changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les...

36
Changements cognitifs et sclérose en plaques

Upload: others

Post on 19-Sep-2019

3 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Changements cognitifs

et sclérose en plaques

Page 2: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Adapté de Solving Cognitive Problems, publication de l’organismeaméricain de la SP (National Multiple Sclerosis Society).Écrit par Nicholas G. LaRocca, Ph.D., et Martha King.Illustré par Russell Ball.Revu par le comité d’information à la clientèle du conseil médicalconsultatif de la National MS Society.

© National Multiple Sclerosis Society, 2007

L’adaptation canadienne comprend l’addenda rédigé par AnthonyFeinstein, Ph.D.

Réimprimé par la Société canadienne de la sclérose en plaques, avecl’autorisation de l’organisme américain de la SP (National MultipleSclerosis Society).

Mise en page de la version canadienne : Nadia Pestrak

Remerciements : Nous tenons à remercier le Dr Anthony Feinstein pour sa collaboration à ce projet. Merci également à Nadine Bertola,Jennifer Carstens, Aprile Royal et Pam Seto pour leur contribution.

Conception et édition : Greenwood Tamad Inc.

ISBN : 0-921323-83-2

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Société canadienne de la sclérose en plaques(Services nationaux et Service national de la recherche), 2009Dépôt légal -Bibliothèque nationale du Canada

Page 3: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

ILLUSTRATION DE LA PAGE COUVERTURE Diane EstabrookGone Forever, aquarelle sur papier

« Je réussis à m’évader en peignant ce que je vois,simplement, en m’inspirant de ce que je ressens. »

Diane Estabrook peint depuis qu’elle a la SP. Voilà plus de 30 ans qu’elle lutte et demeure positive sans jamaisabandonner. À 43 ans, elle s’est lancée en affaires. Elle aobtenu un baccalauréat en beaux-arts à 49 ans et uncertificat en gestion artistique l’année suivante.

Tout comme lorsqu’elle a commencé à peindre, Dianeconsidère que son travail « est axé non sur un tout, mais sur une zone intérieure, où l’équilibre est possible ».

Page 4: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Table des matières

Introduction ........................................................................3 À propos de la SP .........................................................3 Cerveau et comportements .........................................4

Quelles fonctions intellectuelles peuventêtre touchées par la SP? ...................................................5 Comment se développent les troublescognitifs? .............................................................................7 À quelle fréquence les troubles cognitifssurviennent-ils? ..................................................................8 Dépistage des troubles cognitifs .....................................9 Traitement de la dysfonction cognitive ........................12

Médication ...................................................................12 Réadaptation cognitive..............................................13

Que faire pour atténuer les troubles cognitifs? ...........................................................16 Élimination des idées fausses.........................................20 Glossaire ............................................................................25

www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 5: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

IntroductionÀ propos de la SP

La sclérose en plaques (SP) entraîne des attaques imprévisiblesde la myéline, soit la gaine lipidique (gras) des fibresnerveuses du cerveau et de la moelle épinière, structuresfondamentales du système nerveux central. La myélineabîmée peut être partiellement régénérée par l’organisme,mais à la longue, elle est remplacée par des plaques de tissucicatriciel (lésions). Les fibres nerveuses (ou axones) peuventégalement être détériorées ou détruites. La SP peut égalemententraîner une diminution du volume du cerveau (atrophiecérébrale).

Ces trois types de changements – déperdition de myéline,détérioration des axones et atrophie cérébrale – peuventsurvenir dans n’importe quelle partie du système nerveuxcentral et peuvent expliquer, en partie, la grande diversité dessymptômes de la SP.

Les symptômes les plus fréquents sont : les troubles del’équilibre, de la vision, de la coordination, de la vessie ou desintestins, la faiblesse musculaire; la fatigue et des sensationsbizarres telles que des engourdissements et desfourmillements.

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 3

Page 6: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Cerveau et comportements

Les fonctions cérébrales déterminent la personnalité, lesémotions et l’intellect (cognition) – attributs faisant dechacun de nous une personne unique. La SP peut affecter cesfonctions directement ou indirectement. Bien que ce fait soitinquiétant, les résultats de la recherche s’avèrentencourageants. En effet, tout en étant répandus dans la SP, lestroubles intellectuels associées à cette maladie sont rarementgraves.

Pour bien prendre en charge les troubles cognitifs causés parla SP, il faut commencer par s’informer. À cette fin, nous avonsréuni dans le présent document des renseignementsfondamentaux à l’intention des personnes atteintes de scléroseen plaques, de leurs proches et de leurs soignants.

La cognition est sensible à de multiples facteurspotentiellement perturbateurs, dont le processus normal devieillissement, la maladie et un traumatisme. Elle peut aussiêtre altérée temporairement par la tension, le stressémotionnel, la dépression, les troubles du sommeil, laménopause et la fatigue. L’alimentation peut aussi influer surelle, par exemple, un faible taux de sucre dans le sang(hypoglycémie), de même que certains médicaments,l’alcoolisme et la toxicomanie. Sans compter que plusieurs deces facteurs peuvent être présents en même temps.

4 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 7: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Quelles fonctions intellectuelles peuventêtre touchées par la SP?Bien que les chercheurs tentent toujours de répondre à cettequestion, certaines constantes ont émergé.� Les troubles de la mémoire sont les plus fréquemment

rapportés. Ils concernent le plus souvent la mémoire desfaits récents. Par exemple, une personne peut avoir de ladifficulté à se rappeler un numéro de téléphone importantqu’on lui a donné récemment, alors qu’elle se souviendrad’une information ancienne comme la signification de motsappris à l’école.Des études montrent que deux processus mnémoniques(mémorisation) peuvent être déficients. Le premier est lacapacité de se rappeler les informations apprises etenregistrées. Il pourrait s’agir là de la cause la plusrépandue des troubles de la mémoire. Le second est lacapacité d’apprentissage. Selon des études récentes,certaines personnes atteintes de SP pourraient d’embléeprésenter des difficultés dans ce domaine. Le recours à des « indices » peut aider à identifier l’originedes troubles de la mémoire. En lui donnant des indices, onpeut aider une personne à se rappeler une informationrécente. En revanche, cette approche ne sera d’aucuneutilité si la personne n’a pas pu apprendre l’information enquestion, au départ.

� Le raisonnement abstrait et l’aptitude à résoudre lesproblèmes sont parfois touchés. La résolution de problèmescomporte de nombreuses facettes, notamment l’analyse du

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 5

Page 8: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

problème, l’identification des principaux éléments àmodifier, l’élaboration d’un plan d’action visant à apporterles modifications nécessaires et, finalement, la réalisationconcrète de ce plan. Soulignons que l’atteinte de cesobjectifs demande souvent de la souplesse. Une adaptationtrop rigide du processus de résolution du problème peutaboutir à une mauvaise solution. Les personnes qui nepeuvent traiter l’information de manière à obtenir lesrésultats souhaités présentent ce qu’il est convenud’appeler un « syndrome dysexécutif ».

� La perception visuo-spaciale, qui permet de bienreconnaître les objets, de les dessiner ou de les assembler,peut être affaiblie dans la SP. Cette aptitude est utile dansde nombreuses activités de la vie quotidienne telle queconduire un véhicule, trouver son chemin, faire sesbagages.

� La fluidité verbale peut également être touchée par laSP. Les difficultés dans ce domaine diffèrent des troubles del’élocution observés dans la SP, qui se traduisent par unralentissement du débit de la parole ou une altération de lavoix. Les personnes touchées ont un mot « sur le bout dela langue », mais ne peuvent s’en souvenir.

� Vitesse de traitement de l’information – La mémoireet la fluidité verbale demandent de la rapidité dans letraitement de l’information. Le ralentissement desprocessus intellectuels (retard dans le traitement del’information) est le principal trouble cognitif lié à la SP. Parconséquent, les épreuves cognitives exigeant des réponsesrapides s’avèrent utiles pour déceler les troubles cognitifschez les personnes atteintes de SP.

6 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 9: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Si on lui laisse assez de temps, une personne peut réussir àse rappeler certaines informations et à résoudre unproblème donné. Néanmoins, sa performance ne sera pasaussi rapide que celle d’une personne en bonne santé.Il est peut être utile, à ce moment-là, de comparer certainsaspects de la fonction neurologique à la fonction cognitive.Par exemple, une personne atteinte de SP peut prendreplus de temps pour se rendre du point A au point B, mais yparviendra si on lui laisse le temps nécessaire. De même,face à un problème faisant appel à la fonction cognitive,une personne atteinte de SP peut trouver la bonne réponse,mais y mettra plus de temps qu’une personne en bonnesanté.

Comment se développent les troublescognitifs?La sclérose en plaques peut être la cause directe de troublescognitifs. Les lésions (zones de tissu cicatriciel) de SP ont étéassociées aux troubles cognitifs.

Des études ont montré que les deux hémisphères cérébrauxétaient à peu près également touchés par la SP. Les lésions sesituent dans ce qu’on appelle la substance blanche du cerveau,où la myéline se trouve en abondance. Elles sont fréquemmentobservées près des ventricules – cavités internes du cerveau –dans lesquels circule le liquide céphalorachidien. L’imageriepar résonance magnétique (IRM) a démontré une relationévidente entre ces lésions et les troubles cognitifs.

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 7

Page 10: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Plus récemment, la recherche a permis de découvrir que la SPpouvait entraîner une diminution du volume du cerveau,appelée atrophie cérébrale. Or ce phénomène est étroitementlié aux troubles cognitifs. En fait, l’atrophie cérébrale peuts’avérer une cause plus probable de troubles cognitifs que leslésions cérébrales.

Enfin, les nouvelles techniques d’IRM peuvent maintenantrévéler des changements pathologiques dans des régionsdu cerveau apparemment normales à l’œil nu. Certains de cessubtils changements ont aussi été associés à la dysfonctioncognitive.

En résumé, les troubles cognitifs peuvent être provoqués par ladiminution du volume du cerveau (atrophie), les lésionscérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans lastructure du cerveau, impossibles à déceler à l’œil nu.

À quelle fréquence les troubles cognitifssurviennent-ils?Le nombre de personnes atteintes de SP qui présentent destroubles cognitifs est fonction de l’échantillon étudié. Larecherche a montré qu’environ la moitié de toutes lespersonnes aux prises avec la sclérose en plaques vivant dans lacollectivité ne présente aucun trouble cognitif. Dans l’autremoitié, environ 40 pour cent des personnes sont touchéeslégèrement, tandis que de 5 à 10 pour cent présentent destroubles modérés ou graves.

8 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 11: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Mais quels sont les effets des troubles cognitifs légers oumodérés sur la vie des gens? Il est difficile de répondre à cettequestion parce que la réponse dépend de la situation dechacun. Pour certains, une atteinte légère peut entraîner unchangement de vie draconien comme l’abandon d’une carrièreou d’une profession. Pour d’autres, le même degré d’atteintene changera rien à leur vie parce qu’ils peuvent s’y adapter enrecourant à un réseau d’entraide ou conserver leur emploi,grâce à certains accommodements de leur lieu detravail.

Dépistage des troubles cognitifsUne évaluation professionnelle peut être demandée si vous oucertains de vos proches remarquez une aggravation de vostroubles cognitifs. Par exemple, avez-vous de plus en plus detroubles de la mémoire? Avez-vous plus de difficulté qu’avantà demeurer concentré sur une tâche? Trouvez-vous parfois quevous manquez de jugement, que vous cherchez vos mots, quevotre processus de pensée a ralenti ou que votre sens del’organisation des projets ou des activités quotidiennes estmoins aiguisé qu’avant?

Si l’une ou l’autre de ces difficultés vous stresse ou entravevotre vie professionnelle ou sociale, une évaluation de votrefonction cognitive serait particulièrement indiquée.

Une évaluation peut aussi s’avérer utile si vous envisagez dechanger de carrière, de retourner aux études ou de suivre unprogramme de formation. De nombreuses personnes

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 9

Page 12: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

demandent une évaluation lorsqu’elles commencent à prendreun médicament modificateur de l'évolution de la SP,pour pouvoir déceler tout changement cognitif, au fil du temps.

Lorsqu’on soupçonne la présence de troubles cognitifs, uneévaluation neuropsychologique s’avère nécessaire. Celle-cisera effectuée par un neuropsychologue (spécialiste desmodifications du comportement provoquées par une maladiedu cerveau ou une lésion cérébrale), expérimenté en SP, sipossible. Un psychologue sans expérience pourrait avoir de ladifficulté à choisir les tests appropriés et à bien interpréter lesrésultats.

Le processus d’évaluation comprend l’examen détaillé desdivers aspects de la fonction cognitive décrits plus haut. Il peuts’avérer long, étant donné que certains tests prennent desheures. Dernièrement, un groupe de spécialistes œuvrantauprès de personnes atteintes de SP ont mis au point neuftests cognitifs qui, selon eux, constituent les tests de base pourconfirmer ou infirmer la présence de troubles cognitifs. Cestests de base dans l’évaluation de la fonctioncognitive dans la sclérose en plaques (MinimalAssessment of Cognitive Function in Multiple Sclerosis)prennent environ 90 minutes.

Un psychiatre ou un neurologue peut effectuer des examensplus rapidement, mais ceux ci ne décèleront en général que lestroubles cognitifs graves. Selon les résultats d’une étude, prèsde la moitié des patients jugés exempts de troublescognitifs par leur neurologue se révélaient atteints de telstroubles, suite à une évaluation par un neuropsychologue.

10 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 13: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Le Dr Ralph Benedict, Ph.D., de l’École de médecine de Buffalo,a élaboré un nouveau questionnaire d’auto-examen conçupour dépister les troubles cognitifs chez les personnes atteintesde SP. Deux versions d’un test de 15 questions doivent êtreremplies. La première s’adresse à la personne atteinte de SPelle-même, et l’autre, à une personne qui connaît bien cettedernière, soit un parent ou un ami. Les résultats montrentqu’un parent ou un ami sont souvent les mieux placés pourjuger de la présence ou de l’absence de troubles cognitifs. Bienque ce type d’évaluation soit utile lorsqu’on n’a pas accès à unneuropsychologue, la batterie de tests cognitifs complèterend bien mieux compte des faiblesses et des forces cognitivesd’une personne.

De 40 à 50 pour cent des personnes atteintes de SP croientqu’elles ont perdu de leurs facultés intellectuelles depuisqu’elles ont la sclérose en plaques. Des évaluationsprofessionnelles ont permis de confirmer cette donnée. Maisles personnes réellement touchées par des troubles cognitifsn’étaient pas toujours celles qui s’en croyaient atteintes. Parmices dernières, certaines souffraient plutôt de dépression, tandisque d’autres étaient trop gravement touchées pour se rendrecompte des changements qui s’étaient produits.

Ces faits sont d’une importance clinique considérable. Ladépression, très courante dans la SP, peut être traitée avecsuccès par la pharmacothérapie ou la psychothérapie ou lacombinaison de ces deux approches. La fatigue, qui peut aussiamener une personne à croire qu’elle souffre de troublescognitifs, peut être atténuée par des médicaments. Et les

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 11

Page 14: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

troubles intellectuels peuvent être amoindris par laréadaptation cognitive. Reste que le choix du bon traitementdépend de l’exactitude du diagnostic.

Traitement de la dysfonction cognitiveMédication

La recherche sur l’utilisation de médicaments dans letraitement de la dysfonction cognitive se poursuit, et quelquesétudes ont donné des résultats modérément prometteurs.

Un médicament du nom de Aricept (nom générique :chlorhydrate de donépézil) est actuellement employé pourtraiter les troubles de la mémoire associés à la maladied’Alzheimer. Il a suscité de l’intérêt en tant que traitementpossible des troubles cognitifs dans la SP. Un essai cliniquerécent auquel participaient 69 personnes atteintes de SP amontré que Aricept améliorait la mémoire. De plus vastesétudes seront toutefois nécessaires pour confirmer cesrésultats. Il sera également important de voir si des résultatspositifs de telles études peuvent avoir des répercussionspratiques sur la vie quotidienne.

Un médicament semblable à Aricept, la rivastigmine, a faitl’objet d’un petit essai auprès de personnes atteintes de SPsouffrant de troubles cognitifs. Mais l’échantillon était troprestreint pour pouvoir juger de l’efficacité du traitement. Enthéorie, ce médicament est aussi prometteur que Aricept. Lesétudes doivent se poursuivre.

12 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 15: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Les effets des traitements modificateurs de l’évolution de la SP(Avonex, Betaseron, Rebif et Copaxone) sur les fonctionscognitives ont déjà fait l’objet de quelques études. Les donnéesobtenues varient : certains médicaments ont permisd’améliorer ces fonctions, alors que d’autres n’ont eu aucuneffet sur elles. Cependant, puisque ces médicaments réduisentle nombre et la gravité des poussées de SP, qu’ils diminuent leslésions des tissus cérébraux selon l’IRM et qu’ils ralentissent laprogression de la maladie, il est possible qu’ils aient tous deseffets bénéfiques sur les fonctions cognitives à long terme. Ilen va de même pour Tysabri. D’autres études sont requisespour faire la lumière sur les importantes questions quidemeurent.

Réadaptation cognitive

Au cours des dernières années, le recours à la réadaptationcognitive s’est accru dans la SP, étant donné l’avènement detechniques efficaces contre les troubles les plus courants.

La réadaptation cognitive est conçue pour aider les personnesà compenser les troubles de la mémoire ou le ralentissementde leurs processus d’apprentissage. Elle est assurée par lesneuropsychologues, les ergothérapeutes ou les orthophonistes.

D’ordinaire, un programme de réadaptation cognitive est étalésur des semaines ou des mois et prévoit une ou plusieursséances hebdomadaires. En général, chaque séance dureenviron une heure. Le programme comprend toutes sortesd’activités adaptées aux besoins individuels. Il peut comporterdes exercices de mémoire, de concentration ou d’habileté

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 13

Page 16: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

spatiale et allouer beaucoup de temps aux « stratégiescompensatoires » qui permettront d’améliorer le sens del’organisation de la personne et de lui apprendre à se servirefficacement d’un ordinateur, à mieux gérer son temps et às’acquitter plus rapidement de sa paperasse.

Les objectifs de la réadaptation cognitive sont individualisés, etles progrès peuvent être mesurés périodiquement. Dans biendes cas, un tel programme peut comprendre des réunions avecles membres de la famille pour leur permettre de comprendrela nature de difficultés particulières et leur faire savoircomment ils peuvent aider. Des techniques de gestion dustress, des conseils professionnels ou la psychothérapiepeuvent être ajoutés au plan de soins, s’il y a lieu.

i) Stratégies compensatoiresUn programme de réadaptation cognitive systématiqueentraînera la personne atteinte de SP à utiliserconstamment les techniques enseignées pour compenserses lacunes. Nous recourons tous à certaines de cestechniques. Par exemple, on prend note de certainesinformations, on affiche des pense-bêtes sur le réfrigérateurou on se sert d’un agenda de poche.Nombre d’entre nous employons des méthodes de gestiondu temps et de classement, des listes de vérification pourles tâches complexes, des stratégies de compréhension destextes écrits et des journaux personnels réservés à des finsparticulières. Nous avons aussi nos petites « astuces »mentales pour maximiser nos capacités.

14 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 17: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Les stratégies compensatoires, tout comme leurséquivalents physiques, la canne et la marchette, nes’attaquent pas au problème de fond, mais peuvent faciliterl’exécution d’une tâche devenue difficile. En d’autrestermes, le problème sous-jacent (des troubles de lamémoire, par exemple) ne sera peut-être pas résolu, maison pourra améliorer grandement la fonction défaillante.Quelle différence cela fait-il que le numéro de téléphonedont nous avons besoin soit extrait de notre mémoire oude notre carnet de poche?Les stratégies compensatoires mettent à profit les forcescognitives subsistantes d’une personne. Il est doncimportant d’identifier ces forces pour pouvoir adopter lesstratégies qui ont les meilleures chances d’être efficaces.Les tests neuropsychologiques s’avèrent alors utiles, parcequ’ils font ressortir non seulement les troubles cognitifs,mais également les forces résiduelles sur lesquelles lesstratégies compensatoires seront basées.

ii) Amélioration de la fonctionCes stratégies sont de nature restauratrice. Il est tentant decroire qu’en faisant le bon exercice, on aiguisera samémoire. Certaines techniques d’amélioration fonctionnellesont basées sur des théories populaires concernant la « plasticité cérébrale », c’est-à-dire sur la capacitépotentielle du cerveau de déplacer le siège des fonctionsdétériorées vers des zones saines. Des examens IRM d’untype particulier (IRM fonctionnelle) ont mis en évidence unniveau élevé de plasticité cérébrale en présence de troubles

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 15

Page 18: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

16 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

cognitifs. Cette capacité d’adaptation (plasticité) diminue àmesure que la maladie s’aggrave.Les stratégies restauratrices n’ont pas donné lesrésultats espérés. Le Dr Helmut Hildebrandt, Ph.D.,neuropsychologue au Département de neurologie del’Université de Brême, en Allemagne, a montré que lespersonnes atteintes de SP ne présentant aucune atrophiecérébrale sont probablement celles qui retireraient le plusde bienfaits des stratégies restauratrices.Un programme complet de réadaptation cognitive associehabituellement des stratégies restauratrices(réentraînement) et des stratégies compensatoires. Parexemple, un programme d’entraînement graduel supervisépeut améliorer l’attention et la concentration et, par le faitmême, l’efficacité des stratégies compensatoires dans la viede tous les jours.

Que faire pour atténuer les troublescognitifs?� Parlez-en ouvertement. Il y a quelques années, les

professionnels de la santé s’abstenaient de parlerpubliquement des troubles cognitifs associés à la SP pourne pas susciter d’inquiétude. Aujourd’hui, ils reconnaissentque la grande majorité des personnes atteintes de cettemaladie souhaitent presque toujours être le mieuxinformées possible. Confiez vos préoccupations à votremédecin ou votre infirmière. Vous pourriez même apporterla présente brochure à votre prochain rendez-vous.

Page 19: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 17

� Partagez vos craintes. Très souvent, les problèmes quinous font peur ne sont pas aussi terribles que nousl’imaginons. Soyez bien renseigné : posez des questions,lisez, assistez à des conférences, si possible, et parlez avecd’autres personnes atteintes de SP. Pour vous tenir aucourant des plus récents progrès de la recherche sur la SP,rendez-vous au site Web de la Société de la SP :www.scleroseenplaques.ca et cliquez sur « Recherche ».Dans les groupes d’entraide et les séances d’information,on aborde souvent les troubles cognitifs. En parler peutvous aider sur les plans émotionnel et pratique. Encomparant vos notes et en apprenant comment les autrescomposent avec la maladie, vous pourriez multiplier vosressources et vous débarrasser d’un éventuel sentiment destigmatisation.

� Faites-en une affaire de famille. Les proches ne serendent peut-être pas compte que la personne atteinte deSP a des troubles cognitifs qui sont causés par cettemaladie. Lorsqu’une personne ayant la SP oublie des boutsde conversation, rate des rendez-vous ou perd ses choses,elle peut être perçue comme paresseuse, indifférente ounégligente. Dans ces cas, les proches et les amis ont besoind’aide pour comprendre ce qui se passe.

� Consultez si vous le jugez approprié. Toutes lespersonnes qui présentent de légers troubles de la mémoiren’ont pas nécessairement besoin de consulter unprofessionnel. Cependant, des conseils ou unepsychothérapie peuvent aider à faire face aux répercussionsdes troubles cognitifs sur l’estime de soi et la vie

Page 20: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

18 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

quotidienne. Ils peuvent également atténuer la dépressionou l’anxiété, sources possibles d’altération des fonctionsintellectuelles.

� Aidez-vous. Voici des conseils pratiques qui ont bénéficiéà de nombreuses personnes :• Si votre mémoire vous trahit, essayez d’être mieux

organisé. Procurez vous un organiseur à feuilles mobileset servez-vous-en continuellement comme centred’information. Prévoyez diverses rubriques : rendez-vous, choses à faire, numéros de téléphone, directionspour vos déplacements en voiture, etc. – enfin, tout cedont vous devez vous rappeler et que vous oublieriezprobablement. Jetez toutes les petites notes sur desbouts de papier qu’on finit toujours par perdre de toutefaçon.

• Vous pouvez joindre à votre organiseur un gadgetélectronique comme un petit gestionnaire de donnéespersonnelles ou un assistant numérique personnel.Certains sont munis d’un avertisseur programmable quivous rappelle vos activités et vos rendez-vous.

• Lorsque vous essayez d’apprendre quelque chose,donnez-vous un peu plus de temps qu’à l’ordinaire pourpratiquer. Des études ont montré que les personnesatteintes de SP se rappelaient mieux les informationsreçues lorsqu’elles pratiquaient suffisamment.

• Inscrivez les engagements de tous les membres de lafamille sur un calendrier.

Page 21: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 19

• Placez toujours au même endroit les objets dont vousvous servez souvent, par exemple, les clés de l’auto.

• Incitez tous les membres de la famille à remettre leschoses à leur place, par exemple, les ciseaux dans letiroir du haut du bureau.

• Essayez d’améliorer votre attention et votreconcentration. Nous oublions certaines choses parceque nous ne les avons jamais vraiment bien apprises.Nous sommes souvent à moitié attentifs. Parconséquent, une meilleure concentration peut améliorerla mémoire.

• Choisissez le moment de la journée où vous vous sentezle mieux pour accomplir vos tâches les plus exigeantes.Des études récentes ont cerné l’existence d’une « fatigue cognitive » qui se traduit par une altérationde la fonction cognitive suite à un effort intellectuelsoutenu. Des périodes de repos bien programmées vousaideront également à éviter cette forme de fatigue.

• Utilisez l’imagerie mentale pour stimuler votre mémoire.Par exemple, pour vous rappeler de fermer les fenêtresavant de partir, imaginez qu’un déluge fait déferler destrombes d’eau et de boue dans votre maison, par lesfenêtres ouvertes. Concentrez-vous sur cette imagependant quelques minutes et vous aurez alors demeilleures chances de penser à fermer vos fenêtres, lemoment venu.

Page 22: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

20 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

• Lorsque vous rencontrez une personne pour la premièrefois, inscrivez son nom quelque part, dès que vouspouvez le faire discrètement. Puis, transcrivez-le dansvotre organiseur en y ajoutant les caractéristiques lesplus frappantes de cette personne.

• Lorsque vous oubliez un mot, ne vous acharnez pas à lechercher tant que vous ne l’avez pas trouvé. Pensez àautre chose et il resurgira de votre mémoire, plus tard.

• Allez à la bibliothèque municipale ou chez un librairepour vous procurer des livres sur l’organisation dutemps et l’amélioration de la mémoire. Certainssuggèrent des méthodes extrêmement compliquées,mais un grand nombre de volumes sur le sujet recèlentde bonnes suggestions.

Élimination des idées faussesLes troubles cognitifs font vraisemblablement l’objet de plusd’idées fausses que tout autre symptôme de la SP. Cela estattribuable, en partie, au fait que nous avons tendance à éviterle sujet. Essayons d’en réfuter quelques-unes.� Idée fausse : la SP n’affecte pas les facultés

intellectuelles.La plupart des personnes atteintes de SP ne présenterontjamais de troubles cognitifs graves. Toutefois, une légèrealtération cognitive est assez souvent observée. Certainsmédecins persistent à croire que la SP n’affecte pas lafonction intellectuelle. Il faut pourtant aborder ouvertementla question si on veut y trouver des solutions.

Page 23: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 21

� Idée fausse : les personnes atteintes de troublescognitifs souffrent d’instabilité émotionnelle oud’une maladie mentale.La dysfonction cognitive n’est pas un trouble émotionnel niune maladie mentale. On peut en être atteint et secomporter tout à fait normalement sur les plans émotif etmental. Bien que les troubles émotionnels comme ladépression et l’anxiété puissent avoir un impact négatif surla fonction intellectuelle, il ne faudrait pas leur attribuerautomatiquement les troubles cognitifs.

� Idée fausse : on peut évaluer la fonction cognitiveen posant quelques questions simples.La fonction cognitive doit être évaluée au moyen d’unebatterie de tests standardisés, administrés et interprétés parune personne compétente. L’examen de l’état mentaleffectué au chevet du malade ne peut déceler que lestroubles cognitifs les plus graves.

� Idée fausse : toutes les personnes atteintes de SPdevraient se soumettre à une évaluation cognitiveapprofondie. Pas du tout. Une évaluation complète n’est indiquée qu’enprésence de difficultés, et seulement après l’élimination detoutes les autres causes possibles.

� Idée fausse : les troubles cognitifs s’aggraventrapidement.Bien que très peu d’études à long terme aient été menéesjusqu’ici dans ce domaine, les données cliniques actuellesportent à croire que ces troubles évoluent lentement.

Page 24: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

22 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

� Idée fausse : les troubles cognitifs ne semanifestent que chez les personnes gravementhandicapées.Bien au contraire, les personnes gravement handicapées surle plan physique peuvent être exemptes de trouble cognitif.Les études menées par le Dr Robert Heaton, Ph.D., et sescollaborateurs, à l’Université du Colorado, et le Dr WilliamBeatty, Ph.D., maintenant au Centre des sciences de lasanté de l’Université de l’Oklahoma, ont montré qu’iln’existait qu’un très faible lien entre la gravité desincapacités physiques et la détérioration cognitive dans la SP. Par ailleurs, des données récentes, fournies par la Dre MariaAmata, de l’Université de Florence, en Italie, révèlent quedes troubles cognitifs peuvent apparaître chez despersonnes présentant une forme bénigne de SP(caractérisée par une très légère incapacité physique aprèsde nombreuses années de maladie).

� Idée fausse : les troubles cognitifs ne surviennentque dans les stades avancés de la SP.Les Drs Beatty et Heaton ont constaté qu’il n’y avait quepeu de relation entre la durée de la SP et la gravité destroubles cognitifs.

Page 25: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 23

� Idée fausse : les troubles cognitifs ne sont observésque dans les formes progressives de la SP.La dysfonction cognitive a tendance à être un peu plusgrave dans les formes progressives de la SP. Les troubles dela mémoire semblent répandus chez les personnes atteintesde SP cyclique (poussées-rémissions). Toutes les personnestouchées par cette maladie, quelle qu’en soit la forme,peuvent éprouver des troubles cognitifs.

� Idée fausse : les poussées de SP n’influent pas surla fonction cognitive.Faux. Les poussées de SP peuvent entraîner uneaggravation spectaculaire et très rapide des troublescognitifs. Les difficultés peuvent ensuite s’aplanir à mesureque la maladie régresse.

� Idée fausse : les personnes atteintes de troublescognitifs associés à la SP sont euphoriques.L’euphorie se caractérise par des manifestations de bonheurexagérées et irréalistes, souvent accompagnéesd’insouciance face à soi. Ce symptôme rare est observéchez environ 10 pour cent des personnes atteintes de SP, etpresque exclusivement chez celles qui ont des troublescognitifs graves.

� Idée fausse : les troubles cognitifs reliés à la SPressemblent à ceux de la maladie d’Alzheimer.Non. La sclérose en plaques ressemble très peu à lamaladie d’Alzheimer. Dans la SP, les troubles cognitifs nesont presque jamais aussi graves que dans la maladied’Alzheimer.

Page 26: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

24 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Les troubles cognitifs associés à la SP sont généralementlimités aux fonctions décrites dans le présent document. Ilspeuvent se stabiliser n’importe quand, puis cesserd’évoluer.Par contre, la maladie d’Alzheimer touche de nombreusesfonctions. Elle évolue rapidement et souvent de manièreimprévisible. Elle entraîne des troubles du langage et de lamémoire. La personne atteinte de cette maladie en viendraà ne plus savoir où elle est ni comment elle s’appelle.Le Dr Christopher Filley et ses collaborateurs, à l’Universitédu Colorado, ont publié les résultats d’une étude lors delaquelle ils ont comparé les troubles cognitifs associés auxdeux maladies. Leurs observations ont été corroborées dansun récent exposé de synthèse.

Page 27: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 25

GlossaireAccommodement (lieu de travail). Tout changement del’environnement de travail donnant à une personne deschances égales de bien s’acquitter de sa tâche.

Atrophie. Diminution de volume d’une cellule, d’un tissu oud’un organe, par maladie ou manque de sollicitation.1

Batterie de tests cognitifs. Série de tests, de procédés oud’examens ayant pour but d’évaluer la fonction cognitive.2

Cognition. Fonction complexe multiple regroupant l’ensembledes activités mentales, notamment le langage, la perception etla construction visuelles, le calcul, l’attention (traitement del’information), la mémorisation et les fonctions exécutivestelles que l’organisation, la résolution de problèmes etl’autosurveillance.3

Examen de l’état mental effectué au chevet dumalade. Un certain nombre de tests cognitifs ne nécessitentpas l’expertise d’un neuropsychologue. Le plus connu est lemini-examen de l’état mental. Ces tests ne prennent quequelques minutes et permettent d’évaluer rapidement, quoiquede façon rudimentaire, la fonction cognitive d’une personne.

1 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

2 TABER, Cyclopedic Medical Dictionary [traduit de]

3 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

Page 28: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

26 www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Fatigue cognitive. Fatigue entraînant une diminution de lacapacité de maintenir des fonctions mentales commel’apprentissage verbal, la mémorisation et l’attention.

Fibre nerveuse (axone). Long prolongement effilé de lacellule nerveuse, qui transmet les impulsions nerveuses d'unneurone à l'autre, dans tout l'organisme. La plupart des fibresnerveuses sont recouvertes d’une gaine constituée de 1 à 200couches de myéline.

Fonctions intellectuelles. Fonctions mentales liées à lapensée et à la compréhension; à la capacité de saisir lesrelations, de penser, de résoudre les problèmes et de s’adapterau changement.4

Imagerie par résonance magnétique (IRM). Outil dediagnostic produisant des images de diverses parties du corps,sans utilisation de rayons X. Les noyaux des atomes sontsoumis à des ondes électromagnétiques à haute fréquence àl’intérieur d’un puissant champ magnétique. Ils émettent alorsdes signaux de résonance qui produisent des imagesanatomiques. Dans la SP, l’IRM permet de visualiser et dedénombrer les lésions de la substance blanche du cerveau etde la moelle épinière.5

Lésion (plaque ou tissu cicatriciel). Siège d’inflammationou zone démyélinisée dans le système nerveux central.6

4 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de].

5 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

6 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

Page 29: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 27

Médicament modificateur de l’évolution de la SP.Médicament agissant sur le processus pathologique sous-jacent de la SP. Il permet de réduire la fréquence et la gravitédes poussées de SP et de freiner le développement desincapacités. Au Canada, sept médicaments modificateurs del'évolution de la SP ont été homologués.

Modifications pathologiques. Dans la sclérose en plaques,les modifications pathologiques désignent les anomalies dusystème nerveux central.

Myéline. Gaine compacte et blanchâtre des fibres nerveusesdu système nerveux central, constituée de lipides (gras) et deprotéines. Elle protège ces fibres et favorise la propagation del’influx nerveux. Sa détérioration par la SP perturbe ou bloquela transmission des impulsions nerveuses. L’altération desfonctions physiques ou des sensations, associée à ladémyélinisation des fibres nerveuses, correspond auxsymptômes de la SP qui se manifestent dans diverses partiesdu corps.7

Neuropsychologue. Psychologue spécialisé dans l’évaluationde la fonction cognitive, réalisée au moyen d’une batterie detests destinés à identifier les troubles cognitifs. Ce spécialistepeut également proposer des solutions aux difficultéscognitives associées à la SP.8

7 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

8 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

Page 30: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Plasticité cérébrale. La capacité potentielle du cerveau de déplacer le siège des fonctions détériorées vers des zones saines.

Raisonnement abstrait. Aptitude à la pensée non concrète.Elle permet l’extraction d’informations pertinentes à partir d’unconcept.

Réadaptation cognitive. Programme faisant appel à destechniques conçues pour améliorer l’état des patients dont lafonction cognitive a été altérée par une maladie ou untraumatisme physique. Les stratégies de réadaptation visent,d’une part, à restaurer les fonctions déficientes par la pratiquerépétée de techniques précises ou, d’autre part, à compenserles fonctions qui n’ont que peu de chances d’être améliorées.La réadaptation cognitive est assurée par des psychologues etdes neurophychologues, des orthophonistes et desergothérapeutes. Bien que ces trois types de spécialistesrecourent à des outils d’évaluation et à des traitementsdifférents, ils partagent tous le même but, à savoir augmenterla capacité d’une personne de mener une vie le plus autonomeet le plus sécuritaire possible, à la maison et dans son lieu detravail.9

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

28 www.scleroseenplaques.ca

9 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

Page 31: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Stratégies compensatoires. Méthodes ou approchesprévues pour compenser une incapacité.

Stratégies restauratrices. Méthodes ou approches visant àaméliorer divers aspects de la fonction cognitive.

Syndrome dysexécutif. Ensemble de troubles généralementassociés à des lésions des lobes frontaux.

Système nerveux central. Partie du système nerveux quicomprend le cerveau, la moelle épinière et les nerfs optiques.Toutes les parties du système nerveux central (SND) peuventêtre touchées par la sclérose en plaques.

Tests de base dans l’évaluation de la fonctioncognitive dans la SP (MACFIMS). Neuf tests standardisésrecommandés par un groupe d’experts pour évaluer lestroubles cognitifs chez les personnes qui ont la SP.

Troubles cognitifs. Modifications de la fonction cognitivecausées par un traumatisme ou une maladie. De 50 à 60 pourcent des personnes atteintes de SP présentent des troublescognitifs plus ou moins graves dont les plus fréquents sont liésà la mémoire, au traitement de l’information et aux fonctionsexécutives. Voir Cognition.10

Vitesse de traitement de l’information. Vitesse de lapensée lorsqu’il s’agit d’accéder à la mémoire ou de résoudredes problèmes.

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

www.scleroseenplaques.ca 29

10 KALB, Rosalind C. Multiple Sclerosis : The questions you have, the answers you need, 3e éd., New York:Demos Medical Publishing, 2004. [traduit de]

Page 32: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

NOTES

30 www.scleroseenplaques.ca

Page 33: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

NOTES

www.scleroseenplaques.ca 31

Page 34: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

NOTES

32 www.scleroseenplaques.ca

Page 35: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Pour Communiquer avec la Société de la SPSeptembre 2011

Division de la Colombie- Division de l'OntarioBritannique et du Yukon 175, rue Bloor Est4330, Kingsway, bureau 1501 Bureau 700, tour NordBurnaby (C.-B.) Toronto (Ontario)V5H 4G7 M4W 3R8604-689-3144 [email protected] [email protected]

Division de l’Alberta et des Division du QuébecTerritoires du Nord-Ouest 550, rue Sherbrooke Ouest9405, 50 Street, bureau 150 Bureau 1010, tour EstEdmonton (Alberta) Montréal (Québec)T6B 2T4 H3A 1B9780-463-1190 [email protected] [email protected]

Division de la Saskatchewan Division de l'Atlantique150, rue Albert 109, avenue Ilsley, bureau 1Regina (Saskatchewan) Dartmouth (Nouvelle-Écosse)S4R 2N2 B3B 1S8306-522-5600 [email protected] [email protected]

Division du Manitoba Bureau national1465, Place Buffalo, bureau 100 175, rue Bloor EstWinnipeg (Manitoba) Bureau 700, tour NordR3T 1L8 Toronto (Ontario)204-943-9595 M4W [email protected] 416-922-6065

[email protected]

Ligne sans frais au Canada : 1-800-268-7582www.scleroseenplaques.ca

CHANGEMENTS COGNITIFS ET SCLÉROSE EN PLAQUES

Page 36: Changements cognitifs et sclérose en plaques · diminution du volume du cerveau (atrophie), les lésions cérébrales (tissu cicatriciel) et de subtils changements dans la structure

Notre mission

Être un chef de file dans la recherche sur le remèdede la sclérose en plaques et permettre aux personnes auxprises avec cette maladie d'améliorer leur qualité de vie.

C79F/09 Available in English.

Pour communiquer avec la Sociétécanadienne de la sclérose en plaques

Ligne sans frais au Canada : 1-800-268-7582

Courriel : [email protected]

Site Web : www.scleroseenplaques.ca