brasier n° 71 octobre 2012 eucharistique · brasier eucharistique larevuedesadorateurs n° 71...

16
Brasier Eucharistique La revue des adorateurs www.adoperp.com N° 71 Octobre 2012 Ecologie Eucharistique dans une lettre posée devant le tabernacle : « Jésus. Aujourd’hui c’est mon anniversaire. J’ai 14 ans. Je me sens seule. Je n’ai pas d’amis. Mais ce soir, je pense à toi qui aussi es tout seul dans la chapelle. Jésus, viens me consoler, toi mon seul ami. Je t’aime... » Ce petit mot provenant du cœur d’une fille si pauvre m’a montré que Jésus révèle les secrets de son Cœur eucharis- tique aux petits et aux hum- bles. Il leur ouvre les trésors de sa sagesse : « Oui, Père je te bénis d’avoir caché cela aux sages et aux intelli- gents et de l’avoir ré- vélé aux tout-petits » (Mt 11, 25). P. Florian Racine e nouveau magazine pré- sente un témoignage poi- gnant de l’adoration sur les « smokey mountains » au Philip- pines (p. 2-3). Certaines familles provenant des parties les plus pau- vres du pays sont venues chercher un travail dans la grande cité de Ma- nille. Mais les conditions impitoya- bles de la vie ont contraint certaines personnes, dont des enfants orphe- lins, à trouver leur unique subsis- tance sur ces tristement célèbres « montagnes fumantes ». Un patriarche orthodoxe disait : « Le monde sera soit défiguré par la consommation, soit transfiguré par l'adoration ». Pourtant, si la société de consommation a défiguré tant de coins de notre planète, et par là tant de familles, tant d’enfants, tant de vies innocentes, le Christ restera toujours notre ultime espérance. Rien n’est irrémédiablement perdu avec Jésus. Sur la croix, il a détruit la mort et vaincu la haine. Par sa ré- surrection, il inaugure un ciel nou- veau et une terre nouvelle. Dans l’Eucharistie, il transfigure mysté- rieusement ce qui a été défiguré dans les cœurs et dans le monde. Dans un ouvrage récemment publié, Mgr Dominique Rey encourage une écologie respectueuse de l’homme autant qu’une vraie théologie de la création. Il est urgent que les chré- tiens prennent conscience de l’évangile dont ils sont les déposi- taires en matière d’écologie. La so- ciété entière a tout à gagner de cet engagement. Mgr Rey rappelle la place de la louange et de l’adoration pour redécouvrir la vraie place de l’homme et de la création dans le plan de Dieu (cf p.4-7). Comme le rappelait Jean-Paul II, le « monde créé est destiné à être assumé dans l’Eucharis- tie » (Orientale Lumen, 11, 1995) où tout et chacun sera rendu parfait dans le feu d’amour divin. Pendant ma formation aux Phi- lippines, dans le cadre d’une journée de solidarité au service des plus pauvres, j’ai eu le pri- vilège d’aller passer quelques heures sur une des « smokey mountains ». Les Lazaristes avaient construit une petite chapelle dans le bidonville de la « smokey mountain ». Je me souviens d’un témoignage laissé par une jeune fille qui avait écrit ces quelques mots C Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 71 1 brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 1

Upload: others

Post on 26-Feb-2020

7 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Brasier

EucharistiqueLa revue des adorateurswww.adoperp.com

N° 71OOccttoobbrree 22001122

Ecologie Eucharistique

dans une lettre posée devantle tabernacle :

« Jésus. Aujourd’hui c’est monanniversaire. J’ai 14 ans. Jeme sens seule. Je n’ai pasd’amis. Mais ce soir, je penseà toi qui aussi es tout seul dansla chapelle. Jésus, viens meconsoler, toi mon seul ami. Jet’aime... »

Ce petit mot provenant ducœur d’une fille si pauvre m’amontré que Jésus révèle lessecrets de son Cœur eucharis-tique aux petits et aux hum-bles. Il leur ouvre les trésors desa sagesse : « Oui, Père je tebénis d’avoir caché cela auxsages et aux intelli-gents et de l’avoir ré-vélé aux tout-petits »(Mt 11, 25).P. Florian Racine

e nouveau magazine pré-sente un témoignage poi-gnant de l’adoration sur les

« smokey mountains » au Philip-pines (p. 2-3). Certaines famillesprovenant des parties les plus pau-vres du pays sont venues chercherun travail dans la grande cité de Ma-nille. Mais les conditions impitoya-bles de la vie ont contraint certainespersonnes, dont des enfants orphe-lins, à trouver leur unique subsis-tance sur ces tristement célèbres« montagnes fumantes ».

Un patriarche orthodoxe disait : « Lemonde sera soit défiguré par laconsommation, soit transfiguré parl'adoration ». Pourtant, si la sociétéde consommation a défiguré tant decoins de notre planète, et par là tantde familles, tant d’enfants, tant devies innocentes, le Christ resteratoujours notre ultime espérance.Rien n’est irrémédiablement perduavec Jésus. Sur la croix, il a détruitla mort et vaincu la haine. Par sa ré-surrection, il inaugure un ciel nou-veau et une terre nouvelle. Dansl’Eucharistie, il transfigure mysté-rieusement ce qui a été défigurédans les cœurs et dans le monde.

Dans un ouvrage récemment publié,Mgr Dominique Rey encourage uneécologie respectueuse de l’hommeautant qu’une vraie théologie de lacréation. Il est urgent que les chré-tiens prennent conscience del’évangile dont ils sont les déposi-taires en matière d’écologie. La so-ciété entière a tout à gagner de cetengagement. Mgr Rey rappelle laplace de la louange et de l’adoration

pour redécouvrir la vraie placede l’homme et de la créationdans le plan de Dieu (cf p.4-7).Comme le rappelait Jean-PaulII, le « monde créé est destinéà être assumé dans l’Eucharis-tie » (Orientale Lumen, 11,1995) où tout et chacun serarendu parfait dans le feud’amour divin.

Pendant ma formation aux Phi-lippines, dans le cadre d’unejournée de solidarité au servicedes plus pauvres, j’ai eu le pri-vilège d’aller passer quelquesheures sur une des « smokeymountains ». Les Lazaristesavaient construit une petitechapelle dans le bidonville dela « smokey mountain ». Je mesouviens d’un témoignagelaissé par une jeune fille quiavait écrit ces quelques mots

C

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 711

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 1

aa SSmmookkeeyy MMoouunnttaaiinn La tristement célèbre « Smokey Mountain » ou« Montagne Fumante » est la principale décharge de

Manille, aux Philippines. C’est certainement l’endroit leplus pauvre qu’il m’a été donné de visiter.

Le terme de « montagne » est issu de l’ancienne déchargequi, avec le temps et les couches successives d’ordures,était devenu plus haute qu’un immeuble de 3 étages. Ellea été fermée il y a une quinzaine d’années. Cette ferme-ture ne résolvant en rien le problème des déchets, uneautre décharge a rapidement vu le jour quelques cen-taines de mètres plus loin et a hérité du nom.

Pour survivre, des centaines d’enfants trient les ordures surla décharge et font brûler le bois afin de le transformer encharbon – c’est pourquoi cette montagne d’ordure est dite« fumante ». De même, ils récupèrent les clous plantés dansles planches pour les revendre quelques pesos. C’est untriste spectacle de les voir s’affairer, couverts de suie au mi-lieu de la fumée, dans une chaleur et des odeurs étouf-fantes.TTuullaayy nngg KKaabbaattaaaann :: ssoonn aaccttiioonn

À l’appel de familles d’un bidonville voisin,la fondation « Tulay ng Kabataan » a lancéla construction d’un centre fin 2003 afinde répondre aux premières nécessités desenfants de la décharge. L’objectif est deleur apporter des soins, de la nourriture,une scolarisation ainsi qu’un suivi spirituelselon le niveau de chacun.Le centre, baptisé « Le mont des béati-tudes », est construit directement sur ladécharge et reçoit près de 180 enfants

quotidiennement. Les plus jeunes chif-fonniers n’ont même pas 3 ans. Chaqueenfant y passe une demi-journée pour ysuivre des activités éducatives permet-tant une remise à niveau scolaire. Il bé-néficie également d’un repas complet etéquilibré quotidien. Un bilan sanitaireindividuel est réalisé ; les soins et le suivimédical nécessaires sont pris en chargepar la fondation.En complément de la prière et du cha-pelet journaliers, les enfants participentaux cours de catéchisme que propose,

chaque samedi, l’abbé Matthieu Dau-chez (directeur de la fondation). C’estquelque chose d’essentiel pour ces fa-milles très pratiquantes qui sont ou-bliées de tous.C’est d’ailleurs ce qu’illustre un posterprésent dans le centre. Il représente lacène avec des enfants de la déchargeautour de la table eucharistique et nousrappelle que Dieu est particulièrementprésent pour ces enfants. Cette imagede Jésus rompant le pain au milieu d’euxest un symbole fort pour les chiffonniers.

UUnnee aaddoorraattiioonn qquuii pprreenndd ttoouutt ssoonn sseennss

En complément des cours de caté-chisme, l’abbé organise ponctuellementdes adorations au cœur de la décharge.L’année dernière nous avons eu lachance d’en faire une lors du week-endconsacré à la prière pour la vie.

C’est un évènement qui est préparé avecentrain par les « community worker » (vo-lontaires Philippins vivant dans la dé-charge). Quand nous sommes arrivés,plus d’une centaine d’enfants nous at-tendait déjà protégés du soleil par unegrande bâche.

Après quelques minutes de recueille-ment, le chant « Halina Hesus » (ViensJésus) résonne et marque le début de

L’adoration dans l’enfer des « smokey montains »

LL

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 712

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 2

l’adoration. L’abbé expose le Saint-Sacrementavant de s’agenouiller au pied de l’autel installédevant le centre de la fondation. En comparai-son avec le brouhaha habituel, le « silence » quisuit est saisissant.

Il nous permet de rentrer rapidement en com-munion. Le temps semble se dilater et les mi-nutes s’écoulent lentement : « Pardonnez-moimes péchés Seigneur : mes faiblesses, monégoïsme, mon orgueil. »

Benji, un enfant de la fondation, entame la lec-ture d’un passage de l’Evangile en Tagalog. Jene comprends pas grand-chose mais l’intona-tion de sa voix me touche. Ces chiffonniers, quetout le monde méprise et rejette, ont souvent dumal à porter un regard bienveillant sur eux-mêmes. C’est par les cours de catéchisme, laprière et ces adorations qu’ils prennentconscience du regard infiniment bon que Dieuleur porte. Ils sentent qu’à travers l’eucharistie,Jésus se fait plus pauvre qu’eux et regagnentpar la même, leur dignité d’enfant de Dieu.C’est sans doute une des raisons des liens ex-ceptionnels qu’ils ont avec le Seigneur.

Les chants et les lectures se suivent : le soleil secouche petit à petit. Je goutte la chance de vivreces instants : merci Seigneur. Je me sens portépar la foi des gens qui m’entourent et me remé-more alors un passage de la prière des secou-ristes de l’Ordre de Malte : « Je vous supplie […] de m’aider à vous recon-naitre en chacun de ceux que votre sainte pro-vidence m’invitera à servir. Qu’à l’exemple deNotre Seigneur Jésus-Christ, ma prière et monaction soient le fruit d’un amour désintéressé etdevienne ainsi, pour eux et pour moi, la voie dusalut afin que nous parvenions ensemble à lavie éternelle. »

Ces quelques phrases prennent alors une di-mension nouvelle. Contrairement aux appa-rences, ce sont bien les chiffonniers qui meportent (secours) cette année.

Yves Engelmann (ex-volontaire TNK, volontaire ANAK)

AAuuttrree ttéémmooiiggnnaaggee ::Répondant à l’appel du Pape de prier pour laVie, le Père Matthieu, responsable de notre fon-dation, avait organisé un temps d’adorationdans notre centre à la “smokey mountain”, l’unedes décharges de Manille. Des milliers de fa-milles, parents et enfants, y habitent et y sur‛vi-vent’ en fouillant les déchets jour et nuit pourrécupérer et revendre ce qu’ils peuvent. C’estdans ce lieu où la misère humaine est écrasanteque le Père a décidé de répondre à cet appel deprier pour la Vie. La symbolique intellectuelle

pour le croyant est forte, apporter etadorer le Christ sur ce lieu où lesconditions de vie sont indignes, oùdes adultes, des enfants meurent defaim, de maladies bénignes, demanque d‘attention, de manqued’Amour. « Apporter le Christ dansles trous sombres, où personne neva », c’était la vocation de Mère Te-resa et c’est une manière trèsconcrète de le faire aujourd’hui. Ouic’est très beau intellectuellement, etle décor ce jour-là l’était tout au-tant... L’ostensoir exposé devant lesfamilles du village, leurs bébés et en-fants, avec en fond les fours à char-bon et le soleil couchant... la choraled’enfants de la fondation chantait,accompagnant ce moment de prièreet couvrant les bruits du bidonvillepour aider les familles à prier...Quantité de symboles à saisir, à mé-diter pendant la prière pour essayer

d’intérioriser un petit peu le mystèrequi prend place... Pourtant c’est biendifficile de se “voir” là, inutile face auChrist, face à ces familles et à leurssouffrances, à leur misère deshuma-nisante, face à ces enfants livrés àeux-mêmes, négligés, qui sont d’au-tres Christs souffrants… Quels que-soient les efforts pour essayer decomprendre, on ne saura jamais cequi se passe entre le Cœur de Jésusdans l’Eucharistie et leur cœur sisouffrant mais si aimant...

Marion et Thibaud Daron (volontaires actuels)

Pour rappel, l’association « Anak-un pont pour lesenfants » est une association française dont lebut exclusif est d’aider la fondation « Tulay ngKabataan » à Manille. Elle a été créé par des vo-lontaires de retour des Philippines.(http://www.associationanak.org/)

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 713

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 3

e monde se sait désor-mais malade, et d’une

maladie potentiellement mor-telle... L’homme doit bien recon-naître que la responsabilité luien incombe en tout premier lieu.Il doit changer de comporte-ment, pour entrer en meilleureintelligence avec la planète qu’ilhabite. Or la conversion des

mœurs passe d’abord par laconversion des cœurs - la ré-forme des mentalités et des es-prits. À commencer bien sûrchacun par soi-même...

L’Église possède pour cela unpouvoir redou table, même s’iln’a l’air de rien : celui de la pa-role. Comme Jean-le-Baptise,elle a l’air de prêcher souventdans le désert. Pourtant, l’his -toire le montre, cette parole estefficace. Car ce qu’elle proclamene vient pas d’elle-même, maisde celui qui est la Parole de Dieuen personne, la Parole de Dieufaite chair. Une telle parole naîtd’abord d’un profond silence,elle jaillit même du silence infini.Un autre pouvoir, plus importantpeut-être quoiqu’il paraisse plusdérisoire, est aussi celui de la

prière. Nous ne saurons jamaiscomment notre monde tientparce qu’il est en réalité soutenupar la prière incessante desmoines et des moniales, descontemplatifs et des mys tiques,et au sommet l’offrande quoti-dienne de l’Eucharistie.

Le Mystère pascal, la mort et larésurrection du Christ, est en-châssé au cœur de l’Année Li-turgique. L’Église se prépare à lecélébrer en suivant Jésus au dé-sert du Carême. La célébra tionannuelle de Pâques prépare etanticipe la rencontre définitiveavec le Christ qui vient dans sagloire récapituler toutes chosesen lui. Dans son retour glorieux,ou Parousie, le Christ Pantocra-tor inaugurera des cieux nou-veaux et une terre nouvelle.

Peut on être catho et écolo ?Par Mgr Dominique Rey

Editions Artège, 2012

L

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 714

Dans un ouvrage récemmentpublié, Mgr Rey encourageune écologie respectueuse del’homme autant qu’une vraiethéologie de la création. Il esturgent que les chrétiens pren-nent conscience de l’évangiledont ils sont dépositaires enmatière d’écologie. La sociétéentière a tout à gagner de cetengagement. Il ne s’agit pasd’imposer une perspective defoi, mais d’interpréter et de dé-fendre des valeurs fondées surla nature même de l’être hu-main. Cet ouvrage invite à unelecture de la crise écologiqueà la lumière de la Parole deDieu et donne de nombreusesclés pour un engagement af-firmé et responsable dans ledébat écologique. Nous pu-blions ici une partie du chapi-tre 2 (page 58-64), intitulé « uncarême pour la terre ». MgrRey rappelle la place de lalouange et de l’adoration pourredécouvrir la vraie place del’homme et de la création dansle plan de Dieu.

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 4

L’histoire du monde est toutorientée vers cette bienheureuseespérance, cette « mystérieuserénovation qui transformera l’hu-manité et le monde »1. L’universvisible, le cosmos, est en effetappelé à être lui aussi trans -formé par la puissance de la ré-surrection ([)

a) La louange

L’homme est fait pour chanter lalouange de Dieu et le bénir, c’estson office sacerdotal, qu’il rem-plit au nom de toutes les créa-tures ina nimées. La splendeurde la création manifeste la gloirede Dieu, sa beauté éveille en luiune admiration mêlée d’émer-veillement. Pour celui qui veutbien entendre le cantique descréa tures (Cf. Ps 148, Dn 3), toutlui crie l’amour de Dieu. Ce re-gard contemplatif suscite l’action

de grâce : comment ne paschanter de tout son cœur sa re-connaissance et sa gratitude ?Plongés dans une telle beauté,comment ne pas louer Dieucomme le psalmiste : « Qu’il estgrand ton nom par toute la terre »(Ps 8, 2) ? Cette atti tude estaussi appelée crainte révéren-cielle, liée au don de l’EspritSaint, crainte filiale qui permetde reconnaître et d’aimer Dieucomme Père. Si saint Françoisd’Assise appelle la lune, lesétoiles ou l’eau sœur, le soleil, levent ou le feu frère, c’est parcequ’il appelle Dieu Père !

La contemplation est un exer-cice gratuit, où le regard émer-veillé peut, en se posant surl’uni vers créé, se reposer en sonauteur divin. Devant le spectacleéblouissant de la nature, sonhar monie et sa paix, nous pou-

vons laisser monter en noscœurs un chant de reconnais-sance et d’amour. Celui qui aimeDieu le loue à travers toutes sesœuvres. De même, il les res-pecte et en prend soin,conscient d’avoir reçu un donprécieux.

Nous devons nous (ré)habituer àremercier le Seigneur pour toutechose, pour l’air, pour l’eau, pourtous les éléments qui nous per-mettent de vivre, ainsi que pourles aliments qu’il nous offre à tra-vers la fécondité de la terre. «Tous, ils comptent sur toi pourrecevoir leur nourriture au tempsvoulu. Tu donnes : eux, ils ra-massent ; tu ouvres la main : ilssont comblés. » (Ps 103, 27-28).Avant de partager le repas, lebénédicité est une belle manièrede rendre grâce pour le painquotidien et les biens de la terre :

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 715

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 5

d’amour pour le salut dumonde. Dans l’eucharistie,Jésus va encore plus loin : ilse rend présent sous l’appa-rence d’un peu de pain, ma-tière ina nimée, entièrementlivrée entre nos mains ! Lepape Benoît XVI com paraitcet événement à une fissionnucléaire portée au plus in-time de l’être, inaugurant unechaîne de transformationsqui, peu à peu, chan geront lemonde jusqu’à ce que Dieu

soit tout en tous (Cf. 1 Co 15,28). Cet « acte central detransformation qui est seul enmesure de renouveler vrai-ment le monde »2 montre quela création, rachetée par leChrist, est saisie par lui dansl’eucharistie pour être rame-née à Dieu. « L’Eucharistieest toujours célébrée, en unsens, sur l’autel du monde.Elle est un lien entre le ciel etla terre. Elle englobe et elleimprègne toute la création.

une brève prière, un signe de croixpour y reconnaître un don de la Provi-dence. Cette humble attitude qui voitdans la nature l’œuvre de Dieu et saits’en remettre à lui pour l’heureuse al-ternance des saisons, les récoltes outout simplement le temps qu’il fera estbien présente dans la foi de l’Eglise. Àtravers les Rogations ou l’usage desbénédic tions (de l’eau, des champs,des animaux...), il ne s’agissait pas deconserver par superstition quelquesrites païens, mais bien de reconnaîtreque tout vient de Dieu et que sans lui« nous ne pouvons rien faire » (cf. Jn15, 5). La litur gie tout entière a cette di-mension cosmique : à travers Noël,Pâques ou la Pentecôte, elle nous ditque le temps appartient à Dieu, quec’est le don de l’Esprit qui renouvelle laface de la terre (Ps 103, 30), que la ré-surrection a définitive ment semé enelle le germe de la terre nouvelle, anti-cipée en particulier dans la célébrationde chaque messe.

b) L’Eucharistie

Parmi toutes les « attitudes écolo-giques », la plus urgente est sûrementcelle de l’adoration. Revenir à Dieu,vivre de manière radicale en relationavec lui, le mettre à la première place,c’est commencer ce travail de restau-ration de toute la création. Il commencedans le cœur de l’homme. Pour nous,le lieu de l’adoration en esprit et en vé-rité, le nouveau Temple où l’on peutrencontrer Dieu est le corps de Jésus.Il nous l’a laissé dans l’Eucharistie, sa-crement de son Amour. Parallèlementà la prise de conscience écologique, onconstate dans l’Eglise un renou veau del’adoration eucharistique. Rien n’em -pêche de relier les deux phénomènes :dans le trésor spirituel de l’Église il y atant à puiser !

Dans le mystère de l’Incarnation, il y adéjà une source intarissable d’émer-veillement : Dieu se fait homme. Maisnous savons que ses abais sements nes’arrêtent pas là : il se fait obéissantjusqu’à la mort de la croix, Passion

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 716

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 6

dualisme. De même qu’elle permet de reconnaître entoute personne, spécialement les plus pauvres, le vi-sage de Jésus, elle rend capable d’accueillir dans lacréation un don de Dieu et d’en rendre grâce conti-nuellement.

Monseigneur Dominique Rey

1 Catéchisme de l’Eglise Catholique, 10432 Benoît XVI, Homélie à Marienfeld pour les Journées Mondiales de laJeunesse, 21 août 2005.3 Bienheureux Jean-Paul II, Lettre encyclique Ecclesia de Eucharistia, 8(2003).4 Benoit XVI, Discours à la Curie, 22 décembre 20055 Benoît XVI, Exhortation apostolique, Sacramentum caritatis, 92 : « Dans larelation entre l’Eucharistie et le cosmos, nous découvrons l’unité du des-sein de Dieu et nous sommes portés à saisir la profonde relation entrela création et la nouvelle création, inaugurée dans la résurrection duChrist... Pour notre vie chrétienne nourrie de l’Eucharistie, s’ouvre laperspective du monde nouveau, du ciel nouveau et de la terre nouvelle,où la Jérusalem nouvelle descend du ciel, de chez Dieu, toute prête,comme une fiancée parée pour son époux. »6 Cf. Benoît XVI, Rencontre avec le clergé, 6 août 2008 ; Homélie de laVigile de Pentecôte, 3 juin 2006.

Le Fils de Dieu s’est fait homme pour restituertoute la création, dans un acte suprême delouange, à Celui qui l’a tirée du néant. »3

La dernière encyclique du bienheureux Jean-Paul II est consacrée à l’Eucharistie et l’un destraits d’union entre son pontificat et celui deBenoît XVI est celui de l’Année eucharistique :le premier l’a ouverte, le second l’a close. LeSaint-Père s’émerveillait à cette occasion devoir partout dans l’Église se réveiller la joie del’ado ration eucharistique. « Avant toute activitéet toute transformation du monde, il doit yavoir l’adoration. Elle seule nous rend vérita-blement libres ; elle seule nous donne les cri-tères pour notre action. »4 Ne pouvant serésumer à un acte de dévotion privée, elle avéritablement une dimension cosmique et uneportée éminem ment écologique5 !

Là où Dieu est recherché, prié, adoré, servi, lacréation en est comme transformée. Ce rayon -nement eucharistique a une réelle influencesur l’environnement, comme autour desmonas tères, où la création a pu prospérer, oùsont nés et continuent de naître de petits pa-radis, des oasis6. L’exemple de la tradition bé-nédictine du ora et labora dans le respect duCréateur est un exemple de soin accordé àl’environnement. Là où la parole de Dieu estaccueillie et méditée, on cherche plutôt à sau-ver la création qu’à la détruire.

(en conclusion, p. 79) Le dernier mot revient àl’Eucharistie. En effet, le Magistère suprêmeinsiste avec force depuis le Grand Jubilé del’an 2000 - que le bienheureux Jean-Paul IIavait voulu intensé ment eucharistique — surla forme eucharistique de la vie chrétienne etla nécessité de pratiquer aujourd’hui les ver-tus eucharistiques. L’homélie de Benoît XVIpour la clôture du 25e Congrès eucharistiqueitalien restera comme un exemple de charteeucharistique pour la trans formation du monde :« Il n’y a rien d’authentiquement humain quine trouve dans l’Eu charistie sa forme adé-quate pour être vécu en plénitude. » La spéci-ficité de l’évangile écolo gique est l’Eucharistie.En elle et à travers elle, il nous laisse entrevoirl’aube du monde nouveau, le cosmos transfi-guré par l’adoration. En elle, il annonce la pos-sibilité d’une alliance nouvelle avec la création ;en elle, il puise les bases d’une écologie hu-maine intégrale et trouve l’antidote à l’indivi-

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 717

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 7

hers amis et confrères,

Je suis très heureux deprésider cette célébration eu-charistique à l’occasion de lamémoire liturgique de SaintLouis de Gonzague pour la clô-ture de votre important congrès« De l’Adoration à l’Evangélisa-tion » ; que le Seigneur bénissevos travaux et leur fasse porterde nombreux et beaux fruits.L’évangéliste Saint Jean danssa première lettre nous poseune question cruciale, qui s’ins-crit bien dans la dynamiquethéologique et missionnaire deces journées de réflexion. Il af-firme en effet : « Qui est vain-queur du monde, sinon celui quicroit que Jésus est le Fils deDieu ? ». La « victoire sur lemonde », dans ce contexte, estcertainement à comprendre ausens johannique de victoire surle mal, sur nos limites et nos pé-chés ; le « monde » étant toutce qui s’oppose au Christ, àl’extension du Royaume deDieu, que ce soit autour denous ou, bien sûr, en nous-mêmes.L’évangéliste sait bien qu’unseul a vaincu le monde : Jésus-Christ, mort et ressuscité ! Telleest sa victoire, unique, définitiveet universelle. Il a vaincu lemonde en entrant dans lemonde et en prenant sur lui toutle péché du monde ! C’est laraison pour laquelle Saint Jean-

Comme la victoire du Christ surle péché et sur la mort procèdede sa résurrection, ainsi, dansle temps et dans l’aujourd’huide l’histoire, la victoire sur lemonde est représentée, témoi-gnée et renouvelée chez tousceux qui croient que Jésus estle Fils de Dieu.La centralité de la foi dans la viedes hommes, de l’Eglise et dela société, avec le primat absolude Dieu qui en dérive, est lacondition même pour que lemonde reconnaisse ceux quicroient que Jésus est Fils deDieu.Dans cette optique, comme il aété dit avec insistance dès ledébut de l’Année sacerdotale,l’Adoration eucharistique repré-sente un indispensable point deréférence, un horizon dans le-

Baptiste a dit de lui : « Voicil’Agneau de Dieu » (Jn 1, 36) etla liturgie ajoute : « Qui enlèvele péché du monde ».Le grand pas en avant que lapéricope de Saint Jean nous in-vite à faire, est dans la recon-naissance qu’une telle victoiredu Christ sur le monde est par-tagée par tous ceux qui croientque Jésus est le Fils de Dieu.« Qui est vainqueur du monde,si ce n’est celui qui croit queJésus est le Fils de Dieu ? »Une telle annonce est admira-ble et il est extraordinaire quenous, pauvres hommes mor-tels, en raison de notre foi enJésus-Christ, en raison de notrefoi en Jésus-Christ Fils de Dieu,nous soyons rendus partici-pants de sa victoire sur lemonde.

““DDEE LL’’AADDOORRAATTIIOONN AA LL’’EEVVAANNGGEELLIISSAATTIIOONN””

Homélie du Cardinal Mauro PiacenzaPréfet de la Congrégation pour le Clergé

lors du colloque ADORATIO2011 à Rome en juin 2011

C

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 718

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 8

quel et à partir duquel il est pos-sible de fonder une authentiqueet durable réforme de l’Eglise etpar conséquent, du Clergé.La dynamique « de l’Adorationà l’Evangélisation » représente,de fait, la seule et unique voiepour un authentique témoi-gnage qui sache « vaincre lemonde ».Une Evangélisation qui ne naîtpas d’une relation authentique,prolongée, fidèle et intime avecDieu, portera difficilement dufruit et pourra plus difficilementencore intéresser les hommesde notre temps.Parfois, dans les dernières dé-cennies, on a confondu la justeattention aux situations hu-maines, qui s’enracine dansune authentique charité pasto-rale, avec un activisme vide,tout anthropocentrique et phi-lanthropique, oubliant l’indis-pensable vérité selon laquelle lasource et l’origine de toute cha-rité est seulement dans la Cha-rité Eternelle.

Non seulement la force et lecourage, mais aussi la justecréativité dans l’Evangélisationproviennent de l’Adoration eu-charistique ; de la redécouverteque chaque moment passéavec le Seigneur est, en réalité,donné au frère et constitue parlà-même une Evangélisation !J’insiste sur le fait que, dansune juste dynamique entreamour de Dieu et amour du pro-chain, que l’Evangile lui-mêmenous a rappelé : « Maître, quelest le plus grand commande-ment de la Loi ? [ Tu aimerasle Seigneur ton Dieu de tout toncœur, de toute ton âme, de toutton esprit [ Et tu aimeras tonprochain comme toi-même »(Mt 22, 37a – 39b), il est nonseulement nécessaire de re-trouver le primat absolu del’amour de Dieu, de la prière etde l’Adoration, mais aussi quel’on peut et que l’on doit faireencore un pas ultérieur. L’Evangélisation n’est pasquelque chose à « faire » après

avoir adoré ; elle n’est pas unechose à faire après l’Adoration.L’Evangélisation a lieu déjàdans l’Adoration : adorer, c’estdéjà évangéliser ! Et cela, nonseulement dans la dimensionde témoignage visible quel’Adoration comporte toujours,mais aussi et surtout même,dans cette coopération invisibleà l’œuvre de Dieu, à laquellecelui qui se met à adorer est ap-pelé à participer.En dépassant le « avant » del’Evangélisation et le « après »de l’Adoration, nous sommesappelés à redécouvrir la pro-fonde unité des deux dimen-sions, par laquelle onévangélise en adorant et l’onpoursuit l’Adoration en évangé-lisant. Il n’y a pas un « avant »de l’Evangélisation, qui seraitreprésenté par l’Adoration, ni un« après » de l’Adoration repré-senté par l’Evangélisation. Il y auniquement le primat de Dieu :« Tu aimeras le Seigneur tonDieu .... C’est le plus grand et le

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 719

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 9

premier des commandements »(Mt 22, 37b – 38).On pourrait dire, en paraphra-sant ce qu’écrit l’apôtre Jean,que l’Adoration a vaincu lemonde ! Le primat absolu deDieu reconnu, adoré et témoi-gné est vainqueur du monde.Comment, aujourd’hui, ceux quicroient en Jésus-Christ sont-ilsappelés à être vainqueurs dumonde ? Avec quels moyens ?En vivant quelle « méthoded’Evangélisation » ? En obser-vant le doux et humble exemplede celui dont nous faisons mé-moire aujourd’hui, Saint Louisde Gonzague, nous devons re-connaître qu’il n’y a qu’uneunique méthode pour vaincre lemonde : « conquérir » le monde !Dans l’histoire, la méthode utili-sée par Dieu et pratiquée dansl’Eglise à travers les siècles,dans son expression la plus ac-complie, a toujours été celle-ci :vaincre le monde en conqué-rant le monde.

Dans ce contexte, conquérir lemonde ne signifie pas « flatter »ni accepter les conditions dumonde. « Conquérir le monde »signifie plutôt montrer avec unejoyeuse certitude, toute labeauté, la nouveauté, la vie re-nouvelée et le caractère raison-nable du christianisme, du faitd’être de ceux qui croient queJésus est le Fils de Dieu.Le Père, du reste, a conquis ladureté des hommes en les ai-mant, en envoyant son Filsunique qui a donné sa vie pournous alors que nous étions en-core des pécheurs (cfr. Rm 5,6). Seul l’amour est vraimentcrédible, seul l’amour conquiertl’homme et ainsi triomphe dumonde en lui et autour de lui.Comme l’a plusieurs fois rap-pelé le Saint-Père Benoît XVI,dans l’encyclique Deus caritasest ou dans l’encyclique Caritasin veritate, le témoignage de lacharité a toujours été vécu, de-puis les origines chrétiennes,

comme un élément coessentielà l’Evangélisation. L’Eglise ac-complit un unique geste : en ai-mant Dieu, elle aime sesenfants ; en aimant ses enfants,elle aime Dieu et, en aimant,elle évangélise. Dans cecontexte très clair sur le primatabsolu de Dieu, tant du point devue théologique que méthodo-logique, peut dériver toute indi-cation opportune pourl’authentique et toujours néces-saire réforme de l’Eglise et deses ministres.« A ceci nous reconnaissonsl’amour des fils de Dieu : sinous aimons Dieu et si nous ob-servons ses commandements »(1 Jn 5, 2).La réforme de l’Eglise com-mence à l’autel ! De l’Eucharis-tie célébrée, comme l’Egliseprévoit qu’elle soit célébrée, etadorée comme Présence vraie,réelle et substantielle du Res-suscité dans le monde ! La ré-forme de l’Eglise commence à

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 7110

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 10

l’autel et à partir des ministres de l’autel ! Combien d’expé-riences dans lesquelles on cherche à aimer les enfants deDieu en oubliant d’aimer Dieu et surtout d’observer ses com-mandements !Les saints prêtres au cours de l’histoire nous rappellent,constamment, comment l’authentique charité pastorale, cellequi ne connaît ni horaires ni limites, jaillit uniquement d’unerelation extraordinairement profonde avec Dieu. « De l’Adora-tion à l’Evangélisation », ainsi, est également l’horizon de ceque nous appelons « nouvelle Evangélisation ». Pour quecelle-ci ne soit pas seulement un slogan répété de manièredémagogique, il est nécessaire et urgent de partir de l’autel,pour dilater son propre cœur à la mesure du monde entier et,avec le cœur changé par la grâce, de conduire les frères àl’autel sur lequel s’opère l’authentique dilatation du Règne deDieu. L’autel est vainqueur du monde ! Le mystère eucharistique estvainqueur du monde ! Un saint prêtre est vainqueur du monde !

Dans une victoire qui ne tient pasau succès d’une bataille car celle-ci dure toujours, mais qui advientà travers le conquérant témoi-gnage qui conduit à la reddition.Nous devons de nouveau mon-trer la beauté de Dieu, de son Filsunique mort et ressuscité, de l’Eu-charistie et du ministère sacré, encroyant fermement qu’une tellebeauté conquiert le monde etainsi, à la fin, en est le vainqueur.Elle le vainc et elle le sauve. Celle qui est toute belle – Tu estoute belle, ô Marie ! – celle en quila victoire apparaît dans toute safulgurance, celle qui la première aadoré la Divine Présence dansson sein, premier Tabernacle etpremier Ostensoir de l’histoire, laBienheureuse Vierge Marie, pre-mière évangélisée et premièreévangélisatrice, qu’elle nous ob-tienne cette réforme durable dontnous avons tellement besoin,qu’elle nous obtienne cette sain-teté qui, lorsque nous la regar-dons nous conquiert tellement !

Monseigneur Piacenza

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 7111

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 11

a terre aride de Provence en restanques a étédéfrichée et cultivée par la famille Masséna,immigrés italiens. La grand�mère “Valentine”consacrait tous ses temps libres à l’entretien

de “l’église de l’Assomption” de Six fours les Plagesdans le Var.

Vincent, aîné d’unefratrie de cinq enfants aété élevé par cettegrand�mère pieuse.Toutes ces années passéesà ses côtés lui ont permisde s’ouvrir à la foi et atta�cher ses souvenirs à cetteterre. A sa disparition, Vin�cent a hérité de la propriétéenvahie par les mauvaisesherbes et pratiquement enfriche.

C’est avec la force des souve�nirs de famille qu’en 2008,Vincent décida de redonner vieà “sa terre“, et, en la défrichant,son attention fut attirée par unesouche qui sortait de terre et,après un long travail de patience,il parvint à l’exhumer de sagangue.

Cette souche était un amandier en�seveli en ces lieux il y a plus de 200ans. Elle était impressionnante, parses proportions humaines. Tout seul,en pleine forêt, il reçut comme un flash, face à ladécouverte de cet arbre pétrifié qui représentait“llee CChhrriisstt eenn ccrrooiixx””..

Deux branches en position de croix avaient pris laforme des bras décharnés, de la masse du boisressortait un bloc ayant la forme d’une tête avecun visage humain martyrisé, et le tronc avait l’af�

faissement caractéristique d’un corps humain sus�pendu, provoqué par une flexion prononcée des ge�noux. Cet arbre à forme humaine portait dans sesveines les souffrances et douleurs humaines que la

lente marche inexorable du tempsavait sculptées pour nous révéler “lleemmyyssttèèrree ddee llaa ccrrooiixx””

Pendant ces années, Vincent étaitdéterminé à trouver une maisonpour ce prodige de la nature, etles desseins de Dieu ont permissa rencontre avec l’AssociationSékolin Ny Masoandro (lesécoles du soleil)…...et, c’est à lachapelle de l’Adoration perpé�tuelle, construite avec le sou�tien des paroissiens deSanary�sur�mer, dans le vil�lage de Tsarafaritra à Mada�gascar que beaucoupd’âmes pourront connaîtreles souffrances et douleursdu “CChhrriisstt eenn ccrrooiixx“ afinqu’elles soient contem�plées et honorées.

Jésus nous dit, qu’en tantque Victime infinimentPure et Parfaite, il Luisuffisait de donner une

seule goutte de Son Sangpour racheter toute l’humanité… Et L’Es�

prit Saint, dans sa pure providence, bien avant quene pousse cet arbre sur notre terre de Provence, avait,par la couleur de son bois, décidé de sa place dans lachapelle loin de la France, à l’autre bout du monde.

PPSS:: Quelques mois après l’exhumation de ce prodigede sa tombe de terre, il poussa en lieu et place de ladécouverte, un pêcher sauvage qui ne porte au�jourd’hui que trois fruits.

Texte rédigé par Viviane et Francis THIRY

JJÉÉSSUUSS LLEE CCRRUUCCIIFFIIÉÉ

LL

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 7112

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 12

près avoir rédigé plusieurscatéchèses sur des grandesfigures féminines del’Eglise, Benoît XVI a

choisi de donner à l’Eglise une nou-velle série d’enseignements sur laprière. Pourquoi ne pas nous mettreà son école durant cette « année dela foi » pour renouveler notre ado-ration ? Le pape écrit : « Je voudraisà présent choisir un thème qui noustient tous très à cœur : le thème de laprière, de manière spécifique laprière chrétienne, la prière que nousa enseignée Jésus et que continue ànous enseigner l’Eglise. C’est enJésus en effet que l’homme devientcapable de s’approcher de Dieuavec la profondeur et l’intimité durapport de paternité et de filiation.Avec les premiers disciples, avecune humble confiance, nous nousadressons alors au Maître et nousLui demandons : «Seigneur, en-seigne-nous à prier» (Lc 11, 1) ».

Tout d’abord, dans sa caté-chèse sur la sainteté, Benoît XVI de-mande : « Comment notre façon depenser et nos actions peuvent-ellesdevenir la manière de penser etd’agir du Christ et avec le Christ ?Quelle est l’âme de la sainteté ? »Après avoir rappelé que c’est la cha-rité, le pape écrit : « Mais pour quela charité, comme un bon grain,croisse dans l’âme et fructifie,chaque fidèle doit s’ouvrir à la Pa-role de Dieu et, avec l’aide de sagrâce, mettre en œuvre sa volonté,participer fréquemment aux sacre-ments, surtout à l’Eucharistie, et auxactions sacrées, s’appliquer avecpersévérance à la prière (…) Il estessentiel de ne jamais laisser passerun dimanche sans une rencontreavec le Christ Ressuscité dans l’Eu-charistie ; cela n’est pas un poids enplus, mais une lumière pour toute la

semaine. Il ne faut pas commencerni finir une journée sans avoir aumoins un bref contact avec Dieu ».

Les catéchèses sur la prièrese suffisent à elles-mêmes et n’ontguère besoin d’explications. Notreméditation en reprendra seulementquelques aspects pour donner envie,je l’espère, de lire (ou de relire) cescatéchèses si lumineuses et si enri-chissantes. Cela peut nous aider per-sonnellement ou en équipe pourapprofondir notre adoration. Ecou-tons Benoît XVI : « Nous voulonsapprendre à vivre encore plus inten-sément notre relation avec le Sei-gneur, dans une sorte ‘d’école deprière’. Nous savons bien, en effet,que la prière ne doit pas être consi-dérée comme allant de soi : il fautapprendre à prier, comme en acqué-rant toujours à nouveau cet art ;

même ceux qui sont très avant dansla vie spirituelle sentent toujours lebesoin de se mettre à l’école deJésus pour apprendre à prier avecauthenticité ».

Avons-nous vraiment ungrand désir de la sainteté ? Notreprière nous aide-t-elle à grandirdans la sainteté ? Persévérons-nousdans notre prière ? Quels seraientalors les moyens qui pourraientnous aider à persévérer ?

Demandons à Marie, média-trice de toute grâce, de nous ap-prendre à adorer Jésus et à répondregénéreusement au projet d’amour deDieu sur chacun d’en-tre nous.

Sœur Beata Véronique

Pour découvrir l’« école de prière » de Benoît XVI

Bouquet de prières : nous confions à votre prière- la proposition de l’adoration à Auterives (33) le week-end du 7 et 8 octobre.- L’Adoration perpétuelle à Sainte Anne d’Auray le 15 octobre - les aumôneries d’étudiants, les groupes de prières et le désir des jeunes de proposer l’adoration à d’autres

jeunes.

A

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 7113

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 13

Abonnement et bon de commandeJe m’abonne ou me réabonne au “Brasier Eucharistique”:

10 numéros (un an) = 15 € Hors de France 10 numeros = 20 €20 numéros (2 ans) = 30 € Hors de France 20 numeros = 40 €

Je commande : ....................€Je fais un DON de soutien : ....................€J’abonne un(e) ami(e) : ....................€

TOTAL : ....................€

Missionnaires de la Sainte EucharistieB.P. 12, 83110 SANARY sur MER, FRANCE tel : 06 71 70 71 67

www.adoperp.com ; [email protected]

Ref. Quantité Prix unit. Total

Participation frais de port : 5 €PRIX COMMANDE :

Brasier EucharistiqueDirecteur de la Publication et

Rédacteur en chef : Florian RacineRédacteurs: Sean Davidson, Soeur Beata Véronique, Mise en page: B.Bro

Routage : CL Routage, La GardeCommission paritaire : 0313 G 87770.

Imprimerie: Marim, ToulonLe magazine est édité par:

« Les Missionnaires de la Sainte Eucharistie »B.P. 12, 83110 Sanary.

Tél 06 71 70 71 67.Email: [email protected]

Site : www.adoperp.com

Ref L1: Venez à Moi auSaint-Sacrement

Un recueil de 10 heures saintes pour vous conduire plus près de Jésus au Saint-Sacrement

et vous faire grandir

dans son Amour.

Prix : 16 €

Ref L2: Aimer Jésus avec le Coeur de Marie Méditations du Rosaire

utilisées par Mère Teresa de Calcutta.Suivez Marie dans les 15 mystères du Rosaire en laissant Marie vous

conduire dans une adorationen esprit et en vérité de sonFils au Saint-Sacrement. Illustration Fra Angelico

Prix : 10 €

Ref L5: Adorer en Espritet en Vérité

(St Eymard)Vie de Jésus-Christ

au très Saint-SacrementAdorer le Père par Jésusdans L’Eucharistie.Conseils spirituels,

méthode d’adoration...Réimpression de la XVème édition du tome I: “La Pré-sence Réelle” de la “Divine

Eucharistie”.

Prix : 17 €

Ref L6:Les miracles eucharistiquesdans le monde132 miracles eucharis-tiques répertoriés dans lemonde et reconnus par

l’Église locale. Excellente idée pour uncadeau. ( première com-munion, confirmation...)

Prix : 20 €

Image: Ref : imNDSSNotre Dame du

Très-Saint-SacrementTrès belle prière du P. Eymard

à Notre Dame du Très-Saint-Sacrement nous invitant à souvent aller voir son

Fils au Saint-Sacrement.Taille : 7,5 x 10,5

Prix : 0,30 €les 10 pour 2 €

LLiivvrreess ::

DDVVDD ::CCDD ::

Coffret :9 DVD

9�enseignements�sur�l’Adoration�Eucharistique�(EWTN)- qu’est-ce�que�l’adoration,Pourquoi,�comment,�saints,�mission...

(P.'Florian'Racine)40€

CD 10 Les'cinq'grâces'de'l’Adoration' (P.'Florian'Racine) 5 €CD 11 Jeunes'et'Eucharistie' (P.'Florian'Racine) 5 €CD 12 Adorer'Jésus'avec'Marie' (P.'Florian'Racine) 5 €CD 13 * Adorer'avec'st'Pierre-Julien'Eymard' (P.'Florian'Racine) 5 €CD 14 Adorer'dans'le'désert' (P.'Florian'Racine) 5 €CD 15 Questions'brûlantes'sur'l’Adoration' (P.'Florian'Racine) 5 €CD 20 Chants'pour'l’adorer (Brigitte'Bro) 5 €Pin’s 5€

coffret de 9 DVD de 9 enseignements du Père Florian Racine

sur l’Adoration Eucharistique produit par EWTN

prix : 40€

Nom, Prénom : ...............................................................Adresse :...............................................................................................................................................................C.P. Ville : ......................................................................E-mail :............................................................................

Tous les paiements sont à effectuer par chèque en faveur des ‘MSS’.Pour des commandes importantes ou toutes questions, appelez-nous : Tel : 06 71 70 71 67.Envoyer à Missionnaires de la Sainte Eucharistie, B.P. 12, 83110 Sanary-sur-Mer, France.

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 14

FFoorrmmaattiioonn àà ll''aaddoorraattiioonn.. PPaarrccoouurrss ssuurr 5522 ééttaappeess pprrééppaarréé ppaarr llee PP.. FFlloorriiaann RRaacciinnee

Les signes de l’Alliance (treize étapes)Etape 27/52 : Bénédiction d’Isaac (Gn 27) et la transsubstantiation

« Saint Thomas d’Aquin, surnommé le docteur de l’Eucharistie, fait partie de cette lignée de grands témoins quiont été vraiment pénétrés par ce mystère de l’Eucharistie. Un jour qu'il célébrait la messe à Naples, il fut si pro-fondément bouleversé qu’il ne voulut plus rien écrire. Il suspendit la rédaction de la Somme théologique. Son frèreRéginald lui demanda pourquoi il interrompait une telle œuvre. Thomas lui répondit ([) : « Je ne peux plus, cartout ce que j'ai écrit me paraît de la paille ! De la paille en comparaison de ce qui m'a été montré et révélé [à cettemesse] ». Et pourtant, Dieu ne lui avait-il pas dit : « Thomas, tu as bien parlé de moi » ? » Thomas venait deprésenter dans sa Somme les neuf grandes merveilles de l’Eucharistie présentée ci-après. Pour ceci, il faut biendistinguer la substance d’une chose (ce qui existe en soi, l’être profond) et les accidents de cette chose ou l’ap-parence ou encore les espèces (ce qui est accessible à nos sens et nous permet de comprendre la substance):

Toutes ces merveilles concernant l’Eucharistie, et que l’Église résume dans le mot de transsubstantiation, ap-pellent notre émerveillement et demandent notre assentiment de foi. La tradition distingue le sens littéral et le sensspirituel des grands textes bibliques . Saint Thomas d'Aquin présente une interprétation spirituelle du chapitre 27de la Genèse (relisez le chapitre dans votre Bible). Il voit une figure de ce décalage entre la foi et les sens dansla bénédiction de Jacob :

« Que s'est-il donc passé ? Isaac est malade, agonisant et quasi aveugle. Il veut transmettre la bénédiction à sonfils aîné, Ésaü. Mais sa femme Rébecca voit la chose différemment et organise tout afin que ce soit Jacob, le fils

« 1. La première merveille, c'est que, sous l'appa-rence du pain est présent le vrai Corps du Christ,sous les espèces de l'humble hostie se trouve leCréateur du ciel et de la terre ;

2. La substance du pain est changée en vraiCorps du Christ. Ce Corps, c'est le mêmequi fut formé dans le sein de la ViergeMarie, car il n'y a qu'un Jésus qui aréellement pris chair de la ViergeMarie ;

3. Il ne reste plus rien du pain, sice n'est une apparence. Mais cen'est pas l'apparence qui fait quele pain est pain : c'est sa subs-tance. Or, la substance du pain esttout entière changée en Corps deJésus sans que les apparences du pain -la couleur, le goût, la forme extérieure - nesoient altérées ;

4. Ce n'est pas un petit bout de Jésus que l'ontrouve dans l'Hostie : le Corps du Christ est tout en-tier sous l'apparence d'une petite hostie ; 9. Le Corps du Christ est augmenté lorsque nous

communions, car ceux qui communient sont appe-lés à se convertir et seront changés dans le Corpsdu Christ. C'est l'Église sainte dont la frontière passepar nos cours qui grandit ainsi (cf. Ep 4, 10) ».

8. Si le Corps du Christ n'est pasmangé, il est en quelque sorte dimi-nué dans la mesure où noussommes tous ensemble un mêmeCorps puisque nous participons àun même pain (1 Co 10, 17). Etlorsque les Chrétiens en mesurede communier ne le font pas, ils

empêchent la construction duCorps mystique du Christ ([). Le

Corps du Christ dans l'Hostie construitdonc le Corps du Christ qu'est l'Église.

C'est en communiant et en accueillant la grâcede la communion que l'Église se construit et devientsigne toujours plus visible de la Présence réelle deDieu au cœur de l'humanité.

7. Lorsqu'on prend le Corps du Christ pour s'ennourrir, il n'est point diminué ;

6. Ce Corps de Jésus en plusieurs lieux demeurecependant un. Il n'est pas divisé ou morcelé, maisil reste intègre et sans division ;

5.Autre merveille de l'Eucharistie : un seul et mêmecorps est tout entier en plusieurs lieux, en plusieursHosties, en plusieurs portions ;

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 7115

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 15

cadet, qui reçoive la bénédiction de son Père et donc la mission. Ce qui, à première vue, paraît une terrible super-cherie est interprété différemment, spirituellement, par saint Thomas d'Aquin. Ce n'est pas Isaac comme tel qui esttrompé, ce sont ses sens : il pensait bénir Ésaü alors qu'il touchait Jacob, ce dernier ressemblant à Ésaü par le voiledont il s'était couvert.

Comment donc appliquer cela au mystère de l'Eucharistie? Dans une interprétation allégorique qui n'exclut pasd'autres compréhensions du texte, Jacob est la figure du Corps du Seigneur. Isaac et Rébecca, sa femme, signi-fient les deux natures qui sont en nous : le corps et l'âme. La figure masculine, Isaac, représente l'homme extérieur,les sens. Rébecca, la femme qui réside à la maison et gouverne la famille, représente l'âme qui prend soin de sonsalut et de celui des autres. Jacob aimable et bon, habitant la tente, chéri de Rébecca, c'est-à-dire de l'âme fidèle,signifie donc le vrai Corps de Jésus. Ésaü, aimé d'Isaac, figure le corps, signifie la substance du pain avec ses ac-cidents, la saveur, la couleur et ses autres qualités.

Pendant qu'Isaac, c'est-à-dire l'homme extérieur, est en train d'opérer la consécration, Ésaü, ou la substance dupain, n'est plus là. Mais la ressemblance d'Ésaü demeure, les vêtements, les peaux velues, la nourriture avec la sa-veur qui lui est propre. C'est là que se trouve trompée la vue obscurcie d'Isaac, c'est-à-dire nos sens trop faiblespour saisir ce mystère invisible de la transsubstantiation. Isaac pense en effet avoir sous ses yeux Esaü, ou le pain,mais il ne reste que ses vêtements, c'est-à-dire l'espèce du pain. Et sous cette apparence est caché Jacob, commedéguisé, c'est-à-dire le Corps du Christ. Le goût lui aussi est trompé, car Isaac croit manger la nourriture d'Esaü,c'est-à-dire le pain, mais il n'en goûte que l'apparence. L'odorat est également trompé, car Isaac pense sentir l'odeurd'Ésaü, ou du pain, qui n'y est réellement plus. Mais il sent l'odeur de ses vêtements dont est revêtu Jacob, c'est-à-dire la forme du pain, dont est revêtu le Corps du Christ.

Isaac était sage, mais il est trompé par le jugement qu'il portait, croyant reconnaître Esaü alors qu'il s'agissait deJacob. Ainsi l'homme extérieur en nous est aussi trompé en jugeant du pain de l'autel autrement que par la foi.C'est pourquoi Isaac dit: « La voix est à la vérité celle de Jacob, mais les mains sont celles d'Esaü. » Les mains

sont celles d'Esaü : rien n'est plus faux puisque Isaac touche en fait celles de Jacob. Mais la voix qui dit : « C'estmoi » est bien celle de Jacob. Rien n'est plus vrai. De même, le sacrement que je touche est-il la substance du pain ?Rien n'est plus faux. Mais rien n'est plus vrai que la voix de Jésus-Christ qui dit, par la bouche du prêtre : « Ceci estmon Corps. » Rébecca, c'est-à-dire l'âme, croit avec vérité que Jacob est dans la bénédiction mystérieuse, c'est-à-dire que le Corps de Jésus est voilé sous les vêtements d'Ésaü c'est-à-dire l'apparence du pain » .

Saint Cyrille de Jérusalem écrivait : « Ne t'attache donc pas comme à des éléments naturels au pain et au vin, carils sont, selon la déclaration du Maître, corps et sang. C'est, il est vrai, ce que te suggèrent les sens ; mais que lafoi te rassure » .

P. Florian Racine120 Nicolas Buttet, l’Eucharistie à l’école des saints, p. 25. Ed. de l’Emmanuel, 2000.121 Ibid, p. 24.122 Catéchisme de l’Église Catholique, n. 115.123 Cf St Thomas d’Aquin, Opuscules spirituelles sur l’admirable Sacrement de l’Eucharistie, cité dans Nicolas Buttet, l’Eucharistie à l’école des saints, p.91. Ed. de l’Em-manuel, 2000.124 Catéchèses mystagogiques, IV, 6: SCh 126, 138.

Brasier Eucharistique Octobre 2012 N° 7116

brasier 71:Mise en page 1 18/09/2012 12:00 Page 16