coiffe des rotateurs : rééducation en chaîne fermée

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d'expliquer. L'EHPAD est une institution de vie, à ce titre elle est toujours en mouvement, en construction, en évolution. Conclusion.Cette recherche m'a permis d'ajouter à la vision du soignant celle du résident. Ainsi je peux mieux comprendre la vie dans l'institution, comprendre les refus, l'absence de mot, la déambu- lation, la prostration. Je deviens sensible autrement. C'est une porte qui s'ouvre vers une approche de l'empathie. Cette recherche implique une réexion sur soi, sur sa propre problématique existentielle qui à mon sens est un frein à l'embauche en gérontologie. La mort fait peur. Nous pouvons apprendre d'elle. Pour en savoir plus L'EHPAD : pour nir de vieillir, Ethnologie comparée de la vie quoti- dienne en institution gériatrique (tome I). Étude réalisée pour le Centre d'analyse stratégique par la Fondation Maison des sciences de l'Homme Juin 2006. 256 pp. Dorange M. Entrée en institution et paroles de vieux. Gerontol Soc 2005;112. Lalive d'Epinay C. Mémoire autobiographique et construction identi- taire dans le grand âge. Gerontol Soc 2009;130. Lapassade G. Microsociologie interactions et approches institution- nelles. Prat Formation Analyses 1994;28. Lesourd F. L'homme en transition. Anthropos; 2009. 239 pp. Lourau R. Le journal de recherche. Paris Méridiens Klincksieck; 1988. 270 pp. Mallon I. Vivre en maison de retraite, le dernier chez soi. PUR collec- tion le sens social; 2004. 288 pp. Pineau G, Le Grand JL. Les histoires de vie. PUF; 1993. 127 pp. Sebag-Lanoë R. Vivre, vieillir et le dire. Desclée de Brouwer; 2001. 160 pp. Thomas LV. La mort. PUF; 1988. 128 pp. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.11.019 P16 Lombalgie et posturologie : à la recherche du paramètre utile Jean-Louis Estrade 31, chemin du Postillon, 36100 Issoudun, France Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Évaluation ; Posture ; Rachis lombal Introduction.Le praticien en thérapie manuelle est confronté à la problématique d'une évaluation non-opérateur dépendant des patients rachialgiques dans un cadre clinique. La plate-forme de posturologie semble être un outil compatible avec la pratique quotidienne. L'analyse stabilométrique de l'équilibre statique s'effectue à partir de nombreux paramètres dont certains pourraient être modulés par la présence d'une rachialgie. Quels paramètres pourraient être utiles ? Dans quelle position imposée au patient ? Sujets et méthodes.Trois études rétrospectives ont comparé les examens posturographiques : de sujets jeunes et sains et de sujets rachialgiques d'âge différents ; de sujets d'âge similaires lombalgiques ou non lombalgiques, en position debout bipodale ; de sujets d'âge similaires lombalgiques ou non lombalgiques, en station hanchée. Une étude a porté sur l'examen posturographique de sujets d'âge similaires lombalgiques ou non lombalgiques, en station assis sur tapis mousse, sujet redressé. Dans ce dernier groupe, de façon aléatoire, une partie des sujets devaient adopter une station assise redressée et une station assise relâchée. Résultats.La comparaison des différents paramètres de l'examen stabilométrique de sujets jeunes et sains et de sujets rachialgiques d'âge différent n'amène pas de différences remarquables, excepté pour le paramètre longueur. La comparaison de sujets d'âge similaire, lombalgiques ou non lom- balgiques, n'amène pas de différences remarquables, et de façon contradictoire pour le paramètre longueur, que ce soit en position debout bipodale ou en station hanchée. La comparaison lors de l'examen en station assise sensibilisée ne montre pas de différences entre lombalgiques et non-lombalgiques. La station assise érigée apparaît différente pour beaucoup de para- mètres comparativement à la station assise relâchée. Discussion.La littérature ne semble pas montrer de façon claire quel paramètre est utile pour l'examen du lombalgique. La abilité de l'exa- men posturographique est aujourd'hui conditionnée à plusieurs conditions : Peu de paramètres s'avèrent ables (vitesse des oscillations, surface). La fréquence d'acquisition recommandée (100 à 200 Hz) est au-delà de ce que proposent les plate-formes du marché. La répétition des examens identiques accroît la abilité ce qui réduit les possibilités d'utilisation clinique. Conclusions/implications pour la pratique.L'évaluation clinique du lombalgique à l'aide d'une plateforme de posturologie n'a pas fait la preuve de son intérêt. http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.11.020 P17 Coiffe des rotateurs : rééducation en chaîne fermée Thierry Stevenot 5, rue du Président-Kennedy, 8000 Charleville-Mézières, France Adresse e-mail : [email protected] Mots clés : Biomécanique ; Épaule ; Rééducation musculosquelettique Introduction.La pathologie de la coiffe est fréquente et invalidante. La rééducation offre différentes techniques, avec des résultats variés. Une manœuvre manuelle de recentrage gléno-huméral en chaîne fermée a fait l'objet d'une récente évaluation, montrant son efcacité immédiate. Des explications anatomo-physiologiques ont été avan- cées. An de majorer et pérenniser les résultats, un appareil a été créé pour réaliser une rééducation active en chaîne fermée selon les mêmes principes, permettant un renforcement musculaire conformé- ment aux recommandations de la HAS. Objet.Évaluation d'un protocole innovant (Concept 3 C) de rééduca- tion de l'épaule avec renforcement musculaire. Hypothèse.La rééducation active de l'épaule en chaîne fermée réa- lisée sur un appareil spécique améliore le score de Constant. Méthode.Soixante-seize épaules atteintes d'une pathologie de la coiffe non opérée sont étudiées. La rééducation de l'épaule selon le Concept 3 C, qui comprend un travail actif en poussée et traction en CCF sur le Scapuleo, et des mobilisations passives du complexe scapulo- huméral, a été évaluée. Le score de Constant a été calculé avant et après rééducation. Le protocole est décrit (Fig. 1). La physiothérapie antal- gique, l'électrothérapie antalgique ou excitomotrice, le renforcement musculaire en rotation latérale, le renforcement « classique » des abais- seurs, l'inversion du rythme scapulo-huméral n'ont jamais été utilisés. Kinesither Rev 2013;13(134):4659 JFK 2013 55

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Page 1: Coiffe des rotateurs : rééducation en chaîne fermée

Kinesither Rev 2013;13(134):46–59 JFK 2013

d'expliquer. L'EHPAD est une institution de vie, à ce titre elle esttoujours en mouvement, en construction, en évolution.Conclusion.– Cette recherche m'a permis d'ajouter à la vision dusoignant celle du résident. Ainsi je peux mieux comprendre la viedans l'institution, comprendre les refus, l'absence de mot, la déambu-lation, la prostration. Je deviens sensible autrement. C'est une portequi s'ouvre vers une approche de l'empathie. Cette recherche impliqueune réflexion sur soi, sur sa propre problématique existentielle quiàmon sens est un frein à l'embauche en gérontologie. Lamort fait peur.Nous pouvons apprendre d'elle.Pour en savoir plusL'EHPAD : pour finir de vieillir, Ethnologie comparée de la vie quoti-

dienne en institution gériatrique (tome I). Étude réalisée pour leCentre d'analyse stratégique par la FondationMaison des sciencesde l'Homme Juin 2006. 256 pp.

Dorange M. Entrée en institution et paroles de vieux. Gerontol Soc2005;112.

Lalive d'Epinay C. Mémoire autobiographique et construction identi-taire dans le grand âge. Gerontol Soc 2009;130.

Lapassade G. Microsociologie interactions et approches institution-nelles. Prat Formation Analyses 1994;28.

Lesourd F. L'homme en transition. Anthropos; 2009. 239 pp.Lourau R. Le journal de recherche. Paris Méridiens Klincksieck; 1988.

270 pp.Mallon I. Vivre en maison de retraite, le dernier chez soi. PUR collec-

tion le sens social; 2004. 288 pp.Pineau G, Le Grand JL. Les histoires de vie. PUF; 1993. 127 pp.Sebag-Lanoë R. Vivre, vieillir et le dire. Desclée de Brouwer; 2001.

160 pp.Thomas LV. La mort. PUF; 1988. 128 pp.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.11.019

P16Lombalgie et posturologie : à la recherche duparamètre utileJean-Louis Estrade31, chemin du Postillon, 36100 Issoudun, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Évaluation ; Posture ; Rachis lombalIntroduction.– Le praticien en thérapie manuelle est confronté à laproblématique d'une évaluation non-opérateur dépendant des patientsrachialgiques dans un cadre clinique. La plate-forme de posturologiesemble être un outil compatible avec la pratique quotidienne. L'analysestabilométrique de l'équilibre statique s'effectue à partir de nombreuxparamètres dont certains pourraient être modulés par la présenced'une rachialgie. Quels paramètres pourraient être utiles ? Dans quelleposition imposée au patient ?Sujets et méthodes.– Trois études rétrospectives ont comparé lesexamens posturographiques :– de sujets jeunes et sains et de sujets rachialgiques d'âge différents ;– de sujets d'âge similaires lombalgiques ou non lombalgiques, enposition debout bipodale ;– de sujets d'âge similaires lombalgiques ou non lombalgiques, enstation hanchée.Une étude a porté sur l'examen posturographique de sujets d'âgesimilaires lombalgiques ou non lombalgiques, en station assis surtapis mousse, sujet redressé.

Dans ce dernier groupe, de façon aléatoire, une partie des sujetsdevaient adopter une station assise redressée et une station assiserelâchée.Résultats.– La comparaison des différents paramètres de l'examenstabilométrique de sujets jeunes et sains et de sujets rachialgiquesd'âge différent n'amène pas de différences remarquables, exceptépour le paramètre longueur.La comparaison de sujets d'âge similaire, lombalgiques ou non lom-balgiques, n'amène pas de différences remarquables, et de façoncontradictoire pour le paramètre longueur, que ce soit en positiondebout bipodale ou en station hanchée. La comparaison lors del'examen en station assise sensibilisée ne montre pas de différencesentre lombalgiques et non-lombalgiques.La station assise érigée apparaît différente pour beaucoup de para-mètres comparativement à la station assise relâchée.Discussion.– La littérature ne semble pas montrer de façon claire quelparamètre est utile pour l'examen du lombalgique. La fiabilité de l'exa-men posturographique est aujourd'hui conditionnée à plusieursconditions :Peu de paramètres s'avèrent fiables (vitesse des oscillations, surface).La fréquence d'acquisition recommandée (100 à 200 Hz) est au-delàde ce que proposent les plate-formes du marché.La répétition des examens identiques accroît la fiabilité ce qui réduit lespossibilités d'utilisation clinique.Conclusions/implications pour la pratique.– L'évaluation clinique dulombalgique à l'aide d'une plateforme de posturologie n'a pas fait lapreuve de son intérêt.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.11.020

P17Coiffe des rotateurs : rééducation en chaîneferméeThierry Stevenot5, rue du Président-Kennedy, 8000 Charleville-Mézières, FranceAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Biomécanique ; Épaule ; RééducationmusculosquelettiqueIntroduction.– La pathologie de la coiffe est fréquente et invalidante. Larééducation offre différentes techniques, avec des résultats variés.Une manœuvre manuelle de recentrage gléno-huméral en chaînefermée a fait l'objet d'une récente évaluation, montrant son efficacitéimmédiate. Des explications anatomo-physiologiques ont été avan-cées. Afin demajorer et pérenniser les résultats, un appareil a été créépour réaliser une rééducation active en chaîne fermée selon lesmêmes principes, permettant un renforcement musculaire conformé-ment aux recommandations de la HAS.Objet.– Évaluation d'un protocole innovant (Concept 3 C) de rééduca-tion de l'épaule avec renforcement musculaire.Hypothèse.– La rééducation active de l'épaule en chaîne fermée réa-lisée sur un appareil spécifique améliore le score de Constant.Méthode.– Soixante-seize épaules atteintes d'une pathologie de lacoiffe non opérée sont étudiées. La rééducation de l'épaule selon leConcept 3 C, qui comprendun travail actif enpoussée et traction enCCFsur le Scapuleo, et des mobilisations passives du complexe scapulo-huméral, aétéévaluée. LescoredeConstant aétécalculé avant etaprèsrééducation. Le protocole est décrit (Fig. 1). La physiothérapie antal-gique, l'électrothérapie antalgique ou excitomotrice, le renforcementmusculaire en rotation latérale, le renforcement « classique » des abais-seurs, l'inversion du rythme scapulo-huméral n'ont jamais été utilisés.

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Figure 1. Concept 3 C : protocole de rééducation sur le Scapuleo.

Résultats.– Cinquante-deux femmes et 24 hommes, âge moyen54 ans (16–82), 30 épaules gauches, 46 droites (Fig. 2). Le nombremoyen de séances réalisées est 19 (5–46), réparties sur 15 semaines(2–69). Le score de Constant avant traitement était 54,6 (15–91)(Constant pondéré : 69 %), le score de Constant après traitementétait 76,1 (20–95) (Constant pondéré : 96 %). La douleur a été évaluéeselon la méthode de Constant (douleur maximale = 0 point, absencede douleur = 15 points). Elle passe de six points (mini0–maxi14) avanttraitement à 12 points (mini 0–maxi15) après traitement, sans aucunmassage, ni physiothérapie antalgique. Les 76 épaules ont été répar-ties en deux groupes. Groupe 1 : Constant pondéré supérieur à 60 %,groupe 2 : inférieur ou égal à 60 %. La progression est plus importantepour les patients qui avaient un score faible au départ. Groupe 1(48 épaules) le Constant (valeur absolue) passe de 62,6 à 79,4(+16,8). Groupe 2 (28 épaules) : il passe de 40,7 à 69,6 (+28,9).

Figure 2. Concept 3 C : évolution du score de Constant en valeurpondérée pour 76 épaules.

Discussion.– Les explications anatomo-physiologiques avancées pourla manœuvremanuelle sont valables pour le travail sur Scapuleo [1] carles principes et positions de travail sont identiques. Le travail répétécontre résistance permet d'associer un renforcement musculaire de lacoiffe, du deltoïde (respectant les recommandations de Gagey), desfixateurs de la scapula en poussée (dentelé antérieur) et en traction(trapèze inférieur) démontré par des mesures EMG de surface :– rééducation proprioceptive et recentrage dynamique excentrique/concentrique en CCO avant/après le repos main en bas (Fig. 1) ;

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– effet antalgique par décompression de la bourse sous-acromiale ;– levée d'inhibition musculaire.Conclusion.– La rééducation de l'épaule selon le Concept 3 C amé-liore significativement le score de Constant dans toutes ces compo-santes : mobilité, force, douleur et fonction. Notre hypothèse de départest vérifiée.Remerciements.– Pr Claude Avisse, Martin Stévenot, Martin Lhuaire.Référence[1] Stévenot T, Lhuaire M, Stévenot M, Avisse C. Pathologies de la

coiffe des rotateurs : intérêt d'une manœuvre de recentrage enchaîne fermée. Kinesither Rev 2012;123:48–55.

http://dx.doi.org/10.1016/j.kine.2012.11.021

P18Prévention scapulo-rachidienne et performance dunageur amateur par un programme d'auto-rééducationPierre-Henri Haller , Joannie HenryVilla justine 1 B, 16, chemin du Vallon-de-Toulouse, 13009 Mar-seille, FranceAuteur correspondant. P.-H. HallerAdresse e-mail : [email protected]

Mots clés : Éducation à la santé ; Épaule ; SportIntroduction.– Le complexe scapulaire et rachidien est particulièrementsollicitédans lapratique régulièrede lanatation. Lapropulsiondunageurest essentiellement due à l'action des membres supérieurs par desappuis solides, efficaceset puissants, tout enminimisant les résistancesà l'avancement dans le milieu instable aquatique. Cette propulsion estsuivie par une phase de récupération où le bras se replace en avant [1].Ces contraintes biomécaniques inhérentes à toutes les nages, le sur-entraînement, les erreurs techniques de nage, des défauts d'hygiène devie sont causes de pathologies articulaires et tendineuses, source decontre performances chez le sportif amateur [2].Matériel et méthode.– Un programme de prévention supervisé par unkinésithérapeute a été réalisé chez dix nageurs amateursmasculins de15 à 25 ans s'entraînant au moins 2 fois par semaine depuis 5 ans etparticipant à des compétitions. L'auto-programme, réalisé pendant3 mois à raison de3 séances hebdomadaires, a pour but une éducationà la santé, une réharmonisation de l'endurance musculaire à base derésistances élastiques progressives et une augmentation de la vigilanceneuro-musculo-sensitive de l'épaule par destatibilisations progressives.Une analyse morphostatique, une évaluation musculaire et un chrono-métrage de nage - vitesse, nombre de coup de bras effectués et fré-quence - ont été réalisés au début et à la fin du programme.Résultats.– À l'issue du programme, l'étude différentielle des résultatsmontre une amélioration de la posture avec une diminution de l'attitudeen fermeture de la chaîne antérieure, une diminution de l'antéposition dela tête, et une normalisation du ratio de force musculaire des rotateursmédiaux/latéraux. L'ensemble des nageurs a amélioré sa technique denage et ses performances. Pour autant une diminution des apparitionsde lésions au niveau de l'épaule n'a pas pu être mise en évidence.Conclusion.– Un programme de prévention par auto-rééducationauprès de nageurs amateurs réalisant des compétitions favorise leurréharmonisation musculaire et morphostatique de l'épaule et durachis. La présence d'un kinésithérapeute participe, dans le cadred'un programme d'entraînement interprofessionnel, à l'améliorationdes performances. Une étude complémentaire doit être réalisée pourévaluer des effets sur la prévention des accidents tendineux.Références[1] Pedroletti M. Les fondamentaux de la natation. Paris: Amphora;

2007, 254 pages (p. 13–180).