credit brochure | 20150306
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Obligations d’entreprises :des défis et des opportunités
4Déjouer le piège
de la liquidité de
l’investissement passif
12Savoir saisir les primes
générées par les facteurs
14Intégration ESG
aux analyses crédits
2 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités 3
Déjouer le piège de la liquidité de l’investissement passif 4
Règles strictes, solutions nouvelles 6
Bénéficier de la valeur relative des arbitrages 8
Optimiser la diversification grâce aux économies émergentes 10
Savoir saisir les primes générées par les facteurs 12
Tenir compte des facteurs ESG pour analyser les crédits d’entreprises 14
L’approche de Robeco 16
Sommaire
Cette publication s’adresse aux investisseurs professionnels. Elle
a été rédigée par les équipes de Robeco. Nous décrivons dans ces
pages différentes tendances qui ont un impact sur les obligations
d’entreprises, une classe d’actifs importante dans l’allocation des
investisseurs institutionnels. N’hésitez pas à nous contacter pour
approfondir ces sujets avec les experts de Robeco.
I www.robeco.fr
© Robeco 2014C011996
Information importanteCe document possède un caractère privé et confidentiel. Il est à
l’usage exclusif de la personne à laquelle il a été remis par Robeco. Il
n’a aucune valeur contractuelle. Il ne peut être diffusé, reproduit ou
publié, partiellement ou intégralement, à destination de tout tiers
sans l’accord écrit préalable de Robeco. Ce document a été réalisé dans
un but d’information uniquement et ne constitue pas une offre ou
une sollicitation en vue de la souscription aux produits mentionnés,
l’investisseur étant seul juge de l’opportunité des opérations qu’il pourra
être amené à conclure. Les données, issues de diverses sources internes
et externes, sont communiquées dans un but d’information uniquement,
sous réserve d’erreurs ou d’omissions. Avant toute transaction,
l’investisseur doit s’assurer que les supports choisis correspondent à sa
situation financière et à ses objectifs en matière de placement ou de
financement, il doit prendre connaissance des prospectus de chaque
OPCVM, comprendre la nature des supports choisis, leurs caractéristiques
et leurs risques notamment de perte en capital. Les informations légales
devant être remises avant toute souscription d’OPCVM, notamment les
prospectus et Documents d’Informations Clés pour l’investisseur, sont
disponibles auprès de Robeco France ou sur le site Internet www.robeco.fr.
En rémunération de son activité de conseil et de distribution des OPCVM
du groupe, l’entité en France percevra de la maison mère, en application
de l’ensemble des règles édictées par le groupe Robeco en matière de prix
de transfert, une commission :
− correspondant à 1/3 des frais de gestion appliqués aux parts de type
institutionnelles et qui ne donnent pas lieu à commission de distribution
(que percevraient les « clients » distributeurs comme les banques privées
par exemple).
− correspondant à 2/3 des frais de gestion appliqués aux parts tout
investisseur et qui, sous réserve de l’existence d’une convention, peuvent
donner lieu à reversement d’une commission de distribution (que
perçoivent les « clients » distributeurs comme les banques privées par
exemple) avec un maximum de 50% des frais de gestion de l’OPCVM
support.
Robeco Institutional Asset Management B.V. est une société de gestion
de droit néerlandais agréée par l’AFM et ayant la libre prestation de
service en France. Robeco France est agréé par l’ACP en tant qu’entreprise
d’investissement.
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 3
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Le marché des obligations d’entreprises est rythmé par des flux
permanents et de nouveaux défis se présentent continuellement à nous,
investisseurs. Outre les cycles habituels qui le cadencent, le marché
obligataire est également soumis à des changements structurels. Les
gérants d’actifs et leurs clients ne sont pas les seuls à y être confrontés.
Les investisseurs institutionnels qui doivent remplir leurs obligations à très
long terme envers leurs clients doivent également y faire face.
Dans cette publication, nous avons identifié un certain nombre de
tendances de marché, que nous pensons être pertinentes pour nos clients.
Nous commenterons plus spécifiquement les défis que nous devons
relever et, plus important encore, comment nous pouvons capitaliser sur
ces évolutions.
Les conditions du marché vont changer Nous avons identifié des tendances à long terme selon différentes
perspectives. La professionnalisation des acteurs du marché et l’évolution
du rôle des banques en tant qu’intermédiaires sont deux exemples parmi
d’autres. Il est intéressant de comprendre comment ces changements
dans l’octroi de prêts aux entreprises ont généré de nouvelles formes
de financement ou comment les règles plus strictes de gestion des
risques chez les apporteurs de liquidités (banques et courtiers) ont
structurellement changé les conditions du marché. Nous expliquerons
alors pourquoi les gestionnaires actifs sont plus en mesure de capitaliser
sur la liquidité du marché que les gérants passifs.
Des règles plus strictes, des solutions nouvellesLes organismes de contrôle durcissent de plus en plus les règles qui
régissent les marchés financiers au travers par exemple de Bâle III
pour les banques et de Solvency II pour les compagnies d’assurance.
En conséquence, les acteurs du marché sont confrontés à de nouvelles
problématiques mais ils peuvent aussi saisir de nouvelles opportunités
d’investissement.
Plus de diversification grâce aux économies émergentes L’horizon de placement des investisseurs va continuer de s’allonger dans
les années à venir. D’une part, l’analyse de l’information deviendra
de plus en plus complexe en raison de la convergence des économies
développées et émergentes et d’autre part cette évolution offre de
nouvelles possibilités de diversification pour les investisseurs. Nous
croyons qu’une allocation stratégique du portefeuille sur les « nouvelles
économies » sera un thème important dans les années à venir. Au travers
de cette publication, nous expliquerons nos attentes concernant la forte
croissance des crédits des pays émergents.
L’investissement factoriel dans le domaine des crédits Chez Robeco, la recherche est à la base de chaque investissement depuis
la création de la société en 1929. La recherche quantitative sur la base
des anomalies de marché nous a mené à créer avec succès de nouveaux
types de produits basés sur l’investissement factoriel. Nos stratégies
dites ‘Conservative’ sont fondées sur l’anomalie «du faible risque». Cette
approche est déjà bien connue dans le domaine des actions; toutefois,
nos recherches ont montré qu’elle existe aussi pour les crédits.
La durabilité permet de prendre de meilleures décisions d’investissement Une autre question importante pour les entreprises et les investisseurs est
de savoir comment appréhender la durabilité. De plus en plus de sociétés
dans lesquelles nous investissons se préoccupent de leur efficacité en la
matière et publient des rapports. Les investisseurs qui sont en mesure
d’interpréter cette information, de la traduire correctement en termes de
risques et d’opportunités ont un avantage. Dans cette publication, nous
expliquerons quelles sont les méthodes d’intégration de l’investissement
durable et comment nous les mettons en œuvre chez Robeco dans nos
processus d’investissement. Nous essayerons également de corriger un
certain nombre d’idées reçues à ce sujet.
Espérant que vous apprécierez la lecture de cette publication, je vous
invite à contacter nos spécialistes pour discuter des défis auxquels nous
sommes confrontés en tant qu’investisseurs obligataires.
Edith Siermann
Directrice des investissements obligataires de Robeco
4 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Le manque de liquidité change le marché Au cours des dernières années, les investisseurs en obligations
d’entreprises ont été confrontés à une baisse de la liquidité du marché
en raison notamment du changement d’attitude des banques
d’investissement. Celles-ci sont devenues plus prudentes suite à la crise
financière et elles ont réduit leurs activités de négociation d’obligations
d’entreprises. En outre, les banques maintiennent des ratios de
capitaux plus élevés pour répondre aux nouvelles réglementations. Elles
investissent moins souvent pour leur compte propre et se concentrent
principalement sur la mise en relation des acheteurs et des vendeurs.
Patrick Houweling, chercheur quantitatif et gérant du fonds Robeco
Quant High Yield, estime que la baisse de liquidité des marchés pourrait
être source de problèmes pour les investisseurs positionnés dans les
fonds passifs : « le marché du crédit s’est considérablement développé
ces dernières années. La popularité des ETF en est une des raisons.
Dans des conditions normales de marché, ces instruments peuvent être
négociés très facilement. Toutefois, lorsque la tendance s’inverse et
que les obligations d’entreprises n’ont plus la faveur des investisseurs,
les surprises peuvent être mauvaises. Les fonds passifs reflètent
généralement leur indice sous-jacent. En conséquence, les gérants
doivent vendre et acheter certaines obligations, indépendamment
des conditions du marché. Lorsqu’elles sont défavorables et qu’un
grand nombre d’investisseurs souhaitent vendre leurs obligations sans
trouver suffisamment d’acheteurs pour répondre à cette offre, les ETF
qui répliquent complètement ces indices doivent alors être vendus à
un prix très inférieur à leur valeur liquidative. Ce problème survient
principalement en phase de turbulence des marchés. »
Patrick Houweling illustre ce phénomène par un exemple : « les
obligations d’entreprises étaient sous pression en mai 2012 en raison
des incertitudes pesant sur la Grèce. Le prix de marché d’une obligation
d’entreprise se situe normalement au-dessus de sa valeur liquidative.
Cependant, durant cette période, le prix de l’iShares-tracker des
obligations à haut rendement européennes a chuté de 89 points de base
sous sa valeur liquidative. L’inverse est aussi vrai, quand les conditions
sont à nouveau porteuses. En juillet 2012, au moment où les gérants
passifs ont eu besoin d’acheter des obligations pour reproduire.
La gestion active permet d’éviter ‘la cohue à la sortie’ Victor Verberk, co-responsable de l’équipe Crédit, explique que, lorsque
les investisseurs optent pour la gestion active, ils n’ont plus à se soucier
Déjouer le piège de la liquidité de l’investissement passif Investir dans les ETF peut être très risqué, surtout en période de faible liquidité. Patrick Houweling
et Victor Verberk expliquent pourquoi la gestion active et l’utilisation d’instruments dérivés
apportent une solution à ce problème et génèrent des opportunités d’investissement.
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Prime/décote Prix du marché Valeur Liquidative
Source: Robeco, Bloomberg
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L’incertitude sur la Grèce a ramené le prix du tracker High Yield sous sa valeur liquidative
de l’exécution des ordres dans des conditions de marché défavorables
et qu’ils évitent ainsi ‘la cohue à la sortie’ : « les gérants de fonds actifs
ont différents boutons sur lesquels appuyer. Tout d’abord, vous pouvez
chercher à bénéficier des mouvements de marché. Il est imprudent de
vendre pendant les périodes de stress. Les marchés réagissent souvent de
façon excessive en raison, principalement, de participants tels que les ETF
qui sont tenus de reproduire leur indice de référence. La gestion active
vous permet de capitaliser sur cette situation. Si vous souhaitez réduire
la taille de votre portefeuille, vous pouvez utiliser cette période pour
vendre les obligations les moins attrayantes et vice-versa. Pour renforcer
votre portefeuille, vous pouvez acheter de nouveaux titres aux bonnes
perspectives de performance. Vous devez avoir le courage d’être en
contradiction. En tant qu’investisseur actif, vous pouvez donc profiter des
achats et des ventes forcées que subissent les fonds passifs. En fait, vous
pouvez saisir la prime qu’ils doivent payer. »
« Un deuxième avantage de la gestion active est que vous pouvez
maintenir une position de trésorerie un peu plus importante. Un manque
de liquidité sur le marché n’est pas un problème si vous n’avez pas à
acheter ou à vendre immédiatement. La poche de trésorerie permet
cette attente. En outre, vous pouvez réinvestir à tout moment dans des
obligations liquides. »
Selon Victor Verberk, le troisième bouton sur lequel le gérant peut
appuyer est la composition du portefeuille : « un fonds géré activement
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 5
peut s’écarter de son indice de référence. Non seulement cela apporte
une grande flexibilité, mais cela donne également un avantage en cas de
stress des marchés. « En juin 2013, quand on subissait les troubles liés à la
politique de la Fed, nous avons été en mesure de vendre facilement nos
Asset Backed Securities notés triple A », commente-t-il.
Enfin, vous pouvez également utiliser des dérivés de crédit dans vos
portefeuilles. Ces instruments sont généralement plus liquides que les
obligations émises par la même société.
Utiliser des dérivés de crédit liquides Patrick Houweling a récemment été nommé responsable d’un fonds
principalement investi dans des dérivés de crédit. Le fonds Robeco Quant
High Yield est une solution très liquide pour investir dans le crédit. Le
portefeuille se compose d’indices de Credit Default Swaps (CDS) qui sont
beaucoup plus aisément négociables que les obligations d’entreprises
individuelles. Cette solution est très intéressante du point de vue des
risques. Comme il n’y a pas de prime pour manque de liquidité, les indices
de CDS souffrent beaucoup moins dans les phases de baisse des marchés.
Un autre avantage est que, contrairement à beaucoup d’obligations à
haut rendement, les CDS ne peuvent pas être rachetés en avance. Il s’agit
d’une caractéristique positive pour leur rendement potentiel.
En raison de la forte liquidité des indices de CDS, vous pouvez activement
positionner le portefeuille de façon à tirer profit de l’évolution du marché
à moindre coût. Nous utilisons un modèle quantitatif, éprouvé sur de
nombreuses années, pour faire varier le bêta du fonds entre 0,5 et 1,5. Il
est donc source de diversification par rapport aux fonds gérés de manière
fondamentale. En outre, il est intéressant pour les investisseurs actifs et
tactiques : la liquidité élevée et les faibles coûts sont alors très favorables.
Pour conclure, selon Patrick Houweling, « la liquidité du marché des
obligations d’entreprises ne doit pas être un problème. La gestion active
et l’utilisation de dérivés offrent à la fois une solution et des opportunités
d’investissement.»
«Avec les indices de CDS, vous pouvez profiter de l’évolution du marché à moindre coût. »
«En tant que gérant actif, vous pouvez appuyer sur davantage de boutons. »
6 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Bâle III Entrée en vigueur le 1er Janvier 2014, Bâle III oblige les banques à
maintenir des niveaux plus élevés de fonds propres, en actions Tier-1
spécifiquement. Les réserves de fonds propres des banques devront ainsi
augmenter sur les cinq années à venir.
Les tests de résistance menés auprès des banques de l’Union européenne
ont mis la barre très haute. L’Autorité bancaire européenne a déclaré
fin avril 2014 que les banques devraient disposer de suffisamment de
capital pour être en mesure de survivre à un scénario catastrophe qui
impliquerait des baisses de 7% du PIB, de 14% des prix de l’immobilier et
de 19% des cours des actions. Ce sont des critères beaucoup plus sévères
que ceux des tests de 2011 qui ne comptaient qu’une baisse de 0,5% du
PIB. La contraction économique réelle dans la phase de récession qui a
suivi la crise a été plus élevée que cela.
« Les tests de résistance semblent être assez durs, mais nous ne pensons
pas que les banques en déficit de capital seront nombreuses. Selon nous,
Règles strictes et solutions nouvelles
Le renforcement de la réglementation pour les banques et les assureurs dans le sillage de la crise financière
est en train de changer le paysage des fonds de pension et des autres investisseurs professionnels. Mais Bâle
III et Solvabilité II offrent également des opportunités, en particulier sous la forme de nouvelles obligations
hybrides et de crédits à faible volatilité.
la plupart d’entre elles qui pouvaient être fragilisées ont déjà émis des
actions », explique Jan Willem de Moor, gérant du fonds Robeco Financial
Institutions Bonds. «Nous nous attendons à ce que la confiance dans le
secteur bancaire se renforce suite à ces tests », conclue-t-il.
Bâle III fait partie d’un projet plus large d’union bancaire et d’introduction
d’un Mécanisme de surveillance unique, par lequel la Banque Centrale
Européenne prendra en charge la supervision des banques en novembre
2014. L’union bancaire envisage une politique commune au sein de
l’Union européenne, un mécanisme de surveillance pan-européen
unique, un système de garantie des dépôts et un mécanisme de
résolution pour recapitaliser ou liquider les banques en faillite de manière
structurée.
Bâle III est source d’opportunités pour les investissements dans les crédits
du secteur financier. A l’avenir, les ‘vieilles’ obligations Tier 1 ne seront
plus conformes à la réglementation Bâle III. Elles seront donc remplacées
par un nouveau type de titres (les ‘Tier 1 supplémentaire’) qui offrent
aux banques plus de sécurité. Plusieurs centaines de milliards d’euros
d’obligations nouvelles devraient être émises dans les années à venir.
Elles remplaceront les obligations Tier 1 existantes une fois qu’elles
auront atteint leur date de maturité. Les banques devraient également
continuer à émettre des subordonnées Tier 2 pour se financer. Cela offrira
d’énormes possibilités d’investissement.
Dans les premières étapes du refinancement d’une banque, le capital
est créé sous la forme de ‘Contingent Convertible’, ou CoCo. Les CoCos
peuvent être ajoutées à des obligations Tier 2 ou même aux obligations
Senior (remboursées en priorité). Les CoCos ont un mécanisme de
déclenchement en cas d’urgence, si les fonds propres de base de la
banque chutent sous un certain seuil. Les banques peuvent alors surseoir
au paiement des coupons pour économiser de l’argent - ce qui signifie
que les investisseurs courent le risque de perdre le revenu des intérêts - ou
elles peuvent convertir des obligations en actions. L’obligation peut être
aussi partiellement ou totalement supprimée. Comme ces titres sont plus
risqués et plus complexes que les obligations traditionnelles, un niveau
d’expertise plus élevé d’investissement est nécessaire pour y investir.
«Nous achetons des CoCos si nous pensons que les réserves de capital
seront suffisantes et seulement s’il y a une infime possibilité que le capital
de base de la banque atteigne le seuil de déclenchement. Le risque de
conversion est alors considéré comme un risque extrême », explique
Jan Willem De Moor. « Nous sommes attentifs à la qualité des banques
autant qu’aux caractéristiques spécifiques de l’obligation, y compris aux
éléments déclencheurs d’une annulation ou d’un report potentiel de
coupon. En outre, nous considérons le profil d’activité de la banque afin
de définir le degré de volatilité des revenus. »
Solvabilité II Lorsque Solvabilité II entrera en vigueur, les assureurs devront également
avoir une meilleure réserve de capitaux contre les risques qu’ils
encourent. La lenteur du processus législatif à finaliser les détails du
cadre d’application a amené à reporter sa mise en œuvre jusqu’à janvier
2016 au moins. Cependant, la plupart des assureurs ont déjà pris les
mesures nécessaires en prévision de ces changements.
Les assureurs seront tenus par Solvabilité II de maintenir un niveau de
capital suffisant pour couvrir les risques de leurs investissements tout
en recherchant des rendements pour leurs assurés. Le côté absurde du
problème est que les rendements des obligations d’Etats sécurisées sont à
des niveaux historiquement bas, obligeant les investisseurs à investir dans
des produits à rendement plus élevé tels que les crédits. Cela augmente
alors le profil de risque des portefeuilles nécessitant ainsi plus de capitaux
pour agir comme coussin de sécurité.
La stratégie ‘Conservative Credits’ de Robeco est basée sur ‘l’anomalie
de faible risque’ : sur le long terme les obligations à faible risque ont
toujours obtenu de meilleurs résultats que les obligations aux risques
plus élevés. Cela signifie que les ratios de Sharpe des obligations à faible
risque sont souvent meilleurs.
Les exigences de Solvabilité II en termes de capitaux ont été calibrées sur
la volatilité historique, ce qui implique que le portefeuille ‘Conservative
Credits’ offre non seulement des rendements supérieurs par unité de
risque, mais aussi par unité de capital requis par Solvabilité II.
« Il semble que Solvabilité II a été conçue pour la stratégie ‘Conservative
Credits’. Les assureurs peuvent l’utiliser pour investir dans une stratégie
à faible risque, usant moins de capital Solvabilité II, tout en étant en
mesure de générer les rendements nécessaires pour leurs clients »,
déclare Patrick Houweling.
La stratégie se positionne parfaitement entre les obligations d’États
notées AAA, qui sont très sûres mais qui offrent de faibles rendements,
et les crédits dont le rendement comme le risque sont sensiblement plus
élevés.
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 7
8 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Les avantages d’une approche flexible et intégréeLa plupart des investisseurs institutionnels allouent leurs capitaux selon
des classes d’actifs spécifiques, des secteurs, des sous-catégories et
ensuite des gérants. Concernant le crédit, cela comprend une allocation
sur différents segments tels que les obligations à haut rendement (high
yield) ou bien notées (investment grade), ou selon des sous-segments
comme les titres adossés à des actifs (asset-backed security, ABS) ou les
obligations sécurisées (covered bonds).
Depuis des décennies la principale méthode consiste à « cocher des
cases ». Mais ce modus operandi manque de flexibilité. Aujourd’hui, une
tendance se dessine. Elle consiste à utiliser des stratégies flexibles pour
réaliser des allocations plus librement, de manière plus diversifiée et
mondialisée. En construisant de tels fonds, les investisseurs peuvent tirer
les bénéfices de toutes les opportunités disponibles à travers les différents
segments du crédit.
Cette approche plus souple que l’approche traditionnelle, où les
Des stratégies flexibles afin de bénéficier de la valeur relative des arbitragesDe nouvelles stratégies flexibles dédiées au crédit offrent aux investisseurs institutionnels les avantages de la
segmentation du marché par le biais d’une approche intégrée. Explications…
allocations évoluent, peut nécessiter un nouveau processus de sélection
des gérants et entraîner une gestion administrative plus contraignante
et des coûts de transactions supplémentaires. Dans le même temps,
les investisseurs institutionnels doivent être conscients de la rentabilité
des stratégies intégrées et flexibles, car des allers-retours excessifs entre
différents segments du crédit sont très coûteux.
Lors de l’utilisation de cette approche flexible et intégrée, il devient
possible de rechercher des arbitrages de valeur relative au sein de
l’univers entier du crédit, par exemple en utilisant des instruments ABS
au lieu d’obligations sécurisées ou des titres subordonnés high yield à
la place des titres investment grade. Les arbitrages de la valeur relative
ont pour objectif d’obtenir des rendements plus élevés par le biais d’un
ensemble plus large de possibilités.
Quels sont les principaux moteurs de cette tendance ? Victor Verberk,
responsable des crédits investment grade chez Robeco, met en évidence
trois fondements.
Raison 1 : des cycles désynchronisésPuisque les politiques des banques centrales continuent d’être
désynchronisées et que les divers marchés du crédit réévaluent les titres
en fonction des différents rythmes de rétablissement des économies et
de leurs entreprises, la souplesse est plus que jamais de mise. Les cycles
désynchronisés engendrent des politiques monétaires dispersées et des
environnements de taux d’intérêt différents à travers le monde. Il devient
de plus en plus important d’éviter les biais locaux.
La désynchronisation a permis de changer du clivage traditionnel entre
marchés développés et marchés émergents. Le faible écart actuel entre
les obligations à haut rendement et investment grade offre moins de
possibilités.
« Dorénavant, comme nous sommes relativement avancés dans le
cycle de crédit, les obligations sont de plus en plus chères et parfois plus
sensibles aux taux, explique Victor Verberk. L’idéal aujourd’hui est de
pouvoir passer d’un segment à l’autre sans être restreint. Au cours des
douze derniers mois, par exemple, les crédits des marchés émergents ont
sous-performé ceux des marchés développés de manière significative à
cause des craintes sur les taux de la FED qui prévalaient depuis juin 2013.
A présent, les marchés développés pourraient commencer à être bien
moins performants.
Donc, si vous être flexibles et que vous ne vous limitez pas à des stratégies
de segmentation, vous pouvez passer des marchés des pays développés
à ceux des pays émergents, où de nombreuses obligations d’entreprises
sont maintenant réévaluées. De même, si vous anticipez que la FED
va augmenter ses taux d’intérêt beaucoup plus tôt et de manière plus
agressive que les prévisions du marché, vous pouvez opter pour des
obligations d’États ou des ABS qui peuvent surperformer les crédits non
sécurisés.
Vous pouvez aussi bénéficier de la désynchronisation si vous prenez
un point de vue plus global et plus intégré. Pendant des années,
les investisseurs ont préféré l’Europe aux Etats-Unis, ce qui avait
parfaitement fonctionné à l’époque. Aujourd’hui, en raison des risques
de taux, le marché du crédit américain va devenir plus volatil. Les
marchés émergents ont déjà été réévalués, ce qui joue en faveur d’un
positionnement global. »
Raison 2 : changer la perception du risqueSelon Victor Verberk, le problème en maintenant une allocation
traditionnelle est que la perception du risque a changé depuis la crise
financière de 2008-2009. Certaines obligations qui apparaissaient
comme « sûres » sont devenues beaucoup plus chères, ce qui rend des
rendements corrigés du risque de qualité plus difficiles à trouver.
« Si tout est trop compressé dans certaines régions, cela peut paraître sûr
mais c’est très coûteux et peut être trompeur, explique Victor Verberk.
Une obligation à haut rendement avec un spread de 1000 points de base
par rapport à une dette souveraine peut être plus sûre qu’un actif qui est
supérieur de 300 points de base. Vous devez avoir l’expertise nécessaire
pour savoir ce qui vaut vraiment la peine d’être acheté. »
De nombreux investisseurs institutionnels continuent de rechercher
des mandats qui nécessitent une répartition rigoureuse entre tous
ces secteurs. Le fait que les régulateurs demandent parfois moins de
souplesse dans les mandats, n’arrange pas les choses. Cela garantit
que les fonds intégrés et flexibles conserveront leurs avantages pour les
années à venir », conclue-t-il.
Raison 3 : les inconvénients des indices de référenceUn autre problème avec l’allocation traditionnelle sur des secteurs
spécifiques corrélée à des indices eux-mêmes spécifiques est qu’il y a plus
de chance qu’ils comprennent les titres à haut risque qu’un investisseur
voudrait éviter, comme les banques toxiques par exemple. « Plus
votre univers est petit, plus vous êtes obligé d’investir dans tout ce qui
appartient à l’indice et vos chances d’investir dans une entreprise dont
le risque de défaut est très élevé devient plus important, explique Victor
Verberk. En adoptant un point de vue plus global, il est plus facile de
trouver les meilleures idées. »
Robeco Global CreditsLe nouveau fonds Robeco Global Credit offre la flexibilité d’une stratégie
intégrée. Le fonds investit dans les meilleurs crédits de chaque classe d’actifs
quels que soient le type ou le lieu d’émission des actifs. Il ne suit aucun indice
de référence. L’équipe crédit de Robeco dispose d’un historique de trois ans
sur une stratégie similaire à celle du nouveau fonds.
Pour qu’une telle stratégie fonctionne, il est nécessaire de disposer d’une équipe
expérimentée et de grande taille pour que le gérant du fonds bénéficie du savoir
de tous. « Nous avons une équipe crédit importante, composée de plus de vingt
personnes qui ont une expertise sur la dette des marchés émergents, les crédits
high yield, investment grade et les investissements garantis. Cela nous permet
d’être dans des conditions optimales pour trouver les meilleures idées dans tous
les segments du marché », explique Victor Verberk, le gérant du fonds.
Il participe aussi aux très nombreux comités de crédit de Robeco (plusieurs
centaines) afin d’avoir le meilleur aperçu possible de tous les secteurs et régions.
« Cela signifie que je peux aller dans les équipes et voir les idées de chacun.
Par exemple, s’il agit d’un crédit noté BB sur le point de passer en catégorie
investment grade, l’un des membres de l’équipe peut le repérer et m’alerter. Je
fais la même chose concernant les spécialistes en obligations à haut rendement.
Il s’agit d’une approche flexible pour une stratégie flexible », dit-il.
Cette absence de biais est utilisée au bénéfice total des investisseurs. « Le plus
grand avantage d’être global est la possibilité d’avoir une génération d’idées
tout aussi globale », explique Victor Verberk. « L’étendue de nos idées est plus
grande étant donné que le marché mondial est quasi sans fin et qu’il y existe
toujours une bonne opportunité de saisir du rendement / risque quelque part.
Nous avons un processus d’investissement axé sur la recherche avec un horizon
à long-terme. La quantité impressionnante d’idées vient de notre propre
recherche. De cette façon, les coûts de transaction sont limités. Nous privilégions
les obligations traditionnelles, ayant un prospectus et pas de problème de
contrepartie, aux produits dérivés. Cependant, pour des positions à court-termes
ou des stratégies de couverture, les dérivés sont très efficaces. »
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 9
10 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Des besoins de financement en hausseL’augmentation significative des richesses et une plus grande paix sociale
dans les marchés émergents ont amené les ménages à davantage
consommer et à faire appel au crédit. Il s’agit souvent de prêts à court
terme pour acheter du mobilier ou une voiture par exemple. Cependant,
le marché des prêts hypothécaires et des prêts à long terme a également
émergé. Afin de pouvoir répondre à la forte demande en biens et services,
les entreprises ont investi dans leurs capacités de production, dans des
infrastructures et dans l’immobilier. Par conséquent, la demande de prêts
par les entreprises a structurellement augmenté ces dernières années.
Cette croissance rapide des crédits aux entreprises et des prêts à la
consommation a permis de mieux répartir la dette totale des pays
émergents entre les secteurs publics et privés, même si la dette du
secteur public augmente beaucoup moins vite. Toutes ces évolutions
économiques ont stimulé le développement des marchés de capitaux
locaux.
Optimiser la diversification grâce aux économies émergentes
Le début du 21ème siècle se caractérise par une intensification du commerce mondial, par la délocalisation
des productions des pays développés vers les pays émergents et par une demande sans précédent en
ressources naturelles. Ces évolutions ont engendré une période de plus de dix années de croissance
économique ininterrompue dans les pays émergents.
Les marchés de capitaux deviennent rapidement maturesAvant l’an 2000, les gouvernements des pays émergents ne pouvaient
emprunter qu’en devises fortes principalement, en dollar ou en euro
notamment. Ces dernières années, grâce à une plus grande stabilité dans
ces pays, les investisseurs sont plus disposés à prêter en monnaies locales.
L’émergence d’un marché d’obligations d’entreprises est une nouvelle
évolution. Il se développe extrêmement rapidement : au cours des cinq
dernières années, ce marché est passé de 340 milliards de dollars à plus
de 1,4 billion de dollars. Cette classe d’actifs est déjà plus importante que
le marché du High Yield américain.
Le marché du crédit était initialement dominé par les grandes entreprises
d’États dans des secteurs spécifiques tels que le pétrole, le gaz ou les
banques. Cependant, une plus grande diversification s’est instaurée ces
dernières années avec des entreprises émettrices dans les secteurs de la
consommation, de l’informatique ou de la vente au détail. Leur solvabilité
connait également une tendance positive. En 2014, environ 70 % des
émetteurs sont notés dans la catégorie Investment Grade (c’est-à-dire de
bonne qualité).
La dynamique des crédits émergents En raison d’une disponibilité sans précédent des capitaux internationaux
et de la forte demande de prêts, de plus en plus d’entreprises voient les
avantages d’établir des relations de long terme avec les investisseurs.
Elles sont plus disposées à adapter leurs rapports d’activité et leur mode
de gouvernance aux souhaits des investisseurs occidentaux afin d’obtenir
l’accès aux capitaux internationaux.
En dépit d’une rapide croissance des nouvelles entreprises dans les
marchés émergents, les crédits locaux restent relativement négligés. Cela
offre de nombreuses opportunités aux investisseurs actifs. Ils peuvent
prouver leur valeur ajoutée en générant une surperformance par rapport
au marché. Cependant, il existe un revers à la médaille. Les entreprises
ne sont pas toutes fondamentalement en bonne santé et, dans certains
cas, les investisseurs ne sont pas suffisamment protégés. Il est donc
nécessaire d’adapter l’approche d’investissement. L’entreprise n’est plus
la seule à devoir être analysée avec soin. Son pays de domiciliation doit
l’être tout autant. L’influence d’un pays sur une entreprise et l’importance
d’une entreprise dans un pays sont des critères particulièrement
pertinents. D’une part, par exemple, l’intervention du gouvernement,
la corruption ou la législation peuvent avoir un impact sur cette société.
D’autre part, cette dernière peut jouer un rôle clé dans son pays. C’est le
cas notamment d’un fournisseur d’énergie. En comparant les entreprises
du monde entier dans un secteur donné et en tenant compte du risque lié
au pays dans l’analyse crédit, la qualité de chaque société peut être mieux
évaluée.
1 Source: JP Morgan Emerging Markets Reference Presentation March 2014
Des opportunités pour les investisseurs institutionnels Les obligations d’entreprises issues des pays émergents permettent de
s’exposer à des thèmes porteurs, comme celui de la consommation des
pays émergents, sans subir la volatilité liée aux actions ou aux devises.
En outre, ces nouveaux marchés améliorent la diversification d’un
portefeuille d’investissement. Les cycles économiques des pays émergents
sont souvent découplés des cycles européens et américains. De plus, ce
marché offre un grand nombre de nouvelles sociétés dans lesquelles
investir. Par conséquent, il n’est pas surprenant que les investisseurs
soient de plus en plus intéressés. En 2011, Robeco a décidé de développer
une expertise dans les obligations d’entreprises des économies
émergentes pour compléter sa gamme de fonds actions émergentes.
Robeco Emerging CreditRobeco gère le fonds Robeco Emerging Credit sur la base
d’une approche ‘total return’. C’est un fonds qui se concentre
spécifiquement sur les obligations d’entreprises de pays
émergents. Evidemment, nous offrons aussi aux investisseurs
institutionnels la possibilité de bénéficier de cette classe d’actifs à
forte croissance par le biais de mandats.
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 11
12 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Savoir saisir les primes générées par les facteurs
Les recherches scientifiques1 menées sur les marchés d’actions montrent
que l’investissement basé sur des facteurs permet d’améliorer le ratio
de Sharpe des portefeuilles à long terme. Les facteurs les plus connus sont
le faible risque (les actions à faible volatilité), la valeur (les actions dont
le ratio cours/valeur comptable est faible), le momentum (les actions
dont le rendement a été élevé sur les douze derniers mois) et la taille
(les petites entreprises). Ces facteurs sont aussi appelés « anomalies »
car les rendements qu’ils apportent ne peuvent pas être expliqués par
les théories d’investissement traditionnelles. Une étude réalisée à la
demande du fonds de pension de l’Etat norvégien a montré que la
majorité du rendement obtenu par la gestion active du fonds pouvait être
rétrospectivement attribuée à l’exposition à ces facteurs.
Meilleur Ratio de Sharpe Sur la base de sa stratégie d’investissement factoriel appliquée aux
actions, Robeco a développé un processus de construction de portefeuilles
obligataires en utilisant les facteurs suivants: la valeur, le momentum, la
taille et le faible risque. Martin Martens, directeur de la recherche sur les
investissements quantitatifs obligataires chez Robeco explique : «nos
études montrent que l’investissement factoriel se traduit par un meilleur
ratio de Sharpe par rapport à celui des indices de marché. Cela vaut
autant pour les catégories Investment Grade (crédits de très bonne
qualité) que High Yield (crédits à haut rendement). »
L’investissement factoriel est souvent associé aux actions. La recherche scientifique montre qu’en se concentrant sur
les caractéristiques de ces titres, appelées ici “ facteurs”, il est possible d’améliorer le rendement corrigé du risque. Or
l’investissement factoriel fonctionne aussi pour les portefeuilles obligataires. Nos recherches montrent qu’en investissant
en fonction de certains facteurs, il est possible d’optimiser le ratio de Sharpe par rapport aux investissements indiciels.
1 Consulter aussi : Fama & French (1992), “The Cross-Section of Expected Stock Returns,” The Journal of Finance; Jegadeesh & Titman (1993), “Returns
to Buying Winners and Selling Losers: Implications for Stock Market Efficiency,” The Journal of Finance; Blitz & Van Vliet (2007), “The Volatility Effect:
Lower Risk without Lower Return,” The Journal of Portfolio Management.
0.00
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0.20
0.30
0.40
0.50
0.60
0.70
Marché Valeur MomentumInvestment Grade
Taille Faiblerisque
Marché Valeur MomentumHigh Yield
Taille Faiblerisque
Définitions génériques Définitions optimisées
Facteur ‘Ratio de Sharpe’
Selon Patrick Houweling, gérant quantitatif de portefeuille crédits et
chercheur : « le défi consiste à utiliser une définition pour chaque facteur
spécifique au crédit et à ne pas simplement se contenter de copier celles
appliquées aux actions. »
Pour le facteur ‘valeur’ par exemple, il s’agit de déterminer si le spread de
crédit de l’entreprise est trop élevé ou trop bas et non de savoir si les titres
sont chers ou bon marché. Le bon compromis se situe généralement entre
l’estimation du risque par le marché - le spread de crédit - et l’objectif
de risque comme évalué notamment par les agences de notation. Le
facteur de ‘faible risque’ est un autre exemple. Pour les actions, nous
utilisons souvent la volatilité historique comme outil d’évaluation.
Dans le domaine des crédits, ce sont la maturité et la notation qui sont
généralement considérées comme les mesures du risque générique : plus
l’échéance est lointaine et la notation est faible, et plus l’obligation est
risquée.
Définitions optimisées En complément d’une définition générique pour chaque facteur, Robeco
utilise également une «définition optimisée». Robeco a examiné si le
ratio de Sharpe de la définition générale pouvait être amélioré par une
estimation plus précise des risques ou en évitant les risques inutiles.
Martin Martens explique : “pour le facteur ‘valeur’, au lieu de regarder les
notes, vous pouvez regarder des modèles de risque de crédit théoriques
qui combinent de façon optimale des informations sur le bilan de la
société telles que l’endettement et des données sur ses actions, telles
que la volatilité”. Selon Patrick Houweling : « vous pouvez construire un
portefeuille à faible risque en évitant les maturités les plus longues et
les titres les moins bien notés. Cela améliorera déjà le ratio de Sharpe
par rapport à celui du marché. Cependant, nous avons trouvé qu’il existe
des mesures de risque plus pertinentes que les notations de crédit. Notre
étude montre que le ratio de Sharpe peut être optimisé pour chacun des
facteurs plutôt qu’en utilisant la définition générique seulement. »
Crédits à faible risque En analogie à l’investissement dans des actions à faible risque, Robeco
a développé il y a deux ans et demi une stratégie sur les portefeuilles Source: Robeco
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 13
d’obligations d’entreprises à faible risque. Patrick Houweling explique :
« nos études empiriques montrent que, dans un cycle d’investissement
complet, les obligations de sociétés à faible risque ont le même
rendement que les obligations de sociétés ordinaires, mais avec une
volatilité inférieure de 50%. En conséquence, le ratio de Sharpe est
meilleur. L’essentiel est de mettre en œuvre ce facteur de faible risque
en investissant dans des obligations à faible risque de sociétés tout aussi
faiblement risquées. »
Selon Martin Martens il existe trois règles fondamentales pour tirer
profit de cette méthode d’investissement : il faut éviter les risques non
récompensés, ne pas aller à l’encontre d’autres anomalies et éviter une
rotation inutile du portefeuille. « Il est plus important d’éviter les perdants
que de sélectionner les gagnants », déclare-t-il. De plus, il est possible de
réduire les risques en construisant un portefeuille diversifié. En outre, il ne
faut pas sélectionner les sociétés en fonction du faible risque uniquement,
mais en tenant compte également de leur valeur et du momentum. Enfin,
il est préférable d’opter pour une stratégie « buy and hold » (conservation
Robeco Conservative Credit Dans la stratégie Robeco Conservative Credit, le facteur ‘faible risque’ est pris en compte en investissant de manière disciplinée dans des
obligations à faible risque de sociétés elles-mêmes peu risquées. Cette stratégie qui est appliquée à travers des mandats représente 2,6
milliards d’euros d’actifs gérés à fin avril 2014. Robeco mène actuellement des recherches pour tirer profit d’autres facteurs dans ces stratégies
disciplinées. Pour plus d’informations, consultez le site www.robeco.com/conservateurs-crédits
des titres à moyen-long terme) afin d’éviter des transactions inutiles et
donc des coûts trop élevés. Cela permet aussi de saisir la prime liée à la
faible liquidité.
Contrôle fondamental En complément de l’analyse quantitative, l’analyse fondamentale menée
par l’équipe Crédit permet de surveiller les risques non quantifiables
souvent difficiles à inclure dans un modèle. Quelle est la structure de
l’entreprise ? La société mère a-t-elle émis une garantie pour l’entité
émettrice de l’obligation ? Existe-t-il des projets d’acquisitions qui se
traduiraient par une hausse de l’endettement ? Quel est le score de
durabilité de l’entreprise en termes de conditions de travail et de qualité
de l’équipe dirigeante ? Pour Patrick Houweling : « ces risques ne
sont pas pris en compte dans le bilan. Nos analystes les identifient en
temps opportun et aident ainsi à réduire davantage le risque global du
portefeuille. »
14 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités
Tenir compte des facteurs ESG pour analyser les crédits d’entreprises
Il n’y a plus d’appel d’offre dans lequel ne serait pas abordée la question
des critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG).
Les actifs gérés par des organisations ayant signé les Principes pour
l’Investissement Responsable des Nations Unies (UN PRI) sont passés de 4
milliards de dollars à leur mise en place en 2006 à 34 milliards de dollars
en 2014. Cela représente 15% des actifs mondiaux disponibles pour
l’investissement. En outre, les signataires des PRI doivent se conformer à
des exigences de plus en plus strictes.
Les nombreuses interprétations de la durabilité Aujourd’hui, il existe un consensus général sur le fait que l’investissement
durable n’est pas une simple mode qui va s’essouffler. Bien que la
plupart des investisseurs institutionnels ne le considèrent plus comme
une stratégie «verte» ou «éthique», il existe encore un grand nombre
d’interprétations et de méthodes de mises en œuvre, variant de
l’exclusion des fabricants d’armes à un outil de gestion des risques à long
terme. Robeco aide des fonds de pension à développer leurs convictions,
leurs ambitions et leurs politiques dans le domaine de la durabilité. Nous
intégrons l’investissement durable dans les politiques d’investissement
existantes où nous offrons des services de vote et d’engagement. Nous
pouvons également filtrer les portefeuilles selon des critères donnés et
fournir des rapports détaillés à ce sujet.
L’intégration de la durabilité dans le crédit Robeco applique une intégration complète des facteurs ESG dans toutes
ses stratégies de crédit. Au-delà du positionnement concurrentiel d’une
entreprise, de sa stratégie, de sa situation financière et de sa structure,
les critères ESG sont un des cinq piliers de l’analyse des crédits. Nous
sommes effectivement convaincus que ces données fournissent des
informations supplémentaires, pertinentes, pour mieux analyser une
entreprise et limiter le risque de baisse de nos portefeuilles. Le poids des
Les investisseurs institutionnels sont de plus en plus conscients du fait que de grandes tendances telles que la croissance des
populations, la pénurie de matières premières et de matériaux et la mondialisation ont un impact sur les risques et les opportunités
des entreprises. Sous la pression des régulateurs et des investisseurs, comme les fonds de pension, l’investissement durable est
lentement mais sûrement en train de passer du statut de «placement de niche» à celui de « tendance générale ».
« Aujourd’hui, il existe un consensus général sur le fait que l’investissement durable n’est pas une simple mode qui va s’essouffler. »
critères ESG dans l’analyse globale d’une société dépend de la façon dont
leurs impacts se matérialisent. Il y a un grand nombre d’indicateurs ESG
pour chaque entreprise, selon les secteurs d’activité. Nous analysons
uniquement les aspects les plus pertinents pour la situation financière et
la rentabilité de l’entreprise concernée.
Focus sur la limitation des risques RobecoSAM, la filiale dédiée à l’investissement durable de Robeco,
évalue chaque année la durabilité de nombreuses entreprises à travers
le monde. Elle mène des enquêtes auprès d’environ 2800 sociétés.
Cette étude, appelée le CSA (Corporate Sustainability Assessment), et
les scores de durabilité attribués à chaque entreprise évaluée jouent
un rôle important dans le processus d’analyse des crédits. Nos équipes
se concentrent essentiellement sur les facteurs négatifs tels qu’une
mauvaise gouvernance ou des problèmes de politique environnementale.
En outre, nous tenons compte d’autres sources pouvant augmenter les
risques. Nous analysons par exemple les retombées médiatiques de la
société pour savoir si elle est impliquée dans des procédures juridiques.
Après tout, les montants impliqués dans ce type de litiges pourraient avoir
un impact significatif sur la situation financière de la société.
L’investissement durable coûte-t-il cher ? Chez Robeco, nous regardons l’ESG sur le plan financier. Le rendement
reste notre priorité. Or c’est un mythe de penser que l’intégration ESG se
fait au détriment des rendements. Beaucoup de points abordés lors du
CSA ont des conséquences financières bien réelles pour la société. C’est
le cas de la gouvernance, de la gestion des risques, de la politique de
ressources humaines et d’autres facteurs qui, au final, nuisent eux-aussi
à la rentabilité d’une société. L’analyse ESG nous permet de prendre des
décisions plus éclairées et de prendre conscience bien en amont des
risques encourus. Ainsi, nous sommes en mesure d’éviter les perdants.
Un dialogue actif, unique, avec les émetteurs de CréditsChez Robeco, nous allons plus loin que l’analyse. Une équipe de
spécialistes initie des dialogues actifs, que nous appelons ‘engagement’,
avec des entreprises sur des thèmes clés déterminés en consultation
avec les gérants de portefeuilles, les analystes d’investissement et les
analystes de durabilité. Cet engagement n’est pas seulement entrepris
pour les émetteurs d’actions mais aussi pour ceux qui émettent des
titres de crédits, ce qui est unique en la matière. Nous encourageons
les entreprises à prendre des mesures concrètes afin d’améliorer leur
durabilité puisque cela a des effets positifs sur leur solvabilité.
Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités | 15
L’engagement avec la société d’énergie brésilienne Petrobras est un
bon exemple d’engagement. Petrobras subventionne les prix du gaz
en l’achetant au prix de marché et en le revendant sous ce prix. Par
conséquent, l’entreprise a une grande influence sur le taux d’inflation. Or
le président du conseil d’administration de Petrobras est aussi le ministre
brésilien des Finances et par conséquent l’indépendance de l’entreprise
est douteuse. Avec un certain nombre d’investisseurs institutionnels
et en collaboration avec nos analystes de crédit, nous avons entamé
un processus d’engagement et proposé qu’il y ait deux membres
indépendants au sein du conseil d’administration. Cette proposition a
été approuvée par les actionnaires, ce qui a entraîné une amélioration
considérable de la gouvernance de l’entreprise.
L’exclusion ne permet pas l’amélioration C’est justement parce que nous croyons en un dialogue constructif
que nous n’employons l’exclusion qu’en dernier recours, si les sociétés
concernées violent structurellement les principes du Pacte mondial
des Nations Unies ou qu’elles fabriquent des armes controversées, par
«Une société qui répond aux défis d’aujourd’hui dans le domaine de l’environnement, des ressources humaines et de la gouvernance, est plus intéressante pour les investisseurs. »
«C’est un mythe de penser que l’intégration ESG se fait au détriment des rendements.»
exemple. L’objection la plus importante à l’exclusion - en particulier aux
exclusions sur la base de mauvaise conduite - est que vous niez alors
pouvoir exercer une influence positive sur les opérations de la société
concernée. Nous croyons aux relations de long terme avec les entreprises,
c’est-à-dire en une approche positive dans laquelle nous essayons de les
convaincre d’améliorer leurs codes de conduite dans leur propre intérêt.
De plus, nous sommes convaincus qu’une société qui répond aux défis
d’aujourd’hui dans le domaine de l’environnement, des ressources
humaines et de la gouvernance, est plus intéressante pour les
investisseurs.
16 | Obligations d’entreprises : des défis et des opportunités 1138_F-10’14
L’approche de Robeco sur le crédit
L’équipe suit les résultats de ses propres recherches et non l’opinion
publique ou le consensus. « Dans notre gestion, nous essayons toujours
d’aller dans le sens inverse de la foule », déclare Sander Bus, responsable
de l’équipe Crédit de Robeco.
Une approche macro pour gérer le bêta Les grandes tendances mondiales sont des moteurs importants dont nous
tenons compte dans notre approche d’investissement. Chaque trimestre,
nous les analysons et nous en discutons avec des spécialistes externes
tels que des courtiers et des stratégistes afin d’évaluer les risques et les
opportunités présents sur les marchés du crédit. Cette approche ‘top-
down’ est le point de départ de notre gestion du bêta du portefeuille.
Victor Verberk, responsable adjoint de l’équipe Crédit explique : «
comprendre l’environnement macro-économique mondial est essentiel à
la compréhension de notre catégorie d’investissement. »
Un biais sectoriel L’équipe Crédit de Robeco se compose de 27 gérants de portefeuilles,
analystes, chercheurs et traders. Elle investit à l’échelle mondiale et
applique une approche intégrée pour les stratégies Investment Grade,
à haut rendement et de crédits émergents. Cette approche est unique.
Les analystes ont une responsabilité sectorielle indépendamment de la
L’équipe Crédit de Robeco met avant tout l’accent sur la recherche. Selon nous, gérer un portefeuille obligataire
ne consiste pas à sélectionner quelques-uns des meilleurs titres. Il s’agit avant tout d’éviter les perdants au sein
d’un portefeuille bien diversifié. C’est cette approche qui nous permet de générer de l’alpha.
notation crédit ou du pays d’émission. Après tout, les évolutions dans
chaque secteur sont globales et doivent donc être surveillées et analysées
dans une même perspective globale. Cette approche donne aux analystes
une valeur-ajoutée et permet à l’équipe de capitaliser sur les inefficiences
qui peuvent survenir en raison de la segmentation du marché existant.
Les analystes crédit sont tous très expérimentés dans leur secteur. Ils ont
la possibilité de progresser dans leur carrière, au sein de leur discipline.
La recherche sur la durabilité, une partie intégrante de la sélection des émetteurs Chaque analyse est effectuée selon un cadre prédéfini. Les émetteurs
sont analysés sur la base de cinq composantes, à savoir, la stratégie de
l’entreprise, la situation de la société, le profil financier, la structure de
l’entreprise et les critères de durabilité. Concernant ce dernier pilier,
l’analyste évalue le risque de baisse résultant des mauvaises notes
obtenues sur les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
L’analyse de la durabilité est de ce fait partie intégrante de notre
recherche sur le crédit.
L’équipe Crédit de Robeco gère plus de 21 milliards d’euros à fin avril 2014
au sein de différents fonds ouverts et mandats de gestion. Depuis 2008,
nos actifs obligataires ont ainsi augmenté de 25% environ.