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1 Jean Laherrere 30 Novembre 2017 Commentaires sur « Croissance, énergie, climat- Dépasser la quadrature du cercle » Livre de Philippe Charlez Je recommande la lecture de ce livre à tous ceux qui veulent s’informer sur l’énergie, mais je recommande aussi à l’auteur de corriger certaines énormités sur le climat Ce livre a le courage de dire (malgré le verso de la couverture et le sous-titre « dépasser la quadrature du cercle ») que l’objectif de la transition énergétique d’une croissance « durable » est impossible. Il est évident que son éditeur a tout fait pour que l’emballage soit politiquement correct ! Détails des remarques : -page 8 Au cours des 70 dernières années, on a constaté deux périodes de très forte croissance. La première (4,3% en moyenne) correspond aux « Trente Glorieuses ». La seconde débute à la fin des années 1990. Principalement porté par les pays émergents, elle est supérieure à 6,5%. Tout le monde parle de croissance mais sans dire laquelle, pour beaucoup c’est celle du PIB. Charlez ne précise pas non plus le sujet de la croissance. Il faut se méfier, car il y a 4 différents PIB : en dollar courant ou en dollar constant, avec aussi le PIB corrigé du pouvoir d’achat (PPP) Le classement FMI avril 2017 du PIB en T$ http://statisticstimes.com/economy/countries-by-projected-gdp.php ; T$ TS PPP 1 US 19,4 China 23,2 2 China 11,8 US 19,4 3 Japan 4,8 India 9,5 4 Germany 3,4 Japan 5,4 5 UK 2,5 Germany 4,1 6 India 2,45 Russia 3,9 7 France 2,42 Indonesia 3,3 8 Brazil 2,1 Brazil 3,2 9 Italy 1,8 UK 2,9 10 Canada 1,6 France 2,8 La Chine voit donc son PIB doubler quand on passe à la parité de pouvoir d’achat La Banque Mondiale publie les 4 PIB courant et constant depuis 1960 et les PIB PPA (GDP PPP) depuis 1990

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Jean Laherrere 30 Novembre 2017 Commentaires sur « Croissance, énergie, climat- Dépasser la quadrature du cercle » Livre de Philippe Charlez Je recommande la lecture de ce livre à tous ceux qui veulent s’informer sur l’énergie, mais je recommande aussi à l’auteur de corriger certaines énormités sur le climat Ce livre a le courage de dire (malgré le verso de la couverture et le sous-titre « dépasser la quadrature du cercle ») que l’objectif de la transition énergétique d’une croissance « durable » est impossible. Il est évident que son éditeur a tout fait pour que l’emballage soit politiquement correct ! Détails des remarques : -page 8 Au cours des 70 dernières années, on a constaté deux périodes de très forte croissance. La première (4,3% en moyenne) correspond aux « Trente Glorieuses ». La seconde débute à la fin des années 1990. Principalement porté par les pays émergents, elle est supérieure à 6,5%. Tout le monde parle de croissance mais sans dire laquelle, pour beaucoup c’est celle du PIB. Charlez ne précise pas non plus le sujet de la croissance. Il faut se méfier, car il y a 4 différents PIB : en dollar courant ou en dollar constant, avec aussi le PIB corrigé du pouvoir d’achat (PPP) Le classement FMI avril 2017 du PIB en T$ http://statisticstimes.com/economy/countries-by-projected-gdp.php ; T$ TS PPP 1 US 19,4 China 23,2 2 China 11,8 US 19,4 3 Japan 4,8 India 9,5 4 Germany 3,4 Japan 5,4 5 UK 2,5 Germany 4,1 6 India 2,45 Russia 3,9 7 France 2,42 Indonesia 3,3 8 Brazil 2,1 Brazil 3,2 9 Italy 1,8 UK 2,9 10 Canada 1,6 France 2,8 La Chine voit donc son PIB doubler quand on passe à la parité de pouvoir d’achat La Banque Mondiale publie les 4 PIB courant et constant depuis 1960 et les PIB PPA (GDP PPP) depuis 1990

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De plus les données de PIB varient avec le temps (changement des règles avec introduction de corrections et de définition = manipulation) et les sources Voir mon papier Nice 2016 -Laherrere J.H. 2016 “Croissance ou pas croissance selon les données : PIB, population, énergie” Club de Nice 24 novembre texte long http://www.clubdenice.eu/2016/LAHERRERE_Jean.pdf https://aspofrance.files.wordpress.com/2016/11/jl_nice2016longfr.pdf

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world GDP from different sources, dates & units

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Maddison $1990

JMB ppp $2000

Delong $1990

Nordhaus $1990

Jean Laherrere Sept 2016

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La croissance des 4 PIB de la même source (Banque mondiale WB) datée de Nov. 2017 est la suivante

Je ne vois pas sur ce graphique une croissance de 1945 à 1975 (les Trente Glorieuses inférieure à celle de 1999 à 2009, notamment sur le PIB à dollar constant (vert). Les fortes croissances sur la courbe bleue ($ courant) des Trente Glorieuses correspond à une forte inflation (courbe rouge)

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growth of World GDP & inflation GDP current growth % WB

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inflation consumer prices WB

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Jean Laherrere Sept 2016

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Pour comparer les croissances de l’énergie primaire (PE), du PIB (GDP) et de la population il faut montrer les valeurs en échelle logarithme et en valeur constante pour le PIB

On voit un bon parallélisme entre la croissance du PE (bleu) et du PIB (rouge) de 1940 à 1979, notamment avec les trente Glorieuses, mais à partir de 1980 le PIB a une croissance bien supérieure car il est manipulé (facteur hédonique pour l’informatique où les dépenses deviennent des investissements corrigés de l’accroissement des mémoires d’ordinateurs, puis les dépenses artistiques deviennent aussi des investissements (+3% aux US). Dans l’UE depuis 2013 on doit ajouter le sexe et la drogue (+0,7% UK) pour égaler les Pays-Bas. Les courbes de l’énergie primaire versus le PIB $constant peuvent être modélisées avec des équations du 2e degré pour les périodes 1850-1999, 1999-2007 et 2007-2016 avec un pic en 2015

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Jean Laherrere Nov2017

growth rate 1979-2016GDP 2.9 %/aPE 1.8 %/apopulation 1.5 %/a

"Thirty Glorious"1949-1979

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Le PIB $ constant corrèle bien (R2=0,995) avec la production de brut (+liquides de gaz)

L’énergie primaire par habitant montre fort bien les Trente Glorieuses et aussi les « Nine not bad » de 2002 à 2011, croissance mentionnée par Charlez mais à la fin des années 1990 Le futur est plat au mieux ou en déclin.

y = -0,0029x2 + 0,3465x - 0,209

y = -0,0028x2 + 0,4775x - 6,9236

y = -0,0086x2 + 1,3286x - 37,396

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y = 0,0483x + 5,7704R² = 0,99525

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cumulative crude oil +NGL production Gb

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Jean Laherrere Nov 2017

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-page 10 excellente image des 50 smicards virtuels à 1 € par mois d’un ménage français -page 13 fig. 1.1 Evolution de l’intensité énergétique en kWh/€ Il n’est pas indiqué quel PIB est utilisé : en monnaie courante ou constante ? L’intensité en $2010 depuis 1940 a un léger pic en 1960, différent de la fig. 1, l’asymptote supposée (à 1 kWh/€) ne se voit pas, car le déclin depuis 1960 est linéaire, tendant vers 100 tep/M$2010 =1,163 kWh/$2010 en 2050. L’énergie primaire plafonne et le PIB continue à monter vue ses manipulations pour montrer de la croissance : plus il y a des catastrophes, plus il y a de la drogue, plus le PIB augmente !

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-page 19 figure 1.4 pic de production de pétrole : 53 PWh (unité peu usitée pour le pétrole, Charlez pourrait donner l’équivalence dans l’unité utilisé par 99% des acteurs à savoir 92 Mb/d!) en 2025 sans schistes et 63 PWh (108 Mb/d) en 2050 avec schistes en mentionnant les ressources, mais sans dire la différence entre réserves (ce qui sera produit) et ressources (ce qui est dans le sol). Il oublie aussi de définir le terme pétrole, qui peut inclure ou non les liquides de gaz naturel. -page 20 Il invente des unités toujours plus petites (le micron, l’angström) L’unité la plus petite actuelle est le yocto = 10-24 m Le micron et l’angström n’existent plus depuis 1968 retirés par le SI Le SI est la règle légale dans tous les pays sauf US non-fédéral, Liberia et Myanmar http://ressources.unisciel.fr/iel/unites/Chapitre-1/Section-1-3.html La plupart des pays du monde ont fait du système international SI leur système officiel d'unités. À l'heure actuelle, seuls trois pays dans le monde n'ont pas officiellement migré vers le système international : les États-Unis d'Amérique, le Libéria, la Birmanie. Cependant, aux États-Unis, l'usage du système métrique est de plus en plus répandu parmi les scientifiques. En outre, la plupart des unités de mesures non-métriques sont définies à partir des unités du Système International. Par exemple, le National Institute of Standards and Technology (NIST) édite une table des définitions des unités de mesure américaines à partir des unités métriques. En France le SI est obligatoire depuis 1962 : décret N° 61-501 du 3 mai 1961. http://admi.net/jo/dec61-501.html Art. 1er. Le système de mesures obligatoire en France est, sous réserve des dispositions du troisième alinéa ci-dessous, le système métrique décimal à six unités de base appelé, par la conférence générale des poids et mesures, système international S.I. Article 8 Il est interdit, sous réserve des nécessités du commerce international hors de l'Union Européenne et des dérogations prévues au présent article et à l'article 13, d'employer pour la mesure des grandeurs, des unités de mesure autres que les unités légales mentionnées au présent décret et dans son annexe. Article 14 Les personnes coupables des infractions aux dispositions des articles 5, 6, 8, 10 et 12, mentionnées à l'alinéa précédent, encourent également la peine complémentaire de la confiscation de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l'infraction. Le SI est devenu obligatoire dans l’union Européenne depuis 1990 http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/HTML/?uri=CELEX:31980L0181&from=FR Directive 80/181/CEE du Conseil, du 20 décembre 1979, concernant le rapprochement des législations des États membres relatives aux unités de mesure Le SI est obligatoire pour les agences fédérales US depuis 1992. En 1998 le satellite Mars Climate Orbiter s’est écrasée sur Mars quand la Nasa a envoyé des instructions en newtons alors que la sonde construite par Lockheed l’avait programmé en livre Le micron est devenu en 1968 le micromètre = 10-6 m !

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Vendre en France un produit en micron est donc illégal, il doit être confisqué, il faut que ce soit en micromètre ! Mais je ne connais pas de cas où l’Etat a sévi pour non-respect du SI Tous les Etats n’appliquent pas la loi sur le SI et les règles d’écriture des références monétaires acceptent le code ISO (obligatoire dans les textes juridiques) Mio EUR et Mrd EUR au lieu de M€ et G€ http://publications.europa.eu/code/fr/fr-370303.htm affirme que € est réservé aux graphiques et non au texte qui doit être EUR et non euro ! Le code ISO (juridique et monétaire) est donc contraire au SI (mathématique) Mais la quasi majorité des gens sur terre utilise des téléphones mobiles (7,4 G abonnements fin 2016 dans le monde) et doit savoir ce qu’est G et M, car GHz =gigahertz pour les fréquences et Go ou Mo pour la mémoire, mais ne s’étonne pas de lire ailleurs Mrd pour les euros Il y a aussi confusion entre G = giga et G = génération (4G) pour les téléphones portables ! -page 22 : le CO2 agit un peu comme le verre à l’intérieur d’une serre (d’où le nom de gaz à effet de serre) C’est bien la première fois que je trouve un telle image, qui est contraire à la réalité ! La radiation infrarouge est arrêtée par une vitre. Ainsi s’explique l’effet de serre. Les rayons du soleil y rentrent, mais la chaleur infrarouge ne peut pas sortir par les vitres. Si on double l’épaisseur de la vitre, l’effet de serre est le même. Si le CO2 est la vitre, doubler le CO2 ne change rien. Si le CO2 est la vitre, qu’en est-il de la vapeur d’eau qui est d’après Dufresne (d’après Trenberth 1997) intervient, pour 60% dans l’effet de serre contre 26% pour le CO2 http://www.lmd.jussieu.fr/~jldufres/IUFM_Creteil/Dufresne_bil_serre_terre.pdf

Dufresne est plus précis en 2011 : il parle d’une vitre idéalisée, totalement transparente au rayonnement solaire et totalement absorbante au rayonnement émis par la surface (ceci est contredit plus loin expérience de Wood !) http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/39839/meteo_2011_72_31.pdf Citant toujours Trenberth 1997, le chiffre de 26% pour le CO2 est ici par ciel clair, mais il ne dit pas combien quand il y a des nuages (j’ai cherché sur Internet sans succès de savoir la contribution des GES par ciel nuageux, mais chacun sait qu’en hiver il fera moins froid le matin s’il y a des nuages que par ciel clair) !

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Trenberth 1997 indique bien que les nuages sont essentiels et dans son graphique (repris par Dufresne et dans IPCC TAR) on voit les GES et des nuages, mais pas le CO2 (contributeur minoritaire)

Il est étrange de voir des citations aussi anciennes (Trenberth 1997) pour expliquer aujourd’hui l’effet de serre aux étudiants : http://tremplin.climatetmeteo.fr/enseigner/fiches-pedagogiques/lycee/modelisation-de-leffet-de-serre-terminale-s-spe-svt J’en déduis que les experts ne veulent pas être précis sur un sujet incertain ! Parler d’effet de serre pour l’atmosphère est paradoxale, car sans vitre (qui empêche l’air chaud de sortir vers l’extérieur = pas de convection) il n’y a pas d’effet de serre, où (et qui) est la vitre dans l’atmosphère où la circulation des vents est primordiale ? ENS Lyon affirme que l’effet de serre est l’absence de circulation d’air http://planet-terre.ens-lyon.fr/article/explication-effet-de-serre.xml Le terme d’« effet de serre » est employé par analogie avec ce qui se passe dans les serres des agriculteurs. L'atmosphère piège les infrarouges thermiques rayonnés par le sol de la même façon qu'une plaque de verre piège le rayonnement infrarouge émis par le sol et les plantes, augmentant ainsi la température du sol. Malheureusement, l'analogie est trompeuse. Dans une serre, le réchauffement s'explique essentiellement par l'absence de convection (l'air chaud ne peut pas sortir) et non par l'absorption des radiations infrarouges.

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En 1909, Robert Williams Wood (1868-1955) construisit deux serres similaires, l'une avec des plaques de verre (transparentes au visible et opaques aux infrarouges), l'autre avec des plaques en sel gemme (transparentes au visible et aux infrarouges). Dans les deux cas, l'air ne peut sortir. La température dans les deux serres augmenta de la même façon, démontrant ainsi que « cet effet thermique s'explique essentiellement par l'absence d'advection ». On estime que cet effet thermique est environ quatre fois plus important que l'absorption du rayonnement infrarouge par le verre. L’effet de serre semble donc surtout dû à l’absence de circulation de l’air (et non a à l’effet vitre qui absorbe les radiations infrarouges) et le prendre en référence pour expliquer la température de l’atmosphère terrestre soumis constamment aux vents semble donc peu appropriée : on connait pour les vents l’importance du phénomène de Coriolis : ceci semble peu vraisemblable dans une soi-disante serre que serait la Terre. Les cyclones sont la manifestation de la Terre pour égaliser les différences de température entre pôles et tropiques : ils sont donc nécessaires, car régulateurs, malgré leurs effets dévastateurs. L’activité des cyclones (ACE = accumulated cyclone energy) a été mesurée en Atlantique Nord depuis 1851 (il suffit de mesurer la vitesse du vent et sa durée : rien de très sophistiqué) L’ACE de l’Atlantique Nord est cyclique (voir son lissage sur 7 ans), elle est aussi contraire à celle du Pacifique : il est donc difficile de prétendre que les cyclones sont la conséquence du réchauffement climatique en ne considérant que l’Atlantique

Les médias ont affirmé que le dernier cyclone Irma était le plus important jamais mesuré avec des vents maximums de 360 km/h, mais il faut aussi considérer la durée. Depuis 1950 le plus important cyclone en Atlantique a été Ivan avec un ACE de 70,4 (23 jours) alors qu’Irma a un ACE de 66,6 (13 jours). Si on considère la pression mini et le vent c’est Allen en 1980 (269

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Jean Laherrere Sept 2017source NOAA, AOML, Energy Institute, Wikipedia

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morts) avec une vitesse de 305 km/h et 899 hPa contre 281 km/h et 914 hPa pour Irma https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/irma-est-il-le-cyclone-le-plus-violent-de-l-atlantique_116136. Si on considère le nombre de morts, Irma n’a tué que 72 personnes alors que Mitch en 1998 plus de 12 000 morts, Galveston en 1900 plus de 8 000 morts et Ivan en 2004 3100 morts. Le site officiel NOAA http://www.nhc.noaa.gov/pastdeadlyapp1.shtml publie le nombre de tempêtes (hurricanes) depuis 1492 avec le nombre de morts : le plus meurtrier est « the Great Hurricane » en 1780 avec plus de 22 000 morts (nous sommes en plein Petit Age Glaciaire) suivi de Mitch 1998 avec 19 325 morts. Le nombre cumulé de tempêtes de plus de 25 morts montrent une courbe croissante depuis 1500 (avec la population) mais linéaire depuis 1900. Le nombre de « major hurricanes est aussi linéaire depuis 1900 : on ne voit aucune corrélation avec l’augmentation de la température

Le site NOAA publie aussi les extrêmes du climat US depuis 1910 et on peut voir pour les températures et les précipitations que la période actuelle n’a rien d’exceptionnel : seule la période 1960-1970 apparait exceptionnellement basse

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cumulative number of Atlantic hurricanes >25 deaths 1492-1996 & major hurricanes 1851-2017

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cum major Hurricanes 1851-2017

Jean Laherrere Sept 2017 http://www.nhc.noaa.gov/pastdeadlyapp1.shtml

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Il reste aussi à expliquer la variation considérable de la température avec l’altitude (12°C au sol, -50°C à 15 km, 0°C à 50 km, -100°C à 90 km) : où est la serre ?

-page 42 : quand il (le pétrole) a la mauvaise idée de s’épancher, il n’est pas simple à récupérer avant qu’il ait pu commettre des épanchements irréversibles Charlez oublie qu’une partie très importante du pétrole produit dans le sous-sol depuis plus de 600 Ma (et même plus avec le champ géant Yurubcheno daté de 1,1 Ga (protérozoïque =

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US climate extremes index from NOAA

Maximum temperaturesMinimum temperatureDays with/without precipationsPalmer drought severity index

Jean Laherrere Sept 2017

https://www.ncdc.noaa.gov/extremes/cei/graph/us/5c/01-12

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Riphéen) en Sibérie orientale) atteint la surface (il s’est épanché naturellement), où il a été érodé ou dégradé par les bactéries et il n’en reste que peu encore visible aujourd’hui, appelé indices de surface : le terme irréversible est donc tout relatif (à une vie humaine) -page 28 Sans changement profond dans notre mix énergétique profond, nous nous dirigeons allègrement vers une augmentation de 5°C à l’horizon 2100 avec toutes les conséquences climatiques, économiques et sociales que cela sous-entend. Il y a donc urgence à réagir Charlez prend le scénario du GIEC RCP8.5 (qui donne 4°C en 2100 et non 5°C) comme le plus probable alors qu’il est complétement irréaliste

Les scénarios du GIEC ne sont pas équiprobables et il y a une forte incertitude sur la modélisation pour de nombreuses raisons (valeur des modèles, mais surtout valeurs des scénarios qui sont pour des histoires (storylines d’après son concepteur Dr Nakicenovic (IIASA)

J’ai dénoncé les 40 scénarios énergétiques du GIEC dés 2001 comme irréalistes : -Laherrère J.H. 2001 “Estimates of Oil Reserves” IIASA International Energy Workshop June 19-21 2001 Laxenburg http://webarchive.iiasa.ac.at/Research/ECS/IEW2001/pdffiles/Papers/Laherrere-long.pdf http://www.scribd.com/doc/55367641/10/Impact-on-climate-change-IPCC-scenarios http://www-personal.umich.edu/~twod/oil-ns/articles/laherrere-long_iew2001.pdf http://www.oilcrisis.com/laherrere/iiasa_reserves_long.pdf Le dernier rapport du GIEC AR5 11-11 : No probabilities or likelihoods have been attached to the alternative RCP scenarios (as

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it was the case for SRES scenarios). Each of them should be considered plausible, as no study has questioned their technical feasibility TS.6.2 Key Uncertainties in Drivers of Climate Change • Uncertainties in aerosol-cloud interactions and the associated radiative forcing remain large. As a result, uncertainties in aerosol forcing remain the dominant contributor to the overall uncertainty in net anthropogenic forcing, despite a better understanding of some of the relevant atmospheric processes and the availability of global satellite monitoring. {2.2, 7.4, 7.5, 8.5} • The cloud feedback is likely positive but its quantification remains difficult. {7.2} • Paleoclimate reconstructions and Earth System Models indicate that there is a positive feedback between climate and the carbon cycle, but confidence remains low in the strength of this feedback, particularly for the land. {6.4} TS.6.3 Key Uncertainties in Understanding the Climate System and its Recent Changes • The simulation of clouds has shown modest improvement since AR4, however it remains challenging. {7.2, 9.2.1, 9.4.1, 9.7.2} 7-4 Water Vapour, Cloud and Aerosol Feedbacks The net feedback from water vapour and lapse rate changes combined, as traditionally defined, is extremely likely positive (amplifying global climate changes). The sign of the net radiative feedback due to all cloud types is less certain, but likely positive. Uncertainty in the sign and magnitude of the cloud feedback is due primarily to continuing uncertainty in the impact of warming on low clouds. We estimate the water vapour plus lapse rate feedback3 to be +1.1 (+0.9 to +1.3) W m−2 °C−1 and the cloud feedback from all cloud types to be +0.6 (−0.2 to +2.0) W m–2 °C–1. These ranges are broader than those of climate models to account for additional uncertainty associated with processes that may not have been accounted for in those models. The mean values and ranges in climate models are essentially unchanged since AR4, but are now supported by stronger indirect observational evidence and better process understanding especially for water vapour. Low clouds contribute positive feedback in most models, but that behaviour is not well understood, nor effectively constrained by observations, so we are not confident that it is realistic. [7.2.4, 7.2.5, 7.2.6, Figures 7.9–7.11]. Bernard Durand (conférence scientifique COP21) a montré que le scenario RCP8.5 était irréaliste http://aspofrance.viabloga.com/files/BD_Fossils_Fuels_Ultimate_2015.pdf

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En ce qui concerne qu’il est urgent de réagir, ceux qui croient que diminuer le CO2 fera baisser la température dans le futur se font des illusions : personne ne peut prouver que c’est la solution au réchauffement climatique actuel : une simulation n’est pas une preuve, surtout quand les simulations climatiques anciennes identiques (Hansen 1988) se sont avérées fausses pour la période actuelle. Allez lire les papiers du Pr Lindzen du MIT sur le site https://static.climato-realistes.fr/2017/05/Lindzen-Richard-trad-Veyres-def.pdf Les mesures de CO2 remontant jusqu’à 800 000 ans dans les carottes de l’Antarctique sont des moyennes millénaires (les bulles de gaz restent 5000 ans dans le névé de Vostok en communication avec l’atmosphère avant d’être scellés à 100 m de profondeur) et ne peuvent pas être comparées aux moyennes annuelles actuelles. Ceux qui prétendent que les concentrations actuelles sont les plus élevées depuis 800 000 ans mentent ou sont des ignares. Les carottes de Vostok ont montré 21 cycles de 20 000 ans (un des 3 cycles de Milankovitch dues aux cycles astronomiques (ellipse de la terre 100 000 ans, obliquité des pôles 40 000 ans et précessions des équinoxes 20 000 ans) et que le CO2 suivait les variations de la température avec 800 ans de retard (papier cosigné par Jouzel qui prétend maintenant le contraire). Evolution de la température sur 4,5 Ga d’après Deconinck SGF « Paléoclimats » 2006

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Les changements climatiques sont cycliques, comme le montre le graphique ci-dessus et existent depuis 4 Ga. Après le Petit Age glaciaire qui s’est terminé avec l’âge industriel, nous allons vers un pic de température (appelé optimum pour les pics du passé), comme il s’est produit pendant la période chaude romaine au temps de Jésus, puis la période chaude médiévale (plus chaude que la température actuelle, comme le prouve la présence d’élevage de vaches au Groenland par les Vikings). Il y a aussi des cycles de 60 ans et de 1000 ans. Si le réchauffement actuel est dû au CO2, où est l’augmentation (et la cause) du CO2 coupable de la période chaude médiévale ? Le site CDIAC http://cdiac.ess-dive.lbl.gov/trends/atm_meth/graphics/eth_ld3ave.gif ne montre aucune augmentation à l’an mille pour le CO2 (mais j’ai des doutes sur la validité de ce graphique à cause du lissage dans le névé) où la température était plus chaude qu’aujourd’hui

« Evolution de la température sur 100 ka » d’après Deconinck SGF « Paléoclimats » 2006

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Ceux qui croient que le versement annuel de 100 G$ aux pays pauvres prévu par la COP21 va permettre de réduire le réchauffement climatique se font des illusions : une bonne partie de ces fonds sera détournée par les despotes des pays pauvres et se transformera en somptueux appartements à Dubaï ou la Cote d’Azur. Un épisode télé sur l’électrification en Afrique (parrainé par Borloo) a montré que les panneaux photovoltaïques installés par « Electricité sans frontières », pour alimenter les téléphones portables des habitants d’un village, avaient été, un an plus tard, accaparés par l’émir du coin pour alimenter sa télé personnelle -page 63 Tchernobyl 60 000 morts Il faudrait donner la large fourchette des estimations publiées qui est considérable https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucl%C3%A9aire_de_Tchernobyl Le nombre de décès directement imputables à la radioactivité varie entre 9 000, selon le rapport élaboré en 2006 par plusieurs agences de l'ONU sous la houlette de l’AIEA, et près d'un million selon des études de chercheurs russes, biélorusses et ukrainiens3. -page 77 Les hydrates de gaz (gaz piégé dans les cristaux de glace à quelques dizaines de mètres sous le fond des océans) pourront peut-être à long terme prendre le relais des réserves conventionnelles et des gaz de schistes. Les Japonais ont testé les hydrates océaniques dans le bassin de Nankai avec des moyens considérables depuis 1995 et ont obtenu en 2017 des débits ridicules : http://www.meti.go.jp/english/press/2017/0629_001.html Amount of gas produced during the second test (provisional value) First production well: Approximately 35,000 m3 in total in 12 days Second production well: Approximately 200,000 m3 in total in 24 days Idem pour les Chinois (309 000 m3 en 60 jours en 2017 = équivalent au CH4 émis par 5 fermes de 1000 vaches : une vache produit 1 m3 de méthane par jour en ruminant) On n’exploitera pas plus les hydrates océaniques que le méthane à la bouche (et non le cul) des vaches Les hydrates existent (comme l’or ou l’uranium dans l’océan), mais ils sont économiquement et énergétiquement irrécupérables : cela fait phosphorer les journalistes, mais rien de plus ! -page 106 bon graphique nombre de tués et nombre de cigarettes -page 119 : 2030 : afflux GNL des US Je suppose à partir du shale gas comme le prévoit EIA/AEO2017

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Mais les prévisions EIA pour le gaz US ont beaucoup varié dans le passé, AEO2017 est bien inférieur à AEO2016

Mes prévisions sont bien différentes basées sur les ultimes : je prévois en 2030 une production de 10 Tcf en 2030 contre 35 Tcf prévu par AEO2017 (38 Tcf pour AEO2016) et c’est pire pour 2050 ! Si j’ai raison, il n’y aura pas d’afflux de GNL en Europe

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-page 121 coût comparé en €/MWh des énergies : quid du coût du backup de l’intermittence de l’éolien (actif 23% en France) et du solaire (actif 13%) ? Vouloir uniquement du renouvelable conduira surement à des pannes de courant les jours sans soleil et sans vent quand les bagarres hydrauliques seront à sec et les fervents du tout renouvelable crieront alors au complot -page 124 taxes énergie en France en 2014 35 G€ mais quid de la niche fiscale du gazole de 16 G€ (perte cumulée depuis 1970 = 380 G€ = 500 G€2015)

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litre gazole 13% plus énergétique essenceperte fiscale cumulée 1970-2016 = 380 G€ = 510 G€2015

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-page 127 : Belgique : l’industrie lourde a augmenté sa consommation de charbon de 30 % au cours de ces cinq dernières années La consommation de charbon de la Belgique a diminué depuis 1990, je doute donc que l’industrie lourde a pu aller à contre-courant du pays

-page 137 CCS rien sur la surconsommation de 25 % en énergie du CCS, car le coût financier n’est pas tout : on peut imprimer des dollars, pas de l’énergie ! -page 153 figure 6.3 les émissions annuelles de CO2 actuel sont de 60 GtCO2 en 2050 La production mondiale d’énergie primaire et les émissions de CO2 depuis 1850 avec les diverses prévisions montre que la prévision Charlez ‘actuel’ (en rouge) est bien supérieure à la prévision ‘current’ de l’AIE WEO2017 en baisse par rapport à WEO2016) Les émissions mondiales de CO2 suivent la production mondiale primaire d’énergie et

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Jean Laherrere 2017

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Il faut signaler la quasi parfaite (R2=0,996) corrélation linéaire de l’énergie primaire et des émissions de CO2 de 1850 à 2014

Les prévisions mondiales d’énergie primaire montrent un ralentissement très net

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Jean Laherrere Nov 2017

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World CO2 emissions versus primary energy1850-2014

Jean Laherrere Nov 2017

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L’énergie primaire par habitant montre bien les Trente Glorieuse avec une forte croissance de 1949 à 1979, mais aussi un période faste de 2002 à 2011 (les « Nine not bad ») le futur jusqu’en 2050 semble plutôt plat ou en déclin.

La production mondiale de pétrole par habitant est plate de 1980 à 2016 : les « Nine not bad » de l’énergie primaire sont en fait l’augmentation de la production chinoise de charbon et devrait être en fait « Nine good for China »

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Jean Laherrere Nov 2017

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IEA/WEO2016NP

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Jean Laherrere Nov 2017

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Le bond mondial de la production du charbon après 2000 est dû à la Chine, mais le pic en 2013 et le déclin est due à la forte pollution subie en Chine (particules et non C02).

Comme pour les prévisions de température, Charlez prend la valeur supérieure officielle (scenario dite courante, mais qui n’est pas l’extrapolation du passé) des prévisions de CO2 en

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World primary energy & oil production per capita

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Jean Laherrere Nov 2017

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world fossil fuels annual production & forecasts assuming no above ground constraint

fossil fuelsU = 10.8 Tboe = 1380 Gtoecoalcoal U = 650 Gtoe = 5000 Gboeall liquids Gboil U = 3300 Gboe = 400 Gtoenatural gas GboeU=14 Pcf=2.3 Tboe=330 Gtoe

Jean Laherrere Nov 2017

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2050, mais il omet de dire que ce scenario est le scenario repoussoir et que le scenario réel AIE est celui New Policies, au milieu de la fourchette avec le scénario minimum idéalisé = 450 ppm. WEO 2016

Le rapport GIEC AR5 prévoit en émissions CO2 pour 2050 70 GtCO2 pour RCP8.5, 55 pour RCP6, 40 pour RCP4.5 et 15 pour RCP2.6

Figure SPM-4 donne des chiffres supérieurs ?

Charlez a le tort de ne pas parler d’incertitude et de fourchette Un scientifique doit d’abord être sceptique et doit s’imposer de considérer que tout chiffre de mesure ou de prévision doit être suivi du calcul d’erreur

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Choisir, dans des prévisions autres que les siennes, une valeur sans montrer les autres est un mensonge par omission. -page 189 & 190 La part fossile du mix mondial énergétique descendra difficilement en dessous de 65% à l’horizon 2050 Mes prévisions suivant le scenario de l’énergie primaire (asymptote ou pic) sont autour de 65% pour 2050 et 45% pour 2075. Le fossile a ses limitations, qui sont géologiques, économiques, mais aussi énergétiques avec le EROEI : les ressources de charbon sont considérables en mer ou plus profond que 1500 m, mais considérées comme demandant plus d’énergie à extraire qu’elles ne contiennent.

Charlez pourrait ajouter que la compagnie de certification DNV.GL prévoit une énergie primaire en déclin DNV.GL https://eto.dnvgl.com ENERGY TRANSITION OUTLOOK 2017 A global and regional forecast of the energy transition to 2050

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Epilogue : les illusions perdues d’une société de croissance Avoir 3% de croissance pendant des millénaires est impossible Cette conclusion à laquelle j’adhère totalement est en contradiction avec le verso de la couverture (rédigé par l’éditeur) qui voit la transition énergétique comme une évolution volontaire positive, en ajoutant que rien n’est impossible ! -page 192 sous le titre SI Téra ou T pour billions (milliers de milliards) Péta ou P pour billiards (millions de milliards) Le billion SI est le million au carré = 1012, et correspond bien au Téra, alors que le billion US est mille millions= 109 en fait le milliard = Giga Le trillion SI est le million au cube = 1018

=Exa, alors que le trillion US mille billion US = 1012 = billion SI Le billiard n’est pas un nombre SI, il faut donc rester dans le langage scientifique, qui est en plus le système légal ! Il faut savoir que l’origine des préfixes est le latin ou le grec en provenance des experts mondiaux lors des Conférences Mondiales des Poids & Mesures qui se réunissent quand il faut créer une nouvelle unité ou des préfixes : méga = grand, giga = géant, tera = monstre. La couvée suivante a été 1012 = tera =T = 3x4, en se basant sur 4 = tetra en grec, tetra sans t fait tera, le suivant sera penta pour 3x5 en lui enlevant le n = peta = P, le suivant sera hexa pour 3x6 en lui enlevant le h = exa = E La couvée suivante est venue de la lettre grecque zeta = 7 avec zetta = Z = 1021 (on a ajouté au lieu d’enlever !) et du grec okto = 8 avec yotta = Y = 1024 https://fr.wikipedia.org/wiki/Pr%C3%A9fixes_du_Syst%C3%A8me_international_d%27unit%C3%A9s Que trouveront-ils de « neuf » pour 1027 ? -Conclusions Croissance, énergie, climat : 3 sujets qui préoccupent la majorité des gens. Ce livre veut étudier le passé, le présent et le futur. Une analyse peut se baser sur le ressenti, les croyances et les espoirs de chacun, mais surtout sur la réalité : les faits. Le problème est de

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mesurer les faits avec moyennes et fourchettes. La fiabilité des chiffres et des définitions doit être explorée : un chiffre non défini correctement est sans valeur et malheureusement la plupart des chiffres publiés officiellement sont mal définies par ignorance ou par dessein. Le flou est privilégié car il permet de beaucoup biaiser. Il est avéré que tout le monde ment : il n’y a pas que Volkswagen et Cahuzac ! Le principal mensonge est par omission de la définition précise (comme pour le PIB : lequel des 4 ?). Dans le monde du football il y a des règles, des arbitres et des cartons rouges. Dans le monde de l’énergie il n’y a pas de règles mondiales, pas d’arbitres, pas de sanctions. Le plus bel exemple est pour les unités : le Système International d’unités est la loi dans le monde entier sauf les US non fédéral, Libéria &Myanmar et cependant les unités sont diverses comme les symboles : c’est la Tour de Babel et personne ne fait rien pour améliorer la situation ! Le monde des 200 nations est présent aux Nations Unis mais c’est pour y défendre ses droits nationaux et ses privilèges, résoudre les problèmes du monde est minoritaire. Notre société de consommation est basée sur l’énergie bon marché qui a amené une croissance exponentielle depuis le début de l’ère industrielle. Mais dans un monde fini toute croissance exponentielle est suivie par une décroissance aussi exponentielle (courbe en S). Mais la croissance est le credo des politiques, surtout quand elle n’est pas définie. La décroissance est politiquement incorrecte, puisque tout le monde doit promettre de la croissance pour améliorer la situation du pays. Le sous-titre de ce livre « dépasser la quadrature du cercle » est trompeur, comme le verso de la couverture. La pratique de l’édition est que le titre est choisi par l’éditeur et non par l’auteur. La conclusion du livre (page 190) est qu’il est impossible d’avoir une croissance de 3% pendant des millénaires : cela veut dire que la transition énergétique vantée par nos politiques aura du mal à se réaliser, surtout quand on veut supprimer, comme les Verts, fossile et nucléaire : on voit mal que l’hydraulique (et la géothermie) qui est au maxi dans les pays développés pourra pallier à l’intermittence de l’éolien et du solaire (le back up de ces énergies n’est jamais pris réellement en compte). Le monde actuel, qui consomme sans se préoccuper des limites et qui voit une démographie galopante en Afrique (bien supérieure au déclin de la population de l’Europe), verra un jour l’énergie primaire en déclin. Si le PIB continue à monter, ce sera de façon artificielle et il faudra un jour prendre un autre critère que le PIB qui en fait comprend beaucoup les dépenses pour compenser tous les catastrophes (dont les guerres) causées par l’homme. Ce livre en fait reconnait que l’énergie va décliner, ce qui est le message d’ASPO France. Mais l’homme n’aime pas changer, il ne le fait que sous la contrainte et c’est la Nature et ses limites qui font imposer le changement de notre façon de consommer et de croitre. Le Français a dans le passé dominer la diplomatie par sa précision, mais il est maintenant remplacé par l’Anglais. Les Français se vengent en manipulant la traduction des expressions anglaises qui sont la référence. Ainsi IPCC = Intergovernmental Panel on Climate Change est devenu GIEC = Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, rendant un organisme politique où les diplomates ont la priorité sur les scientifiques (le Summary for Policy Makers sort avant le rapport technique) en un organisme où les experts sont en vitrine. Ainsi le rapport 1987 Brundtland où le « sustainable development » est devenu le « développement durable » quand la définition est “Sustainable development is development that meets the needs of the present without compromising the ability of future generations to meet their own needs.” Il fait prévoir que les générations futures vont évoluer ! Il y a donc une grande différence entre « futur soutenable » et « futur durable » Bien sûr les Français s’en sortent en ne précisant pas la durée du futur durable ! L’étude des climats à l’échelle géologique est formelle : les glaciations existent depuis 3 Ma (avant c’était il y a 300 Ma) suite à la dérive des continents et nous sommes actuellement

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depuis 10 000 ans sur un épisode interglaciaire (les précédents ont duré environ 10 000 ans) et il est prévisible qu’un jour (dans 100 ans ou 1000 ans) l’épisode interglaciaire redeviendra glaciaire, mais avant on pourra revenir à une petit âge glaciaire (similaire à celui de 1350 à 1850). A long terme la terre va se refroidir et le souci actuel de la majorité des terriens est le réchauffement climatique anthropique. Les climato-pessimistes (GIEC) vont peur avec leur augmentation de 5°C en 2100, comme les catholiques prédisaient l’enfer à ses sujets réfractaires et le paradis à ses sujets obéissants. Le climat est devenu un sujet religieux, basé sur des croyances, mais pas sur la science ! Oui la Terre se réchauffe comme elle s’est réchauffée des milliers de fois avec des cycles très variable, oui la Terre est très polluée, mais ce n’est pas le CO2 qui tue, mais les particules fines (48 000 morts en France et rien n’a été fait pour éliminer rapidement la niche fiscale énorme du gazole, mesure réclamée par le Sénat depuis plus de 20 ans). Avec l’agriculture intense de nombreuses espèces animales disparaissent (je le constate dans ma campagne avec les oiseaux et les insectes) ; ce n’est pas en réduisant les émissions de CO2 et en donnant 100 G$ que la pollution qui tue va disparaitre et que la température va baisser. Pour résoudre un problème il faut bien l’énoncer et ce n’est pas le cas de nos problèmes actuels. La croissance constante à long terme est impossible, c’est ce que conclue Charlez, alors que le politiquement correct dit le contraire.