cea guide n°1fbis2

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CADARACHE Direction de l’Energie Nucléaire Missions : sécurité LE D2S ASSURE LA PROTECTION DES PERSONNES, LA SÉCURITÉ DES BIENS ET LA SURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT GUIDE D2S 2014

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Guide CEA Cadarache

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Page 1: Cea guide n°1fbis2

CADARACHEDirection

de l’Energie Nucléaire

Missions : sécurité

LE D2S ASSURE LA PROTECTION

DES PERSONNES, LA SÉCURITÉ DES BIENS

ET LA SURVEILLANCE DE L’ENVIRONNEMENT

GUIDE D2S 2014

Page 2: Cea guide n°1fbis2

CADARACHE

Nous saluons ceux qui ont bien voulu pousser leur implication

à notre démarche de sûreté et de sécurité en participant à

l’élaboration de cette publication.

SOMMAIRE

Directeur de la publication :Jean-Paul Garin

Rédacteur en chef : Jean-Claude Papanicola

Rédaction : Audrey Falorni, Marilys Foggia,

Christine Mangematin, Gil Aubergier, Michel Bertaux, Nicolas Blanchin, Robert Fottorino, Pierre Ollivier,

Hervé Penaud, Gérard SoriaPhotos :

Marilys Foggia, Corinne Guis, Dominique Denis, Vincent Melve, Sylvain Niziers, Jean-Luc Sérafin,

CEA/Lesenechal Dessin :

Olivier BauzaContact :

[email protected] 42 25 37 37

Réalisation : Agence 3MS

Marc Salvadero04 42 37 06 22

[email protected]

Page 3: Cea guide n°1fbis2

2 EDITORIAL DE LA DIRECTION DU CENTRE

4 MOT DU CHEF DU D2S

7 LE CEA

11/21 PRESENTATION DU D2S

FLS

LABM

SPR

SST

23/35 RECITS : MORCEAUX DE VIE

36/39 GESTION DES INTERVENTIONS AU SPR

43/47 TEMOIGNAGES

1Guide D2S 2014

Département des Services de Sécurité - D2S

Missions : sécurité

Page 4: Cea guide n°1fbis2

EDITORIAL DE LA DIRECTION DU CENTRE

D ans un contexte où les problématiques de Sûreté, de Sécurité et de respect de l’Environnement s’im-posent à toutes les entreprises, nous devons être en mesure d’identifier rapidement les risques

que nous gérons et de trouver les opportunités en termes de solutions humaines et technologiques pour y répondre.

Il est important de pouvoir travailler ensemble en mode « prospectif et collaboratif ».

Au D2S, cette collaboration étroite entre les différents acteurs assurant la protection des travailleurs et des installations (la FLS, le SPR, le SST, le LABM) garantit une bonne gestion des secours au plus près des besoins. Si le D2S assure de façon collective la protection des personnes, chaque salarié reste le premier acteur de sa propre sécurité. Aussi appartient-il individuellement à chacun de prendre connaissance des risques avec lesquels il vit au quotidien

Des dispositions de prévention et de protection fortes sont imposées par la réglementation française du fait de la nature de nos activités. De la même façon que la sûreté nucléaire nous amène à analyser les risques, mettre en place des bar-rièreset des moyens de mitigation, la sécurité de défense vise à anticiper, détecter, caractériser les menaces auxquelles nous sommes exposés et contrôler, ralentir ou empêcher des tentatives d’intrusions sur le centre et dans ses zones

sensibles tout en prévoyant les modalités d’intervention d’ur-gence si celles-ci s’avéraient nécessaires.

Nous rehaussons régulièrement les capacités de nos dispo-sitifs de protection et nous sensibilisons nos salariés pour participer, chacun à leur niveau, à la défense de notre établis-sement et de son potentiel scientifique et technique.

La sécurité est l’affaire de tous, car un seul écart dans ce domaine, même minime, peut être à l’origine d’un préjudice lourd pour chacun d’entre nous, la pérennité de nos activités voire d’un retentissement médiatique. Notre implication dans les exercices de crise que nous réalisons plusieurs fois par an, est essentielle.

Il faut donc à trouver un équilibre optimum entre les objectifs de productivité et d’échanges de la recherche et les exigences de sécurité.

Je vous invite vivement à parcourir ce dossier montrant le haut niveau de professionnalisme et d’équipement et la réactivité des salariés qui constituent le D2S (Département des Services de Sécurité).

Directeur DéléGué Sûreté Sécurité DIDIER KIMMEL

Sur l’ensemble du centre de Cadarache, l’adhésion de chacun des acteurs

à la démarche “sureté-sécurité”est essentielle : être attentif et réactif,

se sentir concerné et impliqué.

2

Page 5: Cea guide n°1fbis2

Directeur DéléGué Sûreté Sécurité DIDIER KIMMEL

il est important de pouvoir

travailler ensemble en mode “prospectif

et collaboratif”.

3Guide D2S 2014

Page 6: Cea guide n°1fbis2

C onsidéré comme l’un des plus grands centres de recherche nucléaire, le site de Cadarache du Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA) est aussi le plus étendu (1700ha

dont 900 Ha sont protégés par 14,5 Kms de clôture électrifiée et instrumentée) et le plus exposé aux risques.

A l’intérieur, des ZPR (Zone à Protection Renforcée) protègent en second rideau une trentaine d’installations nucléaires ou classées pour l’environnement. Plus de 5000 personnes travaillent quotidiennement sur le site. Outre les activités de recherche, de nombreuses activités de chantier y sont me-nées (Rénovations, constructions, voiries,...), nécessitant des moyens de surveillance particuliers.

Eloigné des secours publics (30 min pour l’incendie ou le secours aux personnes, une heure pour le radiologique, une heure pour les forces publiques d’intervention), situé dans un environnement très boisé et vallonné, les interventions y sont plus nombreuses et plus difficiles qu’ailleurs.

LES RISQUES Y SONT NOMBREUX, DIVERS ET IMPORTANTS

- Soit de par l’activité (radiologiques, feux de bâtiments ou de cellules, rupture de canalisations, accidents de chantiers, routiers…)

- Soient naturels (feux de forêts, météorologiques => foudre, tornades, pluies diluviennes, montées de nappes, inonda-tions, sismiques,…)

- Soit d’intrusion ou de terrorisme => Dans un contexte natio-nal (débat public sur le nucléaire) et international à risques, Cadarache constitue une cible privilégiée identifiée par nos opposants. La tentative d’intrusion de “GREENPEACE” du 05/12/11 en est une illustration

Tous ces risques nécessitent des moyens de surveillance et d’intervention particulièrement efficaces.

Ainsi, en dehors de leurs missions régaliennes que sont la surveillance des accès et la sécurité du site, le contrôle des niveaux d’exposition radiologique du personnel et des locaux, le contrôle des rejets vers l’extérieur et la surveillance mé-dicale des salariés, les équipes du Département des Services de Sécurité (D2S), principal support du centre pour la ges-tion de crise, se doivent d’être toujours formées et opéra-tionnelles pour assurer des interventions efficaces et de qualité, d’autant plus difficiles à assurer qu’elles restent exceptionnelles.

DépArteMent DeS ServiceS De Sécurité JEAN PAUL GARIN

MOT DU CHEF DU D2S4

Page 7: Cea guide n°1fbis2

DépArteMent DeS ServiceS De Sécurité JEAN PAUL GARIN

Pour ce faire, les équipes du D2S ont des compétences variées (gardien, pompier, maitre-chien, médecin, infirmier, bio- logiste, radioprotectionniste, radiochimiste, métrologue…) mais complémentaires, notamment lorsqu’elles doivent travailler en-semble sur une intervention. Elles doivent se former et s’exercer en permanence pour répondre 7j sur 7, 24 heures sur 24, à des évènements (accidents, intrusions, incendie, malaises, ….) que ce soit sur alerte ou sur sollicitation de la Direction du centre.

Les 320 salariés qui composent le Département (200 présents en moyenne aux heures d’activité du centre) sont tous, jours et nuits, au service de l’ensemble du personnel travaillant pour le CEA ou l’une des nombreuses entreprises intervenant sur le site. Ils sont formés pour intervenir mais également pour faire res-pecter les règles essentielles de sécurité pour permettre le bon déroulement des activités de recherche dont les spécificités né-cessitent une bonne connaissance des installations, des activités et des risques inhérents.

Les moyens mis en œuvre pour permettre le bon accom-plissement de ces missions sont adaptés, maintenus et op-timisés. Ils s’appuient sur les dernières technologies pour réduire au minimum les conséquences d’un évènement, voire permettre de le prévenir en intervenant au plus tôt.

Si les unités qui composent le D2S peuvent s’appuyer égale-ment sur les services de secours et d’intervention extérieurs en cas de nécessité, elles leur apportent aussi souvent leur concours à l’extérieur du centre : accidents routiers à proxi-mité du centre, mesures de radioactivité dans l’environne-ment en cas d’événement entraînant une situation d’urgence radiologique dans la zone Sud-Est (ZIPE), ...

De nombreux exercices, sur des thématiques variées, sont réalisés en commun afin de permettre à chacun d’acquérir les bons gestes et de maîtriser les procédures de chacun.

Les divers agréments délivrés par les autorités de contrôle dé-montrent la confiance accordée aux équipes du D2S.

Guide D2S 2014

la maîtrise des risques nécessite

des moyens de surveillance

et d’intervention particulièrement

efficaces

5

Page 8: Cea guide n°1fbis2
Page 9: Cea guide n°1fbis2

7

DES ÉNERGIES POURL’AVENIR

ceA cADArAcHe

Guide 2014

Page 10: Cea guide n°1fbis2

PRESENTATION8

Le CEA est implanté sur 10 centres ré-partis dans toute la France. Il développe de nombreux partenariats avec les autres organismes de recherche, les collectivités locales et les universités. A ce titre, le CEA est partie prenante des alliances nationales coordonnant la recherche française dans les domaines de l’énergie (ANCRE ), des sciences de la vie et de la santé (AVIESAN ), des sciences et technologies du numérique (ALLISTENE ) et des sciences de l’envi-ronnement (AllEnvi ).

Reconnu comme un expert dans ses domaines de compétences, le CEA est pleinement inséré dans l’espace eu-ropéen de la recherche et exerce une présence croissante au niveau interna-tional.

Acteur majeur de la recherche, du développement et de l’innovation, le commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives intervient dans quatre grands domaines : les énergies bas carbone (nucléaire et renouvelables), les technologies pour l’information et les technologies pour la santé, les très grandes infrastructures de recherche (tGir), la défense et la sécurité globale. pour chacun de ces quatre grands domaines, le ceA s’appuie sur une recherche fondamentale d’excellence et assure un rôle de soutien à l’industrie

le ceAACTEUR CLEF DE LA RECHERCHE TE C H N O LOG I Q U E

LE CEA EN CHIFFRES (FIN 2013)

• 10 centres de recherche• 15 838 emplois à plein temps (techniciens, ingénieurs, chercheurs et colla-

borateurs)• 54 unités de recherche sous cotutelle du CEA et de partenaires académiques• 55 accords-cadres en vigueur avec les universités et écoles• 754 dépôts de brevets prioritaires (3ème déposant en France)• 27 Equipex (équipements d’excellence)• 33 Labex (laboratoires d’excellence)• 3 Idex (initiative d’excellence)• 169 start-up technologiques depuis 1972 dans le secteur des technologies

innovantes• Plus de 500 partenaires industriels• 4,3 milliards d’euros de budget• Plus de 760 projets européens obtenus avec la participation du CEA dans le

cadre du 7ème PCRD depuis 2007• 27 pôles de compétitivité auxquels participe le CEA dont 18 où le CEA est

administrateur

Page 11: Cea guide n°1fbis2

9Guide 2014

CADARACHE EN CHIFFRES

1600 hectares dont 900 clôturés

Environ 480 bâtiments dont 20 Installations Nucléaires de Base

(INB) civiles et 1 INB défense

Périmètre CEA :Près de 2400 salariés dont 120 doctorants et post-doctorants

Environ 2100 emplois indirects

(sous-traitance)

Environ 1000 emplois induits (es-

timation)

Plus de 700 collaborateurs extérieurs

300 M€ d’achats par an, dont

40% en région PACA

200 brevets actifs

300 publications scientifiques par an

Périmètre Cadarache :(CEA + AREVA + IRSN)

Près de 3500 salariés dont 170 doctorants et post-doctorants

Environ 3100 emplois indirects

(sous-traitance)

Environ 1500 emplois induits (es-

timation)

550 M€ d’achats par an, dont

55% en région PACA

le ceAACTEUR CLEF DE LA RECHERCHE TE C H N O LOG I Q U E

Page 12: Cea guide n°1fbis2
Page 13: Cea guide n°1fbis2

11

FLSLABM SPRSST

Département des Services de Sécurité

D2S

Guide D2S 2014

Page 14: Cea guide n°1fbis2

Le Département des Services de Sécurité

(D2S) est chargé

• d’assurer la sécurité des personnes et des biens,

• d’assister la direction du centre pour toutes questions relatives à la radio-protection des personnes et des biens,

• en liaison avec d’autres unités du centre, de conseiller l’employeur en matière d’hygiène, de conditions de travail et de prévention,

• d’assurer l’exécution des missions ré-glementaires en matière de protection contre les rayonnements ionisants,

• d’intervenir en cas d’incident ou d’acci-dent, radioactif ou non,

• d’assurer les missions de surveillance médicale des travailleurs et la réalisa-tion des analyses de biologie médicale.

• d’assurer des missions de formation et d’information dans le cadre de ses activités.

le D2S est composé d’un échelon direc-tion et de quatre services (Formation locale de Sécurité, laboratoire d’Ana-lyses de Biologie Médicale, Service de protection contre les rayonnements et Service de Santé au travail).

plus de 320 salariés composent le dé-partement.

placé sous l’autorité de la direction du centre de cadarache, site de recherche du commissariat à l’energie Atomique et aux energies Alternatives (ceA).

PRESENTATION12

LE D2S AU CEA

Page 15: Cea guide n°1fbis2

LE D2S ASSURE :

• la sécurité des personnes et des biens

• la prévention du risque radiologique

• la surveillance de l’environnement

• la surveillance médicale des travail-leurs et la réalisation des examens as-sociés de biologie, de radiotoxicologie et d’anthroporadiométrie

• les interventions, en cas d’incident ou d’accident, radioactif ou conventionnel

- les activités du D2S s’inscrivent dans le cadre du processus Den “4Se”

Guide D2S 2014 13

MISSIONS DU D2S

Page 16: Cea guide n°1fbis2

Les salariés travaillant dans ce ser-vice, tous salariés du CEA, exercent donc des activités polyvalentes dans les domaines de la Protection Physique, du Gardiennage, de l’Incendie et du Se-cours aux Personnes.

Placée sous l’autorité de la Direction de Centre, et affectée pour emploi auprès du Département des Services de Sécu-rité, la FLS s’intègre entièrement dans la chaîne de gestion de crise mise en oeuvre notamment lors du Plan d’Ur-gence Interne (PUI) ou du Plan Principal d’Intervention (PPI), en complément de l’action du Service de Protection contre les Rayonnements (SPR) ou du Service Santé au Travail (SST) du centre.

Les 170 salariés de la Formation Lo-cale de Sécurité (FLS) ont pour mission d’assurer la sécurité physique des per-sonnes et des biens.

Elles exercent des activités de contrôle, surveillance et intervention dans les domaines de la protection physique, du gardiennage, de l’incendie et du secours à victime.

L’organisation de l’unité permet une surveillance du site et des capacités d’intervention 24h/24.

FORMATION LOCALE DE SÉCURITÉ (FLS)

SURVEILLANCE CONSTANTE PAR DES AGENTS

DE SÉCURITÉ

Le système gère 13 000 voies d’alarme remontant les informations de 36 000 détecteurs au travers de 53 centrales in-cendie et 46 automates programmables, le tout supervisé par 70 postes en réseau. La moitié des détecteurs est composée de détecteurs incendie.

PRESENTATION

la Formation locale de Sécurité est un service qui a pour mission d’assurer 24h/24 la protection des personnes travaillant sur le site et a également pour vocation de protéger les biens du ceA.

14

Page 17: Cea guide n°1fbis2

FORMATION LOCALE DE SÉCURITÉ (FLS)

EQUIPEMENTS INCENDIE

Principaux moyens d’intervention 3 Fourgons Incendie 2 Camions Feux de Forêts 3 Véhicules Porte Cellule 7 Cellules d’intervention 3 Véhicules pour Secours à Personnes 1 Véhicule de Commandement Mobile 2 Moto Pompes Remorquables 4 Remorques Poudre

Autres moyens d’intervention 1 Véhicule Tout Terrain 1 Véhicule Léger 4x4 1 Véhicule Plateau 1 Mini Car 12 Véhicules légers

EQUIPEMENTS PROTECTION PHYSIQUE

Principaux moyens d’intervention 4 véhicules légers 4x4

Moyens de protection (gilets tactiques, pare balles, bou-cliers de protection,…)

Armement en dotation individuelle et collective Possibilité de mettre en oeuvre un plan de rappel des personnels en repos

Equipe cynophileStructure indépendante et centrée sur le site 16 agents de sécurité cynophiles9 chiens

QUELQUES CHIFFRES

1600 hectares dont 900 clôturés

14,5 km clôtures

5 accès

5 ZPR

3 000 véhicules (7h à 9h)

13 000 voies d’alarme PCS(réparties depuis 53 centrales incendie et 46 automates)

Interventions 2013 : 4425

393 secours à victimes461 inter. piquet incendie3571 inter gardiennage

Guide D2S 2014

H247/7

15

Page 18: Cea guide n°1fbis2

Le service est composé de 13 salariés.

Le LABM dispose, conformément à la réglementation en vigueur, de deux ac-créditations COFRAC (Comité Français d’Accréditation) n° 1-1429 et n° 8-2510 pour ses activités d’analyse et respecte les référentiels NF EN ISO/CEI 17025 et NF EN ISO 15189.

Il est agréé par l’ASN (Autorité de Sûre-té Nucléaire) pour procéder à la surveil-lance individuelle de l’exposition interne des travailleurs soumis aux rayonne-ments ionisants.

Par ailleurs, le LABM contribue au main-tien de la qualité des analyses de ra-diotoxicologie en organisant l’exercice d’intercomparaison internationale de dosage des émetteurs g et X urinaires dans le cadre de l’association PROCO-RAD (Association pour la Promotion du Contrôle de Qualité des Analyses de Biologie Médicale en Radiotoxicologie).

QUELQUES CHIFFRES

76291 actes en 2013Biologie : 10%

(dont Toxicologie : 0,3%)Radiotox : 70%Spectro : 20%

Interventions≈ 8382 PN en 2013

≈ 200 spectrométries de contrôle en 2013

le laboratoire d’Analyses de Biologie Médicale (lABM) a pour mission de réaliser les examens de biologie, radiotoxicologie et anthroporadiométrie prescrits par le Service de Santé au travail.

16

LABORATOIRE D’ANALYSES DE BIOLOGIE MEDICALE (LA BM)

PRESENTATION

Page 19: Cea guide n°1fbis2

SECTEUR SPECTROMÉTRIE

Mesure directe de la radioactivité X et g du corps entieret/ou des poumons avec identification des radioéléments(analyses systématiques et non systématiques).

SECTEUR ASTREINTES

réalisation des analyses de pn ainsi que des analyses anthroporadiométriques.

SECTEUR BIOLOGIE

Examens sanguins et urinaires courantsBiochimie : Créatinine, Glycémie, Cholestérol, HDL, Triglycérides, Acide Urique, Gamma GT, Transaminases, Créatinine urinaire, Protéines urinaires, FersériqueHématologie : Hématies, leucocytes, plaquettes, formule leucocytaire, VSDosage Immunologique : Ferritine, PSAToxicologie : Uranium naturel (examens sous-traités Plomb, Nickel, Arsenic...)Divers : Dépistage urinaire, Compte d’Addis

SECTEUR RADIOTOXICOLOGIE

recherche dans les urines, les selles et les prélèvements de mucus nasal (pn) d’éléments radioactifs a, b et g (analyses systématiques et non systématiques) :a : pu, Am, u, cm, npb : 3H, 14c, 32p, 33p, 35S, 36clemetteurs g/X :137cs, 60co, 110mAg,129i…

17Guide D2S 2014

LABORATOIRE D’ANALYSES DE BIOLOGIE MEDICALE (LA BM)

Page 20: Cea guide n°1fbis2

SERVICE DE PROTECTION CONTRE LES RAYONNEMENTS (SPR)

18

Environ 120 salariés contribuent à la protection du personnel et de l’envi-ronnement du Centre de Cadarache contre les effets des rayonnements ionisants.

Le SPR est composé d’un échelon Direction et de

quatre laboratoires

LANSE : Laboratoire d’Analyses Nucléaires et de Surveillance de l’Environnement,LRIC : Laboratoire de Radioprotection des Installations Combustible,LRID : Laboratoire de Radioprotection des Installations Déchets,LRIR : Laboratoire de Radioprotection des Installations Réacteurs

Il assure la fonction de Service Compétent

en Radioprotection (Art. R4456-3 du code du travail)

Pour cela il :• Met en application la réglementation

relative à la radioprotection (analyse des postes de travail, validation des zonages de radioprotection, détermi-nation des moyens de surveillance et de protection, réalisation du contrôle interne de radioprotection, …)

• Gère la dosimétrie des salariés• Effectue les opérations de mainte-

nance, de Contrôles et Essais Préven-tifs et d’étalonnage des appareils de radioprotection

• Contrôle l’exposition radiologique in-terne et externe des salariés

• Déploie le principe d’optimisation ALA-RA (“As Low As Reasonably Achie-vable”, soit “Aussi bas que raisonna-blement possible”)

• Coordonne la Radioprotection des sa-lariés des entreprises extérieures tra-vaillant sur le site

• Effectue des missions d’assistances en sûreté Radiologique

le Service de protection contre les rayonnements (Spr) est le Service compétent en radioprotection (Scr) pour les installations exploitées par le ceA au sens de la réglementation.

QUELQUES CHIFFRES

20 INB + 1 INBS28 ICPE nucléairesNombre de Fiche d’Information Radiologique : 200/anEffectif total surveillé : 1150 A / 301 BDose max CEA : 1,7 mSvDose max centre : 8,4 mSvEnvironnement : 15 000 prélèvements /an• 30% environnement• 70% installation30 000 à 35 000 analyses• 50% environnement • 50% installationInterventions : 1400 /an5 PMS radioprotection1 PMS environnement

PRESENTATION

Page 21: Cea guide n°1fbis2

SERVICE DE PROTECTION CONTRE LES RAYONNEMENTS (SPR)

19Guide D2S 2014

Il planifie et réalise les opérations de surveillance de l’environnement et met

en œuvre le Plan de Contrôle et de Surveillance

de l’Environnement (Arrêté d’autorisation de rejet)

Il dispose de neuf stations de contrôle et surveille les paramètres environne-mentaux en temps réel.Environ 5000 prélèvements sont ré-alisés chaque année aux alentours du centre :

• en milieu atmosphérique• aérosols, halogènes (129I et 131I), gaz, tri-

tium (3H), carbone 14 (14C), radon,• Retombées (eau de pluie), irradiation• en milieu terrestre• Terres, végétaux, produits agricoles lo-

caux (légumes, lait…).• en milieu aquatique• Eaux de surface, souterraines• Sédiments• Végétaux et poissons.

Une accréditation COFRAC “Essais” selon la norme NF EN ISO/CEI 17025 garantit la qualité des analyses réalisées par le SPR/LANSE. Il dispose également de 24 agréments attribués par l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN)

Chaque année, environ 15000 prélève-ments (frottis, effluents) sont effectués sur les installations du Centre.

Il réalise les interventions en Radioprotection

• Dans les installations : contamina-tions, ruptures de confinement, dé-clenchement ou dérangement sur les systèmes d’alertes de radioprotection, prise en charge des salariés concernés par un événement radiologique, etc.

• Dans le cadre d’un Plan d’Urgence In-terne (PUI) ordonné par le Directeur du Centre

• Dans le cadre d’un Plan Particulier d’In-tervention (PPI) ordonné par le Préfet

• Dans le cadre d’une intervention “Zone d’Intervention Premier Echelon” (ZIPE) en assistance aux pouvoirs publics (dé-partements 2A, 2B, 04, 05, 06, 13, 83, 84)

• Le SPR met à disposition et maintient des moyens matériels importants : véhicules spécialisés, matériels de me-sure, matériels spécifiques pour la dé-contamination, etc.

• Le SPR modélise et illustre les impacts environnementaux d’une dispersion de radioactivité avec des logiciels spéci-fiques.

Il dispense les formations relatives à la radioprotection

• Formation des salariés classés en ca-tégorie A et B

• Formation à l’intervention en milieu ra-dioactif en situation d’urgence

Le SPR contribue également à la forma-tion des services de secours externes (exposés aux stagiaires de l’Ecole Dé-partementale des Sapeurs-Pompiers, exposés aux médecins du travail, etc.)

Page 22: Cea guide n°1fbis2

Les cinq médecins du travail sont les conseillers auprès du Directeur du Centre, des salariés, des représentants du personnel, des services sociaux, en ce qui concerne notamment :

• les conditions de travail, l’hygiène et la sécurité,

• l’adaptation des postes, des tech-niques de production des nouveaux procédés et des rythmes de travail à la physiologie humaine,

• la protection des salariés contre l’en-semble des nuisances et l’utilisation de produits dangereux.

Afin d’exercer ces missions, les mé-decins participent aux différentes ac-tions d’évaluation et de prévention des risques sur le lieu du travail et déter-minent les examens médicaux adaptés au poste de travail pour la surveillance médicale des personnels.

Les infirmiers réalisent certains exa-mens prescrits (audiogramme, spiro-métrie, électrocardiogramme, visiotest), accueillent les salariés à l’infirmerie 24h sur 24 et interviennent dans les bâti-ments en liaison avec la FLS.

Ces activités sont définies par le code du travail et soumises au code de déon-tologie médicale.

Conformément à l’accord donné par la DIRECCTE le 14 Septembre 2009, les établissements pouvant être surveillés par le SST de Cadarache sont :AREVA TAAREVA NCSTMIINTERCONTROLEIRSNITER OrgASN MarseilleCEA/ Cadarache

Une habilitation quinquennale pour la surveillance médicale renforcée des travailleurs des entreprises extérieures intervenant en INB, a également été dé-livrée le 14/09/2009. (Ces agréments sont en cours de re-nouvellement).

le Service de Santé au travail (SSt) a pour mission d’assurer la surveillance médicale des personnels du ceA et des entreprises implantées sur le site, et d’assurer également la surveillance du risque spécifique des personnels des entreprises extérieures exposés aux rayonnements ionisants.par ailleurs, le SSt réalise les soins et les interventions d’urgence.

20

QUELQUES CHIFFRES 2013

5195 personnes surveillées6193 visites médicales

Interventions :1508 soins et activités d’infirmerie

SERVICE DE SANTE AU TRA VAIL (SST)

PRESENTATION

Page 23: Cea guide n°1fbis2

21Guide D2S 2014

SERVICE DE SANTE AU TRA VAIL (SST)MISSIONS DU SST

Pôle administratif• Accueil – Convocations • Convocations des salariés aux visites

médicales et aux examens complé-mentaires

• Accueil des salariés : gestion des ren-dez-vous et classement/archivage des dossiers médicaux

• Accueil des salariés d’entreprises exté-rieures (décret n° 97-137 du 13 février 1997)

Médecins• Visites médicales : systématiques – re-

prises – à la demande• Prise en charge des urgences : clas-

siques et radiologiques• Tiers temps : formation – études de

poste (EvRP, LOFH) – métrologie – par-ticipation aux différentes instances, commissions, groupes de travail, coor-dination médicale CEA

Infirmiers• Examens complémentaires • Prise en charge des urgences : clas-

siques et radiologiques • Tiers temps : travail en collaboration

avec le médecin.

Page 24: Cea guide n°1fbis2
Page 25: Cea guide n°1fbis2

23Guide D2S 2014

Morceaux de Vievue par les différents protagonistes du D2S

Les processus complets décrits dans ces témoignages interviennent rarement (environ 1 fois tous les 5 ans en moyenne). Nos équipes doivent être capables en permanence de se mobiliser de manière réactive.

Récits

Page 26: Cea guide n°1fbis2

« Tuuuuuuuuuuuuu...» La sonnerie retentit… un coup long ! C’est pour le PSR !! (Fourgon “Premier Secours Routier”)

16h ! C’est le 9ème départ de la journée... La dernière fois c’était pour une alarme feu provoquée par le déclenchement d’un détecteur incendie. Peu importe la cause, fictive ou réelle, on intervient à chaque fois car nous n’avons pas droit au doute !!

Je fonce aussitôt vers la remise, avec mes 5 équipiers. Le PC, poste de commandement, diffuse sur les hauts parleurs du bâtiment le message : “présence de fumée dans la cellule 6, bâtiment 258, en zone chaude”.

C’est du sérieux… nous grimpons dans le fourgon, mais avant, j’ai pris soin de récupérer le plan et les consignes d’intervention du bâtiment concerné par l’alerte. Ils me seront utiles pour me repérer sur place et pour prendre les bonnes décisions.

« Tuu Tuu Tuu Tuu » La sonnerie retentit à nouveau… 4 coups brefs !? C’est pour l’ambulance ! Aussitôt partis, on se place en écoute radio.

Le PC transmet : “intervention VSAV pour blessure d’une per-sonne dans la cellule 8, bâtiment 258”.

Le Véhicule de Secours Aux Victimes (VSAV) va nous re-joindre, il doit d’abord passer au SST (Service de Santé au Travail) pour embarquer un infirmier. Le PC a prévenu le mé-dical par radio et l’infirmier attend qu’on le récupère, devant le bâtiment du médical. Cela doit être sérieux !

Une fois dans les véhicules, tout le monde connait sa fonc-tion, son rôle et ce qu’il va devoir mettre en œuvre sur place. Nous roulons gyrophare et sirène enclenchés … L’ensemble de l’équipage reste attentif tout en s’équipant de ses équipe-ments de protections individuels.Sur le trajet, je contacte le PC pour savoir s’ils ont plus d’in-formation car j’ai besoin de tout élément nouveau pour anti-ciper des éventuels renforts.

L’opérateur du PC me répond : “’Équipe Locale de Premier Se-cours (ELPS) est sur place en compagnie de l’infirmier. Ils ont sortis la victime dans le couloir, en dehors des fumées. La victime est traitée par l’infirmier”.

Il ajoute “Fumée toujours abondante dans la cellule”.

Chaque seconde compte : il va falloir stopper le début d’in-cendie...

3 minutes après l’alarme nous voici devant l’entrée du bâti-ment. Un membre de l’ELPS nous y attend pour nous guider par le chemin le plus court.

Il nous annonce : “le local se trouve en zone contrôlée. Le SPR (Service de Protection contre les Rayonnements) vérifie le risque de contamination radioactive”. Arrivé sur les lieux, je cherche immédiatement le témoin ou la personne qui peut me donner plus d’information. Le chef du laboratoire me signale que les sources radioactives du laboratoire sont rangées dans un autre local. D’après lui la fumée est due à des étincelles produites par des travaux de découpage à la meule.

Le SPR confirme l’absence de risque de contamination dans le local et me permet d’y intervenir.

Hervé, chef de piquet, 19 ans d’expérience à Cadarache et à la FLS

24 RÉCITS

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Entre temps, le local a été placé en confinement statique, le système de ventilation ayant été coupé par l’exploi-tant sur ordre sur chef d’installation. Celui-ci craint en effet une propagation du feu dans le bâtiment.

Je donne le feu vert à mes binômes pour la recherche puis l’attaque du feu, avec port de l’ARICO (Appareil Respiratoire Isolant à Circuit Ouvert).

L’emploi de l’eau étant prohibé en rai-son du risque criticité, je leur demande d’utiliser comme moyen d’extinction le gaz carbonique (CO2).

Par radio, j’ai déjà demandé le renfort de la cellule d’extinction au gaz carbonique, pour ne pas risquer d’en manquer.

Effectivement les 2 extincteurs porta-tifs ne suffisent pas et je fais mettre en œuvre la cellule dès son arrivée.

Dans le même temps, les secouristes FLS assistés des infirmiers du SST (Ser-vice de Santé au Travail) prennent en charge la victime, procèdent au bilan à la mise en condition et à son transport vers le bâtiment médical pour examen par le médecin du travail. La victime subira peut être des examens complé-mentaires au LABM (Laboratoire d’Ana-lyses de Biologie Médicale).

Le foyer est finalement éteint, les se-cours sont suffisants. A sa sortie, le binôme d’attaque est contrôlé par le SPR. Le risque de contamination est faible mais on ne plaisante pas avec la radioactivité !!

Après vérification d’absence de points chauds résiduels, j’annonce par radio la fin de l’intervention et le retour du piquet incendie.

Il ne restera plus qu’à “débriefer” autour de la table avec tous les intervenants, pour savoir s’il y a encore moyen de s’améliorer dans ce type de situation !!

25Guide D2S 2014

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16h, j’assiste à un plan de prévention en salle de réunion du bat 258. Nous sommes en train de faire un tour de table lorsque retentit le message par l’interphonie du bâtiment “alerte in-cendie et radioprotection en cellule 8 – l’ELPS (Equipe Locale de Premier Secours) et l’infirmière sont demandés en urgence pour un blessé contaminé” message répété 30 secondes après complété par “ce n’est pas un exercice !” je sors immédiatement de la salle et me rend à l’infirmerie pour prendre mon sac d’intervention.

En passant devant la cellule 8, il y a 4 personnes en discussion. Je reconnais le RSE (Responsable Sécurité Environ-nement) à qui je demande des informa-tions. Il me montre la victime au travers de la porte vitrée. Elle est assise par terre, consciente avec un pansement sommaire autour de la main droite qui est déjà imprégné de sang. On m’ex-plique qu’elle a reçu un coup de scie cir-culaire alors qu’elle faisait une découpe en BAG (Boite A Gants). Trois autres salariés en tenue et EPVR (Equipement de Protection des Voies Respiratoires) sont en train de lui faire un contrôle radiologique. La FLS (Formation Locale de Sécurité) a immédiatement été pré-venue car en plus du blessé, de la fu-mée est présente dans la cellule.

Je sais qu’il faut faire au plus vite une injection intraveineuse de DTPA (trai-tement chélateur spécifique pour les transuraniens). Je file au plus vite à l’infirmerie du bâtiment. Vite une tenue Tyvec, 2 paires de gants, l’EPVR… Pé-tard, ce que c’est désagréable ce truc à passer quand on a les cheveux longs ! Je comprends que les décontamineurs se rasent souvent la tête ! Le sac vite !!Je reviens vers la cellule 8. La vic-time a été déshabillée. Les agents du SPR (Service de Protection contre les Rayonnements) sont en train de retirer leur ARI (Appareil Respiratoire Isolant) et me disent qu’il est clean et que je peux retirer le mien !! Greuh !!! Ça valait vraiment le coup de s’équiper. Bon je rentre. Je reconnais la victime, Octave. C’est un jeune sympa avec qui j’ai déjà discuté. Il est un peu pâlichon, mais me dit qu’il n’a pas trop mal. On le sort du local et l’installe dans le couloir. Il ne sait pas exactement comment est sa main et a peur d’avoir perdu un doigt…

Je lui dis de regarder de l’autre côté et défait doucement le pansement. Bon il y a une plaie profonde assez nette mais le doigt n’est pas coupé. On verra ça plus tard, je remets un pansement propre et le rassure. Vite, la priorité est de lui mettre une voie d’abord et de lui injecter le DTPA puis un antalgique car la douleur va vite devenir intense. Heureusement il a de bonnes veines et je monte la perf en quelques minutes. Mes années en chirurgie m’ont bien pré-paré à ce type d’urgence. Enfin je lui fais l’injection. Je regarde ma montre : il est 16h08. Difficile de faire plus vite

Quelques minutes après arrive la FLS avec mon collègue Patrick. Je lui dis de rester avec Octave pour aller me chan-ger car je veux absolument l’accompa-gner jusqu’au médical pour assister à la suite de la prise en charge avec les médecins. A plus tard !

Audrey, infirmière, 10 ans d’expérience, à Cadarache et au SST depuis 2 ans

27Guide D2S 2014RÉCITS

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Vincent, radioprotectionniste, 15 années d’expérience et au SPR depuis 15 ans

16h, je suis devant le panneau de contrôle radioprotection du bâtiment lorsqu’un message d’alarme retentit. « Alerte radioprotection cellule 8 ». Je récupère mon masque et je me dirige rapidement vers le lieu de l’évènement. Je sais qu’un chantier de découpe s’y déroule depuis plusieurs jours. Des membres de l’Equipe Locale des Pre-miers Secours (ELPS) sont déjà là, por-teurs de leur masque, et appliquent les gestes de premiers secours à la victime. Mes autres collègues du SPR arrivent au même moment. J’ai croisé Audrey, l’infirmière, ce matin ; elle ne devrait pas tarder elle non plus. Au moyen de contrôleurs de contamina-tion, on mesure la plaie de la victime. Je décèle une trace de contamination. En effectuant ses travaux, la victime a dû découper une tôle contaminée. Pendant qu’Audrey revêt une tenue adéquate, mes collègues et moi même vérifions l’absence de contamination atmosphé-rique sur le tableau de contrôle. Ouf, tout est clair ! La FLS (Formation Lo-cale de Sécurité) va pouvoir intervenir pour éteindre le feu qui s’est déclenché. Maintenant on va contrôler toutes les personnes présentes dans la cellule au moment de l’incident, ainsi que les membres de l’ELPS.

Audrey va certainement râler de s’être mise en tenue pour rien !

28 RÉCITS

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Patrick, infirmier, 35 ans d’expérience, à Cadarache et au SST depuis 20 ans

29Guide D2S 2014

16h03 : je suis de PMS (Permanence pour Motif de Sécurité). Je reviens d’une intervention pour un malaise. Un jeune thésard qui doit avoir un début de gastro-entérite. Le médecin d’astreinte, Gilles est en train de l’examiner. La ligne directe de la FLS (Formation Locale de Sécurité) sonne de nouveau. Humm, c’est parti pour une garde animée. Ef-fectivement, le chef de brigade m’an-nonce : « plaie contaminée au bat 258 ». Je sais qu’Audrey est sur place et a déjà dû faire les premiers gestes

16h05 : le VSAV (Véhicule de Secours Aux Victimes) est déjà devant la porte. Pas le temps de m’habiller, je le ferai en route. Juste le temps de reprendre mon sac d’intervention. Je demande aux col-lègues de la FLS s’ils en savent d’avan-tage, mais non. Tant pis ! Une plaie ça peut être tout ou rien… on verra bien. Difficile de mettre la tenue Tyvec et les surbottes à l’arrière du VSAV en rou-lant…

16h08 : on arrive sur la zone et une minute après on s’arrête devant le bâti-ment 258. Je ne suis pas mécontent de descendre prendre l’air.

16h10 : j’arrive sur les lieux de l’acci-dent. Coucou Audrey ! Elle a déjà tout fait !! Il n’y a plus qu’à repartir avec la victime vers le médical.

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30

16h15 un jour d’avril 2013 …tout à apprendre et donc… des grands yeux ouverts ainsi que de grandes oreilles pour mieux voir et entendre tel le loup de Tex Avery.

Fin de journée, une plaie contaminée. Heureusement, ce n’est pas tous les jours et c’est « ma première » !

Descente au bloc A, s’habiller. Retrouver une certaine anima-tion « FLSPRST », quasiment tout l’alphabet du D2S (Dépar-tement des Services de Sécurité) dans le hall d’entrée - et cela signifie que le LABM (Laboratoire d’Analyses de Biologie Médicale) n’est pas loin. Un travail d’équipe en quelque sorte. Un relais, une complémentarité. L’accueil de la victime bien encadrée par les malabars de la FLS (Formation Locale de Sécurité) se fait dans le calme. Nouveau contrôle par l’agent SPR (Service de Protection contre les rayonnements) de zone. Des yeux novices, les miens traduisent ces gestes en repas-sage 3D. Normal la douleur génère quelques rides.

Puis déshabillage en douceur. Les mouvements sont précis, des mots assurés pour accompagner la douleur. Victime en caleçon direction la suite. Je ne suis alors qu’observateur et j’imagine la scène à l’horaire de pointe, « l’horaire départ des bus » et une pensée à retenir : prévoir des stores sur la sur-face vitrée du bloc d’entrée.

J’examine la plaie, c’est profond, c’est un doigt et c’est un bel outil. Désinfection et lavage de la plaie, nouveau contrôle local. Les petites mains s’affairent. Le blessé ne montre pas d’inquiétudes.

Je l’accompagne à « la spectro ». Moment de pause et de réflexion dans l’attente des résultats. Moi qui croyais que « Big J1 » était une personne….

Concertation avec le LABM, retour au SST. Le chemin est très court, puis pansement spécifique au DTPA2 en local. La plaie est « emballée ». Il est décidé une évacuation sur l’Hôpital militaire Ste Anne de Toulon. Il faut explorer la plaie chirurgicalement : une lame de diamètre 230 est passée par là…tendons ? os ?

les deux ? La convention entre Cadarache et l’hôpital prévoit la prise en charge chirurgicale des plaies contaminées. Un peu de lecture pour moi dans les jours à venir…

17h30 Nicolas gère l’appel vers l’hôpital, prescription, ré-daction de courrier. La FLS est contactée, elle assurera le transport du blessé dans le VSAV (Véhicule de Secours Aux Victimes), accompagné d’André, un des infirmiers du service. Préparatifs du LABM également. Je me laisse porter et in-forme le supérieur hiérarchique du blessé, présent au SST, des suites à venir sur l’Hôpital.

Un convoi de trois véhicules s’anime : le VSAV ; Olivier et Ade-line, techniciens du LABM et moi dans le second, puis la char-gé d’affaire de l’entreprise extérieure dont le blessé dépend.

19h00 Accueil au sas des urgences de l’Hôpital St Anne de Toulon. L’encombrement est manifeste : armoire métallique, cartons, matériel, vinyle et tarlatane ont parlé. Le Bloc opé-ratoire d’urgence est équipé. L’Equipe hospitalière est habillée de circonstance.

André et l’équipe FLS retournent sur Cadarache avec le VSAV.Le bloc se ferme. Echanges avec le médecin référent NRBC (Nucléaire, Radiologique, Biologique et Chimique) et le cadre infirmier. Puis un défilé : Un général, deux généraux. Je devine des craintes, un questionnement direct ou indirect. Repréciser les circonstances de l’évènement, le radioélément, la prise en charge initiale.

Gil, Médecin, 1 mois ½ d’ancienneté au SST (au moment des faits)

RÉCITS

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31Guide D2S 2014

On n’est pas loin de 1789 et des états… généraux. C’est un bon exercice aussi pour le personnel hospitalier. Un ap-pel téléphonique de Nicolas, le méde-cin coordonateur du SST, me confirme une certaine animation dans les hautes sphères je devine l’émulation à Cada-rache. Donner des nouvelles, rassurer.Je vais apprendre aussi à gérer le circuit de communication. Belle expérience.

Fin d’intervention. Olivier et Adeline ont été mis à contribution, au bloc, pour faire des mesures sur la plaie avant fermeture. Ils peuvent repartir avec leur matériel. Le blessé est gardé deux heures en surveillance. Le bloc est dé-serté. Un peu trop. Je donne un coup de main au cadre infirmier NRBC pour ras-sembler les déchets. Les déchets nous en reparlerons…

20h30 le blessé est pansé, calmé. Le retour est organisé dans le break de la chargé d’affaire (ouf) avec le blessé confortablement installé, quatre contai-ners de déchets (deux dans le coffre, deux m’accompagnent à l’arrière avec la ceinture SVP…)

22h00 Cadarache, fin de soirée. Ai-je mangé ce jour-là ? Je ne crois pas … Poursuite de la com initiée par Nicolas. Il m’a attendu. Dernières informations pour le blessé qui sera suivi et accom-pagné pendant 69 jours sur le plan chirurgical, radiotoxicologique et psy-chologique.

Les semaines suivent. Premiers calculs de dose (Nicolas n’est pas loin…), contacts avec le Médecin du Travail, échanges avec l’Hôpital Sainte Anne : re-tour d’expérience, iconographie, l’ap-pareil photo ne me quittera plus.

Puis la reprise du salarié à son poste. C’est une réussite. Il sera même à nou-veau croisé au SST pour d’autres aven-tures…

Reste la gestion des déchets et de longs échanges avec Christine : tout n’est pas écrit dans la convention. Sans souhaiter une prochaine intervention, la prochaine fois, je ferai mieux !

Après 14 mois nous parlons encore de cette journée. Merci au « D2S »

1- “BEGe” (Broad Energy Germanium) : Détecteur utilisé au LABM pour mesurer la radioactivité.

2- Acide Diéthylène Triamine Penta Acétique, utilisé pour le traitement de plaies contaminées.

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Yvette, chimiste, 33 ans d’expérience, au LABM depuis 32 ans

16h15, le portable d’astreinte du LABM sonne dans la poche de ma blouse : le SST (Service de Santé au Travail) m’in-forme d’un incident de contamination localisée au niveau de l’index de la main gauche d’un salarié travaillant en INB.

Immédiatement, je descends en spec-trométrie, vérifie la sonde de mesure par des contrôles de qualité conformé-ment aux protocoles d’accréditation.

16h23 : le patient est amené par les infirmiers. J’effectue la mesure de la plaie du patient et constate effective-ment la présence d’américium.

Le patient est inquiet – c’est toujours difficile ! Je l’informe avec ménagement d’une légère positivité ainsi que l’infir-mier du SST qui réalise une décontami-nation locale.

Une nouvelle mesure est faite, toujours

positive.

En complément, je réalise une spec-trométrie corps entier en masquant la main du patient avec un cache en plomb (qui bloque les rayonnements ionisants) pour vérifier qu’il n’est pas sujet à une contamination sur une autre partie du

corps. Pendant la durée du comptage (une dizaine de minutes), j’analyse égale-ment les prélèvements de mucus nasal qui ont été réalisés par le SST. Vu l’heure et étant d’astreinte, c’est à moi de me charger de ces mesures, bien que ce ne soit pas mon poste habituel ! L’astreinte nécessite de maîtriser toutes les tech-niques du Laboratoire.

A la vue des différents résultats, le médecin d’astreinte décide alors d’une intervention chirurgicale qui se passe-ra, conformément au protocole d’as-sistance défini, à l’hôpital Ste Anne de Toulon – et le LABM a, là encore, un rôle à jouer. Ce type d’intervention n’est pas fréquent. Il faut l’organiser.

32 RÉCITS

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Olivier, 15 ans d’expérience au laboratoire

Adeline, 1 an d’expérience

Je me suis porté volontaire pour accom-pagner le patient à Toulon, en même temps qu’Adeline, nouvelle recrue tout récemment arrivée au LABM – ce sera pour elle une très bonne formation !

Je sais parfaitement ce qu’il faut faire : préparer la sonde, l’ordinateur, la source de vérification…

Le départ est organisé. La voiture d’as-treinte du LABM, avec Gil, médecin du SST (Service de Santé au Travail), va suivre l’ambulance de la FLS (Forma-tion Locale de Sécurité) qui transporte le blessé.

A l’arrivée à l’HIA (Hôpital d’Instruction des Armées), après 1h30 de route, le blessé est pris en charge par l’équipe chirurgicale qui, avertie, s’est déjà pré-parée (tenue Tyveck) et a déjà aménagé le local (vinyle).

L’intervention est immédiate et, pen-dant ce temps, Adeline et moi prépa-rons le matériel de comptage et véri-fions son bon fonctionnement.

A la fin de l’intervention qui a duré en-viron ½ heure, plusieurs mesures sont faites : les résultats négatifs autorisent la fermeture de la plaie par l’équipe chirurgicale.

Le lendemain, la mesure des com-presses recueillies au cours de l’in-tervention révèlent une positivité en américium qui prouve que la majeure partie de la contamination a bien été éliminée.

Le travail du LABM ne s’arrête pas là. Des analyses d’urine sont faites, trai-tées en priorité comme pour tout in-cident. Ces analyses sont longues – il faut compter une semaine avant d’avoir un premier résultat! - mais très impor-tantes car ce sont elles qui vont per-mettre au médecin d’évaluer avec cer-titude l’importance de la contamination et de calculer une dose…

La gestion d’un incident de contamina-tion par le LABM met donc en œuvre des compétences complémentaires et peut se prolonger pendant plusieurs semaines, en fonction du nombre et de la nature des examens demandés par le SST. C’est donc souvent une longue affaire !...

33Guide D2S 2014

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35Guide D2S 2014

Retour de congés… Je trouve 5 gros containers de DASRI (Déchet d’Activité de Soins à Risque Infectieux) ainsi qu’un plus petit dans l’entrée des urgences… la reprise s’annonce bien !

Je pars aux infos et on me raconte l’his-toire d’Octave, sa plaie contaminée, son détour à l’HIA Toulon et le cadeau de l’hôpital qui se trouve dans l’entrée !!!

Je comprends : Gil a concentré son énergie sur l’intervention et a omis de demander aux médecins de l’hôpital d’éviter de créer des déchets inutiles, et surtout, de les trier entre déchets de soins potentiellement contaminés et déchets de soins inactifs. Du coup, l’hôpital a tout mélangé et nous a char-gés de gérer leur élimination. Ça les ar-range bien… Voilà un point qu’il faudra préciser dans la nouvelle convention d’assistance entre Cadarache et l’hô-pital ! Il n’y a pas de raison que nous récupérions tous les déchets à l’issue de l’intervention… Est-ce qu’on revient à la maison avec ses organes suite à une opération ???

Pour un temps, en parallèle à mon ac-tivité d’infirmière, je vais devoir prendre ma casquette de gestionnaire des dé-chets du SST (c’est à moi que revient le privilège insolite de gérer les belles pou-

belles jaunes) et je vais devoir trouver un exutoire à ces déchets particuliers… Je m’engage dans une bataille pour les évacuer, car l’élimination des déchets médicaux suit des règles particulières et celle des déchets radioactifs en suit une autre… cumulez les deux et vous com-prenez que la solution à retenir néces-sitera de déployer une certaine énergie !

Christine, infirmière, 31 ans d’expérience, à Cadarache et au SST depuis 15 ans

RÉCITS

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36

Déclenchement de l’alerte, premières actions

A la permanence du poste de surveil-lance de l’environnement, l’agent de radioprotection vient de recevoir un ap-pel du Poste de Commandement de la Formation Locale de Sécurité (FLS) lui signalant un événement auprès d’une Installation Nucléaire de Base (INB).

Comme cet événement comporte un risque nucléaire, il s’assure auprès de l’équipe de Radioprotection Locale de la véracité de l’information et du dimen-sionnement de l’incident. A partir de là, il envoie l’astreinte intervention et trans-met l’information au Chef du Service de Protection contre les Rayonnements (SPR).

Dans le cas du gréement du PCD-L (Poste de Commandement de Direction

– Local) par le Directeur de Centre, un appel automatique est émis par la FLS sur les téléphones portable du Chef du SPR et de son adjoint, afin d’organiser les moyens à mettre en œuvre en cas

de situation incidentelle ou accidentelle. Il s’agit donc a minima d’un événement entrant dans le cadre d’un Plan d’Ur-gence Interne.

Cet événement présente un caractère ra-diologique potentiel aussi le Chef du SPR ordonne l’armement du CENTRAL SPR, poste de commandement opérationnel.

Le secrétariat SPR diffuse l’ordre par le réseau des hauts parleurs et le confirme par téléphone auprès du Chef du CENTRAL.

Le Chef du SPR rejoint le PCD-L avec son adjoint, le chargé d’affaire Interven-tion et l’ingénieur chargé des calculs des conséquences des rejets.

SERVICE DE PROTECTION CONTRE LES RAYONNEMENTS :

ORGANISATION DU SERVICE LORS D’UN ÉVÈNEMENT RADIOLOGIQUE SUR LE CENTRE

GESTION DES INTERVENTIONS

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37Guide D2S 2014

La météo

La gestion des événements est fonda-mentalement tributaire de la météo.

Les données météorologiques utilisées pour estimer l’évolution des rejets ra-dioactifs sont issues principalement de la station météo de la Grande Bas-tide gérée par le SPR. Cette station est constituée d’un mât de 110 m portant une instrumentation météo classique : direction et force du vent, valeur et gra-dient de température, hydrométrie.

Les informations météo sont trans-mises automatiquement au Tableau de Contrôle de l’Environnement (TCE) du SPR où elles sont analysées et validées par un ingénieur du Laboratoire d’Ana-lyse Nucléaires et de Surveillance de l’Environnement (LANSE).

Au PCD-L

Au PCD-L, l’ingénieur chargé des calculs rejoint son poste à la cellule d’évalua-tion des conséquences radiologiques. Il va utiliser les informations fournies par l’installation, par le CENTRAL SPR et les paramètres météo comme don-nées d’entrée du logiciel de calcul des conséquences radiologiques. Il produit les premières estimations des rejets. Ceci permet de déterminer rapide-ment les zones dangereuses et permet

au Chef du PCD-L d’ordonner le cas échéant l’évacuation des personnels se trouvant dans ces zones.

En parallèle au traitement des premières informations, la cellule SPR du PCD-L prend contact avec les supports internes (STL, FLS…) et externes. En cas d’évé-nement dépassant les limites du centre de Cadarache, l’interlocuteur est le PCO (Poste de Commandement Opérationnel) mis en œuvre par le Service Départe-mental Incendie et Secours (SDIS) et le sous-préfet des Bouches du Rhône

En quelques minutes tout le disposi-tif SPR est en place, les informations arrivent d’abord sporadiquement puis continuellement : météo, état radiolo-gique de l’environnement, état radiolo-gique des personnes.

Toutes les mesures et tous les résultats de calculs de rejets obtenus pendant la gestion de la crise sont mis à la dispo-sition des autorités via un Système d’In-formation Géographique (SIG) tenue en temps réel par les salariés du SPR, la

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FLS et les pompiers. Tous les acteurs dis-posent ainsi de la même information pro-jetée sur écrans qu’ils soient au PCD-L, au CENTRAL SPR, au siège du CEA ou au Poste de Commandement Opérationnel du SDIS. Les relevés de contamination ou les valeurs des débits de dose sont affi-chés sur une carte aux endroits géogra-phiques où ils ont été relevés.

Au CENTRAL SPR et sur le terrain

Dès le message “Armement du CENTRAL SPR” entendu, c’est le mode réflexe qui pilote les premiers gestes du Chef du CENTRAL SPR. Il rassemble la documen-tation dédiée qui contient les scénarios préétablis et applique sa “fiche réflexe” et il appelle les acteurs dont les fonctions sont essentielles pour gérer l’événement. Ce sont les fonctions logistiques, environ-nement, secrétariat, interprétation des mesures, liaison zone sinistrée, liaison pôle opérationnel. A défaut de présence des titulaires sur le Centre, la liste de suc-cession est prête.

Si le local dédié à “la ferme”, dans le-quel se situe tous les moyens de com-munication et d’information, est indis-ponible, il organisera un CENTRAL dans un autre bâtiment.

La mission du CENTRAL est de coor-donner les moyens mis en œuvre pour collecter les données radiologiques afin de renseigner l’échelon de com-

mandement du PCD-L : mesures radio-logiques, mesures météo, et de mettre en œuvre les moyens de radioprotec-tion des salariés : décontamination, as-sistance des équipes de secours FLS, infirmiers et médecins.

Le CENTRAL SPR est scindé en deux pôles : le pôle “décision / anticipation” et le pôle “actions opérationnelles”. Manque-t-il quelqu’un aux fonctions fondamentales du pôle “action / an-ticipation” ? Qu’importe, la pluridisci-plinarité est une réalité au SPR. Il est toujours possible d’affecter un autre salarié qualifié à la fonction absente. Ingénieurs, techniciens, tous ont par-ticipé plusieurs fois à des exercices et connaissent les actions à conduire.

Une des toutes premières actions du Chef du CENTRAL SPR est de faire contrôler le bon fonctionnement des moyens de transmission : radios, informatique, té-léphones tout est vérifié. Puis il prend contact avec le responsable technique de

la zone sinistrée. Ce contact lui permet d’obtenir une confirmation de l’événe-ment à partir d’une information directe afin de fiabiliser les première données radiologiques. Si l’événement n’a pas eu lieu dans une installation, il envoie sur place une équipe de radioprotection pour obtenir ces éléments. En parallèle, il fait procéder par son responsable logistique au recensement des effectifs présents et il fait vérifier l’inventaire des matériels disponibles.

Pendant ce temps, en mode réflexe, les agents du Service de Radioprotection contre les Rayonnement qui ne sont pas affectés à l’installation concernée par le sinistre convergent vers le CENTRAL selon un plan défini. Ils sont affectés au pôle “actions opérationnelles”. Leurs premières actions sont réservées à la vérification des matériels de mesure et de protection prédisposés à “la ferme” : les moyens de communication, les termi-

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39Guide D2S 2014

naux de surveillance de l’environnement, les appareils de mesure, les moyens de décontamination, les appareils de protec-tion des voies respiratoires ainsi que les véhicules d’intervention. Ces gestes ont été cent fois répétés lors des exercices.

Le SPR est prêt à assurer sur la durée la permanence de ces moyens, la ges-tion des événements devant s’organiser jusqu’au retour à une situation parfaite-ment maîtrisée.

Compte tenu du nombre important d’in-formations qui sont traitées au CEN-TRAL SPR, un secrétariat adapté est gréé pour garantir la qualité des élé-ments collectés. Une “main courante” informatique est ouverte dès les tous premiers instants du fonctionnement du CENTRAL. Cette main courante est communiquée régulièrement à l’éche-lon Direction

Des équipes d’intervention du SPR sont envoyées sur le terrain, tant à l’intérieur du Centre qu’aux abords immédiats pour effectuer des mesures radiolo-giques. Ces mesures sont effectuées soit par mesure directe de la radioac-tivité grâce aux appareils de mesure de contamination et d’irradiation, soit indirectement sur des échantillons pré-levés. Dans ce second cas, les échan-tillons sont analysés à bord d’un des véhicules d’intervention équipés spécia-lement ou envoyés au LANSE.

A partir des mesures fournies par la cellule de calcul du PCD-L complétés des observations terrain, et des résul-tats du calcul des rejets dans l’environ-nement, le CENTRAL SPR détermine un périmètre de bouclage de la zone sinis-trée. Au-delà de ce périmètre, les in-terventions seront réalisées en tenues adaptées (vêtements spécifiques, équi-pements de protection des voies respi-ratoires, etc.). Ce périmètre sera repré-senté sur le système d’infographie du PCD-L. Dès que le risque radiologique est exactement identifié, la stratégie d’approche de la zone sinistrée est mise au point afin d’enclencher les opé-rations de radioprotection des salariés présents dans cette zone. Il est impéra-tif d’identifier les circuits de circulation sûrs du point de vue de la radioactivité pour le transport des salariés contami-nés vers les locaux de décontamination et vers les locaux du service médical.

Aussitôt l’ordre d’évacuation des person-nels donné par le PCD-L, le SPR assiste le service logistique pour l’encadrement des personnels transportés vers le local de contrôle et de décontamination. Après cette phase, c’est au Service Médical de prendre en charge les salariés.

La surveillance continue de l’environnement

Les rejets de chaque installation nu-cléaire de base ou installation classée pour la protection de l’environnement sont soumis à une réglementation pré-cise fixée par les pouvoirs publics.

Quotidiennement, de très nombreux prélèvements d’air, d’eau, de sols et de végétaux font l’objet d’un ensemble d’analyses, de mesures et de contrôles permettant de connaître à tout instant et en tous points l’état radiologique des installations, du site et de son environ-nement proche.

Chaque année, plusieurs milliers d’échantillons d’eau, d’air, de sols, de sédiments et de végétaux sont analy-sés par les équipes du SPR, en charge de la surveillance de l’environnement. Les mesures effectuées dans l’environ-nement visent à traquer les moindres traces d’éléments chimiques et ra-dioactifs dans le cadre du plan de sur-veillance mis en place depuis la créa-tion du centre.

La surveillance actuelle des rejets ra-dioactifs du centre de Cadarache s’ef-fectue en application d’obligations réglementaires. Ces textes, publiés au journal officiel, fixent les limites de re-jet autorisées, les conditions de rejet, les modalités de contrôle et les me-sures de surveillance.

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Témoignages41Guide D2S 2014

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9 ZA Bompertuis - Avenue d’Arménie 13120 GARDANNE

[email protected] 42 37 06 22

A G E N C E D E C O M M U N I C A T I O NS P É C I A L I S T E D E L A S É C U R I T É

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Nicolas, médecin, 25 ans d’expérience, à Cadarache depuis 18 ans

43Guide D2S 2014TEMOIGNAGES

SERVICE DE SANTÉ AU TRAVAIL (SST) EXERCICE D’ INTERVENTION EN MILIEU PÉRILLEUX

En 2012, l’ingénieur sécurité du chan-tier RJH (Réacteur Jules Horowitz), une jeune femme dynamique pleine d’imagination, a organisé un exercice d’évacuation d’un grutier suite à un malaise en associant bien sûr les uni-tés de secours du centre en particulier la FLS (Formation Locale de Sécurité) et le SST avec l’intervention du SAMU (Service d’Aide Médicale Urgente) et de l’équipe du GRIMP (Groupe d’Interven-tion en Milieu Périlleux), spécialiste des interventions en montagne du bataillon des Marins-Pompiers de Marseille.

Lors du déclenchement de l’exercice, nous sommes partis avec Eric, l’infir-mier de PMS (Permanence pour Motif de sécurité). Je me souviens que pen-dant le transport en VSAV (Véhicule de Secours Aux Victimes), Eric m’a de-mandé si j’avais l’intention de grimper au sommet de la grue. Je lui ai répondu que je n’irai pas en raison de mon ver-tige et que de toute façon on ne me le demanderait certainement pas.

A l’arrivée, nous nous sommes pré-sentés à l’équipe du GRIMP, constituée de solides gaillards dont la sangle ab-dominale évoquait la célèbre tablette de chocolat alors que la mienne res-semble d’avantage au pot de Nutella. Le colonel responsable de l’équipe nous a chaleureusement accueillis ainsi que le confrère du SMUR (Service Mobile

d’Urgence et de Réanimation) et alors que nous les regardions s’équiper il est revenu vers nous et nous a demandé si nous montions aussi… Nous avons tous les deux prudemment décliné l’in-vitation. Nous avons ensuite assisté à l’intervention qui consistait à treuiller la victime dans un brancard spécial assis-té par un spécialiste du GRIMP qui des-cendait en rappel à ses côtés pour gui-der le brancard (très impressionnant).

Une fois terminé, le colonel est reve-nu vers nous pour nous dire qu’il fal-lait profiter de l’occasion et de la vue… cette fois-ci je me suis laissé convaincre et avec Eric, grâce en partie à la pré-sence sécurisante du colonel, nous avons réussi à atteindre le sommet de la grue à environ 60 mètres du sol. Je dois reconnaitre qu’au sommet, j’avais un peu les jambes qui flageolaient !... Fi-nalement, la médecine du travail, ça de-mande des compétences très variées !

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44 TEMOIGNAGES

FORMATION LOCALE DE SÉCURITÉ (FLS) INTERVENTION SUR UN FEU DE CAMION À LA PORTE D’ENTRÉE PRINCIPALE (PEP) DU CENTRE

Jeudi 15 mai 2014, 13h25 : un appel au PC Sécurité signale un camion en feu à la porte d’entrée principale du centre coté sortie. Aussitôt l’opérateur qui a reçu l’alerte sonne le départ du PSR (Premier Secours Routier).

Arrivé sur les lieux 2 minutes après l’alerte, le chef de piquet procède à la reconnaissance ; il confirme la présence d’un camion de déchets conventionnels en feu et ordonne l’établissement d’une lance à mousse. Le binôme d’attaque procède à l’extinction pendant que le binôme d’alimentation alimente le PSR sur le poteau incendie du parking. Le feu est déclaré éteint à 13h39.

L’équipage du PSR réalise le déblai et effectue des relevés de point chaud à l’intérieur de la cellule du camion, puis le camion est escorté sur la zone d’in-cinération du centre pour évacuer les déchets. Seul le camion a subi des dé-gâts matériels, aucune victime n’est à déplorer. La réactivité du témoin qui a donné l’alerte, de l’opérateur du PC Sé-curité et de l’équipage du PSR a permis de limiter la propagation de l’incendie.

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45Guide D2S 2014

FORMATION LOCALE DE SÉCURITÉ (FLS) INTERVENTION SUR UN FEU DE CAMION À LA PORTE D’ENTRÉE PRINCIPALE (PEP) DU CENTRE

5 décembre 2011 vers 6h30, le centre du Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA) de Cadarache fait l’objet d’une tentative d’intrusion dans le cadre d’une action coordonnée lancée sur les sites EDF et CEA par l’association Greenpeace.

Des individus ont réalisé un trou dans la clôture externe et ont détérioré des équipements associés. L’alarme géné-rée par cette tentative a déclenché, très rapidement, l’intervention des agents de la Formation Locale de Sécurité (FLS) qui ont mis en fuite les agresseurs.

Arrivé sur les lieux, le chef de groupe demande le concours de l’équipe cyno-phile et de binômes d’agents de sécurité afin de ratisser la zone et de sécuriser les lieux. Le travail des chiens a per-mis au chef de dispositif de s’assurer qu’aucun individu n’a réussi à péné-trer sur le site. Cette intervention avec l’usage des chiens a été couronnée de succès grâce au professionnalisme des maitres-chiens qui durant toute la vie de leurs chiens les entrainent avec ferveur et passion. Cette spécialité cynophile au sein de la FLS qui demande beaucoup d’énergie et de dévouement envers les chiens, est un élément d’appui des équipes sur le terrain d’une grande uti-lité pour mener à bien ce genre de mis-sion. L’intervention ce 05 décembre 2011 en est une excellente illustration.

INTERVENTION DE L’ÉQUIPE CYNOPHILE

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46 TEMOIGNAGES

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47Guide D2S 2014

FORMATION LOCALE DE SÉCURITÉ (FLS) GESTION DE LA FAUNE PRÉSENTE SUR LE SITE DE CADARACHE

D’une surface d’environ 900 hectares clôturés, le centre de Cadarache est constitué d’une forêt de type méditerra-néenne, mosaïque de chênaies vertes et pubescentes, de matorrals bas et de prairies.

Dans cet espace cohabitent 3 espèces d’ongulés (mam-mifères doté de sabots) :

• le mouflon de corse, introduit en 1934 (2 males et 1 fe-melle) dans l’enclos de l’ONF (Office National des Fo-rêts) de Cadarache (qui n’était pas encore le Centre de Cadarache), en provenance de Corse du Sud, et plus précisément de Bavella. Ce territoire abrite, encore au-jourd’hui, une population de Mouflons de Corse généti-quement pure. De ce fait, à Cadarache il s’agit d’une des seules populations continentales de Mouflon de Corse génétiquement très proche de la population d’origine et dont elle a conservé le phénotype.

• Le cerf sika, originaire de l’Extrême-Orient (de la Mandchourie, du Japon et du Vietnam) introduit en 1924 suite à un don de l’empereur du Japon à la France.

• Le sanglier qui est une espèce autochtone. De nos jours en France, on trouve le sanglier quasiment partout.

Pour gérer ces espèces, le CEA s’appuie sur la collabora-tion technique de l’ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage). Cette collaboration porte principa-lement sur 3 axes : la meilleure connaissance possible des effectifs et de leur dynamique, la gestion des populations, et la capture des Mouflons de Corse et Cerfs Sika.

Afin de gérer la population des espèces sur le site, et évi-ter notamment les effets d’une surpopulation d’une espèce par rapport aux autres, le Directeur du Centre de Cadarache organise tous les ans des chasses sur le site. L’organisation

de ces chasses collectives, auxquelles sont conviées un cer-tain nombre d’invités, fait l’objet d’une CLS (Commission Locale de Sécurité), et d’une délégation formelle du Directeur à un chef de battue. L’encadrement logistique de ces chasses est confié à la FLS (Formation Locale de Sécurité). Par ailleurs, le plan de chasse est déterminé en concertation étroite avec l’ONCFS, organisme avec lequel le CEA a contractualisé une convention.

La préservation de ce patrimoine faunistique est une pré-occupation importante pour les équipes du CEA qui en as-surent la gestion, et qui cherchent en permanence à en maintenir la qualité, voire à l’améliorer.

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Appel des secours : Ligne intérieure : 18Depuis un mobile :04 42 25 22 18

Permanence Radioprotection :

24 42

Infirmerie : 27 82

Permanence FLS : 70 44

Chef de poste de la FLS à l’entrée principale :

34 20

Convocations médicales CEA et entreprises hébergées :

26 87Entreprises extérieures :

20 48

CONTACTS UTILESURGENCE

18

Département des Services de Sécurité

Bâtiment 10113108 Saint-Paul-lez-Durance cedex04 42 25 43 83 CADARACHE