« UT COGNOSCANT TE »

Bulletin des Ecoles du Patriarcat latin de Jérusalem

en Palestine

n° 1 – septembre 2012

Le 29 août 2012

Dans les 12 écoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine les

élèves et les professeurs ont commencé une nouvelle année

scolaire.

Fidèle à la mission des écoles du Patriarcat tout enfant a été

accueilli quelle que soit sa religion et son milieu familial.

Dans un message adressé aux membres des écoles et aux parents le Père Faysal Hijazen, Directeur

général des Ecoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine, lance l’année scolaire et annonce que

l’objectif en 2012-2013 est l’éducation à la justice et à la paix.

"Afin qu'ils Vous connaissent"

Au service de tous sans

discrimination

Au commencement de l'année scolaire 2012/2013, je m'adresse à nos écoles : les directeurs, les

employés, les professeurs, les élèves, les conseils de parents de nos chers étudiants et au peuple

palestinien.

Mes meilleurs vœux à l’occasion de la fête « Eid Al-Fitr » et du début de l'année scolaire 2012/2013.

Je prie Dieu Tout-Puissant pour que cette fête revienne l’an prochain et réalise nos vœux de justice et

de paix.

Je demande à Dieu de nous aider à réaliser nos objectifs très honorables dans le domaine de

l'éducation :

- afin que nos fils et nos filles soient formés pour lutter dans la vie, munis de l’instruction et

des compétences nécessaires, selon l'exemple de notre Seigneur Jésus Christ qui "croissait

en sagesse, en âge et en grâce, devant Dieu et devant les hommes" (Luc 2,52).

- pour qu’ils acquièrent une personnalité bien affirmée, le savoir vivre et le savoir être, afin

d’être de vrais témoins dans notre pays.

- pour qu'ils réalisent avec succès de grands projets ; qu'ils puissent servir leurs

communautés et servir aussi toute l'humanité.

- pour qu'ils soient la lumière du monde. "Que votre lumière luise ainsi devant les hommes,

afin qu'ils voient vos bonnes œuvres, et qu'ils glorifient votre Père qui est dans les cieux"

(Matthieu 5, 16).

Ainsi nous réalisons l'objectif contenu dans la devise des écoles du Patriarcat : "Ut cognoscant Te"

"Afin qu'ils Vous connaissent" O mon Dieu !

Je m’adresse à vous au début de cette nouvelle année pour nous rappeler ensemble la mission de nos

écoles et leur raison d’être.

BEIT JALA 1895

Nos écoles ont été fondées il y a plus de 160 ans, immédiatement après le rétablissement du Patriarcat

Latin de Jérusalem en 1847, en vue d’offrir l’instruction et l'éducation à tout le monde, quelque soit la

religion, la couleur, la famille, la race et la classe sociale. Nos écoles considèrent l'éducation comme un

moyen pour servir et aider les gens, et contribuer ainsi à l'édification de la société en renforçant ses

fondations.

1933

ZABABDEH

2011

Aujourd'hui plus de 20 000 étudiants, 1 550

enseignants/enseignantes, bénéficient des

services offerts dans 45 écoles réparties en

Jordanie, en Palestine et en Galilée.

Nos écoles se sont caractérisées au cours de

leur histoire par leur communication

constructive, efficace et positive avec les

différentes institutions de la société, étant

aussi au service de leur mission.

Nos écoles se sont aussi caractérisées par

les liens d’entraide et de soutien mutuel

permettant d’atteindre les objectifs

souhaités.

Depuis le début de leur fondation et tout au

long de leur histoire, nos écoles n’ont pas

pour but de réaliser des bénéfices. Les frais

de scolarité demandés sont et restent

symboliques. Ils ne couvrent pas la moitié

du coût réel par élève.

30 % sont versés par les familles

40 % par le diocèse de Jérusalem

10 % par des dons, des parrainages

20 % restent à trouver

Cela conduit les écoles à chercher du soutien,

des ressources financières afin de poursuivre

l'exercice de leurs fonctions et d’assurer une

de ses tâches les plus importantes et les plus

sacrées, à savoir l'éducation et la formation des

générations.

NABLUS 2011

La coopération constructive des « piliers » de la communauté éducative est considérée comme la

colonne vertébrale pour assurer le succès des écoles. Un des principaux éléments de la coopération

constructive est la communication constante entre tous. Par conséquent, nous vous informons que les

quatre numéros annuels du bulletin des écoles constitueront le lieu où nous nous adresserons aux

« piliers » de la communauté éducative.

En ce début d’année scolaire le premier numéro s’adresse plus particulièrement aux parents des élèves.

A l'occasion de la journée du professeur palestinien et de Noël, à la fin du premier trimestre, le second

numéro sera ciblé sur l'enseignant/e.

A la fin de l'hiver et au début du printemps, le troisième numéro s’adressera aux étudiants.

Et à la fin de l'année scolaire le quatrième numéro sera consacré aux directeurs des écoles afin de

présenter les réalisations.

Ainsi, dans ces quatre numéros du bulletin des écoles, seront posées les fondations d'une coopération

constructive afin que chaque « pilier » connaisse son rôle et que tout le monde participe à la vie de la

communauté éducative qui est essentielle et très importante.

1952

AIN ARIK

2012

Notre mission pour 2012-2013

Pour cette année, notre mission est : "L'éducation des jeunes chrétiens et musulmans basée sur la

justice et la paix". C'est le titre même de la lettre lancée par le Conseil Pontifical pour le dialogue

interreligieux à l'occasion de « «Eid Al-Fitr ».

"Cette année nous allons tourner nos pensées vers les

jeunes et l'importance de les éduquer à la justice et à la

paix, et aussi à la vérité et à la liberté, car ces deux

sujets sont liés entre eux".

Patchwork Ecole de Zababdeh 2011

Nous savons tous que la société entière est responsable de la tâche de l'éducation. Mais c'est surtout la

responsabilité des parents et de la famille, des écoles et des universités. Cela est étroitement lié à la vie

religieuse, culturelle, sociale et économique. C’est aussi lié au monde des médias.

La tâche d’éducation est un des meilleurs projets, et un des projets les plus difficiles, car vous aidez les

jeunes à découvrir et à développer les capacités que Dieu le Créateur leur a confiées, et vous les aidez à

établir entre eux/elles des relations humaines responsables.

1951

GAZA

2012

1963

ABOUD

2012

Aux parents

Chers parents,

Vous êtes de vrais partenaires et vous jouez un rôle clé.

Vous avez les mêmes responsabilités que l'école, car votre maison

est le lieu où les enfants sont élevés, éduqués et formés exactement

comme ils le sont à l'école. Votre fils/fille passe la moitié de sa vie à

la maison et l'autre moitié à l'école.

Par conséquent, nous devons être d'accord et nous devons réunir nos

objectifs. Nous devons avoir des moyens communs pour ne pas

entrer dans le jeu de « tirer la corde à soi », ce qui déchire nos

enfants, et nous devons former ensemble « une communauté » qui

accueille, éduque, construit et forme des jeunes empreints de justice

et de paix dans la société.

Vous avez donc deux tâches essentielles dans le processus éducatif :

1. Le suivi de vos enfants dans la vie quotidienne, c'est-à-dire :

- Aidez l'école à mener à bien sa mission. La communication permanente au sujet des résultats

scolaires et de l’éducation de vos fils et vos filles est un bon départ.

- Questionnez vos fils et vos filles chaque jour et discutez avec eux/elles sur leurs résultats,

leurs réalisations et leurs problèmes.

Nous devons garder à l'esprit que les notes à l'école sont

importantes mais ce n’est pas le plus important. Au lieu

de demander "Quel est ton résultat ?", il est plus

important de demander "Pourquoi tu as ce résultat ?" que

ce soit un résultat négatif ou positif. Il faut toujours se

rappeler que le résultat dépend d’un cadre plus grand que

celui de l’école et on ne peut pas isoler le résultat de ce

cadre. L'éducation précède l'enseignement.

Quel est l'intérêt des connaissances si l’enfant, le jeune, manque de foi ? Celui qui est le plus

respecté par Dieu est celui qui est le plus en relation avec Lui.

Quel est l'intérêt des connaissances si la morale et les valeurs sont absentes de la vie du jeune ?

La crainte de Dieu est le sommet de la connaissance. Mais les insensés méprisent la sagesse et

la morale.

Quel est l'intérêt des connaissances si le sens humain manque ?

Quel est l'intérêt des connaissances si elles conduisent l'homme à oublier l'autre ?

Et quel est l'intérêt des connaissances si elles ne sont pas fondées sur la justice et la paix ?

2. Contribuez et aidez l’école à réaliser la mission de cette année scolaire en termes d'éducation

fondée sur la justice et la paix.

L'éducation est le meilleur chemin, et le chemin le plus efficace, pour transmettre les valeurs, la

morale, les bonnes mœurs et tout ce qui est difficile à enseigner par les livres. C’est dans ce contexte

que nous plaçons la justice et la paix.

Vous devez être des exemples de justice et de paix pour vos enfants à la maison.

Vous devez organiser votre vie afin d’assurer la croissance de ces valeurs. "Te montrant toi-même à

tout égard un modèle de bonnes œuvres, et donnant un enseignement pur, digne et fidèle" (Tite 2 : 7).

La paix n'est pas fondée seulement sur l'absence de problèmes. Elle est un don de Dieu. Elle est aussi le

fruit de l'effort humain inlassable et le résultat d'un processus permanent d’édification. La paix est "le

fruit de la justice et le résultat de l'amour."

BEIT SAHOUR

NABLUS

RAMALLAH

En Conclusion

Je redis mes sincères félicitations à vous tous et je redemande à Dieu Tout-puissant de nous aider à

réaliser la mission qu’Il nous a confiée. J’espère vous retrouver par le prochain numéro du bulletin des

écoles consacré aux enseignants.

Je termine par les paroles du Patriarche Fouad Twal extraites de sa lettre à l'occasion de la fête « Eid

Al-Fitr » :

"Nous cherchons toujours à éviter la fierté et l'orgueil et à nous mettre au service de tout le monde

sans discrimination, en particulier dans nos établissements d'enseignement et dans nos institutions

sociales, de santé et autres".

TOUS MES VŒUX POUR CETTE NOUVELLE ANNEE

Père Faysal Hijazen

Directeur général

des Ecoles du Patriarcat latin de Jérusalem

en Palestine

« GRAND REVE DES ENFANTS DE VIVRE LIBRE DANS UN PAYS LIBRE »

RAMALLAH – BIR ZEIT 2012

A BEIT JALA PREMIERE ECOLE DU PATRIARCAT

La première école du Patriarcat latin de Jérusalem a été fondée en 1854 à Beit Jala. Dès le départ son

objectif est d’enseigner, aux enfants de la paroisse et du village, la religion chrétienne et d’apprendre à

lire, à écrire et à calculer.

Le Patriarcat en a confié la direction aux Sœurs de Saint Joseph de l’Apparition, puis aux Sœurs du

Rosaire. En 1995 est nommé un Directeur laïc. Le Père Ibrahim Shomali, curé de la paroisse de Beit

Jala, lui succède en cette année scolaire 2012-2013.

En 2006 de nouveaux bâtiments sont construits pour accueillir le jardin d’enfants, la maternelle et le

primaire jusqu’au grade 5 (cours moyen 2e année). Cet ensemble comprend aujourd’hui 450 enfants.

D’année en année l’école prospère et compte à ce jour 950 élèves, 75 professeurs et employés.

BEIT JALA

Septembre 2012

MESSES D’OUVERTURE DE L’ANNEE SCOLAIRE

Le samedi 8 septembre chaque école du Patriarcat latin de

Jérusalem participe, dans l’église paroissiale, à la messe

d’ouverture de l’année scolaire.

Ain Arik

Le mercredi 12 septembre, pour la première

fois dans l’histoire des écoles catholiques, le

Conseil des Evêques célèbre la messe

d’ouverture de l’année scolaire, à l’église

Sainte Catherine à Bethléem, pour les

étudiants des grades 11 et 12 des écoles du

district de Bethléem (Bethléem, Beit Sahour

et Beit Jala). Elle est présidée par le

Patriarche Monseigneur Fouad Twal de

Jérusalem.

Bethléem

Le Père Faysal Hijazen, Secrétaire général des écoles

chrétiennes de Jérusalem et Palestine accueille Sa

Béatitude au nom des directeurs, des enseignants et des

élèves. Il remercie le Conseil des Evêques de rencontrer

les étudiants par la célébration de la messe d’ouverture de

l’année scolaire.

Puis, il rappelle la mission des écoles basée cette année

sur l’éducation à la justice et à la paix. De plus, il invite le

Patriarche à prendre en compte l’appel des enseignants, en

ce temps de vie difficile sur le plan social, afin de leur

permettre de vivre en dignité en recevant un salaire

suffisant pour faire vivre leur famille.

Dans son homélie, le Patriarche Monseigneur Fouad Twal salue les étudiants en leur souhaitant une

bonne année scolaire et encourage les directeurs et les enseignants dans leur mission. Une telle

rencontre aura lieu tous les six mois, annonce-t-il, la prochaine est prévue à Jérusalem.

Le Patriarche rappelle aux étudiants l’importance de leur présence sur cette terre sainte qui vit :

une ouverture au monde entier en

accueillant les pèlerins. Cela nous

rappelle que nous ne sommes pas seuls

et il ne faut pas perdre cette dimension

mondiale.

une dimension œcuménique car nous

devons rencontrer les autres églises et

dialoguer avec elles.

une dimension de dialogue à vivre

également avec les autres religions afin

de comprendre et d’aimer l’autre.

A L’ECOUTE DE CHACUN…

Le 9 septembre 2012 le Père Faysal Hijazen, suite aux demandes du Personnel des écoles

du Patriarcat relatives aux salaires, répond en expliquant la situation actuelle.

Aux Directeurs - Aux membres du corps administratif - Aux enseignants

des écoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine

Chers Mesdames et Messieurs,

Je vous remercie pour votre courrier relatif à la vie très chère dans la société palestinienne dont nous

sommes membres.

Personne ne peut dire que la situation est facile et que les salaires sont suffisants pour une vie décente

dans les familles.

Depuis toujours votre vie d’être humain est notre priorité. Aussi, depuis quatre ans nous avons apporté

plusieurs modifications au niveau des salaires proportionnellement à celles des salaires de la société.

Malgré l’augmentation des scolarités des étudiants, le déficit du budget des écoles ne diminue pas.

Aussi, une augmentation des salaires conduirait à une augmentation de ce déficit et nous amènerait

dans l’incapacité de tenir nos engagements envers vous.

Dès à présent nous cherchons des solutions pour améliorer les salaires en accord avec le coût de la vie.

Nous avons contacté le Patriarche et le Directeur financier pour les informer de la situation très

difficile. Nous continuons de chercher des ressources financières afin que nos enseignants puissent

vivre dans la dignité.

Déjà le premier ministre a baissé les taxes afin de revenir aux taxes appliquées avant août 2012. Nous

espérons que cette mesure pourra contribuer à réduire le coût de la vie.

A une époque plus difficile, le Patriarcat n’a pas hésité à s’engager pour assurer les salaires des

enseignants. Nous en gardons toujours le souci. Actuellement nous ne pouvons faire plus, de peur de ne

pas pouvoir vous verser votre salaire à temps voulu, chaque mois.

L'an dernier nous avons travaillé sur la question de la sécurité sociale et nous allons continuer

d'explorer cette possibilité. Si le gouvernement s'efforce d'assurer la sécurité sociale pour tout le

personnel comme en Jordanie et Israël, nous serons les premiers à y adhérer, ceci dans votre intérêt.

Je vous remercie pour votre attention, votre passion et votre contribution à éduquer la future

génération.

Que Dieu vous bénisse et vous donne sa grâce et sa générosité pour promouvoir les valeurs humaines

fondamentales.

Père Faysal Hijazen

Directeur général

Merci aux généreux donateurs d’hier, d’aujourd’hui et de demain

qui permettent aux écoles du Patriarcat latin de Jérusalem

d’assurer sa mission en Palestine, grâce à leur don.

Si vous voulez aider la réalisation d’un projet (rénovation d’un bâtiment, équipement d’une salle

informatique…) ou parrainer un enfant pauvre en lui offrant les frais de scolarité, voici les coordonnées

bancaires du Patriarcat latin de Jérusalem :

Merci de préciser sur le virement « Pour les Ecoles du Patriarcat en Palestine ».

Bulletin des Ecoles du Patriarcat latin de Jérusalem en Palestine

Directeur de la publication : Père Faysal Hijazen