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Caractérisation des Réservoirs pour Mettre en Evidence les Drains Potentiels/Réels
Dr A. Saadallah http://saadgeo.com/, JST11 (Alger, 2018)
Résumé
La méthode d’étude consiste à utiliser pleinement l’imagerie de puits (borehole images). Le but est
de cerner et caractériser les drains d’origine sédimentologique, tectonique ou les deux à la fois. Les
drains, potentiels seront validés d’effectifs une fois les données sont corroborées par les tests de
productions. Ils peuvent être de deux grandes catégories, drains planaires ou directionnels, symbolisés
par un plan, ou un axe. Pouvons-nous redonner un potentiel de production aux gisements en train de
s’essouffler grâce à la cartographie de tels drains ? Un tel challenge doit être affronté car la demande
d’hydrocarbures dans le monde est encore croissante.
Remerciements : Je remercie Sonatrach pour m'avoir invité au JST11 (Journées Scientifiques et
Techniques organisées à Oran (Algérie) du 16 au 19 avril 2018), où j'ai présenté cet article.
1) Introduction
Au moment où des gisements importants commencent à s’essouffler, il devient vital de perfectionner
les méthodes d’exploitation pour augmenter le taux de récupération. La méthode présentée a été
utilisée pour l'étude de plusieurs réservoirs, de par le monde, pendant plusieurs années. Il importe de
caractériser encore d’avantage le réservoir pour déceler les drains existants par l’analyse poussée des
roches réservoirs, utilisant pleinement l’imagerie des puits, essentiellement électrique, mais aussi
parfois acoustique (Prensky, 1999).
L’addition des données existantes tirées de carottes et de la diagraphie est un plus. Actuellement
plusieurs opérateurs sont en mesure de fournir aux compagnies pétrolières les données de base
nécessaires pour obtenir après traitements et corrections les images de base de puits ; point de départ
de toute analyse et récolte des données de premier niveau pour les différentes étapes de
l’interprétation.
L’analyse statistique des populations ainsi que les résultats préliminaires comme le pendage structural
(structural dip) à différencier du pendage paléohorizontal (paleohorizontal dip), Fig. 1, constituent
l'étape suivante. Les objets d’origine sédimentologiques sont à déterminer, surtout ceux qui sont en
rapport avec l’écoulement des fluides.
La détermination de la direction de la contrainte maximale horizontale, SHmax (Maximum Horizontal
Stress), par les méthodes appropriées, permettra de déterminer ces directions à trois différentes
échelles : puits, réservoir et régionale. L’association des caractéristiques essentielles permettrait de
faire ressortir les drains potentiels à corréler avec les résultats de production, comme les données de
flowmeter, pour estimer les drains que des forages, tenteront de recouper.
2) L’acquisition des données de puits
Les technologies et bases scientifiques d’acquisition de l’imagerie de puits, apparue depuis la fin des
années 1980, (Boyeldieu. & Jeffreys, 1988 ; Pöppelreiter, et al. ; 2010) ont hérité de l’expérience
acquise sur la pendagemétrie des années 1930 (Schlumberger & Doll, 1933), elle-même issue de la
diagraphie qui a vu le jour en 1927 avec le premier log réalisé par H. Doll. Cette origine pétrophysique
de l’imagerie de puits passant par le pendage a été le chemin pris pour arriver aux géoscientifiques.
Le traitement des données multiples a mis les géoscientifiques pétroliers, entre autres, devant de
nouveaux challenges. On passe de la signification d’une mesure à celle de grandes populations.
Actuellement les données de base de l’imagerie sont acquises simultanément alors que le forage est
en cours et le trépan à l’œuvre en train de creuser la roche au fond du puits (MWD : measurement
while drilling & LWD : logging while drilling). Et plus tard, prises alors que le trépan et le train de
tiges ont été retirés complètement hors du puits (Open hole logs). Ce n’est plus le monopole d’un seul
opérateur, mais plusieurs, elles ne sont plus seulement électriques, mais aussi acoustiques. Et pas
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seulement au sein des boues à base d'eau mais aussi à base d'huile. Les multitudes de mesures
enregistrées au fond du puits peuvent être traitées, vérifiées et offertes sous des formats interprétables
par des géoscientifiques avec l’aide de puissants softwares dans des PC portables et plus seulement
dans de grandes stations de travail. Il importe de traiter les données de bases de façon rigoureuse pour
aller vers une interprétation par étapes afin de cerner les drains probables.
3) Les éléments de base du traitement des données brutes
Les corrections élémentaires doivent être contrôlées, comme la profondeur pour être conforme au log
de référence (master log) utilisé par tous les autres géoscientifiques de l’équipe, ainsi que le GR de
référence, et la lithologie définie et utilisée par les pétrophysicistes. Les bases de références des
orientations doivent être contrôlées et comparées avec les corrections élémentaires du N et les
orientations de certains éléments géologiques clefs de diverses origines sismiques ou autres. Il est
clair que le contrôle de qualité des données, primaires et suivantes, intervient à différentes étapes de
l'analyse, avec toujours en tête la question clé : Est-ce que cela a un sens géologique ? Il importe
souvent avant tout début des mesures systématiques des surfaces géologiques (sédimentologiques et
structurales) de retenir une liste, non exhaustive, mais bien différenciée pour permettre les
corrélations au sein des formations de la même section du réservoir mais aussi avec d’autres puits du
même compartiment ou d’autres compartiments. Comparer ce qui est comparable !
4) Les premiers résultats standards : Pendages structural et paléohorizontal
Une fois les populations de surfaces stratigraphiques analysées statistiquement par la méthode
classique de la projection stéréographique (Phillips, 1971), deux résultats fondamentaux voient le
jour : le pendage structural et le pendage paléohorizontal, qu’il faut absolument différencier, Fig. 1.
Ils sont souvent confondus.
Dès le départ une confusion ci-trouvait dans la définition, du pendage structural, publiée très tôt, on
peut lire “...Dips with constant magnitude and azimuth in a low energy environment can be selected.
They correspond to the groups of beds, whose bedding planes have not undergone any biogenic or
tectonic alteration. It can reasonably be assumed that these beds were deposited on nearly horizontal
surfaces and that their present dips are the result of tectonic stresses. …” Tiré de Serra, 1985.
Alors qu’une décennie plus tard, Rider
propose la définition suivante “… .By
Structural dip is intended the “general
attitude of beds”. It is the dip that
would be measured at outcrop. It is
usually the dip seen on seismic
reflectors, themselves a generalisation.
It avoids any sedimentary structures of
any size and is generally considered to
represent the depositional surface
which also is considered to be
horizontal. …” Tiré de Rider, 1996.
Aussi je propose les définitions
suivantes :
Fig. 1. Détermination du pendage paléohorizontal en se basant sur un intervalle adéquat, au centre son utilisation pour
remettre à plat les directions de courants et à droite son utilisation pour confirmer les rotations de blocs de failles.
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4 .1.) Le pendage paléohorizontal
Comme son nom le suggère, c’est le
pendage des surfaces de stratification
originellement déposées
horizontalement.Ce sont des sédiments de
basse énergie comme les argiles, les
sédiments planctoniques et carbonés, dans
des conditions spécifiques, pour être
considérés comme déposés
horizontalement, sous la seule force de la
gravité, sans présence notable de courants
de fluides.
Ces surfaces de stratification sont utilisées
pour déduire les évènements tectoniques
comme les surrections, basculement ou
encore rotation de compartiment de failles.
Fig. 1B. Utilisation du pendage paléohorizontal pour remettre à plat les directions des paléocourants
Ainsi il importe de trouver l’intervalle le
plus favorable de la section étudiée pour en
déterminer le pendage paléohorizontal.
Il sera implémenté pour faire les rotations
nécessaires, pour remettre à plat afin de
mettre en évidence les rotations des blocs de
failles ; ou encore le véritable sens
d’écoulement des courants à l’origine des
dépôts de pentes comme les grès à
stratifications obliques, Fig. 1.
Fig. 1C. Utilisation du pendage paléohorizontal
pour confirmer les rotations de blocs de failles.
4 .2.) Le pendage structural
Il est réservé au pendage moyen d’une formation, ou unité lithologique, utilisé en géologie structurale
pour une coupe ou pour un marqueur spécifique que l’on pourrait corréler avec les données sismiques,
tout en évitant les structures sédimentologiques de détails à petite échelle.
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Fig. 2A. Utilisation de la projection
stéréographique pour mettre en évidence une
discordance majeure à partir d'une population
bimodale des surfaces de stratification ; la
figure Fig. 2A représente toute la section, celle
du centre l'unité supérieure et celle de droite
l'unité inférieure
Fig. 2B. Utilisation de la projection
stéréographique pour mettre en évidence une
discordance majeure à partir d'une population
bimodale des surfaces de stratification ; la
figure. 2B représente toute la section, celle du
centre l'unité supérieure et celle de droite
l'unité inférieure
Fig. 2C. Utilisation de la projection
stéréographique pour mettre en évidence une
discordance majeure à partir d'une population
bimodale des surfaces de stratification ; la
figure. 2C représente l'unité inférieure
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Le plongement et son azimut peuvent être utilisés pour déduire la géométrie des unités pour des buts
structuraux à plus petite échelle, quels que soient son origine et les évènements enregistrés par ces
unités. Ainsi cette méthodologie permettrait de déterminer pour une section les pendages structuraux
des différentes unités de réservoir et la valeur du pendage paleohorizontal de la section du réservoir
en question. De tels résultats pourront être corrélés à l’échelle de tout le bloc, de tout le réservoir et à
l’échelle du champ.
5) Le passage obligé de l'analyse de populations des surfaces mesurées
La nomenclature des surfaces devrait permettre de traiter les populations à l'échelle du réservoir, donc
corréler les résultats d'un puit à l'autre. L'analyse statistique des populations basée sur la projection
stéréographique permet de discerner les cas les plus typiques comme la ou les concentrations
(unimodale, bimodale et multimodale, Fig. 2) tout en veillant à discerner la concentration majeure de
la mineure, la dissémination, la répartition des pôles en guirlandes, donc des plans, et l'intersection
de ces dernières mettant en évidence des axes d'intersection. Cette étape est la base pour imager un
modèle géométrique en 3D et par la suite considérer plusieurs options, donc d'aller vers la
signification géologique la plus adaptée au contexte donc vers le modèle de circulation des fluides.
6) Discerner et différencier les surfaces d’origine sédimentologique/tectonique
La liste des types de surfaces à l'échelle du gisement comprendrait :
6.1.) Les surfaces d’origine sédimentologique
Parmi les surfaces principales d'origine sédimentologique, la surface de stratification courante occupe
la première place. Il faut les différencier des surfaces de ravinement (slumps), des discordances
majeures et des bases de bancs. La présence de niveaux de grès oblige à mettre en évidence au moins
deux types de surfaces, les surfaces de base-toit des chenaux et les surfaces de stratification oblique.
6.2.) Les surfaces d’origine tectonique
En ce qui concerne les surfaces tectoniques, il est important de différencier sur la base de critères
objectifs contrôlables les failles des fractures, les unes et les autres étant des surfaces de discontinuité.
Une faille déplace un repère comme la stratification, alors qu'une fracture ne montre aucune trace de
mouvement.
Il est utile de différencier les failles mineures, soulignées par des déplacements faibles ; ces dernières
sont parfois notées, dans les descriptions de carottes comme fractures. Les failles mesurées sont des
surfaces observables, ouvertes ou fermées, différentes des failles déduites à partir de l'analyse des
populations des surfaces de stratification.
Pour les fractures il est très utile de différencier les fractures discontinues, des fractures continues,
des fractures larges, ouvertes et fermées dites aussi conductrices ou résistives, critères utilisés pour
affirmer qu'elles sont ouvertes ou au contraire scellées.
Les surfaces de stylolites sont d'une grande importance, elles sont souvent subparallèles à la
stratification, elles sont mesurables et doivent faire l'objet d'attention particulière pour noter les
structures associes à elles comme les fentes de tension.
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7) Les marqueurs de stress in-situ actuel
Il est connu que la direction du SHmax contribue à ouvrir les fractures, s'il est parallèle à leur
direction, ou à les fermer s'il lui est perpendiculaire. Les directions cisaillantes, c’est-à-dire à 30° du
SHmax, sont propices au cheminement des fluides (d'après Rogers, 2003). L'imagerie offre la
possibilité d’identifier et de mesurer les marqueurs de la contrainte qui s’exerce autour du puits
pendant le forage. Il s’agit des fentes de forages (tensile drilling fractures), Fig. 3 et l’ovalisation du
puits (borehole breakout), Fig. 3, à certains endroits, qui sont considérés comme les déformations
provoquées par les contraintes actuelles, (Bell & Gough, 1979 ; Aadnøy & Bell 1998 ; Peska &
Zoback, 1995). Une fois confirmés il est possible de déduire la direction SHmax, en distinguant 3
échelles : la direction du SHmax du puits, du réservoir et régionale.
Fig. 3A. A gauche fentes de forage
et à droite schéma de l'ovalisation
du puits avec les critères de
définition.
Fig. 3B. Borehole breakout
l'ovalisation du puits avec les
critères de définition.
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8) Eléments géologiques importants à signaler en
zones spécifiques
Fig. 4A. Karts,
Il importe aussi de signaler et de caractériser par des
zonations spécifiques les objets géologiques, d’origine
sédimentologique, d’altération et tectonique, les
associations de tels objets et leur accumulation dans
certains intervalles des unités géologiques du réservoir.Il
s’agit en particulier des karts, Fig. 4, les zones de
stylolites avec ou sans les fentes de tension associées,
Fig. 4, des alvéoles, des zones fossilifères et donc parfois
d’alvéoles issues de dissolution. Les alvéoles sont très
importants, il faut les caractériser le mieux possible ;
discerner s'ils sont isolés ou interconnectés,
Les intervalles de fractures non mesurables sont signalés
par une zonation spécifique, en différenciant le type de
fracturation (cataclase, réseaux de fractures courtes,
fractures verticales …).Fig. 4, et dans ce dernier cas par
quel moyen et quel niveau lithologique elles sont
associées
Fig. 4B. Stylolites et fentes verticales.
Fig. 4C Alvéoles isolés et interconnectés, avec une probable
discordance majeure (MFS : Maximum Flooding Surface)
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9) Une attention toute particulière pour les zones de fractures
Fig. 5A. Zone de 4 familles de fractures. Les
figures de gauche à droite montrent, l’image,
l’interprétation sur l’image et les pendages.
La population des fractures est à analyser
minutieusement à différents niveaux :
population totale, les intervalles
concernés et zones de fractures. Les
fractures peuvent former des zones de
fractures, un ensemble de fractures
identiques dans un couloir. Ces zones de
fractures doivent être caractérisées par
plusieurs paramètres afin de différencier
les familles de zones fracturées pour les
corréler d’une unité lithologique à l’autre
et d’un puit à un autre. Les paramètres
usuels sont au moins la densité de
fractures, les paramètres d'orientation et
les relations avec la lithologie.
Fig. 5B. Zone de 4 familles de fractures, la
projection stéréographique fait ressortir 4
concentrations soulignant une guirlande,
c’est-à-dire 4 plans moyens en zone
(parallèles à un axe).
Fig. 5C. Zone de 4 sets de fractures. Le
modèle géométrique illustrant le drain
directionnel.
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Les zones de fractures sont à classer en catégories, comme ZF1 (contenant une seule famille), ZF2
(contenant deux familles, comme les fractures conjuguées) et ainsi de suite, et cela jusqu’à ZF4
comme j’ai eu l’occasion de l’observer, Fig. 5.
10) Faire ressortir les drains potentiels et effectifs
10.1.) Corrélation générale
Les résultats de ces analyses sont à corréler à l'échelle du puits, pour ensuite passer au niveau du bloc
de réservoir et le réservoir tout entier. Le support le plus représentatif est la représentation graphique
sous forme de plot avec plusieurs tracts côte à côte, y compris celui des commentaires.
Fig. 6.Section d'un composite plot montrant la corrélation des résultats par la projection des résultats le long
de colonnes permet de faire ressortir les intervalles intéressants comme ici une zone d'alvéoles limitée au haut
et en bas par des zones de fractures.
10.2.) Concept de drain
A partir du moment où le forage atteint le réservoir, les fluides emprisonnés dans la roche réservoir,
sont attirés vers le fond du puits, car le gradient différentiel de pression allant du réservoir vers le
fond du puits entre en action. On pourrait alors avoir une image avec des gradients rayonnants dans
tous les sens convergents vers le fond du puits. Cette image reflèterait la réalité hydrodynamique du
réservoir si la roche réservoir est isotrope, c’est-à-dire que les propriétés scalaires et vectorielles du
réservoir comme la porosité, la perméabilité, la conductivité, la texture de la roche ont les mêmes
valeurs en tous points dans toutes directions. Ce qui n'est jamais le cas dans tout réservoir réel. Les
fluides comme les courants électriques empruntent les itinéraires les plus faciles pour eux, offrant le
moins de résistance, donc pas forcement en ligne droite. Ces chemins les plus faciles pour les fluides
sont les drains. Je pense que deux types de drains peuvent être différentiés en les assimilant à des
plans d'une certaine épaisseur et des directions, des courants en quelque sorte, suivant une direction.
Par commodité de communication les premiers porteront le nom Drains Planaires et les seconds de
Drains Directionnels.
10.3.) Drains planaires
Il est connu depuis longtemps que les surfaces tectoniques, fracture ou faille, constituent, dans
certains cas, des cheminements empruntées par les fluides. Elles sont dites ouvertes, par opposition à
d’autres considérées comme des obstacles, ou scellées, ou encore remplies. Dans le cas des failles,
elles sont imperméables, ce qui en fait dans certains cas des objectifs, car elles sont associées à une
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accumulation des fluides sur la face de dessous. Le cas le plus évident est la couverture imperméable
toit du réservoir. Si une simple fracture est connue comme drain, à postériori une zone de fractures le
serait encore plus. Les drains planaires peuvent être de nature lithologique ou tectonique ou les deux
à la fois. Un niveau riche en karts ou en alvéoles est un drain planaire potentiel, si en plus il est
intersecté par une zone de fracture, il est aussi évident que cette zone de fracture est aussi un drain
planaire potentiel. Ainsi pourrait être le cas d’un intervalle riche en stylolithes, surtout s’ils sont
associés à des fentes perpendiculaires. Les stylolithes, film à tendance imperméable jouant le rôle
d’accumulation alors que les fentes vont drainer les gouttelettes de fluides piégées, le tout constituant
un drain planaire d’une certaine épaisseur. De même les niveaux lithologiques riches en alvéoles,
isolés ou interconnectés, provenant de dissolution de fossiles par exemple, sont des drains planaires,
et donc aussi la zone de fracture qui le coupe. Les exemples sont multiples. Il importe de définir les
drains planaires autant que possible et en préciser les orientations ainsi que la position au sein de la
série lithologique du réservoir.
Fig. 7.Exemple d'un drain planaire de 2 mètres d'épaisseur environ constitué d'un réseau de fractures verticales
coupant un intervalle d'alvéoles interconnectés. L'image à gauche est sans interprétation alors que celle de
droite montre l'interprétation.
10.4.) Drains directionnels
Les drains directionnels résultent de l’intersection de deux drains planaires, ou de plusieurs. Le cas
le plus courant est l’intersection de deux fractures conjuguées, aussi les deux populations définissent
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une direction privilégiée par leur intersection Fig. 8. Un cas unique observé de quatre familles de
fractures, formant une guirlande en projection stéréographique, ont une intersection suivant un axe,
drain directionnel potentiel, voir Fig. 5.
Fig. 8. Exemple d'un drain directionnel constitué par une population de fractures conjuguées qui se recoupent,
avec image, plus interprétation et projections stéréographique.
10.5.) Drains potentiels incluant des données d'autres sources et du stress actuel
Les drains potentiels sont définis au cours d'une première approche, en se basant seulement sur les
caractéristiques des objets sédimentologiques et/tectoniques et leurs associations. Cette analyse allant
du puits au réservoir, aura pour premier résultat d'établir une hiérarchie dans le potentiel de tels drains.
En intégrant des données d'autres sources et surtout la direction du SHmax, la hiérarchie peut prendre
une autre allure.
10.6.) Déceler les drains effectifs
Le passage des drains potentiels aux drains effectifs, nécessite l'intégration des données de
productions comme les tests de production, et parfois aussi ceux des puits d'injections de fluides qui
s'accompagnent d'arrivée d'eau inattendue.
11) Pour conclure
Cette méthodologie consiste beaucoup à repenser, en allant de nouveau fouiller dans la masse
immense de données disponibles pour certains gisements, car nous sommes au début du dernier siècle
des hydrocarbures, qui sont encore actuellement le moteur du monde, et le seront encore pour
plusieurs décennies. L'approche consiste à trouver de nouvelles méthodes de traitement des données
pour en tirer et en garder que ce qui présente de l'intérêt à trier rapidement, mais y consacrer tout le
temps nécessaire pour réfléchir et tester.
Une question plein d'espoir sur un avenir proche (ou lointain !) des hydrocarbures :
Pourrions-nous cartographier les drains de gisements importants en voie d'extinction ?
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