bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · parce que de nombreux...

10
«Construire plutôt que subir» L’élevage dans une impasse ? Une crise sans fin, des prix catastrophiquement bas, des trésoreries en berne, des récoltes médiocres, des stocks insuffisants, un moral atteint : c’est dans ce contexte de rentrée que se déroulera le Space 2016. On aurait tendance à dire : « A quoi bon participer ? Qu’est ce qu’on va y faire ? ». L’élevage nourrit encore beaucoup de monde mais le maillon ajustement qu’est la production est à bout ! L’impression d’être le seul et à juste titre à se serrer la ceinture. Alors oui on pourrait dire « on reste chez nous » car les manifestations n’attirent plus beaucoup de monde et surtout ne font pas bouger les industriels ; chacun tente de sauver sa peau ou ses bénéfices acquis. Période de mutation économique, les réticents au changement en prennent pour leur grade, nous sommes au bout d’un système, qui a vécu, mais a-t-il su évoluer ? Les précurseurs mouillent leur chemise à convaincre des bienfaits du collectif, de l’évidence d’un renouveau qu’il vaudra mieux construire que subir. Oui mais voilà, lors d’une restructuration les acquis sociaux à perdre pour les uns ont plus de puissance que les bénéfices à bâtir par la base de l’ensemble de la filière. C’est ainsi que pour la 4ème année consécutive la FRGEDA Bretagne organise les déjeuners débats « Ici le Space, les éleveurs parlent aux éleveurs », parce que les groupes refusent la résignation, parce que le salon international nous donne cette formidable opportunité d’exprimer nos compétences aux côtés des plus belles génétiques, parce qu’enfin le collectif, on y croit à condition qu’il reste aux mains de la base si celle ci décide de se prendre en main au lieu de laisser la main. Au cours de trois déjeuners, trois thématiques de moins en moins techniques, certes mais dans lesquelles les compétences professionnelles sont requises au plus haut point. Les nouvelles organisations collectives, pas si nouvelles que ça, leur évolution dans le temps nous expliquera ce qui a provoqué leurs dérives. La comparaison entre différentes filières nous montrera qu’on a toujours des leçons à prendre des échecs et des réussites des autres. Un débat sur l’économie circulaire, des agricultrices et des agriculteurs s’imposent dans la société, ils sont là pour nourrir mais pas queils contribuent largement aux dynamiques de territoires si chères à nos politiques et aux citoyens : place aux agro-citoyens. Nous oserons enfin, un débat sur l’empreinte écologiqueLes agriculteurs sont-ils responsables? Oui comme tous les autresSont-ils capables d’améliorer les choses? Evidemmentet peut être même plus que les autres ! Des remerciements aux hommes et aux femmes qui ont accepté de témoigner, aux sponsors qui osent soutenir des actions d’éleveurs, au Space qui nous accorde sa confiance et aux éleveurs et autres qui viendront ou reviendront débattre : la parole est aux éleveurs, elle deviendra ce que nous en feront ! Christine Lairy Productrice de lait en Ille-et-Vilaine et, Responsable de l’évènement «Les éleveurs parlent aux éleveurs » au SPACE 2016 Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles bretons pour une agriculture écologiquement performante DECEMBRE 2016 EDITO

Upload: others

Post on 30-May-2020

5 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

«Construire plutôt que subir»

L’élevage dans une impasse ? Une crise sans fin, des prix catastrophiquement bas, des

trésoreries en berne, des récoltes médiocres, des stocks insuffisants, un moral atteint :

c’est dans ce contexte de rentrée que se déroulera le Space 2016. On aurait tendance à

dire : « A quoi bon participer ? Qu’est ce qu’on va y faire ? ». L’élevage nourrit encore

beaucoup de monde mais le maillon ajustement qu’est la production est à bout !

L’impression d’être le seul et à juste titre à se serrer la ceinture.

Alors oui on pourrait dire « on reste chez nous » car les manifestations n’attirent plus beaucoup de monde et

surtout ne font pas bouger les industriels ; chacun tente de sauver sa peau ou ses bénéfices acquis.

Période de mutation économique, les réticents au changement en prennent pour leur grade, nous sommes au bout

d’un système, qui a vécu, mais a-t-il su évoluer ?

Les précurseurs mouillent leur chemise à convaincre des bienfaits du collectif, de l’évidence d’un renouveau qu’il

vaudra mieux construire que subir. Oui mais voilà, lors d’une restructuration les acquis sociaux à perdre pour les

uns ont plus de puissance que les bénéfices à bâtir par la base de l’ensemble de la filière.

C’est ainsi que pour la 4ème année consécutive la FRGEDA Bretagne organise les déjeuners débats « Ici le

Space, les éleveurs parlent aux éleveurs », parce que les groupes refusent la résignation, parce que le salon

international nous donne cette formidable opportunité d’exprimer nos compétences aux côtés des plus belles

génétiques, parce qu’enfin le collectif, on y croit à condition qu’il reste aux mains de la base si celle ci décide de se

prendre en main au lieu de laisser la main.

Au cours de trois déjeuners, trois thématiques de moins en moins techniques, certes mais dans lesquelles les

compétences professionnelles sont requises au plus haut point.

Les nouvelles organisations collectives, pas si nouvelles que ça, leur évolution dans le temps nous expliquera ce

qui a provoqué leurs dérives. La comparaison entre différentes filières nous montrera qu’on a toujours des leçons à

prendre des échecs et des réussites des autres.

Un débat sur l’économie circulaire, des agricultrices et des agriculteurs s’imposent dans la société, ils sont là pour

nourrir mais pas que…ils contribuent largement aux dynamiques de territoires si chères à nos politiques et …aux

citoyens : place aux agro-citoyens.

Nous oserons enfin, un débat sur l’empreinte écologique… Les agriculteurs sont-ils responsables? Oui comme tous

les autres… Sont-ils capables d’améliorer les choses? Evidemment… et peut être même plus que les autres !

Des remerciements aux hommes et aux femmes qui ont accepté de témoigner, aux sponsors qui osent soutenir des

actions d’éleveurs, au Space qui nous accorde sa confiance et aux éleveurs et autres qui viendront ou reviendront

débattre : la parole est aux éleveurs, elle deviendra ce que nous en feront !

Christine Lairy

Productrice de lait en Ille-et-Vilaine et,

Responsable de l’évènement

«Les éleveurs parlent aux éleveurs » au SPACE 2016

Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles bretons

pour une agriculture écologiquement performante

DEC

EMB

RE

20

16

EDITO

Page 2: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

3 déjeuners-débats entre éleveurs,

3 thématiques d’actualités

L’éleveur et les organisations collectives:Pourquoi et comment s’impliquer dans lagouvernance des organisations ?

… Des éleveurs reprennent le contrôle !

L’Eleveur et l’économie circulaire:Comment être ensemble acteur del’économie d’un territoire ?… Des éleveurs innovent et vont de l’avant !

L’éleveur et l’empreinte écologique:Quels sont ces services rendus parl’élevage à la nature ? Comment lesvaloriser ?

… Des éleveurs osent en parler !

Pas de grands discours, pas de longs exposés, mais des témoignages, des exemples concrets d’éleveurs qui réussissent, des échanges entre éleveurs

de toute la France.

Un bilan très positif pour cette quatrième édition

L’objectif de parler d’élevage avec optimisme est atteint.

Les témoignages ont démontré que les groupes de développement et autres collectifs professionnels sont deslieux de réassurance, d’expérimentation et d’innovation. Un peu plus de 180 personnes ont participé à ceséchanges sur les 3 jours avec un pic à 90 personnes le mercredi pour parler de la gouvernance desorganisations collectives.Le public était principalement composé d’éleveurs et d’éleveuses du Grand Ouest (Bretagne, Manche, Pays de laLoire). Le public était aussi composé de personnes intéressées par les questions traitées : futurs agriculteurs,conseillers, commerciaux, consultants, chercheurs …et des personnalités politiques.

L'animation et les témoignages ont été appréciés et jugés de qualité par les participants. Les synthèses endessin d’Adrien Boulet de TRAME, notre « CABU » ont pour la deuxième année consécutive bien joué leur rôle:Elles ont permis de repartir avec une synthèse des idées et des pistes de réflexion qui ressortaient des débats etdes témoignages.

Ces débats ont interpellé les journalistes : JA mag, Terra, Reussir lait, Paysan breton, France agricole, L'aveniragricole, Porc mag ...). Mme Lairy a été interviewée sur France info par Guillaume Gaven, des annonces sontpassées sur webagri,...

Page 3: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

Tous nos remerciements !…au comité organisateur du SPACE pour la mise à disposition du chapiteau

…aux éleveurs du réseau qui ont témoigné …aux grands témoins qui ont apporté leur contribution à ces échanges!

… aux agriculteurs bénévoles qui nous ont aidé dans l’organisation de ces déjeuners… à nos partenaires financiers qui nous ont fait confiance

… a tous les participants qui ont permis d’enrichir les débats

L’équipe de responsables de la FRGEDA

AU SPACE,TOUS LES ELEVEURS SONT CHEZ EUX

Le SPACE est heureux de permettre aux éleveurs des groupes de développement d’avoir un lieu et des momentsd’échanges conviviaux, qui sont tout à fait complémentaires avec la visite du Salon.

Nous vous disons donc d’avance, Bienvenue au SPACE 2017.

Anne-Marie Quéméner, Commissaire GénéralMarcel DENIEUL, Président

+ de 20 responsables professionnels investis

Une équipe dynamique !

Des partenaires qui nous font confiance !

Un chapiteau dédié au SPACE !

Page 4: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

Dans un contexte de crise, le ton des déjeuners-débats est donné dès le premier jour par Christine Lairy, présidente du Geda35 et éleveuse à l’initiative de ces rencontres : Le collectif est un moteur de l’évolution de l’agriculture, mais à condition « qu’il reste aux mains de la base ». L'intérêt des organisations collectives pour les agriculteurs n'est plus à démontrer mais elles n'ont de sens que s'ils en maîtrisent la gouvernance comme l’ont illustré les différents témoignages d’éleveurs.

Christophe Baron Président de Biolait, a expliqué «Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dansla filière face à des organisations qui assurent demultiples rôles, le projet de cette organisation deproducteur nous pousse à la solidarité pour garder lecontrôle sur la capacité de mise en marché et la gestiondes volumes selon les intérêts des producteurs. ».

Stephane Nogues, Président de la Cuma Ille-Armor arappelé l’importance du collectif « le plus important n’estpas la couleur du tracteur, mais les valeurs des hommesqui composent le groupe ».

« Construire plutôt que subir ! »

Jean Louis Le Normand, s’est impliqué dans le projet d’unabattoir polyvalent pour des éleveurs pratiquant latransformation ou la vente directe dans le Morbihan. « Unprojet, semé d'embûches, mené par un collectifd’organisations qui a su additionner ses forces et dépasserses divergences ».

Christian Le Nan qui préside la nouvelle AOP laitière Grand-Ouest, est revenu sur les raisons et le processus deconstruction d’une telle organisation collective « Si on ne sedéfend pas collectivement, l’individualité ne passera pas ».

Joseph Rousseau, Président du CERAFEL, qui regroupe 7OPlégumières « La production de légumes est largementexportatrice en Bretagne… tout seul, les producteurs nepourraient rien faire. Unis en OP, ils rendent possible unmarché et une activité locale. C’est pour que ça fonctionneque je m’implique ». Le Cerafel a mis en place descommissions de travail qui impliquent les producteurs surchaque lieu de collecte.

Christophe Baron

Christian Le Nan

Joseph Rousseau

Stephane Nogues

Jean Louis Le Normand

Page 5: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

La synthèse : « Je me mêle de ce qui me regarde! »

©Adrien Boulet, TRAME

“Les témoignages ont abordé plusieurs facettes de la question : des initiativesqui visent à renforcer le rôle des producteurs dans la mise en marché, dans lamaîtrise de l’image du métier, ou encore dans la mutualisation des moyens àl’échelle de l’exploitation…

En synthèse, j’y ai entendu une tendance : celle d’affirmer que mêmelorsqu’on lui dit de regarder ailleurs, le producteur doit s’impliquer pourgarder un contrôle sur ce qui a un impact sur son métier, son outil de travail,ou sur la valeur ajoutée qu’il peut en retirer. Même quand on lui dit que lamise en marché c’est un autre métier, c’est quand même SON problème.Même quand on lui dit qu’il s’agit d’une échelle qui le dépasse, la place de sonactivité dans ces échelles le concerne. Et quand des orientations stratégiquessont prises, son implication dans les décisions lui permet d’en assumer lesresponsabilités.

En gros, le producteur doit se mêler de ce qui le regarde, et ça va plus loin quele bout de son champ...”, explique le dessinateur Adrien Boulet, déléguérégional Grand Ouest TRAME.

Adrien Boulet

Page 6: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

Le deuxième jour, des éleveurs qui s’investissent dans l’économie circulaire ont apporté leur expérience.Pourquoi un débat sur l’économie circulaire ? « Car des agricultrices et des agriculteurs inter agissent avec lasociété, ils sont là pour nourrir mais pas que…ils contribuent largement aux dynamiques de territoires », aexpliqué Christine LAIRY. Filière-bois énergie, méthanisation collective ou encore valorisation des déchets, autantd’expériences qui ont montré comment les agriculteurs et les citoyens peuvent entreprendre ensemble aubénéfice de l’économie de leur territoire.

« Les agriculteurs sont des agro-citoyens ! ».

Jean-Marc Deshommes (éleveur à Domloup 35) a cherchéà valoriser la haie et les arbres. Avec d’autres éleveurs, il amis en place une première valorisation qui a produit de lachaleur pour la piscine. « Mais le marché local n’est pasprotégé de la concurrence, il a fallu s’adapter et évoluer »

Daniel Barre, éleveur dans le Finistère, a démarré sonactivité d’élevage il y a 40 ans avec 25 vaches. Aujourd’hui il a250 vaches dans une étable robotisée et 3 salariés. Très vites’est posé la question de la gestion des effluents. Il pense àla méthanisation et se lance dans ce projet « fou ». L’énergieproduite par méthanisation fait tourner aujourd’hui sesunités de traite mais aussi chauffe les serres de sa fille quiproduit des fleurs coupées. Pour alimenter le méthanisateur,des graisses issues de l’agroalimentaire sont égalementutilisées, le digestat qui résulte de cette fermentationconstitue un engrais de qualité. «la méthanisation estintéressante si on vous fournit des graisses (pour un digestatde qualité). Plus les grosses unités de méthanisation semultiplient plus la denrée (graisses) devient rare. On nouspousse au crime car demain c’est du maïs qu’on mettradedans. ». Cette activité économique restera circulaireuniquement si l’énergie reste produite à base de déchets :déchets industriels (graisses) mais aussi tout ce qui sort desménages et grandes surfaces car ces déchets peuvent servir àfaire de l’énergie et des engrais. « 1 ha de maïs est revaloriséà 3 000 euros (encore mieux qu’avec du lait, environ 1000 €)donc ça pousse au crime ! ».

Jean Marc Deshommes

Daniel Barre

Page 7: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

La synthèse : Eviter les fuites et créer de nouvelles valeurs

©Adrien Boulet, TRAME

“Les témoignages ont tous présenté des cas où l’éleveur valorise lepotentiel qui est sous ses pieds ou autour de lui. J’ai voulureprésenter que s’il trouve les bonnes ficelles à tirer, il peutréintroduire sur son territoire une partie de ce qui est produit surson exploitation.

La production de matières, d’énergie, mais aussi d’activité et deconnaissances, si elle bénéficie aux acteurs locaux, peut ré-alimenter son propre système, et lui permettre de limiter lerecours à des apports extérieurs, coûteux, polluants, ou qui nebénéficient pas vraiment aux acteurs locaux. Pour cela, il fautavoir un œil sur tous les partenaires potentiels autour de soi, maisaussi veiller à réduire toutes les fuites possibles dans les transferts: azote, CO2, euros, …

En gros, les éleveurs peuvent créer de la valeur en révélant lepotentiel qui est chez eux… Mais attention, si ce potentiel esttoujours présent, il n’est pas le même partout !”, explique AdrienBoulet le dessinateur de ses déjeuners-débats (Référent régionalTRAME pour le Grand Ouest)

Page 8: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

Pour le débat du vendredi, les organisateurs ont choisi d’aborder l’implication des agriculteurs dans la réductionde leur empreinte écologique. Christine Lairy lance le sujet « L’activité agricole laisse t’elle une empreinte tropforte sur la planète ? Oui, comme toute activité humaine. Peut-elle améliorer son empreinte ? Evidemmentpeut être même plus que les autres ! »

«L’écologie est intégrée à l’identité professionnelle des agriculteurs. »

Sébastien SACHET, éleveur en Ille et vilaine a développé laproduction d’énergie alternatives jusqu’à atteindrel’autonomie en électricité. Il pratique égalementl’agriculture de conservation des sols, et réduit sonutilisation de carburant. « J’ai pour objectif de faire bougerles choses dans le domaine de l’énergie et cela depuis queje suis installé. Je veux à la fois produire des aliments etêtre autonome en énergie sur l’exploitation. »

Dieter de PRAETER, éleveur en Ille et Vilaine, va passer sonpremier hiver sans achat de concentrés « On a vu beaucoupde systèmes qui recherchent la performance… mais dont lesrendements plafonnent, dont le travail est de moins enmoins rémunéré, et dont les sols sont endommagés. Pourmoi la nature peut nous donner ce dont on a besoin si onne la perturbe pas trop et si on lui en laisse le temps. »

Alain Le Bellac, éleveur dans le Finistère,possède des terres en zones humides. Il faitpartie d’un collectif d’agriculteurs sur lavalorisation des Zones humides. «J’entretiens ces zones humides (dont zonestampons) pour moi et les autres, j’aime lanature et c’est plus qu’un patrimoine, c’estun bien commun. Par contre c’est beaucoupde travail, je m’interroge parfois sur le faitd’être rémunéré pour entretenir ce bien, carce sont de terres peu productives. »

Stéphane SACHET, doctorant en sociologie sur le sujet del’agroforesterie rappelle l’importance du collectif dansl’évolution du métier d’agriculteur « Il y a une intégrationde l’écologie dans l’identité professionnelle des agriculteurs.Une identité des agriculteurs qui est en cours deconstruction (…) Le collectif a un impact énorme sur cetteévolution (…) afin de dépasser la critique des voisins et detrouver dans ces collectifs une forme de réassurance et des’autoriser à innover.

Sébastien Sachet

Alain Le Bellac

Stéphane Sachet

Page 9: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

©Adrien Boulet, TRAME

La synthèse :« La nature donne plus si on la conserve mieux »

“Lors de ce débat, les témoignages ont présenté leurs actions qui

visent à limiter leur empreinte sur leur environnement, mais avec un

souci permanent évident : celui de maintenir et développer son activité.

J’y ai entendu une position d’équilibriste que doit adopter l’éleveur :

entre son besoin d’exploiter la nature (c’est la base de l’activité

agricole), tout en la conservant (ne serait-ce que pour pouvoir

continuer à vivre avec le plus longtemps possible). Même si beaucoup

de questions se posent pour arriver à tenir cet équilibre délicat (la

mesure des impacts, la reconnaissance, la responsabilité, …), j’ai été

frappé par le nombre de pistes qui ont été évoquées pour y arriver.

Le grand témoin, Stéphane Sachet un sociologue, y a vu une identité

professionnelle en transition. Du point de vue du producteur, un des

participant a formulé une phrase qui résume bien cela : “la nature

donne… si on ne la bouscule pas trop”. explique Adrien Boulet le

dessinateur de ses déjeuners-débats (Référent régional TRAME pour

le Grand Ouest)

Page 10: Bulletin du réseau des groupes de développement agricoles ... · Parce que de nombreux producteurs étaient isolés dans la filière face à des organisations qui assurent de multiples

Lettre réalisée en partenariat avec :

Contactez nous au 02 23 48 27 87 ou [email protected] nous sur: http://www.facebook.com/frgeda.bretagneOu sur notre site internet : http://www.pardessuslahaie.net/frgeda-bretagne

Avec le soutien de :

A vos agendas !!

19 & 20 janvier 2017:Festival des groupes 2017 à

Vannes, Cap à l’Ouest!

Les groupes bretons vous accueilleront à Vannes,pour réfléchir, échanger et construire ensemblel'agriculture de demain...La FRGeda Bretagne etla FNGeda se mobilise pour organiser cetévénement qui promet d'être dynamique etparticipatif !!! Il y sera question de stratégie, deprospective, de multi-performance, deconvivialité... Le tout nourrit grâce à denombreux échanges, visites et partagesd’expériences,...

VITE inscrivez vous sans plus attendre!Date limite des inscriptions le 15 décembre 2016

Retrouver le programme et les modalitésd’inscription sur le site du festival 2017:

http://www.pardessuslahaie.net/festival-des-groupes-2017