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A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2013 - 2014 Sociologie - Thème 2 – Intégration, conflit, changement social Questionnement 1 : Quels liens sociaux dans des sociétés o s'affirme le primat de l’individu ? Les attentes du programme officiel Notions Indications complémentaires Solidarité mécanique/organique, Cohésion sociale Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration (famille, école, travail) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale Acquis de première : socialisation, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux Le plan du cours I. Comment évoluent les formes de solidarité ? A. La division du travail et le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique. 1. Une évolution générale : l’avènement de la solidarité organique 2. La persistance de liens sociaux reposant sur la complémentarité des fonctions sociale B. Cohésion sociale et individualisme sont-ils compatibles ? II. Quels rôles pour les principales instances d’intégration face aux mutations de socioéconomiques et à la montée de l’individualisme ? A. Le rôle de la famille B. Le rôle de l’école C. Le rôle du travail Quelques exemples de sujets possibles 1 Dissertation EC – Partie 1 EC – Partie 2 EC – Partie 3 - Comment les sociétés o s'affirme le primat de l'individu parviennent-elles à créer du lien social ? (bac 2013) - Quelle est la contribution de l’école à la cohésion sociale aujourd’hui ? (Sujet zéro) - Quels sont les effets de la montée de l’individualisme sur la cohésion sociale ? - L’évolution des instances d’intégration remet- elle en cause l’intégration sociale ? - Comment le travail contribue-t-il à l'intégration sociale ? (bac 2013) - Montrez que, selon Durkheim, dans les sociétés o s'affirme le primat de l'individu la solidarité ne faiblit pas. (bac 2013) - En quoi la solidarité organique se distingue- t-elle de la solidarité mécanique chez Durkheim ? (sujet zéro) - Le développement de la solidarité organique dans les sociétés modernes entraîne-t-il la disparition de la solidarité mécanique ? - Vous présenterez le document puis mettrez en évidence les caractéristiques de l’engagement associatif en France. - Vous montrerez que la famille contribue à l'intégration sociale des individus. (bac 2013) - Vous analyserez l’importance du rôle joué par les solidarités familiales aujourd’hui. 1 Les sujets sont issus des premières sessions du baccalauréat ou des principaux manuels de SES de la classe de Terminale 1

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A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2013 - 2014

Sociologie - Thème 2 – Intégration, conflit, changement socialQuestionnement 1 : Quels liens sociaux dans des sociétés ou s'affirme le primat de

l’individu ?

Les attentes du programme officiel

Notions Indications complémentaires Solidarité

mécanique/organique, Cohésion sociale

Après avoir présenté l'évolution des formes de solidarité selon Durkheim, on montrera que les liens nouveaux liés à la complémentarité des fonctions sociales n'ont pas fait pour autant disparaître ceux qui reposent sur le partage de croyances et de valeurs communes. On traitera plus particulièrement de l'évolution du rôle des instances d'intégration (famille, école, travail) dans les sociétés contemporaines et on se demandera si cette évolution ne remet pas en cause l'intégration sociale

Acquis de première : socialisation, sociabilité, anomie, désaffiliation, disqualification, réseaux sociaux

Le plan du cours

I. Comment évoluent les formes de solidarité ?

A. La division du travail et le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique.1. Une évolution générale : l’avènement de la solidarité organique2. La persistance de liens sociaux reposant sur la complémentarité des fonctions sociale

B. Cohésion sociale et individualisme sont-ils compatibles ?

II. Quels rôles pour les principales instances d’intégration face aux mutations de socioéconomiques et à la montée de l’individualisme ?

A. Le rôle de la famille

B. Le rôle de l’école

C. Le rôle du travail

Quelques exemples de sujets possibles 1

Dissertation EC – Partie 1 EC – Partie 2 EC – Partie 3- Comment les sociétés ou

s'affirme le primat de l'individu parviennent-elles à créer du lien social ? (bac 2013)

- Quelle est la contribution de l’école à la cohésion sociale aujourd’hui ? (Sujet zéro)

- Quels sont les effets de la montée de l’individualisme sur la cohésion sociale ?

- L’évolution des instances d’intégration remet-elle en cause l’intégration sociale ?

- Comment le travail contribue-t-il à l'intégration sociale ? (bac 2013)

- Montrez que, selon Durkheim, dans les sociétés ou s'affirme le primat de l'individu la solidarité ne faiblit pas. (bac 2013)

- En quoi la solidarité organique se distingue-t-elle de la solidarité mécanique chez Durkheim ? (sujet zéro)

- Le développement de la solidarité organique dans les sociétés modernes entraîne-t-il la disparition de la solidarité mécanique ? (bac 2013)

- Vous montrerez que la famille contribue à l'intégration sociale des individus. (bac 2013)

- Vous présenterez le document puis mettrez en évidence les caractéristiques de l’engagement associatif en France.

- Vous montrerez que la famille contribue à l'intégration sociale des individus. (bac 2013)

- Vous analyserez l’importance du rôle joué par les solidarités familiales aujourd’hui.

1 Les sujets sont issus des premières sessions du baccalauréat ou des principaux manuels de SES de la classe de Terminale1

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A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2013 - 2014

Exercice 1 – Quizz sur les acquis de première à maîtriser1. Qu’est-ce que la socialisation ?2. Quelles sont les principales instances de socialisation ?3. Donnez des exemples de normes et de valeurs ?4. Quels sont les deux types de sociabilité que l’on distingue habituellement ?5. Qu’est-ce qui distingue exclusion et désaffiliation ?6. Qu’est-ce qui distingue exclusion et disqualification ?7. Citez un exemple de réseau social numérique et réel.

Sensibilisation

Document 1 – Une affiche du Mouvement de libération de la femme (MLF – Mouvement féministe actif durant les année 70)

Question : Essayez d’expliquer pourquoi cette affiche est une illustration possible de ce chapitre ?

I. Comment évoluent les formes de solidarité ?

Document 2 – Qu’est-ce que le lien social ?Je propose de définir chaque type de lien social à partir des deux dimensions de la protection et de la reconnaissance. Les liens sont multiples et de natures différentes, mais ils apportent tous aux individus à la fois la protection et la reconnaissance nécessaire à leur existence sociale. La protection renvoie à l’ensemble des supports que l’individu peut mobiliser face aux aléas de la vie (ressources, familiales, communautaire, professionnelle, sociale…), la reconnaissance renvoie à l’interaction sociale qui stimule l’individu en lui fournissant la preuve de son existence et de sa valorisation par le regard de l’autre ou des autres. L’expression « compter sur » résume assez bien ce que l’individu peut espérer de sa relation aux autres et aux institutions en termes de protection, tandis que l’expression « compter pour » exprime l’attente, tout aussi vital, de reconnaissance. (…) Dans le prolongement de cette réflexion, quatre grands types de liens sociaux peuvent être distingués : le lien de filiation, le lien de participation élective, le lien de participation organique et le lien de citoyenneté.

Type de lien social Formes de protection Formes de reconnaissanceLien de filiation(entre parents et enfants)

Compter sur la solidarité intergénérationnelleProtection rapprochée

Compter pour ses parents et ses enfantsReconnaissance affective

Lien de participation élective(entre conjoints, amis, proches choisis)

Compter sur la solidarité de l’entre-soi électifProtection rapprochée

Compter pour l’entre-soi électifReconnaissance affective par similitude

Lien de participation organique(entre acteur de la vie professionnelle)

Emploi stableProtection contractualisée

Reconnaissance par le travail etl’estime sociale qui en découle

Lien de citoyenneté (entre membres d’une même communauté politique)

Protection juridique (droits civils, politiques et sociaux) au titre du principe d’égalité

Reconnaissance de l’individuSouverain

Serge Paugam, Le lien social, PUF, Coll. QSJ, 2010Questions :

1. Quelle définition pouvez-vous proposer de lien social ?2. Expliquez la différence entre « protection » et « reconnaissance ». Donnez des exemples précis pour illustrer chacun de ces termes.

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A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2013 - 2014

A. La division du travail et le passage d’une solidarité mécanique à une solidarité organique.1. Une évolution générale : l’avènement de la solidarité organique

Document 3 – Les formes de solidarité chez DurkheimA – Dans « De la division du travail social » (1893), Durkheim distingue deux types de solidarité sociale, la solidarité mécanique et la solidarité organique. Le premier qui a existé pendant presque toute l'histoire de l'humanité, caractérise les communautés de taille réduite et à faible division du travail. Fondé sur leur homogénéité morale et sociale, il est renforcé par les règles qu'elles instituent. Dans de telles communautés, la tradition joue un rôle prépondérant, l'individualisme est totalement inconnu et la justice s'oriente presque exclusivement vers la subordination de l'individu à la conscience collective. La propriété est communautaire, la religion ne se distingue pas du culte et du rituel, la pensée comme la conduite de l'individu sont en tout point déterminées par la volonté communautaire, et ce qui donne corps à l'ensemble, ce sont les liens du sang, ceux du sol ainsi que le sentiment du sacré.La seconde forme de solidarité, que Durkheim qualifie « d'organique », est au contraire fondée sur une forte division du travail. Le progrès technique et l'émancipation générale des individus permettent que, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, l'ordre social repose non plus sur une uniformité mécanique et sur la répression collective, mais sur l'articulation organique d'individus libres dont les fonctions sont à la fois différentes et complémentaires. La solidarité organique permettra à l'homme de s'affranchir des contraintes traditionnelles imposées par la parenté, par l'appartenance à une classe ainsi qu'à un lieu et, d'une façon plus générale, par la conscience sociale. La justice visera plus à donner réparation qu'à punir ; le droit perdra son caractère répressif et il deviendra de moins en moins nécessaire de recourir à la punition. L'hétérogénéité et la conscience individuelle remplaceront l'homogénéité et l'organisation communautaire, et de la division du travail découlera tout ce qui est nécessaire à l'unité et à l'ordre de la société globale.

Source : Robert Nisbet, La tradition sociologique, PUF, 1984B – L’affaiblissement de la conscience collective au profit des consciences individuelles est la conséquence de cette différenciation. Cependant, dans la division du travail, l’autonomie individuelle est toute relative : « Même dans l’exercice de notre profession, nous nous conformons à des usages, à des pratiques qui nous sont communes. » Cette phrase montre que Durkheim n’a jamais considéré ces deux formes de solidarité comme antinomiques. Le passage d’une forme dominante de lien social à une autre, c’est-à-dire d’une société fondée sur la solidarité mécanique à une société fondée sur la solidarité organique, s’explique pour lui par le progrès de la division du travail. Avec l’accroissement de cette dernière et la complexité croissante de la société, les règles de droit s’étendent et reposent de plus en plus sur un droit restitutif et coopératif. Ce qui est illustré par le développement des recours aux contrats. L’extension de la division du travail n’est pas liée aux avantages (rendement, production plus diversifiée et en plus grande quantité) qu’on peut en tirer. Pour Durkheim, on ne peut expliquer, comme le fait Herbert Spencer, les causes d’un fait social par les effets qu’il produit et par des déterminants individuels et psychologiques. Il donne plutôt une explication démographique : c’est la « condensation progressive des sociétés au cours de leur développement historique » qui favorise la division du travail. Quand l’augmentation de la « densité de population » favorise celle des interactions au sein d’une population (la « densité morale »), comme c’est le cas lorsque des villes et des voies de communication (chemin de fer, routes...) se forment et se développent, alors le progrès de la division du travail devient une nécessité.

Source : Monique Abellard, « De la division du travail social, Émile Durkheim », Alternatives Économiques Poche, n° 21, novembre 2005Questions :

1. Que désigne la division du travail social ?2. Complétez le tableau ci-dessous en vous appuyant sur les expressions soulignées dans les textes.

Solidarité mécanique Solidarité organiqueType de société

Division du travail

Type de lien social

Conscience sociale

Déterminants des comportements

Contrôle social

3. Comment Durkheim explique-t-il le passage d’une solidarité à l’autre ?

2. La persistance de liens sociaux reposant sur la complémentarité des fonctions sociale

Document 4 – Le ghetto : un fonctionnement selon le principe de la solidarité mécanique.Le ghetto est un monde à part. Il est doté de ses règles propres, un mélange de valeurs dominantes et normes plus ou moins cachées et implicites qui organisent la vie collective et la vie de chacun. Le ghetto protège ainsi ses habitants du monde extérieur, des humiliations et des échecs. Il procure les ressources sociales et culturelles nécessaires à la survie. Il offre le cadre dans lequel la dignité de chacun est reconnue. Pour le construire, les habitants se replient sur leurs relations primaires, la famille, le groupe de pairs. Ils exacerbent les définitions traditionnelles des rôles sociaux, notamment les rôles familiaux et les rôles de genre. Ils en font une morale sociale contraignante, bigote et parfois brutale. Dans cet univers de l’interconnaissance, chacun se définit et est reconnu comme un individu, doté d’un certain degré de prestige ou d’une réputation, chacun est identifié par son caractère. Mais le prix à payer est particulièrement lourd : la solitude, y compris à l’intérieur de la famille, est la contrepartie de l’identification rigide aux rôles et à la performance de genre. L’individu se doit de rester secret. Il n’a pas sa place dans cet univers. Personne ne peut se révéler à quelqu’un d’autre.

D. Lapeyronnie, Ghetto urbain : ségrégation, violence, pauvreté en France aujourd’hui, coll. Le monde comme il va, Robert Laffont, 2008Questions :

1. En quoi le ghetto fonctionne-t-il sur le principe de la solidarité mécanique ?2. Expliquez la phrase soulignée.3. Quel est le critère de stratification sociale pour hiérarchiser les individus au sein du ghetto ?4. Donnez d'autres exemples de groupes relevant de la solidarité mécanique en les justifiant.

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A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2013 - 2014

B. Cohésion sociale et individualisme sont-ils compatibles ?Document 5 – L’individualisme : des effets ambivalents sur le lien socialL’individualisme moderne renvoie à des sociétés composées de personnes de plus en plus singularisées, au sens d’une plus grande valorisation du « je » par rapport au « nous ». En occident, il aurait été amorcé par la Renaissance selon le sociologue allemand N. Elias. C’est un processus social et historique à la confluence de logiques plurielles : l’émergence dune intimité de l’être, le contrat de travail personnel, l’individualisme marchand, les droits du particulier, la citoyenneté ou les transformations de la famille patriarcale. Dans les années 1950-60, une accélération du processus est observée, d’abord aux Etats-Unis, puis en Europe. Les auteurs les plus favorables (comme le britannique A. Giddens) parlent de « seconde modernité » et les plus critiques (tel l’américain R. Senett) de narcissisme pour caractériser cet individualisme contemporain. Ce dernier, en France en ailleurs, révèle une ambivalence. D’une part on en idenfifie les aspects régressifs : décomposition des liens sociaux antérieurs (par exemple dans le travail) ou pathologies narcissiques. D’autre part, on y repère des composantes d’une émancipatrices : élargissement des marges quotidiennes ou constitution de liens sociaux plus respectueux des individualités (par exemple dans les familles recomposées).

P. Corcuff, « L’individualisme à l’épreuve du néocapitalisme », Alternatives économiques, HS. N°89, 2011Questions :

1. Qu’est-ce que l’individualisation ?2. En quoi la montée de l'individualisme a-t-elle des effets ambivalents sur l'individu ?

Document 6 – Le risque des sociétés modernes : l’anomie et la désaffiliationParler de cohésion sociale est une manière de nommer les rapports d’interdépendance qui doivent unir tous les membres d’une société. Lorsque ces relations existent, on peut parler de société intégrée, ou de « société de semblables » pour reprendre une expression de Léon Bourgeois, penseur et homme politique important de la IIIe République (il fut plusieurs fois ministre et son livre Solidarité est l’ouvrage de référence du courant de pensée appelé « solidarisme » qui a inspiré les politiques sociales de la IIIe République). Une « société de semblables » est une société dans laquelle tous les individus qui la composent sont intégrés, c’est-à-dire sont associés pour exister ensemble et former une communauté. Parce qu’une société moderne est une société différenciée, dans laquelle les écarts se creusent entre les rôles occupés par chacun en fonction des progrès de la division du travail, elle est au contraire menacée de dissociation. Emile Durkheim appelle anomie ce manque d’intégration qui guette une formation sociale dans laquelle les relations de réciprocité ne sont pas maintenues ou restaurées par-delà la différenciation croissante des tâches accomplies par des individus et des groupes de plus en plus divers (…) [Cette question n’est pas nouvelle puisque, dès la fin du 19ème siècle, une prise de conscience se fait jour face aux transformations comme l’urbanisation, la salarisation, le développement de la mobilité géographique…] Il apparaît alors que les formes antérieures de cohésion sociale fondée sur la proximité sociale et géographique entre des individus liés par des relations d’interconnaissance sont en déclin. ON peut nommer désaffiliation ce processus de rupture avec les attaches antérieures qui risque de laisser les individus isolés, livrés à eux mêmes.».

R Castel in Les mutations de la société française, Les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, coll. Repères, 2007.Questions :

1. Rappelez la définition de l’anomie et de la désaffiliation2. Expliquez la phrase soulignée3. Quels sont les risques induits par l’individualisme ?

Document 7 – Le développement de liens plus choisis et plus libres - Manuel Hachette doc 4 p.259 questions 1 à 4

II. Quels rôles pour les principales instances d’intégration face aux mutations socioéconomiques et à la montée de l’individualisme ?

A. Le rôle de la famille Une fragilisation apparente des liens familiaux et de la socialisation

Document 8 - Les indicateurs des transformations de la famille et des ménages en France

Source : Ined / InseeQuestions :

1. Quelles sont les principales remises en cause du lien conjugal mises en évidence par ce document ?2. Quels liens pouvez-vous faire entre ces évolutions et la montée de l’individualisme ?

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Document 9 – Une remise en cause de la famille dans son rôle d’instance de socialisationEn quelques années, la "responsabilisation des parents" est devenue l'une des idées en vogue du débat sur la délinquance des mineurs. Née dans les années 1980, cette idée a rapidement fait le tour du monde. Aujourd'hui, elle inspire à la fois la loi galloise sur les "parenting orders", qui, sous peine d'amende, obligent les parents à suivre un stage parental, et les "family group conferences" néo-zélandaises, qui instaurent des rencontres entre la victime, le délinquant et leurs parents avant le prononcé de la sanction. Ces politiques s'appuient sur une conviction : la famille étant le premier lieu de socialisation des enfants, les défaillances parentales doivent être corrigées, au besoin sous contrainte, afin de mettre la société à l'abri du désordre.En Grande-Bretagne, la responsabilisation renvoie en revanche à un système ou la famille est placée en situation d'accusée : depuis 1998, les "parenting orders" obligent les parents d'enfants délinquants à participer pendant trois mois à des séances visant à développer leurs "parental skills" (compétences parentales). Ils doivent également, sous peine d'amende, faire respecter à leurs enfants des obligations comme l'assiduité scolaire ou l'interdiction de sortir le soir. Dans les faits, ces politiques visent pour l'essentiel des mères isolées en situation de précarité.Aux Etats-Unis, la responsabilisation des parents a pris le visage plus répressif de la pénalisation. Dans certains Etats, le non- respect de l'obligation scolaire peut ainsi valoir des poursuites judiciaires aux parents. Quant à la pratique du couvre-feu, qui était en vogue à la fin du XIXe siècle, elle a retrouvé une nouvelle jeunesse : dans les années 1990, des centaines de villes ont imposé aux adolescents des interdictions de sortie à certaines heures. Lorsqu'ils ne les respectent pas, leurs parents, qui encourent jusqu'à 1 000 dollars d'amende, peuvent être poursuivis.Convertie tardivement aux mérites de cette idée, la France s'est, elle aussi, engagée dans des politiques de responsabilisation sous contrainte. Depuis 2006, le contrat de responsabilité parentale permet ainsi au président du conseil général d'imposer aux parents "défaillants" une liste d'obligations sous peine de suspension des allocations familiales. Quant à la loi de 2007 sur la prévention de la délinquance, elle crée des conseils des droits et des devoirs des familles dans les mairies et inscrit dans les textes les "stages de responsabilité parentale" mis en place par certains procureurs.La plupart des spécialistes ont souligné que ces politiques n'avaient sans doute qu'une très faible incidence sur la prévention de la délinquance. Leur succès est lié au fait qu'elles remplissent une fonction plus politique que pratique : durcir le discours sur les devoirs des parents. "Ces programmes sont essentiellement symboliques, concluait Elizabeth Burney, chercheuse senior associée de l'Institut de criminologie de Cambridge. Ils servent plus à afficher des valeurs qu'à prévenir réellement la délinquance."

Source : Anne Chemin, Le Monde, 6 février 2008

Questions : 1. Expliquez le titre du document.2. Quelles évolutions de la famille peut aboutir à une fragilisation de son rôle d’instance primaire de socialisation ?

L’individualisme familial n’a pas mis fin à la solidaritéDocument 10 – Les aides reçues et données au sein de la famille, en % - Manuel Hachette doc 2 p.260 questions 1 à 4

Document 11 – La famille au fondement de la construction de l’identité

Questions : 1. Donnez la signification de la donnée entourée.2. Montrez que plusieurs composantes de l’identité reflètent la fonction socialisatrice de la famille dans le tableau.

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Synthèse – La famille face aux mutations socioéconomiques et à la montée de l’individualisme

La famille s'est radicalement transformée : le recul du mariage, la montée des divorces, le développement des familles recomposées et l'émergence de nouvelles formes d'unions (PACS) traduisent une "désinstitutionalisation" de la famille. Les conséquences de l’individualisme sur la famille et son fonctionnement sont importantes. L’autonomie de chacun des membres s’est étendue et la famille est devenue le lieu de la recherche du bonheur privé. Ces transformations expliquent, en partie, les évolutions de la fécondité, de la nuptialité et de la divortialité.

Ces évolutions remettent en cause de la stabilité du lien social familial. La famille serait devenue plus fragile. C’est notamment l’effet du mariage d’amour. La famille est de plus en plus vue comme un lieu d’épanouissement personnel. Le lien familial est basé sur le consentement. Les individus sont donc plus autonomes ce qui probablement se traduit par une précarisation du lien familial.Au sein de l’institution familiale, les rôles sont moins clairement définis : les nouveaux statuts issus des familles recomposées et des nouveaux modèles familiaux ne sont pas encore clairement établis (beau-père, statut du conjoint dans les mariages homosexuels…). Cette situation, à laquelle s’ajoute une forme autonomisation de la culture des jeunes vis-à-vis de celle des adultes, rend le rôle de la famille dans la socialisation plus complexe à saisir.

Toutefois la famille conserve un rôle essentiel dans l’intégration sociale des individus. Le chômage, la précarité et la difficulté d’insertion des jeunes dans le premier emploi ont donné de l’importance à la famille comme soutien. De même, l’allongement des études maintient les jeunes dans une dépendance familiale plus longue. L’allongement de l’espérance de vie a aussi accru les situations de dépendances, et la famille est souvent là pour soutenir les plus âgés (maison de retraite, visites, soutien domestique, etc…).Par ailleurs, les nouveaux modèles familiaux conduisent même à un élargissement de la famille au sens de la parentèle. Pour certains sociologues, c’est le droit qui est en retard sur les normes sociales dans ce domaine. Divorces et recomposition ont souvent pour effet de multiplier les configurations familiales au cours de la vie d’un individu et du même coup accroitre le nombre de relations de parenté (plus ou moins reconnues). On voit ainsi se développer des familles réseaux. Celles-ci sont donc plus riches en capital social que les familles nucléaires traditionnelles.

A l'évidence, la famille conserve donc un rôle central dans la socialisation et dans l'intégration sociale, mais elle n'est plus seule prescriptrice des normes de comportement comme par le passé.

B. Le rôle de l’école L’école : une institution avec un objectif d’intégration sociale

Document 12 – L’école républicaine : une volonté d’intégration et de lutte contre les inégalités - Manuel Hachette doc 1 p. 262, questions 1 et 2

Une école qui tente de s’adapter à des publics hétérogènes

Document 13 – La prise en compte de la diversité des situations sociales au travers des grandes dates de l’évolution de l’école

Questions : 1. Complétez le tableau suivant :

Réforme correspondant à une unification du système scolaire Réformes correspondant à la prise en compte de l’hétérogénéité des publics- -

2. Peut-on interpréter cette évolution de l’école comme un signe de prise en compte de la montée de l’individualisme ?

Compétition scolaire, exclusion et inégalités6

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Document 14 – L’accès inégal à un diplôme pourtant synonyme d’intégration sociale

Les familles et les élèves prennent de plus en plus conscience de la nécessité de la formation initiale pour l’intégration professionnelle et donc sociale. Les jeunes le savent : S’ils réussissent à l’école, ils ne sont pas sûrs d’avoir du travail - mais s’ils échouent ils n’en auront sûrement pas. [...]Ce faisant, l’école a changé de nature. Elle est devenue passage obligé, condition nécessaire de l’insertion professionnelle et donc de l’intégration sociale. L’échec à l’école devient donc plus dramatique qu’auparavant. [...]. Désormais ; l’enjeu de la réussite scolaire angoisse aussi bien les jeunes que leur famille. [...]Cela a des conséquences au niveau de l’éducation morale et civique. Développer l’esprit de concurrence évitera l’exclusion...à ceux qui auront appris à se battre - au besoin en piétinant les autres. Cela débouche sur une société au pouvoir de personnes qui ne considéreront pas la convivialité comme une valeur et l’exclusion comme un mal.L’école est ici confrontée à une contradiction entre une certaine forme d’efficacité basée sur la compétitivité et une certaine éthique de la citoyenneté et de la solidarité.

Jacques Natanson, L’école, facteur d’exclusion ou d’intégration ? © Revue Le Portique

Questions : 1. Donnez la signification des chiffres 16 et 55.2. Quel rôle joue l’école dans l’insertion professionnelle ?3. Quelle réaction ce rôle engendre-t-il chez les familles ?4. Que nous dit le graphique sur les inégalités scolaires ?

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C. Le rôle du travail

Le travail : une instance clé d’intégrationDocument 15 – L’intégration par le travailJusqu'à l'établissement des protections sociales, le pur travailleur était tragiquement dépourvu de protections, que pouvait seule procurer la propriété privée. Il risquait ainsi de basculer dans la déchéance lorsque l'accident, la maladie, le chômage, la vieillesse l'empêcher de survivre et de faire survivre sa famille avec son maigre salaire. D'ou l'importance fondamentale des cotisations sociales.Avec l'assurance obligatoire dont le principe s’impose avec la loi de 1910 sur les retraites, le travailleur se constitue « comme une propriété ». Il se construit un droit de toucher des prestations pour le temps ou provisoirement (maladie, accident) ou définitivement (vieillesse) il cessera son inactivité.C'est le sens fort de l'expression « protection sociale » : ce sont les prestations sociales qui protègent. C'est-à-dire que le non-propriétaire lui-même est protégé par un équivalent de la propriété (une sorte de protection sociale) qu'il tire de son travail. C'est aussi une contribution décisive à la problématique de la cohésion sociale : grâce a ses ressources garanties par la loi, le travailleur est maintenu dans le circuit des échanges sociaux, il ne décroche pas de la commune appartenance à la société, il demeure un « semblable ». (…) Au fur et à mesure que le salariat devient une condition solide à laquelle sont rattachés un salaire relativement confortable et des protections fortes, il apparaît qu'il peut être la matrice de base d'une intégration réelle dans la société moderne.Dès lors, le mot d'ordre de l'abolition du salariat par une rupture révolutionnaire perd progressivement de sa crédibilité. On peut être à la fois salarié et parfaitement intégré au mode de vie dominant, participer à la consommation de masse et jouir de droits sociaux étendus. De plus, la structure même de la société salariale présente une association fortement articuler de différenciation sociale et de solidarité organique qui paraît relever le défi de la cohésion sociale dans une société moderne. Le monde du salariat et en très fortement différencié, et il existe de très grandes disparités, non seulement en termes de revenus, mais aussi de prestige et de pouvoir, entre par exemple un ouvrier au SMIC est un cadre supérieur. Cependant tous s'inscrivent dans un ensemble en ce sens qu'ils partagent les mêmes droits sociaux, droit du travail et protection sociale. Ainsi ils sont à la fois inégaux et semblables, dans la mesure ou même ceux qui sont placés au bas de la hiérarchie salariale sont censés disposer de ce minimum de ressources et de droits nécessaires pour assurer leur indépendance et tenir une place reconnue dans la société.

R. Castel in Les mutations de la société française, Les grandes questions économiques et sociales, La Découverte, coll. Repères, 2007.Questions :

1. Expliquez la phrase soulignée.2. En quoi l’Etat-Providence renforce-t-il la cohésion d’une société ?3. En quoi le monde du salariat constitue-t-il le modèle d’une solidarité organique ?

Document 16 – Comment le travail intègre-t-il ?Dans les sociétés à solidarité organique, le travail est une instance clé d’intégration.• Le travail contribue à la construction de l’identité sociale au sein de laquelle l’identité professionnelle forme une composante importante. Les relations de travail remplissent une fonction de socialisation secondaire et influencent la sociabilité des individus. Par ailleurs, les relations professionnelles donnent accès à diverses formes de participation sociale (syndicats, associations professionnelles). Dans des sociétés confrontées à un pluralisme culturel croissant, le travail apparaît ainsi comme un facteur de cohésion décisif.• Le travail constitue une expérience sociale singulière dans laquelle l’individu est confronté au réel et sommé de donner la mesure de ses qualités et de ses compétences. Par l’intermédiaire de son travail, il fait la preuve de la maîtrise qu’il a sur un environnement qui peut être technique, naturel, relationnel etc. Il en retire une estime de soi et un sentiment d’épanouissement qui contribuent à asseoir sa personnalité et la confiance en soi. (…)• Le travail assure un revenu d’activité qui conditionne l’accès à la société de consommation. L’activité professionnelle facilite alors le développement de liens marchands et de liens électifs souvent associés aux loisirs.• Le travail donne accès à des droits sociaux qui concourent à la protection des individus face aux différents risques de la vie sociale.En attribuant un statut social aux individus, le travail concourt à leur reconnaissance sociale, à leur dignité et à leur autonomie. En somme, conformément aux analyses de Durkheim, il rend compatibles le processus d’individualisation et la cohésion sociale.

http://eduscol.education.fr/cid59315/ressources-pour-les-ses-en-serie-es.htmlQuestion : Complétez le schéma à l’aide du vocabulaire suivant : Droits sociaux, Revenus, Estime de soi / épanouissement, Instance de socialisation secondaire, Sociabilité, Protection face aux risques sociaux

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Page 9: blog.ac-versailles.frblog.ac-versailles.fr/sesaoulmi/public/TES_-_2013-2014... · Web viewEmile Durkheim appelle anomie ce manque d’intégration qui guette une formation sociale

A. Aoulmi – Lycée Pierre Corneille Sciences économiques & sociales 2013 - 2014

Des mutations de l’emploi et de l’organisation du travail qui affectent la fonction d’intégration du travail

Document 17 – L’effritement de la société salarialeLe diagnostic que l'on pouvait porter sur l'état de la société salariale était, du moins jusqu'à ces toutes dernières années, celui de son effritement. En pesant le sens des mots, effritement signifie exactement que la structure de ce type de société se maintient (ou se maintenait) alors que son système de régulation se fragilise. On aurait sans doute pu commencer à faire ce constat à partir du milieu des années soixante-dix, lorsque l'on se met à parler de la « crise ». Mais il devient plus manifeste à partir du début des années quatre-vingt, après l'échec de la relance de type keynésien tentée par le premier gouvernement socialiste. C'est une conséquence majeure de la priorité qui commence à être donnée aux impératifs de la rentabilité économique et à l'apologie de l'entreprise pensée comme la seule source de la richesse sociale. Les droits et les protections du travail sont dès lors perçus comme des obstacles à l'impératif catégorique de la compétitivité. En 1983, Yvon Gattaz déclare, devant l'assemblée générale du CNPF : « 1983 sera l'année de la lutte pour la flexibilité. » Et il précise : « L'année de la lutte contre les contraintes introduites par la législation au cours des "trente glorieuses". » La flexibilité doit se conquérir contre les « avantages acquis », comme on dit. Mais ces avantages acquis sont, de l'aveu même du haut responsable patronal, des droits acquis, c'est-à-dire certains droits du travail et certaines protections sociales « introduites par la législation ». Le début des années quatre-vingt marque effectivement le moment ou s'affirme ce choix d'une politique économique d'inspiration néo- libérale dont l'audience dépasse largement les milieux patronaux puisque le socialisme de gouvernement s'y rallie.Les premières conséquences de ces orientations ne sont pourtant pas le démantèlement complet de la société salariale mais, précisément, cet effritement qui se caractérise par l'apparition de nouveaux risques rendant le rapport au travail aléatoire. Risque chômage bien sûr, mais aussi risques qui proviennent de la prolifération des contrats de travail « atypiques », à durée limitée, à temps partiel, d'intérim, etc. Le chômage de masse et la précarisation des relations de travail qui s'aggravent l'un et l'autre au cours de la décennie suivante, parce qu'ils s'entretiennent l'un l'autre, sont les deux grandes manifestations d'une déstabilisation profonde des régulations de la société salariale.Ce diagnostic n'a pas été accepté sans réticences parce que l'attente d'une « reprise » a entretenu longtemps l'espérance de pouvoir revenir au statu quo ante. Mais au fil des années il est devenu de plus en plus clair que, pour un nombre croissant de travailleurs, la relation d'emploi cessait d'être le socle stable à partir duquel pouvait se nourrir le projet de construire une carrière, de maîtriser les aléas de l'avenir et de juguler l'insécurité sociale.

R. Castel. « Centralité du travail et cohésion sociale », in Le monde du travail, J. Kergoat (sous la dir.), la Découverte 1998.Questions :

1. Quelles sont les mutations de l’emploi mises en évidence par R. Castel dans ce texte ?2. En quoi ces mutations peuvent-elles remettre en cause la fonction d’intégration du travail ?

Document 18 – Des emplois de plus en plus incertains - Manuel Hachette – Doc 5 p. 265, questions 1 à 3

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