caracterisation alimentaire des miels … · détermination de la teneur en eau (méthode de...
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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO FACULTE DES SCIENCES *************************
DEPARTEMENT DE BIOCHIMIE FONDAMENTALE ET APPLIQUE
≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈≈
MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME D’ETUDES
APPROFONDIES DE BIOCHIMIE
Option : BIOCHIMIE APPLIQUEE AUX SCIENCES DE L’ALIMENTATION ET A LA
Présenté par
RABEHARIFARA Zoelinoro Patricia
Maître ès Sciences
Le 21 Octobre 2011
Président de jury : Professeur RALAMBORANTO Laurence
Examinateur : Docteur RAZAFIARIMANGA Zara
Examinateur ; Docteur RAMAMONJISOA Ralalaharisoa
Encadreur : Professeur RAZANAMPARANY Louisette
CARACTERISATION ALIMENTAIRE DES
MIELS MALGACHES EN VUE D’UNE
AUTHENTIFICATION : CAS DES MIELS
D’EUCALYPTUS
LABASAN
Laboratoire de Biochimie
Appliquée aux Sciences
de l’Alimentation et à la
Nutrition
NUTRITION
REMERCIEMENTS
« Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis »
I corinthiens 15 : 10
Le présent travail a été effectué dans les laboratoires de :
- Biochimie appliquée aux sciences de l’alimentation et à la nutrition (LABASAN) ;
- Chimie minérale de la Faculté des Sciences de l’Université d’Antananarivo ;
- Physiologie végétale du département de biologie et écologie végétale de la Faculté des
Sciences de l’Université d’Antananarivo ;
- Analyse Sensorielle (LAS) à Ambatobe.
Mes remerciements les plus chaleureux vont à :
- Madame le Professeur RALAMBORANTO Laurence, pour le grand honneur qu’elle
nous fait d’avoir bien voulu se rendre disponible et accepter la présidence de ce
mémoire ;
- Madame le Docteur RAZAFIARIMANGA Zara et Docteur RAMAMONJISOA
RALALAHARISOA, qui malgré leurs multiples et lourdes tâches ont aimablement
accepté d’apporter leurs compétences dans le jugement de ce travail.
J’adresse plus particulièrement mes vifs remerciements à :
- Madame le Professeur RAZANAMPARANY Louisette, qui malgré ses nombreuses
occupations a bien voulu m’encadrer et me diriger tout au long de la réalisation de ce
travail, ainsi que pour ses dévouements, sa patience et ses précieux conseils lors de ce
travail ;
- Monsieur le Professeur JEANNODA Victor, responsable de la formation doctorale, et
madame le Docteur RAKOTO Doll, chef de département de Biochimie fondamentale
et appliquée, d’avoir autorisé la soutenance de ce mémoire ;
- Madame le Professeur RALISON Charlotte, Chef du LABASAN, pour son aide
précieuse durant notre stage en laboratoire ;
- Madame le Docteur RAMAMONJISOA RALALAHARISOA, Maître de conférences,
chef de laboratoire de botanique au Département de Biologie et Ecologie Végétales de
la Faculté des Sciences à l’Université d’Antananarivo, de nous avoir procuré les
échantillons de miels d’Eucalyptus ;
- Monsieur le Professeur Bruno RAZANAMPARANY de nous avoir octroyé des
matériels nécessaires pour finaliser ce travail ;
- Mademoiselle Vonimihaingo RAMAROSON et son équipe, de nous avoir
chaleureusement accueilli et aidé à réaliser l’analyse sensorielle des miels au LAS
Ambatobe ;
- Tous les enseignants qui nous ont formé durant nos années d’études et stage.
Je tiens également à exprimer mes gratitudes à :
- Tout le personnel du Laboratoire de Biochimie fondamentale et appliquée ;
- Tous les étudiants de notre promotion particulièrement mes collègues Mitantsoa et
Mino pour leur esprit de solidarité et d’entraide ;
- Tous les étudiants en A.E.A en Biochimie Alimentaire qui ont participé aux analyses
sensorielles ;
- Tous les étudiants en D.E.A. en Palynologie qui ont effectué l’analyse pollinique des
miels ;
- Tous les membres de ma famille pour leur appui énorme moral et financier ainsi que
leur patience et leur dévouement.
Enfin que toutes les personnes qui de près ou de loin, ont contribué à
l’accomplissement de ce mémoire reçoivent mes sincères remerciements.
TABLES DES MATIERES
Page LISTE DES ABREVIATIONS i
GLOSSAIRE ii
LISTE DES FIGURES iv
LISTE DES TABLEAUX v
LISTE DES ANNEXES vi
INTRODUCTION GENERALE 1 GENERALITES 1. GENERALITES SUR LES MIELS 4
1.1. Définitions 4 1.1.1. Miel 4 1.1.2. Nectar 4 1.1.3. Miellat 4
1.2. Les abeilles mellifiques 4 1.2.1. L’abeille malgache 5 1.2.2. Systématique de l’abeille malgache 5 1.2.3. Biologie des abeilles 5 1.2.4. Le varroa ou maladie de la varroase 6
1.3. Les plantes mellifères 6 1.3.1. Définitions 6 1.3.2. Systématique de l’Eucalyptus 6
1.4. Les types de miels 7 1.4.1. Les miels monofloraux (unifloraux) 1.4.2. Les miels multifloraux (polyfloraux)
7 7
2. FRABRICATION ET TECHNOLOGIE DU MIEL 7 2.1. Fabrication du miel par les abeilles 8
2.1.1. Transformation biochimique du miel 2.1.2. Récolte et extraction du miel
8 9
2.2. Technologie du miel 9 2.2.1. Extraction du miel 2.2.2. Epuration
9 9
2.3. Les principales transformations physiques et chimiques du miel 11 2.3.1. La cristallisation 2.3.2. La fermentation
11 11
2.4. La conservation du miel 12 2.5. Utilisations et consommation du miel 12
3. LA PRODUCTION DE MIEL A MADAGASCAR 13 3.1. Les zones de production 13
3.1.1. Production en quantité 13 3.1.2. Les variétés 13 3.1.3. La saisonnalité 14
3.2. Les sous produits de la ruche 14 3.3. Les différents types d’apiculture 15
3.3.1. L’apicueillette ou la cueillette manuelle 15 3.3.2. L'apiculture ancienne ou traditionnelle 15 3.3.3. L’apiculture améliorée ou moderne 15
3.4. Les zones d’études 15 3.4.1. Particularités de Manjakandriana 16 3.4.2. Particularités d’Ambositra et de Fandriana 17
4. LES CRITERES DE QUALITE DES MIELS 17 4.1. La teneur en eau 17 4.2. La teneur en HMF ou Hydroxy-méthyl-furfural 17 4.3. L’acidité libre 18 4.4. L’activité des enzymes 18 4.5. NORME MALAGASY SUR LE MIEL 18
MATERIELS ET METHODES 1. PRESENTATION DES ECHANTILLONS ETUDIES 20 2. ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES 23
2.1. Détermination de la teneur en eau (méthode de GUILBOT) 24 2.1.1. Principe 24 2.1.2. Mode opératoire 24 2.1.3. Mode de calcul 24
2.2. Détermination de la teneur en sucres réducteurs (selon la méthode de FEHLING) 24
2.2.1. Principe 24 2.2.2. Mode opératoire 24 2.2.3. Mode de Calcul 26
2.3. Détermination des substances insolubles 26 2.3.1. Principe 26 2.3.2. Mode opératoire 26 2.3.3. Mode de calcul 26
2.4. Détermination du HMF ou Hydroxy-methyl-furfural 27 2.4.1. Principe 27 2.4.2. Mode opératoire 27 2.4.3. Mode de calcul 28
2.5. Détermination de l’acidité libre 28 2.5.1. Principe 28 2.5.2. Mode opératoire 28
2.6. Détermination de la conductivité électrique 29 2.6.1. Principe 29 2.6.2. Mode opératoire 29
2.7. Mesure de l’activité diastasique 29 2.7.1. Définition 29 2.7.2. Principe 29 2.7.3. Mode opératoire 30 2.7.4. Mode de calcul 31
3. ANALYSES NUTRITIONNELLES 31 3.1. Détermination du taux de matière grasse (selon la méthode de SAUVANT) 31
3.1.1. Principe 31 3.1.2. Mode opératoire 31 3.1.3. Mode de calcul 32
3.2. Détermination du taux de protéine par la méthode de KJELDAHL 32 3.2.1. Principe 32 3.2.2. Mode opératoire 32 3.2.3. Mode de calcule 33
3.3. Détermination du taux de cendres brutes 34 3.3.1. Principe 34
3.3.2. Mode opératoire 34 3.3.3. Mode de calculs 34
3.4. Caractérisation des glucides 34 3.4.1. Détermination de la teneur en glucides totaux 34 3.4.2. La composition en oses des miels 35 3.4.3. Détermination de la valeur énergétique globale des échantillons 36
4. ANALYSE SENSORIELLE 37 4.1. Jury de dégustation 37
4.1.1. La sélection du jury 37 4.1.2. Elaboration du panel de dégustation 37
4.2. Analyse descriptive 39 4.2.1. Principe 39 4.2.3. Les sujets 39 4.2.4. Les produits 39 4.2.5. Méthodologie 40
4.3. Test hédonique 41 RESULTATS 1. ANALYSES RELATIVES AUX PARAMETRES DE QUALITE 42
1.1. Teneur en eau 42 1.2. Teneur en sucres réducteurs et en saccharose apparent 42 1.3. Teneur en matières insolubles dans l’eau 43 1.4. Teneur en HMF (hydroxymethyl furfural) 44 1.5. pH et acidité 45 1.6. Conductivité électrique 46 1.7. Activité diastasique 47
2. ANALYSES NUTRITIONNELLES 47 2.1. Teneur en lipides totaux 48 2.2. Teneur en protéines totales 48 2.3. Teneur en cendres totales 49 2.4. Caractérisation des glucides 50 2.5. Teneur en glucides totaux 50 2.6. Composition en oses des sucres des miels 50 2.7. Détermination de la valeur énergétique des échantillons 52
3. ANALYSE SENSORIELLE 54 3.1. Jury de dégustation 54 3.2. Analyses descriptives 54 3.3. Epreuves hédoniques 56
DISCUSSIONS 57 CONCLUSION GE NERALE 66 BIBLIOGRAPHIE 67 ANNEXES
i
LISTE DES ABREVIATIONS
Abréviations Significations éclatées
A.E.A Attestation d’Etude Approfondie
ACP Analyses en Composantes Principales
AFNOR Association Française de Normalisation
AL Acidité Libre
B/A/E Butanol/Acide acétique/ Eau
BNM Bureau des Normes Malagasy
CE Conductivité Electrique
D.E.A Diplôme d’Etude Approfondie
FAO Food and Agricultural Organization
HMF Hydroxy-methyl-furfural
ISO International Standardization for Organization
LABASAN Laboratoire de Biochimie Appliquée aux Sciences de l’Alimentation et à la Nutrition
LAS Laboratoire d’Analyse Sensorielle
Méq Milliéquivalent
MG Matières Grasses
MI Matières Insolubles
MS Matière sèche
Ms MilliSiemens
Rf Référence frontale
RIPOSA Renforcement de l’Implication des Producteurs Organisés pour la Sécurité Alimentaire
UE Union Européenne
ii
GLOSSAIRE
Alvéole : Compartiment de section hexagonale d’un rayon de ruche.
Arôme : Propriété organoleptique perceptible par l’organe olfactif par voie retro-nasale lors
de la dégustation.
Butiner : Déplacement de fleur en fleur en amassant des pollens ou du nectar, effectué par les
abeilles.
Cadre : Elément constitutif placé à l’intérieur de la ruche et formé de deux traverses et d’un
montant rectangulaire où les abeilles bâtissent les rayons.
Colonie : Ensemble de plusieurs milliers d’insectes (abeilles).
Couvain : Ensemble des œufs, larves et nymphes de la colonie.
Dextrine : Glucide gommeux soluble contenu dans le miellat.
Essaim : Colonie qui quitte la ruche sous la conduite d’une ou plusieurs reines.
Flaveur : Terme qualifiant l’ensemble de la perception du goût et de l’arôme.
Goût : Sensation perçue par l’organe gustatif lorsqu’il est stimulé par certaines substances
solubles. Synonyme de saveur.
Hausse : Partie réservée au miel (hausse à miel) qui est placé au dessus du nid à couvain,
situé dans le corps de la ruche.
Hédonique : Qualifie une appréciation affective que portent des consommateurs sur un
produit, en se rapprochant à son caractère plaisant ou déplaisant, par leurs organes des sens,
dans un contexte déterminé et à un moment donné.
Maturateur : Bac de stockage de miel utilisé dans la phase de décantation lors de la
fabrication industrielle du miel.
Miellée : Période pendant laquelle la floraison des plantes contenant du nectar est
suffisamment importante pour permettre aux abeilles de stocker un surplus de miel.
Monadique : Présenter un par un les échantillons.
iii
Odeur : Propriété organoleptique perçue par l’organe olfactif en flairant certaines substances
volatiles.
Opercule : Fine pellicule de cire qui recouvre le miel mûr. Une fois enlevée, ces opercules
fondus sont une source de cire de toute première qualité.
Profil sensoriel : Description à l'aide de descripteurs des propriétés sensorielles d'un
échantillon dans leur ordre de perception avec attribution d'une valeur d'intensité pour chaque
propriété.
Qualité : Aptitude d’un ensemble de caractéristique à satisfaire des exigences (NF EN ISO
9000).
Ruche : Récipient pouvant abriter une colonie d’abeilles.
Rucher : Endroit où sont installées les ruches
iv
LISTE DES FIGURES
Page
Figure 1 : Apis mellifera…………………………………………………...…………………...5
Figure 2 : fleurs et bourgeons d’Eucalyptus…………………………………………………...6
Figure 3 : filtration du miel avant maturation………………………………………………...10
Figure 4 : désoperculation…………………………………………………………………….10
Figure 5 : extraction de miel par centrifugation………………………………………………10
Figure 6 : Ruche divisible…………………………………………………………………….16
Figure 7 : Cadres mobiles…………………………………………………………………….16
Figure 8 : EM1………………………………………………………………………………..21
Figure 9 : EM2………………..………………………………………………………………21
Figure 10 : EM3………………………………………………………………………………21
Figure 11 : EM4..……………………………………………………………………………..21
Figure 12 : EM5………………………………………………………………………………21
Figure 13 : EM6………………………………………………………………………………21
Figure 14 : EM7………………………………………………………………………………21
Figure 15 : EM8………………………………………………………………………………22
Figure 16 : EM9………………………………………………………………………………22
Figure 17 : EM10……………………………………………………………………………..22
Figure 18 : EA1……………………………………………………………………………….22
Figure 19 : EF1……………………………………………………………………………….22
Figure 20 : EF2……………………………………………………………………………….22
Figure 21 : EF3……………………………………………………………………………….22
Figure 22 : Chromatogramme des oses après révélation……………………………………..51
Figure 23 : Histogramme des préférences des miels……………………….…………………56
v
LISTE DES TABLEAUX
Page
Tableau 1 : Période de récolte des miels malgaches………………………………………….14
Tableau 2 : Classification du miel selon les valeurs des paramètres de qualité………… .…..19
Tableau 3 : Dates et lieux de récolte des échantillons étudiés………… .……………………23
Tableau 4 : Préparation des tubes pour la détermination de N micromoles de sucres réducteurs……… .……………………………………………………………………………25
Tableau 5 : Préparation de la solution aqueuse de miel………… .………………..................27
Tableau 6 : Préparation des tubes pour le calibrage de la solution d’amidon………… .…….30
Tableau 7 : Codage des miels pour l’analyse sensorielle……………………………………..40
Tableau 8 : La teneur en humidité (H%) et en matières sèches (M%) des miels…………….42
Tableau 9 : Quantité en sucres réducteurs et en saccharose des miels………… .……………43
Tableau 10 : Teneur en matières insolubles dans l’eau des miels………… .………………...44
Tableau 11 : Teneur en HMF des miels………… …………………………………………...44
Tableau 12 : pH et avidité libre des miels…………………………………………………….45
Tableau13 : Conductivités électriques des miels……………………………………………..46
Tableau 14 : Taux de diastase dans chaque miel………… .…………………………………47
Tableau 15 : Teneur en lipide des miels…………………………………...…………………48
Tableau 16 : Quantité en protéines totales……………………………………………………49
Tableau 17 : Teneur en cendres brutes des miels…………………………………………… .49
Tableau 18 : Teneurs en glucides totaux des miels…………………………………...………50
Tableau 19 : Identification des oses………………………………………………………..…52
Tableau 20 : Valeur énergétique globale des miels……………………………………….….53
Tableau 21 : Seuil de reconnaissance du jury sur les 4 saveurs de base.……………………..54
Tableau 22 : Profil d’appréciation du jury pour les 4 saveurs de base…………………….…54
Tableau 23 : Les caractéristiques sensorielles des miels…………………………………..…55
vi
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Elaboration du panel de dégustation
ANNEXE 2 : Les résultats sur l’ACP du miel
ANNEXE 3 : Les réactifs utilisés pour les différentes analyses
INTRODUCTION
GENERALE
Introduction générale
1
INTRODUCTION GENERALE
Le miel est un produit consommé par l’homme depuis fort longtemps. D’ailleurs,
d’après la statistique, sa production mondiale excède 1 million de tonnes par an et il reste
aujourd’hui un aliment apprécié pour ses qualités gustatives originales et pour sa richesse en
énergie. Par conséquent, plusieurs pays se sont penchés sur l’apiculture à savoir l’Asie,
l’Europe et l’Amérique. Madagascar est également un pays qui a misé largement sur
l’apiculture. En effet, Madagascar possède une variété écologique permettant aux abeilles de
trouver des conditions optimales pour travailler dont la production de miel s’étend du Nord au
Sud et d’Est en Ouest, en passant par les Hautes Terres. Ces zones s’avèrent propices et
adéquates avec ses diverses origines florales grâce aux multitudes de plantes mellifère
(endémiques ou introduites comme l’Eucalyptus) (LAGARDE et RAKOTOVELO, 2004).
Dans les années 30, le miel constituait la troisième source de revenus à Madagascar
après l’agriculture (la première source) et le tourisme (la seconde source). Elle exportait entre
30.000 et 50.000 tonnes par an. Cependant, vers 1950, la Grande Ile commençait à avoir des
problèmes pour des raisons de fraude, à cet effet, elle était contrainte de cesser son
exportation. Des actions ont été entreprises dans le sens de l’amélioration de la quantité et de
la qualité de la production apicole comme la création de la division apiculture (1963), la
création de centres de traitements de produits d’apiculture (1974-75), le projet de relance de la
filière avec la FAO (1985-86) et le projet RIPOSA (1998).
Même si en 2000 et 2001, Madagascar a pu exporter respectivement 13,3 et 14,1
tonnes de miel à destination des Comores, de Maurice et de la République de Corée
(LAGARDE et RAKOTOVELO, 2004) et qu’une grande demande s’est manifestée au niveau
du marché national due aux besoins des industries de confiseries de la capitale, pour ce qui
est du miel de qualité, la capacité de ce marché semble être assez restreinte pour justifier une
grande intensification de la production apicole. Effectivement, si par le passé le miel
malgache était très prisé au niveau du marché extérieur (notamment européen), cela n’est plus
le cas actuellement en raison de la dégradation du niveau de qualité et du volume de miel
produit. Malgré les différentes démarches effectuées en vue de l’amélioration de la production
apicole, les problèmes persistaient et s’accentuaient, car le miel produit à Madagascar ne peut
pas être exporté dans les pays de l’Union européenne, faute de répondre aux normes exigées.
Dans les pays développés, les techniques apicoles sont très modernes et sont soumises à des
réglementations et normes rigoureuses.
Introduction générale
2
Compte tenu de cette situation, nous sommes en quête des origines de la non-
conformité des miels malgaches par rapport aux normes exigées par les pays acheteurs d’où la
question « Comment faire pour obtenir les caractéristiques de miel requis par les normes
internationales » ? C’est dans ce cadre que s’inscrit notre étude intitulée « Caractérisation
alimentaire des miels malgaches en vue d’une authentification : cas des miels
d’Eucalyptus ». Le miel d’eucalyptus est choisi par le fait qu’il est l’un des miels le plus
exporté à Madagascar.
Une dizaine de miels issus de trois districts ont fait l’objet de cette étude à savoir les
miels en provence du district de Manjakandriana de la Région d’Analamanga, ceux de
Fandriana et ceux du district d’Ambositra de la Région d’ Amoron’i Mania. Ces trois zones
sont parmi les principales productrices de miel à Madagascar. D’une part, Manjakandriana
présente une confiance forte pour les techniques traditionnelles avec un début de
manifestation d’intérêt pour des techniques modernes. Cet intérêt se constate à partir de
l'utilisation de plus en plus importante de ruches modernes type Langstroth et des petits
matériels spécifiques à l’apiculture. D’autre part, les apiculteurs d’Amoron’i Mania ont fait de
l’élevage apicole une activité complémentaire à l’agriculture, et une principale source de
revenus. Le type de miel en provenance de Manjakandriana comme celui de Fandriana et
d’Ambositra est à dominance eucalyptus.
Notre étude a pour objectif principal d’établir les caractéristiques des miels malgaches
et de les comparer aux normes exigées par les pays acheteurs. A l’issu de cette recherche, des
données indispensables pour caractériser les miels malgaches sont attendues. Ce travail
consiste alors à étudier la composition et les éléments majeurs constitutifs des miels
d’Eucalyptus en provenance de ces districts.
Concernant la méthodologie, après avoir consulté des ouvrages, des revues et des sites
sur internet, des analyses physico-chimiques et nutritionnelles ont été effectué pour
caractériser les miels. Une analyse sensorielle a été entreprise afin d’établir le profil sensoriel
de ces miels. A Madagascar, les miels sont nommés par les producteurs en se basant sur les
périodes de floraison des plantes mellifères. Les échantillons de miels, présumés eucalyptus
ont été étudié en analyse pollinique par le laboratoire de palynologie pour justifier leur origine
florale.
Pour mener à bien notre étude, nous avons décidé de la diviser en quatre grandes
parties. La première portera sur les généralités relatives au sujet, la deuxième partie traitera
Introduction générale
3
les matériels et méthodes utilisés pour les différentes analyses effectuées sur le miel, la
troisième rassemblera les résultats obtenus et la dernière partie sera réservée pour les
discussions.
GENERALITES
Généralités
4
1. GENERALITES SUR LES MIELS
L’homme s’est toujours intéressé à l’abeille, notamment par intérêt économique. Mais
au-delà de la production de miel et de cire, l’abeille est un insecte qui fascine par la
complexité de ses comportements sociaux (GUERZOU et NADJI, 2002).
1.1. Définitions 1.1.1. Miel
Le miel est la substance naturelle sucrée produite par les abeilles Apis mellifera à
partir du nectar de plantes ou à partir de sécrétions provenant de parties vivantes de plantes ou
à partir d'excrétions d'insectes butineurs laissées sur les parties vivantes de plantes, que les
abeilles butinent, transforment en les combinant avec des enzymes qu'elles sécrètent elles-
mêmes, déposent, déshydratent, emmagasinent et laissent affiner et mûrir dans les rayons de
la ruche (Codex alimentarius).
1.1.2. Nectar
Le nectar est un liquide sucré produit par les nectaires, organes glandulaires de
certains végétaux supérieurs. Il est formé à partir de la sève organique de la plante. Il
constitue l'aliment énergétique privilégié de l'abeille.
1.1.3. Miellat
Le miellat est une déjection sucrée d’origine animale. Les insectes producteurs du
miellat sont des hémiptères homoptères, qui possèdent des pièces buccales faites pour piquer
les tissus de la plante hôte et sucer la sève élaborée. Ce sont les pucerons, les cochenilles, les
cigales et les psylles. Une cinquantaine d'hémiptères sont susceptibles de provoquer une
production importante de miellat.
1.2. Les abeilles mellifiques
Les abeilles appartiennent à l'ordre des Hyménoptères qui regroupent 20000 espèces.
Ces dernières collectent du nectar et du pollen, s'en nourrissent et participent sans relâche à la
pollinisation des plantes et au maintien des équilibres naturels.
1.2.1. L’abeille malgache
L'abeille domestique qui produit le miel appartient à l’éspèce Apis mellifera. Apis
mellifera var. unicolor, l’abeille endémique de Madagascar des îles des Mascareignes est
Généralités
5
l’une des 24 races d’Apis mellifera. Elle aurait évolué isolement à Madagascar lorsque l’île
avait été séparé du continent africain après le crétacé (TRIBE, 1987; CRANE, 1979).
1.2.2. Systématique de l’abeille malgache
L'abeille la plus connue et la plus étudiée est Apis mellifera. Son nom signifie "qui
fabrique du miel"(GUERZOU, 2002).
- Règne : Animal
- Embranchement : Arthropodes
- Classe : Insectes
- Ordre : Hyménoptères Aculéates
- Superfamille : Apoidea
- Famille : Apidae
- Tribu : Apinae
- Genre : Apis
- Espèce : mellifera
- Race : unicolor
A Madagascar, Apis mellifera var. unicolor occupe tous les milieux, quel que soit le
climat, sec ou humide, en altitude ou en plaine, dans lesquels le miel est régulièrement récolté
(RAMAMONJISOA, 1992). Elle a une couleur foncée uniforme et présente une faible pilosité
sur tout le corps (RUTNER, 1975). Deux écotypes sont connus : celui des Hautes Terres étant
peu agressif, sédentaire et travailleur, celui des côtes, agressif et fait peu de réserves.
1.2.3. Biologie des abeilles
Les abeilles vivent en société organisée ou colonie composée d’une reine, de 10 à
50000 abeilles (butineuse, gardienne, nourricière,…) qui composent 95% des individus de la
ruche et de quelque bourdons. Les défauts et qualités de la colonie (travailleuse, douée,
agressive, paresseuse, fragile,…) sont déterminés par la reine. La colonie d’abeille se
développe ou se multiplie par essaimage.
1.2.4. Le varroa ou maladie de la varroase
Avant, les abeilles malgaches étaient indemnes des grandes maladies habituelles de
l’espèce comme :
Figure 1 : Apis mellifera
Généralités
6
� Les Loques, maladies infectieuses d’origine bactérienne qui frappe spécialement les
jeunes larves qui deviennent alors flasques et molles ;
� La Nosémose, maladie des adultes d’origine parasitaire (protozoaire) caractérisée par
des signes d’affaiblissement général et par la perte de la capacité de vol ;
� L’Acariose, maladie des adultes d’origine parasitaire (acariens) entraînant un frisson
continuel du corps, une culbute et une faiblesse générale qui empêche l’animal de
voler.
Cependant la présence de la varroase a été officiellement déclarée dans 3 districts de la
région Analamanga en février 2010. Le varroa, un acarien parasite des abeilles adultes est
vecteur du virus ailes déformées des abeilles. Originaire de l'Asie du Sud Est, le varroa ou
maladie de la varroase présente les symptômes suivantes : la réduction de taille des abeilles, la
modification de leurs comportements, le vol anormal. A l’intérieur de la ruche, la construction
de cire anormale marque la présence de la maladie
1.3. Les plantes mellifères 1.3.1. Définitions
On appelle plantes mellifères, les plantes visitées par les abeilles et pollinisées par
elles (CRANE et WALKER, 1984). Ces abeilles collectent du nectar et du pollen sur ces
plantes. Les différentes espèces d’Eucalyptus, plantes originaires d’Australie sont parmi les
plantes apicoles, productrices de miel dans le monde.
1.3.2. Systématique de l’Eucalyptus
- Règne : Végétal
- Sous-règne : Tracheobionta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-classe : Rosidae
- Ordre : Myrtales
- Famille : Myrtaceae
- Genre : Eucalyptus
Le genre Eucalyptus désigné par les Malgaches sous le nom de Kininina, renferme de
très nombreuses espèces (RAKOTONDRAINY, 2002) dont :
Figure 2: Boutons floraux d’Eucalyptus
Généralités
7
- Eucalyptus robusta, à grande feuille. Elle a une écorce noirâtre et très
crevassée. Son nom vernaculaire est Kininina vavy ;
- Eucalyptus citriodora, connu sous le nom de Kininina oliva
La période de floraison du genre Eucalyptus s’étend de Septembre en Octobre pour le
district de Manjakandriana. En général, le miel d’Eucalyptus est de couleur ocre jaune foncé.
Sa consistance est assez épaisse à cristallisation assez fine. Le miel marque une odeur forte et
piquante, sa saveur est très relevée, peu agréable avec une certaine âcreté et un arrière-goût
légèrement amer.
1.4. Les types de miels
Il existe de nombreuses variétés de miel qui peuvent être classées de façon diverses :
� selon l'origine florale, il existe donc deux grandes variétés de miel en fonction de
l 'origine sécrétoire : miel de nectar et le miel de miellat.
� selon l'origine géographique du miel qui se repose sur l'analyse pollinique
(CHAUVIN, 1968), nous avons les miels monofloraux et les miels multifloraux
1.4.1. Les miels monofloraux (unifloraux)
Un miel dit monofloral est issu d'un nectar, ou d'un miellat, collecté par les abeilles sur
un végétal unique et particulièrement attractif pour ces insectes. (GONNET, 1982). En
général, on admet qu'un miel provient principalement d'une certaine source de nectar lorsque
le pollen correspondant est au stade dominant. (LOUVEAUX, 1970).
1.4.2. Les miels multifloraux (polyfloraux)
Les miels multifloraux, ou miels polyfloraux, sont souvent classés suivant les lieux de
récolte (miel de montagne, de forêt, etc.), ou encore suivant les saisons (miel de printemps ou
d'été) (DONADIEU, 1982).
Généralités
8
2. FRABRICATION ET TECHNOLOGIE DU MIEL
Le matériel brut pour produire du miel est le nectar ou le miellat. La différence de
composition entre ces deux matériels se reflète dans les produits finaux : miel de fleur ou de
nectar et miel de miellat.
2.1. Fabrication du miel par les abeilles
2.1.1. Transformation biochimique du miel
Avant d’aspirer le nectar, la butineuse (abeille mellifique) procède d’abord à une
insalivation de la matière sucrée (nectar ou miellat). Ensuite, lorsque cette dernière arrive dans
son tube digestif, des enzymes agissent sur le nectar de tel sorte que le saccharose, sous
l'action de l'invertase, se transforme en glucose, fructose, maltose et autres sucres. En même
temps, de nouveaux sucres de poids moléculaire élevé se forment, à savoir le raffinose et le
mélizitose. Dans la ruche, la butineuse régurgite sa récolte aux « abeilles d’intérieurs » et la
goutte de matière première circule très vite d’une abeille à une autre. Notons que d’un
individu en individu, plus la teneur en eau s’abaisse plus le liquide s’enrichit de sécrétions
glandulaires à savoir des sucs gastriques et des substances salivaires comme l’invertase, la
diastase et la gluco-oxydase.
La goutte de matière première est alors mélangée aux sécrétions glandulaires, va être
épaissie et transformée en un produit apte à la conservation de manière à ce que l’abeille
aspire le miel puis refoule le contenu de son jabot et le ressuce ensuite. Cette manœuvre se
répète rapidement pendant 15 à 20 minutes pendant laquelle, une partie de l’eau s’évapore
grâce à l’air relativement sec de la ruche. La goutte épaissie est ainsi déversée dans une
alvéole qui sera, après évaporation, obturée par un opercule de cire. A ce moment, la solution
sucrée transformée, qui contient 50% d’eau environ, va subir une nouvelle concentration par
évaporation. En plus de la chaleur régnant dans la ruche qui est d’environ 36°C, les
ventileuses introduisent dans la ruche un courant d’air pour favoriser l’évaporation rapide de
l’eau contenue dans le miel entrainant ainsi une proportion d’environ 20% d’eau et de 80% de
sucres, correspondant aux pourcentages normaux du miel.
Signalons que les opercules des cellules de miel sont imperméables pour que le miel
n’absorbe pas l’eau de l’air ambiant. Ce qui pourrait entrainer une augmentation de la teneur
en eau et ainsi le risque de fermentation du miel emmagasiné.
Généralités
9
2.1.2. Récolte et extraction du miel
La récolte du miel peut se pratiquer dès la fin de la miellée qui est reconnaissable par
l’operculation de la majorité du rayon de miel. Pour ce faire, l’apiculture retire les cardes de
miel et l’étape préliminaire de l’extraction du miel qui est la désoperculation peut commencer.
Après un léger enfumage pour éloigner les abeilles, les hausses pleines sont retirées et
remplacées par d’autres vides. La désoperculation consiste à enlever les opercules à l’aide
d’un couteau à désoperculer.
Après émiettage et égouttage, le miel contient encore une quantité importante de fines
particules de cire et d’autres débris. Le miel est alors filtré sur un tamis plus fin disposé sur le
maturateur qui est un grand récipient métallique. La durée de la maturation doit être la plus
longue possible. Elle a lieu dans de grands conteneurs cylindriques, maintenus à 25°C au
moins, de manière que les bulles d’air et les impuretés cireuses montent à la surface pour que
l’on puisse les enlever.
2.2. Technologie du miel
Le miel est un produit qui se consomme à l’état brut ou presque, pendant des siècles,
et sa préparation restait primitive. Mais l’obtention d’un produit excellent et en quantité
importante nécessite l’application d’une véritable technologie de miel.
2.2.1. Extraction du miel
Après avoir été désoperculé, le miel est extrait par la force centrifuge et est ensuite
séparé de ses impuretés par épuration. Souvent, avant l’extraction, on pratique un
préchauffage des hausses facilitant l’éjection du miel.
2.2.2. Epuration
A la sortie de l’extracteur, il existe dans le miel de nombreuses particules de cire et de
corps étrangers ainsi que de l’air. Généralement, l’épuration s’effectue par filtration,
centrifugation ou décantation.
� La filtration
A basse température, la viscosité du miel étant très élevée, la filtration ne peut se
réaliser convenablement. Par contre, vers 30-35°C, la viscosité décroit considérablement et
cette opération devient possible. Il existe des différents types de filtres mais on utilise
Généralités
10
généralement des tamis à mailles grillagées placés sur le maturateur. Certaines méthodes de
filtration provoquent l’élimination de tous les grains de pollen présents dans le miel, ce que la
législation européenne interdit.
Figure 3 : Filtration du miel avant maturation
� La décantation
Pendant la décantation, les particules se déplacent au sein du miel si celui-ci reste
fluide. Elle est pratiquée directement dans les bacs de stockage (maturateurs). Le miel décanté
contient à peu près autant de pollen qu’un miel sortant de la cellule.
� La centrifugation
Elle permet d’éliminer toutes les impuretés, y compris les bulles d’air. Toutefois, ce
procédé présente des inconvénients, selon la vitesse de rotation de suppression des grains
de pollen. Elle favorise aussi la disparition des fractions les plus volatiles qui contribuent
au parfum du miel.
Figure 4 : Désoperculation Figure 5 : Extraction de miel par centrifugation
Généralités
11
2.3. Les principales transformations physiques et chimiques du miel
Le miel est une solution sursaturée en sucre, instable et facilement cristallisable. Ce
phénomène et plus ou moins rapide en fonction de l’équilibre de ses principaux sucres (le
fructose et le glucose) et de la fleur butinée.
2.3.1. La cristallisation
La cristallisation du miel est un processus naturel, cette modification ne constitue pas
une altération mais une simple transformation de l’état physique du produit. La cristallisation
des miels est un phénomène très important car elle assure la qualité du miel (HUCHET et al,
1996). Cette cristallisation dépend :
� De la teneur en sucre : plus la teneur en glucose est élevée, plus rapide sera la
cristallisation du miel, mais aussi, plus la concentration en fructose par rapport à celle
du glucose (rapport fructose/glucose) est élevée, plus la cristallisation est lente.
� De la teneur en eau : les miels avec une teneur en eau de 15 à 18% ont une bonne
cristallisation. Ceux dont la teneur est inférieure ou supérieure se cristallisent plus
lentement, ceux au contenu hydrique faible deviennent durs, alors que ceux avec plus
de 18% d'eau restent mous (BOGDANOV, 1999).
� De la température de stockage: la température optimale pour la cristallisation du miel
se situe entre 10 et 18°C. Une température constante de 14°C est idéale pour un miel à
teneur en eau moyenne. Les basses températures retardent la croissance des cristaux.
Les hautes températures entraînent la dissolution des cristaux qui disparaissent
totalement à 78°C (HUCHET et al, 1996 et BOGDANOV, 1999).
Toutefois, une teneur en eau élevée peut provoquer des altérations du produit à l’état
cristallisé. La principale forme d’altération est la séparation de phases : la cristallisée qui se
dépose au fond du récipient et la partie supérieure, plus riche en eau, se fermente alors
facilement. C’est pourquoi une refonte du miel se révèle parfois indispensable.
2.3.2. La fermentation
Tous les miels naturels contiennent des levures, champignons microscopiques
responsables de fermentations alcooliques provenant du nectar, de l’environnement ou de
contamination après la récolte. La fermentation peut intervenir lorsque plusieurs facteurs
Généralités
12
favorables sont réunis à savoir : une teneur en eau de miel supérieure à 18%, la présence de
levures vivantes en quantité suffisante et une température voisine de 16°C (GONNET, 1982).
2.4. La conservation du miel (HUCHET et al, 1996)
Le miel a la réputation d’être un aliment vivant, car il continue d’évoluer même une
fois récoltée. C’est un produit périssable qui subit au cours du temps un certain nombre de
modifications aboutissant inévitablement à la perte de ses qualités essentielles. La rapidité de
la dégradation dépend de la composition du produit ainsi que des conditions de sa
conservation. Dans la mesure du possible pour notre capacité de production actuelle, la
meilleure conservation consisterait à placer le miel sous une température aussi basse que
possible (aux environs de 14°C), à l’abri de la lumière et d’une atmosphère humide. Par ce
procédé, la limite d’utilisation pour la meilleure efficacité possible va de 1 à 2 ans.
2.5. Utilisations et consommation du miel
Le miel est un aliment naturel parfait, peu cher et facile à trouver. Il a toujours été
considéré comme un produit à part : aliment de douceur, médicament à tout faire, édulcorant,
produit de beauté, sans parler de l’hydromel, miel fermenté, nectar des dieux.
Le miel est avant tout un aliment naturel riche en sucres simples directement
assimilables (se passant donc de digestion préalable), doué d'un pouvoir sucrant plus
important que le sucre ordinaire composé uniquement de saccharose, tout en ayant un apport
calorique moindre. De ce fait, il est consommé en état ou utilisé pour des préparations
culinaires diverses. Ces dernières jouent pour beaucoup un rôle nutritionnel de premier ordre.
Actuellement, le miel est utilisé comme fourrage (sucre cuit par exemple) ou comme
substance d’aromatisation.
Le miel est un aliment riche et énergétique. A Madagascar il est utilisé en
remplacement du sucre, en thérapie et cosmétologie traditionnelle. IL est également utilisé en
pâtisserie, en biscuiterie et en confiserie. Par ailleurs, sa richesse en fructose et en glucose est
à l'origine de son importante action dynamogénique et stimulante du cœur recherchée par les
sportifs et les gens fatigués, ainsi que de sa puissance calorique qui lui permet de satisfaire les
besoins énergétiques de l'organisme.
De par sa richesse en éléments biologiques, le miel augmente aussi les capacités du
système de défense immunitaire. En plus, le miel favorise l'assimilation du calcium et la
Généralités
13
rétention du magnésium par l'organisme, deux minéraux essentiels au bon fonctionnement de
notre "usine" biologique.
Ce produit possède aussi une grande valeur culturelle : lors de cérémonies
traditionnelles à l’occasion des naissances, des mariages et des enterrements, les hommes
mangent du miel ou s’en enduisent.
3. LA PRODUCTION DE MIEL A MADAGASCAR
3.1. Les zones de production (RANDRENALIJAONA, 2001)
Les principales zones de production de miel à Madagascar sont :
- Les Hautes Terres : Manjakandriana, axe sud d’Ambositra Fianarantsoa ;
- La côte est : de Maroantsetra à Taolagnaro ;
- Le nord- ouest : Befandriana nord, Antsohihy, Mahajanga, Morondava.
3.1.1. Production en quantité
Les produits de collecte sont estimés entre 3000-4000 tonnes par an [36].
Les parts régionales sur la production totale (cueillette et collecte) sont estimées comme suit :
- 50% serait réalisée par la région nord ouest;
- 30% par la région d’Ambositra-Manandriana;
- 20% par les Hautes Terres et la Côte Est
3.1.2. Les variétés
Selon la végétation et les régions, plusieurs types de miels sont produits à Madagscar :
- Miels d’Eucalyptus pour les régions de Manjakandriana, Ambositra ;
- Miels de Palissandre pour celles du nord et des zones forestières;
- Miel de Letchi et de Niaouli pour la Côte Est.
D’autres types de miels se trouvent également dans le commerce sous le nom de miel
de jujubier,…
Généralités
14
3.1.3. La saisonnalité
Les périodes de récolte suivent les grandes miellées et varient selon les régions. Elles
sont représentées par le tableau 1 :
Tableau 1 : Périodes de récolte des miels malgache
Janv Fev Mars Avr Mai Juin Juil Aout Sept Oct Nov Dec
Ambositra
Antsiranana
Mahajanga
Fianarantsoa
Manakara/ Mananjary
Manjakandriana
Menabe
Moramanga
Région Sofia
Toamasina
Source : LAGARDE et RAKOTOVELO, 2004
Miel d’Eucalyptus
Miel de letchi
Miel de Niaouli
Miel de forêt
A dominance Miel de palissandre
Plusieurs variétés de miels
3.2. Les sous produits de la ruche
La cire : est une sécrétion de l’abeille ouvrière, utilisée comme matériau de
construction des rayons de la ruche. Grâce à ses quatre paires de glandes cirières
Généralités
15
épidermiques situées sur la surface intérieure des quatre derniers anneaux abdominaux,
l’abeille âgée de 13 à 15 jours produit la cire sous forme de petites écailles blanches.
La gelée royale : est une substance très riche en facteurs de croissance, en vitamines
et en sels minéraux, utile en pharmacie. Chaque ruche en contient quelques millilitres.
Le pollen : il contient des vitamines B, des protéines et des oligo-éléments(Fe, Cu, S).
La propolis : substance prélevée par les abeilles au niveau des bourgeons. La propolis
a des vertus antibiotiques.
Le venin de l’abeille : peut être prélevé pour son action thérapeutique.
3.3. Les différents types d’apiculture
On distingue 4 grandes typologies de techniques pour produire du miel (LAGARDE et
RAKOTOVELO, 2004) :
3.3.1. L’apicueillette
Elle consiste à aller à la recherche des essaims sauvages et à en extraire le miel. Les
paysans repèrent les abeilles rejoignant leur ruche ou « mitaratra tantely » et récoltent
directement la production existante.
3.3.2. L'apiculture traditionnelle
L'apiculteur attrape un essaim sauvage dans la nature et le place dans une caisse, une
bombarde en terre cuite ou un tronc d'arbre évidé. À partir des quelques croisillons installés
auparavant, les colonies construisent les rayons de cire en les associant et les liant les uns aux
autres. Pour la récolte, l'apiculteur doit alors détruire complètement les gâteaux de cire. Il doit
tuer la colonie, par asphyxie ou par le feu pour récupérer les rayons. Le miel ainsi obtenu n'est
pas de très bonne qualité. 92% des opérateurs sont apiculteurs traditionnels à Madagascar.
3.3.3. L’apiculture améliorée ou moderne
Elle repose sur la présence de cadres mobiles, l’apiculteur utilise la ruche à barrette qui
est la forme améliorée de la ruche traditionnelle en caisse. L’édification des rayons par les
abeilles est contrôlée rendant les visites plus faciles.
Généralités
16
Figure 6 : Ruche Dadant Figure 7 : Cadres mobiles
3.4. Les zones d’intêrets apicoles
Les zones d’intérêt apicole reconnues à Madagascar sont Manjakandriana, Ambositra,
Mahajanga, Toamasina et Fianarantsoa (RAMAMONJISOA, 1992). Toutefois, l’apiculture se
pratique dans toutes les provinces de l’île. Quant aux variétés de miel, les plus dominantes à
Madagascar sont les miels d’Eucalyptus, de palissandre, de litchi et de niaouli.
3.4.1. Particularités de Manjakandriana (LAGARDE et RAKOTOVELO,
2004)
Dans la Région Analamanga, l’exploitation apicole traditionnelle demeure encore
dominante mais l’utilisation de ruches à cadres se répand chez les apiculteurs. Estimée à 196
tonnes pour toute la Région, la production apicole est concentrée à plus de 80% (CITE 2009)
dans le district de Manjakandriana. Le type de miel est à dominance eucalyptus. Dans cette
région expérimentée depuis longtemps en apiculture, les paysans, avec des ruches
traditionnelles de taille plus grande, arrivent à avoir plus de rendement sur la production.
Dans la Région d’Analamanga, les apiculteurs possèdent encore plus d’une dizaine de
ruches traditionnelles mais ils utilisent plus d’une vingtaine de ruches modernes à cadres de
type Langstroth. Ils maîtrisent partiellement les techniques modernes et s’équipent déjà de
quelques équipements apicoles en dehors des ruches (voile, enfumoir, attire essaim,…)
Généralités
17
3.4.2. Particularités d’Ambositra et de Fandriana (LAGARDE et
RAKOTOVELO, 2004)
La Région d’Amoron’i Mania, traversée par la Route Nationale 7, est une zone de
tradition apicole. Elle est renommée pour ses miels d’eucalyptus, qui sont très appréciés dans
le pays. L’apiculture est une des principales sources de revenu destinée à assurer la
scolarisation des enfants vers un niveau d’étude avancé. Cette activité rémunératrice a attiré
l’intérêt des ménages et explique l’engouement pour la filière. L’augmentation constante de
l’activité apicole (sur les 10 dernières années), soutenue par les programmes de
développement, a permis d’atteindre aujourd’hui les 140 tonnes dont 90% (CITE 2009)
proviennent des districts d’Ambositra et de Fandriana. L’apiculture d’Ambositra a connu une
nette évolution technique. Partant de l’utilisation des ruches en tronc d’arbres, les apiculteurs
n’ont cessé d’évoluer en passant par les ruches en caisse, les ruches à barrettes pour arriver
finalement aux ruches modernes avec l’utilisation d’extracteurs.
4. LES CRITERES DE QUALITE DES MIELS
La prise en compte de ces critères de qualité est une sécurité aussi bien pour
l'apiculteur pour qu’il produise du miel conforme aux normes légales mais aussi pour le
consommateur qui en sera informé.
4.1. La teneur en eau
C’est un paramètre de qualité car la teneur en eau conditionne la cristallisation et la
fermentation du miel. En effet, le risque de fermentation est d'autant plus élevé quand la
teneur en eau est grande. D’un coté, un miel trop liquide (humidité > 18 %) risque de poser
des problèmes de fermentation et de l’autre coté, un miel trop sec (humidité ≤ 15 %) sera trop
visqueux et ralentira l’étape de diffusion des molécules de sucres et la cristallisation.
Actuellement, les normes internationales prescrivent une teneur en eau maximale de 20%.
4.2. La teneur en HMF ou Hydroxy-méthyl-furfural
L'HMF est un dérivé de déshydratation des sucres ; qui apparaît par réaction chimique
naturelle lors du vieillissement ou du chauffage des miels. La dégradation des hexoses, en
présence d’un acide, peut amener la formation d’un dérivé hétérocyclique à fonction
carbonylée qui est l’Hydroxyméthyl-5-furfural ou HMF.
Généralités
18
La teneur en HMF est un critère de qualité important. En effet, à la récolte, le miel n'en
possède pas, mais le temps et la température favorisent sa formation. L'acidité et la teneur en
eau élevée favorisent cette transformation, mais l'excès de chaleur et un entreposage prolongé
sont des facteurs encore plus importants dans ce processus.
4.3. L’acidité libre
Le pH et l’acidité du miel influencent sa durée de conservation et sont principalement
liés à son origine botanique. Dans les miels de miellat, elle est généralement supérieure à celle
des miels de fleurs. Une acidité forte favorise la fermentation du miel (BOGDANOV et al,
2005).
4.4. L’activité des enzymes
Les miels contiennent des enzymes, celles de l’abeille naturellement. On mesure leur
présence par leur activité, qui dépend de l’origine florale du miel et de son âge, car toutes les
enzymes se dégradent avec le temps (LOUVEAUX, 1968).
L’activité des enzymes du miel est un facteur de qualité, qui est influencé par le
stockage et le chauffage du miel et qui est par conséquent un indicateur de fraîcheur et de
surchauffage du miel.
4.5. NORME MALAGASY SUR LE MIEL
Les références normatives prises pour les miels malgaches sont extraits des
législations suivantes :
- Codex Alimentarius Codex STAN n° 12-1981 (rév. 2001)
- Union Européenne Directive 2001/110/CE
- Norme canadienne : règlement sur le miel C.R.C ch.287, à jour 31/12/2002
La classification qualitative du miel dépend du mode de production (ruche moderne ou
traditionnelle), d'extraction (centrifugation, égouttage,…) et des paramètres physico-
chimiques (humidité, saccharose,…).
Généralités
19
Tableau 2 : Classification du miel selon les valeurs des paramètres de qualité
PARAMETRES DE QUALITE
BONNE QUALITE (*)
QUALITE MOYENNE
QUALITE COURANTE
MAUVAISE QUALITE
Teneur en eau ≤20% 20 ≤Te ≤22% 22 % (a) > 22 %
Teneur en sucres réducteurs
> 60 % 45 ≤ Tsr ≤ 60 % 45 % (b) ≤45%
Teneur en saccharose
≤5% 5≤TS ≤10% 10%(c) >10%
Teneur en matières
insolubles
≤0,1% 0,l≤Tmi≤0,5% 0, 5 % (d) > 0, 5%
HMF
≤ 40 mg/kg 40≤Thmf≤80% 80 mg/ kg > 80 mg / kg
Acidité libre (pH) ≤ 50méq / kg 40 ≤ A ≤ 80
meq/kg 80 méq/ kg (e) > 80 méq/kg
Caractéristiques Sans couvain
Pollen (≤0,01%)
Sans couvain pollen (≤ 0,01%) - Une petite quantité de cire (≤ 0,01%)
Teneur en pollen élevée Avec jus de
couvain Avec d'autres impuretés
Teneur élevée, en cire Teneur en pollen élevée Avec jus de
couvain Avec d'autres impuretés
Source : BNM-REVISION DE LA NORME MALAGASY NM/2004 sur le miel
(*) : Sauf pour miel de Niaouli : humidité naturelle > 21 %
(a) : humidité > 23 % miel pour industrie
(b) : 45% teneur en sucres réducteurs du miel de miellat
(c) : Teneur en saccharose ≤ 10 % pour miel de miellat (norme canadienne)
(d) : 0,5 % teneur en matières insolubles du miel pressé
(e) : 80 méq/kg : acidité libre du miel pour industrie.
MATERIELS
ET
METHODES
Matériels et méthodes
20
1. PRESENTATION DES ECHANTILLONS ETUDIES
Pour l’étude des paramètres des qualités des miels, 14 échantillons de miels
d’Eucalyptus ont été analysé. Pour faciliter la lecture des résultats, les échantillons sont
numérotés et codés par des abréviations. Ces codes sont composés de deux (02) lettres en
majuscules et signifient respectivement :
- Le nom du miel (Eucalyptus)
- Le district où la récolte a été faite (par exemple, Manjakandriana, Ambositra, etc.)
Les 14 échantillons de miels étudiés sont alors codés comme suit :
EM1 : Eucalyptus, Manjakandriana, variante numéro 1 (Figure 8)
EM2 : Eucalyptus, Manjakandriana, variante numéro 2 (Figure 9)
EM3 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 3 (Figure 10)
EM4 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 4 (Figure 11)
EM5 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 5 (Figure 12)
EM6 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 6 (Figure 13)
EM7 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 7 (Figure 14)
EM8 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 8 (Figure 15)
EM9 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 9 (Figure 16)
EM10 : Eucalyptus, Manjakandriana; variante numéro 10 (Figure 17)
EA1 : Eucalyptus, Ambositra; variante numéro 1 (Figure 18)
EF1 : Eucalyptus, Fandriana; variante numéro 1 (Figure 19)
EF2 : Eucalyptus, Fandriana; variante numéro 2 (Figure 20)
EF3 : Eucalyptus, Fandriana; variante numéro 3 (Figure 21).
Matériels et méthodes
21
Figure 8 : EM1 Figure 9 : EM2
Figure 10 : EM3 Figure 11 : EM4
Figure 12 : EM5 Figure 13 : EM6
Figure 14 : EM7
Matériels et méthodes
22
Figure 15 : EM8 Figure 16 : EM9
Figure 17 : EM10 Figure 18 : EA1
Figure 19 : EF1 Figure 20 : EF2
Figure 21 : EF3
EMn : Miel d’Eucalyptus en provenance de Manjakandriana
EFn : Miel d’Eucalyptus en provenance de Fandriana
EAn : Miel d’Eucalyptus en provenance d’Ambositra
Matériels et méthodes
23
Les échantillons sont représentés dans le tableau 3.
Tableau 3 : Dates et lieux de récolte des échantillons étudiés.
REFERENCES APPELLATION Date de récolte
Date d'arrivée au laboratoire
Lieu de récolte
EM1 Miel présumé d'Eucalyptus
10/10/2010 12/10/2010 Ambohidrakitra-Manjakandriana
EM2 Miel présumé d'Eucalyptus
10/10/2010 12/10/2010 Ambohibary-
Manjakandriana
EM3 Miel présumé d'Eucalyptus
10/10/2010 12/10/2010 Ankadiefajoro- Manjakandriana
EM4 Miel présumé d'Eucalyptus
10/10/2010 12/10/2010 Ambohibao-
Manjakandiana
EM5 Miel présumé d'Eucalyptus
mois octobre 2010
Déc-2010 Ambohimalaza- Manjakandriana
EM6 Miel présumé d'Eucalyptus
15/12/2010 Déc-2010 Anerinerina
EM7 Miel présumé d'Eucalyptus
Nov-2010 Déc-2010 Ambohitolomahitsy
EM8 Miel présumé d'Eucalyptus
Nov-2010 Déc-2010 Anjozorobe- Mangamila
EM9 Miel présumé d'Eucalyptus
Nov-2010 Déc-2010 Moronkay
EM10 Miel présumé d'Eucalyptus
2010 Déc-2010 Manjakandriana
EA1 Miel présumé d'Eucalyptus
sept-10 26-janv-11 Ambositra
EF1 Miel présumé d'Eucalyptus
10/06/2010 29/06/2010 Fandriana
EF2 Miel présumé d'Eucalyptus
21/08/2010 3/09/2010 Fandriana- Ankarinoro
EF3 Miel présumé d'Eucalyptus
23/08/2010 3/09/2010 Fandriana- Mahazoarivo
2. ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES
Les analyses physico-chimiques ont été effectuées sur les échantillons de miels en vue de connaître leurs caractéristiques afin de les comparer aux valeurs normatives exigées par les pays acheteurs.
Matériels et méthodes
24
2.1. Détermination de la teneur en eau (méthode de GUILBOT)
2.1.1. Principe
L'eau existe sous deux formes dans les aliments: eau libre et eau liée. Cette dernière
est fixée plus ou moins fortement. La méthode utilisée pour déterminer l'humidité des
échantillons est une dessiccation à 103°C. L'humidité est l'eau perdue lors de la dessiccation
(AUDIGIE et al, 1982).
2.1.2. Mode opératoire
5g de miel sont mis dans une capsule de poids connu puis introduit dans une étuve à
une température de 103°C. Des pesages sont effectués à intervalles de temps réguliers jusqu'à
ce que le poids soit constant, les pesages étant toujours précédés de refroidissement.
2.1.3. Mode de calcul
La teneur en eau ou humidité H(%) est exprimée en g pour cent de miel et donnée par
la formule suivante :
Avec,
- m0 : le poids de la capsule vide (g)
- m : le poids de la capsule et de l'échantillon après séchage (g)
- M : le poids de la capsule et de l'échantillon avant séchage (g)
2.2. Détermination de la teneur en sucres réducteurs (selon la méthode de FEHLING)
2.2.1. Principe
Les sucres réducteurs réduisent quantitativement à l'ébullition le sulfate de cuivre en
milieu tartro-alcalin avec formation d'oxyde cuivreux rouge insoluble.
En présence de ferrocyanure de potassium l'oxyde cuivreux se solubilise et la fin de la
réduction est indiquée par un virage brusque du jaune au brun noirâtre.
2.2.2. Mode opératoire
La solution de miel est déféquée pour enlever les autres composants réducteurs à
l’instar de glucose et de fructose qui sont les sucres réducteurs que l’on veut déterminer.
Matériels et méthodes
25
� Défécation de la solution de miel
Dans un bécher, 5g de miel sont dissouts dans 200 ml d’eau distillée. 5ml de la solution de
Carrez I sont versés dans la solution suivi d’une agitation puis 5ml de la solution de Carrez II
suivi d’une agitation aussi.
Le volume de la solution est amené à 250ml avec de l’eau distillée. Après homogénéisation, la
solution est filtrée.
� Détermination de N micromoles de sucres réducteurs
Dans 5 tubes différents, différentes dilutions de solution de glucose + fructose à 1%
sont préparées selon le tableau 4.
Tableau 4 : Préparation des tubes pour la détermination de N micromoles de sucres réducteurs
Tubes n° 1 2 3 4 5 Solution de sucres réducteurs à 2% (glucose à 1% + fructose à 1%) en ml
1 2 3 4 5
Eau distillée en ml 4 3 2 1 0 Volume mesuré V en ml réduisant 2,5ml de liqueur de Fehling
Dans un bécher de 50ml, 2,5ml de la solution de liqueur de Fehling sont versés puis
portés à ébullition. Dès que cette dernière est atteinte, le contenu du premier tube est versé
goutte à goutte dans le bécher à l’aide d’une pipette en maintenant toujours l’ébullition et en
agitant le bécher. Le volume de la solution versée est noté dès l’apparition de la couleur jaune.
� Détermination de la teneur en sucres réducteurs dans le miel
Dans un bécher de 50ml, 2,5ml de solution de liqueur de Fehling sont versés. La
détermination se fait en portant à ébullition la solution de liqueur de Fehling et en ajoutant
progressivement à l'aide d'une burette le miel diluée et déféquée. Le volume de la solution
versée est noté dès l’apparition de la couleur jaune. Soit n le nombre de millilitre de miel
nécessaire pour le virage.
� Détermination de la teneur en sucres non réducteurs (saccharose apparente)
Pour le dosage des sucres non-réducteurs, on procède d'abord à leur inversion par
chauffage de la solution de miel déféquée en présence d'un acide; puis après neutralisation de
Matériels et méthodes
26
la solution, la totalité G' des sucres réducteurs (sucres réducteurs naturels et sucres intervertis)
est dosée selon la méthode de Fehling. Pour cela, dans un ballon de 50ml, 10ml de la solution
de miel déféquée sont versés puis ajoutés de 0,5ml d’acide chloridrique 1N. Le mélange est
chauffé et maintenu à ébullition pendant 2 minutes. Après refroidissement, la solution est
additionnée de quelques gouttes de soude 0,1N. La solution obtenue est ensuite dosée par la
méthode de Fehling comme pour les sucres réducteurs.
2.2.3. Mode de Calcul
La quantité de sucres réducteurs nécessaire pour réduire 2,5ml de liqueur de Fehling
est une constante égale à N micromoles. Afin de déterminer la concentration en sucres
réducteurs d’une solution de miel, le volume V de la solution qu’il faut prélever pour réduire
est mesuré 2,5ml de liqueur de Fehling. Les réactifs utilisés sont mentionnés dans l’annexe 3.
2.3. Détermination des substances insolubles (BOGDANOV et al, 1997)
Ces substances sont les matières insolubles dans l’eau que l’on trouve dans le miel.
2.3.1. Principe
La matière insoluble est filtrée à travers un creuset et le résidu séché est pesé après
lavage avec de l’eau tiède.
2.3.2. Mode opératoire
20g de miel sont dissouts dans 75ml d’eau distillée à température de 80°C. Un creuset
est séché dans une étuve et laissé à température ambiante dans un dessiccateur contenant un
gel de silicium. La solution de miel est filtrée à travers le creuset et le résidu de filtration est
lavé soigneusement avec beaucoup d’eau tiède pour enlever les sucres. Le creuset contenant
le résidu est alors séché dans une étuve à 130°C pendant une heure, refroidi dans le
dessiccateur et pesé. Le creuset est ensuite réintroduit dans l’étuve puis des pesages toutes les
30 minutes sont effectués jusqu’à l’obtention d’un poids constant.
2.3.3. Mode de calcul
La teneur en matière insoluble est exprimée en g pour 100g de miel et donnée par la formule
suivante :
Matériels et méthodes
27
Avec,
- m : la masse de la matière insoluble (g)
- m1: la masse de l’échantillon (g)
2.4. Détermination du HMF ou Hydroxy-methyl-furfural (BOGDANOV et al, 1997)
2.4.1. Principe
Cette méthode détermine la concentration en 5-(hydroxymethyl-) furan-2-
carbaldehyde. Elle est basée sur la détermination de l’absorbance du HMF à 284 nm. La
quantité d’HMF est déterminée après soustraction de l’absorbance à 336 nm.
2.4.2. Mode opératoire
Dans une fiole de 50ml, 5g de miel sont dissouts dans 25 ml d’eau distillée. Le
mélange est additionné de 0 ,5 ml de solution de Carrez I suivi d’une agitation puis de 0,5ml
de solution de Carrez II suivi également d’une agitation. Le volume est ensuite ramené à
50ml avec de l’eau distillée. Après homogénéisation et filtration, les 10 premiers ml du filtrat
sont récupérés.
Tableau 5 : Préparation de la solution aqueuse de miel
Solution aqueuse de miel
(ml) Solution de miel après
filtration 5
Eau distillée 5 Bisulfite de sodium à
0,2% -
La lecture de l’absorbance de la solution aqueuse de miel se fait après une heure à
284nm puis à 336nm. Si l’absorbance à 284 nm est supérieure à 0,6, la solution est diluée
avec de l’eau distillée pour obtenir des absorbances suffisamment basses. Les réactifs utilisés
sont mentionnés dans l’annexe 3.
Matériels et méthodes
28
2.4.3. Mode de calcul (BOGDANOV et al, 1997)
La teneur en hydroxy-méthyl-furfural est exprimée en milligramme par kilogramme et
donnée par la formule suivante :
HMF = (A284 – A336) x 149,7 X 5 X D/M
Avec
- HMF : quantité d’HMF en mg/Kg
- M : poids de l’échantillon de miel
- D= = dilution
- 149,7= = Facteur
- A284 et A336 : absorbances respectives à 284nm et à 336nm
2.5. Détermination de l’acidité libre (BOGDANOV et al, 1997)
L’acidité libre est la quantité d’acides libres contenus dans le miel.
2.5.1. Principe
La solution aqueuse de miel est titré avec une solution d’hydroxyde de sodium à 0,1M
jusqu’à l’obtention de pH égal à 8,3.
2.5.2. Mode opératoire
� Calibrage du pH mètre
Le pH mètre est calibré avec des solutions tampon à pH=3, pH=7 et à pH=9.
� Titration
Dans un bécher de 250ml, 10g de miel sont dissouts dans 75ml d’eau distillée à
température aux environs de 80°C. Les électrodes du pH mètre sont immergés dans la
solution de miel. Après la lecture du pH, la solution est titrée avec la solution de soude à 0,1M
jusqu’à pH=8,3.
Matériels et méthodes
29
� Mode de calcul
Soit V le volume en ml de soude à 0,1M utilisé lors de la titration. L’acidité libre du
miel est exprimée en milliéquivalent par kilogramme de miel et déterminée par la formule
suivante :
AL= V x 10
2.6. Détermination de la conductivité électrique (BOGDANOV et al, 1997)
La conductivité électrique d'un miel est celle mesurée à 20°C d'un volume cubique de
1cm de côté d'une solution à 20% de matière sèche. C'est la mesure de la capacité de cet
échantillon de miel à transmettre un flux électrique ou conductance.
2.6.1. Principe
Pour une solution à 20% de matière sèche et à la température de 20°C, la
conductibilité va de 1 à plus de 10-4 S.cm-1.
2.6.2. Mode opératoire
L’équivalent de 20g de miel anhydre est dissout dans de l’eau distillée. La solution est
transférée dans un bécher de 100ml puis le volume est amené à 100ml avec de l’eau distillée.
40 ml de la solution de miel sont introduits dans un bain thermostaté à 20°C. Puis la
conductivité est lue directement sur l’appareil après que la température soit stabilisée.
2.7. Mesure de l’activité diastasique (BOGDANOV et al, 1997)
2.7.1. Définition
On appelle activité de l'amylase du miel, le nombre de millilitre d'une solution
dilution aqueuse à 1% d'un amidon standard hydrolysé en une heure par lg de miel.
2.7.2. Principe
Une solution standard d’amidon est capable de développer une coloration bleue en
interaction avec une solution d’iode. L’intensité de la coloration est proportionnelle à la
quantité d’enzyme contenue dans la solution de miel. La diminution de la coloration bleue est
mesurée selon un intervalle de temps donné.
Matériels et méthodes
30
Le temps tx, temps nécessaire correspondant à une absorption de 0,235 sera déterminé à partir
d’une courbe absorbance en fonction du temps ou par une équation de régression (HADORN
et al, 1972).
2.7.3. Mode opératoire
� Préparation de l’échantillon
10g de miel sont dissouts dans 15ml d’eau distillée et 5ml de solution d’acétate
tampon. Le mélange est versé dans un bécher de 50ml contenant 3ml de chlorure de sodium,
après homogénéisation, le volume est ramené à 50ml.
� Calibrage de la solution d’amidon
Cette opération consiste à déterminer la quantité d’eau qu’il faut ajouter au mélange
réactionnel pour obtenir une absorbance qui se situe entre 0,745 et 0,770. Pour ce faire, 6
tubes différents sont préparés selon le tableau 6.
Tableau 6 : Préparation des tubes pour le calibrage de la solution d’amidon
N° tubes 1 2 3 4 5 6 Volume d’eau distillée (ml) 20 21 22 23 24 25 Volume de mélange réactionnel (ml) 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 0,5 Volume de solution d’iode diluée (ml)
5 5 5 5 5 5
Absorbance à 660 nm
Pour le premier tube, la lecture de l’absorbance est faite juste après ajout de la solution
d’iode diluée et après homogénéisation du contenu du tube. La même opération est répétée
pour les autres tubes.
� Détermination de l’activité diastasique de l’échantillon
Un bécher contenant 10ml de la solution de miel est chauffé dans un bain-marie à 40°C. Dans
un autre bécher, 10ml de solution d’amidon sont également chauffés dans un bain-marie à
40°C. Après 15 minutes, 5ml de la solution d’amidon sont versés dans la solution de miel, le
mélange est ensuite homogénéisé par agitation. Ensuite, 5 minutes après le début de la
réaction, 0,5ml du mélange est ajouté à 5ml de solution d’iode diluée et la quantité d’eau
déterminée lors de la calibration de la solution d’amidon, la lecture de l’absorbance à 660 nm
Matériels et méthodes
31
du mélange ainsi obtenu est faite juste après homogénéisation de la préparation. A intervalle
constant, la même opération est répétée. Les réactifs utilisés sont mentionnés dans l’annexe 3
N.B : 3 à 4 valeurs doivent être obtenues entre les absorbances 0,456 et 0,155.
2.7.4. Mode de calcul
L’activité diastasique est exprimée en nombre de diastase (ND) puis calculée selon la
formule suivante :
Avec,
- ND : nombre de diastase
- Tx : temps nécessaire correspondant à une absorption de 0,235.
3. ANALYSES NUTRITIONNELLES
Les analyses nutritionnelles ont été faites en plus des analyses physico-chimiques pour
confirmer la qualité des miels étudiés. Ces analyses permettrons de connaitre leurs éléments
majeurs constitutifs.
3.1. Détermination du taux de matière grasse (selon la méthode de SAUVANT)
3.1.1. Principe
Les lipides sont solubles dans certains solvants organiques dits apolaires. Leur
extraction peut alors être effectuée avec l'hexane. C’est une extraction sous vide avec un
appareil soxhlet (WOLFF, 1991).
3.1.2. Mode opératoire
5g de miel sont introduits dans une cartouche à extraction exempte de matières grasses
et recouverte d’un tampon de coton dégraissé. La cartouche est placée dans un extracteur «
soxhlet ». L’extraction se fait pendant 12h avec du solvant polaire n-hexane qui est versé dans
un ballon sec muni de quelques billes de verre et préalablement taré. Le tout est placé sur un
chauffe-ballon réglé à 45°C.
Matériels et méthodes
32
Après l’extraction, le solvant est éliminé à l’aide d’un évaporateur rotatif avec un bain
thermostaté réglé à 45°C, puis le résidu est séché quelques minutes dans une étuve à 130°C.
Après refroidissement dans un dessiccateur, le ballon est pesé.
3.1.3. Mode de calcul
La quantité de lipides contenue dans les 5g de produit est la différence entre le poids
du ballon vide et son poids avec les lipides c'est-à-dire après l'extraction et l'élimination du
solvant. La teneur en lipides est obtenue à partir de la formule suivante:
Avec,
- MG% : teneur en matière grasse (g pour 100g d’échantillon)
- m0 : masse de la prise d’essai (g)
- m1 : masse du ballon et des billes (g)
- m2 : masse du ballon et des billes avec la matière grasse (g)
3.2. Détermination du taux de protéine par la méthode de KJELDAHL (ADRIAN et
al, 1991)
3.2.1. Principe
Cette méthode consiste à un dosage indirect des protéines par le dosage de l'azote,
sachant que la quantité de protéines est de 6.25 fois celle de l'azote protéique.
3.2.2. Mode opératoire
0.50g de miel est introduit dans un matras. 10 ml d'acide sulfurique concentré et 0.7g
de catalyseur y sont ajoutés. La minéralisation se fait dans un digesteur pendant 5heures. Elle
est achevée lorsque la solution devient limpide. Le minéralisat ainsi que l’eau de rinçage du
matras sont transvasés dans le tube du distillateur pour la distillation.
Un bécher de 250 ml contenant 10 ml d’acide borique 4% ainsi que 2 gouttes de réactif de
Tashiro est placé au dessous du tuyau évacuateur du distillat. Le distillat recueilli dans le
mélange d’acide borique et de réactif de Tashiro est titré par l’ H2SO4 à 0,1N jusqu’au virage
de couleur violet clair. Le volume de H2SO4 nécessaire pour le dosage est noté.
Matériels et méthodes
33
Les différentes étapes du dosage des protéines s’accompagnent des réactions
suivantes :
� Minéralisation
2 RNH2 + H2 SO4 → SO4 (NH4)2 + 2R
� Distillation
SO4 (NH4)2 + 2 NaOH → Na2 SO4 + 2 NH4 OH
NH4 OH → NH3 + H2O
� Dosage du distillat
2NH3 + H2 SO4 → (NH4)2 SO4
3.2.3. Mode de calcul
La teneur en azote total (N%) est donnée par la formule suivante :
Avec,
- N% : Teneur en azote total exprimée en g pour 100g de matière brute
- V: Volume en ml de solution de H2SO4 utilisée lors de la titration
- T : Normalité de la solution de H2SO4 utilisée
- m : Masse en g de la prise d’essai
La teneur en protéines totales (P%) est donnée par la formule suivante (GODON &
LOISEL, 1991) :
P % = N % x 6,25
Avec 6,25 : Facteur de conversion
3.3. Détermination du taux de cendres brutes (DEFRANCESHI, 1990)
3.3.1. Principe
Les cendres brutes sont obtenues par incinération des matières organiques à 550°C.
Elles contiennent tous les éléments minéraux.
Matériels et méthodes
34
3.3.2. Mode opératoire
La capsule d’incinération vide étant pesée, 5g d’échantillon sont ajoutés et la capsule
est soumise à la température de 550°C dans un four à moufle pendant 4 à 5h. Après
incinération, la capsule contenant les cendres est refroidie puis pesée.
3.3.3. Mode de calculs
La proportion des cendres brutes est obtenue à partir de la formule suivante :
Avec,
- m0 : masse en g de la capsule vide
- m1 : masse en g de la capsule + échantillon avant incinération
- m2 : masse en g de la capsule+ cendres après incinération
- C% : teneur en cendres brutes
3.4. Caractérisation des glucides
3.4.1. Détermination de la teneur en glucides totaux
Le taux de glucides (G%) dans l’échantillon est déterminé par la différence entre la
teneur en matières sèches et la somme de celles des protéines, lipides et cendres déjà obtenus
(ADRIAN et al, 1995).
G% = 100 - [ P + L + C + H ]
Avec,
- G : teneur en glucides totaux en %
- P : teneur en protéines totales en %
- L : teneur en lipides totaux en %
- C : teneur en cendres brutes en %
- H : Humidité ou teneur en eau en %
3.4.2. La composition en oses des miels
Les molécules d’oses constitutives du miel sont identifiées par la méthode
chromatographique sur couche mince. Les témoins utilisés sont des oses simples tels : le
glucose, le fructose, l’arabinose et le galactose.
Matériels et méthodes
35
� Principe de la Chromatographie sur couche mince(CCM)
Elle consiste à séparer les différentes substances en utilisant leur partage entre 2
phases qui conditionnent leur migration : l’une est une phase aqueuse du solvant fixe ou
stationnaire formée par le gel de silice, l’autre mobile ou solvant de migration qui monte le
long de la plaque par capillarité à travers le gel de silice et se propage dans la direction
ascendante en entraînant les oses suivant leur solubilité dans le solvant. Les tâches sur les
chromatogrammes sont révélées par le Nitrate d’Argent (AgNO3). La détermination des oses
constitutifs est faite en comparant les références frontales (Rf) des oses témoins et les
échantillons à analyser sur une même plaque (ROUESSAC & ROUESSAC, 1994).
� Mode opératoire
Les oses simples témoins et les hydrolysats sont déposés au moyen de capillaire sur la
plaque en respectant les mesures suivantes : une ligne horizontale est tracée à 1,5cm du bord
inférieur de la plaque, constituant ainsi la ligne de dépôt des hydrolysats et des oses témoins
qui sont déposés à partir de 1cm. Une ligne horizontale à 1cm du bord supérieur de la plaque
représente le front de migration des plaques. Chaque dépôt est séché à l’aide d’un séchoir
(BERTHILLIER, 1972).
� Développement du chromatogramme
La plaque est introduite de façon à ce que le solvant de migration ne touche pas la
ligne de dépôt. La phase mobile migre de bas en haut, par capillarité, le long de la phase fixe
en entraînant les constituants du mélange. La migration est arrêtée lorsque le solvant atteint le
front de migration. Le chromatogramme est retiré de la cuve puis séché.
� Révélation des tâches
La plaque séchée est pulvérisée par une solution utilisée comme révélateur d’oses qui
est le Nitrate d’Argent. Après quelques minutes de séchage à l’air chaud de la plaque
pulvérisée, des tâches marron apparaissent.
Le chromatogramme correspond à l'aspect de la plaque à l’issue de la chromatographie. On
détermine, pour chacun des constituants qui ont migré, un rapport frontal déterminé par la
formule suivante :
Matériels et méthodes
36
Avec,
- d désigne la distance parcourue par la substance (en utilisant le haut de la tache)
- D désigne la distance parcourue par le front de l'éluant (à partir de la ligne des dépôts).
La valeur du Rf est caractéristique d'une substance. Elle dépend de la composition de
l'éluant utilisé. Lorsque des tâches de deux dépôts différents ont le même Rf (c'est à dire
qu’elles sont à la même hauteur sur la plaque), on peut considérer qu’elles correspondent à la
même substance.
3.4.3. Détermination de la valeur énergétique globale des échantillons
La valeur énergétique globale (VE), exprimée en (Kcal) correspond à l’énergie libérée
par la combustion des nutriments ingéré à savoir les protéines, les glucides et les lipides. Elle
se calcule en multipliant la teneur de chaque macronutriment par l’indice d’ATWATER
(AFNOR, 1989) :
- 1g de glucide apporte 4 Kcal
- 1g de protéine libère 4 kcal
- 1g de lipide fournit 9 Kcal
Ainsi, la formule suivante permet d’avoir la valeur énergétique des échantillons :
VE= (Gx4) + (Px4) + (Lx9)
Avec,
- VE : valeur énergétique en Kcal
- G : teneur en glucides totaux en %
- P : teneur en protéines totales en %
- L : teneur en lipides totaux en %
4. ANALYSE SENSORIELLE
L’évaluation sensorielle est une technologie dont l’objectif est de déterminer les
propriétés organoleptiques et sensorielles des produits alimentaires, c’est-à-dire, leurs
activités sur les différents récepteurs sensorielles céphaliques stimulés avant et pendant leur
ingestion (CRAPELET et al, 1995).
Matériels et méthodes
37
En terme physiologique, l’évaluation sensorielle est l’étude de la réponse humaine à
un stimulus, se manifestant par des phénomènes chimiques, neurologiques au niveau des
organes des sens et au niveau du système nerveux. Les sujets peuvent alors qualifier et
quantifier les sensations perçues après stimulation. C'est une technique qui fait appel tout
d'abord au sens de l'observation (couleur, propreté, homogénéité de la masse, défaut éventuel
de cristallisation etc.), on procède ensuite à un examen olfactif qui permet de déceler les
odeurs et les arômes. Enfin, la dégustation permet d'apprécier les saveurs du miel, d'en
percevoir les différentes composantes (goût sucré, acidité ou amertume). Eventuellement, on
peut aussi de cette façon apprécier la finesse de la cristallisation (GONNET et VACHE,
1985).
4.1. Jury de dégustation
L’évaluation sensorielle est effectuée par des jurys sélectionnés.
4.1.1. La sélection du jury
Les sujets ont été choisis parmi les étudiants en A.E.A. en Biochimie alimentaire et la
sélection s’est basée sur les critères suivants :
- La notion et la connaissance de l’analyse sensorielle
- La sensibilité olfactive et gustative
- La capacité à discriminer qualitativement et quantitativement un stimulus
- L’aptitude à la mémorisation des odeurs et à la description des perceptions.
4.1.2. Elaboration du panel de dégustation
L’élaboration du panel de dégustation doit passer par deux tests avant toute épreuve de
l’analyse sensorielle :
� Test de détermination du seuil de reconnaissance des sujets
Les tests de détermination du seuil d’identification consistent à connaître les
performances des réponses gustatives de chaque juge selon leur sensibilité de perception pour
les 4 saveurs de bases proposées. Il s’agit, dans le cas de la détermination du seuil de
perception, de détecter la valeur quantitative la plus faible du stimulus permettant l’éveil
d’une sensation. Le seuil de reconnaissance est la valeur quantitative la plus faible du stimulus
Matériels et méthodes
38
sensoriel permettant d’identifier la sensation perçue. Les valeurs des seuils sont notées pour
chaque sujet.
Mode opératoire
Différentes concentrations de solutions sont présentées aux sujets à savoir des
solutions d’acide citrique pour la saveur acide, de chlorhydrate de quinine pour la saveur
amère, de chlorure de sodium pour la saveur salée, de saccharose pour la saveur sucrée. La
préparation des solutions est indiquée dans l’annexe 1, ainsi que les concentrations des
composés sapides.
Chacune des solutions est codée à 3 chiffres puis présentée de façon monadique aux
sujets. Chaque sujet déguste à l’aide de cuillère la solution qui lui est présenté arbitrairement
puis remplit le formulaire suivant le système de notation indiqué (réf. annexe 1). Le rinçage
de la bouche à l’eau distillée est nécessaire entre chaque dégustation pour éviter l’effet de
report. Avant de passer d’une saveur à l’autre, un temps de pause est nécessaire afin
d’éliminer la persistance de la saveur précédente. La dégustation s’arrête dès que le sujet
reconnaît la saveur présentée.
� Test d’évaluation du profil des sujets pour les quatre saveurs de base
Le profil d’appréciation est une confirmation de la perception du sujet par l’estimation
de la valeur hédonique, préférence ou réaction affective d’un sujet qui l’amène à trouver un
produit meilleur que d’autres pour un goût donné (AFNOR, 1995). Les solutions goûtées sont
les solutions de dilution G1 à G6 (réf. annexe 1). Plusieurs échantillons de même
concentration peuvent être insérés. Chaque sujet goûte l’échantillon proposé puis indique le
nom de saveur perçue, donne une note de l’intensité du goût ainsi qu’une note d’appréciation
(valeur hédonique ou Vh).
4.2. Analyse descriptive
L’évaluation d’une grandeur sensorielle complexe implique une méthodologie basée
sur la recherche et la quantification des descripteurs appropriés. L’établissement du profil
flash a été utilisé.
Matériels et méthodes
39
4.2.1. Principe
Le profil flash a été conçu pour répondre de manière souple et rapide à au moins l’un
des objectifs principaux du profil sensoriel : établir le positionnement sensoriel relatif d’un
produit. Elle associe d’une part une méthodologie de type « profil libre » laissant libre chaque
sujet du choix de ses termes ainsi que de leur nombre et d’autre part une évaluation
comparative simultanée de l’espace produits effectuée de façon quantitative et qualitative.
Les résultats sont traités par Analyse en Composantes Principales selon la méthode STATIS.
4.3.3. Les sujets
Les jurys de dégustation sont les jurys sélectionnés répondant aux critères suivant :
personnes ayant déjà participé au moins une fois à un test sensoriel, ayant une expertise
préalable en description sensorielle (c’est-à-dire personnes déjà entraînés pour un ou plusieurs
types de produits), de préférence étudiants de Biochimie alimentaire (Facultés des Sciences).
Le nombre de sujet peut être compris entre 4 et 10 personnes (SIEFFERMANN, 2000).
4.3.4. Les produits
Parmi les 14 miels seuls 6 ont fait l’objet d’étude en analyse sensorielle à cause de
l’insuffisance d’échantillon. Ainsi, 3 des miels en provenance de Manjakandriana et 3 en
provenance de Fandriana et d’Ambositra ont été choisis. Pour respecter l’anonymat des
produits, les miels sont codés par 3 chiffres.
Tableau 7 : Codage des miels pour l’analyse sensorielle
Codes Produits Date de récolte Date d'arrivée au
laboratoire Lieu de récolte
902 EM1 10/10/2010 12/10/2010 Ambohidrakitra-Manjakandriana
668 EM9 Nov-2010 Déc-2010 Moronkay
487 EM10 2010 Déc-2010 Manjakandriana
721 EA1 sept-10 26-janv-11 Ambositra
019 EF1 21/08/2010 3/09/2010 Fandriana
370 EF3 23/08/2010 3/09/2010 Fandriana-
Mahazoarivo
Matériels et méthodes
40
4.3.5. Méthodologie
2 séances ont été prévues. La première séance a nécessité la présence de tous les sujets
en même temps. Celle-ci a été faite autour d’une séance d’évaluation au cours de laquelle
chaque sujet est confronté individuellement à la totalité de l’espace produit pour la génération
de termes. Mais lors de la 2ème séance, l’évaluation s’est fait individuellement.
� Lors de la première séance
Cette séance permet la familiarisation des sujets à la méthode utilisée (c’est-à-dire le
profil flash), aux produits testés et la génération des termes décrivant les produits.
Premièrement, dans la salle de réunion, chaque sujet est :
- Confronté à l’ensemble des produits.
- Amené à dresser une première liste de termes pressentis dans une feuille
blanche (les termes de préférence ne sont pas acceptés).
- Amené à catégoriser les termes suivant les groupes de caractéristiques
suivantes : aspects externes, odorat au nez, saveur, arôme en bouche, texture en
bouche.
Ces termes pressentis son ensuite compilés par l’animateur de façon à être communiqués à
l’ensemble des sujets participant à l’étude. Cela permet de sensibiliser les panélistes à
différentes notions potentiellement intéressantes suggérées par les autres panélistes.
Deuxièmement, dans la salle d’évaluation, chaque sujet effectue une première
évaluation sur Fizz Réseau. L'ensemble des produits est présenté simultanément.
Les résultats issus de cette première séance qui est une séance d’entrainement ne sont pas pris
en compte.
� Lors de la 2ème séance
Dans la salle d’évaluation, chaque sujet effectue une évaluation sur Fizz Réseau.
L'ensemble des produits est présenté simultanément.
Les résultats sont traités par Analyse en Composantes Principales selon la méthode STATIS
Matériels et méthodes
41
4.4. Test hédonique
Les tests hédoniques sont conçus pour mesurer le degré d'appréciation d'un produit. Pendant
la séance une échelle de catégorie allant de «extrêmement désagréable» à «extrêmement
agréable» correspondant à des valeurs allant de 1 à 9 a été utilisé et les consommateurs ont été
des sujets naïfs. Les échantillons de miel sont présentés de façon monadique.
RESULTATS
Résultats
42
2. ANALYSES RELATIVES AUX PARAMETRES DE QUALITE
1.1. Teneur en eau
Le taux d’humidité et de matières sèches sont résumés dans le tableau 8. La teneur en matière sèche a été calculée à partir de la teneur en eau.
Tableau 8 : La teneur en humidité (H%) et en matières sèches (MS%) des miels.
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
H(%) 15,88 13,86 14,78 15,72 14,71 14,53 14,8 12,57 14,2 14,48 16,23 11,69 12,42 15,44
MS(%) 84,12 86,14 85,22 84,28 85,29 85,47 85,2 87,43 85,8 85,52 83,77 88,31 87,58 84,56
H : Humidité
MS : Matière sèche
Pour les miels en provenance de la Région d’Analamanga (du district de
Manjakandriana), les miels ont une teneur en eau entre 12,57 et 15,88% avec une moyenne de
14,55%. L’échantillon EM8 présente la plus faible teneur en eau (12,57 %) par conséquent
elle contient le plus de matières sèches (87,43 %) par rapport aux autres miels. Contrairement
à l’échantillon EM1, il présente la plus forte teneur en eau (15,88 %) et de ce fait, contient la
plus faible quantité en matières sèches.
En ce qui concerne la région d’Amoron’i Mania, le taux d’humidité le plus faible est
de 11,69 % pour l’échantillon EF2 et le maximum s’élève à 16,23 % pour le miel EF1. Ces
deux échantillons proviennent du district de Fandriana. Quant au miel d’Ambositra, sa teneur
en eau est égale à 15,44 %.
Ainsi, du point de vue humidité, les miels d’eucalyptus de Manjakandriana, de
Fandriana et d’Ambositra correspond à la norme établie par le BNM pour le miel dont la
teneur en eau ne doit pas dépasser les 20%.
1.2. Teneur en sucres réducteurs et en saccharose apparent
Les sucres représentent environ 80 % de la masse des miels, ce sont le glucose et le
fructose (sucres réducteurs) qui dominent nettement et font à eux seuls près de 70%. Les
Résultats
43
résultats de la détermination de la teneur en sucres réducteurs et en saccharose apparent sont
consignés dans le tableau 9.
Tableau 9 : Quantité en sucres réducteurs et en saccharose des miels
S.R. : Sucres réducteurs
S.A. : Saccharose apparente
Du point de vue législatif, le BNM (Bureau des Normes Malagasy) recommande une
teneur apparente en sucres réducteurs exprimés en sucres invertis supérieure ou égale à 60%
et une teneur apparente en saccharose inférieur à 5% pour les miels. D’après ces résultats, les
teneurs en sucres réducteurs des miels d’eucalyptus des trois districts sont toutes supérieures à
60 % avec une moyenne de 74,15 %. Selon lesquelles l’échantillon EM2 et EM3 en
provenances de Manjakandriana présentent les plus grandes et les plus faibles teneurs en
sucres réducteurs avec respectivement des pourcentages égales à 78,94 et 68,23.
En ce qui concerne la teneur en saccharose, les valeurs sont toutes inférieures à 5% et
entre 2,13 et 4,54 % avec une moyenne de 3,46%. Seul la teneur en saccharose de
l’échantillon EF1 du district de Fandriana dépasse cette valeur avec une teneur en saccharose
égale à 5.35
1.3. Teneur en matières insolubles dans l’eau
La détermination de la teneur en substances insolubles a été faite après filtration de la solution
aqueuse de miel. Les résultats sont montrés dans le tableau10.
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District
Fandriana
District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
S.R.
(%)
69,2
8
78,9
4
68,2
3
73,7
7
75,0
0
75,8
2
76,3
1
70,3
1
77,5
8 72,90
74,1
7
73,2
9
77,1
6 75,31
S.A.
(%) 3,47 3,73 4,54 4,4 2,35 3,81 3,43 2,13 2,42 4,26 5,35 3,94 3,15 3,46
Résultats
44
Tableau 10 : Teneur en matières insolubles dans l’eau des miels
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
MI
(%) 0,13 0,07 0,17 0,11 0,2 0,02 0,03 0,04 0,08 0,07 0,45 0,64 0,07 0,03
MI : Matières insolubles dans l’eau
Les résultats montrent que 6 miels d’eucalyptus de Manjakandriana à savoir EM2,
EM6, EM7, EM8, EM9 et EM10 sur les 10 étudiés présentent des valeurs inférieures à 0,1%
avec une moyenne de 0,04%. Ainsi, ces échantillons sont conformes aux normes relatives au
miel, c’est-à-dire une teneur en matières insolubles dans l’eau ≤0,1 %. En revanche les
échantillons EM1, EM3, EM4 et EM5 contiennent une quantité élevée en matières insolubles,
ces valeurs sont respectivement 0,13, 0,17, 0,11 et 0,20%.
Quant aux miels en provenance d’Amoron’i Mania, les valeurs obtenues par EF1 et
EF2 sont les plus élevées avec 0,45 et 0,64% de substances insolubles. En contre partie, les
miels EF3 et EA1 sont dans les normes avec des pourcentages inférieurs à 0,1 % qui avec une
valeur moyenne de 0,05% de matières insolubles.
Un taux élevé de matières insolubles peut être dû à des poussières ou des débris de
déchets présents dans les miels.
1.4. Teneur en HMF (hydroxymethyl furfural)
L'HMF est un dérivé de déshydratation des sucres qui apparaît par réaction chimique
naturelle lors du vieillissement ou du chauffage des miels. Les teneurs en HMF des miels sont
présentées dans le tableau11:
Tableau 11 : Teneur en HMF des miels
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
HMF (mg/Kg)
26.34 24.55 41.61 57.78 53.29 17.66 42.96 39.07 68.86 61.07 32.33 33.83 42.06 55.68
Résultats
45
D’après le tableau12, 6 miels de Manjakandriana sur 10 ont des teneurs en HMF
supérieures à 40 mg/Kg allant de 41,61 à 68,86 mg/Kg avec une moyenne de 54,29mg/Kg
dont la valeur la plus élevé appartient au miel en provenance de Manjakandriana (EM9). A ce
propos, les normes limitent la présence d’HMF à 80 mg/kg de miels dans les pays tropicaux
dont Madagascar en fait partie. D’ailleurs, l' H.M.F représente un critère de qualité qui nous
renseigne sur « l'état de fraîcheur d'un miel» et du sur chauffage. Ainsi, les faibles valeurs
obtenues pour EM1, EM2 et EM6 avec respectivement 26,34 puis 24,55 et 17.66 indiquent
que ce sont les miels les plus récents.
Pour Fandriana le taux d’HMF fluctue de 32,33 à 42,06 mg/Kg avec une moyenne de
36,07mg/Kg, et celui d’Ambositra s’avère un peu plus élevé (55,68 mg/Kg).
1.5. pH et acidité
L’acidité du miel est titrée par Hydroxyde de Sodium jusqu'au pH du point équivalent soit
pHe, le pont de neutralisation de tous les acides libres. Les résultats de la teneur en acidité
libre des miels sont présentés dans le tableau12.
Tableau 12 : pH et acidité libre des miels.
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
pH 4,53 4,65 4,53 4,69 4,58 4,53 4,75 6,04 4,57 4,59 4,6 4,59 4,66 4,55
AL (méq /Kg)
44 36 42 37 30 46 34 10 46 39 67 38 33 46
AL : Acidité libre
Les miels étudiés ont un pH compris entre 4,53 et 4,75 à l’exception d’EM8 qui
présente un pH assez proche de la neutralité. En effet, tous les miels sont acides, Ils
contiennent des acides organiques libres ou combinés sous forme de lactones (GONNET,
1982).
L'acidité est aussi un critère de qualité important, car elle donne des indications fortes
importantes de l'état du miel (BOGDANOV, 1999). Une acidité forte du miel est susceptible
de provoquer la dégradation des hexoses en HMF. Par conséquent, les échantillons EM9 de
Manjakandriana, EA1 d’Ambositra et EF1 de Fandriana dont l’acidité libre est égale à 46
Résultats
46
méq/Kg pour EM9 et EA1 et 67 méq/Kg pour EF1 sont les miels les plus fragiles du fait de
leur forte teneur en acides libres.
En moyenne, le taux d’acides libres des échantillons est de 39,25 méq/Kg de miel. Les
valeurs trop éloignées n’ont pas été pris en compte comme celle d’EM8 et d’EM9 qui sont
respectivement 10 et 67 méq/Kg. Ainsi, les miels étudiés correspondent aux normes qui
recommandent une acidité libre ≤ 50méq/Kg sauf l’échantillon EF1.
1.6. Conductivité électrique
La mesure de la conductivité électrique se fait dans une solution standard à 20 % de
matière sèche et le résultat s’affiche en Siemens (S). Les résultats obtenus sont rapportés dans
le tableau13.
Tableau 13 : Conductivité électriques des miels
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
CE (µS/ cm)
1610 1414 1422 1700 1100 2020 1746 856 1542 1750 1720 1472 1520 1750
CE (mS/ cm)
1,61 1,41 1,42 1,7 1,1 2,02 1,74 0,85 1,54 1,75 1,72 1,47 1,52 1,75
CE : Conductivité électrique
Selon les normes de codex alimentarius et de l’UE, les valeurs de la conductivité
électrique ne doit pas dépasser 0,8mS/cm à l’exception des miels de Arbousier commun
(Arbutus unedo), bruyère cendrée (Erica), eucalyptus, tilleul (tilia ), bruyère commune
(Calluna vulgaris), Leptospermum, arbre à thé (espèces Melaleuca) dont la conductivité varie
largement. A part l’échantillon EM8 qui a une valeur assez proche de la norme, les autres
miels présentent une conductivité électrique très élevé allant de 1,10 à 2,02 mS/cm avec une
moyenne de 1,59 mS/cm. Cela est probablement dû à la présence de teneur élevée en ions
dissouts dans les miels.
Résultats
47
1.7. Activité diastasique
L’activité diastasique ou activité de l’amylase traduit la présence d’une enzyme dans le miel.
Le tableau 14 fournit l’activité diastasique de chaque échantillon.
Tableau 14 : Taux de diastase dans chaque miel
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District
Fandriana District
Ambositra EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
ND (unité
Schade) 10,3 8,07 7,31 8,21 7,5 12 11,8 7,56 6,97 8,01 8,5 10,5 7,32 10,53
ND : Nombre de diastase
L’activité diastasique ou activité amylasique traduit la présence d’une enzyme
(amylase) dans le miel. C’est un facteur de qualité, qui est influencé par le stockage et le
chauffage du miel et qui est par conséquent un indicateur de fraîcheur et de surchauffage du
miel. Les normes sur le miel recommandent une activité diastasique pas moins de 8.
Le miel EM6 présente la plus forte teneur en enzyme (NDEM6=12) parmi les miels en
provenance de Manjakandriana suivi de EM7 et de EM1 avec une activité diastasique
respectivement égale à 11,77 et 10,27. En revanche, les autres échantillons à savoir EM2,
EM3, EM4, EM5, EM8, EM10 ont des valeurs plus ou moins proches de 8 avec une moyenne
de 7,77. Ainsi, EM9 qui a la plus faible teneur en enzyme égale à 6,97 serait l’échantillon le
plus vieux ou bien aurait subi des traitements thermiques lors de son extraction ou de son
entreposage. En ce qui concerne le miel d’Ambositra et de Fandriana, 3 échantillons
correspondent aux normes dont l’activité diastasique varie de 8,53 à 10,53 avec une moyenne
de 9,86.
Ainsi, 6 échantillons de miels de Manjakandriana, 2 échantillons de miels de
Fandriana et un échantillon de miel d’Ambositra sont conformes aux normes exigées.
2. ANALYSES NUTRITIONNELLES
La détermination de la teneur en lipides totaux, en protéines totaux, en cendres brutes
et en glucides totaux a été faite en complément des différentes analyses physico-chimiques
pour vérifier la qualité des miels d’Eucalyptus à Madagascar.
Résultats
48
2.1. Teneur en lipides totaux
Les teneurs en lipides totaux sont exprimés en g pour 100g de matière brute dans le tableau15.
Tableau 15 : Teneur en lipide des miels.
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
MG (%)
0,22 0,53 0,36 0,44 ND ND 0,34 0,63 0,66 0,04 0,6 1,46 0,48 0,5
MG : Matières grasses
ND : non déterminé
Le tableau 15 décrit que les miels d’eucalyptus Malgache ne présentent qu’une très
faible teneur en lipide. En effet, les lipides retrouvés dans les miels sont probablement des
microparticules de cire qui échappent à la filtration.
Pour les miels du district de Manjakandriana, EM10 contient moins de lipides par
rapport aux autres miels avec un taux de 0,04 %. Les échantillons EM2, EM8 et EM9 ont les
plus grandes teneurs en matières grasses respectivement égales à 0,53, 0,63 et 0,66 %.
Toutefois, les teneurs en lipides des autres miels EM1, EM3, EM4, et EM7 varient de 0,22 à
0,44% avec une moyenne de 0,34 %. Les teneurs en lipides d’EM5 et de EM6 n’ont pas été
déterminé à cause de l’insuffisance des échantillons.
Quant aux miels de Fandriana, ils présentent tous des teneurs assez élevées en lipides
allant de 0,48 à 0,60 % avec une moyenne de 0,54 %. De même pour le miel d’Ambositra sa
teneur en lipides est également élevée et est égale à 0,50 %. De ce fait, une forte teneur en
lipides dans les miels suspecte la présence de cire dans ces échantillons. Ces valeurs sont
malgré tout inférieures à 1% qui est la valeur référentielle pour la teneur en matières grasses
dans les miels. Ainsi, le miel ne peut être utilisé comme un aliment source de lipides.
2.2. Teneur en protéines totales
La teneur en protéines totales de chaque miel a été déterminée par la méthode de
Kjeldahl. Les résultats sont résumés dans le tableau 16.
Résultats
49
Tableau 16 : Quantité en protéines totales
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
N(%) 0.042 0.028 0.028 0.036 0.022 0.036 0.044 0.022 0.056 0.028 0.115 0.019 0.017 0.017
P(%) 0.26 0.17 0.17 0.23 0.14 0.23 0.28 0.14 0.35 0.17 0.72 0.12 0.10 0.10
N : azotes totales
P : protéines totales
Les teneurs en protéines des miels étudiés ne dépassent pas les 1%, d’ailleurs, le miel
est aussi pauvre en protéines qu’en lipides.
La teneur en protéines des échantillons en provenance de Manjakandriana varie de 0,14 à
0,35% et présente une moyenne de 0,2% dont EM5 contient la plus faible teneur en protéines
et EM9 la plus grande teneur. En ce qui concerne la teneur en protéines des miels de la
Région d’Amoron’i Mania, elle est en moyenne égale à 0,15%, à l’exception de EF1, un
échantillon en provenance de Fandriana qui présente une teneur élevée en protéines (0,72 %).
Ce dernier est probablement dû à la présence d’un grand nombre de pollens dans le miel.
2.3. Teneur en cendres totales
La mesure de la teneur en cendres brutes des miels a été calculée après incinération.
Le tableau17 fournit les résultats après analyse.
Tableau 17 : Teneur en cendres brutes des miels
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
CB (%)
3,14 0,73 0,78 1,18 0,46 0,93 0,9 0,6 0,76 0,84 1,02 4,16 1 0,92
CB : Cendres brutes
La teneur en cendres est comprise entre 0.020 et 1.028 g/100g de miel (LOUVEAUX,
1968). Les valeurs obtenues pour les miels d’eucalyptus malgache étudiés appartiennent à cet
intervalle et varient de 0,46 à 1,02% sauf pour l’EM1, EM4 et l’EF2 dont les teneurs en
cendres sont respectivement égales à 3,14, 1,18 et 4,16 %. Les teneurs en cendres de ces
Résultats
50
derniers sont particulièrement élevées à cause du nombre élevé de pollens dans ces miels. En
effet, le pollen est théoriquement un produit complet contenant des glucides, des lipides, des
protéines et des minéraux.
2.4. Caractérisation des glucides
2.4.1. Teneur en glucides totaux
La teneur en glucides totaux des échantillons a été déterminée par différence. Les
résultats sont résumés dans le tableau18.
Tableau 18 : Teneurs en glucides totaux des miels
Miels
Région Analamanga Région Amoron'i mania
District Manjakandriana District Fandriana District
Ambositra
EM1 EM2 EM3 EM4 EM5 EM6 EM7 EM8 EM9 EM10 EF1 EF2 EF3 EA1
GT(%) 80,5 84,7 83,9 82,43 84,69 84,31 83,68 83,13 84,02 84,46 81,42 82,57 86,29 83,03
GT : Glucides totaux
Les résultats montrent que le miel est un aliment très riche en glucide. La teneur en
glucides totaux des miels d’eucalyptus étudiés varie entre 80,50 et 86,29% avec une moyenne
de 83,51 %. Le miel de Mahazoarivo du district de Fandriana (EF3) présente la plus forte
teneur en glucides (86,29 %) et le miel d’Ambohidrakitra de Manjakandriana (EM1) présente
la plus faible teneur, seulement 80,50 %. Le miel est donc un aliment très énergétique.
2.4.2. Composition en oses des sucres des miels
La composition en oses des sucres de miel est déterminée par la méthode de
chromatographie sur couche mince CCM. La figure 22 montre les chromatogrammes des
échantillons et des témoins, et le tableau 19 résume les résultats.
Résultats
51
Figure 22 : Chromatogramme des oses après révélation
Avec,
A: Arabinose
B: Glucose
C: Fructose
D: Galactose
1: EM1 8: EM8
2: EM2 9: EM9
3: EM3 10:EM10
4: EM4 11: EF1
5: EM5 12: EF2
6: EM6 13: EF3
7: EM7 14: EA1
- EMn : Miels d’Eucalyptus en proenance de Maanjakandriana
- EFn : Miels d’Eucalyptus en proenance de Fandriana
- EAn : Miels d’Eucalyptus en proenance d’Ambositra.
-
A B C D 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
Résultats
52
- Tableau 19 : Identification des oses
Echantillons Arabinose Glucose Fructose Galactose
EM1 + + + -
EM2 + + + -
EM3 - + + -
EM4 + + + -
EM5 - + + -
EM6 - + + -
EM7 + + + -
EM8 - + + -
EM9 - + + -
EM10 - + + -
EF1 - + + -
EF2 - + + -
EF3 - + + -
EA1 + + + -
+ : présence d’ose
- : absence d’ose
Chaque miel est susceptible de contenir une dizaine de sucres. Ce sont des mono, di,
tri ou polysaccharides représentant en tout plus de 80% du poids total du miel. D’après le
tableau 19, les principaux sucres dans les miels sont le glucose et le fructose. En effet, ces
derniers représentent plus de 65% du poids total du miel. Cependant, d’autres sucres peuvent
s’y trouver comme l’arabinose qui est présent dans les échantillons EM1, EM2, EM4, EM7 et
EA1 des miels d’eucalyptus étudiés.
2.5. Détermination de la valeur énergétique des échantillons
La valeur énergétique d’un aliment complète les informations sur la valeur
nutritionnelle de ce dernier. Elle est calculée pour 100g de miel consommé. Les valeurs
énergétiques des miels sont consignées dans le tableau 20.
Résultats
53
Tableau 20 : Valeur énergétique globale des miels
Région District Echantillons Valeur énergétique
globale (pour 100g de miel)
Analamanga Manjakandriana
EM1 325,02
EM2 344,25
EM3 339,52
EM4 334,6
EM5 339,32
EM6 338,16
EM7 338,9
EM8 338,75
EM9 343,42
EM10 338,88
Amoron’i mania
Fandriana
EF1 333,96
EF2 343,9
EF3 349,88
Ambositra EA1 337,02
Moyenne 338,97
Les miels fournissent une quantité importante d’énergie aux environs de 338,97Kcal
pour 100g de miel, cet apport élevé est dû à leur richesse en sucres (en moyenne 83,51%). Par
conséquent, le miel peut être utilisé comme un aliment source de glucide.
Résultats
54
3. ANALYSE SENSORIELLE
3.1. Jury de dégustation
12 sujets ont été retenus après qualification, tous étudiants en science de
l’alimentation. Ils ont été entraînés à la quantification des perceptions. Les seuils de
reconnaissance du jury de dégustation sont résumés dans le tableau 21.
Tableau 21 : Seuil de reconnaissance du jury sur les 4 saveurs de base
Saveurs de base Seuil de reconnaissance (g/l)
ACIDE 0,29
AMERE 0,004
SALEE 1,67
SUCREE 6,61
D’après les résultats la saveur amère est la plus facilement détectable par les sujets,
elle est reconnue à une concentration de 0,004g/l alors que la saveur sucrée n’est reconnue
qu’à 6,61g/l. Ainsi, les panélistes sont moins sensibles aux goûts sucré et salé mais plutôt
sensibles aux goûts amer et acide. Le profil d’appréciation du jury de dégustation pour les
quatre saveurs de bases est fournit par le tableau 22.
Tableau 22 : Profil d’appréciation du jury pour les quatre saveurs de bases
Saveurs Acide Amère Salée Sucrée Concentration en g/l
0,25 0,005 0,75 4
Intensité Vh Intensité Vh Intensité Vh Intensité Vh Moyenne 2,92 4,67 4 2 2,83 4,42 3,25 7,33 Vh : Valeur hédonique
Le jury a un profil sucré, la moyenne de la Vh est 7,33; ce même jury présente une
aversion pour le goût amer (Vh= 2).
3.2. Analyses descriptives
6 sujets ont participé à l’établissement des profils sensoriels des différents miels.
Après analyse des résultats par ACP (Analyse des composantes principales) selon la méthode
STATIS, les descripteurs retenus pour caractériser un miel sont d’une part ceux qui sont
orientés vers la même direction que lui et d’autre part ceux qui sont les plus représentés sur
Résultats
55
l’axe qui représente le miel lui-même. Les caractéristiques sensorielles des miels sont
résumées dan le tableau 23.
Tableau 23 : Les caractéristiques sensorielles des miels
Produits Couleur Texture
Texture
en bouche Odeur Saveur arôme
Arrière-
gôut
EM1 Collante Fondante
Cire
Fumée
Jujube
Sucrée Fruité
EM9 Lisse
Caramel
Jujube Sucrée
Jujube
Menthe
Boisé
Astringent
EM10 Marron Lisse Terre Sucrée
Amère Boisé
EA1 Marron sableuse Boisée Sucrée
Amère
Caramel
Menthe
Larve
Amer
EF1 Beige Lisse Boisée Sucrée Eucalyptus Sucré
EF3 Sableuse
visqueuse
Caramel
Floral
Sucrée
Acide
Epice
Citron Sucré
Après analyse sensorielle, les échantillons sont caractérisés selon leurs aspects
extérieurs, leurs textures en bouches, leurs odeurs, leurs saveurs et leurs arômes. Tels que
l’échantillon EM1 est caractérisée par un aspect collant et une texture fondante. Elle présente
des odeurs de cire, de fumée et de jujube ainsi qu’un arôme fruité. Pour le miel EM9, il est
caractérisé par une texture lisse, des odeurs de caramel et de jujube ainsi que des arômes de
jujube, de menthe et de boisé en plus d’un arrière-goût astringent. En revanche, l’échantillon
EM10, de couleur marron est caractérisé par une texture lisse, une odeur de terre et un arôme
boisé ainsi qu’une saveur amère. Quant aux échantillons en provenance de la Région
d’Amoron’i mania, EA1 est caractérisé par une couleur marron, une texture sableuse, une
odeur boisée, des arômes de caramel, de menthe et de larve ainsi qu’un goût amer persistant.
Concernant l’échantillon EF1, de couleur beige elle est caractérisée par une texture lisse, une
Résultats
56
odeur boisée et un arôme d’Eucalyptus ainsi qu’un goût sucré persistant. Le miel EF3 est par
contre caractérisé par une texture en bouche sableuse et visqueuse, des odeurs floral et de
caramel ainsi que des arômes d’épice et de citron en plus d’un goût acide.
Dans un sens, EM9, EM10 et EF1 ont une texture externe et en bouche lisse donc ce
sont des miels liquides. De l’autre coté, EA1 et EF3 présentent une texture en bouche
sableuse donc sont des miels cristallisés. Quant à EM1, malgré sa texture collante,
l’échantillon présente une texture en bouche fondante donc c’est un miel cristallisé avec des
grains très fins.
3.3. Epreuves hédoniques
12 sujets ont fait le test sur les caractères agréables des miels. L’histogramme des
préférences des miels construit à partir des moyennes des valeurs hédoniques données par
chaque sujet pour chaque miel est représenté par la Figure 26.
Figure 23 : Histogramme des préférences des miels
Les valeurs hédoniques moyennes attribuées à chaque échantillon ont été supérieures à
la moyenne qui est de 4,5 à part l’échantillon EM8. Ces valeurs indiquent une acceptabilité
des produits par les consommateurs potentiels. D’après l’histogramme, l’échantillon EM8 est
le moins apprécié par les consommateurs. En outre, les miels en provenance de la Région
d’Analamanga sont plus appréciés par rapport à ceux de la Région d’Amoron’i mania.
HEDONISME
DISCUSSIONS
Discussions
57
DISCUSSIONS
Les résultats obtenus lors des différentes analyses effectuées sur les miels seront
comparés aux valeurs indiquées par les normes.
CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES
Le miel est un produit dont la fabrication demande plusieurs étapes et chacune d'entre
elles a une influence sur sa composition chimique, mais cette dernière varie également suivant
la nature des plantes ayant servi à les élaborer, la région, le climat, et la saison de récolte.
� La teneur en eau
Tous les miels étudiés contiennent moins de 17% d’eau. Selon les normes
recommandées par le BNM, le codex alimentarius et l’UE, la teneur en eau ne doit pas
dépasser les 20%. La teneur en eau d'un miel provient essentiellement de l'humidité du nectar
mais elle peut être également influencée par de nombreux facteurs, parmi lesquels :
- Le moment de la récolte car les abeilles operculent les alvéoles seulement lorsque la
teneur en eau avoisine les 18% (GUINOT et al, 1996). Donc, pour assurer une bonne
qualité de miel, il doit être récolté « mûr » c’est-à-dire que la quasi-totalité du rayon
doit être operculée.
- Les conditions climatiques lors de la récolte et les conditions de stockage. En effet, le
miel est très hygroscopique, il absorbe facilement l’humidité de l'air ambiant. C'est
pourquoi le miel doit être manipulé et entreposé dans des locaux secs et que les
récipients qui le contiennent doivent fermer hermétiquement.
La teneur en eau est une caractéristique importante des miels car elle conditionne la
conservation du produit (LOUVEAUX, 1968). C’est l’un des facteurs qui intervient dans les
phénomènes de cristallisation et de fermentation du miel. En effet, une mauvaise
cristallisation du miel est favorable à sa fermentation par la formation de deux phases qui
sont la phase solide constituée de glucose cristallisé au fond du vase et la phase liquide
enrichie en eau constitue la phase supérieure. Cette dernière se fermente facilement car sa
teneur élevée en eau favorise la multiplication des levures qui sont les agents de fermentation
du miel. Ces levures proviennent du nectar, mais également de pollutions accidentelles dues
aux abeilles ou intervenant après la récolte (LOUVEAUX, 1985).
Discussions
58
Donc, les miels d’Eucalyptus malgaches respectent les normes requises concernant la
teneur en eau des miels.
� Les sucres réducteurs et non réducteurs La composition en sucres des miels est l’une des facteurs qui intervient dans la
cristallisation du produit. D’ailleurs, le glucose et le fructose sont les principaux sucres
réducteurs du miel dont la teneur s’élève à 65% du poids total du miel.
Le fructose est beaucoup plus soluble que le glucose. Par conséquent, un miel riche en
fructose cristallisera lentement. En revanche, un miel riche en glucose cristallisera très
rapidement. Le rapport de ces deux sucres va donc influencer la vitesse de cristallisation.
Donc, un indice fructose/glucose inférieur à 1,05 va produire des miels fermes, un rapport
supérieur à 1,45 va produire des miels liquides. L'aptitude à cristalliser d'un miel est
également fonction de la composition en sucres, de la teneur en eau, et de la température de
conservation. Pour rapport glucose/eau inférieur à 1,6 , la cristallisation est nulle ou très lente.
Et elle est très rapide et complète pour les indices supérieurs à 2 (GUINOT et al, 1996).
En outre, en présence d’acide et sous l’effet de la chaleur, le saccharose est hydrolysé
et donne un mélange de quantités équimolaires de D(+) glucose et de D(-) fructose. Ainsi,
Une faible teneur en saccharose indique un éventuel chauffage du miel prolongé et à haute
température provoquant ainsi l’inversion du saccharose alors qu’une forte teneur en
saccharose indiquerait une falsification par addition de sucre commerciale ou de mélasse.
� Les matières insolubles dans l’eau La quantité de matière insoluble dans l’eau se trouvant dans le miel ne doit pas
dépasser les 0,1%, ce sont des traces d’impuretés et des petits déchets existants dans le miel.
La quantité d’insoluble dépend surtout du mode d’extraction effectué car un miel bien filtré
au cours de son extraction renferme un taux très bas d’insoluble. Cependant, une bonne
maturation des miels permet aussi d’avoir du miel à moins de 0,05% d’impuretés.
Par conséquent, les miels d’Eucalyptus extraits par centrifugation présentent tous des
impuretés inférieures à 0,1%. Excepté l’EM5 qui présente une teneur élevée en matières
insolubles, ceci est probablement due à une faible durée de maturation du miel. Quoique, lors
de l'extraction manuelle par pression des gâteaux de cire, quelques larves d'abeilles ainsi que
des pollens sont très souvent écrasés (GONNET, 1985), ce qui explique les taux élevés en
matières insolubles dans les miels de presses notamment EM4, EF1, EF2 et EF3.
Discussions
59
� La teneur en HMF
L'HMF est un dérivé de déshydratation des sucres qui apparaît par réaction chimique
naturelle lors du vieillissement ou du chauffage des miels. Sa concentration s’avère le
principal critère d'évaluation mesurable de la qualité du miel (MARCEAUX et al, 1994).
Contrairement aux enzymes et autres substances présentes originellement dans les miels,
l’HMF est absente ou est à l’état de trace dans un miel "frais" qui vient d'être récolté. Son
évolution est très différente selon les miels et dépend de plusieurs facteurs.
Parfois, au cours du traitement et du conditionnement, le miel est soumis à un
traitement thermique contrôlé, à des fins diverses à savoir la réduction de la viscosité, la
dissolution des cristaux grossiers, la destruction des levures, etc. (DETROY, 1979;
SKOWRONEK et al, 1994). Outre ce traitement thermique, un entreposage prolongé des
miels, une teneur en eau élevée et une forte acidité accélèrent la dégradation du fructose en
HMF (GONNET, 1982 et MARCEAUX et al, 1994). L' H.M.F représente un critère de
qualité qui nous renseigne sur « l'état de fraîcheur d'un miel » et du sur chauffage.
Les normes selon le codex alimentarius et l’UE recommandent que la teneur en HMF
ne doive pas dépasser les 40mg/Kg et au-delà de cette limite les miels ne peuvent plus être
commercialisés que comme des miels industriels. Cependant, la teneur en HMF dans les pays
tropicaux est tolérée à 80 mg/Kg. Comme Madagascar est un pays tropicaux, les teneurs en
HMF des miels d’Eucalyptus étudiés compris entre 7,66 et 68,86 mg/Kg sont tolérées.
Effectivement, dans les zones tropicales les températures moyennes dépassent facilement le
niveau de celles enregistrées couramment dans les zones à climat tempéré. Dans les zones
tropicales, il n'est pas rare que les récipients contenant le miel collecté soient laissés en plein
soleil, ce qui conduit à la surchauffe du produit (ROOT, 1976). Néanmoins, ce traitement
thermique, ainsi que l'exposition du miel à de hautes températures au cours du
conditionnement et de l'entreposage dans de mauvaises conditions, peut déterminer une faible
hausse du taux de HMF (SINGH et al, 1948; WHITE, 1980).
� Le pH et l’acidité Le miel est acide, et son pH est en moyenne entre 3.5 et 6. Le pH d'un miel est en
relation avec la quantité d'acides ionisables qu' ils renferment (GONNET, 1982). Cette acidité
est due à la présence des acides organiques en particulier l’acide gluconique qui se forme à
partir du glucose. L’acide principal présent dans les miels est l’acide gluconique. Il est
produit par action d’une enzyme de l’abeille sur le glucose, la gluco-oxydase. (GUINOT,
Discussions
60
1996). Une réaction enzymatique transforme le glucose, l'eau et le dioxygène en acide
gluconique et en peroxyde d'hydrogène selon la réaction :
(Glucose oxydase) + C6H12O6 + H2O + O2 → C6H12O7 + H2O2
(Glucose oxydase) + Glucose + eau + dioxygène → acide Gluconique + peroxyde
d'hydrogène
Le glucose oxydase (GOX), n'est pas active dans le miel pure, en revanche l'enzyme
devient active quand le miel est dilué avec un peu d'humidité. En plus de cela, un miel
contenant une quantité ≥18% d’eau est susceptible de se fermenter. Ce démarrage de la
fermentation devient responsable d’une altération du miel (dans le cadre d’une consommation
en l’état) qui se traduit par une augmentation de l’acidité libre. L’acidité du miel augmente
aussi durant la conservation et cet accroissement est plus important pour les miels conservés à
la température ordinaire (HADORN, 1962). La concentration en acide recommandée est de 50
méq/kg de miel au maximum. Ainsi, tous les miels sont conformes aux normes à l’exception
l’EF1, ceci peut s’expliquer par sa plus forte teneur en eau par rapport aux autres échantillons
mais également par son âge car c’est le plus vieux des échantillons.
� La conductivité électrique
La mesure de la conductivité électrique d’un produit permet de mesurer la capacité de
celui-ci à transmettre un flux électrique ou conductance. Les miels foncés sont les plus riches
en matières minérales ionisables, donc sont des bons conducteurs de courant (GONNET,
1982). Les sels sont apportés par le pollen, par le nectar des fleurs ou par les miellats
(LOUVEAUX, 1976). Par ailleurs, la conductivité électrique du miel apporte une indication
dans la définition d'une appellation qui sont les miels issus de nectar ayant une Conductivité
allant de 0,1 à 0,5 ms/cm, et ceux issus de miellats ayant une conductivité allant de 1 à 1,5
ms/cm (GONNET, 1986). Comparés aux normes, les miels considérés présentent des
conductivités largement supérieures aux valeurs requises: ≤0,8 mS/cm qui est probablement
dû à la présence de teneur élevée en ions dissouts dans ces miels.
� L’activité diastasique L’activité diastasique ou activité amylasique traduit la présence d’une enzyme qui est
l’amylase dans le miel. Outre celle-ci, les miels contiennent également une invertase, une
gluco-oxydase, une catalase et une phosphatase. Grace à ces enzymes, l’abeille transforme les
nectars et les miellats en miels. Contrairement à l’HMF, les miels contiennent ces enzymes à
l’état natif. L’activité diastasique dépende de l’origine florale du miel et de son âge car toutes
Discussions
61
les enzymes se dégradent avec le temps. Avec le vieillissement du miel, la teneur en diastases
diminue progressivement et tend vers zéro (HADORN et al, 1962). Cette perte d'activité
serait de l'ordre de 10 à 33% en un an et de 31 à 3 7,5% en deux ans pour l'amylase
(GONNET, 1965).
Les normes sur le miel exigent une activité ≥8 sauf pour les miels naturellement
faibles en enzymes. La destruction des diastases est fortement accélérée par l'élévation de la
température donc, leur dosage permet de détecter les fraudes liées au chauffage du miel. Par
conséquent, l’échantillon EM9 ayant la plus faible activité diastasique est susceptible d’avoir
subi des traitements thermiques lors de son extraction.
Selon les résultats obtenus, bien que les teneurs en eau des miels étudiés ne dépassent
les 18%, celles en HMF et en substances insolubles ainsi que les teneurs en diastase des
échantillons restent des paramètres à surveiller pour la bonne qualité des miels. En effet, les
résultats en comparaison avec les critères de références montrent que tous les miels en
provenance de Fandriana, d’Ambositra et 8 miels de Manjakandriana (EM1, EM3, EM4,
EM5, EM7, EM8, EM9 et EM10) peuvent être classés de qualité moyenne et que les miels en
provenance d’Ambohibary et d’Anerinerina du district de Manjakandriana peuvent être
classés de bonne qualité. De plus les miels d’Eucalyptus malgaches sont caractérisés par une
conductivité électrique élevée, une forte teneur en sucres réducteurs et en substances
insolubles. La présence de taux élevé d’impuretés présents dans les miels résulte du mode de
récolte et d’extraction. Par contre, les teneurs en HMF et en diastase des miels varient
largement. Ces variations peuvent être dues à un chauffage exagéré ou à une mauvaise
conservation en plus des modes de récolte et d’extraction du miel.
CARACTERISTIQUES NUTRITIONNELLES
� La teneur en protéines totales
Les miels convenablement récoltés sont pauvres voire très pauvres en protéines
(LOUVEAUX, 1968). En général, les protides sont présents en faible quantité (1.7 gramme
par kilogramme de miel soit une teneur de 0.26%) et la teneur en azote est négligeable (de
l'ordre de 0.041%). Il s'agit essentiellement de peptones, d'albumines, de globulines et de
nucléo-protéines. Ils proviennent des nectars, des grains de pollen et des sécretions des
abeilles. Nous y trouvons également des acides aminés libres dont la proline, qui provient des
sécrétions salivaires de l'abeille (EMMANUELLE et al, 1996). C’est l’acide aminé le plus
Discussions
62
important du miel. Sa concentration dans le miel diminue fortement si celui-ci est adultéré,
d’où l’intérêt de son dosage.
A part EM9 (miel de Manjakandriana) et EF1 (miel de Fandriana), les miels
d’eucalyptus malgache renferment une teneur appropriée en protéine. Effectivement, les
analyses polliniques montrent que les échantillons EM9 et EF1 contiennent un nombre élevé
de pollens, ceci explique la teneur élevée en protéines de ces échantillons.
� La teneur en matière grasse Le miel est pauvre en lipides : ceux qu'on y trouve sont probablement des
microparticules de cire qui échappent à la filtration (HUCHET et al, 1996). Ce sont des
glycérides et des acides gras tels que l'acide palmitique, les acides oléiques et linoléiques. Les
résultats des analyses nutritionnelles montrent que les teneurs en matières grasses des
échantillons sont inférieures à 1% dont les miels presses en contiennent les plus.
� La teneur en cendres
La teneur en cendres est un critère de qualité qui dépend de l'origine botanique du miel
(LOUVEAUX, 1968). D’une manière générale, les miels clairs sont nettement moins riches
en cendres que les miels foncés. D’après les analyses, les miels d’Eucalyptus malgaches
présentent une source assez importante en matières minérales. Parmi ces sels minéraux, on
trouve par ordre d’importance du potassium, du calcium, du sodium, du magnésium, du
cuivre, du manganèse, du chlore, du phosphore, du soufre et du silicium ainsi que plus de
trente oligo-éléments. Leur teneur dépend des plantes visitées par les abeilles ainsi que du
type de sol sur lequel elles poussent (GUINOT et al, 1996)
� La teneur en glucides totaux Le miel est un aliment très riche en glucides avec une teneur moyenne de 83,51%. Le
glucose et le fructose sont les principaux sucres dans les miels, on y trouve également de
l’arabinose, du saccharose et du maltose (CRANE, 1975) et bien d’autres. Les glucides sont
les principales sources d’énergie présente dans le miel. En effet, la valeur énergétique totale
des miels étudiés est égale à 338,97Kcal dont 334,03Kcal sont apportées par les glucides
soient 98,5% de la valeur énergétique totale.
Du point de vue nutritionnel, le miel est un aliment pouvant être utilisé comme source
de glucides donc source d’énergie. Il est composé à plus de 65% par des sucres réducteurs qui
sont essentiellement le glucose et le fructose. Ces derniers confèrent au miel un grand
Discussions
63
avantage car ils sont directement assimilés par l’organisme humain. Bien que, le miel est
généralement pauvre en lipides comme en protéines les miels d’Eucalyptus malgache
contiennent une teneur importante en matières minérales et en matières grasses. Cependant,
ils ne peuvent être utilisés comme aliment de régime mais doivent être consommés en
complément avec des aliments riches en protéines et en lipides.
CARACTERISTIQUES ORGANOLEPTIQUES
Les douze juges sélectionnés ont un seuil de reconnaissance inférieur à la moyenne
pour l’acide citrique. En effet les juges reconnaissent le goût acide à 0,29g/l alors que la
moyenne est de 0,42g/l. Ils sont moins sensibles aux goûts salé et amère car ils ne les
reconnaissent qu’à une concentration respectivement égale à 1,67/l et 0,004g/l qui sont
supérieures à 0,585g/l et 0,0016g/l. Le seuil pour la saveur sucrée correspond à la moyenne
qui est de 7,667g/l (CAMPBELL et REECE, 2007). Après entrainement les sujets ont été
capables de différencier les différents miels.
Selon la flore mellifère butinée par les abeilles, les miels diffèreront par leurs couleurs, leurs saveurs, et les proportions de leurs composants. Chaque miel aura ainsi son propre caractère.
� La couleur La couleur des miels d’Eucalyptus est foncée, elle peut être beige ou marron.
L’intensité de cette coloration dépend de la teneur en éléments minérales de chaque miel,
autrement dit plus le taux de matières minéraux est élevé plus la couleur est foncée
(LOUVEAUX, 1968). Les miels d’Eucalyptus sont riches en éléments minéraux c’est
pourquoi ils ont des couleurs foncées qui peuvent être.
� La flaveur
La flaveur est l’association du goût, de l’odeur et de l’arôme (qui est rétronasal). Les
glucides regroupent certaines substances naturelles qui, au moins pour celles qui sont
hydrosolubles, ont une saveur sucrée. (WEINMAN & MEHUL, 2004). C’est pourquoi le
miel, composé de plus de 80% de sucres présente un goût sucré. En outre, il possède de
nombreux volatils responsables de ses odeurs et de ses saveurs. Ces composés volatils varient
avec l’origine botanique dont la famille la plus étudiée est celle des composés phénoliques
(AMIOT et al. 1989). Cependant, le miel d’Eucalyptus présente un goût amer et astringent qui
est probablement dû à un taux élevé de composés phénoliques dans le miel.
Discussions
64
Concernant l’arôme du miel, elle provient surtout du pollen, plus précisément du
« mélichroine », substance odorante qui se trouve dans le pollen (KIGER et KIGER, 1968).
En effet, tous les miels étudiés possèdent les flaveurs (odeur, arôme et goût) caractéristiques
de leurs plantes d’origines c'est-à-dire par la présence des grains de pollen de ces plantes.
Par contre certaines odeurs sont des indicateurs de défaut de fabrication (MOKEDDEM,
1998) telles que :
- l’odeur d’alcool qui est un indicateur de fermentation.
- l’odeur de fumée qui indique un enfumage exagéré lors de la récolte du miel.
- l’odeur de cire qui pourrait provenir d’un mode d’extraction non adapté (égouttage ou
pressage) et ou bien une courte période de maturation entrainant ainsi la présence de
cire dans le miel.
- L’odeur de caramel qui indique une déshydratation des glucides lors de la formation
d’HMF.
Donc, l’odeur fumée de l’échantillon EM1 accuse un enfumage exagéré lors de la
récolte et l’odeur de caramel des miels EM9 et EA1 est justifiée par leur taux en HMF élevé.
� La viscosité
Le miel est une substance sucrée, de viscosité différente. La viscosité du miel dépend de
sa teneur en eau, de sa composition chimique et de sa température. En effet, les sucres du miel
sont en solution sursaturée instable et facilement cristallisable. La cristallisation des miels est
une propriété importante liée en partie à leur origine florale c’est-à-dire à leur composition,
mais également aux traitements physiques qu’ils ont subis après la récolte, aux conditions de
stockage, à leur âge… C’est également un élément sensoriel essentiel qui détermine le choix
du consommateur. La vitesse de cristallisation des miels est très variable. Elle est fonction de
la composition en sucres, de la teneur en eau, et de la température de conservation
(BOGDANV, 1999).
L’augmentation de la concentration en sucres accroît la viscosité du miel. Les miels
d’eucalyptus sont dilatants, ils présentent une viscosité élevée lorsqu’ils sont soumis à une
agitation, ceci explique pourquoi ils peuvent arriver à bloquer l’extracteur en fonctionnement,
alors qu’au repos ils coulent sans difficulté (GUINOT et al, 1996).
Discussions
65
Ainsi, les miels sont des produits généralement appréciés par les consommateurs.
D’après les résultats, ces dernières préfèrent les miels d’Eucalyptus selon leurs viscosités et
leurs flaveurs ainsi que leurs arrière-goûts. En effet, le miel le plus visqueux semble être le
moins apprécié (EM8) comme les miels amers (EM10 et EF1) et les miels ayant un arrière-
goût astringent (EM9). De plus les miels en provenance de Manjakandriana sont les plus
appréciés.
Les miels d’Eucalyptus malgaches sont caractérisés par des odeurs de cire, de jujube,
de terre, de boisée, par des arômes de jujube, de menthe, de fruit, d’Eucalyptus, de citron,
d’épice et de boisé et par des saveurs sucrée, amère et acide.
CONCLUSION
GENERALE
Conclusion générale
66
En guise de conclusion, les résultats obtenus dans le cadre de cette étude ont permis
de :
� Se familiariser avec les techniques de bases de la biochimie utilisées en sciences de
l’alimentation et nutrition,
� S’initier à l’emploi des techniques d’analyse sensorielle pour la description d’un
aliment,
� Comparer les différentes compositions des miels avec les valeurs indiquées par les
normes existantes sur le miel et de les classer selon lesquels 2 miels de
Manjakandriana sont de bonnes qualité et les 12 autres sont de qualité moyenne,
� Relever les origines de la non-conformité des miels malgaches liées aux modes de
récoltes inadéquates, aux modes d’extractions inadaptées et à la durée de maturation
non respectée ainsi qu’aux conditions d’entreposages non appropriées.
Toutefois, ce travail est loin d’être achevé, de nombreux paramètres sont encore à étudier.
Ainsi, dans l’avenir, nous proposons :
� D’élargir l’étude sur la caractérisation des miels d’eucalyptus en provenance des
différentes régions de Madagascar,
� D’effectuer des analyses microbiologiques et des résidus de pesticides sur les miels en
vue de se prononcer sur leur qualité nutritionnelle,
� De réaliser une analyse quantitative des oses présents dans les miels,
� D’étudier l’évolution des HMF, de l’acidité et de l’activité diastasique selon certains
paramètres tels que le temps d’entreposage, l’effet de la température, l’origine
botanique,
� D’établir une base de données et de faire des recommandations pour les apiculteurs
malgaches.
BIBLIOGRAPHIE
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30. LOUVEAUX. J., 1985. Les abeilles et leur élevage. Edition Opida, p : 165-181.
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Bibliographie
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Thèse de Doctorat de troisième cycle, Faculté des Sciences, Université d’Antananarivo,
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37. RUTTNER F., 1987. Biogeography and taxonomy of honeybees. Springer-Verlag, New
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dans les industries agro-alimentaires : Analyse des constituants alimentaires, 2è Edition.
Paris : Lavoisier Tec&Doc, Tome 4, p : 156-189.
ANNEXES
ANNEXE 1 : Elaboration du panel de dégustation
1. Préparation des solutions pour les tests en vue de l’élaboration du panel de
dégustation
Acide citrique pour le goût acide
La solution mère d’acide citrique est préparée à partir de 1g d’acide citrique cristallisé dissout dans 1l d’eau distillée.
Chlorhydrate de quinine pour le goût amer
0,020g de chlorhydrate de quinine est dissout dans 1l d’eau distillée pour la préparation de la solution mère.
Chlorure de sodium pour le goût salé
6g de NaCl est dilué dans 1ml d’eau distillée afin d’obtenir la solution mère de chlorure de sodium.
Saccharose pour le goût sucré
La solution mère de concentration égale à 32g/l est obtenue par dilution de 32g de saccharose dans 1l d’eau distillée.
Préparation des différentes dilutions à partir de la solution mère
Substances témoins
Concentration (g/l)
Aide Amère Salée Sucrée
Acide citrique
Chlorhydrate de quinine
Chlorure de
sodium
Saccharose
1 0,020 6 32 Préparation
Dilutions
Code des dilutions
Solution Mère (ml)
Eau Distillée
(ml)
G6 500 Quantité suffisante
pour 1000
0,5 0.010 3 16 G5 250 0,250 0,005 1,5 8 G4 125 0,125 0,0025 0,75 4 G3 62 0,062 0,0012 0,37 2 G2 31 0,030 0,0006 0,18 1 G1 16 0,015 0,0003 0,09 0,5
2. Formulaire pour l’élaboration du panel de dégustation
Nom et prénom : Date :
Sexe : Numéro du juge :
Chaque sujet doit répondre aux questions suivantes après avoir goûter chaque échantillon :
• Q1 : Percevez-vous un goût ? • Q2 : Lequel ? • Q3 : Donner une note de l’intensité du goût. • Q4 : L’aimez-vous ? • Q5 : Donnez une note d’appréciation.
Solution n°1 Code des récipients
Perception (Q1)
Reconnaissance (Q2)
Intensité (Q3)
Préférence (Q4) Valeur hédonique (Q5)
N° N° N° N° N°
Solution n°2 N° N° N° N° N°
Solution n°3 N° N° N° N° N°
Solution n°4 N° N° N° N° N°
Notation :
0 : aucune impression perçue
X : saveur perçue (seuil de perception)
XX : saveur reconnue (seuil de reconnaissance)
3. Profil d’appréciation du jury pour les 4 saveurs de bases
Saveur salée sucrée acide amère
N° juge intensité Vh intensité Vh intensité Vh intensité Vh 1 3 7 3 8 2 6 3 2
2 2 8 3 9 1 6 4 1 3 3 5 4 8 4 7 5 8 4 3 4 4 7 4 4 5 2 5 3 3 4 8 4 5 5 1 6 3 4 3 7 4 7 5 1 7 3 6 4 7 2 5 5 2 8 3 4 3 8 2 2 5 1 9 2 1 2 5 3 4 3 1
10 3 3 4 6 4 3 3 1 11 5 2 4 8 4 3 3 2 12 1 6 1 7 1 4 2 2
Moyenne 2,83 4,42 3,25 7,33 2,92 4,67 4 2,00
ANNEXE 2 : Les résultats sur l’ACP des miels
1. Contributions des individus principaux
Individu Axe 1 Axe 2 Axe 3 Axe 4 Coordonnée Cos² Coordonnée Cos² Coordonnée Cos² Coordonnée Cos²
P1 13,44242 0,28416 -1,90724 0,00572 -16,83395 0,44564 9,33323 0,13698 P2 -14,80187 0,2543 -21,85114 0,5542 -3,25983 0,01233 -12,37539 0,17776 P3 7,01161 0,10695 -9,44367 0,19401 4,16798 0,03779 12,20358 0,32397 P4 -28,09394 0,68088 18,18691 0,28534 -5,13073 0,02271 2,87094 0,00711 P5 21,20711 0,52147 13,05892 0,19773 -1,06783 0,00132 -14,95535 0,25933 P6 1,23467 0,00264 1,95623 0,00662 22,12436 0,8463 2,92299 0,01477
Le produit qui a un cos² élevé est le plus représenté sur un axe donné.
2. Contributions des variables principales
� Pour le produit P5 (EF1)
descripteurs Axe 1
Coordonnée Cos² ASP MARRON -0,83465 0,69663 TEB SABLEUX -0,97474 0,95011 ODE BOISEE -0,85147 0,72501 SAV SUCRE -0,70811 0,50142 SAV AMER -0,94387 0,89089 ARO LARVE -0,81438 0,66322 ARO CARAMEL -0,96384 0,92898 ARO MENTHE -0,87887 0,77242 ARR AMER -0,87968 0,77384
� Pour le produit P6 (EF3)
descripteurs Axe 1
Coordonnée Cos² ASP BEIGE -0,72277 0,52239 TEB LISSE 0,80185 0,64297 ODE BOISE 0,92834 0,86181 SAV SUCRE 0,89731 0,80517 ARO EUCALYP 0,87305 0,76222 ARR SUCRE 0,79845 0,63752
� Pour le produit P2 (EM9)
descripteurs Axe 2
Coordonnée Cos² TEX LISSE -0,7708 0,59413 ODE CARAMEL -0,62232 0,38729 ODE JUJUBE -0,77233 0,59649 SAV SUCREE 0,63823 0,40734 ARO JUJUBE -0,72403 0,52422 ARO MENTHE -0,95884 0,91938 ARO BOISEE -0,68295 0,46642 ARR ASTRINGENT 0,70479 0,49673
� Pour le produit P4 (EA1)
descripteurs Axe 3
Coordonnée Cos² TEB VISQUEUSE 0,67531 0,45604 TEB SABLEUSE 0,71255 0,50773 ODE CARAMEL 0,69771 0,4868 ODE FLORAL 0,90424 0,81765 SAV SUCREE -0,74525 0,5554 SAV ACIDULE 0,62241 0,3874 ARO EPICEE 0,69814 0,4874 ARO CITRON 0,59839 0,35807 ARR SUCREE 0,57261 0,32789
� Pour le produit P1 (EM1)
descripteurs Axe 3
Coordonnée Cos² TEB FONDANT -0,72186 0,52108 ODE FUMEE -0,69089 0,47732 ODE CIRE -0,75765 0,57404 ODE JUJUBE -0,79821 0,63715 SAV SUCREE -0,74525 0,5554 ARO FRUITEE -0,87458 0,76489 SEB CHAUD 0,67413 0,45445
� Pour le produit P3 (EM10)
descripteurs
Axe 4
Coordonnée Cos²
ASP MARRON 0,61633 0,37987
TEX LISSE 0,65289 0,42627
ODE TERRE 0,49624 0,24626
SAV SUCRE 0,59944 0,35933
SAV AMER 0,79421 0,63078
ARO BOISEE -0,57049 0,32546
Le descripteur qui a un cos² élevé est le plus représenté sur un axe donné.
Avec :
� TEX : texture
� TEB : texture en bouche
� ASP : aspect
� ODE : odeur
� SAV : saveur
� ARO : arôme
� ARR : arrière goût
ANNEXE 3 : Les réactifs utilisés pour les différentes analyses
1. Les réactifs utilisés pour la détermination de l’activité diastasique
- Solution de chlorure de sodium : 2,9 g sont dissouts dans de l’eau distillée puis le volume est ramené à 100ml.
- Solution Tampon acétate, pH=5,3 : 43,5g d’acétate de sodium (CHCOONa.3H2O) sont dissouts dans de l’eau distillée, le pH de la solution est ajusté à 5,3 avec environ 5ml d’acide acétique glaciale et le volume de la solution est ensuite ramené à 250ml avec de l’eau distillée.
- Solution d’iode : 11g d’iode bi-sublimé + 22g d’iodure de potassium sont dissouts dans 30 à 40ml d’eau distillée puis le volume de la solution est ramené à 500ml.
- Solution d’iode diluée : 22g d’iodure de potassium sont dissouts dans de l’eau distillée + 2ml de solution d’iode. Puis le volume de la solution est ramené à 500ml.
- Solution d’amidon : 2g d’amidon anhydre sont dissout dans 90ml d’eau distillée. Le mélange est chauffé et porté à ébullition pendant 3 minutes en agitant le mélange de temps en temps. Après refroidissement rapide, le volume de la solution est ramené à 100ml avec de l’eau distillée.
2. Les réactifs utilisés pour la détermination de la teneur en sucres réducteurs
- Solution de Carrez I : 21,9g d’acétate de zinc et 3g d’acide acétique sont dissout dans de l’eau distillée puis le volume est ramené à 100ml avec de l’eau distillée
- Solution de Carrez II : 10,6g de ferrocyanure de potassium est dissout dans de l’eau distillée puis le volume est amené à 100ml
- Solution A (solution de sulfate de cuivre à 40g/l) : 40g de sulfate de cuivre (CuSO4) sont dissout dans de l’eau distillée puis le volume est ramené à 1000ml.
- Solution B (solution de tartrate double de potassium et de sodium) : 200g de tartrate double et 150g de soude (NaCl) sont dissout dans de l’eau distillée puis le volume est ramené à 1000ml.
- Solution de ferrocyanure de potassium à 10% : 10g de ferrocyanure de potassium est dissout dans de l’eau distillée puis le volume est ramené à 100ml.
- Solution de la liqueur de Fehling : 40 ml de la solution A + 40ml de la solution B + 20ml de la solution de ferrocyanure de potassium 20%.
- Acide chloridrique 1N
- Soude 0,1N
3. Les réactifs de Carrez pour la détermination de l’HMF
- Solution de Carrez I : 15g d’hexacyanoferrate de potassium K4Fe(CN)6. 3H2O est dissout dans de l’eau distillée puis le volume est ramené à 100 ml avec de l’eau distillée.
- Solution de Carrez II : 30g d’acétate de zinc Zn(CH3.COO)2. 2H2O est dilué dans de
l’eau distillée puis le volume est ramené à 100 ml avec de l’eau distillée.
- Comparaison des normes sur le miel
Les critères de
qualité
Norme Madagascar
(BNM)
Codex alimentarius Union Européenne
Teneur en eau ≤20% ≤20% ≤20%
Teneur en sucres
réducteurs
> 60 % ≥60% ≥60%
Teneur en saccharose ≤5% ≤5% ≤5%
Teneur en matières
insolubles
≤0.1% ≤0.1%
≤0.5% pour miel
pressé
≤0.1%
≤0.5% pour miel
pressé
HMF ≤ 40 mg/kg ≤40 mg/kg
≤80 mg/kg pour les
pays tropicaux
≤40 mg/kg
≤80 mg/kg pour les
pays tropicaux
Acidité libre (pH) ≤ 50méq / kg ≤50méq / kg ≤50méq / kg
Conductivité
électrique
≤0.8mS/cm
≥0.8mS/cm pour
miel de miellat
≤0.8mS/cm
≥0.8mS/cm pour
miel de miellat
Diastase ≥8 unité Schade
≥3 pour les miels
naturellement
pauvres en enzyme
≥8 unité Schade
≥3 pour les miels
naturellement
pauvres en enzyme
-
Title : Food characterization of malagasy honeys in view of authentification: Eucalyptus honey case.
By Zoelinoro Patricia RABEHARIFARA
ABSTRACT
The main objective of our study is to determine the physico-chemical and nutritional
characteristics of 14 Eucalyptus honeys from three districts (Manjakandriana, Fandriana and
Ambositra). Several methods were used to characterize honey such as physico-chemical and
nutritional analysis. A sensory analysis was realized to determine the sensory profile of these
honeys.
The analysis related to quality parameters of honey revealed that the humidity is
below 18% for Manjakandriana honey as well as for Fandriana and Ambositra honey, and the
rate of reducing and non-reducing sugars vary respectively from 68.23% to 78.94 and from
2.13 to 4.54%. These values meet the standards required by BNM. All honeys are acidic with
an average of 39.25 meq / kg of free acid and the rate of HMF, insoluble materials and
diastase vary respectively from 17.66 to 68.86 mg / kg, from 0.02 to 0.64% and from 6.97 to
12. However, the Eucalyptus honey has a high conductivity with an average of 1.59 mS / cm.
Concerning the nutritional analysis, the honeys contains small amount of fat and
protein. However, they contain minerals between 0.46 and 3.14%.
The sensorial profile sample done after sensorial analysis through using a flash profile
showed that Eucalyptus honey flavours are diverse and are valued for both its viscous and
smooth texture despite its bitter after taste.
Keywords: Eucalyptus honey, physic-chemical characteristics, nutritional characteristics, norm, quality parameters, flash profile.
Advisor: Pr. RAZANAMPARANY Louisette
Titre : Caractérisation alimentaire des miels malgaches en vue d’une authentification : cas des
miels d’Eucalyptus.
Par Zoelinoro Patricia RABEHARIFARA
RESUME
L’objectif principal de cette étude est de déterminer des caractéristiques physico-
chimiques et nutritionnelles de 14 miels d’Eucalyptus en provenance de trois districts
(Manjakandriana, Fandriana et Ambositra). Plusieurs méthodes ont été adaptées afin de
caractériser ces miels à savoir des analyses physico-chimiques et nutritionnelles. Enfin, une
analyse sensorielle a été entreprise afin d’établir le profil sensoriel des miels.
Les analyses relatives aux paramètres de qualité sur les miels ont révélé que le taux
d’humidité est inférieur à 18% tant pour les miels de Manjakandriana que pour les miels de
Fandriana et d’Ambositra, et leurs taux de sucres réducteurs varient de 68.23 à 78.94 % et de
2,13 à 4,54%. Ces valeurs répondent aux normes exigées par le BNM. Néanmoins, tous les
miels sont acides avec un taux moyen de 39.25 méq/Kg d’acides libres et leurs teneurs en
HMF et en matières insolubles ainsi qu’en diastase varient fortement et allant respectivement
de 17.66 à 68.86 mg /Kg, de 0.02 à 0.64% et de 6.97 à 12. Cependant, les miels d’Eucalyptus
présentent une conductivité élevée avec une moyenne de 1.59 mS/cm.
Concernant les analyses nutritionnelles, les miels contiennent des faibles quantités en
lipides et en protéines. Cependant, ils renferment des sels minéraux avec un taux compris
entre 0.46 et 3.14%.
Les profils sensoriels des échantillons établis après analyse sensorielle par l’utilisation
de la méthode profil flash montrent que les miels présentent des flaveurs diversifiés, et que les
miels d’Eucalyptus sont appréciés tant pour sa texture lisse que pour sa texture visqueuse et
cela malgré un arrière-goût amer.
Mots clés : Miels d’Eucalyptus, caractéristiques physico-chimiques, caractéristiques nutritionnelles, paramètres de qualité, normes, profil flash.
Encadreur : Pr. RAZANAMPARANY Louisette
Titre : Caractérisation alimentaire des miels malgaches en vue d’une authentification : cas des
miels d’Eucalyptus.
Par Zoelinoro Patricia RABEHARIFARA
RESUME
L’objectif principal de cette étude est de déterminer des caractéristiques physico-
chimiques et nutritionnelles de 14 miels d’Eucalyptus en provenance de trois districts
(Manjakandriana, Fandriana et Ambositra). Plusieurs méthodes ont été adaptées afin de
caractériser ces miels à savoir des analyses physico-chimiques et nutritionnelles. Enfin, une
analyse sensorielle a été entreprise afin d’établir le profil sensoriel des miels.
Les analyses relatives aux paramètres de qualité sur les miels ont révélé que le taux
d’humidité est inférieur à 18% tant pour les miels de Manjakandriana que pour les miels de
Fandriana et d’Ambositra, et leurs taux de sucres réducteurs varient de 68.23 à 78.94 % et de
2,13 à 4,54%. Ces valeurs répondent aux normes exigées par le BNM. Néanmoins, tous les
miels sont acides avec un taux moyen de 39.25 méq/Kg d’acides libres et leurs teneurs en
HMF et en matières insolubles ainsi qu’en diastase varient fortement et allant respectivement
de 17.66 à 68.86 mg /Kg, de 0.02 à 0.64% et de 6.97 à 12. Cependant, les miels d’Eucalyptus
présentent une conductivité élevée avec une moyenne de 1.59 mS/cm.
Concernant les analyses nutritionnelles, les miels contiennent des faibles quantités en
lipides et en protéines. Cependant, ils renferment des sels minéraux avec un taux compris
entre 0.46 et 3.14%.
Les profils sensoriels des échantillons établis après analyse sensorielle par l’utilisation
de la méthode profil flash montrent que les miels présentent des flaveurs diversifiés, et que les
miels d’Eucalyptus sont appréciés tant pour sa texture lisse que pour sa texture visqueuse et
cela malgré un arrière-goût amer.
Mots clés : Miels d’Eucalyptus, caractéristiques physico-chimiques, caractéristiques nutritionnelles, paramètres de qualité, normes, profil flash.
Encadreur : Pr. RAZANAMPARANY Louisette