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ACIM 2006 Édito p.2 L’édition phonographique vue depuis le dépôt légal : du support à l’Internet p.6 Musique 2.0 : quelques points de repère et réflexions sur la musique numérique p.10 Répertoire des bibliothèques et institutions françaises conservant des collections musicales p.18 La sélection des phonogrammes à Paris p.19 irma · centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles p.24 Journée d'étude “l'avenir du document sonore en bibliothèque” p.26 La numérisation du fonds de disques 78 tours des Archives sonores de la Médiathèque musicale de Paris p.31 Impact des nouvelles technologies sur la place de la musique dans les médiathèques ? p.34 PCDM4 : changements validés - avril 2006 p.42 Référendum des discothécaires 2006 p.53 Bulletin d’adhésion p.56 Association pour la Coopération des professionnels de l'Information Musicale 10 E Bulletin de l'Acim

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ACIM2006

Édito p.2 ■ L’édition phonographique vue depuis ledépôt légal : du support à l’Internet p.6 ■ Musique2.0 : quelques points de repère et réflexions sur lamusique numérique p.10 ■ Répertoire desbibliothèques et institutions françaises conservant descollections musicales p.18 ■ La sélection desphonogrammes à Paris p.19 ■ irma · centred’information et de ressources pour les musiquesactuelles p.24 ■ Journée d'étude “l'avenir du documentsonore en bibliothèque” p.26 ■ La numérisation dufonds de disques 78 tours des Archives sonores de laMédiathèque musicale de Paris p.31 ■ Impact desnouvelles technologies sur la place de la musique dansles médiathèques ? p.34 ■ PCDM4 : changementsvalidés - avril 2006 p.42 ■ Référendum desdiscothécaires 2006 p.53 ■ Bulletin d’adhésion p.56 ■

Associationpour la Coopérationdes professionnelsde l'InformationMusicale

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“Les hommes voyagentsur leurs pneus, complètementisolés les uns des autres.”

En lisant cette phrase de Max Horkheimer et Theodor W. Adorno, j’aipensé à ce qui venait lui répondre quelques décennies plus tard.L’ordinateur qui, à travers Internet, fonctionne comme un miroircomplaisant, alors qu’il est dans le fond un miroir déformant où ledérisoire côtoie la mise en abîme du savoir ?Le téléphone mobile, objet autour duquel se cristallisenttous les besoins, d’autant plus nombreux qu’ils sontplus faciles à satisfaire ? Le téléphone mobile donc quifait qu’aujourd’hui nous n’avons plus besoin de labulle de l’automobile pour avancer complètementisolé au beau milieu d’une foule ?L’auberge espagnole des réseaux de socialisationde l’Internet ?... etc.

Surfer ce n’est pas être ?Pourquoi cette entrée en matière ? Il me semble quecette citation illustrait d’une autre manière le cri ducœur d’Yves Alix déclarant lors du Congrès de l’ABF : “...pour moi un monde où on se retrouverait chacun chez soidevant son Internet, c'est un monde de cauchemar”. Façon pour moide partager ce sentiment et de rappeler que derrière le caractère“magique” de la technique se cache aussi un outil de contrôle.Chaque déplacement que nous effectuons sur Internet fait l'objet d'unsignalement ou d'un étiquetage. Si les informations ainsi collectées neveulent rien dire séparément, une fois mises en relation les unes avec lesautres, elle représentent une somme dont les enjeux stratégiques n'ontcertainement pas échappé aux développeurs “humains trop humains”de Google.Ce qui intéresse les marchands actuellement, ce n'est plus tellement quenous achetions les contenus qu'ils nous proposent, mais c'est le faitqu'en surfant sur les cases culturelles de l'Internet, nous rendions notre“cerveau disponible”(1) afin de biberonner de la publicité. Derniersexemples en date, les offres de gratuité de Warner (partenariat avecYouTube) ou d'Universal (alliance avec SpiralFrog).N'oublions pas que l'on a beau être relié au monde par tous les écrans

de télévision ou tous les réseaux imaginables, le rapport que l'onentretient à l'autre lorsque l'on est posté derrière un écran, est vécusouvent sur le mode de la séparation, si ce n'est de l'exclusion. Nousrisquons fort d’apparaître comme des “Robinson Crusoé” d’unenouvelle génération, l’océan faisant place à la toile, la notion de réseaucédant le pas à celle d’île.

Notre métier chiffonné ?Faut-il entrer en résistance ? Ces “hommes qui voyagent sur despneus” sont aujourd’hui au bord du dérapage tant leur adhérence aumonde physique est faible. Extrapolation ici de la notion “d’adhérence”chère à Gilles Rettel, qui “traduit la force de la liaison entre unphonogramme et un support” (voir sa contribution à ce bulletin).Faut-il lutter contre la perte d’adhérence, celle du support (ou duconfort ?) physique, de la collection délimitée dans l'espace ? Ou alorsœuvrer pour ou contre la pensée du bibliothécaire musical qui, elle, se“digitalise” dans les outils sophistiqués de l’Internet ?Nous nous trouvons actuellement dans cet entre-deux et cela nouschiffonne. Tout comme cette idée qu’avec Internet, le métier debibliothécaire musical pourrait changer de mains et finirabandonné au fond d’une poubelle, la mine aussi chiffonnée quecelle de l’univers ?

Amateurs éclairés d’Internet ?Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas ici de laisser libre cours à unehumeur grincheuse ou réactionnaire, en dénonçant d’un côté denouveaux modes d’appropriation de la musique, et en légitimant parailleurs des pratiques fortement établies : la lecture, le concert, lecinéma... ou que sais-je encore. Prônons plutôt la ludidité éclairée. Nous

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savons trop ce que la démocratisation de la culture, l’idée de libertémême, doit aux différents changements technologiques survenus au fildes siècles. Le lien serré qui existe, dans le domaine de la musique, entreorganologie, technologie et création. Il en est et sera sans doute demême pour ce qui est des possibilités de création ou de diffusion enligne. “Là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve” disait Hölderlin.Souhaitons aux “Robinson” de l’Internet de rencontrer un autre àla hauteur de “Vendredi”.(2)

Seulement, dans un contexte où les repères professionnels semblent sediluer, rappelons que nos missions restent d’actualité. Ne nous laissonspas gagner par un sentiment de vacuité, ne cédons pas pour autant auchant des sirènes des nouvelles technologies.

Grandir à l’ombre d’Internet ?En effet, pourquoi bouder mon plaisir d’écouter de la musique au volantde ma voiture ? De pouvoir téléphoner d’où je veux et quand je veux ?De me promener avec à ma disposition “toute la musique que j’aime”?De partager avec la communauté d'internautes en dés-adhérence mescoups-de-cœur, mes interrogations ou mes créations ? D'y dénicher destrésors d'imagination ?… etc.Eternels enfants que nous sommes. Le sac de billes a été remplacé dansnos poches par les téléphones mobiles ou les lecteurs mp3, maisl’expérience reste la même : jouer avec la répétition du même(3) afin dedevenir autre.Ces pratiques plus ou moins récentes ne viennent pas se recouvrir lesunes les autres, mais peuvent très bien représenter des modescomplémentaires d’appropriation de la musique, adaptés à denouveaux modes de vie. Même si, dans ce domaine, il reste à savoird’où nous parlons ou bien d’où je parle : de l’univers des bibliothèquesmusicales bien sûr, mais aussi de celui de la génération des babyboomers.

Assumer le fait que les bibliothèques musicales évoluent à l’ombred’Internet ou de la téléphonie mobile ? “... si les choses sont plusaisées pour les usagers, où est le problème ? Leur paradis ne saurait êtrele cauchemar(4) des bibliothécaires” nous dirait Dominique Lahary.D'autant plus que cette ombre peut aussi bien être rafraîchissante. Toutsimplement parce qu’elle permet de mettre en avant toute lacomplexité de notre métier, ainsi que le rôle de guetteur et de passeurque nous pouvons jouer.Comment ? En tirant un trait d’union entre le monde local (ici etmaintenant, notre ville, les habitants de notre quartier...) et le mondeglobal (Internet, toutes les formes d’accès à distance) ; en affirmant la

3

(1) Pour rappeler cet aveu inquiétant, tellement il donne à penserque son auteur règne en maître du monde.(2) Version Michel Tournier(3) Les morceaux de musique que l'on a déjà écoutés maintes foiset que l'on redécouvre à travers une lecture aléatoire.

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nécessité d’un espace public dédié à la musique ; en favorisantdifférentes formes de sociabilité ; en constituant une offre documentaireéquilibrée, loin de l’arrogance technologique et commerciale ; enpartageant notre goût et notre connaissance de la musique ; enmutualisant les technologies, mais aussi nos méthodes de recherche etnos connaissances ; en donnant toute sa pertinence à la notion decollection musicale hybride ; en devenant les partenaires de la créationmusicale... etc.

Savoir différerPour cela, “il convient en premier lieu de se familiariser soi-mêmeavec toutes les évolutions d'Internet, d'utiliser ou de participer àcertains sites pour voir de l'intérieur ce qui s'y passe, de mener un travailde veille -peut-être collectivement- et de prendre un peu de recul” nousdit Xavier Galaup dans sa contribution au bulletin.Car c’est en marchant qu’on fait du chemin ; cela facilite la réflexion, leretour sur soi, la prise de distance, le changement de perspective. C’estpeut-être aussi une manière de se débarrasser de ce sentiment“d’inquiétante familiarité” que nous procure parfois Internet et sesréseaux d’échanges autour de la musique. Elargir notre champd’action à Internet, non pas tant pour s’y sentir chez soi (l'illusionvirtuelle de Myspace ?) que pour y goûter la liberté d’y être soi-même (le monde de la musique libre sur Archive ?).Car en effet, de même que la numérisation porte en elle la dilutionde l’original, de même Internet offre l’illusion de pouvoir être chezsoi partout, d’être hébergé de toute part. S’en remettre pour lamusique aux communautés virtuelles frise le cannibalismetechnologique. Une nouvelle forme d’absorption, de réduction aumême. Ces identités qui s’agglutinent ne portent-elles pas en elles la fin

de toute originalité, de toute singularité et par là de touteliberté ? Vision sans doute extrême, mais le

risque du formatage des goûts et desoeuvres y est présent, allant de pair avec

celui du “tout, tout de suite”. Vouloir yrésister, c’est justement chercher àdifférer (le moment de l’assimilation?), se démarquer, être singulier.Encore une fois, les enjeuxpolitiques liés à Google, Windows,Apple, MySpace ou YouTube...

etc. dépassent de loin lesgéniaux inventeurs potaches

ou non qui ont pu être àl’origine de tels projets.

Savoir différer, sedistinguer alors. Cetteréflexion est en coursdans le monde des

bibliothèques musicales,et reste l’un de nos enjeux

majeurs, comme le suggèrentd’ailleurs les expériences et analyses

rassemblées ici pour notre bulletin :• l’article de Gilles Rettel qui fait à la fois la synthèse de lasituation de la musique en bibliothèque, développe de nouveauxoutils conceptuels et nous interpelle sur notre capacité à mutualisernos ressources,

• Xavier Galaup qui nous amène sur " les voies diverses de la musiquenumérique aujourd'hui ",

• les perspectives ouvertes par le dépôt légal de l’Internet (article dePierre Pichon et Pascal Cordereix),

• l’expérience en cours en vue de la " numérisation du fonds dedisques 78 tours des Archives sonores de la Médiathèque musicalede Paris ", relatée par Gilles Pierret, qui constitue un cheminementpatient mais riche de tant de promesses,

• la volonté du secteur Musique et audiovisuel du Service techniquedes bibliothèques de la Ville de Paris de partager son travail desélection (article de Pascale Sanz et Catherine Soubras),

4 ACIM2006

(4) Cauchemar : le terme apparaît pour la deuxième fois.

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• un éclairage sur les actions menées par nos membrescoopérateurs : la mise en ligne du Répertoire des bibliothèques etinstitutions françaises conservant des collections musicales (AIBM),la synthèse de la Journée d’étude des Bibliothécaires musicaux deMidi-Pyrénées, la présentation de l’IRMA,

• la mise à jour de notre outil technique et scientifique : la PCDM4,• le référendum des bibliothécaires, expérience encore timide, mais

symbolique, du désir de partager nos choix musicaux.

La dés-adhérence ?Un dernier mot sous forme de boutade, mais on n’est jamais aussisérieux que lorsqu’on rit...Les associations aussi avancent sur leurs pneus. La nôtre oeuvre pour lerassemblement et la reconnaissance des professionnels de l’informationmusicale. L’ACIM ne saurait poursuivre son action si vous ne devenezpas, à titre individuel, ou au titre de votre collectivité, membresadhérents.

Arsène Ott,Président de l’ACIM

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ACIM • Bureau de l'association • Président : Arsène Ott - BibliothèqueMunicipale de Strasbourg • Secrétaire : Nicolas Blondeau - Médiathèquede Dole (Jura) • Trésorier : Pascal Wagner Médiathèque Jules Verne deSt Jean-de-Vedas • Membres du Conseil d'Administration del'Association : Elizabeth Giuliani : Présidente de l'Association desdétenteurs de documents audiovisuels et sonores (AFAS) • XavierGalaup : Médiathèque Départementale du Haut-Rhin (Colmar) :président de l'Association des Bibliothécaires Musicaux de l'Est •Laurence Languin : Médiathèque Nadia Boulanger du CNSMD de Lyon,présidente de l'Association Internationale des Bibliothèques, archives etcentres de documentation Musicaux (AIBM) - Groupe français •Catherine Maisonneuve : Maison du Livre, de l'Image et du Son(Villeurbanne) • Christian Massault : VDL, Médiat Rhône Alpes • GillesPierret : Médiathèque musicale de Paris • Pierre Rebuffet : MédiathèqueODYSSUD (Blagnac) • Pascale Sanz - Service Technique desbibliothèques de la Ville de Paris • Catherine Soubras : Service Techniquedes bibliothèques de la Ville de Paris • René Vander Poorte :Médiathèque Durance (Cavaillon) • Jean-Noël Bigotti : Centred'information et de ressources pour les musiques actuelles (IRMA) •Sylviane Lange : Association Opéra • Francine Lureau : BibliothèquePublique d'Information (BPI) • Paul Heems : MédiathèqueDépartementale du Nord • Patrick Goczkowski : Bibliothèquedépartementale du Val d'Oise • Membre d'honneur : Michel Sineux

Directeur de la publication : Arsène Ott • Comité de rédaction : conseild'administration de l'ACIM • Ont participé • ce numéro : Pierre Pichon,Pascal Cordereix, Xavier Galaup, Dominique Hausfater, Pascale Sanz,Catherine Soubras, Jean-Noël Bigotti, Yves Alix, Jacques Larrieu, AndréNicolas, Nicolas Bordes, Louis Burle, Gilles Pierret, Pascal Wagner,Patrick Goczkowski, Paul Heems, Arsène Ott, Franck Schwebel, NicolasBlondeau, Gilles Rettel. • Conception graphique : Eric Adam • Revueannuelle de l'Association pour la Coopération des professionnels del'Information Musicale (Acim) • e-mail : [email protected] • Abonne-ments et correspondance : 11, rue du Parlement à 39100 Dole. •Impression : Jura Imprim', Dole

L'ACIM fédère des associations à vocation nationale ou internationale,l'AFAS (Association française des détenteurs de documents audiovisuelset sonores, http://afas.imageson.org), le groupe français de l'AIBM(Association internationale des bibliothèques, archives et centres dedocumentation musicaux, http://www.aibm-france.org), l'associationOPERA (Organisation, promotion et réalisations artistiques,http://www.festival-harpe.com), l'IRMA (Centre d'information etRessources pour les musiques actuelles, http://www.irma.asso.fr); desassociations à vocation régionales telles que l'association VDL (Vidéo-thécaires Discothécaires région Lyonnaise, http://www.acim.asso.fronglet Associations), l'association des Bibliothécaires musicaux de l'Est(http://www.acim.asso.fr onglet Associations) et le Groupement desBMMP (Bibliothécaires Musicaux de Midi-Pyrénnées, www.abiblio.com/bmmp)

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L’édition phonographique vuedepuis le dépôt légal : du support à l’Internet

Pierre Pichon, [email protected] Pascal Cordereix, [email protected] ,

Bibliothèque nationale de France, département de l’Audiovisuel

Instauré en 1938, le dépôt légal des phonogrammes s’effectue à laBibliothèque nationale de France en deux exemplaires pour touteréférence éditée ou distribuée en France. Ainsi se constituent en grandepartie les collections sonores conservées à la BnF. En même temps quece patrimoine unique d’enregistrements qu’il construit, le dépôt légalest un observatoire privilégié qui permet de rendre compte de laproduction de l’édition phonographique, dans toute sa diversité, et deses évolutions. Car tout au long de son histoire, le dépôt légal s’estadapté aux nouveaux types de documents et de supports, ainsi qu’auxnouveaux modes de diffusion. Et aujourd’hui, à l’heure où l’éditionphonographique en pleine mutation voit son avenir durablementmodifié par le développement de l’Internet, le dépôt légal s’adapte à cenouveau mode de diffusion, avec la mise en place du dépôt légal del’Internet.Un rapide regard sur les dernières années du dépôt légal des documentssonores et sur les premiers pas du dépôt légal de l’Internet permet demettre en perspective l’un et l’autre.

I Le dépôt légal des supports phonographiques :

DL Stats Déposants les 5 dernières années

2005 2004 2003 2002 2001Dépôt légal par an 11372 13397 15709 12842 14069

Déposants / Année 2005 2004 2003 2002 2001MajorsUniversal 1951 2563 3344 2767 3003EMI 1875 2195 2111 937 873Warner 686 1261 1589 1083 1352BMG 1187 1137 971 918SONY - BMG 1249 874 1246 1376 1681Virgin (2002) 556 1285Total majors 5761 8080 9427 7690 9112% Majors / Total DL 51,00 % 60,31 % 60,01 % 59,88 % 64,76 %

DL Les indés les + importants

2005 2004 2003 2002 2001Wagram 735 837 703 641 701Naïve 454 273 372 338 374Intégral 179 139 58 0 0Terra Humana 163 0 341 0 0Sodelim Ed Tawhid 155 0 0 0 0Debs Music 140 71 456 0 0Harmonia Mundi 124 440 405 157 150Night & Day 123 59 47 31 72AX's Music 111 0 0 0 0Arpège Calliope 103 0 73 0 0Edenways 101 16 74 0 0Nocturne 97 61 144 0 0Marianne Mélodie 92 0 0 95 0Frémeaux & Associés 84 49 235 1 84Masq 50 105 0 0 0M10 Musidisc 0 504 485 522 873Next Music 0 251 0 207 231Musea 0 172 0 272 0

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L’édition phonographique reste très largement dominée par quelquesmajors (entreprises multinationales et polyvalentes). Suite aux fusionscourantes dans ce domaine économique, elles se réduisent aujourd’huià quatre, Universal en tête, suivie d’EMI, Sony-BMG et Warner.Toutefois, depuis quelque temps, leur poids, en termes de référencesmises en circulation, tend singulièrement à diminuer. Cela s’expliqued’une part par la baisse intrinsèque de leur production et d’autre partpar le développement de l’auto-production rendue largement possiblepar l’explosion des nouvelles technologies. Il convient de rappeler queles chiffres mentionnés ne sont pas des chiffres de ventes et netraduisent donc pas la réalité du marché, mais plus un potentield’investissement et de distribution.On remarque par ailleurs que les labels indépendants, bien qu’encoreminoritaires dans la part des dépôts, en représentent en 2005 près dela moitié et participent ainsi à la diversité de la production.

DL Stats Supports 2005

Compacts, SACD, DVD audio 10 472

Vinyls 563

K7 Audio 337

DVD musicaux 1 019

12 391

Les supports optiques, diffusés auprès du grand public depuis 1983, ontquant à eux définitivement pris le pas sur le vinyle qui persiste malgrétout et sur les bandes magnétiques qui disparaissent inexorablement,dernière évolution avant la disparition annoncée des supports pour unpassage global à une distribution en ligne. De son côté, la production en hausse de DVD musicaux reflète ledynamisme de maisons de disques tournées vers l’avenir. En effet, cesupport qui a définitivement supplanté la K7 vidéo est en pleineexpansion et enrichit l’offre musicale : concerts enregistrés, clips,tournages, interviews sont autant de moyens d’expression à ladisposition d’artistes qui donnent à se voir et de maisons de disquestoujours à la recherche de nouveaux publics. Le phonogramme du XXIe

siècle intègre de plus en plus souvent des images vidéo.

Enfin, en ce qui concerne les genres musicaux, on constate uneproduction largement dominée (plus de 60 %) par les musiques ditespopulaires (pop / rock, variétés, chanson…), mais la musique classiqueconserve une place non négligeable (18 %) devant le jazz et blues (7 %).

C’est donc dans un contexte encore très instable mais résolumentacquis au développement des nouvelles technologies que l’éditionphonographique se projette. Le dépôt légal doit donc lui aussi s’adapterpour rendre compte des nouvelles formes d’expression musicale etnotamment de la dématérialisation des supports. C’est ce qu’entérine laloi (dite DADVSI) 2006-961 du 1er août 2006 (publiée au JournalOfficiel le 3 août 2006) relative aux droits d’auteur et aux droits voisinsdans la société de l’information. Celle-ci, en effet, dans son Titre IVrelatif au dépôt légal (articles 39 à 47), consacre la mise en place d’undépôt légal de l’Internet.

II Le dépôt légal de l’Internet :

L’article 39 de la loi du 1er août 2006 étend le dépôt légal àInternet dans les termes suivants : “Sont

également soumis au dépôt légal lessignes, signaux, écrits, images, sons oumessages de toute nature faisantl’objet d’une communication aupublic par voie électronique”. Sontdonc concernées les “publications

électroniques” en ligne constituant unensemble de “signes, signaux…” relevant de

l’espace public de navigation.L’obligation de dépôt légal pèse sur les personnes qui

éditent ou produisent en vue de la communication au public par voieélectronique des “signes, signaux…”. Pour que la loi leur soitapplicable, il faut que ces personnes aient un lien avec le territoirenational. Ce lien, et donc le périmètre exact des publicationsélectroniques concernées, doit être précisé dans le décret d’applicationde la loi.

L’Institut national de l’Audiovisuel (INA) est en charge de lacollecte des sites relevant du domaine de la communication

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audiovisuelle (en particulier ceux de la radio et de la télévision), et laBnF de tous les autres, et notamment des sites “musicaux” (dans uneacception large du terme comme nous le verrons ci-dessous) quiintéressent plus particulièrement notre propos ici.

Le dépôt légal d’Internet va être prioritairement réalisé selondes procédures de collectes automatiques effectuées à l’aide de robotsde capture. Plus précisément, la BnF va mettre en œuvre ce dépôt légalen recourant cumulativement aux trois procédures suivantes :- des captures massives et automatiques de domaines comme le .fr, parexemple,- des collectes ciblées, également automatiques, de sites sélectionnéspar échantillonnage par le personnel de la BnF selon des critèresgarantissant la continuité des collections du dépôt légal,- en cas d’échec des procédures de collectes automatiques (architecturedu site, format de fichiers utilisés…), la remise d’une copie ou extractionde la publication électronique par l’éditeur ou le producteur pourra êtreenvisagée selon des modalités à déterminer en accord avec celui-ci.

Anticipant la publication de la loi, la BnF a mené depuis 2001 un certainnombre d’expérimentations de collectes de sites Internet. La dernièreen date remonte à l’automne 2005. Parallèlement à une collecteglobale automatique du domaine français, une collecte ciblée a été miseen place. Les bibliothécaires de la BnF ont ainsi sélectionné paréchantillonnage 4 500 sites (représentant 40 millions de fichiers, dontenviron un tiers de blogs) qui ont fait l’objet de cette collecte ciblée.Dans ce cadre, le département de l’Audiovisuel de la BnF a sélectionné600 sites musicaux.

Il est important de revenir sur les grands principes ayant présidé à cettesélection. Parallèlement à la collecte globale, l’objectif de cette collecteciblée était de créer un échantillon représentatif des différents modes deprésence et de diffusion de la musique sur Internet, tout en testant lescapacités du robot de capture à accéder à des fichiers sonores en ligneet à les restituer. Aussi la sélection réalisée n’a-t-elle de valeur qu’entermes d’échantillon ; elle n’a aucune prétention à être à elle seule, dansle périmètre qui est le sien, le dépôt légal des sites musicaux. En ce sens,elle permet l’établissement d’une première typologie qui, au travers degrandes catégories (industrie du disque, sites institutionnels, sitesressources, etc.), croise des critères de contenus musicaux sur Internet,de modes techniques de diffusion (architecture des sites, formats defichiers, streaming…), et de contexte éditorial (les pages du site, lesliens…) dans lequel ces contenus sont publiés. Car, outre les “œuvres”en elles-mêmes, l’objectif est également d’appréhender l’Internetcomme un média en soi.Le grand principe affirmé tant à travers la sélection faite qu’à travers latypologie qui l’organise est celui de la continuité des collections dudépôt légal, le terme de “continuité” étant ici à comprendre dansplusieurs sens.Tout d’abord, la collecte ciblée ne doit en rien être assimilée à unepolitique éditoriale de “signets” ou de “favoris” (voir “les Signets” de laBnF, ou le “Répertoire des sites musicaux” de la Cité de la Musique). Elles’en distingue radicalement. Elle se veut, comme l’est le dépôt légal sursupports, le reflet de la diversité des modes de production, de création,de diffusion et d’usage de la musique, sans discrimination ni a priori,tout jugement de valeur de la part du bibliothécaire réalisant lasélection devant être – autant que faire se peut – proscrit. Et si lasélection réalisée entend bien jeter les bases d’une politiquedocumentaire du dépôt légal de l’Internet, c’est avant tout le souci dereprésentativité qui l’a guidée. On ne s’étonnera donc pas de trouverdans la collecte ciblée des sites de sonneries de téléphones portables(blingtones.fr, etc.) ou de karaoké (karaoke-mp3.net).Ceci posé, cette notion de “continuité” vise à collecter ce qui va migrer- ou l'a déjà fait - de l'édition sur support à l'édition en ligne. Ceciconcerne évidemment les contenus musicaux eux-mêmes, dans toute ladiversité de leur diffusion en ligne : des plates-formes de télécharge-ment aux sites d’artistes. Mais cela concerne également ladocumentation et l’information musicales qu’on aurait trouvée il y apeu encore sous la forme de monographies ou de périodiques sursupport papier. Le cas des webzines est tout à fait révélateur de cettemigration (voir par exemple : citizenjazz.com, thefrenchtouch.org,altamusica.com, etc.).Mais la notion de “continuité” vise aussi à rendre compte des phéno-mènes émergents intrinsèquement liés au média Internet, qui n’existentque par lui, sans l’antériorité du support. C’est par exemple le cas des

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blogs et audioblogs : 4 millions de blogs ont été collectés lors de lacollecte ciblée de 2005 (pour citer les blogs audio collectés les plusconnus : blogotheque.net, le blog de David Fenech, Discolabel,Podaufeu.free.fr, etc.). Mais c’est également le cas des musiques dites“libres” ou “indépendantes” dont la sélection a voulu rendre compte del’explosion sur Internet. Ici, tant le contenu - inédit sur support - que lemode de diffusion et le nombre impressionnant de sites qui y sontconsacrés, font de ce mouvement un phénomène émergent, lié aumédia Internet. Soit en termes de contenu musical en ligne(Jamendo.com, par exemple pour n’en citer qu’un) ; soit en termesd’information, d’aide à la production, de promotion… (par exemple,autoproduction.net, musiciens.biz, musique-libre.org devenu depuisdogmazic.net, bokson.net, etc.).Internet ne peut se comprendre sans l’éphémère, l’évanescence et laversatilité qui le caractérisent. Depuis la collecte de la fin 2005, des sitesont disparu (neophoniques.com, cmazik.com, ninon.nupha.net, etc.,autant de plates-formes de téléchargement qui n’ont pas survécu) ;d’autres - la plupart - ont connu des évolutions spectaculaires. L’un desobjectifs de la collecte ciblée était précisément de rendre compte de cetéphémère de la toile, en même temps que d’évaluer la périodicité decollecte en fonction des différents sites. Cette question est essentielleparticulièrement dans le domaine des sites liés à l’actualité. Soit parcequ’ils sont liés à un événement ponctuel, comme l’année du Brésil enFrance en 2005 (bresil-bresils.org), ou le concert-journée d’action du 2juillet 2005 “Live 8, la longue marche vers la justice”, tenu en simultanéà Londres, Paris, Berlin… (live8.com).Soit parce qu’ils sont en soi des agendas de l’actualité culturelle etdoivent donc être collectés à chaque “parution” d'un nouveau“numéro”. On citera par exemple La Scène, le magazine desprofessionnels du spectacle (professionnelsduspectacle.com), Jazz Breakpour l’actualité du jazz (jazzbreak.com), ou Parissi, l’actualité desmusiques actuelles à Paris (parissi.com), etc.

A ce stade, la BnF a déjà constitué une collection d’archivesde l’Internet qui représentent 6 milliards de fichiers pour un volume de68 téraoctets. Aujourd’hui, la loi du 1er août 2006 l’autorise à passer dustade de l’expérimentation à celui de la collecte “grandeur nature” du

dépôt légal de l’Internet. La consultation par leschercheurs ne pourra intervenir, elle, qu’après la

publication du décret d’application de la loi.D’ici là, beaucoup reste à faire : affiner les

procédures de collectes, évaluer lescollectes globales et les collectes

ciblées, développer des outils deconsultation, etc. La tâche est

immense, mais elle est à lahauteur du défi lancé :

collecter, préserver, restituer lamémoire de l’Internet.

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Musique 2.0 : quelques pointsde repère et réflexionssur la musique numérique

Xavier Galaup

Introduction

Les loisirs numériques, du téléphone mobile à l'ordinateur en passantpar les assistants électroniques (ou PDA, de Personal Digital Assistant) etles baladeurs numériques, ont pris une place importante dans notrequotidien. La musique sous forme numérique y est prépondérante :personnalisation de la sonnerie de son téléphone mobile à partir d'unechanson, recherche, écoute et téléchargement de musique sur sonordinateur puis transfert sur un appareil mobile afin de l'écoutern'importe où, concert suivi sur son téléphone mobile, achat d’un albumsous forme de clé USB (Universal Serial Bus)... Ces pratiques ont dépasséles technophiles ou les jeunes et se sont répandues dans les différentescouches de la population. La baisse des prix et le nombre croissant deproduits mobiles qui permettent de lire des fichiers musicauxcontribuent à cet essor, de même que l'offre légale de téléchargementa probablement permis de banaliser ce type de consommation de lamusique. La musique vient certainement en second dans les usagesd'Internet. En France, un million de personnes sont connectées enmême temps pour des activités liées à la musique (téléchargement,écoute…), soit 50 % de l’activité du réseau internet ; 31 % desinternautes, sur un mois, disent avoir téléchargé de la musique. Selonl'Observatoire de la musique, l'utilisation des outils de P2P (peer-to-peer) amènent les internautes à devenir des amateurs passionnés demusique et, dans l'optique de l'échange et découverte, desprescripteurs.

Le concept de Web 2.0 inaugure une nouvelle phase dans l'utilisationde la toile. Il repose sur quelques grands principes :

- premièrement, le web comme plate-forme hébergeant lesapplications et les données, c'est à dire qu'il n'est plus utile d'avoirdes logiciels sur son ordinateur ou d'y stocker ses fichiers. Toutdevient accessible via un logiciel de navigation et depuis n'importequelle machine (1);

- deuxièmement, la création ou la facile maîtrise des contenus par lesinternautes grâce aux blogs et aux tags (mots-clés choisis parl’usager). Ainsi les internautes mettent à disposition du contenugrâce à la simplicité et à la souplesse d'utilisation des blogs ouautres plates-formes d'hébergement social type Skyblog, MySpaceou Podemus. Une fois ces contenus (texte, image ou son) sur latoile, ils peuvent être organisés et recherchés grâce aux tags oumots-clés. Nous pouvons parler de socialisation de l'indexation (2);

- 70) où ce sont les internautes qui indexent leurs documents. Dèslors, il se met en place de nouvelles possibilités pour rechercher,découvrir et s'approprier la musique sur internet.

Les voies diversesde la musique numérique aujourd'hui

Comme il est impossible d'être exhaustif tant les services et lesexpérimentations sont multiples en matière de diffusion oud'expérience musicale sur support numérique, je proposerais iciquelques grandes tendances accompagnées de quelques exemples.

Nous commencerons par faire le point sur les offres légales detéléchargement. Le système le plus répandu en Europe est pour l'instantl'achat de titres à l'unité, dont le prix semble actuellement stabiliséautour de 99 centimes d’euro. Comme pour tous les autres produits, il

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1 Writely ou Ajaxwrite sont des traitements de texte en ligne. Allmydataou Foreversafe permettent de stocker gratuitement des fichiers sur unserveur. 2 Folksonomie d'après le terme anglais correspondant. A lire à ce sujetl'article d'Olivier Le Deuff dans le BBF 2006 n°4 p. 66

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existe des systèmes de réductions qui augmentent en fonction dunombre de titres prépayés. Nous trouvons plus rarement la vente desmorceaux au kilo-octets qui reviendrait moins cher selon l'analyse dusite Techcrunch. Par ailleurs, toutes les grandes plates-formesaméricaines proposent la location autorisant soit l'écoute uniquementsur son ordinateur soit la possibilité de le transférer ensuite sur unbaladeur numérique. Avec cette formule, l'internaute n'est paspropriétaire de sa musique et tous les morceaux deviennent illisiblesquand il arrête de payer son abonnement. Voici quelques-unes desplates-formes : iTunes, Allofmp3, Virgin, AOL Music et Napster. Selonune étude du Cabinet Screen Digest, la vente de musique numériqueen Europe a doublé en un an pour atteindre en 2006 la somme de 280millions d'euros. Elle pourrait s'élever à 1,1 milliard en 2010,compensant en partie la chute des ventes de CD. De 29 millionsaujourd'hui, le nombre de baladeurs numériques atteindra pour sa part80 millions à cette date.

Au grand dam des grandes compagnies de disques, l'essor et la fiabilitédes offres légales ainsi que des législations de plus enplus dissuasives ne semblent pas arrêter les échangesentre particuliers (P2P) même s'ils tendent à diminuerselon les chiffres de l'IFPI (Fédération Internationalede l'Industrie Phonographique), passantde 1,1 milliard de fichiers en 2003 à885 millions en 2005. D'ailleurs,certains analystes, y compris dans lesbibliothèques comme Yves Alix,pensent que la loi dite DADVSI seradifficilement applicable. Lestechnologies de P2P deviennentplus sophistiquées à la fois pouréchapper à la répression et pouraccélérer la vitesse de transfert desfichiers, comme la BitTorrent3. LeP2P se simplifie grâce à des logicielslibres plus conviviaux pourl'utilisateur novice. Il y a d'autressolutions que le P2P commel'échange de disques entre particuliersmis en place par le site lala.com : lesinternautes sont censés échanger desdisques originaux et les effacer de leurdisque dur après envoi (sic !), le sitefournissant une enveloppe prépayée etfacturant 1$ par envoi (dont 20 centimesrevient aux artistes), et il est possibled'écouter le disque avant de le demander. C’est pourquoi les débats se focalisent sur la questionde la rémunération des artistes face à la complexité ducontrôle. Si les maisons de disques continuent de croire en l'économiede la rareté, en revanche les tenants de solutions alternatives défendentl'idée d'un forfait musical inclus dans l’abonnement internet ou celled’une économie de l'abondance entraînant la réduction drastique desprix. Ne vaut-il pas mieux vendre 200 000 titres à 2 centimes que 10000 fois à 9 centimes ? Il y a aussi un vrai risque de devoir un jour payerpour chaque usage comme cela existe déjà pour la consultationd'articles de périodiques en ligne. Chez les artistes, même si de grandsnoms ont défendu la DADVSI au côté des labels, nous assistons malgrétout à une prise de conscience croissante des aberrations liées au toutmarchand, avec de plus en plus d'artistes offrant des fichiers libresd'usage selon différentes modalités dont la plus connue est la licenceCreative Commons. Nous y trouvons la notion de création comme biencommun. Cependant les maisons de disques ne sont pas prêtes àbaisser les bras car l'enjeu financier est probablement très important àleurs yeux, eu égard à la multiplication des appareils mobilessusceptibles de lire la musique. Elles pensent que cette omniprésence dela musique dans notre quotidien devrait leur assurer un pactole.

L'offre sonore numérique ne se limite pas à la musique. Les webradiossont apparues assez vite. Nous nous trouvons devant une incroyablediversité pouvant aller jusqu'à la personnalisation complète de sa radio.

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3 Système de P2P multipoint où celui qui télécharge devient aussiserveur pour d'autres internautes. Voir l'article Wikipédia pour plusd'informations : http://fr.wikipedia.org/wiki/BitTorrent

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Il y a bien sûr les audiolivres en version payante ou libre. Nous trouvonsdésormais de plus en plus de conférences, de colloques ou dedocumentaires disponibles le plus souvent en téléchargement gratuit.Mais le grand boom de ces derniers mois provient de la vulgarisation dupodcasting ou baladodiffusion. Il s'agit d'une évolution importante dansla diffusion des contenus sonores numériques. En effet, le podcastingpermet de recevoir de manière automatique, à l'aide d'un logicielspécifique, le fichier son proposé par un site. Ce fichier est ensuitetransféré sur son baladeur numérique pour être écouté n'importe où. Lapropagation de cette technologie est concomitante à celle des blogs carcertains d'entre eux souhaitaient partager leurs goûts musicaux ou leurspropres musiques. Là aussi, il s'est développé rapidement des logicielsou des sites permettant de créer et diffuser facilement son podcast.L'imagination faisant le reste, nous avons maintenant une multiplicitéde podcasts : du journal intime sonore aux créations musicales enpassant par les chroniques de disques ou des contes érotiques. Lesstations de radio traditionnelles se sont aussi emparées de ce nouveaumoyen de diffusion différé de leurs émissions. Le nombre d'émissionsest pour l'instant limité, mais il est probable qu'elles seront toutesdisponibles en podcast dans les prochains mois.

En remplaçant les sites personnels, les blogs, incluant parfois des fichierssons, représentent un nouveau moyen de faire connaître sa musique,celle que l'on aime ou celle que l'on fait. Faire fonctionner un blog n'estpas plus compliqué que d'utiliser un logiciel de messagerie ou d'écriresur un forum. Selon une étude récente d'Ipsos, 18 % des Françaisauraient créé un blog au cours du premier semestre 2OO6. Les blogssont devenus la rampe de lancement pour des artistes inconnus quipeuvent faire écouter puis vendre à moindres frais leur production. Iln'est pas rare de voir des graffitis renvoyant au Skyblog d'un petitgroupe de quartier. Les blogs assurent via les commentaires uneinteractivité plus étroite entre les fans et les musiciens, notammentautour des concerts. Les grandes maisons de disques se sont vite misesau diapason en l'utilisant pour leurs propres artistes et pour dénicher àmoindre frais de nouveaux talents. Créer un blog ne suffit pas à le faireconnaître mais il faut attirer les amateurs et bénéficier de la rumeur dela blogosphère. C'est toute l'alchimie qui se met en place à travers lesnouveaux réseaux sociaux sur internet : communauté de blogs typeSkyblog ou socialisation de l'écoute comme Last.fm.

En septembre 2006, deux annonces ont montré que le marché de lamusique commençait peut-être une mutation numérique profonde àtravers des expérimentations :

- la plate-forme de blogs MySpace US va vendre la musique de 3000groupes indépendants ;

- Universal va mettre à disposition gratuitement une partie de soncatalogue via un réseau de P2P. Les fichiers seront vérouillés et leservice devrait être financé par de la publicité.

Socialisation virtuelle : découvrir,s'approprier et pratiquer la musiquedans un monde numérique

Face aux stratégies de vente du type “les autres achats de ceux qui ontacheté ce produit...”, il s'est mis en place d'autres systèmes derecommandation. Nous pouvons distinguer deux tendances : d'unepart un réseau social virtuel comme Last.fm où l'internaute est un peuplus actif, d'autre part une approche plus automatisée comme Pandora,basée sur des algorythmes et la sérendipité (de l'anglais serendipity :découvrir par hasard quelque chose lors d'une recherche). Ces réseauxsociaux s'inscrivent d'ailleurs dans la continuité des réseaux de P2P oùexistaient déjà des systèmes de recommandation entre internautes.Mystrands s'inscrit dans la première catégorie : vous téléchargez unprogramme qui vous sert à écouter la musique et fait des suggestionsen fonction de vos écoutes - Les suggestions viennent-elles déjà de lacomparaison avec d'autres membres du site ? - et vous vous créez unprofil sur le site internet qui vous permet d'avoir aussi des suggestionsselon vos goûts et de voir les morceaux écoutés par des membres ayantdes intérêts musicaux similaires. Vous pouvez ensuite échanger avec lesautres membres du site et leur faire des recommandations. Vous pouvez

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aussi partager les playlists de votre lecteur iTunes ou Windows MediaPlayer et bien sûr, fonction quasi-obligatoire du Web 2.0, vous pouvezindexer ou chercher la musique avec des mots-clés libres. Dans la mêmeveine, Last.fm offre aussi la possibilité de créer des groupes autour d'unartiste, d'un genre musical ou de centres d'intérêt farfelus comme lesbuveurs de thé... pourquoi pas comme le suggère Nicolas Bravais de laBM d'Oullins autour des auditeurs d'une bibliothèque. Last.fm donneaussi des informations sur les différents albums d'un artiste avecun renvoi vers un site de vente, la biographie de celui-ci qui peutêtre modifiée par les internautes à la manière de Wikipédia, ainsique la possibilité pour ses membres d'avoir un blog. Se trouvedonc réuni un ensemble de conditions pour vivre et partagervirtuellement ses passions musicales. Il manque pour l'instantune étude sociologique sur ce type de réseaux sociaux commecelle qui a été faite pour le site de partage de photos Flickr.Dans Inside Flickr publié sur Internet Actu, Hubert Guillaudmontrait une vraie dynamique autour des photos mises enligne : les commentaires, la pédagogie et l'émulation autourd'une technique photographique ou d'un thème ou lefonctionnement des groupes. Il est à parier qu'il se passe deschoses similaires autour des réseaux musicaux virtuels.

Les moteurs de recherche principaux comme Yahoo! ouAltaVista s'adaptent à la demande des amateurs de musiqueen proposant des portails de recherche spécifiques pourYahoo! ou un onglet MP3/Audio pour AltaVista. Lesmoteurs de recherche de blogs quant à eux proposent denaviguer ou de suivre via des flux RSS des mots-clés (tags)comme music ou mp3... Nous trouvons aussi The HypeMachine qui est un agrégateur de blogs audio, un portailqui rassemble tous les fichiers sons postés dans unesélection de blogs musicaux (4). Il se développe par ailleursdes moteurs de recherche spécifiques et plussophistiqués. Si beaucoup d'entre nous connaissent etutilisent Allmusic, il existe des alternatives oucompléments comme par exemple Mercora MusicSearch qui permet de chercher par artiste et genremusical ainsi que d'obtenir la biographie, la photo ouun podcast. Avec Windows, vous pouvez écouter lesmorceaux. Ghanni Music quant à lui propose derechercher par titre de chanson ou par artiste et faitdes suggestions à partir d'une analyse automatisée dela musique (rythme, timbre, instruments, paroles...).Plus original est le concept de Liveplasma qui proposeuniquement une recherche par artiste ou groupemais délivre le résultat sous forme de carte où sontaffichés les artistes proches. Un brève discographieest présente sur un bandeau latéral. La mêmeinterrogation peut être effectuée avec un film, unréalisateur ou un acteur. Quelques tests réalisésmontrent que les résultats sont plutôt concluants.Avec la floraison des podcasts, nous trouvons maintenant unemultiplicité de sites pour s'y retrouver : des portails type Podemus aumoteurs de recherche comme Casteropod en passant par des annuairestel que Podcast.

Les ordinateurs et Internet jouent en outre un rôle dans l'évolution despratiques musicales. D'après les différentes études du Ministère de laCulture, ces dernières sont parmi les premières activités culturelles desFrançais, représentant 5 millions de Français de 15 ans et plus. Dans cecontexte, la musique assistée par ordinateur s'est développée en partiegrâce à l'offre de matériels et de logiciels qui s'est démocratisée. Il y ades sites qui proposent des sessions payantes pour apprendre uninstrument de musique. Cependant des logiciels libres se développentpour faire de la musique ou du mixage ainsi que de l'entraide à traversdes forums. Internet vient parachever ces pratiques amateurs en leuroffrant une tribune à moindre coût. D'ailleurs beaucoup d'artistesreconnus se passent de studios d'enregistrement et produisent leursalbums chez eux. Comme il devient plus facile de produire et de diffusersa musique via Internet et les sites de réseaux sociaux virtuels, de plusen plus d'amateurs ou de professionnels non signés par un label se font

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4 A la manière du généraliste Netvibes, Music-Hardware est une page dedémarrage personnalisable qui contient par défaut des informationsmusicales.

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connaître ainsi, tel que Lustra. Internet permet aussi de composer, dejouer ou de mixer à distance via des logiciels ou des plates-formesadaptés comme par exemple eJamming.

Selon Sylvie Krstulovic et Alban Martin dans un article publié surInternet Actu, ce qui compte, en tout état de cause, c'est l'expériencemusicale: "Plus qu’un bon morceau de musique, ce que recherche lepublic est une bonne expérience musicale : c’est-à-dire une relation à lamusique, à son auteur, à son univers sonore à la fois unique et chargéed’émotions. Une musique nous fait vibrer, ou sinon, on ne l’écoute pas."Cela passe en particulier en réduisant la distance avec les fans. C'est leconcert qui offrirait la relation la plus forte dans ce domaine. Il sembled'ailleurs que la fréquentation des concerts ne se soit jamais aussi bienportée. Internet peut aussi être un vecteur de relation privilégiée avecl'artiste et sa musique. S. Krstulovic et A. Martin évoquent ainsi lapossibilité de choisir sa version d'un morceau parmi les 5000 proposéespar le groupe Prodigy, la production d'un album à l'aide d'unesouscription lancée via un site, comme pour Maria Schneider dont laWarner refusait de produire le 4e opus, ou encore les réseaux sociauxfaisant la promotion d'un artiste moyennant, pourquoi pas, une petiterétribution. Internet pourrait aussi favoriser la co-création del'expérience musicale à laquelle les bibliothèques pourraient s'inscrire.

Vers une bibliothèque musicale virtuelle ?

Lors de la journée d’étude “Image et son en bibliothèques : à l'heure duvirtuel” organisée par la COBB (Agence de coopération des

bibliothèques et centres de documentation en Bretagne),Dominique Lahary évoquait dans sa synthèse une

évolution des bibliothèques vers une segmentation desmissions. Cela pourrait entraîner une

diversification de l'offre de contenus enfonction des supports et des publics. Les

bibliothèques musicales françaisesproposent actuellement peu de services enligne. En dehors de quelques exceptions,

nous trouvons dans le meilleur des casl'accès au catalogue et une liste de sitesmusicaux. Il y a bien sûr laMédiathèque de la Cité de la musiquequi donne accès sur son site internet à

des extraits musicaux ou vidéo de sonfonds, en particulier les concerts de la

Cité de la musique, ou iThèque, le service detéléchargement musical de la Médiathèque de

l'Agglomération troyenne avec la société canadienne Tonality qui offreles titres d'artistes indépendants. Il y a par ailleurs L’e-music box de laBibliothèque francophone de Limoges qui permet d'écouter en lignequelques morceaux d'artistes locaux. Une législation restrictive ainsi quedes budgets limités sont les freins principaux en la matière. Pluspragmatiques et peut-être plus riches, nos collègues d’outre-Atlantiquedisposent déjà d'audiolivres en téléchargement. Cependant le podcastbénéficie actuellement d'un statut juridique flou qui pourrait permettredes expérimentations en la matière à partir de nos animations, pourfaire connaître des artistes locaux ou pour proposer des chroniquesmusicales. En lien avec l'évolution actuelle du web, nous devrionscertainement rendre plus interactifs nos sites Internet, y compris noscatalogues, comme le font déjà nos collègues américains, (5) et ouvrirnos données bibliographiques, tel que le suggère le titre d'uneintervention de Frédéric Martin de la BnF pour un colloque à l'universitéde Paris 8 (signalé par Marlène Delaye sur son blog), pour favoriser leurréutilisation tel que c'est couramment pratiqué dans la logique du Web2.0 (6).

Je défends depuis quelque temps l'idée que nous devrions investir latoile de contenus éditoriaux favorisant la découverte musicale. Il nefaudrait certainement pas se contenter de critiques de disques ou delistes des meilleurs albums dans un genre mais plutôt s'appuyer sur nosconnaissances pour construire une multiplicité de parcours au sein de lamusique. Les bibliothécaires musicaux disposent d'au moins deuxatouts majeurs : l'éclectisme de leur oreille musicale permettant uneappréhension globale et critique des publications musicales ainsi qu'unecompétence pour rechercher et sélectionner des contenus. La créationde Points d'actu à la BM de Lyon et le projet à la Médiathèque de

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l'Agglomération troyenne de créer des contenus rédactionnels encomplément des morceaux numériques proposés sur iThèque mesemblent en ce sens tout à fait pertinents. Un autre exemple est donnéavec la BM de Lyon qui devrait mettre en ligne prochainement unportail dédié au public jeune. Les publications que nous pourrionsmettre en ligne devraient rester interactives à la manière des blogs etêtre complètement différentes des offres commerciales ou du joyeuxdésordre des réseaux sociaux virtuels. A la manière de Zazieweb ou duprojet de la BM de Grenoble pour les livres, nous pourrions aussi susciterun réseau social d'auditeurs autour de nos collections musicales. Nouspourrions aussi agir pour promouvoir la production jeunesse de qualité.En tout état de cause, devenons pragmatiques et faisons desexpériences. Il ne s'agit pas de se lancer à corps perdu dans n'importequel projet séduisant. Une réflexion préalable est nécessaire pour définirdes objectifs, prendre la mesure du contexte et trouver desfinancements, mais il me paraît maintenant urgent de s'en préoccuper.Pour éviter de disperser les énergies et les moyens comme avec lesmultiples services de questions/réponses, de tels projets pourraient êtremenés de manière coopérative.

Il convient en premier lieu de se familiariser soi-même avec toutes lesévolutions d'Internet, d'utiliser ou de participer à certains sites pour voirde l'intérieur ce qui s'y passe, de mener un travail de veille - peut-êtrecollectivement - et de prendre un peu de recul. Nous pouvons joueraussi un rôle de vulgarisation auprès des usagers : combien savent ceque c'est qu'un podcast ? Combien connaissent les musiques libres ?Combien savent utiliser toutes les fonctions de leurs logiciels ouappareils musicaux numériques ? Utilisent-ils autre chose que Googlepour rechercher de la musique ?

Il existe en région parisienne deux projets de bibliothèques musicalessans espace physique. Autant c'est le moment de nous pencher sur ladiffusion de la musique sous forme numérique, autant cela me paraîtencore prématuré de faire disparaître complètement le support. Malgréles tentatives de Louis Burle auprès des plates-formes detéléchargement françaises, il semble pour l'instant difficile d'obtenir desconditions financières acceptables pour acquérir dans l'ensemble desoffres de musique numérique légale. L'approche d'un consortiumd'achat type Carel (Consortium pour l'Acquisition de RessourcesElectroniques en Ligne) ou Couperin ne pourra probablement pasaméliorer cet état de fait car les maisons de disques préfèreront vendreplus cher à des sociétés comme Yahoo! qui proposera ensuite sesformules de location. D'autre part, l'offre musicale numérique est loind'être satisfaisante afin de constituer une collection de bibliothèque. Iln’est pas sûr que celle-ci s'élargisse tant que cela. La musiquenumérique présente un autre écueil : une qualité sonore moinssatisfaisante du fait des techniques de compression (7).

Face à la multiplication croissante des contenus musicaux disponibles,l'internaute est menacé d'info-obésité ou de noyade dans un flot demusique numérique. C'est peut-être là que nous pouvons reprendre unrôle de passeur par un travail de sélection, de validation et de mise envaleur des ressources musicales numériques. C'est peut-être là que nouspouvons valoriser des collections qui n'existent pas sous formenumérique et, à défaut de pouvoir les numériser, les envoyer, pourquoipas, à domicile. Pourquoi ne pas proposer des formations ou sessions dedécouverte d'un artiste, d'une année musicale ou de musique pour serelaxer ? Celles-ci pourraient continuer à vivre sous forme de podcastssur le site de nos bibliothèques.

Face aux craintes de notre disparition au sein du réseau de lecturepublique, l'enjeu actuel est peut-être d'inventer la bibliothèque musicalehybride, un remix des services actuels dont une partie serait accessibleà distance et où de nouveaux services sur place ou en ligne seraientcréés.

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(5) Une fois qu'il s'est identifié, le lecteur peut ajouter ses mots-clés à unenotice et mettre un commentaire texte. Ces informations sont visiblespar les autres lecteurs.(6) Exemple d’interopérabilité d’applications grâce à des donnéesouvertes : Talkr (http://www.talkr.com/) permettant de transformer enpodcast le texte d’un blog ou Frappr (http://www.frappr.com/) rendantpossible la création de cartes selon des thèmes à partir de Google Maps.(7) MusicGiants propose des fichiers numériques en hi-fi :(http://musicgiants.com/). Est-ce que cette société fera des émules ?

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Liste des sites cités :

Allmusichttp://www.allmusic.com/

Allmydata, unlimited free storagehttp://www.allmydata.com/index.php

Allofmp3, vente de musique au kilo-octet http://www.allofmp3.com/

Altavista recherche audiohttp://www.altavista.com/audio/default

Casteropod, moteur de recherche de podcastshttp://www.casteropod.com/

Creative Commons Francehttp://fr.creativecommons.org/

eJamminghttp://www.ejamming.com/

Foreversafe, votre coffre-fort multimédia illimitéhttp://foreversafe.com/

The Hype Machine, audio blog aggregatorhttp://hype.non-standard.net/

Lala (échange de cd entre particuliers)http://www.lala.com/

Mercora Music Searchhttp://search.mercora.com/msearch/index2.jsp

Music-Hardware (page de démarrage personnalisable)http://fr.music-hardware.com/

Podcast.net, annuaire de Podcasts http://www.podcast.net/

Yahoo! Music Francehttp://fr.launch.yahoo.com/

Liste sélective d'articles ou de sites :

Apprivoiser le futur. Comptes rendus des Rencontres nationales 2006 desbibliothécaires musicaux (7 avril 2006)http://www.acim.asso.fr/rubrique.php3?id_rubrique=60

Image et son en bibliothèques : à l’heure du virtuel. Compte rendu de lajournée d’étude organisée par la COBB (6 avril 2006)http://www.acim.asso.fr/rubrique.php3?id_rubrique=60

L’avenir du document sonore en bibliothèque. Comptes rendus de lajournée d’étude organisée par les Bibliothèques Musicaux de Midi-Pyrénées (22 juin 2006)http://www.abiblio.com/bmmp/wakka.php?wiki=JourneeEtude22juin2006

Musique : le numérique compensera le recul du disque en Europe en 2010http://www.20minutes.fr/articles/2006/08/24/20060824-high-tech-Musique-le-numerique-compensera-le-recul-du-disque-en-Europe-en-2010.php

L'expérience musicale : un levier de dynamisation pour la musique en ligne!de Sylvie Krstulovic et Alban Martinhttp://www.internetactu.net/?p=6041

Inside FlickR de Hubert Guillaudhttp://www.internetactu.net/?p=6472

Jean-Samuel Beuscart : Généalogies de l'écoute musicalehttp://www.internetactu.net/?p=5758

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L'écosystème de la musique librehttp://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8841

Folksonomies : les usagers indexent le web d'Olivier Le Deuff(BBF 2006, tome 51 n°4 pages 66-70, consulté le 1er septembre)http://bbf.enssib.fr/sdx/BBF/frontoffice/2006/04/document.xsp?id=bbf- 2 0 0 6 - 0 4 - 0 0 6 6 - 0 0 2 / 2 0 0 6 / 0 4 / f a m -apropos/apropos&statutMaitre=non&statutFils=non

Libérons nos données (blog de Marlène Delhaye)http://marlenescorner.blogspirit.com/archive/2006/05/09/liberons-nos-donnees.html

Techcrunchhttp://fr.techcrunch.com/notammentAchetons de la musique (1ere partie) posté par Michael Arrington et OurielOhayonhttp://fr.techcrunch.com/2006/04/09/achetons-de-la-musique-1ere-partie/et eJamming : pour jammer à distance posté par Michael Arrington etOuriel Ohayonhttp://fr.techcrunch.com/2006/03/17/e-jamming-pour-jammer-a-distance/

Encore une star née de MySpace : Lusta sur le blog d’Alban Martinhttp://cocreation.blogs.com/alban/2006/08/encore_une_star.html

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Répertoire des bibliothèqueset institutions françaisesconservant des collectionsmusicales

Dominique Hausfater

En 2001, le Groupe français de l’AIBM (Association internationale desbibliothèques, archives et centres de documentation musicaux)publiait, à l’occasion du congrès international de l’association àPérigueux, un répertoire des bibliothèques et institutions françaisesconservant des collections musicales. L’objectif de cet ouvrage était depermettre d’identifier les établissements proposant au public desdocuments musicaux de toute époque et sur tous supports (excluantdonc, sauf exception, les collections privées, les bibliothèquesd’orchestre et celles des congrégations religieuses, par exemple) et defournir, outre leurs coordonnées, un descriptif sommaire des collectionset, le cas échéant, des références bibliographiques. La présentationadoptée – par région – et la variété des index proposés (par villes, typesd’établissements, noms, mots-clés) devaient en outre permettre d’offrirdes éléments statistiques sur la répartition de ces ressources sur leterritoire français et, éventuellement, de mettre en évidenced’éventuelles disparités. Les données recueillies à l’époque s’appuyaientdans un premier temps sur une enquête réalisée par l’association à la findes années 1980, complétée par la suite de données recueillies auprèsd’autres organismes (DLL…) ou dans le cadre d’autres projets (RISM,Inventaire du patrimoine musical écrit…), ayant toutes fait l’objet devérifications ultérieures.Une version en ligne a rapidement été envisagée, non seulement afin dele rendre plus largement accessible, mais également pour en faciliterl’actualisation. Cet outil peut désormais être consulté sur le site duGroupe français de l’AIBM, à l’adresse : http://aibm-france.org/repertoire_bibliotheques/bibliotheques.htmbien qu’il n’ait pas été possible de mettre à jour l’ensemble des notices,compte tenu de l’importante évolution du paysage de ladocumentation musicale en France au cours des cinq dernières années.Ce travail est néanmoins en cours et ne sera réellement efficace que sichacun y apporte sa contribution. En effet, dès la page d’accueil estproposé un lien vers un formulaire permettant de décrire unétablissement non encore répertorié dans la base, la possibilité dedemander l’actualisation des données sur un établissement existantétant, elle, possible par le menu recherche. Ce dernier offre trois typesd’accès principaux : une recherche par critères (nom, ville, région,département, type de documents, mot-clé, structure, fonds spécifique),parfois sous forme de menu déroulant et que l’on peut croiser àvolonté, une recherche par région (permettant de visualiserinstantanément l’offre documentaire proposée à cette échellegéographique) et une recherche par sigle RISM, plus particulièrementdestinée aux chercheurs.Les possibilités d’interrogation sont donc multiples et beaucoup plussouples que dans l’outil papier précédent et nous souhaitons quechacun puisse y apporter sa contribution, afin qu’il reflète le plusfidèlement possible et en temps réel le paysage foisonnant de lamusique en bibliothèque en France.

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La sélection des phonogrammesà Paris :un travail et une expérienceuniques en France

Pascale Sanz et Catherine Soubras

Le réseau des discothèques municipales de la Ville de Paris est un réseauunique en France de par le nombre d’établissements, l’ancienneté maisaussi la taille de ses collections (nombre d’exemplaires et titres).L’importance et l’originalité de ce réseau nécessitent un fonction-nement particulier au niveau de la sélection des phonogrammes.

Au cœur de ce processus de sélection : les douze commissions d’écouteet le secteur Musique et audiovisuel du Service technique desbibliothèques.

Ces deux structures sont étroitement liées et leur collaboration a deuxobjectifs : une réunion bimensuelle de sélection et la production d’uneliste de sélection de phonogrammes.

Tout d’abord vous sera donné un bref état chiffré de la sélection, descollections, du prêt, des acquisitions à Paris. Puis vous découvrirez letravail des douze commissions d’écoute. Enfin, il vous sera présenté lesmissions du secteur Musique et audiovisuel du Service technique desbibliothèques.

Dans le cadre de la conclusion, le secteur Musique et audiovisuel a àcœur de vous présenter un projet : mettre cette sélection à ladisposition de tous les collègues francophones par l’intermédiaired’Internet. En espérant que ce produit sur le net permettra de faireévoluer ce système de sélection.

1. Bref état des lieux : quelques faits et chiffres

Le réseauTrente-deux discothèques de prêt sont enactivité. Un Service technique central (75011), au seinduquel se trouve le secteur Musique et audiovisuel, assure pour leréseau des prestations documentaires, logistiques et informatiques.Une Réserve centrale, située elle aussi au Service technique desbibliothèques, complète l’offre documentaire des discothèques dequartier avec le prêt possible de 40 000 CD.Quatre bibliothèques sont en cours de préfiguration : la bibliothèquepour la jeunesse ZAC – Réunion (75020, ouverture 2007, 2 500 CD) ; labibliothèque du cinéma (75001, ouverture 2007, 5 000 CD ; labibliothèque Chaptal (75009, ouverture 2007, 3 000 CD) ; lamédiathèque Marguerite Yourcenar (75015, ouverture 2007, 30 000CD).

Les collections de phonogrammesAu 31 décembre 2005, les fonds des discothèques de prêt s’élèvent à640 100 phonogrammes (en exemplaires pour 130 848 titres), 43 468partitions, 8 723 méthodes musicales et 37 338 imprimés sur lamusique.

Cinq discothèques ont plus de 20 000 CD. Neuf discothèques ont entre20 000 et 16 000 CD, quatre entre 16 000 et 12 000 CD, trois entre12 000 et 10 000 CD et cinq entre 10 000 et 7 000 CD. Cinqdiscothèques ont moins de 7 000 CD.La Médiathèque musicale de Paris offre une des plus grandes collectionsde CD avec 39 537 exemplaires.Le réseau parisien possède quatre pôles musicaux : Picpus (75012) ;Hergé (75019) ; la Médiathèque musicale de Paris (75001) au sein de

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laquelle se trouvent les Archives sonores avec 80 000 microsillons,30 000 CD, 3 000 partitions, 500 vidéos réservés à la consultation surplace ; Beaugrenelle (75015). Le rôle des pôles musicaux est d’offrir descollections riches en documents musicaux en regroupant dans unmême endroit tous les supports concernant la musique : partitions,méthodes musicales, presse, DVD, livres et CD.

La richesse des collections de phonogrammes est un des points les plusforts du réseau parisien.

Les acquisitionsEn 2005, les discothèques de prêt ont acquis 75 674 phonogrammes.En moyenne 70 % de ces acquisitions se font grâce à l’outil desélection proposé par les commissions d’écoute.

Les prêts12 151 799 prêts tous supports confondus ont étéeffectués dans les médiathèques parisiennes en 2005,dont 2 917 864 CD. Seuls les prêts de disques et de DVDà Paris sont en hausse depuis plusieurs années.

Les usagersEn 2005, 318 455 usagers sont inscrits en bibliothèque municipalede Paris, dont 52 362 (15 %) ont un forfait payant pour emprunterdes CD. Les usagers disposant d’un forfait assurent 25 % du chiffretotal de prêts.

La sélectionLe secteur Musique et audiovisuel du Service technique desbibliothèques diffuse tous les 15 jours une liste de sélection réaliséepar les douze commissions d’écoute : en alternance une liste dite“classique” regroupant les genres musicaux suivants : musiqueclassique et contemporaine, musiques électroniques, musiquesfonctionnelles, musique de film, textes enregistrés, musique pourenfants, et une liste dite “variété” regroupant les musiques du monde,la chanson française, le jazz et blues, le rock et le reggae-rap. Ces listesde sélection, au nombre de 21 par an, proposées aux 33 discothèqueset 42 sections jeunesse, ont répertorié 4 519 titres en 2005.

Les phonogrammes par genre musical (2005)

Genre musical Fonds Acquisitions PrêtsMusiques de traditionsnationales 21 % 20 % 18 %Chanson francophoneeuropéenne 8 % 7 % 10 %Jazz, blues et soul 14 % 15 % 15 %Rock 19 % 24 % 25 %Musique classique 24 % 15 % 18 %Musique contemporaine 4 % 4 % 3 %Musiques nouvelles 1,7 % 1,6 % 1,6 %Musique de film 3,7 % 3,3 % 3,8 %Musiques fonctionnelles 5 % 4 % 5 %Phonogrammes de textes 3 % 5,6 % 3,3 %Phonogrammes enfants 8 % 9 % 6 %

2. Les commissions d’écoute :leur rôle, leur fonctionnement

Afin de rationaliser la sélection et de pallier le manque d’outilsdiscographiques, les commissions d’écoute ont été mises en place audébut des années 80, en commençant par la commission classique puisle jazz, etc. La création de ces commissions facilite le travail desdiscothécaires.

Les commissions d’écoute sont les intervenants majeurs de cettesélection. Elles sont essentiellement composées de discothécaires (aunombre de 100) venant des 33 discothèques et des 52 sections jeunesseparisiennes. Des personnes toutes passionnées de musique, férues detoutes nouveautés, allant aux concerts, à l’écoute de tous types decréations, des mémoires vivantes de l’histoire de la musique dans tousles genres musicaux.

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Le nombre de participants par commission ne dépasse pas dixpersonnes incluant le secrétaire qui est le responsable de la cohérencedes informations données par sa commission.

L’objectif du travail des commissions est l’élaboration des listes desélection mensuelle des phonogrammes dans un genre musical donné.

Actuellement, à Paris, il existe douze commissions représentant chacuneun genre musical : Musiques du monde ; Reggæ-Rap ; Chansonfrançaise ; Jazz et Blues ; Rock ; Musiques électroniques ; Musiqueclassique et contemporaine ; Musiques nouvelles ; Musiquesfonctionnelles ; Textes enregistrés ; Musique pour enfants ; Musiques defilm.

L’absence d’outil discographique tel que l’hebdomadaireLivres hebdo et de base de données bibliographiques telqu’Electre nécessite de la part des commissions d’écouteun dépouillement systématique de revues spécialisées et de

sites Internet afin de rassembler le maximumd’informations.

Les commissions d’écoute travaillent à partir des revues, descatalogues d’éditeurs, des sites Internet et des CD commandéspar le secteur Musique et audiovisuel suite aux demandes des

participants. En 2006, 50 % des titres sélectionnés ontbénéficié d’une écoute et d’une analyse personnelles.

Une cinquantaine de revues sont ainsi dépouillées parles commissions.

En 2005, 4 519 titres issus des commissionsd’écoute ont été présentés sur listes, soit unemoyenne de 215 titres par liste.

Chaque commission se réunit une fois par mois,soit une demi-journée, soit une journée entière.

Toutes fondent leur analyse personnelle sur l’écoute desdocuments fournis par le secteur Musique et audiovisuel ou sur ledépouillement de revues. La journée de réunion est le lieu d’un débat et d’échanges constants surles musiciens, les labels, la représentativité du genre musical dans leréseau.

Sous l’impulsion du secteur Musique et audiovisuel, les commissionsd’écoute ont participé à un groupe de travail pour réfléchir sur lecontenu des listes de sélection. A cette occasion il a été demandé àchaque commission un document écrit expliquant ses méthodes detravail et ses critères de sélection des CD. Ces commissions sont aussi sollicitées pour l’élaboration dediscographies de base (constitution de collections) ou de discographiesponctuelles selon l’actualité phonographique.

3. Le secteur Musique et audiovisuel : ses missions

Organisateur de la sélectionLe secteur Musique et audiovisuel a pour mission d’organiser pour lesdiscothèques de prêt la sélection des nouveautés de phonogrammes. Ilanime et coordonne tous les 15 jours des réunions de sélection appelées“Presto”.Le rôle du secteur Musique et audiovisuel est de veiller à ce que certainscourants musicaux ne soient pas “sur-” ou “sous-” représentés au seinde chaque commission.Il fournit régulièrement aux commissions d’écoute des CD à analyser :50 % de CD fournis aux commissions d’écoute le sont grâce à unbudget dont dispose le secteur Musique et audiovisuel mais des contactsavec des labels et des majors permettent aussi de recevoir des servicesde presse. En 2005, le secteur Musique et audiovisuel a remis pouranalyse aux commissions d’écoute 2 560 CD récemment parus.Par ailleurs, le secteur MAV fournit une salle pour se réunir avec matérielinformatique (muni d’internet, de logiciels de bureautique et ducatalogue informatisé des bibliothèques de la Ville de Paris), une chaînehi-fi et l’accès à plus d’une trentaine de revues musicales.

Animateur de réunions de sélectionLes réunions “presto” ont lieu tous les 15 jours et se déroulent en deuxparties distinctes, auxquelles sont conviés la moitié des discothécaires

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une fois sur deux. Ces réunions ont été créées afin que les discothécairespuissent se rencontrer régulièrement. Le secteur Musique et audiovisueldistribue une liste de “presto” (le “presto” est un CD bénéficiant d’unetrès bonne couverture médiatique, plébiscité par les usagers, qui profiteau Service technique d’un traitement accéléré afin d’être disponible endiscothèque dans les meilleurs délais). Tous les genres musicaux sontprésentés lors de ces réunions. De plus, chaque discothécaire présentest invité à proposer des titres pouvant faire l’objet de “presto”. Unediscussion s’ensuit pour déterminer l’importance de la notoriété del’artiste ou du groupe. Si les discothécaires estiment que le titre ne peutpasser directement sur la liste de sélection et nécessite une analysemusicale, il est décidé de le confier pour analyse à la commissionconcernée.

La deuxième partie de la réunion est consacrée aux écoutes des CDprésentés par les secrétaires des commissions d’écoute.Cette étape de la réunion permet une mise en valeur de certains titresdégagés par les commissions (coups de cœur et nouveaux labels) et dece fait peut faciliter la sélection dans les établissements en vue de leursachats. Cette réunion est une sorte d’illustration sonore de la liste desélection des phonogrammes.

Le secteur Musique et audiovisuel participe également à tous les dossierstouchant de près ou de loin les discothèques, avec, par exemple, la miseen place de la PCDM4 et l’élaboration des marchés.

Mise en place du chantier PCDM4 à ParisAprès la publication en septembre 2003 d’une étude de faisabilité del’application des Principes de classement des documents musicauxversion 4 (PCDM4) aux collections des bibliothèques de la Ville de Paris,le secteur Musique et audiovisuel a poursuivi en 2004 ses travaux sur laPCDM4. Une présentation de la nouvelle classification a eu lieu le 14décembre 2004 à la bibliothèque Buffon, à l’intention des chefsd’établissements et des responsables de discothèques. Au cours dupremier semestre 2005, le secteur MAV et les commissions d’écoute ontélaboré un nouveau guide de cotation à l’usage des discothèques de laVille de Paris et, depuis, la liste de sélection propose une doublecotation en PCDM3 et PCDM4.

L’élaboration des marchés publicsUn travail important a été mené dans le domaine des marchés publics,afin d’aider les gestionnaires des marchés de la Ville de Paris à définir lanature des prestations attendues des fournisseurs. Le secteur Musique etaudiovisuel s’est particulièrement investi dans l’élaboration des cahiersdes charges et l’examen des offres des marchés de phonogrammes(2006-2010).Le secteur Musique et audiovisuel travaille en étroite collaboration avecles fournisseurs titulaires du marché.

Il participe également à la promotion des discothèques en faisantparaître depuis trois ans une discographie des meilleurs titressélectionnés par les commissions d’écoute : “les coups de cœur desdiscothèques de la Ville de Paris” diffusés à plus de 3 000 exemplaires.

Dans un même esprit, le secteur Musique et audiovisuel du STB, animépar une volonté constante de faire connaître et reconnaître l’activité etles compétences des pôles musicaux et discothèques de la Ville de Paris,a fait paraître en juillet 2004 dans BIBLIOthèque(s), la revue del’Association des bibliothécaires français, un article intitulé “La percéedu rock dans les discothèques de la Ville de Paris”.

Conclusion

La volonté du secteur Musique et audiovisuel est de faire partager cetravail unique ; c’est pourquoi nous travaillons à la mise à disposition decette liste sur Internet. Cet été, nous avons envoyé un questionnaire surdiscothecaires_fr à ce sujet. Il avait pour but de déterminer les modalitésde diffusion de cet outil.Ce système de sélection riche intellectuellement et humainementprésente certainement des limites et demande à être amélioréconstamment ; il reste fragile car il repose sur la bonne volonté desparticipants.Un des travers du fonctionnement de ces commissions d’écoute est lemanque de renouvellement des participants. Des habitudes s’installent,des discothécaires deviennent de plus en plus exigeants, sélectifs et

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pointus, et peuvent créer des sélections qui peuvent à la longue nouséloigner de la mission de nos collections de lecture publique.

Afin d’éviter une hyperspécialisation, le secteur MAV met en placedifférentes structures (groupes de travail et de réflexion) pour procéderà une analyse approfondie des méthodes de sélection de chaquecommission et à un balayage annuel effectué par l’ensemble dessecrétaires des commissions afin de “repêcher” les titres nonsélectionnés par oubli. Le secteur MAV incite les commissions à ne pasoublier la production dite “de variété” et ce pour tous les pays et pourtous les genres musicaux.

Une de nos interrogations est l’impact de cette sélection auprès dupublic parisien. Ne bénéficiant pas d’enquêtes sur les usagersfréquentant les discothèques à Paris, nous ne disposons pas derenseignements sur les goûts et les désirs de ces derniers. Notreimpression est que nous formons plus notre public que notre publicnous forme, tout en sachant que c’est une de nos missions premières.

La contrainte d’aller au devant de l’information discographique, et nonpas l’inverse, peut nous faire passer à côté de certaines nouveautés. EnBelgique, de nombreux labels, musiciens ou distributeurs ont pourhabitude d’envoyer systématiquement leurs nouveautés auxmédiathèques, ce qui fait de ces dernières des partenaires à part entièremais aussi des outils de promotion.

Malgré ces quelques bémols, la motivation et la compétence desacteurs de cette sélection en font un produit de grande qualité.

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Journée d'étude“l'avenir du document sonoreen bibliothèque”(22 juin 2006)

organisée par les Bibliothécaires musicaux de Midi-Pyrénées

Evolution de l'offre musicale et dématérialisationdes supports - Pratiques et usages de la musiqueen bibliothèque, du collectif à l'individuel

intervenant : Yves ALIX, rédacteur en chef du BBF

1) Evolution de l'offre musicaleLa consommation de musique n'a cessé d'augmenter depuis ladécennie 1970 :• Offre matérielle • Offre en matière d'éducation musicale • Diffusion • Pratique amateur (1/3 des Français).

La crise du disque a des origines multiples :• Structure du marché • Concurrence entre les différents médias • Saturation du marché • Téléchargement qui a entraîné une véritable révolution de

l'offre. Le marché potentiel poursuit sa croissance mais on assiste à untransfert vers l'Internet : c'est la structure même de l'industriedu disque qui est en crise.

2) Typologie de consommationLes publics liés à la pratique musicale :• les musiciens professionnels • les enseignants • les étudiants (4000 établissements d'enseignement de la

musique en France) • les amateurs • les chercheurs • les éditeurs • les agents.Ce public est naturellement consommateur de documen-tation musicale mais demeure incertain et diffus dans sesmodes de consommation.Le “grand public” :• les mélomanes : public “spécialisé”, identifié, intéressé

par l'aspect patrimonial, public stable, • la masse indistincte des consommateurs de musique

indifférenciés : obéit à des impulsions provoquées parles phénomènes de médiatisation, intérêt éphémère,public disponible et sans localisation précise, publictrès instable.

Un public aux attentes multiformes, très difficile àcapter et de toute façon éphémère.

3) La musique en bibliothèqueUn historique de l'histoire des bibliothèques faitapparaître deux mouvements distincts :• l'un axé vers l'appropriation démocratique de la

culture (maisons de la culture, comitésd'établissements…),

• l'autre venant des bibliothèques, ayant undouble souci de création de collectionspatrimoniales et d'accès donné à tous.

Ces deux courants vont se rejoindre durantles “années Malraux” pour devenir le modèlede la discothèque de prêt.Cette discothèque dont l'identité mais aussil'isolement relatif au sein de la bibliothèque seront

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indissociablement liés à l'apparition d’un support “différent” ainsi qu'àla spécialisation particulière requise dans le domaine de la musique.

4) Evolution des usages liés au supportLa musique aujourd'hui est devenue par essence nomade et mobilegrâce (pour beaucoup) au fait qu'elle est copiable et transportable.Cette idée de copie n'existait pas à l'origine de la création desdiscothèques. Après une longue période au cours de laquellen'existaient que des formes de copies “dégradées”, avec lanumérisation apparaît pour le grand public la notion de clonage, decopie exacte (à noter que les mêmes entreprises produisent les œuvres,les appareils de copie, les supports vierges et accessoirement lesdispositifs anti-copie et poussent à renforcer l'arsenal répressifcondamnant cette même copie).Avec l'Internet, cette copie devient répétable à l'infini sans exiger desupport (50 % des ménages en France ont l'ADSL).

Le support n'est toutefois pas encore enterré ; il bénéficie de plusieursatouts (produit standard, pas cher, un public attaché au support).

En conclusionSeulement 35 % des bibliothèques proposent aujourd'hui une offremusicale.

Les atouts des bibliothèques :• offre d'une consultation la plus large possible • collection rétrospective à valoriser • production locale, indépendants, autoproduits… • diversité culturelle • la bibliothèque "en dur" est aussi un lieu.

Sous réserve d'une adéquation possible de la gestion des droits :• offre de prêt de musique virtuelle • offre de consultation à distance des collections de la bibliothèque • proposition de bouquets de contenus thématiques • centre de ressources multimédias sur la musique.

Un paysage juridique en pleine mutation,loi DADVSI

intervenant : Jacques LARRIEU,responsable du Master 2 “propriété intellectuelle”,

Faculté de droit, Toulouse

Droits d'auteursDroits patrimoniaux :(70 ans post mortem, ce sont des droits “économiques”)• droits de reproduction (fixation matérielle) • droits de représentation (communication directe) • droits de suite.

Droits moraux : (imprescriptibles et inaliénables)• droit de divulgation (autoriser la divulgation au public) • droit à la paternité • droit au respect de l'oeuvre (modification de l'oeuvre originale) • droit de retrait ou de repentir (supprimer la mise à disposition du

public, cela peut coûter cher).

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Exceptions du droit d'auteurEn matière de représentation privée et copie privée, l'auteur ne peutinterdire : • la représentation privée ou gratuite dans le cercle de famille • la copie ou reproduction strictement réservée à l'usage privé du

copiste et non destinée à une utilisation collective• analyses et courtes citations • revues de presse • parodies.

Même chose pour les droits voisins (quiconcernent les artistes, interprètes,producteurs…).

Réformes en coursLa directive européenne du 22 mai 2001 a pour objet l’harmonisationde certains aspects des droits d’auteur et droits voisins, Code de lapropriété intellectuelle (L. III-1 et s.).Le projet de loi DADVSI n’est pas encore définitivement voté ; il le seradans le cadre d’une “procédure d’urgence” qui permet de couper courtau débat parlementaire.Rejet de la proposition de licence globale

Nouvelles exceptions du droit d'auteur (au 22 juin 2006) :• Exception pédagogique (applicable en 2009) : Représentation ou reproduction de courtes œuvres ou extraits d'œuvrespour illustration ou analyse dans le cadre de l'enseignement ou de larecherche, à l'exception d'activités ludiques ou récréatives pour unpublic d'étudiants ou de chercheurs exclusivement assorties d'unecompensation financière.• Exception pour reproduction technique temporaire (site miroir) • Exception pour handicapés : Dans la mesure requise par le handicap, consultation strictementpersonnelle, pas de fins lucratives. Reproduction et représentationsassurées par les établissements ouverts au public (bibliothèques,archives, centres de documentation, ECM dont la liste sera dresséeofficiellement).• Exception pour les bibliothèques, musées, archives : Reproduction dans un but de conservation ou de préservation desconditions de la consultation sur place sans recherche d'un avantageéconomique ou commercial.• Exception liée à l'actualité artistique : Reproduction ou représentation intégrale ou partielle d'une œuvred'art… par voie de presse dans un but exclusif d'information immédiateet en relation directe avec cette dernière, sous réserve d'indiquerclairement le nom de l'auteur.• Exception pour copie privée : Le bénéfice de l'exception pour copie privée est garanti. Desmécanismes techniques de protection peuvent limiter le nombre decopies. L'information de l'utilisateur est obligatoire. Le bénéfice de cetteexception peut être subordonné à un “accès licite” à la source. L'ARMT(Agence de Régulation des Mesures Techniques) fixe notamment lenombre minimum de copies autorisées dans le cadre de l'exceptionpour copie privée.

Validité de ces exceptions : test en deux étapes : Cela ne doit pas porter atteinte à l'exploitation normale de l'œuvre nireprésenter un préjudice injustifié aux intérêts de l'auteur.L'exception pour copie privée s'apprécie au regard des risques del'environnement numérique et de l'importance économique quel'exploitation de l'œuvre (sous sa forme de DVD par ex.) représentepour l'amortissement des coûts de production cinématographique.

Riposte graduée :• Téléchargement à des fins personnelles • Mise à disposition qui résulte automatiquement et à titre accessoire

du téléchargement (P2P) • Pénalisation de l'édition de logiciels de P2P.

Prévention du téléchargement illicite :• Inscription au registre public • Obligations des fournisseurs d'accès • Responsabilité de l'abonné • Système anti-copie (protection technique efficace pour empêcher ou

limiter la copie) .

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L'ARMT doit en outre :• Assurer l'interopérabilité • Déterminer les modalités d'exercice des exceptions • S'assurer que les bénéficiaires des exceptions ne soient pas lésés dans

leurs droits (systèmes anti-copie empêchant une utilisation normaledes produits par ex.).

L'ARMT peut être saisie par tout éditeur de logiciel, fabricant,exploitant… de même que par tout bénéficiaire d'exception.

Le marché de la musique et son évolution

intervenant : André NICOLAS,responsable de l'Observatoire de la

musique (Cité de la Musique)

Le marché de la musiqueOn assiste aujourd'hui à une concentrationaccompagnée d'une financiarisation de la production : • Les dépenses marketing représentent de loin la plus grosse part des

coûts de production. Le retour sur la vente des oeuvres ne couvre pasl'investissement ; ce sont les revenus publicitaires qui y pourvoient.

• 4 majors couvrent 83 % du marché. • 31 radios représentent 91 % de l'audience nationale. • 4 % des références (albums) représentent 90 % du marché en

volume. • 2,75 % des titres représentent plus de 95 % des diffusions radio. • Les investissements publicitaires de l'édition musicale en radio ne

représentent que 4 % de leurs recettes.

Depuis 1986, on constate une importante concentration de la diffusionsur la grande distribution (57 % aujourd'hui). Ce phénomène a entraînéla disparition du réseau des disquaires. Il ne reste plus aujourd'hui qu'unmillier de disquaires indépendants positionnés en général sur desniches. Le marketing a été considérablement renforcé mais le produitculturel en général ne représente pourtant que 1 % du chiffre d'affairesdes hypermarchés. Aussi la tendance est à la réduction des mètreslinéaires du produit culturel en grandes surfaces. A l'avenir, les grandessurfaces vendront des mètres linéaires aux majors (les seules qui enauront les moyens) qui les gèreront elles-mêmes.Afin de concurrencer ces grandes surfaces, la FNAC crée une centraled'achat, ce qui a pour effet d'entraîner un important déréférencement.

Le développement de l'Internet représente pour les majors, avec le P2P,une chute de 20 % des ventes.

Ces différents facteurs sont à l'origine de la crise du circuit économiquequi secoue actuellement le marché de la musique

Spécificité du numériqueLa vente en ligne s'est faite en dehors des majors, de même que lastandardisation des codes. Apple (Itunes) s'est imposé et a imposé aumonde son modèle.En France, on est loin de la substitution du marché du CD par l'Internet(4 % du marché).Le coût de licence représente environ 70 % du coût de production, lesplateformes de téléchargement n'appartiennent pas aux producteurs demusiques, ce qui fait que l'on évolue vers un circuit économique et unmarché du droit ! C'est un modèle de production dans lequel l'artistedevient à peu près inexistant.Les pôles de création et de consommation sont toujours très actifs ; c'estle circuit de diffusion qui est malade dans son modèle économique.Dans le modèle numérique que nous connaissons actuellement, deuxpoints noirs sont à signaler : • Le manque d'identification (dans une base d'un million de

documents, il est impossible de faire son choix grâce aux filiations, àl'environnement... etc.).

• La fonction éditoriale (présentation des artistes, environnement...etc.) n'est pas assurée.

Cela pourrait-il être assuré par le réseau public ?

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Relations d'expériences

intervenant : Nicolas BORDES,coordonnateur de l'association “Les Musicophages”

et Louis BURLE,responsable de la lecture publique

à la Médiathèque de l'Agglomération troyenne

Les Musicophages

L'expérience et le point de vue de professionnels engagés dans unedémarche de médiathèque associative ayant à gérer :• Une discothèque de prêt • Des expositions régulières • Des rencontres d'auteurs • Une fanzinothèque • Un ECM.

Pour eux, l'avenir du bibliothécaire musical réside dans un position-nement de prescripteur (conseil) et de médiateur (entre les productionslocales ou marginales et le public).

La Médiathèque de l'Agglomération troyenne

L'instabilité des adhérents de cette médiathèque a poussé lesresponsables à chercher des solutions attractives afin de pallier la baissede fréquentation. L'idée étant de proposer une plateforme de téléchar-gement aux adhérents de la médiathèque, un premier point souligneles éléments suivants :• Catalogue encore trop peu attractif • Problèmes de négociation de droits et d'élargissement du catalogue

(très gourmand en temps) • Nécessité de mutualiser les moyens, il faut pour cela trouver d'autres

établissements intéressés.

Le bibliothécaire de l'avenir aurait à la fois un rôle de médiateur avecune mission prépondérante d'animation ; enfin il doit être le relais de lascène locale.

Vous pouvez écouter l’intégralité de chaque intervention sur le site desBibliothécaires musicaux de Midi-Pyrénées, à l’adresse suivante :http://www.abiblio.com/bmmp/wakka.php?wiki=JourneeEtude22juin2006(cliquez ensuite sur le nom des intervenants).

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La numérisation du fondsde disques 78 tours des Archivessonores de la Médiathèquemusicale de Paris

Gilles Pierret(Médiathèque musicale de Paris)

Le contexte

On peut se demander pourquoi avoir fait le choix des disques 78 tourspour démarrer le processus de numérisation des collections : leurcollecte n’a jamais fait vraiment partie des missions des Archivessonores, dévolues pour l’essentiel au microsillon et au CD, dont laconservation par les bibliothèques publiques a toujours été négligée.S’appesantir sur les supports plus anciens n’était donc pas prioritaire, etc’est donc un peu au gré des opportunités (acquisitions, dons) que nousavons pu constituer un fonds de quelque 5 000 documents, de taillemodeste comparé aux microsillons (plus de 100 000) ou aux CD(40 000), mais d’un intérêt non négligeable : on trouve dans cetensemble éclectique, mais renfermant nombre de raretés, de lamusique classique, de la chanson française, de l’opérette, des variétésparlées, de la diction… Jusqu’à une date récente, ces disques 78 toursn’avaient donc fait l’objet d’aucun traitement particulier, et c’est uneconjonction de facteurs favorables qui les a mis en exergue. Il y a eu tout d’abord la dynamique créée par la signature, en 2002,d’une Convention de pôle associé avec la BnF (département del’Audiovisuel), dans la perspective de l’établissement d’un inventairenational des disques 78 tours ; puis, très longtemps attendu, ledémarrage (2005) de l’informatisation des bibliothèques et fondsspécialisés de la Ville de Paris, porté par un réel volontarisme des élusparisiens, soucieux de mettre en valeur les richesses de bibliothèquesd’exception ; ce mouvement dont nous avons également pu profiter, aentraîné une “patrimonialisation” de l’établissement, qui s’estmatérialisée par l’entrée récente - sous forme de donations - decollections particulièrement intéressantes.

Un long cheminement :du signalement à la numérisation

La première étape consistait à répertorier et à effectuer le signalementdes documents. Un catalogueur vacataire a pu (difficilement, car lesspécialistes des documents sonores sont rares) être recruté ; il a pendantun an, sous le contrôle des experts des Archives sonores, assuré lecatalogage approfondi de l’ensemble du fonds existant. Le cataloguemanuscrit d’un rare ensemble d’environ 1 000 disques de jazz françaisacquis auprès d’un collectionneur qui en avait effectué une descriptiondétaillée, était en même temps confié à la société Jouve pour en assurerla rétroconversion. Enfin, l’équipe des Archives sonores a pu profiter, fin2004, d’une fermeture de l’établissement pour travaux pour paracheverce travail en intégrant notamment le catalogage d'un important donreçu entre-temps.Aujourd’hui, ce sont donc quelque 5 000 disques qui sont entièrementcatalogués, soit un peu plus de 6 000 notices intégrées dans lecatalogue des bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (ouvert auprintemps 2006).

Une fois ce travail achevé, la logique voulait évidemment que cesdocuments, maintenant signalés dans le catalogue informatisé, puissentêtre écoutés ; leur état, la fragilité inhérente à ce type de documentsn’autorisant guère - sauf cas exceptionnel - une lecture “directe” surplatine, il fallait, si l’on voulait en assurer une large diffusion, eneffectuer des copies de substitution numérisées. Les conditions deréalisation de cette opération semblaient propices : fonds “à taillehumaine” en volume (5 000 documents), comme en heures (duréemoyenne de chaque face 5 mn), documents pour l’essentiel dans ledomaine public, tant au niveau des enregistrements que des interprètes(durée de protection 50 ans) : cela permettait de faire un test, quipourrait servir par la suite au démarrage d’une politique denumérisation à plus grande échelle sur les fonds de microsillons.

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Mais si cette idée semblait s’imposer d’elle-même, sa réalisation n’étaitpas chose facile. D’abord, parce qu’il n’existe - hormis naturellement laBnF - quasiment pas d’expériences de numérisation des documentssonores édités ; dans le domaine des bibliothèques publiques, cela resteencore un terrain à défricher. Tout était donc à penser, des opérationspréliminaires à la numérisation elle-même jusqu’à l’intégration dans labase multimédia “Mediaview” (Ineo Media System). D’où notre souhaitde procéder d’abord à une étude technique de faisabilité quipermettrait, à partir d’un échantillonnage choisi, de baliser l’ensembledes questions qui pouvaient se poser. Les difficultés en effet n’ont doncpas manqué, même si, aujourd’hui, elles sont en passe d’être résolues.

Se sont posées tout d’abord d’inévitables questions juridiques, eu égardaux compositeurs ou auteurs-compositeurs éventuellement encoreprotégés -par ailleurs extrêmement difficiles à repérer : comment savoirsi tel parolier ou compositeur inconnu sur lequel on ne possède aucunrenseignement biographique est encore sous protection ? Unerecherche titre par titre étant évidemment exclue, nous avions tablé surl’idée d’une négociation globale, hélas impossible, le droit d’auteur neprévoyant pas cette éventualité. Ce sont -ironie de l’histoire- lesdispositions prévues par la nouvelle loi DADVSI qui devraient nous fairesortir de cette situation inextricable,puisqu’elles prévoient, au titre del’exception pour les bibliothèques, lapossibilité d’effectuer des copies desauvegarde (et de les communiquer) desupports obsolètes ou en péril.

La résolution des questions techniques,indissociable d’une réflexion sur les publics etleurs attentes, allait s’avérer beaucoup pluscomplexe. Les disques 78 tours sont desdocuments anciens, fragiles, dont l’écoute “directe”risque fort de rebuter un public peu ou nonaccoutumé. Or, au-delà des habituels spécialistesfréquentant les Archives sonores, et qui, eux, au contraire,souhaitent disposer, sinon de l’original, du moins d’unecopie qui en soit aussi proche que possible, la question del’accessibilité de ces documents à un public moins averti nepouvait être évacuée : cela fait aussi partie des missions d’unebibliothèque publique, même spécialisée. Cela posait la difficilequestion du “nettoyage” (restauration) des documents eux-mêmes -audétriment de la fidélité de la reproduction, mais pour un meilleurconfort d’écoute. D’où les choix qui ont finalement été retenus, deproposer de numériser chaque document sélectionné sous deuxversions différentes (avec conformément aux orientations souhaitéespar la Mairie de Paris, un recours alternatif aux logiciels libres) :• en format compressé, MP3 ou (de préférence) “Ogg Vorbis”, de

meilleure qualité,• en format FLAC (Free Lossless Audio Codec), sans perte de

données.

Enfin, l’intégration des documents numérisés dans une chaînedocumentaire informatique posait aussi des problèmes inédits ; ceux-cidevant être versés dans la base multimédia “Mediaview” (Ineo MediaSystem), non encore opérationnelle, il fallait :• établir les liens avec le catalogue lui-même (Portfolio), de telle sorte

qu’on puisse avoir accès directement à l’écoute à partir de la noticecorrespondante,

• déterminer les métadonnées “embarquées”, attachées audocument numérisé lui-même (artiste interprète, titre, numéro dematrice, label).

Le déroulement des opérations techniques

Une fois déterminées ces grandes orientations, il restait à mettre aupoint les différentes étapes techniques de l’opération qui portera surenviron 80 % du fonds (après mise de côté des documents jugés lesmoins intéressants) : • nettoyage approfondi afin d’en éliminer le maximum de

poussières, la lecture des documents se faisant au moyen d’un jeude stylets adaptés (disques à gravure horizontale ou latérale),

• enregistrement numérique avec, si besoin, les correctionsnécessaires au cas où la courbe d’accentuation (affaiblissement desbasses, augmentation des aigus) ne serait pas connue,

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• éventuel nettoyage acoustique visant à l’atténuation des bruitsindésirables (déclics, craquements, bruit de fond, souffle).

Pour chaque face numérisée, le prestataire de service devra en outreindiquer la nature des opérations effectuées et fournir un certainnombre de précisions déterminées par le cahier des charges(métadonnées “externes”) : matériel de lecture utilisé (platine, cellule,stylet), vitesse de rotation (de 78 à 90 tr/min), carte son, applicationinformatique utilisée pour une éventuelle correction, date detraitement…).

Les documents à numériser seront préparés, au rythme de “trains” de800 disques par semaine, par le personnel des Archives sonores, quiassurera également la vérification et le “contrôle qualité” du travaileffectué ; des tests seront effectués par un groupe d’experts qui, àl’écoute, déterminera le niveau de nettoyage jugé adéquat.

L’accès aux documents numérisés

Les usagers auront le choix entre deux modes d’accès possibles : • soit à partir de postes de consultation simples pour les

enregistrements corrigés-nettoyés, en mode “recherche“ ducatalogue, avec activation de liens vers la notice bibliographiquecomplète,

• soit à partir de postes multimédias pour les enregistrements bruts,en mode recherche “expert” incluant la possibilité de moduler lesconditions d’écoute des documents en fonction des souhaits, aumoyen d’applications de traitement des sons (comme Goldwaveou Magix Audio Cleaner Lab).

Parallèlement, un choix d’extraits remarquables sera proposé, commeillustration des richesses des collections, au niveau de la présentation del’établissement dans le catalogue.L’accès en ligne sur Internet ne sera prévu que dans un deuxième temps(selon des modalités à préciser), mais le téléchargement sur place, aumoyen d’une clé USB, sera possible dès l’ouverture du service.

Nous espérons pouvoir démarrer la phase de réalisation au début del’année 2007, dès que le prestataire de service aura été choisi, au termede l’appel d’offres qui doit être publié d’ici quelques semaines. Cetteopération a pour nous valeur de test, et les enseignements que l’onpourra en tirer conditionneront la politique à venir pour l’ensemble descollections des Archives sonores, notamment des fonds de microsillons,dont on peut espérer enfin une valorisation à hauteur de leur richesse.

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Impact des nouvellestechnologies sur la place de lamusique dans les médiathèques ?

Gilles Rettel

Une révolution en marche

Les nouvelles technologies et en particulierle réseau Internet perturbent de façonextrêmement profonde et durable lesecteur de la musique. Nous vivons uneviolente période de remise en cause d’unéquilibre qui s’était patiemmentconstruit sur les supports physiques.C’est une vraie révolution.

On peut sans doute parler dechangement de paradigme. Uneillustration parmi d’autres : la gestionde disponibilité du temps remplace lagestion de la disponibilité financière.

Dans ce nouvel environnement, lamusique a-t-elle encore sa placedans les médiathèques et sousquelles formes ? Pour apporterquelques pistes de réflexion c’estl’angle technologique qui seralargement privilégié ici. J’évoquerai tout d’abord les consé-quences des avancées techno-

logiques, et en particulier le réseauInternet, sur deux aspects des missions

des médiathèques :

1. la conservation2. la diffusion

Ensuite j’essaierai d’avancer quelques pistes pour l’avenir.

Conservation

La multiplication des phonogrammes est une des conséquencesabsolument majeures de l'émergence des nouvelles technologies.Certains courants (hip-hop, musiques électroniques, etc.) sontl’expression musicale de ces nouvelles technologies. Cettemultiplication s'explique par des raisons économiques, techniques (coûtd'enregistrement, informatique, home studio, etc.) et de diffusion(Internet).

Cette multiplication des phonogrammes s’accompagne de lamultiplication des supports :• Support audio : CD audio, DVD-audio, SACD, etc.• Support de données : disque dur, CD-R, DVD-R, mémoire flash (clé

USB, carte Compact Flash), etc.

Elle s'accompagne également de la multiplication des formats : AAC,mp3, wma, ogg, wav, etc.

C’est la raison pour laquelle certains souhaitent une interopérabilité desmatériels, qui permettrait sur n’importe quel baladeur d’écoutern’importe quel format technique de son, ce qui n’est pas le casaujourd’hui.

On peut parler d’une ère de confusion.

Pour voir l’évolution dans le temps de tous ces éléments(phonogrammes, supports, formats), je propose d'introduire la notion“d'adhérence”. L'adhérence traduit la force de la liaison entre unphonogramme et un support. Elle est maximale sur un vinyle etminimale dans le cas d'un téléchargement sur un réseau P2P. Une des

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caractéristiques d’Internet, c’est le peu d’adhérence du phonogrammeau support, contrairement aux disques vinyles. Sur Internet, lesphonogrammes sont extrêmement volatils.

Les manières de diffuser un phonogramme sur Internet se sontégalement multipliées. Voici une liste non exhaustive d'exemples dephonogrammes illustrant cette multiplication :

Phonogrammes fournis sur support CD audio• Roger McGuinn

Le nouvel album de l’ancien leader des Byrds n’est disponible quesur Internet.http://www.ibiblio.org/jimmy/mcguinn/index.html

• Lalo SchifrinCe grand compositeur de musiques de film vend ses CD surInternet. Il s’agit essentiellement de son ancien catalogue,beaucoup de ces albums étant introuvables dans un magasinphysique (musique intégrale de “L’inspecteur Harry”,1er film de lasérie “Inspecteur Harry”. Certains extraits sont trouvables sur descompilations mais pas l’intégralité de la BO).http://www.schifrin.com/

• Peter GabrielTous les concerts de la tournée “Growing Up” sont disponibles surdouble CD audio:- 19 dates pour la tournée américaine en 2003- 23 dates pour la tournée européenne en 2004soit 42 doubles CD.http://www.themusic.com/

• Smithsonian Folkways Recordings Les disques du catalogue Folkways, indisponibles dans lecommerce physique, sont commandables à l’unité sur CD Audio(donc gravés et non pressés).http://www.folkways.si.edu/

Phonogrammes fournis sans support• Cordless

Le label de Warner Music, créé par Jac Holzman (fondateur du labelElektra), vend uniquement en ligne des ensembles de 3 ou 4 titresappelés “clusters”, destinés à remplacer les albums ou les singles.http://www.cordless.comService payant, format wma, DRM.

• A l’occasion de la réédition de leur album de 1980, “My Life in theBush of Ghosts”, Brian Eno et David Byrne proposent letéléchargement des bandes multi-pistes originales (24 pistes) pourremixer 2 titres “A Secret Life” et “Help Me Somebody”.http://bush-of-ghosts.com/remix/bush_of_ghosts.htm Service gratuit mais inscription obligatoire, formats mp3 et wav,Creative Commons.90 remix (en juin 2006) sont écoutables sur le site.

• Le 8 mai 2006, sortie du 1er single uniquement téléchargeablesur téléphone mobile : “Stop Me” par PLANET FUNK (opérateur3 Mobile).http://www.three.co.uk/explore/services3/detailLifestyle.omp?cid=1142955341676Service payant.

• BlingtonesCréations originales d’artistes hip-hop pour sonneries detéléphones mobiles. http://www.blingtones.frService payant.

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• “The Grey Album” de DJ Danger MouseIl s’agit d’un album très important artistiquement de l’année 2004,qui pose beaucoup de questions à propos du droit puisqu’il estconstitué pour la partie musicale d’échantillons extraits de“L’album blanc” des Beatles et pour la partie vocale d’échantillonsextraits du “Black album” de Jay-Z.http://www.bannedmusic.org/ Service gratuit, format mp3, illégal.Beaucoup d’autres albums sont à télécharger gratuitement sur cesite.

• Archive.orgUn site essentiel du web, http://www.archive.org qui propose 81 635 enregistrements dont 36 042 concerts (33 deGodspeed You Black Emperor !) :http://www.archive.org/search.php?query=collection%3A%22GodspeedYouBlackEmperor%22On y retrouve l’album de Dana Hilliot :http://www.archive.org/details/ar012-dana-hilliot-iwasarabbitandiwon La plupart de ces enregistrements sont gratuits, sous format mp3et Creative Commons.

• Podcast DJ Zebra sur Oui FM Il s’agit de mix de 2 titres, appelés bootlegs, bastard pop oumashed-up.http://www.ouifm.fr/indexb.php?page=leson&qui=zebramix Service gratuit, format mp3, droit commun.

• Télérama RadioPlusieurs émissions téléchargeables dont Next (musiquesindépendantes) et Quiet Storm (soul jazz).http://www.teleramaradio.fr/Service gratuit, format mp3, droit commun.

• Arte Radiohttp//www.arteradio.com/home.html Des centaines de fichiers audio à écouter. Service gratuit, format mp3 et real audio, Creative Commons.

• Livre audio, Le Château de Nalheulbeukhttp://www.penofchaos.com/warham/donjon.htm Feuilleton de type “heroic fantasy” médiéval très prisé par lesadolescents.22 épisodes parus en juin 2006. Service gratuit, format mp3, droit commun.

• Livre audio “Du bon usage de la piraterie” par Florent Latrive Ce livre est disponible en librairie (Editions Exils, octobre 2004, 170pages, 18 euros, ISBN 2-912969-59-X) mais également sous formatpdf téléchargeable gratuitement sous Creative Commons et sousforme de livre audio. Chaque chapitre est lu par un lecteurdifférent. Service gratuit, format ogg, Creative Commons.http://www.incipitblog.com/

Que faire face à cette avalanche de phonogrammes ? Doit-on toutacquérir ? Doit-on tout archiver ?

L’exhaustivité est impossible, mais on ne peut aujourd'hui se contenterdes seuls supports physiques et des circuits de diffusion “classiques”sous peine de passer à côté de phonogrammes importants et donc demanquer aux missions des médiathèques.

Le dépôt légal des sites web pourrait-il tout régler ? Il est prévu dans leprojet de loi DADVSI mais la réponse est non car le dépôt ne peut pasêtre exhaustif :

• il n’est pas prévu pour le monde entier (.fr) ;• le web n'est pas figé, il évolue tous les jours ;• il n’est pas adapté au secteur commercial.

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De nombreuses questions se posent sur cette acquisition dephonogrammes sur Internet :

• Conservation dans le temps des phonogrammes récupérés etarchivés (disque dur, DVD, etc.) ;

• Qualité du son : mp3 vs SACD/DVD-Audio ;

• Problème de droits ;

• Problème des marchés publics (achat de phonogrammes surInternet).

Les mêmes réflexions pourraient s'appliquer aux vidéos.

Diffusion

Quels types de diffusion sont possibles pour les phonogrammes acquisdans les médiathèques, hors du prêt classique physique ? Diffuseront-elles uniquement ce qu’elles ont en fonds propre ?

Il est clair que les nouvelles technologies peuvent faciliter l'accès à laculture pour tous : écoute sur place, en ligne, “streaming on demand(SOD)”, téléchargement temporaire, définitif. Il y a évidemment desproblèmes de droit.

Voici quelques exemples concrets :• Dastum ;• Université de Californie, Santa Barbara ;• Médiathèque de l’Agglomération troyenne (MAT).

Dastumhttp://www.dastum.net

• Pas de consultation en ligne pour des “raisons déontologiques”annonce le site de Dastum ;

• Consultation uniquement sur place, même sur des phonogrammesnumérisés à partir de vieux supports (cylindres, disques ou collectedirecte) ;

• Fonds propriétaire.

Université de Californie, Santa BarbaraCylinder Preservation and Digitization Projecthttp://cylinders.library.ucsb.edu/

• Numérisation de 5 000 cylindres ;• Consultation en ligne ;• Écoute d’un fonds propriétaire.

Médiathèque de l’Agglomération troyenne (MAT)http://www.bm-troyes.fr/bmtroyes/La MAT propose plusieurs pistes d’expérimentation.

Écoute en ligne à la médiathèque d’un fonds extérieur

“Depuis le 1er juillet [2005], il vous est possible d'écouter de la musiqueen ligne sur les postes informatiques en salle de travail ; deux bases dedonnées sont à votre disposition :

1. Classical musical library : http://www.classical.com ; cetteencyclopédie en anglais vous permet d'avoir accès à plus de 10 000morceaux de musique en ligne ; vous pouvez aussi consulter lesnombreuses biographies de compositeurs et des monographies surune large palette d'instruments.

2. Le catalogue Naxos : http://www.naxos.com ; il vous est désormaispossible de consulter le catalogue de ce petit éditeur de musiqueainsi que d'effectuer des recherches ; près de 5000 CD sontdisponibles à l'écoute en ligne. Au catalogue, les principaux genresreprésentés sont la musique classique, les musiques du monde, lesmusiques de film et le jazz.”

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Il s’agit d’une écoute uniquement en streaming sur place.

La où on aurait pu imaginer une numérisation du catalogue de ladiscothèque, on a une diffusion de catalogues d’éditeurs dephonogrammes qui sont par ailleurs vendus sur support physique dansles réseaux de distribution traditionnels.Avantages : pas de numérisation à faire, le problème des droits est régléen une fois. C’est en fait le fournisseur du catalogue qui a géré les droitsavec les auteurs et les producteurs.Problèmes : limité aux catalogues “loués”.

La musique à domicile : iThèque

“En partenariat avec la compagnie québécoiseTonality, la Médiathèque de l’Agglomérationtroyenne vous propose d’écouter de lamusique, chez vous, sur votre PC.

Vous avez ainsi accès, sur inscription, à uncatalogue de plusieurs milliers de mp3 et deplus de 100 livres audio. Ce service estréservé aux usagers des médiathèques del’agglomération troyenne.”

Ce service est beaucoup plus innovantpuisque l’écoute se fait ici chezl’internaute et non plus dans lamédiathèque. Il faut être abonné à lamédiathèque pour pouvoir bénéficier dece service. Il est possible d’écouter enstreaming et de télécharger des titres. Leformat est le mp3. En cas de téléchargement,le titre téléchargé devient inécoutable au bout detrois semaines.

Les avantages et inconvénients de ce service sont globalement lesmêmes que pour le service d’écoute en ligne à la médiathèque. Parcontre, de nouvelles questions se posent :

• Peut-on graver les titres téléchargés ?

• Peut-on les transférer sur un baladeur ?

• Ce service peut-il s’ouvrir à terme à d’autres utilisateurs que lesabonnés de la médiathèque ?

Datsum et USCB diffusent, de façon différentes, des fonds propres. Cen'est pas le cas de la MAT. Cela pose, me semble-t-il, deux problèmesmajeurs :

1.Les titres proposés sont dépendants de la base de données defournisseurs extérieurs et portent sur des phonogrammesuniquement commerciaux. Ne sont pas pris en compte lesphonogrammes diffusés de façon non traditionnelle ;

2.Il existe peu de différence sur le principe entre le service proposépar la médiathèque de Troyes et des services déjà existants surInternet (Napster To Go ou Pass Musique de SFR, MusicMe, etc.).

On voit clairement, sur les exemples précédents, apparaître desdifférences relatives entre les structures sur les missions : patrimoine,sauvegarde, accès à la culture pour tous.

Une révolution en marche

Quel avenir pour les supports ?

Les supports ne disparaîtront sans doute pas totalement, mais il existeraprobablement un effet de seuil dépendant du rapport entrephonogrammes sur Internet et sur support. Des grosses différencespeuvent apparaître suivant les secteurs musicaux. Il existera sans douteplus de supports physiques dans la musique classique à cause de l'objetet de la qualité audio du support SACD. Certains éditeurs phono-graphiques valorisent déjà largement l'objet support.

Quelles nouvelles missions pour les médiathèques ?

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Les pistes sont déjà assez connues : conseil, accompagnement,formation, recherche d’information, animation, exposition, etc. Onparle en général de médiation et ces nouvelles missions sont orientéesvers le renforcement du lien social. “Les bibliothèques ont un petit peupris le relais des centres culturels” dit Irène Boisaubert de la BibliothèqueLandowski à Boulogne-Billancourt. Certaines compétences locales sontà valoriser : acquisition des autoproductions locales, mise en place dedémothèques.

Ne risque-t-il pas d'y avoir compétition avec d’autres acteurs ?

Il y a un subtil équilibre à trouver entre des actions très “physiques”(démothèques) et d'autres totalement électroniques (écoute àdistance). Le maillage important des médiathèques est un atoutimportant. Si le contact direct avec l'usager devait être appelé à

s'estomper, l'avenir de la musique dans les médiathèques seraittrès sombre.

Par rapport à la multiplication des phonogrammes, on voit malcomment les médiathèques pourraient opérer autrement quepar mutualisation :

• mutualisation de la numérisation des phonogrammes dufonds ;

• mutualisation des phonogrammes collectés ;

• mutualisation des notices ;

• mutualisation de la diffusion.

Cela va totalement dans le sens de la structure et desusages d'Internet, en particulier de ce qu'on appelle le web

2.0. Ces mutualisations pourraient s'organiser autour de pôles decompétences (et ensuite partage pour les autres par réseau), parexemple sur une esthétique musicale. C'est sans aucun doute un grandbouleversement qui se prépare dans les médiathèques.

Voici une proposition de modélisation en trois cercles concentriquesavec deux entrées :

1. Le fonds ou/et les ressources/diffusion/mission 2. Les usagers

Les 3 cercles

Fonds/diffusion/missions UsagersLa bibliothèque physique Usagers traditionnelsFonds physique intégrant de proximitédémos et autoproductionsPrêt traditionnelAnimationAccompagnementMédiation

Numérisation des ressources Lieu de consultationde la bibliothèque du fonds numérique :Acquisition online la bibliothèque ou chezConseil à la recherche l’usager mais usager locald’informations, hiérarchisationde l’information

Mutualisation des ressources Usager distantde plusieurs bibliothèques Mise à dispositionAbonnement à des des ressourcesfournisseurs extérieurs électroniques Streaming Possibilité d’abonnementTéléchargement en ligne Site Internet

Cela conduit à 9 modèles possibles : 11, 12, 13, 21, 22, 23, 31, 32, 33.L’avenir de la musique dans les médiathèques est à chercher dans unecombinaison de ces différents modèles.

1er ce

rcle

inté

rieur

: 2e

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L’hypothèse suivante est très probable :

• Fonds physique intégrant démos et autoproductions, acquisitiononline (exemple : phonogrammes sous Creative Commons,uniquement disponibles sur Internet), abonnement à desfournisseurs extérieurs (exemple de la MAT : Naxos, Tonality) ;

• Prêt traditionnel, animation, accompagnement, conseil à larecherche d’informations, hiérarchisation de l’information, siteInternet ;

• Usager local mais consultation sur place et en ligne.

Sur les modèles les plus éloignés de la situation actuelle, desquestions importantes se posent :

• problèmes matériels de la conservation des ressourcesélectroniques, de leur diffusion ;

• problème des droits évidemment ;

• les cercles les plus externes éloignent l'usager de la médiathèquephysique.

Quels usages dans le futur ?

La musique a-t-elle encore sa place dans les médiathèques ?

Quelle que soit la réponse à cette question, elle ne sera pas uniquementtechnologique. Les usages futurs seront des comportements équilibréspar les technologies et le droit. J’appelle usage un comportementlargement partagé et pérenne, qui est en équilibre (et donc possible etautorisé) avec les pôles technologies et droit. Le schéma suivant, intituléassez pompeusement “triangle des usages”, essaye de situer descomportements par rapport aux deux autres pôles. Certains sont déjàdevenus des usages et d’autres ne le deviendront pas. Le schémamontre visuellement, par la distance, les principales tensions entrecertains comportements et le droit. Voici quelques exemples, parmid’autres, à la lecture de ce triangle :

• Des comportements récents se sont transformés en usages :utilisation du format mp3, le baladeur, Google, itunes, etc.

• Certaines technologies sont parfaitement légales mais sont deséchecs commerciaux. Elles ne se transforment donc pas en usages(SACD, DVD-Audio) ;

• Quelques comportements ou expérimentations sont trop récentespour être transformés en usages.Certains respectent les lois actuelles (MAT), d’autres posent plus deproblèmes (pandora, emule).

Deux autres dimensions pourraient être ajoutées à ce triangle (quideviendrait un pentagone) : l’économie et l’histoire.

La loi ne peut que suivre l’évolution des sociétés et de la technologie.Par exemple, la notion de copie privée (et la redevance associée)apparaît dans la loi du 3 juillet 1985 mais est la conséquence d’un usagepermis par la commercialisation de la compact audio cassette en 1963,qui rend possible la copie de masse. Le débat qui a eu lieu en décembre

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2005 et au début de l’année 2006 autour de l’idée de “licence globale”(finalement non retenue) pour la loi DADVSI illustre cette volontéd’adaptation. Il est fort probable que cette nouvelle loi évolue dans lefutur.

Quels seront alors les usages de demain ?

C’est difficile à prédire car les outils que nous utiliserons dans cinq ansne sont probablement pas encore inventés. C’est une raisonsupplémentaire pour être très attentif aux évolutions, être actif etdéfendre ses convictions.

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PCDM4 : changements validés – avril 2006

Groupe de travail sur les PCDM

La version 4 des Principes de Classement des Documents Musicaux aété publiée dans Musique en bibliothèque, ouvrage dont nous vousrappelons les références :Musique en bibliothèque [Texte imprimé] / sous la dir. de Yves Alix etGilles Pierret ; avec la collab. de Bertrand Bonnieux, Alfred Caron,Elisabeth Giuliani… [et al.] ; préf. de Michel Sineux. – Nouv. éd. – Paris :Electre-Ed. du Cercle de la librairie, 2002. – 362 p. : ill. ; 24 cm. –(Collection Bibliothèques, ISSN 0184-0886).ISBN 2-7654-0843-2 (br.) : 40 €.

L’amélioration des PCDM4 s’est régulièrement poursuivie depuis lors.Plusieurs travaux sont venus compléter, préciser ou modifier le texteoriginal et ont été publiés sur le site de l’ACIM, dans la rubriqueClassification musicale. Et grâce à l’aimable autorisation d’Electre-Editions du Cercle de la librairie, une première actualisation des tables apu être proposée dans le bulletin de l’ACIM de 2005.Dans la continuité, le groupe de travail sur les PCDM a mis en discussionun texte en quatre parties, intitulé “PCDM, nouvelles propositions etnouvelles pistes de travail. Septembre 2005”. Les deux premièresparties de ce texte ont été validées en avril 2006 et leur formulationdéfinitive a fait l’objet d’une publication sur le site de l’ACIM, “PCDM4 :changements validés – avril 2006”.Les tables qui suivent tiennent compte de ces dernières modifications.Elles sont suivies de nouveaux commentaires.

Tables actualisées au 11 avril 2006Classe 0 : Généralités, Sciences et techniques musicales

0.000 1 à 0.099 9 : relations de la musique avec les autres sujets0.1........................... Philosophie, esthétique, critique musicale, sociologie,

pratiques musicales

0.2........................... Institutions musicales diverses : production, industrie etcommerce, diffusion, enseignement, etc.

0.3............................Dictionnaires

0.4............................Répertoires, catalogues, annuaires, bibliographies,discographies

0.5........................... Sciences musicales, apprentissage et enseignement,méthodes générales

0.51.................Théorie de la musique0.52.................Systèmes de notation, solfèges

0.521 Modes et tonalités - Lectures de clefs non chantées0.522 Rythmes - Lectures de rythmes0.523 Intervalles - Lectures d'intervalles0.524 Lecture chantée en une seule clef0.525 Lecture chantée en plusieurs clefs

0.53.................Solfège écrit - Dictées0.531 Dictées à 1 voix0.532 Dictées à plusieurs voix0.533 Dictées d'accords0.534 Dépistage de fautes

0.54.................Ecriture, harmonie, contrepoint0.55.................Orchestration, transposition0.56.................Composition, improvisation0.57.................Techniques de représentations (interprétation)0.58.................Analyse musicale

0.6........................... Organologie générale, techniques instrumentales etvocales (notations instrumentales)

0.601 Petits ensembles homogènes (même classe d'instruments)0.602 Autres petits ensembles0.603 Orchestres0.604 Chef d'orchestre0.605 Voix en général. Voix comme instrument, tessiture

indéterminée0.606 Chanteuse, voix de femmes0.607 Chanteur, voix d'hommes0.608 Chœurs

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0.61.................Piano : organologie et/ou technique instrumentale0.611 Piano, pianoforte0.612 Clavicorde0.613 Piano mécanique0.614 Piano électrique, électronique0.615 Piano préparé

0.62.................Clavecin : organologie et/ou technique instrumentale0.621 Clavecin0.622 Epinette0.623 Psaltérion, cymbalum, cithare0.624 Dulcimer et épinette des Vosges

0.63.................Orgues : organologie et/ou technique instrumentale0.631 Grand orgue0.632 Orgue positif0.633 Orgue électrique0.634 Harmonium0.635 Harmonica, orgue à bouche0.636 Accordéon, bandonéon, concertina, etc.0.637 Orgue mécanique0.638 Hydraule orgue portatif

0.64.................Cordes frottées : organologie et/ou techniqueinstrumentale

0.641 Violon0.642 Alto0.643 Violoncelle0.644 Contrebasse0.645 Instruments de la famille des violes, sauf viole de gambe0.646 Viole de gambe0.648 Vielle à roue

0.65.................Harpes & lyres : organologie et/ou techniqueinstrumentale

0.651 Harpe d'orchestre0.652 Harpes ethniques0.653 Lyres, harpes médiévales

0.66.................Guitares & luths : organologie et/ou techniqueinstrumentale

0.661 Guitare0.662 Luth0.663 Mandoline0.664 Banjo0.665 Guitare électrique0.666 Guitare basse électrique0.667 Cistre, vihuela

0.67.................Bois, vents : organologie et/ou technique instrumentale0.671 Flûte à bec0.672 Flûte traversière0.673 Clarinettes0.674 Saxophones0.675 Hautbois, cors anglais0.676 Bassons0.677 Bombarde0.678 Cornemuses

0.68.................Cuivres : organologie et/ou technique instrumentale0.681 Cor0.682 Trompettes, cornet, bugle0.683 Trombone0.684 Tuba, saxhorn0.685 Cors de chasse et d'harmonie0.686 Clairon0.687 Cornet à bouquins, olifant, serpent

0.69.................Percussions et Autres instruments0.691 Percussions, généralités ; idiophones ; classer ici les

petites percussions à main, les guimbardes, etc. 0.692 Percussions à peaux tendues (membranophones),

tambours, batteries0.693 Autres percussions : cymbales, gongs, etc.0.694 Percussions mélodiques à éléments accordés : carillons,

xylophones, vibraphones, etc.0.695 Instruments électroniques ; moyens informatiques utilisés

comme instruments0.696 Ondes Martenot0.697 Sources particulières: platines (“scratch”), sons

préenregistrés (bandes magnétiques, cd, etc.)0.698 Facture expérimentale, prototypes - sources extra-

musicales0.7........................... Sciences et techniques en lien avec la musique et le son

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0.71.................Acoustique générale, musicale, architecturale,instrumentale

0.73.................Informatique liée à la musique et au son0.74.................Techniques d'enregistrements0.75.................Reproduction domestique (Hi-fi)0.76.................Télédiffusion (radio, télé, etc.)0.77.................Sonorisation publique (spectacles vivants)

0.9........................... Histoire de la musique

Subdivisions par niveau d'enseignement :Ces subdivisions ne doivent être utilisées qu'à la suite des indicesrelevant des tranches 0.5, et de 0.611 à 0.698

01 – Eveil02 – Débutant (ou probatoire)03 – Préparatoire (ou 1er cycle)04 – Elémentaire (ou 2ème cycle)05 – Moyen 06 – Fin d'études (ou 3ème cycle)07 – Supérieur (ou cycle spécialisé)

Classe 1 - Musiques d'influences afro-américaines

1.01................Philosophie, sociologie, pratiques musicales1.02................ Institutions musicales diverses1.03................Dictionnaires1.04................Répertoires, catalogues, annuaires1.05................Sciences musicales, apprentissage et enseignement,

méthodes générales1.06................Techniques instrumentales et vocales (notations

instrumentales). Indice à utiliser pour les partitions.1.09.................Histoire

1.1...........................Blues1.10................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)1.11................Work songs1.12................Boogie-woogie 1.13................Pre-war blues (avant la 2ème guerre mondiale)

1.131 Classic blues singers1.132 Delta blues1.133 East coast blues1.134 Texas1.135 Memphis1.136 St Louis1.137 Chicago1.138 Autres régions1.139 Blues revival

1.14................Post war blues (après la 2ème guerre mondiale)1.141 Chicago blues. West side1.142 Memphis1.143 Texas. west coast1.144 Delta1.145 Autres régions

1.15................Contemporary blues

1.2...........................Negro Spirituals, Gospel1.20................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)1.21................Negro spirituals1.22................Gospel1.23................Guitars evangelists

1.3...........................Jazz1.30................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)1.31................ Jazz primitif, ragtime1.32................New Orleans, Dixieland, Jazz pré-classique1.33................Swing, Jazz classique1.34................Be-bop et filiations

1.341 Be bop1.342 Hard bop1.343 Jazz soul & churchy1.344 Bop progressif, post bop, jazz modal1.345 Néo bop

1.35................Cool Jazz et musiques apparentées1.351 Cool Jazz, West Coast1.352 Jazz composé, Jazz orchestral, Third Stream1.353 Néo cool, ambient-jazz

1.36................Free Jazz et filiations1.361 Free jazz, New thing1.362 Open Jazz ; classer ici le “Jazz européen”1.363 Improvisation pure

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1.37................ Jazz d'influence ethnique, jazz fusion1.371 Afrique1.372 Maghreb1.373 Asie1.374 Amérique latine, Caraïbes1.375 Jazz manouche1.376 Jazz Klezmer1.377 Autres influences

1.38................ Jazz-Rock et apparentés1.381 Jazz rock1.382 Jazz funky 1.383 Acid jazz1.384 Hip hop jazz1.385 Electro-jazz

1.39................ Jazz Variété, style jazzy

1.4...........................Rhythm'n'blues, soul1.40................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)1.41................Doo wop, Rhythm'n'blues, jump blues, soul, soul-funk…

1.411 Rhythm'n'blues1.412 Doo-Wop1.413 Soul1.414 Soul-funk, soul psychédélique, P-funk1.415 Philly sound, progressive soul, pre-disco

1.42................Disco, funk-music, New Jack, R'N'B, nu-soul1.421 Disco1.422 Funky-music1.423 Funk-pop, groove1.424 New Jack1.425 R'N'B1.426 Nu-soul, soul electro

1.5...........................Hip Hop, Rap 1.50................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)1.51................Spoken word, slam1.52................Old school, electro1.53................Rap hardcore1.54................Cool rap1.55................Gangsta rap, west coast, G-funk1.56................East coast, indie rap1.57................Ethno rap

1.6...........................Reggae et genres apparentés1.60................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)1.61................Ska1.62................Rock Steady, early reggae1.63................Reggae roots1.64................Dub1.65................Dancehall1.66................Raggamuffin1.67................Reggae pop

Classe 2 – Rock et variétés internationales apparentées

2.0.......................... Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)2.0x................ Subdivisions communes (voir classe 0)2.09................Histoire ; notations chronologiques spécifiques

2.091 1945-19602.092 1961-19702.093 1971-19802.094 1981-19902.095 1991-20002.096 2001-2010

2.1...........................Rock’n’roll, rockabilly2.11................Rock'n'roll pionners2.12................Rockabilly revival, psychobilly

2.2...........................Pop2.21................British beat, pop 60's2.22................Glam, glitter2.23................Power-pop, pop-rock2.24................Pop “indie”2.25................Brit pop

2.3...........................Folk rock, country rock, blues rock2.31................Folk acoustique2.32................Folk rock2.33................Country rock

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2.34................Blues rock, boogie rock, rock sudiste2.35................Neo folk2.36................Dark folk

2.4...........................Rock psychédélique, rock progressif, rock symphonique2.41................Rock psychédélique, acid rock2.42................Rock progressif2.43................Planant, symphonique2.44................Post rock

2.5...........................Hard-Rock, metal et styles apparentés2.51................Hard rock, Heavy metal, Big rock2.52................Hard FM2.53................Speed, thrash, death, doom, grindcore, gothic metal2.54................Funk metal, rap metal2.55................Neo metal, metal alternatif

2.6...........................Punk et styles apparentés2.61................Rock garage2.62................Rock pré-punk (NY scene)2.63................Punk2.64................Hard core2.65................Noisy pop, noisy rock2.66................Grunge2.67................Skate core, punk californien

2.7...........................New wave, cold wave, rock indus, techno pop2.71................New wave2.72................Cold wave, gothic2.73................Techno-pop, electro-pop, electro-punk2.74................Rock Industriel 2.75................Recherche sonore

2.8...........................Fusion de styles, rock d’influences…2.81................Influences jazz2.82................Influences rap, hip hop2.83................Influences funk, soul, R’N'B2.84................Influences ska reggae2.85................Influences traditions nationales2.86................Influences musique classique

2.9...........................Rock et variétés rock2.91................Rock mainstream2.92................Variétés rock, Rock FM

Classe 3 - Musique classique (Musique savante occidentale)

3.0...........................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)3.01................ Philosophie, sociologie, pratiques musicales3.02................ Institutions musicales diverses3.03................ Dictionnaires3.04................ Répertoires, catalogues, annuaires, bibliographies,

discographies3.06................ Instruments de musique ; subdiviser par les notations

instrumentales, et utiliser ces indices pour les anthologieset récitals concernant les instruments, les orchestres et lavoix.

3.09................ Histoire ; notations chronologiques spécifiques. Utiliser cesindices pour les anthologies et récitals concernant lespériodes historiques

3.091 Période antérieure au Moyen-Age3.092 Moyen-Age3.093 Renaissance3.094 Epoque Baroque jusqu'à 17503.095 Epoque classique3.096 Epoque romantique et post-romantique3.097 Vingtième siècle

3.1...........................Musique de chambre (classer ici les anthologies demusique de chambre)Tous les indices de cette tranche (de 3.11 à 3.19)peuvent être complétés par une notation instrumentale(mais sans le préfixe 06)

3.11................ Musique pour un instrument,3.111 1 – Musique pour piano seul

3.12................ Duo et sonates baroques à un dessus (dans tous les cas, labasse continue est considérée comme un seulinstrument).

3.13................ Trio et sonates baroques à deux dessus (dans tous les cas,la basse continue est considérée comme un seulinstrument).

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3.14................ Quatuor3.144 Quatuor à cordes

3.15................ Quintette3.16................ Sextuor3.17................ Septuor3.18................ Petit ensemble3.19................ [indice libre]

3.2...........................Musique orchestrale (classer ici les anthologies et lesoeuvres de forme non-conventionnelle de musiqueorchestrale)

3.21................ Concertos, concerto grosso, symphonie concertante3.214 1 - Concerto pour violon et orchestre

3.22................ Concert, sinfonia, divertissement, cassation, danses.3.23................ Suite pour orchestre.3.24................ Symphonie, Poème symphonique3.25................ Ouverture, extrait symphonique d'opéra.3.26................ Rhapsodie, variations symphoniques.3.27................ Musique et suite de ballet.3.28................ Musique de scène symphonique ou vocale, conte à

récitant

3.3...........................Musique vocale profane (classer ici les anthologies etles oeuvres de forme non-conventionnelle de musiquevocale profane)

3.31................ Mélodie, Lied.3.32................ Polyphonie, madrigal, trio et quatuor vocaux.3.33................ Œuvre chorale a capella.3.34................ Œuvre chorale avec accompagnement, cantate profane,

oratorio profane, pastorale profane3.35................ Opéra (intégrale).3.36................ Opérette (intégrale).3.37................ Opéra & opérette (sélection, airs extraits).

3.4...........................Musique vocale sacrée (classer ici les anthologies et lesoeuvres de forme non-conventionnelle de musiquevocale sacrée)

3.41................ Œuvre sur la liturgie chrétienne : Psaume, Te Deum,Stabat Mater, Magnificat, vêpres, antienne, Salve Regina.Hymnes.

3.42................ Cantate sacrée.3.43................ Messe, partie de messe : Kyrie, Gloria, Sanctus,

Benedictus, Agnus Dei, Credo3.44................ Requiem, office des morts.3.45................ Oratorio, Passion, pastorale à caractère religieux3.46................ Motet.3.47................ Chant grégorien, plain chant, chant bénéventain, etc.3.48................ Œuvres sur d'autres liturgies chrétiennes (orthodoxe) et

sur des liturgies non chrétiennes

3.5...........................Musiques utilisant l'électronique :3.51................ Musique de chambre avec dispositif électronique3.52................ Musique orchestrale avec dispositif électronique3.53................ Musique vocale avec dispositif électronique3.54................ Musiques acousmatique, concrète, électroacoustique

Classe 4 – Musiques électroniques

4.0...........................Anthologies générales (utiliser uniquement pour la cotation)

4.0x............... Subdivisions communes

4.1...........................Précurseurs, pionniers

4.2...........................Ambient, downtempo…4.21................Ambient4.22................Downtempo, Abstract Hip-hop, Trip Hop4.23................Electro-dub4.24................Lounge music

4.3...........................House4.31................Acid House4.32................Deep house4.33................Hard house, Tek-house4.34................Garage, UK garage, 2 step

4.4...........................Techno4.41................Techno4.42................Trance, Goa4.43................Hardcore, Indus, Gabber, Acid Core...

4.5...........................Fusion de styles, electro d'influences

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4.51................Influences pop-rock (Big Beat), Electro-clash4.52................Influences world

4.521 influence asiatique, Asian beat4.522 influence orientale4.523 influence latine4.524 influence africaine

4.53................Influences Jazz4.54................Groove électronique

4.6...........................Electronica

4.7...........................Jungle, drum'n'bass4.71................Jungle4.72................Drum'n'bass

4.8...........................Dance

Classe 5 - Musiques fonctionnelles – Divers

5.1...........................Musique et les autres arts5.11................Comédies musicales5.12................Cirque5.13................Humour et humour musical5.14................Créations chorégraphiques5.15................Musiques (non-classiques) pour la scène et le théâtre5.16................Musique et poésie (créations conjointes de poètes et de

musiciens)5.17................Bandes originales de livres et de BD5.18................Contes musicaux (non-classiques), oeuvres intégrant des

chansons et des textes récités ou lus5.19................Créations radiophoniques (théâtre radiophonique)

5.2...........................Musiques liées à l'audiovisuel5.21................Musiques de télévision et de radio (génériques d'émissions

de télévision autres que les films de fiction : journauxtélévisés, jeux, émissions de variétés, etc.)

5.22................Musiques de publicité5.23................Musiques de jeux vidéo, Jingles5.24................Atmosphères musicales (illustrations musicales

thématiques)

5.3...........................Musiques de circonstances, Musique et histoire5.31................Mariages5.32................Baptêmes5.33................Noël5.34................Compilations thématiques liées à l'Histoire (documents

composites : textes + sons + musiques et chants)5.35................Autres fêtes ou circonstances particulières (Halloween,

anniversaires, etc.)

5.4...........................Musiques de détente et d'activités physiques5.41................Ambiance & “easy listening”5.42................New Age5.43................Relaxation5.44................Sports rythmiques, aérobic5.45................Expression corporelle

5.5...........................Variétés instrumentales et vocales(qui ne se rattachent à aucune autre classe)

5.6...........................Musiques de danses populaires et festives5.61................Danse folklorique : privilégier le classement au pays en

musiques du monde5.62................Orchestre de variété5.63................“Danses de salon” (tango, valse, charleston, etc.)5.64................Accordéon, musette5.65................Compilations des meilleures ventes “hits”5.66................Karaoké

5.7...........................Musique de plein air et musique de sociétés musicales5.71................Hymnes nationaux5.72................Musique militaire5.73................Fanfare, harmonie, kiosque5.74................Orphéons, chorales5.75................Musique de vénerie5.76................Musiques de rue (si on ne peut pas les rattacher à une

autre classe)5.77................Musiques de carnaval (privilégier le classement dans les

musiques du monde)

5.8...........................Instruments particuliers, musiques mécaniques5.81................Instruments particuliers à répertoire spécifique (carillon,

flûte de pan, scie musicale...)

48 ACIM2006

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5.82................Instruments mécaniques5.83................Sifflement humain

5.9...........................Sons divers5.91................Nature et animaux, paysages sonores. (pour les paysages

sonores, privilégier le classement dans les musiques dumonde si possible).

5.92................Bruits, bruitages5.93................Documents sonores (documentaires), créations

radiophoniques

Rappel : pour les ouvrages documentaires l’indexation Dewey nonmusicale devra être privilégiée.

Classe 6 – Musique et cinéma

6.1...........................Musique concernant une œuvre filmique :6.11................Bandes Originales de films6.12................Musiques “inspirées par” un film, Ré-interprétation de

musiques originales6.13................Bandes originales de fictions de télévision (téléfilms, séries)

6.2...........................Compilations (classer ici les compilations générales sanscritère particulier)

6.21................Compilations thématiques (genres, périodes, pays,maisons de productions…)

6.22................Compilations autour d'un compositeur6.23................Compilations autour d'un réalisateur6.24................Compilations autour d'un acteur6.25................Compilations autour d'un interprète musical, d'un

adaptateur musical6.26................Compilation de musiques de courts métrages d'animation6.27................Compilations de musiques de fictions de télévision

(feuilletons ou films de télévision)

Classe 7 – Classe de décantation

Pas de subdivisions.

Classe 8 - Chanson francophone / Classe d'usage national ou local

8.0......................... Anthologies générales (utiliser uniquement pour lacotation)

8.01................Philosophie, sociologie, pratiques musicales8.02................Institutions musicales diverses8.03................Dictionnaires8.04................Répertoires, catalogues, annuaires, discographies,

bibliographies8.09................Histoire. Anthologies historiques, par ordre chronologique

8.092 Patrimoine, chants d'avant la création de l'enregistrement8.093 1880-19208.094 1920-19408.095 1940-19608.096 1960-19808.097 1980-20008.098 2000-2020

8.1...........................Chansons pour enfants8.11................Rondes et comptines8.12................Berceuses8.13................Eveil musical lié à la chanson8.14................Chansons d’apprentissage ou d’initiation (alphabet, tables

de multiplication, langues étrangères)

8.2...........................Chansons sociales8.21................Chansons “pour et contre” : de lutte, de propagande,

contestataires, révolutionnaires, etc.8.22................Chansons d'activités collectives diverses : travail, marins,

supporters, etc.

8.3...........................Chansons humoristiques

8.4...........................Chansons à texte (Texte prédominant)8.41................Poèmes chantés (oeuvres de poètes ou d’écrivains mises

en musique)

8.5...........................Chanson de variétés (Musique prédominante)

8.6...........................Chansons en lien avec d'autres genres : subdiviser parles autres classes

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8.611 Blues8.62................Rock8.6x................ etc.

Classe 9 – Musiques du monde

9.0x................ Subdivisions communes générales9.08................Regroupements particuliers dans le monde entier, Peuples

en diaspora Faire suivre cet indice des subdivisions communesspécifiques.

Subdivisions communes spécifiques :1 Musiques savantes ou traditionnelles

11 Musique savante extra-occidentale12 Musique rituelle et religieuse13 Musique traditionnelle et de collectage14 Chants de lutte et de travail traditionnels

2 Musiques modernes ou traditionnelles modernisées21 Nouvelles musiques d'inspiration traditionnelle (country,

traditionnel électrifié)22 Nouvelles musiques du monde (africaine, salsa.)23 Variété et chanson

3 Métissages entre deux traditions distinctes4 [indice inutilisé]5 Traditions juives6 Traditions islamiques7 Tsiganes8 Monde méditerranéen

9.1...........................Afrique9.11................Iles de l'océan Indien – Comores, Madagascar, Maurice,

Réunion, Seychelles 9.12................Afrique australe - Afrique du Sud, Angola, Botswana,

Mozambique, Namibie, Zambie, Zimbabwe [classer ici leMbaqanga et les musiques zoulou]

9.13................Afrique orientale et des Grands Lacs – Burundi, Erythrée,Ethiopie, Kenya, Malawi, Ouganda, Rwanda, Somalie,Soudan, Tanzanie, Zanzibar [classer ici le Taarab]

9.14................Afrique centrale - Congo, Gabon, République deCentrafrique, Rép. démocratique du Congo (Zaïre)[classer ici la rumba]

9.15................Cameroun, Guinée équatoriale [classer ici la makossa]9.16................Afrique de l'Ouest - Bénin, Ghana, Nigeria, Sierra Leone,

Togo [classer ici la juju et le high life]9.17................Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Liberia9.18................Gambie, Guinée, Mali, Sénégal [classer ici les mandingues

et griots] ; Cap-Vert9.19................Mauritanie, Niger, Sahara occidental, Tchad

9.2.......................... Maghreb, Proche-Orient, Moyen-Orient [Mondearabe]

9.21................Berbères9.22................Maroc9.23................Algérie9.24................Tunisie9.25................Egypte, Libye9.26................Israël9.27................Iraq, Jordanie, Liban, Palestine, Syrie9.28................Arabie Saoudite, Bahreïn, Emirats du Golfe, Koweït,

Oman, Qatar, Yémen9.3...........................Asie

9.31................Kurdistan9.32................Arménie, et Arméniens en diaspora9.33................Turquie [classer ici la musique classique ottomane]9.34................Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turkménistan

[classer ici les bardes et le shasmaqam]9.35................Iran [classer ici le radif], Azerbaïdjan9.36................Afghanistan, Tadjikistan9.37................Pakistan [classer ici le qawwali et le gazal]9.38................Bangladesh, Inde, Maldives, Sri Lanka9.39................Népal, Bhoutan, Sikkim, Tibet

9.4...........................Extrême-Orient9.41................Cambodge, Laos, Myanmar (Birmanie), Thaïlande

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9.42................Viêt Nam9.43................Indonésie, Malaisie, Philippines 9.44................Australie, Tasmanie ; Mélanésie : Fidji, Nouvelle Calédonie,

Papouasie - Nouvelle Guinée, Salomon, Vanuatu9.45................Polynésie : Hawaii, Ile de Pâques, Nouvelle-Zélande

(Maoris), Polynésie française, etc. , Samoa, Tonga ;Micronésie : Carolines, Mariannes , Marshall, Kiribati,Tuvalu, Nauru

9.46................Japon 9.47................Corée9.48................Chine, Taiwan (Formose)9.49................Mongolie, Ensemble sibérien

9.5...........................Europe de l'Est et méridionale9.51................Bélarus, Géorgie, Russie (européenne), Ukraine 9.52................Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie 9.53................Moldavie, Roumanie9.54................Bulgarie9.55................Albanie, Bosnie, Croatie, Macédoine, Monténégro, Serbie,

Slovénie9.56................Crète, Chypre, Grèce9.57................Italie, Sardaigne, Sicile (éventuellement Corse), Malte9.58................Portugal, Açores, Madère9.59................Espagne, Catalogne (dont Roussillon), Euskadi

9.6...........................France (tranche indiciaire d'usage national ou local)9.61................Corse (classement également possible à 9.57)9.62................Occitanie (en général)9.63................Occitanie : Sud : Gascogne, Languedoc, Provence9.64................Occitanie : Nord : Auvergne, Limousin9.65................Centre-Ouest : Anjou, Touraine, Orléanais, Poitou, Berry,

Marche, Nivernais, Aunis, Saintonge, Angoumois9.66................Est : Jura & Alpes du Nord, Bourbonnais, Franche-Comté,

Savoie, Lyonnais, Bresse, Dauphiné9.67................Nord-Est : Lorraine, Champagne, Ardennes, Bourgogne,

Vosges, Alsace 9.68................Nord : Artois, Picardie, Flandre, Boulonnais, Ile-de-France,

Normandie, Maine9.69................Bretagne

9.7...........................Europe, Ouest et Nord9.71................[indice libre]9.72................Musiques celtiques 9.73................Irlande, Pays de Galles, Cornouailles, Ecosse9.74................Angleterre9.75................Belgique, Flandres, Luxembourg, Pays-Bas 9.76................Allemagne, Autriche, Suisse 9.77................Finlande, Pays baltes (Estonie, Lituanie, Lettonie)9.78................Danemark, Islande, Norvège, Suède

9.8...........................Amérique du Nord9.81................Régions arctiques, Groenland, Nunavut, Inuit9.82................Tribus amérindiennes9.83................Canada9.84................Québec, Acadie9.85................Etats-Unis : généralités9.86................Etats-Unis : country9.87................Etats-Unis : Louisiane : cajun, zydeco9.88................Antilles anglophones : Jamaïque, 9.89................Antilles anglophones : Antigua & Barbuda, Bahamas,

Barbade, Grenade, Dominique, Ste-Lucie, Trinité-et-Tobago

9.9...........................Amérique latine9.91................Antilles francophones : Guadeloupe, Haïti, Martinique,

St-Barthélemy, St-Martin9.92................Antilles hispanophones : Porto Rico, Rép. dominicaine9.93................Antilles hispanophones : Cuba (classer ici le son, la salsa)9.94................Guatemala, Mexique, Belize9.95................Costa Rica, Honduras, Nicaragua, Panama, Salvador9.96................Colombie, Guyanes, Surinam, Venezuela, 9.97................Brésil 9.98................Bolivie, Chili, Equateur, Pérou 9.99................Argentine, Paraguay, Uruguay

51ACIM2006

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Précisions et recommandations Précisions concernant certains indicesClasse 3 :• 3.21 = Concertos, concerto grosso, symphonie concertante. Ex.:

3.214 1 = Concerto pour violon et orchestre.Dans un souci évident de cohérence, les concertos ne sont plus misdans la musique de chambre, mais en musique orchestrale. L'indice3.19 devient inutilisé (au moins provisoirement, puisque le chapitreIII du texte intitulé “PCDM, nouvelles propositions et nouvelles pistesde travail. Septembre 2005”, publié sur le site de l’ACIM, proposedes modifications de la sous-classe 3.1).

• On distinguera la musique pour piano à 4 mains en 3.111 1 (un seulpiano) de celle pour deux pianos en 3.121 1.

• Les symphonies de chambre peuvent être indexées en 3.18 ou 3.24,selon que l’on souhaite privilégier la forme (symphonie) oul’instrumentation (petit ensemble).

• Les doubles, triples… concertos sont à indexer en 3.21 (nouvel indicedes concertos).

• Les concertos pour orchestre sont à indexer en 3.210 3 (nouvelindice des concertos en 3.21).

• Roméo et Juliette, symphonie dramatique op. 17 de Berlioz, peut êtreindexée en 3.34 ou en 3.3.

• Les indices 3.06 et 3.09 ne sont pas réservés aux seuls récitals etanthologies et peuvent être employés pour les compositeurs. Ainsi le3.06 suivi de la notation instrumentale adéquate peut être employépour des documents centrés sur la musique d’un compositeur autourd’un instrument, quelle que soit la forme. Par exemple : 3 KOD 0643 pour l'œuvre de Kodaly pour le violoncelle.

Classe 5 :• 5.24 Atmosphères musicales (illustrations musicales thématiques). Il

s’agit d’illustrations de certains thèmes ou situations par de lamusique, sans usage nettement défini à l’avance (publicité, vidéoamateur, cinéma, télévision, spectacle…), comme par exemple lasérie “Musiques d’ambiance” (Policier, Science-fiction, Western)parue sur le label Tempo.

Classe 9 :• Le mento peut être classé en 9.88 (Jamaïque) même si le 1.6 est

utilisé pour le reggae.

Indexation et cotationPour coter un document qui contient plusieurs œuvres de formesdifférentes, on utilise l’indice de niveau immédiatement supérieur quipuisse s’appliquer à l’ensemble de ces œuvres. Mais lorsqu'une desœuvres tient une place particulièrement éminente dans le document,par sa durée ou sa mise en valeur, on peut coter ce document avecl'indice correspondant à cette œuvre.Pour l’indexation, on peut utiliser plusieurs indices correspondant auxdifférentes œuvres.

Usage du 0En musique classique, on a affaire à un séquençage du type suivant :3 ALB 111 1 (Albeniz)… / …3 XEN 54 (Xenakis)3.0 TIT (anthologie générale classique)3.061 1 HOR (récital Horowitz)3.4 TIT (anthologie générale de musique vocale sacrée)3.44 TIT (anthologie de requiem)3.5 TIT (anthologie générale de musiques utilisant l'électronique), etc.

Une anthologie de musique classique sera ainsi classée de façonsystématique bien après la partie alphabétique, qui correspond auclassement par compositeurs. Le zéro, nécessaire pour intercaler les anthologies générales classiquesen 3.0, devient donc inutile dans le cas des 3.2, 3.3 et 3.4, qui nepeuvent se trouver qu’à l’intérieur d’une séquence systématique.De même, les anthologies générales de musiques du monde sontclassées tout simplement sous 9 tout seul. Le 0 est en effet inutilepour un bon séquençage, dans la mesure où il n'y a pas de séquencealphabétique avant. Ce principe est valable pour les classes dont leclassement est forcément toujours systématique, c'est à dire les classes5, 6 et 9 et, bien évidemment, les classes 0 et 7.

52 ACIM2006

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ACIM2005

Référendum des discothécaires2006 Edition réalisée à partir des sélections envoyées à la listediscothecaires_fr

Paul Heems (Médiathèque du Nord)Franck Schwebel (Médiathèque de Ste-Luce-sur-Loire)

Nicolas Blondeau (Médiathèque de Dole)

Cette liste de références discographiques indique une fois encorel’éclectisme et l’ouverture musicale de nos collègues discothécaires. Siun tel florilège forcément parcellaire ne saurait refléter parfaitement lepaysage musical d’aujourd’hui, il révèle cependant une curiosité, uneattention portée à la création émanant de multiples horizons, et àbonne distance des assourdissantes sirènes du marketing orchestré.Musique d’Ethiopie ou de la Réunion, fanfare de La Nouvelle-Orléans oudes Balkans, musique baroque ou contemporaine, punk hillbilly ouelectro dub… voici le choix pratiqué par les bibliothécaires musicauxterritoriaux parmi la production phonographique de ces derniers mois.

MUSICIEN TITRE GENRE LABEL DISTRIBUTEUR

Alain Peters Parabolér (intégrale Chanteur à textes, Takamba Productions1978-1987) Île de la Réunion, Stéphanie

mayola Bertrand, 1998

Alexis HK L'homme Chanteur folk Labels EMI 2004du moment pop français

Anis La chance Chanson Virgin EMI Music

Anthologie Radio Palestine : Musiques du Sublimesounds of the Eastern Moyen-Orient Frequencies,Mediterranean 1985 (Import)

Les Jardins de Carnetz secretz de Musique de Ambronay HarmoniaCourtoisie ; Marguerite d'Autriche la Renaissance MundiAnne (1480-1530) : œuvres Delafosse- de Antoine Brumel, Quentin, dir. Pierre de la Rue,

Josquin des Prez…

Art Brut Bang Bang Rock'n'roll Noisy rock anglais Fierce Panda/ EMI MusicRue Stendhal/Labels

B.O.F. Crossing the bridge : Musique de film MK2 Musicthe sound of Istambul (import)

Besh o Drom Gyi ! Musique gitane Besh o drom Besh o dromdes Balkans (autoproduit)

Bonobo It came from the sea Electro down Ninja Tunetempo, influences (Import)brésiliennes etcubaines

Cat Power The Greatest Singer/songwriter, Beggars Group Naïvefolk américaine / Matador

Chris Potter, Underground Jazz fusion, Sunny side saxo ; Wayne post-bop (Import)Krantz, guitare ;Craig Taborn, Fender Rhodes ;Nate Smith,batt.

Cocorosie Noah's ark Duo féminin, Touch & Go Play It Againpop electro Sam

Compilation Modern folk Pop folk Wagram

Compilation Music maker : Blues Dixiefrog Harmoniathe last and lost Mundiblues survivors

Compilation Fell like jumping : Reggae Soul Jazz / Studio One Women Heartbeat

Compilation Dirty diamonds vol.3 Electro Diamondtraxx Discograph

Compilation Nevermind : Rétrospective du Glitterhouse Differ-antGlitterhouse is 20 label Glitterhouse Records distribution

Corinne Bailey Corinne Bailey Rae Nu-soul Emi EMIRae

David Walters Awa Chanteur folk- Virgin EMIsoul martiniquais

Dirty Dozen Medicated magic Fanfare New Ropeadope NaïveBrass Band Orleans

Djelimady Solon kôno Guitariste folk Marabi Harmonia Tounkar malien Productions Mundi

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54 ACIM2005

Either Ethiopiques, vol. 20 : Musique Buda Records SocadiscOrchestra live in Addis éthiopienne

El Bicho Elbicho2 Fusion flamenco Dro Atlantic Warnerrock progressif

Elisabeth Le Sommeil d'Ulisse Musique baroque Alpha Abeille MusiqueJacquet de laGuerre, comp. ;Les VoixHumaines ;IsabelleDesrochers

Emir Live is a miracle, Musique des Warner Warner MusicKusturica & in Buenos Aires BalkansThe no smoking orchestra

Encre Common Chord Post-rock français Clapping Rue Stendhal Music Diffusion

Extol Blueprint Metal mélodique Century EMI Musicnorvégien Media

Ez3kiel Barb4ary Electro dub Jarring Effects Play It Again français Sam

Fanm Salem Tradition Groupe de maloya

Graham Love travels at Pop rock Capitol Music EMI MusicCoxon illegal speed

Gravenhurst Fires in distant Singer/songwriter, Warp Play It Again buildings folk pop Sam

Hadouk Trio Utopies Jazz et musiques Naïvedu monde

I love you but Fear is on our side Neo cold wave Secretly Differ-ant I've chosen canadian distributiondarkness

João Rodrigues Miserere, Musique baroque Ambronay HarmoniaEsteves, comp. ; Lamentations, MundiEnsemble Stabat MatereuropéenWilliam Byrd ;GrahamO'Reilly, dir.

Lauren Choreography Singer/songwriter, Fargo NaïveHoffman pop rock

américaine

Lone Good music Underground rap Groove Attack NocturneCatalysts

Marco B.O.F Trois Musique de film Recall Warner MusicBeltrami enterrements

Matt Elliott Drinking Song ex-Third Eye Ici d'ailleurs DiscographFoundation,post-rock

Midlake The Trials of Pop mélodique Bella Union / NaïveVan Occupanther et mélancolique V2

Nathalie Sankèr Chanteuse Marabi HarmoniaNatiembé réunionnaise, Mundi

maloya

Nine Inch And all that Metal indus Polydor Universal MusicNails could have been

Olivier Greif, L'office des Musique Triton Intégralcomp. ; naufragés contemporaineAccrocheNote ;FrançoiseKubler ;Armand Angster

Phoenix It's never Pop française Virgin EMI Musicbeen like that

Power Solo It's raceday Psycho-garage- Platinium Discograph, country-rock 2004

Psapp Tiger, My Friend Indie pop rock Asphalth DiscographDuchess, 2004

Ray Barretto Time was… Time is Latin jazz O + Music Harmonia Mundi

Roy Paci & Tuttapposto Ska jazz sicilien V2 Music Warner MusicAretuska

Sébastien Sessions Electro pop Record Makers DiscographTellier française

Sergio Timeless Musique Wrasse Universal MusicMendes brésilienne Records

remixée R&B

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55ACIM2005

Seu Jorge The life aquatic : Chanteur brésilien Hollywood EMI Musicstudio sessions

Spade & Highway to Jail Electro abstract Ici d'ailleurs Differ-ant Archer hip hop distribution

System of Mezmerize Alternative metal Columbia Sony BMG a Down Music

Talvin Singh Sons for the Indian electro Naïve, 2004 Naïve& Sangat inner world (Live at

Basilique St Denis)

The FabricLive n°26 Electro ragga Fabric Play It AgainHerbaliser funk hip-hop Sam

The Kooks Inside in / Inside out Rock n' Roll Labels EMI Music

The Mars Volta Frances the mute Pop rock lyrique Barclay Universal

The Spinto Nice and nicely done Pop new-yorkaise Labels EMI MusicBand

The Strokes First impressions Rock RCA Sony BMG of Earth Music

Th'Legendary Pandelirium punko hillbilly Yep Roc SocadiscShack Shakers Records

Tool 10 000 days Alternative metal Zom Sony BMG Music

TV on Return to cookie Pop rock 4AD Naïvethe Radio mountain expérimental

Two Tone Turn off Ska de Productions Club Montbéliard de l'Impossible

Wilco A ghost is born Pop rock américain Nonesuch Warner, 2004

Yan Maresz ; Metallics ; Eclipse ; Musique Accord, 2005 UniversalEnsemble Entrelacs… contemporaineintercontem-porain ; Jonathan Nott, dir.

Yves Robert L'Argent Jazz français Chief Inspector Abeille Musique

Zenzile Meta meta Electro dub Yotanka - Uwe DiscographSound System

Zong Paradis thematik Île de la Réunion, [distribution en electro agitée négociation

avec Nocturne]

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Bulletin d’ADHESIONJe souhaite, à titre individuel, pour unecollectivité, ou comme coopérateur (soumisà conditions) adhérer un an à l'ACIM nouvelleformule. Je bénéficie d’un bulletin annuel, d’unaccès aux rencontres nationales des bibliothécairesmusicaux et participe à l’action de coopération de l'ACIM(forum de discussion, base de données, sélection en ligne).

Nom de l'établissement (ou nom et prénom) :

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J'adhère pour une année à l'ACIM nouvelle formule au titre de

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■■■■ Coopérateur. Adhésion gratuite soumise à conditions.

■■■■ Je joins mon règlement (à l'ordre de l'ACIM)

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Bulletin d’adhésion à photocopieret à retourner à l’adresse suivante :

Chez Pascal Wagner55, rue du 56ème régiment d'artillerie

34070 MONTPELLIER

SIRET : 382.220.945.00044 Code APE: 925 A

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