cahiers du btp 104 - octobre 2012

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Les DU BTP MAGAZINE TRIMESTRIEL D’INFORMATION SOCIALE DOSSIER un des produits d’épargne les plus utilisés L’épargne salariale, OCTOBRE 2012 - N° 104 VIE DU SYNDICAT La Fédération nationale de la Construction CFE-CGC VIE DES ENTREPRISES Vie privée, vie professionnelle : où est la frontière ? JURIDIQUE Le salarié et le mouchard électronique

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Cahiers du BTP - Magazine trimestriel d'information sociale. Conception, rédaction, réalisation : Agence L'Oeil et la Plume.

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Page 1: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

LesLes

DU BTPMAGAZINE TRIMESTRIEL D’INFORMATION SOCIALE

DOSSIERDOSSIER

un des produits d’épargne les plus utilisés

L’épargne salariale,

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VIE DU SYNDICAT

La Fédération nationale de la Construction CFE-CGC

VIE DES ENTREPRISES

Vie privée, vie professionnelle : où est la frontière ?

JURIDIQUE

Le salarié et le mouchard électronique

Page 2: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Sommaire

P. 9

P. 17

P. 29

ACTUALITÉ 4

FOCUSConférence sociale : une feuille de route chargée pour les prochains mois 6L’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications du BTP 8

VIE DU SYNDICATZoom sur : la Fédération nationale de la Construction CFE-CGC 9Nord-Pas-de-Calais : les risques psychosociaux à l’étude 10Actualité de la section SPABEIC 10Actualité de la section PRO BTP 11Actualité de l’OPPBTP 13

DOSSIERL’épargne salariale, un des produits d’épargne les plus utilisés 15Les principaux outils de l’épargne salariale 17

VIE DES ENTREPRISESVie privée, vie professionnelle : où est la frontière ? 21

SOCIALEmploi cadre dans la Construction : un marché mal orienté 23

Les cadres et professions intermédiaires de moins en moins autonomes 25

JURIDIQUEIl faut sauver le salarié inapte ! 27

Le salarié et le mouchard électronique 29

ZOOMLa justice prud’homale asphyxiée 31

2 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

Page 3: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Édito

Le contenu de ce bulletin est conforme à l’actualité à la date du 3 septembre 2012. Bulletin trimestriel d’information et de liaison du Syndicat national des cadres, techniciens et agents de maîtrise du bâtiment et des travaux publics (CFE-CGC BTP).

Rédaction - Administration - Publicité : 15 rue de Londres - 75009 Paris Téléphone : 01 55 31 76 [email protected]

Directeur de la publication :Armand Suardi.Comité de rédaction :Dominique Lejeune, Monique Pontillo, Marie-Jeanne Vonderscher, Raymond Schuster, Karsten Beyer, Julien Bellino, Lionel Malaterre.

Dépôt légal 4e trimestre 2012Crédits photos : Shutterstock. ISSN : 0765-023XCPPAP : 0417 S 08370

Conception - Rédaction - Réalisation :Agence L’Oeil et la Plume75015 ParisTéléphone : 01 44 26 10 43www.loeiletlaplume.com

Élections : un enjeu pour la représentativité !

est la rentrée depuis quelques jours et, pour notre Syndicat, la recherche d’assurer notre représentativité continue. Nous avons travaillé tout cet été à nouer des contacts, mettre en place des équipes et donner à chaque pré-

sident de section régionale une « feuille de route ».

En effet, les élections dans les très petites entreprises (TPE) vont se dérouler par Internet et par correspondance entre le 28 novembre et le 12 décembre 2012. C’est dans quelques semaines. Nous connaîtrons donc tous les résultats, des TPE et de toutes les autres entreprises, au début de l’année 2013 et ce sera le moment du verdict sur la représentativité. Pour notre branche, la Construction, et pour les entreprises de plus de 50 salariés, les résultats consolidés qui nous parviennent sont très encourageants. À cette heure, nous devons porter tout notre travail sur la consultation à venir, celle des TPE.

Elle portera sur les entreprises de moins de 11 salariés, dans lesquelles nous sommes peu implantés. Les salariés se détermineront sur un logo, celui de la Confédération et seuls les agents de maîtrise qui cotisent à l’AGIRC et les cadres pourront voter pour nous. Bien entendu, les voix obtenues pour la CFE-CGC à cette occasion participeront à la consolidation fi nale, c’est pour cette raison que nous devons TOUS nous impliquer.

Chacun d’entre nous connaît au moins un salarié d’une entreprise de moins de 11 salariés, soit un sous-traitant, soit une relation soit même un ami. Nous devons expliquer quelles sont nos valeurs et rappeler tout ce qu’a fait la CFE-CGC depuis plus de soixante ans. C’est ainsi que La CFE-CGC a créé, par exemple, les retraites complémentaires pour les cadres (AGIRC), l’Association pour l’emploi des cadres (APEC), l’Observatoire du stress et l’Observatoire de la responsabilité sociétale des entreprises (ORSE). Nous sommes également à l’origine du congé paternité. Les valeurs que nous défendons sont l’humanisme, la responsabilité, la libre entreprise, le professionnalisme, l’éthique et la hiérarchie. Notre vocation est de représenter et de défendre l’encadrement, tout en conciliant les intérêts du personnel d’encadrement et ceux des entreprises.

Chaque président régional sait exactement ce qu’il doit faire pour assurer un plein succès à cette consultation. Mais seul, il ne pourra rien. Aussi, je vous demande de mettre à sa disposition un peu de votre temps libre pour participer, vous aussi, au plein succès de notre syndicat dans cette consultation.

Merci de votre implication. Armand Suardi

Président national

LesLes

DU BTPMAGAZINE TRIMESTRIEL D’INFORMATION SOCIALE

DOSSIERDOSSIER

un des produits d’épargne les plus utilisés

L’épargne salariale,

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VIE DU SYNDICAT

La Fédération nationale de la Construction CFE-CGC

VIE DES ENTREPRISES

Vie privée, vie professionnelle : où est la frontière ?

JURIDIQUE

Le salarié et le mouchard électronique ’C

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 3

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Nouvelles négociations sur la retraite complémentaire Les partenaires sociaux vont entamer, le 12 octobre, de nouvelles négociations sur les régimes de retraite complémentaires Agirc-Arrco. Des mesures d’économies doivent être à nouveau discutées car leurs réserves seront épuisées dès 2022, selon les prévisions de l’Insee, voire dès 2019, selon le scénario macroéconomique de Bruxelles. Seule bonne nouvelle : le sur-coût lié au décret étendant les possibili-tés de départ à la retraite à 60 ans sera moindre que prévu : 272 millions d’euros au lieu des 590 millions annoncés.

Retour à la retraite à 60 ans sous certaines conditionsLe départ à la retraite avec une pension à taux plein sera possible à partir de 60 ans, au lieu de 62 ans, pour les salariés ayant commencé à 18 ans et ayant la totalité de leur durée de cotisation (41 ou 41,5 années selon l’année de naissance). En outre, le décret précise que deux trimestres de maternité et/ou deux trimestres de chômage pourront être pris en compte dans le calcul des cotisations. Cette extension devrait bénéficier aux seniors chômeurs de longue durée à qui il manque un ou deux trimestres pour partir en retraite anticipée. Cette mesure devrait permettre aux femmes qui ont trois enfants ou plus, ou qui ont connu des arrêts maladie de longue durée, d’être moins pénalisées qu’auparavant.

Devenir cadre, une perspective pas toujours attrayanteQuelles raisons les salariés mettent-ils en avant pour expliquer leur refus, à un moment donné, de passer cadre ? Les chercheurs du centre associé du Céreq de Grenoble ont mené l’enquête auprès des professions intermédiaires. Dans les représentations, pour de nombreux sala-riés, devenir cadre est très contraignant. Leurs priorités sont au contraire de gar-der du temps pour soi et sa famille, et de conserver son identité profession-nelle. Ainsi, une partie des salariés des professions intermédiaires ne souhaite pas renoncer au métier pour des activités managériales, ni rejoindre une catégorie de personnel souvent considérée à part au sein de l’entreprise.www.cereq.fr

Un accord sur la couverture sociale des anciens salariés en préretraite amiante

ensemble des partenaires sociaux du Bâtiment et des Travaux publics (BTP) ont conclu, le 27 juin 2012, un nouvel accord définissant, pour deux ans, la couverture sociale des anciens

salariés bénéficiaires de l’allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante. L’accord porte sur l’indemnité de départ, les frais médicaux ainsi que les garanties en cas de décès durant la préretraite.

L’

Heures supplémentaires : pas de rétroactivité fiscale

atignon a décidé de repousser, au 1er août, la « refiscalisa-tion » des heures supplémentaires au lieu du 1er janvier 2012. Le collectif budgétaire prévoit que l’autre partie des exonéra-

tions (cotisations sociales, patronales et salariales), sera supprimée à compter du 1er septembre. Seules continueraient à être exonérées les cotisations patronales dans les très petites entreprises.

M

La loi sur le harcèlement sexuel publiée

a loi relative au harcèle-ment sexuel, qui rétablit le délit dans le code Pénal,

assorti d’une nouvelle définition et de sanctions alourdies, est parue au Journal officiel du 7 août. La loi donne une nouvelle définition beaucoup plus précise du harcèle-ment sexuel, dans le code Pénal et dans le code du Travail. Les situations pouvant entrer dans le champ du délit sont désormais plus nombreuses. Elle alourdit, par ailleurs, les sanc-tions encourues et transpose ces sanctions au harcèlement moral. Les deux délits sont désormais punis d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende. La sanction du harcèlement sexuel est encore plus lourde (trois ans d’emprisonnement et 45 000 € d’amende), en cas de circonstances aggravantes. Par ailleurs, l’obligation de l’employeur de prévenir les risques liés au harcèlement sexuel est renforcée.

L

ACTUALITÉ

4 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

Page 5: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

résenté en conseil des ministres le mer-credi 29 août 2012, le projet de loi vise à créer 150 000 contrats d’avenir en 2014,

dont 100 000 dès 2013. Ces contrats sont des-tinés aux jeunes de 16 à 25 ans sans diplôme ou peu qualifiés qui constituent le cœur du chômage des jeunes. Le projet sera l’un des premiers examinés par le Parlement en octobre pour une entrée en vigueur au 1er janvier. L’État subventionnera (à hauteur de 75 % du Smic), pendant un à trois ans ces contrats, CDD ou CDI, généralement à temps plein et concentrés «  dans des activités d’avenir ou dont l’utilité sociale est avérée » : filière verte, secteur social, aide aux personnes, filières numériques, tourisme.

P

150 000 contrats d’avenir en 2014

C’est la part des CDD dans les embauches des entreprises de 50 salariés et plus, au 1er trimestre 2012.

En chiffre :

a Commission européenne a accordé aux partenaires sociaux européens un délai supplémentaire pour négocier la révi-sion de la directive relative au temps de travail. Business

Europe, le CEEP et l’UEAPME, du côté patronal, et la CES, du côté salarial, ont ainsi jusqu’au 31 décembre 2012 pour parvenir à un accord, transformé ensuite en directive. À défaut d’accord, la Com-mission présenterait sa proposition de modification de la directive en s’appuyant sur la consultation menée en 2010 et sur les travaux d’analyse d’impact.

L

Prolongation de la négociation pour réviser la directive temps de travail

a Direction générale du travail (DGT) a élaboré une circulaire datée du 30 juillet, relative aux décisions administratives en matière de rupture ou de transfert du contrat de travail des salariés proté-

gés. Les 22 fiches pratiques qui la composent donnent la marche à suivre du début à la fin de la procédure de demande d’autorisation de rupture du contrat. Six abordent des points cruciaux selon la DGT : la compé-tence territoriale, les procédures légales ou conventionnelles internes à l’entreprise, les suites de l’annulation contentieuse et, surtout, l’enquête contradictoire, le motif économique de licenciement, la motivation et la notification de la décision.

L

Précisions sur la rupture du contrat de travail pour les salariés protégés

L e premier ministre a annoncé, cet été, qu’un avant-projet de

la Banque publique d’inves-tissement serait présenté à l’automne. Celle-ci devrait être opérationnelle à la fin de l’année ou au plus tard début 2013. Son but : pallier les insuffisances de fonds propres des entreprises et endiguer les risques d’assèchement de certains compartiments du marché du crédit.

La Banque publique d’investissement opérationnelle en 2013

ACTUALITÉ

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 5

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6 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

des organisations représentatives d’employeurs. En matière de transpa-rence des fi nancements, un bilan sera fait de l’application des améliorations récentes et des dispositions législa-tives seront adoptées début 2013 sur la transparence fi nancière des comités d’entreprise. Une négociation sera proposée aux partenaires début 2013 sur la question des parcours militants et sur la reconnaissance des mandats interprofessionnels. Un groupe de tra-vail sur la rationalisation des diverses négociations obligatoires dans les entreprises sera mis en place fi n 2012, afi n de faire des propositions de simplifi cation et de meilleure articula-tion, y compris s’agissant des modali-tés de sanctions ou de pénalités. La négociation sur les instances repré-sentatives du personnel se poursuivra dans l’objectif de parvenir à un accord dans les meilleurs délais. Une clause

a conférence n’avait pas pour vocation d’adopter des mesures immédiates ou de

signer des accords, mais d’ouvrir un processus appelé à se poursuivre au cours des prochains mois. Lors de cette opération, le gouvernement a voulu redonner toute sa place au dialogue social. Il entend propo-ser au parlement une révision de la Constitution permettant de renforcer la reconnaissance des partenaires sociaux et d’ancrer les principes de démocratie sociale. Cette proposition sera précédée d’un travail préparatoire conduit avec les partenaires sociaux dès l’automne. Le Premier ministre a annoncé qu’un bilan sera engagé sur la réforme de la représentativité au 2e semestre 2013. La question de la représentativité patronale sera abor-dée, selon des modalités à défi nir sur la base de propositions à venir

de rendez-vous avec le gouvernement est fi xée à la mi-décembre 2012 pour envisager les suites à donner.

DÉVELOPPER L’EMPLOI ET EN PRIORITÉ L’EMPLOI DES JEUNES

Après le lancement des contrats d’avenir, une négociation est prévue d’ici la fi n 2012 sur certaines modali-tés du contrat de génération incluant, notamment, la gestion des âges dans l’entreprise. Elle sera suivie d’un projet de loi instituant le contrat de génération. Autre sujet à venir, une négociation sur l’emploi des personnes handica-pées qui pourrait se dérouler au cours du premier semestre 2013. Le gouver-nement a invité les partenaires sociaux à négocier les conditions d’une meil-leure sécurisation de l’emploi avec un volet sur un renforcement de la GPEC

des organisations représentatives a conférence n’avait pas de rendez-vous avec le gouvernement L

Conférence sociale Conférence sociale

une feuille de route chargéepour les prochains mois

Plus de 300 représentants des organisations syndicales, d’employeurs et des collectivités territoriales ont participé à

la conférence sociale qui s’est tenue les 9 et 10 juillet derniers. Il en résulte une feuille de route sociale, établie à l’horizon 2013,

explicitant, pour chacun des domaines appelant des réformes, la méthode à suivre et le calendrier retenu.

FOCUS

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Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 7

et un autre sur l’accompagnement des mutations économiques. Un chantier relatif à la sécurisation des parcours professionnels sera ouvert, avec un horizon de mandature, à l’issue d’une réfl exion préalable portant sur le compte individuel de formation.

DÉVELOPPER LES COMPÉTENCES ET LA FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE

L’État, les régions et les partenaires sociaux sont résolus à se mobili-ser, dès l’automne, autour d’un plan d’urgence en trois volets. Une action conjointe visant à diminuer le nombre de jeunes entrants sur le marché du travail sans qualifi cation tout d’abord, puis une intervention coordonnée dans les entreprises menacées pour former les salariés plutôt que de les licencier. Enfi n, une amélioration de

l’accès à la formation des demandeurs d’emploi avec davantage d’opportuni-tés de stages. S’agissant du sujet de la formation en entreprise, un axe spéci-fi que devrait être porté sur une meil-leure articulation entre la négociation prévue dans les entreprises de plus de 300 salariés sur la GPEC, d’une part, et la formalisation des orientations de la formation susceptible de nourrir le plan de formation, d’autre part.

ATTEINDRE L’ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE ET AMÉLIORER LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL

Parmi les chantiers prioritaires, le gouvernement et les partenaires sociaux ont défi ni ensemble les condi-tions d’un engagement tripartite pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes. Un comité de pilotage se réunira cet automne pour défi nir et organiser les actions à mettre en œuvre au niveau national et régional.En ce qui concerne la qualité de vie au travail, une négociation a été lan-cée en septembre avec pour objectif d’aboutir avant la fi n du 1er semestre 2013 : elle traitera, notamment, de l’articulation des temps profession-nels, des temps personnels et de la prise en compte de la parentalité dans l’entreprise.La gouvernance de la politique de santé au travail fera l’objet d’une réfl exion avec les partenaires sociaux. L’objectif est de développer des actions partena-riales, ciblées sur les branches et ter-ritoires, afi n d’améliorer les conditions de travail, particulièrement dans les petites entreprises.

ASSURER L’AVENIR DES RETRAITES ET DE NOTRE PROTECTION SOCIALE

Trois chantiers prioritaires ont été identifi és pour consolider le système de protection sociale. Dans le cadre

de la préparation des projets de loi pour la Sécurité sociale, une concer-tation sera conduite tout au long du mandat du gouvernement pour échanger sur les priorités du système. Pour élargir et diversifi er les sources de fi nancement, le gouvernement engagera une concertation avec les partenaires sociaux sur la base d’un rapport demandé sur le sujet au Haut conseil du fi nancement de la protec-tion sociale. Le gouvernement sou-haite, enfi n, identifi er les évolutions structurelles pour s’assurer du carac-tère soutenable de l’évolution des dépenses et pour les fi nancer de façon pertinente.En matière de retraites, à partir des travaux du Conseil d’orientation des retraites, sur la base d’un cahier des charges négocié entre le gouver-nement et les partenaires sociaux, une commission ad hoc formulera différentes pistes, en particulier sur l’évolution du système à long terme, la simplifi cation et la lisibilité de ce système et la situation des polypen-sionnés. Une phase de concertation entre le gouvernement et les parte-naires sociaux aura lieu à partir du printemps 2013. À cette occasion, le gouvernement échangera sur les orientations qu’il souhaite retenir.

Cette première feuille de route va ser-vir de test pour les partenaires sociaux et pour le gouvernement. Afi n d’ins-crire cette démarche dans la durée, le chef de l’État a annoncé son intention de faire, à son niveau, un bilan global de la mise en œuvre de cette première séquence dans un an. Partant de ce bilan, une nouvelle feuille de route servira de base pour 2014.

Pour connaître tous les détails de la feuille de route sur l’ensemble des thèmes abordés : www.gouvernement.fr/presse/la-feuille-de-route-sociale

+ de détails

FOCUS

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8 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

travailler, des jeunes qui s’interrogent sur leur avenir, des demandeurs d’em-ploi, et de ceux qui souhaitent mieux connaître le secteur, ses évolutions, ses métiers et ses enjeux.

LE BÂTIMENT ET LES TRAVAUX PUBLICS CONSTRUISENT LEUR AVENIR

L’Observatoire met à disposition sur son site www.metiers-btp.fr des outils pratiques et des guides : bilan de compétences, élaboration d’un projet professionnel, préparation de l’entretien annuel, plan de formation et diagnostic d’entreprise… De même, avec un accès direct à la

banque de données natio-nale des compétences du BTP, les visiteurs disposent d’un référentiel partagé pour décrire fi nement le profi l d’un poste, les tâches et savoir-faire associés. Pour chaque métier, le site récapitule la situation de l’emploi, l’évolution des activités exercées, ainsi que

pporter aux professionnels du BTP les informations et outils nécessaires pour

mieux anticiper les évolutions des métiers : telle est la mission pre-mière de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifi cations du BTP. Ce dernier est piloté par un comité paritaire constitué des quatre organi-sations professionnelles du Bâtiment et des Travaux Publics – la Capeb, la FFB, la FNTP et la FN-SCOP- et des cinq organisations représentatives des salariés du secteur : la CFDT, la CGT, la CFTC, FO et bien sûr la CFE-CGC BTP. L’observatoire est au service des entre-prises et salariés qui travaillent dans le BTP, de tous ceux qui envisagent d’y

A

L’Observatoire prospectif des métiers et des qualifi cations du BTP

les formations recommandées. Autre ambition de l’Observatoire : décoder les grandes tendances du secteur et anticiper leurs effets. À ce titre, le site s’appuie sur des données statistiques, établit des pré-visions pour guider les professionnels dans le diagnostic de leurs besoins en compétences et en formation : chan-gement d’organisation des entreprises, tendances des marchés, évolutions des techniques, des règlementations et des compétences requises… L’Obser-vatoire imagine aussi des scénarios à plus long terme, intégrant les enjeux de développement durable et leurs impacts sur les métiers du BTP. L’en-trée régionale permet d’appréhender ces changements de manière plus fi ne. Les données du site sont élaborées par des experts des organisations pro-fessionnelles et par les organismes du Bâtiment et des Travaux Publics, et au besoin par des spécialistes externes. N’hésitez pas à consulter cette mine d’informations.

[email protected]

Source : Site Internet de l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifi cations du BTP.

L’Observatoire prospectif des métiers et des qualifi cations du BTP a été institué en 2006 par les Commissions paritaires nationales de l’emploi dans le BTP, dans le cadre de l’accord national du 13 juillet 2004 sur la formation tout au long de la vie. Explications.

FOCUS

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Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 9

a Fédération nationale de la Construction CFE-CGC est régie par des statuts qui

défi nissent sa composition, son siège, son objet, son fi nancement et son mode d’administration. Son conseil est composé de 16 membres, répartis à proportion du nombre d’adhérents de chacun des syndicats CFE-CGC BTP, SNUHAB, et SOGINORPA. Son bureau comprend 7 membres (voir encadré).

À QUOI SERT LA FNC POUR SES ADHÉRENTS ?

La FNC fait le relais politique entre la Confédération et les syndicats qui la composent. Elle participe aux débats des instances confédérales et assure la diffusion des informations concer-nant ses adhérents. Elle peut être mandatée par ses syndicats auprès des pouvoirs publics, des structures interprofessionnelles et interbranches. Elle est garante de la cohésion des politiques appliquées par les syndicats et s’exprime en leur nom auprès des instances confédérales.

DES ACTIONS RÉCENTES, ET EN COURS, DE VOTRE FÉDÉRATION

LE DÉVELOPPEMENT SYNDICAL Vous n’ignorez pas que 2013 est une année cruciale pour la représentativité syndicale, et particulièrement pour nous qui défendons l’encadrement (2e

et 3e collèges). Pour accroître notre représentativité, la FNC participe à la coordination des actions mises en œuvre par la Confé-dération au niveau national et dans toutes les régions. Renseignez-vous dans vos instances locales pour par-ticiper à cet effort.

L’EUROPELa FNC participe aux travaux de la Fédé-ration européenne de la Construction. Des stages de formation sont organisés dans le cadre des comités d’entreprises européens.

LA RÉFORME DES STATUTS CONFÉDÉRAUXLa FNC a participé à l’élaboration des nouveaux statuts confédéraux pour une

harmonisation avec la loi du 21/08/2008, mais aussi pour favoriser la cohérence des statuts de tous les syndicats CFE-CGC.

Vous êtes adhérent d’un des Syndicats professionnels CFE-CGC BTP, SNUHAB ou SOGINORPA ? Cela fait de vous un adhérent de la Fédération nationale de la Construction (FNC CFE-CGC). La Confédération CFE-CGC est constituée, pour sa majorité, des fédérations professionnelles. La FNC en est un élément incontournable.

L

Zoom sur...

la Fédération nationale de la Construction CFE-CGC

C’est sur le net

LE BUREAU DE LA FNC

Président : Michel Morer

Délégué général : Marc Tixier

Trésorier : Christian Godin

Secrétaire : François Dudilieux

Vice-présidents : Armand Suardi, Alexandre Tchernetsky, Gabriel Bessard

Pour en savoir plus : www.construction-cfecgc.com

Pour écrire à la FNC, poser des questions, envoyer des suggestions : [email protected]

[email protected]@cgcbtp.com

VIE DU SYNDICAT

Page 10: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

ÉCONOMISTES DE LA CONSTRUCTION

Tableau résumé de l’accord des salaires négocié le 16 juin 2012 en commission nationale de la convention collective des économistes de la construction valeur : 1er juillet 2012

Salaire minimal mensuel

(€)

NIVEAUX

A1 A2 B C D E F G H I

National 1 483 1 602 1 826 2 031 2 307 2 510 2 786 3 106 3 272 3 862

Régional (Ile-de-France)

1 546 1 707 1 920 2 134 2 422 2 645 2 943 3 320 3 488 4 076

10 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

Actualité de la section SPABEIC BRANCHE ARCHITECTES

■ Santé et prévoyance : un pilotage maîtrisé pour des droits étendusFace à l’évolution du contexte écono-mique et social actuel, les partenaires sociaux travaillent au quotidien pour adapter la protection sociale com-plémentaire dont bénéfi cient les salariés de la branche architecture. Deux priorités défendues en termes

de prévoyance et de frais de santé : équilibre fi nancier et solidarité.

■ Convention collective nationale (CCN) des entreprises d’architectureLa rédaction d’un nouveau texte, incluant toutes les mises à jour, s’est concrétisée par la signature le 28 juin d’un avenant 1. Il remplacera la Convention col-lective actuelle et sera soumis à l’extension.

BRANCHE GEOMÈTRES

La Commission paritaire nationale de l’emploi et de la formation profes-sionnelle (CPNEFP) a mis en place une formation qualifi ante permettant aux assistants techniciens ou opérateurs de devenir des techniciens autonomes de niveau III échelon 1 coeffi cient 306 (CQP Techniques Topographiques et Foncières). Cette formation, accessible à l’ensemble des salariés de niveau II coeffi cient 236, 259, 281 s’est déroulée à Meaux les 4 et 5 septembre. La Com-mission paritaire nationale de la négo-ciation collective (CPNNC), en partena-riat avec Humanis (organisme gestion-naire du régime de prévoyance santé), a mis en place des outils de prévention des risques professionnels, notamment lorsque les salariés réalisent un levé.

Les risques psychosociaux à l’étude

e 1er juin 2012, la section régionale Nord-Pas-de-Calais CFE-CGC BTP a organisé, à

Lesquin, une conférence débat sur la prévention des risques psycho-sociaux. Récit de cette journée.Au vu de la conjoncture actuelle et des situations souvent douloureuses que de nombreux encadrants rencontrent jour-nellement, le sujet de la prévention des risques psychosociaux est particulière-ment important. Pas étonnant que 35

de nos adhérents aient répondu « pré-sent » pour la conférence organisée par la section Nord-Pas-de-Calais, le 1er juin dernier, dans la région lilloise. Cette conférence–débat, animée par Ornella Plos, responsable du pôle santé au travail de la CARSAT Nord-Picardie, portait, en première partie, sur les défi -nitions des risques psychosociaux, leur survenance et leurs conséquences sur la santé des salariés. Cette première par-tie a généré de nombreuses questions et suscité de longs échanges entre les participants et les animateurs, tant les sujets abordés étaient d’actualité.En deuxième partie, Maître Policella, avec la pédagogie qui la caractérise, a présenté à l’auditoire les moyens pra-

Nord-Pas-de-Calais

tiques et vécus pour sortir de telles situations douloureuses, ainsi que les conséquences pénales entrainées par le harcèlement moral. Devant l’ampleur des sujets abordés, l’ensemble des participants a souhaité la continuation de conférences-débats sur ces thèmes. Aussi a-t-il été décidé d’organiser une nouvelle édition de cette manifestation le 19 octobre pro-chain. Celle-ci portera sur la démarche de prévention et les outils à disposi-tion de l’encadrement pour remédier aux conséquences des risques psycho-sociaux. Rendez-vous en octobre.

[email protected]

[email protected]

L

VIE DU SYNDICAT

Page 11: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 11

Actualité de la section PRO BTP

Les conditions de travail au cœur des débats

E fier les progrès à réaliser afin de faire de PRO BTP une entreprise où il fait vraiment bon vivre. Le point sur cette enquête, les résultats, les décisions qui en découlent… La direction générale de PRO BTP a confié à l’institut Great Place to

n 2011, la direction de PRO BTP a décidé de réaliser une enquête de satisfaction

auprès de ses salariés. L’objectif était de recueillir la perception des collaborateurs sur la qualité de leur vie au travail et d’identi-

Work® une enquête de satisfaction pour avoir une photographie du res-senti du personnel sur l’organisation et la vie en général dans l’entreprise. Les salariés ont pu ainsi répondre à un questionnaire et donner leur avis…

RAPPEL DU CADRE DE L’ENQUÊTE GREAT PLACE TO WORK

71 % des collaborateurs ont répondu à l’enquête ; 57 % d’entre eux pensent que PRO BTP est une entreprise où il fait bon vivre, 36 % ont un sentiment mitigé et 7 % pensent que PRO BTP n’est absolument pas une entreprise où il fait bon travailler.

Zoom sur les résultats

VIE DU SYNDICAT

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12 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

e plan d’action orchestré par la direction générale n’a pas forcément eu l’impact attendu. Comment peut-on résoudre un malaise ancré dans

notre entreprise simplement en mettant en place des for-mations supplémentaires, du parrainage, des réunions de service ou en décidant d’appeler les « agents » des « col-

laborateurs » ? Les organisations syndicales ont tiré la sonnette d’alarme et début juin, une grève a eu lieu dans plusieurs établissements réglementaires du Groupe.

La CFE-CGC n’a pas appelé à la grève, mais elle a fait une déclaration offi cielle au CCE du 5 juillet dernier :

Un plan d’action remis en cause

C« La CFE-CGC regrette que le plan d’actions établi, suite à l’enquête de perception menée par l’Institut

Great Place to Work®, … n’ait pas été réalisé en concertation avec les Organisations syndicales.

Cela aurait permis d’éviter le ressentiment de l’encadrement à sa lecture.

Non content d’être dénigré dans certains établissements lors des assemblées générales du personnel,

l’encadrement a maintenant le sentiment d’être lâché par sa direction générale qui le désigne explicitement

comme responsable de la situation. Il lui est diffi cile de se voir stigmatisé comme présentant des « carences

techniques ou comportementales » et il lui est encore plus diffi cile de lire que de simples formations seraient

suffi santes pour résoudre ses problèmes. Comment apporter de la crédibilité dans ces conditions à un plan

d’action qui prône la valorisation et la communication sur les aspects positifs (page 15) ?

Mettre en place des réunions d’information du personnel et appeler les salariés des «collaborateurs» ne suffi ra

sûrement pas à régler le mal-être que vivent les salariés. Multiplier les produits de nos gammes et les projets

d’organisation, ne pas trouver de solution au sous-effectif chronique n’aidera pas l’encadrement à assumer

pleinement sa mission de manager d’équipe et d’expert technique.

Mais tout n’est pas encore perdu.

Nous avons la preuve que lorsqu’il y a des problèmes, certains directeurs savent intervenir pour défendre leur

encadrement.

Le CCE du 28 juin 2012 nous a montré que le dialogue social constructif, que nous appelions de nos vœux, est

encore possible dans l’entreprise.

C’est pourquoi nous vous demandons de ne pas désigner l’ensemble de l’encadrement (agents de maîtrise,

cadres et directeurs) comme boucs émissaires : c’est tous ensemble que des solutions devront être trouvées. »

Redonner confi ance par le respect, l’équité et la crédibilité, générer un sentiment de fi erté et permettre à chaque sala-rié d’évoluer dans un climat de convivialité… Tels sont les buts à atteindre. Le challenge est important et une entente

est nécessaire entre tous les acteurs (direction, syndicats, salariés…) pour l’avenir de notre entreprise… À suivre.

ace à ces résultats plu-tôt négatifs, la direction a décidé de mettre en place

un plan d’action concret visant à diminuer l’insatisfaction des 43 % des salariés qui n’ont pas une image positive de leur vie au travail.

Que faire pour améliorer la satisfaction des salariés ?

F Pour ce faire, pas moins de 363 col-laborateurs répartis dans 35 groupes de travail ont planché sur le sujet. Des pistes ont été retenues par la direction générale, dans les domaines du fonctionnement même de l’organi-sation du Groupe, de la communica-

tion, de la gestion des carrières, du management et de la formation.

Le projet ainsi concrétisé a été pré-senté aux élus du CCE, puis à l’en-semble des salariés par l’encadrement et la presse interne.

[email protected]

VIE DU SYNDICAT

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C haque année, la CFE-CGC BTP formule des souhaits d’orien-tation à l’OPPBTP, structure

paritaire dans laquelle elle siège.Voici nos préconisations pour 2013.Nous avons rappelé notre adhésion à une politique de management de la prévention intégrée dans les méthodes de construction, les maté-riels et savoir–faire. Nous avons également mis en avant la nécessité d’une politique de pré-servation de la santé au travail. Nos préconisations sont articulées en 5 objectifs :1. Promouvoir la « démarche de pro-

grès  » qui implique l’encadrement dans la prévention et la réalisation de formations.

2. Analyser les éléments factuels - acci-dents du travail, maladies profession-nelles - et en tirer des enseignements pour prévoir les actions à mener.

3. Intensifi er la présence de l’OPPBTP sur le terrain, afi n de redevenir un organisme proche des entreprises, et assurer un équilibre raisonnable entre tâches opérationnelles et admi-nistratives.

4. Promouvoir l’offre de formation des cadres.

5. Renforcer les partenariats avec les services institutionnels de protection de la santé, afi n d’optimiser la syner-gie des partenaires et la coordination des actions.

Enfi n, côté support de formation, nous préconisons d’actualiser et de dévelop-

Actualité de l’OPPBTP

per la production documentaire sur les nouvelles techniques, principalement dans le plomb, l’amiante, les fi bres céramique ainsi que dans les nouvelles normes constructives de bâtiments basse consommation. La CFE-CGC BTP

Des orientations défi nies

souhaite également que soient réalisés des fi lms propres aux situations rencon-trées par les salariés du BTP, pour illus-trer les formations proposées et susciter la réfl exion. Parallèlement, il conviendra de se doter d’outils permettant la formation à dis-tance (e-learning) afi n d’intensifi er l’action de l’OPPBTP.

La commission Prévention de la CFE-CGC BTP s’est réunie, fi n août, pour fi naliser les demandes d’orientations pour l’OPPBTP pour 2013, rappelant son attachement à la formation, tant initiale que professionnelle. Elle a également mis en avant la nécessité de coordination et d’implication de tous les acteurs de la construction.

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VIE DU SYNDICAT

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C hangement de donne pour l’épargne salariale. Le gou-vernement Ayrault a décidé de limiter les avantages

sociaux dont bénéfi cient les différents dispositifs existants. Le forfait social, une taxe à la charge des employeurs mise en place en 2009 sur l’ensemble des dispositifs d’épargne salariale, est passé depuis le 1er août de 8 à 20  %. L’objectif d’une telle hausse pour le gouvernement est de contre-carrer tout risque d’effet de substi-tution, pratique consistant à rem-placer les augmentations de salaires par le versement de telles primes, exonérées de charges sociales, à la fois patronales et salariales. Grâce à cette mesure, le gouvernement sou-haite récupérer 550 millions d’euros en 2012 puis 2,3 milliards en 2013 afi n de remplir les caisses destinées à fi nancer le système de retraite. L’augmentation du forfait social ne pénalise pas directement les salariés

qui bénéfi cient d’une fi scalité parti-culière. Si le salarié choisit de per-cevoir sa prime d’intéressement ou de participation, il devra la déclarer dans son revenu imposable au même titre que les salaires. En revanche, s’il décide d’épargner tout ou partie de cette prime dans le cadre d’un plan d’épargne, la somme versée est exo-nérée d’impôt sur le revenu, de même que les plus-values qu’elle produira. Cependant, l’ensemble de ces sommes reste soumis aux cotisations sociales (CSG, CRDS...). Quelles conséquences alors de cette mesure de relèvement du forfait ? Pour certains, cette augmentation pourrait freiner le développement de l’épargne salariale. Certains employeurs pour-raient, en effet, être dissuadés de recourir aux mécanismes de l’épargne salariale qui jusqu’ici augmentent régulièrement. Alors qu’ils représen-taient 13,3 milliards d’euros en 2010, les versements sur les différents

dispositifs ont atteint la somme de 16,3 milliards en 2011. Un salarié sur trois bénéfi cie d’un mécanisme d’épargne salariale, essentiellement dans les grands groupes et, dans une moindre mesure dans les petites entreprises. Seuls 16 % des TPE-PME sont aujourd’hui concernées alors que c’est dans ces entreprises que cette possibilité d’épargner serait la plus utile. Les salariés ont tout intérêt à utiliser le système dans le cadre d’une épargne de long terme ou de la pré-paration de leur retraite.

UN DISPOSITIF PORTÉ PAR LE COLLECTIF

Cet outil de rémunération, à condi-tion qu’il ne dénature pas la poli-tique salariale et ne se substitue pas aux négociations annuelles obli-gatoires sur les rémunérations, doit par ailleurs faire l’objet d’une négo-ciation dans l’entreprise par les

Les salariés sont de plus en plus nombreux à investir leur salaire dans un plan d’épargne salariale. Mais, depuis le 1er août 2012, le taux du forfait social appliqué sur les rémunérations et gains versés dans le cadre de l’épargne salariale a été majoré de 12 points. Les avantages du système s’érodent.

L’épargne salariale,

un des produits d’épargne les plus utilisés

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partenaires sociaux. Par opposi-tion à l’assurance vie, qui est sous-crite individuellement, les produits d’épargne salariale sont collectifs. Le rôle des représentants du person-nel dans l’élaboration de ces outils est primordial. L’employeur a l’obli-gation de soumettre pour avis son projet d’accord au comité. D’ailleurs, même lorsque la mise en place d’un plan d’épargne résulte d’une décision unilatérale du chef d’entreprise, et non d’un accord avec le personnel, la loi a instauré une obligation de consulter le comité d’entreprise ou, à défaut, les délégués du personnel,

sur le projet de règlement du plan, au moins quinze jours avant son dé-pôt auprès de la Directe. La consul-tation doit intervenir avant toute décision défi nitive du chef d’entre-prise, mais après l’élaboration d’un projet précis. En effet, une consul-tation du comité sur une simple

étude préalable ne permettrait pas à ce dernier d’effectuer réellement sa mission. Pour lui permettre de formuler un avis motivé, le comité d’entreprise doit disposer d’informa-tions précises et écrites, transmises par l’employeur, d’un délai d’examen suffi sant et de la réponse motivée de l’employeur à ses propres obser-vations. Les éléments d’information devront porter sur les motivations de l’employeur et le positionne-ment de l’épargne salariale dans le projet d’entreprise  ; les raisons du choix de la formule de calcul  ; la politique salariale passée et ses

perspectives à venir. Les membres du comité doivent pouvoir vérifi er qu’il ne s’agit ni d’un transfert de politique salariale ni de la substi-tution d’un élément de salaire. Il est possible de prévoir dans l’accord de participation, d’intéressement ou le règlement d’un plan d’épargne

salariale (PEE, PERCO) les condi-tions dans lesquelles vous exerce-rez le suivi de cet accord ou de ce règlement. Soit directement, soit au moyen d’un comité de suivi.

DONNER DU SENS À SON ÉPARGNE

Autre caractéristique importante de l’épargne salariale : les sommes versées peuvent être utilisées par les salariés qui le souhaitent à la lutte contre l’exclusion profession-nelle. En effet, depuis l’adoption de la loi Fabius en février 2001, les entreprises qui proposent à leurs salariés un PERCO doivent intégrer dans leur offre (trois fonds mini-mum) un fonds FCPE, c’est-à-dire un fonds dont 5 à 10 % des capitaux sont investis dans des entreprises agréées solidaires et 90 % dans des entreprises réputées «  socialement responsables ».La souscription à ce type de fonds est également possible dans le cadre d’un PEE ou d’un PEI. Les entreprises agréées solidaires doivent répondre à des critères très précis, établis dans la loi, comme par exemple l’in-terdiction d’être cotées en bourse ou l’obligation d’employer au moins un tiers de salariés en insertion profes-sionnelle ou travailleurs handicapés. Cette introduction de la dimension solidaire dans l’épargne salariale a remporté un succès rapide auprès des salariés. L’encours de l’épargne salariale solidaire a été multiplié par dix en douze ans. Entre 2010 et 2011, il a affi ché une progression de 15 % pour atteindre 3,5 milliards d’euros au 31 décembre 2011.

En dix ans, environ 201 000 emplois non délocalisables ont été «  créés ou consolidés  » grâce à la fi nance solidaire, dont 32 000 l’an passé.

Les entreprises agréées solidaires doivent répondre à des critères très précis, établis dans la loi, comme par exemple l’interdiction d’être cotées en bourse.

est la loi Fabius, en 2001, qui a introduit l’épargne salariale au champ des négociations obligatoires, insuffl ant la création du CIES par la CFDT, la CFE-CGC, la CFTC et la CGT.

Le CIES a labellisé les produits d’épargne salariale de PRO BTP à desti-nation des entreprises du Bâtiment et des Travaux publics. Son offre est entièrement gérée selon des critères « investissement socialement res-ponsable ». Fin 2011, l’épargne salariale du BTP fi gurait à la cinquième place, en termes d’encours, des gammes bénéfi ciant d’un label du CIES.

Un label pour les produits de PRO BTP

’C

DOSSIER

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a participation des salariés aux résultats de l’entreprise est un système obligatoire d’épargne salariale mis en

place dans le cadre d’une négocia-tion au sein de l’entreprise ou de la Branche. Objectif : permettre aux salariés de bénéfi cier fi nancièrement des résultats économiques de l’entre-prise, par la perception de produits n’ayant pas la nature de salaires, et dont les modalités de calcul sont strictement encadrées par la loi.Cependant, cette obligation de parti-cipation fi nancière des salariés n’est pas constante. Elle ne naît que dans les entreprises employant habituelle-ment au moins 50 salariés et dans la mesure où les résultats d’un exercice font apparaître un bénéfi ce net, après déduction de l’impôt, d’un montant supérieur à une somme équivalent à 5 % des capitaux propres de l’entre-prise, ce pourcentage correspondant à la rémunération « théorique » du capital de l’entreprise. Les produits de la participation, lorsqu’ils existent, ne peuvent en aucun cas se substituer à des éléments de rémunération préexis-

tants dans l’entreprise. Signalons aussi que la loi pour le développement de la participation et de l’actionnariat sala-rié prévoit que dans les entreprises de moins de 50 salariés et en cas d’échec des négociations, l’employeur peut décider unilatéralement de la mise en place d’un régime de participation après consultation du comité d’entre-prise ou des délégués du personnel.

L’intéressement est une mesure qui vise à associer les salariés aux résul-tats ou performances de l’entreprise en leur versant une prime. Ce procédé est facultatif et de caractère stricte-ment collectif. Il peut être institué au sein d’une entreprise par un accord, applicable pour une durée de trois ans, négocié soit dans le cadre d’une convention ou d’un accord collectif de travail conclu avec les délégués syndicaux, soit d’un accord convenu entre le chef d’entreprise et les repré-sentants d’organisations syndicales représentatives, soit par un accord conclu au sein du comité d’entre-prise, soit à la suite de la ratifi ca-tion, à la majorité des deux-tiers du

personnel, d’un projet proposé par le chef d’entreprise. L’intéressement des salariés doit présenter un caractère aléatoire et résulter d’une formule de calcul liée obligatoirement aux résul-tats ou aux performances de l’entre-prise. De ce fait, les sommes versées ne doivent se substituer à aucun des éléments de rémunération en vigueur dans l’entreprise.

Le plan d’épargne se décline désor-mais au pluriel. Au traditionnel Plan d’épargne d’entreprise (PEE) ont été ajoutés le Plan d’épargne inter-entre-prises (PEI) et le Plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Le PEE est un système d’épargne collectif faculta-tif, ouvrant aux salariés de l’entreprise la faculté de participer, avec l’aide de celle-ci, à la constitution d’un porte-feuille de valeurs mobilières. Le salarié peut verser les sommes qu’il reçoit de la participation ou de l’intéressement, mais aussi effectuer des versements personnels (qui ne peuvent être supé-rieurs sur l’année au quart de sa rému-nération annuelle). L’entreprise abonde ensuite ces versements, de manière

L

Les principaux outils de l’épargne salariale

Plusieurs dispositifs, qui peuvent se combiner, forment la panoplie de l’épargne salariale. Ils peuvent se diviser en deux catégories, ceux qui instaurent un système de primes : la participation et l’intéressement ; ceux qui permettent de se constituer une épargne : le Plan épargne entreprise (PEE) et le Plan épargne pour la retraite collectif (PERCO).

DOSSIER

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complément financier au salarié pen-dant sa retraite, sous forme de rente viagère ou sous forme de capital. Le PERCO peut être alimenté par l’intéres-sement, la participation, les versements personnels. Près de la moitié des socié-tés du SBF 120 (et plus des deux-tiers de celles du CAC 40) sont équipées d’un plan d’épargne retraite. Selon l’Associa-tion française de la gestion financière (AFG), près d’un million de salariés (964 000) y adhéraient en 2011, soit une augmentation de 39 % en un an. Pour inciter les salariés à l’utiliser, les entreprises cotées proposent majoritai-rement (53 %) un abondement : 88  % d’entre elles optent pour une règle d’abondement proportionnelle au mon-tant de versement avec, pour 41 % de celles-ci, plusieurs tranches de verse-ment assorties de taux différents et dé-gressifs. En moyenne, ce taux d’abon-dement se fixe à 62 % (entreprises du CAC 40 et du Next 80 confondues). Quant au plafond moyen, il s’établit à 938 euros. Les coups de pouce des employeurs participent à hauteur de 40 % au 1,4 milliard d’euros collecté en 2011 dans ce produit retraite. Le reste est alimenté par la participa-tion (23 %), l’intéressement (16 %)

et les versements volontaires des salariés (21 %).À partir du moment où leur entreprise met en place un tel outil, tout sala-rié peut en bénéficier. Cependant, il existe des conditions liées au temps de présence dans l’entreprise. Une condition d’ancienneté, de trois mois maximum, peut être exigée. Certains plans d’épargne salariale, une fois souscrits, peuvent être conservés par le salarié sous certaines conditions, même s’il quitte l’entreprise suite à une fin de contrat. Ainsi, le salarié peut garder son PEE, même s’il part en retraite ou en pré-retraite, à condi-tion qu’il ait préalablement effectué des versements personnels. Il peut aussi le conserver s’il quitte l’entre-prise suite à une rupture ou une fin de contrat, mais il ne pourra plus y effec-tuer de versements. Quelle que soit la cause de départ du salarié, l’entreprise n’abondera plus ce capital. Un ancien salarié peut conserver son PERCO, sauf s’il a accès à ce type de plan dans sa nouvelle entreprise. Comme pour le PEE, il ne bénéficiera cependant plus de l’abondement de l’ancienne entre-prise et les frais de gestion seront à sa charge exclusive.

proportionnelle. Cet abondement est limité à 300 % des versements du salarié et il ne peut dépasser 2 909,76 € par salarié en 2012. Ce plan peut être instauré, soit unilatéralement par le chef d’entreprise, soit conventionnel-lement dans les mêmes formes que les accords de participation. Le PEI est une variante du PEE, ins-tituée pour faciliter la mise en place d’un plan d’épargne salariale dans les petites ou moyennes entreprises. Grâce au PEI, plusieurs entreprises peuvent créer un plan d’épargne commun à proposer à leurs salariés respectifs. Le PEI, qui fonctionne comme le PEE, peut être négocié par accord collectif. Il peut aussi être mis en place avec le CE de chaque entreprise ou suite à la ratification du personnel.

UN COMPLÉMENT POUR LA RETRAITE

Lancé en 2003, le PERCO est également une déclinaison du PEE. Comme celui-ci, il permet au salarié de se constituer une épargne par un portefeuille de va-leurs mobilières (comportant au moins trois fonds de placement différents), mais à la différence du PEE, le PERCO sera uniquement destiné à apporter un

Une épargne bloquée sauf exceptiona disponibilité de l’épargne salariale diffère selon les

dispositifs : le capital placé sur un plan d’épargne

salariale (PEE, PEI) est bloqué pour une durée mini-

male de 5 ans, pour le PERCO, le capital est indispo-

nible jusqu’au départ à la retraite du salarié.

Cependant, cette épargne peut faire l’objet d’un déblocage anti-

cipé dans certaines situations prévues par la loi. Le PEE peut

notamment être débloqué en cas de mariage, divorce, décès,

naissance, achat de la résidence principale, surendettement du

salarié ou cessation de son contrat de travail. Ce dernier cas de

figure est d’ailleurs, selon les chiffres de l’AFG, la raison prin-

cipale motivant un déblocage anticipé (527 000 salariés épar-

gnants concernés, avec un montant débloqué de 2 500 euros

en moyenne).

Le PERCO peut également être débloqué, mais seulement dans

certaines situations, par exemple en cas de décès du salarié ou

de son conjoint, pour une remise en état de la résidence princi-

pale ou encore en cas de surendettement. Pour la participation

et l’intéressement, la loi de 2008 portant sur les revenus du

travail offre la possibilité au salarié, sur sa demande, de tou-

cher directement sous 15 jours, la totalité ou une partie de ces

sommes, qui deviennent alors imposables.

L

DOSSIER

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LES ÉLECTIONSDANS LES TRÈS PETITES ENTREPRISES (TPE*),C’EST QUOI ?Vous êtes salarié d’une entreprise de moins de 11 sala-riés. Vous allez avoir la possibilité de désigner le par-tenaire social qui vous représentera dans votre branche professionnelle.Les salariés sont répartis en 2 collèges : « cadres » et « non cadres ». La CFE-CGC a pour vocation de repré-senter les cadres et agents de maîtrise, c’est-à-dire ceux qui cotisent à une caisse de retraite complémentaire cadres (AGIRC) ou équivalent.

LES ÉLECTIONSDANS LES TRÈS PETITES ENTREPRISES (TPE*),C’EST QUAND ?Elles se dérouleront par internet et par correspondance du 28 novembre au 12 décembre 2012.

LES ÉLECTIONSDANS LES TRÈS PETITES ENTREPRISES (TPE*),C’EST COMMENT ?Vous aurez la possibilité de voter par correspondance ou par internet sécurisé.VOUS VOTEREZ POUR UN SIGLE ET UN LOGO, VOTEZ CFE-CGC ET NON POUR UNE LISTE DE CANDIDATS.

Vous êtes cadre ou agent de maîtrise dans une TPE*, la CFE-CGC répond à vos attentes en matière sociale. Elle vous renseignera sur les accords en vigueur dans votre branche professionnelle.En France, les TPE sont des acteurs majeurs de l’écono-mie dans les domaines agroalimentaires, dans le bâti-ment et les travaux publics, dans le commerce, l’immo-bilier, les services aux entreprises et aux particuliers, la santé et l’action sociale...

LA CFE-CGC À VOTRE ÉCOUTEAu mois de juin dernier, la CFE-CGC, avec l’institut Opi-nion Way, a réalisé une enquête auprès des salariés cadres dans les entreprises de moins de 11 salariés.

OBJECTIF :RÉPONDRE LE MIEUX POSSIBLE À VOS ATTENTES.De cette étude il ressort plusieurs points :Les encadrants des TPE* sont satisfaits de leur situation professionnelle, notamment en raison de l’intérêt de leur travail, de l’autonomie dont ils disposent, et de la diver-sité des tâches.Toutefois des marges de progression existent concernant :La rémunération : 71 % pensent que le niveau de salaire constitue l’axe prioritaire d’amélioration.L’organisation : de leur charge de travail et l’absence d’inter-locuteurs à qui faire part de leurs diffi cultés professionnelles.

Les perspectives : pour 50 % des salariés interrogés, les possibilités d’évolutions insatisfaisantes dans leur entreprise.

LES ENCADRANTS DES TPE* SOUCIEUXDE FAIRE VALOIR LEURS INTÉRÊTS DANSLE DIALOGUE SOCIAL ET LE DÉBAT PUBLIC88 % pensent qu’ils sont insuffi samment considérés par les pouvoirs publics.94 % estiment que le scrutin spécifi que au TPE* est une bonne chose.Plus de ¾ des sondés jugent important que des représen-tants syndicaux soient élus par les salariés des TPE* afi n de négocier des accords sur leurs conditions de travail.

LA CFE-CGC M’APPORTERA QUOI ?• Des conseils, du soutien, de la protection avec ses

experts juridiques conseillers prud’homaux, conseil-lers du salarié, avocats...

• Elle facilitera vos démarches au sein des institutions et organismes de Sécurité sociale, retraite, retraite complémentaire, mutuelles, organismes de formation, famille, Action Logement, administrations…

• Elle vous renseignera sur les possibilités de formation en alternance…

• Elle vous fera bénéfi cier de services dédiés ; une mutuelle complémentaire

« Le Plus Santé » à un tarif négocié spécialement pour la CFE-CGC, d’une protection juridique personnalisée, d’une écoute psychologique sur tout problème de souf-france au travail, de harcèlement ou de problèmes per-sonnels.Ces services, vous les trouverez partout, car la CFE-CGC c’est un réseau de militants et de professionnels sur toute la France, et une galaxie avec des délégations départementales et locales (Unions départementales et locales) dans le département où vous habitez.

* TPE : Très Petites Entreprises (cela représente les entreprises de moins de 11 salariés)

ALORS, POUR LES ÉLECTIONS

DANS VOTRE ENTREPRISE :

VOTEZ ET FAITESVOTER CFE-CGC

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Nous savons que certains salariés continuent de rester connectés à leur entreprise en dehors de

leurs heures de travail. Mais la confusion entre la sphère professionnelle et la vie personnelle prend

bien d’autres formes qui nécessitent d’être très vigilants. Au risque d’en payer, un jour, le prix.

ù commence le travail ? Où s’arrête-t-il ? Diffi cile à dire aujourd’hui dans bien des métiers. Le bou-

lot est de moins en moins synonyme d’espace délimité et de temps clai-rement balisé. Sur le plan juridique, en droit du travail, la frontière est caractérisée de la façon suivante : « le salarié met à la disposition de l’employeur sa force de travail mais non sa personne ». La vie personnelle est défi nie comme « l’ensemble des actes, paroles ou comportements du salarié qui sont sans rapport avec l’exécution du contrat de travail ou de la vie de l’entreprise. Cette vie hors de l’entreprise comporte natu-rellement la vie privée, l’intimité de la vie privée, mais aussi des compor-

un état de subordination, l’employeur ne peut donc pas exercer son pouvoir disciplinaire. Cependant, si la vie privée et la vie professionnelle ont toujours connu une certaine porosité, celle-ci a ten-dance à s’accroître. L’équipement en technologies de l’information et de la communication a fait voler en éclats la séparation entre le bureau et la maison. Téléphone mobile, ordina-teur portable, voire smartphone ou autre assistant personnel, ces outils peuvent, à l’occasion, se muer en re-doutable arme anti-35 heures. Surtout s’ils ont été généreusement attribués par l’entreprise à son salarié recon-naissant. Plus les actifs sont équipés, plus ils sont susceptibles d’effectuer des tâches personnelles durant les

O

où est la frontière ?Vie privée, vie professionnelle :

tements publics : le fait d’acheter des marchandises, de participer à la vie politique ou associative, d’assister à telle réunion publique, etc.  ». Le concept de vie personnelle permet «  de garantir un certain nombre de comportements personnels ne rele-vant pas de l’intimité de la vie pri-vée mais qu’il était cependant néces-saire de faire échapper au champ de l’autorité patronale : libertés civiles, libertés publiques, mais aussi, et plus largement, manières de vivre, comportements exprimant la vie per-sonnelle du salarié  ». Ainsi, quand il n’est plus au travail, le salarié redevient un homme libre et ce qu’il peut faire dans sa vie ne regarde pas l’employeur. Hors du temps et du lieu de travail, le salarié n’est pas dans

VIE DES ENTREPRISES

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horaires de travail, essentielle-ment ceux disposant d’ordinateurs portables. Ils sont également plus enclins à travailler à domicile. Ce n’est pas la seule conséquence liée à l’apparition de ces nouvelles tech-nologies. Aujourd’hui, c’est la ques-tion de l’usage des réseaux sociaux, que ce soit au sein de l’entreprise ou à domicile, qui se pose de plus en plus. Notamment Facebook, qui avait déjà fait parler de lui à propos d’une salariée québécoise en arrêt maladie qui affichait une santé insolente sur sa page Facebook loin de la déprime officielle. Et en France, trois salariés d’Alten ont été licenciés pour avoir échangé sur le mur de leur compte Facebook des informations de nature à dénigrer l’entreprise et inciter à la rébellion. Les propos échangés en dehors des horaires et des lieux de travail ont ensuite été recopiés par un autre salarié qui les a adres-sés à sa hiérarchie dénonçant ainsi ses collègues et ouvrant la porte à la délation. Si les propos échangés via la messagerie de Facebook sont assimilables à des échanges pri-vés, les informations publiées sur le mur d’un compte Facebook relèvent d’un espace que l’on pourrait consi-dérer à cheval entre le public et le

privé, car accessible à l’ensemble des contacts amis de l’internaute. Et dans la mesure où les paramètres de confidentialité de son compte n’ont pas été bien réglés, ces informations publiées sont accessibles à une plus large communauté d’internautes. En attendant que la jurisprudence se forge sur Facebook et les réseaux sociaux, les principes de précaution s’imposent.

QUAND L’INTIMITÉ ET LE PROFESSIONNEL S’ENTREMÊLENT

La sphère professionnelle peut aussi faire insidieusement main basse sur une partie de notre intimité, et par-fois avec notre plus total assenti-ment. Il s’agit moins d’une évolution progressive des comportements im-putables aux salariés, que d’une poli-tique managériale tout à fait délibé-rée d’entreprises qui considèrent ce rapprochement du privé et du profes-sionnel comme un levier d’accroisse-ment de la productivité, notamment, par la recherche d’une motivation individuelle et une forte implication de la personne dans la poursuite des objectifs de l’entreprise. Cette inté-gration de la vie privée par la sphère professionnelle prend des formes

diverses, allant de manifestations de convivialité très banales (multiplica-tion des pots dans et hors du cadre professionnel, ou portes-ouvertes de l’entreprise à l’attention des conjoints et enfants, etc.) à des événements plus importants… Qui n’a jamais entendu parler de ces conventions, au bord d’une piscine ou carrément sous les cocotiers, dans lesquelles des collaborateurs se retrouvent pour travailler (un peu), et faire la fête (beaucoup). Goût de la convivialité, du jeu, amusement en perspective, ces entreprises utilisent un levier puissant : apporter des signes de reconnaissance. Face à ces pratiques managériales, le positionnement des salariés est mal aisé. Tous n’ont pas le même besoin et la même accep-tation pour ces manifestations de convivialité imposées. Par ailleurs, il paraît bien difficile de les refuser, au risque de se mettre au ban du groupe. Mais attention, car ces moments d’intimité pourraient éventuellement ressortir au moment opportun pour affaiblir ou disqualifier un ou une collègue. Vraisemblablement propice à une activité professionnelle stimu-lante, ces relations peuvent devenir empoisonnées en cas d’hostilité. Il est donc difficile d’édicter des règles de prudence, des conseils univoques. L’étanchéité entre intimité et vie professionnelle est impossible sans renoncer à toute relation humaine dans son cadre de travail. Elle néces-site néanmoins mesure et prudence, c’est-à-dire une bonne capacité à prendre soin de soi, à poser et faire respecter les frontières qui vous pa-raissent justes entre vie privée et vie professionnelle. À ce titre, le choix d’un environnement professionnel et d’une culture d’entreprise avec les-quels nous pouvons nous sentir en phase est un prérequis indispensable à un épanouissement au travail.

VIE DES ENTREPRISES

22 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

Page 23: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Emploi cadre dans la Construction : un marché mal orienté

Retrouvez plus d’informations sur le marché de l’emploi des cadres sur www.apec.fr

onformément aux prévisions des entreprises interro-gées fin 2011 dans l’enquête annuelle de l’Apec, le marché de l’emploi cadre se dégrade depuis le début de

l’année dans le secteur de la Construction. Confrontées à des carnets de commande peu garnis, les entreprises sont moins nombreuses que l’an passé à la même période à envisager de recruter des cadres. Elles sont de surcroît deux fois plus nom-breuses que le trimestre précédent à juger que leur situation économique va se dégrader dans les prochains mois. Dans ce

contexte difficile, le volume d’offres d’emploi cadre confiées à l’Apec dans le secteur de la Construction s’est contracté au deuxième trimestre 2012, pour la première fois depuis trois ans. Pour Pierre Lamblin, directeur du Département études et recherche de l’Apec : « Tout laisse à penser que le nombre de recrutements de cadres dans le BTP sera beaucoup plus faible en 2012 qu’en 2011 si la conjoncture économique continue de se détériorer, avec des perspectives de croissance faible voire nulle et des investissements limités. »

C

RECRUTEMENT DE CADRES DANS LA CONSTRUCTION

Source : Apec, baromètre trimestriel de recrutement cadre.

Entreprises ayant recruté au moins un cadreEntreprises prévoyant de recruter au moins un cadre

2ème trim. 2011 3ème trim. 2011 4ème trim. 2011 1ème trim. 2012 2ème trim. 2012 3ème trim. 201220 %

100 %

80 %

60 %

40 %

57 %

48 %52 %

51 %

45 % 46 %

Source : Apec, Baromètre trimestriel de recrutement cadre.

Forte baisse des prévisions de recrutement51 % des entreprises de Construction déclarent avoir recruté au moins un cadre au deuxième trimestre 2012, soit une hausse de 4 points par rap-

port au deuxième trimestre 2011. Cette résistance du marché ne devrait pas durer. En effet, les entreprises in-terrogées affichent un grand pessi-

misme pour les mois à venir. Seules 39 % des entreprises prévoient de recruter au moins un cadre au troi-sième trimestre 2012, soit une chute de 8 points en un an. Il s’agit de la proportion la plus faible pour un troi-sième trimestre depuis trois ans. On peut noter qu’un quart des entre-prises qui ne vont pas recruter l’ex-pliquent par la mauvaise conjoncture économique, signe d’un contexte peu favorable. Comme chaque tri-mestre, les recrutements envisagés concernent principalement les cadres de chantiers et les fonctions Études techniques et Recherche & Dévelop-pement.

47 %51 %

47 %39 %

SOCIAL

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 23

Page 24: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Légère baisse du volume des offres d’emploi

Le nombre d’offres d’emploi cadre confiées à l’Apec au deu-xième trimestre 2012 par les

entreprises de Construction baisse de 2 % par rapport au deuxième tri-mestre 2011. C’est la première fois depuis 2009 que le volume d’offres du secteur connaît un fléchissement.

La Construction fait partie des rares secteurs d’activité à avoir connu une baisse du volume d’offres publiées au deuxième trimestre 2012. En effet, l’ensemble des offres a progressé de 12 % sur la période.Dans ce climat peu favorable, les entre-prises de Construction déclarent moins

de difficultés de recrutement. D’après l’enquête Apec de suivi des offres, trois à six mois après avoir diffusé leur offre sur le site de l’Apec, 34 % des entre-prises de construction déclarent avoir facilement trouvé des candidats adap-tés au poste à pourvoir, contre 27 % il y a un an à la même période.

L ÉVOLUTION DES OFFRES D’EMPLOI CADRE PUBLIÉES PAR L’APEC

2e trimestre 2009 2e trimestre 2010 2e trimestre 2011 2e trimestre 2012

Construction 2 394 3 583 5 549 5 453

Évolution (en %) - 12 + 50 + 55 - 2

Ensemble des offres 53 050 85 277 144 482 161 144

Évolution (en %) - 34 + 61 + 70 + 12

Source : Offres Apec

Source : Apec, Baromètre trimestriel de recrutement cadre.

Une situation économique peu encourageantees perspectives économiques pour les mois à venir sont peu encourageantes. Dans la Construction, moins de deux

recruteurs sur dix interrogés en juin 2012 jugent que la situation écono-mique de leur entreprise devrait plutôt s’améliorer dans les prochains mois. Et

surtout 24 % pensent qu’elle va se dé-grader, soit plus du double par rapport au trimestre précédent (interrogation de mars 2012). La situation est ainsi jugée légèrement plus défavorable que pour l’ensemble des secteurs, pour les-quels 22 % des recruteurs s’attendent à une détérioration de la situation de leur

structure, soit deux points de moins que les recruteurs de la Construction. Dans tous les secteurs et comme au trimestre précédent, une majorité de recruteurs restent toutefois prudents en déclarant que la situation écono-mique de leur entreprise ne devrait ni s’améliorer ni se dégrader.

L Selon vous, dans les prochains mois, la situation économique de votre entreprise devrait (en % d’entreprises interrogées) :

Plutôt s’améliorer

Plutôt se dégrader

Ni l’un ni l’autre

Ne se prononcent pas

Secteur de la Construction Mars 2012

Secteur de la Construction Juin 2012

0% 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 %

8 %3 %

11 %24 %

25 %19 %

56 %54 %

SOCIAL

24 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

Page 25: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

epuis deux décennies, les expositions aux risques pro-fessionnels ont évolué de

manière contrastée : globalement, l’in-tensité du travail a augmenté alors que les contraintes physiques ont reculé. C’est ce qui ressort des résultats de la dernière enquête Sumer (surveillance médicale des expositions aux risques professionnels) réalisée en 2009-2010 par 2 400 médecins du travail, soit plus de 20 % de ces professionnels en ac-tivité. Premier enseignement, les du-rées longues de travail reculent dans le secteur privé : 29 % des salariés tra-vaillaient plus de 40 heures par se-maine en 1994, contre 21 % en 2003 et 18 % en 2010. Les lois relatives à l’instauration des 35 heures ont contri-bué à cette évolution. Cependant, tous les salariés ne sont pas logés à la même enseigne. Un peu moins de la moi-tié des cadres effectuent toujours des semaines de plus de 40 heures en 2010. Autre particularité liée aux temps, la proportion de salariés dont le rythme de travail est imposé par une demande

extérieure obligeant à une réponse immédiate a continué de s’accroître dans l’industrie et la construction alors qu’elle a diminué dans le tertiaire. Ainsi, dans la construction, 29 % des salariés, ayant répondu au question-naire étaient concernés par cette pres-sion des délais, 37 % en 2003. En 2010, ils sont 42 %... Ces résultats confi rment ainsi la pénétration de la pression des clients dans ces secteurs, déjà observée dans d’autres enquêtes. Les semaines sont donc toujours aussi longues et la fl exibilité du temps de travail reste globalement toujours au même niveau, voire augmente légèrement. Les horaires atypiques, par exemple, sont en légère progression depuis près de dix ans. En 2010, 31 % des salariés du secteur privé travaillent le dimanche et les jours fériés, même occasionnel-lement, contre 30 % en 2003. À noter, dans la construction, le travail domi-nical recule un tout petit peu de 11,8 % en 2003 à 10,8 % en 2010. Même constat de léger refl ux pour les cadres et les professions intermédiaires.

RECUL DE L’AUTONOMIE ET ACCROISSEMENT DU CONTRÔLE

Le manque d’autonomie, qui est un facteur psychosocial de risque au tra-vail, se fait particulièrement ressentir. Après s’être développées entre 1994 et 2003, les marges de manœuvre des salariés tendent plutôt à se stabiliser sur la dernière période (2009-2010). Par exemple, 36 % des salariés ne peuvent pas faire varier les délais fi xés en 2010 contre 35 % en 2003. Autre il-lustration, en 1994, 17 % des salariés ne pouvaient pas interrompre momen-tanément leur travail quand ils le sou-haitaient. Ils sont encore 15 % à ne pas pouvoir le faire en 2010, après 16 % en 2003. Mais au-delà de cette stabi-lité d’ensemble, les cadres et les pro-fessions intermédiaires connaissent un recul de leurs marges de manœuvre, au contraire des ouvriers qui progressent en autonomie. Ainsi, la proportion des salariés qui règlent la plupart du temps personnellement les incidents aug-mente de 3 points pour les ouvriers

D

Les cadres et professions intermédiaires

de moins en moins autonomes

Le travail des cadres est de plus en plus soumis à des normes et des prescriptions strictes. C’est un des principaux enseignements de la troisième édition de l’enquête Sumer qui, depuis presque dix ans, s’intéresse à l’évolution des risques professionnels dans les entreprises.

SOCIAL

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 25

Page 26: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

entre 2003 et 2010 mais recule de 4 points pour les professions intermédiaires. De même, la latitude décisionnelle, qui renvoie aux marges de manœuvre dont le salarié estime disposer pour peser sur les décisions dans son travail, baisse surtout pour les cadres et les professions intermé-diaires (- 3 %) alors qu’elle augmente légèrement pour les ouvriers. Dans le même temps, le contrôle du travail et du suivi informatisé s’est accru pour ces deux catégories : 29 % des cadres en 2010 contre 13 % en 1994 et 36 % en 2003 contre 19 % en 2010 pour les professions intermédiaires. L’aug-mentation de ces contraintes et la diminution de la latitude décision-

nelle se traduisent par un accrois-sement de salariés confrontés à des situations de tension au travail.Les indicateurs reflétant le soutien social au travail apporté par les collè-gues et les supérieurs varient peu : la grande majorité des salariés estiment que les personnes avec lesquelles elles travaillent ont un comportement amical (88 % en 2010) et que leur supérieur les aide à mener leur tâche à bien (77 % en 2010). En décalage avec cette stabilité du lien social, une proportion croissante de salarié déclare subir des comportements hos-tiles ou ressentis comme tels (16 % en 2003, 22 % en 2010). Cette aug-mentation concerne particulièrement

les comportements méprisants (+5 points) et une hausse des dénis de reconnaissance du travail (+ 3 points). Dans la construction, 12 % des sala-riés ont déclaré, en 2003, vivre dans leur travail au moins un comporte-ment hostile. Ce chiffre est passé à 17 % en 2010. D’un côté, le lien social reste très fort, de l’autre, un nombre croissant de salariés déclarant vivre des situations d’agressivité… Cette apparente contradiction n’a pas manqué d’interroger les analystes du ministère du Travail. De prochaines enquêtes explorant une palette plus large de risques psycho-sociaux devraient pouvoir apporter un éclairage sur ce paradoxe. À suivre.

ancée par le ministère du Travail, cette troisième

édition de l’enquête Sumer dresse une cartographie

des expositions des salariés aux principaux risques

professionnels en France. Elle permet de réaliser des outils

d’aide au repérage

des expositions et de

définir des actions de

prévention prioritaires

pour les acteurs impli-

qués dans le domaine

de la santé au travail.

Cette enquête repré-

sente le double intérêt

de reposer d’une part

sur l’expertise pro-

fessionnelle du médecin du travail qui peut administrer un

questionnaire parfois très technique, et d’autre part sur le

grand nombre de salariés enquêtés. La personne remplit, seule

dans la salle d’attente, un auto-questionnaire qui porte sur

son vécu du travail et permet d’évaluer les facteurs psychoso-

ciaux de risques rencontrés sur le poste de travail. Horaires,

rythmes de travail, autonomie, relations avec les collègues

ou la hiérarchie, les questions relatives à l’organisation font

référence à la situation

habituelle de travail.

Le médecin enquêteur

s’appuie d’une part

sur les déclarations

du salarié lors de la

visite médicale, d’autre

part sur son expertise

fondée sur sa connais-

sance du terrain et des

procédés de travail.

L’enquête s’est déroulée de janvier 2009 à avril 2010. Parmi

les 53 940 salariés que les médecins du travail voyaient en

visite périodique, 47 983 ont répondu. Ces salariés sont repré-

sentatifs de près de 17 millions de salariés en activité.

Près de 48 000 salariés interrogés

L« Entre janvier 2009 et avril 2010, près de 48 000 salariés ont répondu à un questionnaire adressé par le

médecin du travail »

SOCIAL

26 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

Page 27: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 27

INAPTITUDE : UN TERME SOIGNEUSEMENT ENCADRÉ

1/ L’inaptitude doit avoir été régu-lièrement constatée par le médecin du travail (sauf exceptions, à la suite de deux visites espacées de deux semaines). Seul ce dernier peut rendre un avis d’inaptitude. Ni le médecin traitant, ni le médecin conseil de la Sécurité sociale n’en ont le pouvoir. Et cet avis du médecin du travail est incontournable ; une convention collec-tive ne peut en dispenser l’employeur ; pas plus que la mise en invalidité du salarié (décision qui relève de la caisse de Sécurité sociale). Dans ce dernier cas, il appartient à l’employeur d’orga-niser sans délai une visite de reprise (Soc. 16 sept. 2009, n° 08-41029)…

d’un mois pour reclasser le salarié ou le licencier. À défaut, d’avoir fait l’un ou l’autre, il devra reprendre le paie-ment du salaire… sans pour autant être déchargé de son obligation de reclassement (Soc. 21 mars 2012, n° 10-12068). Et en cas de contestation, ce sera à l’employeur d’administrer la preuve que tout a été tenté pour main-tenir le salarié en emploi. Si le juge prud’homal est saisi, et que l’employeur échoue à le convaincre, le licenciement sera alors jugé illégitime, ouvrant droit à indemnisation au profi t du salarié.

PROPOSER DE LA FORMATION POUR RECLASSEMENT

Une ou deux propositions de reclasse-ment ne suffi sent pas ; ce sont

le salarié inapte !Il faut sauver

Mais cet avis du médecin du travail n’est pas indiscutable. Le salarié peut le contester, devant l’inspecteur du travail, dans un délai de deux mois (C. trav., art. R. 4624-35).

2/ L’employeur doit avoir tout tenté (transformation de poste, aménage-ment du temps de travail…), sérieu-sement, loyalement, pour reclasser le salarié inapte (C. trav., art. L. 1226-2 et L. 1226-10), dans l’entreprise ou dans les sociétés du groupe auquel appartient l’entreprise, sur un poste aussi comparable que possible à celui précédemment occupé.

Le mécanisme légal est simple : à compter de l’avis défi nitif d’inapti-tude, l’employeur dispose d’un délai

Sauver le salarié inapte ! Mais le sauver de quoi exactement ? De quelle terrible menace ? Du licenciement qui est son sort le plus commun. Y faire obstacle n’est pas chose facile ; souvent ce sera même chose impossible. Reste que si le législateur a autorisé le licenciement pour inaptitude, il n’en a pas moins conditionné sa légitimité à deux importants préalables. Tenter de « sauver » le salarié inapte, c’est d’abord s’assurer que l’un et l’autre ont bien été respectés.

JURIDIQUE

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28 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

l’ensemble des postes disponibles appropriés à ses capacités physiques et professionnelles qui doivent lui être proposés (Soc. 7 mars 2012, n° 11-11311) ! Tout juste ne peut-on exiger de l’employeur qu’il four-nisse au salarié la formation initiale qui lui fait défaut pour prétendre à un emploi disponible (Soc. 22 juin 2011, n° 10-18236). Et si le salarié conteste que les propositions faites correspondent aux préconisations du médecin du travail, il appartient alors à l’employeur de recueillir l’avis complémentaire du médecin du travail (Soc. 25 janv. 2012, n° 10-36137).

LES ÉLUS DOIVENT ÊTRE ASSOCIÉS

Si la procédure d’inaptitude non pro-fessionnelle laisse le salarié seul face à son employeur, il n’en va pas de même en cas d’inaptitude d’origine professionnelle. Dans cette dernière hypothèse, les délégués du person-nel (et seulement eux… la consulta-tion du CHSCT ne peut ainsi suppléer l’absence de consultation des DP) devront être consultés sur les pos-sibilités de reclassement du salarié déclaré inapte. Bien que simplement consultatif (d’aucuns diront « pure-ment décoratif »), leur avis n’en reste pas moins essentiel car s’il n’a pas été régulièrement sollicité (il doit impé-rativement l’être entre l’avis définitif d’inaptitude et l’envoi de la lettre

de convocation à l’entretien préa-lable de licenciement), le licencie-ment prononcé sera nécessairement illégitime (sanction immédiate : 12 mois de salaire). Or, il n’est pas rare que nombre d’employeurs distraits « oublient » cette phase de consul-tation des élus… Que doit alors faire le DP face à la carence patronale ? Rappeler, en temps utile, l’employeur à ses obligations légales ou garder le silence et préparer le terrain à une future (et victorieuse) action judi-ciaire du salarié ? Sans doute, à la conscience de l’élu, l’intérêt du sala-rié servira de précieuse boussole.

Reste un dernier point crucial. Celui-ci n’est pas formalisé dans les textes de loi, mais résulte d’une jurispru-

Que doit faire le DP face à la carence patronale ? Rappeler, en temps utile, l’employeur à ses obligations légales ou garder le silence et préparer le terrain à une future action judiciaire du salarié ?

dence solidement assise. Il nourrit un contentieux abondant. L’inaptitude ne constitue une cause légitime/valable de licenciement que si elle ne résulte pas du comportement fautif de l’employeur. Que l’inaptitude du salarié, reconnue par le médecin du travail, s’origine par exemple dans le harcèlement moral dont il a été l’objet et le licenciement prononcé se verra invalidé. Sauver le salarié inapte, c’est aussi lui rappeler qu’il n’a point à subir les conséquences préjudiciables d’un état (l’inapti-tude) dont la responsabilité incombe à l’employeur !

Certes, souvent, la protection instau-rée autour du salarié inapte ne lui permettra pas de conserver son (un) emploi. Il n’empêche : il faut la faire vivre, la faire respecter, lui donner corps (en informant le salarié sur ses droits, en rappelant l’employeur à ses obligations). Et si le salarié ne peut être sauvé du chômage, au moins faut-il s’assurer qu’il soit indemnisé de la violation de ses droits ! Rien de mieux, mais mieux que rien ! Ici, le « sauveur » doit savoir se faire modeste.

JURIDIQUE

Page 29: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

SOCIAL

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 29

SOCIALSOCIAL

L’énoncé : un cadre reproche à son employeur de ne pas avoir respecté son statut protecteur (il est adminis-trateur de l’URSSAF) en consultant la liste de ses appels téléphoniques pas-sés au moyen du téléphone portable mis à sa disposition par l’entreprise. L’employeur se défend en soulignant qu’il s’est contenté d’examiner, comme peut le faire tout titulaire de ligne, les relevés de communications téléphoniques remis par l’opérateur de téléphonie mobile. Qui a raison ? Le cadre ! En effet, le droit fonda-mental à la représentation suppose que soit assurée la confi dentialité des correspondances des salariés investis de mandats électifs ou syndicaux, peu importe que ces derniers s’exercent en dehors de l’entreprise (Soc. 4 avr. 2012, n° 10-20845). Or, l’examen par l’employeur des relevés téléphoniques permet l’identifi cation des correspon-dants du salarié mandaté.

EXERCICE N° 2

CONJUGUEZ CONTRÔLE PATRONAL ET LOYAUTÉ DE LA PREUVELa question : la fi n (prouver un com-portement illicite) justifi e-t-elle les moyens (mettre en œuvre un disposi-tif de contrôle clandestin) ? La solu-tion : non. Seuls les éléments factuels collectés par le biais d’un système de contrôle porté à la connaissance des salariés peuvent leur être oppo-sés (C. trav., art. L. 1222-4 ; Soc. 4 juill. 2012, n° 11-30266). Chaque salarié doit être individuellement informé qu’un « œil électronique » scrute ses faits et gestes… même si cet œil a été installé dans une entre-prise cliente où le salarié est amené à intervenir (Soc. 10 janv. 2012, n° 10-23482). Indispensable, cette information individuelle est cependant insuffi -sante pour valider le moyen de

Le salarié

Conjugaison des temps modernes, présent de l’indicatif : je surfe, tu surfes, il surfe, nous surfons… (sur le net, bien évidemment). Déclinaison de synonymes, 3e personne du singulier : il observe, il contrôle, il surveille, il examine… (l’employeur, bien entendu).

éfi des temps modernes du droit : conjuguer légitime contrôle par l’employeur de l’activité de ses sala-riés et respect de leurs

libertés fondamentales. C’est qu’à la différence du contremaître, ancienne époque, l’œil électronique voit tout ce qui se fait (ou ne se fait pas), entend tout ce qui se dit (ou se mur-mure) et, à la faveur d’une mémoire sans limite, n’oublie jamais rien ! Le péril pour la vie privée ou les liber-tés individuelles des travailleurs est évident. L’exercice de conjugaison pour n’être pas simple, n’en est pas moins indispensable. Exercices pra-tiques à la lumière d’affaires récentes.

EXERCICE N° 1

CONJUGUEZ DROITS DES SALARIÉS MANDATÉS ET EXAMEN DES RELEVÉS TÉLÉPHONIQUES

D

et le mouchard électronique(Petits exercices de conjugaison juridique)

JURIDIQUE

Page 30: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

SOCIAL

30 - Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP

preuve. Le dispositif de contrôle doit encore être déclaré à la CNIL et faire l’objet d’une procédure de consultation du CE (C. trav., art. L. 2323-32). Par ailleurs, il ne semble pouvoir être utilisé à d’autres fins

que celles indiquées dans la déclara-tion CNIL ! Le salarié mis en délica-tesse par un mouchard électronique a ainsi tout intérêt à demander la production de cette dernière.

EXERCICE N° 3

CONJUGUEZ VIE PRIVÉE ET SYSTÈME DE GÉOLOCALISATIONUn employeur peut-il équiper sa flotte de véhicules d’un système de géolocalisation ? Oui, mais à condi-tion que cet équipement réponde à un objectif légitime : sûreté ou sécu-rité de l’employé, des marchandises ou du véhicule, meilleure allocation de moyens pour des prestations à

accomplir en des lieux dispersés... Un tel système ne peut être utilisé pour contrôler la durée du temps de travail d’un salarié que lorsque aucun autre moyen n’est possible. Et si le salarié dispose d’une liberté d’organisation

dans son travail, un tel usage est tout simplement prohibé (Soc. 3 nov. 2011, n° 10-18036).

De plus, pour éviter les risques d’in-trusion dans la vie privée du salarié, le salarié doit avoir la possibilité de désactiver la fonction de géolocali-sation des véhicules à l’issue de son temps de travail lorsque le véhicule peut être utilisé à des fins privées.

À noter : le salarié peut exiger de l’employeur (un refus l’expose à une amende, CNIL, délib. n° 2012-213 du 22 juin 2012) la communication des données de géolocalisation de son véhicule de fonction.

EXERCICE N° 4

CONJUGUEZ VIE PRIVÉE ET CONTRÔLE DU DISQUE DURDernière règle de conjugaison juris-prudentielle : sauf risque ou évène-ment particulier, un employeur ne peut pas contrôler les fichiers infor-matiques stockés sur le disque dur de l’ordinateur professionnel d’un salarié, dès lors que ces fichiers ont été identifiés comme personnels. Un tel contrôle suppose que le sala-rié soit présent ou ait été dûment appelé. Solution identique en ce qui concerne l’écoute d’enregistrements réalisés par un salarié sur un dicta-phone personnel (Soc. 23 mai 2012, n° 10-23521). En revanche, en l’absence de dénomi-nation personnelle, tous les fichiers informatiques sont présumés pro-fessionnels et l’employeur peut y accéder sans condition (Soc. 10 mai 2012, n° 11-13884). Double avertis-sement : 1/ la dénomination donnée au disque dur (exemple : C:/mes don-nées personnelles) ne peut conférer un caractère personnel à l’intégralité des données qu’il contient (Soc. 4 juillet 2012, n° 11-12502) ; 2/ les connexions établies par un salarié sur des sites internet pendant le temps de travail grâce à l’outil infor-matique mis à sa disposition par son employeur sont présumées avoir un caractère professionnel, de sorte que l’employeur peut les rechercher aux fins de les identifier hors de sa présence (Soc. 9 févr. 2010, n° 08-45253).

Appréciation : satisfaisant dans l’en-semble, mais peut mieux faire.

Patrice AdamMaître de conférences en droit privé,

Université de LorraineAvocat, Cabinet Filor Avocats

Identifiez clairement vos fichiers personnels : un employeur ne peut pas contrôler les fichiers informatiques stockés sur le disque dur de l’ordinateur professionnel d’un salarié, dès lors que ces fichiers ont été identifiés comme personnels.

JURIDIQUE

Page 31: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012

Octobre 2012 - n°104 - LES CAHIERS DU BTP - 31

u mois de février, le président du conseil de prud’hommes de Compiègne organisait une conférence

de presse, en présence d’une cinquan-taine d’avocats du barreau de la ville et de conseillers prud’homaux, pour attirer l’attention des pouvoirs publics sur les problèmes rencontrés. Faute d’effectifs suffi sants, près de 800 dossiers sont en attente de jugement. En avril, ce sont les conseillers des prud’hommes de Vienne, en Isère, qui se sont mis en grève pour réclamer le remplacement au moins à mi-temps sur le poste vacant de greffi er en attendant la nomina-tion d’un nouveau greffi er. Partout, les conseillers prud’homaux tirent la sonnette d’alarme : ils n’ont plus les moyens de jouer leur rôle. Depuis 2008 et la mise en œuvre de la réforme de la carte judiciaire, 62 conseils de prud’hommes ont été supprimés pour une seule création dans le Nord. En Moselle, par exemple, il ne reste que trois conseils de prud’hommes : à Metz, Thionville et Forbach. Ceux de Sar-reguemines et Sarrebourg ayant été supprimés. Au fi nal, dans 37 dépar-

tements, il ne reste aujourd’hui plus qu’un seul conseil…

UNE JUSTICE TRÈS LONGUE

À cette réduction drastique, viennent s’ajouter le manque criant de moyens matériels et le manque de greffi ers. À Pau, les deux salles d’audience ne disposent d’aucun équipement infor-matique, ce qui empêche le personnel du greffe de travailler effi cacement à l’avancement des dossiers. Cette pénu-rie affecte ces tribunaux alors même que leur activité augmente. Selon les chiffres fournis par le ministère de la Justice, le nombre d’affaires en cours, au 31 décembre 2009, devant les conseils de prud’hommes (hors référés) était de 202 834, soit une évolution de +21,9 % par rapport à 2008. Consé-quence, la durée moyenne de traite-ment des litiges s’allonge. Elle était de 10 mois en 2009, elle atteignait jusqu’à 32 mois à Bobigny et 25,5 mois à Lyon. À Nanterre, les justiciables attendent en moyenne 24 mois et à Toulouse 17 mois. Des délais qui, pour les syndicats de conseillers prud’homaux, frôlent

le « déni de justice ». D’autant plus que les Prud’hommes traitent d’affaires urgentes (48 100 référés en 2009) avec de lourdes conséquences sociales, car elles laissent certains justiciables sans ressources dans des situations drama-tiques. Face à ces dysfonctionnements, un collectif de salariés a saisi la justice. En janvier 2012, le tribunal de grande instance de Paris a condamné l’État à indemniser 16 salariés victimes de délais de procédure « déraisonnables » aux prud’hommes de Nanterre, Bobigny ou Longjumeau, où ils ont attendu plu-sieurs années avant de voir leur affaire tranchée. Le tribunal a reconnu un « déni de justice » de la part de l’État, qui devra leur verser des dommages et intérêts. Pour le syndicat des avocats de France, qui a lancé cette démarche, il ne s’agit pas de remettre en cause la justice prud’homale, mais d’engager la responsabilité de l’État dans le manque de moyens matériels et humains alloués à la justice. Le jugement comporte surtout une dimension symbolique : il enjoint à l’État de prendre des mesures afi n d’assurer de garantir des délais raisonnables.

Les conseils de Prud’hommes connaissent des conditions de fonctionnement de plus en plus dégradées, ce qui se traduit par une défaillance profonde du service public de la justice.

A

La justice prud’homale est La justice prud’homale est complètement asphyxiée

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Page 32: Cahiers du BTP 104 - Octobre 2012