ces oiseaux au long bec emmanché d'un long cou

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Héronnière du Pain Béni (Chaillé-les-Marais). Des aménagements permettent d’observer sans déranger. Une caméra retransmet en direct les images que vous pouvez découvrir à la Maison du Petit Poitou. crédit photos : P. Garguil, D. Mar, collection PIMP . conception : REFLEX . illustrations : TMC . (10/08) . imprimé sur papier recyclé Des échassiers qui affectionnent particulièrement les zones humides (marais, cours d’eau, étangs, littoral, ...) Les mesures de protection ont permis de maintenir les populations sur l’ensemble du territoire. Sur le Marais poitevin on recensait 1800 nids en 2000. Le recensement des hérons se fait par comptage des nids lors de la reproduction. Cela permet d’estimer le nombre de couples reproducteurs. La héronnière du Pain Béni à Chaillé-les-Marais fait l’objet d’un suivi scientifique. Le comptage annuel permet de visualiser les tendances par espèces. Ces oiseaux au long bec emmanché d’un long cou ... Les petites fiches nature du Marais poitevin “Pilleurs de poissons dites-vous ?” Cette fausse réputation colle aux plumes du Héron cendré et de ses cousins. Cela leur a valu d’être longtemps chassés. Aujourd’hui, on leur reconnaît plus volontiers un rôle dans l’équilibre des chaînes alimentaires. “Des plumes d’Aigrette sur mon chapeau ! “ Au 19 ème siècle, les espèces d’Aigrettes sont victimes de la mode. Les belles plumes de leur tête, appelées “aigrette”, servaient à orner les chapeaux de ces dames ! Ainsi, 150 vies d’Aigrettes s’envolaient pour seulement … 1 kg de plumes ! “La crise du logement ! “ Ce n’est pas par augmentation de la population de hérons, mais par disparition de leur milieu de vie : - réduction des surfaces de zones humides dont ils dépendent pour se nourrir, - disparition des zones boisées où s’installent les colonies pour se reproduire. “Des mesures pour préserver son habitat” L’entretien du réseau hydraulique permet de maintenir des zones humides. Le classement de sites en “Arrêté de Protection de Biotope” réglemente les actions pouvant porter préjudice à l’espèce. Parc Interrégional du Marais Poitevin 2, rue de l’Eglise - 79510 COULON tél. 05 49 35 15 20 - fax 05 49 35 04 41 [email protected] - www.parc-marais-poitevin.fr La réalisation de cette fiche s’inscrit dans le programme LIFE Nature Marais poitevin, un outil financier européen pour la préservation des espèces et des habitats. Partenaires financiers : Partenaires techniques : Fiche réalisée avec le concours des associations et structures locales de protection de la nature et de l’environnement. 01 PIMP_dep_herons_10-08:dep_herons.qxd 27/10/2008 08:23 Page 1

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Page 1: Ces oiseaux au long bec emmanché d'un long cou

Héronnière du Pain Béni (Chaillé-les-Marais).

Des aménagements permettent d’observer sans déranger.

Une caméra retransmet en direct les images que vous pouvez découvrir

à la Maison du Petit Poitou.

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Des échassiers qui affectionnentparticulièrement les zoneshumides (marais, cours d’eau,étangs, littoral, ...)

Les mesures de protection ont permis de maintenir les populations sur l’ensembledu territoire. Sur le Marais poitevin on recensait 1800 nids en 2000.

Le recensement des hérons se fait par comptage des nids lors de la reproduction. Cela permet

d’estimer le nombre de couplesreproducteurs.

La héronnière du Pain Béni à Chaillé-les-Marais fait l’objet

d’un suivi scientifique. Le comptage annuel permet

de visualiser les tendances par espèces.

Ces oiseaux au long becemmanché d’un long cou ...

Les petites fiches nature du Marais poitevin

“Pilleurs de poissons dites-vous ?”

Cette fausse réputation colle aux plumes du Héron cendréet de ses cousins. Cela leur a valu d’être longtemps chassés.Aujourd’hui, on leur reconnaît plus volontiers un rôle dansl’équilibre des chaînes alimentaires.

“Des plumes d’Aigrette sur mon chapeau ! “Au 19ème siècle, les espèces d’Aigrettes sont victimes de la mode. Les belles plumes de leur tête,appelées “aigrette”, servaient à orner les chapeaux de ces dames !Ainsi, 150 vies d’Aigrettes s’envolaient pour seulement … 1 kg de plumes !

“La crise du logement ! “Ce n’est pas par augmentation de la population dehérons, mais par disparition de leur milieu de vie :

- réduction des surfaces de zones humides dont ils dépendent pour se nourrir,

- disparition des zones boisées où s’installent les colonies pour se reproduire.

“Des mesures pour préserver son habitat”L’entretien du réseau hydraulique permet de maintenir des zones humides.

Le classement de sites en “Arrêté de Protection de Biotope” réglemente les actions pouvant porter préjudice à l’espèce.

Parc Interrégional du Marais Poitevin

2, rue de l’Eglise - 79510 COULONtél. 05 49 35 15 20 - fax 05 49 35 04 [email protected] - www.parc-marais-poitevin.fr

La réalisation de cette fiche s’inscrit dans le programme LIFE Nature Marais poitevin,un outil financier européen pour la préservation des espèces et des habitats.

Partenaires financiers :

Partenaires techniques : Fiche réalisée avec le concours des associationset structures locales de protection de la nature et de l’environnement.

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Les hérons nichent en groupes, des colonies que l’on appelle “héronnières”. Celles-ci sont installées le plus souvent

dans des zones de boisements humides. Dans le Marais poitevin, ces sites de reproduction abritent

parfois plus de 500 nids.

5 espèces de hérons nichent dans le Marais poitevin.Elles y restent toute l’année sauf le Héron pourpréet le Bihoreau gris qui préfèrent migrer l’hiver versles pays chauds comme l’Afrique tropicale.

Le Héron cendré doit son nom à la couleurde son plumage. C’est le plus commun et leplus grand du Marais poitevin.

Vous l’observerez, immobile au bord de l’eau,ou arpentant les prairies à la recherche d’uncampagnol ou d’un mulot.

L’Aigrette garzette, au plumage blanc, se distingue duHéron garde-boeuf par ses pattes et son bec noirs.

Vous la contemplerez sur les marais littoraux où elle remue le fond de l’eau pour faire remonter les petits poissons et autres insectes.

Le Héron pourpré revêt un beau plumage ponctué de roux. Plus petit que le Héron cendré,il paraît plus fin.

Très discret, il se dissimule dans le paysage. Alors ayez l’œil,il est là, le long des cours d’eau, dans une immobilité parfaite.

Le Bihoreau gris se distingue par son allure trapue et son bec court.

Vous l’apercevrez plutôt à la tombée de lanuit. Perché sur une branche en bordure

de l’eau, il attend sa proie !

Le Héron garde-boeuf se reconnaîtà son plumage blanc et son bec jaune.Vous le rencontrerez sur les prairies,circulant entre les vaches et les chevaux.Il est à la recherche des vers et insectesdérangés par le passage des animaux.

Longues pattes

Long cou

Queue courte

Long bec pointu

Ailes longueset larges

Ces oiseaux au long bec emmanché d’un long cou ...

Les hérons font partie de la famille des Ardéidés.Certaines de leurs particularités physiques sont bien utilespour nous aider à les reconnaître !

Leur vol est lent et assez lourd. Bihoreaugris

Aigrettegarzette

Gardeboeuf

HéronPourpré

HéronCendré

Pattes tenduesà l’arrière

Cou replié en formede “S” entre les épaules

La cohabitation de plusieurs espèces dehérons est fréquente dans la héronnière.Cependant, celles-ci s’attribuent des étagesdifférents dans les arbres !

Au printemps, 3 à 7 œufs sont pondus dans un nid grossier fait de branchages entrelacés. Les parents couvent

leurs œufs à tour de rôle, puis alimentent leurs petits parrégurgitation de leurs proies.

Héronnières recenséesdans le Marais poitevin.

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Du poisson, mais pas seulement !Les hérons se nourrissent aussi de petits mammifères tels que les mulots,

de batraciens, d’insectes, de crustacés, et même de reptiles !

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La loutre demeure présente dans le Marais poitevin. Toutefois, la collision routière est le principal facteur de sa mortalité.

En effet, elle est bien souvent victime de la dégradation de son milieu de vie causée par :

- la pollution de l'eau

- la réduction de la surface des zones humides

- les constructions détruisant une partie des berges (barrage, pont…)

Dans la Marais poitevin, l’étude descas de mortalité de la loutre par collision routière, a permis de localiserles principaux points noirs.

Sur ces lieux, sont aménagés des“loutroducs” sous les ponts et lesroutes. Ces passages hors d’eau permettent à la loutre de traverser en toute sécurité. "Loutroduc" à Saint-Denis-du-Payré

Insaisissable, discrète, telle uneombre dans le marais …

Les petites fiches nature du Marais poitevin

Autrefois, la Loutre d’Europe était convoitéepour sa fourrure et considérée comme un "prédateur féroce", concurrente des pêcheurs.

Elle fût alors victime de campagnes depiégeage et de battue. En France, entre1890 et 1940, environ 4000 loutres étaienttuées par an.

Aujourd'hui, elle fait partie des espèces les plus menacées en Europe.

La Loutre d'Europe est devenue très rare ...

Joueuse et solitaire, elle parcourt les eauxdouces et saumâtres du Marais poitevin.

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Parc Interrégional du Marais Poitevinprojet de Parc naturel régional

2, rue de l’Eglise - 79510 COULONtél. 05 49 35 15 20 - fax 05 49 35 04 [email protected] - www.parc-marais-poitevin.fr

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Longtemps, en France, la loutre fût pourchassée et traquée.Elle est donc devenue craintive et a adopté un mode de vienocturne. L’observer relève du défi !

Dans un gîte secret et douillet, appelé catiche, la loutre met bas 1 à 2 loutrons

après 62 jours de gestation.

Aveugles et sans dents, ils mesurent 20 cm et pèsent 100 g.

La mère élève seule ses petits. Vers 3 mois, elle leur apprend à nager. Et quand enfin ils

sont autonomes vers 8 à 10 mois, elle les chasse du terrier.

La capacité de reproduction de la Loutre d’Europe est faible. Sa courte existence (5 ans enmoyenne) limite son nombre de portées et seuls 2 à 3 loutrons parviendront à l’âge adulte.

Les petits sont allaités durant 12 à 15 semaines.

[se catir] : v. se blottir dans un coin

Pour la localiser, recherchez les indices de sa présence.

En surface, elle nage à l’aide de ses pattesrobustes. Sous l’eau, elle se propulse grâce à

de puissantes ondulations de son corps et de sa queue musclée.

Lorsqu’elle plonge, ses narines et petitesoreilles se referment hermétiquement.

La loutre consomme principalement des poissons mais aussi des amphibiens et des crustacés. Elle se nourrit desespèces les plus abondantes et les plus faciles à capturer.Ainsi, elle joue un rôle important dans le maintien de l’équilibre écologique.

Elle a longtemps eu une réputation de "pilleur"de poissons. Pourtant sa consommation n'excède pas 1kg de poisson par jour !

Au menu, poissons, anguilles, écrevisses, grenouilles, ...Insaisissable, discrète, telle une ombre dans le marais …

La Loutre d'Europe est un mammifère carnivore dela famille des mustélidés. Elle passe la plupart deson temps dans l'eau. Son corps, très souple, estparfaitement équipé pour la plongée.

Son gouvernailGrande queue épaisse

à la base

Sa combinaison imperméableFourrure dense Son périscope

Tête aplatie

Ses palmesPattes courtes et palmées

Son radarVibrisses sensitives

... et de 5 kg à 11 kgCorps allongé d'environ 1 m ...

Ses épreintesCrottes qu’elle dépose pour délimiter

son territoire. Leur odeur de poisson révèlela composition de ses repas

Ses empreintesBien souvent, la palmurene s’imprime pas au sol

[épreindre] : v. déféquer par petits paquets

Chaque nuit, la Loutre d’Europe parcourt degrandes distances pour trouver sa nourriture. Après une séance de chasse nocturne, elle se reposesur des couches à l'air libre ou dans des terriers.

La journée, elle dort à l’abri du dérangement dansl’un des nombreux gîtes dont elle dispose (terrierscreusés dans la berge, cavités de vieux arbres).

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Symbole du diable et de l’obscurantisme, elles se déplacent sans bruit dans le monde des ténèbres, suscitant la peur et l’angoisse… Des sentiments bien injustifiés quand on prend le temps de mieux les connaître.

Une meilleure connaissance de leur mode de vie permet aujourd’hui de mettre en œuvre des actionslocales pour favoriser leur présence :

- inventaires et préservations des vieux bâtiments, - information du grand public, conseils lors de la

rénovation d’habitat,- actions de sensibilisation.

Une colonie s’installe chez vous ? Pas de panique, des aménagements simples sont possibles pourque leur présence ne soit pas source de désagréments.

Informez-vous en contactant SOS CHAUVES-SOURIS de votre département :

17 : LPO Nationale : 05 46 82 12 3479 : Deux-Sèvres Nature Environnement : 05 49 73 37 3685 : LPO Vendée : 02 51 56 78 80

Ces demoiselles de la nuit…

Les petites fiches nature du Marais poitevin

Les chauves-souris volent, tout le monde le sait ! Et pourtant, ce ne sont pas des oiseaux, maisbien des mammifères, les seuls d’ailleurs à être dotés de cette capacité. Elles appartiennent à l’ordre des Chiroptères qui signifie en grec “main ailée”. Animaux mystérieux, les chauves-souris possèdent un équipement fort sophistiqué.

Parce-qu’on connaît peu son mode de vie, cette créature aux mœurs nocturnes a de tout temps inspiré la peur. On l’a affublée de tous les pouvoirs maléfiques. Elle présageait un grand malheurlorsqu’elle survolait une maison ; on la clouait même sur les portes pour éloigner le mauvais sort. Mais il n’en est rien, bien au contraire. Ce petit mammifère dont les ailes ont inspiré à Léonard deVinci sa première machine volante, est un animal bien utile pour les hommes.

Des mains ailéesLeurs mains possèdent 5 doigts dont 4 sont très allongés et reliés par unemembrane très fine, formant les ailes.

Vitesse de vol : 25 à 50 km/Hselon les espèces.

Un sonar intégréElles émettent des ultra-sons qui, en butantsur un obstacle, produisent un écho. Celui-cirevient à leurs oreilles leur permettant delocaliser les objets (arbres, murs, insectes).C’est l’écholocation, un procédé tellement efficace qu’elles ne peuvent pas se prendre dans les cheveux !

4 à 70 grammes selon les espèces.

Une suspension éprouvée ! Elles se reposent la tête en bas, une position qui leur permet de s’envoler plus rapidement. Comment tiennent-elles ?Par le poids du corps qui tire sur untendon du pied, bloquant ainsi lesgriffes repliées sur le support.

Un insecticide naturelMunies de petites dents fines, les chauves-sourisdévorent les insectes. Chaque nuit, elles peuventingérer un quart à un tiers de leur poids, une lutte efficace contre les insectes un peu envahissants !

Un Murin de Daubentonconsomme environ 60 000moustiques en un été !

Le tragus, petite excroissance de peau

dans l’oreille, réceptionne les ultrasons et sa forme

différente sert à l’identification des espèces.

Un fertilisant naturelSous la colonie s’accumule un tas de crottes.

C’est le Guano. Très riche en matières azotées, c’est unbon fertilisant pour le jardin (à utiliser à faible dose).

Alors, plutôt que de déloger les chauves-souris, pensez à poserune bâche avant leur arrivée, pour récupérer cet engrais naturel.

Le guano est d’aspect brillant et s’effrite entre les doigts.

1981 Protection nationale de

toutes les espèces

Avril 2007 : Protection de leurs

sites de reproduction et de repos.

Parc Interrégional du Marais Poitevin2, rue de l’Eglise - 79510 COULONtél. 05 49 35 15 20 - fax 05 49 35 04 [email protected] - www.parc-marais-poitevin.fr

La réalisation de cette fiche s’inscrit dans le programme LIFE Nature Marais poitevin,un outil financier européen pour la préservation des espèces et des habitats.

Partenaires financiers :

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Ces demoiselles de la nuit…

Etranges petites bêtes qui dorment la tête en bas, voient avec leurs oreilles, vivent la nuit et dorment le jour… Décidément, lesChauves-souris font tout à l’envers ! Elles ont cependant une vie bien rythmée, imposée par leur cycle biologique et les saisons.

Les petits naissent nus et aveugles.

Ils s’accrochent au pelage de leur mère.A cet instant, ils sont très vulnérables : une chute et c'est la mort assurée !

Et comme elles exigent d’être bien logées, elles font régulièrement leurs valises pour rejoindre un gîte qui répondra aux besoins spécifiques du moment.

… Le temps de la fécondation

Dès le mois de mars, les Chauves-souris se réveillent.Elles s’alimentent pour reconstituer les réserves de graisseperdues pendant l’hiver tout en migrant vers leur gîted’été. C’est aussi le temps où les femelles ovulent, ce quiprovoque la fécondation avec le sperme stocké !

La naissanceEn mai-juin, les futures mères se regroupent en colonies dans leur gîte d’été d’où sont exclus les mâles. C’est un lieu sombre mais chaud, idéal pour l’élevage des petits. Après 55 à 75 jours de gestation, chacune met bas 1 petit, rarement 2, qu’elle allaite pendant 4 à 6 semaines.

On estime aujourd’hui qu’un tiers des espèces sont enforte régression. Elles sont principalement victimes de :

- la disparition de leurs gîtes par la modificationdes paysages, la destruction des vieux bâtiments,l’abattage des arbres…

- le traitement chimique des charpentes,- la diminution de leur nourriture par l’emploi abusif de pesticides,- les collisions routières et les dérangements pendant l’hibernation.

L’hibernationAvec l’arrivée du froid, la nourriture se fait plus rare. Ainsi, en

groupe ou isolément selon les espèces, les Chauves-souriss’installent dans leur gîte d’hiver pour plusieurs mois d’hiberna-

tion. Elles cessent de s’alimenter, baissent leur température etleur rythme cardiaque. C’est une période très sensible où tout

dérangement intempestif peut leur être fatal.

La Barbastelle est une des espèces les plus fréquentes du Marais poitevin.

Elle hiverne dans une fissure de mur, et s’installe dans les arbres

à la belle saison.

Espèce de grande taille, la Sérotine commune est une habituée des greniers et des clochers. Elle s’y installe en colonies pour élèver ses petits

Dans la nurserie, les petitsattendent avec impatience

le retour de leur mère.

L’Oreillard gris doit son nom à ses grandes oreilles. Bien ouvertes en vol,il les replie pour se faufiler dans les fissures d’un mur.

La Pipistrelle de Nathusius est une migratrice.Elle vient passer l’hiver sous nos contrées où elle

trouve refuge derrière les volets, dans les greniers...

La Noctule de Leisler est plutôtarboricole. Elle privilégie lestroncs d’arbre pour installer sa nurserie.

Adepte des zones humides, le Murin de Daubenton dort sous les ponts, dans lesanfractuosités idéales pour installer la nurserie.

Le temps des amours…A l’automne, mâles et femelles se regroupent pour rejoindre leur gîte d’hiver. C’est aussi le temps de

l’accouplement. La femelle stocke le sperme tout l’hiver, la fécondation est ainsi différée au printemps suivant.

La nurserie

Dans le gîte d’été, les petits sont regroupés en “crèches nocturnes” pour permettre aux mères

de s’accorder quelques heures de chasse !

Quand les conditions météorologiques sont défavorables,les mères ne peuvent chasser. Le lait manque, le jeune

peut alors mourir de faim.

Une colonie de Grand Rhinolophes dansleur gîte d’hiver, c’est un lieu calme, à température stable entre 0 et 10°C,

et une humidité supérieure à 80% pour éviter le dessèchement des ailes.

Colonie de Vespertilions à oreilles échancrées

Les Chauves-souris existent depuis 50 millions d’années. Aujourd’hui, on recense plus de 950 espèces dans le monde. 33 d’entre elles sont présentes en France. 19 espèces fréquentent le Marais poitevin où elles s’installent principalement lors des périodes de reproduction.

Les Chauves-souris ne font pas de nids, mais elles emménagent volontiers dans les constructions humaines, de la cave au grenier, dans les fissures des murs, dans un clocher ou sous un pont.D’autres privilégient une cavité dans un arbre. En voici quelques représentants.

Etrange avec son nez en fer à cheval,le Grand Rhinolophe hiverne en groupes dans

les caves. L’été, il s’installe dans les comblesdes habitations.

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Elles sont sans-gêne, s’installent où bon leur semble et se développent sans se soucier des espèces locales.

Des intruses qu’il faut maîtriser ...

Venues d’ailleurs,elles agissent ici sans diplomatie…

Les petites fiches nature du Marais poitevin

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Dans leur milieu d’origine, ces espèces ont leur place dans la chaîne alimentaire.Alors, la meilleure lutte pour qu’elles ne deviennent pas invasives chez nous, c’estde les laisser chez elles, et si elles sont déjà introduites, de ne pas favoriser leurpropagation.

Des gestes simples que chacun peut mettre en œuvre :

- ne pas vidanger son aquarium dans le milieu naturel,

- ne pas cueillir et transporter d'espèces invasives,

- ne pas collecter de graines à l’étranger,

- ne pas intervenir sans précautions et connaissances,

mais faire appel à des organismes compétents,

- ...

Il est préconisé des techniques respectueuses de l’environnementqui sont mises en œuvre par des structures et associations locales.

Bien installées, les espèces invasives sont quasi indélogeables. Il est seulement possible de contrôler leur prolifération. Ainsi, pour être efficace, la “lutte” s’organisesur plusieurs années, à l’échelle nationale.

La Jussie “encombre” la voie d’eau qui se comble peu à peu.

Les terriers de ragondins fragilisent les berges.

L’arrachage manuel ou mécanique de la Jussiedoit être minutieux, afin de ne laisser aucun

fragment susceptible de repousser.

La Tortue de Floride et la Renouée du Japon deuxespèces aujourd’hui présentes dans le Marais poitevin.

Les ragondins sont piégés dans des cages,appâtés par des morceaux de pomme oude carotte.

En colonisant certains milieux, les espèces invasives entrainentdes répercussions lourdes de conséquences :

Impact environnemental : elles provoquent la disparitiond’espèces locales en les privant de nourriture et delumière. Elles modifient le milieu et le banalise.

Impact économique : en s’attaquant aux cultures, ou engênant les activités liées à l’eau (pêche, nautisme…), ellesoccasionnent des pertes financières.

Enfin, elles imposent la mise en œuvre d’actions trèsonéreuses, tant pour la lutte que pour la restaurationdu milieu.

Parc Interrégional du Marais Poitevin2, rue de l’Eglise - 79510 COULONtél. 05 49 35 15 20 - fax 05 49 35 04 [email protected] - www.parc-marais-poitevin.fr

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Certaines espèces animales ou végétales ont unefâcheuse tendance à se développer de façonexcessive provoquant d’importants déséquilibresdans les milieux naturels. Ce sont des espècesinvasives.

Si leur nouvel habitat leur convient, et qu’en plus, leurs prédateurs naturels sont absents, alors elles s’instalent comme chez elles !

Bien souvent, celles-ci sont originaires d’un autre continent. Elles ont été transportéespar l’Homme, volontairement pour l’élevage ou l’ornement, ou à son insu, en passagèresclandestines d’un bateau ou d’un avion !

Avec son vaste réseau hydraulique, le Marais poitevin n’est pas épargné ! En effet, depuis une trentaine d’années, on recense diverses espèces invasives ou en voie de le devenir, si on ne les contrôle pas rapidement. En voici quelques exemples :

L’Écrevisse de Louisiane a séduit les éleveurs de France par sa croissance rapide et son taux de reproduction élevé. Capable de se déplacer hors de l’eau, elle a rapidement colonisé de nombreuses rivières, canaux, mares, … où elle dévore lavégétation aquatique, mais aussi, larves, insectes, petits poissons.

Importé pour agrémenter nos plans d’eau,le Myriophylle du Brésil apprécie particulièrementles eaux peu profondes et à faible courant.

Il se disperse très vite par bouturage, formantainsi de nouveaux herbiers très denses.

Originaire d’Amérique du Sud, la Jussie devait embellir nos plansd’eau. Elle est allée bien au-delà ! Sa force réside dans son mode

de reproduction principal : le bouturage. Les petits fragments de tigesproduisent rapidement de nouveaux herbiers fort envahissants qui

accélèrent l’envasement des voies d’eau.

Le Ragondin est un gros rongeur d’Amérique du Sud. Il a été introduit en France à la fin du 19ème siècle pour sa fourrure. Échappé des élevages, il s’est depuis fort bien installé dans de nombreuses régions où il crée de réels dégâts sur les cultures et les berges.

Le Poisson chat, importé d’Amérique du Nord, est une espèce très résistante dans une eau pauvre en oxygène et même hors

de l’eau ! Très vorace, il s’attaque aux espèces locales, petits poissons, œufs, larves et divers invertébrés.

Le Baccharis vient d’Amérique du Nord. Il a été introduit en France pour ornementer les jardins. Son pouvoir de reproduction a fait le reste ! Un seul pied femelle produit plus d’un million de graines disséminéespar le vent. Ainsi, cet arbuste s’est emparé des dunes en bordure du

littoral modifiant fortement ce paysage

Venues d’ailleurs, elles agissent ici sans diplomatie…

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Victimes de plusieurs siècles de préjugés, les reptiles restent des mal aimés. On les croit visqueux, on craint leur morsure, on angoisse à l’idée de croiser leur chemin !Entrons dans leur intimité et laissons-nous conquérir par ces mystérieuses créatures…

Aujourd’hui, tous les reptiles sont protégés en France. Il est donc interdit de les tuer,de les transporter ou d’enlever leurs œufs.

… et pourtant

Si le hérisson, la buse, le héron... sont des prédateurs naturels, l’homme reste leur principalennemi. L’urbanisation, la modification despaysages, grignotent chaque jour un peu plus sur leur espace de vie. La circulation routière, lefauchage des bords de routes, leur sont souventfatal. Sans compter l’ignorance ou les préjugésqui poussent aujourd’hui encore à tuer sans raison.

En apprenant à mieux les connaître, nouspréserverons des animaux bien utiles à l’Homme.

Craintifs, ils fuient au moindre danger ...

Les petites fiches nature du Marais poitevin

Qu’ils aient quatre courtes pattes ou qu’ils n’en aient pas, les reptiles rampent “ventre à terre”. Ces vertébrés peuplent notre planète depuis desmillions d’années, comme en témoignent leurs illustres ancêtres, les dinosaures. Aujourd’hui, ils sont représentés par les lézards, serpents, tortues,et crocodiles. Nous nous limiterons ici aux deux grandes familles présentes dans le Marais poitevin. Chacune est dotée de capacités surprenantes ...

Se protéger avec des écaillesLa peau est recouverte d’écailles qui limitent le dessèchementet protègent des aspérités du sol.

Celles-ci se renouvellent plusieurs fois par an : c’est la mue.Elle est plus spectaculaire chez les serpents qui perdent leurancienne peau en une seule pièce !

“Lézarder au soleil”Les reptiles ne peuvent pas maintenir la température de

leur corps, comme le font les mammifères. Alors ils farniententde longues heures pour capter la chaleur du soleil,

des pierres ou du sol.

Les Sauriens regroupent les lézards et orvets qui secaractérisent par :

Les Ophidiens rassemblent les vipères et couleuvres.Ils ont comme particularités :

une paupière mobile ;

une queue qui se rompt en cas de danger : efficace pour échapper à son prédateur, mais pas de panique, elle repousse !

quatre pattes munies de cinq doigts chacune(sauf chez les orvets, dépourvus de pattes).

Sentir avec la langueLézards et serpents captent les odeurs avecleur langue. Ils la ramènent vers l’organe de Jacobson situé dans la bouche, c’estl’équivalent de notre nez.

Chez les serpents la langue a deux pointes, on dit qu’elle est bifide.

une absence de paupière : l’œil fixe est recouvert d’une écaille ;

un crâne et des mâchoires reliés par des ligaments, ce qui permet une très grandeouverture de la bouche : bien pratique pour avaler de grosses proies !

un corps très allongé qui permet de s’adapter à des milieux très différents.

La Couleuvre d’Esculape.

Parc Interrégional du Marais Poitevin2, rue de l’Eglise - 79510 COULONtél. 05 49 35 15 20 - fax 05 49 35 04 [email protected] - www.parc-marais-poitevin.fr

La réalisation de cette fiche s’inscrit dans le programme LIFE Nature Marais poitevin,un outil financier européen pour la préservation des espèces et des habitats.

Partenaires financiers :

Partenaires techniques : Fiche réalisée avec le concours des associationset structures locales de protection de la nature et de l’environnement.

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Vipère ou couleuvre ?Bien souvent, elles s’enfuient sans même nous laisser le temps de les observer ! Quelques critèrescependant peuvent nous aider à les identifier. La vipère, plus petite et plus trapue que la couleuvre, a une queue plus pointue. Leurs têtes sont très caractéristiques :

La peur du serpent !Elle remonte à la nuit des temps. Craignant sa

morsure et son venin, l’Homme l’a affublé de tous les démons de la terre. Pourtant, ce mal aimé

plutôt timide, fuira bien avant vous, ne cherchant à mordre que s’il se sent pris au piège !

Œuf ou pas œuf ?La majorité des reptiles sont ovipares : ils pondent des œufs

qui vont éclore quelques semaines plus tard. Cependant, quelques espèces comme l’orvet et la

vipère aspic sont vivipares : elles donnent naissance à despetits semblables à l’adulte et aussitôt autonomes.

Une morsure vénimeuse ?Rarement, car seulement 1/5 des espèces d’Ophidiens possèdedu venin. Celui-ci est élaboré par les glandes à venin et injectépar les crochets lors de la morsure. Dans ce cas, il faut calmerla victime et l’hospitaliser. Le traitement sera alors adapté à lagravité de l’envenimation.

Un régime variéLes lézards se contentent de quelques invertébrés (escargots, insectes,chenilles…) et parfois de fruits. Les serpents, quant à eux, avalent sans

croquer rongeurs amphibienslézards et même des poissons pour certains.

Les dents des serpents sont en forme de crochets. En France, seuls ceux des vipères et de la Couleuvre de Montpellier contiennent du venin.

En été la Couleuvre d’Esculape pond 5 à 12 oeufs dans un tas de feuilles, de fumier ou de compost.

L’éclosion a lieu 2 mois plus tard.

La proie avalée est conséquente.Cette Vipère aspic pourra rester plusieurs jours, voire plusieurs semaines, sans manger !

VipèreTête triangulairePupille verticalePetites écailles sur la tête2 à 3 rangées d’écailles entre œil et bouche

Couleuvre Tête ovalePupille circulaireGrandes écailles sur le tête1 rangée d’écailles entre œil et bouche

Le Lézard vert recherche les zones bien ensoleillées :lisières de bois, talus, carrières… Il est inoffensif, maispeut mordre pour se défendre. Quelques “chatouilles”sous la gorge lui font lâcher prise !

Il a l’apparence d’un serpent. Et pourtant, l’Orvet fragile est un lézard… sans pattes !Plutôt lent, il s’attaque à des proies peu mobilestelles que escargots, limaces et vers de terre.

Au printemps suivant, ils reprendront leurs activités, période à laquelle il faudra penser à se nourrir et surtout se reproduire. Plutôt discrets et bien souvent craintifs, ils sont difficiles à observer.Cependant, presque huit espèces fréquentent le Marais poitevin, recherchant les zones ensoleillées et arides ou, la présence de l’eau selon leurs besoins.

Dès l’arrivée des beaux jours, le Lézard desmurailles arpente les murs, s’autorisant même une

excursion à l’intérieur de la maison. Très peureux, il disparaît vite dans une fissure.

La Couleuvre verte et jaune est très à l’aise sur terre comme sur l’eau. Son caractère agressif

impressionne celui qui la rencontre, mais sa morsure est inoffensive.

Espèce plutôt arboricole, la Couleuvre d’Esculapedoit son nom au Dieu romain de la médecine

et orne aujourd’hui le caducée de l’ordre de la médecine.

Avec sa tête plutôt triangulaire, ses tâches et sa queue plus pointue, la Couleuvre vipérineressemble à la vipère, mais elle est inoffensive.

Elle est souvent dans l’eau, ce qui lui vaut le surnom“d’Aspic d’eau”.

Excellente nageuse, la Couleuvre à collier peut plonger et rester sous l’eau en apnée. Lorsqu’elle est en danger, elle prend une attitude de mort apparente et lâche un liquide fort nauséabond !

La Vipère aspic est le seul reptile venimeux présent dansle Marais poitevin. Très craintive, elle ne mord que pour

paralyser ses proies et se défendre en cas de danger.

Dès la fin octobre, les reptiles se réfugient dans un trou, sous une souche, un tas de pierres, de bois ou même de compost. Ils cessent des’alimenter et ralentissent leur rythme cardiaque. C’est l’hibernation, une technique efficace pour lutter contre les rigueurs de l’hiver.

Craintifs, ils fuient au moindre danger ...

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En bandes étroites le long des canaux,ou étalées sur de grandes surfaces, lesroselières s’inscrivent dans le patrimoinenaturel et culturel du Marais poitevin.

Ces plantes qui plient mais ne rompent pas…

Les petites fiches nature du Marais poitevin

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Aujourd’hui, on ne recense que 100 ha de roselières dans le Marais poitevin,soit à peine 0,1 % de sa surface. Pour sauvegarder ce milieu, différentesmesures sont mises en place :

- la gestion du niveau de l’eau : inondation au printemps et assèchement l’étésont favorables à son développement ;

- la planification des travaux, notamment la période de fauche,est nécessaire pour respecter son cycle biologique et celui deses hôtes ;

- l’aménagement de cheminements permet de limiter l’accèsdu public à ces lieux fragiles et sensibles au dérangement.

Roselière de la lagune de la Belle Henriette :Pour son respect, prenons les sentiers balisés !

Les roseaux font partie des premières plantes qui ont colonisé le Marais poitevin,faisant de celui-ci une immense roselière.

Puis, les travaux d’assèchement du marais entrepris à partir du 11ème siècle ontentraîné la régression des roselières au profit d’autre milieux (prairies, boisements,marais cultivés…)

Non rentables, on les fait disparaître …Aujourd’hui, souvent considérées comme terres improductives, on continue àassécher les roselières pour les mettre en culture !

Non entretenues, elles disparaissent … La roselière est un milieu qui évolue naturellement.Lorsqu’elle n’est plus entretenue, elle se comble progressivement par accumulation des débris végétaux.

De nouvelles espèces végétales s’y installent. A terme,la roselière devient un boisement humide.

Les roseaux ramassésen hiver sont stockés enbottes

En couverture sous les tuiles ou en bardage, le roseau est un isolant efficace tant l’hiver que l’été.

Il sera longtemps voué à cet usage dans le Marais poitevin.

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Page 12: Ces oiseaux au long bec emmanché d'un long cou

Roselière au printemps Roselière à l’automneRoselière au printemps Roselière à l’automne

Ces plantes qui plient mais ne rompent pas…

Le Phragmite ou roseaucommun est le plus courant.Il peut atteindre une hauteurde 3 à 4 m.

La Baldingère est très semblable au

phragmite, mais elle est plus petite.

Un filtre naturel !Les roseaux se développent dans un sol gorgé d’eau douce ou saumâtre. Ils se multiplient par leurs tiges souterraines appelées “rhizomes”. La densité de ce système racinaire assure une dépollution naturelle des eaux et un bonmaintien des berges détériorées par la variation du niveau de l’eau.

Le Râle d’eau arpente la roselière à la recherche des vers et insectes aquatiques.

La Sarcelle d’été s’y réfugievolontiers dans la journée.

La Rémiz penduline,hôte hivernal

discret, y trouvele gîte et

le couvert.

La roselière est une zone humide où se développe unevégétation haute et dense composée principalement de roseaux. Ces graminées imposantes regroupent en réalité plusieurs plantes dont 2 sont particulièrement présentes dans le Marais poitevin :

On y perd son latin !Celle que l’on appelle bien souvent le roseau

est en fait une Massette ! Vous la reconnaîtrez facilement à sa fleur en forme de massue.

Pour les différencier, observez la base des feuilles. La petite peau appelée “ligule” est bien

distincte chez la baldingère. Elle est réduite à quelques poils chez le phragmite.

L’Hirondelle de rivage s’y accorde un temps de repos bien mérité au cours de sa migration.Le Gorgebleue à miroir,

et la Rousserolle effarvate y élèvent leurs petits à l’abri des regards indiscrets.

La croissance des roseaux est dense et rapide, donnant à la roselière un air de “jungle” impénétrable ! Pourtant, celle-ci constitue un milieu de vie privilégié où de nombreuses espèces se reposent, se croisent, cohabitent, se chassent entre elles …

Le Bruant des roseaux, qui se nourrit d’insectes tels que le Criquet des roseaux ou la Libellule isocèle,affectionne particulièrement ce garde-manger bien rempli !

Le Bruantdes roseaux

Criquetdes roseaux

Libelluleisocèle

Le Gorgebleue à miroir

La Rousseroleeffarvate

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Des étendues de verdure où, troupeauxde vaches et de chevaux côtoient des miliersd’oiseaux migrateurs.

Pour préserver la richesse biologique de ces prairies, il est nécessaire de maintenir

l’activité d’élevage et de préserver leur caractère humide. Ce sont les objectifs des

mesures agri-environnementales, c’est à diredes contrats signés entre l’Etat et l’éleveur.

Ils proposent des pratiques adaptées enfonction de l’intérêt biologique des prairies

et du système d’exploitation conduitpar l’agriculteur.

Et si l’herbe avait le goût du sel ...

Les petites fiches nature du Marais poitevin

A partir des années 1960,victimes d’une politique agricolefavorisant la culture au détriment de l’élevage, de nombreux hectaresde prairies humides sont labourés,drainés, pour être cultivés.

Le pâturage des prairies en avril, permet de maintenir une végétation rase, favorable à la

nidification du Vanneau huppé.

Sans apport d’engrais chimiques, la diversitéd’espèces végétales est plus importante.

La pompe de drainage permet de contrôlerle caractère humide de la parcelle.

Les troupeaux de chevaux et de vaches pâturentdepuis des siècles sur ces grands espaces. Ce modede gestion permet de maintenir les surfaces de prairiesnaturelles humides qui jouent un rôle fondamental àl’échelle du Marais poitevin :

- Elles participent à la régulation et à l’auto-épurationdes eaux de pluie.

- Elles favorisent la biodiversité animale et végétale.

- Elles sont terre d’accueil pour des milliersd’oiseaux migrateurs

- Elles sont gardiennes d’un patrimoine culturel et paysager :savoir-faire ancestraux, pratique de la chasse, de la pêche,sensibilisation à l’environnement…

Pâturées ou fauchées, les prairieshumides permettent la production de

viande ou de lait de qualité.

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Page 14: Ces oiseaux au long bec emmanché d'un long cou

Et si l’herbe avait le goût du sel ...

buissons arrêtent notre regard à l’horizon. C’est pourquoi on parle d’un milieu ouvert. Ces vastesétendues de prairies naturelles humides sont depuis des siècles pâturées. Malgré les apparences,elles gardent les traces du temps où le Marais poitevin était un immense golfe envahit par l’océan.

Grandeur et platitude caractérisent cepaysage où seuls quelques arbres et

Des creux et des bosses, Au fil du temps, le golfe s’est peu à peu comblé pour laisserplace à des vasières. Les fleuves et le mouvement incessant desmarées y ont façonné des chenaux.

Aujourd’hui, vous pouvez encore observer ce micro-relief constitué : de parties basses appelées “baisses”de parties hautes surnommées “belles”

Une pincée de selLe sel présent dans le sol, remonte par “capillarité”.

Ce phénomène est accentué par le piétinement des animaux.

Sa concentration est plus forte sur les zones intermédiaires entre la

belle et la baisse.

Au printemps, les Brochets s’aventurent dans lesbaisses pour se reproduire et déposer leurs oeufsqui profiteront d’une température douce de l’eau.

Adepte des zones humides,l’Iris spuria est une espèce

protégée que l’on rencontreessentiellement sur lesmarais de l’ouest de

la France.

Le Pélodyte ponctué est un petit crapaud qui regagne les baissesen mars - avril pour y déposer plus de 1000 oeufs qu’il enrouleautour de la végétation.

En hiver, au printemps et à l’automne, ce sont des milliers d’oiseauxmigrateurs qui se déplacent quotidiennement entre la Baie de l’Aiguillonet les grandes prairies humides du Marais poitevin. Ces deux espaces,complémentaires pour l’alimentation, le repos et la nidification deces oiseaux, font du Marais poitevin une des plus importanteszones d’accueil pour ces grands voyageurs.

Présent toute l’année, le Chevalier gambetteniche sur les prairies humides.

Il passera l’hiver en groupe sur les vasières littorales.

Les baisses sont en eau plusieurs mois de l’année.Elles abritent une multitude d’insectes et d’invertébrésqui constituent la base de nombreuses chaînes alimentaires.

La présence de sel et l’humidité en quantités variables, caractérisent les prairies humides de la façade atlantique. Ce sont de plus des espaces qui, depuis des siècles, sont uniquement pâturés.

L’ensemble de ces caractéristiques favorise une grande diversité animale et végétale dont voici quelques représentants.

A la nuit tombée, le Canard pilet quitte les vasièreslittorales pour venir s’alimenter dans les baisses.

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Aujourd’hui, 16 communaux perpétuent cette tradition depâturage collectif. Ainsi, tous les ans en avril, l’arrivée destroupeaux est un évènement important où, éleveurs, habitantset visiteurs partagent un moment de grande convivialité.

Dans les années 60, les éleveurs se détournent peu à peu des communaux en raison d’une politique agricole peu favorable à l’élevage. De nombreux hectares sont aménagés hydrau-liquement pour être mis en culture.

Conscientes de l’intérêt écologique, économique et culturel, les communes et les associationslocales se mobilisent pour préserver les communaux. En 1989, le PIMP, la LPO et le WWFFrance signent avec les communes des contrats de gestion qui ont pour but de :

- Maintenir le communal en pâturage collectif - Favoriser des pratiques pastorales respectueuses de l’environnement- Sensibiliser à la fragilité de cette richesse patrimoniale

Les exigences sanitaires, les aménagements de contention, les expérimentations prairiales, ont redonnéconfiance aux éleveurs qui sont aujourd’hui plus nombreux à profiter des bienfaits du communal.

De la commune ou des alentours, tous les animaux rentrent le même jouraprès vérification des papiers et de l’état de santé de chacun.

A l’herbe vaches, chevaux, oiseaux...et bien d’autres !

Les petites fiches nature du Marais poitevin

Vastes pâturages où cohabitent en touteharmonie, vies sauvage et domestique.

Autrefois, ces prairies appartenaient aux Seigneurs et aux Abbés.Ils les laissaient à la disposition des habitants qui y trouvaient dequoi subvenir à leurs besoins (élevage, chasse, pêche, cueillette…).

A la Révolution Française, ces prairies deviennent la propriété indivisedes habitants de la commune. Les éleveurs continuent d’y conduireleurs animaux moyennant une taxe spéciale de pacage. Les bouses de vaches séchées servaient

de combustible dans la cheminée.

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Page 16: Ces oiseaux au long bec emmanché d'un long cou

Les communaux du Marais poitevin sont degrandes prairies naturelles inondables, vouéesau pâturage.

La commune les met à la disposition d’éleveurs de vaches, de chevaux et parfois d’oies,moyennant une taxe de pacage. Ces vastes espaces de verdure dégagent un sentiment dequiétude qui pourtant gardent les traces de l’histoire du Marais poitevin…

Un micro relief naturelLes creux et bosses appelés respectivement“baisses” et “belles” ont été façonnés par le passage de l’océan et des fleuves.

Les baisses, plus basses,sont en eau une partiede l’année.(novembre à mai)

La présence de selLe sol et la végétation conserventdes traces de salinité issues del’époque marine.

Digue

Un caractère inondableLes communaux se situent dans la

partie inondable du Marais poitevin,certains derrière les digues, d’autres enfond de vallée. Ils reçoivent les eaux de

crue provenant du bassin versant.Petit rongeur discret, le Campagnol amphibiecreuse son terrier dans les berges des canaux

en bordure du communal.

Le Jonc de Gérard

est une plante halophile. Elle indique la présence

de sel dans le sol.

Le Bousier porte bien son nom !Avec de la bouse de vache, il forme une boule qu’il pousse dans son terrier pour nourrir ses larves.

De février à avril, le Brochet vient se reproduiredans les baisses où les oeufs bénéficient d’une

eau peu profonde, à température douce.

Très sensible aux insecticides,il affectionne ces prairies oùl’on ne met jamais de produits chimiques.

La Guifette noireconstruit son nid sur

la végétation flottantedes baisses.

Le bec long et fin de la Barge à queue noireest un outil efficace pour saisir insectes etvers de terre sur ces prairies pâturées.

La Libellule déprimée pond ses oeufs dans l’eau.Les larves, très voraces, vont s’y développer

avant de se métamorphoser.

Ces conditions font de ces vastes espaces, des lieux privilégiés pour des milliers d’oiseaux migrateurs : aire de repos pour certains, garde-manger pour d’autres, quelques-uns même s’y installent pour nicher !

Pas moins de 68 espèces de plantes sont présentes sur ces prairies ! Pâturage, humidité et salinité sont lesclés de cette diversité. Une multitude d’insectes aquatiques et invertébrés fourmillent dans les baisses eneau, où de nombreux poissons viennent se reproduire.

Un pâturage originalCes espaces ont toujours été exploitésen pâturage collectif, un mode de gestion favorisant la diversité biologique.

A l’herbe vaches, chevaux, oiseaux... et bien d’autres !

Le communal de Nalliers en période de crue

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