeppe sur Meuse au départ d’Omal. Toutes ces liaisons dépendent de la Société "Ans - Oreye et extensions".

N° de l'illustration5

DescriptifDans "Hannut et sa région", photo du dessous page 25 ("Poucet")

LégendeLe presbytère et l'arrêt du tram à Poucet

A partir de 1879, un tram privé, créé par Monsieur Zaman, est exploité entre Ambresin (actuelle commune de Wasseiges) et la gare de Taviers. Empruntant une voie étroite de 72 cm., il desservait surtout la sucrerie d’Ambresin pour le transport lié à la fabrication de sucre, mais assurait aussi un service "voyageurs" avec, en 1881 cinq voyages aller et retour par jour (en passant par Boneffe, Branchon et Wasseiges). Quelques années plus tard, une extension rejoint Hannut.

En 1884 est créée la S. N. C. V. (Société Nationale des Chemins de fer Vicinaux), société agissant dans toute la Belgique dans le but de desservir les villages éloignés des gares de la SNCB. Au départ de Hannut, en plus de la liaison déjà citée vers Omal et Jemeppe via Verlaine (ligne 122), sont installées dans la prermière décennie du 20e siècle les lignes Hannut – Meeffe (ligne 117, inaugurée en 1908) et Hannut - Saint Trond via Rosoux (ligne 146 – 1911).

N° de l'illustration6

DescriptifDans "Hannut et sa région", photo dessus page 19 "Thisnes"

LégendeL'arrêt du tram à Thisnes

A Meeffe existaient des correspondances avec les lignes Namur - Forville et Statte - Burdinne. En plus, la ligne dépassait Meeffe pour rejoindre Vinalmont (avec une jonction au "Huy – Waremme") en passant par Burdinne, Marneffe et Huccorgne.

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DescriptifDans "Hannut et sa région", photo dessus page 18, Station de Hannut

LégendePlace de la Gare à Hannut (à droite, la gare de chemin de fer – la gare du tram se trouve dans le fond à gauche)

La gare "vicinale" de Hannut – qui existe toujours et a été bien restaurée - était située à proximité de la gare SNCB, non seulement pour permettre aux voyageurs de prendre une correspondance, mais aussi pour les transbordements de matériels et d'animaux. A la veille de la première guerre mondiale, Hannut était l'incontestable plaque tournante vicinale en Hesbaye. Au départ de Hannut, il était alors possible de sillonner toute la Hesbaye, tant le rail vicinal avait atteint une densité remarquable.

N° de l'illustration8

DescriptifDans "Hannut et sa région", photo dessus page 17, "Hannut – la ligne du vicinal"

LégendeLa ligne du vicinal à Hannut à proximité de la gare

Les voies sont placées en site propre quand c’est possible mais parfois elles empruntent des routes et des chemins; un sifflet strident éloigne alors les personnes ou animaux se trouvant sur le chemin. La traction est assurée par une locomotive à vapeur desservie par un conducteur(mécanicien) et un chauffeur. Le chauffage des voitures se fait par un poêle à "boulets".

Les billets étaient vendus dans les voitures par un ou plusieurs "percepteurs" chargés également de donner le signal du départ dans les diverses stations.

Outre les personnes, les trams transportaient des vélos, bagages et petits animaux. Des trams "marchandises" tiraient des wagons ouverts ou fermés pour les céréales, le sucre, les betteraves, le charbon,…

Après la guerre 40-45 les locomotives à vapeur ont progressivement fait place à des autorails à traction Diesel. Tous les trams ont été remplacés par des autobus entre 1948 pour Hannut – Jemeppe, 1955 pour Hannut - Meeffe et 1958 pour Hannut - Saint-Trond.

Bibliographie"Les Tramways au pays de Liège", Tome 2, édition GTF asbl

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Superstitions, croyances et coutumes

Superstitions

Nos aïeux étaient très superstitieux, ils croyaient aux Nutons, aux Macrâles, aux Grimåzins et aux revenants.

Les Nutons

D'après la légende, les Nutons étaient des nains, pas méchants pour un sou, qui habitaient des cavernes ou des souterrains, et faisaient – toujours de nuit – de menus travaux qu'on voulait bien leur confier, pour quelque nourriture: tricottage, raccommodage, repassage du linge. Il suffisait de déposer, le soir, à l'entrée de leur repaire les ouvrages à faire, en même temps que les vivres. Quelques jours plus tard, de bon matin, les ouvrages étaient déposés au même endroit, le travail avait été bien effectué.

Les Macrâles (ou sorcières)

C'étaient toujours des femmes, habillées de noir, qui avaient le pouvoir de faire du tort à qui que ce soit. Elles pouvaient notamment envoyer toutes sortes de maladies, chez les humains comme chez les animaux. Dans l'esprit de la plupart des gens, les personnes malades ou victimes d'accidents étaient en fait frappées par le pouvoir d'une ou plusieurs macrâles.

On les rencontrait le soir, toujours méconnaissables, munies d'un gros bâton, la tête recouverte d'un grand châle noir, en quête de quelque mauvais tour.

Les mercredis et les vendredis étaient leurs jours de prédilection. Leurs réunions (appelées "sabbats") avaient lieu la nuit au cimetière; elles duraient jusqu'au chant du coq.

Quand, par mégarde, les gens rencontraient une prétendue macrâle, ils se signaient et disaient intérieurement: "Vie macrâle, ké l'må k'té m'sohète rétoume seur té" ("Vieille macrâle, que le mal que tu me souhaites retombe sur toi"). Aussitôt, tous ses pouvoirs étaient annihilés.

On avait garde d'accepter quelque chose d'une macrâle. Si on acceptait, une fois hors de vue on jetait le cadeau.

Quand on passait la nuit devant un cimetière, on se signait et on récitait une prière – on avait de toute façon garde de trop traîner dans les parages.

Dans tous les villages, les vieilles femmes à l'aspect sale étaient généralement désignées comme macrâles.

Les Grimåzins ("Grimaciers")

Ils avaient en quelque sorte les mêmes pouvoirs que les macrâles. En plus, ils pouvaient se transformer en n'importe quel animal afin de poursuivre et d'attaquer l'adversaire – voire son meilleur ami.

Les Grimåzins prenaient le plus souvent la forme d'un chien ou d'un loup, ils étaient alors appelés "louwarous" (loup-garous). Leur peau était à l'épreuve des balles.

Les revenants

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Autrefois, les maisons hantées étaient surtout celles où un crime avait été commis et celles où quelqu'un était mort mystérieusement. On y percevait des bruits, des visions, des sensations factices parfois violentes et douloureuses, des apparitions de fantômes.

Le trait dominant de ces faits est qu'ils ne laissent aucune trace. Ils sont perçus par plusieurs personnes dont on ne peut contrôler scientifiquement le témoignage, mais dont les récits coïncident. Parfois, des objets se déplaçaient ou se brisaient d'une manière singulière: meubles transportés d'une pièce à l'autre, porte verrouillée le soir et ouverte le matin, horloge hors d'usage se remettant à fonctionner, etc. Il arrivait aussi que des dames blanches apparaissent dans des maisons abandonnées…

La sorcellerie

Aux 15e et 16e siècles la sorcellerie occupait une grande place dans les préoccupations des gens, que ce soit chez le peuple ou dans les classes les plus aisées. Les cours de justice retentissaient des procès suscités notamment par les macrâles. Des personnes inculpées de sorcellerie furent brûlées vives à de nombreuses reprises. Il faudra attendre le 17e siècle pour que les accusations de sorcellerie cessent d'être admises par les tribunaux.

Les amulettes

L'origine des amulettes est on ne peut plus lointaine. Tous les âges, tous les pays ont eu – et ont peut-être encore – leurs amulettes. N'est-il pas fait usage de fétiches et de talismans à notre époque?

Parmi les plus en vogue, on peut notamment citer: la clé; le fer à cheval; les épis jumeaux; le petit éléphant blanc; le trèfle à quatre feuilles; le morceau de corde de pendu; etc.

Les croyances

Un carnet de notes de 1841 a permis de retrouver quelques remèdes et croyances du passé. En voici quelques extraits:

Pour le tirage au sort: Aussitôt que la lettre de convocation pour l'inscription arrive, on la prend en sérieux, on la met dessous ses genoux et on commence une neuvaine à l'honneur de Notre Dame de Montaigu ("Monthégu" dans le texte) et on recommence une neuvaine 9 jours avant le tirage - c‘est à dire pour finir le jour matin - à Notre Dame de Bon secours. Et aller à Montaigu et à Bonsecours avant le tirage.Pour guérir le mal de dents: On fait le signe de croix 3 fois sur la dent en disant "Grand Saint Laurent ôte ton feu et ta douleur" et puis on dit 3 pater et 3 ave à l'honneur de Saint Laurent et de St Hubert et de Dieu et du Saint qui peut guérir la dent que la personne a mal - on dit le nom de la personne qui a mal. (On suppose que le Saint est le Saint patron de la personne qui souffre).

Un remède familier

Jadis, quand il n'y avait guère de pharmacies, on avait recours à l'eau de Sainte-Catherine, censée combattre certaines affections de la peau dénommées "roue Sainte-Catherine".

Les canicules

Les canicules étaient perçues par nos ancêtres comme des périodes néfastes. Les eaux stagnaient; cidres et bières fermentaient. L'enfant né pendant les canicules l'était sous une mauvaise étoile. Remèdes et médicaments étaient sans effet, la nature seule pouvait agir pour obtenir des guérisons.

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L'arc-en-ciel

Quand un arc-en-ciel se présentait après un orage, nos ancêtres avaient coutume de dire "E va fé bia, lé djåle marie sé feye" ("Il va faire beau, le diable marie sa fille").

L'année bissextile ("L'onneye brizake")

Quand un menteur faisait une promesse, on lui disait "T'el douret a l'onneye brizake" ("Tu le donneras à l'année bissextile", c-à-d. tu ne le donneras jamais).

Et lorsqu'un visiteur se présentait dans une maison où il ne mettait jamais les pieds, on le saluait au moment de son départ en lui disant "Arveuye, jusk'a l'onneye brizake" ("Au revoir, jusqu'à l'année bissextile", ou, en d'autres termes, on ne te reverra jamais).

Défunts

Dans la plupart des villages de l'entité se colportaient des croyances du genre: "Lorsqu’un décujus repose sur son lit de mort un dimanche, il y aura un nouveau défunt dans le village avant six semaines".

Les coutumes

Le dimanche des Rameaux

Encore aujourd'hui, le dimanche des Rameaux ramène la coutume du buis bénit avec lequel les paroissiens vont honorer les tombes de leurs proches au cimetière. Jusqu'il y a quelques années, cette coutume était extrêmement répandue.

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ABOLENS

N° de l'illustration9

DescriptifCarte postale "Maison communale d'Abolens"

LégendeL'ancienne maison communale d'Abolens, actuellement transformée en chapelle

Fiche d'identité

Superficie: 271 hectares Nombre d'habitants au 1er janvier 2000: 250

Sites remarquables:Ferme en quadrilatèreCafé DietRéserve naturelle

Etymologie

L'origine du mot "Abolens" ne semble guère faire de doute. Il s'agit plus que probablement d'une évolution de l'ancien wallon "à bwès di Lens" (au bois de Lens), qui se justifierait par le fait que le village était anciennement fort boisé et se trouve à proximité du village de Lens-St-Servais.

Bien que le 13e siècle citait "Bolenz" ce nom fut remplacé plus tard par "Lensium Sylvestre", ainsi que l’écrivait l’historien Grammaye au milieu du 17e siècle.

Zoom sur Abolens

Village le moins peuplé de l'entité de Hannut, Abolens n'est cependant pas le plus petit sur le plan de la superficie. Il s’articule sur le chemin de Lens St Servais avec deux développements sur des voies latérales aux extrémités. Les lieux-dits s’appellent le Brou, les Prés et le Marais.

A l’exception de quelques murs à colombages rencontrés dans certains bâtiments annexes, les constructions non récentes sont en briques rouges. La plupart des propriétés comportent, en plus du corps de logis, des dépendances ayant abrité poules, cochons ou vaches.

Esquisse du village

Situé aux sources du Geer, comme Lens-St-Remy et Lens-St-Servais, le petit village d’Abolens (prononcez "Abolinss" - en wallon "Âbolin") fait partie du bassin de la Meuse, comme Blehen, Lens-St-Remy, Avin, une partie de Moxhe et de Villers; les autres villages de l’entité de Hannut se situent dans le bassin de l’Escaut. La ligne de partage des eaux passe entre Abolens et Poucet.

Globalement, le sol d'Abolens se compose de terres cultivées, très limoneuses et riches, et de terrains plus pauvres et humides où sont rassemblées les pâtures.(limon et tourbe).

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Jadis, fortement boisé au point qu’on l’appelait "le bois de Lens", le village ne compte plus qu’un seul bois, réserve naturelle de la région wallonne d'une superficie d'environ 20 hectares.

Jadis également, de nombreuses parcelles de pâture étaient plantées d’arbres fruitiers et les vergers agrémentaient le paysage. A l’heure actuelle les basses tiges ont supplanté les pommiers et poiriers et la reinette grise ainsi que la pomme belle fleur ont disparu. Les pies et les corneilles peuplent encore les quelques arbres restants; le renard et la fouine prolifèrent. Même la biche a été aperçue dans la réserve.

Assez humide dans sa partie habitée, Abolens annonce la couleur par les noms de ses rues: du Brou, du Vivier, du Marais, des Sources. Deux étangs renforcent également ce caractère. Il persiste aussi, dans la rue du Brou, une fontaine qui, selon la légende, aurait, au 3e siècle, désaltéré hommes et bêtes en jaillissant sous le sabot du cheval de St Maurice, militaire dans les armées romaines. St Maurice a été choisi comme patron de la paroisse.

L’altitude moyenne du village est de 135 m. avec un point haut à 150 m. d’où l’on peut apercevoir l’autoroute de Wallonie, le château d’eau de Villers le Bouillet et, bien sûr, les volutes de la centrale de Tihange.

Infrastructures

Toutes les rues sont actuellement bien éclairées mais les nuits sont restées noires jusqu’après la guerre 40-45. A ce moment, de faibles ampoules ont été placées sur quelques poteaux de la distribution d’électricité qui avait été installée, en aérien, en 1937.

Le réseau de distribution d’eau alimente presque toutes les maisons. Pourtant, quelques habitants sont restés fidèles à leur puits. Une source d’eau potable est encore en service dans la rue du Brou (celle qui aurait jailli sous le sabot du cheval de St Maurice).

La route qui traverse le village était, à un moment donné, un tronçon de la N. 37 qui reliait Liège à Wavre. Déclassée, cette voie est devenue communale, mais elle est encore fortement utilisée pour une liaison entre Hannut et Waremme.

Un peu d'histoire

On ne connaît pas grand-chose sur les origines du village d’Abolens. Ce nom apparaît pour la première fois dans une charte de 1250: Walthère de Vervoy y fait don à l'abbaye du Val St Lambert d’ "un alleu situé à Abolenz".

Les premiers éléments de l’histoire concernent la paroisse qui, d’abord autonome, a fait l’objet de convoitise de la part du prieuré de Lens-St-Remy. En effet, en 1490, le pape Innocent VIII confère la cure d’Abolens au prieur. Il y eut sans doute une opposition car, sur ordre de l’archiduc Charles, le bailli de Hannut dut intervenir. Ensuite, le pape Jules II confirma la dépendance de la cure au prieuré de Lens-St-Remy par une bulle de 1506. Plus tard, le chapitre de St Servais de Maestricht devint seigneur foncier d’Abolens. Le roi d’Espagne céda, en 1630, la seigneurie hautaine du lieu à Jean de Monbeek, bailli deHannut et seigneur de Groolspouwen. En 1662, Arnol de Longchamps acheta les seigneuries de Poucet et d’Abolens qui restèrent groupées sous le même seigneur pendant plus d’un siècle. Le dernier de ceux-ci fut le baron de Collaert.

Sous le nouveau régime (1e République Française en 1792 ), Abolens fut rattaché à Lens-St-Remy. En 1813 ,un document est rédigé comme suit:

Département de L'ourte 3me arrt Commune d'abolens

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L'an 1813 du mois de septembre le dixième ajour nous François Eugène Cartuyvels, Maire de lens St Remij, Chargé de remplir les mêmes fonctions dans la commune d'abolens, en suite de l'arrêté de Monsieur le Préfêt de ce département en date du 31 décembre 1812 qui nomma Monsieur François Joseph Delathuy adjoint au maire de la commune d’abolens et qui nous délègue à 1'effet de procéder à son installation, en conséquence, nous nous sommes transportés au domicile du dit Delathuy lequel a prêté entre nos mains le serment dont la teneur suit:je jure obéissance aux constitutions de L ‘empire et fidélité à L ‘empereur.

Lors de l’indépendance de la Belgique, en 1830, ce rattachement fut confirmé jusqu’à ce qu’une pétition des habitants d’Abolens aboutisse à une séparation le 9 août 1881.

Enfin autonome, le village le resta jusqu’à la fusion avec Hannut en 1970. Les bourgmestres successifs furent seulement au nombre de 5. Il s’agit de Mrs Renson, Bataille, Masson, Fallais et Delathuy. Le village vécut sans histoire marquante durant cette période. Les guerres furent des moments pénibles, surtout la deuxième qui vit les cultivateurs aux prises avec l’occupant pour préserver de la réquisition le maximum de leurs récoltes. On déplore également l’explosion d’une grenade abandonnée par les Allemands: cinq enfants du village en furent victimes dont deux mortellement.

Evolution démographique et économique.

Comme bien des villages d’antan, Abolens comptait, parmi sa population, des personnes qui permettaient aux habitants de trouver sur place une grande partie de leur nécessaire. Pour 350 à 400 âmes, la commune a compté jusqu’à 5 boutiques où se vendaient aussi bien le kilo de sucre que les pantoufles ou le sarrau. A la disposition de tous travaillaient également des couturières, des forgerons, un charron, un menuisier. De même, une siroperie, une brasserie, une savonnerie, un moulin et une entreprise de battage faisaient partie de la vie des Abolinois. Ajoutons qu’en période hivernale beaucoup de villageois faisaient des sabots de bois. Quand un bâtiment se construisait, une briqueterie s’installait sur le chantier pour transformer l’argile du sous-sol en bonnes briques artisanales.

Hélas, le développement des transports et le changement de mode de vie ont modifié l’aspect du village. Les artisans et les commerçants fermèrent les uns après les autres. La population s’amenuisa et descendit ainsi en dessous de 200 habitants. Les jeunes étant partis, la population scolaire devint insuffisante et l’école fut fermée dans les années 1970. Actuellement le nombre d’enfants est en nette augmentation: sur une population de 248 personnes en 1999, on dénombre 66 enfants de moins de 16 ans.

Quelques chiffres enfin pour illustrer l'évolution démographique des quarante dernières années:

1960 2701968 2352000 250

Patrimoine

Patrimoine public

L'église

L’histoire de l’église est ressentie bien tristement par beaucoup de villageois. Une église primitive était située à l’emplacement de l’actuel cimetière; le chœur avait été reconstruit en 1761 par le couvent de Lens-St-Remy dont dépendait la paroisse. Vers le milieu du 19e siècle, ce bâtiment fut désaffecté pour une raison inconnue et détruit. I1 n’en reste qu’un beau Christ en bois et les fonts baptismaux (actuellement dans la chapelle).

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Une nouvelle église de style néogothique à 3 nefs et un chevet polygonal est construite entre 1870 et 1877 de l’autre côté de la rue. Malheureusement, bâti partiellement sur une source, l’édifice se révéla bien fragile.

En fait, on raconte que cette église imposante n’était pas destinée à la paroisse d’Abolens mais bien à celle de Tourinne plus riche. Sans qu’on en connaisse la cause, l’entrepreneur chargé des travaux à Abolens aurait reçu les plans de Tourinne et vice-versa. Le manque de fondations adéquates (le sol de Tourinne étant plus sain) et la taille de l’édifice non appropriée ainsi que des erreurs d’appréciation sur la résistance des matériaux, firent bientôt apparaître des fissures dans les murs. En 1963, on ne put plus circuler que dans une partie de l’église pour raison de sécurité. En 1966, l’édifice dut être complètement interdit au culte. En 1971 l’église fut démolie, elle n’avait vécu que 94 ans.

N° de l'illustration10

DescriptifDessin de l'église et du campanile d'Abolens

LégendeL'église d'Abolens, aujourd'hui démolie, et le campanile qui l'a remplacée

Presbytère, écoles et maison communales

Le presbytère et l’école datent de la même époque que l’église. Heureusement, ces bâtiments furent construits plus solidement et sont toujours debout. La cure a été vendue et est donc devenue un bien privé. L’école, qui comportait deux classes, l’habitation de l’instituteur et les bureaux de l’administration communale, a été transformée pour devenir une chapelle pour le culte et un appartement pour le curé. Un campanile est construit de l’autre côté de la rue.

Tombes et cimetières

Le cimetière est situé au centre du village, à l’emplacement de la première église. Un petit monument élevé au fond est actuellement réduit à un seul mur. A cet endroit se trouve le caveau érigé par le curé Becret en mémoire de sa mère. Incluses dans la maçonnerie de l’escalier deux anciennes croix datent de 1625 et 1681. A l’entrée du cimetière, de part et d’autre de l’allée centrale, deux anciens monuments funéraires, construits dans le même style, commémorent un ancien bourgmestre, Mr Renson, et un curé de la paroisse, l'Abbé Rappe.

Place du village

La place du village, dénommée "A tiioux" ("Au tilleul") par les Abolinois, doit son nom à la présence à cet endroit d’un tilleul supprimé en 1893 sur décision du conseil communal. Ce dernier justifiait l’abattage de l'arbre vénérable en l’accusant de masquer la vue de l’église nouvellement construite et de changer la déclivité des accotements par ses fortes racines. Plus exactement semble-t-il, le tilleul gênait la rectification du chemin dit "de grande communication" entre Avernas et Lens-St-Servais. Un nouveau tilleul a été replanté par la population d’Abolens après la démolition de l’église mais, hélas, un beau jour les ouvriers communaux sont venus l’abattre, pour une raison toujours inconnue de la population locale…

Patrimoine privé

Ferme en quadrilatère

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N° de l'illustration11

DescriptifPhoto de la ferme en quadrilatère d'Abolens

LégendeUne ferme en quadrilatère au centre d'Abolens

Près de la place se dresse une ferme en carré. Ce bâtiment était à l’origine une abbaye remarquable par sa grange. Bien que plus modeste, cette construction s’apparente à la ferme de La Ramée à Jauchelette par ses proportions, son allure et ses piliers. Elle est datée par un chronogramme (1780) gravé sur le linteau de la porte piétonne: "ConstrVI Cvra VitDoMInVs LorentIVs tIson" (Le maître de maison Laurent Tison s'est occupé de la construction).

La ferme s’ouvre par un porche à pigeonnier sur une grande cour, fermée sur tout un côté par la vaste grange. A gauche, un corps de logis porte une inscription situant sa construction à 1754. Les bâtiments le long de la rue, où étaient les étables et écuries, furent construits (ou reconstruits) en 1853. A droite en entrant dans la cour, une autre demeure et des annexes complètent cet harmonieux ensemble. Selon les "anciens" un (ou des )souterrain(s) réaliserai(en)t une jonction avec les fermes ou châteaux des environs.

Café DietN° de l'illustration12

DescriptifPhoto de l'intérieur du café Diet

LégendeL'intérieur du café Diet

Situé au numéro 30 de la Rue de Lens-St-Servais, le café Diet est sans doute le dernier exemplaire dans toute la région de ce qu'étaient les estaminets, encore si nombreux au début du 20e siècle, et que l'évolution sociologique a fait disparaître les uns après les autres. Exigu, mais empreint d'une chaude atmosphère, il comporte un comptoir en chêne typique, des tables anciennes et une décoration murale où se mélangent photos anciennes, trophées et souvenirs du "Motor Club hannutois".

Us et coutumes,

Même parmi les "anciens" du village, on ne se souvient d'aucun guérisseur à Abolens. Ces "anciens" se remémorent toutefois une préparation à base de plantain utilisée pour soulager les douleurs aux yeux.

Les Abolinois ne sont dans l'ensemble pas superstitieux. Ils faisaient pourtant porter le deuil aux animaux domestiques par le placement d’un crêpe à leur cou. De plus, pour protéger les bêtes d'éventuels malheurs, on les nourrissait le jour de Noël avec du foin placé à l’entrée de l’étable pendant la nuit de la

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Nativité. En outre, le fumier n’était pas sorti de l’étable ce jour-là, mais rassemblé dans un coin jusqu’au lendemain.

Une autre pratique pour éloigner la malchance était de poser sur l’appui de fenêtre extérieur une crêpe confectionnée le 1er février et de l’y laisser durant un an. Elle se conservait d’ailleurs sans problème toute l’année.

Signalons enfin le pèlerinage à Saint Hadelin, invoqué pour aider les petits enfants qui marchent tardivement.

Folklore, festivités populaires, activités artistiques

Jadis très actifs, les Abolinois avaient créé de nombreux comités. C’est ainsi qu’on se souvient de deux groupes de danses folkloriques successifs: "Les lanciers dè Tiioux" et "La Farnibole". Il y eut aussi une troupe de théâtre, "Honneur et Patrie", et une société de voyages, "Les excursionnistes d’Abolens". N’oublions pas le comité des fêtes qui organisait des courses cyclistes pour juniors, débutants et non affiliés les jours de kermesse.

Aujourd’hui, le village est le siège de deux sociétés sportives: le Motor Club Hannutois, qui organise d'importantes manifestations automobiles, et un club V.T.T. En plus, "L’amicale" s’occupe de la fête au village, du grand feu et de la fête de Saint Nicolas. Les pensionnés se réunissent au mois d’août pour leur traditionnel goûter.

Il y a toujours eu des musiciens à Abolens. Des chansons ont été écrites sur le bonheur de vivre dans le village: "A Bolin, on s’plait bin" (A Abolens, on s'amuse bien) ou "De tous les coins de la terre, c’est Abolens que je préfère". Actuellement encore la pratique de l’art musical fait partie intégrante de la vie villageoise, à côté de la peinture ou de la sculpture.

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AVERNAS

N° de l'illustration13

DescriptifDessin de l'église d'Avernas

LégendeL'église d'Avernas

Fiche d'identité

Superficie: 488 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 700

Sites remarquablesL'égliseLa ferme MoësLa ferme DochenLa ferme MehaudenLe golf

Etymologie

Avernas et Cras-Avernas doivent avoir la même origine toponymique et tirer leur nom d’une particularité, d’un fait, d’un possesseur commun. Mais quel est-il ?

Tous les toponymistes sont d’accord pour voir dans ce nom un composé avec le suffixe celtique -acum. Selon les dialectes, ce suffixe a abouti à des résultats divers comme "ais" ou "as" qui se prononce "a".

Quant au premier terme du composé, deux thèses sont en présence: il peut s’agir d’un dérivé- d’un mot celtique désignant un cours d’eau "ab-ar-onna";- de la forme latine "eburon-acium".

Pour Albert Carnoy, il s’agirait d’un dérivé de "ab-ar-onna". Ce serait le nom ancien du ruisseau qui prend sa source à Cras-Avernas et aurait donné son nom aux deux localités qu’il arrose.

Pour Jules Herbillon, Avernas se serait situé à l’orée de la forêt qui séparait le territoire des Eburons de celui qu’occupaient les Nerviens, l’origine serait donc la forme "Eburon-acium".

Notons que l’appellation wallonne du village est "Imn’na". Le radical "Imn" se retrouve dans bon nombre de noms de rivières. C’est ainsi que l’Aisne (affluent de l’Ourthe) s’appelle en wallon "l’In-n’".

Avernas et Cras-Avernas sont les plus anciens sites qui sont apparus le long du petit ruisseau d’un peu plus de 13 km qui coule sur leur territoire, il y a beaucoup de chances que c’est ce ruisseau qui leur a donné leur nom. Il devait s’appeler l’Everne ou l’Averne.

Voici quelques appellations au travers des siècles :

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AUERNAS (946); AUERNACSE (953 et 958); EURENAIS (1034, 1044, 1083, 1124 et 1207); AUENASE (1055); EUERNAS (1139); EVERNAIS (1205, 1212, 1235); EVRENALLE (1388); EVERNAXIIE (1392); EVERNAY (1404. 1413 et 1467); EVERNET (1430); .AVERNASSCH (1548); AVERNAZ (1571); AVERNASS (1613); AVERNAS (1574). A partir de cette date la graphie "Avernas" est acquise.

Mais pourquoi "Avernas-le-Bauduin" ?

Avernas est entré dans le patrimoine de l’Abbaye de St Laurent en 1084. On sait que l’abbé Berenger donna à Anselme de Solre et à son épouse Gelinde le domaine de Merbes en Hainaut. En contrepartie Anselme, avec le consentement de son épouse, donne à l’abbaye son domaine d’Avernas tel que l’avait possédé Balduinus de Colreit, père de Gelinde, et Bernard, père de Bauduin. C’est sans doute à ce Bauduin qu’Avernas doit son déterminatif.

Zoom sur Avernas

Village vallonné traversé par le ruisseau Henri-Fontaine, Avernas a oublié son passé semi-industriel, et ce n'est plus l'agriculture qui nourrit la plupart de ses habitants. C'est aujourd'hui un village où s'installent de nombreux navetteurs attirés par la proximité de l'autoroute Bruxelles-Liège et de l'importante gare de chemin de fer de Landen. Son patrimoine est riche, à commencer par son église, une des plus belles de la région. Avernas est aussi probablement le village le plus sportif à des lieues à la ronde. Un complexe sportif tourné vers le tennis accueille de nombreuses personnes (9 terrains extérieurs et 2 intérieurs), les adeptes de l'aviation légère y trouveront un important aérodrome, et les golfeurs y viennent de toute la Belgique: un véritable terrain, avec les infrastructures nécessaires, s'est implanté dans la campagne vers Grand-Hallet sur une longueur totale de près de 2.700 m. Sans compter que le nom du village est porté au plus haut niveau du basket national par l'équipe du BC Avernas.

Esquisse du village

Relief

Le village d'Avernas est relativement plat, mais offre un relief plus prononcé que les villages voisins. C'est qu'il est traversé par un cours d'eau, le Henri-Fontaine.

Un étang est situé à côté de la ferme Mehauden, son origine est due à un grand nombre de sources qui affleurent à même le sol. Son eau n’est nullement stagnante, elle s’écoule vers le ruisseau "Henri-Fontaine" qui coule à quelques 25 mètres de son bord.

Le Henri Fontaine prend sa source dans la campagne entre Cras-Avernas et Bertrée. En plus des eaux très abondantes de cette source, il recueille des eaux venant de Villers-le-Peuplier, Poucet, Trognée et Bertrée. Il a une largeur moyenne de 1,60 m et un débit moyen de 66 litres à la seconde.

D’où vient le nom de ce ruisseau ? Son nom primitif devait être "l’Everne" ou "l’Averne", et la dénomination "Henri-Fontaine" pourrait remonter au 14e siècle, un document daté de 1501 évoque "enrwy delle fontaine". Le nom serait l’association de "al fontinne" ("à la fontaine") et de "à ri" ("au ruisseau") - mais il n’existe aucune certitude, plusieurs thèses s’affrontent.

Hameaux

Il n’y a pas à proprement parler de hameaux habités à Avernas. Il y avait bien, jusque dans les années 50, une maison isolée au lieu-dit "les Zabrées" (au carrefour près de la piste ULM), mais elle a disparu depuis lors.

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Approvisionnement en eau

Jadis nos aïeux se ravitaillaient en eau aux quelques sources du village, certains avaient creusé des puits qui servaient pour plusieurs familles. Vers 1900, les responsables communaux se décident enfin à envisager des solutions plus conformes à l’hygiène. L’établissement de puits et le captage de sources furent réalisés, des pompes publiques furent installées dans les divers quartiers de la commune. Cinq points d’eau étaient installés rue R. Limme, Brou du Moulin, rue E. Volont, rue de Grand-Hallet et au bas de la rue du Molhin. De plus une fontaine publique avait été aménagée rue M. Withofs - elle fonctionne toujours, bien que son eau ne soit plus potable. Cet aspect pittoresque d’un mode de vie révolu disparut en 1955 avec l’installation de la distribution d’eau. Les pompes furent enlevées mais les pierres couvrant le captage de l’eau existent toujours.

C’est également dans les années 50 qu’a été installé l’éclairage public à Avernas.

Voies de communication

Certaines rues du village trouvent leur origine dans la nuit des temps. La plus ancienne est celle qui descend du site de la tombe romaine, traverse le centre du village avant de se séparer en deux à la sortie du village. Au nord, elle vient de Tirlemont. Dans sa traversée d’Avernas, elle passe sur le Henri-Fontaine (un moulin à eau est déjà cité à cet endroit en 1083) avant de bifurquer 400 mètres plus loin (où se trouvait la deuxième tombe aujourd’hui nivelée, au lieu-dit "Tombal") à gauche vers Huy et à droite vers Namur.

Au nord de la localité passait la route Nivelles-Tongres à quelques centaines de mètres de la tombe. Venant de Nivelles et traversant le Brabant wallon actuel, elle abordait notre région par Orp-le-Grand, Grand-Hallet, longeait Avernas, évitait par le sud Houtain-l’Evêque et se dirigeait vers Grandville où elle rejoignait la voie romaine Bavai-Tongres.

Au nord d’Avernas, passait également une autre voie (dite par après la "voie de Liège"). Venant de Jodoigne, elle traversait Lincent par "la Bruyère", formait la limite entre Avernas et Houtain-l’Evêque, entrait à Cras-Avernas, traversait à Omal la chaussée Bavay -Tongres et gagnait Liège.

"Aux Zabrées", qui était pratiquement le carrefour de toutes ces voies, se greffait également une très ancienne voie qui par Houtain-l’Evêque et Wezeren prenait la direction de Saint-Trond.

Au sud du village, à "la Croix Lacave", passe un autre chemin dont l’origine est ancienne: le chemin de Thisnes. Venant de Wasseiges, il entre dans Thisnes, frôle Avernas à "la Croix Lacave", passe à Bertrée, croise la voie de Liège et prend la direction de Saint-Trond.

La majorité de ces chemins existent toujours mais sont souvent réduits à des chemins de terre; parfois quelques déplacements ont été exécutés dans un but pratique, mais malheureusement d’autres tronçons parfois importants ont disparu.

Evolution démographique

On n’a pratiquement pas de trace de chiffres de population avant le début du 18e siècle. Voici quelques données disponibles avant cette date.

Avernas comptait 38 habitations en 1437, dont 28 de pauvres; 33 en 1464; 23 en 1472; 20 en 1480, dont 14 de pauvres; 14 en 1496; 26 en 1526 dont 22 de pauvres; 19 en 1677 et 21 en 1686 (on est pleine période des guerres de Louis XIV).

En 1709, le recensement officiel donne le chiffre de 90 habitants répartis dans 19 habitations. En 1730 les chiffres sont de 34 familles et 160 personnes.

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Avec le régime français, le décompte donne en 1797 52 contribuables pour une population de 210 personnes.

En 1846, quelques années après les débuts de la jeune Belgique, il y a 91 habitations dont 86 n’avaient que le rez-de-chaussée et ce pour une population de 456 personnes. Vingt ans plus tard, en 1866, on en compte 548 pour culminer à 683 en 1910 et 714 en 1917 (avec l’apport de quelques réfugiés français).

La population ne fera que décroître jusqu’au moment de la fusion avec Hannut en 1970: 569 en 1960, 545 en 1968, 529 en 1970.

La construction de la toute proche autoroute Bruxelles-Liège a contribué à reprendre une courbe ascendante aussi bien en habitants qu’en nombre d'habitations. En date du 1er janvier 2000, il y en avait 700.

Un peu d'histoire

L’histoire d’Avernas se confond avec celle des villages avoisinants. Dépourvus de défenses naturelles et situés dans une plaine fertile, ils connurent tout au long des siècles le passage de belligérants qui ne se firent jamais prier pour piller, détruire et emporter ce qui pouvait avoir une certaines valeur. Les luttes entre la Principauté de Liège, les ducs de Brabant, les rois de France, les ducs de Bourgogne ruinèrent à plus d’une reprise toute la région de Hannut.

Au 13e siècle Avernas faisait partie du baillage de Hannut, enclave du duché de Brabant coincée entre le comté de Namur et la Principauté de Liège. Un antagonisme héréditaire donna lieu à la terrible bataille de Steppes au nord-est d’Avernas, dans la campagne entre Houtain-l’Evêque, Bertrée et Cras-Avernas. Les milices liégeoises du Prince-évêque Hugues de Pierpont infligèrent le 13 octobre 1213 une cinglante défaite au duc Henri 1er. Près de 3000 cadavres brabançons mutilés jonchaient le champ de bataille pendant que les survivants en désordre, poursuivis par les Liégeois, refluaient à travers les campagnes en direction de Tirlemont.

Nous ne ferons que citer quelques dates connues où Avernas, comme les autres villages environnants, fut pillé et dévasté: en 1276 (par les Liégeois et leurs alliés hesbignons); en 1332 (par Adolphe de la Marck); en 1356 (par les Liégeois); en1378. Ensuite, un peu de répit pour les Avernassiens sous le règne de Philippe le Bon – mais n’allons pas imaginer que tout allait pour le mieux: la plupart étaient des indigents. Les dévastations reprirent de plus belle dans la 2e moitié du 15e siècle de par les conflits entre Liégeois et Bourguignons. De 38 en 1439, le nombre de foyers tomba à 14 en 1796.

Aux 16e et 17e siècles, des épidémies de peste et même de lèpre s’ajoutèrent aux dégâts incessants provoqués par le passage des troupes. L’intolérance religieuse viendra encore renforcer le désarroi des habitants: protestants et catholiques, tantôt vaincus, tantôt vainqueurs ne manquaient pas de se venger sur le dos des pauvres paysans sans défense. A partir de 1672, et pendant plus de trente années, les campagnes de Louis XIV vont ravager toute la région de Hannut. On ne compte pas les ravages causés par les belligérants tels qu’ils sont abondamment évoqués par les historiens.

Pendant l’occupation française, après la Révolution, une certaine justice vit le jour, grâce à l’abolition des privilèges - mais en retour la population dut payer le prix par l’application de la loi sur la conscription, qui procédait à l’enrôlement de tous les hommes non mariés de 20 à 25 ans Grâce aux recherches de Roger Wauters, on connaît le sort des candidats conscrits et ceux qui malheureusement partirent combattre sur tous les champs de bataille que la France et surtout Napoléon couvrirent en Europe. Pour la période de l’an VI à l’an XIV (1798-1806) les 7 jeunes conscrits du village eurent la chance soit d’être versés dans la "réserve", soit "réformés pour diverses raisons physiques ou sociales" , soit revenus sains et saufs d’un service sans combat. Mais avec les guerres de Napoléon, le besoin d’hommes se fit de plus en plus pressant, très peu passeront à travers les maillons. De 1806 à 1814, Avernas eut 39 jeunes hommes portés aux tableaux pour tirages au sort; 20 furent réformés pour raisons médicales (le plus souvent pour

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taille insuffisante - moins de 1,542 m) mais 19 autres durent quitter leur foyer. On retrouvera la trace de 4 conscrits d’Avernas en bonne santé, 4 seront officiellement déclarés décédés, les 11 autres ne reviendront pas et les parents n’auront jamais aucune nouvelle de leur fils.

Economie et commerce

Avernas a de tout temps été plongé dans l’agriculture qui fut pratiquement jusqu'au 20e siècle la ressource unique des habitants. Avec elle se développèrent de petits métiers en aval et en amont, comme les forgerons ou les meuniers. Il y avait aussi l’élevage des porcs, des vaches, des moutons. De 1853 à 1927, la sucrerie apporta une prospérité complémentaire au village en créant des emplois de saisonniers

Le 22 novembre 1875, la ligne 127 de chemin de fer Landen-Statte était mise en service, elle ouvrait des horizons nouveaux à une population locale en pleine expansion. Le bassin houiller et les usines de Liège et de Huy proposaient du travail à une main œuvre qui, lentement, devenait excédentaire. L’exode définitif des paysans s’amplifia à tel point qu’on dut recourir à de la main œuvre extérieure pour exécuter certains travaux saisonniers: les "Flamints" (Flamands) venaient arracher les betteraves "à marchi" (remise d’une soumission de prix pour la terre à travailler). Cette pratique cessa dans les années 1950. En plus de la disparition des saisonniers, la mécanisation à outrance réduisit les cultivateurs vivant de leur travail à un nombre restreint. Aujourd’hui, sans risque de se tromper, on peut dire qu’Avernas est devenu en quelque sorte une cité-dortoir : l’activité économique a complètement changé, la mobilité est de mise, et Avernas est particulièrement bien situé à cet égard : le village est situé à quelques encablures d’une sortie de l’autoroute Bruxelles-Liège, et à quelques kilomètres de l’importante gare de Landen. De plus en plus de personnes viennent s’y établir pour faire la navette quotidienne vers leur lieu de travail.

Patrimoine

Patrimoine public

Eglise

La première mention de l’église d’Avernas date de 1083, au moment de l’échange entre Anselme de Solre et l’abbaye de Saint-Laurent à Liège. On la trouve encore mentionnée en 1124 et 1139 dans un diplôme d’Albert II, évêque de Liège. A partir de 1559, elle fit partie de l’évêché de Namur avec ses dépendances de Cras-Avernas et Bertrée. Le Concordat de 1801 la ramena au diocèse de Liège.

De l’église primitive des 10e et 12e siècles subsiste une partie importante de la tour (une tour de défense qui aurait existé avant la construction d’une église), toutefois il est pratiquement certain que la tour a pu servir de tour de défense et de clocher à l’église accolée à cette tour. C’est en 1837 que la tour a été percée d’un côté pour agrandir le sanctuaire devenu trop petit, et de l’autre côté pour y faire l’actuelle entrée (l’ancienne entrée se remarque aujourd’hui encore dans le mur côté de la ferme).

Cette tour trapue aux murs très épais est surmontée d’un clocher octogonal flanqué de 4 petits clochetons (d’où le jeu de mots: "clocher aux 4 sans cloches"). La belle voûte de cette tour date du 14e siècle et a été remise en valeur par la restauration exécutée suite au classement de l’édifice (arrêté royal du 18-07-1966). La nef date également du 14e siècle, de cette construction gothique subsistent les belles voûtes du chœur, divisées par arcs doubleaux qui, au 17e siècle, furent surchargés d’une décoration Louis XIV.

L’église fut rebâtie en partie sous le pastorat du curé Rochette (1720-1757). En 1768 eut lieu une importante restauration en briques, laquelle tranche sur les parties plus anciennes en silex remontant vraisemblablement au 14e siècle. C’est de cette restauration que datent aussi les fenêtres encadrées de pierres moulurées, comprenant seuils, dés de naissance, claveaux et clefs en calcaire dévonien. La restauration, suite au classement par la commission royale des monuments et sites, fut entreprise à partir du 1er juin 1971 et terminée en 1974.

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Les 14 vitraux furent placés en 1921 et sont dus à la générosité de divers donateurs particuliers et des paroissiens. Les deux vitraux placés dans la tour l’ont été lors de la restauration et sont dus eux aussi à la générosité de donateurs.

Mobilier et décoration de l’église

Parmi le mobilier, on notera particulièrement

- un remarquable confessionnal Louis XV provenant des ateliers de N. Hallart, maître menuisier à Namur (1723);

- deux vieux bancs en chêne et les boiseries du chœur, datant du 18e siècle;- un bénitier en forme de monolithe en pierre bleue orné de mascarons en saillie, ayant sans doute servi

de fonts baptismaux (1617);- les riches lambris du chœur;- l’autel majeur, en chêne et de style Louis XIV, flanqué de quatre colonnes lisses;- les stalles style Louis XVI en chêne;- une chaire de vérité de style renaissance, datant du 18e siècle;- la balustrade du jubé (1724).

Deux statues en bois sculpté, datant de 1752, se dressent de part et d’autre de l’autel; elles représentent Saint-Eloi de Noyon et Saint-Hubert.

Enfin, on peut encore admirer plusieurs peintures dans le chœur (dont trois sont consacrées à Saint-Bernard, second patron de la paroisse) et deux peinture récentes décorant le fond et la partie supérieure de l’autel, elles représentent la Vierge de l’Assomption et la Vierge apparaissant à Saint-Bernard.

L’orgue de l’église, fabriqué par le facteur d’orgues Clerincx de Saint-Trond a été inauguré le 4 septembre 1864. Cet instrument de grande valeur et de présentation classique a été restauré en 1975.

Chapelles

Au pied de la rue J.P. Dochen et de la "ruelle Gohète" fut érigée vers 1870 par la famille Dochen une chapelle dédiée à la Vierge Marie.

A l'entrée de la rue de la Tombe se dresse une chapelle dédiée à Saint-Bernard. Elle fut construite par Jean Thonet vers 1970.

On trouve encore une potale dédiée à Notre-Dame des Champs au bord de la route de Landen, au croisement de cette route avec la rue de Bertrée.

Presbytère

Si l’on s’en réfère à la note du curé Christiaens (1774-1799), la maison pastorale actuelle, située rue J.P. Dochen, derrière l'église, daterait des environs de 1544. En ruine un siècle plus tard, elle fut reconstruite par les soins de Nicolas Moreau, curé de 1616 à 1659. Elle fut encore restaurée en 1776.

Fin 1797, les biens, les maisons presbytérales et les églises des cures dont les titulaires avaient refusé de prêter le serment furent séquestrés. Cet arrêté ne fut jamais d’application à Avernas, le curé rentra assez vite dans ses murs.

Le presbytère tel qu’on le connaît n’a plus changé fondamentalement, il a lui aussi été classé par la Commission des monuments et sites.

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Ecoles et maison communales

Avant la fusion de 1970, la maison communale était le bâtiment occupé actuellement par "La Ribambelle", Rue Maurice Withofs 1. Construit par une décision du conseil communal du 10 janvier 1851, il est dû à l’architecte Dejardin, le devis s’élevait à 6503,80 frs. La construction, à l’emplacement de 3 petites maisons détruites par le feu, est terminée en 1852.

En fait. le bâtiment servit aussi d’école communale jusqu’en 1912, date du transfert définitif des écoles dans la rue Emile Volont où elles se situent toujours aujourd’hui. A partir de ce moment, l'étage fut réservé aux services de l'administration communale, et le rez-de-chaussée devint une sorte de "centre de loisirs" du village. Ce fut notamment le local de répétition de la fanfare d'Avernas, et c'est là que beaucoup de réunions avaient lieu; il fit aussi occasionnellement office de café.

La première école communale est attestée dès 1834 (34 garçons et 15 filles y compris 12 enfants de Bertrée) Ils paient par mois 47, 40 ou 25 centimes. suivant la classe. Comme dans de nombreuses autres communes, l’instituteur fait la classe chez lui.

Bâtir une école deviendra une obligation en 1842 et l’Etat allouera, pour le fonctionnement de l’école communale, un subside de 126,59 frs, la province de 60 frs., la commune de 63,41 frs, le bureau de bienfaisance de 120 frs. L’instituteur perçoit un traitement de 200 frs plus une indemnité de logement de 50 frs.

L’école devint vite surpeuplée et en 1877 la commune inaugura une nouvelle école destinée aux filles et située dans la rue E. Volont. Elle sera agrandie en 1909 afin d’accueillir tous les enfants d’Avernas. Les bâtiments, complétés par des éléments préfabriqués, abritent toujours une section de l'école communale de Hannut.

Tombes et cimetières

Cimetière

Les environs immédiats de l’église constituaient le cimetière depuis que nos ancêtres décidèrent que leur dernier repos serait au pied de l’église. Les mieux nantis avaient la possibilité d’être ensevelis à l’intérieur du bâtiment, mais sous une lourde dalle de pierre. Ces inhumations furent interdites par un édit de Joseph II en 1784.

En fait pour nos ancêtres, le cimetière était un lieu d’asile et de refuge. Le cimetière d’Avernas présentait un tout autre aspect que celui qu’on lui connaît maintenant: dans l’actuelle rue Dochen, les terres s’élevaient à plus de 2 mètres de hauteur et étaient retenues par un mur. Ce mur était probablement le lieu de refuge des habitants lors des attaques des ennemis: le bétail était parqué dans le cimetière pendant que les habitants se défendaient dans la tour de l’église, qui servait de donjon. Il en reste un vestige du côté du monument aux morts.

Des travaux furent entrepris au vieux cimetière en 1854 et en 1864, mais le cimetière se révéla trop exigu et le 27 mars 1901. le conseil communal décida de créer un nouveau cimetière en dehors du village, dans la campagne de "Molhin" - ce cimetière a déjà été agrandi dans les années 50. L’aspect actuel du cimetière entourant l’église date de 1915. Des quantités considérables de terre furent enlevées pour construire l’escalier à droite et la rampe d’accès de l’autre côté.

Il ne reste malheureusement aucun trace des tombes, à part une pierre accolée au mur de la ferme Moës.

Le vieux cimetière a été classé par la Commission des monuments et sites.

Pierres tombales

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Lors de la restauration de l’église en 1971, l’enlèvement du pavage existant permit de remettre en valeur les différentes pierres tombales en les plaçant dans les murs de la nef. Ces pierres sont d’époques très différentes, qui vont de 1553 (famille de Roumalle) à la fin du 19e siècle (concernant notamment la famille Dochen).

La Tombe d’Avernas

N° de l'illustration14

DescriptifDessin de la tombe d'Avernas

LégendeLa tombe d'Avernas

La Tombe d’Avernas, qui domine tout le paysage à l’ouest du village, culmine à 147,58 m au dessus du niveau de la mer alors que l’altitude au centre du village n’atteint pas 130 m. Sa hauteur verticale est de l’ordre de 8 mètres. De son sommet, on peut découvrir un vaste panorama (jusque Tirlemont par temps clair). Cette position intéressante est exploitée par les géographes dès avant 1830, comme l’attestent les travaux du géographe César François Cassiny de Thury en 1744.

Sur les hauteurs du village, dans les campagnes avoisinantes de la Tombe romaine, denombreuses fouilles furent effectuées, elles ont permis de situer une occupation humaine dès la période néolithique (3000 à 1500 av. J.C.) Des fragments de silex découverts permettent de dire que ces premiers habitants étaient déjà des agriculteurs.

Le tumulus d’Avernas est classé à la fois comme monument et comme site depuis l’arrêté royal du 29 mars 1976. La découverte lors de fouilles de pièces de monnaies identiques à celles trouvées dans d’autres tumuli hesbignons permet de le situer au 2e siècle de l’ère chrétienne. Il était situé le long de l’embranchement principal de la voie romaine dite "chaussée de Nivelles". Non loin du site, au lieu-dit "les Galossis", des fouilles permirent de découvrir les substructures d’une villa et, à quelques mètres de distance, le mur circulaire en moellons d’un puits comblé par toutes sortes d’objets hétéroclites. Des fouilles minutieuses permirent d’atteindre le fond situé à 33,35 mètres: on y découvrit, outre des poutres en chêne, des fragments de poteries, des objets en fer rouillés, des ossements d’animaux, mais aussi d’au moins deux humains. A proximité de cette villa passait également la voie romaine allant de Huy à Landen. V. Gauchez y situe un camp retranché qui ne s’étendait pas sur plus d’un hectare. Au lieu dit "au Tombeux" (côté gauche du chemin qui monte vers la tombe, à l’emplacement de nouvelles maisons) des fouilles permirent de découvrir au siècle dernier les vestiges d’un cimetière franc (il est à signaler que l’expression "tombeux" est souvent rattachée à des sépultures franques). D’autres vestiges de l’époque franque y furent aussi découverts.

En considérant le résultat de ces fouilles, on peut presque dire avec certitude que nos ancêtres vécurent d’abord sur les hauteurs du villages avant de descendre progressivement vers le bas, attirés probablement par le ruisseau et les sources nombreuses qui avoisinaient ce dernier. C’est à la période mérovingienne que le nouveau maître du domaine a abandonné le site des Galossis pour descendre dans la vallée et construire sa ferme le long de la route dite de Nivelles, qui traverse toujours aujourd’hui le village d’Avernas. C’est à partir de cette ferme et tout autour que s’est développé le centre du futur village, surtout quand il aura fait bâtir à côté de sa demeure une chapelle qui deviendra église paroissiale.

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Patrimoine privé

Fermes

N° de l'illustration15

DescriptifDessin de la ferme Moës

LégendeLa ferme Moës

Sur l'actuelle place L. Maubeuge se dressaient deux fermes, l'une face à l'église (elle appartenait au Seigneur d'Avernas et fut démolie pour faire place à la sucrerie), l'autre à côté de l'église, dénommée "ferme Moës", qui subsiste toujours. Cette ferme et le sanctuaire sont les bâtiments les plus anciens du village. A l’origine, cette ferme appartenait à l’abbaye St Laurent de Liège.

La ferme dite actuellement "ferme Méhauden", située rue M. Withofs est plus récente, elle fut construite par Martin de Marneffe en 1723. Ce dernier, mayeur d’Avernas de 1721 à 1742 dirigeait la ferme du Seigneur située en face de l’église et aujourd’hui disparue.

La ferme Dochen (rue J.P. Dochen) est la plus récente d’Avernas. On y trouve une pierre datée de 1792. Elle est entrée dans le patrimoine de la famille Dochen (originaire de Grand-Hallet) dans la première moitié du 19e siècle. Cette famille fut à la base de la construction eu 1863 de la sucrerie d’Avernas sur le site de la ferme du Seigneur devant l’église. Malheureusement la modernisation et la rationalisation eurent vite raison de cet important édifice et en 1924 la société fut dissoute et le bâtiment démoli en 1931. La maison en face de l’église est le seul vestige qui reste de ce complexe industriel, ainsi que le haut mur qui descend vers la rue du Molhin.

Sites industriels

Les sites industriels ont tous disparu, mêmes les forges qui furent longtemps les témoins de la vocation agricole de la Hesbaye.

Une charte du 6 janvier 1083 révèle déjà l’existence de trois moulins sur le cours du ruisseau. Dans les siècles suivants, il est constamment fait mention d’un moulin à eau. Ce moulin fut probablement détruit à plusieurs reprises lors des épisodes guerriers. Il subsiste quelques traces de son existence, comme le bief qui détournait l’eau à Bertrée (près de la chapelle des Trois Saintes Sœurs) pour l’amener au moulin situé rue Maurice Withofs 15. Il cessa définitivement toute activité durant la guerre 14-18.

La campagne vers Hannut, bien dégagée, était propice à l’établissement de moulins à vent. Un moulin y a été construit, mais il n’a tourné que trois ou quatre ans et a été démoli en 1839. Un autre a été bâti aux abords de l’emplacement actuel de "La Tonnelle". Il disparut également au début du siècle, victime de la modernisation. Il en existe des photos prises peu avant

Us et coutumes, festivités populaires

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La kermesse annuelle a traditionnellement lieu le premier dimanche du mois de septembre : la patronne du village est fêtée le 15 août, mais en raison des travaux aux champs, nos ancêtres la reculèrent de 2 semaines pour "être tranquilles" et fêter convenablement l’événement. Cette kermesse n’a certes plus l’envergure de ce qu’elle fut. Il existait de nombreuses maisons où la bière et le "péket" coulaient à flot, on dansait dans des guinguettes disséminées dans le village, et dans les bistrots. Avernas avait sa fanfare, elle avait été formée en 1908 et elle disparut en 1963. La fanfare était de sortie pratiquement tous les jours. Des jeux populaires mettaient en présence enfants et adultes dans des joutes animées: course dans des sacs, course "à l’awe" (à l’oie), et tant d’autres jeux aujourd’hui disparus.

A part deux cafétéria jouxtant des cercles sportifs (tennis et golf) il n’y a plus d’estaminet dans le village. Il n’y a plus non plus ni épicerie, ni boucher, ni boulanger, ni d’ailleurs d’autre activité commerciale : la vie moderne a effacé en quelques années ce que des siècles avaient construit. La vie commerciale s'est déplacée vers la route de Landen, accès rapide vers l'autoroute Bruxelles-Liège et vers le centre-ville.

Grands personnages

La population d’Avernas étant de tous temps vouée à une activité rurale, on ne trouve pas de personnages illustres à tous les coins de rues. On retiendra pourtant les noms de deux personnages qui, à des titres divers, ont marqué de leur empreinte la vie et l’histoire du village.

Le lieutenant-général LAMBERT

Né à Avernas le 10 février 1862, fils d’Auguste et Jeanne-Joseph Dumortier, il lui fut reconnu un rôle de premier ordre dans les événements de la guerre 14-18. Le Lieutenant-Colonel Lambert se trouvait à Liège en août 14, quand il reçut pour mission de défendre l’intervalle des forts de Fléron et d’Evegnée. Il s’y heurta à la brigade Ludendorf. Le combat fut extrêmement violent et les Allemands subirent de très lourdes pertes. Le Lt Cl Lambert fut lui-même blessé par un éclat d’obus. Son régiment, le 14e de Ligne, attaqua encore à Haecht et perdit 14 officiers et 400 hommes de troupe sur 1600 combattants le 12 septembre 1914.

Sur l’Yser le 24 octobre, près de Nieuwpoort, le 14e de Ligne se fit littéralement massacrer pour empêcher l’ennemi de franchir un pont. Plus de la moitié de l'effectif disparut dans la mêlée, mais le Lt Cl Lambert, resté au poste jusqu’à la dernière minute, échappa miraculeusement à la mort. Il avait réussi à arrêter l’offensive des troupes allemandes, les empêchant de prendre les Français à revers. Le 15 novembre 1915, il était promu général-major. Il participa à l’offensive des Flandres qui chassa l’ennemi des positions qu’il avait fortifiées pendant 3 ans. Par arrêté royal du 26 mars, le général-major Lambert était commissionné au grade de lieutenant-général. Couvert de décorations, il se retirait à Ostende où il mourut le 15 mai 1935.

Le poète Lucien Maubeuge

Le poète wallon Lucien Maubeuge est né à Avernas le 8 avril 1878. Il était le fils d’Albert-Joseph Maubeuge, gendarme de la brigade de Hannut, mais d’origine ardennaise, et. de Célestine Docquier. Il quitta très jeune Avernas pour Seraing, mais garda des attaches profondes avec son village natal : durant toute sa jeunesse, il venait passer ses vacances chez son oncle "li chârli" (le charron). Comme la plupart des enfants de son âge, dès la fin de ses classes primaires, il descendit dans la mine du Charbonnage du "Thier Potet". Devenu rapidement machiniste-pompiste, il put disposer d’une pièce tranquille où il pourra, tout en surveillant les machines, penser, rêver, écrire. Ses premiers vers malhabiles éveilleront toutefois l’intérêt de Théophile Bovy, l'auteur du "Tchant dès Walons", qui le fera profiter de ses conseils. A partir de ce moment, Maubeuge donnera libre cours à son intelligence et sa sensibilité et écrira de délicieux poèmes. En 1904, il sortira son premier recueil "Violètes èt Pinsêyes" ( Violettes et pensées), puis viendront "So Tchamps so Voyes" (A travers champs et chemins), "Tchansons di m'vièdje" (Chansons de mon village), "Pasquêyes et rîmès" (Anecdotes et rumeurs). On notera que ces titres font tous référence à ses souvenirs de vie à la campagne. On trouvera encore son célèbre sonnet "Li Mouhagne” (la Méhaigne), sa merveilleuse chanson "Li Niyêye" (La nichée).

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Dès 1908, il se lança dans le théâtre wallon et ses œuvres connurent un succès énorme, on notera parmi d’autres: "Li marhâ dè Trô Bottin" (Le forgeron du trou Bottin), "Béguinète èt Sîzet" (Fauvettes et tarins), "Les feumes à l’pompe" (Les femmes à la pompe) Elles font toutes références à des souvenirs d’enfance en milieu rural. Il n’oubliera pas pour autant ses expériences de la banlieue liégeoise avec "Les Feumes dè Cazère" (Les femmes des corons).

Pour la très grande valeur de son œuvre, Lucien Maubeuge se verra décerner de nombreuses distinctions honorifiques et notamment en 1939, le prix biennal de la littérature wallonne. Sa commune natale lui rendit hommage à de nombreuses reprises et, pour la dernière fois, le 17 juillet 1966, lorsque l’administration communale donna le nom du poète à la place communale. A 88 ans, Lucien Maubeuge était présent à la manifestation. Le 31 août 1968, il s’éteignait à Seraing.

Bibliographie

Avernas le Bauduin - L’église, les inscriptions des cloches, des vitraux, des pierres tombales et autres, J. De Potter (non publié).

Avernas-le-Bauduin - Regard sur le passé, Roger Vilken, Stavelot, 1988

B.T.D., Jules Hubillon, tome 28 (pp. 222-223)

Si Avernas m’était conté, Roger Wauters ( Notes et documentations non publiées)

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AVIN

N° de l'illustration16

DescriptifPhoto aérienne d'Avin

LégendeAvin – vue aérienne(Photo Patrick Moers)

Fiche d'identité

Superficie: 662 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 589

Sites remarquablesLe château de Looz-CorswaremLe site de l'église, du presbytère et du couvent ClairlieuLa ferme de DiestQuelques monuments funéraires dans le cimetière

Etymologie

Comme pour le village des Avins-en-Condroz, il semble bien que l'origine du nom d'Avin soit celtique et se rapporte à un cours d'eau: "alb - entio" (= eau blanche). La dénomination wallonne ("Auvin") renforcerait cette thèse (le "au" provenant d'un ancien "l").

Zoom sur Avin

Véritable excroissance méridionale de l'entité de Hannut, Avin - officiellement dénommée "Avin en Hesbaye" pour bien la distinguer des Avins en Condroz - n'est rattachée à cette entité que par le village de Moxhe, avec lequel elle partage une frontière commune: la Méhaigne. Ailleurs, elle est bordée de villages appartenant à d'autres entités: Ambresin, Meeffe, Acosse, Burdinne, Ciplet. C'est un joli village qui descend tout en douceur vers la Méhaigne, et se pare de parcs boisés, de ruisseaux, de pièces d'eau et de vieilles bâtisses.

Autrefois doté de deux châteaux et de fermes importantes, le village d'Avin a certes encore une activité agricole typiquement hesbignonne, mais il peut compter en plus sur des entreprises aussi diversifiées que la réalisation de jardins, la menuiserie et le commerce de véhicules de transport, sans oublier la seule imprimerie de la région - ni le captage d'eau. C'est aussi à Avin que les Hannutois peuvent venir s'approvisionner en une eau fraîche de grande qualité, à l'une des seules sources potables de l'entité.

Enfin, Avin est le seul village de l'entité à faire l'objet d'un jumelage: il est en effet jumelé avec Taizé, dans les Deux-Sèvres, en France.

Esquisse du village

Relief

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Le relief est peu accidenté. Un petit ruisseau, le Mohéry, qui trouve sa source dans le village, le traverse avec lenteur, du sud au nord, en raison d'une station de captage en aval. Il se déverse dans la Méhaigne qui serpente les prairies avoisinantes avant de se jeter dans la Meuse à Huy.

Le point culminant se situe au seuil de l'église (130 m), le point le plus bas le long du Mohéry (70 m).

Situés en zone limoneuse, Avin et ses hameaux Mohéry et Atrive ont révélé des traces d'occupation de l'époque néolithique. La terre arable est composée d'un limon gras et fertile, convenant très bien pour les différentes cultures et principalement pour les céréales et la betterave sucrière. La partie cultivée est d'environ 500 Ha.

Infrastructures, voiries

Le village est traversé de manière totalement rectiligne, du nord au sud, par la Nationale 80, qui relie Hasselt à Namur.

L'électricité fut installée à Avin sous le mayorat de François Landercy, de 1915 à 1920. C'était d'ailleurs Monsieur Landercy qui fabriquait et fournissait lui-même l'électricité. Aux élections communales suivantes, il fut renversé. A titre de représailles, il coupa l'électricité partout dans le village. C'est une société intercommunale qui la réinstalla en 1926…

Evolution démographique

La population avinoise n'a cessé d'augmenter jusqu'au début du 20e siècle: 228 habitants en 1784, 410 en 1806, 708 en 1846, 778 en 1910. Ensuite, elle a commencé à diminuer: 553 en 1960, 493 en 1968, 473 en 1976. Puis elle a de nouveau augmenté en raison de la reprise des naissances, des soins de santé et de l'arrivée de nouveaux ménages voulant se soustraire aux désagréments de la ville: au 1er janvier 2000 la population avinoise comptait 589 habitants.

Un peu d'histoire

La première mention du village dans les archives paroissiales date de 1020: la paroisse d'Avin (Aviens) était desservie par le chapelain d'Atrive sous les ordres de la paroisse mère de Ciplet. En fait, à l'époque, Avin n'était qu'un hameau de 8 foyers, Mohéry en comptait 15 et Atrive 30. Fait curieux, c'est le plus petit hameau qui a donné son nom en 1612 au village actuel. On retrouve d'ailleurs son nom ("Aviens") dans le relief de Clarembaut III devant la cour féodale de Namur.

On ne peut retrouver dans aucune archive, qu'elle soit communale ou paroissiale, ou dans les archives des villes environnantes, des indices qui porteraient à croire qu'Avin eut à son actif quelque fait d'importance relative.

En 1028, les archives paroissiales relatent l'existence de l'église d'Atrive qui faisait partie d'Avennes puis plus tard de Ciplet.

La chapelle d'Atrive appartenait primitivement au seigneur du lieu. En 1034, Lambert d'Atrive la céda à l'évêque de Liège qui en fit don à l'abbaye de St Laurent.

La chapelle d'Avin n'était qu'une dépendance de l'église d'Ambresineau.

Avin et Atrive constituaient un des 7 bailliages du Comté de Namur. Le Seigneur d'Atrive (ou d'Autrive) était un des 12 pairs qui, avec le comte, siégeaient au tribunal suprême du Comté de Namur. Il possédait dans son fief une Haute Cour de Justice. Il portait le titre de Chevalier. La puissante famille se maintint à la tête de son domaine jusqu'au 14e siècle, époque où la seigneurie fit retour au suzerain après la ruine de Clérembault III d'Atrive. A la fin de l'Ancien Régime, la seigneurie se trouvait de nouveau dans les mains de seigneurs laïques.

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Avin et Atrive étaient redevables de contributions à payer au couvent d'Antheit. Les habitants d'Atrive payaient trois pains par an: un à la Noël, un Pâques et un à la Pentecôte. En plus de cela, les personnes mariées devaient fournir sept œufs, les adolescents deux œufs et les enfants en âge de communion un patard (ancienne petite monnaie).

C'est en 1612 qu'Avin et Atrive furent réunis en une paroisse autonome, dont Avin devint la composante principale à la suite d'un procès.

Economie et commerce

Jadis, l'activité agricole était surtout l'apanage de quelques grosses exploitations, regroupées le long du ruisseau de la Fontaine. La population a toujours vécu essentiellement de l'agriculture et de l'élevage. Il ne reste aujourd'hui que quatre fermiers, dont certains se sont en partie spécialisés dans l'élevage de porcs ou de bétail de race.

L'éloignement relatif du centre de Hannut a maintenu à Avin quelques petits commerces, à côté desquels on trouve la seule imprimerie de la région et des entreprises d'une relative importance spécialisées dans des domaines aussi divers que la menuiserie - qui a en quelque sorte remplacé les scieries aujourd'hui fermées - ou le commerce de véhicules de transport. Par contre, une des activités les plus significatives a bel et bien disparu: la limonaderie. Tout ce qu'il en reste est une "rue des Limonadiers". Elle rappelle au passant qu'Avin était jadis connu dans la région pour son "soda" bien particulier, une limonade qui incorporait à la délicieuse eau de la source un sirop pétillant rouge, et se vendait dans de jolies bouteilles fermées par une bille en verre.

Patrimoine

- Patrimoine public

L'église

N° de l'illustration17

DescriptifDessin de l'église St Etienne à Avin

LégendeL'église Saint-Etienne à Avin

Dédiée à Saint-Etienne, l'église actuelle remplace une ancienne église édifiée en 1756 par les Jésuites, qui possédaient le château d'Avin, actuellement château des comtes de Looz-Corswarem. Cette église fut dotée d'une tour en 1804. De style néo-gothique, elle a été construite en 1906 par l'architecte Hubert Froment, de Liège. C'est Mme de Diest qui, après avoir cédé une partie de son domaine, a fait construire l'église, et d'autres bâtiments, de ses deniers. Une collecte avait été organisée dans le village et avait rapporté 379 francs!

C'est un long vaisseau avec bas-côtés et transept. Sa tour désaxée à étage polygonal est flanquée d'une tourelle. A l'intérieur, de nombreuses boiseries datant pour la plupart de la 2e moitié du 19e siècle et du tout début du 20e, un chemin de croix composé de quatorze peintures, des fonts baptismaux en pierre avec couvercle en laiton de 1910 et plusieurs statues de différentes époques.

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Chapelles

La chapelle Saint-Donat

Située à l'angle de la rue Al. Piron et de la rue des Limonadiers, cette chapelle en pierre de plan carré date de la première moitié du 19e siècle. Elle est surmontée d'une toiture de forme pyramidale. Elle remplace une autre, construite en 1784 au lieu dit "Vallée des malheurs" et détruite par la suite. A chaque orage la foudre tombait à cet endroit et effrayait les habitants qui construisirent cette première chapelle et la dédièrent à Saint-Donat.

La chapelle Notre-Dame du Bon Secours

N° de l'illustration18

DescriptifPhoto de la chapelle ND de Bon-Secours

LégendeLa chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours à Avin

Elle se dresse à l'angle de la ruelle des Mottes et de la rue d'Atrive. Elle fut constuite en 1938 pour rétablir un culte remontant à quelques siècles. C'est un petit édifice en briques qui abrite une statue habillée de la Vierge à l'Enfant de la fin du 18e siècle. Cette statue se trouvait dans l'église d'Atrive et attirait de nombreux pèlerins chaque année. Elle fut ramenée en 1755 en l'église d'Avin, puis dans cette chapelle en 1938 lors d'une magnifique procession. Elle retrouvait finalement son quartier d'origine.

La chapelle de la Croix

Située à l'angle de la rue des Limonadiers et de la rue de la Forge, elle est construite en briques sur un plan carré et date de 1858. A l'intérieur, un Christ en croix en chêne polychrome du 16e siècle entouré de deux statues (Saint-Etienne et Saint-Pierre) des 16e et 17e siècles.

Le calvaire

On le découvre, enfermé dans un périmètre métallique, à l'extérieur d'un tournant où la rue du Mohéry remonte pour rejoindre la rue d'Atrive. Il fut construit en 1934 pour commémorer le jubilé de la rédemption.

Les grottes à Notre-Dame de Lourdes

Il y en a deux sur le territoire d'Avin. La première se dresse à proximité de la ruelle des Mottes, l'autre à l'angle de la rue Tige Jacquette et de la rue de la Forge.

Le presbytère

Il est situé à proximité de l'église à l'intérieur d'un parc, et est protégé par des murailles surmontées de barrières.

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Il fut construit en même temps que la nouvelle église et remplace l'ancien presbytère qui se trouvait rue du Roua et qui desservait l'ancienne église d'Avin. Les mêmes matériaux ont été utilisés que pour l'église toute proche.

Clairlieu

N° de l'illustration19

DescriptifPhoto de "Clairlieu"

LégendeClairlieu

Situé sur le site de l'église, ce bâtiment, daté de 1904, fut autrefois un couvent avec dispensaire. A cette époque les religieuses installées à Avin ont pour origine des communautés établies en France et qui, comme beaucoup d'autres, ont essaimé en Belgique. Elles trouvèrent asile dans ce bâtiment érigé par Mme de Diest et c'est depuis lors qu'elles ont consacré leurs efforts à l'enseignement et aux services des malades.

Il a été par la suite affecté pendant quelques années au noviciat des Pères Croisiers du couvent de Hannut. Il est actuellement occupé par des locataires privés. Cette construction en carré se caractérise par des jeux symétriques de portes et de fenêtres en façade.

Salle paroissiale

Cette salle fut construite également en 1904 sur le site donné par Mme de Diest. Elle a été restaurée par l’ASBL St Etienne qui y a même ajouté une annexe comprenant une grande cuisine bien équipée, ce qui a permis de pratiquement doubler la superficie et de pouvoir disposer d’une salle avec scène et d’une autre, contigüe, avec bar. Elle a actuellement pour nom "Les Dix Bonniers". Elle fut inaugurée en septembre 1984.

Ecoles et maison communales

Les écoles communales furent construites en 1863, pour garçons et pour filles, avec au centre du bâtiment la maison communale. Cet édifice se situe le long de la rue des Limonadiers, en face de la place du village. Une nouvelle maison communale fut érigée sur la place, en face des écoles, en 1902.

Lorsque le couvent fut construit, les filles désertèrent l'école communale pour l'école des Sœurs. L'école communale pour filles fut donc supprimée en 1939 et la commune adopta l'école libre des Sœurs.

En 1962, l'école communale pour garçons fut fermée. Plus tard, le bâtiment entier fut vendu à des particuliers.

Ne servant plus depuis la fusion avec Hannut en 1976, la maison communale fut fermée et demeura sans entretien jusqu’en 1996, date à laquelle on assista à sa démolition, juste avant la Noël.

Le cimetière

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Situé ruelle des Mottes, le cimetière d'Avin comprend plusieurs monuments funéraires remarquables, dont deux chapelles, l'une de style néo-gothique, l'autre néo-classique, qui attestent la présence de familles importantes sur le territoire d'Avin.

Monument aux morts

Il est situé à proximité de l'église.

Il fut érigé en 1975 pour la commémoration du 30e anniversaire de la libération des camps. A ce moment, Avin n'avait pas de monument dédié aux morts de la guerre 40-45 et il n'y avait, pour celle de 14-18, qu'une plaque commémorative apposée à la façade de la maison communale. Quand la maison communale fut détruite en décembre 1996, la plaque fut récupérée et scellée au pied du monument actuel.

La station de pompage

On trouve à la rue de Taizé (anciennement rue du Haut Mohéry) une des seules stations de pompage de la région, preuve que le sous-sol avinois regorge d'une eau d'excellente qualité.Cette station fut construite en 1974, avec un contrat qui fixait la quantité maximum d’eau à pomper annuellement. Au début, ce contrat fut respecté. Mais au cours des années, la quantité pompée n’a fait qu’augmenter, au grand désespoir des riverains du Mohéry. Ainsi, la fontaine située au croisement de la rue des Limonadiers et de la rue du Mohéry, qui fournissait une eau potable très fraîche, s’est arrêtée. Par après, le captage augmentant toujours, le débit du ruisseau a fortement diminué, à tel point que l’on croirait qu’il n’y plus de pente!

- Patrimoine privé

Le château de Looz-Corswarem

Il se dresse magnifiquement au bout de la rue des Limonadiers et de la ruelle des Mottes, au milieu d'un grand parc avec étangs. Les Jésuites en furent propriétaires jusqu'à la Révolution française. A ce moment beaucoup d'ordres religieux furent supprimés et les Jésuites en furent expulsés. Le château fut vendu sous Joseph II et racheté par le marquis de la Valette. Il passa ensuite, par héritage, aux Simonon. L'abbé Simonon (sous-diacre) fit relever ses vœux par l'évêque de Liège pour épouser ensuite Melle Maréchal. Il mourut inopinément au cours du voyage de noces. Madame Simonon épousa en secondes noces le comte de Looz-Corswarem dont les descendants en sont toujours actuellement propriétaires.

Les dépendances datent de 1776. Le château lui-même a été restauré à différentes reprises.

Fermes

La ferme de Diest

N° de l'illustration20

DescriptifPhoto de la ferme Moncheur

LégendeLa ferme Moncheur (anciennement ferme de Diest)

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La ferme de Diest, aujourd'hui appelée "ferme Moncheur" du nom de ses occupants, se trouve au fond d'un parc relié à la rue des Limonadiers par une drève. Les bâtiments que l'on peut voir sont en fait les annexes d'un château de la famille de Diest, dont l'édifice principal a été démoli.

N° de l'illustration21

DescriptifCarte postale "Avin – château de Diest"

LégendeL'ancien Château de Diest, aujourd'hui disparu

Cette propriété, également un bien des Jésuites de Namur, fut achetée par le marquis de la Valette sous Joseph II, puis vendue à J-B de Diest qui était le plus grand propriétaire terrien de la province: il possédait 800 Ha de terres dont 440 à Avin. La propriété passa ensuite à J-B de Diest-Claes. Mme de Diest-Claes mourut en 1927 et légua la ferme à Melle Moncheur, la filleule de son mari.

Vie associative et festivités populaires.

Avin se caractérise par une vie associative intense, et la présence de plusieurs comités actifs dans toute une série de domaines.

Il y a traditionnellement deux fêtes au village: l'une en mai et l'autre en août.

L’ASBL St Etienne assume la gestion de la salle des Dix Bonniers et prend en charge plusieurs manifestations, dont un dîner de printemps, une marche de nuit avec barbecue le dernier week-end de juin, le goûter des pensionnés d'Avin et un agréable Marché de Noël le 2e week-end de décembre. En plus, elle organise un camp de vacances début juillet et une distribution de bûches de Noël aux 4 x 20 le 24 décembre.

Quant au Comité de jumelage Avin-Taizé, il ne se contente pas du jumelage proprement dit, il met également sur pied un accueil des jumeaux les années paires le week-end de l’Ascension, la St-Nicolas des enfants et les "Cloches de Pâques" pour les 4 x 20.

"Le Canivet en Fête" organise chaque année un grand barbecue avec soirée, le 15 août les années paires ou le 21 juillet les années impaires.

Enfin, "Le comité de défense d’Avin" propose un Grand Feu fin février.

Bibliographie

Promenade du Mohéry, Charles Vigneront, Syndicat d'Initiative de Hannut, 1995Travail d’histoire de Hanick Poncelet, 1988.

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BERTREE

N° de l'illustration22

DescriptifPhoto aérienne de Bertrée

LégendeVue aérienne de Bertrée(Photo Patrick Moers)

Fiche d'identité

Superficie: 278 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 403

Sites remarquablesFerme DelangePotale rue du Henri-FontaineChapelle des Trois Saintes Sœurs

Etymologie

Le nom "Bertrée" proviendrait du bas latin "Berthariacum" (= maison de Berthari, c-à-d. de Berthier), tout comme celui de la ville de Bertrix, dans la Province de Luxembourg. Les premières archives mentionnant le village datent de 1139, il s'appelait alors "Bertreis".

Zoom sur Bertrée

Bertrée, un des plus petits villages de Hannut, avait autrefois son prieuré, qui appartenait à l’abbaye de Cluny en Bourgogne. Ce prieuré, fondé par Wautier de Trognée en 1124, était modeste: il n'abritait que quatre moines et un prieur. Il se trouvait à l'emplacement de l'actuelle Ferme Seny (aussi dénommée "Ferme du Prieuré"). Il n’en reste plus rien à l'heure actuelle.

Aujourd'hui, Bertrée est un village paisible, où il fait bon vivre, et où les navetteurs qui s'y sont fixés par suite de la proximité avec l'autoroute Bruxelles-Liège et la gare de Landen peuvent profiter abondamment, dans leur temps libre, de l'air pur et de la possibilité de promenades apaisantes sur l'ancienne ligne de chemin de fer Landen-Statte.

Esquisse du village

Sol

Le sol recèle de grandes quantités de sable, et des sablonnières ont été exploitées jusqu'au milieu du 20e siècle. Un moment dépôts d'immondices à ciel ouvert, elles ont été comblées.

Evolution démographique

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En 1960, la population comptait 361 habitants. En 1968, ils étaient 356, et, au 1er janvier 2000 leur nombre était de 403. Cette augmentation est surtout due à la construction d'assez nombreuses habitations dans les années 1990.

Un peu d'histoire

On a retrouvé à Bertrée des traces d'occupation gallo-romaine et franque.

Bertrée était autrefois un des villages les plus importants de la région hannutoise. A un certain moment, son église était le siège d'une paroisse opulente qui englobait les villages de Cras-Avernas, Poucet et Trognée. En 1803 elle perdit brusquement toutes ces prérogatives et, de surcroît, elle fut également spoliée de son statut d'église paroissiale pour être annexée, en tant que chapelle, à l'église d'Avernas. C'est par un arrêté royal du 26 mai 1914 que la chapelle de Bertrée fut à nouveau érigée en église paroissiale.

Economie et commerce

Jadis, Bertrée était connu à des lieues à la ronde, à cause de la présence de sablonnières et d'une brasserie. Cette dernière existait déjà au moment de la Révolution française, elle était exploitée par la famille Deprez.

Toutes deux ont aujourd'hui disparu, et les seules activités encore présentes sont les rares exploitations agricoles qui subsistent.

Patrimoine

Patrimoine public

EgliseN° de l'illustration23

DescriptifDessin de l'église de Bertrée

LégendeL'église de Bertrée

L'église de Bertrée, située sur un petit promontoire, est dédiée à Saint-Pierre.

Cet édifice, inauguré en 1758, est un bel exemple de l’architecture du 18e siècle, il présente deux curiosités: une porte cintrée de style gothique datant du 16e siècle ainsi qu'un bas-relief de style roman du 13e siècle représentant Saint-Pierre en position assise.

Le plan est traditionnel: une nef de quatre travées se prolongeant pour englober totalement le clocher et un chœur polygonal. Les matériaux de construction sont mixtes: brique et pierre calcaire.

A l'intérieur, en bas de la nef de droite, on trouve une petite chapelle érigée en l'honneur des Trois Saintes Sœurs (Bertille, Eutropie et Geneviève).

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Parmi la décoration intérieure, un chemin de croix de Joseph Delcourt (1898) et une descente de croix datant du 18e siècle. Les fonts baptismaux, en pierre, sont de style roman; la base remonte au 12e siècle, la cuve est du 15e.

Chapelle

Une autre chapelle, elle aussi en l'honneur de Trois Saintes Sœurs, se trouve près du Henri-Fontaine.

Ecoles et maison communales

L'édifice a été rénové et transformé en maison de village à la fin des années 90.

Petit patrimoineN° de l'illustration24

DescriptifDessin du monument aux morts de Bertrée

LégendeLe monument aux morts de Bertrée

A proximité de l'église est érigé un monument aux morts des deux guerres, dont la particularité est une inscription en wallon pour le moins originale: "Nos estans chal pace qui nos estis là" ("nous sommes ici parce que nous étions là").

PotaleN° de l'illustration25

DescriptifPhoto de la potale de Bertrée

LégendeLa potale de Bertrée

C'est dans la Rue du Henri-Fontaine, un peu à l'écart du village qu'on découvrira avec ravissement une jolie potale du 18e siècle (1771) d'une hauteur de 2,50 m., avec un pilier en calcaire surmonté d'un couronnement à trois niches en plein cintre dans lesquelles on reconnaît les bas-reliefs de Notre-Dame de Montaigu, de Saint-Pierre et de Saint-Donat.

Patrimoine privé

Fermes

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N° de l'illustration26

DescriptifPhoto de la ferme Delange à Bertrée

LégendeLa ferme Delange

Comme dans la plupart des villages de Hesbaye, on trouve à Bertrée une belle ferme en quadrilatère (ferme Delange). Elle est située Rue Georges Lambert, et sa cour intérieure est joliment garnie. On y admirera particulièrement le portail; inscrit en retrait dans une large embrasure et datant de la fin du 18e

siècle.

La ferme du Prieuré (ou ferme Seny), située Rue de la Brasserie, a été construite sur les ruines d'un ancien prieuré fondé vers l'an mille par Saint Odilon, abbé de Chiny.

Us et coutumes

Autrefois, Bertrée était le siège d'un important pèlerinage aux Trois Saintes Sœurs, le lundi de la Pentecôte. Les Trois Saintes Sœurs s'appelaient Bertille, Eutropie et Geneviève, elles étaient invoquées contre les maladies du foie. La messe en plein air attirait la grande foule, manèges et échoppes pullulaient sur les trottoirs du centre du village. Cette tradition s'est perdue ces dernières années.

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BLEHENN° de l'illustration27

DescriptifPhoto des plaques "Blehen Village fleuri"

LégendeQuelques inscriptions qui attestent de la vitalité blehinoise

Fiche d'identité

Superficie: 198 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 286

Sites remarquablesChâteau de BlehenChâteau d'HerzéeFerme du MayeurPotale Saint-Donat

Etymologie

Le toponyme "Blehen" date de l'époque franque. Il signifie simplement "habitation dans le marais".

Zoom sur Blehen

Le village de Blehen, un des plus petits des 17 villages hannutois, est sans conteste le plus dynamique. Niché en pays de Liège au coeur de la Hesbaye, il ne compte que 198 hectares pour 100 maisons et moins de 300 habitants.

On y dénombre proportionnellement beaucoup d’enfants, ce qui constitue un beau pari sur l’avenir.

C’est un village paisible, verdoyant, qui a su réunir ses habitants au sein d’une vie associative riche. Le quartier historique du bas avec ses châteaux, ses anciennes fermes et son église d'une part, et d’autre part, le quartier du haut avec ses maisons ouvrières se réunissent dans la rue du Centre et dans la rue de La Concorde. La seule maison publique du village porte d’ailleurs ce dernier nom bien symbolique d'une constante recherche de bonne entente.

Blehen abrite de nombreux et diversifiés comités locaux, qui permettent à chaque habitant de trouver sa place dans le paysage associatif républicain.

Comme la plupart des villages de l'entité hannutoise, Blehen est un village métissé: les Blehinois de souche ont été rejoints progressivement par des habitants de plusieurs continents et pays européens, sans compter ceux qui viennent d'autres régions de Belgique.

Par ses contacts avec les pays voisins, pour une bonne part grâce à la Confrérie Saint-Antoine, par la nature même de sa population, on peut dire que la République Libre de Blehen a depuis des années l’esprit européen.

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Esquisse du village

L'altitude au seuil de l’église de Blehen est de 143 mètres.Blehen est traversé par la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Meuse et de l’Escaut.

Faune et flore

On trouve dans le village plusieurs espaces boisés : le parc du château de Blehen, une sapinière dans la propriété Ista-Baugniet ainsi que le parc du château d’Herzée. Dans chacun de ces espaces, on peut admirer des arbres remarquables. Toute cette belle végétation sert d’abri à une faune nombreuse et diversifiée. En plus des corneilles et des pigeons-ramiers, on peut y apercevoir canards et hérons.

Evolution démographique

Voici comment a évolué la population locale:1831: 285 habitants; 1845 : 325; 1850 : 259; 1896 : 310; 1910: 352; 1938: 317; 1960: 288 ; 1966: 270; 1968: 290; au 1er janvier 2000: 286

Un peu d'histoire

A l’époque préhistorique, la partie basse de Blehen était un terrain marécageux. On y retrouve aujourd'hui encore un des débuts du Geer sous forme d’un ruisseau intermittent. Quelques objets du néolithique ont été découverts en surface et attestent que la vie sociale y était déjà présente.

Le village deviendra franc après avoir été romain. Témoin de cette époque une villa gallo-romaine qui a été découverte entre Blehen et Poucet en 1968 par le cercle archéologique Hesbaye-Condroz de Waremme.

Aux époques mérovingienne et carolingienne, Blehen aurait fait partie d’un grand domaine royal ("fiscus") englobant les localités actuelles de Lens-St-Remy, Abolens et Lens-St-Servais. Le village dépendait du comté d’Avernas jusqu’au moment où il a été intégré dans la principauté de Liège par le biais du chapitre de Saint-Pierre.

Par sa situation d’enclave liégeoise en Brabant, Blehen souffre des guerres entre princes voisins. A titre d'exemples: un incendie en 1465 par la garnison de Jodoigne; pillages et ravages à la suite d’incessants mouvements de troupes étrangères durant les campagnes de Louis XIV (1672-1715) puis provoqués par Louis XV (1740-1747). A ceci s'ajoutaient les épidémies comme dans les années 1500 à 1600 où peste et lèpre ont sérieusement réduit la population.

C’est en 1822, durant la période hollandaise, que Blehen est officiellement réuni avec Lens-St-Remy. Le 20 juin 1896, Blehen accède à son indépendance communale, mais moins de 75 ans plus tard, le village est englobé dans l’entité de Hannut, en 1970.

Economie et commerce

Ce village rural possède un passé essentiellement agricole. De nos jours des fermes subsistent, mais le paysage composé de pâtures, de champs et d’exploitations fruitières encourage le visiteur et le promeneur à une découverte respectueuse de l’environnement.

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Jusqu’avant la guerre, on trouvait à Blehen beaucoup de petits cultivateurs et quelques petits commerces. C’était là l’essentiel de l’activité économique du village.Après la seconde guerre cette situation a sensiblement changé. C’est ainsi qu’en 1966, il restait 4 épiciers, 2 fermiers, 4 agriculteurs, 2 exploitations fruitières, 2 maçons, 2 tailleurs, 1 menuisier, 1 cordonnier, 1 boucher et 1 peintre en bâtiments.

Patrimoine

Patrimoine public

L'église

L'église actuelle est la troisième église connue, elle succède à celles de 1333 et 1775. Construite en briques et en calcaire, elle est de style néo-gothique Les travaux ont débuté en 1869 pour se terminer en 1870. Les plans sont de l'architecte hutois Blandot.

Autrefois dédiée à Saint-Antoine, elle l'est de nos jours à Saint-Pierre et à Saint-Paul.

Pour ce qui concerne la décoration intérieure, Charles Meunier a peint des toiles marouflées vers 1900 (4 dans le choeur, 3 dans l’abside, 2 au fond des bas-côtés et 2 au jubé). La décoration murale fut assurée par Paul Cambron, de Lens. Les 15 vitraux (dont la plupart ont été offerts par les familles aisées du village) ont notamment pour sujet les 7 sacrements et la Vierge à l’Enfant donnant le rosaire à Saint-Dominique. L’autel central, avec retable à hauts reliefs, a été offert par le comte et la comtesse Cornet.

Les chapelles

La chapelle Saint-Donat

Cette chapelle se trouve dans une plantation d'arbres fruitiers, à proximité du Tumulus. Le linteau de la porte d’entrée porte 1755 mais elle serait de construction plus récente. Elle renferme la dalle funéraire du vaillant colonel de Collaert

La chapelle Saint-Alphonse et la glacière

Quelques ruines attestent la présence d’une glacière et d’une chapelle dans les bois du château de Blehen.

Le presbytère

Situé rue du Château, il fut bâti en 1856 près de l’église et à proximité du précédent.

Ecole et Maison communales

L'école est située rue du Château. Avant que n'existe le bâtiment actuel, une école, fondée par le chanoine Guillaume Joseph Delvaux, a fonctionné à cet endroit de 1785 à 1889.

Comme dans la plupart des villages environnants, l'obligation d'ériger une école publique a amené les pouvoirs locaux à intégrer l'école, la maison communale et l'habitation de l'instituteur dans un même bâtiment. Le logis du maître d’école date de 1896, les autres parties de 1912.

On trouve un logis au centre, de chaque côté une classe; à droite, en face de la porte d’entrée, l’ancien bureau du secrétaire communal.

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Au moment où se compose le présent ouvrage, un projet de nouvelle affectation de ce bâtiment est en voie de concrétisation: il s'agit d'y aménager la brasserie artisanale et didactique du Flo.

Tombes et cimetières

Le cimetière se trouve autour de l’église. On y trouve quelques sépultures remarquables, dont le caveau de la famille Cartuyvels, celui de la famille de Mélotte ou encore celui de la famille Cornet d’Elzius de Peissant.

Petit patrimoine

PotaleN° de l'illustration28

DescriptifPhoto de la potale Saint-Donat à Blehen

LégendeLa potale Saint-Donat

L'énigmatique potale Saint-Donat se situe au carrefour de la Rue du Centre et de la Rue Haute. Elle abritait probablement autrefois une statue de Saint-Antoine. Donat, militaire romain est invoqué contre les méfaits de la foudre. Cet édicule en calcaire, qui porte une inscription que d'aucuns lisent "1557", se caractérise par une très belle décoration en bas-relief. Les sculptures représenteraient la lune, le soleil, un phénix et une tête de lion.

Le tumulus

Dans la campagne, à l’extrémité est du village, s’élève un tumulus daté du 1er siècle de notre ère. Un second, situé plus au sud, a été nivelé pour édifier la chapelle Saint-Donat. De nos jours, le site est englobé dans une plantation de basses-tiges.

Autrefois couronnée d’un arbre, la tombe gallo-romaine a été fouillée en 1874 par le chanoine Kempeneers, de Montenaken. 13 beaux objets ont été mis à jour. On a retrouvé les traces du coffre funéraire ainsi que des restes de crémation. Le cadavre a été brûlé en plein air à proximité, ce qui a exigé beaucoup de combustible, en raison de la déperdition de chaleur. La personne incinérée devait être un propriétaire foncier dont la villa s’élevait à quelques centaines de mètres de là, en direction de Poucet.

Longtemps, la galerie d’exploration, fermée par une porte, permettait d’accéder à la "cella", c’est-à-dire l’endroit du caveau. On note aussi qu’en raison peut-être de ce fait on racontait aux enfants que les bébés naissaient dans les entrailles de la tombe. On a même dit qu’un sentier avait été frayé par des sorcières dansant au cours de sabbats autour du monticule.

La nuit du 5 au 6 août 1944 , un parachutage a eu lieu à proximité: 12 conteneurs et 2 colis spéciaux ont atterri entre Blehen et Abolens. Des résistants de l’Armée Secrète ont enterré une partie des conteneurs dans le tumulus.

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Patrimoine privé

Le château de BlehenN° de l'illustration29

DescriptifPhoto du château de Blehen

LégendeLe château de Blehen

Le château est agréablement implanté au bord d'un grand parc arboré. Sa façade arrière s'ouvre sur l'une des particularités de Blehen: une vaste plantation fruitière.

Le site, habité sous forme de château, remonterait au début du 14e siècle. Sous sa forme actuelle, le bâtiment central, abrité au milieu d’un agréable parc fleuri, date de la 2e moitié du 18e siècle; les deux tours carrées dateraient de 1829. La ferme annexée a disparu.

La particularité de ce château est qu’il possède deux façades de style différents, l’une aristocratique et l’autre de ferme-château.

Le château d’HerzéeN° de l'illustration30

DescriptifPhoto du Château d'Herzée

LégendeLe château d'Herzée

Cette dénomination, qui date de la fin du 14e siècle pour certains, du 19e pour d'autres, provient d'un lieu-dit lensois, un endroit où se dressait une motte féodale. En 1716, une ferme est mentionnée pour la première fois à cet emplacement. Elle devient la résidence, notamment de Henri Delvaux, maire du village et frère du célèbre Guillaume Delvaux, 16e évêque d’Ypres.

Vers 1825, la cense est transformée en demeure de plaisance, sur un plan tout à fait classique. Son propriétaire est le fortuné François-Eugène Cartuyvels, bourgmestre de Lens, de Blehen et d’Abolens.

La bâtisse appartient ensuite à la famille Cartuyvels de Collaert puis au comte Charles Cornet d’Elzius de Peissant et à sa femme Hortense T’Serclaes de Kessel.

C'est un remarquable logis à double corps, deux niveaux et 5 travées. Le parc situé à l’arrière est planté de nombreux arbres, dont certains sont plusieurs fois centenaires.

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En 1934, la propriété est divisée en 3 parties et occupée par plusieurs familles. L’ensemble semi-clôturé est en calcaire et briques autrefois peintes en blanc; l’accès se fait à l’est par deux piliers calcaires de section carrée.

Ferme du Mayeur (autrefois ferme d'Oultremont)

Elle est située à l'angle de la rue du Centre et de la rue du Château.

Son origine est très ancienne, elle remonte à l’époque franque.

L’ancienne exploitation agricole, autrefois clôturée des 4 côtés, est constituée de bâtiments en briques et en calcaire du milieu du 18e siècle. Face à la grange (où se lit la date 1840), on trouve des étables sous fenil transformées.

Le très beau corps de logis comporte deux niveaux sur caves hautes et 6 fenêtres, il est précédé d’un perron à double escalier et s'ouvre par une porte avec imposte et linteau bombé à clé. A droite, une bergerie (peut-être une remise à chariots).

La Maison Blanche

Cette maison de maître se situe rue du Château, à proximité d’un hêtre pourpre repris dans la liste des arbres remarquables. Elle a été édifiée par Laure Cornet d’Elzius de Peissant sur les ruines d’une grange datant de la seconde moitié du 18e siècle. Cette grange était ce qui subsistait de l’ancienne exploitation agricole de la famille Malcors.

L'habitation en double corps, élevée sur deux niveaux, se caractérise par un chaînage d’angle harpé, et en partie par un linteau bombé.

C’est la comtesse elle-même, épouse d’Ernest de Lamine de Bex, qui a baptisé ainsi sa maison à cause sans doute du fait qu’elle est peinte brique par brique avec rejointoiement apparent.

Us et coutumes, folklore, festivités populaires

Sur les plans associatif et folklorique, les Blehinois ne font pas le détail. La pléthore de mouvements divers est inversement proportionnelle au nombre d'habitants. Voici, dans leurs grandes lignes, les différents groupements.

Vie sociale

La Concorde, maison de village (située Rue de la Concorde), est le lieu des grandes décisions. Elle est gérée par un comité qui en est propriétaire. Ce quartier général est occupé régulièrement par les différentes associations qui animent la localité.

La République Libre. Son Président est élu tous les trois ans par les habitants du village âgés de plus de 10 ans, tandis que le Busé républicain est renouvelé chaque année.

Le Comité des fêtes se charge de l’animation festive et de l’entente villageoise.

Le Comité Village Fleuri veille au fleurissement du village pendant l'été, et s'occupe des modalités pratiques.

Le Comité d’accueil des nouveaux habitants et la Gazette des quatre portes, publiée quatre fois par an, font en sorte que les nouveaux (et les anciens…) Blehinois n’auront aucune difficulté à comprendre le fonctionnement du monde associatif local.

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Au moment où se rédige le présent ouvrage, un projet mené par la Ville de Hannut avec la collaboration de la Région wallonne (opération de Rénovation rurale) est en train de se concrétiser. Il s'agit de la la Brasserie artisanale et didactique du Flo. Ce projet sera piloté par une ASBL.

Folklore

La Confrérie de l’Ordre de Saint-Antoine, garante des traditions folkloriques, gastronomiques et culturelles locales, est aussi attentive au patrimoine de Blehen (qu’il soit bâti ou naturel). C'est l’ambassadrice du village. Elle fut créée en 1975 et est présidée par un Prieur.

Un des buts de la Confrérie est la sauvegarde du pèlerinage à Saint-Antoine l’Ermite, le 17 janvier, pèlerinage disparu après la 1e guerre.

Maisons et lieux-dits

Pour préserver son passé, Blehen a su garder en mémoire les noms de ses lieux-dits ainsi que de ses maisons particulières.

Les maisons qui ont un passé

Une artiste locale a peint une plaque pour chacune des maisons dont le passé revêt un aspect typique ou folklorique.

Rédigées en wallon, ces plaques, toutes fleuries, nous rappellent les métiers d’antan, une boutique, des lieux-dits ou simplement le nom du propriétaire qui a marqué la vie du village.Le curieux pourra ainsi découvrir plus de 80 plaques différentes.

Les lieux-dits

Depuis que le village a été proclamé République, les 5 portes de cette république reprennent d’anciennes dénominations d’endroits qui font revivre l’histoire de Blehen.

Les voici.

Pwète dé l'inte deux veyes.

Cette porte tire son nom du lieu-dit voisin, situé sur Lens-St-Remy. Attesté assez tardivement, au début du 18e siècle, il signifie littéralement: "entre 2 villes", c’est-à-dire "entre 2 villages", car le vieux mot wallon "veye" désignait en fait un village. Auparavant, cette campagne appartenait à l’église Saint-Servais de Maastricht.

Au temps où les localités rurales étaient entourées de haies et de fossés, un sentier courait ici le long de la frontière avec Lens, donc avec le Brabant.

Dans les champs environnants, le 15 août 1693, s’est déplacée, avec armes et bagages, une partie de l’armée française quittant les environs du champ de bataille de Neerwinden. Estimée à une dizaine de milliers d’hommes, elle est passée par Fresin, Abolens avant d'envahir Blehen et Lens, en route vers le hameau de l’Empereur près de Moxhe.

Ces lieux ont souvent été le théâtre d’affrontements au cours desquels les gamins de Blehen se battaient à coups de pierre contre ceux de Lens. Serait-ce un souvenir de l’hostilité entre Brabant et pays de Liège?

Pwète dè teyou

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Le tilleul actuel, amputé à la suite des tempêtes du début des années 1990, est âgé d’environ 130 ans. Il semble qu’il ait eu un prédécesseur. Fixée à son tronc, une guérite en bois a abrité pendant longtemps une statuette de Notre-Dame-des-Champs qui, de nos jours, est placée rue Haute, à proximité de la potale.

Pwète del Rouwale Gravi

"Le grand chemin de Brabant", comme on l’appelle au 18e siècle, et qui continue vers le nord sous le nom de "Voye dé Westa", empruntait en cet endroit la forme d’une ruelle. Elle doit vraisemblablement son nom (qui date du 19e siècle) au fait qu’elle était empierrée de gravier alors que les autres chemins communaux ne l’étaient pas. Son étroitesse primitive s’explique par la forme encaissée qu’elle a prise à la suite des nombreux passages de charrois.

Une auberge servait autrefois de maison de péage entre le territoire brabançon et le pays de Liège.

Pwète dé Westa

Le chemin ainsi nommé vient de Huy, passe par Braives et Lens-St-Remy avant d’aborder Blehen sous le nom de "Rowale Gravi" puis de "Rue Haute". Il continue vers Avernas et Tirlemont: c’est une ancienne voie secondaire romaine, un "diverticule".

On ignore malheureusement le sens du toponyme mais il s’agit certainement d’un nom de route, ce qui restreint le choix des explications: s’agit-il du nom des usagers ? du nom de destination ? d’une voie bordée d’auberges ? ou d’un ancien vocable signifiant "route" qui serait une adaptation d’un terme flamand?

Le carrefour où se trouve cette porte était autrefois baptisé "al gnure poye" (à la poule noire). On sait que sacrifier un gallinacé au plumage noir à minuit, dans un cercle magique, provoquait l’apparition du diable.

Pwète dè Molayn dè l'Espenète

Aux confins de Lens, Blehen et Villers, dans la campagne, le moulin à vent de l’Epinette a été construit en 1841, sur ordre du fermier villersois Paschal-Joseph Gaillard. Son appellation lui vient d’une aubépine, aujourd’hui disparue, à l’origine du toponyme "à l’espenète". Désaffecté depuis plusieurs années, il sera abattu par le grand vent du 12 mars 1876. Voici un extrait d’un registre de la cure de Blehen qui parle de la fameuse tempête: "1876. Le 12 mars qui était un dimanche, de 3 heures à 6 de relevée (sieste), un ouragon (sic) épouvantable eu (sic) lieu sur la Blegique (sic) et les pays voisins. Arbres arrachés, maisons renversées, personnes tuées, tel est en raccourci le tableau de ce jour". On constate que le curé est encore sous le coup de l’émotion quand il rédige ce petit texte.

La tradition rapporte aussi qu’à la vesprée des sorcières se manifestaient entre les ailes du moulin.

Près de cet endroit passait le "vicinal" (le tramway) Hannut-Jemeppe qui a desservi la commune jusqu’en 1950 - il a par la suite été remplacé par une ligne d’autobus. C’est pourquoi ce lieu s’appelle aussi "Al tram".

Coutumes

La paroisse de Blehen étant le siège d’une confrérie de Saint-Antoine l’Ermite, la fête du saint (le 17 janvier) était célébrée par une messe solennelle. Lors d'un pèlerinage très en vogue et très festif, disparu après la première guerre, des demi-têtes de porc étaient cédées à l’encan. Cette coutume a été remise en honneur par les moines de la confrérie actuelle qui, sur le parvis, recueillent les offres. Ils sont entourés de confréries belges et étrangères. L’argent ainsi obtenu est distribué à des oeuvres diverses.

Littérature populaire

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Blehen possède "sa" chanson, la chanson de Saint-Antoine, écrite par l’abbé J. Thonon vers 1895.

Cette chanson raconte, en wallon et en 13 couplets, la légende de Saint-Antoine à Blehen, ainsi que les traditions qui entouraient le culte du saint.

La République locale a choisi l’air de cette rengaine comme hymne républicain.

Science populaire

Oscar Bousmanne, ancien garde champêtre du village, possédait et appliquait avec son épouse, un nombre impressionnant de remèdes contre, principalement, les brûlures, le pus, la pneumonie.

Nombreux sont les habitants de la région qui ont eu recours à ses soins.

Les grands personnages

Guillaume Delvaux (1681-1761), le plus célèbre des enfants de Blehen. Docteur en théologie, il a successivement été président du collège Viglius à Louvain, 2 fois recteur de l’Université de Louvain (en 1718 et 1723), évêque d’Ypres (en 1732) Choisi comme évêque pour son orthodoxie, le prélat connaît un fécond apostolat durant 29 ans. C’est lui qui, le 29 juin 1744, offre les clés de la ville au roi de France Louis XV, qui conquiert le pays. Si vous vous rendez dans la collégiale d’Ypres, vous verrez son nom écrit en latin sur le grillage en fer forgé qui entoure le choeur. Quant à son blason, il est visible sur le vitrail consacré entièrement aux blasons des prélats. Il n’a jamais oublié ses origines et le métier de son père. Ainsi, dans la partie supérieure de l’écu, figurent un marteau de forgeron et deux masses rectorales. Sa devise: "Nascimur ad labores" (nous venons au monde pour travailler).

Marie-Joseph-Ferdinand-Gérard de Collaert, colonel au 11e hussards (1752-1 836), chevalier de la Légion d’Honneur. Son nom est inscrit sur l’Arc de Triomphe à Paris.

Jean-Antoine-Joseph-Philippe de Collaert, général de cavalerie (1755-1816), commandant la cavalerie des Pays-Bas à Waterloo. Son nom figure sur le plan de la bataille représenté au musée Wellington

Bibliographie

Blehen - Patrimoines, Isabelle De Moor, 1996

Deux officiers d’élite au service de l’Empire : les officiers de Collaert de Blehen, Florent-Pierre Ista, articles dans "Les cahiers du CHARH", 1988, n° 1 à 3.

La tombe de Blehen, Kempeneers, article dans "BIAL", t. XIII, 1874

L’évêque Delvaux et son neveu le chanoine, Florent-Pierre Ista, Hannut, Imprimerie Daxhelet, 1981.

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CRAS-AVERNASN° de l'illustration31

DescriptifDessin de la Ferme de la Bosquée à Cras-Avernas

LégendeLa ferme de la Bosquée

Fiche d'identité

Superficie: 500 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 521

Sites remarquablesLe château NihoulLa ferme de la BosquéeLa ferme de l'Ordre teutoniqueL'église

Etymologie

Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer l’origine du nom du village.

La première la fait remonter à la période méovingienne. "Crassus" signifie "gras" ou "gros", et "vernea" signifie, en latin mérovingien, "aulnes", c-à-d. des arbustes poussant dans les terrains marécageux; leur écorce servait à la teinture des tissus.

L’autre est historique. Dans une charte de 1803, on désigne le village sous le nom d’"Evernais Minor" par opposition à "Evernais Superior" (Avernas-le-Baudouin). Cras-Avernas était ainsi en quelque sorte "Avernas-le-Petit". Le nom "Avernas" tire son origine du nom d’une famille autrichienne, les Evernay, qui s’était installée sur le territoire du village vers le 10e/11e siècle. En 1262, nous trouvons l’appellation "Evernais le Craie" , probablement en référence à la fertilité du sol.En 1497, on cite "Avernas le Crassie". "Crassie" pourrait être le diminutif de "Crassus", famille noble qui habitait le village (à l’époque, Avernas-le-Baudouin et Cras-Avernas ne constituaient qu’un seul village).

Il y a encore une troisième hypothèse, celle d’Emile Boulet, historien hannutois, qui pense que "Cras" vient du wallon "cresse" ("crête", côté, bord). "Cras-Avernas" signifierait tout simplement "à côté d’Avernas".

Zoom sur Cras-Avernas

Situé à l'extrême nord de l'entité hannutoise et de la Province de Liège, Cras-Avernas est aujourd'hui séparé du pays flamand, tout proche, par une autoroute et une voie de chemin de fer à grande vitesse. C'est un village peu vallonné, au riche passé historique dont témoignent d'anciennes fermes. L'agriculture reste une activité traditionnelle, mais le village est également le siège de plusieurs petites et moyennes entreprises.

Esquisse du village

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Cras-Avernas se situe dans une plaine limoneuse très fertile.Sous la masse argilo-sablonneuse (épaisse d’environ 15 m.) se trouve un terrain marneux, craieux, sablonneux, parsemé de blocs de grès plus ou moins tendre, jaunâtre ou grisâtre.

L'altitude moyenne est de 142 m., et le relief est celui d'une plaine vallonnée

Le ruisseau Henri-Fontaine prend sa source à Cras-Avernas, au sud-est du village. Une légende rapporte que cette source fut découverte vers le milieu du 19e siècle par un bûcheron prénommé Henri, d’où le nom de la fontaine et du ruisseau. En réalité la dénomination est beaucoup plus ancienne, elle pourrait remonter au 14e siècle et serait l'association de deux idiomes wallons: "al fontinne" (à la fontaine) et "à ri" (au ruisseau).

Après un parcours d’environ 1.300 m., le Henri-Fontaine reçoit les eaux du ruisseau Saint-Laurent, qui prend sa source à Poucet, où il est formé par l’excès d’eau venant de Villers-le-Peuplier.

Le Henri-Fontaine se déverse dans la Petite Gette à Orp, ses eaux finissent par se jetter dans l’Escaut.

Aujourd’hui, la limite entre Cras-Avernas et ses voisins flamands est clairement délimitée par l’autoroute et la ligne de chemin de fer à grande vitesse entre Bruxelles et Liège, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Jusque dans les années 60, la proisse dépendait du Doyenné de Landen, le village dépendait du canton électoral de Landen, et il fallait aussi se rendre à Landen pour les démarches en rapport avec certaines taxes.

Une des curiosités du village est un haut monticule qui se dresse en pleine campagne, en direction de Montenaken. Selon la tradition, il s’agirait d’une tombe d’origine gallo-romaine où auraient été ensevelis les corps des soldats romains tombés au cours d’une bataille qu’ils livrèrent contre les Nerviens. Des fouilles effectuées au 19e siècle sont restées sans résultat. Il pourrait plutôt s’agir d’une promontoire comme les Romains avaient coutume d’ériger le long de leurs chaussées pour surveiller le trafic.

Pourquoi appelle-t-on les habitants de Cras-Avernas les "Abaronais" ? Deux thèses s’affrontent. Pour la première, il s’agirait d’une altération orthographique: en 1676 Cras-Avernas fut érigée au rang de "baronnie". Il est plausible que les habitants des villages voisins appelaient le village "la Baronnie", ce qui, phonétiquement, pouvait donc s’interpréter comme "l’Abaronie". Quant à la seconde interprétation, elle fait remonter l’origine de l’appellation au vieux wallon, où le mot "abarone" désignait un étendard ou une bannière. Les Abaronais étaient peut-être des porteurs de bannières – l’église recèle d’ailleurs encore aujourd’hui plusieurs belles bannières anciennes, dont l’une représente la Vierge et l’autre le calice surmonté d’une hostie.

Infrastructures, voiries

Cras-Avernas n'est traversé par aucune voirie nationale. Deux axes importants viennent lécher sa frontière nord: l'autoroute E-40 (Bruxelles-Liège) et la voie de chemin de fer TGV Bruxelles-Liège-Cologne.

A noter que la distribution d’eau alimentaire est assurée dans le village depuis 1955, et que l’éclairage public a été installé en 1947.

Evolution démographique

Le chiffre de population n'a cessé de fluctuer, parfois considérablement, au cours des décennies. En voici l'illustration:en 1840 : 500 habitants – en 1900 : 900 – en 1914 (point culminant) : 933 – en 1930 : 805 – en 1940 : 742 – en 1960: 697 – en 1968: 601 – en 1970 : 592 – au 1er janvier 2000: 521

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Un peu d'histoire

Il semble – mais sans certitude aucune – que le village relevait de l’Abbaye de Saint-Trond. Par contre, il est sûr qu’au 11e siècle, Cras-Avernas appartenait à l’abbaye de Saint-Laurent à Liège, et se situait sous la protection du Prince-Evêque de Liège. Le village constituait d’ailleurs l’extrémité de la Principauté de Liège. Quand et comment est-il passé de l’Abbaye de Saint-Trond à celle de Saint-Laurent? Mystère.

La seigneurie hautaine appartenait aux Ducs de Brabant.

Le village relevait de la cour de justice de Trognée.

La bataille de Steppes.

Parmi les innombrables guerres que se livraient les potentats, une terrible bataille eut lieu en 1213 entre le Duc de Brabant et le Prince-Evêque de Liège. Elle se situa entre Houtain-l’Evêque et Montenaken, dans la campagne de Steppes (actuellement territoire situé à Cras-Avernas). Les Liégeois remportèrent la victoire sur les Brabançons le 13 octobre 1213.

Selon la légende, les Liégeois, qui étaient les moins puissants, auraient eu l’inspiration d’aller chercher la statue de Notre-Dame de Steppes, qui appartenait à la commune de Montenaken, et de l’amener sur le champ de bataille. Dès qu’elle y fut installée, le soleil se mit à projeter du côté des Brabançons une telle luminosité que les rayons aveuglèrent les soldats au point qu’ils durent déposer leurs armes.

Baronnie de Cras-Avernas

Pendant la période espagnole, la seigneurie de Cras-Avernas, qui appartenait toujours à l’Abbaye Saint-Laurent, fut vendue à des seigneurs laïques. Charles II, Roi d’Espagne, érigea cette seigneurie en baronnie le 3 janvier 1676 en faveur d’un certain Antoine Suavo Lopez, qui mourut en 1685 et eut comme successeur son fils François.

Patrimoine

Patrimoine public

L'Eglise

Anciennement, Cras-Avernas dépendait, comme Poucet et Trognée, du prieuré de Bertrée, qui était l’église principale ("église entière"). c’était encore le cas en 1748.

Le premier bâtiment affecté au service de la paroisse était une modeste chapelle en bois construite sur l’emplacement de l’église actuelle. Il n’en subsiste plus rien, si ce n’est la porte. Elle ne comptait que trois fenêtres, et l’entrée se situait rue Isidore Fumal.

En 1852 on entreprit la construction d’une église, qui n’était pas beaucoup plus grande que la chapelle.

C’est à l’initiative du curé Strengnart qu’ont eu lieu les travaux d’agrandissement de l’édifice, en 1899-1900. L’architecte fut Hubert Froment, résidant à Liège mais originaire de Lantremange, et l’entrepreneur fut Eugène Debroux, de Cras-Avernas. Quant au charpentier, ce fut un autre habitant de Cras-Avernas, Joseph Collin. Le montant total de l’adjudication fut de 22.738 francs.

Des réparations ont été effectuées en 1942 au clocher, dont une partie était dangereusement inclinée, et en 1948 aux vitraux, qui avaient été endommagés par une bombe volante en 1944.

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L’édifice comporte trois nefs d’égale hauteur, un chœur polygonal avec une sacristie dans le même axe et un clocher en façade. Il est construit en brique et pierre calcaire.

L’église de Cras-Avernas est dédiée à Saint-Laurent, ce qui est logique puisque la paroisse dépendait de l’Abbaye de Saint-Laurent à Liège. Saint-Laurent était le premier des sept diacres au service de l’Eglise romaine. Il refusa de remettre les biens de l’Eglise au Préfet de Rome, et fut condamné à mort. Pour son exécution, on le plaça sur un grill sur lequel avaient été déposés des charbons ardents. Pendant la sinistre opération, il dit à son bourreau : "Tu peux me retourner, je suis assez rôti de ce côté" puis, avant de mourir, il ajouta : "Je suis assez cuit, tu peux me manger". C’était le 10 août 258.

Outre le maître-autel, elle comprend deux autels secondaires, l’un à gauche dédié à la Sainte Vierge, et l’autre à droite dédié à Saint-Laurent.

Toutes les fenêtres sont pourvues de vitraux. A l’intérieur de l’église, on peut admirer plusieurs peintures et des statues.

L'école et la maison communales

Un complexe relativement important se dressait au début de la rue Wauthier (actuellement N° 1). Il comportait des locaux scolaires à l'arrière, une maison communale et les habitations des instituteurs à front de rue. La cour de récréation s'étendait entre les deux rangées de bâtiments. L'école communale ayant été désaffectée, les bâtiments à front de rue furent démolis quelque temps après la première fusion des communes. Quant aux locaux scolaires, ils furent affectés à la vie associative. Aujourd'hui rénovés, ils portent le nom pour le moins original de "Mic-Mac" et font office de maison de village.

L’école libre

Il y a une école libre à Cras-Avernas depuis 1879, l’année où une nouvelle loi contraignait les pouvoirs publics à créer partout des écoles primaires. En réaction, le curé de la paroisse et des chrétiens décidèrent de créer eux aussi leur école. Dans un premier temps, les cours étaient donnés dans une ancienne ferme, par le curé et par quelques paroissiens, qui n’étaient pas tous préparés à cette tâche… Appel fut fait à la Congrégation de la Sainte Enfance de Marie de Nancy, et bien vite (en 1880 déjà) deux religieuses de cet ordre arrivèrent à Cras-Avernas pour fonctionner comme institutrices. Toutes les dépenses financières étaient prises en charge par la famille Wauthier.

Il fut décidé de construire de nouveaux locaux rue de Houtain, et l’école ouvrit ses portes le 23 septembre 1899.

En 1922, Monsieur Nihoul reprit possession de son bien et l’école fut transférée rue du Rivage dans des bâtiments appartenant à Madame Wauthier.

Tombes et cimetières

Cras-Avernas fait partie des quelques rares villages de l’entité hannutoise où le cimetière est encore le cimetière original, celui qui entoure l’église. Il a été agrandi en 1890.

Il y a six pierre tombales à l’extérieur de l’église, autour de la sacristie. Elles sont emmurées. Deux datent du Moyen-Age, trois de 1607 à 1677, et une de 1810. Ces pierres tombales rappellent que Cras-Avernas a été le berceau de familles seigneuriales telles que les Grimont, les Roumaell, les Lathuy, les Vanesse.

Patrimoine privé

Le château Nihoul

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N° de l'illustration32

DescriptifPhoto du château Nihoul

LégendeLe château Nihoul à Cras-Avernas

Ce château (Rue V. Gilles 1), habitation personnelle de Melle Arsène Wauthier, fut construit en 1884. Il a ensuite été la propriété de Mr Joseph Nihoul, le neveu de Melle Wauthier. C’est un des plus beaux exemples de bâtisses néo-gothiques en Hesbaye. Son architecte, Joris Helleputte, de Louvain, s’est inspiré du gothique brugeois.

Le château SnyersN° de l'illustration33

DescriptifPhoto du Château Snyers

LégendeLe château Snyers

Les fermes

La ferme de l'Ordre teutonique

Anciennement Commanderie des Vieux Joncs et ferme de l’Ordre teutonique, cette ferme importante se situe rue Grégoire Wauthier. Elle porte occasionnellement d'autres appellations: ferme Dewonck, ferme Wauthier, ferme Snyers.La Ferme de l’Ordre teutonique

N° de l'illustration34

DescriptifDessin intitulé "château de Cras-Avernas"

LégendeLa Ferme de l'Ordre teutonique, Rue G. Wauthier

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Sous le régime français, l’Ordre teutonique, un ordre militaire, possédait une ferme à Cras-Avernas, ferme importante pour l’époque puisqu’elle exploitait 87 hectares. Elle s’appelait la "Ferme du Grand Commandeur" parce qu’elle relevait directement du Grand Commandeur de l’Ordre (qui résidait lui-même près de Hasselt). Cette ferme fut vendue à la famille Wauthier en 1801.

En 1851, Ferdinant Wauthier adjoignit une sucrerie à la ferme. Cette fabrique de sucre de betterave était une des toutes premières en Belgique, elle fut le point de départ de l’évolution importante de la culture de la betterave sucrière dans la région. La sucrerie fut transférée en 1881 à Gingelom pour d’évidentes raisons économiques (en particulier la présence du chemin de fer).

La ferme de la Bosquée

Isolée à l’écart du village, la ferme de la Bosquée est fort ancienne. A cet endroit existait déjà une ferme bâtie par des moines au début du 13e siècle. Elle dépendait de l’Abbaye du Val-Notre-Dame à Antheit. La bâtisse actuelle est construite en carré, et plusieurs parties datent des 17e et 18e siècles. De part et d’autre du portail d’entrée (daté de 1759) se dressent deux tourelles. Quant au logis, il porte une dalle armoriée datée de 1764 avec la devise d’Isabelle d’Aspremont-Lynden, abesse du Val-Notre-Dame. La ferme s’affirme notamment par la beauté de ses étables anciennes

Bibliographie

Cras-Avernas, Sœur Madeleine – document mis au net par Anne Snyers (non publié)

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CREHENN° de l'illustration35

DescriptifDessin de la Clinique St Joseph

LégendeL'ancienne clinique Saint-Joseph, actuellement Home Loriers

Fiche d'identité

Superficie: 493 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 546

Sites remarquablesHome LoriersEgliseBassin d'orage

Etymologie

Le nom de "Crehen" a une origine germanique: il provient de l'ancien flamand "Kraai – hem", qui correspond à "ferme aux corbeaux" ou "prairie aux corbeaux". Sa première citation remonte à 1194, sous l'appellation "Crahem".

Zoom sur Crehen

Petit village jouxtant Hannut d'un côté, Thisnes de l'autre, à tel point qu'on ne perçoit pas où se termine l'un et où commence l'autre, Crehen est un village rural par excellence. Il héberge l’atelier protégé du Centre Public d'Aide Sociale de Hannut et le Home Loriers, maison de repos de l’entité. C'est également à Crehen qu'a démarré une des ASBL d'insertion sociale de jeunes handicapés légers les plus importantes de la Région wallonne, "La Passerelle"; elle est située dans une partie des anciens bâtiments de la Maison communale.

Esquisse du village

Crehen est un village plat, son point culminant (dans la campagne en direction de Villers-le-Peuplier) se situe à 153,75 m.

Le seul cours d'eau est un modeste ruisseau, le Glindisse, qui se forme à Crehen pour se diriger ensuite vers Thisnes où il se jette dans l'Absoul.

Le village est essentiellement regroupé le long de deux axes routiers: la route menant de Hannut à Ambresin et la rue conduisant à Thisnes. Il n'y a pas à proprement parler de hameaux.

Crehen se caractérise par la présence d'un plan d'eau, Rue Loriers. Cet étang fut créé artificiellement pour recueillir les eaux descendant des campagnes environnantes et pour régulariser le débit du Glindisse – d'où son appellation peu poétique de "bassin d'orage". Le site a été agréablement aménagé en site touristique en 2000, c'est un véritable havre de paix, d'assez nombreux poissons peuplent l'étang.

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N° de l'illustration36

DescriptifPhoto du bassin d'orage de Crehen

LégendeLe bassin d'orage de Crehen

Evolution démographique

Les chiffres disponibles pour la seconde moitié du 20e siècle indiquent une grande stabilité: 554 habitants en 1960, 524 en 1968 et 546 en 2000.

Un peu d'histoire

L'occupation du site de Crehen par l'homme remonte fort loin, puisqu'on y a découvert des traces datant du néolithique. Les Romains étaient bien présents, le village était d'ailleurs traversé par un diverticulum devenu Voie de Liège.

Au Moyen-Age, Crehen relevait du duché dc Brabant et du baillage de Hannut. C'était toutefois le chapitre de Saint-Lambert à Liègc qui y exerçait les droits seigneuriaux. Comme toutes les possessions ecclésiastiques, Crehen avait un avoué. Cette fonction était un fief relevant de la cour féodale de Brabant. En 1324, Renier de Crehcn était avoué. Un accord intervint entre lui et le chapitre relativement à leurs droits réciproques. Il fut reconnu que ce dernier nommait le maïeur de la cour de justice sans intervention ni de l’avoué ni des échevins.

Au sentiment de Grammaye, historien brabançon qui écrivait à la fin du 16e siècle, Crehen faisait partie du pays de Liège, bien que le bailli dc Ilannut y eut certains droits sur les criminels, qu'il livrait à l’avoué du lieu, mais qui lui étaient aussitôt rendus pour être châtiés par lui. La haute justice appartenait donc au duc de Brabant. Le 29 août 1630, le roi d’Espagne, successeur politique de celui-ci, engagea la haute justice de Crehen à Jean de Mombeeke. Il y eut dès lors des seigneurs laïques, mais le chapitre de Saint-Lambert continua néanmoins à exercer ses droits comme auparavant.

On sait aussi qu'en 1419, la ferme de "Dieu le Warde" (Dieu-le-Garde, ferme isolée dans la campagne entre Crehen et Ambresin) appartenait à l’abbaye de Saint-Laurent.

Ce n'est pas de la fusion des communes que date le projet de fusionner Crehen avec sa voisine Hannut! En octobre 1821 déjà, le Commissaire d'Arrondissement rédigeait un rapport favorable à la réunion de Crehen et de Hannut. Il y eut une levée de boucliers à Crehen, et l'argument massue fut assez surprenant: en cas de fusion, les parents seraient donc contraints de venir porter leur nouveau-né, accompagnés de deux témoins, par devant l'Officier de l'Etat civil de Hannut, qui risquait de ne pas être présent… et donc, par temps rigoureux, de faire courir des risques pour la santé – voire la vie – de l'enfant. Crehen resta donc indépendant.

Economie et commerce

A l'exception de quelques fermes et de l'Atelier protégé du CPAS de Hannut, il ne subsiste plus guère d'activités commerciales à Crehen. Ce village, véritable prolongement de l'axe rue Zénobe Gramme –

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route de Wavre – rue de Crehen, est un peu comme une excroissance de la zone d'habitat de Hannut-centre.

Patrimoine

- Patrimoine public

L'EgliseN° de l'illustration37

DescriptifPhoto de l'intérieur de l'église de Crehen

LégendeLe chœur de l'église Sainte-Gertrude à Crehen

Dédiée à Sainte-Gertrude, l'église de Crehen a d'abord été une chapelle dépendant de l'église de Thisnes. Gertrude (626-659) était la fille de Pépin de Landen, elle avait fondé à Nivelles l'une des plus remarquables abbayes de l'époque.

Cette chapelle a été érigée en paroisse en 1833.

L'église fut reconstruite au milieu du 19e siècle en adoptant un plan traditionnel: une tour flanquée d'annexes, une nef de cinq travées avec bas-côtés et colonnes toscanes, un chevet semi-circulaire aveugle. Elle est entièrement composée de briques, à l'exception du portail d'entrée, en pierre calcaire.

Cette architecture d'apparence modeste ne permet pas de soupçonner le riche mobilier qu'abrite l'église.

L'autel majeur (agrémenté d'un retable avec tabernacle et différentes décorations), la chaire de vérité, les lambris du choeur et les confessionnaux sont des chefs d'œuvre d'un artisan de Saint-Trond, Corneille Janssen, et datent des environs de 1860.

Parmi les peintures, un chemin de croix à 14 stations et une communion de Ste Thérèse d'Avila (cette dernière date du 18e siècle).

Enfin, différentes statues décorent l'église, dont une de Sainte Gertrude de Nivelles (curieusement invoquée sous le titre de "Sainte Brigitte") datant du 17e siècle et deux autres (Saint Roch et Sainte Barbe) de l'Ecole liégeoise du début du 18e siècle.

Les chapelles

Chapelle de Notre-Dame du Perpétuel Secours

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N° de l'illustration38

DescriptifPhoto de la chapelle ND du Perpétuel Secours

LégendeLa chapelle de Notre-Dame du Perpétuel Secours

Elle est située Rue de Wasseiges, et offre la particularité d'avoir été érigée en plein milieu de l'intersection avec la Rue Loriers.

Chapelle de Dieu-le-Garde

Située Route de Wasseiges, récemment reconstruite après un accident de la route.

Chapelle de Notre-Dame de Lourdes

Elle se situe "pissinte dè dzeure", elle a été bien restaurée.

Petit patrimoine

Une potale sise rue de Meeffe mérite l'attention. En pierre, malheureusement endommagée, elle a une hauteur de 2,15 mètres. Elle est ornée de trois statuettes: de face, celle de la Vierge, et sur les côtés Saint Hubert et Saint Donat.

Monument aux morts

Il commémore le souvenir de trois soldats crehinois qui ont perdu la vie pendant la guerre 1914-1918. A noter que des soldats français ont perdu la vie sur le territoire de Crehen en mai 1940, parmi eux le lieutenant Bernard Sainte-Marie-Perrin, neveu de l'écrivain Paul Claudel.

Autre

Le Home Loriers

Crehen dispose d'un vaste bâtiment au centre du village, qui fait actuellement office de home pour personnes âgées dépendant du CPAS de Hannut. Ce bâtiment fut cédé en 1873 à la Commission d'assistance publique par Marie-Thérèse Loriers. Pendant quelques dizaines d'années, il fut le seul hôpital (avec maternité) de la région.

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GRAND-HALLETN° de l'illustration39

DescriptifDessin d'une maison en tuffeau à Grand-Hallet

LégendeUne maison en tuffeau à Grand-Hallet

Fiche d'identité

Superficie: 508 hectares

Nombre d'habitants au 1er janvier 2000: 809

Sites remarquablesLe moulin L'égliseLe point de vue sur le village depuis les lieux-dits "Belle-Vue" et "Trixhe à l'Arbre"

Etymologie

Le mot "Hallet" aurait une origine germanique. Il proviendrait du vieux germanique "hasal", qui désigne un arbuste (plus précisément le noisetier ou le coudrier). Pour d'autres, il serait l'évolution de "halle", qui désigne un entrepôt.

Le village apparaît pour la première fois en 1060 sous la dénomination de "Hallei". Par la suite, ce nom a évolué à plusieurs reprises : Halley – Halley (le) Grand – Grand-Halley – Grand-Hallez et (en 1682) Grand-Hallet.

Zoom sur Grand-Hallet

Grand-Hallet est un des villages les plus vallonnés de l'entité hannutoise, un des endroits les plus humides également, puisque traversé par le ruisseau "Henri-Fontaine" et agrémenté de plusieurs sources. L'activité industrielle, toujours présente, ne gâche nullement un splendide paysage rural, tout en verdure, où de nombreuses nouvelles habitations cotoient des maisons anciennes, dont plusieurs en tuffeau, la pierre du pays. Mais c'est une autre attraction qui fait connaître Grand-Hallet dans tout le pays et même à l'étranger: le moulin, splendidement restauré, implanté dans un site parfois surprenant, et abritant une extraordinaire collection de boîtes en fer blanc.

Esquisse du village

Le sous-sol est composé d’argile sablonneux, marneux et crayeux. On y retrouve couramment des blocs de grès ou de tuffeau. Dans le passé, il y avait des carrières de sable et de tuffeau; cette roche calcaire a été employée comme matériau de construction et pierre calorifuge.

Plusieurs vallées forment des bassins dont l’eau excédentaire s’évacue vers le Henri-Fontaine, un ruisseau qui traverse Grand-Hallet de part en part. A plusieurs reprises le lit du cours d’eau a été modifié, soit pour

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les besoins des divers moulins, soit pour faciliter le tracé des voiries. La déviation dans la rue E. Duchesne en est un bel exemple.

Il y a une fontaine dans la rue du Condroz ainsi que dans la rue des Fontaines, et on note aussi la présence de sources au lieu-dit "Les Sept Fontaines", et celle d’un étang à la ferme Osy de Zeegwart. En période hivernale, il est fréquent de trouver des écoulements d’eau dans la rue Ruart, ainsi qu’au chemin reliant Grand-Hallet à Thisnes.

Grand-Hallet est riche en nappes aquifères. Rien d’étonnant dès lors à ce qu’on y trouve un endroit de pompage.

Le village est fort vallonné. Les plus beaux points de vue se situent aux lieux-dits "Belle-Vue" et "Trixhe à l’Arbre", ainsi qu'au chemin reliant Grand-Hallet à Thisnes.

Une grand-route en bordure du village (au Nord-Est) relie Tirlemont. à Huy.

Parmi la douzaine de lieux-dits, signalons "L’Epinette", "Les Sept Fontaines" et "Le Trixhe des Bois".

Evolution démographique

La population de Grand-Hallet a véritablement explosé au 19e siècle : de 430 habitants en 1799, elle est passée à 846 en 1857 et à 1032 en 1900. Par la suite, elle s’est quelque peu tassée (842 habitants en 1960). Le 1er janvier 2000, la population était de 809 personnes.

Un peu d'histoire

Les découvertes effectuées sur le territoire de Grand-Hallet permettent de situer une occupation humaine dès la période mésolithique (8500 à 5500 ans avant J.C.)

Les périodes romaine et mérovingienne ont également laissé quelques vestiges.

Au 10e siècle, la localité fit partie du Comté d'Avernas, puis passa aux Comtes de Louvain, ensuite aux Ducs de Brabant. Au 13e siècle, Grand-Hallet faisait partie du baillage de Hannut. Le village a constitué autrefois une seigneurie foncière appartenant à l'Abbaye de Neerlinter et au chapitre de la cathédrale Saint-Lambert de Liège. D'autres cours foncières étendaient leur juridiction à la localité: celles de Juppleu, d'Athin et de Sombreffe principalement.

Le château du seigneur de Grand-Hallet se trouvait à l’emplacement actuel de la Ferme du Château, Rue de Petit-Hallet.

Il y avait au centre du village une tour antique où les criminels pouvaient se réfugier pendant trois jours. La tour de Grand-Hallet (et quarante pieds alentour) était un fief relevant de la cour féodale de Namur. Cette tour appartint à différents propriétaires. Elle fut démolie en 1835.

En 1964, Grand-Hallet absorba Petit-Hallet et Wansin. Cette entité fut réunie à Hannut en 1977.

Economie et commerce

La localité a toujours été essentiellement agricole, adonnée surtout à la culture céréalière. La vigne fut cultivée du Moyen-Age au 18e siècle.

Deux moulins à farine existaient également sur le territoire de la commune.

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Grand-Hallet avait sa brasserie, créée en 1737 par autorisation de la Cour de Grand-Hallet. Elle était située près du Pont du Bailly (actuellement rue Mayeur Debras).

Des tuileries et des féculeries furent construites en 1859 au lieu-dit "Al Panneterie". Elles furent démolies à la fin du siècle passé, mais le puits existe toujours, dans la propriété de Mr Dardenne.

N° de l'illustration40

DescriptifCarte postale ancienne "Grand-Hallet – Laiterie Saint-Blaise"

LégendeL'ancienne laiterie de Grand-Hallet

Il y avait aussi une laiterie à Grand-Hallet. De vastes bâtiments furent construits au début du 20e siècle Rue des Fontaines. Ces bâtiments furent reconvertis en moulin à façon et en centrale électrique en 1920.

De tous temps, il y eut plusieurs forges dans le village. Les derniers forgerons furent Messieurs Jules Tabari et Jean Dosogne.

Des carrières ont été exploitées dès le 18e siècle, de pierre de tuffeau et de silex jusqu’au 19e siècle, de sable jusqu’au début des années 1960.

Le tuffeau était utilisé, non seulement dans la construction, mais aussi dans la fabrication de fours à pain. Il était extrait sur le Thier, à la Chavée Ruart, au dessus des Jardins depuis la Chavée Grandame jusqu’à Petit-Hallet. Quant au silex (notamment présent dans les soubassements de l’église), il était extrait du côté de Petit-Hallet ; on l’appelait aussi le "rabot".

Enfin, différentes entreprises du bâtiment étaient implantées à Grand-Hallet, qui avait alors la réputation de pouvoir compter sur une main d’œuvre spécialisée dans la construction.

Actuellement, il existe deux usines dans le village : l’une est spécialisée dans la fabrication de double vitrage, l’autre de châssis de portes et de fenêtres.

Patrimoine

Patrimoine public

L'Eglise

Elle est dédiée à Saint-Blaise. L’église primitive aurait été érigée vers la fin du 8e siècle. C’était vraisemblablement une modeste chapelle en bois qui se dressait probablement à l’endroit où se situe actuellement le lieu du culte. Dans les années qui suivirent, brigandisme et guerres féodales eurent rapidement raison de la construction. Ce n’est qu’au 11e siècle que la pierre fut employée pour la reconstruction.

Elle possède une tour romane remontant probablement au début du 13e siècle. La nef, érigée à l’emplacement de l’ancienne abside, date de 1762, le jubé de 1822. L’église fut agrandie en 1890-91 d’un transept et d’un chœur, sur des plans de l’architecte Hubert Froment, de Liège. Elle mélange brique et pierre.

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Parmi le mobilier, on peut citer l’autel majeur, datant du 17e siècle et remanié au 19e siècle, et un confessionnal fabriqué en 1785 par Joseph Preudhomme, de Hannut

Un chemin de croix, signé Devaux et datant de 1855, ainsi qu’une peinture représentant le Sacré-Cœur de Jésus et attribuée à Isidore Lecrenier, de Liège (vers la même époque) décorent l’église. Parmi les statues, on retiendra celle de Saint-Blaise, en bois polychrome et datée de 1745, une statue habillée de la Vierge à l’Enfant, elle aussi en bois polychrome et une autre, en terre cuite, de Sainte-Barbe (Joseph Debras, 1857).

ChapellesN° de l'illustration41

DescriptifDessin d'une chapelle à Grand-Hallet

LégendeLa chapelle Sainte-Thérèse

Diverses chapelles ont été construites au fil des ans, certaines ont disparu, comme la chapelle dédiée à Saint-Joseph, rue St Blaise ou la chapelle de l’Enfant Jésus de Prague, rue Garot. Voici celles qui subsistent actuellement :- Notre-Dame de Bon Secours (au carrefour de la rue de Petit-Hallet et de Thisnes)- Notre-Dame du Rosaire (rue de l’Epinette)- Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus (rue du Condroz)- Notre-Dame de Lourdes (rue E. Duchesne)- Sainte-Rita (rue Trixhe à l’Arbre).

Presbytère

Il est situé rue Mayeur Debras. Sa construction date de 1739. C’est un beau bâtiment dont la cour arrière s’ouvre agréablement sur un cadre de verdure.

Ecoles et Maison communales

Sous l'Ancien Régime, et jusqu'à la construction de la première école communale vers 1857, l'école se tenait au presbytère.

Pendant la "guerre scolaire" (1875-1884), une école libre y fonctionna à nouveau.

Trois bâtiments ont été construits à des endroits et des moments différents : rue René Detiste (circa 1857), rue Mayeur Debras (1866), rue des Fontaines (1907).

Tombes et cimetières

Comme dans les autres villages de la région, le cimetière entourait l’église. D’anciennes pierres tombales s’y trouvent encore aujourd’hui, certaines remontent au 16e et au 17e siècles.

Un nouveau cimetière a été construit, rue Mayeur Debras, en 1930.

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Petit patrimoine

La seule potale du village se trouve dans le mur de la ferme sise rue des Fontaines, elle est dédiée à Saint-Eloi.

En 1843, le Conseil communal décidait la construction de deux puits, aujourd’hui disparus. L’un se situait à l’angle de la rue Trixhe à l’Arbre et de la rue de Houtain, l’autre rue du Dessus (en face de la maison Masy).

La seule bascule ayant jamais existé est toujours visible dans la propriété de la ferme de Mr Osy de Zeegwart.

Station de pompage

Une station de pompage existe sur le territoire de Grand-Hallet. Elle est située sur le Vieux Chemin de Hannut. Elle a été construite aux environs de 1936 pour ravitailler Hannut en eau potable, et est toujours opérationnelle.

Patrimoine privé

Initialement, l’habitat se concentrait essentiellement autour de l’église. Aujourd’hui, des bâtisses sont érigées dans la plupart des rues.

A l’origine, le tuffeau était le matériau essentiel, mais il a été progressivement remplacé par la brique. On en retrouve toutefois de nombreuses traces dans les plus anciennes constructions.

Le moulin

Implanté rue du Condroz, en bordure du ruisseau, le moulin se présente en forme de L. Il est partiellement construit en tuffeau.

Son histoire est très ancienne et remonte au Moyen-Age. Il doit avoir été construit sous le règne de Henri 1er le Guerroyeur, Duc de Brabant (1190-1235). En 1396, il est cité comme appartenant à Jeanne, l’Archiduchesse de Brabant. Un des premiers exploitants connus est Robert de Halley. Au 13e siècle, la seigneurie foncière de l’endroit était détenue par la famille Halley.

Détruit en 1465, le moulin sera reconstruit et prendra le nom de "Neuf Moulin". De grandes réparations ont également été effectuées en 1649, comme en témoigne la date gravée dans un des sommiers soutenant les rouages du moulin.

Le moulin cessa définitivement ses activités en 1949 avec le dernier meunier, Victor Charlier : la roue et son mécanisme étaient rongés par la rouille.

En 1988, Joseph Dardenne racheta le moulin et procéda à toutes les réparations nécessaires. Le moulin est à nouveau en parfait état de fonctionnement. Il abrite une extraordinaire collection de plus de 33.000 boîtes en fer-blanc, propriété de Madame Dardenne, et s’intègre dans un cadre éclectique de plusieurs hectares où l’on découvrira notamment un bistrot à l’ancienne et un ensemble d’animaux exotiques.

Fermes remarquables

- La Ferme Dochen

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N° de l'illustration42

DescriptifPhoto de la ferme Dochen

LégendeLa ferme Dochen

Située rue Mayeur Debras, elle semble avoir été construite vers 1674. Elle appartenait à Lambert Dochen, et est restée propriété de la famille Dochen jusqu’en 1920. Elle est aujourd’hui la propriété de Monsieur Osy de Zeegwart.

- La Ferme SibilleN° de l'illustration43

DescriptifPhoto de ferme

LégendeLa ferme Sibille

Sise rue St Blaise, elle fut exploitée jusqu’en 1910 par la famille Sibille. La date "1742" apparaît au-dessus de la porte d’entrée. En dessous du verger de la ferme, un souterrain fut découvert en 1895 suite à un affaissement de terrain. Quelques années plus tard, un cheval s’enfonça dans une grande excavation. On découvrit une galerie d’environ 8 mètres de long, et d’une largeur de 3 mètres. Trois ou quatre chambres de plus ou moins 3 m² communiquaient avec cette galerie. Il pourrait s’agir du refuge qu’avait à Grand-Hallet un certain Abbé Tilkin.

- Le Château et la Ferme du ChâteauIl existait bien un château à Grand-Hallet. Il est toujours cité au début du 15e siècle. Il était situé au lieu-dit "Sâ Mouni" (Sart Meunier), sur le territoire de Petit-Hallet.

La Ferme du Château, située rue de Petit-Hallet, est une ancienne habitation seigneuriale occupée en 1685 par Jacques Haccourt, mayeur du lieu et fermier de la dîme. Elle connut des propriétaires successifs.

Infrastructures

Approvisionnement en eau

C’est aux environs de 1936 que le Conseil communal de Grand-Hallet a décidé de vendre "son" eau à la commune de Hannut. Les habitants du village ont dû attendre les années 1950 pour voir se créer un réseau d’alimentation en eau potable.

Eclairage public

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C’est aussi dans les années 1950 que Grand-Hallet va connaître les joies de l’éclairage public.

Festivités populaires

C’est le premier dimanche de février que Grand-Hallet connaît sa fête locale. Un hommage est rendu à Saint-Blaise, qui reçoit la visite de nombreux pèlerins. Il était de coutume de déguster pècket ou bière après la grand-messe, avant d’aller aux différents bals qui avaient lieu dans le village.

Dans le passé, "Li fiesse ô baraques" , à la Pentecôte, se déroulait dans le quartier à droite du ruisseau Henri-Fontaine. Cette fête est apparue vers 1850 à la baraque Grenier, sise à l’époque aux environs du bâtiment du Contrôle technique automobile, sur la route Hannut-Tirlemont.

Reste enfin la dernière kermesse, le 2e dimanche de septembre, dans le quartier situé à droite du Henri-Fontaine.

Grands personnages

A proprement parler, le village de Grand-Hallet n'a pas connu ce que l'on appelle communément de "grands personnages". On ne peut toutefois passer sous silence Joseph Lefèvre qui travailla à la coopérative créée par les cultivateurs au début du 20e siècle, et qui fut également bourgmestre du village. C’est lui qui écrivit l’"Histoire de Grand-Hallet" (manuscrit, non publié). Pas moins de 5 versions différentes résultant d’une recherche systématique et de longue haleine furent rédigées par lui.

Dans un avant-propos, il écrivait :

Concitoyens,

Si cette brochure parvient à vous faire trouver un plaisir intime à revivre le passé de notre village, à sentir un peu d’âme sortir des pierres séculaires de nos vieilles églises, fermes et bâtisses, témoins muets mais éloquents du passé, à vous faire aimer l'autrefois,

Notre but aura été atteint.

Bibliographie

Histoire anecdotique de la cure de Grand-Hallet, A. Molle

Histoire de Grand et Petit-Hallet, E. Piton, Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, tome LX, Imprimerie Michiels-Broeders, Tongres, 1936

Histoire de Grand-Hallet, Joseph Lefèvre (manuscrit, non publié)

Il était une fois le moulin de Halley, A. Molle

L'ancienne famille brabançonne "de Halley", Gustave Vandy

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HANNUTN° de l'illustration44

DescriptifPhoto aérienne de Hannut

LégendeUne vue aérienne de HannutPhoto Patrick Moers

Fiche d'identité

Superficie: 680 hectares.Nombre d'habitants au 1er janvier 2000: 4.110

Sites remarquables

Eglise Saint-Christophe, avec notamment la statue monumentale de Saint-ChristopheChâteau Mottin (Administration communale)Château SnyersFerme des DamesVierge MitchiCollège et église Sainte-CroixCouvent des Sœurs clarisses

Etymologie

Selon Bully et Sibille ("Histoire de Hannut", Imprimerie Bully, 1911) Hannut portait autrefois le nom de "Dabor", d’après le nom du comte dont dépendait Hannut. Les auteurs n’ont acquis aucune certitude par ailleurs sur l’origine du nom "Hannut". Selon certains, il pourrait s’agir d’une évolution de "Ternut" (= terre nue) ; l’historien Grammaye estime de son côté que le nom viendrait de "Han – wy" (= terrain nu), tout cela motivé par le fait que Hannut a été abondamment pillée et détruite au cours des siècles.

Le Professeur Carnoy est d'un autre avis. Pour lui, la finale est celle que l'on rencontre fréquemment dans des noms d'arbres, tant en vieux germanique qu'en latin. La première partie du mot proviendrait d'un mot latin "hagana" (haie épineuse, enclos).

Quant à l’orthographe, elle a évolué : Hannuet en 1213, Hanut ou Hanoit en 1222, Hannutum en 1331, Hannuyt en 1355, Hannuye en 1650.

Zoom sur Hannut

Petite ville coquette, centre commercial florissant (avec des extensions en périphérie de centres regroupant des moyennes surfaces), Hannut se défend plus qu’honorablement par ses propres moyens, grâce à l’esprit d’initiative et d’organisation de ses habitants.

Comment se distingue le dynamisme hannutois? Plusieurs facteurs y contribuent: la modernisation de beaucoup de magasins, la construction de maisons dans plusieurs quartiers, le marché du lundi, les groupements de commerçants (l’ACHa, la Quinzaine hannutoise, le Cœur en Fête, la Braderie du

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Tombeu), un nombre croissant d’élèves fréquentant les établissements scolaires relevant de différents pouvoirs organisateurs (Communauté française, Commune, enseignement libre) et de types différents (ordinaire et spécial) ainsi que l’Académie de musique établie dans de beaux locaux tout récents. Il faut aussi signaler l’existence d’un Centre culturel, d’un Centre de Lecture publique, d’un hall des sports communal ainsi que d’un très grand espace (anciennement marché couvert) destiné à des expositions et manifestations diverses.

Esquisse de la ville

Sol

Le sol est limoneux, composé de sable très fin (85 %), d’argile (13 %) et de calcaire (1 à 3 %).A la surface nous trouvons l’humus, riche en azote, en acide phosphorique, en potasse échangeable, en carbone. Il a une épaisseur de 20 à 25 cm. La terre, généralement acide, réclame de la chaux.La masse argilo-sableuse est d’origine quaternaire ; elle a une épaisseur de 1 à 8 m. Elle est constituée par une couche supérieure de limon lourd de couleur brune et de la "terre à briques" (de l’argile) ; par une couche inférieure se composant surtout de limon léger calcareux, de couleur jaunâtre, et d’ergeron (fin limon calcarifère), ensuite par une couche de sable gris, avec marne, tourbe, bois silicié et eau. Ce sol, bien que compact, est assez perméable et convient particulièrement pour la culture du froment et de la betterave sucrière, auxquels se sont ajoutés la culture de fruits et de légumes.

Relief

La région hannutoise forme un plateau qui s’élève progressivement vers le sud. On l’appelle "la Hesbaye sèche". Aucun cours d’eau ne passe sur le territoire de Hannut-centre, si ce n’est un petit ru à 3 km du centre, en direction de Poucet.

Le paysage est uniforme ; des campagnes s’étendent à perte de vue et la population est groupée dans ce que l’on appelle des villages concentrés. Chacune des composantes de l’entité hannutoise est entourée de champs et de prairies.

Hameaux

Il y a plusieurs quartiers à Hannut, mais on ne peut pas dire qu’il y ait véritablement de hameaux. Le seul qui pourrait répondre à cette dénomination est celui du "Poilu Fossé", situé entre la Route de Landen et l’ancienne ligne de chemin de fer Landen-Statte. Il s’est construit rapidement dans les années 90, et pour l’instant, n’est pas véritablement rattaché au centre-ville.

Infrastructures et voiries

La prospérité de Hannut au 19e siècle et au début du 20e siècle est en grande partie due à la présence de voies ferrées :- une ligne de chemin de fer (Ligne 127) qui rejoignait Landen à Statte-Huy- trois lignes de tramways vicinaux : Hannut-Namur, Hannut-St Trond et Hannut-Omal-Jemeppe.C’est sur un même site (actuellement Place des Déportés et Réfractaires) que se trouvaient les deux gares, où s’activait le transport de personnes, mais aussi de biens de toutes sortes (des matières premières, des betteraves sucrières, des produits finis,…).

Les lignes vicinales ont fermé les unes après les autres dans les années 50, et le trafic régulier sur la Ligne 127, qui avait débuté en 1870, s’est arrêté en 1963.

Aujourd’hui, le Ligne 127 a été fort judicieusement aménagée en sentier pour utilisateurs non motorisés, elle est agrémentée d’un parcours Vita et attire de nombreux promeneurs.

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Hannut est à proximité immédiate d’une des plus importante autoroutes européennes (E 40), ce qui est à l’heure actuelle un atout considérable pour son développement, tant en ce qui concerne le transport de biens que la navette vers Liège ou Bruxelles.

Evolution démographique

Depuis que des statistiques sont à notre disposition, la population n'a jamais cessé d'augmenter à Hannut-centre, comme l'attestent les chiffres suivants:

1709 4291806 7541848 12141910 20981960 28161968 30642000 4110

Un peu d'histoire

On ne trouve aucune trace de Hannut avant le 10e siècle. En 1188 Hannut devint ville fortifiée dominée par un château, qui devait se trouver aux environs de l’entrée de l’actuelle Rue des Jardins : des fondations y ont été retrouvées. Hannut faisait partie du Duché de Brabant.

En 1213 (date de la bataille de Steppes) la tour du château fut détruite par les soldats de Hugues de Pierpont.

Hannut fut dévasté et brûlé – du moins partiellement – en 1264 puis en 1266 par ordre du Prince-Evêque Henri de Gueldre ; il le fut encore en 1277 par les Liégeois dans le cadre de la bataille de la Vache ; en 1303 par les Hesbignons alliés des Liégeois ; en 1332 par le comte de Looz, allié du Prince-Evêque Adolphe de la Marck ; la même année, le Roi de Bohème et le Prince-Evêque font abattre la tour et brûler la halle. Hannut eut encore à souffrir des gens d’armes d’Adolphe de la Marck en 1334.

En 1339, Jean III, duc de Brabant, décide de construire des remparts plus solides. On peut en deviner les contours grâce au plan de Grammaye (1604) : Rue des Vieux Remparts, Avenue de Thouars, Remparts St Christophe, Rue J. Mottin. Ces remparts étaient essentiellement constitués de fossés remplis d’eau, et comportaient trois postes d’accès :- la Porte du Tombeu, Rue Z. Gramme, à proximité du Château Grégoire;- la Porte du Chera ou Cherroux, plus ou moins à hauteur du Commissariat de Police ;- la Porte de Hove (mot qui pourrait signifier "ferme" ou "Huy", selon les historiens), à hauteur de

l’ancien Hôtel de Ville.

En 1505, la guerre entre le Duc de Gueldre et Philippe le Beau, Duc de Brabant, provoque le pillage de la ville.

En 1523, Charles-Quint reconnaît l’importance de la ville en lui octroyant le droit de lever des impôts.

Pillages et destructions se poursuivent par la suite lors des guerres : en 1532 (guerre entre la Hollande et l’Espagne) ; en 1635 (guerre entre la France et l’Espagne) ; en 1648 par les Lorrains ; en 1673 (de nouveau guerre entre la France et l’Espagne) – et à bien d’autres reprises encore.

En 1795 Hannut devint chef-lieu d’un canton comportant 18 communes, mais elle devait perdre ce titre en 1801 au profit d’Avennes pour le retrouver en 1920.

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L’entité actuelle, issue de fusions successives, est constituée de 18 communes. Une première fusion, issue de la Loi du 17 juillet 1970, regroupe autour de Hannut les villages d’Abolens, Avernas-le-Bauduin, Bertrée, Cras-Avernas, Crehen, Lens-St-Remy, Poucet et Villers-le-Peuplier. Une nouvelle fusion (Loi du 30 décembre 1975) rattache à ce premier groupe Avin-en-Hesbaye, Merdorp, Moxhe, Thisnes, Trognée et Grand-Hallet. Ce dernier village avait été réuni en 64 à Petit-Hallet et Wansin.

Les armoiries de Hannut sont : de gueule à un château auréolé et crénelé d’or, maçonné de sable ; le donjon de même, chargé des armes de Brabant-Limbourg. Quant au drapeau de Hannut, il se compose de 18 étoiles disposées en cercle au centre d’une toile rouge et verte.

Economie et commerce

De temps immémoriaux, Hannut a toujours constitué un centre commercial où les villages environnants venaient acquérir biens et services.

Jusqu’au début du 20e siècle, l’agriculture restait la base du dynamisme économique. Non seulement parce qu’il y avait à Hannut bon nombre de cultivateurs, mais surtout parce que se concentrait à Hannut toute une activité découlant directement de l’agriculture : firmes qui vendaient les engrais et les produits, et achetaient la production agricole, fabricants de matériel agricole, intermédiaires en tous genres. Pendant des décennies un marché au bétail et un marché aux porcs se sont tenus sur la Grand-Place et sur la Place Henri Hallet. Ces marchés, comme le traditionnel marché du lundi, attiraient beaucoup de monde, ce dont ne pouvaient que profiter cafetiers, banquiers et petits commerces.

N° de l'illustration45

DescriptifCarte postale ancienne – Grand-Place

LégendeLe marché sur la Grand-Place au début du 20e siècle

L’évolution agricole a inéluctablement éliminé l’une après l’autre toutes ces activités. Dans les années 60, alors que le marché au bétail avait disparu, les autorités de l’époque voulaient endiguer la disparition du marché aux porcs et construisaient un vaste marché couvert, qui ne devait remplir son rôle que quelques années, avant la disparition complète de tout marché animalier à Hannut. Mais le marché couvert s’est splendidement reconverti en vitrine de Hannut, il accueille expositions et animations en tous genres, et rare sont les week-ends où ses portes restent fermées.

Le dernier bastion d’une activité importante en relation avec l’agriculture était l’abattoir – mais là ce sont les dispositions européennes et la concurrence trop forte de puissants voisins qui ont provoqué sa disparition dans les années 80.

Le développement de Hannut est également dû à la présence d’une gare sur la ligne de chemin de fer 127 (Landen-Statte), et de plusieurs lignes de tramways vicinaux (Hannut-St Trond, Hannut-Omal-Liège et Hannut-Namur). Ces nouveaux moyens de locomotion ont largement contribué, au 19e et dans la première moitié du 20e siècle, à faire exploser le nombre d'entreprises, d’ateliers et de magasins, et à attirer une population de navetteurs qui se rendaient dans les grands centres pour y travailler.

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Aujourd’hui, après la fermeture successive de ces moyens de transport, les commerces de détail du centre-ville continuent à attirer un public fidèle, et l’on ne peut qu’admirer le dynamisme de plusieurs commerçants et de leurs associations. Mais la concurrence est rude avec les petites et moyennes surfaces qui se sont installées à plusieurs endroits à la périphérie de Hannut. Sans même compter que, par l’autoroute Bruxelles-Liège, le Hannutois atteindra les méga-complexes des hauteurs de Liège en une bonne vingtaine de minutes.

Hannut n’a pas de vocation industrielle à proprement parler : elle n’est plus traversée par aucune ligne de chemin de fer, les rivières naviguables sont loin. Mais son zoning attire de plus en plus de firmes de petite ou moyenne taille et d’artisans, pour qui la proximité des autoroutes est un atout majeur

La fin des années 90 a vu une mutation que les commerçants des années 70 avaient sous-estimée : l’absence de contournement routier et le développement exponentiel du trafic ont petit à petit contribué à congestionner le centre-ville. Le contournement de Hannut, dont le premier coup de pelle a eu lieu en 2000, constitue la solution attendue par tous : bientôt piétons et cyclistes pourront à nouveau parcourir en toute sécurité et en toute quiétude les rues du centre, et l’on pourra à nouveau dire de Hannut qu’elle est "Une ville à la campagne".

Patrimoine

Patrimoine public

L'Eglise Saint-ChristopheN° de l'illustration46

DescriptifCarte postale ancienne de l'église de Hannut

LégendeL'église Saint-Christophe

Son histoire

Sa date de fondation n’est pas connue avec précision. On sait qu’elle existait déjà au Moyen-Age. A cette époque, si Hannut relevait du Duché de Brabant, sa paroisse dépendait du diocèse de Liège. Elle passera plus tard sous la tutelle du Diocèse de Namur.

L’église est mentionnée pour la première fois en 1331.

Les parties les plus anciennes de l’église actuelle (le chœur et les parties basses de la nef centrale) auraient été édifiées au 16e siècle.

L’église subira évidemment les vicissitudes imposées à la ville qui l’entoure. En 1607 la tour est détruite par des soldats de la garnison de Maastricht. Reconstruite en 1611, elle est à nouveau ébranlée en 1637 par une explosion. L’église sera entièrement rebâtie en 1733.

A la suite du Concordat, l’église de Hannut est rattachée au Diocèse de Liège en 1804, elle obtient le statut de décanale.

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Elle subit un remaniement complet de 1878 à 1880 : les nefs latérales sont élargies, on ajoute un transept, la partie supérieure de la nef centrale est entièrement refaite, des voûtes lambrissées de bois recouvrent l’intérieur.

L’extérieurN° de l'illustration47

DescriptifDessin "L'église et le couvent"

LégendeLe presbytère, l'église et le couvent du Saint-Cœur de Marie vus de la rue de l'Eglise

Le bâtiment est dominé par une imposante tour datant de 1733, construite partiellement en moellons, pierre calcaire et brique, elle-même surmontée d’une flèche octogonale. L’horloge à trois cadrans a été réalisée en 1928 par Georges Paquay, horloger à Hannut.

La nef principale, les nefs latérales et le chœur sont construits en différentes sortes de pierres.

L’intérieur

Complètement rafraîchi en 1993, l’intérieur est clair et lumineux. Les proportions sont agréables, le mobilier, pas trop surchargé, comprend des pièces plus ou moins anciennes. Un remarquable "Chemin de vie" moderne en 12 tableaux de Costa Lefkochir remplace les traditionnels chemins de croix, et s’intègre harmonieusement à l’ensemble. Parmi les pièces remarquables, citons- les fonts baptismaux en calcaire, datant de 1570, ont été rénovés en 1677 ;- différentes dalles funéraires du 16e siècle ;- une chaire de vérité baroque de 1688 ;- deux chandeliers en laiton (dans la chapelle à droite du chœur) datant de 1688 ;

N° de l'illustration48

DescriptifCarte postale ancienne – statue de Saint-Christophe

LégendeLa statue de Saint-Christophe

- une statue monumentale de Saint-Christophe, une des œuvres majeures du patrimoine religieux de la région et la plus grande statue médiévale de Belgique (elle mesure 3,95 m.). Cette statue polychrome a été sculptée dans le chêne et remonte vraisemblablement à la première moitié du 14e siècle. Avant d'être abritée des intempéries à l'intérieur de l'église, elle a d'abord été placée Place de Hove (à proximité de l'ancien Hôtel de Ville), elle a été déplacée dans une chapelle érigée près de la Porte du Tombeu, puis dans une niche spécialement construite à son intention à droite de l'entrée de l'église.

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Collège et église Sainte-Croix

Ils sont situés Rue de Crehen 1, en face de l’intersection avec la Route de Wavre.

De style néo-gothiques, ces édifices ont été construits en 1903-1904 par l'entrepreneur Mathot.

L'académie de musiqueN° de l'illustration49

DescriptifPhoto en couleurs de l'académie de musique

LégendeL'académie de musique Julien Gerstmans

Située au tout début de la rue des Combattants, l'académie de musique Julien Gerstmans a été inaugurée en 1999. Le complexe, conçu par les architectes hannutois Luc Gabriel et Francis Rappe, comporte 15 salles de cours, dont une salle de danse, et une salle de spectacle d'environ 100 places. L'établissement dépend de la Ville de Hannut, qui en a assuré le financement

Les chapelles

Le couvent des Sœurs clarisses

Situé dans la Drève du Monastère, à proximité de la rue L. Mottart, le Couvent des Sœurs clarisses, d’une architecture à la fois agréable et reposante, a été construit entre 1935 et 1947. Il héberge aujourd’hui encore une communauté de sœurs clarisses originaire de France. C’est un havre de paix où de nombreux fidèles viennent se recueillir.

La chapelle à Notre-Dame de Lourdes

Située à l'angle de la Route de Namur avec la Rue Zénobe Gramme, cette petite chapelle est de style néogothique et de plan rectangulaire. Elle est construite en briques, avec des ornements en pierre de taille. Une fenêtre triple surmonte l'entrée, tandis que les fenêtres latérales sont géminées (c-à-d. groupées par deux).

Maisons communales

L’ancien Hôtel de Ville

Il est situé Place Henri Hallet, en plein centre de Hannut. Il n'a pas toujours fait office de siège de l'Administration communale de Hannut, avant de céder cet honneur au Château Mottin. En fait, il a été conçu en tant qu'école. Sa construction date de 1856, sous le mayorat de Jules Dejeneffe (qui fut bourgmestre de 1848 à 1857 et de 1861 à 1866); le montant total des travaux était de 21.206 francs.

Les locaux abritaient trois salles de cours, ainsi que l'habitation de l'institutrice en chef.

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L'école a été transférée vers la Rue de l'Aîte (actuels bâtiments du CPAS) en 1900. Elle a fait place à l'Administration communale, avant d'accueillir en 1920 (dans les locaux du rez-de-chaussée) la Justice de Paix du Canton, qui, précédemment, siégeait à Avennes.

Le Château MottinN° de l'illustration50

DescriptifReproduction NB d'une peinture du Château Mottin

LégendeLe Château Mottin, actuel siège de l'Administration communale de Hannut

Le Château Mottin est actuellement l’Hôtel de Ville de Hannut. A cet endroit s’érigeait, au 14e siècle, une ferme habitée par Jeanne de Hannut, épouse d’Arnould VI de Corswarem. Au 16e siècle, la Cense prend le nom de Maison de Mombeck. Plus tard, on parlera de la "Cense du Cherau". Au 18e siècle, le bien appartient à la famille de Donceel. Louis de Donceel était maire de Hannut sous le régime français, et fut le premier bourgmestre après les élections de 1831. Au fil du temps la ferme appartient aux familles Degeneffe, Snyers, Joachim, et enfin Mottin. La famille Mottin-Naveau transforma la cense pour lui donner le caractère d’un château. En 1960, la ville de Hannut achète le bien qui deviendra, après divers travaux, l’Hôtel de Ville actuel.

Petit patrimoine

La Vierge MitchiN° de l'illustration51

DescriptifDessin d'une potale, la "Vierge Mitchi"

LégendeLa Vierge Mitchi

Située dans un tournant de la Rue Fond de la Tour, cette jolie potale, qui date de 1791, est dédiée à Notre-Dame de Montaigu. La statuette représente une Vierge à l’Enfant stylisée dans un cadre mouluré.

Patrimoine privé

Le Château Snyers

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N° de l'illustration52

DescriptifDessin du Vieux Château

LégendeLe Château Snyers, encore appelé "Vieux Château" ou "Château de la Valette"

Il est situé au N° 1 de la Dréve du Monastère, dans le tournant de la Rue L. Mottart. Aussi dénommé "Vieux Château" ou "Château de la Valette" du nom du marquis qui l’a construit en 1791. Cet imposant bâtiment à la façade cimentée et peinte est flanqué de tourelles circulaires coiffées de toitures coniques encadrant deux portails cintrés. Il est agrémenté d’un parc agréable qui, avec le Couvent des Sœurs clarisses tout proche, confère à ce quartier du centre-ville un caractère paisible et reposant.

La Ferme des Dames

Situé Chemin des Dames 1, cet ensemble de bâtiments en carré appartenait autrefois à l’abbaye Saint-Victor de Huy. Il date du 19e siècle, à l’exception d’une grange plus ancienne (1743). L’unique accès à la cour intérieure se fait par un grand portail.

Folklore et festivités populaires

Fêtes populaires

A Hannut, on ne parle pas de "kermesse" ou de "fête", mais bien de "foire" - ville oblige. De temps immémoriaux, la foire annuelle se déroule entre le 3e et le 4e dimanche de juillet. Elle englobe dans la foulée la Fête Nationale, qui revêt un éclat particulier puisqu’un grand cortège folkorique traverse les rues principales de la ville. Ce sont les Anciens Combattants qui sont à l’origine de ce cortège dans l’immédiat après-guerre, ils ont aujourd’hui passé le relais au Syndicat d’Initiative.

N° de l'illustration53

DescriptifPhoto de foule

LégendeUn 21 juillet à Hannut…

Une autre activité foraine à lieu à Pâques.

Autrefois, une fête locale se déroulait au quartier de la gare, elle a aujourd’hui disparu. Episodiquement, des fêtes naissent dans certains quartiers (quartier de la Résistance, hameau du Poilu Fossé).

Hannut est le théâtre d’une activité assez particulière, due au fait que Saint-Christophe est le patron de la ville. Saint-Christophe est vénéré comme protecteur des voyageurs. Chaque année, le 1er dimanche d’août,

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a lieu une bénédiction de tout ce qui sert à véhiculer : voitures, camions et autocars bien sûr, mais aussi chevaux, charrettes, vélos, motos … et d’autres encore. Cette bénédiction, qui attire beaucoup de monde, se situe le matin. L’après-midi et en soirée se déroule un des derniers gymkhanas automobiles de Belgique, avec en attraction une célèbre "bascule" où la voiture doit rester à l’horizontale – ce que bien peu de conducteurs parviennent à faire.

Grands personnages

Zénobe Gramme

Une des rues principales de la Ville commémore le grand inventeur que fut Zénobe Gramme. Né à Jehay-Bodegnée le 4 avril 1826 et décédé à Paris le 20 janvier 1901, Zénobe Gramme apparaît pour la première fois à Hannut en 1848, il est domicilié Rue du Village (probablement la rue qui porte actuellement son nom). Il fit ses études primaires à Hannut et fut apprenti menuisier chez Dechenne, qui officiait dans la même rue (actuellement N° 30). Il résida 14 ans à Hannut. Nul n’ignore qu’il fut l’inventeur de la dynamo. Bien qu’ayant toujours conservé la nationalité belge, il termina sa vie en France, où il fut promu Chevalier de la Légion d’Honneur. Un monument lui est dédié à l’angle de la Rue Z. Gramme avec la route de Namur et la route de Wavre.

Paul Brien

Il naquit à Hannut le 24 mai 1894. De brillantes études lui permirent de devenir professeur de biologie à l’Université Libre de Bruxelles. Une rue porte son nom, c’est à l’angle de cette rue et de la rue de Wavre que se trouve sa maison natale.

Lieutenant Général Pire

Né à Hannut le 29 mars 1878, il mourut à Boitsfort en 1953, son corps fut inhumé dans le caveau de la famille dans le cimetière de Hannut. Diplômé de l’Ecole militaire et de l’Ecole de guerre, il participa à la guerre 14-18 avec le grade de capitaine. Retraité en 1939, il fut rappelé sous les armes pour commander la 10e Division d’infanterie. Il fut commandant de la 1e zone (Hainaut-Namur) de l’Armée Secrète, puis exerça la charge de commandant en chef de l’Armée Secrète jusqu’à la fin de la guerre.

Bibliographie

Hannut à travers les siècles, 3 volumes, R.P. Hoeven, Hannut, 1973Hannut en cartes postales anciennes, Emile Boulet, Bibliothèque européenne, Zaltbommel (Pays-Bas), 1973Histoire de Hannut, Emile Boulet (non publié)Histoire de Hannut, Georges Bully - Julien Sibille, Bully, Hannut, 1911 - Réédition: Editions du Haret, Liège, 1996Histoire de la ville de Hannut, E. Piton, Bruxelles, 1960L'église Saint-Christophe de Hannut, Bénédicte Dewez - Flavio Di Campli, Confrérie St-Christophe, Hannut, 1998

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LENS-ST-REMYN° de l'illustration54

DescriptifDessin du Monastère du Carmel

LégendeLe Carmel

Fiche d'identité

Superficie: 589 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 905

Sites remarquablesLe site du Carmel (avec en particulier le Carmel, la ferme du couvent, le presbytère et la drève de tilleuls)La pierre Mottet

Etymologie

Le nom "Lens" proviendrait d'un mot à caractère très général qui pourrait être "lindso", un vocable qui n'aurait aucun sens bien particulier.

La première mention du village dans des archives, en 1139, est déjà "Lens". En 1374, on trouve "Leyns Saint Remy".

Zoom sur Lens-St-Remy

Village quasi exclusivement plat, marécageux à plusieurs endroits, Lens-St-Remy est le 2e de l'entité de Hannut pour son chiffre de population, mais seulement le 5e si l'on se réfère à sa superficie. Il possède un patrimoine architectural de grande qualité, avec le très beau site (classé) du Carmel. Les nombreux bocages, souvent délimités par des haies d'aubépines, constituent une autre richesse patrimoniale.

Esquisse du village

Relief - paysage

Le village est implanté sur un sol limoneux faiblement vallonné reposant sur une épaisse couche calcaire.

Il comporte très peu de parcelles brisées, les espaces non bâtis sont occupés par des prairies, l’ensemble étant ceinturé par des terres de culture.

Lens-St-Remy appartient au bassin de la Meuse, les sources du Geer se situant vraisemblablement dans les "Chevées", zone qui comporte quelques mares et étangs, et que traversent des fossés de drainage.

Le faible vallonnement du relief offre peu de points de vue intéressants. C’est le centre du village (site de l’église et du Carmel) qui, à cet égard, attire le plus le regard.

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A l’extérieur du village, le paysage a peu changé en un demi-siècle, même si les remembrements récents ont permis un regroupement des parcelles cultivées, et favorisé l’accessibilité, non seulement pour le charroi agricole, mais aussi pour les promeneurs et les voitures particulières.

A l’intérieur du village, les vergers plantés autrefois d’arbres fruitiers à haute tige et bordés de haies vives d’aubépines sont devenus rares. Les abords des habitations accueillent désormais des plantes d’origine forestière ou à vocation décorative. Comme ailleurs, les pelouses ont souvent remplacé les potagers d’antan, les enclos destinés à la basse-cour ont pratiquement disparu. En quelques dizaines d’années, le décor naturel traditionnel du village a été considérablement modifié.

Faune et flore

La zone humide des "Chevées" accueille une peupleraie en voie de disparition. L’intérêt de cette zone est généralement sous-estimé. Une étude de ses particularités pourrait en révéler la richesse et encourager sa protection. Cette zone de prairies, impropre à la culture, est depuis peu traversée par un large sentier empierré.

Voiries

Le village est longé à l’ouest par la grand-route reliant Hannut à Huy, et traversé perpendiculairement par la route qui conduit à Waremme.

Depuis 1905, une ligne vicinale traversait Lens-St-Remy en direction de Verlaine – et finalement de Jemeppe-sur-Meuse. Elle fut remplacée en 1948 par une ligne d’autobus.

Evolution démographique

Contrairement à certains villages de l’entité hannutoise, Lens-St-Remy n’a pas connu de véritable déclin démographique en un demi-siècle. La réduction du nombre d’habitants entre 1947 et 1970 a frôlé les 20 % (chiffres de 1960: 899 – de 1968: 826) mais un redressement s’est opéré depuis lors. Au 1er janvier 2000, Lens-St-Remy comptait 905 habitants.

Un peu d'histoire

Entre Lens-St-Servais – première agglomération de l’âge du bronze connue en Belgique – et Braives, où prospéra sous l’Empire Romain l’imposant vicus de Perniciacum, le village de Lens-St-Remy occupe un coin de sol chargé d’histoire.

La contrée, cultivée par les agriculteurs omaliens, puis envahie par les Gaulois, fut soigneusement colonisée par les Romains. Ne se trouve-t-elle pas à une faible distance de Tongres? A Lens-St-Remy, de (trop rares) fouilles archéologiques ont mis à jour les vestiges de bâtiments agricoles gallo-romains dans la campagne du Paradis, qui voisine l’ancienne chaussée romaine reliant Bavay à Cologne, et de remarquables tombes mérovingiennes (8e siècle) présentement reconstituées au musée du château de Jehay-Bodegnée.

La première mention de Lens remonte à 866. Sous ce nom étaient regroupées les localités actuelles de Lens-St-Remy, Lens-St-Servais et Abolens, qui faisaient partie du Comté d’Avernas. Après la disparition de celui-ci, dès le 10e siècle et jusqu’en 1795, la localité de Lens appartint au Duché de Brabant. Elle connut à de multiples reprises les conséquences fâcheuses des rivalités entre les Ducs de Brabant et leur voisins, les Princes-Evêques de Liège. Ainsi, en 1455, le Prince-Evêque Jean de Heinsberg avait fait creuser un large fossé qui devait faire obstacle aux incursions des Brabançons. Ses vestiges étaient encore visibles naguère dans la zone des Chevées. Le village souffrit par la suite d’autres invasions, comme celle des troupes de Louis XIV dans les années 1705-1707.

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La première mention connue de Lens-St-Remy date de 1374. Au 18e siècle apparaîtront d’autres appellations: Lens-les-Béguines ou Croix-à-Lens. Après la Révolution française, Lens-St-Remy, avec ses hameaux de Blehen et d’Abolens, fit partie du Département de l’Ourthe. Après 1815, sous le Régime hollandais, ce Département fut remplacé par la Province de Liège. Par la suite, Abolens et Blehen furent érigés en communes, respectivement en 1881 et 1896. Depuis l’Indépendance, seules les deux guerres mondiales semblent avoir douloureusement perturbé la tranquillité du village, désormais (depuis 1970) partie de l’entité hannutoise.

Dans cette longue histoire tour à tour tumultueuse et paisible subsistent des zones d’ombre, comme celle qui concerne le village de Jardegnée, dont l’existence est attestée par une bulle pontificale de 1139. Cette petite agglomération devait se situer à l’emplacement de l’actuel quartier du Marais. On n’en trouve plus de traces, pas plus que du château du Seigneur de Herzée, construit au Moyen-Age dans la zone actuelle des Chevées. Plusieurs documents attestent son existence. Une pierre tombale couvrant au 16e siècle la sépulture de cette famille est encastrée dans le mur de l’église de Lens-St-Remy.

Situé aux confins du Duché de Brabant, le village a été plus que souvent un lieu de conflit avec les troupes principautaires liégeoises. Pour se défendre des intrusions des Brabançons au 15e siècle, le Prince-Evêque de Liège fit creuser des fossés de 32 pieds de large destinés à créer une barrière naturelle, piquée çà et là de bastions – c'est là l'origine du nom du quartier du Marais.

Economie et commerce

Comme les villages environnants, Lens-St-Remy était traditionnellement un village vivant de l’agriculture. Les cultures traditionnelles (céréales, betteraves) font aujourd’hui une place plus importante à la production de légumes destinés aux conserveries. Les plantations fruitières se développent tandis que les prairies de pâture régressent.

En un demi-siècle, la diminution du nombre d’agriculteurs, artisans et commerçants a été telle que l’essentiel des activités économiques (agriculture exceptée) se déroule en dehors du village. Il y a deux générations encore, agriculteurs, artisans et commerçants étaient si nombreux qu’ils assuraient l’autosuffisance du village en matière de biens et de services – à l’exception bien évidemment des soins médicaux. L’autonomie administrative du village, la présence des écoles (qui ont heureusement survécu) renforçaient le sentiment d’appartenance, d’autonomie et d’identité lensoise.

Patrimoine

- Patrimoine public

A l’intérieur de la zone d’habitat, un site classé regroupe plusieurs composantes remarquables, groupées autour de l’ancienne place communale: l’église, le presbytère, deux fermes anciennes, le vieux couvent (dénommé "Carmel"), une magnifique drève de tilleuls et le monument patriotique.

L'église

L’existence d’une église à Lens-St-Remy est attestée dès 1139. Au 14e siècle, cette modeste église fut remplacée par un bâtiment d’inspiration gothique, qui menaça ruine au 18e siècle. En 1760, l’église fut reconstruite, le chœur du 14e siècle étant préservé. En 1828, un tremblement de terre ébranla l’édifice à tel point qu’une nouvelle église – le bâtiment actuel – dut être construite en 1893-1894. Seule la tour de 1760 fut conservée, elle subsiste toujours.

L’église possède des pierres tombales, un mobilier, des orgues et un trésor datant des 16e, 17e et 18e siècles.

Le presbytère

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Face à l’église se dresse le presbytère, vaste bâtiment de brique et de calcaire bâti en 1772. Ses annexes ont été remaniées à différentes époques. On trouvera l’histoire et la description détaillée du bâtiment dans "Le patrimoine monumental de la Belgique – Wallonie 182".

L’ancien couvent

C’est en 1343 que fut fondé un petit béguinage à Lens-St-Remy. Dès le début du 15e siècle, il adopta la règle de Saint-Augustin. On le connaît en 1415 sous le nom de "Monastère de Sainte-Marie-Madeleine à Lens-les-Béguines". Ce monastère connut diverses tribulations au 16e siècle. Une épidémie de peste frappa la petite communauté au 17e siècle.

En 1783, le monastère fut supprimé, victime des réformes de l’Empereur Joseph II. Il fut vendu et son nouveau propriétaire entreprit la démolition du cloître et de la chapelle. Durant dix ans, un conflit de propriété opposa la communauté des Augustines aux fermiers qui avaient acheté les bâtiments. En 1797, les religieuses quittèrent définitivement les lieux pour trouver refuge à la cure d’Abolens.

En 1903, des Carmélites françaises cherchèrent refuge en Belgique et rachetèrent l’ancien couvent. Elles y séjournèrent jusqu’en 1927, laissant le Carmel à leurs consoeurs originaires de Belgique pour la plupart.

En 1956, les dernières Carmélites, incapables de pourvoir à l’entretien d’un bâtiment devenu disproportionné, furent dispersées et quittèrent le village au grand regret de la population. A l’exception de la chapelle et des annexes, l’ensemble a retrouvé une utilisation agricole et d’habitation privée.

Aujourd’hui, de ce vaste ensemble érigé principalement dans le 2e quart du 18e siècle, seule subsiste l’aile gauche du couvent. L’imposant portail constitue un des joyaux de l'architecture hesbignonne de la première moitié du 18e siècle (il date de 1737). On peut encore admirer l’ancienne chapelle romane des Carmélites, dont les colonnes de pierre bleue remonteraient au moyen-âge. Sa voûte présente un émouvant mélange de savoir-faire des maçons d’autrefois. Avec tous les bâtiments avoisinants, l’ancienne abbaye de Lens-St-Remy constitue un site remarquable, désormais classé par la Commission des Sites et Monuments.

Les chapelles

Chapelle à Notre-Dame de LourdesElle est accolée à une maison sur la Place de la Croix

Chapelle RahierElle a donné son nom à la rue où elle se trouve, et est dédicacée à Notre-Dame de Bonsecours

Chapelle de l'Enfant Jésus de Prague.Elle se situe rue des Bourgmestres, à proximité des nouvelles écoles communales.

Ecoles et maison communales

L’ancienne maison communale date de 1867. Le bâtiment hébergea également l’école communale. Celle-ci – qui n’accueillait que les garçons à l’époque – avait préalablement fonctionné, depuis 1850, dans un petit local à proximité. C’est en 1890 que fut construite une annexe destinée à accueillir la classe des filles.

Un nouveau bâtiment scolaire fut construit en 1911, en même temps que la maison de l’institutrice, au numéro 6 de la même rue. Cette maison a cessé d’être propriété communale en 1961.

Ces bâtiments sont aujourd'hui affectés à d'autres usages. Ainsi, l'ancienne école fait actuellement office de Maison de Village. Les nouveaux bâtiments scolaires, jolis et fonctionnels, ont été construits dans les années 1990 en face des anciens.

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Il convient de signaler qu’avant la création de l’école publique, une école paroissiale avait été ouverte dès la fin du 18e siècle dans un bâtiment situé sur la Place Communale. Après la création de l’école publique, une école libre devait encore fonctionner entre 1879 et 1917, soit au presbytère, soit dans un bâtiment situé Rue Lisein.

Cimetière

Le cimetière de Lens-St-Remy, situé dans la Voie de Liège, comporte quelques sépultures anciennes, ainsi qu’un enclos réservé aux religieuses du Carmel. Plusieurs curés de la paroisse y ont été inhumés.

Petit patrimoine

Quelques pierres votives ont été érigées dans le village ou à sa périphérie. N° de l'illustration55

DescriptifDessin d'une potale à Lens-St-Remy

LégendeLa "pierre Mottet"

La plus ancienne est communément désignée sous le nom de "pierre Mottet". Cette potale, qui se dresse au carrefour de la rue Lambrechts et de la rue Velupont, en face de la ferme Lambrechts, fut édifiée au 18e

siècle, elle est dédiée à Sainte-Adèle, Notre-Dame de Bon Secours et Saint-Donat. Trois reliefs portent les légendes explicatives suivantes:Ste Adèle conserve-nous la vueNotre-Dame de Bon Secours Priez pour nousSt Donat préserve-nous de la foudre et tempêtre (sic)Henri Mottet, qui fit édifier la potale, était le fils de Guillaume Mottet de Marie Demale; il fut baptisé en 1770.

Autre

Avant la réalisation de la distribution d’eau alimentaire, quelques pompes publiques ravitaillaient les habitants. Il n’en reste malheureusement que des traces d’emplacements (quartiers du Grand et du Petit Marais, Sous-le-Moustier, Rue de la Croix, Rue des Bourgmestres).

- Patrimoine privé

Les fermes

Lens-St-Remy comporte quelques fermes en quadrilatère de moyenne ou grande importance, bâties en brique et calcaire.

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N° de l'illustration56

DescriptifDessin de ferme

LégendeLa "Vieille Cense"

La plus ancienne remonte au 16e siècle : la "Vieille Cense", située dans le quartier du Grand Marais.

A proximité de l’église, Rue J. Bully, se trouve la Ferme Milquet, autrefois nommée "Cinse tchenône" (ferme du chanoine). Ce bâtiment blanc était habité par le prieur du Couvent, qui était chanoine de Saint-Augustin, il a été construit dans la première moitié du 18e siècle.

L’ancienne ferme "Sous le Moustier" (rue du Monument) fut bâtie en partie dans le 2e quart du 18e siècle. Son immense grange présente une charpente remarquable.

La ferme de la Croix (au carrefour du même nom) date de la 2e moitié du 18e siècle.

Autres

Dans un passé finalement pas si lointain, divers ateliers (forges, menuiseries,…) pourvoyaient aux besoins des habitants. Ils ont quasiment disparu aujourd’hui.

N° de l'illustration57

DescriptifDessin de la râperie

LégendeLa râperie de Lens-St-Remy

Lens-St-Remy avait sa râperie. Construite en 1872, elle fonctionna jusqu’en 1952, et servit de dépôt jusqu’en 1954. Elle fournissait de l’emploi (généralement saisonnier) à plusieurs dizaines de personnes. Elle abrite aujourd’hui un atelier de mécanique.

Us et coutumes, folklore, festivités populaires, activités associatives et artistiques

Depuis des temps immémoriaux, la vie associative a marqué l’existence de Lens-St-Remy. Elle est encore bien vivante aujourd'hui, avec des clubs sportifs, comme le club de football "Patro Lensois" (fondé en 1915); des sociétés de bienfaisance, telles que "La Maison du Cœur"; des associations patriotiques; une société colombophile ("La cigogne"); des mouvement de jeunesse ("Les Schtroumpfs lensois"); le comité des œuvres paroissiales;…

De nos jours, la vie associative fait toujours preuve de vitalité. Elle ne peut qu’encore se renforcer par la création récente d’une "Maison de village" sur le site des anciennes écoles communales. Cette Maison de

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village est gérée, à la demande de l’Administration communale, par une ASBL intitulée "L’Espace lensois".

Fêtes populaires

Traditionnellement, deux fêtes foraines animaient le village: celle du dernier dimanche de juin (pendant laquelle étaient organisées des courses cyclistes), et celle du 1er dimanche d’octobre, qui, clôturant la saison des gens du voyage, se prolongeait quelque peu le dimanche suivant. Des jeux populaires ponctuaient le lundi de la fête. Les deux fêtes ont péréclité, avant de disparaître il y a quelques années.

Depuis quelque temps, une autre fête villageoise, la "Vieille Fête" les a remplacées, elle se situe l'avant-dernier dimanche d’août et connaît un remarquable succès, en grande partie dû aux jeux et concours populaires à l’ancienne qui l’animent.

Depuis plusieurs années, à l’époque du Carnaval, les jeunes du village immolent une "macrâle" sur le bûcher du Grand Feu. Cette sorcière pourrait rejoindre dans les esprits le personnage légendaire du bandit Bastin, dont on situe le gibet dans la campagne du Fond de Tourinne.

Coutumes

Des processions d’antan ne subsiste aujourd’hui que celle du 15 août, dont le cortège sillonne les rues du village.

Arts

Le "Hobby Photo Club lensois" est un des groupements photographiques les plus actifs de la région, il regroupe de nombreux adeptes et propose chaque année une exposition qui recueille un franc succès.

Depuis plus de cent ans, Lens-St-Remy a connu différentes sociétés théâtrales ou musicales. A l'heure actuelle, l'atelier "Les Vendredis du théâtre" présente chaque année une pièce de qualité.

On ne peut sous-estimer le talent et les réalisations de Lensois, souvent trop discrets, qui, au fil des années, ont cultivé leurs dons musicaux ou artistiques, leur inspiration poétique, leur amour des travaux d’aiguilles… Quelles que soient les circonstances, la culture et le sens artistique n’ont jamais déserté Lens-St-Remy.

Bibliographie

Carmel St Joseph, Lens-St-Remy, 1903-1956, Albert LambertContribution à l'étude de la Commune de Lens-St-Remy, P. Grégoire - G.Lecocq, Ecole Normale St-Barthélémy - Liège, 1968Histoire du Monastère du Carmel de Lens-St-Remy, J.J.L. Vandereyken-Lacroix

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MERDORPN° de l'illustration58

DescriptifDessin du Château de Merdorp

LégendeLe Château de Merdorp

Fiche d'identité

Superficie: 564 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 528

Sites remarquablesLe châteauLa ferme DambreLa ferme Dandoy

Etymologie

L’origine du nom du village remonterait à l’appellation "Meridici Orp" (ou "Orp du Midi" par rapport à Orp-le-Grand et Orp-le-Petit). Le nom a connu diverses évolutions: Mierdorp, Meridorp, Meredorp, avant de s’appeler définitivement Merdorp.

Zoom sur Merdorp

En plus de son wallon, différent de celui des autres villages de l'entité, Merdorp se distingue essentiellement par son isolement. Situé au milieu de vastes et riches campagnes, c'est un îlot de quiétude où subsistent quelques exploitations agricoles, et où se sont installés des navetteurs aspirant à un environnement paisible une fois le travail accompli. Une paix qui a été troublée de manière catastrophique aux premiers jours de chacune des deux guerres mondiales, puisque c'est dans les campagnes environnantes que les troupes allemandes se sont heurtées pour la première fois aux armées alliées. Une paix aujourd'hui retrouvée - Merdorp n'est traversé par aucune voirie importante - et qui se savoure quotidiennement dans une vie associative intense.

Esquisse du village

Merdorp est un village typiquement hesbignon, le sol y est limoneux et repose sur un sous-sol argileux, parfois sablonneux. Aucun cours d’eau ne traverse le village, et il n'y a pas davantage d'endroits boisés - à l’exception du petit bois dénommé "Bois de sapins", qui a d’ailleurs la particularité de ne comporter aucun sapin… Ceci fut à l’origine d’une certaine déroute parmi les soldats français en mai 1940: le bois constituait un point de repère, et les soldats n’y trouvaient aucun sapin ! Aucune grand-route ne passe par Merdorp, qui est toutefois longé par la Chaussée Romaine Bavay – Cologne.

Evolution démographique

La population a fluctué dans des proportions parfois importantes. Voici quelques repères:

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en 1815 – 368en 1840 – 698en 1890 – 776en 1938 – 633en 1960 – 569en 1968 – 503au 1er janvier 2000 – 528

Un peu d'histoire

Selon certaines sources, le village n’aurait pas toujours été situé à son emplacement actuel. Il aurait été aligné autrefois (à une époque difficile à dater, mais qui pourrait remonter à l’époque romaine) en fer à cheval entre Ambresin et Merdorp. Il arrive encore aujourd’hui que les cultivateurs mettent à jour des traces de cet ancien emplacement lors des travaux de labour.

Merdorp fit partie du comté de Namur, baillage de Wasseiges. La seigneurie foncière de Merdorp appartenait au chapitre de Saint-Jean l’Evangéliste.

L’histoire de Merdorp est mal connue. Le village aurait, à une certaine époque, pu faire partie du duché de Brabant. Les attaches avec Orp ont existé de tous temps – ne dit-on pas que de longs souterrains reliaient jadis les deux villages ?

Les deux guerres mondiales ont meurtri le village, qui s’est chaque fois trouvé aux avants-postes. Lors de l’arrivée des Allemands en 1914, ceux-ci incendièrent les premières maisons du village parce qu’ils avaient entendu tirer. Trois habitants furent attachés à une charrette et trainés jusqu’Autre-Eglise, où deux d’entre eux furent fusillés.

Mai 40 a marqué à jamais le village. En effet, c’est en plein centre de Merdorp qu’eut lieu le premier combat de chars de l’histoire. Quatorze soldats français y perdirent la vie. Même la fin de la guerre fut dramatique : des résistants jandrinois, sans doute trop heureux de voir arriver les Américains, furent fusillés par l’armée allemande dans le parc du château de Merdorp.

Economie et commerce

Comme à Petit-Hallet, on trouvait à Merdorp une culture intensive de la guède, avec laquelle ont faisait un colorant bleu pastel. Cette culture avait le double avantage d'être fourragère et industrielle. Il y a eu plusieurs moulins à guède sur le territoire du village.

A la fin du 19e siècle, Merdorp comptait quatre grosses fermes qui exploitaient l’ensemble des terres. Par la suite, ces fermes se morcelèrent et les anciens ouvriers agricoles s’installèrent à leur compte, à tel point qu’on comptait jusqu’à 140 cultivateurs avant la seconde guerre. Il n’en reste aujourd’hui qu’une dizaine, le village est devenu une sorte de cité-dortoir.

A côté des cultivateurs, il y avait de nombreux artisans qui travaillaient dans leur sillage. On peut encore voir deux anciennes forges (Rue St Remy 12, Ruelle Delwart 2).

A noter qu’il y eut jadis un moulin à vent à Merdorp, le long de la Chaussée Romaine. Un jour de grand vent, le moulin, entièrement construit en bois, a été soulevé par la tempête et détruit.

Patrimoine

- Patrimoine public

L'église

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N° de l'illustration59

DescriptifPhoto de l'église de Merdorp

LégendeL'église de Merdorp

Une première mention d’une église à Merdorp remonte au 14e siècle; il s’agissait en fait de la chapelle du château. Il existait d’ailleurs entre le château et l’église un sentier, aujourd’hui tombé en désuétude. Les Comtes de Looz disposaient d’une sorte de tribune privilégiée, dont il reste des vestiges dans la sacristie de gauche.

L’actuel édifice néo-classique fut construit en 1766 à l’emplacement de la chapelle. Il comporte une tour occidentale flanquée d’anneaux en quart de cercle, une nef de trois travées s'ouvrant sur les bas-côtés par des colonnes toscanes, un chœur à chevet plat avec deux sacristies basses. Il est construit en briques et pierre calcaire.

Parmi les éléments de décoration remarquables, citons les lambris du chœur en chêne, qui datent du 18e siècle, un Christ en croix du 17e siècle (bois polychrome), le tabernacle de l’autel majeur, du 18e siècle.

Les chapelles

Chapelle Sainte-BarbeElle se situe au début de la Rue de la Chapelle (à l’intersection avec la rue venant de Thisnes). Il s’agit d’un fût quadrangulaire surmonté d’une niche grillagée et d’un crucifix en fer forgé. Elle a été érigée par F.I. Dechentinnes et son épouse M.A. Marchant en 1818.

Chapelle du Vieux Bon DieuPropriété de la famille Dandoy, elle se trouve entre la Rue La Haut et la maison Motte, Rue St Remy. Elle est construite en briques et peinte en blanc.

Chapelle Saint-JosephConstruite en briques et recouverte d’ardoises, elle est située Rue de la Chapelle.

Chapelle Saint-MarcouldElle aussi située Rue de la Chapelle (en direction de Jandrain), elle est dédiée à un saint au culte jadis fort répandu. Elle est construite en briques peintes en rouge.

Chapelle Saint-DonatConstruite en 1814 Rue Coquiamont par Mr Dechentinnes, elle est entourée d’une légende. Un jour, ce monsieur rentrait à sa ferme à travers champs quand un terrible orage éclata. Il demanda à Saint-Donat de le protéger, et rentra sain et sauf. Il fit construite la chapelle en remerciement de la grâce obtenue.

Grotte à Notre-Dame de LourdesConstruite en 1954 entre l’église et le presbytère, elle est l’œuvre de Monsieur Martin Collard de Bioul-lez-Duves. Elle est constituée de 36 tonnes de pierre de roche naturelle amenée des carrières d’Arbre.

Le presbytère

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C'est un harmonieux bâtiment de la fin du 18e siècle. Situé à droite de l’église, il est construit en briques peintes et calcaire.

Ecole et Maison communales

La première mention d’une école à Merdorp remonte au début du 19e siècle. Monsieur Leloux, par ailleurs père d’un curé qui dit sa première messe à Merdorp en 1860, accueillait les enfants du village dans la grange de son habitation, située Rue Coquiamont 4, pour les initier à la lecture et à l’écriture (sur des morceaux d’ardoises de toit!).Par la suite, c’est à l’emplacement de l’école actuelle que sera construite une école publique mixte, avant que ne soit érigée une école pour garçons sur la place du village (à côté de l’ancienne Maison communale), et une école pour filles, Rue du Marquat.

Le cimetière

Le cimetière est situé autour de l’église.On n’y rencontre guère de sépultures remarquables, à l’exception du caveau de la famille Dupont, au fond de l’allée centrale.

Infrastructures

C’est en 1955 qu’une conduite d’adduction d’eau a été installée à Merdorp. Elle amène l’eau depuis le captage de Jandrain.

Le village a été relié au réseau électrique au début des années 30. C’est d’abord la Compagnie Tirlemontoise d’Electricité qui fut la première exploitante, plus tard remplacée par Intercom/Asverlec, et, depuis 1991, par l’A.L.E.L’éclairage public a été installé en 1956, et modernisé en 1970.

Petit patrimoine

Le Monument aux Morts fut érigé Rue St Remy en 1946 par la Commune de Merdorp en souvenir de ses enfants morts pour la patrie. Il est l’œuvre de Monsieur Demeuse, d’Ans, et le grillage en fer forgé qui l’entoure fut réalisé par Joseph Dethier, un forgeron local.

- Patrimoine privé

Le Château (Rue du Straux 1)

Cette magnifique demeure classée a été construite sur le site d'un ancien château, dont il demeure un mur d'enceinte ponctué de trois pittoresques tourelles du 18e siècle.

Les fermes

Le visiteur remarquera quatre grosses fermes en carré typiquement hesbignonnes, et beaucoup de fermettes anciennes, dont certaines ont été aménagées.

Les grosses fermes sont les suivantes:

- la Ferme du Château (derrière le Château), actuellement transformée en hostellerie- la Ferme Dechentinnes (Rue du Straux 10, de l’autre côté du Château), qui n’est plus exploitée- la Ferme Dambre (Rue de la Longue Vesse 2), qui n’est plus exploitée non plus

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N° de l'illustration60

DescriptifPhoto d'entrée de ferme

LégendeLa ferme Dandoy

- la Ferme Dandoy (Rue de la Longue Vesse 1), ferme de style "château" toujours exploitée aujourd’hui par un descendant de la famille Dandoy.

Us et coutumes, folklore, festivités populaires

Fêtes populaires

La vénération des reliques de Saint-Marcould se faisait le 2e dimanche de mai, une procession était organisée à cette occasion. Aujourd’hui, c’est encore à cette date qu’a lieu la fête au village, généralement appelée "kermesse de la Saint-Marcould".

Sobriquet

Le sobriquet "Mounnyeux di vatches crèvées" ("mangeurs de vaches crevées") affublait les habitants de Merdorp. Ce sobriquet tirait son origine du fait que les cultivateurs de Merdorp avaient fait œuvre de pionniers sur le plan social, puisqu’ils avaient créé une sorte d’assurance mutuelle: lorsque l’un d’entre eux perdait une vache, la viande de l’animal était rachetée par les autres, ce qui permettait au malheureux cultivateur de racheter une nouvelle vache.

Bibliographie

Merdorp, 1940, Aimé Coune, Editions de l’Aronde, 1997

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MOXHEN° de l'illustration61

DescriptifPhoto de la face sud du château

LégendeLa face sud du Château de Moxhe

Fiche d'identité

Superficie: 442 hectares

Nombre d'habitants au 1er janvier 2000: 576

Sites remarquablesChâteauFerme HobéMoulin à eau sur la Méhaigne (Sentier de la Meunerie)

Etymologie

L’origine du nom "Moxhe" est incertaine. Il pourrait dériver du nom "Pleumoxhii", une peuplade dépendant des Nerviens citée dans le "De Bello Gallico" de César.

Albert Carnoy a une autre explication. Pour lui, le mot remonterait au vieux germanique "muska" qui signifie "humidité", et a donné le vieux néerlandais "mosch" (marécage, mousse).

Le village a reçu diverses appellations dans les documents écrits: Moyse, Moz, Mox, Mois, Mugh. Il se prononce "Moche" en wallon de la région.

Zoom sur Moxhe

Le voyageur qui, venant de la direction de Namur, descend la côte d'Avin a d'emblée de Moxhe une image forte, celle du site du château – un site classé. Le château domine l’étang, la Méhaigne et une vallée toute de verdure.

C'est la Méhaigne qui rythme la vie du village de Moxhe en lui imposant ses courbures et trop souvent l'inondation des prairies qui la jouxtent, mais aussi en proposant aux habitants et aux visiteurs des endroits charmants, petits ponts, sentiers ou moulin à eau. Sa vallée, parfois abrupte, s'élève jusqu'au plateau hesbignon pour aller à la rencontre d'une ancienne chaussée romaine.

La présence du cours d'eau et d'une voie romaine attestent que des peuplades se sont établies à Moxhe depuis fort longtemps.

Contrairement à la majorité des villages environnants, Moxhe comporte quatre hameaux bien distincts: Moxheron, les Mouyeures, l’Empereur et le Coron de Moxhe.

Esquisse du village

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Relief

Au départ de la Méhaigne, le relief sur la rive gauche est déterminé par le profil asymétrique de la vallée, qui dessine un bourrelet sur toute la traversée du village, parallèlement à la rivière.

Ensuite, c’est en pente douce que la campagne moxhoise atteint la ligne de faîte et de partage des réseaux hydrographiques.

Le sous-sol révèle des bancs de silex, de marne, de sable gris et jaune, essentiellement dans le fond de la vallée. Ces trois éléments ont été abondamment exploités: la marne pour amender le sol, le sable et le silex dans la construction.

L’exploitation de la terre à briques, l’argile, a laissé çà et là de petites dépressions.

D’ouest en est, la Méhaigne est la limite sud avec les villages d’Avin et de Ciplet.

L’étang du château est la seule pièce d’eau du village.

Il y a encore deux sources sur le territoire de Moxhe. La première, la seule fontaine publique, se situe Rue du Curé, au hameau de Moxheron. La seconde, dite "source Saint-Gangulphe" (le saint patron de Moxhe), alimente l’étang du château. Cette dernière source alimentait encore une partie du village au 19e siècle.

Faune et flore

Il n’y a sur le territoire de Moxhe que de petits bosquets, qui sont autant de refuges à gibier. Quant aux prairies le long de la Méhaigne, elles sont souvent plantées de peupliers.

Jadis, la campagne moxhoise était fort giboyeuse; lièvres, perdrix et faisans abondaient. Comme partout ailleurs, on en rencontre beaucoup moins aujourd’hui. Quelques lapins sauvages séjournent aux alentours de la tombe romaine.

A noter que de nombreux oiseaux de plusieurs espèces fréquentent la propriété du château.

Voiries

Le village est traversé du nord au sud par la Nationale 80, qui relie Hasselt à Namur. La Chaussée Romaine (Nationale 69) le traverse d’ouest en est, elle aussi parallèlement au bourrelet du relief.

Evolution démographique

La population a fluctué assez considérablement au travers du 20e siècle. On comptait environ 700 habitants en 1900. Ce chiffre n’a cessé de diminuer, puis de fluctuer: 575 en 1921, 560 en 1931, 487 en 1940, 424 en 1950, 440 en 1960, 408 en 1968. Il y a eu par la suite une véritable explosion, puisque la population au 1er janvier 2000 est de 576 personnes.

Un peu d'histoire

Avant la Révolution française, la commune de Moxhe était partagée entre trois administrations: le Duché de Brabant, la Principauté de Liège et le Comté de Namur, d’où de nombreux conflits dont était victime la population.

Pour l’anecdote, signalons que trois grognards moxhois ont combattu dans les armées de Napoléon. Deux sont morts en campagne: l’un à Lérida en Espagne, l’autre à Aix.

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Au début de la première guerre mondiale, le 13 août 1914, une violente escarmouche a opposé soldats belges et allemands sur le territoire de Moxhe. Neuf soldats belges y ont perdu la vie. Un monument rappelle leur souvenir.

Un autre épisode tragique, au début de la seconde guerre cette fois: le 13 mai 1940, un Moxhois, Mathieu Colsoul, otage des Allemands, a été tué dans la propriété du château. Un autre Moxhois, Marcel Royer, Chasseur ardennais, est mort au combat le 10 mai 1940.

Economie et commerce

Comme les villages environnants, Moxhe avait une économie essentiellement agricole. Un rapide coup d’œil sur la carte de Popp (vers 1860) révèle une multitude de petites parcelles agricoles; ce morcellement est révélateur du nombre fort élevé de cultivateurs à cette époque. La matrice cadastrale annexée à la carte mentionne 85 cultivateurs propriétaires – sans évoquer ceux qui n’étaient pas propriétaires. Comme ailleurs, le nombre de cultivateurs n’a cessé de diminuer depuis lors. On en dénombrait 60 en 1945, 50 en 1948, 10 en 1990. En 2000, il en subsiste 9, dont 6 avec un important cheptel.

Parmi les autres professions mentionnées sur la matrice cadastrale de 1860, on cite 2 maréchaux-ferrants, 2 charrons, un bourrelier, 3 marchands de bestiaux et un boucher.

Patrimoine

- Patrimoine public

L'église

L’église actuelle a été construite en 1859. Elle a remplacé une ancienne église, qui était située à l’angle de la route de Namur et de la Rue Del Gotch, et qui ne pouvait plus être utilisée parce que trop petite et lézardée.

L’architecte est Blondeau fils, de Huy (on retrouve aussi les dénominations "Blondo" et "Blandot"). Le constructeur en a été Henri Eustache, d’Oleye.

Le style de la nouvelle église est néo-classique. L’édifice comporte trois nefs, il est construit en briques et pierre calcaire.

L’intérieur est rythmé de colonnes toscanes, et paré d’une riche mobilier: bancs de communion, portes de sacristie, confessionnaux, chemin de croix, jubé, bancs latéraux, orgues. La pièce maîtresse en est la chaire de vérité avec ses hauts-reliefs, qui représentent Jésus retrouvé au temple, et le passage de l’évangile où Jésus dit "Laissez venir à moi les petits enfants".L’église possède cinq belles statues en bois polychrome: Saint-Gangulphe, patron de la paroisse (16e siècle) – Saint-Hubert, Saint-Martin de Tours, Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch (toutes quatre du 18e siècle). S’y ajoute une statue habillée de la Vierge datée de 1795.

Le clocher possède trois cloches: Victoire, Ernestine et Marie-Hubertine. Victoire et Ernestines ont été enlevées par les Allemands en 1944, elles ont été renouvelées sous leur ancienne appellation en 1959, à l’occasion du centenaire de l’église. Ces trois cloches constituent la plus belle sonnerie des environs. Elles donnent le mi, le fa dièse et le sol dièse.

Parmi les objets de valeur, on remarquera quatre belles bannières: Saint-Gangulphe, la Vierge, le Saint-Sacrement, la mutuelle Saint-Albert.

Chapelles

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Il y a quatre chapelles sur le territoire de Moxhe: la chapelle Saint-Hubert (Route de Namur), la chapelle Sainte-Rita (au quartier de Moxheron), la chapelle Notre-Dame de la Paix (Rue Basse Chaussée), la chapelle Saint-Sauveur (elle aussi au quartier de Moxheron).

N° de l'illustration62

DescriptifPhoto de la chapelle St Sauveur

LégendeLa chapelle Saint-Sauveur à Moxheron

Cette dernière fut édifiée au 19e siècle par le propriétaire de la ferme qui se trouve à proximité. Ce cultivateur avait fait le vœu de bâtir une chapelle à St Sauveur s’il récupérait son attelage de chevaux qui s’était enfui. Aux retrouvailles, il ne manqua pas d’exécuter son vœu. L'autel de la chapelle St Sauveur porte la date du 22 mars 1700, il pourrait provenir de l'ancienne église de Moxheron.

Ecole

L’école, construite en briques, a été édifiée en 1875.

Cimetières

L'ancien cimetière, aujourd'hui désaffecté, se trouvait à proximité de l'église disparue, près du carrefour de la rue de Namur et de la rue Del Gotch.

Le cimetière actuel, situé Rue Basse-Chaussée, à l'extérieur du village, date de 1922.

Petit patrimoine

Le puits en silex près de l’église est classé; il a été restauré par la Région wallonne.

Une petite potale est insérée dans un mur à la Rue des Wérihets.

- Patrimoine privé

Habitat

Le gros de l’habitat ancien est groupé dans la vallée, principalement sur le chemin qui serpente parallèlement à la Méhaigne et qui traverse le village d’ouest en est. L’habitat est essentiellement composé de maisons ordinaires unifamiliales, et le matériau le plus fréquemment utilisé est la brique – il subsiste quelques constructions où l’on retrouve du silex.

Avant l’installation de la distribution d’eau, presque chaque maison possédait son puits, ainsi qu’un four à pain.

Château

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N° de l'illustration63

DescriptifPhoto de la face nord du château

LégendeLa face nord du Château de Moxhe

Le Château de Moxhe, à l’angle de la Route de Namur et de la Rue du Curé, domine la Méhaigne. Il est ceinturé de murs, et le site est fort bien entretenu. La construction du Château a débuté en 1829. Avant cette date, il existait déjà un manoir au même endroit.

FermesN° de l'illustration64

DescriptifDessin de l'entrée de la ferme Hobé

LégendeLa ferme Hobé

Le ferme Hobé, rue Del Gotch, est la plus ancienne et la plus caractéristique des fermes moxhoises. Elle est flanquée d’une tour cylindrique en silex. Elle est construite en carré, de même d’ailleurs que la ferme Cornélis, au Coron de Moxhe.

Autre

Le moulin

Il y avait à Moxhe un moulin à vent, encore présent sur la carte de Popp (1860/1870), il était situé sur les hauteurs du village, à un endroit où il pouvait être activé aussi bien par les vents d'est que d'ouest. Il a disparu.

N° de l'illustration65

DescriptifPhoto du moulin à eau de Moxhe

LégendeLe moulin à eau de Moxhe

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Le moulin à eau sur la Méhaigne (situé Sentier de la Meunerie) n'existait pas à cette époque. Il a fonctionné jusqu'aux environs de 1955. Il sert aujourd'hui d'habitation privée. Le site – un des plus beaux de l'entité hannutoise - est fort bien entretenu, y compris les berges du cours d'eau et la déviation entourant un îlot. Même si le mécanisme du moulin n'est plus utilisé, une roue continue à tourner au rythme de l'eau.

Us et coutumes, folklore, festivités populaires, croyances populaires et dictons

Coutumes

La tradition de la bénédiction des chevaux le lundi de Pâques à Moxheron est bien établie, elle remonte au 19e siècle. C’est aussi l’occasion de festivités locales.

La "pâque"

Le jour des Rameaux, les cultivateurs moxhois ne se contentaient pas de passer par le cimetière, ils se dirigeaient ensuite vers leurs champs pour les "pâqui", c-à-d. pour y mettre un brin de buis bénit.

Fêtes populaires

Saint-Gangulphe est le patron de la paroisse. La commémoration de sa fête, le 11 mai, règle la Fête au Village.

Le quartier de Moxheron célèbre la Saint-Sauveur le week-end de Pâques, on y célèbre une messe en plein air.

Les orages

A chaque orage violent, le sacristain de Moxhe sonnait les cloches à toute volée pour dissiper et chasser les orages. De ce fait, c’étaient les villages voisins – et même Hannut – qui subissaient la violence des orages. Ce pouvoir était d’origine diabolique, d’où le dicton wallon

A Ciplet, c’est tot pèlés chetsA Avin, c’est tot pèlés chinsA Moche, li djiâle tribole divin les clokes

Un guérisseur

Il y avait à Moxhe une guérisseur que l’on consultait en cas de brûlures, de fièvre, de maux de dents et de certaines maladies de la peau.

Quelques dictons

Quand la Méhaigne sort de son lit avant la Saint- Nicolas, elle sort 7 fois durant l’hiver.La brume vespérale qui se forme sur les prairies le long de la Méhaigne annonce du beau temps

pour le lendemain.Les bovins qui galopent la queue levée en été annoncent l’orage.

Bibliographie

Le culte oublié – St Gangulphe à Moxhe, F. Jacquet-Ladrier, 1996

Les antiquités franques à Moxhe, BIAL XVII, 1883

Moxhe, Henri Nicolas, Ecole communale de Hannut - implantation de Moxhe

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PETIT-HALLETN° de l'illustration66

DescriptifPhoto de l'église de Petit-Hallet

LégendeL'église de Petit-Hallet

Fiche d'identité

Superficie: 373 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 305

Sites remarquablesEglisePresbytèreFerme du ChâteauVallée du Henri-Fontaine

EtymologieComme pour son voisin Grand-Hallet, le mot "Hallet" aurait une origine germanique. Il proviendrait du vieux germanique "hasal", qui désigne un arbuste (plus précisément le noisetier ou le coudrier). Pour d'autres, il serait l'évolution de "halle", qui désigne un entrepôt.

Le nom du village est attaché à la Maison des "de Hallet", qui y vécut durant des siècles. La Ferme du Château, dressée au milieu du village, était la résidence de ces seigneurs. Leur souvenir est conservé sur une très belle pierre tombale incrustée dans le pavement de l'église.

Zoom sur Petit-Hallet

Petit-Hallet est une petite bourgade au relief assez accusé, un des plus jolis villages de la région. On y trouvait autrefois, comme dans le village voisin de Wansin, des mines où l'on extrayait la marne, qui servait à amender les champs en calcaire. C'est dans ces caves qu'a pris naissance, dès le milieu du 19e siècle, la culture des champignons. Aujourd'hui la quasi totalité de ces caves se sont éboulées.

Petit-Hallet est un des villages les plus valonnés de l'entité de Hannut, le flanc le mieux exposé de la vallée abritait jadis des vignes de grande qualité. Le visiteur prendra plaisir à longer le Henri-Fontaine et les petits ruisseaux qui s'y jettent dans un décor bucolique. Le village a compté plusieurs moulins, aujourd'hui disparus. Certains subsistent après avoir été aménagés en demeures familiales.

Petit-Hallet partage également avec Wansin la particularité d'offrir une flore d'une très grande richesse, avec des espèces que l'on ne retrouve quasiment nulle part ailleurs dans la région.

Esquisse du village

Comme ailleurs en Hesbaye, le sol est fertile. Petit-Hallet est traversé par le ruisseau Henri-Fontaine, venant de Cras-Avernas, qui se dirige vers la Petite Gette à Orp et récolte les eaux de plusieurs sources d'assez bon débit. Le relief est assez accidenté. Le point culminant du village se situe à 125 mètres

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Quant aux maisons les plus anciennes, certaines sont construites en tuffeau de Lincent, reconnaissable à sa couleur d'un jaune grisâtre.

Evolution démographique

On ne dispose pas toujours de chiffres précis relatifs à la population du village, mais on peut extrapoler au départ du nombre de maisons. Celui-ci a fluctué considérablement au cours des siècles: 24 maisons en 1437 (dont 19 hébergent des familles pauvres!), et seulement 14 en 1472 – puis le nombre augmente quelque peu: 21 en 1526, 24 au milieu du 18e siècle (dont la cure, deux censes et une seule maison "aisée").

La population comptait 294 habitants en 1806, après quoi elle a augmenté sans discontinuer jusqu'en 1890 (476 habitants), pour diminuer par la suite: 465 en 1910, 435 en 1929, 309 en 1960. Ils étaient au nombre de 305 le 1er janvier 2000.

Un peu d'histoire

Au début du 12e siècle, le chapitre de Saint-Lambert à Liège était déjà le seigneur foncier du village de Petit-Hallet, dont l'avouerie était confiée aux seigneurs de Jauche. La cathédrale de Saint-Lambert obtint le droit de percevoir les dîmes dès 1220, droit qu'elle céda à l'abbaye de Villers en 1582. A noter que le chapitre de Sainte-Begge d'Andenne y possédait également quelques biens fonciers.

Comme souvent ailleurs, le pouvoir central, désargenté, se vit contraint de céder ses pouvoirs à Albert d'Awans en 1645 pour la somme de 3.800 florins. La seigneurie passa ensuite par plusieurs familles successives au gré des décès pour aboutir au baron Renesse de Wulp en 1740, et ce jusqu'à la Révolution française.

Economie et commerce

D'une manière générale, les ressources économiques du village de Petit-Hallet sont les mêmes que celles de son voisin Grand-Hallet. Une particularité toutefois: la culture de la guède, matière première d'un colorant pour la teinture en bleu – Petit-Hallet possédait un moulin à guède en 1460.

La présence du Henri-Fontaine a amené celle de plusieurs moulins, pour la plupart destinés à transformer les céréales. A noter la présence, attestée en 1774, d'un moulin à huile, disparu par la suite.

Patrimoine

Patrimoine public

EgliseJoliment située dans un site accidenté se dresse l'église Saint-Lambert – rappelons que Petit-Hallet fut longtemps une seigneurie foncière tenue par Saint-Lambert de Liège. Déjà citée en 1139, cette église a été rebâtie en 1757/1758 en briques calcaires et silex. L'entrepreneur était un certain Williot. Elle est accessible par un portail gravé d'un chronogramme (1757). Dans le mur d'enceinte, on remarque la présence de deux belles pierres tombales des 17e et 18e siècles.

L'édifice à chevet polygonal, avec une nef unique, comporte une tour dont les parties basses, en moellons de silex, remonteraient à l'époque médiévale. Le reste est en brique. Endommagée par un tremblement de terre le 23 juillet 1829, elle fut restaurée en 1829 et en 1865.

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L'intérieur recèle plusieurs dalles funéraires des 17e et 18e siècles, et des fonts baptismaux dont la base, en pierre, date du 17e siècle et le couvercle en laiton du 18e. Parmi les pièces sculptées, citon un banc de communion et un confessional en chêne du 18e siècle, et des stalles réalisées par Joseph Preudhomme de Hannut en 1809.

Quant aux objets dédiés au culte, un calice en argent partiellement doré offert par l'abbaye de Villers au 17e siècle, une boîte aux saintes huiles de la même origine et un ostensoir-soleil du début du 18e siècle, des chandeliers et différentes statues du 18e siècle.

ChapellesLa Chapelle DegiveSituée entre le numéro 5 et le numéro 6 de la Rue de la Fusion, elle est rectangulaire, de style néogothique et construite en briques et calcaire. La porte en arc brisé est surmontée d'un oculus en pierre moulurée. Sous l'oculus, une plaque de calcaire porte l'inscription "Dédié à Marie Immaculée par la famille Degive 1882".

PresbytèreN° de l'illustration67

DescriptifPhoto du presbytère de Petit-Hallet

LégendeLe presbytère de Petit-Hallet

Isolé au milieu d'un jardin clos, le Presbytère de Petit-Hallet est une belle demeure datant de 1753. Elle comporte un seul niveau de cinq travées, en double corps. Une lucarne à la brabançonne interrompt la toiture en bâtières soulignée d'une frise de briques.

Ecole communale

La première école communale se trouvait juste en face de l'église. Par la suite, l'école a déménagé à plusieurs reprises.

Petit patrimoine

Patrimoine privé

Fermes

Aux numéros 6 et 7 de la Rue de la Fusion se dresse une ferme en quadrilatère avec logis en briques et calcaire, sur soubassement de silex. A l'est, une porte chanfreinée en tuffeau comporte un arc en anse de panier; elle date de la 1e moitié du 18e siècle, et est flanquée d'un petit four rectangulaire de la même époque.

La Ferme du château est ainsi dénommée parce qu'elle appartenait à la famille Lefranc qui détint la Seigneurie de Petit-Hallet au 18e siècle. Il s'agit d'un quadrilatère en briques, calcaire, tuffeau et silex qui fut élevé aux 13e et 19e siècles. Le portail d'entrée en pierre peinte a la forme d'un arc en plein cintre; il daterait de la 1e moitié du 18e siècle. Le porche est surmonté d'une tour-colombier en briques.

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Autre

Il y a des vestiges de deux moulins sur le territoire de Petit-Hallet: le moulin de la Caïade et le moulin d'Audince (ou d'Audence). Celui-ci remonte au 15e siècle et tire son nom d'un petit ru, affluent de l'Absoul. Le bâtiment actuel, en briques peintes et calcaire, date du début du 19e siècle. A l'arrière, on peut encore voir ce qui reste de la roue motrice.

A noter que ces moulins ne pouvaient tourner que selon des horaires très précis pendant la 1e guerre mondiale; le reste du temps, ils étaient plombés. Malgré cela, un des fils Rosillon parvenait à faire tourner clandestinement le moulin de la Caïade, dont ses parents étaient propriétaires…

Us et coutumes, folklore, festivités populaires

Bibliographie

Histoire de Grand et Petit-Hallet, E. Piton, Bulletin de l'Institut archéologique liégeois, tome LX, 1936

L'ancienne famille brabançonne "de Halley", Gustave Vandy

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POUCETN° de l'illustration68

DescriptifDessin de la place de Poucet

LégendeLa place de Poucet

Fiche d'identité

Superficie: 235 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 389

Sites remarquablesFerme du HesbainFerme de la FeuilléePotale Saint-Donat

Etymologie

Déjà en 964 on trouve le nom de "Puchey" , devenu "Puceu" en 1060. La première apparition certifiée par un document date de 1124,l’endroit s’orthographie "Puceis". Plus tard, on trouve "Puci" en 1163, "Puccium" en 1196 et "Puchiei" en 1264.

Le nom évolue alors en fonction de la prononciation: "Puchey" en 1342, "Pucet" en 1475, "Puchye" en 1539, de nouveau "Pucet" en 1661 puis "Pucet les Hannut" en 1754.

Pour certains, l'origine pourrait être liée au nom romain d’un habitant de l’endroit (un certain Pucius). Pour Albert Carnoy toutefois, le nom "Pucius" n'existe pas. L'origine du nom de Poucet serait "puteacus (locus)", c-à-d. "endroit du puits".

Zoom sur Poucet

Poucet est un petit village agricole en plein centre des riches terres limoneuses de la Hesbaye. Il est parfaitement représentatif de la Hesbaye hannutoise: quasiment plat, ses champs sont emblavés de toutes sortes de céréales, de légumes, de fruits, de plantations d'arbres fruitiers en lieu et place des cultures traditionnelles. La plupart de ses habitants vont chercher leur travail à l'extérieur, et la vie associative est essentiellement axée sur la Maison de village. Deux belles fermes, des potales et quelques beaux édifices sont maintenant entourés de maisonnettes contemporaines dont les nouveaux habitants ont fait gonfler le chiffre de la population dans les années 1990.

Esquisse du village

Sous-sol

L’épaisseur du limon fertile est d’environ 1 mètre. Sous cette couche apparaît une terre argilo-sableuse qui recouvre un sous-sol de craie, sable et marne.

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Relief et cours d'eau

L’altitude varie peu (de 137 à 149 mètres) avec deux points culminants, à l’est et au nord-ouest. Les points bas se trouvent sur le parcours d’un ru qui traverse le village du sud au nord (de Villers-le-Peuplier à Trognée).Ce ru alimente le ruisseau Henri-Fontaine, lui-même affluent de la Petite Gette. Poucet se trouve donc dans le bassin de l’Escaut.

Lieux-dits

Comme ailleurs, on trouve à Poucet beaucoup de lieux-dits dont certains sont liés au passé. Parfois leur origine reste obscure, comme "Al Tombale" ("à la petite tombe"), qui pourrait faire allusion à un tumulus, ou "A l’image", qui pourrait se rapporter à une image ou une statuette qui se trouvait sur le chemin de Bertrée.

Evolution démographique

La population n'a évolué que fort peu jusqu’en 1709, date à laquelle on relève 87 habitants. Par la suite, elle n'a cessé de fluctuer, comme l'attestent les chiffres suivants:

en 1815: 219en 1910: 405en 1938: 398en 1960: 325en 1968: 348au 1er janvier 2000: 389.

Un peu d'histoire

Poucet est cité dans un acte de 1124 relatif à une donation de Walthère de Trognée au monastère de Cluny; cette donation concerne l’église de Bertrée et des biens situés à Poucet (Puceis).

Poucet est alors à la limite du duché de Brabant, les villages voisins de Trognée, Abolens et Blehen étant situés dans la Principauté de Liège. En 1362, la Seigneurie de Poucet, aux mains d'Arnould de Rummen, dépend du Comté de Namur. Plus tard, avec ce Comté, la Seigneurie passe sous le contrôle de Philippe le Bon.

En 1541, la seigneurie de Poucet devient propriété de Bernard de Mérode, elle dépend de la cour féodale de Brabant. A la suite de combats entre Espagnols et Hollandais aux environs de Hannut, la seigneurie passe sous dépendance du roi d’Espagne. En 1644, Philippe IV d’Espagne vend les seigneuries de Poucet et d’Abolens à Jean de Mombeek. Ces deux propriétés sont revendues en 1662 à Arnold de Longchamps. Le dernier seigneur fut le colonel de Collaert qui décéda en 1836.

Après la révolution de 1830, le premier bourgmestre de Poucet fut Monsieur Fumal. Le village dut évidemment subir les deux guerres mondiales. En 1914, le garde-champêtre, qui avait rassemblé les armes sur ordre de l’occupant, fut arrêté et injustement condamné, il fut heureusement sauvé de la fusillade grâce aux supplications du curé et du bourgmestre. Pendant la deuxième guerre, une voiture de réfugiés liégeois a été mitraillée sur le chemin de Hannut, trois personnes furent tuées. On note également la mort d’un soldat français et la chute d’un avion français dans la campagne entre Poucet et Abolens.

Economie et commerce

L'agriculture a été très longtemps l’activité dominante de Poucet. La terre riche se prêtait aux plantations de céréales (seigle et froment). Au 19e siècle la culture de la betterave s’installe et s’intensifie vu son

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rapport intéressant. Actuellement, une partie non négligeable des terres cultivées est occupée par les fruits et les légumes.

Autrefois beaucoup de Poussetois s’adonnaient à la petite culture et au petit élevage, même si leur métier était ouvrier, artisan ou commerçant. Chacun possédait un petit lopin mais aujourd’hui les terres ont été progressivement regroupées. Les moyens mécaniques modernes sont effectivement destinés à de grandes exploitations et sont de plus en plus coûteux. Actuellement il subsiste deux grandes fermes d’environ 60 hectares et trois petits cultivateurs.

Au 19e siècle on trouvait à Poucet une brasserie (il y en avait déjà une en 1686), des tisserands, éleveurs de moutons, 6 couturières, 5 tailleurs et 4 cordonniers. On peut y ajouter quelques épiceries et plusieurs cafés.

Patrimoine

Patrimoine public

Eglise

Déjà mentionnée au début du 12e siècle, l’église de Poucet était une construction en bois et torchis. Un autre bâtiment fut ensuite construit pour le culte mais en 1579 il fut brûlé et détruit par des soldats d’occupation, les habitants y ayant rassemblé leurs biens par crainte du pillage.

Jusqu’en 1793, on ne baptisait pas à Poucet mais à Bertrée. L’évêque de Namur, sollicité par le curé de Poucet, mit fin à cette situation en accordant à cette date l’autorisation d’ériger des fonts baptismaux.

Au milieu du 17e siècle, une nouvelle église sans pavement est construite. Sur demande insistante du curé Gilot, elle sera enfin carrelée en 1761. En 1908 son clocher flambe et n’est pas reconstruit. En 1919, le reste du bâtiment est finalement abattu.

En 1924-26, une nouvelle église consacrée à Saint-Martin est construite dans le style néogothique. Elle présente la particularité d’être orientée vers le nord. Elle contient entre autres un banc de communion, une chaire de vérité et un confessionnal du 18e siècle, ainsi qu’une croix du 16e. Citons encore un Christ en croix du 14e siècle en bois polychrome et un groupe en bois représentant Saint-Martin, datant du 16e siècle. Dans l’histoire de cette nouvelle église on peut relever la chute du coq suite à un grand vent, le vol d’une cloche (Martin ) par les Allemands en 1942 et la bénédiction d’une nouvelle cloche de 722 kg. en 1956.

A l’extérieur, dans le mur de clôture, on peut voir des croix funéraires des 16e et 17e siècles.

Presbytère

L’ancien presbytère est une belle demeure datant de 1764 et comportant un seul niveau. Au dessus de la porte d’entrée, une baie d’imposte est entourée de pierres joliment dessinées. Encastré dans un mur de la grange, un chronogramme gravé dans la pierre (pro CUrat ILLUstrIssIMUs De berLo ) situe la construction en 1768, aux frais du seigneur de Borlo et de Franc Douaire, évêque de Namur.

En 1805, l’église de Poucet est annexée à celle de Villers-le-Peuplier et l’ancien presbytère est vendu. En 1849, Poucet a de nouveau un curé et un nouveau presbytère est construit en 1856. Il s’agit d’une spacieuse habitation qui possède les caractéristiques des maisons de l’époque. Actuellement propriété privée, cette demeure se situe au n° 1 de la rue du Bois.

Ecoles et maison communales

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Situé en plein centre du village, en face de l'église, le bâtiment qui regroupait maison communale, école et habitat de l'instituteur a perdu sa fonction, d'une part à cause de la fusion avec Hannut en 1970, d'autre part par la disparition de l'école en 1975. Dès le début des années 80, il a été occupé par le comité des "Poucetofs", qui assure aujourd'hui la gestion du bâtiment devenu Maison de village.

Petit patrimoine

Une potale située à la sortie de Poucet vers Hannut a été érigée par Jean Monfrère en 1667.

Une autre se trouve rue Jean le Brasseur, elle est entourée de deux tilleuls suivant une ancienne tradition gauloise. Elle a été inaugurée le 11 septembre 1994, ce qui a été l'occasion de festivités en l'honneur de Jean le Brasseur, ancêtre commun de nombreux habitants du village. A l'intérieur, la statuette de Saint-Donat, en porcelaine d'Andenne, provient d'une ancienne stèle de la rue Neuve renversée.

En parcourant les rues et chemins de Poucet, on trouve encore une niche avec la Sainte-Vierge suspendue à un sapin au chemin du Charron (initialement, c’était une chapelle érigée en 1945); un oratoire dédié à la Vierge et l’Enfant construit en 1960 rue Alphonse Courtois; une douzaine de niches dans les murs de bâtiments privés.

Un bloc de pierre en forme de croix se trouve à la sortie de Poucet vers Hannut. On y lit la date 1667. Cet endroit est d'ailleurs dénommé "Al Creu d’pire"( "à la croix de pierre").

Patrimoine privé

Fermes

La ferme du Hesbain

Elle se dresse rue Genot, à quelques pas de l'église.

En 1658, la ferme du Hesbain est construite en carré sur l’emplacement de l’ancien château du 13e siècle. Il est probable que des souterrains reliant le château de Poucet à celui de Trognée existent encore sous les bâtiments de la ferme.

Au-dessus de la porte principale se trouve l’inscription:

Cette ferme a été bastie par Messire Guillaume Dotembrugge de Duras baron de Roost, seigneur de Seilles et Dame Anthonette de Quarre sa compagne l’an 1658.

Au-dessus de cette inscription figurent les armoires des deux familles.

Malgré des aménagements aux 18e et 19e siècles, le corps de logis a conservé ses fenêtres à croisée d’origine. Une vaste grange, reconstruite au 18e siècle porte sur ses porches la date de 1756. Sa charpente en chêne et la maçonnerie en plein cintre sont remarquables. Les étables occupent tout un côté avec des portes en anse de panier et de belles pierres.

La Feuillée

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N° de l'illustration69

DescriptifDessin de la ferme de la Feuillée

LégendeLa ferme de la Feuillée

La Feuillée (au bout de la Rue des Mayeurs en direction d'Abolens) est un château-ferme à colombages construit en 1908 selon le style anglais à la mode à cette époque au littoral. Au même endroit s’élevaient des bâtiments plus anciens; 1721 figure sur la porte cloutée. La façade de l'ancien bâtiment était orientée vers le sud-est et non vers le sud-ouest comme aujourd’hui.

La vie au village

De nos jours, la plupart des habitants travaillent hors du village, qui devient de plus en plus résidentiel. Après la fusion des communes dans l’entité de Hannut en 1970, l’école, qui ne comptait plus que 8 élèves, a été fermée en 1975, et la maison communale a été transformée en maison de village. Il n'y a plus de curé à Poucet. La vie sociale pâtit évidemment de cette situation. Une société de loisirs, "Les Poucetofs" a heureusement été créée au début des années 1980. C'est elle qui, aujourd'hui assume la gestion de la Maison de village.

Us et coutumes, croyances et jeux populaires

A la fin du 19e siècle, l’abbé Désiré Poncelet, curé de Poucet, mit au point un baume pour les maladies de la peau. Appelé "Baume souverain Poncelet" ou "Pommade du curé de Poucet", il était vendu dans les pharmacies de Hannut ou envoyé contre remboursement.

Les habitants de Poucet organisaient entre eux des festivités pendant lesquelles se déroulaient toutes sortes de jeux. Citons le jeu de sèle où il fallait couper la tête d’un animal avec des lames en fer ou en acier lancées à une distance de 8 à 10 mètres. Les comités organisaient aussi toutes sortes de courses: course du café, des sacs, des chaussures, de la grenouille, aux œufs... On s’adonnait également au jeux de quilles, de la mahote et de paie. Ce dernier jeu était encore pratiqué dans la première moitié du 20e siècle, il consistait à jeter une pièce de monnaie le plus près possible d’une ligne tracée sur le sol.

Bibliographie

Poucet - Découverte de son patrimoine méconnu, Charles Grenier, 1993

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THISNESN° de l'illustration70

DescriptifDessin de la place de Thisnes

LégendeLa place de Thisnes au début du 20e siècle

Fiche d'identité

Superficie: 993 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 1126

Sites remarquablesL'église et son environnementLa ferme du ChapîtreLa ferme de la Fontaine

Etymologie

La légende veut que Sainte Gertrude, venant de Nivelles et se dirigeant vers l’abbaye de Wasseiges, se serait écriée "Thisnes !" en passant par le village. Il est à noter que Thisnes (lez Hannut) et Thines (lez Nivelles) sont tous deux situés sur des flancs de vallons qui se ressemblent.

Pour certains, le nom de Thisnes viendrait d’un mot grec à consonnance similaire qui signifie "dune".

Quant à Albert Carnoy, il estime que l'origine du nom du village est tout à fait parallèle à celle de "Tienen" (Tirlemont en néerlandais), et d'ailleurs aussi à celle de Thines près de Nivelles. Il s'agirait d'une évolution d'un vieux mot qui signifiait "mont", et que l'on retrouve dans "tienne".

Voici quelques appellations livrées par les archives: en 1229 Thenae; en 1265 Thysnes en Hasbaing; en 1816 Thisne.

Zoom sur Thisnes

Thisnes est le plus gros village de l'entité de Hannut, à la fois sur le plan géographique et par son nombre d'habitants. C'est un endroit agréablement vallonné, un ruisseau serpente au cœur du village et une source abreuve ses habitants. Le village s'articule autour d'un site remarquable, celui de l'église, dont la tour et le clocher accrochent le regard du passant. Parmi les bâtisses remarquables, plusieurs fermes, le portail de l'ancien château et un manoir à proximité de l'église.

Esquisse du village

Le sol thisnois est constitué de 3 m d’argile compacte, 2,5 m de sable, 2 m de terre glaise, 1,5 m d’un mélange formé de gravier et de terre glaise, 1 m de silex. L'élevation moyenne du sol est de 132 m et l'altitude minimum (au nord du village) est de 110 m.

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Le territoire de Thisnes est traversé par un maigre ruisseau, l’Absoul, qui prend sa source dans des prairies marécageuses à Crehen (une autre source se trouve dans les caves de la Ferme de la Fontaine, Rue de la Vallée), et se jette dans la Petite Gette à Orp après avoir confondu ses eaux avec le ruisseau Henri-Fontaine. Finalement, ses eaux se déversent dans l’Escaut.

Evolution démographique

Thisnes a toujours connu une population importante, qui a quelque peu fluctué au cours des deux derniers siècles, comme l'attestent les chiffres suivants:

en 1857 1380en 1900 1538en 1940 1305en 1960 1156en 1968 1091au 1er janvier 2000 1126

Un peu d'histoire

Au début du Moyen-Age, Thisnes faisait partie des biens du Chapître d’Andenne. Vers 890, lors de l’invasion des Normands, les chanoinesses d’Andenne ne durent leur salut qu’à la fuite. Elles restèrent absentes d’Andenne pendant près d’un demi-siècle. Le Comte de Namur en profita pour s’emparer de tous les biens du chapitre d’Andenne. Thisnes faisait ainsi partie du Comté de Namur (alors que la plupart des villages voisins dépendaient du Duché de Brabant), et avait une charte spécifiant ses libertés. Cette charte est attestée par des manuscrits de 1265 et de 1289 (ce dernier s’appliquant à Chapeauville, Wansin et Wansineau, qui faisaient partie de la Mairie de Thisnes).

Comme les villages voisins, Thisnes fut ravagé et pillé à de nombreuses reprises. Sa situation géographique en était la cause directe: à l’extrême frontière du Comté de Namur, il jouxtait le Duché de Brabant et la Principauté de Liège, qui se déclaraient régulièrement la guerre.

Le 16 novembre 1626, Guillaume de Paheau acquit la seigneurie de Thisnes en la rachetant au Comte de Namur pour la somme de 8.000 florins. Ceci n’empêcha pas le Chapître d’Andenne d’encore conserver quelques biens fonciers, dont la Ferme du Chapître et une cour de justice. La seigneurie de Thisnes fut vendue et revendue à plusieurs reprises. Le dernier seigneur de Thisnes fut un certain Baron de Renesse de Wulp, qui en hérita en 1779. Dix ans plus tard, c’était la Révolution française. Le Baron de Heusch fut le premier agent municipal.

Economie et commerce

Au Moyen-Age Thisnes était universellement connu pour sa production de pastels. Les pastels sont des plantes annuelles à fleurs jaunes, qui peuvent atteindre un mètre de haut. La récolte des feuilles peut se faire tous les 25 jours. Pour retirer du pastel la matière colorante (l’indigo), il faut broyer les feuilles sèches sous la meule pour en faire une pâte qui, après deux semaines de fermentation, est pétrie en boules. Le pastel était à cette époque une des matières les plus recherchées pour la fabrication des étoffes, plus particulièrement pour les teindre en bleu. Il y avait bien des moulins à pastel ailleurs (notamment à Merdorp), mais c’est Thisnes était le véritable centre de cette industrie – on ne comptait pas moins de 8 moulins à pastel en 1289. Mais la prospérité ne fut pas de très longue durée: en 1294 on ne comptait déjà plus que 5 moulins.

Jadis quasiment la seule source de revenus, l’agriculture n’est plus aujourd’hui que l’affaire de quelques fermiers. Il y avait une sucrerie à Thisnes, elle a fermé ses portes en 1900. La plupart des Thisnois sont navetteurs. A noter toutefois la présence de quelques commerces de détail et d’autres indépendants, et celle de plusieurs entreprises de matériel agricole. Récemment, un poulailler industriel s’est implanté le long de la rue de Wavre.

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Patrimoine

- Patrimoine public

L'EgliseN° de l'illustration71

DescriptifDessin de l'église de Thisnes

LégendeL'église de Thisnes

Il semble bien que l’église de Thisnes ait de tous temps été dédiée à Saint-Martin. L’édifice actuel a été reconstruit en 1768/1769. Le chef de chantier, Mr Mormal, avait travaillé pour l’architecte Laurent Benoît Dewez, le plus grand architecte de cette époque. La tour romane quant à elle date du 13e siècle (aux environs de 1235).

L’église Saint-Martin se dresse au sommet d’une butte, elle forme avec celle-ci un site classé. Sa tour en grès et silex est percée de meurtrières et coiffée d’une toiture octogonale particulièrement originale, qui va en se rétrécissant en quatre zones. Elle est flanquée au sud par une tourelle d’escalier datant des 13e/14e

siècles. Vu sa structure et sa situation, l’édifice a servi de tour de défense – à l’origine aucune porte n’était percée au niveau du sol. Quant à la nef, elle est construite en briques et pierre. Le portail actuel, œuvre du tailleur Jean Wilmart, ne fut percé qu’en 1826.

L’intérieur de l’église est d’une remarquable élégance, avec ses colonnes toscanes marbrées et son très beau mobilier: trois autels, une chaire de vérité, des stalles et des lambris de choeur (menuisier: Joseph Preudhomme, de Hannut – entre 1777 et 1787), différentes statues. A noter également de beaux vitraux de la fin du 19e siècle.

Une des pièces maîtresses est constituée par les fonts baptismaux: une cuve ornée de têtes humaines exécutée en 1626, une pierre haute de plus d’un mètre et un couvercle en laiton de la moitié du 19e siècle.

Les chapelles

Chapelle du Clerc (dans la campagne vers Ambresin): Christ en croix. Petite chapelle en briques de plan rectangulaire, au fronton circulaire dépassant la toiture, avec une porte métallique à barreaux. Elle n'est pas datée, mais remonte probablement au 18e siècle.

Chapelle Sainte-Barbe: rue de la Gohale

Chapelle Mater Dolorosa (rue Saint-Martin N° 3): Rectangulaire, elle est construite (en 1930) en briques avec des briques de parement blanches, et fermée par une grille en fer forgé.

Chapelle Pirsch. Dédiée à Sainte-Geneviève, Notre-Dame du Bon Secours et Sainte-Philomène, elle est située route de Wavre. De section rectangulaire, elle est construite en briques, avec des briques de parement jaunes.

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Chapelle à Notre-Dame de Lourdes (rue du Cimetière): cette construction hexagonale en briques est surmontée d'un toit en pointe et fermée par une grille en fer forgé. Elle date probablement de 1930-1935.

Chapelle à Notre-Dame du Bon Secours, Notre-Dame de Lourdes et Sainte-Philomène (rue de la Croix Blanche): de plan rectangulaire, elle est construite en briques avec un pignon à redents et surmontée d'une cartouche dédicatoire.

Chapelle de la Sainte-Famille: rue de l'Enfer

Presbytère

Non loin de l’église (Rue du Mignawez 10) se situe l’ancien presbytère, construction de briques blanchies et de calcaire datant de la fin du 18e siècle. Il s’agit d’un édifice à cinq travées surmonté d’une toiture en ardoises.

Ecoles

Les anciennes écoles étaient érigées à des endroits différents. Celle des garçons (avec la maison de l'instituteur) se trouvait à l'angle de la Route de Wavre et du chemin d'Avernas. Elle est actuellement propriété privée. Quand à celle des filles, rue de la Vallée, elle a été démolie.

Thisnes est une des communes de l'entité hannutoise à pouvoir disposer d'une école communale fondamentale complète (avec sections maternelle et primaire). Elle se situe rue du Chiroux.

Petit patrimoine

Le visiteur découvrira notamment des potales:- la potale Saint-Joseph dans le mur d’enceinte de la Ferme du Chapître

- la potale Saint-Roch, qui marque la limite des villages de Thisnes, Merdorp et Ambresin

Infrastructures

Thisnes dispose du téléphone depuis le 1er janvier 1909 et de l’électricité depuis le 1er septembre 1929.

Dès 1870, une ligne de chemin de fer vicinal reliant Hannut à la région namuroise traversait Thisnes; elle servait surtout au transport de betteraves vers Ambresin et Trognée, elle a été supprimée définitivement en 1960.

Autre

Après la première guerre mondiale, l’Administration communale de Thisnes fit ériger un monument (près des écoles actuelles) à la mémoire des soldats. Pour de sombres raisons de différends politiques, la Fédération des Anciens Combattants en inaugura un second quelques années plus tard. En 1935, les deux monuments furent déplacés, transformés en un seul et remontés sur le promontoire de l’église.

- Patrimoine privé

Château

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N° de l'illustration72

DescriptifDessin du château de Thisnes

LégendeL'ancien château de Thisnes

Le village de Thisnes avait un beau château appartenant à la famille du Baron de Heusch, puis à la famille de Wonck. Ce château, construit en 1654, était situé rue de Wavre. Il se caractérisait par la présence de cinq tours (4 rondes et une carrée). Détruit par un incendie en 1889, il fut reconstruit plus simplement. En 1934, le château fut vendu et presque entièrement démoli. Il n’en subsiste que quelques vestiges, dont l’entrée monumentale.

Fermes

La Ferme du Chapître

Située le long de la rue de Wavre, elle appartenait avant la Révolution française à une congrégation religieuse d’Andenne – d’où son appellation. Elle fut ensuite la propriété du Marquis de Beauffort. Elle est actuellement occupée par la famille Henrard. Il s’agit d’une imposante construction en quadrilatère.

La Ferme de la Fontaine

Elle se situe rue de la Vallée. A l’origine, elle a fait l’objet d’un don de Monsieur de Hemptine, de Jauche, à un hospice de Namur. Elle est elle aussi construite en quadrilatère. C’est dans ses caves que l’on trouve une des sources de l’Absoul.

Bâtisses remarquables

Le Manoir HardyN° de l'illustration73

DescriptifPhoto du manoir Hardy

LégendeLe Manoir Hardy

Ce remarquable ensemble, situé juste en face de l'entrée de l'église, est protégé par une grille monumentale en façade, et s'ouvre sur un bel écran de verdure. La façade arrière est surmontée d'un fronton triangulaire aux armes de la famille de Glynes, daté de 1750.

Us et coutumes

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Pèlerinage à Montaigu

Chaque année, une délégation de Thisnois se rendait à pied à Montaigu pour honorer la Vierge Marie. La transformation de la société et la baisse de la pratique religieuse ont fait en sorte que cette coutume disparaisse – mais pas entièrement, car il y a chaque année encore quelques courageux qui la vont vivre.

Bibliographie

Thisnes-en-Hesbaye, Luc Fauville, Collège Sainte Croix, 1971

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TROGNEEN° de l'illustration74

DescriptifDessin du château de Trognée

LégendeLe château de Trognée

Fiche d'identité

Superficie: 424 hectares

Nombre d'habitants au 1er janvier 2000: 305

Site remarquableSite du château-ferme, de l'église et de la grotte à Notre-Dame de Lourdes

Etymologie

Le nom de la localité, cité dès le 7e siècle sous la forme Trudoneca, est un dérivé de Trudonis qui signifie "possession de Saint-Trond". Le nom du village trouve donc son origine dans la légende contant le séjour de Saint-Trond dans la localité.

Cette légende remonte à 655. Un soir, Saint-Trudon, disciple de Saint-Remacle de Stavelot, arriva à Trognée à l'issue d'un long et fatiguant voyage. Il se rendait à Saint-Trond, sa ville natale, mais il était tellement épuisé qu'il s'arrêta près d'une ferme où on lui offrit un repas. Il déclina l'offre de loger dans une chambre, et préféra dormir sous un arbre du verger, comme il faisait fort chaud. Curieuse, la fermière alla le voir se reposer. Quelle ne fut pas sa surprise d'être éblouie par des faisceaux d'une lumière éclatante qui jaillissaient du corps du dormeur! En souvenir de cet événement, un oratoire fut érigé à l'endroit où le saint avait passé la nuit, et le châtelain voulut que le village s'appelle désormais "Trudoneca".

Cette appellation se transforma au cours des siècles : Trueneis, Truigneis, Truwengnez, Troigrée, Trovegney, Trongrée.

Zoom sur Trognée

Village typiquement hesbignon, Trognée a été connu pendant des décennies grâce à la présence d'une importante sucrerie, aujourd'hui disparue, qui conditionnait la vie de nombreux habitants.

Aujourd'hui petit village paisible articulé autour d'un carrefour à angle droit, Trognée est surtout un endroit résidentiel caractérisé par une surprenante ferme rouge, comme on peut l'observer en venant de Cras-Avernas, et par une réplique de la grotte de Notre-Dame de Lourdes qui est un des seuls endroits de pèlerinage de la région.

Esquisse du village

Le hameau de Villereau (passé à la commune de Geer lors de la fusion des communes au 1er janvier 1977) constitue une crête entre les bassins de l’Escaut et de la Meuse. C’est là que naît le "Lange Beek" alimenté par une source. Toutes les eaux de Trognée se déversent dans des ruisseaux qui s’écoulent vers

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la Petite Gette, sous-affluent de l’Escaut. Dans l'ensemble, le relief du village est relativement plat. L’altitude atteint 148 m: c’est un des points culminants de la région. Voilà pourquoi, au début du siècle s’y dressait encore un moulin à vent (bâti en 1341) remplacé aujourd’hui par un château d’eau.

L’endroit est typique de la région hesbignonne: complexes agricoles, des campagnes à perte de vue, des liserés de peupliers,… On peut dire que Trognée est un "village-rue":la plupart des maisons sont bâties le long de deux axes routiers.

Certains noms de rues rappellent le passé du village, comme la Rue des Quatre Vents, où était jadis implanté un moulin à vent, la Rue de la Sucrerie qui a abrité une sucrerie, ou encore la Rue de la Maladrie, qui rappelle l'existence d'une maison où étaient soignés les lépreux.

Evolution démographique

La population de Trognée n'a cessé de décroître au cours du 20e siècle, et surtout depuis la fin de la 1e guerre mondiale, comme l'attestent les chiffres suivants:

1900: 4511920: 4841950: 3691960: 3351968: 3112000: 305

Un peu d'histoire

Malgré son implantation isolée au cœur des campagnes, le hameau de Villereau, autrefois partie intégrante de Trognée, a connu une histoire pleine d’intérêt, qui remonte à l'époque romaine. Il fut probablement le siège d’une villa gallo-romaine détruite plus tard par les Francs qui, tout en continuant à exploiter les terres, se sont installés à l’endroit où se trouve l’actuel château de Boëlhe. Villereau devint à l’époque de la féodalité une seigneurie qui survécut jusqu’à la révolution française. Le lieu-dit "la Baille" (mot wallon signifiant "la barrière") rappelle la limite marquée par des barrières ou des clôtures des propriétés de Villereau.

Situé au 9e siècle dans le Comté d'Avernas, le village a peut-être fait partie de Saint-Lambert de Liège au 12e siècle, avant de passer aux mains de seigneurs laïques: les Hannut, Baldin, Hosdent, Le Hongre, Grimont, de Wal.

A l’époque féodale, Trognée était une seigneurie qui possédait une cour de justice foncière et une cour féodale.

L’histoire de Trognée est également marquée par des événements plus malheureux comme celui de 1465 où, lorsque les hostilités entre le Duc de Bourgogne et les Liégeois éclatent, une garnison de Jodoigne dévaste le village.

A la fin du 17e et au début du 18e siècles, les guerres de Louis XIV ont apporté beaucoup de souffrances aux habitants de Trognée, notamment en 1691, en 1692 et en 1715. Et comme si ce n'était pas suffisant, les historiens mentionnent encore des dégâts considérables aux récoltes en 1695 (par les limaces) et en 1698 (par les souris, cette fois).

Economie et commerce

Jusqu'en 1976, Trognée était surtout connu pour sa sucrerie. L'introduction de la betterave sucrière en Hesbaye, à partir de 1830, provoqua une véritable révolution dans le monde agricole, non seulement parce qu'elle modifiait les habitudes des cultivateurs et procurait des revenus supplémentaires, mais aussi

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parce qu'elle engendrait, en aval, une véritable activité industrielle.

N° de l'illustration75

DescriptifCarte postale – Sucrerie de Trognée

LégendeL'ancienne sucrerie de Trognée

La sucrerie de Trognée est une des plus anciennes de Hesbaye. C'est aussi une de celles qui ont résisté le plus longtemps à la centralisation vers de grands complexes comme la raffinerie de Tirlemont: après la fermeture d'Ambresin en 1975, Trognée restera quelques temps la dernière sucrerie de la région avant de fermer ses portes en décembre 1976.

Patrimoine

- Patrimoine public

L'égliseN° de l'illustration76

DescriptifDessin de l'église et de la grotte de Trognée

LégendeL'église et la grotte de Trognée

On retrouve des traces de la paroisse de Trognée à partir du 14e siècle : une petite chapelle attenante au château en marque les débuts. Les propriétaires du château vont sans cesse contribuer à l’amélioration et à l’agrandissement de ce qui deviendra l’église.

L’église actuelle date de 1841. Les plans ont été réalisés par l'architecte liégeois Jamolet.  Elle est bâtie à l'emplacement d'un oratoire du 16e siècle, sur un terrain offert par le Baron de Wal – héritier de la famille qui, à l’époque de la Révolution française avait acheté les terres de la fabrique d’Eglise.

Une belle esplanade bordée de tilleuls séculaires et entourée d’un mur d’enceinte y donne accès, par un joli petit chemin pavé qui se prolonge par la gauche de l’église, le long d’un parc, pour conduire au château. Du côté droit de l’église se trouve le cimetière.

D’un style architectural assez simple, le bâtiment ne comporte qu’une seule nef et abrite sur le côté droit du chœur une petite annexe : la sacristie.

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Le bâtiment est d’assez petite taille mais, grâce à l’intervention incessante des seigneurs, des paroissiens et des prêtres, renfermait un patrimoine de grande valeur. Malheureusement, un incendie va ravager l’édifice le 26 décembre 1948. L'église qui ne rouvrira ses portes que deux ans plus tard.

Avant l’incendie, l’église était pourvue d’une horloge. Les orgues comptaient parmi les plus belles de la province de Liège : les tuyaux en étain pur leur conféraient une sonorité exceptionnelle. Elles étaient l’œuvre du facteur d’orgues Clerinx de Saint-Trond peu avant 1900. Un magnifique banc de communion en fonte sculptée avec motifs recouverts d’or fut également détruit par le feu.

Le maître-autel situé au fond du chœur a été épargné; il est réalisé en marbre noir, rouge et blanc et date de 1842. Il est flanqué de deux grandes statues: à droite, Saint-Trudon, patron de la paroisse tenant l’église dans sa main gauche et, à gauche, la Vierge Marie portant son enfant.

L’église contient encore d’autres trésors comme des statues anciennes et d’une grande valeur artistique: Saint-Roch en bois polychrome (1868); une Vierge à l’enfant en chêne polychrome (15e siècle); Sainte-Barbe en bois (16e siècle); Sainte-Catherine en chêne (16e siècle); deux beaux calices en argent; un encensoir et une navette en argent eux aussi; un ostensoir soleil (acquis en 1710) en argent avec partie dorée et verroterie; deux très jolies bannières finement brodées, dédiées à Saint-Trudon et à Notre-Dame du Rosaire; des fonts baptismaux en pierre offerts par Gérard Grimot et Agnès Brase en 1607.

N° de l'illustration77

DescriptifDessin des fonts baptismaux de Trognée

LégendeLes fonts baptismaux

La grotte de Notre-Dame de Lourdes

A côté de l’église se dresse une réplique pratiquement grandeur nature de la grotte de Notre- Dame de Lourdes. Elle fut l’initiative du curé Hamoir et inaugurée en 1921. Elle attire encore maintenant bon nombre de pèlerins de toute la région; offices religieux, pèlerinages et chapelets y sont organisés régulièrement.

Le presbytère

Il est situé Rue Camille Moïes, 10.

Le bâtiment a été vendu par l’Administration communale de Hannut en 1987. Il n’avait plus été occupé par un prêtre depuis 1976.

Ecoles et maison communales

Une école existait déjà en 1850. Elle était bâtie dans le cimetière actuel, sur le terrain offert par le châtelain à condition d’y créer une église, un cimetière et une école. On y avait accès par un petit sentier qui rejoignait la rue du Bois.

Le plus ancien instituteur dont les vieilles gens de Trognée se souviennent est Monsieur Faniel. Il aurait d'abord enseigné dans l’école du cimetière, puis dans la nouvelle école. C’était un athée, tout le monde le

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savait. Il paraît qu’un jeune homme - un peu simple - du village allait de temps à autre brandir devant les fenêtres de la classe des croix qu’il enlevait au cimetière, ce qui mettait l’instituteur hors de lui. Un jour, l'instituteur, fou de rage, a décroché le Christ de l’école et l’a foulé à ses pieds. Comme on peut l'imaginer, ceci déplut au curé, qui ouvrit une seconde école … catholique (elle fermera en 1886).

En 1922, une deuxième classe est créée: garçons et filles sont séparés. En 1930, le jour du centenaire de l’Indépendance, une nouvelle école mixte est inaugurée, en même temps que la maison communale.

Les mesures de rationalisation de 1975 sonnèrent le glas de l’école qui fut fermée avant la rentrée de septembre.

Tombes et cimetières

Dans le cimetière, on retrouve, fixées aux murs de l’église, des inscriptions mortuaires des anciens seigneurs de Trognée, et notamment des familles de Grimont et de Wal.

La plus ancienne pierre, en forme de croix, se trouve proche de l’entrée gauche du cimetière. Elle a été construite en mémoire de Grigord de Pont, décédé en 1596. Elle porte gravée l’inscription suivante ainsi que le blason de la famille :

"ICY GYS HONEST HOME GRIGORD DE PONT Q TREPASSAT LE 5 DE NOVEMBRE A°1596 ET MARTINE HUYETS SON ESPEUZE Q TREPASSAT A°16.. ET GREGORE LEUR FILS Q A FAIT FAIRE CESTE. PRIE DIEU POUR LEURS AMES".

Rappelons que le cimetière de Trognée se démarque du cimetière hesbignon habituel par le fait qu'il a accueilli la première école du village. Petit patrimoine

Les potales

La dévotion populaire s'est notamment traduite par la construction de potales dispersées dans la village et dans la campagne:- la potale Saint-Donat située dans le chemin de campagne menant au village de Poucet ; elle ne

contient plus de statue;N° de l'illustration78

DescriptifDessin de la potale St Joseph

LégendeLa potale Saint-Joseph

- la potale dédiée à Saint-Joseph située au centre du village est un monument funéraire érigé en la mémoire de Joseph Dormal, un enfant décédé accidentellement en 1881;

- une autre potale dédiée à Saint-Donat se dressait dans l’entrée de la ferme, en face du château d’eau; elle a été volée.

A côté de ces anciennes potales, de plus récentes ont vu le jour:

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- sur la route de Bertrée, en l’honneur de Notre-Dame des Champs;- dans la rue de la Maladrerie, en l’honneur de l’Enfant Jésus de Prague.

Autre

Le moulin à vent

Dès 1342, un moulin à vent dressait sa magnifique silhouette à la limite entre les villages de Trognée et d’Abolens, en face de l’actuel château d’eau. Il avait déjà été démoli en 1505 pendant les guerres de la période autrichienne, avant d'être reconstruit. C’était le moulin banal du château.

Ce moulin disparut complètement au lendemain de l'armistice de 1918.

Infrastructures et voiries

La voie du vicinal

La ligne du tram Hannut – Saint-Trond passait à l’ouest du village, longeait la rue de la Maladrie, traversait les prairies du château et aboutissait à Cras-Avernas.

Le tram à vapeur qui assurait ce service fut remplacé en 1945 par un tram à mazout jusqu’en 1950, date de suppression de la ligne.

- Patrimoine privé

Château et fermes

Le château-ferme

Le château-ferme de Trognée a été construit au 17e siècle à l'emplacement d'un ancien château fort, lui-même accompagné d'un four banal et d'une brasserie. L'édifice, en forme de L, est flanqué d'une tour aux angles. Du côté de la cour, il offre deux belles façades en équerre dont les fenêtres sont pourvues de croisillons plats. La façade donnant sur le parc a été dotée de nouvelles fenêtres vers le milieu du 19e siècle.

Après une longue période (environ un siècle) d’occupation par des fermiers locataires, le château (situé derrière l'église) a été restauré et rénové tant extérieurement qu’intérieurement. Le bâtiment a été sablé et repeint en rouge, comme c'était le cas au moment de sa construction. Les toits des granges ont été renouvelés et le parc a lui aussi été réaménagé. Les travaux terminés, la famille du Comte Réginald de Meeus d’Argenteuil a emménagé dans le superbe édifice en 1996.

La ferme de la sucrerie

Située rue de la Sucrerie 11, cette imposante ferme en carré a pu, malgré la disparition de certains bâtiments, conserver son cachet et sa beauté, notament avec le porche d’entrée et le très joli corps de logis datant du 18e siècle.

Le gérant y cultivait les terres de la sucrerie, d’où le nom donné au bâtiment. Elle a été vendue après la fermeture de la sucrerie en 1976.

A l’origine, cette ferme était la demeure de Monsieur Jean Snyers, médecin dans les troupes de Napoléon.

La ferme Farine

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La ferme (Rue C.Moïes) date du 18e siècle et porte le nom de la famille fondatrice. Il subsiste actuellement un splendide corps de logis et un bâtiment perpendiculaire se terminant, à l’angle de l’impasse Farine, en face de l’entrée du château et de l’église, par une belle tour-porche en brique et calcaire érigée en 1782. Les granges, détruites aujourd’hui, ont servi longtemps d’entrepôt pour une partie des moissons du château.

Autre

La sucrerie

Fondée en 1858, elle était la plus petite sucrerie de Belgique. Elle eut pourtant au niveau régional une grande importance. En effet, elle procurait du travail à beaucoup d’habitants du village et des localités voisines ( 30 ouvriers de façon permanente et une centaine pendant la saison betteravière). De plus, elle limitait les déplacements des charrois agricoles.

A partir de 1936, elle acquit plus d’importance encore, en produisant du sucre blanc et non plus seulement du sucre non raffiné.

Les activités de la sucrerie ont cessé en décembre 1976; il ne reste plus aucun vestige des bâtiments.

Plusieurs maisons ayant appartenu à la sucrerie existent toujours mais elles ont bien souvent été transformées par les nouveaux propriétaires. En voici quelques-unes : Rue de la Sucrerie 25: ancienne maison du directeur de la sucrerie;Rue de la Sucrerie 31: maison des ouvriers flamands;Rue de la Sucrerie 32: bureaux;Rue de la Sucrerie34: ancien réfectoire des ouvriers.

Us et coutumes, folklore, festivités populaires

Fêtes populaires

La fête se situait en février, à proximité de la Saint-Trudon. Elle était jadis fort populaire: les cultivateurs avaient de l'argent à dépense, ils venaient de recevoir l'"argent des betteraves".

Aujourd'hui, la fête au village a été déplacée au 3e dimanche de septembre. Mais le village de Trognée s'anime encore à d'autres reprises, notamment à l'occasion de courses cyclistes de réputation nationale.

Une coutume

A la fin du 19e siècle, les fermiers qui finissaient la moisson emmenaient un enfant de leur maison dans la terre où l'on chargeait le dernier chariot. Pour la circonstance, l’enfant avait revêtu ses plus beaux habits.

Un ouvrier lui offrait un gros bouquet d’épis reliés par un beau ruban et recevait un bon pourboire en échange. Le bouquet trônait tout l’hiver sur la cheminée.

Flore Preud’homme de Trognée, née en 1892, se souvient très bien de cette coutume ; c’était elle qui accompagnait son grand-père Lambert Godfrin quand elle était petite fille pour recevoir le beau bouquet.

Bibliographie

Histoire de Trognée, Ernest Piton, Bulletin de l’Institut Archéologique Liégeois, Tome LV, 1932

Trognée, brochure réalisée par le Comité d’animation du village de Trognée

Trognée depuis son origine jusqu'en 1954, travail scolaire réalisé par Marie Rongchamps

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Trognée – L'incendie de l'église, Albert Docquier, Editions Daxhelet – Avin, 2000

Trognée – La grotte de Notre-Dame de Lourdes, Albert Docquier, Editions de l'Aronde, 1996

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VILLERS-LE-PEUPLIERN° de l'illustration79

DescriptifDessin "Villers-le-Peuplier"

LégendeL'église de Villers-le-Peuplier

Fiche d'identité

Superficie: 629 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 646

Sites remarquablesLa ferme du VivierLa tour de l'ancien châteauLa chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours

Etymologie

Comme les 28 autres "Villers" de Belgique et les quelque 200 "Villers" de France, l’origine du nom du village remonte au bas latin "villare", abréviation de "villare fundus", c-à-d. bourgade ou propriété rurale. Avec ou sans villa romaine? On ne peut l’affirmer, mais il est vrai que l’on signale souvent des villas romaines dans les "Villers".

Voici quelques dénominations au travers des siècles :1021 – Villarium Poplyr1553 – Villari devant Hanuyt1653 – Villers-à-Hannut1684 – Viliers le poplier1729 – Villers-le-Populier1758 – Villers-le-Peuplier

Zoom sur Villers-le-Peuplier

Village de moyenne importance dans l'entité hannutoise, Villers-le-Peuplier a un relief peu accentué, n'étant traversé par aucun cours d'eau. Il est borné par la Chaussée Romaine Bavay-Cologne, et a plus que probablement été peuplé par les Romains, sans que l'on ait pu jusqu'à présent localiser de villa romaine sur son territoire. C'est bien sur le territoire de Villers, par ailleurs, que se situe le tumulus romain, mais tellement près de Moxhe que ce village le revendique. Très proche de Hannut-centre, le village ne connaît que peu d'activités commerciales, mais il compense cette lacune par une vie associative intense.

Esquisse du village

Situé en zone limoneuse, le sol villersois comporte une masse argileuse d’environ deux mètres d’épaisseur recouverte d’un limon gras et fertile. En-dessous de cette masse, une autre masse, argilo-sableuse celle-là, d’une dizaine de mètres repose sur un terrain marneux, crayeux et sablonneux parsemé de blocs d’une pierre jaunâtre plus ou moins tendre, voisine du tuffeau couramment utilisé à Grand-Hallet ou à Lincent.

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Des fossiles marins ont été découverts à 18 mètres de profondeur, ils attestent que la mer a occupé la région à l’époque tertiaire.

Les points culminants se situent à la Chaussée Romaine et près de la Route de Namur (157 m) ainsi que près de la Route de Huy (150 m), le point le plus bas (au Fond de Blehen) se trouve à une altitude de 135 m.

Il n’y a pas à proprement parler de source ni de cours d’eau sur la territoire du village. La quasi-totalité des eaux de ruissellement s’écoulent vers le ruisseau de Poucet, qui formera plus loin le Henri-Fontaine avant de se déverser dans l’Escaut en passant notamment par la Petite Gette. C’est la Chaussée Romaine, entre Villers-le-Peuplier et Avennes, qui délimite la séparation entre le bassin de l’Escaut et celui de la Meuse.

La première mention du village dans des archives date de 1021, il s’appelait "Villarium Poplyr", ce dernier mot s’appliquant à une plantation de peupliers, une espèce caractéristique des terrains humides. Jusqu’il y a une bonne cinquantaine d’années, quelques sources jaillissaient épisodiquement cà et là, mais il ne reste plus aujourd’hui que les restes d’un étang, près de la Ferme du Vivier, au centre du village.

Il subsiste des peupliers à différents endroits de Villers, dont une belle drève qui conduisait au château (entre la Route de Huy et la Rue de Liège), mais il n’y a plus d’endroits naturels boisés depuis plusieurs millénaires.

Villers-le-Peuplier est traversé par deux grands-routes (Hannut – Huy et Hannut – Namur) et par une ancienne ligne de chemin de fer (la Ligne 127 Landen – Statte, désaffectée en 1963) actuellement transformée en sentier pour promeneurs non motorisés.

Contrairement à d’autres villages voisins, Villers ne comporte pas à proprement parler de hameaux. Il y a différents quartiers, mais ceux-ci s’imbriquent les uns dans les autres et il n’y a pas – ou peu – de rupture d’habitat entre les différents quartiers.

Infrastructures, voiries

La Chaussée Romaine

Elle sépare les bassins de la Meuse et de l'Escaut, et relie Bavay à Cologne - c-à-d la Gaule et la Germanie. Elle a été construite de manière très moderne pour l'époque, probablement vers 25 av. J.C. par l'ingénieur Marens Agrippa, lieutenant de César-Auguste, et restaurée par la Reine Brunehaut (au 6e siècle).

Le Chemin de Liège

Cette voie secondaire existe de très longue date. Elle vient de la région de Nivelles, pénètre sur le territoire hannutois à Wansin (au lieu-dit "Paradis"), passe par Thisnes, Crehen, une petite partie de Hannut, Villers, Blehen, Lens-St-Remy, pour aboutir à la Chaussée romaine à Tourinne-la-Chaussée. De là, elle repart en direction de Liège par Omal, Les Waleffes, Haneffe,...

Le Chemin de fer Hesbaye-Condroz

La ligne Landen-Statte-Ciney a été construite de 1864 à 1876. Elle avait une fonction économique fort importante. Une halte fut créée à Villers en 1934, derrière la Ferme du Vivier. L'exploitation commerciale de la ligne s'est arrêtée en 1963.

Depuis 1997, la commune de Hannut en a la jouissance, et l'a fait dégager pour permettre aux piétons et aux cavaliers de l'emprunter. Les sportifs y trouveront un parcours Vita. A plus long terme, elle va

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s'intégrer au projet RAVeL (Réseau Autonome de Voies Lentes) constitué de 800 km de quais de halage et d'anciennes voies de chemin de fer aménagés pour les piétons, les cavaliers et les cyclistes.

Evolution démographique

Les premières statistiques montrent que la population villersoise n’a cessé d’augmenter jusqu’au début du 20e siècle : 420 habitants en 1808, 548 en 1830, 716 en 1850, 782 en 1910. Par la suite, elle a commencé à diminuer : 724 en 1920, 702 en 1930, 641 en 1935, 619 en 1960, 579 en 1968. C'est surtout dans les années 80 et 90 qu'elle a remonté pour atteindre le chiffre de 646 au 1er janvier 2000.

Un peu d'histoire

La proximité d’une Chaussée Romaine et d’une tombe gallo-romaine font penser à une présence romaine. Ceci est attesté par des fouilles, et plusieurs historiens estiment qu’une villa romaine devait plus que probablement exister sur le territoire du village, mais des fouilles n’ont jusqu’à présent abouti à rien de concret quant à l’endroit où elle se situait. Certains pensent que le nom de "Villers" en est une preuve supplémentaire, puisqu’il dérive du mot latin "villarium" - mais d’autres sont plutôt d’avis que ce terme latin est beaucoup plus général et ne concerne pas une villa, mais une bourgade.

Au Moyen-Age, Villers-le-Peuplier faisait partie du Duché de Brabant et du bailliage de Hannut. Comme il se situait à l’extrême frontière orientale du Brabant, et à proximité du pays de Liège et du Comté de Namur, il eut le triste privilège d’être abondamment ravagé et pillé pendant plusieurs siècles.

Quant à la seigneurie foncière de Villers-le-Peuplier, elle appartenait à l’abbaye de Saint-Trond. La très importante Ferme du Vivier faisait d’ailleurs partie des 30 fermes que possédait cette abbaye.

La paroisse de Villers-le-Peuplier fit successivement partie du diocèse de Tongres, puis de celui de Liège (jusqu’en 1559) avant d’appartenir au diocèse de Namur et de revenir à Liège.

Depuis le Nouveau Régime, l’histoire de Villers-le-Peuplier se confond avec celle du Canton de Hannut.

Economie et commerce

Jusqu’il y a peu, l’agriculture était, de tous temps, la principale activité économique, à Villers comme dans toute la Hesbaye. A côté des cultivateurs, il y avait toute une panoplie de métiers et d’activités.

Au 19e siècle, les conditions devenant de plus en plus pénibles pour les ouvriers agricoles, de plus en plus de Villersois se sont dirigés vers les usines du bassin mosan et vers les grandes villes pour trouver du travail ; ils se déplaçaient en train.

Villers a connu la même évolution agricole que toutes les autres contrées. La mécanisation, l’importation de denrées puis la Politique Agricole Commune ont progressivement fait diminuer le nombre d’agriculteurs : de 111 en 1936, le nombre d’exploitations agricoles villersoises est aujourd’hui passé à quatre… Une particularité est à noter: deux de ces exploitations ont diversifié leurs activités vers la production de poulets, l'une par le biais d'un élevage de moyenne importance, l'autre par la voie du poulet "fermier" labellisé, commercialisé sur place avec d'autres produits "fermiers".

Proximité de Hannut oblige, tous les petits magasins ont disparu – il en est de même pour les débits de boissons, qui étaient encore plus d’une vingtaine en 1900.

Patrimoine

Patrimoine public

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L'Eglise Saint-Martin

L'église paroissiale de Villers-le-Peuplier est dédiée à Saint-Martin, comme l'attestent d'ailleurs différentes peintures à l'intérieur.

Elle se trouve plus que probablement sur les fondations d'églises construites successivement, dont la première devait être fort ancienne. La dédicace à Saint-Martin tendrait à le démontrer, puisque c'est dans le courant du 7e siècle que le culte de Saint-Martin s'est répandu dans notre région. Ce n'est toutefois qu'en 1252 qu'il est fait mention pour la première fois dans les chroniques d'un curé à Villers-le-Peuplier.

Elle a été construite au sommet d'une butte, et était entourée d'un cimetière, comme de coutume. Ce cimetière est désaffecté depuis de nombreuses années.

Les premières églises étaient probablement constituées de bois et de torchis. La première église construite en dur l'a été en 1550, en pierres bleues et en pierres de four. De cette première construction ne subsistent actuellement que deux murs, au S-E (face à l'actuelle cabine téléphonique pour être plus clair). On y aperçoit encore la porte d'entrée de style gothique - malheureusement masquée partiellement par la cheminée du chauffage... Il est plus que probable que cette première église en dur avait une dimension de 8 mètres sur 12, et une hauteur maximale de 5 à 6 mètres.

La construction actuelle, en brique et pierre, a été rebâtie en deux étapes: la tour, la nef centrale et les bas-côtés datent de 1714, le choeur de 1771.

Que peut-on admirer à l'intérieur de l’église?

Le visiteur sera d'abord impressionné par le grand nombre de peintures, d'origines fort diverses. Un chemin de croix de 14 stations est l'oeuvre du peintre Stappers (1904). De grandes peintures murales dans le plafond du choeur ont été réalisées par Gustave Meunier aux environs de 1920. Toujours dans le choeur, quatre grandes toiles remontent au milieu du 19e siècle. Derrière l'autel de droite, un retable signé Joseph Ramey, daté de 1758, représente la conversion de Saint-Paul sur le chemin de Damas. Mais l'oeuvre la plus connue est sans conteste une toile du 18e siècle représentant Saint-Martin partageant son manteau avec un pauvre; elle se trouve dans la nef de gauche.

L'oeuvre d'art probablement la plus ancienne est un Christ en croix (dans la nef de droite), qui remonte au 16e siècle (la croix qui lui sert de support est plus récente). Parmi les autres sculptures, à noter trois statues en bois polychrome du 18e siècle: une Vierge à l'Enfant, un Saint-Roch et un Saint-Martin. L’église abrite quelques belles boiseries, à commencer par trois autels en bois marbré, le principal dans le choeur, les deux autres dans les nefs latérales. A remarquer également deux confessionnaux en chêne et les lambris du choeur (ceux-ci sont datés de 1780). Vous ne trouverez par contre aucune chaire de vérité: elle n'a pas survécu à Vatican II; par contre, et grâce au talent d'un artisan villersois, les panneaux scuptés de cette chaire, qui datent de 1785, ont été fort adroitement réutilisés pour confectionner le bel autel qui permet au prêtre de célébrer les offices face aux fidèles.

Les fonts baptismaux, en pierre de taille, portent une inscription attestant qu'ils ont été amenés sur place "le 17 may 1682".

Les orgues, fabriquées en 1865, ont été complètement restaurées il y a quelques années.

L'église de Villers-le-Peuplier recèle encore bien des trésors, comme un flamboyant ostensoir de 1731, quatre bannières confectionnées entre 1887 et 1902, des vitraux dont deux très beaux en façade, et plusieurs dalles funéraires des 17e et 18e siècles dans le choeur.

La chapelle de Notre-Dame de Bon-Secours

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N° de l'illustration80

DescriptifPhoto de la chapelle Notre-Dame de Bon Secours

LégendeLa chapelle Notre-Dame de Bon Secours

Située dans un tournant de la Rue d'Avennes, elle fut bâtie vers 1830 par Mme Marie-Agnès Gaillard. Les 4 tilleuls qui l'entourent datent de cette période. Elle est actuellement propriété de la famille Wautelet.

La grotte de Notre-Dame de Lourdes

La grotte est située Route de Huy, beaucoup d'automobilistes l'associent au nom de notre village. Elle a été construite dans les années 50 par un curé-bâtisseur, l'abbé Libotte

Le monument au Sacré-Cœur

Il se dresse à l'angle de la Rue de la Crosse et de la Rue de Villers. Lui aussi fut construit dans les années 50 par l'abbé Libotte.

Presbytères

L'ancien presbytère

Situé Rue du Puits, il est actuellement occupé par la famille Dejardin. Il s'agit de la plus ancienne maison du village (probablement construite à la fin du 17e ou au début du 18e siècle). A cette époque, le curé était à la tête d'une véritable entreprise agricole avec basse-cour, granges, étables, terres... On remarque encore la lucarne du grenier qui permettait de rentrer les sacs de grain.

Le nouveau presbytère

Il se situe au début de la Rue de Dieu-le-Garde (près du terrain de football); il a été construit en 1844.

Ecole et Maison communales

Avant les lois sur l'obligation scolaire, c'était une école privée, dépendant directement du clergé, qui dispensait l'enseignement à Villers.

Les bâtiments scolaires communaux de la Rue de la Crosse ont été achevés en 1881. Ils intégraient une Maison communale (à droite du bâtiment). Leur construction avait coûté 54.606,43 fr...

Le premier instituteur de la nouvelle école était Mr Oger Charlier, et le dernier a été Mr Maurice Mayeur.

Le local a été désaffecté dans les années 80. Il est actuellement occupé par l'ASBL Oger Charlier, du nom du 1er instituteur. Il vient d'être complètement rénové et fait office de Maison de village, tandis que l'habitation de l'instituteur a été transformée en logement d'attente.

Tombes et cimetières

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La tombe romaine ("Tombe de l'Empereur")

Bien que située sur le territoire de Villers-le-Peuplier, elle se trouve à proximité de Moxhe. Elle a une hauteur d'environ 4,50m, et une circonférence d'environ 55m.

Il n'est pas facile de la dater. Elle a été abondamment pillée au cours des siècles.

Le vieux cimetière

Situé autour de l’église, il est désaffecté depuis 1923. Il recèle quelques stèles et monuments dont certains sont si anciens que les inscriptions sont parfois à peine lisibles.

Le nouveau cimetière

Il a été construit aux environs de 1920 Rue d’Avennes.

Petit patrimoine

Le monument aux Combattants

Oeuvre du tailleur de pierre Fontaine de Hannut, il fut construit en 1919. Il porte les noms des combattants 14-18, des plaques supplémentaires ont été ajoutées après la guerre 40-45 avec les noms des combattants de la 2nde guerre.

La pompeN° de l'illustration81

DescriptifPhoto de la pompe de Villers-le-Peuplier

LégendeLa pompe, havre de convivialité au centre du village

Symbole choisi par l'ASBL Oger Charlier, elle est située Rue de la Crosse, 100 m plus bas que l'école. A cet endroit se trouvait un des deux puits existant à Villers (l'autre était situé au quartier de la Prâle).

Ce puits a été remblayé en 1907 et remplacé par un puits artésien.

La pompe a été restaurée il y a quelques années. C'est là qu'a eu lieu l'inauguration de la plus grande fête jamais mise sur pied dans notre région: le 8e Rassemblement des Villers le 29 août 1993.

Patrimoine privé

Le vieux château

Construit en 1630 par le baron de Suys, il n'en subsiste plus que la tour quadrangulaire à la Rue de la Prâle. Le reste a été démoli en 1907. La conciergerie, actuellement habitée par la famille Vanesse-Michaux, est récente.

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N° de l'illustration82

DescriptifPhoto de la conciergerie et de la tour du château

LégendeLa conciergerie et la tour du château

Inoccupé à partir de 1816, il fut mis en vente. On colporta l'idée qu'il était hanté par le fantôme du dernier châtelain, qui s'était suicidé au pistolet. Tous les soirs, on y entendait des bruits étranges et des cris lugubres. En réalité, c'étaient des ouvriers de la ferme voisine qui s'amusaient de la sorte.

Le château DelpierN° de l'illustration83

DescriptifDessin du château de Villers-le-Peuplier

LégendeL'ancien château Delpier

Construit dans les dépendances du vieux château en 1873 par Henri Delpier-de Boussemart, il a été loué successivement à différentes personnes, et en dernier lieu à la SA Sanatorium de Hesbaye, qui doit bien vite fermer ses portes, si bien que le château est démoli en 1934. A proximité du Château se trouvait une très belle Chapelle de Notre-Dame de Lourdes, véritable bijou d'architecture, qui a également été démolie. Deux ouvriers ont été tués dans la démolition.

La Ferme du Vivier ("Ferme Gaillard")

Actuellement occupée par la famille Wautelet-Mottet, cette splendide bâtisse se dresse autour d'une vaste cour carrée. Il subsiste une mare de ce qui était un vaste vivier.

Propriété de l'Abbaye de Saint-Trond dès le 11e siècle, elle est mentionnée plusieurs fois dans des documents relatifs à l'Abbaye de Saint-Trond, notamment le fait qu'elle fut entièrement détruite, avec les récoltes, en 1511.

Autre mention: la construction en 1549 d'une grange (100 pieds de long, 34 de large, 16 de haut - soit 28 x 9 x 4,40m), qui subsiste encore aujourd'hui, avec sur une poutre le millésime 1653 - sans doute la date de sa reconstruction après un nouvel incendie.

Déclarée bien national à la Révolution française (1795), elle fut rachetée par la famille Gaillard par la suite.

Us et coutumes, folklore, festivités populaires

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Fêtes

Comme l’église est dédiée à Saint-Martin, c’est en toute logique à la Saint-Martin (le 2e dimanche de juillet) qu’a lieu la Fête au Village.

Depuis 1919, on célèbre la Fête des Combattants. Initialement fixée au 4e dimanche de novembre, elle a été déplacée à plusieurs reprises. Actuellement, elle a lieu le 1er week-end d’octobre.

Un quartier, celui du "Sacré-Cœur" (c-à-d. les rues de la Crosse et de Villers), célèbre par un repas convivial la Fête du Sacré-Cœur depuis 1994. Cette fête variable se situe en juin.

Villers-le-Peuplier est également un membre actif de l'Association des Villers de Belgique depuis 1985, date du 1er Rassemblement des Villers. Le village a participé à tous les Rassemblements des Villers depuis lors, et a accueilli les autres Villers de Belgique, et 4 Villers de France, le week-end des 28 et 29 août 1993. De 4 à 5.000 personnes étaient présentes sur un site de plus de deux hectares occupé par 40 grandes tentes, trois chapiteaux et … une piscine.

Grand Feu

Le Grand Feu remonte dans la nuit des temps. C'étaient traditionnellement les enfants du village qui passaient dans toutes les maisons pour recueillir un peu d'argent, et de la paille qu'ils entassaient à un point élevé du village. La formule était: "eun' pitite djàbe di strin pos oïeu des bias ognons à l'onnèye, on cent c'è pareil" ("une petite gerbe de paille pour avoir de beaux oignons pendant l’année, un centime c’est pareil"). Le soir du dernier dimanche avant le Mardi-gras, on allumait le feu. Les enfants dansaient et chantaient.

Depuis quelques années, l'ASBL Oger Charlier a relancé cette coutume, avec un succès grandissant. Les enfants, maquillés et déguisés, sont véhiculés sur des chars décorés au travers des rues du village avant de rejoindre le site du Grand Feu où a lieu le sacrifice de la "Macrale" et l’allumage du brasier.

Coutumes

Il faut bien avouer que la plupart des coutumes anciennes ont disparu. Depuis 1998, l’ASBL Oger Charlier, organisatrice de la plupart des manifestations dans le village, tente de faire revivre un ancien jeu : le jeu de quilles à l’ancienne. Une copie conforme d’un très ancien jeu de quilles a été réalisée, elle est notamment utilisée lors de jeux Inter-Villages.

Parmi les coutumes disparues, nous pouvons en citer deux.

Le Mardi-Gras, les indigents parcouraient les rues du village afin de recueillir des tranches de lard qu’ils piquaient sur un bâton pointu. Les tranches s’empilaient et formaient ce qu’on appelait "une tchèminèye" (une cheminée).

Toujours le Mardi-Gras, chaque famille préparait des crèmes (appelées tantôt "vôtes", tantôt "boukètes") pour recevoir les enfants mariés. A la mi-carême, c’était l’aîné des enfants qui, à son tour, invitait la famille pour partager le même goûter.

Bibliographie

Histoire de Villers-le-Peuplier, Willy Lheureux, Ecole Normale de Nivelles, 1938 (réimpression en 1999 par l’ASBL Centre Oger Charlier, Villers-le-Peuplier)

On naissait et on mourait au village – Chronique des mémoires d’un village – Villers-le-Peuplier, ASBL Centre Oger Charlier, Editions de l’Aronde, 1993

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WANSINN° de l'illustration84

DescriptifPhoto aérienne de Wansin

LégendeVue aérienne de Wansin

Fiche d'identité

Superficie: 404 hectaresNombre d'habitants au 1er janvier 2000: 267

Sites remarquablesLe ruisseau de Wansin et sa valléeL'église

Etymologie

Jusqu'à présent, l'origine du nom "Wansin" n'a pas été vraiment élucidée. Elle doit être commune à celle d'autres villages pas trop éloignés comme Wanze ou Wanzoul.

Zoom sur Wansin

Comme son voisin Petit-Hallet, Wansin est une jolie petite bourgade au relief assez accusé qui offre de multiples points de vue.

La présence d'un ruisseau et de plusieurs sources donne au village un caractère différent de celui des autres villages de l'entité hannutoise, et est à l'origine d'une faune et d'une flore exceptionnelles.

Esquisse du village

Le village est divisé en 3 hameaux: Wansin, Wansineau, Chapeauville (ou Chateauville). Il est coupé par la route Hannut-Jodoigne; la partie se trouvant au Sud de la route s’appelle "le Cherra".

Pour ce qui concerne le sous-sol wansinois, une couche de limon fertile recouvre une couche de craie perméable. "La richesse paléontologique des affleurements secondaires et tertiaires est connue depuis longtemps par les géologues. "(E.Claude).

A Wansin, on entre résolument dans la Hesbaye humide: Wansin est un des rares villages hannutois traversé par un cours d'eau qui façonne son image. Le ruisseau de Wansin prend sa source au Cherra, traverse tout le village, recueille plusieurs fontaines à l’eau plus ou moins potable mais généralement calcaire.

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N° de l'illustration85

DescriptifPhoto "vue du Henri Fontaine" dans "Hannut au fil des chemins", p. 87, photo du dessus

LégendeLe Henri-Fontaine à Wansin

En sortant du Bois des Rives, il chatouille le moulin d’Audence, fait route avec le Henri-Fontaine vers la Petite Gette et l’Escaut. Avant de glisser sous la route provinciale, le ruisseau reçoit l’Absoul venant de Thisnes.

De nombreuses sources coulent de la vallée de l’Absoul vers la rivière et lui assurent en tout temps un niveau régulier.

Avec l’Absoul, le bassin hydrographique du Ruisseau de Wansin s’étend sur 1355 hectares. Ceci explique l’étendue catastrophique de l’orage du 10 mai 1947.

Depuis 1956, on a installé un important captage d’eau.

Pour ce qui concerne la faune, le village de Wansin est la commune-type de référence pour plusieurs espèces qui ont été décrites pour la première fois.

De petits animaux sauvages, même des carnassiers, vivent dans les taillis de la vallée, à hauteur de la rue des Monts et dans les terrains marécageux à la sortie de Wansin en direction d'Orp.

On peut quelquefois observer une réapparition du renard.

On note la présence d’une espèce rare de chauve-souris dans la grotte qui fut autrefois une champignonnière, et des chouettes trouvent refuge dans le clocher de l'église.

La flore, elle aussi, est particulièrement intéressante, en particulier le long des ruisseaux: on y a dénombré pas moins de 296 variétés de plantes, dont 25 espèces rares, 25 très rares et 24 peu fréquentes.

La Ville de Hannut a classé ce site en zone verte, excluant de la sorte toute construction.

Evolution démographique

Quelques chiffres illustrent les fluctuations démographiques au travers des siècles:en 1784: 246 habitantsen 1846: 411en 1900: 399en 1920: 325en 1940: 285en 1960: 227en 1970: 192au 1er janvier 2000: 267

Un peu d'histoire

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Wansin est sans doute un des plus anciens villages de la région, il a été occupé dès la préhistoire. Des fouilles ont permis de découvrir ce qui fut une exploitation d'une carrière de silex. Wansin fut un des premiers vendeurs d'outils et d'armes en silex.

Avant la révolution française,Wansin faisait partie du Comté de Namur. Les seigneuries de Wansin, Wansineau et Chapeauville furent vendues par le fisc le 10 avril 1668 à Charles Zuallart pour 3900 florins. Elles relevaient dès lors de la Cour féodale de Namur.

Vers 1714, elles passèrent à Philippe Balthasar de Villers et furent engagées en 1777 par Marie de Villers à Charles de Legros dont la famille les conserva jusqu’à la Révolution.

Il y avait une haute Cour de Justice à Wansin.

Economie et commerce

Pendant toute son histoire, Wansin a prioritairement vécu de l'agriculture. Actuellement, il ne subsiste plus que 4 fermes.

Dans le passé, les habitants ont creusé des grottes à flanc de la vallée de l’Absoul afin d’extraire de la marne qui servait d’amendement aux terrains de culture, et de matériaux de construction. La plupart sont murées. La plus connue, qui fut transformée par les propriétaires précédents en champignonnière, se situe au numéro 15 de la rue de la Drève. Elle avait une longueur de 4 km, mais il ne reste plus aujourd'hui qu'une galerie de 150 m. qui soit accessible. Des chauve-souris y trouvent refuge.

Au néolithique, il y a eu un site de taille du silex dans le village.

Au début du 20e siècle, on pouvait découvrir plusieurs entreprises: une forge (actuellement reconvertie en café), deux moulins à farine (dont l'un était situé Rue de la Drève, à hauteur de la cabine Electrabel), une batterie de chanvre, un four à chaux, une boulangerie, deux ou trois épiceries, et … une dizaine de débits de boissons. Tout cela a disparu.

Patrimoine

- Patrimoine public

L'égliseN° de l'illustration86

DescriptifPhoto de l'église Ste Appoline

LégendeL'église Sainte-Apolline

L'église de Wansin, dédiée à Sainte-Apolline, se dresse à flanc de colline. La tour romane date du 12e siècle; elle est entièrement construite en silex renforcé par des chaînes d'angle en calcaire. Elle a pu servir

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primitivement de donjon - la présence de meurtrières percées dans ses flancs renforce cette hypothèse. Le portail d'entrée ne fut percé qu'en 1755, comme l'indique la date y figurant.

Parmi le mobilier de l'église, plusieurs pièces datant du 18e siècle: l'autel majeur et les deux autels latéraux, les lambris du chœur et deux confessionnaux. Les fonts baptismaux, eux aussi du 18e siècle, sont en pierre sur une base en fer forgé.

Sur la façade avant, on peut voir une pierre souvenir à la mémoire du soldat français Pierre Esnée, tué en mai 1940 près du presbytère.

La paroisse a été créée le 6 février 1847, auparavant Wansin faisait partie de la paroisse de Petit-Hallet.

Le presbytère

Sité au numéro 4 de la rue Pierre Esnée, il fut construit en 1847 (au moment de la création de la paroisse).

Ecole et Maison communales

Ecole et maison communales se trouvaient au numéro 10 de la rue Sainte Apolline, à proximité de l'église. Elles sont aujourd'hui propriété privée.

Cimetière

L’église est entourée d’un cimetière réaménagé en 1909.

Petit patrimoine

Un calvaire a été érigé en 1950 au croisement de la Route de Wavre avec la rue de la Drève.

Infrastructures

Wansin est traversé par la route provinciale Hannut - Jodoigne - Wavre.

L'électricité a été installée en 1928, l'éclairage vers 1955 et l'eau alimentaire en 1957.

Une station de pompage est installée à la limite de Wansin, Orp et Jandrain.

- Patrimoine privé

FermeN° de l'illustration87

DescriptifPhoto de la ferme-château de Wansin

LégendeLa ferme du château

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Au carrefour de la Route de Jodoigne et de la Rue de la Drève se dresse la Ferme du Château ("Ferme du Chestia") Elle constitue un vaste quadrilatère. Datant du 18e siècle, elle a été fort remaniée au 19e siècle. Elle abritait jadis le Seigneur de Wansin, Wansineau et Chapeauville. Le logis conserve encore plusieurs baies à croisées de style typiquement brabançon, en pierre de Gobertange, de la 1e moitié du 18e siècle.

Autre

Au lieu-dit "Caïade" se trouve un ancien moulin dit "Moulin d'Audince" (ou d'Audence). Il remonte au 15e siècle et tire son nom d'un petit ru, affluent de l'Absoul. Le bâtiment actuel, en briques peintes et calcaire, date du début du 19e siècle. A l'arrière, on peut encore voir ce qui reste de la roue motrice.

Us et coutumes, festivités populaires

La fête locale, dédiée à Sainte-Apolline, patronne de la paroisse, a lieu le 9 février.

La Sainte est invoquée pour les maux de dents. Il y avait autrefois un important pèlerinage qui attirait la grande foule. Ce pèlerinage est tombé en désuétude, en particulier parce que les dentistes ont remplacé les charlatans.

Bibliographie

Wansin – Site néolithique avec ateliers de taille du silex aux "Monts", J. et L. Mercenier, dans "Cercle archéologique Hesbaye-Condroz", t. IV, 1963

Recherches et fouilles en Hesbaye – Vestiges préhistoriques – Témoignages romains, Abbé Nicolas Peuskens, dans "Gazette de Liège", 17-18 novembre 1956

L'église de Wansin, Ernest Piton, Bulletin de la Société Royale Le Vieux Liège, N° 72, mars-avril 1947

Intérêts scientifiques de la vallée de l'Absoule en aval de Wansin, Eddy Claude, Atelier du Campagnol, Rue Léon Gramme 74, 1350 Orp-Jauche

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BIBLIOGRAPHIE GENERALE

Contes et légendes de Hesbaye, Patrice Bolly, 1995

Coustumes et usances de la Ville de Hanut, Michel Knobbaert, Anvers, 1682

Des premiers cultivateurs aux premières villes, Bonenfant, 1968

Hannut au fil des chemins, Echevinat des affaires culturelles de Hannut, Daxhelet, 1987

Hannut - Découverte de son patrimoine méconnu, Dewez - Dhem - Di Campli, L'Essor Hannutois (collaboration avec Journées du Patrimoine), 1993

Hannut et sa région au début du siècle, Roger Vilken, 1995

Hannut et ses 18 communes, Charles Vigneront, Syndicat d'Initiative de Hannut

Hannut – tourisme et culture, Jean-Charles Maquet, Haute Ecole Charlemagne Liège, 1998

Hannut - Waremme dans la tourmente de la 2e guerre mondiale, Florent-Pierre Ista, 4 volumes, Daxhelet, 1988-1990

Hesbaye, terre méconnue, Jeannine Paye-Bourgeois, Editions de l'Aronde, 1979 - 1994

L’Abbaye de St Trond, Msgr. G. Boes, 1970

La Grande Guerre dans la région Hannut-Waremme, Florent-Pierre Ista, travail à compte d’auteur, 5 volumes de 1994 à 1996.

La Hesbaye - Région Huy-Waremme, Jean. G. Hansoul - Jean Husson, Lemaire - Grivegnée, 1982

La route des blés d'or, Hesbaye-Meuse-Condroz Tourisme, 1993

Le Concile de Statte, G. Mahy et M. Yans, 1973

Le pays de Hannut au Moyen-Age, Bailleux (mémoire), ULB, 1972

Les blés dorés de Hesbaye, Bouvier et Bolly, 1986

Les campagnes de Louis XIV dans la région Hannut-Waremme, Florent-Pierre Ista, Imprimerie Daxhelet, Hannut, 1980.

Les communes de la province de Liège – Notices historiques, A. De Ryckel, Liège, 1892

Les seigneurs de Hollogne-sur-Geer, Piton E

Les troubles durant l’Ancien Régime dans la région Hannut-Waremme, Florent-Pierre Ista, travail publié à compte d’auteur, 1999.

Notices sur les églises du diocèse de Liège, Daris J

Origine des noms des communes de Belgique, Albert Carnoy, Editions Universitas, Louvain, 1948

Promenades publiées par le Syndicat d’Initiative de Hannut:

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Promenade de Saint-Christophe (Hannut-centre)Promenade Jean le Brasseur (Poucet - Trognée - Cras-Avernas)Promenade des moines (Abolens - Blehen - Lens-St-Remy)Promenade des Totoches (Crehen – Thisnes)Promenade des champignons (Wansin – Petit-Hallet)Promenade du train des ouvriers (Hannut – Bertrée – Avernas par la Ligne 127)Promenade du train des écoliers (Lens-St-Remy – Blehen – Hannut – Villers-le-Peuplier par la Ligne 127)

Rallye permanent du Syndicat d'Initiative de Hannut, 1993 - 1994

Répertoire photographique du mobilier des sanctuaires de Belgique - Province de Liège - Canton de Hannut, J.J. Bolly, IRPA, Bruxelles, 1977

Toponymie de Poucet, Villers-le-Peuplier et Blehen, Florent-Pierre Ista, mémoire UCL, 1966.

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TABLE DES MATIERES

Avant-propos

Retournons à l'école pour en savoir un peu plus sur …le sous-sol et le reliefles cours d'eaula faunela florel'habitat

Carte de Hannut et réseau hydrologique

Aperçu historique

Economie et commerce en région hannutoise

La ligne de chemin de fer 127 Landen-Statte

Le tram dans la région de Hannut

Superstitions, croyances et coutumes

Abolens

Avernas

Avin

Bertrée

Blehen

Cras-Avernas

Crehen

Grand-Hallet

Hannut

Lens-Saint-Remy

Merdorp

Moxhe

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Petit-Hallet

Poucet

Thisnes

Trognée

Villers-le-Peuplier

Wansin

Bibliographie générale