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revue du Spiridon romand mars 2010 N o 109 www.spiridon.ch

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Page 1: mmmillepattes-No 104

revu

eduSpiridonromand

mars

2010

No109

www.spiridon.ch

Page 2: mmmillepattes-No 104

Le mmmille-pattes • Spiridon romandcomitéPrésidentPHILIPPE ROCHATchemin des Sauges 25 • 1018 Lausannetél. + fax 021 646 33 35 • 078 672 13 [email protected]

SecrétaireBÉATRICE FARINE-SUTTERchemin des Croisettes 24 • 1066 Epalingestél. 021 652 92 08 • 079 774 73 [email protected]

TrésorierJEAN-LUC GENEUXchemin de la Batelière 1 • 1007 Lausannetél. 021 617 19 80 • 079 716 91 [email protected]

Fichier informatiqueDANIEL LAUBSCHERroute de la Blécherette 14 • 1033 Cheseauxtél. 021 731 47 24 • 079 326 53 [email protected]

Relations publiquesDENISE BONNYRiollaz 8 • 1530 Payernetél. 026 660 43 14 • 079 786 68 05

hors comitéMise en page du mmmille-pattesJEAN-CLAUDE BLANCFondation Foyer-Handicapatelier du Petit-Lancyavenue du Petit-Lancy 10 • 1213 Petit-Lancytél. 022 879 93 00 • fax 022 879 93 [email protected]

CorrecteurROBERTO DE MUNARIrue du Village-Suisse 12 • 1205 Genèvetél. 022 329 47 [email protected]

WebmasterDEMETRIO CABIDDUrue du Canal 1 • 1347 Le [email protected][email protected]él. 021 845 41 26 • 079 305 31 51

cotisationsMembre (minimum) Fr. 40.–Couple Fr. 40.–Cotisation de soutien Fr. 100.–Cotisation de club Fr. 120.–

(La cotisation de club donne droit à 3 abonnements,nominatifs ou non; préciser s.v.p.)Spiridon romand, 10 - 4870 - 9

abonnementPour Fr. 40.– par an (cotisation de soutien Fr. 100.–),je désire m’abonner à votre revue Lemmmille-pattes(3 numéros par an).

Pour ce prix, je deviens également membre du Spiridonromand (aucune obligation, si ce n’est celle de se plier à unebonne éthique sportive).

Consultez notre site internet:

www.spiridon.chreportages • photos • annoncesTous ces éléments doivent être envoyéspar courrier ou par e-mail à:PHILIPPE ROCHATchemin des Sauges 25 • 1018 Lausannetél. + fax 021 646 33 35 • 078 672 13 [email protected]

2 · mars 2010 No 109

tarif des annonces (annonces publicitaires ou annonces de courses)

Nombre Format 1/4 page 1/3 page 1/2 page 1 pagede parutions

1 Fr. 100.– Fr. 150.– Fr. 200.– Fr. 400.–

2 Fr. 180.– Fr. 270.– Fr. 360.– Fr. 720.–

3 Fr. 250.– Fr. 375.– Fr. 500.– Fr. 1000.–

Parutions 15 mars 15 juillet 15 novembre

Délais de réception 15 février 15 juin 15 octobre

Annonces de courses15% de réduction sur ces prix (pour les organisateurs de courses)

Régie des annonces et renseignementsPHILIPPE ROCHATchemin des Sauges 25 • 1018 Lausannetél. 021 646 33 35 • 078 672 13 34 • [email protected]

Mise en page et conception graphiqueJean-Claude Blanc • Atelier micro-édition du Petit-LancyFondation Foyer-Handicap, av. du Petit-Lancy 10 • CH-1213 Petit-Lancytél. 022 879 93 00 • fax 022 879 93 09 • [email protected]

Impression • Imprimerie Genevoise, Carouge

Délai de rédaction du No 110 • 15 juin 2010Les articles rédactionnels et les annonces de courses sont à envoyerà la rédaction jusqu’à cette date.

Sauf mention, les photos publiées dans ce numéro sont propriétédu mmmille-pattes ou aimablement prêtées par leurs auteurs.

N’oubliez pas de communiquer votre changement d’adresse à:

Daniel Laubscherroute de la Blécherette 14 • 1033 Cheseauxtél. 079 326 53 89 • [email protected]

Couverture: Au Cross populaire du Nord-VaudoisPhoto: Philippe Rochat

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mars 2010 No 109 • 3

Un vrai cross à VidyPour sa 5e édition, 630 participants

ont pataugé dans la gadoue et dansd’importants résidus de neige signa-lant que l’hiver s’était invité sur lesbords du Léman. Les coureurs ontbénéficié de bonnes conditions clima-tiques, mais il fallait avoir des pointespour ne pas trop glisser, aussi bienchez les jeunes que chez les adultes.Les populaires, qui font un voire deuxcross par saison, ne possèdent pas detelles chaussures. Il fallait être plutôtéquilibriste que coureur à pied pourne pas «s’étaler» à chaque change-ment de direction. En définitive, cha-cun et chacune a eu du plaisir en parti-cipant à cette épreuve qui figure dansle calendrier du Trophée lausannois2010 des courses populaires.Excellente organisation des clubsLausanne-Sports, Stade-Lausanne etFooting-Club Lausanne.

D’autres sports en hiver sontbénéfiques

Effectivement, au vu des cheminsglissants ou très enneigés, d’autressports sont d’actualité pour maintenirla condition physique. Il y a les cou-reurs qui font un arrêt sportif total

durant quelques semaines, de façon àrecharger les batteries. D’autres mor-dus de la course à pied ont trouvé undérivatif pour garder la forme: ski defond, randonnée en peaux de phoque,raquettes, lesquelles ont un succèstoujours grandissant. Pourquoi ne pass’essayer à la course en piscine, excel-lente pour la musculation un peu fati-guée, et se faire ainsi un autre plaisir?

Du pain sur la planche…Eh oui, le Guide des courses popu-

laires, avec ses 535 épreuves diversesannoncées, du cross aux courses surroutes en passant par celles en mon-tagne, vous donne un éventail de pos-sibilités pour vous éclater. Ce guidecommunique également d’excellentsconseils, aussi bien pour coureursdébutants que confirmés. Profitez-en,et au plaisir de vous rencontrer, peut-être au détour d’un chemin. Je voussouhaite une bonne saison, pleine desatisfactions, mais quelquefois aussiavec des résultats moins performantsque prévu. Cela ne devra pas vousenlever l’envie de courir et surtout devous faire plaisir… C’est ça l’essentiel.

Philippe Rochat

S O M M A I R ELe Bonjour du Président 3Course de la Vieille-Ville de Vevey 4

Cross populaire du Nord-Vaudois 5

Un habitué du marathonde New York 6Magnifique expérienced’un coach au Spartathlon 7La course du Talent –Club des «sympathie cent» 2009 8

Course de l’Avent à Yverdon 9

Course de la Tour de Sauvabelin 10Semi des Côtes-de-l’Orbe –«Sport, où est ta victoire ?»Yves Jeannotat 11Leçon d’un sage 12Sur la route qui mène à cent ans 13

Une fille bizarre, contée par la1re marathonienne d’Ethiopie 14-15Thomas Mészaros, toubib 16-17Que la lumière soit… 18La Christmas Midnight Run 19Lausanne Marathon en chiffres –L’Escalade depuis 30 ans! 20Le Défi sportif lausannois 21«Ça n’arrive qu’aux autres…» 22-23Trophée lausannois – Réflexions –Impressions d’une athlètecanadienne 24Qu’est-ce que la coursed’orientation? 25Coureurs d’orientation… coureursau rabais? – Lu pour vous… 26Propos de table 27

LE BONJOURdu Président

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4 · mars 2010 No 109

Il y avait affluence, samedi 7 novem-bre, dans les rues de Vevey pour la tra-ditionnelle course organisée à la per-fection par le CARE de Vevey et celadans d’excellentes conditions atmo-sphériques. En effet, les promeneurscôtoyaient les coureurs qui s’échauf-faient avant leur course et les genspressés d’aller faire «leurs courses»dans les magasins. Les non-initiés sedemandaient ce que faisaient ces«pedestrians» courant dans tous lessens.

Mais revenons à nos moutons… oùplutôt à nos coureurs: il y en avait detous les âges. En effet, les plus petits,une cinquantaine de poussins et pous-sines de 4 à 7 ans, ont ouvert les feuxpar un tour sur le quai et en ville, soit1450 mètres. Des temps déjà promet-teurs: 6’19” pour Mallaury Burnier, deRace, et 6’15” pour Jolan Favez duCARE, tous deux vainqueurs dans leurcatégorie.

Chez les adultes, les distancesallaient de 5,290 km à 7,850 km pourles hommes. Ce sont pratiquementtoujours les mêmes athlètes qui se«battent» pour les places d’honneur.Mais chacun et chacune s’efforce debattre «son propre record», ce qui pro-cure de belles satisfactions person-nelles.

L’incontournable course «La Sor-cière» a toujours le même succèschaque année; les «acteurs» rivalisentd’originalité pour trouver des nou-veaux déguisements à petits etgrands, cela pour le plus grand plaisirdes spectateurs, nombreux au centreville mais assez clairsemés sur le quai.Une petite animation musicale seraitla bienvenue à cet endroit.

A l’issue de la manifestation, DanielHilfiker, président heureux du comitéd’organisation, relevait le bon dérou-lement des courses et le fair-play des700 participants et participantes. Illouait l’excellent travail des bénévoles

Beau succès pour la 20e course de la Vieille-Ville à Vevey

Le départ de «La Sorcière».

et saluait l’apport des nombreux par-tenaires et donateurs, sans lesquelscette 20e édition n’aurait pas pu avoirlieu. � Ph. Rochat

Photos et résultats sur:www.care-vevey.ch

Ludivine Dufour Marc Umbehr, du CARE.

Peu après le départ, Antonio Campos (587) et Narciso Oliveira (612), vainqueur en V2 en 22’12”.

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mars 2010 No 109 • 5

Samedi 21 novembre 2009, la sectiond’athlétisme de l’USY, sous la directionde Michel Roulet, organisait son tradi-tionnel cross sur la belle plage d’Yver-don-les-Bains. Ce sont environ 150 cou-reurs de tous âges qui se sont élancéssur un magnifique parcours plat,d’abord sur terre battue puis enempruntant les sentiers des sous-bois.Un public très chaleureux s’étaitdéplacé pour encourager les crossmen.

Sur un terrain sec, les athlètes ontréalisé d’excellents chronos; la plupartd’entre eux ont réalisé un meilleurtemps que lors des éditions précé-

chaque édition, ce sont les mêmesnombres de coureurs qui viennent àYverdon-les-Bains, ce cross souffrantun peu d’autres courses le mêmeweek-end.

L’organisation est parfaite. Il fautégalement remercier et féliciter lesbénévoles pour leur travail et leurbonne humeur. � Ph.Rt

dentes. En effet, Pierre Fournier etStéphane Heiniger, membres du cluborganisateur, ont fait toute la courseen tête, terminant main dans la mainen 24’41” pour 7,6 km, reléguant le 3e,Sullivan Brunet, également de l’USY,à plus de 2 minutes.

Chez les dames, Ruth Gavin-Schnei-der de Romont l’a emporté (29’08”)devant Christiane Bouquet de Sainte-Croix en 29’51”.

Au terme de la journée, MichelRoulet était heureux du bon déroule-ment de la manifestation, simple maistrès conviviale. Il précisait qu’à

Cross populaire duNord-Vaudois

Le départ des adultes.

Le départ des écolières B et C,et des cadettes.

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6 · mars 2010 No 109

Qui ne connaît pas René Dutoit?Peu de monde dans le domaine de lacourse à pied!!! En effet, René aconcocté vos voyages à New York, puisil s’est occupé de vous dès les pre-miers contacts, alors qu’il était res-ponsable du secteur «voyages etsports» à l’agence Tourisme pour Tousà Lausanne. Il vous a choyés, encoura-gés et guidés lors du marathon le plusprisé de la planète. Quel coureur n’apas fait certains sacrifices pour «sepayer New York»! Combien seront-ilsencore à traverser l’Atlantique pouraller admirer les buildings, le fameuxpont Verrazano, les nombreuses ave-nues bordées de centaines de milliersde spectateurs, pour ensuite terminerdans Central Park?

Pour vous en dire plus sur ce mara-thon «pas comme les autres», RenéDutoit a très gentiment répondu àquelques questions.

Ph. Rochat: Comment t’es venuel’idée de te spécialiser dans les dépla-cements au marathon de New York, etcela depuis combien d’années?René Dutoit: Je travaillais à

l’époque pour l’agence de voyagesLavanchy et, en 1989, j’ai dû accompa-gner pour la première fois des cou-reurs au marathon de New York. Aprèsavoir assisté à ce fantastique événe-ment, je me suis dit: je dois faire au

moins une fois ce marathon, afin depouvoir être considéré par nos cou-reurs comme un vrai «marathonien».Je pensais ne faire qu’un marathondans ma vie, mais, dès 1990, j’ai accom-pagné chaque année des groupes àNew York et n’ai jusqu’à ce jour jamaismanqué cet événement exceptionnel.J’en ai fait de même lors des mara-thons de Paris, Berlin et Londres, soitune trentaine de 42,195 km.

Ph. Rt.: Au début de tes voyages àNew York, combien avais-tu de per-sonnes qui allaient pour courir oucomme touristes?R. D.: Les premières années, nous

étions une cinquantaine de per-sonnes. Dès lors, ce nombre a aug-menté chaque année jusqu’au fameux11 septembre 2001. Deux années devaches maigres ont suivi, puis, depuisdeux ans, c’est la ruée sur les dos-sards.

Ph. Rt.: Tu as couru New York à com-bien de reprises? Et ton meilleurtemps?R. D.: C’est la seule course que je

n’ai jamais manquée depuis que je faisde la course à pied. Cette année étaiten fait très importante pour moi, car jecourais mon 20e marathon dans la«Grande Pomme» et cela trois joursaprès mes 60 ans! De plus, j’ai courupour mon petit-fils Elliott, né cinqsemaines plus tôt. Mon meilleurtemps est de 3h15’49”.

Ph. Rt: Actuellement, ce déplace-ment au marathon est très prisé. Com-bien avez-vous de dossards à disposi-tion?R. D.: Tourisme pour Tous, seul

agent officiel en Suisse romande, a 150dossards sur les (environ) 500 attri-bués à notre pays. Il faut savoir que lesorganisateurs ont reçu plus de centmille demandes en 2009 pour seule-ment 42.000 élus. Les Américains nepeuvent obtenir des dossards que partirage au sort.

Ph. Rt: Combien de temps à l’avancefaut-il s’inscrire pour avoir une chanced’obtenir le fameux «sésame»?R. D.: Pour cette année 2010, tout

est déjà attribué et il y a une liste d’at-tente d’une centaine de coureurs. Dèsle 1er mai prochain, les personnes inté-ressées pourront transmettre un mailà Tourisme pour Tous pour l’épreuve2011,([email protected]

ou [email protected]), et les 150 premiersseront assurés d’avoir leur dossard.

Ph. Rt.: Est-ce que d’organiser cevoyage à New York, avec tous les sou-cis que cela comporte, ne t’enlevaitpas un peu d’influx?R.D.: C’est vrai et étant responsable

sur place de toute l’organisation (200personnes), je n’ai vraiment pas letemps de penser à mon propre mara-thon. J’ai bien sûr l’aide de mes col-lègues (nous sommes généralementcinq accompagnateurs), mais pourmoi le meilleur moment c’est lorsquenos 150 participants sont en ma com-pagnie sur la ligne de départ.

Ph. Rt.: As-tu une ou des anecdotesà nous raconter?R.D.:Oui bien sûr, il y en a quelques-

unes. La plus marquante est celle d’il ya cinq ou six ans. Une participantes’est fait voler son dossard dans sachambre, le soir précédant la course.Elle m’a appelé vers 23 h, pleurant etcomplètement paniquée. Je l’ai calméeen lui disant que j’allais trouver unesolution, bien que je n’en avais aucunesur le moment.

Après plusieurs téléphones durantla nuit, on m’a informé que je pourraisme rendre sur le site de départ où il yavait un «Help Desk» avec ma clienteet nos deux passeports, mais que rienn’était garanti. Après 45 minutes depalabres, on a enfin obtenu un dos-sard de remplacement. Je n’ai jamaisvu une personne aussi heureuse. Elles’entraînait et économisait depuis 10ans pour cet événement! Depuis,lorsque je la rencontre, j’ai toujoursdroit à la «bise du vainqueur».

Ph. Rt:Quel est ton meilleur souve-nir?R. D.: C’était lors du marathon de

2001. Il était prévu environ sixsemaines après le fameux 11 sep-tembre et on ne savait pas s’il auraitvraiment lieu. Nous avions à l’époque175 dossards et, à la suite de nom-breuses annulations, 95 Romandsnous ont accompagnés. Sur place,c’était émouvant, magique, trèsimpressionnant. Partout, il y avait despompiers qui nous témoignaient leursympathie en nous faisant des signes,des applaudissements, lorsque nousnous entraînions dans les rues de NYCavant la course, et une ambianceindescriptible lors du marathon.

UnhabituédumarathondeNewYorkRené Dutoity a participé vingt fois!!!

Sur le pont Verrazano.

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mars 2010 No 109 • 7

Les Américains saluaient tous ceuxqui avaient eu le courage de participerau marathon malgré les risques queles médias faisaient planer sur l’événe-ment.

Ph. Rt: Et ton plus mauvais?R. D.: En fait, il y a en eu deux. Le

premier, c’est lors du «grounding» deSwissair. Nous n’avions plus de volsquelques semaines avant le marathonet il a fallu de toute urgence trouverd’autres solutions, et cela pour plus de150 personnes. Je ne te dis pas lestress au bureau avec mes collègues!

Le 2e, il y a une dizaine d’années. Ilfaisait 24 degrés la veille de la courseet les gens mangeaient sur les ter-rasses. La météo annonçait cependantde la neige pour le lendemain, ce quepersonne ne voulait croire. En fait, dès5 heures du matin, une tempête depluie et de neige avait démoli lestentes sur le lieu de départ et nousavons dû attendre près de trois heuressur place, gelés, pieds mouillés, l’heuredu départ.

Ph. Rt: Pour terminer, quels sont lesconseils que tu peux donner auxfuturs coureurs du marathon, pourqu’il «réussissent» leur course et leurvoyage?R. D.: Surtout ne pas se prendre la

tête et vouloir faire son meilleurchrono. Ce marathon, le plus beau dumonde, avec cent orchestres et envi-ron deux millions et demi de specta-teurs, c’est avant tout la découvertede cinq districts de la ville, dontquatre ne sont généralement pas visi-tés par les touristes.

En conclusion, je te remercie, René,de toutes tes explications qui vontcombler nos lecteurs souhaitant cou-rir le «roi des marathons». Bravo, René,pour ton magnifique travail accompliau service des coureurs et accompa-gnants.

Notre guide bienfaiteur, s’il a prisune retraite bien méritée, n’endemeure pas moins actif en organi-sant différents voyages pour cyclotou-ristes aux quatre coins de l’Europe. �

Ph. Rochat

Pour toutes informations surce nouveau job et ces balades à vélo,s’adresser à:

[email protected]

ou regarder la publicité dansle présentmmmille-pattes (p. 24).

Lorsque, en 490 avant Jésus-Christ,Phidippidès effectua le trajetAthènes–Sparte en courant afin d’allerdemander des renforts aux Spartiatesavant la bataille de Marathon, il étaitloin de penser que, 2500 ans plus tard,deux jeunes habitants de la région deNyon allaient prendre le départ, aupied de l’Acropole, de la 27e édition duSpartathlon, en compagnie de 378autres participants de 25 nationalitésdifférentes.

En effet Emilia Rais de Bassins etEusebio Bochons de Le Vaud ontrelevé le défi de ce parcours exigeantde 246 km, loin d’être plat, le profildévoilant deux sommets culminant à1150 et 980 m d’altitude. Autre diffi-culté de taille, un temps limite de pas-sage à chacun des 75 ravitaillements,sous peine de neutralisation. Cestemps sont les mêmes pour les deuxcatégories, soit hommes et femmes.

Malgré des conditions climatiqueséprouvantes (une température de plusde 30° sous le soleil pendant la journéeet de moins de 15° pendant la nuit),auxquelles vous ajoutez la pluie pourles 50 derniers km, Eusebio a réussil’exploit de toucher le pied de la sta-tue du roi Léonidas à Sparte après 31h26’ de course. Ce temps le place au

Lamagnifique expérienced’un assistant coachau SpartathlonUnultra-marathon dans la Grèce antique en automne 2009

36e rang sur les 132 concurrents arri-vés dans le délai de 36 heures. Lorsde l’édition 2007 il avait terminé au6e rang dans un temps de 27h 40’.

Emilia, quant à elle, avouait unecertaine déception après avoir éténeutralisée au poste de contrôle situéau 113e km et dont la fermeture s’ef-fectuait après 14h 20’ de course. Elleavait pourtant des références enmatière de course longue distance, enparticulier un 2e rang en 2008, lors dela course Nemea–Olympie de 180 km.

L’accueil chaleureux, l’organisationsans faille et le décor tout au long duparcours sont à la hauteur de la dis-tance d’une telle course. Les partici-pants n’ont qu’une hâte, celle de seretrouver au départ en 2010. �

François André,

assistant coach supporter

Le vainqueur 2009 est un Japonais,Ryoichi Sekiya, qui a effectué le par-cours en 23h 48’. Le second est unDanois, Lars Christoffers, en 24h 31’, etle 3e est un Norvégien, en 25h 09’. Lapremière dame est une Japonaise,Sumie Inagaki, créditée d’un temps de27h 39’.

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8 · mars 2010 No 109

Samedi 14 novembre avait lieu la 28e

édition du Trophée du Talent, épreuvecréée par Jean-Pierre Lavizzari et«reprise» depuis quelques années parl’équipe du Service des sports univer-sitaires de Lausanne. Elle fait partiedu Trophée lausannois des courseshors stade. Cette épreuve, rappelons-le encore une fois, est gratuite, cequi devient de plus en plus rare denos jours. Il y a donc encore des orga-nisateurs sympas, alors un grandMERCI à eux.

Ce sont environ 230 athlètes, dont 72féminines, qui se sont élancés sur unmagnifique parcours de 12 kilomètres.Les premiers kils se font sur le bitume;ensuite, ce sont des sentiers, caillou-teux et partiellement recouverts defeuilles mortes, avec des descentes,dont une un peu glissante pour arriverà l’abbaye de Montheron. Après le ravi-taillement, les coureurs abordent unlong faux plat en légère montée lon-geant le Talent. Suivent des côtes quise succèdent, pour terminer le long dela plaine de Mauverney, sous lesencouragements chaleureux d’unnombreux public.

Le meilleur temps de la journée aété établi par un vétéran de 40 ans,Christian Maire, avec l’excellentchrono de 43’56”3. Chez les plus de 50ans, Francesco Christiano s’est imposéen 47’24”1, alors que le meilleur tempsdes féminines était réalisé par Chris-tiane Bouquet, de Ste-Croix, en50’20”6. � Ph. Rt

Ce n’est pas nécessaired’en avoir beaucoup…pour participerà la course du Talent!!!

Vive le clubdes «sympathie cent» 2009

Chers membres, nous avons leplaisir de vous informer de la nais-sance d’un nouveau club au sein denotre association.

Il est constitué de membres par-ticulièrement généreux qui nousont versé une cotisation de 100.–francs, voire plus, lors du paiementde leur cotisation 2009.

Voici par ordre alphabétiquela liste de nos généreux«Sympathie cent» 2009:

Sacha AeschlimannBernard BeletAlain BerguerandJean-Claude BertholetRainer BielinskiJean-Claude BlancAnne-Marie BlaserPierre BoimondAndré BollinMadeline CachemailleLouis ChaignatClaude DoerflingerEvelyne FrauchigerGérald et Lise GremaudJean GuexDaniel HerrenRobert P. HorstYves JeannotatSerge KalbfussUlrich Kohler-Point-Du-JourJean-Pierre LüthiRené MaireJean-Luc MaretPaul MassonPierre MertenatClaude MeylanEtienne OppligerBéatrice PernetJean PeroneFrançois PfisterPatrick ReymondJosé RigoletFrançois SalamunGuy Schnyder

A toutes et tous un grand mercipour votre générosité. Signalonsque de nombreux membres ontégalement arrondi le montant deleurs cotisations de quelquesdizaines de francs.

Que toutes et tous soient remer-ciés de leur générosité. Le comitéapprécie votre marque d’encoura-gement.

En espérant retrouver de nom-breux membres au club des «Sym-pathie cent» pour l’année 2010, lecomité réitère tous ses remercie-ments pour votre soutien.

Le trésorier: Jean-Luc Geneux

Francesco Christiano (165), 1er vét. 2, et Stéphane Gendre (13), 1er élite.

Michel Delessert, le plaisir de courir.

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Unsuccèsprometteurpour la1re Coursedel’AventàYverdon-les-BainsDimanche 29 novembre 2009

Une nouvelle course urbaine a vu lejour dans le Nord-Vaudois, à un moisde Noël. Il y avait du monde à proxi-mité du château d’Yverdon pourencourager les 500 coureurs de 4 à…99 ans, comme l’indiquait le prospec-tus (600 inscrits). Cette nouvelleépreuve pédestre, organisée par RBOOrganisation et plus particulièrementpar Josette Bruchez, a connu unmagnifique succès pour sa premièreédition.

Une des particularités de ce ras-semblement de «pedestrians» sesituait au niveau de la finance d’ins-cription, soit Fr. 10.– par personne dèsl’âge de 15 ans, gratuit pour les plusjeunes mais sans prix-souvenir nipodium. Par contre, un goûter completà l’arrivée: thé de Noël, café, bouillon,fromage, marrons chauds, manda-rines, bananes, friandises, painsd’épice, chocolat et vin chaud pourchacun et chacune. Sans compter lesnombreuses animations pour lesenfants: tours en poney ou ânes, murde grimpe, château gonflable.

Il y avait également des démonstra-tions de chiens pour handicapés. Eneffet, ces «quatre pattes» sontcapables de rendre aux personnes denombreux services, tels que leurramasser des objets, apporter le télé-phone, ouvrir et fermer une porte,allumer et éteindre la lumière etencore bien d’autres services, si bienque le maître trouve un grand récon-fort dans sa vie quotidienne.

La formule a été reçue 5 sur 5;malgré le froid, il y avait une super-ambiance à la place Pestalozzi, où denombreux chalets donnaient déjà unair de Noël. Les différents thèmes decourses étaient de circonstance, tels:

Lamandarine de l’amitié, 1,450 kmpour familles.Le sucre d’orge des enfants,1,450 km, enfants de 6 à 9 ans.Le biscôme des jeunes,3,020 km, de 10 à 14 ans.La canelle de l’élite,7,730 km pour adultesL’anis des populaires,6,160 km pour adultes.

Le bénéfice de cette journée a permisde remettre un chèque de Fr. 8000.– à

l’association suisse d’éducation deschiens d’assistance pour personneshandicapées «Le Copain».

Côté résultats, Christiane Bouquetde Ste-Croix l’a emporté chez lesdames, alors que Stéphane Heinigerd’Yverdon en faisait de même chez leshommes.

Le seul petit bémol de la manifesta-tion est qu’il n’y avait pas beaucoupde spectateurs dans certaines rues.Une excuse: il faisait frisquet et lesgens se trouvaient peut-être mieuxdevant la télé. La formule peut êtrerevue pour «attirer» du monde. A part

les inconditionnels de la course à piedet les «parents» des coureurs, les gensne se déplacent plus beaucoup… etcela même dans certaines grandescourses populaires. Dommage!!!

Il faut tirer un grand coup de cha-peau, ou plutôt de casquettes (qu’ellesétaient belles!) à toute l’équipe debénévoles de RBO. � Ph. Rt

Veuillez retenir la date de la2e Course de l’Avent, dimanche28 novembre 2010.

Résultats sur:www.coursedelavent.ch

Départ des jeunes du «biscôme».

Christiane Bouquet, 1re dame.

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jeudi20 mai 2010à 19H00le Spiridon romandprésente…

la 3e coursede laTourdeSauvabelin

Lausanne

Dossards/DépartsCantine de Sauvabelin, LausanneEpreuveContre la montre, une manche, 5 kmArrivéeHaut de la Tour, 30 m/151 marchesVestiairesPiscine de BellevauxCatégories1. Jeunesse filles 1991 – 19942. Jeunesse garçons 1991 – 19943. Dames 1971 – 19904. Hommes 1971 – 19905. Dames Vét. 1 1961 – 19706. Hommes Vét. 1 1961 – 19707. Hommes Vét. 2 1960 et plus âgés8. Dames Vét. 2 1960 et plus âgésParticipationMaximum 150 coureursCoût: CHF 20.– par personneGratuit pour membres Spiridon romandInscriptions: www.spiridon.chPaiement: 10-4870-9Spiridon romand, 1000 LausanneDélai inscription: 14 mai 2010ChronométrageSofttiming (également inscriptions)Prix spéciaux et souvenirRenseignementsPhilippe Rochat 021-646 33 35ou 078 672 13 [email protected]

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course à pied. Coauteur, avec Taminiet le Dr Jacques Turblin, de La course àpied pour tous, il a aussi écritMorat–Fribourg (prix du mérite sportifsuisse, catégorie «Art et littérature»).

Sport, où est ta victoire? est unlivre qui ne doit rien à l’actualité ou àla célébrité. Il se présente sous uneforme assez inhabituelle d’une multi-tude de petits textes qui n’ont nulbesoin d’être longs pour être grands etprofonds. Il y a là, dépassant large-ment le cadre étroit du sport, laréflexion de toute une vie bien rem-plie. C’est à la fois poétique, pédago-gique et philosophique, sans jamaisêtre pompeux. Mais je ne vous en dispas plus et je suis certain que vousaurez autant de plaisir que moi àdécouvrir ce magnifique chef-d’œuvre.

Où se procurer ce livre et à quel prix?Bien qu’il se vende 38 francs en

librairie (éditions Baudelaire, à Lyon)les membres du Spiridon peuventbénéficier d’un prix spécial de Fr. 30.–(port et emballage compris). Les per-sonnes intéressées peuvent mecontacter pour la commande de cetouvrage et je m’occuperai du suivi.Alors, excellente lecture de Sport, oùest ta victoire? �

Ph. Rochat

que c’est, à notre connaissance, la pre-mière épreuve de ce genre en Suisse.

Marcheurs et coureurs découvri-ront un itinéraire d’une rare beauté,avec des points de vue à couper lesouffle sur la plaine de l’Orbe, lachaîne du Jura ou encore les Alpes.L’itinéraire traverse des villages auxbâtisses vigneronnes et agricoles,sans oublier la vieille ville d’Orbe. Lesitewww.orbe.ch vous donnera tousles détails. Les organisateurs sont despassionnés de course à pied, desvignerons ou actifs dans le tourisme.

Toi la coureuse, toi le coureur,laisse-toi tenter par une aventure oùla joie et la bonne humeur guideronttes foulées. Pour une fois, la perfor-mance du chronomètre passera à l’ar-rière-plan. Alors, ose enfiler le déguise-ment de ton choix et lâche-toi dans levignoble. Les organisateurs

Yves Jeannotat laissecourir sa plumedans son dernier livre:Sport, où est ta victoire?Ancien athlète de talent, ex-championsuisse du 10.000 mètres et doublevainqueur de Morat-Fribourg, YvesJeannotat, après avoir abandonné lacompétition de haut niveau, aprèss’être retiré du sport populaire, conti-nue à courir «seul» et à son rythme,presque tous les jours à plus de… 80ans!!! La plupart d’entre nous se sou-viennent de ses articles et reportages,alors qu’il avait la responsabilité de larubrique «Athlétisme et course à pied»au journal La Tribune de Lausanne –LeMatin, et cela pendant quaranteans. Il laisse une trace, comme autre-fois son empreinte sur les pistes encendrée, dans la foulée d’Emile Zato-pek et d’Alain Mimoun. Mais Yves estune image marquante de la course àpied. Chaque fois qu’on le rencontre,lors de différentes manifestationssportives où il ne compte que desamis, ce n’est que du plaisir.

Ce n’est pas son premier ouvragecar, au début des années 70, avec NoëlTamini, il a participé au lancement dumouvement Spiridon en faveur de la

Présentationde cette nouvelle course

Il s’agit d’une épreuve en terrainvallonné, comprenant des tronçonsgoudronnés, en forêt et chemins devignes. L’épreuve se décline en troiscatégories: a) semi-marathon, b) quartde marathon, c) marcheurs: walking etnordic walking.

Le but étant de faire connaître larégion et ses vins, les ravitaillementscomprendront, mis à part les produitsusuels, une dizaine de stands dedégustation des vins des Côtes del’Orbe, stands tenus par les vignerons.Quelques spécialités culinaires auxsaveurs des produits du terroir accom-pagneront les crus.

Cette manifestation se veut festive.Les coureurs déguisés seront les bien-venus. Le principe s’approche de celuidu marathon du Médoc. Il est à relever

1er semi-marathon des Côtes de l’OrbeSamedi 11 septembre 2010

Pour conclure…Bravo pour cette magnifique initia-tive. Nous formulons tous nos vœuxde succès pour que cette coursedevienne une classique vaudoise. �

Philippe Rochat

Yves Jeannotatdans la fouléed’AlainMimoun.Thonon-les-Bains,26 août 1962.

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Leçon d’un sageLisbonne, 16mars 2008. Son regardrendu, sa marche chancelante disenttout. Il vient de faire une tentativeinfructueuse (59 min 15 sec) de battrele record du monde du semi-mara-thon. Son 26e record mondial encourse à pied, ce ne sera pas pouraujourd’hui. Il préférerait sans doutese reposer plutôt que de souper avecdes étrangers. Néanmoins, il prendplace à côté de moi. Il me dit qu’il esttrès fatigué, mais heureux d’être avecnous. Je ne peux pas résister, je doisdécouvrir le secret de ses exploits. Ils’anime alors et répond avec ferveur:Tu dois d’abord remporter la victoiresur toi-même. Bien sûr, tu dois t’en-

traîner durement, mais après, toutdevient facile. Si tu viens dansmonpays, tu verras. En septembre à Berlin,Haïlé Gebrselassie bat le record dumonde du marathon (2 h 03’59”).

Addis-Abéba, novembre 2008. Il y aune douzaine d’athlètes de très hautniveau dans notre groupe, dontMaryam Jamal, Ethiopienne de nais-sance, la championne du monderégnante du 1500 m, qui réside à Lau-sanne. Nous sommes ici pourapprendre, car l’Ethiopie a la culturede la course à pied la plus vibrante dumonde. Omeno est un marathonien à2 h 15’. Il ignore son âge exact (35 ans?)mais personne ne s’en soucie. L’âge,c’est comme on se sent et si on s’avise

qu’on peut encore courir vite, pour-quoi s’arrêter? Ici, à 2700 m, où nousnous entraînons durement sur un cir-cuit rocailleux de 16 km, de jeunestalents indigènes rêvant d’éclore semesurent avec leurs champions. Ilsvoient les camarades issus de leurcampagne devenus champions olym-piques, ils se rendent compte que c’estpossible. Cela a été une inspirationpour Maryam d’observer Haïlé courirautour du village et son destin phéno-ménal: Grandir ici n’était pas facile,mais j’ai vu la course comme un che-min vers une viemeilleure.

La domination des Ethiopiens etdes Kenyans dans les courses d’endu-rance trouve son moteur dans leurvolonté de gagner. Ils s’entraînentincroyablement dur pour réussir etsont très disciplinés. Tareq, mari etentraîneur de Maryam: Ce que je vois,c’est que les athlètes non africainsont besoin d’autre chose dans leur vieet cela les fatigue. Ceux d’ici, quandils ne courent ou nemangent pas, ilsdorment.Quand Tirunesh Dibaba(championne olympique du 5000 et du10.000 m) s’entraîne intensément, ellepeut dormir 2 heures la journée et 9-10heures la nuit.

Ceux qui réussissent sont non seu-lement révérés ici, ils sont aussirécompensés: Les bons athlètes reçoi-vent un salaire pour vivre et chaquefois qu’un Ethiopien gagne unemédaille marquante, le gouverne-ment lui donne unmorceau de terre.Une de leurs forces, c’est une amnésieenvers les entraînements troppénibles ou les performances ratées.Par exemple, mon ami ChengereTolossa a perdu un 10 km épiquecontre un champion Kenyan. Après lacourse, il a juste souri et a dit: Aujour-d’hui, pas bien, la semaine prochaineje gagne. C’est ce qu’il fit, franchissantle premier la ligne, bras au ciel, avecun large sourire.

Mon expérience d’entraînement enEthiopie m’a ouvert les yeux et m’achangée. Je vais moins me soucier dela hiérarchie établie et prendre leconseil de Haïlé de me «gagner moi-même», parce que c’est l’attitude plu-tôt que l’altitude qui mène au succès –et l’entraînement très dur sur cefameux circuit. � Hilary Stellingwerff

Extrait, traduit et adapté par Jacques Decombazpour Lemmmille-pattes, de Canadian Running,mai/juin 2009. Hilary est double championnenationale du Canada sur 1500 m et vit à Lau-sanne. Site personnel:www.runhilaryrun.ca.

Hilary, Maryam et deux «fans».

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Sur la route quimène à cent ansNovembre venu, le parcours que j’af-fectionne, «mon» parcours, a la formed’un vague ovale en haut d’un villageaccroché au-dessus d’Addis Abeba, à2600-2700 m d’altitude. Au-delà d’uneruelle empierrée débute le sentier leplus abrupt qui soit: bien plus astrei-gnant qu’un calvaire, il mène aussi àune église connue loin à la ronde. Heu-reusement, dans la fraîcheur matinalefaux plats et grimpettes alternentbientôt parmi des eucalyptus, sous ceciel immuablement bleu qui dit si bienpourquoi on a choisi de vivre ici jus-qu’au mois de mai, quand reviendra lasaison des pluies.

A part deux ou trois pauvresses enquête de bois mort, rarement quel-qu’un en vue sur cette portion du par-cours. Le sentier se fait enfin cheminforestier, qui débouche sur une largevoie de caillasse et de poussière, oùpassent écoliers, paysans et baudetsd’un village oromo.

Le premier jour, j’y rencontrai un qui-dam qui marchait à grands pas. Unjeune, tout au plus cinquante ans. «Jesuis garde à l’ambassade d’Italie, medit cet indigène. Je viens par ici troisou quatre fois par semaine, pour masanté. Avant, j’avais une bedainecomme ça...» C’est beau un homme quicourt ou qui marche seulement poursa santé.

Le deuxième jour, en descendant lechemin poussiéreux, j’aperçus bientôtune silhouette connue, celle d’un vieilhomme rencontré par là il y a desannées déjà. «Comment allez-vous?»me dit en anglais ce vieillard qui mon-tait à grands pas, en s’appuyant àpeine sur une canne. Et, flatteur,«vous, vous êtes jeune, ajouta-t-il,mais moi...» – «Eh là, lequel de nousdeux est le plus jeune?», lui dis-je. Caravec ces indigènes à la peau sombre...«Quel âge avez-vous?» lui ai-je alorsdemandé. «Moi, me dit-il en me regar-dant droit dans les yeux, moi j’ai 91ans... Et vous, vous avez dans les 70ans...» Ben, ma foi... «Dites, vous faitesça tous les jours?» – «Eh oui, tous lesmatins je descends à la ville et jeremonte, comme vous voyez...» Levoilà bien là, en chair et en os, le prin-cipal secret des centenaires.

«Vous auriez pas un ou deux birr?» J’at-tendais sa question: j’avais naguèrel’habitude de lui donner à chaque foisquelques sous, tout juste pour s’offrirun thé, ou un verre de tedj, leur hydro-mel. «Eh non... Et d’ailleurs, pourquoij’aurais besoin d’argent pour allerdans la forêt?» Il parut m’approuver. Jelui demandai encore son nom. «HaïléMariam.» – «Comme Menguistu...» –«Eh oui, comme Menguistu...» Le dicta-teur renversé en 1991. «Demain, sinous nous rencontrons, je vous donne-rai 3 birr...»

Le troisième jour, je retrouvai le futurcentenaire à l’endroit même où nousnous étions quittés la veille. Et je luitendis 3 birr, ou le prix d’une livre debananes. «Vous auriez pas 10 birr?»murmura-t-il ensuite. «Eh là, je vous aipromis 3 birr, pas plus...» – «Oui maisc’est pour ma fille. Elle a 60 ans, elle abesoin d’un médicament, et j’ai pasl’argent...» – «Ah bon. D’accord,demain, si nous nous revoyons, je vousdonnerai les 10 birr.» Ou le prix d’unkilo d’oranges.

Alors il me vint une idée, et j’en sourisencore. «Ato Haïlé Mariam, ensuite,chaque jour je vous donnerai 3 birr...»Un homme comme lui, qui marcheainsi tous les jours allègrement versses cent ans... Un vieillard aussi exem-plaire... Mais lui: «Non, non, vous medonnez ces 10 birr, et ça suffit, c’esttout ce que je vous demande...» Je sou-ris, et j’ajoutai: «Voici ce que je vouspropose: je serai votre sponsor désor-mais, ce n’est que justice. Sponsoriserdes jeunes, non merci, j’ai donné. Mais

vous, un homme aussi extraordi-naire...» Il bredouilla quelque chose,l’air de ne pas y croire. Je lui disencore: «Eh, entre vieux, faut s’entrai-der...» Si tous les vieux du monde...

Le lendemain, je le vis de nouveauvenir. «Voilà les 10 birr promis... Pourun médicament, n’est-ce pas?» Le vieilhomme avait l’air ravi. «Maintenant,une photo, s’il vous plaît. Les deuxensemble.» Il ne dit pas non. Je visalors qu’il y avait longtemps que sespauvres savates étaient en fin de car-rière. Il avait suivi mon regard. «AtoHaïlé Mariam, quelle pointure?» –«42...» Chanceux, en plus.

Ce nonagénaire m’a laissé songeur. Onle serait à moins. Ainsi donc, cethomme-là avait 14 ans quand naquitAbébé Bikila. On sait que le doublechampion olympique de marathonreçut en récompense une automobile,dont la carcasse l’emprisonna un jourau fond d’un fossé. Le brave cham-pion, paraplégique, mourra à 40 ans. Etil y a certains anciens grands cham-pions de course à pied que nousconnaissons: bouffis, sinon mêmeobèses devenus, aucun d’eux ne réus-sirait aujourd’hui à suivre Ato HaïléMariam, pourtant leur aîné.

Eh, pas question de rester assis aubord de la route qui mène à cent ans.Allons-y gaiement, en courant, et puis,finalement, en marchant. D’autantqu’il n’y a pas le feu... �

Noël Tamini, Addis Abeba

6 novembre 2009

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Oh si vous connaissiez Azé!... «Dom-mage que vous soyez noire, lui disentparfois de très vieilles gens, qu’ellelave, talque, habille et pomponne.C’est vraiment dommage... Autrement,vous avez toutes les qualités...» Azésourit lorsqu’elle me raconte desreflexions comme ça. «Je leur réponds:bon, je suis noire pour vous, si vous ledites... Mais vous pouvez aussi penserque je suis seulement bronzée.Comme une fille d’ici qui vit au soleil.Comme une Valaisanne...» Le Valaisanqui l’écoute hoche la tête. Azé ajoute:«Non, mais c’est vrai: les très vieillespersonnes et les tout petits enfants,on peut pas leur en vouloir de parlercomme ils parlent: eux au moins ils netrichent pas...»

A dire vrai, Azé n’est pas noire dutout: elle est éthiopienne, commeDérartou Toulou, Tirounesh Dibaba,

Méséret Défar ou Mésélesh Melka-mou…

– Azé, je lui dis ce soir-là, à brûle-pourpoint. Notre ami Mario, c’est lacrème des hommes, mais il a uncopain bizarre... Je l’ai eu hier au télé-phone. Tu sais ce qu’il m’a dit? «Malgréma voix grave, je suis une femme…Dites-lui que c’est Mimi qui a appelé…»

J’imaginais qu’elle allait pouffer.– Tu sais, cela peut arriver, me dit-

elle, d’une voix très douce. Quandj’étais athlète, dans l’équipe nationalede mon pays...

Elle fit une légère pause, pour trou-ver les mots de ce souvenir. Il y a plusde vingt ans, dans son pays la belleAzé avait été sacrée deux ansmeilleure athlète, avant de fuir versl’Europe, dans l’espoir d’une viemeilleure.

– ... Il est arrivé une fois, reprit-elle,

une grande fille, une athlète nouvelle.Personne ne la connaissait. Aprèsquelques jours, y en a une qui a dit:elle est bizarre, vous avez vu, elle semet jamais toute nue sous la douche...Moi j’avais rien remarqué de spécial.Et tout naturellement je l’ai défendue,cette fille. Je leur ai dit: “C’est sûre-ment une fille de la campagne; là d’oùelle vient, elle ne s’est jamais désha-billée tout à fait pour se laver1. Etmaintenant, avec nous, des filles de laville, c’est naturel qu’elle se gêne... ” Jesavais ce que je disais: un partie de mafamille vit à la campagne.

» Bon, la fille restait toujours touteseule, elle parlait avec personne. Saufun peu avec moi. Mais comme elle cou-rait vite, oh la la! C’était sur 1500 m et800 m. Je crois que les autres fillesétaient un peu jalouses, parce quecette fille était bien meilleure qu’elles.Pour moi, qui étais alors la cham-pionne du pays, j’étais bien contented’avoir à lutter avec une fille de cettevaleur.

» Tout de même, un jour j’ai bien

Une fille bizarre, contéepar la premièremarathonienned’Ethiopie

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compris que si je l’avais battue ausprint, c’est parce qu’elle n’avait pasdonné son maximum. Tu sais, quandtu as quelqu’un qui te suit de très près,tu sens bien s’il est au maximum oupas.

» A cette époque, on devait faire descourses de sélection pour aller enstage en Allemagne démocratique. Etcette fille a couru si vite... qu’un entraî-neur a oublié de stopper son chrono-mètre! Il ne pouvait pas croire ce qu’ilvoyait... Tu rigoles...

– Oui mais je te crois, et j’imagine lamine de cet homme.

– Cette performance a fait du bruit,poursuivit-elle. Et des filles avaientparlé. Les entraîneurs ont alors décidéqu’avant de partir pour l’Europe il yaurait, très discrètement, un contrôle.Et comme j’étais bien avec cette fille,ils m’ont dit: Azé, vous irez toutes lesdeux ensemble à l’hôpital, un taxi vavenir vous chercher.

» D’accord. Le taxi est arrivé, mais lafille était introuvable.

» Finalement, un jour qu’on étaittoutes réunies dans une salle de gym,on nous a dit qu’il y aurait un examenmédical là où nous étions. Dans uncoin de la salle, il y avait déjà le méde-cin, en blouse blanche. Et près d’unetable, un paravent, c’est-à-dire un drapqu’on avait accroché, pour la discré-tion.

On a tout d’abord appelé une fillesans problème. Elle est allée. Et puisune autre. Et puis c’était le tour de lafille bizarre. Elle pouvait pas dire non.Elle est donc allée pour le contrôle.

– Et puis?Azé avait fait silence.– Eh bien, après ca, on ne l’a plus

jamais revue. Elle a disparu, je ne saispas où. Dans son village, sûrement.Moi, j’ai pleuré, tu sais, tellement çame faisait de la peine une chosepareille. Car cette... cette personne, cen’était pas sa faute, elle n’avait rienfait de mal.

– Qu’est-ce qu’on avait découvert?– Ils nous ont dit ensuite qu’elle

avait les deux... les deux choses, tusais. Qu’elle était homme mais aussifemme.

Un silence. Puis:– Ils ont été très gentils avec elle. Je

sais qu’à la fédération, ils lui ont faitdes cadeaux, ils lui ont donné de l’ar-gent... Mais on ne l’a plus jamais revue.

– Il paraît que c’est très très rared’avoir «les deux choses» comme tudis. En français, il y a un nom compli-

qué: hermaphrodite. Tout de même, jene comprends pas pourquoi cette fille,ou ce garçon, qui savait comment elleétait, pourquoi elle a voulu faire de lacourse à pied? Et avec les filles! Ilaurait pu rester tranquillement danssa famille...

Azé avait une réponse toute prête:– C’est facile à comprendre, dit-elle.

Chez nous, on savait alors que cellesqui courent bien ont un job, c’est-à-dire un salaire assuré, chaque mois. Al’armée ou ailleurs. Moi j’étais dansune banque, car je ne supportais pasl’armée. Mais c’est un job, commentvous dites? Bidon, oui... Voilà pourquoielle était venue avec nous, ce... cettepersonne.

» Eh, dis, tu ne vas pas écrire ça! Jen’ai pas raconté ça au journaliste...

– Azé2, cette histoire, si je la raconteun jour, ce sera, disons, à des gensassez évolués pour comprendrequ’après la naissance on estcondamné à faire ce qu’on peut avecles moyens qu’on a reçus… sans lesavoir demandés. �

Noël Tamini(chapitre extrait du 3e volume

de La Saga des pedestrians)

1 Il y a au moins un précédent célèbre:Nurmi… Du moins si l’on en croit LucienDubech: Il ne se déshabillait même pas, enpublic, écrit-il en 1930 (in Où va le sport?),pour ne pas laisser surprendre ses secrets.

Quant aux «transfuges», en athlétisme ona connu, en France, deux championnes etrecordwomen d’athlétisme: Léa (Léon) Caurlaet Claire (Pierre) Bresolles, en 1946. À Londres,en 1934 l’athlète tchécoslovaque Koubkovaavait gagné un 800 m en 2’12”8 (record mon-

dial), mais il s’avéra un jour que cette femmeétait un homme.

Ailleurs, celle/celui dont on a le plus parléest Stefania [et non Stanislawa] Walasiewicz,né(e) en 1911 à Wierzochownia (Pologne), quidevint Stella Walsh aux Etats-Unis, où elle futencore championne nationale à 45 ans. Danssa Fabuleuse histoire de l’athlétisme, parueen 1978, pour Parienté la première grandedame du sprint c’est elle, qui de 1932 à 1948 –l’année ou s’illustra Fanny Blankers-Koen –détint le record du monde du 100 m, et aussicelui du 200 m. Stella Walsh, mariée,citoyenne américaine dès 1947, mourut le4 décembre 1980, lors d’un accident de voi-ture. Alors, l’autopsie révéla qu’elle n’auraitpu concourir avec les femmes selon les dispo-sitions d’aujourd’hui (Leichtathletik, 29 mars1988).

Au début des années soixante, on avait ététrès impressionné par les chronos d’uneNord-Coréenne, Sin Kim Dan, née en 1938, quiavait du coffre, certes, mais pas de poitrinedu tout. Gaston Meyer, rédacteur en chef deL’Equipe, la dira plate comme une limande.Elle avait couru le 400 m en 51”2 et le 800 en1’58”0! Mieux que les records du monded’alors! Performances non homologuées,réalisées à Pyongyang, et à Djakarta, maishors IAAF.

2 Aséléfesh Adéra Balcha. Azé pour les amisgenevois, Sassie pour les Ethiopiens de ladiaspora. Après avoir participé aux champion-nats mondiaux de cross à Neuchâtel (1986) età Varsovie (1987), et couru sur 10 km route àMonaco, elle sera la toute première Ethio-pienne à aller au bout d’un marathon, en sep-tembre 1989. En 2 h 54’ environ, près de Stras-bourg. Puis, quand on a appris que j’avaiscouru un marathon, précise encore Azé, l’en-traîneur Roba a décidé d’entraîner des fillespour cette distance. La deuxième Ethiopiennea courir le marathon fut ma copine Addis quia réussi 2 h 35’. Addis, aujourd’hui en Suisse,et encore excellente marathonienne.

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Comme la consonance de son patro-nyme ne l’indique pas, Thomas Mésza-ros (prononcer Meszaroche) est Fri-bourgeois, natif de Courgevaux. S’ilest né à Berne en 1978, son enfances’est passée à Meyriez, sur la rive sud-ouest du lac de Morat. Ce fils de pèrehongrois, médecin, et de mère fran-çaise, est parfaitement bilingue et pra-tique en outre l’allemand et l’anglais.Il réside actuellement dans la périphé-rie de Fribourg.

«Le sport participe à mon équilibreet fait partie intégrante de ma vie»souffle le coureur à pied et judoka. Dujudo, qu’il a pratiqué à haut niveau(ceinture noire, 1er dan), il en garde lasouplesse, le style aérien et les res-sources physiques et mentales. Lesociétaire du CA Belfaux occupeactuellement le haut du classementde l’élite et a remporté quelques clas-siques de la Coupe fribourgeoise en2009, et épinglé quelques autres résul-tats probants à son palmarès: premierFribourgeois à Morat-Fribourg (57’15”);10.000 m sur piste (32’38”); semi-mara-thon du Hallwilersee (1.09’32”).

Sa formation médicale achevée en2004, Thomas poursuit son cursus àBerthoud, puis une année derecherches dans le domaine des cel-

lules souches à l’Hôpital universitairede Berne. Actuellement, il effectue sonFMH auprès de l’Hôpital cantonal deFribourg, en division chirurgie ortho-pédique (six ans), qu’il terminera en2012.

ThomasMészaros s’est prêté au jeudes questions/réponses.

Du judo à la course à pied, pourquoicette bifurcation?

En réalité, je n’ai pas abandonné lejudo. Une fois par semaine, je merends en salle. La course à pied je l’aitoujours pratiquée pour forger macondition physique. A la fin de mesétudes de médecine, j’ai commencé àtravailler comme assistant. A cause demes horaires irréguliers, je me suisnaturellement tourné vers la course àpied.

Y a-t-il des points communs entre cesdeux sports?

Ils n’ont pas vraiment des choses encommun: le judo fait travailler tout lecorps, aussi bien les bras, les jambesque le tronc. En course à pied, ce sontles jambes qui travaillent en particu-lier. Aussi au niveau des filières éner-gétiques il y a des différences: en judo

on est toujours à la limite de la zone«rouge», les efforts sont de courtedurée, mais plus intensifs. Enrevanche, l’esprit de camaraderie rap-proche les deux sports: qu’importe ceque tu fais dans la vie ou qui tu es,devant un entraînement ou une com-pétition difficile, tout le monde est surun pied d’égalité et souffre de lamême manière; de ce point de vue, ilssont une belle école de vie.

Tes objectifs sportifs, si tu en as?Si possible continuer à m’améliorer.

J’aimerais bien passer une fois sous labarre des 32 minutes sur les 10.000mètres. Je me donne les moyens d’yarriver en m’entraînant sérieusement,mais si je n’y arrivais pas ce ne seraitpas une catastrophe. Ce qui est impor-tant c’est de se fixer des objectifs etd’essayer de les atteindre. Plus impor-tant que les objectifs, c’est le cheminpour y arriver.

Une journée en salle d’opérations,présence aux urgences ou encore lesveilles représentent déjà une perfor-mance en soi. Ton activité profession-nelle remplit largement une semainede toubib… Tamotivation doit doncêtre à fleur de peau pour pratiquer lesport au niveau supérieur. Commentstructures-tu ton entraînement?

Je n’ai pas vraiment de plan d’en-traînement très structuré. En fonctionde mes gardes ou de mon travail, ilm’est difficile de planifier à longterme. Je travaille surtout sur unebase d’endurance et je prends lescourses comme entraînements. Jeconnais mes objectifs et je tente d’ar-river en forme le jour J en ayant fait 3 à5 épreuves auparavant. J’essaie ausside faire des intensités, quand je n’aipas de compétition en perspective.Mais le plus important est d’être àl’écoute de son corps. Si je sens que jene suis pas en forme, je préfère faireune séance plus légère, plutôt que deme faire violence pour accomplir unentraînement dur qui, finalement,aura comme conséquence de créerune fatigue supplémentaire.

Quelles sont les blessures les plus fré-quentes rencontrées chez le coureur?

Sûrement les tendinites et les péri-ostites. Peut-être à cause de chaus-sures non adaptées, d’efforts tropimportants: les tendons et les musclesn’ont pas le temps de s’adapter à lanouvelle charge de travail.

ThomasMészarosCe toubib-chirurgien pratique avec bonheur la course à pied et le judo.

Son leitmotiv: «Etre à l’écoute de son corps».

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Pourraient-elles être diminuées parunemeilleure prévention?

Certainement. En chaussant debons souliers et en augmentant pro-gressivement la charge. Ne pas tropvouloir, trop vite et brûler les étapes.

La compétition à haute dose n’est-ellepas traumatisante?

Je pense que c’est une question depréparation et également de niveau. Sion est prêt physiquement, la compéti-tion ne devrait pas être trop traumati-sante. Faire des courses régulièrementdurant l’année, en sachant lever lepied quand il le faut, n’est certaine-ment pas négatif. Les sportifs profes-sionnels sont dans une autre catégo-rie. La charge de travail nécessairepour faire partie de l’élite mondialeest très importante. Une «surmotiva-tion» de l’athlète, une pression tropimportante de son entourage peuventêtre des risques de surcharge et deblessures. Ce n’est pas la compétitionen soi qui est traumatisante ou dange-reuse, mais la mauvaise préparation etles blessures qui en sont la consé-quence.

Beaucoup de femmes sont touchéespar l’ostéoporose. La course à piedest-elle contre-indiquée?

Les activités sportives où l’athlètedoit porter le poids de son corps sontles plus utiles pour prévenir l’ostéopo-rose. Ainsi la course à pied, la marcherapide ne sont pas contre-indiquéesmais conseillées. Il faut toutefois faireattention aux risques liés à ces pra-tiques, car les chutes ne sont pas ànégliger. Par contre, la natation nesemble pas avoir le même effet auniveau de l’ostéoporose.

Les coûts de la santé atteignent dessommes vertigineuses; les sportifs ycontribuent pour une part relative-ment importante alors que le sportdevrait promouvoir la santé. N’y a-t-ilpas là un paradoxe, ou commentinterpréter cela?

Les dernières statistiques concer-nant la population suisse ont montréque l’activité physique que pratiqueune majorité de la population permetd’éviter chaque année 2,3 millions decas de maladies pour 2,7 milliards defrancs en frais de traitements directs.Le manque d’exercice dont souffre unbon tiers de la population serait res-ponsable de 1,4 million de cas de mala-die pour 1,6 milliard de francs de frais

de traitements directs. Le calcul estainsi vite fait. Il est vrai que toute acti-vité physique fait courir des risquesqui ont aussi des répercussions écono-miques. On dénombre chaque année300.000 accidents dus à une activitésportive, occasionnant pour 1,1 mil-liard de francs de traitement. Ceschiffres permettent d’affirmer quel’encouragement à la pratique spor-tive est important pour promouvoir lasanté de l’individu, mais aussi dupoint de vue économique. Cette actiondoit être accompagnée de mesures deprévention des accidents, pour éviterque l’accroissement de l’activité phy-sique ne s’accompagne pas d’unerecrudescence du nombre des acci-dents.

Quelles recommandations proposes-tu aux coureurs, dits populaires, tousâges confondus, qui souhaitent courirlongtemps et en bonne santé, ou cequ’ils devraient éviter…

Une seule recommandation: écou-ter son corps… Qui veut aller loin doitménager sa monture!

Un leader sportif et pourquoi?Je n’en ai pas vraiment. Je suis plus

inspiré par un athlète de 80 ans enbonne santé qui a fait du sport toutesa vie, que par un sportif profession-nel dont c’est le métier.

Une destination de voyage?Comme je n’aime pas trop le chaud,

je suis plus attiré par les pays nor-diques: Finlande, Suède, mais aussipar l’autre côté de l’Atlantique, en par-ticulier le Canada.

Ton livre de chevet?Crime et châtiment de Dostoïevski.

Le roman dépeint le meurtre prémé-dité d’une vieille prêteuse sur gage etde sa sœur cadette par un ancien étu-diant de Saint-Pétersbourg nomméRaskolnikov, et ses conséquencesémotionnelles, mentales et physiquessur le meurtrier.

Plat préféré?Des pâtes maison avec une sauce

aux champignons. �

Propos recueillis

par Marianne Baechler

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18 · mars 2010 No 109

Départ des vétérans au cross de Vidy.

Ayant la chance d’appartenir à unclub qui s’entraîne le plus souventdans la campagne proche de Lau-sanne, nous voyions arriver le dernierdimanche d’octobre avec une certaineanxiété. En effet, le passage à l’heured’hiver nous jetait inéxorablementdans la pénombre des longues nuitshivernales et nous obligeait à renon-cer aux chemins, sentiers forestiersetc., que nous apprécions tellement.Nos sorties hebdomadaires allaient-elles être réduites à suivre routes ettrottoirs, jamais éloignés de la circula-tion? Eh bien, non! La technologie apermis de développer ce que tout lemonde appel «une frontale». Cet outil,de gadget est devenu un accessoire detous joggeurs nocturnes, fondeurs,randonneurs à ski ou à raquettes… etpromeneurs de chiens.

Vous n’imaginez pas comme cettesource de lumière a permis d’embellirnos footings, offrant à chacun encoredavantage de plaisir dans la pratiquede son sport favori. Attention toute-fois! Une frontale, même aussi efficacequ’elle soit, ne remplacera jamais lalumière du jour, certains passages res-tant forcément interdits par lumino-sité réduite. Alors, merci Dr Petzld’avoir illuminé nos nuits.

Dans le même registre des entraîne-ments hivernaux, je suis tombé sur unarticle paru dans 24 Heures du 30 jan-vier, sous la plume d’Estelle Trisconi. Ilressortait en gras et en encadré dansle texte: Au-dessous de –3 à –4 degrés,il vautmieux s’abstenir de courir.Cette affirmation émanait du DrAdrian Burki, médecin du sport (chefdu Swiss Olympic Medical Center). Moiqui venait de faire deux heures à –10,me voilà interpellé. Il est vrai que l’ar-ticle précisait: …Nous recommandonsaux gens qui pratiquent le joggingcomme hobby de s’abstenir. Car leursystème immunitaire s’en trouveraitfragilisé…Ne sommes-nous pas tous,ou presque, des coureurs qui prati-quent notre sport favori commehobby? La remarque de Dr Burki estmanifestement exagérée, ou mal pla-cée dans le contexte de l’article de24 Heures, qui portait surtout – et trèsbien par ailleurs – sur les équipementspermettant la pratique du sport pargrand froid.

Si nous devions rester au chaud dèsque le mercure descend sous les –4,l’hiver serait bien long et monotone etnous nous retrouverions tous en sur-poids aux premiers jours du prin-temps. Et comment feraient les parti-

cipants du Marathon de l’Engadine(15.000 participants, la plupart des«Hobbyläufer»), où une températurede –15 n’est pas inhabituelle, ouencore les vacanciers – surtout desretraités – qui chaque année s’offrentune semaine dans la vallée deConches, réputée comme deuxièmeSibérie de la Suisse, après La Brévine?Je me souviens d’une Transjurassienne(3500 concurrents sur 76 km, avec unemajorité de populaires) voici quelquesannées, où il faisait allègrement –12et la tempérarture ressentie avoisinait–18, en raison d’une bise à étêter lessapins jurassiens. Même que le liquidegelait dans les gourdes, forçant cer-tains concurrents à s’en débarrasser.

Rassurez-vous, la pratique de lacourse à pied reste permise en-deçàdes –4, à condition de respecter cer-taines règles, que ce soit au niveaudes habits – principe des troiscouches, pas de coton. Dans cedomaine, à l’instar des frontales, desprogrès remarquables ont été effec-tués. Et puis, une fois l’effort accompli,se changer et ne pas rester exposé aufroid plus qu’il ne faut.

Alors, bonne fin d’hiver, courezéclairés et ne craignez pas le froid. �

Daniel Laubscher

Que la lumière soit!

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mars 2010 No 109 • 19

La 3e édition de cette belle course deNoël s’est déroulée au centre de Lau-sanne, avec départs et arrivées à laplace de la Riponne, par une tempéra-ture glaciale (–8 degrés). Ce sont envi-ron 2000 coureurs, petits et grands,qui ont pris part aux différentescourses.

A 22 h, les Pères, Mères Noël etfamilles se sont élancés pour uneboucle de 2,500 km, passant par lesrues Haldimand, Pichard, places de laPalud, St-François, la montée de la ruede Bourg pour rejoindre le pont Bes-sière, avec une magnifique vue de lacathédrale illuminée. Puis passagederrière celle-ci, descente de la rue dela Mercerie, pas glissante du tout mal-gré la neige tombée le matin même(MERCI aux Services de la voirie et dessports pour leur travail de déblaie-ment!), et enfin la rue de la Madeleineet l’arrivée.

Pour la circonstance, et d’ententeavec les organisateurs, votre serviteurs’est mué en «coureur balai». Il s’agitd’une belle expérience et les retarda-taires préféraient être accompagnéspar un coureur à pied que par «toutautre véhicule». Malgré le froid, lesnombreux spectateurs n’étaient pasavares de leurs applaudissements etencouragements à l’encontre detoutes ces familles déguisées ainsique les différents groupes, dont cer-

tains ont fait preuve d’ingéniositéspour remporter le premier prix dudéguisement. Lequel a été décerné àune escouade de la police, transfor-mée en troupeau de rennes tirant untraîneau avec à son bord de char-mantes Mères Noël!!!

Avant le départ de la deuxièmecourse, à 23 h pour 5 kils (deux tours),on sentait les coureurs beaucoup plusaffûtés et prêts à «y aller à fond».Comme lors de l’épreuve précédente,je me suis posté tout à l’arrière dupeloton et nous sommes partis… trèsvite devant, mais relativement lente-ment derrière. Après deux centsmètres de course, et avec déjàquelques «retardataires», nous avonsrattrapé Caroline, qui m’a dit qu’elleme reconnaissait depuis l’année der-nière; en plaisantant, elle ajoutait nes’être pas beaucoup améliorée, maisqu’elle ne faisait qu’une course detoute l’année et c’était celle-ci.

Dans le centre-ville, il était sympa-thique de croiser les jeunes qui atten-daient de pouvoir entrer dans lesdiscos et dont certains nous encoura-geaient. A chacun son job!!!

Lors de notre passage derrière lacathédrale, avec notre petit groupe,nous avons rattrapé le jeune Loïc, quise plaignait d’un point de côté l’obli-geant à marcher; après quelques exer-

cices de respiration, il se sentait à nou-veau «comme neuf» et il est reparti deplus belle, mais restant avec nous jus-qu’à l’arrivée.

Quant à la troisième course de7,500 km, avec départ à minuit, c’estnotre ami Pietro Bottoni, égalementmembre du Spiridon romand, qui m’aremplacé «au balai».

En définitive, cette Christmas Mid-night Run connaît un succès toujoursgrandissant. Alors, rendez-vous pourla prochaine édition, samedi 18décembre 2010. Il y aura beaucoup,beaucoup de monde; on s’en réjouit etl’ambiance sera assurée!!! � Ph. Rt

NOTA: La première course deminuit aeu lieu le 1er avril 2006 à St-François.Dès lors, elle est organisée à la placede la Riponne quelques jours avantNoël.

Galerie de photos et résultats surwww.midnightrun.chLa ChristmasMidnight Run…

…vue de l’arrière du peloton!!!

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20 · mars 2010 No 109

Le LausanneMarathon 2009 en chiffresPour l’organisation du LausanneMarathon, il a fallu:

1090 bénévoles durant trois jours(du vendredi au dimanche),

110 policiers, agents et pompiersle jour même de la manifestation,

2 trains spéciaux loués aux CFFet 4 trains réguliers pour le transportdes participants du ½ marathonau départ de La Tour-de-Peilz,

55WC chimiques répartis surles différents sites.

Mais aussi…17.000 litres d’eau plate et gazeuse,

6.000 litres de boissons isotoniques /PowerBar / bouillon Morga,

1.200 kilos d’oranges et 3.000 kilosde bananes,

150 kilos de fruits secs et sucrede raisin,

10.000 barres énergétiques.

Sans oublier…44 stands d’exposition au MarathonExpo,

19 points musicaux,

15meneurs d’allure du Spiridonromand,

10.658 coureurs inscrits (recordde participation).

Coût réel d’un participantToutes les catégories et distancesconfondues:

CHF 70.– comprenant: dossards,médailles, prix-souvenir, t-shirts,gestion informatique des résultats,frais postaux, coût infrastructureset promotion. � Ph. Rt

Le 18e Lausanne-Marathonaura lieu le dimanche31 octobre 2010

L’Escalade:depuis trente ans, elle faitla joie desménagesAprès plus de vingt participations à lacourse de l’Escalade, je dois avouer queles prix-souvenirs successifs ont per-mis d’etoffer nos accessoires de cui-sine de manière efficace. Quand j’ypense, nous avons reçu (dans ledésordre):– les assiettes pour déguster un repas;

– un bol pour la soupe;

– les tasses pour le café ou le thé;

– les verres pour la boisson;

– les petites boîtes pour ranger lesépices;

– la plus grande boîte pour y glisserles recettes;

– la boîte pour les biscuits;

– le sablier pour vérifier le tempsde cuisson;

– l’horloge pour vérifier si les invitéssont à l’heure;

– les poupées russes pour ne pasmanger seul; et j’en oublie.

Alors que souvent nous devonsconstater que le prix-souvenir ne revêtpas une grande utilité, ceux qui aurontpensé cela des récompenses de l’Esca-lade auront fait preuve de peu d’ima-gination. �

Daniel Laubscher

16e Trophée Lausannois 2009Quel succès populaire!

Jeudi 4 février dernier, il y avait plusde 200 personnes pour assister à la soi-rée de clôture du Trophée Lausannois2009 dans la grande salle de gymnas-tique du Grand-Pont à Lutry. L’organi-sation parfaite de cette soirée étaitl’œuvre des animateurs de la «Coursedes Singes» de Lutry, course qui faitpartie du Trophée Lausannois depuisquelques années déjà.

Raymond Corbaz et Olivier Dela-pierre, de Lausanne FM, ont animé laremise des nombreux prix à environ120 enfants et adultes. Prix offerts parNew Concept et différents partenaires,tels la BCV et Tourisme pour Tous.

Il faut relever le travail considérablede Patrick Gilland, vraie âme du Tro-phée, secondé par une excellenteéquipe. Dès l’année dernière, Alain Ber-guerand est venu en renforcer lesrangs et apporter son savoir-faire pourle calcul des résultats, et ça… c’est pasune petite affaire.

En définitive, une magnifique soiréetrès conviviale et empreinte de bonnehumeur. Bravo à tous et à toutes pourvotre participation aux différentesépreuves.

Tableau des courses pour 2010:7 courses sur 13 pour être classé(e) (ou6 courses différentes en cas de partici-pation à la course bonus).

16.01.10 Cross de Vidy, Lausanne13.03.10 Cross des Amis de la Nature,

Chavannes27.03.10 Bambi, Chalet-à-Gobet,

Lausanne10.04.10 Traînes-Savates, Cheseaux28.05.10 A travers Pully05.06.10 Course à Dingler, Savigny18.06.10 A travers Romanel

s/Lausanne03.07.10 Course Destiny à Ecublens,

nouvelle04.09.10 Course de Bussigny, course

bonus 2010 (compte commedeux courses)

12.09.10 Course des Singes, Lutry25.09.10 Course pédestre de Renens13.11.10 Trophée du Talent, Chalet-à-

Gobet, Lausanne27.11.10 A travers Prilly

Vous trouverez, dans ce numéro, unreportage ayant trait à ce Trophée, parnotre ami et coureur Raymond Durus-sel. D’autre part, tous les résultats sur:www.footing-club.ch Ph. Rt

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mars 2010 No 109 • 21mars 2010 No 109 • 21

En effet, chaque année, cet amalgamede différentes épreuves sportivesattire de plus en plus de monde. Il y ena pour tous les goûts: course à pied,cyclisme, marche/walking, ski defond, triathlon et même de la nata-tion; de quoi satisfaire de nombreuxsportifs et sportives.

En 2009, il y a eu 329 athlètes quiont réalisé les Défi 1, 2, 3, Super-Défi etDéfi juniors, soit une petite augmenta-tion par rapport à l’année précédente.Il ne faut pas oublier qu’il y a beau-coup de personnes n’ayant participéqu’à une ou deux épreuves et n’ontpas été classées.

Vous trouverez en annexe un plandétaillé des 11 manifestations, avecdates, lieux et distances. Pour de plusamples détails, vous pouvez consulterwww.defilausannois.ch

Nous vous souhaitons un excellentdéfi 2010. � Ph. Rt

Un succèsgrandissant …

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22 · mars 2010 No 109

Le vainqueur sans problèmesNous sommes le 13 juillet 2008, Mar-

tin Echler arrive au sommet de la Zug-spitze, le plus haut sommet d’Alle-magne, à 2962 mètres d’altitude, etremporte «facilement» et une nou-velle fois l’épreuve. Il ne lui a fallu que2 heures 7 minutes pour avaler lesquelque 18 kilomètres depuis Ehr-wald, au Tirol, et 2200 mètres de déni-velée (les promeneurs mettent de 6 à 9heures). Il devra déclarer plus tard:«Une course comme une autre.» Ilajoute: «J’aurais mieux fait de prendreune casquette.» Il est en effet arrivéau sommet sous la neige, tête nue,avec un simple T-shirt et des collants.Il redescend par le train et commenceà entendre une rumeur insistante:

«Ça n’arrive qu’aux autres…»Après lamort de deux coureurs à pied dans une course «extrême»en Allemagne

cela ne se passerait pas du tout biensur le parcours. Arrivé en bas pour laremise des prix, il apprend la nouvelle:la course vient d’être interrompue àcause de graves événements sur leparcours. Il tombe des nues, lui qui n’aeu aucune peine à rallier le sommet.C’est que les conditions déjà froidesau départ sont devenues soudaincataclysmiques.

Le drameDans la dernière montée, la tem-

pête de neige fait rage. Un gardien decabane donne l’alarme: il se passe deschoses sur le sentier, des concurrentshébétés s’effondrent dans la neige.Plus de trois heures après le départ,l’organisateur, qui est sur le parcours,

donne l’ordre d’interrompre la course.Il redescend lui-même de plusieurscentaines de mètres un concurrentcomplètement épuisé, jusqu’à unecabane. Les hélicoptères n’arriventtoujours pas à cause de la tempête. Surle parcours, à 2051 mètres d’altitude,des secoureurs essaient de ranimerdeux concurrents. C’est déjà trop tard,ils sont morts d’hypothermie et d’épui-sement. Ils font pourtant partie de lapremière vague bien entraînée et nesont pas des traînards de l’arrière. Amesure que les secours arrivent, l’am-pleur du drame se précise: plusieursconcurrents en hypothermie sont rani-més. Neuf d’entre eux devront êtreadmis à l’hôpital de Garmisch-Parten-kirchen.

La ligne de défensede l’organisateur:«Je ne suis pas coupable»

Peter Krinninger (54 ans), le respon-sable de la course pour la société «get-going.de» n’en démord pas. Dans uneinterview à la Süddeutsche Zeitung, le20 juillet 2009, soit avant le procès, ildéveloppe une ligne très claire: «J’aipris toutes les précautions et je n’airien à me reprocher, même si c’est ter-rible pour moi d’avoir des morts dansla course que j’ai créée. Je reste incon-solable de ce double décès. Au départ,les prévisions météo étaient affichéeset lors de la prise de dossard un papierindiquait qu’il fallait s’habiller chaude-ment. A ceux à qui je faisais remarquerqu’ils n’étaient pas assez habillés, j’aieu des réponses du type: “Je sais com-ment je dois m’habiller”.» A la critiquequ’il fallait raccourcir la course dèsque la neige a commencé à tomber etqu’il en avait été averti, il répond qu’iln’a pas eu cette annonce sur le par-cours, les contacts radio y étant par-fois difficiles. «De toute façon, dès quej’ai vu que cela tournait mal, j’ai arrêtéla course et j’ai probablement sauvémoi-même un concurrent de la mort»conclut-il.

Le procès et le jugementIl s’est tenu fin novembre 2009 et le

ministère public de Bavière n’en a paspour autant baissé les bras et a chargéPeter Krinninger d’homicide par négli-gence et d’atteinte à la santé d’aumoins neuf participants et à la vie dedeux autres. Il argumente que l’organi-sateur aurait dû avertir les partici-pants du danger d’orage de neige etles obliger à s’équiper en conséquence,

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ou changer le parcours. Il demandait90 jours-amende à 150 €, soit 13.500 €d’amende, et les frais de la cause. Tenufin novembre 2009, le procès s’estsoldé par un non-lieu, le tribunal deGarmisch-Partenkirchen estimant quel’organisateur avait fait le nécessaireet que la responsabilité des atteintesà la santé et la mort de deux coureursne pouvaient pas lui être imputées.

Une responsabilité fortedes organisateursmalgré tout

Si nous ne pouvons qu’être contentpour ce courageux organisateur dufait qu’il ait été libéré de toutecondamnation, ce cas révèle quandmême plusieurs aspects qu’il ne fautpas négliger.

La course de la Zugspitze est lepoint culminant de la saison descourses de montagne en Allemagne:s’attaquer au plus haut sommet dupays correspond à un but suprêmepour de nombreux concurrents prêts àrelever ce défi à n’importe quel prix.En ce sens, l’organisateur a un devoirde modération vis-à-vis de l’engoue-ment populaire, avant de lancer plusde 600 concurrents dans une course

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aussi extrême. Cela passe aussi pardes règles que l’organisateur se doitde maintenir, même contre la volontédes concurrents.

Protéger ceux-ci contre leurspropres excès est une des tâches del’organisateur, même si cela doit lerendre impopulaire.

En course de montagne, les cou-reurs aguerris qui cherchent un résul-tat partent avec le minimum d’équipe-ment et tous n’ont pas la chanced’avoir quelqu’un sur le parcours pourleur porter aide en cas de besoin.

Eviter des dérives dues à des intérêtscontradictoires

On peut citer un autre cas extrêmearrivé à l’Everest: alors que plusieurséquipes montaient et étaient assezproches du sommet, il a été remarquéqu’une équipe est passée à côté d’unalpiniste mourant sans le secourir: ilfallait absolument atteindre le som-met avant tout et la vie d’un alpinisteà redescendre sans attendre ne pesaitrien par rapport au but fixé!

Autres preuve de cette contradic-tion: en 2007, au dernier moment et vules conditions météo, l’organisateurde la Zugspitzlauf a complètementchangé le parcours au grand dam decertains concurrents qui ont claqué laporte: «On n’est pas là pour une coursedans les alpages.» En 2008, il n’a peut-être pas eu ce courage et l’on enconnaît les conséquences. En 2009, parcontre, il annonce aux concurrents surla ligne de départ que l’itinéraire estchangé… Il n’avait rien d’autre à faire:il y avait l’antécédent de 2008 et il yavait 60 cm de neige au sommet, la

course s’est alors déroulée normale-ment sans accident mais en dessousde 1800 mètres.

Desmesures sont possiblesDes mesures, comme un parc de

départ avec contrôle d’un équipementminimal sont pratiquement possibles.On le fait parfois à ski de fond avec lemarquage des skis, par exemple.

Notons aussi que, dans certainsmarathons, il est possible d’avoir unecasquette au ravitaillement en cas defort soleil (marathon de Lausanne parexemple).

Hors compétition, les gestionnairesdu Grand Canyon aux USA obligeaientabsolument chaque marcheur deprendre personnellement au mini-mum un gallon (4,5 l) d’eau en entrantdans le canyon et cela en 1980 déjà!

Enfin, les Allemands ne sont pasconnus pour leur légèreté dans l’orga-nisation; alors il serait bon que cou-reurs et organisateurs suisses pren-nent pleinement conscience de leursresponsabilités.

Coureurs, ayons la disciplined’obéir à l’organisateur quand ildemande quelque chose concernantla sécurité. Organisateurs de coursesde montagne, sachez rester raison-nables et annuler, voire raccourcir oumodifier le parcours, quand les condi-tions ne sont pas là, tout comme obli-ger les concurrents à s’arrêter quandils ne sont visiblement plus en mesurede continuer. �

Raymond Durussel

Sources: Süddeutsche Zeitung (sdz.de),Focus on line (focus.de),General Anzeiger Bonn,(getgoing.de).

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24 · mars 2010 No 109

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Des vacances différentes et des prix attractifs!

Réflexions entre deuxTrophées lausannoisLe Trophée lausannois 2009 s’estterminé fin novembre à Prilly et le tro-phée 2010 vient de commencer par lecross de Vidy.

Ces quelques mots pour toutd’abord féliciter son organisateur etcheville ouvrière, notre ami coureurPatrick Gilliand qui, année aprèsannée, gère ce trophée avec maestria.

Avec ses 13 courses, dont il faut eneffectuer 7 en une année (en fait 6 1/2

dont une qui compte double), ce tro-phée est un complément remarquableau classement «course par course» quipermet aux concurrents de tous âgesde se mesurer tout au long de la saison.Son mode de classement est bien faitet permet de se motiver pour toute unesaison avec des retournements desituation tout à fait exceptionnels.

Pour preuve, la catégorie des «vieuxfusils» (60 ans et plus) qui a vu cetteannée des confrontations multiples etdes changements de situation tout àfait inattendus.

Le début de saison a été clairementdominé par Julien Borgognon (1945),des Cambe- Gouilles, qui à mi-parcoursavait déjà pratiquement fait le pleinavec 3495 points sur 3500. Mais c’étaitcompter sans Armin Schibli (1946),d’Epalinges, qui, absent des coursestout le printemps, est revenu en forcedès cet automne et a coiffé finalementson principal adversaire de 2 points.Le suspens était d’autant plus fortqu’avec le système de points, il eût

suffi qu’à la dernière course 3 vétéransbattent Armin pour que celui-ci nepuisse plus rattraper Julien… mais il agagné la course!

Cela c’est aussi produit dans lesrangs suivants, où par exemple Jean-Luc Agassis (1949), de Bretigny, plutôtmal parti en début de saison, estremonté constamment pendant toutela saison. Et même l’inusable ManfredMletzkowsky (1934), qui n’avait parti-cipé qu’à une seule compétition enjuin, remonte à une méritée 7e placemalgré son âge très supérieur à celuide ses adversaires directs.

Le mode de calcul des points pré-sente plusieurs avantages: il privilégieaussi bien la confrontation directe (jesuis devant toi, j’ai plus de points quetoi), l’exploit personnel (je mets 2-3vétérans – même non inscrits autrophée – entre toi et moi, tu perdsd’autant plus de points) et finalementil privilégie les «petites» courses, quin’intéressent pas les champions maisoù l’on fait ses meilleurs résultats etdonc ses meilleures récoltes de points(il vaut mieux être 2e à Renens – 499points – que 5e à Pully – 496 points).

On ne peut donc qu’encourager lescoureurs à participer à ce trophée, quiamène les athlètes à ne pas se relâcherpendant la saison, en mettant en plusun peu de sel dans les confrontationsdirectes à l’intérieur des catégories. �

Raymond Durussel

Trophée lausannois:tous renseignements auprès de PatrickGilliand, [email protected]

Regards du dehors:une athlète canadienned’élite sur les routesromandeAmon arrivée en Suisse il y a quatreans, je me suis familiarisée avec leniveau du sport d’élite pratiqué ici.Issue d’une nation dominée par lehockey, c’était un rêve de me trouverdans un pays qui aime la course àpied.

Pratiquant en saison le 1500 m auplan international, j’essaie de memesurer chaque automne sur des dis-tances qui s’écartent de ma zone deconfort. Les courses sur route enRomandie proposent un mélange par-fait de haute compétition et d’atmo-sphère stimulante.

LeQuart demarathon de Lausanneouvre ma saison d’automne. Son tracéaller-retour, relativement rapide, offreun bon test grandeur nature en pré-lude à des Corridas à participationplus relevée. J’aime beaucoupentendre, au retour de Lutry, lesencouragements des coureurs et dessupporters au bord de la route. LaCorrida Bulloise est tout aussi exci-tante, avec les clameurs de la foule etla présence plus nombreuse encored’athlètes féminines de l’élite interna-tionale, qui viennent négocier les10 boucles mentalement dures de ceparcours de 6 km.

Deux semaines plus tard, je passe àla vitesse supérieure, à deux coursesparmi mes favorites, l’Escalade àGenève et la course de Noël à Sion. Jesuis épatée de voir les athlètes queces deux courses présentent – plu-sieurs sont titulaires de médailles etde distinctions internationales, attes-tant d’un niveau de parrainage qui estrare lors de courses similaires auCanada. J’adore aussi quand les cou-reurs régionaux s’attardent après leurparcours pour ovationner l’élite – cequi me motive toujours pour rester leplus près possible de la tête de course.Dans l’ensemble, c’est une grandesérie de compétitions pour tester monendurance et pour donner le coupd’envoi à la saison sur piste. Le soutiendes organisateurs et du public présentà ces courses contribue à les rendred’autant plus plaisantes. �

Hilary Stellingwerff

Note (par J.Décombaz): classements de Hilary:2e/1376 au Quart de Lausanne, 7e/26 (élite) àla Corrida bulloise, 9e/209 (élite) à l’Escalade,6e/122 à la course de Noël à Sion.

Page 25: mmmillepattes-No 104

mars 2010 No 109 • 25

Pour nous parler de la course d’orien-tation (CO), j’ai rencontré un super-passionné pour tout ce qui touche ausport et particulièrement à la coursed’orientation. Eric Bucher a habité denombreuses années à Zurich. En 1963,après un voyage en Suisse romande età la sortie du tunnel de Chexbres, iltrouva la région si belle qu’il s’installaà Lausanne, comme graphiste. Avec undiplôme de moniteur J+S en poche, il afait profiter de très nombreux athlètesde son expérience de coureur à pied etde son sens pédagogique. A la créationdu Footing-Club Lausanne par Ray-mond Corbaz, Eric n’était qu’un simplecoureur à pied; par la suite, il estdevenu responsable d’un groupe lorsdes entraînements au Chalet-à-Gobet.En parallèle, il a touché à de nombreuxsports qu’il pratique toujours.

Philippe Rochat: Eric, peux-tu nousdire depuis quand tu as le virus de laCO?Eric Bucher: J’ai fait ma premièrecourse d’orientation en 1954 à Zurich.

Je me suis tout de suite senti à l’aisedans ce genre d’épreuves et me suislancé à fond dans la CO, ce qui complé-tait parfaitement ma condition phy-sique pour les courses sur route et lescross.

Ph. Rt: Peux-tu nous rappeler les prin-cipes de la CO?

E. B.: Les coureurs d’orientation utili-sent une carte détaillée et une bous-sole pour trouver des postes dans lanature. Une CO classique consiste àrelier une série de postes marqués pardes cercles rouges numérotés sur lacarte de course, dans l’ordre, cela dudépart à l’arrivée, dans un temps chro-nométré. En arrivant au poste, le cou-reur utilise une pince se trouvant surplace et poinçonne une carte decontrôle dans la case correspondante.Depuis quelques années, la «pince» aété remplacée par un contrôle électro-nique très sophistiqué, qui permet auxparticipants de connaître leur tempsd’un poste à l’autre. Le trajet entrechaque point n’est pas imposé et est

Qu’est-ce que la course d’orientation?Eric Bucher, orfèvre en lamatière, nous renseigne

Dimanche 18 avril 2010

3e édition

Le décor est somptueux, le parcours varié. Il traverse les ponts,longe le Rhône et l’Arve. Cette course a déjà tout d’une grande!

Un parcours «coureurs» de 9,7 km pour toutes les catégorieset un parcours «marcheurs» de 8,3 km

Renseignements et inscriptions:www.chp-geneve.ch ou 079 233 19 77

au libre choix de l’orienteur. Ce pro-cédé se nomme: le choix de chemine-ment.

Ph. Rt: Peux-tu nous faire un peu d’his-torique de la course d’orientation?E. B.: 1850: naissance de la CO en Scan-dinavie dans les milieux militaires.13 mai 1897: près de Bergen, en Nor-vège, a lieu la première «Coursed’orientation». 19 mai 1933: premièreépreuve suisse, près de Zurich. 1966:premier Championnat du monde, enFinlande. 1976: fondation du club COLausanne-Jorat (actuellement unesoixantaine de membres). 1990: fonda-tion du club Care-Vevey Orientation.2002: Coupe du monde à Fribourg etLausanne (Vidy). 2003: Championnatdu monde en Suisse (Rapperswil), où laSuisse gagne cinq médailles d’or, uned’argent et une de bronze. En 2009: enHongrie, les Suisses ont encore gagnéneuf médailles, dont trois en or!!!

Ph. Rt: Combien y a-t-il d’épreuves enSuisse et quelles seront les plus impor-tantes ces prochaines années?E. B.: Il y a environ une centaine decourses par année dans notre pays. Du31 juillet au 7 août 2010, notre paysorganisera les championnats dumonde pour vétérans (dès 35 ans) àNeuchâtel et à La Chaux-de-Fonds.Du 14 au 22 juillet 2012, les champion-nats du monde, toutes catégories,auront lieu à Lausanne, avec des sitesau parc Bourget à Vidy, au Chalet-à-Gobet et un déplacement à La Givrine.

Ph. Rt: Eric, tu participes encore àquelques épreuves. Quelle est lacourse qui t’a laissé un bon souvenir?E.B.: C’était l’année dernière à Venise,lors de cette CO très spéciale. Le plusdifficile était de trouver les ponts pourtraverser les différents canaux, ce quirallongeait considérablement le par-cours. Mais je m’en suis bien sorti etj’ai gagné dans ma catégorie. Je parti-cipe encore maintenant à une tren-taine de courses par année.

Ph. Rt:Quelle est la règle primordialeà respecter pour les orienteurs?E.B.: Pour préserver les cultures et lesforêts, les compétiteurs ont l’interdic-tion de passer à certains endroits,zones hachurées en rouge sur notrecarte de course, sous peine de disqua-lification.

Ph. Rt: Eh bien, Eric, je te remerciepour toutes ces informations, les-quelles vont intéresser nos lecteurs etfaire, peut-être, de nouveaux adeptesde la course d’orientation. �

Pour tous renseignements:ww.colj.ch

Philippe Rochat

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26 · mars 2010 No 109

LUPOUR VOUS

Des Etats-Unis!!!

La fête des filles à San FranciscoIl est 7 heures du matin. Le temps

est frais, le soleil pas encore levé. Desmilliers de femmes envahissent lesrues de San Francisco pour prendre ledépart de la 6e édition du NikeWomen’s Marathon. 20.000 partants(17.308 classés), 50 Etats américains et25 pays représentés pour cetteépreuve à but caritatif, qui a récolté14 millions de dollars au profit d’uneœuvre luttant contre la leucémie etles cancers du sang.

Sur un parcours pas facile, compor-tant quelques belles côtes, le pelotona pu découvrir la ville, le port et lesbords du Pacifique, mais malheureuse-ment pas le Golden Gate Bridge, cachédans la brume. A l’arrivée, des milliersde spectateurs enthousiastes et deshommes en smoking qui accueillaienttoutes les concurrentes pour leuroffrir un bijou signé Tiffany en guisede médaille. Une superbe conclusionpour une épreuve hors du commun oùquelques coureurs masculins étaient«invités». �

Marathon:3910 classés dont 262 hommesSemi-marathon:13.398 classés dont 680 hommes

Où encore…Destituée de son titre pour avoirutilisé son iPod

A 27 ans, Jennifer Goebel a rem-porté le marathon de Lakefront, le5 octobre dernier, mais a perdu sontitre pour avoir… utilisé son iPod afind’écouter de la musique entre le mile19 et le mile 21 (30,5 km et 33,8 km). Eneffet, le jury a considéré que c’étaitune forme de dopage. Rappelons quele règlement de la fédération d’athlé-tisme américaine précise que les com-pétiteurs ne sont pas autorisés à utili-ser des appareils électroniques durantleur course!!! � Ph. Rt

Coureurs d’orientation…coureurs au rabais?Nous n’en entendons pas beaucoupparler dans le milieu de la course horsstade. Certes, les coureurs d’orienta-tion ne sont qu’une variété, voire unesous-espèce de sportifs qui se complaîtà traquer les champignons dans l’ano-nymat des régions boisées de Suissealémanique. Cette activité sans recon-naissance olympique – encore heu-reux! – n’est-elle pas qu’une scorie nos-talgique de disciplines scoutes etmilitaires? Une opinion à réviser.

Occasion sans doute unique pour lecanton de Vaud, c’est à Lausanne querevient d’organiser les championnatsdu monde de course d’orientation en2012. Serons-nous de la cohorte devolontaires qui sera nécessaire à lamise sur pied de cette fête?… Il seraencore temps d’y songer. Le brefconstat qui suit a pour but de mettre la«CO» à sa juste place: celle d’un sportde compétition qui exige des cham-pions, outre les qualités mentales ettechniques propres, des aptitudesathlétiques de tout premier plan.

La Bernoise Simone Niggli-Luder, la

sportive la plus titrée del’histoire de la CO (15 foisl’or au niveau mondial)est notre Roger Federerau féminin. Elle a étésacrée sportive suisse del’année à trois reprises(Federer quatre fois), rai-son pour laquelle sonnom commence à êtreconnu même en terresromandes. Lorsque soncalendrier le permet, ellefait un peu d’athlétisme,en manière d’étalonnage,et elle remporte leschampionnats suisses decross long 2005 et 2006.Marc Lauenstein, vousconnaissez? Ce Neuchâ-telois, médaillé mondialen CO, a remporté lechampionnat du mondede la montagne longuedistance en 2009, en bat-tant Jonathan Wyatt(simplement le record-man néo-zélandais deSierre-Zinal et du mara-

thon de la Jungfrau) et tous lesKenyans.David Schneider de Saint-Gall, souvent dans les cinq premiersclassés aux championnats du mondeCO, a été vice-champion suisse decross en 2005 et champion suisse de lamontagne en 2006 et 2007; il gagne lacourse militaire de Frauenfeld (par lamême occasion son premier mara-thon) à son premier essai. Parmi lesplus anciens, l’orienteur bernois Chris-tian Aebersold détient le premierrecord de la montée du Niesen (11.674marches) et s’est classé 3e et 5e dumarathon de la Jungfrau dans lesannées nonante, une épreuve dont lafribourgeoiseMarie-Luce Romanens,championne du monde de CO courtedistance en 1995, détient le recordféminin encore aujourd’hui en 3h21’03’’.

Arrêtons là et laissons ces athlètesretourner à leurs chères forêts, saluésà distance avec une discrète admira-tion. Comme il leur est facile de semesurer à nous dans notre propre jar-din, quand et où ça leur chante! L’in-verse est une autre affaire… Recon-naissons que l’entraînement propre àleur spécialité confère à l’élite desorienteurs, dans un registre très spiri-donien, des qualités d’enduranceremarquables en terrain accidenté eten montagne. � Jacques Décombaz

L’orientation pour les amateurs commepour les champions. Martial deMontmollindans les bois du Jorat sur Lausanne.

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mars 2010 No 109 • 27

Alimentation et COLa course d’orientation (CO) (voir

pp. 25-26) est une activité physique«hors stade», avec carte et boussole.Ses caractéristiques amènent à propo-ser des recommandations d’organisa-tion diététique qui peuvent servirpour toute épreuve comparable.

Energétique de la COLa CO se pratique ordinairement en

terrain boisé et accidenté. La course yest hachée, faite d’une alternance desegments lents et rapides, de secteursriches en végétation basse qui met àmal l’économie de course, de montéesen force, de descentes «sur les freins».Il faut ralentir périodiquement pours’orienter. Comme la course à pied, laCO engage une dépense d’énergie quimet en jeu deux carburants: le sucre(le glycogène) et la graisse, dont la pro-portion brûlée dans notre «carbura-teur à double injection» est fixée parl’intensité de l’effort. Les phasesintenses sollicitent uniquement lesucre. Les phases de trot utilisentdavantage de graisse que de sucre. Encontraste avec l’allure régulière etéconome des courses sur route, où lemélange des carburants est assezstable, l’allure en CO fait alterner uneutilisation plus ou moins grande desucre et, en miroir, de graisse, dansune plus grande variété de muscles.Nous avons toujours assez de graisseen stock, mais ce n’est pas vrai dusucre. Celui-ci étant le carburant «dela performance», toute baisse mar-quée des réserves mène à la fatigue età une baisse de rythme après 1h à1h30’ à tempo élevé. On prévient unetelle situation par une alimentationappropriée.

Corollaire à la dépense d’énergie, lemoteur chauffe. Selon la saison et l’ha-billement, qui recouvre souvent toutle corps pour se protéger des ronces etdes tiques, on peut perdre beaucoupde sueur. La déshydratation est ainsiune cause supplémentaire de fatigueprématurée.

Caractéristiques de la COLa CO moderne offre une variété de

disciplines, courtes et longues. Lacourse «sprint» dans un parc ou enville n’incite pas à des précautions dié-

tétiques particulières. A l’autreextrême, les raids d’orientation exi-gent du ravitaillement à bord. La situa-tion ordinaire des courses de 1 à 2 hprésente un risque à deux faces, entrelesquelles il vaudrait mieux ne pasavoir à choisir: soit tomber en panned’énergie, soit être entravé par le portd’une gourde à la nécessité incertaine.En effet, dans la plupart des CO il n’estpas possible de se ravitailler en che-min. Or, la durée de l’épreuve est peuprévisible… en particulier dans l’éven-tualité d’erreurs d’orientation. Unretard dû à une baisse de la vitesse(défaillance physique) peut être multi-plié par dix si une faute de concentra-tion (défaillance mentale) lance le cou-reur dans la fausse direction.

Recommandationspour le participant

Ces indications générales sont des-tinées à un coureur moyen. Le compé-titeur expérimenté peut les interpré-ter selon ses besoins spécifiques.

• La veille: privilégier le repos et desaliments fournisseurs de glucides:pain, pommes de terre, pâtes,céréales, riz, pois, fruits…

• Le matin: un petit-déjeuner ordi-naire ou copieux, 2 à 3 heures avantle départ. Dans l’intervalle, boire del’eau.

• Pendant: eh bien… si l’on rencontreune fontaine, ne pas se gêner deboire. Biscuits ou bonbons dans lapoche pour conjurer l’hypoglycé-mie. Si la course est longue, par

temps chaud une gourde «cha-meau» peut faire la différence.

• Après: la soif comme guide… Cepen-dant, pour accélérer la récupéra-tion, si une seconde course est pré-vue le lendemain, consommer desaliments énergétiques sitôt lacourse terminée.

Recommandationspour l’organisateur

Ces indications générales doiventêtre adaptées aux conditions clima-tiques du jour et au nombre de partici-pants attendus (les courses spécialesde longue durée, raids et relais, sui-vent des exigences propres).

• Eau potable au lieu de départ.

• Boisson (au minimum de l’eau) aulieu d’arrivée jusqu’au dernierconcurrent. Mieux, du thé légère-ment sucré et tempéré (thermos decuisine collective type militaire).Dans le matériel, gobelets et sacs àdéchets.

• S’il fait froid ou mouillé, tenir laboisson chaude.

• S’il fait très chaud, ajouter une pin-cée de sel à la boisson ou offrir uneoption supplémentaire «bouillon».

• Si le parrainage de la course enoffre la possibilité, mettre à disposi-tion boissons et barres énergé-tiques. �

Jacques Décombaz

Adapté de La course d’orientation, projetlauréat du Prix Nestlé 2009 (associationssportives Riviera).

ParticipantLa veille: aliments glucidiquesLe matin: repas 2-3h avant, puis eauPendant: biscuits dans la pocheAprès: selon soif, puis aliments solides

OrganisateurEau au départ et à l’arrivéeMieux, thé légèrement sucréTemps frais = boisson chaudeTemps chaud = option bouillon (sel)Autres boissons et aliments énergétiques

RAVITAILLEMENTET COURSED’ORIENTATION

PROPOSde TABLE

Page 28: mmmillepattes-No 104

P. P.1227 Carouge

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