bulletin de liaison de la commission nationale …

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- 1 - BULLETIN DE LIAISON DE LA COMMISSION NATIONALE PLONGEE SOUTERRAINE N° 11 - DECEMBRE 2002 SOMMAIRE P1 Éditorial du Président Claude Touloumdjian P2 La vie de la Commission Nationale P3 Les commentaires du vice-président J.Pierre Stéfanato P5 En bref - Marc Douchet P5 Lu pour vous - Frank Vasseur P6 Infos P9 Accidents P9 La vie des régions (Provence, Lmrp, Est, Cias, Raba) P56 Sauvetage P57 Les membres de la CNPS LES EXPLORATIONS P24 La Sapoie P25 Le Mejanel / Pegairolles De Bueges P26 Aven-Event de Bez P27 Le gouffre des Encanaux P28 Réseau 3 de St Marcel P29 Font Vive P32 Peyraou P33 Blandas P33 Goul du Pont P40 St Marcel Bidon P51 La Fontaine de Nîmes P54 La Grotte de Thais Responsable de la publication : Claude TOULOUMDJIAN, Président de la Commission 125 rue Jaubert - 13005 MARSEILLE - tél 04 91 48 97 10 Rédaction et diffusion : Laurent CAILLERE, Secrétaire 1 rue Philippe Bellocq - 67450 MUNDOLSHEIM - tél 03 88 20 20 10 Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins - 24 quai de Rive-Neuve 13007 MARSEILLE

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BULLETIN DE LIAISON DE LACOMMISSION NATIONALE

PLONGEE SOUTERRAINE

N° 11 - DECEMBRE 2002

SOMMAIRE

P1 Éditorial du Président Claude TouloumdjianP2 La vie de la Commission NationaleP3 Les commentaires du vice-président J.Pierre StéfanatoP5 En bref - Marc DouchetP5 Lu pour vous - Frank VasseurP6 InfosP9 AccidentsP9 La vie des régions (Provence, Lmrp, Est, Cias, Raba)P56 SauvetageP57 Les membres de la CNPS

LES EXPLORATIONS

P24 La SapoieP25 Le Mejanel / Pegairolles

De BuegesP26 Aven-Event de BezP27 Le gouffre des EncanauxP28 Réseau 3 de St MarcelP29 Font Vive

P32 PeyraouP33 BlandasP33 Goul du PontP40 St Marcel BidonP51 La Fontaine de NîmesP54 La Grotte de Thais

Responsable de la publication : Claude TOULOUMDJIAN, Président de la Commission125 rue Jaubert - 13005 MARSEILLE - tél 04 91 48 97 10

Rédaction et diffusion : Laurent CAILLERE, Secrétaire 1 rue Philippe Bellocq - 67450 MUNDOLSHEIM - tél 03 88 20 20 10

Fédération Française d'Etudes et de Sports Sous-Marins - 24 quai de Rive-Neuve 13007 MARSEILLE

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EDITORIAL Claude Touloumdjian, Président de la CNPS

Un nouveau drame a marqué les activités de notre communauté. Le 19 août 2002, au débutmême de la campagne d'explorations en Bosnie, Christophe Lajoux a trouvé la mort au cours d'uneplongée préparatoire dans la source de la Buniça. Vous lirez à l'intérieur de notre bulletin lecompte rendu de cet accident.

Christophe était moniteur fédéral (MF2) et souhaitait devenir instructeur régional de plongée. IIavait déjà participé à l'expédition « Dalmatie 2001 » au cours de laquelle il avait exploré laplupart des grands objectifs visés. Cadre supérieur de production, il était loin d'être « une têtebrûlée » et son attitude réfléchie et consciencieuse en faisait un futur leader. Captivé par laplongée souterraine, il s'était complètement investi depuis 2 ans dans ce domaine.Progressivement, il s'était lancé dans l'acquisition des moyens matériels et techniques de notrediscipline, ainsi que des connaissances nécessaires. Il s'était attaché aux problèmes liés auxgrands systèmes hydrogéologiques de Bosnie et avait participé activement à l'organisation de cetteexpédition.Christophe laisse derrière lui sa petite fille et son amie Anne-Sophie dans une cruelle situation.Le groupe d'amis que nous formons essaie actuellement, dans la mesure de nos possibilités, deles aider dans la douleur qui les frappe.

Les enseignements tirés de cet accident doivent nous mener à nous méfier de nos certitudes etdes habitudes que nous avons prises à tous les niveaux. Une trop grande confiance peut êtrenéfaste et notre vigilance doit être redoublée notamment en matière de contrôle des logiciels dedécompression utilisés et des mélanges effectués. Afin d'éviter d'autres drames analogues il estimpératif que nous trouvions une solution pour veiller sur le terrain à la bonne application de nosrecommandations. La présence d'une tierce personne, destinée à vérifier cette bonneapplication, pourrait être une des solutions pour éviter d'autres drames.

Une affaire grave vient de surgir au sein de la CNPS. Pierre Boudinet, Président de la CRPS Ilede France, a profité de ce drame pour saisir les instances fédérales en vue d'une sanction àmon encontre, voulant ainsi régler des différends complètement étrangers à ce triste accidentet visant ma position de Président de la CNPS. Pour cela, il inonde les différentes instances decourriers recommandés. Cette attitude inqualifiable est indigne d'un responsable de commissionrégionale, à qui la possibilité de s'exprimer lors des réunions de la CNPS, n'a jamais été refusée, bienque la plupart de ses propositions y aient été démocratiquement rejetées. Plusieurs échanges avecdes membres de la Commission IDF m'amènent même à douter de la représentativité effective dePierre Boudinet. Cette querelle intestine que P. Boudinet entretient, occasionne l'envoi denombreux messages transmis actuellement par Intemet et notre énergie est gaspillée dans deséchanges qui n'arrêtent pas. Notre image est discréditée tant sur le plan de la régionIDF que sur le plan national. Les retombées vont être extrêmement dommageables pour laplongée souterraine française qui n'a pas besoin de cela.

Actuellement, nous sommes confrontés à la dénonciation de la convention secours qui liait laFFS avec le Ministère de l'intérieur. Les contacts que nous avons avec Joëlle Locatelli,Présidente de l'EFPS, visent à travailler sur un projet d'organisation du secours en plongée souterraine,dont se sont chargés Hubert Foucart et Daniel Nouaillac. A cet effet afin d'unir nos points devue sur la politique à mener pour la plongée souterraine en France, nous envisageonsd'organiser de nouvelles séances communes de travail Enfin, je rappelle aux plongeurs que chacune descommissions régionales a présenté pour 2003, des projets ayant trait à des stages, des réflexions,des travaux ou à des explorations de cavités noyées. Les personnes intéressées par les activitésrégionales ou nationales doivent se rapprocher des responsables régionaux.

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Compte- rendu succinct de l'accidentmortel de Christophe LAJOUX.

"La 4ème expédition nationale de plongéesouterraine de la FFESSM en Bosnie, menée parClaude Touloumdjian, avait pour but d'explorer 7cavités noyées, dont la source de la Buniça, (voirle Fil n°10), déjà connue sur 180 m (- 73 m). Cettecavité noyée est située à 5 km de Blagaj, base del'équipe. Depuis les véhicules, une marche de 5mn sur un chemin plat permet d'accéder au pland'eau.

Une plongée préliminaire pour l'équipement en filAriane, arraché par les crues précédentes estorganisée le 19 août par l'équipe composée deHervé Chauvez, Michel Guis, Christophe Lajoux,Sylvain Ruffier, Laurent Tarazona et Anne-SophieKesseler, compagne de Christophe. Le matin, lavérification complète du contenu et del'étiquetage des bouteilles est effectuée, parchaque plongeur, grâce à 2 analyseurs d'02 et unanalyseur d'Hélium. La mise en place del'oxygène (B 50 munie d'un narghilé et bouteilled'02 de secours immergée à proximité à -6m), etde 2 bouteilles de «nitrox 40% » pour les paliersest effectuée par un plongeur assistant. Celui-ciinstalle aussi le fil d'Ariane, arraché par les cruesprécédentes, jusqu'à -50m.

Laurent Tarazona et Christophe Lajoux, qui ontdéjà exploré cette source les années précédentes,font une plongée aux mélanges "ternaires", jusqu'à-70 m, en emportant chacun, pour la descente, unebouteille de 20 1. contenant du «nitrox 30% »pour la décompression. Après l'avoir quittée à -40m, avec leur scaphandre dorsal contenant leternaire, ils installent 65 à 75m de fil jusqu'à - 70m.Ils reviennent ensemble au palier de - 40 m (où lavisibilité était de l'ordre de 2m), pour reprendreleurs bouteilles de "nitrox 30 %", utilisées lors dela descente. Plus de 75mn de palier sont nécessairepour regagner la surface.

Après avoir fait, ensemble, I mn de décompressionà -40m, -37m, - 33 m en échangeant chaque fois lesigne "OK". Laurent, parvient le premier à - 30m. Constatant l'absence de Christophe, alors qu'ilsétaient toujours côte à côte, il retourneimmédiatement à - 33 in, où il le retrouveinconscient. Après avoir essayé de le ranimersous l'eau, il le remonte à - 30 m, où le corps

de Christophe lui échappe pour se mettre enplafond. Il doit malheureusement continuer à fairese paliers.

L'arrivée de Sylvain Ruffier, plongeur d'assistancedans la zone des 24m, permet à Laurent detransmettre la mauvaise nouvelle à l'aide d'uneardoise. Sylvain regagne immédiatement la surfaceoù il récupère Michel Guis qui était prêt à partir.Ensemble, ils retrouvent très rapidement le corpsde Christophe et le remontent en surface. Sylvain(infirmier réanimateur hospitalier) disposait, aubord de la vasque, d'une valise complète deréanimation et d'un appareillage d'oxygénothérapie.Malgré tous les soins prodigués avec Michel Guis,Hervé Chauvez et par Anne-Sophie Kesseler,malheureuse compagne de Christophe, notre amin'a pas pu être ramené à la vie.

Après récupération des bouteilles placées enpaliers et analyse de leur contenu, il s'avère quel'accident est dû à l'utilisation d'une bouteilleappartenant à Christophe, marquée "nitrox 30.W,mais qui en fait contenait de 1'02 PUR. Avant devenir en expédition, il avait personnellementtransvasé, depuis une B50 d'02 qu'il détenait chezlui, avec sa propre lyre de transfert spécialementdédiée à ce type de gaz, l'oxygène dans une de sesbouteilles de 201. Celle-ci, possédait desinscriptions «Nitrox 30% », maismalheureusement, l'étiquette et les marquagesn'avaient pas été enlevés.

De plus et surtout, pour des raisons que nous necomprenons pas, cette bouteille a échappé à SONanalyse et à celle qui a été faite de toutes lesautres bouteilles de mélanges avec les 2analyseurs d '0 2 dont l'un appartenaitpersonnellement Christophe.

L'oubli incroyable de Christophe d'effacer lesindications figurants sur sa bouteille lors dutransfert effectué chez lui, l'absolue certituded'avoir pris sa bouteille de «Nitrox » l'aentraîné à ne pas refaire l'analyse qui s'imposaitet à y placer un de ses détendeurs « air ».L'utilisation inconsciente de l'O2 qu'elle contenaitlors de ses paliers à partir de - 40m a causé sondécès.

Claude Touloumdjian et toute l'équipe.

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LA VIE DE LA COMMISSION

ASSEMBLEE GENERALEDU 9 MARS 2002

BORDEAUX

PrésentsComité Provence : Marc Douchet, Claude

Touloumdjian, PrésidentComité Est : Lucien Ciesielski, Laurent Caillère,SecrétaireComité 11e de France : Christine David, SergeCésarano, Alain GermainComité Atlantique Sud : Bernard Gauche, Jean-Pierre Stefanato, Vice-Président & Trésorier,Bertrand Lefèvre, Laurent Rouchette, Eric Morin,Nelly Moutard, Gilles Jollit,Comité Languedoc Roussillon Midi Pyrénées :Ludovic Giordano, Hubert FoucartComité Centre : Yannick Guivarch,Comité Rhones-Alpes-BourgogneAuvergne :David Bianzani, Laurent YllaAutres présents : Jacques Tersinet CDN

Excusé : Frank Vasseur

A l'ordre du jour

Point 1 : Approbation du PV de la réunion du 3février 2002 à Marseille.

Adopté à l'unanimité.

Point 2 : Rapports des membres du bureau

Claude Touloumdjian, Président . Outre lerapport diffusé à l'ensemble des clubs et desmembres de la CNPS et des CRPS, Clauderappelle son calendrier d'activités, les problèmesrencontré dans la présentation du budget auprès duCDN, sa situation auprès de la CMAS et l'état desbrevets CMAS plongeurs et cadres. A ce propos, ilindique que les cartes d'instructeur niveau 1 ou 2permettent de délivrer des brevets et nes'adressent donc qu'aux moniteurs étant prêts à cettedélivrance. CT fera un courrier au comitétechnique de la CMAS pour éclaircir cettesituation.

Adopté à l'unanimité.

• Laurent Caillère, Secrétaire,"l'organisation des réunions a donné meilleure

satisfaction durant l'année écoulée. Ces réunionsqui ont eu lieu à Reims en mars, à Montreuil enmai, à Marseille en septembre et en février ontpermis d'avoir quelques soucis en moins quelorsqu'elles étaient systématiquementorganisées à Paris. L'utilisation généralisée de lamessagerie électronique pour les convocations et ladiffusion des pv, facilite le travail du secrétaire. Parailleurs, cet outil permet d'être informé en tempsréel et continu sur nos dossiers en cours.Cependant, son usage ne doit pas devenirexcessif pour diffuser des messages insultants oupolémiques. Le Fil continue de paraître à raisonde 3 ou 4 numéros par an. Son avenir ne susciteaucune inquiétude vu l'effort réalisé par lesprésidents de CRPS et les chefs de projets pourproduire des articles. Encouragements etfélicitations continuent à parvenir après chaquediffusion. Le Fil est devenu le bulletin de liaisonindispensable en plongée souterraine. L'arrêt dupublipostage par le secrétariat général de laFédération nous a obligé à une réorganisationm'imposant plus de travail mais qui ne devrait pasinduire des difficultés particulières. " Adopté àl'unanimité

• Jean-Pierre Stefanato, Trésorier. demande àne pas tarder à envoyer les justificatifs, même s'ilssont partiels- commente le bilan budgétaire 2001Adopté à l'unanimité- puis JP Stefanato problèmes du budget 2002- intervention de Alain Germain à propos du règlemen

intérieur et de la production de rapportsC. Touloumdjian s'engage à refuser en

septembre les projets non déposés dans les temps- JPS précise qu'il ne faut pas mettrel'hébergement dans les justificatifs desstagiaires et que l'affiliation à la FFESSMest une obligation pour les participants.Concernant « le bateau » (Christophe Depin)et St-Marcel (Philippe Brunet), il leur estdemandé de fournir un rapport détaillé avantfin mars

Point 3 : Point sur les groupes de travail

a) Marc Douchet sur les recommandationsmélanges . Après avoir enregistré un tolépar crainte de

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réglementation, un consensus a étéobtenu pour la plongée complexe. MDest « gêné » à propos des recycleursqu'il ne pratique pas ; il est difficile dedonner des directives sur ce sujet, maison peut cependant faire allusion à laspécificité de l'usage des recycleurs.La CNPS donne le feu vert à M. Douchetpour finaliser son étude

b) Les logiciels de décompression l'étude abien avancée et ils ont été utiliséspour les plongées trimix en 2001. Unejournée d'information pourrait avoirlieu prochainement à Toulouse etserait animée par Hubert Foucart etJean-Marc Belin.

c) Secours plongée : non abordé faute detemps

Point 4,: Divers- stockage scooter et matériel en

MLRP chez Frank et Ludointervention de Bernard Gauche

sur l'accès aux sites de plongée quidevient de plus en plus préoccupant.Un effort médiatique doit avoir lieupour compenser les effets médiatiquesdes accidents. Une convention typepourrait être élaborée par JPS Stefanatoet F. Vasseur.

La classification commeactivité à risque de pratique de laplongée souterraine est à l'étude (JPS)

C.Touloumdjian interrogera leDTN à propos des équivalences trimix.

PV adopté à l'unanimité lors de la réunionCNPS du 29 septembre 2002.

Commentaires : Jean-Pierre Stefanato

Vice-Président

Claude évoque dans son édito « l'affaire »Pierre Boudinet. Celui-ci a transmis à la CNPSdeux documents : le 16/11/2002 une note surles « référentiels d'enseignement de laplongée souterraine » et le 25/11/2002 une« lettre ouverte à Claude Touloumdjian ».Le bureau de la CNPS (Claude Touloumdjianprésident, Laurent Caillère secrétaire, Jean

Pierre Stefanato trésorier) s'est posé la questionde la parution de ces documents dans cenuméro du Fil.

Nous avons opté, dès le lancement dupériodique de notre commission, pour qu'ilreste un organe consensuel afin de ne pastomber dans le piège des polémiques àrépétition qui sont probablement à l'origine dela perte d'audience d'autres publicationsconcernant la plongée souterraine. Ainsi lesopinions qui y sont publiées ont en principel'aval de la CNPS. J'écris « en principe » car lerédacteur en chef n'a pas toujours la possibilitématérielle de soumettre chaque article àl'ensemble de la Commission.

Après avoir recueilli l'avis d'autres collèguesde la CNPS, et dans l'esprit de cette règleéditoriale, nous avons décidé de ne pas publierles documents de Pierre Boudinet pour lesraisons suivantes

En ce qui concerne la note sur lesréférentiels : ce document représente unecontribution riche et argumentée au débattoujours actuel du contenu des référentielsd'enseignement de la plongée souterraine et deleur évolution. En revanche il n'a pu êtrediscuté ni par la CNPS ni par la CIA(Commission Interfédérale FFS/FFESSM).Lorsqu'un document abouti et consensuelexistera sur ce sujet fondamental pour notrediscipline nous pourrons le publier.

En ce qui concerne la lettre ouverte : PierreBoudinet a largement diffusé cette lettre parinternet aux membres de la CNPS, sur le forumspéléo, à divers officiels de la FFS et de laFFESSM. Cette diffusion a suscité diversesréactions, réponses, contre-réactions, etc... Cettelettre contient, à côté d'attaques personnelles,des questions sur le fonctionnement de notreCommission qui pourront être discutées (re-discutées car la plupart concernent desdécisions déjà entérinées par CNPS) lors de laprochaine réunion de la Commission le 26janvier 2003.

Enfin ces deux documents sont signéspersonnellement par Pierre Boudinet et nesemblent donc pas provenir de la CommissionRégionale Ile de France qu'il représente.

Bonne lecture.

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LE FILCe n° 11 est produit en 230 exemplaires etest diffusé gratuitement. Pour les nonabonnés qui désirent recevoir les prochainsnuméros, il suffit d'adresser une demandeécrite, accompagnée d'une photocopie de lalicence en précisant clairement nom etadresse au SecrétaireLaurent Caillère- adresse en couverture -

télécopie : 03 88 19 02 03 mèl :[email protected]

EN BREFMarc Douchet

1 000 pieds pour un seul homme : John Bennetest descendu à 308 mètres de profondeur en merdans les Philippines en scaphandre autonome. Laplongée a duré 9 h 36 minutes. Son téméraireconcurrent à la chasse au record du mondeMark Andrews annonce 330 m pour juin2003. Leigh Cunningham et Pascal Bernabé sontégalement sur les rang pour 2003. Aie Aie Aie !

Pénurie d'hélium : Récupérer votre hélium aprèsusage, il va faire défaut ou il va s'enflammer.Tout le monde s'y met l'industrie spatiale,l'imagerie médicale, la cryogénie, l'électronique,la soudure et les plongeurs. La demandemondiale explose, +10% par an, et l'offre nebouge guère, malgré un nouveau sited'extraction en Algérie. Les pessimistes annoncele doublement des prix dans les 5 à 10 ans àvenir.

Sorgente del Mulino à Castelcivita (Italie) Enaout 2001, Luigi Casati s'était arrêté à 550 m del'entrée à -117. Cette année il a poussé l'explojusqu'à 828 -113. A suivre.

LU POUR VOUS

Frank Vasseur

Cave-Diving Group Newsletter n°143, Avril2002 : Mention d'un secours en plongée

souterraine en Hongrie durant lequel l'eau a étééclaircie grâce à l'usage de floculants (voirrubrique "Accidents").

Les plongeurs souterrains anglais, qui ont instauréun système de diplômes de plongée souterraine,envisagent d'ajouter une expérience en spéléologiedans la liste des prérequis au premier niveau.La spéléométrie des siphons français (version01/2001) a été reprise et partiellement actualisée enfonction des explorations anglaises uniquement.

« The cenotes of the Riviera Maya » deSteve Gerrard (Janvier 2000) : que l'ami DavidBianzani nous a rapporté de son voyage de noces.Joli guide sur les caractéristiques des cavités decet "Eldorado" de la plongée souterraine. Organiséen trois parties, calquées sur les types de pratique : lesnorkeling (balades en tuba), le cavern-diving(limité aux parties éclairées par la lumièrenaturelle) et le cave-diving (comme on l'aime).Joliment illustré de photographies, mais dénué detopographies, si ce n'est un plan d'ensemble agrande échelle. L'auteur consacre une partimportante à la protection del'environnement, la sécurité et les techniquesde plongée souterraine. L'organisation del'activité y est bien détaillée, ainsi que lesprincipes de sécurité.L'ouvrage est terminé par 50 pages consacrées àl'analyse des accidents en plongée souterraine, lesrisques de l'activité, 13 conseils de base relatifs àl'équipement du plongeur, les accidents dedécompression et leur prévention, les techniquesde progression (palmage), revue des problèmeséventuels en plongée, leurs causes et les remèdes.Et enfin l'exploration : les « personnes-ressource »pour orienter les prospections, les engagementsvis-à-vis des propriétaires, les organisations etprojets actuels, les perspectives d'avenir, lesrègles de déontologie, des conseils pourl'organisation d'expéditions à l'étranger et unecheck-list à copier.Le livre, dont le contenu dépasse largement celuid'un topo-guide, termine par une présentationdétaillée des diverses structures, fédérales etprofessionnelles, qui participent de la gestion de laplongée souterraine dans cette partie du monde.

« Tecnicas de Espeleobuceo » de Fidel Molinero(1999), 208 p.: Reédition du document original de1991. Un manuel

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technique de plongée souterraine complet et bienillustré, réalisé par nos homologues d'outrePyrénées. Milieu souterrrain, équipementindividuel « léger » et « lourd » ; configuration àl'anglaise, usage de l'oxygène, équipement en fild'Ariane et dévidoir ; équilibrage,conditionnement du matériel pour les plongéesen fond de trou. Un chapitre détaillé estconsacré à la présentation et l'analyse desaccidents de plongée souterraine en Espagne. Desparties traitent de la topographie, la photographieet la bibliographie, ainsi que la décompression etdes conseils médicaux rédigés par desspécialistes. Un livret de photographies encouleur termine cet ouvrage agréable et bienmené, comme on aimerait en avoir en langue deVoltaire.

Cave-Diving Group Newsletter n°144, juillet2002 : Dans l'éditorial, nos homologuesbritanniques s'inquiètent du développement de laplongée souterraine récréative (par opposition àla plongée d'exploration), de l'arrivée deplongeurs souterrains issus de le plongée merplutôt que de la spéléologie, et de l'apparition desintérêts commerciaux et des cours spécialisés «plongée souterraine » dispensés par les organismes« Tek ». Résurgence de la Follatière (30) : àproximité de la sortie amont du S.1, M.B.Thomasa trouvé une cloche d'air prolongée d'une galerieargileuse de l0m terminée par un siphon claircolmaté par des graviers à -2. Explo en cours.Exsurgence de Lacaunhe (46) : Le S.4 est plongéjusqu'à une cloche d'air à 20m du départ. Lesiphon se prolonge ensuite sur une quinzaine demètres toujours très étroit. Arrêt sur manque de filet retour sans visibilité. Le taux de C02 est élevédès la sortie du S. 1. Fontaine de Lussac (16) :compte-rendu de l'expédition nationales de laCNPS puis de la plongée de J. Meynié en Février.Fontaine Saint-Georges (46) : Compte-rendu del'exploration post-S.7 d'avril 2002. Gouffre duGrand Souci (24) : compte- rendu de la plongéeà -133 de J. Meynié en avril 2002.Source de la Buèges (34) : ou comment troisplongeurs anglais, après avoir vainement cherchésur site un panneau d'interdiction de plonger enconnaissance de cause, se mettent finalement àl'eau et se font vertement réprimander par unreprésentant de la municipalité locale.Source de Marnade (30) : Compte-rendu de laplongée à -128 dans le S.3 en février 2002.

Cave-Diving Group Newsletter n°145, octobre2002Un appareil de communication souterraine sans fila été testé : le "Heyphone". Un plongeur anglais aété contacté par les nouveaux propriétairesanglophones et résidents permanents de la sourcedu moulin de Cacrey. Ils interdisent lesplongées dans la source et refusent de délivrer desautorisations. Plongées dans l'abime du MasRaynal (12), la grotte de la Follatière (30), dans leGoul du pont (07) ainsi qu'en côte d'or, dans leDoubs, l'Aveyron et l'Hérault.

INFOSFrank Vasseur

• Résurgence de Saint Georges (46) : Le 30avril 2002, Jason Mallinson et Rick Stanton ontfranchi le S2 de Saint Georges au propulseur etrecycleur à circuit fermé. Chaque plongeur avaitpréalablement déposé trois bouteilles relais à 900mde l'entrée pour alléger la progression le jour de lapointe. La plongée des deux premiers siphons aduré de 2 heures décompression incluse.Une fois derrière le S.2, les plongeurs ont utilisédes circuits ouverts, 2x11 litres (Rick) et 2x10 litres(Jason). En remontant l'actif principal, ils ontplongé le S.7. Le fil des précédents explorateurss'engagerait dans une galerie non active.La rivière proviendrait d'un conduit, 30m avantsur la droite (?) dans le siphon. Rick Stanton adéroulé 240 m de fil jusqu'à salle surmontée d'unesurface qui pourrait déboucher sur une galerieexondée. Arrêt sur manque de fil.Jason Mallinson a franchi la trémie terminale (à75m de l'entrée du S.7) par une étroiture endécapelant une bouteille. Après avoir déroulé 150m de fil, il émerge dans une étroite galerie qui luiimpose de se déséquiper. Rapidement, il recoupeune galerie plus vaste parcourue par une rivière,terminée en amont comme en aval par dessiphons. Cette portion exondée totalise environ300m. Environ 700 m ont été explorés. Unenouvelle tentative est prévue fin juin avec depetits recycleurs de fabrication artisanale post-S.2.Temps passé sous terre : 11h00. Le 5 juillet , lesmêmes franchissent le S.9 (190m) suivi de 260mde galerie jusqu'au S.10(175m). Arrêt sur S.11après 223m de galerie exondée. Le débit de larivière est ici supérieur à celui de la vasque deSaint-Georges. Temps passé sous terre : 14h30.

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· Plus tôt dans la semaine, la même équipe adépassé le terminus de l’œil de la Doue (46) de50m, après un passage bas, arrêt dans une vastegalerie à –55 dans le S.5. Des recycleurs ont étéutilisés pour franchirles quatre premiers siphons, le S.5 a été plongée àl’anglaise en circuit ouvert.

· Dans la source de Crégols (46), R.Stanton atrouvé la suite dans le S.2 et exploré environ640m de siphon au-delà. A 320m du départ duS.2, dans la branche remontante explorée parJean-Marc Lebel, un passage étroit a livré 320mde galerie immergée à faible profondeur jusqu’àune cloche d’air 120m après laquelle le conduitse divise :Vers la droite, un trémie obture le siphon 100mplus loin. Vers la gauche, 140m de siphon seterminent par un passage bas.

· Résurgence de Gourneyras (34)Une expédition d’une équipe européenne D.I.R. apermis en deux week-end aux plongeursallemands R. Buchaly et M. Waldbrenner deréaliser deux plongées de pointe en recycleurs(redondant) et propulseurs.Le 23.03.02 une plongée de 501 min; a permisde dérouler 80m de fil d’Ariane. La profondeurn’est pas précisée.Le 28.03.02 : une plongée de 561 min, les deuxplongeurs ont exploré 485m de plus. Vue à –130m ?Le terminus actuel serait à 1200m + 80m + 485m= 1765m.

· A la Doux de Coly (24), R. Buchaly et M.Waldbrenner et leur équipe européenne D.I.R.(European Karst Plain Project) ont poursuivil’exploration jusqu’à 5675m de l’entrée le22/08/2002.Ils se sont mis à l’eau à 7 heures le matin pour ensortir à 1 h 23 le lendemain 23/08 au matin.Les deux plongeurs utilisaient chacun deuxrecycleurs RB80 avec un 2 x 20l dorsal (trimix16/80), ainsi que deux relais de trimix 22/70, unde trimix 16/80 et 5 propulseurs Gavin modèleMagnum.Les recycleurs étaient équipés de poumonsoptimisés pour la profondeur de la cavité.La plongé a débuté avec une visibilité de 15 à 20mètres. Suite aux violents orages survenus deuxjours plus tôt, la visibilité s’est réduite à 4m àenviron 1000m de l’entrée, puis est tombée àdeux mètres.

Après 2300m, l’eau s’est éclaircie, puis troubléeà 4500m durant 200m pour s’éclaircir à nouveau.Après le terminus de l’année précédente (5000m)

la galerie a continué à descendre pour sestabiliser entre 65 et 60m de profondeur. A5300m, la galerie diminue de section en sedédoublant. En suivant la galerie de droite, unegalerie modeste et ensablée s’engage vers l’estjusqu’à 5675m de l’entrée. Arrêt sur manque defil ?Temps de progression : 8 heures.Temps de décompression : 9 heures15 min.Plus de détails prochainement sur leur site web.D’après un message électronique de ReinhardtBuchaly sur les listes DIRle 27/08/2002, communiqué par Josep Guarro.

· Durant l’été, Mike Thomas et Phill Short (CDG)ont repris les explorations dans le Calaven de laSéoubio (34). Dans le siphon aval, après 105minutes de désobstruction, ils ont franchi lecolmatage de galet et exploré 200m deconfortable rivière souterraine jusqu’à un secondsiphon.En amont, la suite est trouvée à la fin du S.4 versle S.5 qui plonge immédiatement à –16 dans unlaminoir avant de remonter dans un éboulisjusqu’à une cloche d’air. La galerie se prolongepar un S.6 qui plonge à–16 dans une vaste salle avant d’entamer uneremontée. Arrêt sur manque de fil après en avoirdéroulé 200m. Info. Phil Short.

· Récemment, Jason Mallinson assisté de RichardHudson, a poursuivi l’exploration du Pozo Azulen Espagne (Burgos). Le second siphon, exploréjusqu’à 1250m (-50m) en 2001, a été prolongéjusqu’à 1950m (-60) en deux pointes lors d’unséjour sur place d’une semaine. Ledéveloppement de la cavité dépasse 3000 m dont2700m noyés.

Trou souffleur (84)Le siphon Androgène, situé à –594, à plus de3000 mètres de l’entrée est accessible via 750mde dénivelé cumulé. Début octobre, une sortie de46 heures, incluant deux bivouacs souterrains, apermis à Régis Brahic de progresser jusqu’à 90mde l’entrée (-11) dans une vaste salle argileuse.La visibilité (1m à l’aller) est réduite à néant auretour. La topographie, levée durant l’exploration(28 minutes de plongée)confirmé la relation dece siphon avec le siphon de l'abbé, situé enamont.Participants : Régis Brahic, Marc Faverjon,Jean-Louis Galera, Gianni Guidotti, ThierryMonges, Patrick Perez, Olivier Sausse, LaurentYlla.

• Dernièrement, Rick Stanton aurait franchil'étroiture terminale de Landenouze (46) et

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exploré au-delà une vaste galerie. Il auraitdécapelé son recyleur à -90 et auraitpoursuivi à l'anglaise.

• Au Rupt du Puits (55), Michel Pauwels(Belgique) poursuit les explorations dansl'amont : S2 (15 m., -1,5) S3 (420 m., -4) S4 (>1050 m., -6).A l'amont du système le gouffre de la Béva aété plongé sur 350 m., -6 sans jonctionner,alors que la distance en ligne droite entrel'amont du Rupt et l'aval de la Béva n'estthéoriquement que de 1300 m.

• Pozzo del Merro (Lazio, Italie) parSerge Delabv (président de l'Union Belge deSpéléologie).Nouveau record mondial de profondeur souseau...Incroyable descente d'un robot dans un gouffrenoyé, le «Pozzo del Merro» situé dans le Laziode Rome. Selon des informations concordantesde la presses, de la liste e-mail italienne et deplusieurs sites Internet, la profondeur de 392mètres a été atteinte le 19 mars 2002.Outre le verdict des chiffres, ce phénomènepourrait apporter des éléments nouveaux sur lemode de creusement profond en régime noyé.Processus hydrothermaux mis à part, l'origineprofonde du karst noyé est souvent attribuéesoit à un réservoir à faible transmissivité, soit àun noyage postérieur à sa genèse (remontée duniveau de base). Dans le cas présent, le fond sesitue à environ 322 mètres sous le niveau de laMéditerranée, toute proche ! Le «Merro» n'estpas une source, il s'agit d'un gouffred'effondrement dans lequel affleure la nappephréatique. La genèse n'est pas clairement

établie, mais selon lescaractéristiques morphologiques ethydrochimiques, des processus hydrothermauxinterviennent. Il existe de nombreux gouffresd'effondrement dans cette région du Lazio, leMerro étant le plus profond. Certain de cesphénomènes sont de formation très récente, ledernier s'étant brutalement ouvert en janvier2001.L'exploration du siphon est toute récente. Lachronologie des descentes est la suivante : -100 mètres (G. Caramanna et R. Malatesta,1999), - 210 mètres en février 2000 (RemoteOperated Vehicule «Mercurio»), -310mètres en avril 2000 (ROV «Hyball 300»)et finalement - 392 mètres en mars 2002(ROV «Prometeo»). Le Prometeo est unrobot construit par une société italiennesituée non loin de Savone ; un des concepteursest un spéléologue (R. Dall'Acqua) du Gruppe

Grotte CAI Savona. Plus d'infosur l'excellent site

http://web.genie.it/utenti/s/simonant/mcrro.htmréalisé par Giorgio Caramanna et RiccardoMalatesta que je remercie pour lesinformations et les documents fournis.

• FUENTE AZUL (Hortiguela - Burgos,Espagne) : après quatre plongées depréparation en septembre, Martin Burgui aatteint au trimix la profondeur de -120 (arrêtsur rien à 215m de l'entrée) le 09/11/2002lors d'une plongée de 145 minutes. Il abénéficié du support des plongeurs du Grupode Espeleobuceo Tritôn de Pamplona, JosiOlave, Miguel Castro et Carlos Castro,ainsi que l'aide en surface de JosebaMufioz (Club Izurde), Enrique Olazabal etdes membres du G.E. Edelweiss.D'après une information communiquée parJosep Guarro. Plus de détails surwww.grupoedelweiss.com.

• Durant l'été, Serge Delaby (B) a poursuivil'exploration du siphon terminal de Dushnika(Bulgarie), exploré et topographié lors del'expédition nationale de la CNPS en 2001.Il a porté le développement à +/- 220m (-26) « En gros il y a quatres pointsd'interrogation - une cloche a 90 m, argileavec laminoir ;- la galerie principale : à la fin du fil (80m) lagalerie continue mais elle est obstruée degros blocs, je n'ai pas encore réussi apasser (maigres bouteilles sur le coté) arevoir et ne devrait pas poser de problèmeavec un équipement ad hoc.- le laminoir des "30mètres" j'y ai mis un spitpour sécuriser le passage du laminoir. Il estlong de +/- 10 metre et aboutit dans une galerieencombrée de blocs et limons. Après 50mètres, un puits que l'on peut traverserjusqu'à une galerie de petite dimension ouque l'on peut descendre (arret a -26) mais depréférence avant de l'avoir traversé car visipresque nulle. A mon avis le plus prometteurest l'objectif 2. A suivre et pas facile »

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ACCIDENTSFrank Vasseur

Sauvetage dans la Grotte de Rakoczi(Bodvaradko- Hongrie)D'après un article de John Cordingley (CDGN n°143, p.1) et les informations de Edith Marek-Limagne.

Pour les documents originauxwww.managerie.co.uk/bcrc/private/NLFEB02/Hunglnfo.pdf

Le 26/01/2002, lors d'une plongée en fond degrotte, un groupe de plongeurs coupe le fild'Ariane dans l'eau troublée. Un plongeur de 26ans ne ressort pas du siphon.Les recherches débutent immédiatement etrapidement, plus de cent sauveteurs sont mobilisésdont des équipes de plongeurs spécialisésTchèques et Slovaques.Finalement, les secouristes localisent, à partir de lasurface, le disparu et communiquent à lavoix avec lui par une fissure étroite. Il a trouvérefuge dans une fracture exigue exondéejusqu'alors inconnue.

Mais l'eau est troublée par des particules ensuspension est totalement opaque, « noire commedu café, impossible de lire mes instruments » selonle responsable des plongeurs.La cloche dans laquelle le plongeur s'est réfugiédemeure introuvable par les sauveteurs à cause del'annulation de la visibilité.

Le 28/01/2002, une société de produits chimiquehongroise (Ciba Speciality Chemicals Hungary)livre sur site une importante quantité (plusieurscontainers de la taille des bidons d'huileindustriels) de « Magnofloc 2025 » avec unconseil technique (deux ingénieurs).Il s'agit d'un floculant, produit chimique facilitantle procédé de séparation des éléments solides etliquides.Après avoir défini le mode et la quantité dedilution, le floculant est déversé dans le siphondurant une nuit.

Progressivement, l'eau s'éclaircit et dès lespremières plongées, des signaux lumineux émispar le disparu sont repérés dans le siphon. Il faudraencore plusieurs heures pour que l'accès à lacloche d'air soit découvert.

La victime est retrouvée dans une étroite fractureverticale, calée tant bien que mal en oppositionpour se maintenir hors de l'eau.Son état de faiblesse lui interdit de repasser lesiphon. Il sera « hospitalisé » (réchaufféartificiellement et nourri avec des alimentssoigneusement choisis) dans la cloche et évacué(après 120 heures passées sous terre) suite àl'ouverture de la fissure par laquelle ilcommuniquait avec l'extérieur. La cavitéétant surmontée d'une ancienne carrière (tirs demine et broyages), cette solution étaitenvisageable sans logistique lourde.

Accident en Floride, dans une grotte deJackson county (Etats-Unis) D'après http://wwwjcfioridan.com/Au printemps 2002, un groupe de plongeurssubaquatiques non formés aux techniques deplongée souterraine s'engage dans une sourceavec des bouteilles de faible capacité. Ilsn'utilisent pas de fil d'Ariane continu et negèrent pas leur réserve de gaz. Un plongeurs'égare dans la cavité après s'être séparé de sescollègues. En arrivant à court d'air, il rejointune cloche d'air qu'il avait repéréprécédemment durant la plongée. Il émerge ets'installe sur une dune de sable jonchée decadavres de chauve-souris. Il sera retrouvé etsecouru 6 heures plus tard par des plongeurslocaux.Sur les 480 plongeurs disparus en plongéesouterraine aux Etats-Unis, seuls 4 ont étéretrouvés vivants.

Accident à Crno Vrelo (Mostar, vallée de laNeretva-Bosnie)D'après les informations communiquées par ArneHodalic et Matej Mihailovski. Le 08/07/2002,deux plongeur bosniaques partent filmer la sourcejusqu'à -50. Leur équipement est neuf et enbon état, mais inadapté à la plongéesouterraine : monobouteille, surlestage,seulement un maillot de bain sous la combinaisonsèche. Ils descendent jusqu'à la fin du fild'Ariane, à -50 et stoppent pour remonter. Maisl'un d'eux continue, sous l'emprise de la narcose,à descendre sans fil d'Ariane. Son collègue essaiede le rattraper pour l'en dissuader, sans succès,puis remonte car sa réserve d'air atteint un niveaucritique. L'autre plongeur descend à -71 etdécède lors de la remontée à -65, avec encore 25bars dans sa bouteille. Le corps sera retrouvé etévacué par une équipe slovène.

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Accident aux Baléares (Espagne)D'après les informations communiquées parJosep GUARROUn plongeur spéléo espagnol pourtant forméaux techniques de plongée souterraine s'est noyécet été dans un siphon de l'île deMajorque. Il s'était engagé en mono-bouteilledans un siphon étroit et trouble. Il a étéretrouvé à 175 m de l'entrée (-10).

Accident en Roumanied'après les informations de maxime de Gianpietro04/10/2002 - Source Izbucul de la Tauz (Monts de Bihor) :de retour d'une plongée au trimix à -80 à environ 120mde l'entrée, un plongeur polonais décède à -80m dans ledeuxième siphon. La hauteur de la galerie est de 0,6m et lalargeur inconnue. Le premier siphon est long de 20m(- 13)terminé par un lac. La visibilité est faible.Son équipementsemble fonctionner, ses bouteilles dorsales (trimix)sont vides. Il devait déposer ses deux relais d'air à -40,mais il les a emportés à -80. Il semblerait qu'il ait épuiséson trimix en profondeur,et qu'il ait alors respiré un relaisd'air à -80.D'après le médecin qui a effectué l'autopsie : " lestissus ont été analysés et ont démontré que le plongeuravait principalement respiré un trimix 11-12% ce quiest convenable pour cette profondeur. Les embouts desdétendeurs ne présentaient aucune marque de morsure, cequi tend à écarter l'hypothèse d'une attaque de panique. Lacause probable du décès est un manque de mélangerespiratoire. Le plongeur n'a pas déposé ses bouteilles air à -40m ce qui lors de la remontée lui a causé une fatiguesupplémentaire. Le plongeur est en effet remonté de 2mpuis est resté sur place. Il a alors vidé complètement sesbouteilles de mélange de fond et est mort.L'autopsie àdémontré que le plongeur malgré son âge (30 ans) avaitune faiblesse cardiaque. On peut donc légitimement émettrel'hypothèse que les efforts consentis ont provoqué enquelque sorte une "angine de poitrine". Pour ne pasredescendre en profondeur (glisser) il a fixé le fil d'Arianeà sa ceinture de plombs et sans doute à t'il commencé àrespirer sur les bouteilles d'air jusqu'à ce que les spasmesl'assaillent.Il semblerait aussi que le plongeur était atteint dediabète ».

LA VIE DESREGIONS

PROVENCE

Marc DouchetRappel : toutes nos actions sont ouvertes à tousles licenciés de la FFESSM sous réserves des

places disponibles, des compétences desplongeurs et de l'accord des chefs de projets.

Calendrier Prévisionnel (mise à jour le15//10/2002)

Projets 2003Toutes les dates sont données à titreprévisionnel. Les opérations peuvent êtreannulées, remplacées ou reportées pour desraisons météo ou en fonction des impératifsd'une autre opération en cours.

Février et mars

FORMATION A L'UTILISATION DUCAISSON

Séance dirigée par Serge Ximenes dans l'enceintedu GRASM (Anse du Pharo 13007 Marseille)

Renseignements: Marc DOUCHET04/91/78/04/52

AVEN-EVENT de BEZ (Gard)

Campagne d'étude et d'exploration de l'Aven-évent de Bez. L'Aven-évent est un système aupotentiel considérable qui emprunte unegigantesque faille de 10 km de long visible ensurface. Après 300 m de grotte semi-active,nous buttons sur un siphon de quelques mètres,s'en suit 600 de diaclase avant d'arriver sur leréseau actif. Pour le moment le SII a étéexploré sur 560 m (-48).• Levée topographique du réseau

actuellement connu.• Poursuite des explorations du SII avec une

logistique importante pour une plongéelongue et profonde.

Chef de projet : Michel GUIS 04/94/75/75/33

Dates à préciser : BAUME DE NEOULES(Var)

La Baume de Néoules est une grotte défenduepar un siphon d'entrée de quelques mètres, suivipar une galerie exondée de 600 m environ avantd'arriver au siphon terminal. Celui-ci a déjà étéexploré par notre groupe jusqu'à 1270 m del'entrée.Nous envisageons de poursuivre l'exploration au-delà du terminus actuel. Chef de projet : MarcRENAUD 04/94/74/71/18

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Avril/mai/juin

POU MEYSSIN

Exploration dans le gouffre de PouMeyssin(Rocamadour-Lot)Poursuite des explorations au-delà du terminus deMarc Douchet et Frédéric Bernard dans le S3.

Chef de Projet : Marc DOUCHET04/91/78/04/52

RIVIERE DE L ALLIOU

Franchissement du siphon suspendu à environ700 m de l'entrée (400 m -78) et poursuite desexplos post-siphon

Chef de projet : Michel PHILIPS04/42/06/04/02

Sardaigne

Campagne internationnale (Italie, et France) du12 au 21 avril 2003 Reconnaissance dans le nordde la Sardaigne pour une expédition plus lourde en2004

CAMP DE LA GROTTE DE PAQUES Copias-30- (Camp CNPS).Du8au11mailes25et29mai, du7au9 juin les 14 et15 juin

Poursuite des explorations au-delà du terminus2001 (arrêt dans S8 250 m -30) et poursuite de lalevée de la topographie.

Chef de projet : Marc DOUCHET04/91/78/04/52

GOUFFRE DES ENCANAUX Auriol -13-.

Franchissement du siphon de -98 (400 m -40) etpoursuite des explorations

Chef de projet : Michel PHILIPS04/42/06/04/02

Juillet- Août

CAMP D'ANGLAS. (Camp CNPS) Du12 au 21 juillet et du 9 au 18 août

10 jours en juillet et 10 jours en août. Possibilitéd'étendre la campagne sur 2 ou 3 week-endssupplémentaires en fonction de la météo et desrésultats.

1. Poursuite des explorations à la Coudoulièresau delà du terminus de 2002 (1040 m-95).

2. Poursuite de la levée topo dans la galerieTouloum et dans la galerie de Bobo,

3. Vérification de deux départ vers 750 m - 75.4. Poursuite de l'exploration de l'aven-évent de

Bez.5. Exploration dans les siphons amont et aval du

Boulidou de Coucolières.

Plongées trimix en circuit ouvert avec utilisation descooters dans le strict respect des recommandationsen la matière de la CNPS.

Le Boulidou de Coucolière : conduit vertical étroitqui recoupe un grand collecteur, à l'aval, 500 mde galerie énorme arrêt sur siphon déjà plongéjusqu'à -58 et qui jonctionnerait avec le Lirou desMatelles; à l'amont 2000 m de méga galerie arrêtsur siphon vierge. Attention à l'amont et à l'avalprésence épisodique de C02.

Chefs de projet : Patrick BOLAGNO04/42/85/31/51 et Marc DOUCHET04/91/78/04/52

EXPEDITION « Bosnie 2003» (Camp CNPS)

BUT : Continuer l'oeuvre dans laquelle s'étaitimpliqué Christophe LAJOUX

Cette expédition sera organisée en collaborationavec les Fédérations de Spéléologie et de Plongéede la Bosnie. Elle aura pour but de poursuivrel'exploration des cavités déjà plongées ourepérées les années précédentes c'est à dire* en Bosnie : - les sources alimentant la

Neretva ( Crno Oko, Crno Vrelo, )le système de la Buna avec les gouffres-

pertes situés dans le polje de Nevesinje (siphon à -120m)

- perte résurgence d'Obod- au nord-est de la Bosnie Crno Ruka,

Dabarsko vrelo, Krusnica* éventuellement en Croatie : les sources sous

marines de la cote.

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Trois des objectifs principaux de la région deMostar sont profonds (-75m et plus) quinécessitent l'utilisation de l'hélium.

La période prévue se situera la fin du moisd'août 2003 et se déroulera sur une quinzainede jours avec 10 ou 12 plongeurs français etlou 2 spécialistes Bosniaques prisintégralement en charge par la C.N.P.S. Elleportera éventuellement sur 3 semaines avecpossibilité de faire chevaucher les équipes sur1 semaine.Certains plongeurs ou spéléologues Bosniaquesviendront également nous rencontrer.Il est naturellement envisagé de former certainsplongeurs de Mostar aux techniques françaisesde plongée souterraine et trouver d'autrescibles dans les montagnes Dalmates.

Chef de projet : Claude TOULOUMDJIAN04/91/48/97/10

Entre le 25 et le 31 août : GOUFFRE DUPETIT SAINT CASSIENEquipement du gouffre et portage du matérieldevant le siphon.

Septembre

Tous les WE de septembre : GOUFFRE DUPETIT SAINT CASSIEN

Plongées dans le gouffre du Petit St Cassien (-310 m), réseau aval, plongées dans le S8encore vierge. Tentative de jonction avec laFoux de Nans.Chef de projet : Marc DOUCHET04/91/78/04/52

Octobre

Dates à définir : VOULIAGMENI-LIMNI,GRECE. Camp international.

Poursuite de l'exploration de ce qui pourraitêtre le plus grand vide souterrain noyé dumonde.Plongées profondes entre -70 et -120.

Camp incertain soumis à de nombreusesautorisations.

Responsable de l'équipe France : MarcDOUCHET 04/91/78/04/52

Novembre

Du 9 au 11: STAGE D'INITIATION

Stage d'initiation et de Perfectionnement àCassis

Renseignements: Patrick BOLAGNO04/42/85/31/51

LRMP

Frank Vasseur

• Fevrier-mars : Source du Rautely (34) :plusieurs plongées ont été nécessaires pourreéquiper et topographier ce siphon situé enfond de grotte, dont certaines passagesensablés on complexifié les plongées.L'exploration sera poursuivie l'annéeprochaine, au-delà du terminus actuel :200m; -45.

La source du Poussarou n'a pu être plongée àcause du comblement de l'entrée suite au cruesphénoménales de 2001.

• Les 20, 22 et 24 mars, la Commissionsouterraine du Comité Départemental del'Hérault a organisé une stage d'initiationdans l'Hérault et le Gard (Cyril Marchai).Les huit stagiaires ont été encadré parGérald Beyrand, Serge Gilly, FrankVasseur et Cyril Marchai qui entame saformation en tant que cadre-stagiaire.

• Le 24/05, Patrick TONOLINI dans le cadrede son club « Saint-Estève PlongéeCatalane », a organisé une conférence surla plongée souterraine et la plongéeprofonde sur épaves à l'IUT dePerpignan. La soirée a débuté par laprojection du film tourné en 1956 à FontEstramar suivi des commentaires de AndréBonneau sur le matériel révolutionnairemis au point à l'époque (éclairage dusiphon par des lignes électriques alimentéesdepuis la surface, film en 24 Asa, systèmede communication subaquatique à base dehaut-parleurs de récupération, conceptionde combinaisons néoprènes... etc). ChristianDeit, représentant local de l'Association de

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Recherches sur Font Estramar, a ensuiteprésenté la cavité (description, historique,modalité d'accès et impératifs desalubrité vis à vis de la pisciculture quiutilise l'eau de la source) et la logistiquenécessaire à une plongée au Trimix dans lazone terminale (planification, choix des tableset des mélanges, propulseurs, plongeursd'assistance..etc). Cette association, conscientedes plongées réalisées sans autorisation dans lacavité par des plongeurs non formés à laplongée souterraine, a développé un systèmeefficace afin de sensibiliser ces plongeurs audanger de la plongée souterraine. La zoneéclairée par la lumière du jour a étésolidement équipée (corde d'escalade +amarrages de canyon) jusqu'à ce que leconduit s'engage sous la voute. A cetendroit, la corde est remplacée par unecablette de 2mm, dont le changement dediamètre incite le plongeur à réfléchir àl'opportunité de s'engager plus avant dansune configuration inadaptée. Un diaporama surles spécificités du milieu souterrain et lesprincipes de sécurité en plongée souterraine aété commenté par Frank Vasseur, avant queFrançois Brun ne termine par un diaporamasur une plongée au Trimix sur l'épave duDornier (83) à - 98. Une soirée instructive etconviviale fort réussie, qui a rassemblé plusd'une soixantaine de plongeurs.

• Le 26/05, organisation au Crès (34) par la CRPSLRMP de la journée technique « formation decadres - techniques de pointe » de la CNPSconsacrée depuis l'année 2000 à l'utilisationdes logiciels de décompression en plongéesouterraine. Avec le soutien de la mairie duCres, du club « Objectif Bleu » et de EricBahuet. Le but de cette première réunion étaitd'étudier une première sélection de logicielsutilisables en plongée souterraine et de définirl'approche et l'utilisation de ces instruments.L'objectif est d'étudier les possibilitésd'utilisation pour les profils spécifiques decertaines explorations souterraines dans lebut de les sécuriser et d'éviter desaccidents générés par une mauvaiseinterprétation. 4 logiciels ont été présentés(paramétrage, conservatisme, paliersprofonds, calculs intermédiaires)Decoplanner, GAP, Abyss, et Vplanner ainsique les modèles sur lesquels ils

s'appuient (Haldane/Bülhmann ou VPM -RGBM). Les résultats d'une réflexion sur lechoix des mélanges, notamment ceuxrespirés lors de la décompression ont étéégalement présentés. Animée et préparéepar Jean-Marc Belin, elle a rassemblé 22participants des régions RABA (2), Provence(6), Centre (1), LRMP (6), IDF (1) ainsi quedes plongeurs de la Fédéracion Catalana deEspéléologia de Barcelone (2). Des cadres dela commission technique Régionale LRMPétaient également présents (4).

Février- mars - mai : Massif de Montgri(Espagne) : en collaboration avec nos collèguesde la fédéracion catalane, repérage, prospectionet plongées de sécurisation dans les grottes sous-marines situées entre l'Estartit et l'Escala (Covadel Frances, cova de la Sardina, tunel de l'islaPedrosa, Cova de la mujer et découverte de deuxnouvelles entrées). Explorations en cours.

printemps : Trou du Renard (64) reéquipementet sécurisation en vue d'une poursuite del'exploration des siphons en fond de gouffre, auTrimix.

juin : Neste (65) : plongées dans les résurgencesde la vallée de la Neste avec l'exploration de laHount de Larrieu (210m 20), de la source duMoulin de Léchan (18m ;5.6). La source thermaledu vallon du salut a été plongée et topographiéejusqu'au terminus (60m ;- 18) avec unprélèvement de sédiments qui a livré une richevariété de gastéropodes aquatiques. La source duVivier a été repérée jusqu'au précédent terminus.De nombreuses autres sources ont été repérées

et pointées au GPS pour de futures

explorations.

Moulin de Corp (12) La Roque Ste Marguerite -Millau - Aveyron : Cavité soumise à autorisationdu propriétaire (c'est leur seul point d'eau). Larésurgence provient du Causse Noir, en amont :l'Avenc de La Tride (Alpina), l'Avenc des Patates(Alpina), l'Avenc de l'Ega ( Spéléo Club desCausses ).Plongée S 1 et S2, Mehdi, Bernard BdC et

Eric.

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• Nettoyage des vieux fils et reéquipement SI• S2*Topographie S 1 S2 et post siphons.• Visite du terminal : galerie étroite puistrémie impénétrable• Exploration en cours d'une galerie supérieurepar escalade de 10 m environ avec araignée quipourrait. shunter la trémie

Juillet : grotte de la Salindrinque (Anduze30): Le SI, plongé par Quichou est maintenu vide parun tuyau amorcé en permanence. Exploration de150 m d'exondés entre le S2 et le S3 dont 100dans un réseau supérieur infâme étroit et boueuxou la seule récompense est une galerie d'unedizaine de mètres garnie d'exentriques etd'aiguilles de gypse. Les photos sont faites on n'yretournera plus ! Le S3 développe pour l'instant230m à - 8 maxi (entre -2 et -3m la plupart dutemps), section moyenne 2m x 3m. Les 100derniers mètres du siphon obligent une plongéea l'anglaise a cause de 2 étroitures et leprofil en "faux laminoir " de la galerie. Pas mald'argile qui touille le retour sinon super visi, eaux14°. Participants: Mathias Rosello (ASN),Frédéric Robert(48), Patrick Migoule (SCG),Romuald Barré (indiv), Francois Genévrier(SCG), Marilyn Hanin (SCG), Damien Vignoles(SCG).

Juillet : grotte de Paussan (30) : S 1 vidé parpompage (50m -15) en diaclase arrêt sur S2après désobstruction.(Damien Vignoles et SCG).

Juin et juillet : S13 de la grotte de Trabuc(30)S13 :1 (45m; -4,8m), 40 m d'exondé, S 13.2reconnu sur 50m arrêt sur engagement jugéimportant pour une seule plongée (visibilité nulleau retour). Azimut plein est pour l'ensemble.Plongée de Michel Pauwels portage SCG.

• Le Docteur Emmanuel Vaucher, qui avaitparticipé au stage d'Initiation organisé ennovembre 2001 par le Codep 11, a rédigé unmémoire intitulé « Les accidents deplongée souterraine des débuts à nos jours ».Il s'agit d'un mémoire en vue d'obtenir lediplôme inter-universitaire de médecinesubaquatique et hyperbare (Faculté deMédecine de Marseille et Université de laMéditerranée Aix-Marseille II).

Il a pour cela eu recours au site internet «plongeesout.free.fr » et remercie les plongeurssouterrains de leur collaboration.

• Des démarches sont entreprises auprès du ConseilGénéral de l'Hérault, de diversesmunicipalités et de propriétaires afin dedébloquer l'accès à certaines cavités dudépartement aujourd'hui interdites. Dès àprésent il apparaît que les accords oraux nesuffiront plus. Nos interlocuteurs dans cedomaine souhaitent que des conventionsécrites soient passées.

• Accès aux cavités : la piste qui conduit à la sourcede Marnade (Montclus-30) est close par deuxbarrières. Les négociations des plongeurs duGard ont permis qu'elles ne soient pasfermées. Il est par contre demandé de lesrabaisser systématiquement etimpérativement après chaque passage.

• La source du Durzon (12) sera prochainementgrillagée afin de délimiter et protéger unpérimètre immédiat de captage. Lacommission souterraine du Codep 12participe aux réunions de préparation de cettefermeture afin de ménager un accès auxplongeurs.

• Les sources de Saint-Sauveur et de PouMeyssen ont été rachetées par le conseilGénéral du Lot. Cette collectivité aofficiellement pris contact avec le CDS(FFS) du Lot afm de définir des modalitésd'accès à la source pour les plongeurssouterrains. Le CDS du Lot a souhaitéassocier la FFESSM à cette démarche. Lescontacts sont pris et la coopération vadémarrer. Du pain sur la planche, mais enfinune source qui va peut-être se rouvrir, aprèsles interdictions en série.

• La source de la Buèges (34) a été rebouchée.Un arrêté municipal (23/09/2002) y interditdorénavant la plongée souterraine.

• Dans le Lot, la Finou serait bordée depanneaux d'interdictions de plonger (info.S.Friedli).

• La source du Moulin de Caquerey, rachetéepar des anglophones résidant à l'année dans lamaison bordant la source, serait égalementinterdite à la plongée.

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Stages LRMP de novembre

Le stage perfectionnement organisé par la CRPSLRMP s'est déroulé du ler au 3 novembre au gîtedes Cuns, sur le causse du Larzac, dansl'Aveyron.Le nombre de stagiaires avait été plafonné à huitafin d'évoluer à une échelle gérable. De ce fait,nous avons refusé une dizaine de demandesd'inscriptions.Les stagiaires, tous licenciés FFESSM, avaient prisconnaissance du stage par l'annonce dansSubaqua et le forum internet « aquatek ». Certainsnous ont reproché de ne pas communiquer plusouvertement les dates des stages, et auraientsouhaité pouvoir consulter un calendrier annuel.L'origine géographique était variée : LRMP (4),RABA (3), IdF (1).Cinq stagiaires avaient suivi un stage d'initiationdans les deux ans précédents, les trois autrespratiquaient l'activité depuis plusieurs années.

Les réflexions menées entre cadres ont conclu àla nécessité de préciser le contenu des stages deperfectionnement, et d'élaborer un documentsynthétique à remettre aux stagiaires.

'L'encadrement regroupait, c'est systématiquedepuis que notre équipe a repris la CRPS LRMP,des cadres de plusieurs régions Marc Beltrami(RABA), Frédéric Caen (IdF), Ludovic Giordano(LRMP), Laurent Mestre (RABA), MarcStaticelli (RABA), Frank Vasseur (LRMP). SergeGilly (LRMP) a du se désister pour raisonsmédicales.

Afin d'optimiser le déplacement de l'équipe demoniteurs, la commission souterraine du Codep12 a organisé un stage d'initiation les 2 et 3novembre, dans un gîte voisin (La Cavalerie).Il a regroupé 11 stagiaires tous résidents del'Aveyron.

L'encadrement était composé de Jean-Marc Belin(LRMP), Gérald Beyrand (Provence), MedhiDighouth (LRMP) et Eric Julien (LRMP), tousinitiateurs, quotidiennement assistés de deuxmoniteurs.Trois cadres-stagiaires ont contribué àl'encadrement : David Bianzani (RABA), CyrilMarchal (LRMP) et Claude Romane (IdF).

Merci à la CRPS du CIAS pour le prêt de soncompresseur, au gîte des Cuns pour son acceuil, àMehdi et Eric pour le choix des hébergements et àTouloum pour l'animation de la soirée du samedi(Night Fever ! ).

Vendredi 1Pert

Samedi 2Initiation

Perfectionnement

Dimanche 3 PerfectionnementInitiation

10 h : accueil

11h : cours

Matin

l'autonomie, lesbouteilles-relais(Frédo)

11h30 :constitution deséquipes pourl'après-midi.

9h30 : Acceuil

CoursPhilosophie del'activité :Claude, Cyril,Eric

Gestion du gaz :Gérald

Le matériel :Jean-Marc

Stat et Laurent

Plongéesd'applicationEquipement /Déséquipement

Source de laSorguesFrédo et Ludo5 stagiaires

Source duDurzonMarc B. et Frank3 stagiaires

Cours

Le Milieu :David

Le fild'Ariane :Mehdi

Lefonctionnementfédéral : Frank

Frédo et Frank

Plongéesd'applicationDésemmelage,recherche de fil,portage de relais ;

Source duDurzonStat et Ludo5 stagiaires

Source de laSorguesLaurent et MarcB.3 stagiaires

Après-midi

Plongéed'évaluation

PlongéesSource duDurzon6 stagiaires

Cours

Desemmèlage :Laurent

PlongéesSource duDurzon5 stagiaires

Bilan collectif ;

Rangement.

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Initiateurs : InitiateursSource del'Esperelle

Gérald, Mehdi,Jean-MarcMoniteur :

Recherche de fil :Frank

Gérald, EricMoniteurFrédo

ment : Frédo,Stat, Marc,-ank.

LaurentCadre stagiaire :David

Topographie :Frédo

CadresstagiairesClaude et Cyril

Prise de contactavec la cavitépour lesinitiateurs et lescadres-

Source deI'Esperelle5 stagiairesInitiateur : EricMoniteur : Stat

Oxygène,utilisation desmélanges et despropulseurs :Ludo

Source del'Esperelle6 stagiairesInitiateursMehdi et Jean

stagiaires. Cadres- Marcstagiaires : Cyril Moniteuret Claude Frank

CadrestagiaireDavid

Soir Cours : le fil Diaporama sur le Diaporama sur led'Ariane(équipement,déséquipement)Marc B.Réunion descadres

milieu, leslogiques desécurité, le fild'Ariane - FrankTouloumania -Claude T.

milieu, leslogiques desécurité, le fild'Ariane - FrankTouloumania -Claude T.

ESTLucien Ciesielski

DECOUVERTE Chatillon sur Seine (Côte d'Or)Novembre

La limpidité des eaux de la Douix de Chatillon abeaucoup surpris les 8 stagiaires de la région quivoulait découvrir le mystère de cette source. C'étaiten effet surprenant de voir l'eau de la résurgence,limpide comme du cristal, qui coulait à quelquesmètres des eaux caca d'oie de la Seine, à quelqueskilomètres de sa source

Si l'eau était limpide il y en avait aussi beaucoup.Tellement que si le puits d'entrée pouvait être

aisément descendu le courant au niveau de lapremière étroiture était tel que chacun desstagiaires, et des cadres, a mis en pratique lapremière règle de sécurité : ne jamais se mettreen danger. C'est tout à l'honneur des stagiaires quimalgré ce désagrément se sont bien promis derevenir.

Le stage avait pourtant bien commencé, accueil,cours théorique, présentation du matérielspécifique, repas, préparation et adaptation dumatériel individuel.

La soirée a été consacrée à la présentation d'unevidéo sur le premier pompage de la Douix.

PERFECTIONNEMENT Villers sur Saulnot(70) juilletDepuis quelques années nous organisons nos stagesde perfectionnement dans le système de siphons duréseau Sappoie-Lougre(70-25) en préliminaire àl'expédition nationale.Le but de notre stage de 4 jours est lafamiliarisation avec les techniques de base

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• ayant comme objectif d'amener les stagiaires àfranchir un siphon de 200 mètres• d'examiner les problèmes qu'implique un telfranchissement.

• accueil des 4 stagiaires, préparationdu matériel, rappels théoriques

• plongée dans la résurgence afin detester les acquis des stagiaires.

• préparation matériel ( dévidoir,...)• éléments théoriques sur

l'équipement d'un siphon• pose et récupération de fil sur 50 m

dans le collecteur• suivi du fil en éclairage restreint• préparation matériel• plongée sur 150 m ; transport de

relais• préparation matériel• franchissement du SLI, côté

résurgence.Au cours de ce stage les stagiaires ont pu parexpérience personnelle acquérir lesenseignements suivants:

a) Matériel:- Adaptation du matériel à l'activité.- Nécessité de la double sécurité suite à un chocde robinetterie.- Intérêt des détendeurs DIN par rapport auxdétendeurs étriers.- Intérêt du vêtement sec.- Transport d'un bloc relais.- Modification de l'équipement personnelélément par élément.

b) Comportement:- Progression en visibilité restreinte.-Bien repérer le côté sortie dans un siphontroublé par les passages successifs -Satisfactiond'avoir atteint son objectif.

Pour l'année 2003DECOUVERTE:Du mardi 23 mai 21 h au 25 mai midi àChâtillon sur Seine (Cote d'Or)Ce stage comprendra une initiation théorique etl'application pratique avec deux plongéesprévues en siphon. Niveau de plongée requis :Niveau 2.Participation aux frais : 93 E y compris deuxnuits, petits déjeuners et repas.

PERFECTIONNEMENT : dans le réseauSappoie - Lougre (70-25) et à Mouthe (25)

du dimanche 13 juillet matin au mardi 16juillet.Programme, selon stagiaires et conditionsmétéorologiques : siphons longs, étroits, à faiblevisibilité, techniques du fil d'Ariane, transport dematériel, post siphon, zone des 40 mètres.

Participation aux frais : 35 € / jour.

EXPEDITION REGIONALE : dans le système desiphon du réseau Sappoie - Lougre (70-25)L'expédition nationale se déroulera du 14 au24 Août. Avance sur frais 125 E.

SORTIE EN RNIERE SOUTERRAINEORNANS (25)Du vendredi 17 octobre 21h au dimanche 19octobre midi.Cette sortie ouverte à tous les licenciés de laFFESSM, assurance individuelle obligatoire (sivous n'en disposez pas, nous pouvons souscrirepour vous une assurance temporaire) estdestinée à tous ceux qui souhaitent voir à quoiressemble le milieu souterrain aquatique. Il n'y apas de plongée, c'est pourquoi la sortie estouverte à tous sans considération de niveautechnique. Mais la spécificité des conditions de cettesortie ( atmosphère humide, obscurité, passagerépétés dans de l'eau peu chaude et même dans laboue, déplacement et ramping en combinaison,effort peu intense mais long plus de 10 heures)fait qu'elle ne peut être envisagé que par despersonnes en bonne condition physique.

ContactsLaurent Caillère : 03 88 20 20 10

[email protected] Ciesielski : 03 88 61 52 60

[email protected]

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CIASSTAGE DE PLONGEE SOUTERRAINE

DU 9 AU 12 MAI 2002FFESSM - FFS

1- PROGP,&MlVIE DU STAGE

Début du stage jeudi 9 h- accueil des stagiaires,- rappels théoriques : le concept d'autonomie,

l'adaptation aux conditions (JP Stef)- mise au point du matériel, gonflage.

Jeudi après-midi- plongée d'évaluation, -

bilan collectif.Jeudi soir : cours

Bernard Gauche au Ressel (pas pendant unstage !)

- spécificités du milieu, orientation,notions de karstologie (E Morin, G Jolit)- la gestion du stock d'air (D Nouaillac, DBonis)

Vendredi matin : cours- gestion de la décompression,organisation des plongées (L Giordano)- le fil-guide : contrôle et pose,recherche du fil, techniques de dégagement(D Bonis, L Rouchette)

Vendredi après-midi- plongée (thème : le fil),- bilan collectif.

Vendredi soir : cours- l'organisation des secours (JP Stef)

utilisation de l'oxygène et des nitrox (BGauche),- portage des relais. (B Gauche)

Samedi matin- plongée au choix (utilisation del'oxygène, post-siphon, bouteille-relais...).

Samedi après-midi- plongée au choix (utilisation del'oxygène, post-siphon, bouteille-relais...), -

bilan collectif

Démélage en surface (Marina, Philippe Radet)

Samedi soir- cours à la demande des stagiairestopographie (JP Stef) - diapositives.

Dimanche : plongée au choix, clôture du stagevers 16 h.

Des photocopies ont été remises lors de chaquecours.

2 - LISTE DES PARTICIPANTS

Cadres : BONIS Didier, GAUCHE Bernard,JAMBERT Henri, STEFANATO Jean-Pierre,NOUAILLAC Daniel, GIORDANO Ludovic,MORIN Eric, JOLIT Gilles, FOUCART Hubert,ROUCHETTE Laurent.

Initiateur-stagiaire : WALTER Frank

Stagiaires : JEGOU Pierre, DUCHESNE Paul,SANINE Jean-Claude, MALSOUTE MarieChristine, MOREAU Stéphane, CORBERANDChristophe, COUTURIER Marc, LE BRIS Jean-Michel, DEGEIX JeanMichel, OJEZYK Philippe,LEMESRE

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Stéphane, MEGESSIER Bruno, PAIRAUDIvan.

Autres participants :LASSON Nadir,CASSAR Patrice, DE SOUSA Marina,MOUTARD Nelly, COLLETTE Jean-Claude, CAYZAC Célian.

3 - CAVITES PLONGEES

Les classiques : Ressel, Trou Madame, StGeorges, Font del Truffe, Lantouy. Etd'autres, un peu moins classiques CombeNègre, Cunhac, Crégols.

4 - BILAN DU STAGE

Côté hébergement le gîte des Amis du Célénous a donné satisfaction. Il faut dire que nousl'avons pleinement investi : dortoirs, réfectoireet cuisine mais aussi les sous-sols où étaitentreposé notre encombrant matériel

Dix cadres n'étaient pas de trop pour encadrerles treize stagiaires dans de bonnes conditions.Quelques tâches d'utilité collective ont étédéléguées : la préparation des petits-déj(Patrice et Marina), la compta deshébergements (Nelly), le gonflage (Célian etNadir), la collecte et le report des fiches deplongée (Frank). Enfin le samedi nous avons eula visite de Claude Touloumdjian qui a profitéde la présence en un même lieu de quelquestêtes pensantes de la plongée souterrainefrançaise et acteurs de secours récents pourétayer notre réflexion sur l'organisation dessecours.

Côté météo, nous avons bénéficié de quelqueséclaircies, comme disent les optimistes. Lesconditions de plongée étaient très convenables,avec au dire de certains un léger manque d'eauà Trou Madame et à Landenouse (où personnen'a plongé cette année).

L'exploitation des fiches d'évaluation rempliespar les stagiaires donne cette année encore desrésultats intéressants

- Les avis sont partagés sur la qualité del'hébergement, en particulier les pic-nics dumidi et leur sandwichs pâté ont eu du

mal à passer. Les repas du soir ont donnésatisfaction.Les frais techniques paraissent justifiés, leconfort apporté par les deux compresseurs etleurs préposés est aussi largement apprécié.Le nombre de plongées est jugé suffisant, unreproche est fait sur leur durée parfois courtedans le cas où le cadre a deux stagiaires àencadrer successivement. Les exposés en sallesont très appréciés nous devons continuer àdévelopper les cours sur projecteur vidéo. Cesupport permet de constituer une banque decours aisément diffusables et évolutifs.L'encadrement a été très apprécié par tous.Certains nous trouvent même trop compétents :faudrait voir à moins frimer ! Tous souhaitentcontinuer. Beaucoup pensent refaire unstage, quelques uns veulent participer à desexpés (certains l'ont déjà fait), tous ontl'intention de replonger sous terre.Points à améliorer- Plus d'exercices techniques, en

particulier sur le fil- Plus de jours (une semaine)- Des stages de perfectionnement à

thèmes (sans préciser lesquels)- Une critique plus approfondie du

comportement du stagiaire

A propos des derniers points évoqués : je medemande si le souhait de faire davantage detechnique n'est pas une déformation des habituésaux cursus de préparation aux examens. De monpoint de vue, on apprend énormément enplongeant sans but technique (et c'est vrai aussien plongée mer) familiarisation avec le milieu,acquisition de réflexes, adaptation au matériel...Bon, on y réfléchira. Des stages plus longs : il enexiste un au niveau national. Sur le plan régional,dans les conditions actuelles, nous aurionsdes difficultés à réunir des cadres pendant unesemaine. Les stages de perfectionnement àthèmes seraient envisageables sur une duréecourte (week-end de 2 ou 3 jours), reste àdéfinir un thème politiquement correct.

En conclusion il semble que le message deprévention soit passé et que les participantssont persuadés de la nécessité d'une pratique pluspoussée avant de prétendre à l'autonomie.Rappelons notre définition . de l'autonomie : il nes'agit pas de pouvoir tout faire mais de

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savoir ce qu'on ne peut pas faire, autrement ditil s'agit de connaître ses limites. Il est sûr qu'unstage de 4 jours n'y suffit pas. Donc n'hésitezpas à revenir au stage du CIAS ou à un desstages organisés par les autres commissionsrégionales (voir liste dans SUBAQUA ou dansle calendrier EFS, ou sur les sites fédérauxcorrespondants).

Encore merci à tous (stagiaires, cadres etaccompagnants) pour la bonne ambiance et laqualité de ce stage.

Nota : Ce stage, financé majoritairement par laFFESSM était co-organisé par le CIAS et par lecomité régional Poitou-Charentes de la FFS quinous ont aussi aidés financièrement.

Un compte-rendu complet a été diffusé auxparticipants et aux instances fédérales etrégionales.

Jean Pierre STEFANATOJp.stef jwanadoo,fr

RABA

David BianzaniVoici une présentation de nos explorationsdepuis le début de l'année 2002 la relanceofficielle de la commission souterraine datedepuis Mars 2002 et toute les explorationsprésentés ont fait l'objet d'aucune subvention etelle ont été réalisés dans les règles de sécurité etd'autorisation de plongée par les plongeursindividuels et ceux de l'association les filsd'Ariane qui composent maintenant lacommission RABANos explorations ferons l'objet d'unepublication plus complète et détaillé dans lesprochains numéro

Explorations

Résurgence de Goule NoireCommune de Villard de Lans (38)Elle se situe en rive droite de la Bourre, c'estréseaux qui ne peut s'explorer qu'en hiver à fortétiage.Il y au total 5 siphons de découvert, la cavitédéveloppe 280 mètres de galeries exondés et 630de zone noyés pour un dénivelé positif de 80mètres. Le cinquième siphon avait été explorépar Frédéric Poggia en solitaire en 1980 sur 220mètres arrêt sur autonomie. Nous décidâmes dereprendre l'exploration. Paraléllement avec FrédoPoggia et Laurent Tarazona qui exploraient le site.Après quatre sortie d'équipement et de portage lapointe fût réaliser par Gabriel Hude aidé par deuxplongeurs de soutien devant le S5 Il a sorti le S5110 mètres plus loin puis il parcouru cinquantemètres de galeries et à franchit un S6désamorser en voûte rasante. Il c'est arrêté sur unressaut de 4 mètres. Les infos ont été donnés àfredo et laurent pour la poursuite de l'explol'équipe constitué de plusieurs plongeurs dedifférente région réunis la semaine suivante n'a putpoursuivre l'explo, a cause des conditions météo.Nous allons poursuivre l'exploration l'annéeprochaine tous ensembles afin d'optimiser et deréaliser la pointe et le gros travail detopographie.Participants : Hude Gabriel, Stéphane Roussel, Yllalaurent, Méniscus Xavier, Frédo Poggia,Tarazonna Laurent, Bianzani David

Nos principales exploration ont été la résurgencedu Goul de pont à Bourg St Andéol et larésurgence de Font Vive à GrosPierre qui sontdétaillés plus loin. Nous avons aussi entrepris lareprise du Scialet du Satyre situé dans la Drome.C'est un réseau fond de trou présentant unedénivellation de -120m et 13 siphons plongésavec un développement de 1000 mètres lesobjectifs ont été la topographie des neuf premierssiphonsUne reconnaissance jusqu'au terminus et plongéedans l'aval du réseau. Nous comptonspoursuivre cette hiver l'exploration. Plongeurs :Laurent Tarazona, Bianzani David Porteur : DavidLépine, Laurent Ylla, Thierry Briolle, XavierMéniscus, Stéphane Roussel, Christophe Dusfour,Eric Godard.

La Baume de chabanne situé dans ledépartement de l'Ardèche

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C'est une exploration qui a été organisé parJean Pierre Baudu qui avait pour objectif latopographie et si possible de poursuivrel'exploration à la Baume de Chabanne.Afin d'accomplir un maximum de travail(rééquipement, topographie, photographie,portage de matos, de bouteilles en postsiphon.)Il a fait appelle à un grand nombre deplongeurs de la région LRMP, RABA, et desindividuels de l'Ardèche, des Alpes Maritimes,nous étions une quinzaine au totale.Le chemin d'accès à la cavité nous oblige à unportage d'une vingtaine de minute où l'ontachemine matériel de plongée, photo et mêmeune échelle qui nous serra nécessaire pourfacilité la progression en post siphon.Un énorme porche ouvre l'accès au réseau puis60 m plus loin c'est le SI équipé par unénorme câble électrique d'au moins 10 mm dediamètre mis en place par un précédentexplorateur. Nous avons quand même équipé lesiphon en fil topo oblige.L'échelle sera portée par trois plongeurs etaccompagnés par les photographes, pour sa miseen place. Elle est bien pratique et nous éviteune escalade, et une remontée sur jumard decinq mètres. Nous étions 6 plongeurs à porterdeux scaphandres de 12 1 ceci afin de plongerle S2, nous avons parcouru deux cent mètresde galerie tantôt dans une diaclase, un lac ouune galerie boueuse. La suite est un passaged'une voûte mouillante franchit par les deuxplongeurs qui partiront après une autreprogression en exondé équiper et topographierle S2.C'est Xavier et David qui seront chargés decette mission, 250 mètres de fil serons déroulés.Le lendemain c'est au tour de Jean Pierre quiira plonger le S2 pour essayer de trouver la suitedu réseau.Il sera accompagné de François qui fera la topode la galerie derrière la voûte mouillante puisremontera dans une cheminée du S3.La topo post - siphon est réalisé par Damien etFrank au retour du portage, tandis que Laurent etRichard photographient les galeries.Après une heure trente d'exploration derrière lavoûte, Jean Pierre n'a pas trouvé la suite dans latrémie ni dans la diaclase terminale,

on a quand même la topographie du site quiviendra s'ajouter à nos inventaires.Cette expédition a été très enrichissante et adémontré l'efficacité du travail en équipe.

Plongeurs : JP Baudu, F Vasseur, C Arnaud,F Beluche, R Huttler, K Passerant, L Ylla, DVignoles, C Marchal, P Metger,

X Mèniscus, D Bianzani

Grotte du Frochet situé sur la commune de St jeanen Royans dans le département de la Drôme.C'est une Grotte qui se trouve en rive gauche deCombe Laval. Le réseau à été exploré dans lesannées 78 par M Chiron et J Robert spéléolocaux du Vercors, cette cavité a été reprisensuite par Frédo Poggia qui c'est arrêter surune étroiture dans un S3.Nous décidâmes de reprendre l'exploration c'estNicolas Oriol et Jo Favre qui les premiersrééquipèrent le S3 jusqu'au terminus à Frédo cejour là Nicolas continua la découverte du siphonsur 20 mètres, une étroiture lui contraint a décapeléau retour. La poursuite de l'explo ne pouvait sefaire qu'en technique à l'anglaise.C'est un petit réseau très érodé le S3 est trèsclair mais il est petit et ponctué d'étroiture.Nous fîmes 4 sorties ceci afin d'effectuer latopographie et le nettoyage des anciens fils àFrédo qui flottait dans la galerie. Il a fallutéquiper le S 1 en corde pour facilité la progressionet la résistance face aux importantes crues.Au cours du mois de mai après une premièrepointe nous avions laissé une bouteille dans un kitavec un dévidoir devant le S3 bien à l'abri, 15jours plus tard nous sommes revenus récupérernotre matos après une crue printanière, qu'elle fûtpas notre surprise de retrouver 100 mètres avant leS3 dans la rivière et un gour notre matérieléparpillé.C'est David Bianzani aidé de Laurent Ylla qui aucours de deux sorties, découvris 50 mètres denouvelles galeries dont une salle et unquatrième siphon. C'est un réseau complexe etlabyrinthique, mais qui nous assurent pas mal detravail. Une autre sortie au mois de d' Aoutdernier nous à permis de découvrir et de

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topographier 25 mètres de galeries après lepassage de deux étroitures supplémentaires.

Plongeurs : L Ylla, N Oriol, Jo Favre, XMèniscus, F Mainier, D Bianzani.

Récit de Bianzani David

La fontaine de Nîmes.Récit de Laurent Tarazona

Preambule.

Dans le jardin public de Nîmes, en contrebas dela tour Magne, la fontaine laisse s'écouler seseaux claires. La vasque d'entrée, de 10 mètres dediamètre, est entourée de deux hémicycles datantde l'époque romaine et quelques marchespermettent d'accéder au bord de l'eau.C'est au fond de cette vasque, à 10 m deprofondeur, qu'une pente de galet et unpassage bas livrent l'accès à un réseausouterrain de grande envergure.Ce réseau s'articule en deux branches : leréseau Ouest et le réseau nord. Dans le réseauouest, la récente découverte du « puits poubelle», permettant un accès à la fin du réseau connuen plongée à permis de relancer les explorationsqui se poursuivent encore à aujourd'hui. Leréseau Nord après un S I de 1200m pour -43mest constitué d'un actif parsemé de petitssiphons : S2(15, -2), S3 (65, -10), S4 (10, -4),S5 (15,- 5). Le terminus établi par F. POGGIAen 1980 se situait dans le S6 à 1900m de lavasque d'entrée. Toutes les explorations menéessur le réseau sont pilotées par l'AssociationFontaine de Nîmes qui gère entre autres lesrelations avec la municipalité et garantit uneentente cordiale avec le milieu de la spéléologie.

Historique des explorations

Exploration en 2002

Après une tentative d'exploration avortée pourcause de mauvaise météo sur la résurgence deGoule Noire dans le Vercors, nous décidonsd'aller « sévir » sous des cieux méridionaux àpriori plus propices à notre passion.

Voilà 22 ans que Frédo voulait retourner à sonterminus de la fontaine de Nîmes. Nosexplorations de l'an passé à la grotte de la Balme(Isère) ayant soudé notre binôme, c'est avecenthousiasme que nous programmons ce nouvelobjectif.

Avant toute chose, pour garantir la sécurité desplongées, il nous faudra vérifier ou ré-équiper lepremier siphon. Nos disponibilités réciproquesétant limitées, Frédo ouvre le bal tout seul etvérifie l'équipement du SI jusqu'à 750. Pas deproblème majeur, il faut dire toutefois que le S 1avait été ré-équipé en partie en 1997 par lesplongeurs de CELADON (avec notammentF.VASSEUR). Deux semaines plus tard, avecChristophe LAJOUX, nous partons en Bi 181 et 2relais de 1OL et allons jusqu'à 1050 m.Visiblement, le fil de la première était de bonnequalité car il est toujours en place. Après cesquelques préliminaires, nous allons donc pouvoirenvisager les choses sérieuses. Pour mener à biencette exploration, nous envisageons de faire lapointe avec un bi 4 litres et un relais de 3 litresavec un NITROX 70%, ce relais nous permettrade franchir le S3, S4 et S5 et de se « rincer »régulièrement les poumons dans les galeries oùrègne un très fort taux de C02.La première plongée en binôme sera donc effectuéemi-avril pour porter nos bi 4 derrière le S 1 ainsique du matériel divers (corde, boissonénergétique, nourriture). En outre, cette plongéenous permet de tester les propulseurs dans lesgaleries où la visibilité est parfois réduite (2 à 3 mdans le réseau nord). Le mois de mai sera peupropice à notre exploration finale : pluiesrégulières mettant la fontaine en crue, feria deNîmes nous interdisant l'accès à la vasque ....finalement, ça ne sera que le 2 juin que nouspourrons faire notre pointe.Malgré la journée de l'environnement qui a faitfleurir les stands de toutes sortes dans le parc de lafontaine, nous nous retrouvons ce matin à 9H00au bord de la vasque avec tout notre barda : bi18L, 2 relais de IOL chacun, 2 relais de 3L, un de2L, les propulseurs, sans parler des babiolesaccrochées directement sur les bi (bouffe,boisson....)Après une préparation minutieuse, ce n'est que

vers 11H30, qu'entourée d'une foule attentive degens curieux et étonnés que nous nous immergeonstous deux dans la vasque claire. Nous passons lepassage « étroit » dans les graviers au fond de lavasque d'entrée et

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mettons les propulseurs en action pour parcourirles premiers 450 M.Au bout de 30 M, le locoplongeur de Fredotombe en panne. Après une analyse rapide, ill'abandonne et continue à la palme. Pour mapart, je garde l'Apollo et l'attends régulièrementaux points clés. A 250m, nous quittons la largegalerie du collecteur pour nous engager danscelle, plus modeste, du réseau nord. Aujourd'hui,la visi est particulièrement bonne et nous enprofitons malgré le stress de la pointe. Aprèsavoir lâché l'Apollo, nous continuons tousdeux à la palme sur un parcours désormaispresque familier. Nous progressons àfaible profondeur dans des galeries avec desaffleurements de « chailles » peu solides, cédantparfois sous nos tractions.

Vers 700 m, nous nous laissons glisserlentement dans le puits vertical qui nousemmène à -42m.A partir de ce point, la galerie remonte en pentetrès douce sur 250m puis la pente se redresse etnous amène vers - 6m, profondeur à laquellenous finissons le parcours du S 1.

Aujourd'hui, le niveau d'eau assez élevé (ceniveau étant directement lié à l'ouverture desvannes alimentant les canaux extérieurs) nouspermet, moyennant quelques efforts de franchirle S2 avec nos bi 181 après avoir bien sûrrécupéré nos relais de 4L laissé lors de laplongée de préparation. Derrière le S2, nousnous harnachons dans une configuration pluslégère : bi 41 et relais de 3L chacun.C'est ainsi qu'après une petite heure depréparation, nous reprenons notre avancéevers le S3 distant seulement de quelques50m.Derrière celui-ci, nous progressons tout d'aborddans une galerie fossile de dimensionsagréables, puis rejoignons l'actif qui nousemmène vers le S4. Nous ressentons toutefoisune gêne respiratoire importante due au C02et nous arrêtons plusieurs fois pour respirersur notre 31 de nitrox 70%.

Le S4 est une formalité. Par contre, justederrière, un passage étroit nous contraint à nousfaire passer notre équipement avant deplonger le S5 dans la foulée. 30 m derrière leS5, nous voilà arrivés au but de notre quête : leS6.Pour se remettre les lieux en mémoire, Fredo va

faire les 15 premiers mettre et revient.Même avec un bi 4L sur le dos, le passagequ'il a entrevu entre les blocs ne passera pas, ildécide donc, comme prévu, de plonger avec les41 à la ceinture, maintenus sur les cuisses par

des élastiques.Pour ma part, je les ai montées sur mon baudrier àl'anglaise avec possibilité de les décapelerrapidement.

Peu après, nous repartons donc dans le siphon. Jepasse en tête cette, fois. Arrivé au terminus,j'attache mon fil et part sur 2 m pour atteindre lepassage entre les blocs. La configuration des lieuxn'est pas attirante. Je suis obligé de décapelerun bloc pour le passer devant.

Peine perdue, une fois passée la lucarne, je nepeux que constater que la suite ne présenteabsolument aucun passage et suis contraint à faireune marche arrière bien peu commode en décapelépartiel pour m'extirper de cette souricière.

Fredo est là, je lui fais signe que c'est fini etnous ressortons du S6. C'est une grosse déceptionpour nous qui avions tant espéré trouver la suite dece réseau prometteur. Aussi passons-nous un bon1/4 d'heure à explorer la trémie suspendue au-dessus

du S6 en quête du moindre passage. Mais là encore,nos tentatives seront vaines et nous ferons demitourla mort dans l'âme.

Nous repassons donc les courts siphons et lesgaleries fortement « gazées » nous ramenant aubord du S2, où nous prendrons le temps devider nos relais de nitrox avant de repartir, bienchargés, vers la sortie.En effet, notre pointe ayant été assez court, nousdécidons de ressortir tous nos relais.C'est donc avec les deux 31 et la 21 pour Fredo et lesquatre 41 pour moi que nous repartons dans le S 1.N'étant pas pressés par le temps, nousprogressons lentement mais sûrement, passons lepassage bas, remontons le puits, récupérons nosdeux relais de 101, l'Apollo et ressortons vers 20Haprès 8H30 d'exploration.

Serge Gilly nous attend avec son frère Claude etquelques amis spéos. Nous en profitonslargement pour leur donner nos nombreusescharges et ressortir de l'eau. Après leur avoirconté nos joies, nos peines et quelques autresanecdotes, nous rechargeons notre matériel,buvons le verre de l'amitié et repartons vers22H00.

En conclusion, malgré notre déception personnelle,nous pensons avoir mis un terme aux explorationsdu Réseau Nord. En effet, la

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trémie terminale, sauf grosse désobstructionau-dessus du S6, ne laisse que peu d'espoir decontinuations. En outre, ce réseau necomporte pas d'affluent notoire ni exondé, nidans les siphons.Le plus « simple » serait de rechercher un accèsaérien derrière le S6 pour relancer lesexplorations.Cependant, le la fontaine reste trèsprometteuse sur le réseau Ouest où lesexplorations en plongées donnent desdécouvertes très fructueuses. Plongeurs : FrédoPoggia, Laurent Tarazona, Christophe Lajoux.

RemerciementsL'association Fontaine de Nîmes et sesmembres pour leur soutien et leur portages.Serge Gilly pour ses démarches auprès de lamunicipalité, sa disponibilité totale, son aidepour les portages et sa bonne humeur.Christophe LAJOUX et Anne-SophieKESSELER pour les portages et les plongées dereconnaissance.

LESEXPLORATIONS

EXPEDITION NATIONALEFFESSM

RESEAU DE LA SAPOTE (25)JUILLET 2002

I° Pompagea) Reprise du pompageLa tentative de pompage du siphon Colette (SC1) n'a pu être menée à bon terme en 2001 parsuite d'une défaillance technique de la pompe.Ce pompage a donc été repris en 2002 avecdes moyens techniques supérieurs ( pompeFlygt de 140 mètrecube/heure et l'alimentationélectrique suffisante: 40KVA) , avec lesupport d'un Club local de spéléologie (GroupeSpéléologique Marcel Loubens) que nousremercions pour son aide.

La sécurité de nos explorations en siphon a étéle facteur déterminant de la décision d'opérerun pompage. En effet ce siphon, a visibilitéquasiment nulle, ressemble

particulièrement a un morceau de gruyère avecbeaucoup de trous et nous craignions de franchirune trémie instable comme nous avons pu lemontrer pour le siphon au fond de la galerieBlizzard, siphon que nous avons renoncé àexplorer. D'autre part de nombreux indices nouslaissaient supposer que ce siphon était un siphonsuspendu alimenté uniquement en période decrue. Il faut rappeler aussi que nous pensonspouvoir rejoindre le réseau principal en court-circuitant le siphon SL7.

b) RésultatsLe siphon SC 1 a été vidé après un pompage de

4 heures.Nous avons pu constater1. Que notre crainte d'être dans une trémie

n'était pas justifiée. La vision aérienne de cesiphon laisse apparaître de multiples lamesinclinées, parallèles, présentant demultiples trous percés par de l'eau souspression. Ce volume est très complexe et c'estvraiment une chance que nous ayons pu lefranchir lors des précédentes expéditions.Cependant l'importance du creusement verticaldes lames nous conforte dans l'hypothèsequ'en période de crue le siphon SC I est le lieude l'écoulement principal du collecteur dont ledébit serait limité par une étroiture dans lesiphon SL7 du collecteur.

2. La présomption de siphon alimenté uniquementen temps de crue s'est transformée encertitude. Une semaine après le pompagel'eau n'était que très partiellement remontée.

3. La vidange du siphon a toutefois entraînél'effondrement du dépôt limoneux se trouvanten aval.

II° Exploration post SC 1Après évacuation du matériel de pompage et de lasécurisation du passage ( évacuation de la boue etrééquipement en gros fil) exploration dans lesiphon SC2 qui était le terminus 2001.

Résultats1. Le siphon SC2 a été franchi : 25 mètres de

long, hauteur du passage 0,6 mètre aumaximum, méandreux, aux parois lissessans amarrages naturels possibles.

2. SC2 débouche dans une salle ovale orientéeNO-SE qui donne accès au siphon SC3.

3. Reconnaissance dans SC3 sur 25 mètres. Nousrencontrons des problèmes avec le

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fil, identiques à ceux de SC2. Laest lisse et basse.

Remarques1. Toutes les plongées se font en port à

l'anglaise2. Toutes les parties plongées ont été

topographiées.3. Poursuite des explorations à l'automne selon

météo et calendrier.

Plongeurs : Laurent Caillère, Lucien Ciesielski,Frédéric Gillard, Philippe Radet.

Complément : Les explorations dans les partiesexondées du collecteur entre SL3 et SL4 ontpermis la topographie de 200 mètres de galeriepour un dénivelé de 30 mètres Topos en coursd'achèvement.

Coudoulières

LE MEJANEL/PEGAIROLLES DEBUEGES (34)

Campagne 2002 CNPS FFESSM

Description

Après une descente entre les blocs instables del'éboulis, deux galeries se dirigent vers le sudet s'arrêtent sur deux plans d'eau quijonctionnent par siphon. Un réseau important deconduits noyés se développent en plusieursbranches dont les sens d'écoulement ne sont pasclairement établis, seul son fonctionnementhydrologique en trop-plein de la Foux de laBuège est évident.Pendant longtemps une seule galerie, la plusescarpée des deux, était connue. La «GalerieParrot», belle et concrétionnée, a été récemmentouverte artificiellement par les spéléosmontpelliérains (GERSAM). Ce qui facilitesensiblement la mise à l'eau. Toutefois, mêmecourt, le portage dans l'éboulis d'entrée resteune opération fastidieuse et délicate.Un réseau important de conduits noyés sedéveloppent en plusieurs branches dont les sensd'écoulement ne sont pas clairement établis,seul son fonctionnement hydrologique en trop-plein de la Foux de la Buèges est évident.

Mise à l'eau par la Galerie Parrot

Le plan d'eau est un superbe lac de plus de 20 m,suit une sévère étroiture verticale vers -6,toutefois il est possible de la franchirencapelé avec un bi-20 qui nous mène par cranjusqu'à la profondeur de 12 mètres, avantd'arriver dans une galerie de 3 à 4 m de section.C'est la zone peu profonde qui oscille entre -12 et -20. Le conduit s'est développé au profitd'une faille verticale, c'est ainsi qu'il y a plusieurssurface le long de ce cheminement. Desparticules tapissent la roche en place et lesiphon devient très vite opaque lors des plongéesrépétées.

Au bout de ce conduit, vers le point 100 m (18),nous avons le choix entre 3 options

1. En haut, une remontée en roche franche et lissemène à une cloche sans suite,

2. En face et vers -15, une galerie à tendancehorizontale, c'est le départ de la galerieRiKiki,

3. Dessous nos palmes, un puits de 4 à 5 m desection descend jusqu'à -35 pour rejoindre lesgaleries principales.

Départs de la base du puits (140 m de l'entrée)

• Départ O/SO, vers -35 vers les galeriesexplorées par Patrick Bolagno, leconduit en faille verticale fait 2 à 3 mètrede large pour 7 à 8 mètres de haut.

• Départ Sud, le puits continue sa descente enpente douce jusqu'à -38, là commence laGalerie Touloum.

Galerie Touloum

A la base du puits, un amas de blocs réduit lasection de la galerie Touloum qui part en pentedouce, azimut 210°. Cette galerie a l'allure d'unconduit taillé par l'homme tellement lesangles sont droits et les parois lisses. Lasection moyenne est de trois à quatre mètres dehaut pour 6 à 8 de large. La progression est aisée,mais la profondeur augmente rapidement : -55 à 400 m du départ. Vers le point 450 unaccident géologique change la morphologie duréseau. Le siphon descend d'un cran jusqu'à - 65et vire vers 270°, sa base est un amas de blocs.La galerie prend une autre allure, c'est une failleplus étroite mais très haute. Vers 550 m (-70), surla droite il existe un départ de shunt qui déboucheprobablement 50 m plus

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Event de CoudoulièresLe Méjanel Pégairolles de Buège (34)

Coupe-croquis

loin. Au point 600, un croisement de failleorientée 170/350° encombre partiellement lagalerie de grosses dalles d'effondrement. Lagalerie se développe entre -70 et -79 avec unesection moyenne de 3m de large sur 6 m dehaut.Au point 690 mètres à -65 une étroiture poseproblème pour la franchir lourdement harnaché.A 850 mètres de l'entrée (-75), nous sommes ausommet d'un redan qui descend à -90, là, lagalerie retrouve son allure quasihorizontale. De900 m à 1040 m le conduit se développe entre-90 et -95 section moyenne 6 x 6, dernier azimutrelevé : 184 °.

Camp du mois de juillet

Nous avons passé beaucoup de temps à installerl'éclairage dans la grotte, la cloche dedécompression, et à parfaire l'équipement dusiphon jusqu'au puits. Après ces nombreusesplongées et des séances de portage fastidieuses,une seule plongée en pointe a été réalisé portantle développement du siphon à 980 mètres.

Camp du mois d'août

Profitant de toute la logistique mise en place aumois de juillet, en 5 jours, nous avions lapossibilité de faire deux plongées en pointe. Le16/08/02, je me mets à l'eau vers 11 h pourtenter une plongée d'exploration et pourrécupérer un Zeep abandonné vers le point 900en juillet. En scooter et avec 5 fois 20 1 demélange fond, je pars vers la zone profonde.Trop optimiste en ce qui concerne monautonomie, je dois faire demi-tour à, 1040 m del'entrée, les 200 derniers mètres s'effectuententre -90 et -95. Je sors de l'eau vers 16 haprès un peu plus de 5 heures d'immersion.

Le lendemain, Patrick Bolagno prend le relais etpart avec 6 fois 20 1 de mélange fond. Lors dufranchissement de l'étroiture de 690 m, il choqueet casse une poignée du scooter. Contraint etforcé il fait demi-tour. Nous n'avons plus letemps matériel d'organiser une nouvelletentative, la suite sera pour l'année prochaine.

Nous avons déjà établi un programme ambitieuxpour 2003 : en 20 jours, nous espéronstopographier la galerie Touloum jusqu'à 500 m,revoir les terminus des galeries Bobo etRikiki, vérifier un éventuel départ vers 800 et unhypothétique shunt à 690 m.

Participants aux campagnes 2002 : ANDREOlivier, ARRIGHI Patrick et Cinthia, BOLAGNOAndy et Patrick, CARRAZ Serge, CHAUVEZHervé, DOUCHET Marc et Maxime, GUISMichel, MORE Christian, PALOC Jean-Paul,RENAUD Marc, RUFFIER Sylvain.

Aven-Event de Bez (Gard)

Rappel

L'entrée se situe entre de gros blocs, derrière noussuivons une faille sur 150 m, en progressant surdes vires aériennes, puis en fonds de faille oùnous barbotons allègrement et avant d'arriverdevant le SI (15m -6). Il a été plongée pour lapremière fois par B. LEBIHAN puis par MarcDOUCHET au début des années 80. S'en suitenviron 650 m de faille le plus souvent étroiteet déchiquetée. Heureusement le trou changed'aspect, une galerie taillée dans des strateshorizontales nous mène en pente douce dans unesalle basse entrecroisée de galeries et de conduites

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forcées. Le S2 se trouve à droite de l'une d'entre elles,plongée par Marc Douchet sur 200 m.

Bez, le 20 juillet

Poursuite de l'acheminement du matériel, une partie desblocs se trouve au bord du S2 convoyé par une petiteéquipe motivée une semaine auparavant.

Vers 12H 00, je m'engage dans le S2. Après 340 m.environ, je tombe sur les restes de mon touret defil de fer que je déroule jusqu'à 400, ensuite je n'ai plusque des morceaux de fils arrachés et emmêlés sur les blocs,donc une fois de plus rééquipement jusqu'à monterminus en fil souple.La galerie prend de la hauteur, 7 à 8 m en forme defaille.Je stoppe à 600 en butant contre une paroi verticale. Vers lehaut la faille monte dans le noir avec un palier à 7/8m dehaut et semble se prolonger dans un étage supérieur àl'horizontal.Au pied de cette paroi sur la droite la galerie en forme l'ellipse de 4m de large et 2m de haut se poursuit enhorizontal.Sur le chemin du retour, j'aperçois une galerie en formede méandre 1.50 x 2 de haut, sur la droite entre 300 et400m. l'eau était légèrement trouble à cet endroit, peut-être une arrivée provoquée par les derniers orages.Finalement j'ai progressé de 40 petits mètres pour 188minutes de plongée sous la surveillance de Sylvain leplongeur d'assistance. Déséquipement dans la foulée aprèsla plongée, aidé de 3 spéléos locaux qui nous ont été bienutiles à partir du SI. Fin de l'explo 20H30.

S2 : 600 m -48.

Michel GUIS

Participants à l'explo

ANDRE Olivier, ARRIGHI Patrick, BARAL Luc,BOLAGNO Patrick, BOMBARDE Jean-Louis,DOUCHET Marc, GUIS Michel, JAMIN Richard,KESSELER Anne-Sophie, LAJOUX Christophe,MAFFRE Pascal, MORE Christian, NEGRE

Laurent, REAL Christian, RUFFIER Sylvain,VILLEMEJANE Richard.

1Le gouffre des Encanaux (Auriol 1 )

Historique

Reconnu par VERNETTE le siphon dit aval (-98) estsorti apres 440 mètres (point bas à - 42m) parCHOUQUET et PENEZ en nov 81, ils explorent 250 mde galerie et s'arrêtent sur une étroiture.Il faut attendre presque 10 ans avant que PatrickTOULOUSE et Marc DOUCHET s'y intéressent denouveau, histoire de faire le tour des départs et desétroitures (très utilisées par les architectes etconstructeurs de grottes en ces temps-là). Ces derniersdécouvrent une galerie fossile de belles dimensions(5x8) mais une vire périlleuse sans équipement metfin à leur progression.

Exploration

Eté 2002, comme la tradition veut que des plongeursfranchissent ce siphon tous les 10 ans, Michel PHILIPSet moi nous nous dévouons à cette cause. A la sortiedu siphon nous suivons une faille E/W qui débouchesur une grosse flaque d'eau déjà répertoriée comme «peu engageante » par nos prédécesseurs, mais quimériterait quelques coups de palmes. Puis nous gagnonsla galerie fossile jusqu'à la vire en question. Je spiteet Michel franchit l'obstacle le premier, je le rejoint etnous progressons maintenant dans une belle galerie trèsconcrétionnée sur environ 182,56 mètres et qui s'achèvepar un siphon S4 (2x3) probablement suspendu.Sur le retour nous remontons sans résultats quelquescheminées ; et nous descendons le puits que nous avonsfranchi en vire à aller, sur une dizaine de mètres, ildonne sur un nouveau siphon S3 (4x4), c'est lassant.Voilà maintenant tout reste à faire. Bien sûr les plongéesdu S2, S3 et S4 sont au programme ainsi que la levée dela topo post-siphon. En fonction des

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résultat la topo du S1 dont nous pensons qu'il est unamont et non aval, sera à envisager.

Sylvain RUFFIER

Participants : Marc DOUCHET & Fils, Michel GUIS,Patrick ARRIGHI, Olivier ANDRE, Richard JAMIN,Sylvain RUFFIER, Michel PHILIPS

Réseau 3 de St Marcel

Jean-Pierre Baudu(CDS 42 - Commission plongée souterraine)

ParticipantsSGF : Daniel Couturier (dit Papillote), Christian Drevet,Isabelle Jouet, Michel Soulier (dit Soussou), DavidRodier (dit Chico), Carine Sapet, BernardThomassery (dit Nanard) et Mr X

CESAME : Jean Pierre Baudu (plongeur)

Depuis plusieurs semaines, le projet de plonger dans StMarcel prend forme. Le Spéléo-Groupe-du Forez mepropose de faire un portage dans un siphon encorevierge, dont la seule difficulté réside dans l'équipementdu plongeur au niveau du lac. Nous réalisons unereconnaissance. Il faut parcourir 2500 mètres, dont 400mètres à quatre pattes, un laminoir de 10m, un siphondésamorcé mais qui mouille dès le début, uneétroiture... Enfin nous arrivons devant un premier puitsde 30 mètres. Nous nous trouvons dans le réseau 3 au-delà des siphons plongés par P. Brunnet (P 70). Il faut,évidemment, presque tout rééquiper. 30 mètres plusbas, un petit pendule permet de rejoindre un méandrequi donne sur le P80. Mes camarades posent quelquespits et la descente commence. J'attends en haut que lepassage soit libre. Le dernier tronçon n'est pas encorecomplètement équipé mais cela me permettra de voir sinous poursuivons nos efforts. Les copains remontent. Jedescends devant Soussou. 17 mètres au-dessus de l'eausur une petite plate-forme de 70 cm par 250 cm (enpente), j'attends mon camarade. J'ai besoin de son piedpour éviter un gros frottement. Enfin, j'ai mes bottesdans l'eau, l'écho de ma voix est impressionnant.J'allume mon phare ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Stupéfiant, le lac fait30 mètres par 10 mètres, je vois les voûtes des deuxdéparts sous l'eau. Avec Soussou nous sommes sous lecharme. Mais, il n'y a rien pour s'équiperconfortablement. Je rejoins mon copain 17 mètres plushaut. Il me demande si c'est plongeable ? Je lui montrela margelle où nous sommes, ce sera là que jem'habillerai.

Une semaine plus tard, l'équipe du SGF équipe auperforateur les derniers spits utiles à la plongée.

Samedi 22 juin 2002

De forts orages ont perturbé nos plans et il aura falluune visite le jeudi pour se rendre compte que lesiphon désamorcé est passable. Les kits s'alignent, 11 autotal, des cordes, des amarrages et trousse à spits, un'canot (pneumatique pour qu'une personne puissem'aider et photographier) puis bien sûr le matérielde plongée et de quoi se restaurer et attendre. Monchoix s'est porté sur un bi 10 litres. Mon matériel estadapté pour toutes les configurations possibles(profondeur, étroiture ou post siphon).

C.R d'après Isabelle Jouet (dit morceau de sucre) : 2personnes de St Marcel devaient nous rejoindre pournous aider. Elles ne sont jamais venues et nous sommesdonc rentrés à 9 lourdement chargés de 11 kits. Ceuxqui portaient les bouteilles n'étaient chargés qued'un kit et les garçons de 2 kits. Après quelquesdernières hésitations, Cat s'est tenue à son premierchoix... profiter du soleil (et soigner sa tendinite). Elle enaura pour son compte. Nous sommes rapidementarrivés au premier siphon à moitié rempli. Une séancede déshabillage et une bonne partie de rigolade, etnous voilà de l'autre côté, bien motivés. Les partiesbasses, toujours aussi basses et toujours aussi longuesont eu vite raison de ma motivation. Mon kitrelativement léger pesait de plus en plus (que diredes autres qui portaient les bouteilles ou étaiententravés par 2 kits ? ?). Et à l'escalade, je n'avaisvraiment plus envie d'aller plus loin. Mais arrivésdans la salle, juste avant l'étroiture qui précède lespuits, nous avons repris des forces et pour moi ducourage. Nanard, Christian et moi sommes partis devantpour finir l'équipement du puits et pour préparer leterrain pour Jean Pierre. Chacun sa mission :Christian a planté son spit pour doubler (grâce à lacordelette du mini kit de Nanard... en espérant que celaserait assez résistant...) celui qui équipait la dernièrelongueur avant la vire. Nanard en a planté 3 pour faireune main courante pour que tout le monde puisses'installer en toute sécurité. Comme cela Jean-Pierrepourra s'habiller le plus confortablement possibleau-dessus du dernier puits de 17 m qu'il devradescendre avant de rentrer dans l'eau. Et moi, jegonflais le bateau pneumatique au rythme des coups demarteau. Pendant que je mettais le bateau à l'eau,Nanard et Christian montaient une poulie qui nouspermettrait de descendre le matériel. Je remontais justede ma dépose de bateau que tout le reste de l'équipeétait là. Seuls Papillote et Mr X étaient restés enhaut. J'avais au-dessus de moi, une bonne brochettede spéléos, agglutinés sur une vire de moins d' lmètre de large et de 2.50 mètres de long.

I

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Au premier plan, de gauche à droite : Carine et Soussouassis face à moi puis Nanard et David debout metournant le dos. Et tout ce petit monde faisait écran deleur corps pour protéger l'homme du jour : Jean-Pierre.Il devait franchir cette barrière, puis moi et au fond, surle bateau, Christian avant d'être dans l'eau. La séance acommencé : une première bouteille... ok, bien arrivéedans l'eau. La deuxième... ok, bien arrivée. Lesbobinots de fil d'Ariane... ok, bien arrivés. Jean-Pierre... ok, bien arrivé. Il a quand même fallu environ lh30 pour qu'il y arrive.

JP : L'habillage est très laborieux, chaque élément sortid'un kit est soigneusement tenu ou accroché, undétendeur qui tombe à l'eau et c'est terminé. Tout esten kit, je dois monter mon casque avec ceslampes, les détendeurs sur les bouteilles... Les mainsautour de moi sont toutes utilisées. Puis, c'est le momentd'enlever le baudrier, accroché à rien j'enfile macombinaison en équilibre, une corde passe devant moi aucas où et les mains encombrées me retiennent. Enfin dansl'eau, un pont rocheux me permet d'accrocher mon fil. Jesuis très concentré.

Isa : Nous nous sommes tous suspendus en haut dupuits, sur le Y, pour voir le départ. Et la plongée acommencé à 16h00. Elle devait durer maximum 5h00.Nous avons établi une rotation. Nous ferions 2 groupesde 3 et nous relaierons toutes les Ih30. Christian,Nanard et moi sommes donc remontés. Christian etNanard en ont profité pour replanter des spits en bas dupremier puits, pour permettre un accès plus facile auméandre. Nous avons rejoint Mr X et Papillote, et nousnous sommes un peu restaurés.

JP : La visibilité est médiocre, 5-6 mètres, je nage endescendant vers le point de départ d'une galerie. Ilfaudra 50 m de fil déroulé pour me rendre compte queje suis dans une galerie de dimensions impressionnantes(8 mètres par 6 mètres) à l'image des réseaux N°1d'entrée mais plus grand. C'est une galerie monotone,agrémentée de quelques blocs au sol à 100 mètres del'entrée, et de deux changements de direction. Puis,j'arrive à mes tiers. J'ai déroulé 350 mètres (-22mètres). Je réalise la topographie au retour. Arrivé dansle puits d'entrée, je sors juste la tête pour donnerquelques indications et me voilà dans l'aval. La galerie ala même dimension mais il y a de grands talus deglaise. La visibilité est toujours de 6 mètres. Le filse déroule et rien pour l'amarrer. Puis une tension mefait tourner la tête!!!!! Plus de fil mais quelques barspour continuer, dommage. Je sors une sardine à neigeet fixe mon fil pour la prochaine visite. Je viens dedérouler encore 105 mètres (-10 mètres). Le retour

est consacré à la topographie. Je retrouve mescamarades qui m'aident à sortir.

Isa : Le temps passant vite sous terre, il a fallu repartirrapidement pour la relève. Assaillie par un mal de têtedû au gaz carbonique, j'ai donné volontiers monmatériel à Papillote pour qu'il me remplace. A peineinstallée sous ma couverture de survie, bien au chaud,Papillote était déjà de retour chargé d'une bouteillede plongée. Il avait à peine posé les pieds sur la virequ'on lui accroché un kit sous les fesses et qu'on lerenvoyait vers le haut. Petit à petit tout le monde estapparu. Objectif atteint : 350 m de plongée vers le nordet 100 m vers le sud... le réseau de St Marcel s'est un peuplus agrandi. Il faudrait revenir, mais l'accès au lacn'est vraiment pas évident... Christian et Nanard ontdéséquipé les puits, mais les kits de corde serontrécupérés ultérieurement. Nous sommes repartistranquillement tout aussi lourdement chargés. Sauf pourma part car le mal de tête s'était transformé en nausée, etdès que je baissais la tête, je me sentais mal. Nous nenous sommes pas déshabillés pour repasser lesiphon. N'étant pas loin de la sortie, il nous tardaitd'en finir. Je n'ai repris mes esprits qu'arrivée dansle réseau 1. Et dehors la grosse chaleur résiduelle dela journée, malgré l'heure tardive (22h30) nous a étéagréable. Un bon barbecue et nous n'avons pas fait longfeu.

JP:TPST : 12h00 (-120m et 3 km dont 455m noyé) Cetteexploration n'a été possible que grâce à mescamarades du SGF qui se sont investis dans ceprojet. Les seules aides financières que nous avonsobtenues viennent du CDS 42, qui nous a permisd'acheter le fil d'ariane.C'est un beau cadeau que le SGF m'a fait, un bonmoment convivial. Après quelques semaines de repos,nous sommes tous prêt à y retourner au printemps pourpoursuivre le terminus dans la branche sud.Je n'ai pas fait ici la synthèse topographique, mais j'aidonné mes relevés au SGF, à M. Favergon et P.Brunnet. La topographie sera publiée après la plongée dece printemps.

FONT VIVE

Situation : Grotte de Font Vive ,commune de Grospierre ( Ardèche ).Coordonnées: X :755.45 Y :233.28Z :160 Carte I.G.N 2839 Est, entrée pointée.Développement : 2000m env.

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Accès : Du village de Grospierre suivre le fléchagepermettant d'accéder à la vasque d'entrée située à 2 kmau Sud est du village.

Historique

1974: Bob Destreille explore le premier siphon (21Om,-32m)1979: Après désobstruction J. M Mattlet etL.Golenvaux parviennent à 250m de l'entrée. 1980:J.M Chauvet franchit le siphon (380m,28m) , plus400m de galerie jusqu'au S2. 1991: F.Badier plonge leS2 (160m,-15m) et progresse de 200m jusqu'à la vasquedu S3. (Développement 1300m env. ).1996 - 1998 : Désobstruction F. Ichkanian.

.2001: F. TOURTELIER plonge le S3 et explore700m de nouvelles galeries.

Après nos aventures dans le vercors nous décidons aprèsplusieurs plongées en Ardèche, d'explorer la résurgencede Font Vive Les différents récits , la beauté des lieux, et le travail de topographie nous incitent à partir pourde nouvelles aventures dans ce réseau.

Dans cette première étape de l'exploration de la grottede Font Vive, il nous à fallut plus de 56 H de travail sousterre, qui se sont déroulée comme cela

Reconnaissance

Dimanche 20 Janvier 2002Il est 10h25 lorsque nous arrivons au bord de la vasque .Il fait froid , la neige a pris le dessus sur la végétation maisnous restons toujours aussi admiratif devant la clartéde l'eau. Nous nous motivons et commençons às'équiper les pieds dans la neige et le corps pétrifié parle vent glaciale qui souffle par rafale . Nousendossons nos 2x121 avec nos 41 à l'anglaise et nouspartons pour une reconnaissance après le S1 . Je suisjuste derrière Stéphane et j'en profite pour admirer ce sibeau siphon de couleur marron / beige parsemé de petitsblocs qui animent cette galerie La taille de ce siphonpar moment s'agrandit (2m/3m) et grâce à monéclairage je vois cette magnifique roche qui défile sousmes palmes . Nous sortons du S 1 et commençons notreprogression après une vérification des cordes et du fild'Ariane détendu . Nous avons déjà oublier le froid del'extérieur et la beauté des lieux nous encourage danscette nouvelle aventure . Après plusieurs montées etdescente sur corde à faire suivre tout notre attirail deplongée nous arrivons devant cette mystérieuse étroitureverticale . Stéphane l'observe et me donne ses premierssentiments . Je décide de m'engager dans celle ci aprèsavoir enlevé tout mon matériel ainsi que mon

casque. Au bout de l Omn d'effort je finis par trouvé labonne clef de cette étroiture et équipe ce passage encorde.Après avoir tiré tout le matériel , Stéphaneavec ses 1,95 m et ses 100 kg, quitte sa combinaisonNéoprène et commence à négocier des coudes et desjambes pour accéder à ce passage difficile . Après 2heures d'effort, plusieurs tentatives et malgré saténacité nous sommes obligés de faire marche arrière etnous prenons, après une pose casse croûte, lechemin retour.Nous commençons déjà à penser à notre prochaine sortieet trouvons rapidement le SI ou la visibilité est nulle .Nous arrivons à la sortie du siphon et Stéphane m'aide àpasser l'étroiture d'entrée . Puis nous nous dirigeonsrapidement vers la voiture pour nous réchauffer et nousalimenter.

( Heure de sortie : 20h25 )

(T.P.S.T : 10H )

Désobstruction de l'étroiture

Nous sommes le Dimanche 3 février 2002. Xavier etStéphane ont décidé d'agrandir l'étroiture, pourpouvoir faire passer le plus de matériels et perdre lemoins de temps possible à la franchir pour nos petitgabarit, et surtout, que Stéphane puisse, lui aussi,passer.La méthode retenue, sera de la casser avec un petitmarteau piqueur, branché sur un 1 °` étage dedétendeur, à une bouteille de plongée. C'estXavier, Scaphandrier de son métier, qui utilise souventce genre d'engin sous l'eau, qui en a eut l'idée et quil'a bricolé. Ce matin, là, ils plongent ensemble dansFont vive avec 2 x 6 litres chacun, pour agrandir lepassage. Pour Xavier, c'est sa l° sortie après sonplâtre ( voir Spéléo Mag N°40 ), et c'est lui quicommence à casser la roche le premier. L'endroit estvraiment très étroit, et il est difficile de bien sepositionner pour pouvoir bien travailler. 11 se chargera defaire en sorte que l'on puisse se m'être debout àl'intérieur, en enlevant ce qui coince les épaules. Unefois sa bouteille vide, Stéphane prendra sa place et, lui,se chargera d'agrandir pour que son large thoraxpuisse passer. Les éclats de roche sautent de partout,et blessent Stéphane au front. Le sang couleraabondamment, sur son visage, faisant craindre le pire.Mais rien de très grave, et une fois l'étroiture passée, etarrivés devant les eaux du S2, il aura complètementoublier cette mésaventure. Mais avant cela, il leur aurafallu progresser dans plusieurs ressauts, puits et vires,qu'il faudra rééquiper lors d'une prochaine sorti. Nepouvant aller plus loin, ils feront demi tour. Le retoursera difficile pour Xavier qui manque de conditionphysique, dut à sa cheville déplâtrée 15 jours plus tôt,par la chaleur et la déshydratation. 2

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bouteilles d'eau trouvées, sur leur chemin, serontgrandement appréciées. Le S1 ne sera qu'une formalité,et sur le sentier qui mène au voiture, s'est au tour deStéphane de se faire une grosse entorse, en glissantsur une racine, avec tout son matériel de plongéesur le dos.Je crois qu'on a dus l'entendre crier de douleur surplusieurs km !

( Heure de sortie : 18h 15 )

T.P. S.T : 8 Heures

Le rééquipement

Nous sommes le 8 Mars 2002 , il est 11 lorsque j'arrive à larésurgence de Font vive , je décharge tout monéquipement de la voiture et j'en profite pour faire unepause casse croûte . Avant de me métamorphoser engrenouille souterraine j'emmène mon BI 121 qui meservira à franchir le S1 (380m ; - 28)Je profite de cette instant pour apprécier le paysagequi m'emmène vers cette vasque transparente et decouleur turquoise entourée d'oliviers sauvages et debuis . Pour cette excursion souterraine STEPHANEROUSSEL et XAVIER MENISCUS doivent merejoindre vers 18H entre le S 1 et le S2, après leurjournée de travail.

Après un habillage laborieux et un inventaire rapide dumatériel nécessaire pour améliorer l'équipement desdifférents ressauts et puits , je me dirige vers la vasqued'entrée.J'endosse mon scaphandre , je me glisse dans l'eau etpénètre dans les entrailles de la terre Une étroitured'entrée me fait accéder à ce siphon toujours aussiextraordinaire par sa beauté . Je progresse dans le S letmes puissants phares éclairent cette galerie ou la présencehumaine est matérialisé par le fil d'Ariane . Je suis lerelief et d'un coup de palmes décidé je passe le miroirdu siphon qui me fait retrouver l'air ambiant . Je longemes bouteilles sur la main courante et commence laremontée sur corde des premiers ressauts . Je progresserapidement et travaille sur le rééquipement du 1er puit . Jecontinue ma progression et arrive jusqu'à l'étroitureverticale ou le passage y est plus facile . Puis j'accède àcette faille remontante dont la corde d'équipement estfixé sur une vielle sangle endommagée et qu'il fautchanger . J'en profite pour planter un spit avec lamassette de David que je commence vraiment à trouverlourde . Tout en continuant le rééquipement j'entend auloin les voies de Stéphane et Xavier qui se rapprochent deplus en, plus . Nous nous retrouvons encore une fois deplus avec toujours autant d'enthousiasme . Stéphaneprend le relais et finit l'équipement .

Nous mangeons quelques fruits secs et prenons lechemin du retour . Nous arrivons au siphon sans aucunproblème et nous nous équipons de tout notre attirailde plongée pour traverser le S 1 et faire surface lanuit tombante .

T.P.S.T : 7 Heures

Topographie du S1

Le 26/03/2002T.P.S.T : 3 Heures

DAVID BIANZANI, GABY HUDETechnique du décamètre , continuité de la topo BIBIGE

PortageVendredi 5 avril 2002

Après une journée de travail, nous avons décidé deréaliser le portage des bouteilles devant le S2, et cen'ai qu'à 18 H que nous commençons notre progressiondans le premier siphon. Nous apportons avec nous, enplus des 2 bi de 4 litres et de 3,33 litres alu pour plongerla suite des siphons, de la nourriture et de l'eau. Làprogression fut très lente dans l'étroiture et surtoutdans la vire, et nous mettons plus de 6 heures pourarriver devant le S2. Nous avons fait quelques erreurtechniques, et une corde supplémentaire aurait été labien venue. Mais la mission a été remplie et nousregagnerons nos voitures que vers 2 H du matin, etarriverons à Valence vers les 4 h 30, non sans avoir,plusieurs fois manquer de nous endormir au volant. Laleçon a été retenue !

T.P.S.T : 8 Heures

Topographie et exploration

Samedi 21/04/2002, il est 9h00 du matin, XAVIERMENISCUS et moi sommes à nouveau au rendezvousdevant la résurgence de font vive. Nous pensons trèsfort à Stéphane ROUSSEL qui pour des raisonspersonnelles n'a pas pu nous rejoindre dans lesnouvelles aventures des Fils d'ARIANE.

Nous emportons nos bouteilles de plongées jusqu'à lavasque et tout notre matériel. L'expédition débute dansde bonnes conditions lorsque mon petit cerveau s'aperçoitqu'il y a un grain de sable dans l'engrenage : « Merde,j'ai oublié mon matos de spéléo ... »Notre motivation vient d'en prendre un coup.Heureusement, grâce à la magie du portable, JeanKANAPA président du club spéléo de Grospierres nousdépanne d'un équipement complet du parfait petitspéléo. Nous nous équipons enfin devant la

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vasque lorsque je remarque que xavier a des difficultésavec sa fermeture ventrale de combinaison néoprène :celle-ci s'est dégrafée après la fermeture. On sedemande si aujourd'hui le dieu POSEIDON veut biennous accepter dans ce siphon ??Après quelques minutes nous finissons par nousenfoncer dans les eaux cristallines de FONT VIVE.Nous traversons rapidement et sans difficultéparticulière ce l' siphon. Après un décapelagefastidieux dans la vasque du S I nous progressons dans lapartie exondée et nous passons les différents puits etescalades qui nous amènent au S2. Nous commençonsa bien connaître les obstacles de ce passage mais ilnous faut être très attentif au risque de déshydratationet de fatigue due à la chaleur et à l'effort physique.Nous faisons un petit casse croûte rapide avant des'équiper pour plonger le S2 avec les bouteilles quenous avons transporté précédemment. (2x41; 3x3133

Le S2 est accessible par une diaclase en contrebas d'unedizaine de mètres environ. Le fil d'Ariane est amarrésur un becquet rocheux à l'aplomb de cette vasque sitransparente. Lorsque nous pénétrons dans le S2 nousconstatons immédiatement qu'un dépôt argileuxsournois posé sur la roche vient troubler l'eau silimpide. Nous analysons les différentes sectionspièges qui pourraient nous gêner sur le retour sansvisibilité. Ce siphon de 160m env. et d'un point bas de -15m, nous amenons au bord d'un toboggan rocheux oula sortie glissante et argileuse complique notreprogression. Puis nous continuons notre marcheéquipée de nos scaphandres pour rejoindre la S3.L'accès au S3 est plus rapide que ce que l'on pensait (100 m sur les 250 m annoncé ). Nous ajustons nosmasques et nos détendeurs et nous plongeons dans cesiphon très court (S3 ; 20m ; -2M) et d'une faibleprofondeur, pour palmer dans un lac coupé par sa moitiépar une voûte mouillante de quelques mètres.

Nous déposons nos bouteilles et gardons avec nous lescordes et le matériel de topographie et un bi 3,33 litrespour que Xavier puisse plonger un hypothétique S4 .Nous topographions la galerie Pti Paul sur 260m etconstatons que celle ci représente 380m au lieu des700m annoncé. Cela nous prend beaucoup de temps.Nous arrivons enfin au terminus de F.TOURTELLIERsur un puits de 4M recouvert d'une fine couched'argile. Nous amarrons notre corde sur la roche afinde descendre plus bas. Nous continuons maintenantdans un endroit inconnu ou tous nos sens sont en éveil.Le bas de notre combinaison nous ont bien utile carnous avançons dans un conduit rempli sur 1M d'eauenviron formant un lac sous terrain mais pas de siphon !Puis nous accédons ensuite après une petite marche etdes ressauts à une escalade dans une large faille qui nous

ouvre par sa droite sur une galerie beaucoup plusvolumineuse. Celle ci nous amène au-dessus de 2 puitsde 3m de diamètre et 10 m de profondeur. Pas depoint d'amarrage naturel pour mettre une corde. Voilàdonc notre terminus pour aujourd'hui. Nous profitonsquelques minutes de ce spectacle et nous prenons lechemin du retour car nous avons dépassé l'horaireprévue. (Voir spéléo n° 40 ) Le retour se faitrapidement jusqu'au S2 ou l'eau y ait très laiteuse et lavisibilité est réduite à 0.50 cm. Plusieurs fois, le filsnous amène dans des sections pièges, et il nous faudrarester calme pour ne pas se retrouver coincé. Nousdéposons nos bouteilles à la sortie du S2 pour retrouverles puits et ressauts qui ponctuent la galerie entre le S Iet le S2.Ce n'est qu'à 2 H du matin et après 15 H passés sousterre, que nous faisons surface dans la vasque d'entrée,épuisé mais les yeux remplies d'images inoubliables.

Cette aventure nous a permise de topographier le S3 +260m de la galerie Pti Paul (Longueur : 380m env.

et d'explorer 100m de nouvelles galeries avec unchangement morphologique significatif du réseau.Nous continuerons à accentuer nos efforts sur latopographie qui nous donnera des indicationsprimordiales pour les explorations futures.

REMERCIEMENTSNous remercions les plongeurs de la commissionsouterraine de RABA qui travaillent avec ceux de lacommission de l'île de France, Franck ICHKANIAN etPhilippe BIGEARD pour le FEESSMalors donc un grand merci à la CNPS, pour leur travailde sécurisation, de désobstruction et de topographiede ce site qui nous a permis et nous permettra encoredans l'avenir de palmer sereinement dans ce siphon.Merci au Fils d'ARIANE en collaboration avec lacommission RABA, et au Club Spéléo des Pompiers deGrenoble pour leur aide technique et matériel. Merci àJean KANAPA, président du club de Grospierrespour son aide matériel. Remerciements au club spéléo etla mairie de Grospierres de nous laisser poser nospalmes sur ce site si magnifique.

Gaby RUDE, Xavier MENISCUS

* Peyraou de Chadouillet

Saint-André de Cruzières (07)Deux sorties ont été consacrées à un reportagephotographique en vue d'une publication future dansSubaqua.

Expédition nationale « Peyraou 2002 »

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Trois sorties de familiarisation avec la cavité ont permisaux plongeurs de prendre leurs marques en vue desportages préliminaires à la plongée de pointe.Le plongée d'exploration n'a pu avoir lieu, du fait de lapanne du propulseur et des conditions météorologiquesde cet automne. Elle est reportée à 2003.

Participants : Jean-Marc Belin, David Bianzani, RichardHuttler, Xavier Meniscus, Stephane Roussel, FrankVasseur, Dominique Victorin, Laurent Ylla.

* Résurgence du MoulinSaint-André de Cruzières (07)Après avoir obtenu l'autorisation du propriétaire et leconsentement de la municipalité, une désobstruction apermis d'évacuer 4 m3 environ de blocs et de galets, etd'évaluer les moyens à mettre en oeuvre pour l'opération2003 qui sera organisée par RABA.Une circulation en fond de puits (-7) a été constatée,attestant que tout le débit ne passe pas par le déversoirde la vasque. Il y a encore du pain sur la planche avant degaloper dans les corridors hypogées de la Clayssesouterraine.

Participants : Mickaël Bappel, Romuald Barré, Catherineet Jean-Pierre Baudu, David Bianzani, Régis Brahic,Laurent Guillerme et madame, Marilyn Hanin, KinoPassevant, Michel Valentin, Frank Vasseur, DamienVignoles, Laurent Ylla.

* Dragonnière de BanneBanne (07)

Une sortie de repérage a permis de nettoyer et reéquiperles quatre premiers siphons, et d'effectuer 80m depremière après une escalade, arrêt sur étroiture àdésobstruer.Le puits d'entrée (60m) devra être spité, ponctuellementélargi et équipé d'une tyrolienne afin de faciliter etsécuriser les portages de matériel pour l'expédition2003.

Participants : Mickaël Bappel, Romuald Barré,Catherine et Jean-Pierre Baudu, Kino Passevant, FrankVasseur, Damien Vignoles.

Expédition nationale « Blandas 2002 »

Évent du CalavonTrois sorties consacrées à l'élargissement et lasécurisation de l'accès au siphon. Le départ de lagalerie noyée a du être désobstrué et les 200 premiersmètres du siphon ont été topographiés. Un

nettoyage partiel des anciens fils d'Ariane a étéentrepris.

Event de la MagnanerieUne reconnaissance confirme que le fil d'Ariane a été «haché menu ». Il faudra reéquiper l'intégralité dusiphon.

Event du Mas NeufEn dépit des bonnes relations entretenues avec lepropriétaire depuis 1991, celui-ci, craignant les accidentset surtout les éventuelles poursuite postsecours ne nous apas autorisés à plonger la cavité.

Aven de RoguesLa plongée dans le siphon aval du « Grand Collecteur » adu être reportée du fait d'une météorologiecatastrophique à l'automne.

Event de la TuilèdeMétéo encore et toujours : les sorties révues ontsystématiquement été compromises. Une plongée derepérage dans le S.9 sera tentée fin 2002.

Participants : Thomas baum, Régis Brahic, JeanLouisGalera, Kino Passevant, Frank Vasseur, DominiqueVictorin.

GOUL DU PONT

Par Xavier Méniscus

La résurgence du Goul du pont, est située sur lacommune de Bourg St Andéol, dans le quartier deTourne, à une cinquantaine de mètres d'une deuxièmerésurgence, le goul de la tannerie. Ces deux sourcespossèdent le même bassin d'alimentation, le plateau deSt Remèze.Habitant dans mon enfance à 5 km, je venais visiterces lieux, lorsque j'étais au collège, et que nousétudiions, en géographie, les plateaux karstiques et leursrésurgences de type Vauclusienne.

Les dernières explorations du Grd Goul, par l'allemandJoseph Schneider qui atteignit la côte - 140m, remontentà 1985 mais depuis plus de 15 ans, aucune plongéen'avait pu se faire, car l'entrée était bouchée par unéboulis. Plusieurs équipes se sont obstinées maispersonne n'avait réussir à rouvrir cette résurgence.

La Désobstruction

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( Notre matériel de désobstruction devant lavasque du Grd Goul )

Nous utiliserons des techniques professionnelles,pour l'alimentation du plongeur en air, depuis lasurface, avec un narguilé et un casque de plongée.Le plongeur sera relié à la surface par descommunications, pour prévenir tout accident avecla suceuse, qui est un engin assez dangereux etqui sera manipulé par des mains nonexpérimentées risque de faire aspirer ou coincer lesmains ).Ce soir là, avec l'aide de Gaby Hude, LaurentGuillerme et Alain Tesconi, nous installons notrepompe, au fond, et je commence la désobstruction,pendant quelques minutes, pour vérifier si toutfonctionne correctement.

Le lendemain, mercredi, c'est Gaby qui part àl'eau le premier et commence les travaux. Au boutd'une heure, il m'annonce par radio qu'il vient deboucher la tête d'aspiration en coinçant une grossepierre à l'intérieur. Il nous faudra 2 heures d'effortspour la déboucher. Je commence à me dire quecela risque d'être plus long que prévu, car unefois enlevés les petits cailloux, se trouvant surle dessus, nous trouvons maintenant des pierresplus ou moins grosses qui ne passent plus dans lasuceuse.L'après-midi, Alain et Laurent réalisent un grostravail, ensemble : l'un en aspirant, l'autre endéplaçant les grosses pierres. Puis le soir, c'est àmon tour de descendre et je réalisel'ampleur de la tâche qui nous attends, envoyant tous ces enrochements au fond et lavisibilité qui a considérablement diminué ( 50c m)

Nous sommes le mardi 7 mai 2002 et notre association,les Fils d'Ariane, a décidé de profiter du pont de 5jours de l'Ascension, pour réaliser la désobstruction duGrd Goul. Scaphandrier de profession, je dispose detoutes les compétences techniques et matérielles, pourentreprendre ces travaux. Plusieurs mois avant, j'aipris contact avec la Maire de Bourg St Andéol,pour obtenir son accord, et aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec les services techniques pour l'installation denotre matériel, qui se compose d'un compresseur dechantier, loué chez LOXAM, d'une suceuse de 150mm de diamètre, prêtée gracieusement par ma sociétéde travaux subaquatiques O'CAN et d'une benne àdéchets, prêtée par la mairie.

Le jeudi, je retourne au fond le premier, avecl'aide de Laurent Ylla. L'eau s'est à nouveauéclaircie et je retrouve le moral, car avec une vued'ensemble, je réalise que nous sommes prochesde réussir. Pendant 3 heures, nous déplaçons etpompons les cailloux. Une ouverture de 20 cmcommence à se former et une galerie apparaîtderrière.Puis c'est au tour de David Bianzani decontinuer, et au bout d'une heure il m'annonce à laradio que le passage est assez grand pour pouvoirfaire passer un plongeur. Dans la foulée, jem'équipe d'un bi 9 litres et me jette à l'eau. Unefois au fond, je passe mes pieds puis mon corpspar l'ouverture et à l'aide de ma pelle US, faisdescendre les cailloux dans la galerie, en lesdisposant sur le côté, pendant que David continuele pompage. Une fois l'ouverture assez grande, jene retiens plus, mon excitation, et je pars dans lagalerie. Une très grande joie m'envahit de pourvoirpalmer dans un lieu qui n'a plus vu de plongeurdepuis 17 ans. Le fil est toujours en place, la rocheest plutôt sombre et un dépôt de poussière sesoulève à mon passage. Je fais 60m dans une.galerie de 1.50m par 2m, et je m'arrête par -18m sur un puits vertical, devant la crépined'aspiration qui aspire l'eau et la rejette au-dessus, sur le côté gauche de la vasque. Je faistrès vite demi-tour et je remonte à la surface pourannoncer la bonne nouvelle aux copains. Nouspasserons l'après-midi à stabiliser la trémie, sur ledessus. Maintenant un plongeur en gros scaphandrepeu passer sans difficulté par l'étroiture.Le soir, je prends sur le dos mon bi 18 et je parsm'enfoncer dans les entrailles du Grd Goul.J'arrive très vite au puits où je me suis arrêté cematin, et j'attaque ma descente. A - 30m, lagalerie se redresse à 45° et continue jusqu'à unepetite salle et un palier à -52m. Lors de madescente, une impression de joie et,

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en même temps, d'inquiétude se mêlent. Je neme sens pas très à l'aise dans cet endroit qui m'estinconnu. Mais le plaisir de la découverte l'emporteet je continue ma descente dans un puits quis'arrête sur un lit de cailloux et un passage étroitpar -60m. Je poursuis un peu dans une galerie quicontinue en pente douce. Le fil, ou plutôt lacâblette, est toujours là, parfois coupée, et jeréalise vite que, pris par l'enthousiasme, je mesuis aventuré un peu trop loin. Je fais aussitôtdemi-tour, et je commence ma remontée, non sansm'être trompé de chemin. Je reprends vite mesesprits, après une petite poussée d'adrénaline. Surle retour, la visibilité est réduite par mes bulles quidécollent la fine poussière des parois. Je fais trèsvite surface et nous arrêtons nos plongées,pour aujourd'hui.

Le vendredi matin, nous nous occupons de nettoyerla vasque, de sortir le matériel de l'eau et leranger. L'après-midi, David et moi commençons àinstaller un nouveau fil jusqu'à -60m, derrière lepassage étroit, et nettoyer l'ancien. Jecommence maintenant à me sentir un peu plus àl'aise en plongée à l'intérieur.

Un total de 15m3 de cailloux seront évacués, plus20m3 d'enrochements seront déplacés dans latrémie pour ouvrir et sécurisé le passage.

Le samedi, je fais une plongée à -50m, avecPierre Rousset, le directeur de la société OTAN,qui est venu chercher la suceuse, pour la ramener àl'atelier.

Les Plongées d'exploration

Dimanche 12/05/2002

Nous nous retrouvons ce matin avec DavidBianzani, Laurent Ylla, Laurent Guillerme,Philippe Moya et Yves Billaud pour réaliser uneplongée trimix de rééquipement pour Xavier, unevidéo sous-marine pour David, le nettoyage del'ancien fil, et une étude archéologique rapidepour Yves.

Après avoir installé la ligne de déco, David partavec moi, la caméra à la main. La visibilité esttrès bonne et je descends la trémie pour franchiraisément avec mes 2 gros relais et mon bi 20, lepassage qui conduit dans la galerie horizontale.Arrivé en haut du puits, je stoppe quelquesinstants, et nous en profitons pour faire quelquesimages. Puis j'attaque ma descente. Maintenant,connaissant les lieux, j'évolue avec facilité enappréciant de plus en plus la cavité. Je m'arrêtesur le palier à -52m pour déposer mes deux relaiset je repars aussitôt pour emprunter le passageétroit, en contre bas, et rabouter mon fil que nousavions laissé là auparavant. David, resté derrière,filmera mon départ pour la zone profonde, puisremontera. Je continue à descendre avec mondévidoir à la main. Je respire un mélange à based'hélium, pour garder les idées claires, etj'enchaîne une succession de petits puits, avec desvirages à 180° qui se négocient difficilement avecmon gros scaphandre sur le dos. Me voilàmaintenant dans une galerie 1,20m x 2m ) par -80m de profondeur. Sur le sol, de nombreux vieuxfils rendent ma progression délicate. Je déroule30m et tombe devant un nouveau puits vertical. Jele sonde avec mes puissants éclairages. Malgréune visibilité de plus de 20m, je ne distingue pas lefond. Je regarde mes instruments : tout va bien.J'accroche le fil sur un becquet rocheux et jecontinue ma descende. Par -86m, je passedevant une petite galerie, mais trop étroite pour m'yglisser. J'arrête ma descente à la profondeur -101mpour couper mon fil à la côte 210m et accrocher unplomb au bout. Je sonde rapidement monenvironnement avec mes phares. Le diamètre estde 2,50m sur une pente de 80° et je distingue10m plus bas des pierres et le départ d'unenouvelle galerie. Il est temps de remonter.Une fois en haut, à -78m, je trouve une autrepetite galerie qui part sur la droite, mais je n'aipas le temps de l'explorer. Je retrouve David avecsa caméra et Laurent Y., lorsque je commencemes paliers vers -30m. Il était convenu qu'ilsm'attendent pour recueillir mes premièresimpressions sur cette exploration, et récupérermes bouteilles de déco. Puis suivront Laurent G. etPhilippe qui réaliseront un gros travail denettoyage de la vieille câblette.Nous finirons la soirée, par un bon repas à lamaison, en regardant la très belle vidéo que Davida filmée.

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(Xavier Méniscus dans la galerie à -35m)

Dimanche 19/05/2002Une très grosse journée nous attend. Nousréaliserons 2 plongées au mélange, une vidéojusqu'à -80m et une topographie jusqu'à - 40m.J'ai invité beaucoup de monde, pour fêter laréouverture

du Grd Goul, et notre président, ClaudeTouloumdjian, nous fera l'honneur de saprésence.Tout d'abord, c'est Jean Marc Belin qui mettraen place mes bouteilles de déco jusqu'à -52m avecl'aide de Frank Vasseur qui fera une topographiede la cavité jusqu'à -40m. Puis je demanderai àFrank de prendre le poste de directeur deplongée, et je commence à m'équiper avecDavid, qui descendra avec moi dans la galerieprofonde, pour filmer.La descente est rapide, toujours un peu difficile depasser les chicanes vers - 70m avec en plus desrelais avec moi. Je pense à David qui doit passeravec sa caméra, tout en continuant à filmer.J'arrive très vite au bout de mon fil, à - 101 m,après avoir déposé 2 relais à -80m. David filmeramon départ dans le puits, puis remontera. A l'aided'un mousqueton, j'accroche mon dévidoir, et jepoursuis ma descente. Plus bas, vers -110m,j'accroche mon fil sur un tas de pierres, meretourne, et je continue dans une galeriehorizontale de 25m de long, en forme de triangle.En bout, un nouveau puits m'amènera à -120m. Jene trouve rien pour amarrer mon fil, alors je sors

le plomb, récupéré plus haut, de ma poche etj'accroche mon fil. Une fois attaché, je fais demi-tour sur moi-même et regarde la galerie profondeque Joseph Schneider, mon prédécesseur, avaitdécrite. La profondeur ne correspond pas tout àfait, il me manque 5m sur mon profondimètre,mais il n'y a aucun doute, c'est bien elle. Nosefforts commencent à être récompensés: Mais unemauvaise disposition de mon équipement, me fontrenoncer à poursuivre plus loin, et, par prudence, jepréfère remonter, malgré une importante réservede gaz restant sur mon dorsal. A - 78m je retrouvemes bouteilles relais, pour respirer un mélange plusriche en

(David Bianzani au palier )

oxygène. Puis vers -51 m, je change à nouveau demélange respiratoire, et je commence mes paliers.Très vite, je retrouve mon premier plongeurd'assistance, Benoît Poinard, venu prendre lesinfos, et récupérer mes bouteilles inutiles. Je luidemande d'abord comment va David, et par unsigne OK de la main, il me rassure et je commenceà lui écrire mes paramètres sur une ardoise, qu'ilremontera en surface. Tout au long de mes 2heures de paliers, se succéderons Laurent Ylla,Laurent Tarazona, Jean Claude Pinna, puisClaude Huret, qui malgré nos recommandations,descendra à -80m à l'air, dans une visibilitéréduite. Pendant mes paliers, défileront enpermanence les images de ma descente et de la galerieprofonde. Mais, je rage sur la disposition de monéquipement au fond. Il y avait trop de monde surcette plongée, et par un manque de concentration,j'ai du faire demitour plus tôt que prévu. Laprochaine fois, je plongerai avec une équipe plusintime.

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( Xavier à -60 dans le passage étroit )

Après 2 heures 30 d'immersion, je refais surface etje trouve un nombre important de badeaux ainsique quelques amis, venus voir ce spectacle peuhabituel, d'homme grenouille, plongeant dans dessources. Je m'isole un peu, avec mes amisplongeurs, pour leur faire partager ma plongée, enrépondant à leurs questions, tout en rangeant notrevolumineux matériel.

Dimanche 02/06/2002Frank Vasseur. avec l'aide de David

Bianzani, Laurent Ylla, Jean Pierre Beaudu,

François Beluche, Nicolas Oriol, Jean Marc Belinet moi-même, réaliserons une topographie, et uncroquis, en s'arrêtant en haut du puits, par -80m.Grâce à ces informations, nous aurons laconfirmation, qu'après un parcours vers l'ouest, lagalerie fait demi-tour, pour revenir vers la vasque,entre le petit et le Grd goul.

( Jean Marc Belin, Laurent Ylla, XavierMéniscus Stéphane Roussel Il commence à fairetrès chaud !)

Le Goul du pont et celui de la tannerie sont trèsproche, mais sont complètement différents.Le premier, descend profond très rapidement, puisl'on trouve une galerie presque horizontale, àgrande profondeur. Le second, commence par unelongue galerie à faible profondeur, puis, des puitsverticaux qui descendent très profond.

Samedi 19/06/2002

C'est le grand jour, nous avons prévu d'allervoir le terminus et plus, par -140m deprofondeur. La veille, avec l'aide de JérômeMeynié, nous avons installé la déco jusqu'à -52m. Mais le détendeur d'une bouteille deNitrox 28%, se mettra en débit continu, et jedevrais la remonter en surface. Ce n'est pasgrave, le lendemain c'est Laurent Ylla etStéphane Roussel qui, en même temps que ladépose de l'oxy à -6m, et bouteilles, déposerontcette bouteille.

La plongée de pointe

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Il est 13 heures, et après une bonne salade de pâtes, jecommence à m'équiper. Je m'habille en premier demes sous vêtements en laine, et par cette belle journéetrès ensoleillée de juin, une fois dans mon étanche, jetranspire à grosses gouttes. Je me dépêche de sauter àl'eau pour me rafraîchir un peu. J'ai disposé monscaphandre composé d'un tri 20, sur le bord de lavasque, à l'ombre, et aidé par mes assistants, JeanMarc Belin, François Beluche, Laurent et Stéph, jem'équipe consciencieusement. J'ai décidé ce fairecette plongée en comité restreint, et il est plusfacile, pour moi, de se concentrer dans cesconditions, par rapport à la dernière fois.

( Xavier prêt au départ avec son lourd scaphandre )

Me voilà fin prêt. J'ai avec moi, un total de 7bouteilles, dont 3 relais, que je déposerai tout au long dema descente. Un petit signe à mes amis et à mafemme, et c'est parti !

La progression se fait avec facilité, avec tout mon attirail.Connaissant la cavité, maintenant parfaitement j'anticipemes trajectoires, et après une dernière dépose-80m, jeretrouve, rapidement, à -120m, le bout de mon fil, avecson plomb, à la cote 245m. J'accroche mon" dévidoir, jeme retourne et je pars dans la galerie profonde, à lapalme. Il me reste sur le dos, 2 bouteilles à 60 bars, latroisième n'ayant servie que pour la descente. La galerieest petite, entre lm et 1,50m de haut et 2m à 2.50m delarge. La pente est douce, et de petites marchesd'escalier me font descendre, à chaque fois, de 50cm.Les changements de direction sont fréquents, maisjamais très importants. Vers -130m, la pente devient untout petit peu plus pentue, et j'aperçois une pierre enplein milieu, avec un fil de fer enroulé dessus. Jereconnais le terminus de J. Schneider, décrit dans sescomptes rendus. Mon fil est à la côte de 330m, et mesinstruments marquent -135m. Toujours 5m de moins parrapport à ses croquis. J'ai encore du gaz sur mon

dorsal, et maintenant, je palme sur une distance età une profondeur que peu de plongeurs souterrains ontréalisé. Je suis étonnamment lucide, et réalise que jecontinue mon exploration où personne avant moi,n'avait été. A Chaque coup de palmes, je retrouve depetites marches, qui, avec mes 2 puissants phares etleur éclairage rasant, me font penser que la pente vas'accentuer, mais ce n'est qu'un effet d'optique, ettout d'un coup je sens une résistance sur mondévidoir. J'ai déroulé tout mon fil, et je cherche,aussitôt, à l'accrocher. Mais je ne trouve rien pourcela, et décide d'abandonner mon touret en lecoinçant dans une anfractuosité à la cote 380m, à -140,10m de profondeur. Devant moi, toujours le mêmeprofil de pente que j'estime à moins de 20°, avec,toujours ces mêmes petits ressauts. Il est temps derentrer, un coup d'oeil sur mes instruments et mesmanos, pour valider mes paramètres pour madécompression.Cela fais 6mn que je suis dans la zone profonde, j'aiparcouru presque 140m qu'il faut refaire dansl'autre sens maintenant. Sur mon retour, j'examineplus attentivement la galerie, n'ayant plus à meconcentrer sur la pose du fil, et remarque que la cavitéest tapissée de petites dents, dans lesquelles le fil restetendu. 4 mn plus tard, je quitte le fond, avec 110 barssur mon dorsal. Remonté tranquille à 10m/mn, et arrivéà ma dernière dépose, je change de gaz, et j'entame madécompression à -78m sur mes relais. 10mn plus tard,lors d'un nouveau changement de gaz de déco, jeretrouve, par -50m, Jean-marc, venu aux nouvelles. Jelui fais, tout d'abord signe, que tout va bien, et je luiécris les infos sur une planchette, et je lui montremes instruments. Il repartira avec 2 bouteilles, pourprévenir, rapidement, la surface, que tout va bien. Ladécompression se passe tranquillement, malgré unecertaine excitation, qui me

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fait revivre ma plongée, une bonne centaine defois.... Suivra François, qui restera un bonmoment dans l'eau pour mon assistance. Leschangements de bouteilles succèdent normalementsuivant les tables décompression que j'ai avec moiet arrivé à 6m pour passer sous oxygène, jeressens une vive douleur au genoux. Le signe d'unaccident de décompression. reconnais tout de suiteun bends, pour en avoir déjà eu à l'épaule, lors demes activités professionnelles. La douleur passetrès vite sous 02, et je l'oublie complètementpendant les 90mn qui me reste à faire. Après 4heures, il est temps de refaire surface; arrivé toutdoucement à -4m, la douleur réapparaît. Il faudra30mn de plus, pour remonter, en gérant douleur. Jesuis alimenté en 02, de la surface, par narguilé,branché sur une B50, et je ne risque pas tomber enpanne de gaz. Grâce à François, qui fera allez etretour incessants avec la surface, il prévient tout lemonde, de mon petit problème. Dès la tête hors l'eau,on me donnera de l'aspirine, et Jean Marcproposera de redescendre pour effectuer une petitetable thérapeutique ; mais me sentant bien mieux, ladouleur ayant presque disparue, je décide de medéséquiper, et de sortir de l'eau. Je n'aurai besoind'aucune aide pour quitter la vasque et marcher,mais par prudence, je continuer respirer de l'02,assis sur des marches d'escalier. 20' plus tard, lereste de la douleur ayant complètement disparu, jepourrai quitter mon étanche, et commencer à fairepartager mon exploration à mes amis. Ils medissuaderont de ranger notre matériel par mesureprécaution, mais ne pouvant rester inactif, je lesaiderai un petit peu.Dans la soirée, je ne souffrirai plusd'aucunes séquelles et le lundi matin, jereprendrai mes activités de plongeurProfessionnel.

(Xavier à sa sortie respire de l'O2, avec FrançoisBeluche)

Conclusionje suis suis resté immergé 4h30, j'ai parcourupresque 300m entre -120 et -140m, etj'ai exploré 50m de galerie inconnue enpalmant à grande profondeur. Après réflexion,cela expliquerait, mon petit accident, ainsiqu'une décompression au nitrox non adaptée auprofil de plongée, par rapport aux trimixsuroxygénés, une plongée la veille à -50mpour installer la déco, et le fait, que jepassais tous les jours, dans mon travail, 3heures par -9 m de profondeur.

tables de décompressions, faites surdecoplaneur, GF Lo. : 30 / GF Hi.: 60

gaz utiliséoxygène (décompression : -6m)

nitrox 65% (décompression : -15m)nitrox 40% (décompression : -30m)nitrox 28% (décompression : -5lm)trimix (progression : -52m)trimix 18/40 (décompression + progression : -78m)trimix 10/66 (progression)Air (gonflage vêtement)

Ce projet ne fut pas le travail d'un seul, maisde toute une équipe.

Je voudrais rendre des ENORMES,ENORMES remerciements à toutes lespersonnes citées, car sans eux, notreentreprise n'aurait pu avoir lieu.

De plus, je remercie Alain Artigue pour leprêt de ses bouteilles de 20 1, avec en plus

- Notre association « Les fils d'Ariane »,initiateur de ce projet

- La commission de plongée souterraine dela région RABA

- La société de travaux subaquatiquesO'CAN et son directeur PierreROUSSET, pour les moyens techniquesde désobstruction, vidéo et lafourniture &02: www.o'can.fr

- La société de location LOXAM pour lafourniture à un prix très attractif, d'uncompresseur de chantier pour lasuceuse.

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- La Mairie de Bourg St Andéol et sesservices techniques, qui nous ont permis deréaliser ce projet

- AIRTESS et Bernard GLON, pour mes 2phares HID, 10 w et halogène 50 w, pourleur éclairage puissant, qui n'ont permis deprofiter au maximum de la galerie profonde

Pendant le Mois qui suit, plusieurs plongées seronteffectuées au trimix, par David, Stéphane et moi-même, à -80m dans la galerie, pour nettoyer lesanciens fils et explorer, sur 25m, avec un arrêt à -75m, la galerie qui part en bout, à droite ; maiselle se révélera très étroite, et la visibilité seraquasi nulle au retour.Jérôme Meynié continuera de filmer la cavitéjusqu'à -110m

Les crues du Mois de septembre, nous empêcheronsde poursuivre nos plongées, par un rebouchagepartiel de l'entrée, mais de nouveaux travaux sont enpréparations, et nous reprendrons nos activités auGrd Goul l'hivers prochain, pour continuerd'explorer la zone profonde, et prolonger latopographie de Frank.

MENISCUS Xavier

PS : Je demande à toutes les personnes qui iront, unjour, mouiller leurs palmes au Grd Goul, de respecterce lieu, d'entretenir la trémie de départ pour ne pasfaire tomber les gros blocs qui sont plus haut, dedescendre à l'air dans des profondeurs raisonnables,( les galeries sont trompeuses et dangereuses audelàdes -50m ), et d'utiliser les techniques adaptées à laplongée souterraine.

Projet Ardèche 2002GROTTE DE SAINT MARCEL

BIDON, ARDÈCHE

CONTEXTE

Le réseau des grottes de Saint Marcel d'Ardèche estl'un des plus grand de France (43 km en 2002). Sonexploration a débuté il y a plus d'un siècle par lesgrandes galeries du

réseau 1, dont une partie est aujourd'huiaménagée. Depuis, et en particulier dans lesannées 1970, de nombreuses découvertespermirent de connaître les réseaux 2, 3 et 4. Enplusieurs points, parfois très éloignés les uns desautres, l'eau était atteinte sans que le niveaunoyé ne soit connu. Les mises en charges etles décrues à priori peu cohérentes laissaientimaginer une structure complexe avec unealimentation multiple provenant de l'Ardèche etpar plusieurs origines, des plateaux de Gras.Depuis 1994, les explorations ont principalementporté sur le réseau noyé. Les premières ettopographies réalisées en siphon et post siphon àcette occasion dans le système « Saint Marcel,et des pertes et résurgences prochesreprésentent près de 13 km, dont 7 km pour ce quidevient le réseau 5, c'est à dire l'actif actuel deSaint Marcel. Les terminus de 6 siphons, pertede la Cadière, source de Deloly, source duBateau et P70 de St Marcel sont à moins de 500mètres les uns des autres, parfois à moins de 100m et à des profondeurs proches. Les jonctionsrestent à faire.

PRINCIPAUX RESULTATS 2002

Le projet Saint Marcel faisait partie desexplorations retenues au niveau national par laCommission Nationale de Plongée Souterrainede la FFESSM et reçoit à ce titre une aidefinancière de la FFESSM. Les explorationsdu projet St Marcel se sont déroulées sur desWE souvent prolongés, en avril, juin, juillet, aoûtet septembre.

En 2002, l'exploration s'est poursuivie d'une partaux pertes de la Cadière qui alimentent en partieles réseaux noyés de Saint Marcel d'Ardèche etd'autre part aux siphons du « P70 » situé à l'ouestdu réseau de Saint Marcel.

La météo cette année encore n'a pas étéfavorable aux plongeurs spéléos, avec un tempsmédiocre et souvent froid. La mise en chômage(nettoyage) du lac barrage en amont de Vallonpont d'arc, a interrompu la régulation habituellel'été, de la rivière Ardèche. Ainsi des petitescrues d'environ 1 mètre gênaient régulièrementles explorations. Les plongées prévues le we du7 et 8

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septembre ont du être ajournées malgré la présencedu matériel dans la grotte à 7 m au dessus de l'eauau fond du réseau 3, car les pluies régulières encette fin de l'été, avaient refermé les siphonstemporaires qui en défendent l'accès.

Une crue exceptionnelle le week end du 7septembre 2002 dans le réseau actif de SaintMarcel, a permis d'observer la résurgence des eauxde Saint Marcel par la sortie historique en excavantle remplissage en place. Ce phénomène n'avaitjamais été décrit. La mise en charge dans le réseaua atteint près de 47 mètres. Il est certain que lessiphons et les galeries d'accès auront étéfortement modifiés par cette crue.

15 plongées ont été réalisées, 8 pour le P70,7 pour les pertes de la Cadière. Ces plongées ontété précédées ou suivies par l'équipement des puitsverticaux et le transport du matériel nécessaire auxplongées. Un week-end a été consacré àl'observation de la crue exceptionnelle sur leplateau de Saint Marcel et de ses conséquences et unweek-end a permis de réaliser la restitution desexplorations vers les différentes autorités.Malgré les conditions de plongées très difficiles (ilne s'agissait que de plongées en pertes etl'abondance des pluies avait provoqué la turbiditéde l'eau et augmenté la force du courant), 993mètres de premières et 1097 mètres detopographie (une galerie plongée en 2001 n'avaitpas été topographiée) ont été réalisés. L'actifs'avère très complexe à l'image de la partieexondée baptisée "le labyrinthe" dans le réseau 2.

L'ensemble des résultats ont pu être présentés à2 membres du comité scientifique de laréserve, aux maires de Saint Marcel et deBidon, au directeur de la réserve et au président duCDS 07, lors du colloque ARSPAN surl'environnement souterrain qui s'est tenu à SaintMarcel au début novembre2002.

P 70 ou la rivière des Gras

Le P70 est situé dans le réseau 3. Son accès se faitaprès 3 kilomètres de galeries dont un

ramping de 400 mètres. Le puits proprement dit,(série de puits totalisant un dénivelé de prèsde 70 m) débouche à l'une des extrémité d'unerivière exondée de 110 m de longueur . Celle cidonne accès à des siphons amont (205m, - 19) etaval (415 m, -35 m). L'accès délicat (distance,«ramping » et puits d'accès) et la mise à l'eau àpartir d'un ressaut glaiseux situé 7 m au dessus dela rivière, compliquent l'exploration.

Le P70 cache bien son jeu. Pour l'atteindre, les400 m de ramping font en réalité 700 mentrecoupés heureusement de quelques portionsnormales qui font rêver. La galerie des lacs s'estasséchée. Il ne reste plus de l'équipement desannées 70 que des câbles clairs en vires,incongrus, et un pont suspendu métalliqueenjambant un lac qui se franchit aujourd'huisans péage en se mouillant à peine les bottes.Juste après, alors que la galerie est désormais trèshaute, le plafond s'abaisse brusquement pour unnouveau ramping.Le P70 ne totalise qu'un peu plus de 50 m dedénivelé et encore par crans successifs. Ceserait presque agréable s'il n'y avait cet enduitgluant qui macule les cordes, graisse et enrobedescendeur puis croll, alourdissant homme etmatériel. Les topographies seraient plus réalistes siles distances s'étiraient en fonction du temps mis àparcourir les galeries et non pas en fonction deslongueurs réelles. Ici la boue est omniprésente,épaisse, grasse, collante, noire. Ce n'est plusl'aridité du causse, les ciselures minéralesd'une corrosion actuelle mais les reliefs de cruesnourricières. Le limon est riche, abondant,renouvelé chaque année par l'ardèche. Carl'Ardèche est là, du moins elle vient jusque là.Les déchets plastiques en témoignent, emballagede lions échoués 8 m au dessus de la rivière.

La préparation se fait sur le dernier palier du puitsen pataugeant dans un cloaque légèrementputride. Une dernière descente sur corde, palmesaux pieds aboutie dans l'eau, la rivière est là,large de 8 mètres. Les mouvements libèrent de lavase de belles bulles de méthane odorantes. Lajonction avec la perte de l'Ardèche est à l'amont,forcément, compte tenu des nombreuses traces. Carpas de doute, il y a ici un aval et un amont.

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L'amont donc, vers l'ouest débute paisiblementpar une rivière haute de 4 à 8 m, large de 8mètres, bordée de talus argileux. Une salleproche du départ s'ouvre vers l'Est. A partir delà, l'eau n'arrive plus qu'aux genoux, elleest peu profonde cette année et il fautmarcher lourdement dans un sol préhensible. Après100 mètres de succion, un puits rocheux tranchedans cet univers mou. Il descend d'un jet jusqu'à- 18 mètres. Puis le conduit se redresse et débuteune remonté lente. Le courant se fait sentir trèsnettement au fond alors qu'il n'est pas sensibledans la partie exondé. La visibilité ne permet pasde voir où il se perd. Le conduit est vaste, desection circulaire avec par endroit une zone delames horizontales bien marquées à mi hauteur.A 207 m, pour - 16 mètres, une belle archefracturée barre la rivière fournissant un amarrageremarquable.Christophe 'arrête l'exploration à 302 mètres pourune profondeur de - 10 mètres, l'eau étant toujourssale et fraîche (14 °C).A l'aval, au droit de la mise à l'eau, le siphonplonge immédiatement. L'eau est sale. Sale biensur puisque perte alimentée par l'Ardèche, saleaussi car poissonneuse. Le directeur de la réservenaturelle dit rencontrer des difficultés pourl'évaluation des poissons vivants dans la rivière.La pêche électrique utilisée pour les comptagesest de faible portée et n'attire que les plus petitsspécimens. Ici, au calme, toutes les tailles sontreprésentées dans une extrême diversité. Aloseségarés, alosons brillants, anguilles sinueuses,poissons chats verts ou noirs, carpes musculeuses,barbeaux massifs, chevesnes, perches coloréesmais pas de truites. Tous ces poissons dansentautours du plongeur, s'approchent, l'évitent,reviennent tour à tour attirés puis repoussés par lalumière. Ils ne font pour autant aucune attention àleurs déplacements, d'une nageoire énergique oud'un souple déhanchement, ils voguent dans unnuage de « touille ». Ce n'est pas le plongeurqui perturbe l'onde mais le poisson ! Paradoxe.Je préfère pourtant leurs divagations brouillonnesà l'immobilité putride de leurs congénères occispar la pollution de Noël 2001, qui impriment unpeu plus bas, à - 60 m de profondeur, leurempreinte dans la vase molle de la source dubateau. Elle deviendra pour les hôtes de la terredu futur une superbe

dalle de poissons fossiles, témoin d'un cataclysmeéphémère.

La perte aval débute à faible profondeur, lesamarrages se faisant sur la voûte à - 2 m, là où setrouvent de nombreux becquets. Après 100 menviron, à - 6 mètres, le plafond remonte alorsqu'un puits perfore le sol de la galerie. Ce ressautne descend que de 5 mètres pour aboutir dansune galerie de même faciès que l'amont noyéprésentant une pente prononcée (10 %). A 200mètres, un nouveau puits glisse de - 20 mètresà - 35 mètres. La roche est lisse et ne présenteaucune aspérité permettant de fixer le fild'ariane. Pour la deuxième fois (c'était le casen haut du puits) il faut sculpter une lamed'érosion afin d'y creuser deux entailles. Ledérouleur parisien montre une autre facette de sapolyvalence, même si l'alu fatigue. Attention, ilfaut maintenir le fil tendu afin de ne pas le couperentre la roche/enclume et la flasque/marteau.La galerie prend alors une direction opposéeà celle du début et tourne de façon étonnantevers le Nord. Un dernier virage vers l'Estamène à - 35 mètres à 419 mètres du départ dusiphon. La visibilité exécrable ne donne aucunecertitude d'autant plus que l'espace est vaste. Larecherche, vaine, de prises au sol puis sur la paroipermet d'estimer à 4 ou 5 mètres la hauteur de lagalerie. La largeur semble approcher les 6 à 8mètres, ce qui correspond à la partie exondée. Auterminus toutefois, l'impression est d'être aubord d'un espace encore plus grand. Amont dubateau ? Amont de « l'Aval profond » découvert ily a quelques années au nadir de la cathédrale? ousimple psychotage ? L'avenir le dira peut être ! Ladernière plongée à durée 2 heures dont 1 heure depaliers bien froids. Les plongées suivantes devrontse faire en partie au nitrox et intégrer des paliersoxy. Ceci va alourdir les plongées et obliger à desportages encore plus conséquents. Il faut noterque la turbidité de l'eau empêche le plus souventde pouvoir lire les informations des manomètres,de la table ou de l'ordinateur. Le risque comptetenu de la profondeur, du courant, de la turbiditérend les plongées étonnantes., et un tantinetengagées. En 2002, nous avons subit lors d'uneplongée les pannes successives de la fenzy,d'un détendeur puis de l'ordinateur.

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Pertes de la Cadière

Les pertes de la Cadière sont atteintes en remontant l'Ardèche sur 2 km. L'arbre de 20 mètres de long quiavait été perché en 2001, juste devant la faille donnant accès à la cavité, à 10 m au dessus de l'Ardèche,est reparti. Par contre un feu a été allumé par un original ! dans les branchages entassés qui gênaientl'accès. Bien sur le résultat est nul les branchages étant toujours présents, si ce n'est de nous salir àchaque passage !. Le siphon 1 ayant été totalement comblé cette année par les crues, nous sommespassés par le diverticule latéral découvert heureusement en 2001. Malheureusement, cet accès est pluslong, impose 500 m de ramping pénible dans une zone comportant plusieurs poissons morts, aufumet prononcé!

Le terminus a été prolongé de près de 200m et est aujourd'hui à 917 m de l'entrée pour une profondeurmaximum de - 15 m. Compte tenu des galeries parallèles découvertes, cette distance est donnée enmesurant le parcours « théorique » le plus court de l'entrée au terminus. Ceci ne traduit pas la réalitéde la distance parcourue pour aller au terminus qui est en réalité de 1100 mètres environ.Deux galeries exondées ont été découvertes. L'une est une galerie parallèle à un siphon, l'autre unaffluent remontant, d'une longueur de 150 m alternant des boyaux étroits et de vastes salles de décantation(16 m x L20 m x h 6m). Arrêt sur siphon vierge.

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La poursuite de l'exploration sur le coté Sudde la galerie terminale n'a pas donné de bonsrésultats : les prises sont inexistantes, le fil del'année passée arraché et la galerie sembletourner vers le Nord. La turbidité de l'eau finitpar empêcher toute progression, la suite estperdue devant ce qui semble être un mur devase. Demi tour pour de vagues prises dedirection en rembobinant le fil déroulé.La reprise de l'exploration sur le flanc Nord dela galerie donne de meilleurs résultats : Le filcassé de 2001 est rapidement retrouvé. Lebecquet qui finissait idéalement l'explorationprécédente a parfaitement rempli son rôle. Il setrouvait auparavant en haut d'une montéesableuse au milieu d'un vaste laminoir basdont le sol meuble semblait vouloir engloutir lavoûte. Aujourd'hui le passage est plus vaste, ladune a bougé, s'est étalée vers l'ouest àl'opposé du sens de la perte ! La section duconduit, au delà est plus vaste, du moins auretour puisque l'aller s'est fait en rampant lelong d'une paroi dans une « section piège ».Ce plafond intermédiaire abandonné, la galeriedevient plus haute que large, déchiquetée. Ici,les prises sont trouvées facilement.Une diaclase, sans doute une faille est le lieude plusieurs départs éventuels. Pas de courantpour aider dans le choix et toujours unevisibilité médiocre. La rivière par vers le Nordpuis un décrochement repart à l'Est. Laprofondeur est stable, raisonnable et l'eau restechaude (17 °C). Toutes les conditions sontréunies pour pouvoir traîner malgrél'éloignement.La fin 2002 sera dans une cheminée aveuglequi remonte à - 6 m. La suite est perdue, maisse trouve sans doute au bas de la cheminée. Enfait l'ensemble du conduit est envahit desédiments qui se déplacent au gré des crues.Les pertes de la Cadière sont tour à tour perteset résurgence selon les apports respectifs deseaux météoriques et de l'Ardèche.

Au départ du siphon 3, (actuel siphon terminal)une langue d'alluvion se profile au sol, aumilieu de la galerie. Ceci suggèreirrésistiblement la présence d'un affluentlatéral. En effet, celui ci se trouve derrière undécrochement sur le coté Sud. La galerie de 2mètres de diamètre se poursuit par une bellegalerie exondée « en conduite forcée »

ascendante vers l'Ouest. Celle ci s'arrête après1'00 m au milieu d'une faille transversale.L'eau envahit le fond de celle ci 4 mètresen contrebas. En transparence, un fil rayel'eau.Ce conduit est un shunt du siphon 2 et aboutitdans la cloche qui se situe exactement aumilieu du « siphon shunt », tout près de lasalle du lac. Pour autant ce raccourcis estinutilisable car perché à l'étiage etimplongeable lors des crues. Il permetcependant de raccourcir formellement ladistance au terminus de plus de 100 m.

Dans l'axe de la faille, mais dans la galeriemenant au siphon 2, un affluent exondéprovient du Nord et serpente entre des talusd'argile. Frédéric tente de passer et... y arrive.Derrière, les rampings caillouteux succèdentaux salles de décantation. Un ruisseau très claircoule en cascadant sur le sol. Après 150mètres, le terminus est atteint au bord d'unnouveau siphon. Le report topographiquemontre que cet affluent se développeexactement sous l'aven Noël.

Le développement du réseau en septembre 2002 estde 1850 m. La visibilité exécrable dans la perte etles branchages noyés gênent considérablement lesexplorations de cette cavité complexe

LE RESEAU 5 DE SAINT MARCEL.Déroutant, oui le réseau 5 de Saint Marcel estdéroutant. Dans les années 70, il étaitpressentit, intrigant et excitant la curiositédes explorateurs qui l'égratignaient parfois,comme au Solvay sans jamais le déflorerréellement. Dans les années 80, quelquesplongeurs pénétraient des siphons trèséloignés les uns des autres. L'absence detopographies et de synthèse laissaientorphelines ces pièces de puzzles abandonnés.A partir des années 90, AVENS repritl'exploration systématique des siphons. Lestopographies laissèrent supposer desjonctions qui se firent peu à peu. L'actif,étriqué dans ses anciennes limites grandit detoute part pour former un réseau de plusieurskilomètres, et laissant espérer plus de 10 kmtrès prochainement.Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, il sousmine et double parfaitement son aîné. Certes,ce n'est plus un géant quoique souvent debelle taille mais du moins il s'étend trèslargement, allant au delà des limites du StMarcel exondé ;Déroutant car ce réseau 5 est une alliance,une convergence de plusieurs rivières quis'évitent puis se mêlent avant de s'écoulervers des horizons très différents..

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La première rivière que nous avons exploréeen 1994 est l'Eau Noire. Noire, certes ellel'est, pourtant sous nos lampes elle scintille etnous émerveille. Première, elle l'estnaturellement, car elle s'écoule de l'Estdirectement du plateau de Saint Marcel. L'EauNoire est la rivière de Saint Marcel qui couleaux tréfonds du bois des géantes.On accède à cette rivière à partir du « réseauA », par une galerie d'équilibre. L'argile qui sedépose là à chaque crue s'amoncèle d'année enannée tentant patiemment de combler lepassage. Cas d'école, les traces d'écoulementsont clairement dirigées vers l'amont. C'estqu'ici elles se sculptent lors de la décrue,lorsque la rivière regagne son lit. De cesépisodes humides reste un lac suspendu quidéfend l'accès, obligeant les porteurs naturistes à« s'immerger » jusqu'au cou avant de dérapervers la vasque au sol mouvant qui marquel'étiage. La suite est logique, les 150

premiers mètres de siphon ne dépaysent pas etgarantissent un retour onirique. L'argile est là,omniprésente en talus profond.La surprise vient après un dernier virage,brutale, minérale. Le collecteur est là, propre !.Pas seulement propre ou clair, mais acéré,corrodé et vaste. Il s'agit bien d'une véritablerivière. L'absence de toutes traces d'argile oude sable, le peu de rochers posés au soltémoignent des flots tumultueux qui doiventpasser là.Le cours se remonte en s'enfonçant de plus enplus dans une boucle étrange. L'eau surgit del'amont, du fond d'un puits énorme, « l' AVENS» qui occupe tout le sol de la galerie. De là,l'eau s'écoule en se divisant, au Nord par lagalerie oubliée et au Sud par la galerie duForez. Deux puits opposés font revenir à -20m puis les galeries se rejoignent au niveau del'accès par la galerie d'équilibre. Vers le NordOuest, l'aval se poursuit.A l'exact opposé, au bas de l'AVENS, lecollecteur a encore forcit. Il coule durant 400

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mètres à une profondeur d'environ - 60 m. Laroche toujours propre, très blanche et l'eaucristalline font de ce parcours d' l km unvéritable plaisir que les porteurs ne peuvent pasimaginer. Eux doivent attendre en tremblant defroid dans la boue. L'exploration s'arrête à - 30 mdans une série de puits remontants. Plus à l'Estencore, la rivière est de nouveau retrouvée au basd'un vaste puits dans un collecteur exondé quis'ennoie périodiquement. L'amont qui reste àdécouvrir est au delà d'un nouveau siphon.

La rivière du Solvay est plus modeste. Elle rejointl'Eau Noire quelques centaines de mètres après lagalerie d'accès. La rivière du Solvay est unerivière temporaire formée de galeries exondéesséparées par des siphons suspendus. Toutcomme l'Eau Noire, la taille humaine des galeriessoit 2 m par 3m environ, montrent la faibleétendue du « bassin d'alimentation ». Elle vient duNord, du village de Bidon. Plus jeune, sansréserve, elle dépend rapidement des pluies quitombent sur la cuvette de Bidon'. Elle aussisurgit d'un puits profond encore vierge de touteplongée. Car le réseau 5 quelque soit sonorigine, semble toujours venir des profondeurs.Pourtant, l'eau doit descendre rapidement duplateau pour rejoindre en crans successifs l'actuelniveau de base local, là où jadis les_ 3 grandsréseaux préexistants se rejoignaient.

Après avoir reçu l'affluent du Solvay, la rivièrede Saint Marcel coule vers l'Ouest. La galerie aune section d'environ 6 m par 3 m. Elles'assèche après quelques centaines de mètreset se poursuit à l'air libre, c'est « le grandpassage ». Pourtant l'actif n'est pas perdu. I lpart au Sud par une petite galerie d' l mètre dehaut d'abord exondée, parcourue en permanenced'1 filet d'eau puis noyée. La taille des galeriesprouvent qu'un fort débit est impossible ici. Le fild'ariane systématiquement déchiqueté montre laviolence des courants de crue. Cette galerie qui estl'exutoire d'étiage aboutit à une faille quis'enfonce très rapidement jusqu'à - 60 mètres oùcoule un fleuve souterrain majestueux l'AvalProfond. Ce Styx est large de 10

1 Voir plus loin, la crue du 7 septembre2002.

mètres pour 5 mètres de haut. Les voûtes sontornés des vagues caractéristiques de SaintMarcel. L'eau est chaude ou froide selon lasaison, toujours trouble. Il s'agit de l'Ardèchesouterraine!

La galerie exondée, « le grand passage » sepoursuit vers le Nord Ouest sur 1 km environ.Une bifurcation descend sur la crypte qui setermine sur une faille emplie d'eau. A l'ouest lagalerie qui a fortement diminuée de sectionprend un caractère plus juvénile. Des arrivés d'eauau plafond montrent les zones d'alimentation.Enfin le terminus est atteint également sur unefaille, la même qu'à la crypte. La descente estplus longue avant d'atteindre l'antichambre oùun dernier puits donne sur l'eau. Ce GrandPassage voit passer l'eau dans tous les 2 sensselon les débits respectifs des différentsaffluents et les capacités d'absorption desexutoires.

La troisième rivière est boréale, nordique, vive,fraîche, permanente, abondante et cristalline. Ellebondit du plateau des gras et creuse sans complexeune galerie digne des temps anciens. La Rivièredes Gras descend de la dent de Retz, elle surgitpourtant aux frontières Nord des grottes deSaint Marcel du fond d'un puits déchiquetéexploré jusqu'à -65 m. Elle remonte peu à peu etse divise à 40 m de profondeur. Une galeriesans courant aboutit après 300 m à une faille quiremonte rapidement vers la Crypte.Vers le Sud, l'aval se poursuit à une températurede 13 °C. La suite de la rivière s'atteint par leP80 pour 455 m de rivière toujours claire maisoù des talus d'argile dure bordent les parois. Lasuite est rejointe encore plus loin par le P70. Là,la rivière est sale et plus chaude. Les poissonsfont également leur apparition. Nous sommespourtant encore à plus d'l km de l'Ardèche enligne droite!! Les eaux d'une perte de l'Ardècheont donc rejoint la rivière des gras. D'ailleurs latempérature de l'eau a augmenté d'l °C.Les pertes de la cadière et leurs eaux à 17 °Csont toutes proches (400 m) mais semblent trop auSud vers l'aval. Une autre arrivée doit êtresituée dans la portion de galerie restant à explorerentre la rivière du P70 et celle du P80.

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L'extrémité de la grotte Deloly et son siphon d'l km située à moins de 100 m de là et quisert d'exutoire de crue reste lui aussi àjonctionner.

La crue exceptionnelle du 7 septembre 2002résultant des pluies abondantes sur la cuvettede Bidon a confirmé nos hypothèses sur lesécoulements. Le réseau 5 se dessine peu à peumême si la Source du Bateau n'est pas encoreatteinte, ni le collecteur principal. Encore unefois une campagne d'exploration se termineavec encore plus de siphons à explorer.

CRUE EXCEPTIONNELLE DEL'ARDECHE, LE LUNDI 9 SEPTEMBRE2002

Dimanche le centre de veille indiquait "pas decrues prévues sur l'Ardèche ». Une crue d'1 mavait eu lieu le mardi 3 septembre puis denouveau Mercredi 4 septembre. L'eau del'Ardèche était alors verte, les sources dubateau et de l'écluse montant en crue avec uneeau cristalline. Le niveau était redescendusamedi 7 septembre et dimanche 8 septembre à+ 50 cm, l'eau des résurgence étant toujourscristalline. Dimanche 8 septembre, La pluie acommencé vers midi, j'explorais avec uncollègue depuis 11h du mat, les pertes de laCadière qui se développent à 1 m au dessus duniveau d'étiage de la rivière. Nous sommessortis à 16 heures pour "assurer" sans avoir finid'explorer les galeries découvertes. L'Ardècheest alors stable, voir en légère décrue.L'orage se déclare vers 18 heures puiss'accentue. Toute la nuit il pleut très fort sur leplateau de Gras. L'Ardèche est toujours calmevers minuit, mais les sources du Bateau et del'écluse sont en crue, l'eau étant marron. A 5 hdu matin, l'eau de la rivière est montée de 4 à5 mètres. A 8 heures du matin l'eau estmontée de 6 m de plus (soit 2 m par heure)puis cela se ralentit sur le dernier mètre. Lagrotte Deloly située environ 17 m au dessus del'étiage vomit un flot d'eau boueuse (débutdans la nuit) de plusieurs m3/s. A 8 heures, lemur fermant l'entrée naturelle de St Marcel sesous mine par une excavation qui fera 5 m par0,5 m. Un torrent furieux en sort et monte à plusde 2 m de haut (les grilles des fouilles sontarrachées) des arbres sont arrachés.

A 10 heures cette rivière coule. A 11 heuresFrédéric Bonacossa et Philippe Brunet évaluentà 5 m3/s le débit. Le torrent se tarie peu àpeu. A 17 heure il reste 10 cm d'eau par 5 mde large. Cela ne coule plus a 18 heures, lefond du trou est visible. Le samedi la rivièredes Gras nouvellement découverte à l'ouest duréseau ne subissait (comme l'Ardèche ) qu'unecrue de + 1 m environ. Les lacs et voûtesmouillantes temporaires du réseau 3 étaienttotalement remplis. (le dimanche précédenttout était sec!).Enfin, A Bourg st Andéol, les gouls étaientencore en crue à 15 heures. L'eau allant de latannerie au mur du parking, l'eau étant montéede 1 m dans le lavoir, soit a mi parapet dupont. Le petit goul coulant dans la totalité duvallon jusqu'en haut de la balustrade de lapasserelle et dans le square du dieu Mithrapour 1 m. Le mur de clôture effondré permettaità l'eau de rejoindre le pont. Le grand Goul étant a15 heures remplit jusqu'à la voûte. Ceci montrela vitesse de la montée des eaux et l'absence decertitude obtenu par le centre de veille anticrues. Il semble que seule la cote d'alerte de+ 10 m (il est interdit de camper dans cettezone) soit réellement prise en compte.

Autre élément à noter, le renforcementimportant du courant dans les pertes, et lafermeture de certains accès spéléos exondés,même si cela reste exceptionnel.

ET EN MEME TEMPS...

En juin, le président du SGF nous contactepour savoir si nous acceptons qu'ils fassentune plongée dans le réseau 3. Le Forez est leclub qui effectua dans les années 70 un grandnombre d'explorations, en particulier dans ceréseau 3 où ils sont revenus récemment. Parailleurs ils ont plongé en premier le réseau Aavant de m'y conduire 10 ans plus tard. Nousacceptons donc volontiers cette plongée malgré nosexplorations en cours toutes proches, sousréserve de disposer rapidement de latopographie des parties qui seraientdécouvertes. La plongée a lieu au début del'été et est relatée le lendemain sur internet, «455 mètres de galeries claires, peu profondes etfraîches ont été explorées. La topographie estfaite et donne un amont de 350 m au Nord etun aval de 100 m vers le Sud ». Ceci semble

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placer cette galerie toute proche des terminusamont de la rivière des Gras et de l'aval du réseaude la Crypte.Malheureusement, nous n'obtiendrons les donnéestopos indispensables qu'à la fin de l'été, aprèsnotre campagne de plongée, la galerie avale esten fait Sud-Est. Cette topo ne doit pas être publiéeavant que l'auteur ne l'ait fait lui même. Le détailn'apparaît donc pas dans le rapport 2002. En2003, en fonction de la précision de latopographie levée, celle ci rejoindra la synthèse duréseau ou sera refaite (certaines visées font 70mètres voire 100 m). Pour la suite, nous nesouhaitons pas que d'autres plongées soient faitesà proximité de nos explorations par des plongeursextérieurs au groupe qui explore avec succèset sans interruption Saint Marcel depuis 1994.

REMERCIEMENTS

Nous remercions la FFESSM et la DDJS 94 quinous ont accordé leur aide financièreessentielle pour pouvoir réaliser notre projet.

Les explorations de 2002 ont existé grâce à uneéquipe de spéléologues et de plongeurs tour à tourporteurs et « canoistes » émérites, dont FrédéricRoux, Philippe Imbert, Anne Dutheillet, PierreBoudinet, Frédéric Bonacossa, Philippe Brunet,Christophe Depin, Annie Flahaut, Eric Mabille,GuillaumeVermorel, Marc Faverjon, StéphaneVigouroux, Pierre Remy Pichon.Mais l'attente interminable au bas des puits estcertainement l'épreuve la plus difficile que leplongeur leur impose.

Merci à tous.

Responsable des explorationsPhilippe Brunet,

21 rue Louis Fablet, 94200 Ivry sur seine, Tel :01 46 72 03 62e-mail : [email protected] : Plongée scientifique Université Pierre etMarie Curie

La Fontaine de Nîmes, février 2002.

Février 2002 ; profitant d'une météo favorableainsi que des vacances scolaires de nos cherspetits, nous décidons de « reprendre » laFontaine de Nîmes.Depuis plus de 15 ans, notre équipe constituée de 3 à5 plongeurs réguliers s'est focalisée sur cetimpluvium avec plus ou moins de bonheur, plus oumoins de motivation et plus ou moins derégularité ; il est vrai que de par sa modicité ladimension de notre groupe est un facteur limitantmajeur à une exploration soutenue dans le temps; par ailleurs force est il de constater que ce réseau(exceptionnel par son implantation au coeur dela ville) ne paraît cependant pas très attractifaux plongeurs, il n'est ni très profond ni trèslointain, nul besoin de trimix, de penta-blocs, deloco ...; par contre son profil très diversifié offrede nombreuses typologies de progressionconduites forcées de toutes dimensions, laminoirsévère, grosse trémie, diaclase, galerie de boue,siphon suspendu, galerie de chailles,émergences, puits... et toujours accompagné d'unevisibilité plutôt médiocre.

Aucune source n'est banale encore moins cellede la Fontaine de Nîmes à plus d'un titre

mystérieuse, ses attraits sont nombreux,multiples et variés.

• Historiques tout d'abord, en effet la villede Nîmes est née de ces eaux quil'irriguent, elle lui a emprunté son nomet ses « jardins de la Fontaine » luifont un écrin que nulle autre source nepossède.

• Culturels ensuite car depuis 150 ans desexplorations s'y succèdent. En son seinperdure l'empreinte depopulations depuis longtempsdisparues, des plongées spécifiques furentdédiées à la récupération de vestigesarchéologiques, de poteries romaines oumoyenâgeuses et autres traces anciennesqui y abondent.

• Scientifiques encore, car presque toutesles disciplines s'y expriment etcollaborent géologues, hydrogéologues,sédimentologues bien sur, mais aussihistoriens, architectes, biologistes,

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physiciens, paléontologues même (denombreux ossements représentatifs de labio diversité des 100.000 dernièresannées ont été mis à jour, bovidés,suidés, cervidés datés de la dernièreglaciation et même rhinocéros daté luid'environ 600.000 ans).

• Journalistiques enfin, depuis les annéessoixante toutes les explorations qui sesont succédées ont été abondammentrelayées tant par les médias locaux quenationaux, enflammant ainsil'imaginaire Nîmois et générantnombre de motivations, décennies

après décennies. L'explorationde la Fontaine est donc le creuset oùtous ces aspects se concentrent etenrichissent le « Péquin vulgaire » quis'y plonge...

4 grandes phases jalonnent l'explorationde la Fontaine de Nîmes• Avant 1950, nous assistons à la «

préhistoire » de la spéléo, dessondages et des pénétrations limitéesaux abords immédiats de la vasquejettent la base des explorations futures.

o Autour des années 60, le développementtechnique autorise des pompagesconséquents baptisés « opérationsNEMAUSA » ouvrant ainsi auxregards des Nîmois près de 700 demètres de galeries habituellementnoyées ; les réseaux nord et ouest sontalors partiellement reconnus.

• A partir de 1980, l'essor de laplongée spéléo repousse les limitesd'un pompage classique. PENEZ &CHOUQUET en franchissant latrémie ouest, accèdent à lacontinuité du réseau, ils repoussentle terminus à 1.100 mètres et buttentsur un laminoir infranchissable. Lesdeux branches du réseau totalisentalors 2.800 mètres.

• A la toute fin des années 80 et au coursde la décennie suivante, les galeriesétant encombrées de très nombreuxfils, nous décidons en premier lieu desécuriser le réseau en le ré-équipantdans sa totalité, puis dans un secondtemps de reprendre l'intégralité de latopographie qui laisse à désirer,lorsqu'elle est faite ... De nombreuses

plongées effectuées le décamètre à lamain précisent l'implantation desgaleries.En parallèle et avec l'aide desplongeurs, Némausa XII puis NémausaXIII permettent de tester de nouvellestechniques de pompage, ouvrant unaccès facile à la trémie ouest, et in finede découvrir le passage haut de latrémie, la salle Coste ainsi que lagalerie qui lui succède en surplomb dela rabassière qu'empruntaient Penez etChouquet. Ces 2 opérationspréfigurent tous les pompagesultérieurs et permettent de répertorierquelques nouvelles galeries (galeriedes poteries, galerie PEIGNEY, salledes ossements, shunt...). La Fontainedépasse alors les 3.500 m.

En 1998, le report en surface de latopographie, permet de réaliser une série de5 forages à l'aplomb exact de la galerieprincipale à plus de 1 km de l'entrée naturelle(sur 1.100 m topographiés la dérive, trèsfaible, permit ainsi cette précision)assurant un pompage effectué cette fois parl'amont et non plus par l'aval. Ce pompageamont libéra de nombreux seuils et ouvritencore plus le réseau, l'opération baptiséeNémausa XIV porta le développement totalde la fontaine à plus de 4.500 mètres, dont700 reconnus en plongée au-delà duprécédent terminus, grâce à un shuntcontournant le trop fameux laminoir surlequel nous buttions tous depuis plusieursannées.

Au cours de l'été 2000, unenouvelle série de 3 forages placée plus enamont, permit d'assurer un nouveaupompage. Nous reconnûmes alors, à piedssecs, le laminoir et son siphon d'accès (L:120m hors tout x 1: 25m x h: 0,6m) surlequel nous avions échoués et découvrîmestrois galeries parallèles au réseau principalsur un peu plus de 300 mètres, rejonctionanten amont au niveau de la grande cascade.

Malgré tout leur intérêt et lesréussites passées de tels pompages serévèlent insuffisants pour libérer des réseauxd'aussi grandes dimensions, tout du moinsavec les technologies dont nous disposonsdans l'immédiat.

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L'exploration de la Fontaine de Nîmesappartient donc à nouveau aux seuls plongeurs.! La reprise de l'exploration en plongée est

assurée tout d'abord par Claude GILLYet Marc BERNARD, qui continuent latopographie du réseau amont jusqu'àl'aplomb d'un P42 verrouillant la galerieprincipale, à 700 mètres du laminoir(1.800 m de la vasque) ; puis ces mêmesplongeurs assurent la reconnaissance du «puits » en fait une diaclase qui plonge endeux ressauts successifs jusqu'à - 42 m, etréalisent une toute petite pointe dans lagalerie basse (50 m plein nord ).

! Sur ces bases, Serge et Claude GILLYassistés de Marc BERNARD poursuiventl'exploration en février 2002.

o La première plongée réalisée à pourbut de faire passer l'oxy, les 4relais Nitrox à 50 % ainsi que les2 bi-air au-delà de la galerie dite« galerie des chailles » qui séparele réseau aval du réseau amont etshunt le fameux laminoir. Lagalerie n'étant que moyennementgazée, il n'y a pas de grossesdifficultés à assurer ce portage,sinon que d'y passer le tempsnécessaire... Serge en profitepour déposer nos deux premiersrelais au point B 10 à 300 m delà, juste histoire de se faciliterla vie pour la plongée dulendemain car si la visibilité estcorrecte en raison de l'apportd'eau du à un bel orage quelquesjours auparavant, le courant estencore très présent.

o Le lendemain, Serge et moiavançons rapidement jusqu'à lagalerie des chailles ; 15 minutesplus tard, au point B 10, nouséchangeons nos relais etcontinuons vers le « P42 », les700 mètres de progression senégocient bien malgré lecourant grâce à laconsommation des mélangessuroxygénés. En haut du puits

nous déposons les relais etplongeons vers la galerie basse,celle-ci orientée au Nord obliqueentre 30 et 60° (Nord / Nord-Ouest) toujours à - 40. Nousdépassons bientôt le précédentterminus, Serge déroule alors180 mètres de fil toujours Nord /Nord-Ouest, le pendage restetrès faible sur les 100 premiersmètres puis la galerie remontejusqu'à -10 mètres où Serges'arrête sur limite d'autonomie,pendant ce temps je kaouetcheallègrement à quelquesencablures derrière...

o Notre retour s'effectue sansencombre (courant oblige)jusqu'au puits où nous effectuonsnos premiers paliers à l'air puis auNitrox (nous avons passé 20minutes à - 42 m) nouscontinuons et sécurisons ensuitenotre désaturation en pompant nosrelais ntrox sur le retour. Arrivésaux chailles, nous décidonsramener nos blocs plutôt que derevenir le lendemain, ce qui nousprend encore une paire d'heurespour tout transbahuter, replongeret acheminer au puits d'accès oùClaude nous attend.

Bilan de la plongée : 184 mètres d'acquis,maintenant le réseau de la Fontaine de Nîmesatteint les 5 kilomètres, des progressionsultérieures semblent possibles en raison dupendage qui s'accentue, il est même envisageableque nous arrivions sur une zone émergée (lagéologie ne contredit en rien cette possibilité).Matériel utilisé : 2 bi 7L gonflés à l'air (pourl'approche et le portage), 1 bi 12 et 1 bi 18(air) ; 4 relais Nitrox (2x10 L, lx 9L et 1x12 L) +bouteille d'oxygène (au cas ou !).

ConclusionLa conjonction des explorations réalisées enplongée et des pompages assistés par plongeurs àpermis une très bonne connaissance du réseaude la Fontaine de Nîmes, les évolutionstechnologiques ont parfois favorisé l'une ou

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l'autre méthode, mais aucune prise séparémentn'aurait réussie de si éclatante façon. Dèsgaleries ont été découvertes par des « terriens »d'autres par des plongeurs, à chaque foisl'approche était différente et un regardcomplémentaire y était porté, chaque fois l'aide del'autre équipe était nécessaire pour une meilleurecompréhension. Des plongeurs (certes moinsperformants que ne l'étaient PENEZ &CHOUQUET) ont refait en toute sécurité ce queleurs prédécesseurs avaient réalisé puis ontplus que doublé les longueurs parcourues tout enréalisant des topographies exactes. Des spéléos ontrepris les travaux de leurs aînés, utilisés etadaptés de nouvelles techniques et sontcapables de réaliser en 3 jours un pompage cinqfois plus conséquent que ceux réalisés en presque15 jours il y a déjà 30 ans !

That's all folksMarc. BERNARD

La Grotte de TRAIS

Par Xavier Méniscus

La grotte de Thaïs se trouve sur la commune desaint Nazaire en Royans ( 26 ). Le réseausouterrain, se compose d'une grotteaménagée pour les visites et d'une rivièresouterraine, dont l'exutoire permanent se jettedans la Bourne puis dans l'Isère. En amont,5 siphons très courts et peu profonds ( maxi -10m) etd'un 6eme siphon, qui a été exploré sur 535mavec un point bas à -91m avec comme particularitéune galerie profonde de 350m qui commence à -72m et en son milieu, un passage très étroit de50m par -86m, appelée « le passage de lalimande ». Les premières explorations au mélangeternaire de cette zone ont été faites par B. Légerdans les années 80, puis la dernière fois par P.Barnabé en 1996. La topographie s'arrête,elle, par -30m dans le S6

Le but de cette plongée, est de progresser dans lagalerie profonde du S6 pour vérifier l'état du fild'Ariane et d'aller examiner d'un peu plus près «le passage de la limande », afin de permettre« aux fils d'Ariane » de continuer l'exploration,en association avec la

commission de plongée souterraine de la régionRABA, de poursuivre la topographie et de réaliserpour moi, pour la première fois, une décompressionau trimix hyperoxyque. De nombreuses plongéesont été faites jusqu'en bas des puits, qui sont trèsbien équipés par une corde, jusqu'à -72m, mais au-delà, nous connaissons très peu la suite,uniquement par les comptes rendus de nosprédécesseurs et quelques-unes de nosincursions, « à la giclette ».

Nous nous retrouvons ce samedi 12/10/2002 aprèsmidi, pour installer les bouteilles de déco dans leS6. C'est par binôme, que nous irons plonger pourprogresser plus facilement dans les premierssiphons, et franchir, sans trop se gêner, une zoneétroite entre le S3 et le S4. C'est tout d'abord JoFavre et Yves Perret qui partent les premiers,puis Thierry Briolle et Thierry Rommier, avecchacun une bouteille relais. Ils installeront la lignede décompression jusqu'à -30m, et je partiraisavec Laurent Tarazona pour installer les 2dernières bouteilles au départ du S6 qui meserviront pour ma progression du lendemain,suivit par Frédo Poggia et son fils Audric, l'undes tout premier à avoir plongé au-delà de -75mdans le S6. Une fois leur mission effectuée et aprèsavoir vérifier la ligne de déco pour moi jusqu'à -25m et pour Laurent jusqu'à -30m, nous rentreronstous, sans encombre, jusqu'au SI, malgré unevisibilité réduite par nos nombreux passages. Lesoir, après la plongée, David Bianzani nousrejoindra pour discuter des procédures deplongées pour le lendemain, au bar de la grotte.

Le dimanche 13/10/2002

Avec David, nous nous retrouvons en fin dematinée, pour amener le reste de mon équipement,et mon bi 20 de Tx 15/45 devant la vasque du S1. Le niveau d'eau est bas, en dessous desbarreaux de l'échelle qui nous sert à descendre àl'eau et qui nous sert aussi d'échelle de niveau.La visi est redevenue très bonne, et je commenceà m'équiper de mon étanche dans la grotte. Avecl'aide de David, j'endosse mon gros bi, et je parsavec lui, en respirant sur une 6 litres, unmélange non saturant pour effectuer le parcoursjusqu'au S6. En prévision d'une décompressionrelativement longue dans une eau à 11°C, je

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me suis chaudement habillé, et tout au long dutrajet, je transpire à grosse goutte dans monvolume, en palmant à contre courant. Je me dis quela prochaine fois, je prendrai un propulseur et queles plongées au Grd Goul étaient plus faciles.20mn plus tard, nous voici arrivé et je récupèremes 2 bouteilles relais déposées la veille pourattaquer ma descente. La diaclase verticale dudépart est relativement étroite et j'ai un peu de malà me faufiler avec mes deux relais. Puis à -25m, uneétroiture me fais passer dans une galerie horizontale,plus large et après un changement de bouteille, à-30m puis à - 51m, avec l'aide de David qui estvenu avec moi, je passe sur mon mélange fondet je descend dans le dernier puits quim'amène dans la zone profonde. Pendant cetemps, David rentrera jusqu'au S1 avec ma 6litres pour organiser les plongées d'assistances. Jeprogresse maintenant à la palme sur les 170m dela galerie profonde par -86m jusqu'à la zoneétroite. Le fil de B. Léger est toujours en place,mais un deuxième, que je suppose être celui de P.Barnabé est coupé à plusieurs endroits, mais nereprésente aucun danger. La galerie est en formede demi cercle comme une voûte, de 3m X 3m etle sol est recouvert par de la glaise et du sable,formant parfois des monticules. Mais la galeriecommence à se rétrécir, et ce que l'on perd enlargeur, on a presque l'impression qu'on le gagneen hauteur. Les repères de distance marqués sur lefil, positionné sur le coté droit de la galerie, me sontinconnus, mais je me doute que j'approche de « lalimande ». Arrivé à une largeur de lm, la diaclases'étant inclinée de 20° sur la droite, je trouve, à mihauteur, un élastique enroulé autour d'un picrocheux avec un mousqueton dessus. Je supposeque c'est à cet endroit que P. Barnabé avaitaccroché son propulseur lors de ses dernièresplongées. Au sol, j'aperçois un dévidoir de clôtureélectrique, ceux que B. Léger avait l'habituded'utiliser. Je suis étonné de le trouver là, aprèspresque 20 ans, et toutes les crues qui ont duspasser dessus. Je regarde mes instruments, pourvoir que je suis très en avance sur le RunTime demes tables. Je prends donc le temps de bienexaminer le passage dans la diaclase inclinéeavant de reprendre ma progression à l'intérieur.10m plus loin, la mince galerie s'arrête, parun cul de sac, mais vers la gauche sur 70°,j'aperçois un passage circulaire d'un 0 de lin, quiremonte un peu, et le fil qui continue. Lefameux passage de « la limande ».Il me reste du gaz, mais pas suffisamment pourcontinuer, et surtout, je n'aurais jamais pusfaire demi tour à l'intérieur et j'aurai été obligé decontinuer avec le risque de tomber en panne degaz. Je décide donc de rentrer, non sans être

descendu récupérer au sol, le fameux touret ; unsouvenir pour David, me dis-je dans ma tête. Auretour, la visibilité à beaucoup diminuée. La glaiseet le sable se sont soulevés sur mon passage,malgré mes efforts, de faire attention de palmerbien en hauteur. Je me presse de rentrer pour ne pastrop me saturer à ses profondeurs, mais parinadvertance, mon dévidoir principal se décrocheet tombe sur le sol avec le fil qui se déroule, lebout étant toujours fixé sur moi. Je ne m'enaperçois pas tous de suite, mais au moment deremonter les premiers puits, je remarque que jesuis accroché à mon fil, je tire dessus, mais jesens une résistance, comme si le fil se déroulait,mais mon dévidoir ne vient pas. Je décided'attacher le bout sur une pierre, à -72m, et jepoursuis ma remonté. A -51m, premier relais pourun changement de gaz et premier palier. Puis parpaliers successifs, avec un deuxième changementde gaz par -30m, je me retrouve dans la diaclaseverticale, toujours un peu à l'étroit. C'est à cemoment là que je retrouve David qui vientprendre les nouvelles. Je lui donne mesparamètres de plongée, et je lui demande dedescendre plus bas pour aller récupérer le touretle B.L. que j'ai laissé vers - 35m. Il repartira avec 2bouteilles pour prévenir la surface. Puis c'est autour de Jo Favre qui restera avec moi le restede mes paliers et Thierry Briolle de venir mevoir. C'est après 120mn de paliers, pour 20mnpassé à -86m, que je refais surface, dans le S6 aumoment où David arrive pour la troisième fois.Rapide compte rendu et congratulations sur maplongée, et nous reprenons tous ensemble lechemin du retour, moi, toujours en respirant unmélange non saturant. Avec le courant dans ledos, nous mettons un peu moins de 15mn pourrentrer, et ensuite vient le moment de remontertoutes nos bouteilles, de sortir tout notre matérielde la grotte. Je me chargerai d'emporter les chosesles moins lourdes, et mes coéquipiers sechargeront de ramener mon bi 20 et les relais.

Cette plongée nous a permis de valider plusieursparamètres, tels que les distances, lesconsommations, la présence d'un fil d'Arianemétré pour nos prochaines plongées

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d'explorations, afin de continuer la topographie dela zone profonde et porter encore plus loin, notreconnaissance de ce réseau, en essayant defranchir, la prochaine fois, le passage de lalimande, et ensuite, poursuivre au delà du terminusde P. Barnabé. Cela m'a permis aussi de testerpour la première fois une décompression au trimixhyperoxyque. Il est vrai que je me suis sentisbeaucoup moins fatigué après cette plongée par'rapport à d'autres, ou j'utilisais des nitrox, et il meparaît utile de continuer à utiliser les même choixde mélanges pour mes prochaines plongées.En fin d'après midi, Robert Jean, le gérant de lagrotte de Thaïs, nous offrira une petite collation,et nous commencerons à discuter de cetteplongée, pour que je puisse leur décrire ce fameuxpassage de la limande, et la galerie profonde.

REMERCIEMENT

Un énorme merci à toutes les personnes citées, quiont participer à ce projet, parce que toute plongéeengagée, est le travail de tout un groupe, et lerésultat de la plongée de pointe, n'est quel'aboutissement de ce travail.

Un grand merci à Roy, pour nous permettre,depuis de nombreuses années, de plonger àThaïs, en espérant lui apporter, prochainement, denouvelles informations sur ce réseau noyé.

Paramètres

- Gaz utilisés : Nx 60%: Progression entre le SIet S602: Décompression ( -6m )

Nx : 65% Décompression ( -15m )Tx : 40/20: Progression et décompression -30m )Tx : 28/32: Progression et décompression -51m)Tx : 15/45: Progression ( -86m )

- Table calculées sur décoplanneur, coef : 30 / 60

- Temps total d'immersion : 200mn

- Temps total des paliers : 120mn- Temps total dans la galerie à -86m : 20mn -

Nombre total de bouteilles utilisées : 10

Sauvetage dans la Grotte de Rakoczi(Bodvaradko- Hongrie)

Par Frank VasseurD'après un article de John Cordingley (CDGNn'143, p. 1) et les informations de Edith Marek-Limagne.Pour les documents originauxwww.managerie.co.uk/berc/private/NLFEB02/HungInfo.pdf

Le 26/01/2002, lors d'une plongée en fond degrotte, un groupe de plongeurs coupe le fild'Ariane dans l'eau troublée. Un plongeur de 26ans ne ressort pas du siphon.Les recherches débutent immédiatement etrapidement, plus de cent sauveteurs sont mobilisésdont des équipes de plongeurs spécialisés Tchèqueset Slovaques.Finalement, les secouristes localisent, à partir dela surface, le disparu et communiquent à la voixavec lui par une fissure étroite. Il a trouvé refugedans une fracture exigue exondée jusqu'alorsinconnue.Mais l'eau est troublée par des particules ensuspension est totalement opaque, « noire commedu café, impossible de lire mes instruments » selonle responsable des plongeurs.La cloche dans laquelle le plongeur s'est réfugiédemeure introuvable par les sauveteurs à cause del'annulation de la visibilité.

Le 28/01/2002, une société de produits chimiquehongroise (Ciba Speciality Chemicals Hungary)livre sur site une importante quantité (plusieurscontainers de la taille des bidons d'huileindustriels) de

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« Magnofloc 2025 » avec un conseil technique (deux ingénieurs).Il s'agit d'un floculant, produit chimique facilitant le procédé de séparation des éléments solides et liquides.Après avoir défini le mode et la quantité de dilution, le floculant est déversé dans le siphon durant une nuit.Progressivement, l'eau s'éclaircit et dès les premières plongées, des signaux lumineux émis par le disparusont repérés dans le siphon. Il faudra encore plusieurs heures pour que l'accès à la cloche d'air soitdécouvert.La victime est retrouvée dans une étroite fracture verticale, calée tant bien que mal en opposition pour semaintenir hors de l'eau.,Son état de faiblesse lui interdit de repasser le siphon. Il sera « hospitalisé » (réchauffé artificiellement etnourri avec des aliments soigneusement choisis) dans la cloche et évacué (après 120 heures passées sousterre) suite à l'ouverture de la fissure par laquelle il communiquait avec l'extérieur. La cavité étantsurmontée d'une ancienne carrière (tirs de mine et broyages), cette solution était envisageable sanslogistique lourde.

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