cours de croissance économique l3 mickaël clévenot

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Année 2011-2012

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Année 2011-2012. Cours de croissance économique L3 Mickaël Clévenot. La croissance peut-être définie comme l’accroissant des biens et des services produits sur un espace donné Cette définition pose immédiatement la question de la comptabilité des biens et des services produits. - PowerPoint PPT Presentation

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Année 2011-2012

La croissance peut-être définie comme l’accroissant des biens et des services produits sur un espace donné

Cette définition pose immédiatement la question de la comptabilité des biens et des services produits.

Habituellement, leur somme est fournie par un indicateur synthétique, le PIB.

Mais techniquement cela pose de nombreux problèmes car les produits et les services évoluent à travers le temps. Comment mesurer l’évolution de la qualité ? (prix hédoniques, arbitrage volume/prix, etc.

Quels sont les facteurs de la croissance et du développement économique ?

Habituellement dans les fonctions de production on retient le facteur travail, le facteur capital et un facteur de progrès technique qui s’applique à l’un des facteurs précédents, ou à l’ensemble.

C’est donc la quantité et la qualité des facteurs des productions qui a première vue permettent d’assurer une croissance régulière du produit.

Cette représentation simple cache de nombreuses autres conditions pour autoriser l’avènement d’un processus d’accumulation cumulatif comme en ont connu les pays occidentaux depuis le milieu du XVIIIe siècle.

D’ailleurs ce processus n’a pas eu lieu partout de la même manière. De nombreux pays sont restés à l’écart de ce processus d’émergence économique.

Ils sont essentiellement localisée en Afrique sub-saharienne, les PMA.

La Chine qui disposait d’une niveau de développement économique équivalent voire supérieur à celui des pays occidents au XVIIIe a connu une longue nuit.

Son réveil depuis la fin des années 70s modifie considérablement les équilibres de l’économie mondiale.

Par ailleurs, d’autres pays qui étaient « en retard » sont inscrits dans une processus de rattrapage accéléré depuis une vingtaine d’année.

La Corée du Sud est l’exemple le plus significatif.

Enfin, les pays dominants l’économie mondiale depuis le XVIIIe sont-ils assurés de maintenir cette domination?

Si on suit Fernand Braudel, rien n’est moins sûr. Les pôles du leadership de l’économie mondiale se sont déplacés à travers l’histoire.

Pour autant, depuis l’avènement du capitalisme, la perte du leadership n’a pas entraîné jusqu’à présente d’enlisement vers le sous développement.

Toutefois, à travers l’histoire longue on note la disparition de civilisations

Les perspectives de croissance à long terme partent souvent d’une perspective d’offre.

L’idée sous-jacente est qu’à long-terme, les ajustements de court terme ont eu lieu et que seules les conditions de l’offre limitent la croissance.

Cette perspective classique est remise en cause par la perspective keynésienne et kaleckienne.

Pour les keynésiens et plus particulièrement, les post-keynesiens le long terme n’existe pas.

A long terme on est tous mort comme s’amusait à plaisanter Keynes.

Pour Kalecki, le long terme n’est qu’une succession de courts termes.

C’est-à-dire que les conditions de la demande interagissent en permanence avec les conditions l’offre.

Pour que la croissance puisse s’établir sur de longue période, l’offre doit être en adéquation avec la demande tant sur les aspects quantitatifs que sur des aspects qualitatifs.

Cette adéquation entre la norme de consommation et la norme de production n’apparaît pas spontanément.

Contrairement à l’idée d’un marché autorégulateur à la J-B. Say, les ajustements entre l’offre et la demande en fonction des prix et des quantités peuvent ne pas suffire pour ajuster les marchés.

J-B. Say avec la loi des débouchés décrit une économie d’échanges et non pas une économie monétaire de production.

Cette économie d’échange constituer une représentation satisfaisante de l’économie avant l’émergence du capitalisme moderne du XIX e siècle fondé sur le machinisme et la division sociale entre salariés et capitalistes.

La loi des débouchés décrit des situations de crise d’ancien régime.

Ces crises sont des crises de sous-production liée à la faiblesse des capacités productives. Les pénuries alimentaires entraînent régulière des hausses de prix qui permettent d’ajuster l’offre à la demande.

Mais les crises du capitalisme moderne sont des crises de surproduction cumulative.

PIB: Produit Intérieur Brut, le PIB est la somme des valeurs ajoutées de toutes les entreprises (nationales ou internationales) situées sur le territoire.

PNB (produit national brut), qui comptabilise toutes les activités (biens et services) produits sur un territoire.

En terme de développement économique, on peut également retenir l’indicateur du PIB par tête, l’IDH ou plus récemment l’indice de bien être calculé par l’OCDE.

Rang Pays PIB 20101 États-Unis 14 624 3,6%2 Chine 5 745 15,3%3 Japon 5 391 6,4%4 Allemagne 3 306 -1,0%5 France 2 555 -3,8%

6Royaume Uni

2 259 3,7%

7 Italie 2 037 -3,9%8 Brésil 2 024 28,6%9 Canada 1 564 17%10 Russie 1 477 19,9%11 Inde 1 430 15,6%12 Espagne 1 375 -6,3%13 Australie 1 220 22,7%14 Mexique 1 004 14,8%

15Corée du Sud

986 18,5%

16 Pays-Bas 770 -3,3%17 Turquie 729 18,6%18 Indonésie 695 28,9%19 Suisse 522 6,2%20 Belgique 461 -2,3%

Rang Pays

PIB 2010 par habitant ($)

Évolution

1 Qatar 88 233 12,7%

2 Luxembourg 80 304 2,4%

3 Singapour 57 238 14,1%

4 Norvège 52239 0,5%

5 Bruneï 47 200 -1,5%

6 Etats-Unis 47 132 2,6%

7 Hong Kong 45 277 6,2%

8 Suisse 41 765 3,2%

9 Pays-Bas 40 777 2,3%

10 Australie 39 692 2,7%

Rang PaysPIB 2010 par habitant ($)

Évolution

11 Autriche 39 454 2,3%

12 Canada 39 034 2,9%

13 Irlande 38 816 0,3%

14 Koweït 38 293 1,2%

15 Suède 37 775 5,1%

16Emirats arabes unis

36 973 0,4%

17 Danemark 36 764 2,6%

18 Islande 36 681 -3,1%

19 Belgique 36 275 2,1%

20 Allemagne 35 930 4,5%

Source : FMI

L’IDH est un indice de mesure composite faisant intervenir trois dimensions du développement humain (SEN) :

1 la longévité et la santé (mesurées par l’espérance de vie),

2) l’instruction (mesurée par l’alphabétisation des adultes et la scolarisation au niveau primaire, secondaire et supérieur)

3 un niveau de vie décent (mesuré par le revenu en parité de pouvoir d’achat – PPA).

Classement par l’IDH 2011

1. Norvège 0.943 2. Australie 0.9293. Pays-Bas 0.9104. États-Unis 0.9105. Nouvelle-Zélande 0.9086. Canada 0.9087. Irlande 0.9088. Liechtenstein 0.9059. Allemagne 0.90510. Suède 0.90411. Suisse 0.90312. Japon 0.90113. Hong Kong 0.898

14. Islande 0.898 15. Corée du Sud 0.89716. Danemark 0.895 17. Israël 0.88818. Belgique 0.886 19.Autriche 0.88520. France 0.88421. Slovénie 0.88422. Finlande 0.88223. Espagne 0.87824. Italie 0.87425. Luxembourg 0.86726. Singapour 0.866

http://hdr.undp.org/fr/statistiques/

L’IDH ne prétend nullement mesurer de manière exhaustive le développement humain.

En effet, il n’inclut pas, d’indicateurs importants tels que le respect des droits de l’Homme, la démocratie et l’égalité.

L'indice de l'OCDE (Stiglitz) permet de comparer le bien-être à partir de onze critères :

logement, revenu, travail, communauté, éducation, environnement, gouvernance, santé, bien-être subjectif, sécurité, et conciliation travail-vie privée.

La croissance est une préoccupation récente à l’échelle de l’histoire humaine qui remonte à la fin du XVIII.

Adam Smith, Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (1776)

Smith décrit une perspective assez optimiste de la croissance qui aura globalement était juste durant les deux siècles qui vont suivent.

Au contraire de ses successeurs : D. Ricardo qui prévoit un état stationnaire, T.R.Maltus qui prévoit crises famine et guerres ou Marx qui pronostique simple la crise inéluctable du Capitalisme.

Au cours des cent dernières années, la plupart des pays ont connu une croissance économique significative en termes historiques.

Une vision rapide montre que le phénomène d’accélération de l’accumulation remonte à environ deux siècles.

Un virage important avec le première puis la seconde révolution industrielle.

Même si c’est moins à la mode, la révolution des technologies de l’information et de la communication est à l’œuvre. La loi de Moore, iPhone, tablette, etc.

La révolution industrielle correspond à des transformations importantes et rapides dans l’industrie.

Elle mêle à la fois une dimension technique, la machinisme et socio-politique la séparation entre les détenteurs du capital et les salariés, prolétaires.

a- De nouveaux moyens de production. On passe de l'outil actionnée par la main de l'homme à la machine, mécanisme transformant la matière première, dont le mouvement provient non plus de l'énergie musculaire, mais d’une machine motrice. Que ce soit le moulin à eau ou la machine à vapeur.

C’est ce développement du machinisme qui caractérise le plus nettement la révolution industrielle comme l'a souligné Paul Mantoux.

b- De nouveaux lieux de production. L'usine qui se met en place, la fabrique ou la factory du début du 19e siècle se caractérise par la concentration des moyens importants de production (machine et au moins une machine motrice) et de travail.

C'est le passage notamment du système domestique de la production qui est dispersée en petits ateliers souvent ruraux au système de production entre entreprises qui peu à peu se réalise.

c- De nouveaux rapports sociaux.

C'est le développement du salariat, où les travailleurs ne fournissent plus le produit de leur travail comme les artisans qui possédaient au moins leurs outils, mais les ouvriers mettent à la disposition du propriétaire leurs capacités de travail.

Ce propriétaire possède non seulement les matières premières, les outils et les machines, les locaux de production et enfin les produits du travail qu’il met en vente sur le marché.

C’est le capitaliste au sens traditionnel du terme.

Eléments tiré de http://membres.multimania.fr/yannickperez/site/prepa%20HEC%20chapitre%202%202000-2001.PDF

Cette croissance se manifeste par une augmentation continuelle du revenu réel agrégé, de la production, de la consommation de biens et de services, non seulement en niveau, mais aussi et surtout par habitant.

A travers les générations successives on s’était habitué à accéder à un niveau de vie plus de en plus élevé.

Ces dernières années, la successions de crises économiques et financières, ou encore les questions écologiques ont jeté un doute sur le possibilité de la poursuite de ce mouvement, voire sur l’intérêt même de ce mouvement.

Doit-on toujours posséder plus pour être plus heureux ? Voir article de K. Rogoff en annexe. Si notre bien être est relatif, il ne sert à rien de vouloir accélérer le rythme de la croissance.

Toutefois, le rythme de la croissance détermine le niveau d’emploi et donc du taux de chômage pour un niveau de productivité et de croissance de la population active donnée.

Par ailleurs, plus le gâteau est large et plus il facile de le partager.

La question de la croissance, de la forme de l’accumulation n’est pas uniquement liée à des phénomènes économiques, mais également à des phénomènes politiques sociaux et culturels, et institutionnels.

Selon Max Weber l’éthique protestante aurait beaucoup joué sur l’apparition du Capitalisme.

C’est du Capitalisme moderne que nait cette dynamique d’accumulation fondée sur le profit, le calcul rationnel, l’organisation du travail salarié au sein d’entreprises gérée de manière bureaucratique.

Cette dynamique possède également une origine technique, l’approfondissement de la division du travail définie par Adam Smith dans l’étude sur les origines et les causes de la richesse des nations.

Les ateliers dont la taille s’accroît régulièrement permettent d’améliorer l’efficacité productive grâce à la spécialisation des travailleurs sur les tâches qu’ils maîtrisent le mieux.

Ceci permet d’accroître le revenu et donc le niveau de dépenses. Ainsi la taille des marchés augmente. Cette dynamique permet un renforcement de la division du travail ce qui génère une dynamique endogène de croissance.

Les conflits et leur industrialisation progressive constitue également d’importants accélérateurs de l’histoire économique en même qu’ils sont des sources de destructions considérable. La guerre est la quintessence du principe de destruction créatrice de Schumpeter. La guerre est le plus puissant accélérateur du progrès technique et social.

Les facteurs qui concourent au développement économique autrement dit ceux qui permettent d’assurer une croissance régulière sur longue période sont nombreux et souvent difficile à réunir ensemble.

Ceux-ci tiennent à des facteurs techniques, sociaux, politiques et institutionnel.

La croissance sur longue période, le développement économique nécessite des transformations structurelles des relations économiques.

Pour favoriser ces transformations, les institutions d’un pays doivent être solides.

On parle d’Etat développeur, ou d’Etat stratège. Mais cela ne signifie pas que l’Etat soit protecteur des libertés publiques, ou qu’il soit favorable à la mise en œuvre de protections sociales.

Même le plus souvent durant le XIXe siècle l’Etat dans les pays occidentaux intervient peu dans les relations économiques. Il est néanmoins garant de la propriété privée et assure le bon fonctionnement de la justice. Les fonctions régaliennes.

Mais progressivement les tensions sociales et politiques vont conduire l’Etat à promulguer des lois sociales et à assurer un développement des libertés publiques.

Mais la liaison entre démocratie et Capitalisme n’est pas obligatoire en tout cas de la phase d’émergence, cf. Chine.

Par ailleurs

Relation entre le log du PIB part tête et l’indicateur synthétique des institutions (score)

USASWE

SGP

SAUPRT

NZL

NOR

KWT

JPN

ITAISR

IRLHKG

GRC

GBRFRA

ESPDEUCAN

ZWEYEMVNM

UZB

UGA

TCD

SENPAK

NGA

NERMRT

MOZ

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MDGKHM KEN

IND

GHA

ETH

CIV

BGD

BFA

BEN

UKR

TUNTHA

SYRPHL

PER

MAR

LKA

JORIRN

IDN

HUN

GTMEGY

DOM

CMR

CHN

BRA

BOL

ZAF

VEN

TUR

RUS ROM

POLMYS MUS

MEX

LTU

LBN

KAZ

GABEST

DZA

CZE

COL

CHL

BWA

BGR

ARG

Y = 0,5598x + 3,3384R2 = 0,6941

2

2,5

3

3,5

4

4,5

5

-2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5

Pays à revenu élevé Pays à revenu faible Pays à revenu moyen faible Pays à revenu moyen élevé Série5 Linéaire (Série5)

Le développement économique correspond concrètement à l’élévation du PIB par tête,

ainsi si la dynamique démographique est très élevée malgré une croissance importante du PIB, le PIB par tête peut stagner ou même reculer.

C’est la problématique malthusienne, qui renvoie elle-même à des déterminants sociaux culturels, religieux et économiques.

Dans les pays occidentaux, la révolution démographique où l’on observe une baisse du taux de mortalité infantile associé à une réduction du taux d’enfant par femme aura sans doute contribué à la progression du PIB par tête en même temps qu’il est l’expression d’une amélioration générale des conditions de vie.

Mais le processus de développement mobilise des phénomènes cumulatifs si bien qu’il est difficile de savoir quel facteur particulier se trouve à l’origine du processus global.

D’ailleurs, il vaut mieux évoquer une forme d’alchimie où de nombreux facteurs sont présents ensemble dans des proportions variables en fonctions des pays, des régions du monde.

Il ne semble ne pas avoir de recette miracle tant le processus de développement est une mécanique complexe.

Dans ce cours nous tenterons néanmoins d’évoquer les facteurs qui contribuent pour certains pays une converger vers des niveaux de développement élevé. LE cas des pays de l’OCDE.

Parmi les pays de l’OCDE, les pays les plus riches au début du 20ème siècle (Australie : 1,4% par an entre 1900 et 1987, RU : 1,4%, EU : 1,8%, PB : 1,7% et B : 1,6%) ont une croissance du revenu par habitant relativement plus faible que celle des pays de l’OCDE les moins riches au début du 20ème siècle (Japon : 3,1% par an entre 1900 et 1987, Finlande : 2,6%, Norvège : 2,6%) :

les écarts de revenu se sont réduits entre les pays de l’OCDE.

Cette mécanique peut-être représenté par le modèle Solow de convergence absolue

et surtout par le modèle de convergence relative pour expliquer la présence de club de convergence ou même l’absence de convergence.

Pourquoi, certains autre pays sont dans le sous-développement, les PMA

Certains pays sont devenus relativement plus riches et semblent le rester alors que d’autres sont toujours pris dans des trappes à pauvreté.

Les inégalités de revenus entre les pays les plus riches et les plus pauvres persistent.

Cela amène à définir la notion de « club de convergence » pour désigner le phénomène de la convergence des pays les plus riches (Baumol, W. J. 1986) :

les pays membres de l’OCDE font partie des « gagnants » de la croissance économique.

choisir les pays membres de l’OCDE introduit ce que l’on appelle un biais de sélection :

on définit un groupe ou club de pays en fonction de leurs bonnes performances économiques.

Pour éviter ce biais il faudrait choisir les pays sur d’autres critères que leurs performances économiques.

Pour une critique de l’article de Baumol : De Long, JB. 1988. Pour approfondir cette notion de Club de convergence, cf. le site de J. Bradford DeLong : http://www.j-bradford-delong.net/

Relation entre l’IDH et l’indicateur synthétique des institutions (score)

SAU

USA SWE

SGP

NZLNOR

JPNITA

ISR

IRLHKG

GRC GBR

FRAESP

DEUCAN

KWT PRT

RUS KAZ

GAB

DZA

VENLBN

LTU

EST

CZE

CHL

ZAF

TUR

ROM

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COL

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BGR

ARG

UKR

SYR

MAR

GTMEGY

CMR

IRN

CHN

HUNIDN TUN

THA

PHL

PER

LKA

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DOM

BRA

BOL

ZWE

YEM

VNM

UZB

UGA

TCD

PAK

NGA

NER

MRT

MOZMLI

MDG

KHM

GHA

ETH

CIV

BGD

BFA

BEN

SEN

KEN

IND

Y = 0,1353x + 0,7335R2 = 0,6211

0,300

0,400

0,500

0,600

0,700

0,800

0,900

1,000

-2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5

Les secteurs institutionnels les plus significatifs Environnement des entreprises

Modalité d’intervention de l’État

Institutions sociales et sociétales

Tableau retraçant la corrélation des variables à l’axe 1.

Items Dénomination des variables Corrélation à l'axe 1

A302 Corruption 89,2%

A605 Règlement des différends économiques : justice en matière commerciale 88,4%

A305 Fonctionnement de l'Administration douanière 85,8%

A510 Capacité des autorités politiques 85,7%

A304 Efficacité de l'action publique : système fiscal 84,6%

D901 Mobilité sociale : recrutement et promotion dans le secteur public et le privé 83,8%

A904 Solidarité institutionnelle 83,7%

A601 Sécurité des droits de propriété : droits de propriété formels 83,0%

A511 Aptitude de la société à l'adaptation et à l'innovation… 82,3%

A513 Stratégies des autorités 81,6%

A303 Relations Etat / Citoyens 80,6%

A606 Droit sur la faillite des entreprises 80,4%

A905 Equité dans l'accès aux biens publics de base : éducation, santé, eau, électricité 79,5%

A300 Transparence de l'action publique dans le champ économique 78,9%

A508 Coordination entre Ministères, au sein des Administrations 78,7%

B702 Concurrence des entreprises : dispositifs de régulation de la concurrence 77,2%

B500 Environnement technologique, diffusion des technologies 75,7%

C502 Assurances, fonds de pensions 75,3%

B600 Information sur la situation des entreprises 75,3%

A301 Lisibilité de la politique économique (politique budgétaire, fiscale, monétaire, de change…) 73,6%

A308 Qualité de l'offre de biens publics : éducation et santé de base 71,0%

A101 Libertés publiques et autonomie de la société civile 70,0%

Dans le cours nous aborderons le modèle de reproduction élargie de MARX comme réponse critique à la loi des débouchés de J-B.Say

Le modèle Harrod Domar comme prolongation du modèle de Marx

le modèle Solow, les tentatives d’explication des résidus du modèle de Solow, les facteurs exogènes issus des travaux de Maddison,

Tendances et contre-tendances dans le modèle marxien, la possibilité d’une croissance équilibrée

les modèles post-keynésiens de Kaldor et Pasinetti en économie fermée et ouverte.

Quels exemples de modèle de croissance endogène Romer

Puis nous évoquerons des problématiques contemporains touchant à l’actualité liée à la croissance

Conséquence des crises de la dette dans la zone euro, conséquence de la mondialisation sur la croissance. Quelles solutions sont proposées pour rehausser le niveau de la croissance potentielle française ?

Évocation des limites de la croissance, la croissance pour quoi faire ?

Chapitre IILes représentations de la croissance

dans la pensée économique

Introduction

A. Les bienfaits du progrès technique chez A. Smith.

B. La croissance pessimiste de Ricardo et Malthus.

C. La reproduction élargie de Marx : est-ce la croissance ?D.L’innovation Schumpétérienne.E. La croissance globale après la Théorie générale.

Thème central de l’ouvrage Une enquête sur la nature et les causes de la richesse desnations (1776) est le développement économique : étudie les facteurs de longue période quigouvernent la croissance de la richesse des nations. Richesse : flux au sens de revenu.

Analyse qui a fait la renommée de Smith, fil conducteur de son principal ouvrage. Pose les principes de la pensée économique du 19ème siècle, du moins ceux par rapport auxquels les économistes prendront position.

Le rôle de du capitalCroissance est le résultat de variables exogènes et endogènes.

Variables exogènes : - Les institutions : permettent la sécurité des échanges, assurent sécurité des individus. Baissent les coûts de transaction donc des échanges.

Les individus ne peuvent les influencer ;-Les ressources naturelles. -Données géologiques, météorologiques, etc. influencent la richesse des individus mais les individus ne peuvent les modifier.

http://www.cerdi.org/uploads/sfCmsBlog/html/29/macrodynamique%200910%20intro.pdf

Environnement politique, naturel = variables exogènes.Variables endogènes :

-La population, la main d’oeuvre : dépendent du capital. Les salaires sont du capital « avancé » par les capitalistes aux salariés (« capital circulant »). Salaires du marché « gravitent » autour du salaire naturel i.e. le salaire de subsistance qui est exogène ;

-L’accumulation du capital est le moteur du progrès économique. Le capital, dont l’accroissement est déterminé par l’épargne. L’épargne est nécessairement égale à l’investissement (loi des débouchés),

- pas de sous-consommation i.e. d’insuffisance de la demande. Épargne dépend du rendement des capitaux investis, le taux de profit. Existence d’un taux naturel de profit. SI taux du marché supérieur au taux naturel alors investissement net positif et accroissement de capital et inversement ; s’annule quand taux de profit égaux. Taux de profit diminue avec stock de capital donc tendance à la stagnation ;

-A LT : Stock de capital n’augmente plus de même que la population qui est stationnaire.

B. La division du travail : « l’opulence naît de la division du travail »

Tendance à la stagnation n’est cependant pas inéluctable : aucun pays n’est parvenu au « degré d’opulence » qui rend inévitable l’état stationnaire.

Existence mécanisme qui propulse l’économie vers la croissance : repose sur la division du travail.

Exemple de la fabrique d’épingles : la division du travail permet de réaliser des gains de productivité.

Habileté à travailler => économie de temps d’où progrès technique. Division du travail cependant limitée par la taille du marché : rien d’autre ne limite l’extension de la spécialisation sinon le volume de la production qui peut être écoulé, sinon le revenu

La division du travail est la conséquence de l’échange. Individus ont un « penchant naturel à échanger ». Le penchant à échanger pousse à d’adonner à une activité particulière et d’y exploiter ses aptitudes particulières afin de dégager un surplus qui pourra être échangé (concept d’avantage comparatif décliné sur le plan individuel).

La croissance qui accroît le revenu favorise donc l’extension du marché qui stimule la division du travail.

Tendance à la réduction de l’auto-production et réciproquement accroissement des échanges marchands.

Les gains de productivité réalisés par la division du travail permettent un accroissement des revenus et donc la croissance.

Existence mécanisme pour une croissance auto-entretenue fondé sur le triptyque, marché, prix, main invisible

La division du travail limitée par l’étendue du marché

La faculté d’échanger qui donne lieu à la division du travail, mais l’accroissement de cette division est limitée par l’étendue de la faculté d’échanger, ou, en d’autres termes, par l’étendue du marché.

Si le marché est très petit, personne ne sera encouragé à s’adonner entièrement à une seule occupation, faute de pouvoir trouver à échanger tout le surplus du produit de son travail qui excédera sa propre consommation, contre un pareil surplus du produit du travail d’autrui qu’il voudrait se procurer. » Source : Smith, A. 1776, Livre I, chapitre III

La division travail permet un accroissement de la productivité qui incorpore du progrès technique. L’accroissement de la productivité augmente les gains à l’échange donc les revenus.

L’accroissement de la productivité accroît les échanges (marchands). Elle favorise donc l’extension de la sphère marchande qui elle-même est génératrice d’une division accrue du travail.

Le processus de croissance se caractérise donc par accroissement du capital, un accroissement du revenu et du progrès technique.

Le modèle croissance de Ricardo est moins optimiste.

Son questionnement est lié à des problèmes de répartition des revenus et leurs conséquences sur le niveau d’accumulation du capital.

C’est la question du libre échange qui est posée.

La croissance bute sur la limite des facteurs de production disponibles. On retrouve ici une idée de Maltus.

L’augmentation de la croissance nécessite une augmentation des facteurs de production et particulièrement du travail.

Les salaires gravitent habituellement autour du niveau de salaire de subsistance qui permet tout juste la reproduction de la force de travail.

Modèle de croissance Smith

David Ricardo est né à Londres le 19 avril 1772. Il vit dans une famille d’origine séfarade portugaise. Son père, courtier en valeurs et marchandises l’initie très tôt à l’économie pratique et DR travaille dans ce secteur à 14 ans.

Intégré à la société anglaise, il se marie avec une protestante ce qui le conduit à rompre avec sa famille attachée aux traditions hébraïques. Il doit alors s’établir à son compte et faire fortune par son aptitude à mener des opérationsboursières.

A vingt-cinq ans, il a assez d’argent pour se retirer des affaires ; il faut attendre 1809 pour qu’il publie. En 1815, avec la parution de son Essai sur l’influence du bas prix du blé sur les profits on constate que Ricardo a étendu sa réflexion économique à la plupart des grands problèmes du capitalisme anglais.

En 1817, Ricardo va enfin écrire et publier son chef d’œuvre d’analyse économique : Principes de l’économie politique et de l’impôt. Dans ce texte, il développe une théorie originale de la rente et des échanges internationaux. Il prend parti pour la valeur travail qui est le socle de sa théorie.

Le travail est, comme toute marchandise, mesuré par son prix de revient. Les variations de la situation du marché du travail ne peuvent pas changer le salaire de subsistance ; plus généralement, les salaires oscillent autour du prix naturel du travail. Seuls les progrès de la productivité du secteur agricole déterminent à long terme le coût du travail.

Ricardo pense, tel que Smith, être effectivement dans une économie progressive,

mais reconnaît la possibilité de l’état stationnaire comme finalité ;

mais il espère toutefois que l’économie européenne en est encore éloignée.

Ricardo évoque, dans ses textes, la croissance mais il ne dit pas vraiment comment cette croissance est générée. En référence à Smith il reprend la tendance à l’habileté plus grande des ouvriers par les techniques. Ricardo insiste sur deux points :

1) l’accroissement peut se faire grâce à l’augmentation du nombre de travailleurs (effet quantitatif),

2) l’accroissement peut se faire grâce à l’amélioration des connaissances pratiques et des machines (effet qualitatif).

Ricardo dépasse l’approche de Smith en éclairant les impacts du progrès :- pour Smith, la conséquence du progrès économique est un accroissement des richesses et un accroissement de la valeur. Pour Smith richesse et valeur sont des termes identiques ;

L’augmentation des besoins de main d’œuvre nécessite de mobiliser de plus en plus de terres pour produire les biens salariaux.

Mais les terres mobilisées en premier sont a priori les terres les plus productives. Plus la masse des salaires augmentent et plus les terres à cultiver sont mauvaises, de rendements plus faibles.

C’est le principe de la baisse de la productivité marginale qui s’impose ici. Le rendement factoriel du facteur variable, le travail, est décroissant.

Les progrès dans l’agriculture ne sont pas sensés permettre d’aller à l’encontre de cette réduction tendancielle des gains de productivité et des profits.

La réduction de la fertilité des terres misent en culture accroît la rente foncière et réduit les profits.

Le motif d’accumulation étant motivée par le profit, l’accumulation ne progresse plus, la croissance cesse. C’est l’état stationnaire!

Le libre échange peut temporairement remettre en cause l’état stationnaire en réduisant le prix des biens alimentaires qui entrent dans la composition du prix du salaire de subsistance.

C’est pour cette raison que Ricardo est favorable à la libéralisation des échanges commerciaux sur le blé. Les Corns law’s. (1846)

L’idée est de réduire le prix des biens salariaux de façon à favoriser l’émergence d’un avantage comparatif dans le secteur industriel

En réduisant les protections octroyées au secteur agricole.

Comme les rendements décroissants (en agriculture) rendent plus coûteux la production d’une unité supplémentaire de produit.

Et que le prix des produits agricoles dépendent des conditions de production les moins favorables. Les prix produits agricoles doivent augmenter.

Les propriétaires des terres les plus fertiles perçoivent donc une « rente ». C’est-à-dire la différence entre leur produit moyen et le produit marginal.

Plus le prix des produits agricoles est élevé, et plus la rente est importante.

Hypothèses de Ricardo, les productivités marginale Pm et moyenne PM sont linéaires positives et décroissantes

Pour Ricardo, l’effet du progrès économique est une hausse des richesses (patrimoine) et une baisse de la valeur (utilité) car la valeur dépend de la facilité de production, c’est-à-dire de la quantité de travail ;

Or quand il y a progrès économique, on augmente la facilité de production par les rendements croissants.

En ce qui concerne le capital, Ricardo en a une conception plus large que Smith : " le capital d’un pays est la portion de richesses employée dans le but d’une production prévue.

Ricardo considère comme capital : les matières premières, les vêtements, les instruments et ustensiles, les matières premières nécessaire pour rendre le travail productif et les machines.

La conception du capital de Ricardo va du capital technique au fond deroulement (capital variable) de Smith.

Pour Ricardo la création du capital suit une détermination passive : le capital augmente lorsque les productions annuelles dépassent les consommations annuelles.

Donc pour Ricardo si le capital augmente, la production augmente et inversement.

Ricardo renvoie vers une vision abstraite du progrès économique il esquisse uniquement une condition des stimulants de la croissance :

le capital (richesse de la Nation) peut s’accroître soit par un accroissement du revenu soit par une baisse de la consommation.

On reste encore loin d’un progrès technique incorporé aux équipements (vintage capital theory Denison (1964), Jorgenson (1966), Phelps (1964) et Solow (1960).

Théorie de la croissance ou théorie des changements ?

Contrairement aux théories physiocrates qui considère tout changement économique impossible. La richesse étant fondé sur le stock de terre, ce stock étant fini.

Pour Ricardo, le capital n’est qu’un moyen et pas une fin. La fin c’est la croissance et il est possible de déplacer du capital. Le capital, n’étant pas composé uniquement par la terre.

Du progrès technique est possible. Toutefois, à termes ce progrès ne saurait remettre en cause la baisse des rendements.

David Ricardo est, en conclusion optimiste par sa conception du progrès, par sa théorie des changements.

Cependant, il n’éclaire que faiblement les problèmes de la liaison entre la croissance économique et le progrès social, contrairement à Smith Ricardo qui pense que la recherche de la richesse est innée dans l’homme et qu’il ne peut satisfaire ce désir qu’en accroissant la production.

On peut donc conserver, de Ricardo, une dynamique économique autour de deux biens.

Indéniablement, il conserve des physiocrates l’idée que la terre est un facteur rare dont l’offre est fixe.

La rente foncière provient de la différence de fertilité des terres mises successivement en culture

cette rente peut s‘exprimer comme l’écart entre la productivité moyenne et la productivité marginale de la dernière terre mise en culture.

Cette productivité marginale s’égalise au seuil de subsistance.

Les salaires sont déterminés par la productivité marginale W=w.L max où w est le taux de salaire.

Les profits agricoles (indice a, i sera l’indice de l’industrie) sont la part du produit qui n’est pas versée sous forme de salaires ou de rentes.

Si on suppose que les travailleurs dépensent leur salaire en consommation agricole, on peut déterminer par ce montant de débouchés, une fonction de production agricole au sens de l’équilibre ricardien :

Dans la logique ricardienne les biens industriels, exprimés en valeur de biens agricoles (pa), trouvent leurs débouchés dans la demande générée par la rente foncière.

Les secteurs industriels financent leur investissement par une part s des profits, le reste (1-s) traduit la consommation des capitalistes.

La production industrielle est donc bien la contrepartie des profits et salaires du secteur.

A l’équilibre, il n’y a pas de modification entre les secteurs, ceci ne peut être réalisé qu’avec une égalité des taux de profit donc

Ceci implique une liaison entre le taux de profit et la productivitémarginale du travail :

Ainsi le salaire de subsistance, identique en niveau à la productivité marginale du travail sur la dernière terre mise en exploitation va conditionner la profitindustriel :

La dynamique est introduite par la notion d’avance sur salaire de Smith. Les salaires sont payés sur la garantie du capital soit la contrepartie maximale wL K. ⇒Cette avance conditionne le profit donc l’investissement :

d’où le taux de croissance du capital, en compte de la contre partie :

Pour Ricardo, la croissance pouvait être stimulée en important du blé ce qui permettait de baisser le prix de référence et donc d’accroître le profit, donc l’accumulation, donc la production.

Ce type de raisonnement au-delà de Ricardo, montre comment une contrainte(espace, ressource naturelle,…) à la croissance peut être levée (innovation, ouverture des frontières,…) en recherchant à abaisser le prix relatif donc augmenter le taux de profit.

A mesure que la productivité marginale décroît, la rente augmente.

La Rente dépend de l’écart entre les productivités moyenne et marginale,

Plus la décroissance des rendements est rapide, plus la rente foncière augmente.

On pourrait se poser la question de savoir en quoi sera dépensée cette rente foncière ?

Conclusion ricardienne importante qui fonde l’économie politique, la répartition des revenus entre les classes sociales modifie le rythme d’accumulation du capital.

MalthusMalthus est né en 1766 à Roockery, marqué par l’influence de son père, disciple de Condorcet de Godwin (1756-1836) et de J.-J. Rousseau.

Homme d’église, Malthus est chargé de l’aide aux pauvres dans sa commune ; les mauvaises récoltes de 1794 à 1800 engendrent misère et détresse, et frappent son imagination.

Il écrit, en 1796, un opuscule La crise qui prend position en faveur de la justice sociale et propose de développer le système d’assistance publique aux pauvres.

En 1798, paraît un pamphlet : Essai sur le principe de population et comment il intéresse l’amélioration future de la société.

Malthus y développe sous une plume anonyme les principaux arguments de ce qu’on appellera plus tard le malthusianisme.

Il affirme que les subsistances ont tendance à croître moins vite que la population et qu’en conséquence les lois sur les pauvres et l’assistance sont condamnées à l’échec, car elles favorisent la multiplication des plus pauvres.

Sa rencontre Avec David Ricardo pousse Malthus à faire oeuvre de théoricien.

Malthus souligne le risque de crise, combat la loi de Say reprise par Ricardo et affirme que l’excès d’épargne peut engendrer des crises.

Il soutient l’impact du facteur humain (éducation et habilité haussent le salaire réel) et affirme que la demande stimule l’offre.

Pour Malthus, il est évident que l’accroissement de la population ne peut suffire pour provoquer la croissance économique.

La multiplication de désirs n’entraîne pas la production d’un plus grand nombre de biens.

Condition première : pour que le travailleur demande des produits, encore faut-il que quelqu’un demande le travailleur. Malthus pense ainsi que l’augmentation de la population ne correspond pas à l’augmentation de la demande effective, qui dans l’esprit de Malthus est égale à une augmentation de l’emploi.

On peut dire que Malthus fait de la quantité d’emploi dont une nation dispose, la source de sa richesse et de son développement.

Ses talents en ce domaine vont se révéler en 1820 dans les Principes d’économie politique considérés dans le rapport de leur application pratique.

Cet ouvrage élabore une théorie de la croissance et du déséquilibre qui annonce celle de Keynes qui en 1933 dans un essai de biographie de Malthus le réhabilite.

Malthus représente le fondateur de l’économie positive, car il réunit des statistiques et tente de fonder ses analyses sur l’observation des faits.

L’analyse malthusienne est fondée sur l’idée des rendements décroissants de la terre, c’est une analyse néo-marginaliste. Malthus est assez pessimiste sur la possibilité d’augmenter par le progrès technique les quantités de nourriture disponibles.

Le contrôle des naissances devient donc une condition nécessaire pour assurer le minimum de subsistance.

Il en résulte une vision déterministe et sombre de l’économie : secourir les pauvres c’est en fait accroître la pauvreté.

Malthus défend l’école gratuite et obligatoire, car c’est pour lui le meilleur moyende lutter contre la pauvreté, on retrouve les racines philosophiques de Rousseau.

Sur l’épargne, en opposition à Ricardo, Malthus a développé son idée fondamentale :

l’augmentation des produits obtenue avec un plus grand nombre d’ouvriers productifsprovoque une diminution des prix, qui a pour résultat de diminuer l’épargne.

L’accumulation et l’épargne ne peuvent être les seuls facteurs de la croissance économique parce que, d’une certaine façon, à partir d’un certain moment, l’épargne se détruit elle-même.

Malthus reconnaît le rôle de l’innovation : machines et inventions favorisent le progrèséconomique, mais Malthus n’a pas une foi sans limites dans les machines. Il considère que sans extension de débouchés, les machines ne sont pas utiles.

L’emploi des machines est avantageux seulement dans la mesure où la baisse du prix des produits est telle que la demande augmente et que la valeur de la masse des produits est plus grande que la valeur de la masse des produits avant l’introduction des machines.

L’économie de main-d’oeuvre due aux machines est compensée par l’augmentation de la demande.

Pour le progrès, le raisonnement de Malthus est le suivant : c’est l’accroissement des subsistances qui détermine le bonheur des hommes.

Malthus reconnaît que dans le cas de l’augmentation de la richesse par l’accroissement des produits industriels, les salaires augmenteront, mais si les salaires augmentent, le prix des denrées croîtra dans la même proportion et le bonheur des hommes ne sera donc pas amélioré.

En bref, le bonheur des ouvriers augmente lorsque les produits s’accroissent dans l’agriculture, mais celui-ci n’augmente pas lorsque les produits connaissent une hausse uniquement dans l’industrie.

La thèse malthusienne repose sur l’idée d’une richesse nationale croissant à des rythmes divers suivant les pays. " Chez la nation qui se serait vouée à l’agriculture, le pauvre vivrait avec plus d’aisance et la population croîtrait rapidement ;

chez celle qui se serait adonnée au commerce, les pauvres auraient fort peu amélioré leur sort et en conséquence, la population resterait stationnaire ou croîtrait fort lentement ".

Il y a ainsi aussi au sein d’un pays des antagonismes entre les groupes : il existe une opposition entre les entrepreneurs et les ouvriers.

En période de croissance économique, la condition des ouvriers ne s’améliore pas ce sont les entrepreneurs qui tirent avantage de la croissance économique, car leurs profits augmentent.

Malthus insiste avec force sur l’importance de la distribution des échanges.

L’échange doit élever la valeur de tout produit en permettant de céder un bien dont on a moins besoin contre un autre dont on a un plus grand besoin.

Le commerce intérieur a donc pour effet d’augmenter la valeur des produits et Malthus pense que c’est un bien car la baisse de la valeur c’est-à-dire la baisse des prix entraînerait le chômage.

Malthus est favorable au commerce intérieur et extérieur, non seulement parce que le commerce permet d’accroître les quantités, mais encore parce que le commerce permet d’accroître la valeur échangeable des produits.

Chez Malthus une interaction entre un bien rare et l’évolution des techniques est à l’origine de la dynamique économique. On peut donc penser que Malthus a été à l’origine des notions de « pilotage » de la croissance, suivant la logique :

l’augmentation de la population impose la mise en valeur de nouvelles terres et l’exploitation plus efficace de celles qui sont déjà en culture, ce besoin peut induire une recherche d’innovation dans les techniques agricoles.

Ceci peut donc créer un cercle vertueux tant que l’innovation sera encouragée par le soutien à terme d’une plus forte demande.

De fait, cette analyse est très proche des théories modernes de la macro-économie.

Thomas-Robert Malthus est clairvoyant, comme Adam Smith, il essaie de décrire les stimulants de la croissance économique, mais il est plus systématique qu’A. Smith car il possède un schéma dynamique : le principe de la population.

Le trait le plus original est de mettre l’accent sur la demande effective dans l’analyse de la croissance d’une part.

Malthus a vu que la croissance ne peut être continue sans qu’il y ait un accroissement de la demande ; il a aussi souligné et cela est plus fondamental encore, que cet accroissement de la demande n’est pas spontané.

Modèle de reproduction élargi Marx

Modèle fondateur de l’analyse post keynésienne.

Cette analyse reprend celle de Keynes (qui raisonnait dans un monde statique) en la dynamisant sur la longue période.

Le modèle Harrod-Domar démontre la possibilité de l’existence d’un chômage important et de crises cumulatives.

L’économie est à la fois déséquilibrée et instable.

Cette représentation de l’économie correspond bien aux perturbations rencontrées par l’économie occidentale de l’entre-deux guerres marquée par une profonde instabilité.

R.Harrod « Théorèmes dynamiques fondamentaux », 1948

S s Y K

cY

I K

KI K Y c Y s Y S

Y

Y sc Y s Y g

Y c

La croissance instable selon Harrod :

la théorie de la croissance de Harrod se fonde sur la comparaison entre 3 taux de croissance (taux de croissance effectif, garanti et naturel).

Le taux de croissance effectif (g) : accroissement dans une période unitaire de la production totale exprimé sous forme d’une fraction de la production totale.Il est égal à la croissance constatée du revenu (ou production) national.Montrer comment on arrive à gc = s

S = s*Y  : épargne globale est une fonction linéaire du revenu national Ys  : propension moyenne et marginale à épargner

c : coefficient moyen et marginal de capital

c et s sont constants.

Du fait de l’égalité comptable entre emplois et ressources, on a I = S

I est endogène, il est déterminé par le modèle.

Y

Kc

KI

SYsYcY

KKI

***

Le taux de croissance garanti (ou nécessaire) (gw) : c’est la condition pour que les producteurs soient satisfaits de ce qu’ils font.

Pour que les entrepreneurs soient satisfaits, il faut que l’investissement désiré I* puisse être mis en œuvre, c'est-à-dire qu’il soit égal à l’épargne globale. (I* = S)

Même raisonnement que précédemment, on pose

cr : coefficient de capital désiré, il exprime le besoin en capital nouveaux des entrepreneurs

*I cr Y

c

sg

Y

YYsYc

**

Y

Kcr

*

cr

sgw

Y

Y

Ce taux de croissance permet aux entrepreneurs de réaliser leurs projets d’investissement et d’obtenir les profits souhaités.

Il constitue donc un sentier d’expansion puisque les entrepreneurs sont satisfait du niveau de la croissance.

Sur ce sentier, il y a à tout instant compatibilité entre les décisions des épargnants et des investisseurs.

Le taux de croissance naturel (gn) :

C’est le taux qui permet le plein emploi des facteurs de production.

Il s’agit donc du taux auquel l’économie doit croître pour éviter le chômage.

Il dépend de la croissance de la population active, mais aussi du capital existant et des progrès de productivité.

Condition de croissance équilibrée de plein emploi :

g = gw= gn

Conditions d’une croissance équilibrée sur le marché des produits :

cr

s

c

sgwg

g gw gn

Cet équilibre dynamique reprend les concepts keynésiens de courte période

La réalisation de l’équilibre sur le marché des produits n’entraîne pas nécessairement la réalisation de l’équilibre sur le marché de l’emploi.

On peut donc avoir la présence d’une situation de sous-emploi.

Pour qu’il y ait croissance équilibrée de plein emploi, il faut donc que la croissance effective soit telle que les entrepreneurs soient satisfaits (g = gw) et qu’il n’y ait pas de chômage (g = gn).

Pour que g = gw, il faut que c = cr,

or il n’y a aucune raison pour que c coïncide avec cr.

c est une relation purement technique, traduisant les caractéristiques de la fonction de production, de la technique utilisée,

cr est paramètre reflétant le comportement des entrepreneurs-investisseurs, et notamment leurs exigences en matière de rentabilité, de profit.

L’égalité entre c et cr et donc entre g et gw peut exister mais si elle a lieu elle résulte du hasard, les paramètres s, c et cr étant indépendants les uns des autres.

De même, la condition de croissance équilibrée de plein emploi, g = gw = gn, ne peut être elle aussi que le fruit du hasard.

Normalement, les 3 taux n’ont aucune raison de coïncider ; le déséquilibre est donc la règle.

Il convient donc de distinguer les divergences entre g et gw (déséquilibres de courte période) et entre gw et gn (déséquilibres de longues périodes).

Si g > gw : la croissance effective est supérieure à la croissance désirée par les entreprises, ceci implique que cr >c car s, c et cr sont constants, et puisque gc = s et gwcr = s.

Les investisseurs avaient sous-estimé la croissance effective (situation fréquente lors d’une reprise de l’activité économique),

ils sont donc stimulés par ces perspectives de croissance (principe de l’accélérateur), ce qui entraîne par le biais du multiplicateur d’investissement un nouvel accroissement de la demande.

Le taux de croissance effectif g, supérieur par hypothèse à gw, s’accroît encore (du fait de la relance par l’investissement), et s’écarte encore un peu plus de gw.

Le phénomène se poursuit en s’auto entretenant et est cumulatif du fait de l’interaction entre accélérateur et multiplicateur.

Si g < gw : les débouchés étant moins importants que ceux souhaités, les entrepreneurs vont réduire leurs investissements ce qui entraînera une diminution du revenu distribué et une baisse du taux de croissance g.

L’écart initial entre g et gw tend à s’accroître ; la dépression s’aggrave cumulativement.

g

t

gw

g

t

gw

g

t

gw

Le sentier de croissance équilibrée g = gw apparaît comme un « fil du rasoir » en ce sens que tout écart par rapport à ce cheminement conduit d’un coté à la dépression cumulative, de l’autre à la surchauffe inflationniste.

L’équilibre existe (par hasard) mais l’économie est instable car tout déséquilibre provoque l’instabilité de l’économie, la règle est donc le déséquilibre et l’instabilité.

Concernant le plein emploi, il faut comparer le taux de croissance nécessaire gw au taux de croissance naturel gn.

Dans le modèle, gn est un taux plafond c'est-à-dire qu’il représente le maximum de croissance possible.

En conséquence, g, le taux de croissance effectivement constaté est inférieur ou égal à gn à long terme.

Là aussi, on peut distinguer 2 cas : Si gn < gw : on a gn ≥ g car gn est un taux plafond.Il s’en suit : gw > gn ≥ g 

Il en ressort donc une situation de dépression avec un taux de chômage élevé. On retrouve le cas déjà mis en évidence (g < gw).

Si gn > gw : le taux de croissance naturel de l’économie est supérieur au taux de croissance gw souhaité par les entrepreneurs. Quand au taux de croissance effectif, il peut être supérieur ou inférieur à gw.

Harrod pense que dans ce cas, la situation la plus probable est gn > g > gw

Le taux de croissance effectif de l’économie va croître, mais sans pouvoir dépasser le taux de croissance naturel (car taux plafond).

La situation normale est donc celle de la croissance longue avec un certain degré de chômage (car g < gn).

Un cas moins probable pour Harrod sera gn > gw > gL’économie entre dans une phase de récession, comme le montre le graphique suivant :

E.Domar « Expansion et emploi », 1947

La double nature de l’investissementEffet offre : un investissement augmente la capacité de productionEffet demande : création de revenu

Concernant l’emploi, si les revenus futurs ne parviennent pas à absorber cette capacité nouvelle, la probabilité que le chômage se développe devient forte.

Il faut donc égaliser un effet de capacité, agissant du coté de l’offre globale, avec un effet revenu, agissant du coté de la demande globale.

Domar définit l’effet de capacité σ comme étant l’augmentation de la capacité de production (ΔY) qui accompagne chaque dollar investi (ΔK), soit :ΔY = σΔK

Plus σ est élevé plus l’économie est à même d’accroître sa production de manière rapide. Du coté de la demande, se trouve la théorie du multiplicateur keynésien indiquant l’effet d’une variation de l’investissement sur le revenu monétaire. Cet effet sur la demande est plus que proportionnel au montant initial de l’investissement.C’est ce que Domar nomme l’effet revenu.

1Y I

1I I

I

I

avec α la propension à épargner

Plus la propension à épargner est faible et plus l’impact de la variation de l’investissement sera fort sur la variation du revenu.

On analyse maintenant l’équilibre de longue période comme chez Harrod.

D’abord, Domar se situe au plein emploi, puis il recherche la valeur du taux de croissance de l’investissement et du revenu assurant le maintien du plein emploi d’une période sur l’autre.

Pour garder cet équilibre de plein emploi, le revenu et la capacité de production doivent croître au même rythme, soit : ΔY = Iσ car I = ΔKEn égalisant les 2 effets, on a :

On obtient :

Ii

Y

I

I

I

I

I

I

I

I

I

I

Domar insiste sur la difficulté d’obtention de ce taux de croissance de plein

emploi car rien ne garantit que En effet, cette égalité est composée

de 3 variables qui sont indépendantes les unes des autres : est fonction du

comportement des entrepreneurs, le cœfficient α dépend de celui des ménages et σ est lié à la technique de production choisie.

Il existe 2 déséquilibres possibles : si ceci signifie que l’effet revenu est supérieur à l’effet de capacité. Nous sommes donc en présence d’un déséquilibre de type inflationniste (excès de demande par rapport à l’offre).

Si s’agit d’une situation de récession dans laquelle

l’investissement ne croit pas à un rythme suffisant pour engendrer des revenus absorbant la capacité productive dans sa totalité.

Des capacités oisives apparaissent (du capital et de la main d’œuvre sont inemployés) provoquant une montée du chômage.

I

I

I

I

I

I

I

I

Il s’agit d’une situation de récession dans laquelle l’investissement ne croit pas à un rythme suffisant pour engendrer des revenus absorbant la capacité productive dans sa totalité.

Des capacités oisives apparaissent (du capital et de la main d’œuvre sont inemployés) provoquant une montée du chômage.

La difficulté d’obtenir l’équilibre de plein emploi provient de l’effet capacité, absent du modèle keynésien statique :

« Si on investit assez aujourd’hui, il faudra investir encore plus demain. Tout le problème réside dans le fait que l’accroissement du revenu est temporaire et se résorbe peu à peu (effet du multiplicateur) alors que la capacité a été accrue pour de bon.

De sorte que par rapport au chômage, l’investissement est en même temps un remède contre la maladie et la cause de plus grands troubles pour le futur » (P19-20).

annexe

16/01 | 07:00 | Kenneth Rogoff | Les échosDE KENNETH ROGOFFRepenser les buts de la croissance

Est-il raisonnable de considérer la croissance économique comme l'objectif principal des sociétés ? Les plus critiques ont proposé des mesures plus larges du bien-être national comme l'indice de développement humain des Nations unies et plus récemment celui de la Commission sur la mesure de la performance économique et du progrès social en France, sous la direction de Joseph Stiglitz, Amartya Sen et Jean-Paul Fitoussi.

Mais il y a un problème plus profond encore que l'étroitesse du champ couvert par l'analyse statistique : c'est l'échec de la théorie de la croissance à penser que l'être humain est une créature fondamentalement sociale. L'homme évalue son bien-être d'après ce qu'il voit autour de lui et non pas par rapport à une norme.

L'économiste Richard Easterlin a fait remarquer que les enquêtes sur « le bonheur » révèlent étonnamment peu d'évolution dans les décennies suivant la Seconde Guerre mondiale, en dépit d'une croissance significative des revenus. Inutile de dire que le résultat d'Easterlin semble peu plausible pour les pays très pauvres, où les revenus en augmentation rapide permettent souvent à des sociétés de profiter de grandes améliorations de leur niveau de vie. Mais, dans des économies avancées, l'évaluation des comportements est certainement un facteur important dans la façon dont les gens perçoivent leur propre bien-être.

Il y a une certaine absurdité derrière l'obsession à maximiser indéfiniment la croissance à long terme du revenu moyen, et de négliger d'autres risques et considérations. Imaginez que le revenu national par habitant (ou une certaine mesure plus large de bien-être) augmente de 1 % par an pour les siècles à venir. Avec une croissance du revenu annuel de 1 %, une génération née dans soixante-dix ans bénéficiera en gros d'un revenu moyen proche du double de celui d'aujourd'hui. Sur deux siècles, le revenu sera multiplié par huit. Supposez maintenant que nous vivions dans une économie à croissance beaucoup plus rapide, avec un revenu par habitant qui augmente de 2 % par an. Dans ce cas, le revenu par habitant doublerait après seulement trente-cinq ans et serait multiplié par huit en seulement un siècle.

En conclusion, il faut se demander s'il est important que cela prenne cent, deux cents ou même mille ans pour que le niveau de bien-être soit multiplié par huit. Ne semblerait-il pas plus raisonnable de s'inquiéter de la durabilité et de la longévité à long terme de la croissance globale ? Ne semblerait-il pas plus de raisonnable de s'inquiéter des conflits ou du réchauffement de la planète ?

Même si on pense égoïstement à ses propres descendants, vraisemblablement nous espérons qu'ils prospéreront et apporteront une contribution positive à leur future société. Mais qu'importe leur niveau absolu de revenu ?

Naturellement, les pays considèrent la croissance à long terme comme une partie intégrante de leur sécurité nationale et de leur statut mondial. Les pays fortement endettés, soit la plupart des économies avancées, ont besoin de la croissance pour s'en sortir. Mais à long terme se concentrer sur la croissance est insuffisant. Dans une période de grande incertitude économique, il peut sembler inadéquat de remettre en cause l'impératif de croissance. Mais, d'un autre côté, peut-être qu'une crise est exactement l'occasion de repenser les buts à plus long terme de la politique économique mondiale.

Kenneth Rogoff, ancien économiste en chef du FMI, est professeur d'économie et de science politique à l'université Harvard.Cet article est publié en collaboration avec Project Syndicate, 2012.

Eléments de bibliographie :

Denison E. (1964), \The unimportance of the embodied question," American Eco-nomic Review , 90{94.

Solow R. (1960), \Investment and technological progress." In K. Arrow, S. Karlin and P. Suppes (eds.), Mathematical Methods in Social Sciences 1959, 89{104. Stanford University Press.

Phelps, E. (1962), \The new view of investment: A Neoclassical analysis," Quarterly Journal of Economics 76, 548{567.

Jorgenson D. (1966), \The embodiment hypothesis," Journal of Political Economy 74, 1-17.