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Page 1: BULLETIN Q LIAISON

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ULLETINQ LIAISON

•osées du Québec

Page 2: BULLETIN Q LIAISON

La familleautrement racontéepar Lucie Tétreault, présidente

--{ 4 étais assise devant une feuille» I blanche depuis environ 20 minu-

tes quand mon fils de 19 anspassa devant moi. Je lui deman-

dai de m'aider pour mon article en me disantquels étaient, selon lui, les avantages et lesinconvénients de vivre dans une famille mo-noparentale. Sa réponse fut immédiate et sansréplique: « J'veux rien savoir de ça moi! J'aijamais vécu avec mes deux parents ensem-bles, donc je ne connais rien d'autre et c'estcorrect comme ça. » J'étais bien sûre trèsdéçue de son refus catégorique de m'aider,mais sans le savoir, il venait d'éclairer ma lan-terne en disant: « c'est correct comme ça ».

Éh bien oui, c'est correct comme ça.Mon fils a grandi dans un climat d'amour. 11 aété gâté et choyé par son entourage, autantpar sa mère, son grand-père, ses ondes, sestantes et ses cousins. Il avait aussi son pèrequ'il visitait quelques jours par mois. Moi, jecrois sincèrement que les enfants ont surtoutbesoin d'amour, de leurs deux parents, maisaussi de tout leur entourage pour grandir dansun climat harmonieux et apprendre les vraiesvaleurs que nous voulons leur inculquer.

C'est à nous, en tantqu'adultes, de faire en sorteque notre séparation soit lamoins traumatisante possiblepour nos enfants.

avec un seul parent àla fois plutôt que dansune famille sans amouroù le climat est tenduet parfois insécurisant?

Ma belle-fille (lafille de mon deuxièmemari) me disait l'autrejour qu'il y a parfois des avantages à vivre dansune famille non traditionnelle où les deux pa-rents sont présents sous un même toit. L'en-fant apprend plus tôt à devenir autonome, ilapprend à négocier des permissions et à nepas confondre ce qui est permis chez l'un oul'autre de ses deux parents. Chacun d'eux luienseigne ses valeurs, sa façon de voir la vie.De plus, l'enfant de famille monoparentale seraappelé à vivre, un jour ou l'autre, dans une ouparfois deux familles recomposées, donc avecd'autres tantes, oncles, grands-parents etd'autres cousins. Comment ne pas être so-ciable dans un contexte comme celui-là?

Si le divorce des ses parents se dérouledans un climat de respect mutuel, s'il n'y apas de tiraillement entre les deux parents au

sujet de la garde des enfants,l'enfant pourra continuer às'épanouir entre l'amour de sesdeux parents. Les enfants, nel'oublions pas, ont une grandecapacité d'adaptation et d'ap-prentissage, en autant qu'onleur donne le soutien émotion-nel nécessaire.

11 y a beaucoup de fausses idées qui sontvéhiculées dans la société telles que: l'enfantde famille monoparentale risque d'être undécrocheur scolaire, un délinquant, quelqu'unqui n'aura pas le courage d'aller jusqu'au boutdes choses. Mais ne vaut-il pas mieux vivre

C'est à nous, en tant• •M qu'adultes, de faire en sorte

que notre séparation avec notre conjoint soitla moins traumatisante possible pour nos en-fants. N'oublions jamais que nos enfants euxaussi ne souhaitent que notre bonheur et qu'ilsseront d'autant plus heureux auprès de pa-rents qui se sont créés des conditions de vieadéquates.

H LIAISONÉquipe du BulletinLorraine DesjardinsSylvie LévesqueClaudette Mainguy

Mise en pageJean Lepage

ImpressionCentre hospitalier Angrignon

CollaborationLucie TétreaultFAFMRQ

Germain DulacCentre d'études appliquées sur la famille,Université McCill

Marie-Claude GareauAnnie LaurinGrands-Frères et Grandes-Soeurs de Montréal

Pauline MaroisMinsitre de l'Éducation et responsable de la famille

Les enfantsJean-Nickolas Dumaine, 14 ansJoannie Niquet, 10 ansL'Éveil de St-Félicien

Sandra Bruneau, 13 ansSimon Demers, 7 ansValérie Demers, 6 ansRe-Nou-Vie de Châteauguay

Marilyne Arsenault Baillargeon, 11 ansSamuel Arsenault Baillargeon, 5 ansL'Association Parents Uniques de Laval

Jean Patrice Dumont, 5 ansFanny Rheault-Tardif, 6 ans 1/2Téha Pelletier, 7 ans 1/2L'Amical de Ste-Anne-des-Monts (Gaspésie)

Geneviève Amélie Desjardins, 11 ansSt-Jérôme

FAFMRQ

in*8059, St-MichelMontréal, QcH1Z 3C9Tel: (514) 729-MONO (6666)Téléc.: (514) 729-6746

Page 3: BULLETIN Q LIAISON

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La monoparentalité vue par les enfantspar l'équipe du bulletin

Jl n'y a pas si longtemps, lesmédias nous présentaient uneimage peu reluisante de lamonoparentalité. Les articles sur

les conséquences dévastatrices de la rup-ture chez l'enfant foisonnaient de détailsscabreux: décrochage plus fréquent chezles enfants élevés dans lamonoparentalité, tendance plus grandeà la délinquance, problèmes de fugueset de drogue, etc. Évidemment, on peutfaire dire ce que l'on veut aux statistiqueset la réalité est souvent bien différentede ce que les chiffres des soi-disant ex-perts peuvent présenter.

La vraie responsable de tousles maux que peuvent vivre lesenfants est la misère soustoutes ses formes.

ter les enfants eux-mêmes. Nous aurionsaimé recevoir davantage de dessins et detextes mais ceux que nous vous présen-tons ici sont des perles d'authenticité. Lesenfants voient avec les yeux du coeur ceque nous avons souvent perdu l'habitudede voir une fois devenus adultes: la vieest un voyage perpétuel entre le rire etles larmes, les moments difficiles et lesvictoires sur soi-même et la force d'amourqui tient tout ça ensemble...

Dans le présent numéro, nous avonsvoulu montrer une réalité différente decelle qui nous est le plus souvent don-née à voir. Nous nous sommes dit que lafaçon la plus sûre de s'approcher de lavérité était probablement d'aller consul-

Nous n'avons toutefois pas résisté àla tentation de consulter certains cher-cheurs qui ont écrit sur les conséquences

de la rupture. Germain Dû-lac, de l'Université McGillnous présente un article surla relation parent non gar-dien - enfant après la rup-ture (le père dans 80% descas) et sur les raisons quiprovoquent parfois un dé-sengagement de la part despères. Tout porte à croire

••• ^H que si le père joue son rôlede parent de façon entière

au moment où la famille est intacte, il ade plus grandes chances de garder desliens solides avec ses enfants après la rup-ture, même si ce n'est pas lui qui en ob-tient la garde légale. On peut se ques-tionner ici sur les rôles sociaux qui sontimposés aux hommes et aux femmes et

réaliser à quel point il est grand tempsd'adopter de nouveaux modèles plusadéquats.

Les Grands-Frères et Grandes-Soeursde Montréal nous présentent égalementla mission de leur organisme et nous di-sent qu'une relation signifiante avec unautre adulte responsable, même s'il nes'agit ni du père, ni de la mère, peut par-fois faire beaucoup de bien à l'enfant.

Qu'on l'aborde sous n'importe quelangle, la rupture n'est jamais une réalitéfacile à vivre. Il s'agit d'une crise ma-jeure dans l'existence de tous les mem-bres d'une famille, mais elle vaut souventmieux que la perpétuation de conflits in-solubles entre les parents. Lamonoparentalité est également porteusede ses propres défis pour les parents gar-diens comme pour les parents non gar-diens. Mais la vraie responsable de tousles maux que peuvent vivre les enfants,qu'i ls soient en situation demonoparentalité ou non, est la misèresous toutes ses formes. Donner des con-ditions de vie décentes à tous les enfants,que ce soit sur le plan matériel ou sur leplan affectif, devrait être la priorité de tousles adultes: parents, éducateurs, diri-geants et citoyens de tout acabit.

Dans ce numéro...La famille autrement racontée p. 2par Lucie Tétreault

La monoparentalité vue par les enfants p. 3par l'équipe du Bulletin

Lettre de Madame Pauline Marois p 4par Pauline Marois

La relation parent non gardien - enfantaprès la rupture p. 5par Germain Dulac

Attention! Enfance fragile .par Lorraine Desjardins

p. 7

Les Grands Frères et Grandes Soeurs p. 9par Marie-Claude Gareau et Annie Launn

La séparation vue par un ado p 10par JeanJNickolas Dumaine

Vivre da^is une famille monoparentale p 10par Sandra Bruneau

Un acrostiche pour ses parents...par Joannie Niquet

Mes parents sont des amispar Geneviève Amélie Desjardins

Le passage à l'âge adultepar Claudette Mainguy

Séparation et divorce .-un guide sur les nouvelles loispar Lorraine Desjardins

p 11

p 12

p 13

Page 4: BULLETIN Q LIAISON

Lettre de Madame Pauline MaroisDéputée de Taillon, Ministre de l'Éducation, Ministre responsable de la famille, Ministre responsablede la région de la Montérégie

Ê e projet de loi créant le minis-/l tère de la Famille et de l'Enfance

Oa maintenant été adopté. L'ob-jectif poursuivi par la création de

cette nouvelle structure est d'intégrerdans la mission d'un seul organisme,toutes les préoccupations gouverne-mentales touchant l'enfance et la fa-mille, de même que les trois nouvellesdispositions de la politique familiale por-tant su l'allocation familiale, les servi-ces éducatifs et les services de gardeainsi que le régime d'assurance paren-tale.

La mission du ministère de la Fa-mille et de l'Enfance est de valoriser lafamille et l'enfance et de favoriser leurplein épanouissement. Il élaborera etproposera au gouvernement desorientations et des politiques favora-bles au développement des familles etdes enfants et il conseillera le gouver-nement sur toute question touchant lesfamilles.

Les modèles familiaux se sontbeaucoup diversifiés au cours des der-

La nouvelle allocation familialeveut venir en aide de façonparticulière aux familles à faiblerevenu et bon nombre de cesfamilles sont monoparentales.

bécoises. Plus de 100 000 d'entreelles sont inscrites à la sécurité so-ciale.

La nouvelle allocation familialeveut venir en aide de façon particu-lière aux familles à faible revenu etbon nombre de ces familles sontmonoparentales. Afin de couvrir lesbesoins essentiels des enfants, lesmontants de l'allocation familialeseront majorés pour ces familles.De plus, un montant supplémen-taire de 1 300 $ sera accordé pourle premier enfant d'une famille mo-noparentale de façon à tenir comptede ses besoins particuliers.

Depuis le 1er septembre, lescentres de la petite enfance four-niront des services éducatifs et degarde favorisant le développementphysique, intellectuel, affectif etsocial des enfants. Ces servicesofferts par les centres s'adresserontessentiellement aux enfants de la nais-sance à la fréquentation de la mater-nelle. Ces services sont à la disposition

de l'ensemble des famillesqui doivent concilier leursresponsabilités parentalesavec des responsabilitésprofessionnelles. C'est lecas de nombreuses fa-milles monoparentalesdont le parent est seulpour assurer le soin desenfants, en plus de ses ac-tivités de travail.

nières années. Le ministère devra tenircompte de cette diversité et proposerdes solutions qui répondent aux besoinsparticuliers de chaque type de famille.

Les familles monoparentales repré-sentent près de 20% des familles qué-

S'ajoutent à ces me-sures, la maternelle à temps plein et lapré-maternelle à demi-temps pour lesenfants de 4 ans des milieux défavori-sés, l'objectif de ces mesures étant defavoriser le plein développement desenfants, de leur permettre de se fami-liariser progressivement avec un envi-

ronnement d'apprentissage stimulant etd'acquérir des habiletés qui les place-ront en situation de réussite à l'école.

Au cours des prochains mois,d'autres volets de la politique familialeseront développés. Mentionnons, à ti-tre d'exemples, les services de gardeen milieu scolaire et la fixation des ba-rèmes des pensions alimentaires pourles enfants. Ces volets viendront s'ajou-ter aux mesures déjà annoncées en vuede mieux soutenir les familles et les en-fants.

Page 5: BULLETIN Q LIAISON

La relation parent non gardien-enfantaprès la rupturepar Germain Dulac, sociologue, Centre d'études appliquées sur la famille, Ecole de service social, Université McCi/l

Jl est connu que la mobilité conju-gale, non seulement change lesliens conjugaux, mais a commeconséquence de fragiliser la rela-

tion de l'enfant avec le parent non gar-dien. À ce chapitre, l'issue la plus cou-rante implique qu'au Québec, les enfantssont généralement confiés à la mèredans 76% des cas, au père dans 16%des cas et aux deux parents dans 8%des cas. Si le divorce constitue un évé-nement important dans la vie des deuxparents, le parent non gardien doit as-sumer à la fois la perte du conjoint etcelle de l'enfant. En effet, il vivra unetransformation radicale des situationsqui présidaient aux relations à l'enfant.Incidemment, le divorce implique unesérie de deuils affectifs» relationnels, éco-nomiques, etc., deuils qui constituentdes formes sociales de la souffrance tra-vaillant la subjectivité des individus, leurpersonnalité et leur identité de parent,de conjoint qu'ils soient hommes oufemmes.

Le divorce implique une série dedeuils affectifs, relationnels,économiques, etc., deuils quiconstituent des formes socialesde la souffrance des individus.

Le divorce constitue une contrainteobjective qui pèse sur les relations en-tre le parent non gardien et l'enfant, etcela de deux façons. D'une part, l'adulteest confronté à la question de la perma-nence ou de la discontinuité de leurpersonne comme conjoint et d'autre

part, à celle de l'unité ou de l'éclatementidentitaire de parent. En effet, la so-ciété typifie à la fois les individus et leursactions, il y a donc au sens de celle-ciun parent gardien et un autre non gar-dien, assignant à l'un et l'autre des rô-les sociaux différenciés. Dans de tellessituations, les individus sont confrontésà une tension entre la conservation, enessayant continuellement de maintenirla réalité de ce qui est un parent et latransformation en la modifiant continuel-lement parce que leur situation objec-tive change. Dans la vie de tous lesjours, des éléments sont abandonnés etd'autres sont ajoutés, affaiblissant cer-tains secteurs de la réalité de parent (etde conjoint) et en renforçant d'autresaspects de l'identité des personnes. H ya un déplacement des buts ou des inté-rêts de la vie de chacune des personnes- parents impliqués dans la rupture.

La crise du divorceCette remise en question consti-

tue un des éléments de ceque l'on nomme la crisedu divorce, provoquéepar l'effacement ou lebrouillage des habitudesjournalières et des repèresroutiniers et par une perted'objectivité d'aspects an-térieurement stabilisés parla réalité sociale. Notreanalyse laisse entrevoir

^^^^^_ trois étapes de la crise dudivorce qui affectent plus

particulièrement le parent non gardien,dans le cas qui nous concerne: le père,et qui font que celui-ci se désinvestit etdevient progressivement un étrangerpour ses enfants. La première est l'an-nonce par sa conjointe de sa décisionde rompre. Il faut concéder que ce sontgénéralement les femmes qui prennent

Jean Patrice Dumont, 5 ansL'Amical de Ste-Anne-des-Monts (Caspêsie)

l'initiative de mettre fin à la relationdans presque deux cas sur trois, parcequ'elles ont, plus que les hommes, lesentiment que la relation les détruit pro-gressivement ou les empêche de seréaliser pleinement. De leur côté, leshommes éprouvent ou exprimentmoins le sentiment d'être transforméspar la vie conjugale et la parentalité oud'être enfermés dans des rôles qui lesempêchent de se réaliser sur le planpersonnel, parce qu'ils prennent plusde distance tant par rapport à la rela-tion ou à ce qu'ils peuvent ressentir.Ainsi, peut-on comprendre la stupéfac-tion des hommes à l'annonce de la rup-ture. Ils diront que cela leur a « pétéen pleine face » ou qu'ils n'avaient « pasvu le coup venir ». C'est pour cela quel'annonce intervient comme un dramedans la vie quotidienne et sociale deshommes.

Page 6: BULLETIN Q LIAISON

Nouvelles habitudes et nouveaux com-portements

La seconde étape survient lors de ladécohabitation. À ce moment se met-tent en place des habitudes nouvellesdéterminées par le fait que le père nongardien ne vit plus avec l'enfant et que larelation est déterminée par l'aménage-ment des visites. Cela a comme effet detransformer radicalement les conditionsd'exercice de la paternité à court et longterme. Si à court terme, elles rythment

Pour les hommes qui ont vécucette situation où la mère est leparent principal, la décohabita-tion d'avec la mère vient briser lelien qui unissait l'enfant au père.

la fréquence et la durée des contacts, àlong terme, elles viendront imposer uncadre relationnel, car bien souvent, le ju-gement d'attribution de la garde lors dudivorce vient sanctionner les pratiques devisites déjà établies par la séparation.Pour le père non gardien, la séparationphysique de l'enfant et la prise en chargepar la conjointe sont vécues comme unedépossession de la parentalité. Cela s'ex-plique, en partie, par le fait que ces hom-mes étaient des parents, mais par per-sonnes interposées, des parents secon-daires. Chez ces pères, la relation à l'en-fant étaient presque toujours médiatiséepar la mère. C'est-à-dire que durantl'union, ils n'avaient pas d'accès direct àl'enfant. Pour les hommes qui ont vécucette situation où la mère est le parentprincipal, médiatisant la relation à l'en-fant, la décohabitation d'avec la mèrevient briser le lien qui unissait l'enfant aupère.

Ces pères réagissent alors à la criseen acteurs compétents: ils calculent, éva-luent la situation, les coûts et bénéficesde leurs actions futures au mieux de leursconnaissances et de leurs sentiments.Néanmoins, ils ne peuvent anticiper tou-tes les conséquences de leurs actions.Certaines conséquences non intentionnel-

les de leurs agissements tendent à leuréchapper et portent leurs actions plus loinqu'ils ne l'avaient souvent prévues. Cesensembles d'actions constituent la troi-sième étape.

L'identité masculine et le rôle de pa-rent

Ainsi, stupéfaits par l'annonce de larupture, déstabilisés par ladécohabitation, les hommes réagissent etdéveloppent des stratégies d'actions en

rapport avec le cadre socialet psychologique de l'expé-rience masculine de la vie.La nouvelle situation deparent non gardien donneun sens nouveau à leurparentalité, car le soi, l'iden-tité est une forme chan-geante et plurielle, permet-tant à l'individu de se gérerà travers la diversité des si-

^^^^^^ tuations de l'existence hu-maine. Le caractère pluriel

de chaque individu, de ses désirs, de seslimites, de ses ressources cognitives, af-fectives auxquelles il peut faire appel oude ses identités, ne peut que mieux nousfaire comprendre l'importance de la dou-ble question de la continuité dans letemps et de l'unité dans l'espace de l'in-dividu. Les personnes sont amenées àse mouvoir au sein de scènes multiplesde la vie quotidienne, à travers des logi-ques d'actions diver-ses. Confrontées àdes expériences plu-rielles et à la souf-france, ils mobilisentdonc des aspects dif-férents, parfois con-tradictoires de leurpersonne.

vers laquelle il a le sentiment d'avoir étérejeté; d'un autre, des comportements derésistance et de confrontation avec leparent gardien. Mais il faut ajouter quele choix de ces comportements n'est pasneutre, dans le sens qu'ils sont détermi-nés par les règles et les normes de com-portements masculins. Les hommes pui-sent dans un réservoir de pratiques qu'ilsont apprises depuis l'enfance et dont ilsse servent pour négocier en permanenceleur identité d'hommes. En réponse auxdifférents sentiments de pertes, d'échecs,de deuils propres au divorce, les pèresnon gardiens mobilisent souvent les com-portements de dominance, de contrôle,de refoulement des émotions, de com-pétition, d'agressivité. S'ils perdentprogressivement le contact avec leurs en-fants, c'est que la masculinitésurdétermine la parentalité laquelle estfaite de compassion, de partage, de col-laboration, d'empathie. Il serait intéres-sant d'étudier les situations objectives desmères et de comparer leurs comporte-ments à ceux des pères pour voir si la so-cialisation de l'un et de l'autre parent nongardien a une incidence sur leurs attitu-des envers les enfants après la rupture.

Pour en savoir plus on pourra lire le texte suivantLes moments du processus de déliaison père-en-fant chez les hommes en rupture d'union dans Ac-tes du 3e symposium québécois de recherche surla famille, Presse de l'Université du Québec, 1996

Ainsi, peut-onobserver deux attitu-des qui participent àla déconstruction dela relation entre lepère non gardien etl'enfant. D'un côté,des comportementsde résignation quiamènent le père nongardien à s'éloignerd'une relation en-

Samuel Arsenault Baillargeon, 5 ansL'Association Parents Uniques de Laval

Page 7: BULLETIN Q LIAISON

Attention! Enfance fragile...par Lorraine Desjardins, journaliste pigiste

u'avez-vous gardé de vos sou-fvenirs d'enfance? Pour certai-nes personnes, cette époquede la vie évoque l'insouciance,

les étés à la campagne, la tarte au pommede grand-maman ou les balades du di-

Les événements qui ont meu-blé notre enfance influencentnos comportements et la placeque nous nous donnons le droitd'occuper dans le monde.

rir, il y a de fortes chances que vous per-ceviez cette situation comme souhaita-ble à priori. Mais si on vous disait que leprix à payer pour avoir droit à cette priseen charge c'est de renoncer à votre pou-voir de décision sur vous-même, j'ima-

gine que vous auriez enviede revenir en arrière et deretrouver votre indépen-dance au plus vite. La dé-pendance n'est pas quel-que chose de mauvais ensoi: on est nécessairementdépendant, d'une certainefaçon, des gens que l'onaime. Mais ce qui caracté-rise l'enfance c'est de nepas avoir le choix de qui onveut être dépendant.

manche en voiture. Pour d'autres, cetteépoque leur paraît trop lointaine pour serappeler avec précision des odeurs et dessaveurs, et il n'en ont gardé que quel-ques vagues souvenirs. Pour d'autresencore, il s'agit d'une période de leur vieremplie de souffrances tellement vivesqu'ils préfèrent l'oublier et s'y référer lemoins possible...

Pourtant, tous les spécialistes de lapsyché humaine vous diront que ce qu'unindividu a vécu dans les premières an-nées de sa vie aura une incidence déter-minante sur le reste de son existence. Lesévénements qui ont meublé notre en-fance nous suivent et influencent noscomportements d'aujourd'hui, notre fa-çon de penser, de sentir et la place quenous nous donnons le droit d'occuperdans le monde. Or, même si on a ten-dance à considérer l'enfance comme unepériode facile et insouciante, on oubliesouvent qu'il est parfois difficile d'êtrepetit. Imaginez-vous dans un état de dé-pendance totale où vous auriez obliga-toirement à vous en remettre à quelqu'und'autre pour assurer votre survie. Si onvous disait qu'à partir de maintenant,quelqu'un d'autre prendra la charge devous vêtir, de vous loger et de vous nour-

Enfance difficileÀ bien des

égards, le fait d'êtreun enfant est loind'être le bonheur to-tal... Bien sûr, la sa-tisfaction des besoinsde base d'un enfantest habituellement as-sumée par un ou plu-sieurs adultes respon-sables, mais tout ne sepasse pas toujoursparfaitement bien dece côté-là. Certainsenfants viennent aumonde dans des en-vironnements plusque difficiles et sontles victimes impuis-santes de graves né-gligences. De plus, ilsemble qu'on ne re-trouve pas des en-fants négligés quedans les milieux défa-vorisés. Être négligé,ça ne veut pas néces-sairement dire ne pasavoir de bottes pourpasser l'hiver ou avoir

à se passer de petit déjeuner le matin...Ça veut aussi dire être privé de relationshumaines chaleureuses et significatives.« Au Québec, trop d'enfants sont laissésà eux mêmes: ils ne reçoivent ni soinsadéquats ni encadrement et vivent dansun climat de vide affectif ou de violence.Les adultes qui les entourent sont inca-pables de reconnaître et de répondre àleurs besoins, tant primaires que secon-daires, parce qu'ils sont trop occupés àvivre avec leur propre souffrance ou àrépondre à leurs propres besoins person-nels. »'

II semble que la capacité d'entrer enrelation les uns avec les autres soit en trainde se perdre. Tout va tellement vite! Leschangements de valeurs se bousculent,la famille se redéfinit, les couples doiventapprendre de nouvelles façons de vivre

Téha Pelletier, 7 ans 1/2L'Amical de Ste-Anne-des-Monts (Gaspésie)

Page 8: BULLETIN Q LIAISON

ensemble (ou de se quitter) et les enfantspassent de plus en plus à côté de l'en-fance. On perd de vue le fait qu'on abesoin de tendresse et de moments d'in-timité et que le train d'enfer que repré-sente notre quotidien nous éloigne denous-mêmes et de ceux que l'on aime.Dans une société où les valeurs prédo-minantes sont celles de la rentabilité, dela réussite et de la performance, on peutcomprendre que peu de moyens soientdéveloppés et mis à la disposition desindividus pour faire autre chose que d'al-

En règles générales, la criseoccasionnée par une rupturefamiliale suit un cycle de troisans et c'est au cours de lapremière année que ses effetsse font le plus sentir.

trouve chambardé de fond en comble.Hier encore, papa et maman dormaientdans le même lit et, du jour au lende-main, on lui annonce que le monde telqu'il l'a toujours connu va cesser d'exis-ter. Mais, en fonction de son âge, de sonstade de développement, de son sexe,de son tempérament ou des circonstan-ces entourant la rupture, l'enfant réagiradifféremment à cette brusque transforma-tion de son milieu de vie. Les garçons,par exemple, semblent réagir plus dure-ment au divorce que les filles, surtout

entre 3 et 5 ans, et à 9 et10 ans. D'une façon géné-rale, également, il est plusdifficile pour les enfants de3 à 8 ans de composer avecune rupture familiale quepour les enfants plus jeunesou plus vieux.

1er grossir le produit intérieur brut en étantproductifs à tout prix. Les politiques sesuccèdent pour diminuer la dette natio-nale; on parle dorénavant de l'école entermes de performance, de réduction dudécrochage et de la production d'unemain-d'oeuvre qualifiée. On va mêmejusqu'à offrir des services éduca-tifs à la petite enfance, histoire deles préparer de plus en plus tôtau marché de demain. On parlede moins en moins de personneset de plus en plus de clientèles-cible, de consommateurs ou deressources humaines. On maî-trise de mieux en mieux les tech-nologies de toutes sortes mais onn'a pas encore inventé la machineà gérer les émotions et l'intimité.

Enfance et ruptureS'il est parfois difficile de

bien saisir la complexité dumonde actuel avec nos yeuxd'adultes, imaginez ce que çapeut représenter comme défipour un enfant. Dans le cas d'unerupture familiale, par exemple,c'est son univers entier qui se ré-

Bien que la crise pro-fonde qui caractérise l'écla-tement de la cellule fami-liale soit incontournable, il

H^B^HH est toutefois possible d'enatténuer les effets en se

laissant l'espace nécessaire pour expri-mer les émotions qui surgiront en coursde route. Ceci est d'ailleurs vrai autantpour les adultes que les enfants. En rè-gles générales, la crise occasionnée parune rupture familiale suit un cycle detrois ans et c'est au cours de la première

Fanny Rheault-Tardif, 6 ans 1/2L'Amical de Ste-Anne-des-Monts (Gaspésie)

année que ses effets se font le plus sen-tir2. Il s'agit d'une période d'instabilitéoù la famille doit se réorganiser: les rè-gles et les habitudes de vie sont bous-culées, la tension entre les ex-conjointsest au plus fort, les modalités financiè-res et de garde des enfants doivent êtredécidées, etc. Heureusement, ladeuxième année amène une améliora-tion significative de la situation: les cho-ses ont commencé à se mettre en place,les changements de résidences ont eulieu et les tensions entre parents se sontrésolues, du moins en partie. Quant àla troisième année, elle constitue la findu cycle et si les choses se sont passéesen douceur, le stress ressenti par lesmembres de la famille diminue consi-dérablement.

Ce qu'il est important de retenir icic'est que les rythmes d'adaptation desparents et des enfants, au cours de cettepériode, diffèrent considérablement. Lesadultes doivent faire face à des défis detaille dans leur vie personnelle: ils doi-vent trouver un nouveau sens à leur vie,une nouvelle identité, ils doivent assu-mer une charge affolante de nouvellestâches et responsabilités. Pourtant, cettepériode correspond en même temps àun besoin accru pour les enfants d'êtresécurisés par des relations affectives plusintenses et il leur est parfois difficile decomprendre que maman ou papa ont

déjà leur lot d'angoisses aveclequel ils doivent composer.Toutefois, bien que la rupturefamiliale ne puisse se faire sansentraîner des difficultés émo-tionnelles importantes, il estpossible d'en atténuer les effetsen laissant une large place àl'expression de ces émotions eten expliquant aux enfants, dansun langage qu'ils sont en me-sure de comprendre, toutes lesétapes qu'ils auront à traverser.La vérité est certainement lavoie la plus simple à emprun-ter, dans la mesure où les pa-rents se gardent bien d'expri-mer ouvertement l'hostilitéqu'ils éprouvent face à leur ex-conjoint.

(suite à la page 15)

Page 9: BULLETIN Q LIAISON

Les Grands Frères et Grandes Soeurs:à l'écoute des jeunespar Marie-Claude Gareau MA, psychologue et Annie Laurin, intervenante

Ê * association des Grands Frèresy! * fut fondée initialement aux/ États-Unis en 1903. La fon-^^/ dation de l'agence des

Grands Frères remonte à 1975 et leprogramme Grandes Soeurs à 1980,l'année de l'affiliation à Centraide.

La mission de l'organisme est es-sentiellement de venir en aide aux en-fants de familles monoparentales. No-tre objectif est d'offrir à un jeune privéde la présence de son père le soutiennécessaire au développement harmo-nieux de sa personnalité au plan so-cial, émotif et culturel.

Les bienfaits pour les enfantsII est évident pour nous que l'ab-

sence paternelle se fait sentir à plu-sieurs niveaux chez l'enfant. Le pèreest généralement le représentant desrègles, des normes et des principesde société. Il est un modèle d'identi-fication surtout en ce qui concerne legarçon. De nombreuses études dé-

Lé GrandFrère ou la GrandeSoeur apporte parsa présence amicaleet comprehensive àl'enfant, la possibi-lité (dans le cas desgarçons) de s'identi-fier à un homme ma-ture et stable autreque le père.

L'enfant trouvedans la relation unconfident, un adultequi l'aide à s'affirmeret à développer saconfiance en lui, sonestime de soi. Ainsi,le bénévole chez nousaide l'enfant à évoluervers une plus grandeautonomie et lui per-met de finalement « vo-ler de ses propresailes ».

Le père est généralement lereprésentant des règles et desprincipes de société. Il est unmodèle d'identification surtouten ce qui concerne le garçon.

montrent clairement que le garçonsans père est plus solitaire, a moinsconfiance en lui et craint les relationsinterpersonnelles avec ses pairs.Quant à la fille, elle développe unegrande dépendance envers la mère.

Nous desservonsune clientèle âgée de 8 à14 ans au moment del'inscription, pour les gar-çons, et de 8 à 16 ans aumoment de l'inscriptionpour les filles.

Nos services sontégalement offerts sur les

^^^^^^ territoires suivants: toutesles villes de l'Ile de Mon-tréal jusqu'à Lachine

(dans l'Ouest de l'île), tout le secteurde Laval, la Rive-Nord jusqu'à Ste-Thérèse, dans l'Est jusqu'à Repentigny- Le Gardeur et, sur la Rive-Sud, lesvilles situées dans le triangle formé parVarennes - Brossard - St-Bruno.

Vous pouvez joindre Les GrandsFrères et Grandes Soeurs de Montréalinc. en téléphonant au (514) 842-9715.

Page 10: BULLETIN Q LIAISON

La séparation vue par les yeux d'un ado.. î<3&&f.: • J

Dumaine, 14 ans, LÉveil de St-Félicien

à Aî^amtion... un des mots cou-Jl raïfp»fent utilisé à notre époque./ II yjt;pK|Ç cinqïîîllteine d'années+^J ce mbôie s'apprêtait rarement

à définir la rupture d'un couple, contrai-rement à aujourd'hui. Ouï, aujourd'hui,la plupart des enfants de cinq ans saventce que cela veut dire et souvent, ils levivent.

Nous le vivons tous de façon diffé-rente émotionnellement, mais semblableaux yeux de nos parents.

Les plus jeunes, habituellement, ontde la difficulté à comprendre les gestesde papa et maman et souvent ils se sen-tent coupables. Voir papa partir avec savalise semble irréel pour eux. N'empê-che que cela aflrive quand même.

Il y a aussi je> disputes qui ont deseffets sur ewc(jLarfetilkfe"est beaucoup

plus haute à la maison et les parents sontagressifs. Mais la pire chose pour un en-fant lors de la séparation est la violencephysique entre les parents. Heureuse-ment, cela ne se passe pas dans toutesles ruptures, car point de vue psycholo-gique, il y a un effet néfaste chez les jeu-nes. Pour les plus vieux, groupe dont jefais partie, il y a plusieurs réactions diffé-rentes.

Certains le vivent durement et de-viennent terriblement agressifs, d'autresle vivent aussi durement, au début, puisça passe et il y a ceux qui s'en " foutisent "et pour finir, ceux qui trouvent cela posi-tif.

Moi, je l'ai plutôt pris d'un lâfeîl po-sitif car tant qu'à entendre mes parentss'engueuler toute la soirée, j'aime beau-coup mieux qu'ils soient séparés. Puis,après tout, comme ils restent dans la

même ville, je peux les voir à mon désir.

À vrai dire, je n'habite avec aucund'entre eux. ]e fais la navette entre pèreet mère. Je vais aussi souvent chez mamère car j'y suis bien accueilli, car tousles deux savent que je n'ai rien à faire là-dedans et c'est très bien comme ça.

Jï || puis, desaires c'est deux

n enque ce

La séparation deobstacle, une éta]vie. C'est fait! Jemaintenant, je reg,ce qui devrait ai

nts aux anniver-us de cadeaux. Jeimais n'empêche

d'un oeil positif.fipi-parents a été un

îllfranchir dans mads positivement

vers l'avenir. C'estis chaque famille.

Note: Jean-Nickol«;f|4|i|«t dans le livre Guin-ness comme étant écrivain ayant, àl'âge de 12 ans, publié deux livres.

Vivre dans une famille monoparentalethôteauguay' \J J

; avanïagis étses- jn-convefietrts. Moi, Je suis une

f 13 ans. J'hsbJbe |ws unapparfemfii|;av|c ma mèreilstBft-Jlëreet mafcoeul"

inid&tion entre<.. Avant,

, ï1""1.

jient ca-=2interiant cfu^nP

est seuïfes rriol^et"nS"~mère, on peutprendre le temps de s'expliquer sansqu'on se chicane.

Je suis consciente que c'est diffi-cile pour elle d'élever trois enfants seule.Ma mère est forte, on a toujours réussià surmonter les obstacles. Chaquechose que je vis va me permettre, lors-

à|Ûfejp~yais être grande, d'éviter certai-nes erreurs que j'ai vécues avec mamère. f

Marilyne Arsenault Baillargeon, 11 ans,L'Association Parents Uniques de Lava/

Page 11: BULLETIN Q LIAISON

Un acrostiche pour ses parents...parjoannie Niquet, 10 ans, LÉveil St-Féliden

./• oi au début la/ IÂ monoparentalité c'était dur( nrl\ à vivre. Ce qui était le plus

A V dur c'était de ne pas avoirmon père et ma mère dans la mêmemaison. Mais maintenant que je n'ypense plus, c'est moins difficile. Je vaischez mon père une fois aux quinze jours.Comme ça, je vois mes deux parents.

J'ai composeiuh petit acrostiche avec« parents » et je sais que ça rappellera àdes personnes des moments de leur vie.

Pas facileAu début " 'i**>'Relaxer c'est <to dans la chicane6t maintenant c'estKleutraliséTout et rien en mêrfteSimple maintenant Marilyne Arsenault Baillargeon, 11 ans, 1'AsSoaation Parents Uniques de Laval

s sont des amispar Geneviève 11 ans, Si-Jérôme

onjour, je m'appellej'ai 11 ans. Moi je peuxf^''^'^'sidérer chanceuse querents soient des amis. Mes "pa-

rents sont séparés mais se parlent encore.Ils ne se chicanent même plus. Ils se sont

séparés quand j'avais trois ans. Je croisque j'aime mieux que mes parents soientséparés. Comme ça, ça me permetd'avoir deux niaisoïis et plusieurs ani-maux.

Geneviève habite avec son père, laplupart du temps, et visite sa mère unefin de semaine sur deux.

Geneviève Amélie Desjardins, 11 ans, St-Jérôme

Page 12: BULLETIN Q LIAISON

Le passage à l'âge adultepar Claudette Mainguy, agente de développement

*S| es événements survenus récem-||\ ment m'ont amenée à réfléchirJU 1 sur le passage de l'âge adulte.j^S Quand devient-on réellement

adulte? Des spécialistes s'entendentpour dire que l'adolescence dure jusqu'àce que la personne atteigne l'autonomiefinancière. La décision — très politique— d'abaisser l'âge de la majorité de 21ans à 18 ans afin de permettre à cettecatégorie de jeunes de voter, a des con-séquences, tant du côté des parents que

Quel mécanisme s'enclenche à

minuit dans la tête du jeune qui fera

en sorte qu'en se réveillant, il sera

un adulte? Il doit se passer autre

chose qu'une nuit d'anniversaire.

des enfants. Chez les parents, il peut yavoir un désengagement dès que l'en-fant a 18 ans : «Qu'il fasse n'importequoi, c'est plus mon problème». Ons'attend à ce qu'il soit autonome. Sauf

que la réalité scolaire vient contrecarrerce désir.

Dans le cas d'un jeune qui poursuitdes études universitaires, c'est assezlong. Dans le meilleur des cas, il termi-nera ses études à 22 ans. Celui qui achoisi une technique sera prêt à joindrele marché du travail à 20 ans. Dans cesdeux cas, on colle à ces jeunes une éti-quette qu'il n'ont pas. Du point de vuelégal, ils sont majeurs, mais en réalité ce

sont encore des enfants. Jeme rappelle m'être sou-vent dit dans ma jeunesseque les bêtises faites avant20 ans étaient moins gra-ves que celles commisesaprès cet âge. Et du pointde vue de la justice c'étaitvrai. La même infractionperpétrée par un mineur etpar un adulte n'est pas du

^^^^^^ tout traitée de la mêmemanière. Comme nos po-

liciers, en général, n'ont ni l'humanitéd'un Navaro, ni la perspicacité d'un Co-lombo, ça peut devenir extrêmementpérilleux pour les jeunes adultes.

Aujourd'hui, comme les famillessont nettement moins nombreuses, lesenfants jouissent d'une attention parti-culière de la part des parents. Les pa-rents qui tenteront de vouloir toujoursassumer leur rôle après que l'enfant aura18 ans pourront se faire dire : «Coudons,as-tu fini de me dire quoi faire, je suismajeur». Quel mécanisme s'enclencheà minuit dans la tête du jeune qui feraen sorte qu'en se réveillant, il sera unadulte? Entre le dernier jour de ses 17ans et le premier jour de ses 18 ans, demon point de vue, il est le même. Tantqu'il est aux études, c'est encore un en-fant. Il doit se passer autre chose qu'unenuit d'anniversaire pour devenir adulte.

L'autonomie financière est, il mesemble, une bonne référence et repré-sente un passage réel à l'âge adulte.Cependant, comme elle est variable, çadevient un peu compliqué pour voter,vous en conviendrez. Peut-être alorsdevrions-nous dissocier la capacité devoter de l'âge adulte. Peut-être pour-rions-nous parler d'enfant au primaire etde jeunes ou jeunes adultes à partir dusecondaire. Qu'en pensez-vous?

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Page 13: BULLETIN Q LIAISON

Un guide sur les nouvelles lois enmatière de séparation et de divorcepar Lorraine Desjardins, journaliste pigiste

Ê e paysage familial s'est considé-Jl rablement modifié au cours des/ dernières décennies au Québec.^^/ Bien que les phénomènes du di-

vorce, de la séparation, de lamonoparentalité et de la recompositionfamiliale ne datent pas d'hier, les person-nes qui ont à faire face à ce genre de si-tuations se retrouvent aux prises avec desdéfis majeurs. Au moment de mettre finà leur union, les couples doivent faire deschoix et prendre des décisions détermi-nantes au sujet de la garde des enfants,du partage des biens et des modalitésentourant la pension alimentaire. Cesdémarches, en plus de relever de lois etprocédures complexes et coûteuses, sefont, la plupart du temps, en plein milieud'une période de crise extrêmement dif-ficile.

Un guide sur la séparation et le divorce:pourquoi?

Ce sont les multiples appels reçuschaque jour à la Fédération qui ont con-vaincu l'organisme de la nécessité depublier un guide d'information destiné à

Le guide a été lancé en juin dernier

et vise à informer sur tout ce qu'ilest important de savoir en matière

de divorce ou de séparation.

tous ceux et celles qui désirent connaîtreleurs droits et obligations lorsque la rup-ture du couple est imminente.

Par manque de connaissance, lespersonnes concernées s'en remettentsouvent à des professionnels qui débat-tent pour elles tous les points litigieux.

Ils négocient la garde des enfants, le par-tage du patrimoine et la pension alimen-taire. Moins les gens s'entendent, plusles procédures sont longues et coûteu-ses. Plus les dépenses sont grandes etmoins les gens ont l'impression d'en avoireu pour leur argent. Sauf en de très raresexceptions, on se sent lésés d'un côtécomme de l'autre.

À propos du contenuLe guide a été lancé par la FAFMRQ

en juin dernier et vise à informer sur toutce qu'il est important de savoir en ma-tière de divorce ou de séparation. Il aété conçu de façon à répondre à la plu-part des questions qui se posent pen-dant cette période difficile à vivre. 11permettra à ceux et celles qui le dési-rent de se familiariser avec l'esprit deslois. Il ne s'agit pas ici de donner tousles détails de chacune des lois, maisplutôt d'indiquer pourquoi elles ontété adoptées et comment les appli-quer. De la rupture à la médiationfamiliale, des biens constituant lepatrimoine familial aux modalités

entourant la garde desenfants, en passant par l'im-position, la fixation et laperception de la pensionalimentaire, tous les aspectssont traités par le guide etprésentés de façon simpleet dans un langage acces-sible à tout le monde. Leguide contient égalementune excellente bibliogra-

phie qui permettra de compléter, au be-soin, les informations recherchées.

Des ressources précieuses pour lesfamilles monoparentales et recompo-sées du Québec

la publication du guide intitulé « Sé-paration... Divorce, tout sur les nouvelles

.

lois » fait partie intégrante de la missionfondamentale de la FAFMRQ. Elle s'ins-crit en effet dans la volonté de la Fédéra-tion de se constituer en agent de chan-gement social. La diffusion de la pré-cieuse information que le guide contientpermettra à l'ensemble des couples duQuébec d'avoir accès à un outil pouvantaugmenter l'efficacité de leurs démarcheslors d'un divorce ou d'une séparation.

De plus, le guide présente une listedes ressources disponibles pour les fa-milles monoparentales et recomposées.Qu'il s'agisse de formations concernantles étapes de la rupture, de ses effets chezl'enfant, de la défense de droits collectifs

Page 14: BULLETIN Q LIAISON

et individuels, de la médiation commu-nautaire familiale, chacun et chacunepourra y trouver réponse à ses besoins.

La liste complète des associationsmembres de la FAFMRQ est égalementprésentée à la fin du guide. Ceci per-mettra à ceux et celles qui habitent enrégions d'accéder gratuitement à de l'in-formation téléphonique puisque la Fédé-ration ne dispose pas d'un numéro sansfrais pour les personnes de l'extérieur deMontréal.

Comment se le procurer?Le guide est disponible dans la plu-

part des dépanneurs et des kiosques àjournaux de toutes les régions du Qué-bec et il ne coûte que 2,95$. Il est égale-ment possible de se le procurer auprèsde la Fédération ou en téléphonant à l'unede ses associations membres.

Nous croyons sincèrement que laconnaissance de tous ces éléments nepeut que réduire les frustrations et lescoûts reliés aux divorce ou à la sépara-tion. Nous osons espérer également quela lecture de ce guide fera aussi naître unsentiment de justice et d'équité chez cha-cun des ex-conjoints, et ce, pour le plusgrand bien des enfants. Simon Demers, 7 ans, Re-Nou-Vie de Châteauguay

Dans le p roch a i n numéro...te prochainnuméro du Bulletin de

portera sur les pensions

ï'eau ê coulé sous les ponts depuis octobredate où }Q fédération publiait unnumém spec/Mi Intitulé:

Poprwte perception automatique èe& pensions &lfmet$aims âfeè mféfimà i& wurçe. (felNous en profiterons donc poarfaife le point swr la sïtôtlfew actuelle^ sur les victoires

' am et sûrle$"i?&t0ê$&:$u.[Mfe$teyéfâ

Page 15: BULLETIN Q LIAISON

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Table des tarifsFormat carte d'affaire: 25,00 $

1/4 de page: 50,00$1/2 page: 100,00 $

1 page: 200,00 $

Attention!Enfance fragile,.,(suite de la page 8)

la. sagesse de l'enfanceOn peut certainement espérer que tes

enfents survivront à la rupture .familiale etreconnaître qull est prefeabte poor eux de,vivre dans WB ëmdroftriement exempt de,disputes et de tensions, Apres tout, il esttseaûcbup plus souteitaWe de leur offrir unmodèle adultes qui ont choisi le bonheurplutôt que celui de* parents qui s'entêtent &demeurer dans une relatton de couple final- :saine, À ce trtre, les lanlHes qui ont vécu;•"pne rupture jon{"pèjrtrêjtré,«*»ç longueur*''éV^tde.itei'ie 'jwtre'â puisque'là" crise a":

'fequeié eife^at êté'«^n&onté»&Jef a oW^. ïf*'L », j,i liai.»,- *>J. .^.5^-M.-l

est toutefois',porteuse ffme sagesse inestimable. Enreconnaissant cet|e partie 4e nous-mêmet}uî demeure, encore attachée au monde deFenfance - celle des erftottotts et de k vieafféc^ve - nous serons etv mesuré de mon-trer davantage de compassion envers nosenfants et enrayer la négligence dont tropd'entre eux sont victimes. " Ce que l'on nepeut pas se donner, on ne peut le donneral'autre. Négliger, c'est ne plus donner. C'estaussi s'éloigner des autres, être seul et don-ne* naissance i une autre solitude, "3

Vcilérie Demers, 6 ans, Re-Nou-Vie de Châteauguay

1. Brigitte Deschamps, CsKTOHiDiiclos, }eah HénaxiH,Andtée Roy, MtcAsdine DwQïet, " Rakfayer pour lesen&rts qu'on néglige, ', M^azfae £n6/ifâ Québec,Vol, 9, No. 4, Février - Mare 1997, p. 74.

,2. Undâ Bâti Francke,. to e/i/infe lace aux <Svoros-Leurs réactions setanteur âge., Édittor» Robert Lafond,CoMectioft " Réponses ", 198& 252 pages.3 Brtptte Desdiamps. Germain Dudos, |eau Hénault,

, /Vlkhéline Théoreti Op. d(., p. 77.

Page 16: BULLETIN Q LIAISON

vous?

Paul ChouinardA.V.C.

Etre un parent monoparental n'est pas une mince tâche.C'est encore plus difficile quand vous réalisez que vous

êtes le seul soutien de vos enfants. Si quelque chose vousarrivait, que leur arriverait-il?

Depuis plus de 127 ans, à la Mutuelle du Canada, compagnieprincipale du Groupe La Mutuelle, nous avons aidé des gensà planifier leur avenir financier. Nous avons tout un éventailde produits financiers, incluant F assurance-vie et invalidité,pour aider à protéger ceux qui comptent pour vous.

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