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P. 1/16 – COLLES ET PEINTURES : TENIR COMPTE DE LEUR IMPACT SUR LA SANTE ET L’ENVIRONNEMENT – JUILLET 2010 - GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS - RECOMMANDATION PRATIQUE CSS09 - GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS - RECOMMANDATION PRATIQUE CSS09 - COLLES ET PEINTURES : TENIR COMPTE DE LEUR IMPACT SUR LA SANTE ET SUR L’ENVIRONNEMENT Eviter les colles et peintures, ou choisir les moins nocives. PRINCIPES DEMARCHE Les substances utilisées en construction et en décoration qui présentent un danger pour la santé des occupants sont nombreuses. Les principaux vecteurs polluants sont les colles et les peintures abordés ci-après. D’autres vecteurs tels que les produits de traitement du bois sont évoqués par ailleurs. Les colles et peintures sont des substances très présentes dans les bâtiments. Les peintures de façon visible dans la décoration et la protection des surfaces, et les colles de façon plus discrète comme élément de fixation pour les revêtements de murs et de sol, mais également dans la composition d’un nombre croissant de matériaux. Par exemple, on en trouve dans les panneaux de bois agglomérés, les bois lamellés collés, les mousses de collages, les ciments- colles ou dans certains éléments de mobilier. Une démarche d’éco-construction cherchera à limiter leur utilisation par un choix de matériaux et de modes constructifs adaptés. Des colles sont présentes notamment dans les panneaux d’aggloméré Pour découvrir la nouvelle version 2016 du Guide Bâtiment Durable en ligne, Rendez-vous sur: http://www.guidebatimentdurable.brussels

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JUILLET 2010 - GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS

- RECOMMANDATION PRATIQUE CSS09 -

GUIDE PRATIQUE POUR LA CONSTRUCTION ET LA RENOVATION DURABLES DE PETITS BATIMENTS

- RECOMMANDATION PRATIQUE CSS09 -

COLLES ET PEINTURES : TENIR COMPTE DE LEUR IMPACT SUR LA SANTE ET SUR

L’ENVIRONNEMENT

Eviter les colles et peintures, ou choisir les moins nocives.

PRINCIPES

DEMARCHE

Les substances utilisées en construction et en décoration qui présentent un danger pour la santé des occupants sont nombreuses. Les principaux vecteurs polluants sont les colles et les peintures abordés ci-après. D’autres vecteurs tels que les produits de traitement du bois sont évoqués par ailleurs. Les colles et peintures sont des substances très présentes dans les bâtiments. Les peintures de façon visible dans la décoration et la protection des surfaces, et les colles de façon plus discrète comme élément de fixation pour les revêtements de murs et de sol, mais également dans la composition d’un nombre croissant de matériaux. Par exemple, on en trouve dans les panneaux de bois agglomérés, les bois lamellés collés, les mousses de collages, les ciments-colles ou dans certains éléments de mobilier. Une démarche d’éco-construction cherchera à limiter leur utilisation par un choix de matériaux et de modes constructifs adaptés.

Des colles sont présentes notamment dans les panneaux d’aggloméré

Pour découvrir la nouvelle version 2016 du Guide Bâtiment Durable en ligne,Rendez-vous sur: http://www.guidebatimentdurable.brussels

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- RECOMMANDATION PRATIQUE CSS09 -

OBJECTIFS

> Peintures

� Minimum : Eviter les peintures les plus nocives. Pour cela,

o favoriser l’utilisation de peintures ne contenant pas ou peu de composés organiques (COV) et de solvants. S’orienter vers les peintures en phase aqueuse, et les peintures minérales à la chaux ou aux silicates de potassium, tout en gardant à l’esprit que la présence d’autres substances nocives est toujours possible, même dans ces peintures (voir plus bas)

o En rénovation, être attentif à l’éventuelle présence de peintures au plomb. En leur présence, prendre les mesures nécessaires pour éviter toute ingestion ou inhalation. Le plomb se retrouvait essentiellement dans certaines peintures contenant des pigments de couleurs vives mais aussi dans certains pigments blancs. Ces derniers sont aujourd’hui interdits (Directive Européenne 76/769/CEE) et les présences de plomb sous d’autres formes doivent être signalées sur l’étiquette si la concentration dépasse 0,15%, ainsi que l’indication « Ne pas utiliser sur des objets susceptibles d’être mâchés ou sucés par des enfants. ». D’autre part, les fabricants de peintures en poudre se sont engagés à éliminer le plomb de leurs produits depuis 2002, et la directive européenne REACH va elle aussi empêcher son utilisation pour ces applications.

�� Conseillé : Choisir des peintures disposant d’un label écologique. Le « Label écologique européen » est le principal label contrôlé par un organisme public présent sur le marché belge. D’autres labels officiel équivalents (NF-Environnement) ou plus stricts (Blauer Engel) existent cependant, ainsi que des labels issus du secteur privé ou associatif tel que « NaturePlus ». Le site www.infolabel.be propose une comparaison de ces labels.

��� Optimum : éviter l’usage de peintures en privilégiant par exemple le choix de matériaux laissés bruts ou d’enduits neutres ou colorés dans la masse

> Colles

� Minimum : Limiter les effets nocifs en choisissant :

o de préférence, des colles à base d’amidon, solubles dans l’eau (essentiellement pour la mise en œuvre de revêtements muraux)

o sinon, des colles à dispersion aqueuse (polyols, esters d’acides gras, résines liquides…) à la place de colles avec solvants

o en outre, limiter les effets nocifs des colles composant des produits type panneaux de particule ou de fibres de bois en choisissant exclusivement des panneaux de classe E1

�� Conseillé : Eviter le recours aux colles. Pour cela :

o éviter l’usage des colles et favoriser les fixations mécaniques (clous, vis, emboîtements)

o éviter l’utilisation de matériaux dont la composition inclut des colles (bois lamellés collés, panneaux agglomérés, etc.), surtout lorsque le matériau sera en contact avec l’ambiance des locaux.

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ELEMENTS DE CHOIX

ASPECTS TECHNIQUES

> Composition des peintures Les constituants communs d’une peinture sont :

o les liants ou résines : constituant qui donne après séchage le film protecteur o les pigments : donnent l’effet de couleur ou d’opacité o les charges : elles jouent un rôle, dans le contrôle du brillant et le renforcement

mécanique o les additifs : agents dispersants, épaississants, conservateurs, etc. o le véhicule : soit un solvant (térébentine, white spirit, acétone, toluène), soit de l’eau

> Les typologies de peinture Il existe différents types de peinture, dont nous énonçons ici les quatre grandes familles. Deux d’entre elles sont réservées à des usages professionnels. Nous les mentionnons donc essentiellement pour mémoire.

o Peintures en phase solvant : Il s’agit de solutions polymère qui, après durcissement, créent une pellicule filmogène continue, adhérente et non soluble en présence de solvants usuels. Elles contiennent des solvants organiques qui constituent plus de 50% de la peinture et qui s’évaporent complètement au séchage. Ces solvants dégagent des composés organiques volatiles (COV) nocifs pour la santé. Leur rôle est essentiellement de dissoudre les constituants de la peinture, de la fluidifier et d’améliorer la pénétration du support. Les solvants utilisés sont d’origine hydrocarbonée, chlorée ou oxygénée. Le séchage de ces peintures peut être obtenu de différentes façons :

� réaction d’auto-oxydation : cas des résines alkydes, des esters époxydes à séchage à l’air ;

� réaction entre groupements chimiques spécifiques : cas des peintures époxydes, des peintures polyuréthanes séchant à température ambiante ;

� réaction de polycondensation : cas des peintures alkydes à séchage au four réticulées par des résines aminées (urée-formol, mélamine-formol), des résines époxydes réticulées par des résines acryliques thermodurcissables ou aminoplastes.

o Peintures en phase aqueuse :

Ces peintures sont formulées à partir de liants hydrosolubles et/ou hydrodispersés dont les principales caractéristiques sont présentées ci-après.

� Les peintures hydrosolubles sont des macromolécules de type alkyde ou acrylique, solubilisées dans des cosolvants organiques de type éther de glycol.

� Les peintures hydrodispersées ou hydrodiluables , parmi lesquelles il faut distinguer les dispersions colloïdales (suspensions de particules polymères dans l’eau) et les émulsions (dispersions de deux liquides non miscibles entre eux : l’eau et les particules polymères). Ces peintures ont la propriété de diffuser la lumière visible, ce qui leur donne un aspect laiteux (l’effet Tyndall). Remarque : Le terme latex, définit un produit naturel constitué par une dispersion colloïdale aqueuse de l’hydrocarbure caoutchouc. Il est parfois employé pour désigner les liants hydrodispersés utilisés dans la fabrication des peintures en phase aqueuse. Le terme émulsion le remplace de plus en plus dans la profession des peintures.

On voit que les peintures en phase aqueuse incluent elles-aussi des solvants. Selon que l’on parle d’une peinture hydrosoluble ou hydrodiluable , la teneur en solvant correspond

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respectivement à +/- 15% (tels que l’éther de glycol, potentiellement nocif pour la santé) et +/- 5% (sous forme d’hydrocarbures) o Peintures réticulant sous rayonnement UV (pour usage professionnel)

Ces préparations, exemptes de solvant, sont formulées à partir de monomères ou de prépolymères contenant des doubles liaisons. L’initiation se fait par l’intermédiaire de photo-initiateurs et/ou de photosensibilisateurs sous rayonnement UV et ce pour une longueur d’onde déterminée

o Peintures en poudres (pour usage professionnel)

Ces peintures, exemptes de solvant, sont commercialisées sous forme de poudres thermoplastiques ou thermodurcissables. Les peintures thermoplastiques sont formulées à partir de liants tels que polyamide, polymères fluorés... ; quant aux peintures en poudre thermodurcissables, elles le sont à partir de résines époxydes, polyesters, acryliques, polyesters hydroxylés. C’est un marché en constante évolution compte tenu de l’absence de solvant dans leur formulation, ce qui les rend plus respectueuses de l’environnement (mais pas nécessairement de la santé, d’autres substances pouvant présenter des dangers).

Parallèlement à cette classification des peintures, on peut établir une classification des polymères filmogènes utilisés (liants ou résines). Ces polymères sont les constituants principaux des peintures, ils constituent après durcissement le support continu et adhérent aux propriétés souhaitées. On distingue :

o Les polymères d’origine naturelle, parmi lesquels les résines et les gommes naturelles, produits de sécrétion de végétaux (gomme des pins des Landes) ou d’insecte (gomme laque) et les substances fossiles désignées sous l’appellation « Copal » (gomme Copal Zanzibar, Madagascar, Congo, Kauri...). Ces polymères ne sont plus utilisés actuellement dans la fabrication des produits manufacturés.

o Les polymères artificiels : obtenus par réactions chimiques sur des polymères naturels en vue d’en modifier leur masse moléculaire, leur solubilité, tout en conservant le squelette originel. Parmi ces polymères, citons les nitrates de cellulose, esters obtenus par action de l’acide nitrique sur la cellulose.

o Les polymères synthétiques : omniprésents dans la formulation des peintures modernes, obtenus à partir de monomères, c’est-à-dire de composés organiques de faible masse moléculaire. Depuis plus de cinquante ans, ces polymères connaissent un essor considérable dont les principales raisons se résument comme suit :

� maîtrise de leur fabrication de manière à optimiser leurs propriétés ; � difficulté au niveau industriel de proposer un liant « universel » pour la

protection et la décoration des matériaux ; � obtention de performances mécaniques et chimiques améliorées quel que

soit le milieu où l’objet peint est exposé et ce sous de faibles épaisseurs ; � développement croissant des polymères en phase aqueuse ou sans

solvant pour des raisons de réglementation, notamment pour réduire les émissions des composés organiques volatils (solvants, additifs de faible tension de vapeur) désignés sous le vocable COV et exprimés en grammes par litre de peinture.

> Peintures naturelles Il n’existe pas de définition «officielle de ce qu’est une peinture naturelle. Il ne s’agit donc pas d’une catégorie de peintures à part entière, mais d’une identification commerciale au sein des catégories présentées ci-dessus des peintures dont les composants sont essentiellement minéraux et végétaux. Un maximum de 5% de produits synthétique est admis (voir bibliographie : Willersin, 2009). Généralement, celles qui se disent « naturelles » se composent :

o de liants de type résines naturelles de conifères / huiles végétales / argile… o de solvants tels que la térébenthine de résineux, l’eau et l’huile en émulsion…

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o de pigments tels que terre, oxydes métalliques, végétaux o d’additifs aux propriétés émulsifiantes et conservatrices tels que la lécithine de soja,

plantes antifongiques…. On étend parfois ce terme dans le langage courant aux peintures à la chaux. Ces peintures sont constituées d’eau (rôle de solvant), de chaux (rôle de liant), de pigments (uniquement minéraux naturels ou issus de réaction chimiques sur métaux) et d’adjuvants (caséine / alun de potasse…). Attention, le PH élevé de la chaux nécessite une protection des yeux et des mains lors de l’application. Néanmoins cette propriété constitue une très bonne protection contre les développements bactériens, ce qui peut améliorer la qualité de l’air des locaux.

L’expression peinture naturelle ne doit pas être confondue avec peintures écologiques et biologiques. Les peintures écologiques sont celles disposant d’un éco-label (voir plus loin). Ces labels caractérisent essentiellement les risques sanitaires et environnementaux liés à l’utilisation du produit, mais n’imposent pas explicitement l’usage de catégories spécifiques de substances. Les peintures biologiques sont par contre uniquement définies par leur composition qui ne peut comprendre que des céréales « bio » et de l’oxyde de fer, et non par leurs propriétés environnementales ou sanitaires. Enfin, le caractère naturel, écologique ou biologique n’est pas nécessairement une garantie que le produit est sain. Les résines naturelles par exemple contiennent des COV.

> Composition des colles Les constituants communs d’une colle sont :

o Un agent de base (résines, polymère) o Un solvant : solvant naturel, organique ou eau o les charges : elles interviennent dans le renforcement mécanique, l’absorption du

support... o les adjuvants : agents émulsifiants, épaississants, plastifiants, bactéricides,

fongicides…

> Les typologies de colles – classifications usuelles Il existe différents types de colles, pour de multiples usages dans le secteur de la construction, et différentes classification selon leur usage ou leur composition. Par exemple, une classification peut se faire en fonction de leurs propriétés mécaniques :

o les colles classiques, de faible performance, pour usages décoratifs (par exemple, les dispersions aqueuses vinyliques et acryliques) ;

o les colles semi-structurales aux performances mécaniques élevées (par exemple, les colles et mortiers-colles pour carrelages, les colles pour tuyaux PVC) ;

o les colles structurales à hautes performances pour assemblages et métal, béton, verre, en obtenant une solidité du même ordre de grandeur que la résistance mécanique de ces matériaux (par exemple les colles époxydes pour béton et métaux).

Une autre classification peut se faire sur base de la façon dont la colle se présente et est utilisée :

o Les colles universelles : les colles ménagères à usages multiples, souvent à base de résine ou de polymères vinyliques, parmi lesquelles ont trouve les « colles classiques » de la classification précédente. Leur emploi est simple mais le temps de séchage est long. Elles peuvent être à base solvantée ou en dispersion.

o Les colles de contact nécessitant que les deux surfaces soient enduites puis pressées. Elles restent souples après séchage et sont utilisées pour coller le cuir, le caoutchouc, le bois et céramique. La plupart contiennent un caoutchouc synthétique dans un solvant. Il en existe aussi à base d’eau (colles en dispersion).

o La colle instantanée (colle cyanoacrylate), utilisée pour le verre, la céramique, le métal et le caoutchouc.

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o Les colles "époxy" à mélanger au moment de l’emploi, utilisées pour de nombreux matériaux.

o Les ciments-colles : constitués de ciment ou de plâtre avec adjonction de caséine, résines vinyliques ou caoutchouc. On les utilise pour le collage de carrelage ou le ragréage de chapes. Il peut être à l’origine d’irritations de la peau et de dégagements d’ammoniaque issus du contact de l’eau et de la caséine.

Une troisième classification peut se faire sur base de l’origine des composants, entre d’une part les colles d’origine végétale ou animale, qui correspondent aux colles « colloïdales naturelles » dans la classification globale présentée plus loin, et d’autre part les colle « de synthèse » recouvrant toutes les autres compositions : > Les typologies de colles – classification globale De façon plus exhaustive, on les classera les colles de la façon suivante :

o colles à prise physique : le polymère existe déjà dans sa forme finale, mais avant application il doit se présenter sous une forme liquide dans un solvant, ou, mieux, dans l'eau (évaporation), ou sous la forme fondue d'un hotmelt (durcissement). Aucune réaction chimique ne se produit)

� Colles à base solvantée : Les solvants utilisés sont des composés organiques volatiles (COV) nocifs pour la santé. Leur rôle est essentiellement de dissoudre les constituants de la colle, de la fluidifier et d’améliorer le contact. Ces composés organiques représentent plus de 70% de la composition de la colle et s’évaporent complètement pendant la pose et le séchage. Leur inhalation à donc lieu lors de l’application ainsi qu’au début de l’occupation des locaux. Les polymères utilisés sont l’acétate de polyvinyle et les copolymères (colles à bois, revêtements muraux, packagings…) ; les caoutchoucs naturels et synthétiques (colles contact) ; le collodium ; les acrylates (enductions auto-adhésives, colles moquette …) et les polyuréthanes (colles à bois, …)

� Les colles colloidales naturelles : à base de polymères naturels dissous dans de l'eau : l'amidon et la dextrine qui en est dérivée, issu des céréales ou tubercules (pommes de terre, blé, maïs…) ; la caséine, protéine extraite du lait ; la cellulose, chimiquement modifiée, extraite du bois ; la glutine des os d'animaux. Ce type de colles est utilisé pour le papier et les emballages, l'étiquetage du verre, la production de reliures, ou comme colle pour papiers peints. Attention, les polymères cités ici sont parfois également utilisés dans des colles à base solvantées.

� Les dispersions ou émulsion : elles diffèrent des colles à base solvantée par le choix de l'eau comme solvant, ce qui est environnementalement avantageux. Elles incluent néanmoins des solvants en présence inférieure à 5% (éthers de glycol) qui peuvent se révéler nocifs pour la santé. Les polymères les plus utilisés pour les dispersions en phase aqueuse sont l'acétate de polyvinyle, les acrylates, les caoutchoucs, les polyuréthanes, les polychloroprènes.

� Les hotmelts (colles thermofusibles) : Les hotmelts sont des matériaux thermoplastiques totalement sans solvant. Solides à température ambiante, ils sont fondus dans des dispositifs appropriés et appliqués à l'état liquide sur les parties à coller. Les hotmelts sont utilisés dans de nombreux secteurs, par exemple l'industrie de l'emballage (collage de carton), la fabrication des livres (collage des reliures), l'industrie du bois et de l'ameublement, l'industrie textile, les marchés de l'électronique (fixation d'éléments constructeurs), l'industrie de la chaussure.

� Les plastisols : Les plastisols sont des colles sans solvant qui requièrent pour leur prise dès températures comprises entre 140°C et 200°C. Ils consistent surtout en des dispersions de particules superfines de chlorure de polyvinyles ou de polyméthacrylate dans des plastifiants ou " agents adhésifs ". De nos jours ils sont utilisés surtout dans la construction automobile.

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o colles à prise chimique (colles « réactives ») : le polymère se forme par réaction chimique (polymérisation, ou réticulation). La réaction chimique est provoquée par l'humidité, l'exclusion d'air, ou des durcisseurs spéciaux, la température, les UV...

� Les colles polyuréthanes : Colles mono ou bi-composants, constituée par une association de polyisocyanate et de polyester / polymère. Elles sont utilisés dans la construction d'éléments sandwichs de matériaux poreux (bois, mousse polystyrène, mousse polyuréthane et autres) et de panneaux stratifiés (plastiques) ou de métaux (aluminium). D’autres utilisations sont le collage des revêtements plastiques, de parquets, la réalisation de joints étanches. Les effets sur la santé sont principalement des désagréments cutanés et respiratoires (asthme)

� Les colles époxys : Colles composées d’une résine, d’un durcisseur et de charges. Elles ont de nombreuses applications dans le secteur de la construction, tel que le collage de métaux. Sans solvant, elles ont un impact très limité sur la santé.

� Les colles anaérobies : elles sont pour la plupart des mélanges de diméthacrylates de certains diols avec de petites quantités de péroxides et d'accélérateurs de prise. Elles se distinguent par le fait qu'elles demeurent liquides au contact de l'oxygène mais polymérisent en quelques heures en l'absence d'oxygène et au contact de métaux actifs. Elles sont utilisées notamment dans des assemblages métalliques.

� Les colles cyanoacrylates : Les cyanoacrylates sont des colles réactives monocomposants liquides. Ces colles, qui peuvent se composer de solvants nocifs comme l’éther de glycol, sont utilisées pour le collage de revêtements de mur et sols tels que papier vinyl, toiles de verre, panneaux de liège, faïence, liège…Les colles acryliques sont plus adaptées aux milieux humides.

� Les colles acrylates: Les acrylates bicomposants (connus également sous le nom de colles A/B, colles no-mix, ou acryliques seconde génération) sont des colles à réaction rapide, qui conviennent particulièrement pour des collages métal/métal ou métal/plastique, par exemple fabrication de châssis de fenêtres.

� Les colles photoreticulables : elles sont basées essentiellement sur des acrylates ou des époxys. Leur polymérisation est provoquée par la lumière UV. L'avantage des colles photoréticulables sur les époxys ou les acrylates et la possibilité d’être formulés sous forme de monocomposants.

� Les MS polymeres : Ces colles monocomposant à base de silane modifié fabriqué à partir de MS polymères sont utilisées pour le calfeutrement élastique de joints, par exemple pour des applications dans les techniques de climatisation et de ventilation.

> Comment éviter les colles ? Pour éviter les fixations par collage des revêtements intérieurs, on limitera l’emploi de matériaux demandant l’usage de colle, notamment certains revêtements muraux et revêtement synthétiques, tels que les vinyles, certains planchers flottants, etc. Une autre possibilité consiste à chercher des modes de fixation originaux. Par exemples, pour les textiles, la fixation en « tendu » est une technique purement mécanique. Ce système peut être adapté pour les plafonds, les murs, les sols (tapis plains)…. Le démontage et le remplacement sont aisés. Si ce revêtement offre de nombreux avantages, il comporte néanmoins des inconvénients variables selon le type de « matériau » tendu : accumulation éventuelle des acariens et poussières, difficulté d’entretien, composition des toiles intégrant souvent du PVC. Enfin, il faut également veiller à ne pas introduire dans l’habitat des matériaux comportant des colles dans leurs composants de fabrication. Pour cela, on tentera de limiter l’usage des matériaux composites (constitués de différents composants solidarisés à l’aide de colles), et on sera particulièrement vigilants au niveau des panneaux de fibres de bois ou de particules, qui sont la seconde plus importante source d’émission de formaldéhyde dans l’habitat, après

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la fumée de tabac. On retiendra que, en général, plus le panneau est dur et résistant, plus les liants sont nocifs. On veillera donc à choisir la catégorie de panneau adéquate :

o Tendres pour des sous-toitures et l’isolation phonique o Mi-durs comme face visible de cloison ou de meubles o Durs comme revêtement de paroi, coffrage à béton o Bituminés (étanches) comme isolation, en sous-sol humide

ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX

> Ecobilan Certaines colles et peintures peuvent avoir un impact défavorable sur le potentiel de recyclage des matériaux de construction. L’absence de colles par exemple permet un démontage plus facile des éléments lors d’une rénovation ou démolition, et donc un meilleur recyclage. D’autre part, la production industrielle de peinture demande beaucoup d’énergie et est une source de pollution. Les informations relatives à l’impact énergétique des colles et peintures ne sont pas aisément identifiables, néanmoins quelques points de référence sont illustrés pour exemple.

o Les peintures minérales (phase aqueuse) sont modérément énergivores (5 à 10 GJ/m² en énergie grise), et peu polluantes.

o Les peintures acryliques (phase aqueuse) sont plus énergivores (34 à 45 GJ/m² en énergie grise) et plus polluantes.

Les informations relatives aux peintures « naturelles » (ex : à base d’huile végétale / argile…) mettent en avant un avantage certain concernant les impacts sur l’environnement en comparaison aux autres type de peintures.

> Comment reconnaître les colles et peintures écologiques ? Une piste d’identification des colles et peintures à privilégier est la référence aux labels. Le label officiel utilisé en Belgique est le « label écologique européen ». Les critères d’obtention de ce label, remis à jours tous les 4 ans, visent en particulier à promouvoir une utilisation efficace du produit et limiter la quantité de déchets, réduire les risques pour l’environnement en réduisant les émissions de solvants, limiter les rejets de substances toxiques ou polluantes dans les eaux.

Logo du label écologique européen, source : http://ec.europa.eu/environment/ecolabel/index_en.htm

Notamment, pour les peintures intérieures :

o le produit ne doit pas dépasser une concentration maximale en pigments blancs (=< 36gr/m²)

o les émissions et rejets de déchets provenant de la production de pigments au dioxyde de titane ne doivent pas dépasser certains niveaux

o La teneur en COV ne doit pas dépasser certaines valeurs, par exemple 15 gr/litre de peinture intérieure mate diluée, et 75 gr/litres de lasure non filmogène diluée.

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o Aucun hydrocarbure aromatique volatil ne doit être directement ajouté au produit avant ou pendant la mise en teinte (le cas échéant); il est toutefois possible d’ajouter des ingrédients contenant des HAV, pour autant que la teneur en HAV du produit final ne dépasse pas 0,1 % (m/m).

o Les métaux lourds suivants et leurs composés ne doivent pas entrer dans la composition du produit: cadmium, plomb, chrome VI, mercure, arsenic, baryum (excepté sulfate de baryum), sélénium, antimoine.

o Un certain nombre de substances identifiées comme dangereuses pour l’environnement ou toxiques selon les directives européennes ne peuvent être utilisés ou sont fortement contraintes (tels que Alkyl-phénol-éthoxylates, formaldéhyde, solvants organiques halogénés, certains phtalates

o Les peintures doivent avoir certaines caractéristiques d’usage tel qu’un rendement minimal exprimé en m²/litres de produit, une résistance au frottement humide et à l’eau, une résistance à l’abrasion et à l’eau

o L’emballage doit mentionner certains éléments tels que des recommandations d’usage, de stockage, de nettoyage, etc.

Sur base de cette liste de critères, on voit que le produit labellisé « écologique européen » doit à la fois être performant pour l’application visée, respecter des seuils d’émissions et de rejets polluants et ne pas intégrer de substances répertoriés comme nocives. La prise en compte de l’aspect qualitatif est un élément important, notamment car il offre une garantie de qualité au prescripteur qui n’est pas forcément disponible dans des démarches biologiques par exemple. Une liste des produits labellisés est disponible sur : www.eco-label.com. Divers autres labels nationaux sont comparables à l’écolabel européen. Citons par exemple le label français « NF environnement » régulièrement présent sur des produits commercialisés en Belgique, ou le label autrichien « Umweltzeichen ». D’autre labels nationaux vont plus loin, tels que le label allemand Blauer Engel (Ange Bleu) ou l’écolabel scandinave « Le cygne blanc - Nordic Swan ».

A côté des labels officiels, qui supposent une certification selon une procédure et des critères établis (labellisation Iso de type I), un fabricant, distributeur ou consortium privé quelconque peut avoir recours à une promotion libre par le biais d’auto-déclarations écologiques (labellisation Iso de type II), sous la responsabilité seule du ou des déclarants. Parmi ceux-ci, le plus fréquemment rencontré en Belgique est un label nommé « Natureplus » (voir www.natureplus.org pour les critères et la liste de produits labellisés). Il labellise des produits de différentes natures, dont des peintures, présentes sur les marchés de l’Europe germanophone, des Pays-Bas et de Belgique, où le label est géré par l’asbl VIBE (Vlaams Instituut voor Bio-Ecologisch Bouwen en Wonen). Pour les peintures, « NaturePlus » reprend notamment des catégories de critères équivalentes à l’Ecolabel Européen.

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Si l’apparition de labels est nécessaire pour orienter l’achat, différentes critiques peuvent leur être faites :

o leur multiplication est source de confusion. Certains sont issus du législateur (label écologique européen ou labels nationaux), d’autre du secteur privé. Les objectifs des uns et des autres ne sont pas forcément identiques, de même que les critères techniques et échelles de valeurs. Pour identifier les différences entre labels, nous recommandons le site www.infolabel.be.

o La présence d’un label peut donner une fausse impression d’innocuité totale pour la santé et l’environnement. Or les labels identifient plutôt les produits les plus performants (les moins nocifs) pour la santé et/ou l’environnement. Ils ne garantissent donc pas l’innocuité et ne dispensent en aucune façon du respect des règles de sécurité lors de l’application du produit ou du traitement des déchets.

o Les eco-labels ne prétendent pas à l’exhaustivité. L’obtention d’un label est toujours une procédure volontaire du fabricant. Ces procédures sont parfois payantes et administrativement lourdes, ce qui peut éventuellement être dissuasif pour de petites structures. Il peut donc exister des produits intéressant non labellisés.

Les labels sont donc des guides utiles mais leurs limitations doivent être gardées à l’esprit. > Résidus de colles de peintures La première chose est d’identifier si la peinture en question constitue un déchet dangereux ou non, en fonction de ses composants. L’arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles Capitale du 25 avril 2002 établi une liste de déchets dangereux, dans laquelle on retrouve explicitement les déchets de peintures et vernis, quel que soit le type de solvant, et les déchets de décapants. Selon l’Ordonnance du 7 mars 1991 du Conseil de la Région de Bruxelles-capitale, relative à la prévention et à la gestion des déchets (Mon. 23 avril 1991), les déchets dangereux ne peuvent être rejetés à l’égout et doivent être triés et déposés à un parc à conteneurs. Les récipients de déchets secs et liquides seront préalablement fermés hermétiquement Si les déchets sont en trop grande quantité pour être acceptés au parc à conteneurs, il faudra les faire reprendre par un collecteur de déchets dangereux agréé (il existe une liste des sociétés agréées et enregistrées sur le site de Bruxelles Environnement http://www.leefmilieubrussel.be/Templates/Professionnels/Informer.aspx?ID=2286.

Nous attirons l’attention sur le fait que certaines peintures sont bio-compostables. Les informations concernant cette possibilité sont disponibles auprès des distributeurs et fabricants. Enfin, on respectera les prescriptions des fabricants sur les produits de rinçage ou de nettoyage : le recours à des produits agressifs, type white-spirit, n’est pas toujours nécessaire, ou s’il l’est, des produits aux performances équivalentes mais plus respectueuses de l’environnement peuvent être trouvés auprès de fournisseurs de peintures écologiques. Rappelons que même lors des opérations de nettoyage, à aucun moment les restes de peinture ne pourront être déversés dans les réseaux d’évacuation des eaux usées (éviers sanitaires).

ASPECTS ECONOMIQUES

> Où trouver des colles et peintures écologiques ? Les colles et peintures, tout comme les produits de traitement du bois, sont parmi les premiers matériaux auxquels s’est intéressé l’éco-construction. Ils ne sont dès lors pas difficiles à

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trouver. Notamment, on en trouve dans les grandes surfaces de bricolage et même certains magasins d’alimentation biologique. En Flandre, la plupart des points de vente sont affiliés à l’association VIBE. En Wallonie, ils sont affiliés à Nature et Progrès ou au Cluster éco-construction. A Bruxelles aussi un tel cluster s’est constitué, sous le nom « Ecobuild ». > Coût des colles et peintures écologiques ? Selon les fiches du réseau Eco-consommation, les peintures naturelles ne sont pas sensiblement plus chères à l’achat que les peintures synthétiques de bonne qualité. A titre d’exemple, voici quelques ordres (Willersin, 2009) :

Classe Nombre de couches

€/m² htva par couche

€/m² htva

Sous-couche blanche de plafonnage

1 1.38 1.38

Peinture dispersion

2 0.89 1.78

Peinture minérale

2 0.74 1.48

Peinture à la chaux

2 1.15 2.30

Peinture argile

2 1.13 2.26

Lasure châssis

1 1.29 1.29

Ces prix peuvent évidement varier en fonction des produits et des distributeurs. Pour les colles, en consultant les catalogues de détaillants de matériaux écologiques (prix hTVA en 2007), on trouve :

o Colle pour papier peint soluble dans l’eau : 29€/kg o Colle pour fixation de parquets et planchers : 5 à 10 €/kg o Colles pour carrelages, faïences, céramiques : 1,44 €/kg (0,5 m²)

Ces valeurs sont bien évidement variables selon les coloris éventuels, les quantités achetées, et les fournisseurs. Les chiffres indiqués ici ne sont donc qu’illustratifs. ASPECTS SOCIAUX

Les aspects sociaux concernent essentiellement les impacts sur la santé des habitants. Nous répertorions ici une série d’informations. Pour plus de précision, se référer à l’outil SQuATte de Bruxelles-Environnement. (voir aussi les « Ambulance Verte » de Bruxelles Environnement)

> Impact des peintures sur la santé Tous les composants peuvent présenter selon leur origine des risques plus ou moins élevés pour la santé :

o Les pigments qui permettent d’obtenir des teintes vives peuvent contenir des métaux lourds (surtout dans les vieilles peintures, rencontrées lors de travaux de rénovation, où l’on trouve parfois du plomb). Le choix d’une couleur blanche ou pastelle n’est cependant pas en soi une garantie d’absence de ces métaux. Toutes les peintures blanches constituées de pigments du type sel soluble de plomb ou céruse

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(hydroxycarbonate de plomb) sont à exclure. Notons que les pigments sont aussi nocifs lors de l’application que lors de l’occupation des locaux par la suite. Cette recommandation est donnée à titre informatif, en effet, ces composés de plomb sont interdits par la loi mais du plomb peut encore se retrouver sous d’autres formes dans des nouvelles peintures ou dans certaines peintures conservées de longue date ou en application sur un mur existant. On sera donc particulièrement prudent lors de rénovations, et notamment lors de ponçage de bois anciens (en rénovation par exemple).

o D’autres composants métalliques (ex : dioxyde de titane…) sont également nocifs pour la santé et l’environnement, ils doivent être identifiés au cas par cas. De plus amples informations sur l’impact des composants est généralement disponible auprès d’organismes environnementaux.

o Les solvants incluent des composés organiques volatiles (COV) qui selon leur origine

et leur concentration peuvent porter atteinte à la santé de manière plus ou moins conséquente à court et long terme : maux de tête, troubles respiratoires, cancer (pour les composés au benzène). Parmi les COV, pointons particulièrement le formaldéhyde qui peut provoquer des irritations ou des troubles du sommeil, de la concentration, voire des atteintes au système digestif et respiratoire. C’est également un probable cancérigène pour l’homme. Même les peintures et autres produits dénommés « sans solvants » en contiennent une certaine quantité. En outre, la plupart des solvants, hormis l’eau, peuvent également provoquer des dégâts environnementaux conséquents s’ils ne sont pas traités de façon adéquate en fin de vie.

o Les peinture en phase aqueuse contiennent des solvants (tels que l’éther de glycol) et

peuvent être accompagnées d’agents de conservation. Selon leur origine et leur concentration ils peuvent se révéler nocifs pour la santé. Les conservateurs peuvent provoquer des troubles cutanés et respiratoires, les solvants à base d’éther de glycol peuvent être à l’origine de problèmes neurologiques, hématologiques et rénaux.

o Les liants contenus dans les peintures dites « naturelles » peuvent être de l’essence de

térébenthine issue de résine de pins ou des esters d’agrumes. Ceux-ci peuvent présenter vis-à-vis des sujets sensibles une composante allergène (variable selon l’origine et l’âge de ces résines) qui pourra se traduire essentiellement par des désagréments cutanés. Notons que certains produits peuvent libérer des aldéhydes (allergène respiratoire) par réaction au support, surtout les mortiers de chaux et les plâtres.

o Des pesticides peuvent également se trouver dans certaines peintures. Les pesticides

ont des impacts différents selon leur classe. De manière générale, ils attaquent le système nerveux, mais d’autres effets peuvent être observés.

> Impact des colles sur la santé Tous les composants peuvent présenter selon leur origine des risques plus ou moins élevés pour la santé :

o Les colles synthétiques les plus répandues sont à base de formol. Le dégagement de formaldéhyde qui en résulte est irritant et cancérigène. Les bois lamellés-collés, les panneaux de contre-plaqué et les panneaux de particule en contiennent des quantités plus ou moins importantes.

o Les colles d’origine naturelle sont à base de caséine, de cires, de latex naturel ou de résine de bois. Les solvants utilisés sont de l’eau, des huiles essentielles ou de l’essence de térébenthine. Le risque allergène de la térébenthine est variable selon l’origine géographique et l’âge des résines. Ces colles sont peu voraces en énergie lors de leur fabrication, sans risques pour la santé, mais sont moins résistantes que les colles synthétiques.

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o Les colles à papier peint sont à base d’éthers de cellulose qui ressemblent chimiquement à la cellulose naturelle. Elles n’ont pas d’impact réellement identifié sur la santé.

Notons qu’il existe une classification normative des panneaux de particule en fonction de leur teneur en composés organiques volatiles, fonction de la quantité et du type de colle entrant dans leur composition :

Classe Teneur en formaldéhyde

déterminée par une méthode d’extraction au perforateur selon la norme NBN EN 120

Dégagement en formaldéhyde déterminé par une méthode à la

chambre selon la norme NBN EN 717

E1 <=8 mg/100gr de panneau

<= 124 µg/m³ d’air

E2 8< … <=30 mg/100gr de panneau

> 124 µg/m³ d’air

Les panneaux de classe E2 ne devraient être utilisés qu’à l’extérieur ou dans des locaux fortement ventilés comme des garages. Il existe également des panneaux dérivés du bois collés sans formaldéhyde (classe EO). Ils contiennent à la place polyuréthanes (à base d’isocyanate) lesquels sont potentiellement nocifs (hypersensibilité et des allergies), en particulier pour les ouvriers chargés de leur fabrication. Il n’est donc pas évident d’affirmer que cette classe E0 est préférable à la classe E1.

DANS LA PRATIQUE

Des mesures doivent être prises aux différentes phases de développement et de réalisation du projet : AVANT-PROJET

o On favorisera l’usage de matériaux bruts (dalles lissées, blocs apparents, etc.) o Dès l’avant-projet, le maître d’ouvrage cherchera à limiter l’usage de quantités

importantes de matériaux nécessitant une colle ou une peinture. Particulièrement, il évitera de mettre en contact avec l’ambiance des matériaux tels que lamellés collés et panneaux de particules ou contreplaqués.

PROJET D’EXECUTION, DOSSIER POUR LE PERMIS D’URBANISME

> Peintures Lors de l’élaboration du projet, l’auteur de projet et le maître d’ouvrage se poseront la question de la réelle nécessité d’une peinture murale. Les peintures murales pourront être remplacées si nécessaire par des enduits naturels avec adjonction de pigments végétaux. Ces derniers peuvent être utilisés pour donner de la couleur et protéger les surfaces tout en excluant les risques des métaux lourds de pigments minéraux ainsi que les solvants.

Si une peinture s’avère nécessaire, l’auteur de projet veillera à utiliser des peintures permettant une réfection aisée et à prescrire :

o une peinture portant le « label écologique européen », ou équivalent o une peinture dont les liants sont économes en énergie grise, issus de matières

première renouvelables, peu polluants, pauvre en solvants (teneur maximale : 2%) et exempte d’agents biocides. Il s’agit notamment de peintures à dispersion aqueuse aux résines naturelles sans solvants, peintures à la chaux, peintures aux silicates et organo-silicates

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Dans tous les cas, on veillera à choisir les peintures adaptées selon les propriétés du support et les propriétés requises selon les contraintes d’exploitation (ex : utilisation en milieu humide / utilisation sur des surfaces soumises aux UV / utilisation dans des locaux médicaux…). Les informations relatives à l’utilisation recommandée des différentes peintures est identifiables sur les emballages ou auprès des fabricants et distributeurs. > Colles Lors de l’élaboration du projet, et dans le but de limiter l’usage direct de colles, l’auteur de projet privilégiera les modes d’assemblage mécaniques ou à emboîtement. Au même titre on favorisera les matériaux bruts de finition sauf dans le cas ou les colles sont correctement identifiées et reconnues sans impacts sur la santé et l’environnement. Lorsque l’usage d’une colle se révèle nécessaire, l’auteur de projet devra s’assurer que le type de colle correspond au type d’usage – une note particulière devra être rédigée à destination des personnes qui réaliseront la mise en œuvre des travaux. Celle-ci comprendra entre autre les recommandations de sécurité d’usage émanant du fabricant ainsi que la composition détaillée des produits et leurs effets possibles sur la santé et l’environnement. Enfin, les cahiers de charges imposeront l’usage de panneaux de particule et de fibre de bois de classe E1. SUIVI ET SURVEILLANCE DES TRAVAUX – MISE EN ŒUVRE

> Peintures Dans le cas de la mise en œuvre mécanique des peintures (pistolets ou aéroliseurs) on prendra des précautions particulières. La pulvérisation des peintures, qu’elles soient en phase aqueuse ou en phase solvant, génère une pollution importante de l’air et peut occasionner des problèmes cutanés, respiratoires et oculaires.

On veillera à :

o ne pas utiliser ce type de mise en œuvre dans des locaux confinés et non ventilés (ex :

caves sans ouvertures) o favoriser la mise en œuvre au pinceau, à la brosse ou au rouleau qui limite les

projections aérauliques. o se protéger les voies respiratoires par un masque, les yeux par des lunettes adaptées

et les mains et bras par des gants et vêtements adaptés, si la mise en œuvre mécanique est inévitable.

o Ventiler abondamment les locaux Pour assurer un traitement adéquat des déchets de peinture, on prendra les précautions suivantes :

o Pour les produits diluables à l’eau, rincer les outils dans un seau à part. o Pour les travaux de peinture importants, prévoir des cuves de nettoyage des outils sur

chantier. Ceux-ci permettent la décantation des matières la nuit et une réutilisation de l’eau ou son déversement dans l’évier. Les boues seulement seront éliminées comme déchets selon les filières expliquées ci-dessus (section « Résidus de colles et peintures »).

o Les restes de peintures et vernis, l’eau (ou les boues) de rinçage, les pots, bombes et autres emballages de peinture seront considérés comme des déchets dangereux, qu’ils soient pleins ou complètement vides, de même que les pinceaux et rouleaux, restes de ponçage de couches de peintures, et les solvants tels que white spirit. Ces déchets seront éliminés selon les filières expliquées dans la section « Résidus de colles et peintures ».

> Colles

o On veillera à se protéger les yeux et les mains lors de travaux de collage. o Que ce soit lors de la mise en œuvre ou après l’application, on prendra soin de ventiler

abondamment les locaux.

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RECEPTION ET MISE EN EXPLOITATION

> Peintures & colles o L’occupation des locaux devra se faire après une période de séchage plus ou moins

importante selon le type de peinture utilisée et une ventilation intensive. On évitera de les occuper aussi longtemps qu’une odeur de peinture soutenue est présente. Bien qu’elle s’adresse à tous, cette recommandation est particulièrement importante pour les enfants, les femmes enceintes et les personnes ayant des problèmes respiratoires. Notons que certaines peintures bien que inodores n’en sont pas moins néfastes pour la santé. D’autre part, l’odorat à tendance à s’accoutumer aux odeurs qui deviennent imperceptibles après quelques minutes dans un même local. Cette recommandation est valable aussi bien pour les peintures que les colles.

o Dans le cas d’un ponçage ou décapage, il existe un risque de dégagements de particules ou d’émanations gazeuses tel que cadmium, chrome de pigments, plomb dans les vieilles peinture. A cet effet, on veillera à protéger les voies respiratoires de façon adéquate et à ventiler abondement les locaux.

INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

AUTRES ELEMENTS A GARDER A L’ESPRIT

Les fiches suivantes traitent de sujets connexes :

o MAT06 - Revêtements de murs intérieurs et plafonds: choisir des matériaux sains, avec un écobilan favorable.

o MAT07 - Revêtements de sol: choisir des matériaux sains, avec un écobilan favorable. o MAT08 - Choisir un bois en fonction de son origine et de sa mise en oeuvre o CSS07 - Assurer la qualité de l'air des locaux o CSS08 - Limiter les sources de pollution intérieure : pollution chimique et physique o CSS10 - Traitements du bois: tenir compte de leur impact sur la santé

BILBIOGRAPHIE

Informations générales:

o SQuATte, un outil dynamique de Bruxelles Environnement sur les pollutions intérieures : www.bruxellesenvironnement.be

o Vlaams Instituut voor Bio-Ecologisch Bouwen en Wonen (www.vibe.be) o Cluster Eco-construction bruxellois :

http://www.brusselsgreentech.be/index_cluster.htm o Cluster Eco-construction wallon :

http://clusters.wallonie.be/xml/index_ecoconstruction_fr.html o Réseau eco-consommation: www.ecoconso.be o Bois et Habitat: www.bois-habitat.com o Françoise Jadoul, “Santé et confort à l’intérieur de l’habitat », Formation des conseillers

en éco-rénovation, Le Centre Urbain ASBL, 2009-2010 o Frank Willersin, « Eco-construction : peinture, huiles, vernis », Formations matériaux de

construction, Bruxelles Environnement, 2009

Ouvrages traitant de la santé dans l’habitat :

o Le guide de l’habitat sain, Suzanne et Pierre Déoux, Medieco éditions, 2004 o L’habitat écologique – Quels matériaux choisir, Friedrich Kur, éditions terre vivante,

1999 o L’écologie dans le bâtiment – Guides comparatifs pour le choix des matériaux de

construction, Jutta Schwarz, 1998

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Les labels :

o Label écologique Européen : http://europa.eu.int/ecolabel o Marque française NF-environnement : www.marque-nf.com o label autrichien « Umweltzeichen » : www.umweltzeichen.at o Label Natureplus : www.natureplus.org o Label allemand Blauer Engel : www.blauer-engel.de o Ecolabel scandinave « Le cygne blanc » : www.svanen.se o La comparaison des critères des différents labels : www.infolabel.be