cellulite disséquante du scalp : à propos de 51 patients

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S236 JDP 2014 Observations La présence d’anticorps anti-AT1R était significati- vement plus élevée (odds ratio [OR] = 3,4 ; p = 0,04) dans le groupe cGVHD (24,4 %) versus non-cGVHD (7,1 %). Dans le groupe cGVHD, la présence d’anticorps anti-AT1R était significativement associée à : — la présence d’anticorps anti-nucléaires (OR = 5,9 ; p = 0,04) ; — un score de gravité globale et spécifique (notamment score de sclérose cutanée) de la cGVHD plus sévère (p < 0,05) ; — la présence d’érosions cutanées ou muqueuses (OR = 19,2 ; p < 0,01). Il n’y avait pas de différence entre le type et le nombre d’organes atteints par la cGVHD entre le groupe anticorps AT1R positif et anticorps AT1R négatif. Discussion Le ligand du récepteur AT1 est l’angiotensine2 et l’activation de AT1R par un auto-anticorps au cours de la cGVHD pourrait reproduire les effets de son ligand endogène à l’origine de phénomènes inflammatoires et/ou fibrosants. Conclusion Notre étude suggère un rôle pronostique des anticorps anti-AT1R au cours de la cGVHD. Mots clés Auto-immunité ; GVH chronique ; Sclérose Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.040 CO011 Cellulite disséquante du scalp : à propos de 51 patients A. Badaoui a,, P. Reygagne b , V. Descamps a a Dermatologie, hopital Bichat, Paris, France b Dermatologie, centre Sabouraud, Paris, France Auteur correspondant. Introduction La cellulite disséquante du scalp (CDS) est une alo- pécie cicatricielle primaire neutrophilique rare, décrite en 1903 et nommée par Hoffman en 1908. Elle peut être isolée ou associée à une hidradénite suppurée, une acnée conglobata ou un kyste piloni- dal, réalisant la « tétrade d’occlusion folliculaire ». Seuls 70 cas ont été publiés depuis 1908. Nous rapportons une série de 51 patients, la plus grande de la littérature. Patients et méthodes Cette étude est rétrospective, bicentrique, sur une période de 17 ans. La CDS était définie par une alopécie cicatricielle associée à des nodules douloureux, purulents et asep- tiques. Les caractéristiques des patients, les signes cliniques, les facteurs déclenchants, les pathologies associées, les traitements et leur efficacité ont été recueillis. Résultats Cinquante et un patients ont été inclus, dont 50 hommes et 1 femme, 19 patients avaient un phototype foncé (> 4). L’âge moyen de début était de 26 ans (15—62 ans), la durée d’évolution au diagnostic était de 34 mois (4-120 mois). La loca- lisation préférentielle des lésions était le vertex (49 %) et la région occipitale (25,5 %). Un patient rapportait une cutis verti- cis gyrata secondaire. Les circonstances déclenchantes étaient peu décrites : 5 patients rapportaient un traumatisme local initial. Le mode d’évolution était chronique, avec apparition progressive des nodules (86 % des patients) et par poussées aiguës (14 %). Aucun carcinome épidermoïde n’a été rapporté. Six patients avaient une hidradénite suppurée, 8 une acné conglobata, aucun n’avait de kyste pilonidal, de psoriasis, d’arthropathie inflammatoire ou de maladie inflammatoire du tube digestif. Parmi les traitements uti- lisés, 40 patients avaient rec ¸u des antibiotiques, 8 du zinc, 1 des anti-TNF, sans efficacité, 8patients avaient été opérés. Trente-six patients avaient rec ¸u de l’isotrétinoïne à 0,5—0,8 mg/kg/j permet- tant une rémission complète. Discussion Le diagnostic clinique de CDS est caractéristique : plaques alopéciques du cuir chevelu avec nodules fermes puru- lents parfois douloureux, prédominant au vertex ou en occipital. Sa méconnaissance conduit à un retard diagnostique. Les prélè- vements infectieux sont indispensables pour éliminer un kérion ou une infection bactérienne. La CDS est quasi exclusivement mascu- line (suggérant un facteur hormonal), prédomine chez les patients jeunes, à phototype foncé. Le traumatisme local a déclenché la CDS chez 5 patients mais est sous-estimé. Le mode d’évolution est en majorité chronique plutôt que par poussée aiguë. Peu de patients avaient une pathologie associée, allant contre la « tétrade folliculaire ». L’examen histologique n’est pas nécessaire. Le seul traitement efficace est l’isotrétinoïne. Aucun ne s’est compliqué de carcinome. Conclusion La CDS est une affection chronique invalidante dont la physiopathologie reste peu claire. Les progrès récents sur le plan génétique publiés dans l’hidradénite suppurée, affection proche et parfois associée, pourraient apporter des données nouvelles. Mots clés Cellulite de Hoffman ; Cellulite disséquante du cuir chevelu ; Cellulite disséquante du scalp ; Perifolliculitis Capitis Abscedens et Suffodiens Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.041 CO012 Psoriasis palmoplantaire : forme clinique fréquente et sévère de psoriasis chez l’enfant R. Amode a,, S. Hadj-Rabia b , A. Phan c , A.-C. Bursztejn d , M. Ferneiny b , F. Boralevi e , A.-L. Souillet f , C. Chiaverini g , E. Bourrat h , J. Miquel i , P. Vabres j , S. Barbarot k , D. Bessis l , E. Mahe a Groupe de Recherche de la Société franc ¸aise de dermatologie pédiatrique a Dermatologie, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil, France b Dermatologie, hôpital Necker, Paris, France c Dermatologie, CHU de Lyon, Lyon, France d Dermatologie, CHU de Nancy, Nancy, France e Dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, France f Cabinet libéral, Lyon, France g Dermatologie, CHU de Nice, Nice, France h Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France i Dermatologie, CHU de Rennes, Rennes, France j Dermatologie, CHU de Dijon, Dijon, France k Dermatologie, CHU de Nantes, Nantes, France l Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, France Auteur correspondant. Introduction Le psoriasis palmoplantaire (PP) de l’enfant est une affection dont les caractéristiques épidémiologiques demeurent méconnues. L’objectif de cette étude était d’identifier les parti- cularités cliniques et démographiques du PP de l’enfant. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude transversale, multi- centrique, réalisée dans 23 centres membres du GR SFDP (étude -Psocar). Tous les enfants (< 18 ans) atteints de psoriasis étaient inclus pendant 1 an. Un recueil systématique de données évaluait l’aspect clinique du psoriasis. Parmi les psoriasis palmoplantaires, 3 types étaient individualisés : la kératodermie palmoplantaire (KPP), la pustulose palmoplantaire (PuP), l’acrodermatite continue de Hallopeau (ADC). Résultats Trois cent treize enfants étaient inclus (âge moyen: 9,1 ans ; H/F = 149/164), 63 (20,1 %) présentaient un PP. Dans 29 cas (46,0 %), il s’agissait de l’aspect prédominant du psoriasis, alors que dans les autres cas, il s’agissait d’une simple localisation du psoria- sis. Il s’agissait d’une forme clinique de psoriasis fréquente dans la tranche d’âge 3—12 ans (prédominant dans 13,1 %) par rapport aux formes du petit enfant et de l’adolescent (< 4 %). La présentation la plus fréquente était la KPP, isolée dans 33cas, associée à une PuP ou une ADC dans 17cas. L’ADC et la PuP étaient isolées dans respectivement 10 et 2 cas.

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S236 JDP 2014

Observations La présence d’anticorps anti-AT1R était significati-vement plus élevée (odds ratio [OR] = 3,4 ; p = 0,04) dans le groupecGVHD (24,4 %) versus non-cGVHD (7,1 %). Dans le groupe cGVHD, laprésence d’anticorps anti-AT1R était significativement associée à :— la présence d’anticorps anti-nucléaires (OR = 5,9 ; p = 0,04) ;— un score de gravité globale et spécifique (notamment score desclérose cutanée) de la cGVHD plus sévère (p < 0,05) ;— la présence d’érosions cutanées ou muqueuses (OR = 19,2 ;p < 0,01).Il n’y avait pas de différence entre le type et le nombre d’organesatteints par la cGVHD entre le groupe anticorps AT1R positif etanticorps AT1R négatif.Discussion Le ligand du récepteur AT1 est l’angiotensine 2 etl’activation de AT1R par un auto-anticorps au cours de la cGVHDpourrait reproduire les effets de son ligand endogène à l’origine dephénomènes inflammatoires et/ou fibrosants.Conclusion Notre étude suggère un rôle pronostique des anticorpsanti-AT1R au cours de la cGVHD.Mots clés Auto-immunité ; GVH chronique ; ScléroseDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.040

CO011Cellulite disséquante du scalp :à propos de 51 patientsA. Badaoui a,∗, P. Reygagne b, V. Descamps a

a Dermatologie, hopital Bichat, Paris, Franceb Dermatologie, centre Sabouraud, Paris, France∗ Auteur correspondant.

Introduction La cellulite disséquante du scalp (CDS) est une alo-pécie cicatricielle primaire neutrophilique rare, décrite en 1903 etnommée par Hoffman en 1908. Elle peut être isolée ou associée àune hidradénite suppurée, une acnée conglobata ou un kyste piloni-dal, réalisant la « tétrade d’occlusion folliculaire ». Seuls 70 cas ontété publiés depuis 1908. Nous rapportons une série de 51 patients,la plus grande de la littérature.Patients et méthodes Cette étude est rétrospective, bicentrique,sur une période de 17 ans. La CDS était définie par une alopéciecicatricielle associée à des nodules douloureux, purulents et asep-tiques. Les caractéristiques des patients, les signes cliniques, lesfacteurs déclenchants, les pathologies associées, les traitements etleur efficacité ont été recueillis.Résultats Cinquante et un patients ont été inclus, dont50 hommes et 1 femme, 19 patients avaient un phototype foncé(> 4). L’âge moyen de début était de 26 ans (15—62 ans), la duréed’évolution au diagnostic était de 34 mois (4-120 mois). La loca-lisation préférentielle des lésions était le vertex (49 %) et larégion occipitale (25,5 %). Un patient rapportait une cutis verti-cis gyrata secondaire. Les circonstances déclenchantes étaient peudécrites : 5 patients rapportaient un traumatisme local initial. Lemode d’évolution était chronique, avec apparition progressive desnodules (86 % des patients) et par poussées aiguës (14 %). Aucuncarcinome épidermoïde n’a été rapporté. Six patients avaient unehidradénite suppurée, 8 une acné conglobata, aucun n’avait dekyste pilonidal, de psoriasis, d’arthropathie inflammatoire ou demaladie inflammatoire du tube digestif. Parmi les traitements uti-lisés, 40 patients avaient recu des antibiotiques, 8 du zinc, 1 desanti-TNF, sans efficacité, 8 patients avaient été opérés. Trente-sixpatients avaient recu de l’isotrétinoïne à 0,5—0,8 mg/kg/j permet-tant une rémission complète.Discussion Le diagnostic clinique de CDS est caractéristique :plaques alopéciques du cuir chevelu avec nodules fermes puru-lents parfois douloureux, prédominant au vertex ou en occipital.Sa méconnaissance conduit à un retard diagnostique. Les prélè-vements infectieux sont indispensables pour éliminer un kérion ou

une infection bactérienne. La CDS est quasi exclusivement mascu-line (suggérant un facteur hormonal), prédomine chez les patientsjeunes, à phototype foncé. Le traumatisme local a déclenché laCDS chez 5 patients mais est sous-estimé. Le mode d’évolutionest en majorité chronique plutôt que par poussée aiguë. Peu depatients avaient une pathologie associée, allant contre la « tétradefolliculaire ». L’examen histologique n’est pas nécessaire. Le seultraitement efficace est l’isotrétinoïne. Aucun ne s’est compliquéde carcinome.Conclusion La CDS est une affection chronique invalidante dontla physiopathologie reste peu claire. Les progrès récents sur le plangénétique publiés dans l’hidradénite suppurée, affection proche etparfois associée, pourraient apporter des données nouvelles.Mots clés Cellulite de Hoffman ; Cellulite disséquante du cuirchevelu ; Cellulite disséquante du scalp ; Perifolliculitis CapitisAbscedens et SuffodiensDéclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir deconflits d’intérêts en relation avec cet article.

http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.041

CO012Psoriasis palmoplantaire : formeclinique fréquente et sévèrede psoriasis chez l’enfantR. Amode a,∗, S. Hadj-Rabia b, A. Phan c, A.-C. Bursztejn d,M. Ferneiny b, F. Boralevi e, A.-L. Souillet f, C. Chiaverini g,E. Bourrat h, J. Miquel i, P. Vabres j, S. Barbarot k, D. Bessis l,E. Mahe a Groupe de Recherche de la Société francaise dedermatologie pédiatriquea Dermatologie, centre hospitalier Victor-Dupouy, Argenteuil,Franceb Dermatologie, hôpital Necker, Paris, Francec Dermatologie, CHU de Lyon, Lyon, Franced Dermatologie, CHU de Nancy, Nancy, Francee Dermatologie, CHU de Bordeaux, Bordeaux, Francef Cabinet libéral, Lyon, Franceg Dermatologie, CHU de Nice, Nice, Franceh Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, Francei Dermatologie, CHU de Rennes, Rennes, Francej Dermatologie, CHU de Dijon, Dijon, Francek Dermatologie, CHU de Nantes, Nantes, Francel Dermatologie, CHU de Montpellier, Montpellier, France∗ Auteur correspondant.

Introduction Le psoriasis palmoplantaire (PP) de l’enfant est uneaffection dont les caractéristiques épidémiologiques demeurentméconnues. L’objectif de cette étude était d’identifier les parti-cularités cliniques et démographiques du PP de l’enfant.Patients et méthodes Il s’agit d’une étude transversale, multi-centrique, réalisée dans 23 centres membres du GR SFDP (étude�-Psocar). Tous les enfants (< 18 ans) atteints de psoriasis étaientinclus pendant 1 an. Un recueil systématique de données évaluaitl’aspect clinique du psoriasis. Parmi les psoriasis palmoplantaires,3 types étaient individualisés : la kératodermie palmoplantaire(KPP), la pustulose palmoplantaire (PuP), l’acrodermatite continuede Hallopeau (ADC).Résultats Trois cent treize enfants étaient inclus (âge moyen :9,1 ans ; H/F = 149/164), 63 (20,1 %) présentaient un PP. Dans 29 cas(46,0 %), il s’agissait de l’aspect prédominant du psoriasis, alors quedans les autres cas, il s’agissait d’une simple localisation du psoria-sis. Il s’agissait d’une forme clinique de psoriasis fréquente dans latranche d’âge 3—12 ans (prédominant dans 13,1 %) par rapport auxformes du petit enfant et de l’adolescent (< 4 %). La présentationla plus fréquente était la KPP, isolée dans 33 cas, associée à unePuP ou une ADC dans 17 cas. L’ADC et la PuP étaient isolées dansrespectivement 10 et 2 cas.