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Compte rendu du Club lecture Juin 2019 Titres sélectionnés Suiza, Bénédicte Belpois / Gallimard Le bug humain, Sébastien Bohler / Robert Laffont Ainsi philosophait Amélie Nothomb, Marianne Chaillan / Albin Michel Vox, Christina Dalher / NIL La vieille qui conduisait des motos, Anne-France Dautheville / Payot Transparence, Marc Dugain / Gallimard Au paradis des manuscrits refusés, Irving Finkel / 10/18 Le vol de la Joconde, Dan Franck / Grasset Un sacré gueuleton, Jim Harrison / Flammarion L’outrage fait à Sarah Ikker, Yasmina Khadra / Julliard L’oiseau Parker dans la nuit, Yanick Lahens / Sabine Wespieser La tête sous l’eau - T.1 Le courant, Olivier Lebleu / Amok Un si joli mariage, Jean-Paul Malaval / Calmann Levy État d’ivresse, Denis Michelis / Notabilia Et soudain la liberté, Evelyne Pisier, Caroline Laurent / Pocket Taqawan, Eric Plamondon / Quidam éditeur Sous le soleil de mes cheveux blonds, Agathe Ruga / Stock L’évangile selon Yong Sheng, Dai Sijie / Gallimard 2 rue de la République, 17740 Sainte-Marie de Ré 05.46.43.91.80 / www.mediatheque-saintemariedere.fr

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Compte rendu du Club lecture Juin 2019

Titres sélectionnés

Suiza, Bénédicte Belpois / Gallimard Le bug humain, Sébastien Bohler / Robert Laffont Ainsi philosophait Amélie Nothomb, Marianne Chaillan / Albin Michel Vox, Christina Dalher / NIL La vieille qui conduisait des motos, Anne-France Dautheville / Payot Transparence, Marc Dugain / Gallimard Au paradis des manuscrits refusés, Irving Finkel / 10/18 Le vol de la Joconde, Dan Franck / Grasset Un sacré gueuleton, Jim Harrison / Flammarion L’outrage fait à Sarah Ikker, Yasmina Khadra / Julliard L’oiseau Parker dans la nuit, Yanick Lahens / Sabine Wespieser La tête sous l’eau - T.1 Le courant, Olivier Lebleu / Amok Un si joli mariage, Jean-Paul Malaval / Calmann Levy État d’ivresse, Denis Michelis / Notabilia Et soudain la liberté, Evelyne Pisier, Caroline Laurent / Pocket Taqawan, Eric Plamondon / Quidam éditeur Sous le soleil de mes cheveux blonds, Agathe Ruga / Stock L’évangile selon Yong Sheng, Dai Sijie / Gallimard

2 rue de la République, 17740 Sainte-Marie de Ré 05.46.43.91.80 / www.mediatheque-saintemariedere.fr

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Suiza, Bénédicte Belpois / Gallimard LIVRE RETENU PAR LE CLUB

«Elle avait de grands yeux vides de chien un peu con, mais ce qui les sauvait c'est qu'ils étaient bleu azur, les jours d'été. Des lèvres légèrement entrouvertes sous l'effort, humides et d'un rose délicat, comme une nacre. À cause de sa

petite taille ou de son excessive blancheur, elle avait l'air fragile. Il y avait en elle quelque chose d'exagérément féminin, de trop doux, de trop pâle, qui me donnait une furieuse envie de l'empoigner, de la secouer, de lui coller des baffes, et finalement, de la posséder. La posséder. De la baiser, quoi. Mais de taper dessus avant.» La tranquillité d'un village de Galice est perturbée par l'arrivée d'une jeune femme à la sensualité renversante, d'autant plus attirante qu'elle est l'innocence même. Comme tous les hommes qui la croisent, Tomás est immédiatement fou d'elle. Ce qui n'est au départ qu'un simple désir charnel va se transformer peu à peu en véritable amour.

Ecriture très belle, fouillée et précise, description des scènes de rapports physiques toujours délicate sans aucune vulgarité, une grande sensibilité et une poésie sur l’amour entre deux êtres si différents « c’est pas souvent mais des fois quand tu mélanges bien 2 deux malheurs, ça monte en crème de bonheur ». (FB) Premier roman, l’auteur a du talent, la narration est bien construite. La campagne et ses habitants, l’incompréhension liée à la différence de langue, la grande détresse liée à la maladie sont bien appréhendées. Certains passages m’on lassé, malgré cela, bon livre. J’ai eu plaisir à découvrir cet auteur. (LG) Au début du livre : sensualité, violence, bestialité… pour finir avec attentions, fragilité et amour. Un livre de passions. Une très belle écriture pour un premier roman. (FL)

Le bug humain, Sébastien Bohler / Robert Laffont LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Peut-on lutter contre soi-même ? Et si notre cerveau était devenu notre pire ennemi ? Plus qu'un moment critique nous vivons une véritable tragédie. Surpopulation, surpoids, surproduction, surconsommation, surchauffe, surendettement, nous avons basculé dans l'ère de tous les superlatifs qui mène

l'humanité tout droit à sa perte. Si la capacité des ressources de la planète sont comptées, alors nos jours aussi le seront... Inéluctablement. Mais alors que la situation empire heure après heure, aucune réponse collective tangible ne vient. Nous voyons le mur se rapprocher et nous ne faisons rien. La conscience de ce qui nous attend ne semble avoir aucun effet sur le cours des événements. Pourquoi ?

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Essai clair, pédagogique et facile à lire, par un neuroscientifique, du pourquoi nous courons à notre perte en voulant satisfaire nos envies et désirs, au détriment de notre environnement. Dans notre cerveau, une petite structure nommée le striatum impose une course sans limite et sans fin à la satisfaction permanente. Heureusement, l'auteur nous donne quelques pistes pour contrer ce monstre qui, par nos comportements suicidaires irrépressibles, nous mène droit à la destruction. Très intéressant, j'ai beaucoup aimé. Les neurosciences à la portée de tous, pour faire avancer la réflexion sur l'état de la planète. (BP) C’est un essai pour tenter d’expliquer pourquoi nos comportement nous entraînent à la des-truction de la planète, y a t-il des solutions pour « reprendre la main ». Très intéressant, ins-tructif mais angoissant car il nous promet un avenir noir et incertain. (JD)

Ainsi philosophait Amélie Nothomb, Marianne Chaillan / Albin Michel LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Amélie Nothomb, morte ? Elle ne se souvient de rien. Voici pourtant qu’une dénommée Plectrude lui annonce la sinistre nouvelle. Elle lui révèle également qu’une identité posthume est attribuée à chacun au terme d’une cérémonie. L’un ira au paradis des cinéastes et l’autre au paradis des boulangers, par exemple. L’éternité est moins longue lorsqu’on échange autour d’une passion commune...

Amélie s’attend donc à retrouver Stendhal et Virginia Woolf au paradis des écrivains. Stupeur ! Elle se retrouve au paradis des philosophes, aux côtés de Platon et de Nietzsche ! S’agit-il d’une erreur ? En faisant appel de cette décision, Amélie va subir un drôle de Jugement dernier au cours duquel viendront témoigner les illustres gloires de la philosophie, depuis Spinoza jusqu’à Sartre.

De préférence pour les lecteurs d’Amélie Nothomb mais même sans l’avoir lue, cette lecture philosophique de ses livres est intéressante par l’analyse qui en est faite Je ne connaissais pas Amélie Nothomb mais je vais tester. (FB) Je suis lectrice d'Amélie mais je ne percute pas sur tous ses écrits et justement ceux décryptés sous un angle philosophique dans ce livre ne m'avaient pas emballée, j'étais restée très en surface! Alors, après ce roman intelligent sur l'œuvre de Nothomb, je vais prendre le temps de la relire sous ce nouvel éclairage. (EM) Un vrai régal ! Ce livre est un hommage à l’écrivain sans flagornerie. Nothomb aurait pu l’écrire. Maintenant, je suis une inconditionnelle de Nothomb et j’ai pu suivre les différents chapitres en ayant les références des livres cités. J’aimerai avoir l’avis d’un lecteur candide. (SH)

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La vieille qui conduisait des motos, Anne-France Dautheville / Payot LIVRE NON RETENU PAR LE CLUB

Après le tour du monde, «la biker» de choc de «Et j'ai suivi le vent» s’attaque à la France et livre une petite philosophie de la moto, de la nature et de l’amitié. Le jour de ses 60 ans, cela fait déjà dix ans qu'Anne-France Dautheville n’est pas remontée sur une moto. Cédant de nouveau à l’appel de la route, elle achète une BMW800 d’occasion et part faire un tour de France de l’amitié et de la

bonne humeur pour fêter son anniversaire avec les gens qu’elle aime...

Même si ça part d’un bon sentiment, les retrouvailles de la machine et de la conductrice 30 ans après, et une balade sur des petites routes françaises ce livre m’a ennuyé. J’aimais bien les reportages d’Anne-France Dautheville dans Géo mais ce livre sent le plan marketing et c’est un peu dérangeant. (PN) Aucun intérêt (pour moi). Que l’auteur ai apprécié son voyage, ok mais cela reste personnel comme les journaux intimes. (SH) Un journal intime plutôt qu’un roman, sans grand intérêt. (JD)

Vox, Christina Dalher / NIL LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Jean McClellan est docteure en neurosciences. Elle a passé sa vie dans un laboratoire de recherches, loin des mouvements protestataires qui ont enflammé son pays. Mais, désormais, même si elle le voulait, impossible de

s’exprimer : comme toutes les femmes, elle est condamnée à un silence forcé, limitée à un quota de 100 mots par jour. En effet, le nouveau gouvernement en place, constitué d’un groupe fondamentaliste, a décidé d’abattre la figure de la femme moderne. Pourtant, quand le frère du Président fait une attaque, Jean est appelée à la rescousse. La récompense ? La possibilité de s’affranchir – et sa fille avec elle – de son quota de mots. Mais ce qu’elle va découvrir alors qu’elle recouvre la parole pourrait bien la laisser définitivement sans voix…

Jusqu'à la page 80, je n'ai pas apprécié le sujet. Depuis j'ai continué la lecture et maintenant je commence à trouver de l'intérêt. J'aimerai pouvoir le terminer. (DB) Le totalitarisme est peut-être à notre porte, prenons garde à nos libertés chéries. J’ai beaucoup aimé ce livre qui m’a remarquablement fait penser à la Servante écarlate. (JD) Bon roman d’anticipation. Assez glaçant pour la condition féminine. (JB)

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Transparence, Marc Dugain / Gallimard LIVRE RETENU PAR LE CLUB

2120, en Islande. Une femme est à la tête de Transparence, une entreprise qui s’applique à collecter des données sur les individus afin de faciliter leurs rencontres amoureuses. Parallèlement, elle a pour projet de transférer l’âme

humaine dans un autre contenant que le corps, qui serait impérissable. Mais pour cela, elle devra d’abord éliminer la premier "enveloppe"… Avec Transparence, Marc Dugain nous offre un roman glacial façon Black Mirror, qui donne à réfléchir sur notre propre existence. Palpitant.

Fiction philosophique qui décrit de manière réaliste l'état de notre planète numérique. Appel à plus de lucidité et de conscience quant aux dérives dangereuses de notre monde ultra-connecté. Cependant, impression générale de lourdeur, trop de redondances dans le propos. (BP) Essai philosophique et politique sur l'état de nos sociétés et notre avenir proche, qui cependant préserve une part d'humanité. Ce n'est pas un roman d'anticipation tout est déjà à l'œuvre : les ravages sur l'écologie, la servitude volontaire des individus aux GAFA, la volonté de soumettre les peuples et d'en finir avec les pauvres. Moi j'adhère au style de Dugain. Seule, la fin un peu trop abrupte, aurait mérité d'être développée mais n'oublions pas que c'est un roman! (EM) Ce livre m’a laissée dubitative. Le début était bien puis trop de blabla et la fin « insatisfaisante ». (SH)

Au paradis des manuscrits refusés, Irving Finkel / 10/18 LIVRE NON RETENU PAR LE CLUB

Contrairement à ce qu'on pourrait penser, la vie dans la Bibliothèque des Refusés - qui renferme tous les manuscrits refusés par les éditeurs, n'est pas de tout repos… Sanctuaire ovni niché dans la campagne anglaise, dirigée par d'excentriques érudits, La Bibliothèque des Refusés accueille TOUS les

manuscrits retoqués par les éditeurs. Mais entre l'agaçante nouvelle bibliothécaire, une actrice grimée en étudiante fouinant des idées de films, des cambrioleurs un peu gogos et le défilé des aspirants écrivains, la mission n'est pas de tout repos !

Complètement décalé, très british. (FL) Malgré l'accent so british, quel livre ennuyeux... (CB) Roman assez inégal. Idée originale mais sans grand intérêt. (JB)

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Un sacré gueuleton, Jim Harrison / Flammarion LIVRE NON RETENU PAR LE CLUB

" Quand la vie décide de m'accabler, je sais que je peux faire confiance à un Bandol, à quelques gousses d'ail et à Mozart ". " Il me semble que si le christianisme offrait un grand verre d'un excellent vin français à la communion,

les églises seraient des lieux autrement plus joyeux, et partant, plus spirituels. " " Si l'on devait m'apprendre que j'allais bientôt passer l'arme à gauche, j'ai souvent pensé que je rejoindrais Lyon pour y manger comme quatre durant un bon mois, après quoi on pourrait me jeter d'une civière dans le Rhône bien-aimé. Peut-être y nagerais-je au fil du courant jusqu'à Arles pour y savourer mon dernier dîner. "

Un livre qui n'aurait jamais du être édité. Suite de chronique culinaire publiée par l'auteur au cours de sa vie. Aucun intérêt. (DB)

« Ce livre est un véritable festin littéraire qui comblera tous les appétits », 2ème de couverture. Si j’avais lu chaque article dans un journal hebdomadaire, mensuel, sans doute aurais je apprécié. Tout à suivre entraîne des redites inévitables, une véritable indigestion. (LG)

Le vol de la Joconde, Dan Franck / Grasset LIVRE RETENU PAR LE CLUB

L’histoire est connue et l’affaire insolite. Un matin d’été de l’année 1911 à Paris, un vol est déclaré au Louvre : celui de La Joconde. Tandis que la police ratisse la capitale pour retrouver le coupable, un certain Géry Pieret, voleur et fanfaron, déclare dans Paris-journal être l’auteur du crime et ne pas en être à son

premier. Il aurait aussi volé au même musée d’autres œuvres, dont deux têtes ibériques datant du Vème siècle avant Jésus Christ, qu’il aurait revendu à un peintre parisien. Or si l’audacieux ne donne pas de nom, quiconque sait que Pieret fut un temps le secrétaire de Guillaume Apollinaire pourra déduire que le dit peintre n’est autre que Pablo Picasso. Voilà le peintre mouillé, alerté par son ami poète, et le décor planté.

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu un livre de Dan Franck et ces retrouvailles ont tenu toutes leurs promesses. Quel bonheur de déambuler pendant ces 5 jours aux côtés de ces deux génies du 20ème siècle. Le peintre et le poète nous entrainent dans leur sillage à la rencontre du Paris artistique de cette époque (même les morts). C’est plein de détails et de dialogues hilarants dont la lecture m’a donné le sourire, ce qui est bien le moins qu’on puisse attendre de la Joconde. (PN) J’aime bien la vie d’Apollinaire, le sujet ne m’a pas surprise. Ce livre ne m’a pas trop plu. (SH) Ecriture originale. Roman réjouissant. (JD)

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L’outrage fait à Sarah Ikker, Yasmina Khadra / Julliard LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Driss Ikker, flic intègre, voit sa vie bouleversée après l’agression subie par sa femme, Sarah. Dans L’Outrage fait à Sarah Ikker, Yasmina Khadra nous invite à explorer les cercles d’influence qui font battre le cœur de Tanger. Nous

découvrons une ville gangrenée par la corruption, devenue au fil du temps le théâtre d’une guerre sans merci entre mafieux et hommes d’honneur.

On retrouve dans ce polar les deux styles de l'auteur : celui, poétique, de ses premiers ouvrages, mais aussi celui, plus voyou et cru, de "la dernière nuit du Raïs". (BP) Ce livre, à travers une enquête policière décrit la condition féminine en Afrique du Nord et les valeurs masculines où l’honneur prime tout c’est ce qui en fait son intérêt .(FB) Un très bon roman qui malmène le lecteur et ses personnages. (JB)

L’oiseau Parker dans la nuit, Yanick Lahens / Sabine Wespieser LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Tout comme L’oiseau Parker dans la nuit – une saisissante histoire d’amour, d’impossible et de musique, adaptée pour RFI par la comédienne Mireille Perrier, qui l’a lue au festival d’Avignon en 2015 –, les nouvelles de ce recueil racontent la vie quotidienne en Haïti, les tragédies, les violences (urbaines ou

rurales), les croyances séculaires, les femmes courageuses et les hommes endurants de cette île-monde que Yanick Lahens ne cesse de mettre en scène dans son œuvre.

Interessant. Écriture pointue. Les nouvelles prennent sens quand on les considère dans leur ensemble. C’est une belle fresque du Haïti de nos jours. (VB) Je n’ai lu que trois nouvelles mais c’est intéressant. Au centre de la vie Haïtienne… Croyances, jeunesse etc. (LB)

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La tête sous l’eau - T.1 Le courant, Olivier Lebleu / Amok LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Photographe de talent tombée en disgrâce, Lucie a quitté Paris pour se construire une nouvelle vie en province. Elle y tombe amoureuse d'un jeune et séduisant agent immobilier. Brillant en société, Stéphane semble cacher une

blessure secrète... Lorsque Lucie décide de l'aider, il est déjà trop tard. Mais pour qui ? Récit à la première personne d'une manipulation mentale, ce roman feuilletonnant (publié en trois tomes) est le fascinant journal d'une noyade au ralenti. D'une asphyxie inexorable. Et d'un possible sauvetage.

Bourré de fautes d'orthographe, c'est un scandale. Pas très intéressant. Dialogues creux, manquant de finesse, de style, de force. On voit venir la manipulation mais on se demande jusqu'où ira la crédulité et la faiblesse de la femme. (BP)

Excellent, et le format court colle bien au texte. (CB) Un bel homme peut-être blessé par la vie, manipule sa nouvelle conquête amoureuse jusqu’à la faire doute d’elle-même et être sous l’emprise totale de cet homme. J’ai beaucoup aimé. (JD)

Un si joli mariage, Jean-Paul Malaval / Calmann Levy LIVRE NON RETENU PAR LE CLUB

En manque d’argent, Joëlle abandonne ses études à la fac de lettres de Bordeaux et se réfugie à Périgueux chez son père. Celui-ci ne se montre pas d’un grand secours et Joëlle se résout à accepter une place d’employée de

maison chez les propriétaires des Conserveries Dufournelle, une importante société de foie gras. La grande affaire du moment est le mariage du fils aîné, Geoffroy, avec Élise Chanoinet, l’un des plus beaux partis de la ville. Alice, la seconde épouse de M. Dufournelle, n’est pas mécontente de voir s’éloigner ce beau-fils qui la méprise, mais l’ignorance dans laquelle elle est tenue par son mari des préparatifs des noces provoque une crise conjugale et familiale. Isolée, Alice trouve du réconfort auprès de Joëlle et en fait sa confidente. La jeune employée devient à ses dépens un enjeu dans un conflit qui la dépasse. Jusqu’à endosser le rôle de la victime expiatoire…

A part l'usage du subjonctif et du passé simple, ce livre n'a aucun intérêt ; on se croirait à l’ère victorienne dans un Périgueux moderne. Très mauvais!

Bof bof… (SH) Quel ennui pour ce roman à l’eau de rose. Nul. (JD)

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État d’ivresse, Denis Michelis / Notabilia LIVRE RETENU PAR LE CLUB

État d'ivresse brosse le portrait d'une femme brisée qui, en s'abîmant dans l'alcool, se fait violence à elle-même. La mère d'un adolescent, en état d'ivresse du matin au soir, se trouve en permanence en errance et dans un

décalage absolu avec la réalité qui l'entoure. Épouse d'un homme absent, incapable d'admettre sa déchéance et plus encore de se confronter au monde réel, elle s'enferme dans sa bulle qui pourtant menace de lui éclater au nez.

Une semaine dans la vie d’une femme, mère d’un adolescent mais cette mère est alcoolique et comme trop souvent refuse de l’admettre. De mensonges en dissimulations on la suit vers son destin. Un roman très fort dont on ne ressort pas indemne. (PN) Monologue vertigineux, description brute, directe de sa déchéance et de l'inéluctable glissement vers la psychose, la paranoïa, la solitude et l'absolue dévastation sans compassion ni jugement, ni solution. Terrible. Livre coup de poing. J'ai lu le livre d'une traite. Pour avoir une idée de l'enfer intérieur de l'alcoolique. (BP) Titre efficace. Récit plein de finesse. Le déni, le désespoir, le délire, l’alcool, la perte de toutes les valeurs sont très bien évoquées dans cette semaine d’une alcoolique. dubitative sur l’intérêt de cet ouvrage. (LG)

Et soudain la liberté, Evelyne Pisier, Caroline Laurent / Pocket LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Mona Desforêt a pour elle la grâce et la jeunesse des fées. En Indochine, elle attire tous les regards. Mais entre les camps japonais, les infamies, la montée du Viet Minh, le pays brûle. Avec sa fille Lucie et son haut-fonctionnaire de mari, un maurrassien marqué par son engagement pétainiste, elle fuit en Nouvelle-Calédonie. À Nouméa, les journées sont rythmées par la monotonie,

le racisme ordinaire et les baignades dans le lagon. Lucie grandit ; Mona bovaryse. Jusqu'au jour où elle lit Le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir. C'est la naissance d'une conscience, le début de la liberté. De retour en France, divorcée et indépendante, Mona entraîne sa fille dans ses combats féministes : droit à l'avortement et à la libération sexuelle, égalité entre les hommes et les femmes. À cela s'ajoute la lutte pour la libération nationale des peuples. Dès lors, Lucie n'a qu'un rêve : partir à Cuba. Elle ne sait pas encore qu'elle y fera la rencontre d'un certain Fidel Castro...

Un très beau livre qui retrace une période libertaire des années 60/70. (FL)

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Taqawan, Eric Plamondon / Quidam éditeur LIVRE RETENU PAR LE CLUB

« Ici, on a tous du sang indien et quand ce n'est pas dans les veines, c'est sur les mains. » Le 11 juin 1981, trois cents policiers de la sûreté du Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour s'emparer des filets des Indiens

mig'maq. Emeutes, répression et crise d'ampleur : le pays découvre son angle mort. Une adolescente en révolte disparaît, un agent de la faune démissionne, un vieil Indien sort du bois et une jeune enseignante française découvre l'immensité d'un territoire et toutes ses contradictions. Comme le saumon devenu taqawan remonte la rivière vers son origine, il faut aller à la source... Histoire de luttes et de pêche, d'amour tout autant que de meurtres et de rêves brisés, Taqawan se nourrit de légendes comme de réalités, du passé et du présent, celui notamment d'un peuple millénaire bafoué dans ses droits.

Ni oui, ni non. (DB)

Ce roman, fort bien construit est tout à la fois un polar, un récit historique et un document ethnographique. En un mot ce livre, réunit tout ce que j’aime trouver dans la lecture : de l’aventure, de la découverte et surtout apprendre quelque chose. Et là on n’est pas déçu, que ce soit sur la politique intérieure canadienne, la vie et l’histoire des Indiens. Mais on y trouve aussi des petites choses comme la recette de la soupe aux huitres ou une technique toute particulière de réanimation des noyés. Je n’en dis pas plus, Taqawan est un livre à lire absolument. (PN)

L’histoire de cet épisode méconnu du sort des indiens Micmacs au Canada est très intéressante. L’écriture est impeccable et nous tient en haleine jusqu’à la fin. Par contre, ce n’est pas un « policier » ni même un « thriller » pour moi. (SH)

La vie d’Evelyne Pisier écrite (superbement) par son éditrice et amie, d’après ses notes : son enfance en Indochine, sa mère, Mona, femme au foyer soumise à son époux haut fonction-naire, pétainiste et raciste, la révolte de celle-ci à la découverte de la lecture de Simone de Beauvoir, la construction de son féminisme et son influence sur sa fille Evelyne digne héritière des combats de sa mère. Passionnant. (JD)

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Sous le soleil de mes cheveux blonds, Agathe Ruga / Stock LIVRE RETENU PAR LE CLUB

L’une est blonde, secrète et bourgeoise. Au lycée, on la surnomme Brigitte. L’autre, extravertie et instable, répond au nom de Brune. Toutes deux sont encore des jeunes filles pleines d’avenir. Ensemble, elles se le promettent, elles

pourront tout vivre.Traversant les années folles de la jeunesse, elles découvrent la joie d’aimer, de danser, de rire et de boire jusqu’au petit matin en rêvant à leurs destins de femmes. Mais un étrange jour d’été, tout s’arrête brusquement. Sans donner aucune explication, Brigitte rompt leur amitié et disparaît. Les années passent mais n’effacent pas la douleur de l’absence. Lorsque Brune tombe enceinte, le moment est venu de comprendre ce qui s’est joué entre elles, ce qui les a unies puis séparées. D’autant que Brigitte, dont elle n’avait plus la moindre nouvelle, revient la hanter : dans ses rêves, elle aussi attend un enfant…

Dans un style vif et très drôle, l’auteur décrit l’amitié et le désamour de deux jeunes filles et leur passage difficile mais libérateur à l‘âge adulte. On passe un bon moment mais sans plus. (CB) Ecriture moderne et enlevée. Histoire émouvante, personnages attachants. Anecdotes vibrantes de vérité, de sincérité. On le lit par vagues successives, comme la mer et aussi comme la construction de soi : toujours unique mais rarement identique, changeante et passionnante, avec ses mouvements de recul et d'avancée; ses incohérences et sa détermination. L'auteur développe à plusieurs reprises la notion très intéressante de "déception" émotionnelle et ses conséquences sur les relations. Les références aux chansons de France Gall sont rafraîchissantes ! Une jolie découverte. (BP) Ce livre ne m’a pas plu du tout. Cette histoire d’amies de jeunesse que la vie sépare brusquement écrit du point de vue d’une des protagonistes, qui va bientôt avoir un enfant, je l’ai trouvé très ennuyeux et inutile … (SH) Roman d’une amitié, entière, extravagante et d’une rupture violente, inexpliquée, incomprise. Belle découverte. (JB)

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Prochain Club : En Septembre Bel été !

L’évangile selon Yong Sheng, Dai Sijie / Gallimard LIVRE RETENU PAR LE CLUB

Dans un village proche de la ville côtière de Putian, en Chine méridionale, au début du vingtième siècle, Yong Sheng est le fils d'un menuisier-charpentier qui fabrique des sifflets pour colombes réputés. Les habitants raffolent de ces sifflets

qui, accrochés aux rémiges des oiseaux, font entendre de merveilleuses symphonies en tournant au-dessus des maisons. Placé en pension chez un pasteur américain, le jeune Yong Sheng va suivre l'enseignement de sa fille Mary, institutrice de l'école chrétienne. C'est elle qui fait naître la vocation du garçon : Yong Sheng, tout en fabriquant des sifflets comme son père, décide de devenir le premier pasteur chinois de la ville. Marié de force pour obéir à de vieilles superstitions, Yong Sheng fera des études de théologie à Nankin et, après bien des péripéties, le jeune pasteur reviendra à Putian pour une brève période de bonheur. Mais tout bascule en 1949 avec l'avènement de la République populaire, début pour lui comme pour tant d'autres Chinois d'une ère de tourments - qui culmineront lors de la Révolution culturelle. Ce roman, riche, très dense, écrit avec les détails et la minutie d’un cinéaste, nous dévoile avec réalisme et crudité une période douloureuse de l’histoire de la Chine qui n’a jamais accepté de publier les romans de Dai Sijie qui confie dans une interview : « Il serait impossible de publier un livre dont le héros est un pasteur protestant. Un héros en Chine, c’est un communiste ou un révolutionnaire chinois ». (CB) J'ai eu du mal à avancer dans ce roman que j'ai trouvé alourdi de beaucoup de descriptions qui n'apportent rien au récit, d'envolées lyriques qui m'ont lassée et j'ai interrompu la lecture. A reprendre dans une meilleure disponibilité d'esprit. (EM) Malgré un style d'écriture peu moderne, une certaine lenteur de rythme, et quelques digressions parfois trop longues, j'ai été envoûtée, soufflée, emportée par l'histoire, la poésie, l'étrangeté déroutante et attirante qui émane de cet ouvrage, et par sa force dramatique. Les descriptions sont remarquables de précision et de beauté. En dépit de passages terribles, sordides où la souffrance est exprimée dans sa cruauté la plus crue, la lumière habite ce récit. L'histoire des sifflets à colombes est un pur joyau. (BP)