baromètre de la cohésion sociale · septembre 4 bureau de l’observation des territoires du...
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Baromètre de la cohésion sociale
Bien-être individuel et inquiétudes
collectives
POLE EVALUATION ET SOCIETE
142, rue du Chevaleret
75013 PARIS
Tél. 01 40 77 85 00
Fax 01 40 77 85 09
Etude réalisée à la demande du Commissariat général à l'égalité des territoires
(CGET)
Nelly Guisse, Sandra Hoibian
OCTOBRE 2016
2
RESULTATS ISSUS DU DISPOSITIF PERMANENT DU CREDOC D’ETUDES DES
CONDITIONS DE VIE ET ASPIRATIONS DES FRANCAIS
Document réalisé à la demande du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET)
C R E D O C
3
SOMMAIRE
Introduction ........................................................................................................... 6
Une inscription territoriale forte ............................................................................. 9
1. Près de neuf Français sur dix sont satisfaits de leur cadre de vie ................................... 9
A. UNE SATISFACTION D’AUTANT PLUS FORTE QUE L’ON S’ELOIGNE DES GRANDES VILLES ............................................ 9
B. LES MENAGES PRIVILEGIES SONT PLUS SOUVENT SATISFAITS DE LEUR CADRE DE VIE QUOTIDIEN .............................. 12
C. DES RESULTATS CONFIRMES « TOUTES CHOSES EGALES PAR AILLEURS » ............................................................. 13
D. LE CADRE DE VIE EST UN DOMAINE TRES IMPORTANT DANS LA VIE DES FRANÇAIS ................................................. 15
2. Les trois quarts des Français sont attachés à leur région ............................................. 17
Une personne sur trois a le sentiment de vivre dans un territoire négligé par les
pouvoirs publics ................................................................................................... 22
1. Trois sur dix ont le sentiment d’habiter dans un territoire en grande difficulté ............ 22
2. Trois sur dix ont le sentiment de vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs
publics ................................................................................................................................ 26
A. LE SENTIMENT DE DELAISSEMENT ET LE SENTIMENT DE VIVRE DANS UN TERRITOIRE EN DIFFICULTE SONT FORTEMENT
LIES, SAUF DANS LES QUARTIERS PRIORITAIRES ...................................................................................................... 27
B. LES HABITANTS DES COMMUNES PAUVRES, PEU EQUIPEES ET ELOIGNEES DES GRANDES AIRES URBAINES ESTIMENT PLUS
QUE LES AUTRES VIVRE DANS UN TERRITOIRE DELAISSE PAR LES POUVOIRS PUBLICS ..................................................... 29
C. LE SENTIMENT DE DELAISSEMENT EST PLUS FREQUENT CHEZ LES BAS REVENUS ET LES CHOMEURS, Y COMPRIS UNE FOIS
LES EFFETS DE TERRITOIRE CONTROLES ................................................................................................................ 32
D. LE SENTIMENT DE VIVRE DANS UN TERRITOIRE DELAISSE DES POUVOIRS PUBLICS OU EN DIFFICULTE N’AMOINDRIT PAS
L’ATTACHEMENT TERRITORIAL ........................................................................................................................... 35
La mobilité pour réaliser ses projets de vie, une piste privilégiée par une minorité
de Français ........................................................................................................... 37
1. Un quart des Français pensent que déménager pourrait leur donner des atouts
supplémentaires dans la vie ............................................................................................... 39
A. UNE IDEE D’AUTANT PLUS REPANDUE QUE L’ON EST JEUNE ET PRECAIRE ............................................................ 40
B. LA SITUATION ECONOMIQUE DU TERRITOIRE ET LE SENTIMENT DE DELAISSEMENT EXPLIQUENT EN PARTIE CETTE
OPINION ........................................................................................................................................................ 42
C. AU-DELA DES OPPORTUNITES PROFESSIONNELLES, C’EST AUSSI LA QUALITE DU CADRE DE VIE QUI EST RECHERCHEE ... 44
2. Dans l’idéal, un tiers des Français aimeraient déménager dans une autre ville dans les
cinq prochaines années ...................................................................................................... 46
A. MOINS DE LA MOITIE DES SOUHAITS DE DEMENAGEMENT SE REALISENT ............................................................. 47
B. DEMENAGER POUR REUSSIR SA VIE : DES ATOUTS A RECHERCHER EN DEHORS DE LA REGION DE RESIDENCE .............. 48
C. LES JEUNES ET LES LOCATAIRES SONT LES PLUS ENCLINS A DEMENAGER .............................................................. 49
D. LA MOBILITE EST PLUS SOUVENT SOUHAITEE DANS LES GRANDES VILLES QU’A LA CAMPAGNE ................................. 53
E. LE SOUHAIT DE MOBILITE SE NOURRIT D’UNE INSATISFACTION DE SON CADRE DE VIE ............................................ 55
4
F. LA CONFIANCE EN L’AVENIR, ELLE-MEME LIEE A LA SITUATION PERSONNELLE, ACCROIT LA PROPENSION A SE PROJETER
DANS LA MOBILITE RESIDENTIELLE ...................................................................................................................... 57
3. Bénéficier d’un meilleur cadre de vie est le premier motif de projection dans un
déménagement ................................................................................................................... 60
Les attentes prioritaires des Français vis-a-vis des pouvoirs publics : le
développement de leur territoire .......................................................................... 70
1. Trois Français sur quatre privilégient la possibilité de réaliser leurs projets là où ils
vivent plutôt que des aides à la mobilité ............................................................................. 70
A. UNE OPINION PARTAGEE DANS TOUTES LES CATEGORIES DE POPULATION ........................................................... 71
B. LES PERSONNES QUI PENSENT QUE LA MOBILITE POURRAIT LES AIDER A MENER A BIEN LEUR PROJETS SONT UN PEU PLUS
SOUVENT EN FAVEUR D’AIDE A LA MOBILITE ......................................................................................................... 72
2. Pour réduire les inégalités, les Français attendent en priorité une action des pouvoirs
publics dans le domaine de l’emploi ................................................................................... 73
3. Les attentes principales pour le territoire : favoriser l’installation des entreprises,
améliorer les transports en commun et l’offre de santé ...................................................... 85
4. Une faible demande de mixité sociale, dans un contexte où la place de la cohésion
sociale est pourtant importante .......................................................................................... 91
Bibliographie ........................................................................................................ 96
ANNEXE – Tableaux complémentaires .................................................................. 98
ANNEXE – Questionnaire .................................................................................... 119
5
SYNTHESE
6
INTRODUCTION
Les différents territoires français présentent des disparités du point de vue de leur topographie, de leur
démographie, de leur situation sociale et économique, ou encore de la culture et mode de vie de leurs
habitants1. Ces disparités, selon les domaines qu’elles concernent, peuvent être lues comme une
richesse – patrimoniale, économique, sociale – offrant aux individus la possibilité de choisir des cadres
de vie divers, qui répondent dans l’idéal à leurs aspirations. Mais les disparités territoriales relèvent
également d’inégalités, notamment lorsqu’elles concernent les différences de richesse entre les
territoires, leur dynamisme économique, le niveau de vie de leurs habitants, ou encore l’accessibilité
aux équipements et services.
Depuis la crise financière et économique de 2008, on constate un renforcement des inégalités
territoriales2 qui allaient pourtant dans le sens d’un amoindrissement sur le plus long terme3. Certains
territoires sont identifiés comme étant en « décrochage socio-économique » par rapport aux autres,
subissant un phénomène parfois qualifié de relégation. Plusieurs auteurs pointent la montée d’un
sentiment d’injustice pour une partie de la population vivant à la périphérie des pôles urbains, dans les
petites villes, dans les zones rurales mais aussi dans les quartiers les plus pauvres au sein de ces grands
pôles urbains4. « Ghetto »5 , « apartheid territorial »6, territoires « perdus de la République »7,
« oubliés »8, « nouveaux déserts français »9 , les mots choisis par les chercheurs, essayistes, hommes
politiques ou médias pour décrire une situation de relégation inscrite spatialement sur le territoire sont
très forts et reviennent régulièrement au centre du débat public sans pourtant recouvrir spatialement
les mêmes réalités. Pour certains il s’agit des banlieues, ou « quartiers sensibles » qui se trouvent
délaissés car leurs habitants souffrent de taux de chômage record, de la concentration de population
pauvres, précaires, immigrées. D’autres évoquent une « France périphérique »10 composée de classes
populaires reléguées, faute de moyens économiques dans des zones périurbaines, perdantes de la
compétition mondiale des grandes métropoles, et sans réelle perspective d’ascension sociale. D’autres
enfin pointent des territoires ruraux isolés, enclavés, désertés par les services publics (services de soins,
transports, écoles, etc) et en déprise démographique.
1 Rapport de l’Observatoire des territoires 2014, « Qualité de vie, habitants, territoires », CGET 2 Luc Brière et Elise Clément, 2014, INSEE division Statistiques régionales, locales et urbaines, « Croissance dans les régions : davantage de disparité depuis la crise », Insee Première n°1501, juin 3 Laurent Davezies et Thierry Pech, 2014, « La nouvelle question territoriale ». Note Terra Nova. Septembre 4 Bureau de l’observation des territoires du CGET, 2015, « Pour une République au service de l’égalité et du développement des territoires », En détail. 5 Maurin, Éric. 2004. Le ghetto français, Paris : Seuil. 6 Le premier ministre, Manuel Valls, qui s'exprimait mardi 20 janvier 2015 lors de ses vœux à la presse [Il existe en France] « un apartheid territorial, social, ethnique ».
http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/01/20/pour-manuel-valls-il-existe-un-apartheid-territorial-social-ethnique-en-france_4559714_823448.html#3FMtrEd4g6hpM0ox.99 7 Emmanuel Brenner (dir.), 2002, Les Territoires perdus de la République, postface de Georges Bensoussan, nouvelle édition actualisée, Fayard-Pluriel, 412 p. 8http://www.journalisme.com/les-assises-presentation/edition-speciale-2015/262-ateliers-professionnels-2015-10h-13h/atelier-territoire-mal-traites/1494-restitution-de-l-atelier-territoires-oublies-de-la-republique-territoires-mal-traites-par-l-information 9 http://www.la-croix.com/Actualite/France/Des-territoires-hyper-ruraux-au-seuil-de-l-effondrement-2014-08-24-1196124 10 Guilluy C., 2014, La France périphérique, Paris, Flammarion
7
La notion de relégation décrite par les uns et les autres fait donc non seulement appel à des territoires
très différents et souvent mal définis mais elle recouvre également des problématiques très diverses :
isolement social, absence ou déficit de services publics, impossibilité de sortir de ces territoires (mobilité
empêchée), violence ou incivilités, niveau scolaire dégradé, rareté des emplois,….
Qu’en est-il du point de vue des Français eux-mêmes ? Ont-ils le sentiment que les opportunités ne
sont pas les mêmes selon le territoire dans lequel ils vivent ? Estiment-ils qu’ils auraient plus de chance
de réaliser leur projet de vie s’ils déménageaient dans une autre région ? Quelles sont leurs attentes
principales concernant les pouvoirs publics ? Souhaiteraient-ils plutôt une répartition homogène des
services et équipement sur l’ensemble du territoire, ou préféreraient-ils voir se développer les aides à la
mobilité, pour déménager dans une région qui offre davantage d’opportunités ? Ces questions doivent
être lues au regard du profil des Français, de l’endroit où ils vivent et du regard qu’ils portent sur leur
territoire de résidence. Mais il faut également analyser ces questions à l’aune de leurs aspirations. En
effet, le regard porté sur l’endroit où l’on vit n’est peut-être pas le même selon ce qui est recherché
pour s’accomplir dans la vie : épanouissement professionnel, vie familiale, loisirs, cadre de vie…
Afin d’appréhender le lien entre territoire et opportunité d’accomplissement personnel du point de vue
des Français, le CGET a confié au Crédoc la réalisation d’une enquête nationale auprès d’un échantillon
de 2 000 personnes âgées de 18 ans ou plus et résidant en France métropolitaine.
Plusieurs thèmes ont été abordés :
- L’attachement à la région de résidence et l’importance accordée aux différents domaines de
vie, et notamment au cadre de vie relativement aux autres grands domaines de la vie : vie
familiale, professionnelle, sociale, cohésion sociale, loisirs, logement.
- Le regard porté sur le territoire de résidence : la satisfaction vis-à-vis du cadre de vie, le
sentiment de vivre dans un territoire en difficulté, le sentiment de vivre dans un territoire
délaissé par les pouvoirs publics.
- Le regard sur la mobilité géographique : le lien entre territoire et possibilité de réaliser ses
projets de vie, le souhait de mobilité et les motifs associés.
- Les attentes vis-à-vis des pouvoirs publics : la préférence entre un développement homogène
de l’ensemble des territoires ou des aides individuelles à la mobilité, les attentes prioritaires
pour réduire les inégalités, les actions à privilégier sur leur territoire.
Encadré 1 - Précisions méthodologiques
Des questions ont été insérées dans le dispositif permanent d’études des Conditions de vie et Aspirations
du CREDOC. Le terrain a été réalisé en face-à-face au mois de juin 2016, auprès d’un échantillon
représentatif de 2 010 personnes, âgées de 18 ans et plus, sélectionnées selon la méthode des quotas.
Ces quotas (région, taille d’agglomération, âge, sexe, PCS) ont été calculés d’après les résultats du
dernier recensement général de la population. Un redressement a été effectué pour assurer la
représentativité par rapport à la population nationale de 18 ans et plus.
8
Encadré 2 - Définition des découpages territoriaux mobilisés dans le rapport
Plusieurs indicateurs sont mobilisés dans ce rapport pour appréhender les éventuelles diversités
territoriales :
- Le regroupement des anciennes régions en zone d’aménagement du territoire (ZEAT), qui
découpe la France métropolitaine en 8 grandes zones géographiques.
- La taille des agglomérations ou unités urbaines, ces dernières étant définies par l’INSEE11
comme une commune ou un ensemble de communes qui comportent sur leur territoire une
zone bâtie d’au moins 2 000 habitants où aucune habitation n’est séparée de plus de 200
mètres. Les unités urbaines ont été regroupées selon leur taille en nombre d’habitants.
- La typologie de commune au sein de l’unité urbaine. Si l’unité urbaine s’étend sur plusieurs
communes, on parle d’agglomération urbaine. Dans une agglomération urbaine, les
communes peuvent être villes-centre. Les villes-centre regroupent la commune la plus peuplée
et les éventuelles autres communes dont la population est au moins égale à la moitié de la ville
la plus peuplée. Sinon, ce sont des banlieues.
- Le zonage en aires urbaines (ZAU), les aires urbaines étant délimités par un ensemble de
communes, d'un seul tenant et sans enclave, constitué par un pôle urbain, c’est-à-dire une
unité urbaine de plus de 1 500 emplois, et par des communes rurales ou unités urbaines dont
au moins 40 % de la population résidente ayant un emploi travaille dans le pôle ou dans des
communes attirées par celui-ci (couronne périurbaine).
- Le nombre d’équipements intermédiaires, les équipements intermédiaires étant constitués
d’une liste de 34 services et équipements définis par l’INSEE (police-gendarmerie,
supermarché, librairie, collège, laboratoire d’analyses médicales, ambulance, gare, bassin de
natation …). Les équipements intermédiaires sont moins systématiquement présents dans les
communes que les équipements dits de proximité (bureau de poste, banque, école maternelle,
épicerie, pharmacie…) et plus souvent disponibles par rapport aux équipements dits supérieurs
(hôpital, hypermarché, théâtre, musée, agence Pôle emploi…).
D’autres indicateurs sont ponctuellement mobilisés distinguant les répondants selon les
caractéristiques sociales ou économiques du département dans lequel ils vivent (le taux de pauvreté
départemental moyen et le taux de chômage départemental moyen).
11 Jean-Luc Tavernier, 2015, « Les zonages d’étude de l’INSEE », INSEE Méthodes n°129, mars
9
UNE INSCRIPTION TERRITORIALE FORTE
1. Près de neuf Français sur dix sont satisfaits de leur cadre de vie
La plupart des Français sont satisfaits de leur cadre de vie quotidien (88%), près d’un tiers dit même en
être « très satisfait ». Sur le long terme, depuis 1978, date de création de l’enquête Conditions de vie et
aspirations et à laquelle cet indicateur a été mesuré pour la première fois par le Crédoc, le regard porté
par les Français sur leur cadre de vie a toujours été très positif. La satisfaction s’est même légèrement
accrue au cours du temps. De 82% de satisfaction moyenne dans les années 1980, l’indicateur a atteint
85% en moyenne dans les années 1990 et 2000 et 87% entre 2010 et 201612.
Graphique 1 – Que pensez-vous de votre cadre de vie quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le logement où vous vivez ?
Très
satisfait32%
Satisfait
56%Peu satisfait
9%
Pas du tout
satisfait3%
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
a. Une satisfaction d’autant plus forte que l’on s’éloigne des grandes villes
Cette satisfaction globale recouvre des réalités variées en fonction des caractéristiques des territoires
dans lesquels résident les répondants. Les taux de satisfaction augmentent à mesure que la densité
urbaine diminue, pour atteindre un taux particulièrement élevé chez les personnes qui vivent à la
campagne. Parmi les habitants des communes rurales, la proportion se déclarant « très satisfaits » de
leur cadre de vie est plus de 1,6 fois plus élevée que celle observée dans l’agglomération parisienne. Les
conditions de logement, moins bonnes en région parisienne qu’ailleurs en raison de la plus forte
pression démographique contribuent certainement à expliquer, au moins pour partie cette moindre
satisfaction. En effet, les Franciliens sont en moyenne moins satisfaits de leurs conditions de logement
12 Ces données sont issues des vagues d’hiver de l’enquête Condition de vie et aspiration des Français, choisies en raison de la plus grande antériorité de l’indicateur.
10
que les habitants des autres régions françaises13. Leurs logements sont en moyenne plus petits pour un
nombre de personnes par ménage similaire14
Graphique 2 – Satisfaction du cadre de vie quotidien selon la taille de l’agglomération urbaine de résidence
38%
33% 34%32%
23%
2% 2%4%
2%5%
0%
20%
40%
Communes
rurales
2 000 à 20 000
hab.
20 000 à 100
000 hab.
Plus de 100
000 hab.
Agglomération
parisienne
Très satisfait
Pas du tout satisfait
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Au-delà du logement, le cadre de vie intègre probablement de nombreuses autres dimensions
(transports, services, etc) dont certaines peuvent également expliquer les différences observées entre
l’agglomération parisienne et les autres territoires. Citons par exemple la plus grande présence
d’espaces verts15, et un plus fort sentiment de sécurité : ainsi 29% des habitants de l’agglomération
parisienne se disent beaucoup inquiets des risques d’agression dans la rue contre 21% en zone rurale.
Parmi les petites et moyennes villes de moins de 20 000 habitants, les situations et les dynamiques des
territoires sont très différentes si la ville est rattachée à un grand pôle urbain16, ou bien s’il s’agit d’une
commune isolée ou rattachée à un pôle urbain de plus petite taille. La satisfaction des habitants des
communes rurales et des villes de moins de 20 000 habitants est comparable, voire bien plus élevée
que dans les plus grandes agglomérations, que les habitants de ces plus petites communes vivent à la
périphérie d’un grand pôle ou qu’ils résident en dehors de l’influence d’un grand pôle urbain.
Similairement, on observe que les habitants des villes-centre sont moins souvent très satisfaits de leur
13 Rapport de l’Observatoire des territoires 2014, « Qualité de vie, habitants, territoires », CGET. 14 Selon les résultats de la dernière vague de l’Enquête nationale logement de l’Insee les logements
dans l’unité urbaine de Paris accueillent en moyenne 2,3 personnes dans une surface moyenne de 71,1 m contre 113,5 m en zone rurale pour également 2,3 personnes. 15 Selon le Rapport de l’Observatoire des territoires 2014, les zones urbanisées, les zones industrielles et commerciales, les réseaux de transport, les mines, carrières, décharges et chantiers, ainsi que les
espaces verts artificialisés représentent 21% de l’ile de France. Ce taux étant moins élevé partout ailleurs et pouvant chuter jusqu’à 3% en Corse. 16 Une commune est considérée comme rattachée à un grand pôle urbain dès lors que, en raison de sa proximité géographique et du dynamisme économique du pôle, au moins 40% des actifs occupés de la commune travaillent dans le pôle ou sa zone périphérique (voir encadré pour le détail des définitions des indicateurs territoriaux).
11
cadre de vie que les habitants des banlieues (respectivement 27% et 34%). Ceci doit être lu au regard
des moteurs de la mobilité résidentielle et du mouvement de périurbanisation : une partie des habitants
des grandes agglomérations déménage en effet vers les villes périphériques, notamment pour y trouver
un meilleur cadre de vie, en accédant à la propriété et à plus d’espace, là où le foncier est moins
onéreux17.
Tableau 1 – Satisfaction du cadre de vie selon la taille de l’agglomération et la proximité avec un grand pôle urbain
Commune rurale ou de moins de
20 000 habitants appartenant à la couronne d'un
grand pôle
Commune rurale ou de moins de
20 000 habitants hors influence
d'un grand pôle (ou
multipolarisée)
Commune de 20 000 habitants
ou plus Ensemble
Que pensez-vous de votre cadre de vie quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le logement où vous
vivez ?
Eff % Eff % Eff % Eff. %
Très satisfait 184 36% 106 36% 357 30% 646 32%
Satisfait 286 56% 162 55% 671 56% 1119 56%
Peu satisfait 35 7% 18 6% 132 11% 185 9%
Pas du tout satisfait 5 1% 10 3% 41 3% 56 3%
[Nsp] 1 0% 0 0 2 0% 3 0%
511 100% 296 100% 1203 100% 2010 100%
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
A l’opposé de ce que l’on observe dans la région Ile-de-France18, qui concentre la moindre satisfaction
avec seulement 23% d’habitants se déclarant « très satisfaits », ce sont les habitants de la région
Auvergne-Rhône-Alpes qui sont le plus souvent satisfaits de leur cadre de vie (47% sont « très
satisfaits », soit 15 points de plus que la moyenne nationale).
17 Rapport de l’Observatoire des territoires 2014, « Qualité de vie, habitants, territoires », CGET 18 Pour rappel, l’Ile-de-France qui correspond au zonage régional est distinct de l’agglomération parisienne qui correspond au zonage en unités urbaines (voir encadré plus haut pour la définition du zonage)
12
Carte 1 – Satisfaction du cadre de vie en fonction de la région de résidence (proposition de répondants se déclarant « très satisfaits »)
32%
33%30%
30%
38%
47%
37%
37%24%
28%
33%
25%
Part de personnes très satisfaitesde leur cadre de vie quotidien
37% et plus (4)32% à 36% (3)Inférieur à 32% (5)
HAUTS-DE-
FRANCE
GRAND EST
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
CENTRE-VAL-
DE-LOIRE
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES
NOUVELLE-
AQUITAINE
PROVENCE-ALPES-
CÔTE-D’AZUR
PAYS-
DE-LA-LOIRE
NORMANDIE
OCCITANIE
BRETAGNE
ILE-DE-
FRANCE
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
b. Les ménages privilégiés sont plus souvent satisfaits de leur cadre de vie quotidien
Le regard que portent les Français sur leur cadre de vie varie également fortement en fonction de leurs
caractéristiques et situations individuelles.
Les chômeurs sont nettement moins souvent « très satisfaits » (20%) que les actifs en emploi
(31%) ou les retraités (38%).
Les plus de 70 ans, qui résident d’ailleurs plus souvent que les plus jeunes dans des territoires
peu densément peuplés, sont beaucoup plus souvent très satisfaits de leur cadre de vie que les
plus jeunes : 41% chez les plus de 70 ans contre 30% parmi les moins de 40 ans.
Enfin, les personnes les mieux dotées en capital financier et en capital culturel sont plus
souvent satisfaites de leur cadre de vie que les autres :
13
- 37% des diplômés du supérieur sont « très satisfaits » de leur cadre de vie contre 29% des
personnes ayant un niveau de diplômé inférieur au BAC, 21% des ouvriers.
- c’est le cas de 39% des hauts revenus contre 22% des bas revenus (voir encadré
méthodologique ci-dessous pour la définition des catégories de revenus).
Une étude de l’INSEE19, réalisée à partir de l’enquête Qualité de vie (2011) sur la satisfaction des
Français et sur la qualité de vie en général met en évidence des résultats très proches de ceux observés
ici. Le niveau de satisfaction de la vie est plus élevé chez les plus de 65 ans et les plus riches, et plus
faible qu’en moyenne chez les habitants de l’agglomération parisienne et les plus modestes.
Encadré 3 - Méthode de construction de l’indicateur sur le niveau de revenu des Français
La partition de la population en quatre catégories – bas revenus, classes moyennes inférieures, classes
moyennes supérieures, hauts revenus – a été réalisée à partir de l’ensemble des revenus mensuels de
chaque membre du ménage (revenus issus de l’activité, pension de retraite, allocation chômage,
prestations sociales et minima sociaux). Ce niveau de revenu est ensuite rapporté à la « taille ajustée »
du ménage, soit la racine carrée du nombre de personnes dans le ménage.
Les quatre catégories de revenus sont définies relativement à la médiane de la distribution des revenus
obtenus:
- Les bas revenus (25% de l’échantillon) : moins de 70% de la médiane, soit, au sens de l’INSEE, un revenu mensuel inférieur à 1 200 euros (environ).
- Les classes moyennes inférieures (23%) : entre 70% de la médiane et la médiane des revenus, soit un revenu mensuel compris entre 1 200 euros et 1 700 euros.
- Les classes moyennes supérieures (28%) : entre la médiane et 150% de la médiane des revenus, soit un revenu mensuel compris entre 1 700 euros et 2 500 euros.
- Les hauts revenus (19%) : 150% de la médiane ou plus, soit un revenu mensuel de plus de 2 500 euros.
9% des répondants n’ont pas indiqué les revenus de leur ménage.
c. Des résultats confirmés « toutes choses égales par ailleurs »
Le regard porté par les individus sur leur territoire est-il davantage lié à leurs caractéristiques
individuelles (le niveau de ressources, de diplôme, l’âge, la situation d’emploi) ou par le territoire de
résidence lui-même ? Afin de pouvoir comparer l’impact des caractéristiques individuelles et des
caractéristiques du territoire sur la satisfaction vis-à-vis du cadre de vie, une régression logistique a été
réalisée, modélisant la probabilité d’être « très satisfait » (vs les autres modalités regroupées) en
introduisant les variables explicatives suivantes : le sexe, le niveau de diplôme, le niveau de revenus, la
situation d’emploi et la taille de l’unité urbaine de résidence20.
19 Marie-Hélène Amiel, Pascal Godefroy et Stéfan Lollivier,2013, « Qualité de vie et bien être vont souvent de pair », Insee première n°1428, janvier 20 L’âge étant très lié à la situation d’activité, il n’a pas été introduit dans le modèle.
14
- « Toutes choses égales par ailleurs », c’est le niveau de ressource du ménage qui détermine le
plus fortement la satisfaction du cadre de vie : relativement au fait de disposer de revenus
supérieurs, les ressources modestes à très modestes diminuent significativement la probabilité
d’être très satisfait de son cadre de vie. C’est pour cette variable qu’on observe les paramètres
les plus importants.
- L’effet de la taille de l’unité urbaine est significatif : les résidents en agglomération parisienne
ont moins de chance d’être satisfaits de leur cadre de vie que les habitants de petites
communes.
- La moindre satisfaction des inactifs et des chômeurs par rapport aux personnes en emploi se
confirme.
- Les hommes semblent plus critiques par rapport à leur cadre de vie que les femmes.
- L’effet du niveau de diplôme est significatif mais de moindre ampleur que celui des autres
variables explicatives.
Tableau 2- - Modélisation de la probabilité d’être « très satisfait » de son cadre de vie (vs « plutôt », « peu » ou « pas du tout satisfait »)
Paramètre estimé de la régression logistique
Sexe Femme ref Homme -0,2737 ***
Niveau de revenus ref Bas revenus -0,8271 *** Classes moyennes inférieures -0,5741 *** Classes moyennes supérieures -0,1179 Hauts revenus ref Non réponse 0,0145
Niveau de diplôme Non diplômé -0,2675 BEPC -0,2389 * BAC -0,0977 Supérieur au BAC ref
Situation d'activité Chômeur -0,3718 * Inactif 0,3673 *** En emploi ref
Taille de l'unité urbaine Communes rurales 0,2307 2 000 à 20 000 hab. ref 20 000 à 100 000 hab. 0,1055 Plus de 100 000 hab. -0,0848 Agglomération parisienne -0,6211 ***
Paramètre estimé pour la constante (situation de référence) : -0,24 Lecture : un coefficient de signe positif (resp. négatif), statistiquement significatif, indique que le facteur accroit
(resp. réduit) la probabilité de se déclarer "très satisfait" de son cadre de vie. *** : significatif au seuil de 1% ; ** : significatif au seuil de 5% ; * : significatif au seuil de 10% ; ref :
catégorie de référence. Source : Crédoc, enquête « Conditions de vie et aspirations », 2016
15
d. Le cadre de vie est un domaine très important dans la vie des Français
La question de la satisfaction par rapport au cadre de vie est d’autant plus importante que les Français
accordent une place importante à cet aspect de la vie. Derrière la famille, c’est le deuxième domaine
de la vie le plus valorisé : 36% accordent à cet item la note maximale, et 93% lui donnent une
importance supérieure à la moyenne (notes 5 à 7 sur une échelle de 1 à 7).
Graphique 3 – Importance accordée à une sélection de domaines de vie (en %)
Pour chacun des domaines de la vie suivants, pouvez-vous attribuer une note de 1 à 7 selon
l’importance que vous lui accordez ? 1 signifie pas du tout important, 7 signifie très important, les
notes intermédiaires permettent de nuancer.
83
36 36 35 31 3023
9
33 2926
2431
23
5
2424
2727
27
31
2 57 8
77
12
1 1 2 34
35
1 12
13
1 1 1 1 5 1 3
0%
20%
40%
60%
80%
100%
votre proprefamille et vos
enfants
votre cadre devie
votre logement le temps libreet la détente
la profession etle travail (ou
carrière)
les amis etconnaissances
la cohésionsociale
1
2
3
4
5
6
7
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
La façon de noter les différentes dimensions n’est pas homogène d’un individu à un autre : certains
auront tendance à être systématiquement plus positifs que d’autres. Pour 40% des Français, le cadre de
vie obtient la note maximale attribuée à l’ensemble des items. Cela signifie en particulier que, pour
quatre Français sur dix, le cadre de vie a au moins autant d’importance que la famille et les enfants par
exemple.
Globalement, les Français qui positionnent leur cadre de vie parmi les domaines les plus importants
dans leur vie en sont plus satisfaits : 39% de très satisfaits contre 27% chez les autres.
C’est un lien que nous observons quels que soient les domaines : les individus ont tendance à considérer importants les domaines de la vie où ils rencontrent une plus grande satisfaction21. Rappelons tout d’abord la difficulté à analyser les questions de « satisfaction » portant sur des domaines aussi impliquants que le cadre de vie. Il n’est en effet pas toujours aisé d’admettre que l’on est insatisfait d’un domaine important de sa vie. Georges Friedman indique ainsi que « dans nos sociétés compétitives et
21 Le lien était observé par exemple concernant le travail ou le logement dans des travaux précédents. Régis Bigot, Sandra Hoibian, La mobilité professionnelle bridée par les problèmes de logement, Collection des rapports n°274, 2011, http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R274.pdf
16
conformistes où l’individu d’apparence joviale et contente est souvent considéré comme quelqu’un de « bien adapté », « un type qui réussit » et où, en revanche, celui qui manifeste de l’insatisfaction dans son travail est regardé comme une sorte de raté, beaucoup de gens qui se sentent insatisfaits hésitent, sous la pression du milieu, à en faire l’aveu à eux-mêmes et moins encore à leur entourage »22.
Difficile de déterminer ce qui prévaut. La forte satisfaction dans le domaine du cadre de vie est-elle liée à l’inscription très forte que nos concitoyens expriment vis-à-vis de leur territoire, dans une forme de rationalisation ? ou témoigne-t-elle d’une véritable satisfaction ?
Quoi qu’il en soit, parmi les personnes qui valorisent fortement leur cadre de vie, plus d’une sur 10 en
sont insatisfaites (11%). Ramenés à l’ensemble de la population, ce sont 5% des Français qui se trouvent
dans cette situation d’insatisfaction malgré une importance majeure accordée au cadre de vie. On
retrouve dans leur profil les éléments caractéristiques des personnes insatisfaites en général vis-à-vis du
cadre de vie : il s’agit plus souvent d’ouvriers (8%) ou d’employés (7%), de bas revenus (9%), de
personnes sans diplôme (7%) ainsi que des habitants de l’agglomération parisienne (8%).
Graphique 4 – Satisfaction du cadre de vie selon l’importance accordée à ce domaine
39%49%
8% 3%
27%
60%
10% 3%0%
20%
40%
60%
Très satisfait Satisfait Peu satisfait Pas du toutsatisfait
Importance la plus importante accordée au cadre de vie
(avec un ou plusieurs autres domaine ex aequo)
Importance la plus importante attribuée à un autre domaine
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
22 Georges Friedmann, Le Travail en miettes, Gallimard, 1956
17
2. Les trois quarts des Français sont attachés à leur région
Les Français sont majoritairement attachés à la région dans laquelle ils vivent. Les trois-quarts (73%)
attribuent une note supérieure à la moyenne (note 5 à 7 sur une échelle de 1 à 7), et 30% attribuent
même la note maximale.
Graphique 5 – Chacun peut se sentir plus ou moins attaché à la région où il vit. Vous-même, pouvez-vous positionner votre attachement à votre région sur une échelle de 1 à 7 ? (en %)
30
18
25
10
746
0%
20%
40%
60%
80%
100%
votre attachement àvotre région
1
2
3
4
5
6
7
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Interrogés sur cette question dans l’enquête ISSP - International Social Survey Programme23 conduite en
2013, 35% des Français se déclaraient « très attachés » à leur région. Ce résultats, du même ordre de
grandeur que celui mesuré dans l’enquête Condition de vie et aspirations, positionne la France juste au-
dessus de la moyenne des 33 pays où l’enquête a été réalisée (en moyenne, 31% des répondants se
déclaraient très attachés à leur région ou l’équivalent dans leur pays). Par rapport à leurs voisins
européens, les Français font preuve d’un attachement moins important que les Espagnols et les
Portugais, mais bien plus fort qu’en Allemagne (26%) ou en Belgique (15%) par exemple.
23 Cette enquête est en France conduite par le Centre National de la Recherche scientifique (CNRS), la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), et d’autres partenaires
18
Graphique 6 - Dans quelle mesure vous sentez vous attaché à [votre région / country]
Réponse « très attaché », en %
11
12
12
15
17
18
20
21
23
23
26
26
27
27
27
28
28
28
29
29
33
34
35
37
37
39
42
42
44
47
47
52
60
0 20 40 60
LT-Lithuania
DK-Denmark
IS-Iceland
BE-Belgium
GB-Great Britain
FI-Finland
RU-Russia
IE-Ireland
US-United States
SE-Sweden
EE-Estonia
DE-Germany
LV-Latvia
SK-Slovak Republic
NO-Norway
TW-Taiwan
HR-Croatia
CH-Switzerland
PH-Philippines
KR-Korea (South)
SI-Slovenia
ZA-South Africa
FR-France
JP-Japan
MX-Mexico
HU-Hungary
PT-Portugal
CZ-Czech Republic
ES-Spain
GE-Georgia
IL-Israel
TR-Turkey
IN-India
Champ : personnes âgées de 18 ans et plus de 33 pays du monde24 Source : Enquête ISSP International Social Survey Programme 2013
Relevons que la région n’est pas l’unité territoriale à laquelle les Français se sentent le plus attachés.
Toujours dans l’enquête ISSP, 59% des Français déclaraient en 2013 se sentir « très attachés » à leur
pays, plaçant la France en tête des pays européens sur ce point. Par comparaison, seuls 31% des
Allemands ou 40% des Portugais se déclarent très proches de leur pays. Et lorsque l’on interroge les
Français sur l’espace territorial auquel ils ont le sentiment « d’appartenir avant tout », « La France »
24 Belgique, Lituanie, Croatie, Mexique, République Tchèque, Norvège, Danemark, Philippines, Estonie, Portugal, Finlande, Russie, France, Slovaquie, Géorgie, Slovénie, Allemagne, Afrique du Sud, Royaume-Uni, Corée du Sud, Hongrie, Espagne, Islande, Suède, Inde, Suisse, Irlande, Taïwan, Israël, Turquie, Japon, Etats-Unis, Lettonie.
19
(37% des réponses) arrive clairement en tête des réponses, devant le quartier (26%). 10% des Français
se sentent appartenir avant tout à leur région25.
Graphique 7 - Les Français s’identifient plus à leur commune/quartier, ou à la France, qu’à leur région
Dans quelle mesure vous sentez vous attaché à (votre pays)
Champ : personnes âgées de 18 ans et plus de 33 pays du monde26 Source : Enquête ISSP International Social Survey Programme27
2013
Auquel de ces lieux, avez-vous
personnellement le sentiment d’appartenir
avant tout ? (en %)
2
11
5
2
36
13
6
25
(0,5)
12
5
2
37
10
7
26
Ne sait pas
Au monde
À l'Europe
À un autre pays que la France
À la France
À votre région
À votre département
À votre commune, à votre quartier2013
2011
Source : CREDOC, Enquête « Conditions de vie et Aspirations », début 2013
L’attachement des Français à leur région varie en fonction de la région dans laquelle ils vivent : il est le
plus fort sur dans les régions Bretagne, PACA, et Hauts-de-France, et le plus faible en Ile-de-France, avec
des taux allant du simple à plus du double.
25 Sandra Hoibian, 2013, « Les Français en quête de lien social, baromètre de la cohésion sociale 2013 », étude réalisée à la demande de la DGCS, Collection des rapports du Crédoc, n° 292, juin. 26 Belgique, Lituanie, Croatie, Mexique, République Tchèque, Norvège, Danemark, Philippines, Estonie, Portugal, Finlande, Russie, France, Slovaquie, Géorgie, Slovénie, Allemagne, Afrique du Sud, Royaume-Uni, Corée du Sud, Hongrie, Espagne, Islande, Suède, Inde, Suisse, Irlande, Taïwan, Israël, Turquie, Japon, Etats-Unis, Lettonie. 27 Cette enquête est en France conduite par le Centre National de la Recherche scientifique (CNRS), la Fondation Nationale des Sciences Politiques (FNSP), et d’autres partenaires
20
Carte 2 – Attachement régional en fonction de la région de résidence (proposition de répondants ayant donné la note maximale pour qualifier leur attachement régional)
33%
33%
29%
39%
52%
33%
29%16%
25%
41%
18% 28%
Part de répondants qui positionnentleur attachement à leur région sur "7"
39% et plus (3)29% à 38% (5)Moins de 29% (4)
HAUTS-DE-
FRANCE
GRAND EST
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
CENTRE-VAL-
DE-LOIRE
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES
ILE-DE-
FRANCE
NOUVELLE-
AQUITAINE
PROVENCE-ALPES-
CÔTE-D’AZUR
PAYS-
DE-LA-LOIRE
NORMANDIE
OCCITANIE
BRETAGNE
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Ces différentes tiennent probablement en partie aux caractéristiques des populations des territoires :
par exemple les habitants de l’agglomération parisienne sont à la fois plus jeunes, plus diplômés, plus
mobiles, autant de publics qui expriment en règle général un sentiment d’affiliation dans un territoire
spatial plus large.
De fait, l’attachement à la région de résidence est d’autant plus fort que l’on avance en âge. On
observe également que l’attachement augmente lorsque les niveaux de diplôme et de revenus
diminuent.
21
Graphique 8 - Proportion de répondants ayant attribué la note maximale pour qualifier leur attachement à la région dans laquelle ils vivent en fonction de différents marqueurs sociaux
Part de répondants ayant attribué la note 7 sur une échelle de 1 à 7
Selon l’âge
21%23%
30%
36%
42%
0%
20%
40%
Moins de25 ans
25 à 39ans
40 à 59ans
60 à 69ans
70 ans etplus
Selon le niveau de revenus
34%31% 30%
23%
0%
20%
40%
Basrevenus
Classesmoyennesinférieures
Classesmoyennessupérieures
Hautsrevenus
Selon le niveau de diplôme
42%
33%31%
22%
0%
20%
40%
Nondiplômé
BEPC BAC Diplômédu
supérieur
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Ces données font très largement écho, en sorte de miroir, aux marqueurs de la mobilité résidentielle28.
Celle-ci est en effet en moyenne plus importante au sein des diplômés, des cadres, des hauts revenus.
Non seulement parce qu’ils sont en moyenne mieux rémunérés et ils peuvent donc plus facilement
supporter les coûts liés à un déménagement ; mais ils occupent également plus souvent des postes
stratégiques au sein des entreprises et des administrations, ce qui leur offre une meilleure visibilité sur
les opportunités d’emploi, fussent-ils éloignés. Occupant plus souvent des postes d’encadrement et
d’organisation, les diplômés du supérieur sont parfois amenés à suivre les mouvements de leurs
28 DEBRAND Thierry et TAFFIN Claude, « Les facteurs structurels et conjoncturels de la mobilité résidentielle depuis 20 ans », Economie et Statistique, n° 381-382, 2005, www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es381-382f.pdf
22
établissements : délocalisation, relocalisation, implantation d’une nouvelle entreprise à proximité d’un
nouveau marché ou d’un réseau de fournisseurs. Dans une économie en mouvement, ils sont, plus que
les autres, amenés à se déplacer29. Les jeunes sont également en moyenne plus mobiles que les autres
classes d’âge, en liaison à la fois avec leur statut d’occupation du logement (ils sont plus souvent
locataires) et leur cycle de vie (les moments de formation et séparation des couples, l’emploi et les
naissances sont des moments privilégiés de mobilité). Autant d’explications qui jouent probablement en
sens inverse, sur l’attachement à la région d’habitation.
Enfin, le fait d’être attaché à la région dans laquelle on vit semble jouer favorablement sur la
satisfaction du cadre de vie : 37% des personnes qui disent être très satisfaites de leur cadre de vie
attribuent la note maximale lorsqu’on les interroge sur leur attachement à leur région, contre 27% chez
les autres.
UNE PERSONNE SUR TROIS A LE SENTIMENT DE VIVRE DANS UN
TERRITOIRE NEGLIGE PAR LES POUVOIRS PUBLICS
1. Trois sur dix ont le sentiment d’habiter dans un territoire en
grande difficulté
Une part non négligeable des Français a le sentiment d’habiter dans un territoire en grande difficulté :
28%, dont 7% de réponses tranchées « oui tout à fait ». Un tiers estiment que le territoire dans lequel
ils vivent n’est pas du tout en difficulté.
Graphique 9 – Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
Oui,
tout à fait7%
Oui,
plutôt21%
Non, plutôt
pas38%
Non, pas du
tout
34%
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Peut-être parce qu’ils subissent plus que les autres les effets de la crise économique et que leur taux de
chômage est en moyenne plus élevé que celui des autres, les bas revenus (35%) et les non diplômés
29 Régis BIGOT, Les répercussions directes et indirectes de la crise du logement sur l’emploi, Collection des rapports N° 273, 2011
23
(28%) sont proportionnellement plus nombreux à penser que leur territoire est en crise. C’est d’ailleurs
aussi le cas des personnes en recherche d’emploi (36%, voir tableau ci-dessous) et des personnes qui
déclarent s’imposer régulièrement des restrictions budgétaires (34% contre 21% chez les autres).
C’est dans les Hauts-de-France, territoire parmi les plus sinistrés suite à la désindustrialisation et
fortement impacté par la crise économique de 2008 qu’on trouve le plus fort taux de personnes qui
estiment que le territoire où elles vivent est en grande difficulté (44%). C’est aussi le cas en Bourgogne-
Franche-Comté (41%). A l’opposé, les habitants du Pays-de-la-Loire (10%) et ceux d’Auvergne-Rhône-
Alpes (18%) estiment moins souvent qu’en moyenne que leur territoire est en difficulté.
Les autres découpages territoriaux impactent peu le sentiment de vivre dans une région dans une
mauvaise passe. En particulier, le fait de vivre en ville ou à la campagne ou la taille de l’agglomération
urbaine à laquelle les habitants sont rattachés ne jouent pas sur cette opinion. En revanche, les
habitants des communes isolées, en dehors de l’influence d’un pôle urbain estiment plus souvent que
leur territoire est en grande difficulté que les personnes qui vivent à proximité d’un pôle urbain, même
petit.
24
Carte 3 – Sentiment de vivre dans un territoire en difficulté en fonction de la région de résidence (proportion de répondants qui ont « tout à fait » ou « plutôt » le sentiment de vivre dans un territoire
en grande difficulté)
34%
24%
30%
44%
35%
24%
18%
30%
10%
23%
41%37%
Part de personnes ayant le sentiment
d'habiter un territoire en grande difficulté
35% et plus (4)
28% à 34% (3)
Inférieur à 28% (5)
HAUTS-DE-
FRANCE
GRAND EST
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
CENTRE-VAL-
DE-LOIRE
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES
NOUVELLE-
AQUITAINE
PROVENCE-ALPES-
CÔTE-D’AZUR
PAYS-
DE-LA-LOIRE
NORMANDIE
OCCITANIE
BRETAGNE
ILE-DE-
FRANCE
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Le regard que portent les Français sur leur territoire apparait en phase avec les indicateurs économiques
et sociaux de ces mêmes territoires. La part de personnes qui estiment que leur territoire est en grande
difficulté est en effet d’autant plus forte que les taux de pauvreté et de chômage observés dans les
départements dans lesquels ils vivent sont élevés.
Tableau 3 – Sentiment de vivre dans un territoire en grande difficulté selon plusieurs marqueurs
sociodémographiques
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
Effectifs Oui, tout
à fait Oui,
plutôt Non,
plutôt pas Non, pas du tout
Ne sait pas
% % % % %
Revenus par unité de consommation Bas revenus 10 25 38 27 0 421 Classes moyennes inférieures 8 25 35 33 0 461 Classes moyennes supérieures 4 17 39 39 0 566
25
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
Effectifs Oui, tout
à fait Oui,
plutôt Non,
plutôt pas Non, pas du tout
Ne sait pas
% % % % %
Hauts revenus 6 18 40 36 0 379 Non réponse 12 22 39 28 0 183
Niveau de diplôme Non diplômé 10 18 37 34 1 307 BEPC 7 26 35 31 0 710 BAC 7 19 37 37 0 384 Diplômé du supérieur 6 18 42 34 0 609
Statut d'activité Actif occupé 7 22 37 34 0 1029 Inactif 7 19 38 36 0 782 Chômeur 10 26 42 22 0 199
Typologie aire urbaine Commune appartenant à un grand pôle 7 22 38 33 0 1184 Commune appartenant à la couronne d'un grand pôle
6 20 38 36 0 530
Moyennes et petites aires urbaines 11 26 33 30 0 79 Communes multipolarisées 9 20 42 30 0 136 Communes isolées hors influence des pôles 14 20 37 29 0 80
ZEAT Région parisienne 6 18 37 38 0 368 Nord 16 36 32 15 0 127 Est 5 29 35 31 0 174 Bassin parisien 9 25 45 22 0 354 Ouest 3 14 41 42 0 290 Sud-Ouest 9 21 40 30 0 209 Centre Est 4 14 31 51 0 240 Méditerranée 11 22 35 32 0 247
Taux de pauvreté dans le département moins de 12% 4 14 37 45 0 633 12% à moins de 14% 9 18 42 31 0 401 14% à moins de 16% 7 27 38 28 0 368 16% et plus 10 27 36 27 0 607
Taux de chômage dans le département 668 moins de 9% 3 13 38 45 0 9% à moins de 10% 8 21 42 29 0 419 10% à moins de 11% 7 23 40 30 0 381 11% et plus 11 30 33 25 0 542
Total 7 21 38 34 0 2010 Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 ; INSEE, Base permanente des
équipements de 2015 ; Insee-DGFiP-Cnaf-Cnav-Ccmsa, Fichier localisé social et fiscal 2012
Enfin, relevons que le sentiment de vivre dans un territoire en difficulté va de pair avec un moindre
attachement territorial : 40% des répondants qui pensent « tout à fait » que leur territoire est en crise
ont un attachement fort à leur région, contre 51% de ceux qui ne pensent « pas du tout » que leur
territoire est en difficulté, soit plus de 10 points d’écart.
26
Graphique 10 – Part de personnes se déclarant attachées à leur région en fonction du sentiment de vivre dans un territoire en grande difficulté
Note 5 à 7 à l’attachement territorial sur une échelle de 1 à 7 (7 signifiant l’attachement maximal)
40%
48% 48%51%
0%
20%
40%
60%
Oui, tout àfait
Oui, plutôt Non, plutôtpas
Non, pas dutout
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire
en grande difficulté ?
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
2. Trois sur dix ont le sentiment de vivre dans un territoire délaissé
par les pouvoirs publics
Près de trois Français sur dix partagent un sentiment de délaissement territorial : 20% ont « plutôt » le
sentiment d’être dans un territoire délaissé des pouvoirs publics, 8% en sont convaincus.
Graphique 11 – Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ?
Oui,
tout à fait
8%
Oui,
plutôt
20%
Non, plutôt
pas39%
Non, pas du
tout33%
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
27
a. Le sentiment de délaissement et le sentiment de vivre dans un territoire en difficulté sont
fortement liés, sauf dans les quartiers prioritaires
Sans se recouvrir totalement, sentiment de vivre dans un territoire enmauvaise posture et sentiment de
délaissement sont deux opinions fortement liées..
Graphique 12 – Sentiment de délaissement selon le regard porté sur les difficultés rencontrées par le territoire
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ?
1530
67
173
7
18
75
23
50
13 7
58 12
21
100
80
60
40
20
0
20
40
60
80
100
Oui, tout à fait Oui, plutôt Non, plutôt pas Non, pas du tout
81%
15% 8%
62%
Avez-vous le
sentiment
d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Dans la même logique, les régions dans lesquelles le sentiment de vivre dans un territoire en crise est
plus fort que la moyenne sont aussi celles où le sentiment de relégation est important, et inversement :
- Les Hauts-de-France, la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine cumulent sur ces
deux plans les opinions plutôt négatives ;
- à l’inverse, le Pays de la Loire et la région Auvergne-Rhône-Alpes recueillent davantage
d’opinions positives de la part de leurs résidents.
Les habitants de la région Centre Val de Loire semble, selon cette grille de lecture, témoignent d’un fort
sentiment de délaissement au regard des difficultés perçues.
28
Tableau 4 – Sentiment de relégation et sentiment de vivre dans un territoire en crise selon la zone géographique de
résidence
Ile de France
Centre Val de Loire
Bourgogne Franche comté
Normandie
Hauts de France
Grand Est
Pays de la Loire
Bretagne
Nouvelle Aquitaine
Occitanie
Auvergne Rhône Alpes
Provence Alpes Côtes d'Azur
0
10
20
30
40
50
60
0 10 20 30 40 50 60
Sentiment que leur territoire est délaissé par les pouvoirs publics
Sentiment que leur territoire est en grande difficulté
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 Lecture : les taux présentés sont les cumuls pour chaque ZEAT et en moyenne nationale des réponses « oui
tout à fait » et « oui plutôt ». Les cases en rose présentent des taux significativement supérieur à la moyenne ; les cases en gis présentent des taux significativement inférieur à la moyenne (chi², seuil de 5%)
Avec l’appui du Bureau Observation des territoires en politique de la ville du CGET, et à partir du recueil
de l’adresse exacte des répondants à l’enquête, une qualification de la base de données a été réalisée
pour identifier les répondants qui résident au sein d’un quartier prioritaire au titre de la politique de la
ville (sur la base de la nouvelle géographie prioritaire mise en place depuis le 1er janvier 2015, et faisant
suite entre autres aux Zones Urbaines Sensibles). Un peu plus de 80% des adresses ont ainsi pu être
qualifiées (1651 répondants sur les 2010 participants à l’enquête), et 79 répondants à la vague juin 2016
Conditions de vie de l’enquête Conditions de vie et aspirations ont été identifiés comme résidents d’un
quartier prioritaire.
Malgré la prégnance du sentiment de vivre dans un territoire en grande difficulté chez les habitants des
quartiers prioritaires (40% contre 28% chez les autres), ceux-ci n’ont pas plus souvent le sentiment de
vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics (les écarts, très faibles, ne sont pas
29
statistiquement significatifs). Les habitants des quartiers prioritaires ont peut-être conscience de vivre
dans un territoire qui bénéficie d’une action renforcée de la part des pouvoirs publics.
Graphique 13 – Sentiment de délaissement chez les habitants des quartiers prioritaires
12% 8%
19% 20%
39% 39%
31% 34%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Est en quartierprioritaire
N'est pas enquartier
prioritaire
Non, pas du tout
Non, plutôt pas
Oui, plutôt
Oui, tout à fait
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
b. Les habitants des communes pauvres, peu équipées et éloignées des grandes aires
urbaines estiment plus que les autres vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs
publics
Il existe un lien fort entre le sentiment de vivre dans un territoire qui n’est pas suffisamment pris en
compte par les pouvoirs publics et les caractéristiques objectives des territoires dans lesquels résident
les répondants.
Le sentiment de vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics est d’autant plus fréquent
que les répondants vivent dans un département où les taux de pauvreté monétaire et de chômage
sont élevés : 32% dans les territoires où 16% ou plus de la population est pauvre, contre 22% là où cela
concerne moins de 12% des individus ; 36% quand le taux de chômage est d’au moins 11%, contre 18%
dans les département où le chômage concerne moins de 9% des actifs.
30
Graphique 14 – Sentiment de délaissement selon le taux de pauvreté départemental moyen (seuil de 60%)
22%25%
33% 32%
0%
20%
40%
moins de
12%
12% à moins
de 14%
14% à moins
de 16%
16% et plus
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Le nombre d’équipements disponibles sur la commune de résidence est également fortement lié au
sentiment de relégation. L’INSEE répertorie chaque année au sein de la base permanente des
équipements l’ensemble des équipements disponibles dans la quasi-totalité des communes françaises.
Le sentiment d’être dans un lieu délaissé par les pouvoirs publics semble se nourrir pour partie de
l’absence ou de l’insuffisance des équipements dits intermédiaires (police-gendarmerie, supermarché,
librairie, collège, laboratoire d’analyses médicales, ambulance, gare, bassin de natation…). Plus du tiers
des personnes qui résident dans une commune au sein de laquelle aucun équipement intermédiaire
n’est disponible ont le sentiment que leur territoire est délaissé par la puissance publique, contre moins
du quart de ceux qui ont sur leur commune au moins 15 des 34 équipements intermédiaires répertoriés.
Graphique 15 – Sentiment de délaissement selon le nombre d’équipements intermédiaires disponibles dans la commune de résidence
Cumul des réponses « oui tout à fait » et « oui plutôt »
34%
29%
24% 23%
0%
20%
40%
Aucunéquipement
intermédiaire
1 à 4équipements
intermédiaires
5 à 14équipements
intermédiaires
15 et pluséquipements
intermédiaires
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
31
Enfin, le sentiment de délaissement est particulièrement prégnant dans les communes situées en
dehors de l’influence des grandes aires urbaines, qu’il s’agisse des communes isolées ou des
communes situées dans des pôles de plus petite taille : respectivement 45% et 44% de personnes sont
« tout à fait » ou « plutôt d’accord » dans ces zones plus éloignées de l’activité économique des grandes
aires urbaines, contre 25% parmi les résidents des communes rattachées à un grand pôle, et 19% dans
l’agglomération parisienne.
On retrouve ici la plus forte prégnance du sentiment d’abandon chez les habitants les plus éloignés de
l’influence des métropoles, mais pas l’hypothèse d’un effet de relégation territoriale plus marqué chez
les habitants des zones périurbaines. Une étude récente menée par le Conseil d’orientation pour
l’emploi corrobore ces résultats30 : la majorité des actifs qui ne vivent pas dans une agglomération de
plus de 100 000 habitants estiment que le dynamisme économique des métropoles ne profite pas à leur
territoire (60% des personnes en emploi et 71% des chômeurs). Interrogés sur le regard qu’ils portent
sur leur territoire, près de la moitié des actifs (champ de l’étude) ruraux (47%) et vivant dans des petites
villes (46%) estiment en outre que leur territoire n’est pas bien préparé pour s’adapter aux évolutions
récentes, contre 28% des habitants des grandes villes.
Graphique 16 – Sentiment de délaissement selon le zonage en aires urbaines
Cumul des réponses « oui tout à fait » et « oui plutôt »
25% 27%
44%
30%
45%
0%
20%
40%
60%
Communesappartenant àun grand pôle
Espacepériurbain
Moyennes etpetites aires
urbaines
Communesmultipolarisées
Communesisolées horsinfluence des
pôles Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
L’espace périurbain est ici défini comme par les communes appartenant à la couronne d’un grand pôle, y compris les communes multipolarisées des grandes aires urbaines. La catégorie « communes multipolarisées »
exclue les communes multipolarisées des grandes aires urbaines. Relevons que la moitié des habitants de l’espace périurbain ainsi défini vivent dans des zones rurales.
Au sein des pôles urbains, le sentiment de vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics est
légèrement plus fort dans les villes-centre (29%) que dans les banlieues (24%).
La géographie du sentiment de délaissement se superpose assez bien à la géographie des niveaux de
revenus des Français : globalement, le sentiment de délaissement apparait plus fort là où les revenus
30 Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), 2015, « Emploi et territoire », étude réalisée par CSA, octobre
32
des Français sont les moins élevés. En effet, une étude récente sur les revenus réalisée par l’INSEE31
montre que si les revenus sont globalement plus élevés dans les grandes aires urbaines que dans les
plus petites aires urbaines et les communes isolées, au sein des pôles, les revenus moyens sont plus
faibles dans les villes-centres que dans les banlieues (Paris et Lyon faisant figure d’exception sur ces
deux points).
c. Le sentiment de délaissement est plus fréquent chez les bas revenus et les chômeurs, y
compris une fois les effets de territoire contrôlés
Le sentiment de délaissement est lié à la situation sociale et économique des répondants : les plus
pauvres (36%), les non diplômés (33%), et les chômeurs (39%) expriment plus que les autres le
sentiment que le territoire dans lequel ils vivent est délaissé par les pouvoirs publics.
37 36 40 41
27 3039 39
25 2415 15
11 10
5 4
80
60
40
20
0
20
40
60
Bas revenus Classesmoyennes
inférieures
Classesmoyennes
supérieures
Hauts revenus
36%
20% 19%
34%
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Afin d’isoler les effets liés au caractéristiques individuelles de ceux des territoires, des régressions
logistiques ont été réalisées. La probabilité d’avoir « tout à fait » ou « plutôt » le sentiment de vivre dans
un territoire délaissé par les pouvoirs publics a été modélisé en introduisant le niveau de revenus ajusté
du ménage, la situation d’activité du répondant, son niveau de diplôme, le taux de pauvreté
départemental moyen, le nombre d’équipements intermédiaires sur la commune, et le zonage en aires
urbaines32.
Pour chacun des deux modèles réalisés, l’effet des caractéristiques individuelles comme celui des
caractéristiques des territoires de vie restent vrais « toutes choses égales par ailleurs ». L’effet lié aux
31 Jean-Michel Floch, 2014, INSEE, « Des revenus élevés et en plus forte hausse dans les couronnes des grandes aires urbaines », France, portrait social 32 Le nombre d’équipements intermédiaires sur la commune et le zonage en aires urbaines étant deux variables étant fortement corrélées, il n’est pas possible de les introduire simultanément dans le même modèle. Deux modèles ont donc été réalisés.
33
caractéristiques des territoires est plus fort (les valeurs absolues des paramètres estimés sont
supérieurs) : c’est d’abord le zonage en aire urbaine qui ressort, suivi du niveau de diplôme et enfin du
niveau de vie.
A caractéristiques socioéconomiques du territoire équivalentes, le profil des individus continue de jouer
sur le sentiment de délaissement territorial : les plus riches, les plus diplômés et les personnes en
emploi ont moins souvent le sentiment que leur territoire n’est pas suffisamment pris en compte par les
pouvoirs publics que les autres. Mieux dotés en capital culturel et économique, ils sont certainement
mieux outillés pour mobiliser les ressources des territoires dans lesquels ils vivent, y compris dans les
territoires les plus éloignés de l’activité économique.
34
Tableau 5 - Modélisation de la probabilité d’avoir « tout à fait » ou « plutôt » le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publicsErreur ! Liaison
incorrecte.Paramètre estimé pour la constante (situation de référence) : modèle 1 = -1,757; modèle 2 = -1,754 Lecture : un coefficient de signe positif (resp. négatif), statistiquement significatif, indique que le facteur accroit (resp. réduit) la probabilité d'avoir le sentiment d'habiter
dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics. *** : significatif au seuil de 1% ; ** : significatif au seuil de 5% ; * : significatif au seuil de 10% ; ref : catégorie de référence. Source : Crédoc, enquête « Conditions de
vie et aspirations », 2016
35
d. Le sentiment de vivre dans un territoire délaissé des pouvoirs publics ou en difficulté
n’amoindrit pas l’attachement territorial
Le sentiment de vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ou en situation critique est
sans lien avec l’attachement des individus pour la région dans laquelle ils vivent.
- Nous l’avons vu, des zones géographiques comme l’Ile-de-France, dynamiques du point de vue
de leur économie, bénéficient d’un plus faible attachement de la part de leurs résidents malgré
un sentiment plus fort qu’ailleurs que leur territoire n’est pas en crise et que les pouvoirs publics
s’en occupent.
- A l’inverse, on trouve dans le Nord et le Sud de la France (Sud-ouest comme Méditerranée) des
régions qui bénéficient d’un attachement de leurs habitants plus fort qu’en moyenne, malgré un
sentiment assez prégnant d’être dans un territoire en crise et délaissé par les pouvoirs publics.
- Le bassin parisien (ZEAT)33, et dans une moindre mesure, l’Est de la France, sont des zones au
sein desquelles les habitants cumulent un faible attachement à leur région et un sentiment de
relégation plus important qu’en moyenne.
Lorsque l’on croise le sentiment de relégation ou le sentiment de vivre dans un territoire en mauvaise
posture avec l’attachement régional, ce dernier reste fort quel que soit le regard porté sur le territoire
(pas de lien significatif).
En revanche, le portrait dressé du territoire, qu’il soit considéré comme en crise ou délaissé des
pouvoirs publics, va de pair avec l’opinion sur le cadre de vie quotidien, plus proche de l’individu. En un
mot les perceptions territoriales semblent se mêler et s’influencer les unes les autres
33 A noter que le bassin parisien comprend les anciennes régions Bourgogne, Centre, Champagne-Ardenne, Basse et Haute Normandie, Picardie.
36
Graphique 17 – Proportion de personnes se déclarant insatisfaites de leur cadre de vie quotidien selon le regard porté sur le territoire dans lequel elles vivent
Cumul des réponses « peu satisfait » et « pas du tout satisfait » du cadre de vie quotidien
En fonction du sentiment d’habiter dans un
territoire en grande difficulté
27%
18%
10%7%
0%
20%
40%
Oui, toutà fait
Oui,plutôt
Non,plutôt pas
Non, pasdu tout
En fonction du sentiment d’habiter dans un
territoire délaissé par les pouvoirs publics
26%
16%
11%8%
0%
20%
40%
Oui, toutà fait
Oui,plutôt
Non,plutôt pas
Non, pasdu tout
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
37
LA MOBILITE POUR REALISER SES PROJETS DE VIE, UNE PISTE
PRIVILEGIEE PAR UNE MINORITE DE FRANÇAIS
La mobilité résidentielle des ménages est en baisse depuis le début des années 2000, et
particulièrement chez les locataires du secteur social, mais également dans les autres parcs. Comme le
rappelle la Caisse des dépôts34 cette baisse peut notamment s’expliquer par la conjoncture économique
(la mobilité est corrélée négativement avec le chômage et positivement avec le taux de croissance du
PIB) et par le vieillissement de la population (on déménage de moins en moins souvent avec l’âge), ainsi
qu’à la hausse de la proportion de propriétaires, qui freine elle aussi la tendance à déménager35. De fait
les propriétaires sont de plus en plus nombreux36, et ils sont extrêmement peu mobiles.
34 Groupe Caisse des dépôts, La mobilité résidentielle en France Des déménagements en baisse ces 10
dernières années, Eclairages, Etude n°9, https://www.prets.caissedesdepots.fr/IMG/pdf/eclairages_numero9.pdf 35 Pour un récapitulatif des influences des différents statuts d’occupation du logement sur la mobilité voir par exemple Régis BIGOT, Emilie DAUDEY et Sandra HOIBIAN , Le logement social est-il un atout
ou un handicap pour la croissance ? Décembre 2013, Collection des rapports n°316, http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R316.pdf 36 57,9% en 2013 contre39% au début des années 60 selon les enquêtes logement INSEE.
38
Graphique 18 – Evolution de la mobilité résidentielle annualisée des ménages depuis 1984
Source : Enquêtes logement INSEE
La mobilité est mesurée ici à partir d’un taux d’emménagement qui est le rapport entre le nombre
d’emménagements (entre la date de l’enquête et les quatre années qui l’ont précédée, soit entre 2009 et 2013)
et le nombre de ménages à la date de l’enquête. Ce taux est ensuite annualisé (taux annuel moyen
d’emménagement).
Or certains s’inquiètent des effets de cette baisse de mobilité. L’OCDE (2011) montre ainsi que les pays
où la mobilité résidentielle est forte sont aussi ceux dans lesquels la réaffectation entre les
licenciements et les embauches des salariés est bonne : en Islande, au Danemark et en Finlande, le taux
de réaffectation des salariés dépasse 45% ; ce sont des pays où une proportion élevée de ménages ont
changé de résidence dans l’année (plus de 9%) ; la Grèce, l’Italie, la Hongrie, la République tchèque et le
Portugal sont au contraire des pays où la mobilité résidentielle est faible (moins de 5%) et où les salariés
qui perdent leur emploi tardent à retrouver un poste (taux de réaffectation inférieur à 35%). La France se
situe dans une position intermédiaire mais plutôt favorable, avec une mobilité assez élevée (au 8e rang
sur les 26 pays étudiés) et un taux de réaffectation relativement plus élevé qu’en moyenne (au 6e rang
sur 26 pays). Selon l’OCDE, pour résorber la récession économique, il serait essentiel que les salariés
soient en mesure de migrer vers les secteurs et les régions en expansion pour que les pays puissent
retrouver progressivement leurs taux d’emploi antérieurs à la crise.
39
Dès la fin des années 9037, l’idée émerge que les métropoles jouent un rôle grandissant dans la
croissance économique (processus qualifié de métropolisation), car elles sont tout à la fois « la source
des principales innovations », « offrent un éventail très large de services et de biens intermédiaires qui
permettent un accroissement de la productivité », permettent « un meilleur appariement entre emplois
et travailleurs », également entre « produits et consommateurs », favorisent la circulation de
« l’information tacite » via des contacts personnels qui se nouent plus facilement, etc.
La question se pose donc pour les politiques publiques de favoriser ou pas l’émergence de ces grandes
métropoles, qui viennent en retour heurter le principe d’équité territoriale au sein de la nation.
L’égalité des citoyens au sein du pays considéré comme l’unité de référence impose différents principes
allant dans un sens relativement inverse à celui de la métropolisation : une forme de solidarité entre les
territoires au sein de la nation, une continuité de service sur tout le territoire, principes qui font
référence à la dimension spatiale de la justice sociale. Ce principe désigne une configuration
géographique qui assurerait à tous les mêmes conditions d’accès aux biens et aux services d’intérêt
général, qu'il s'agisse des infrastructures de transport, de l'accès aux services sociaux et de santé, à
l'éducation ou à la culture, voire à l’emploi et aux divers avantages de la vie en société. La notion
d’équité territoriale s’inspire des thèses de John Rawls 38 pour qui l'équité repose sur deux principes
essentiels censés guider les actions publiques : le principe de différence incite les politiques publiques à
garantir le plus possible à ceux qui ont le moins ; le principe de réparation oriente les politiques
publiques vers des actions de discrimination positive.
Dans quelle direction s’orientent les opinions des Français ? Quel est aujourd’hui leur désir de mobilité ?
Leurs attentes en matière de politiques publiques ?
1. Un quart des Français pensent que déménager pourrait leur
donner des atouts supplémentaires dans la vie
Près des trois quarts des Français ne pensent pas que déménager pourraient favoriser la réalisation de
leur projet de vie. Un quart pensent que cela pourrait faciliter leur projet, beaucoup (9%) ou un peu
(17%).
37 Jacques-François Thisse et Tanguy van Ypersele, Métropoles et concurrence territoriale, Economie et statistique N° 326-327, 1999 - http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/es326-327a.pdf 38 John Rawls, A Theory of Justice, Harvard, HUP, 1971
40
Graphique 19 – Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si vous viviez dans une autre ville, un autre département ou une autre région ?
Oui beaucoup
plus facile
9%
Oui un peu
plus facile
17%
Non
72%
Ne sait pas
1%
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
a. Une idée d’autant plus répandue que l’on est jeune et précaire
L’idée que le territoire dans lequel on vit ne nous donne pas toutes les chances d’accomplir ses projets
de vie est beaucoup plus répandue chez les jeunes, notamment chez les moins de 25 ans, que chez
leurs aînés, sans doute parce que les jeunes générations ont tout à construire, et sont encore
relativement peu installées.
41
Graphique 20 – Perception des avantages d’un déménagement sur la réalisation des projets de vie en fonction de l’âge
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si vous viviez dans une
autre ville, un autre département ou une autre région ?
18%
12%9%
6%3%
41%
33%
28%
20%
12%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Moins de25 ans
25 à 39ans
40 à 59ans
60 à 69ans
70 ans etplus
Oui (cumul beaucoup et un
peu plus facile)
Oui, beaucoup plus facile
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les personnes en recherche d’emploi sont également plus nombreuses à penser pouvoir trouver
davantage d’opportunité pour la réalisation de leur projet ailleurs que les actifs en emploi
(respectivement 42% et 29%). Ces liens sont convergents avec les différents travaux portant sur la
mobilité résidentielle qui montrent une plus grande propension des jeunes et des chômeurs à la mobilité
résidentielle.
Renouvelant un peu l’approche de la mesure de la mobilité classique, la question posée sur les
opportunités que pourrait créer une mobilité suscite l’adhésion également des bas revenus : 31% des
bas revenus pensent en effet qu’un déménagement leur donnerait des atouts supplémentaires pour
réaliser leurs projets, contre 23% des hauts revenus. Or les catégories modestes sont, en moyenne,
moins mobiles. Ces données semblent indiquer que cette faible mobilité tient moins à un faible désir de
mobilité ou une difficulté à envisager les opportunités que peuvent provoquer la mobilité résidentielle,
qu’à différentes raisons plus concrètes : difficultés à assumer les dépenses liées à un déménagement, à
disposer des montants nécessaires pour avancer la caution pour un logement en location, temps
d’attente pour accéder à un logement social, rareté de l’offre correspondant à leurs niveaux de revenus,
etc. Nous y reviendrons.
42
C’est aussi chez les publics qui envisagent un déclin de leurs conditions de vie avenir que la mobilité
apparait la plus attractive.
Graphique 21 – Perception des avantages d’un déménagement sur la réalisation des projets de vie en fonction de l’optimisme sur ses conditions de vie dans 5 ans
23 22
37
0
5
10
15
20
25
30
35
40
Pense que sesconditions de vie
vont s'améliorer dansles cinq ans à venir
Pense qu'elles seront"pareil"
Pense qu'elles vontse dégrader
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Le sexe ou le niveau de diplôme n’ont en revanche pas d’impact significatif.
b. La situation économique du territoire et le sentiment de délaissement expliquent en partie
cette opinion
L’idée selon laquelle un déménagement pourrait apporter des atouts supplémentaires dans la vie est
d’autant plus répandue que le territoire connait un taux de chômage élevé, ou que le regard porté par
les habitants sur la situation du territoire est négatif. Le sentiment de délaissement semble nourrir
l’idée selon laquelle le territoire dans lequel on vit ne donne pas tous les moyens d’accomplir ses
projets personnels.
43
Graphique 22 – Opinion sur les avantages d’un déménagement sur la réalisation des projets de vie en fonction de la situation économique du territoire et du regard porté sur le territoire
Selon le taux de pauvreté départemental moyen
Cumul des réponses « oui, beaucoup
plus facile » et « oui, un peu plus
facile »
22%25%
29%31%
0%
20%
40%
moins de
12%
12% à moins
de 14%
14% à moins
de 16%
16% et plus
Selon le sentiment que le territoire est en grande difficulté
Cumul des réponses « oui, beaucoup
plus facile » et « oui, un peu plus
facile »
47%
35%
26%
18%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Oui, tout à
fait
Oui, plutôt Non, plutôt
pas
Non, pas du
tout
Selon le sentiment que le territoire est délaissé des pouvoirs
publics
Cumul des réponses « oui,
beaucoup plus facile » et « oui, un
peu plus facile »
47%
36%
25%
18%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Oui, tout àfait
Oui, plutôt Non, plutôtpas
Non, pas dutout
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
L’idée qu’un déménagement serait favorable à la réalisation des projets de vie est plus répandue chez
les personnes qui vivent en dehors de l’influence des grands pôles urbains, qu’il s’agisse de communes
isolées ou de communes rattachées à des pôles urbains de plus petite taille. Ceci s’explique
certainement pour partie en raison des opportunités professionnelles qui peuvent être saisies dans les
grandes agglomérations pourvoyeuses d’emploi.
44
Graphique 23 – Opinion sur les avantages d’un déménagement pour la réalisation des projets de vie en fonction du zonage en aires urbaines
Cumul des réponses « oui, beaucoup plus facile » et « oui, un peu plus facile »
28%
22%
34%
29%31%
0%
20%
40%
Communesappartenant àun grand pôle
Espacepériurbain
Moyennes etpetites aires
urbaines
Communesmultipolarisées
Communesisolées horsinfluence des
pôles
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
c. Au-delà des opportunités professionnelles, c’est aussi la qualité du cadre de vie qui est
recherchée
Les opportunités professionnelles ne sont pas les seuls moteurs des projets de vie impliquant une
mobilité. L’envie de jouir d’une meilleure qualité du cadre de vie est également très présente. Les
personnes qui sont satisfaites de leur cadre de vie sont proportionnellement nettement moins
nombreuses à penser qu’un déménagement pourrait les aider à accomplir leur projet de vie : 19% chez
les « très satisfaits » contre 42% chez les « pas du tout satisfaits ». Et l’effet de la satisfaction du cadre de
vie se vérifie « toutes choses égales par ailleurs » (en introduisant parmi les variables explicatives la
satisfaction du cadre de vie, mais aussi le sentiment que le territoire est en difficulté, la situation
d’emploi, l’âge et le zonage en aires urbaines). Autrement dit, à situation d’emploi et regard sur la
difficulté du territoire égaux, la satisfaction du cadre de vie continue de motiver – et de manière plus
importante que les autres critères – des projets de mobilité dans un autre territoire.
45
Tableau 6 - Modélisation de la probabilité de penser qu'il ne serait pas plus facile de mener à bien ses projets de vie ailleurs (vs « plus facile », « un peu plus facile » et « ne sait pas »)
Paramètre estimé de la régression logistique
Satisfaction du cadre de vie quotidien
Pas du tout satisfait 0,0794
Peu satisfait ref Satisfait 0,4537 ***
Très satisfait 0,8455 ***
[Nsp] -1,3216
Age
Moins de 25 ans -0,6513 ***
25 à 39 ans -0,2849 **
40 à 59 ans ref
60 à 69 ans 0,2501
70 ans et plus 0,6135 ***
Situation d'emploi Actif occupé Chômeur -0,3742 **
Inactif 0,1558
Sentiment que le territoire est en grande difficulté
Non, pas du tout 0,6996 ***
Non, plutôt pas 0,3597 ***
Oui, plutôt ref
Oui, tout à fait -0,4887 **
[Nsp] 0,7683
Aire urbaine (ZAU)
Commune appartenant à un grand pôle ref
Espace périurbain 0,2201 *
Communes isolées hors influence des pôles -0,2151
Communes multipolarisées 0,1216
Moyennes et petites aires urbaines -0,5211 ** Paramètre estimé pour la constante (situation de référence) : 0,13
Lecture : un coefficient de signe positif (resp. négatif), statistiquement significatif, indique que le facteur accroit (resp. réduit) la probabilité de penser qu'un déménagement faciliterait la réalisation des projets de vie.
*** : significatif au seuil de 1% ; ** : significatif au seuil de 5% ; * : significatif au seuil de 10% ; ref : catégorie de référence.
Source : Crédoc, enquête « Conditions de vie et aspirations », 2016
Autre élément venant renforcer l’idée que la mobilité n’est pas seulement associée à la recherche
d’opportunités économiques : d’un côté, les Français qui placent la vie professionnelle parmi les
domaines de vie les plus importants (29%), et de l’autre, ceux qui valorisent davantage le temps libre
46
et les loisirs (28%) sont parmi les plus nombreux à imaginer qu’un déménagement pourrait leur offrir
des opportunités de mener à bien leur projet de vie. L’attachement au logement et la place qu’on lui
confère dans sa vie a au contraire tendance à freiner les envies de bouger : les personnes qui valorisent
le logement parmi leurs priorités de vie sont moins nombreuses à imaginer qu’un déménagement
pourrait les aider (24%).
2. Dans l’idéal, un tiers des Français aimeraient déménager dans
une autre ville dans les cinq prochaines années
La moitié des Français envisagent de déménager dans les cinq prochaines années : une petite minorité
dit y être contraint (5%), et 46% aimeraient le faire, au sein de la même ville (12%) ou dans une autre
ville, département, région ou pays (34%).
Graphique 24 – Dans l'idéal, au cours des 5 prochaines années, aimeriez-vous déménager dans ... ? (en %)
49
5
7
11
5
12
7
5
0 10 20 30 40 50
Vous ne souhaitez pas déménager dans les 5
prochaines années
Vous ne souhaitez pas déménager mais vous n’aurez
pas le choix et devrez déménager dans les 5 prochaines années
Un autre pays
Une autre région
Un autre département
Une autre ville
Un autre quartier au sein de la ville où vous vivezactuellement
Un autre logement au sein du quartier où vous vivez
actuellement 12% aimeraient déménager dans la même ville
34% aimeraient déménager dans une autre ville, département, région ou pays
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
47
a. Moins de la moitié des souhaits de déménagement se réalisent
Il existe bien sûr des écarts entre les projets de vie et leur réalisation. Il existe de nombreuses manières
d’évaluer la mobilité résidentielle des ménages et toutes ne conduisent pas systématiquement aux
mêmes résultats. Les sources d’informations qui peuvent être mobilisées sont nombreuses :
recensement de la population, enquête nationale logement, enquête emploi, échantillon
démographique permanent, panel européen, fichier Filocom, déclarations annuelles des données
sociales, etc. Les champs sur lesquels portent les enquêtes, la formulation des questions, l’univers
géographique considéré (changement de logement, de ville, de département…) ou encore la temporalité
prise en compte (au cours de l’année passée, des cinq dernières années, etc.) varient, ainsi que les
méthodes de calculs ou les modèles d’estimations39.
A partir des enquêtes Logement, l’INSEE produit des estimations du taux de mobilité résidentielle des
ménages sur les quatre dernières années, en distinguant les changement de logement au sein de la
commune, dans une autre ville, un autre département ou encore une autre région. En 2013, 27% des
ménages avaient changé de logement au cours des quatre dernières années. 16% avaient changé de
commune, 8% de département et moins de 6% avaient déménagé dans une autre région. Ces taux sont
bien inférieurs aux taux observés sur les souhaits de déménagement, portant sur un univers temporel
légèrement plus important. Le rapport est de 1 à 3 entre les souhaits de mobilité et la mobilité réalisée
hors région. En outre, il est probable qu’une partie des déménagements réalisés n’étaient pas souhaités
5 années plus tôt. C’est pourquoi on peut estimer que moins de la moitié des souhaits de mobilité se
concrétisent dans les 4 à 5 ans.
Tableau 7 – Souhait de mobilité et mobilité réalisée
Déménagements réalisés sur
les 4 dernières années Souhait de déménagement dans
les 5 prochaines années
Changement de logement 27% 47%
Changement de commune 16% 35%
Changement de département 8% 23%
Changement de région 6% 18%
Sources : INSEE, enquête Logement 2013 ; Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 Lecture : en 2016, 35% des Français souhaiteraient déménager dans une autre commune que celle où ils
résident actuellement (qu’il s’agisse d’un déménagement au sein du département, dans un autre département, une autre région ou un autre pays).
39 Régis Bigot, 2010, « Les difficultés de logement des classes moyennes et les besoins de mobilité résidentielle », étude réalisée à la demande de PERL, Crédoc.
48
b. Déménager pour réussir sa vie : des atouts à rechercher en dehors de la région de
résidence
La projection dans une mobilité à 5 ans est d’autant plus souhaitée que les personnes pensent qu’un
déménagement leur faciliterait la réalisation de leurs projets de vie.
La localisation souhaitée n’est pas la même non plus : les personnes qui pensent qu’il serait beaucoup
plus facile pour elles de s’accomplir ailleurs souhaitent rarement et moins souvent que les autres une
mobilité au sein de la même ville (5% contre 14% de celles qui ne pensent pas qu’il serait plus facile de
réaliser leurs projets ailleurs). Elles se projettent majoritairement (51%) dans un déménagement dans
une autre région (34%) ou un autre pays (17%). C’est sur ces deux destinations que l’on observe les
écarts les plus importants.
Graphique 25 – Souhait de mobilité dans les 5 ans en fonction de l’opinion sur les avantages d’un déménagement pour la réalisation des projets de vie (en %)
5% 10% 14%
20%20% 9%
11%12%
2%
34% 19%
6%
17%
8%
5%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Oui beaucoup plusfacile
Oui un peu plus facile Non
Un autre quartier
Une autre ville
Un autre département
Une autre région en France
Un autre pays
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos
projets de vie si vous viviez [ailleurs] ?
87 %
69 %
36 %
Source : Crédoc, enquête « Conditions de vie et aspirations », 2016 Lecture : 5% des personnes qui pensent qu’il serait beaucoup plus facile de mener à bien leurs projets de vie souhaitent déménager dans un autre quartier. C’est le cas de 14% des personnes qui ne pensent pas qu’il leur
serait plus facile de réaliser leurs projets ailleurs.
49
c. Les jeunes et les locataires sont les plus enclins à déménager
Plus on avance en âge, moins on envisage de déménager, que ce soit dans la même ville ou ailleurs. Et
de fait, c’est chez les plus jeunes que les déménagements sont les plus fréquents. La mobilité est plus
forte parmi les 18-24 ans, en lien avec l’entrée dans l’âge adulte, la poursuite d’études dans le supérieur,
la recherche d’un premier emploi, la décohabitation et la mise en couple40. Les événements de la vie
privée ont en effet un impact fort sur la mobilité résidentielle des ménages, probablement davantage
que les changements professionnels. Jean-François Royer41 met en évidence le fait la mobilité
résidentielle diminue de 0 à 18 ans, puis augmente de 18 ans à 28 ans, lors de l’arrivée des premiers
enfants, pour décliner ensuite à peu près régulièrement jusqu’à la fin de la vie.
Graphique 26 – Souhait de mobilité selon l’âge
Cumul des réponses « un autre logement au sein du quartier où vous vivez actuellement » et « un autre quartier au sein de la ville où vous vivez actuellement » pour la catégorie « aimerait déménager au sein de la même ville » ; cumul des réponses « une autre ville », « un autre département », « une autre région » et « un autre pays » pour la catégorie « aimerait déménager dans
une autre ville ».
22% 19%12%
6% 3%
64%
47%
33%
24%
9%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Moins de
25 ans
25 à 39
ans
40 à 59
ans
60 à 69
ans
70 ans et
plus
Aimerait déménager dans uneautre ville
Aimerait déménager au sein dela même ville
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les jeunes se projettent ainsi davantage que les autres sur tous les types d’espaces : d’un déménagement dans son propre quartier jusqu’à un déménagement à l’international. Les échantillons ne permettent pas ici d’aller plus finement mais d’autres travaux montrent que ce sont plus particulièrement les jeunes diplômés, qui sont en règle générale, les plus enclins à franchir les frontières de l’Hexagone. Par exemple ils sont les plus nombreux à être partis à l’étranger au cours des
40 Rapport de l’Observatoire des territoires 2014, « Qualité de vie, habitants, territoires », CGET 41 Jean-François Royer, « Quatre observations sur la mobilité résidentielle en France métropolitaine », Série des documents de travail du CREST (Centre de recherche en économie et Statistique), n° 2007-10, INSEE, 2007
50
cinq dernières années pour une période d’au moins 15 jours consécutifs42. Les travaux du CEREQ portant sur 33 500 jeunes de moins de 35 ans ayant été inscrits en formation en 2010 montrent une importance plus marquée des séjours à l’étranger pour effectuer pendant les études longues : 37% des personnes en deuxième année de master contre seulement 6% des jeunes sans diplôme. Le séjour s’inscrit notamment dans les parcours d’école de commerce et ingénieurs qui forment majoritairement des cadres. Ces derniers font de « la mobilité internationale (…) une partie intégrante de leur cursus des écoles d’ingénieurs et de commerce : plus de 70 % des élèves qui en sont issus ont effectué au moins un séjour à l’étranger pendant leurs études ».
Aux âges de la mise en couple, entrée dans la vie active, premier enfants, la mobilité se dirige plus
souvent sur des périmètres plus restreints.
Graphique 27 – Lieu souhaité de mobilité chez les jeunes
Dans la ville Dans une
autre ville
Dans un autre
departement ou
région
Dans un
autre pays
Ensemble de la population 12 12 15 7
18-24 ans 22 29 21 13
Autre inactif 21 28 22 13
25 à 39 ans 19 19 18 10
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Le statut d’occupation du logement joue également fortement sur le souhait de mobilité : les
propriétaires (26%) et, dans une moindre mesure les accédants à la propriété (38%)43 sont beaucoup
moins enclins à déménager que les locataires (63%). Une très large littérature documente le lien entre
statut d’occupation du logement et mobilité. Au-delà des effets liés à l’âge (les propriétaires étant plus
âgés en moyenne que les locataires44). La propriété du logement reflète en effet l’attachement à un
territoire, l’enracinement dans un réseau social constitué d’amis, de relations de voisinage, à proximité
de sa famille, l’ensemble pouvant constituer un vivier de ressources matérielles et immatérielles,
améliorant non seulement la qualité de vie au quotidien, mais pouvant aussi contribuer à aider en cas de
42 Isa Aldeghi, Nelly Guisse, Sandra Hoibian, Pauline Jauneau-Cottet, Colette Maes, Baromètre Djepva sur la jeunesse 2016, octobre 2016, http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R332.pdf 43 La plus forte propension à se projeter dans une mobilité géographique chez les accédants par rapport aux propriétaires qui n’ont plus de remboursement d’emprunt à réaliser disparait une fois
l’effet d’âge contrôlé. 44 Selon l’enquête logement 2013, l’âge moyen de la personne de référence d’un ménage propriétaire est de 66 ans contre 44 ans pour un ménage locataire du parc privé.
51
difficultés (Bonvalet, Gotman et Grafmeyer 1999)45. La moindre mobilité des propriétaires s’explique
aussi par la crainte de coûts de transactions élevés en cas de déménagement : remboursement anticipé
d’un prêt pour les accédants, frais de notaires, frais de mutation, frais d’agence, etc. (Oswald 199746 ,
OCDE 2011 47).
Graphique 28 – Souhait de mobilité selon le statut d’occupation du logement
Cumul des réponses « un autre logement au sein du quartier où vous vivez actuellement » et « un autre quartier au sein de la ville où vous vivez actuellement » pour la catégorie « aimerait déménager au sein de la même ville » ; cumul des réponses « une autre ville », « un autre département », « une autre région » et « un autre pays » pour la catégorie « aimerait déménager dans
une autre ville ».
9% 5%
19%11%
29%
21%
44%
48%
0%
20%
40%
60%
80%
Accédant à lapropriété
(remboursement
en cours)
Propriétaire Locataire ousous-locataire
Logégratuitement
Aimerait déménager dans uneautre ville
Aimerait déménager au seinde la même ville
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Alors que, nous l’avons vu, la mobilité dans le parc social est moins élevée que dans le parc privé, le désir
de déménager est quasiment aussi élevé dans les deux cas (67% pour les locataires du privé contre 60%
pour les locataires du social). Notons que les locataires envisagent plus particulièrement une mobilité
proche de leur lieu d’habitation actuel.
45 BONVALET Catherine, GOTMAN Anne et GRAFMEYER Yves (1999), La famille et ses proches: L'aménagement des territoires, Travaux et documents, INED, 1999 46 OSWALD Andrew J (1997)., “The Missing Piece of the Unemployment Puzzle”, 1997,
http://www2.warwick.ac.uk/fac/soc/economics/staff/academic/oswald/inaugura.pdf 47 OCDE (2011), « Le logement et l’économie : des politiques à rénover «,Réformes économiques 2011/1 (n° 7), chapitre 4, Ed. de l’OCDE, 2011, http://www.oecd.org/dataoecd/42/12/46917420.pdf
52
Graphique 29 – Lieu souhaité de mobilité chez les locataires
Dans la ville Dans une
autre ville
Dans un autre
departement ou
région
Dans un
autre pays
Ensemble de la population 12 12 15 7
Locataire ou sous-locataire 19 17 20 8
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les souhaits de mobilité varient sensiblement avec la situation d’activité, le niveau de diplôme et le
niveau de vie. Mais derrière ces caractéristiques, ce sont en fait l’âge et le statut d’occupation du
logement qui expliquent le souhait de déménager.
- Les étudiants (87%) et les personnes en recherche d’emploi (65%) ou en emploi (52%) envisagent
plus souvent un déménagement que les retraités (20%). La situation d’activité étant elle-même
liées à l’âge et au statut d’occupation du logement des ménages. Une régression logistique a été
réalisée pour isoler l’effet net de chacun des facteurs48. Finalement, la situation d’activité ne
joue pas sur le désir de mobilité lorsque l’on contrôle les effets liés à l’âge et à la situation
d’occupation du logement.
- On constate un accroissement de la propension à se projeter dans un déménagement à mesure
que le niveau de diplôme augmente : un tiers des non diplômés (34%) déclarent souhaiter
déménager dans les cinq prochaines années, cela concerne plus de la moitié des diplômés de
niveau BAC et plus (52%). Là encore, derrière l’effet de diplômé, c’est l’âge qui explique les
différences observées.
- Les plus pauvres sont plus enclins à déménager que les autres (56% des bas revenus souhaitent
déménager dans les 5 ans, contre 41% des hauts revenus). Ceci est en fait lié au statut
d’occupation du ménage, les plus modestes étant plus souvent locataires de leur logement.
Les territoires de projection diffèrent quelque peu selon le niveau socio-économique : les cadres et
professions intellectuelles supérieures se projettent plus volontiers dans une mobilité dépassant les
frontières de l’Hexagone que les ouvriers qui envisagent un déménagement dans un périmètre plus
restreint. Dans la littérature économique (à partir de Hicks 193249), la mobilité professionnelle ou
résidentielle est souvent associée à un calcul de coût d’opportunité : avant d’envisager concrètement un
48 Afin d’éviter les effets de colinéarité, la variable a été regroupée en 3 codes : actifs occupés / chômeurs / inactifs 49 HICKS John R. (1932), The Theory of Wages, Londres, Macmillan, 1932
53
déménagement, les agents économiques se posent non seulement la question de savoir ce que coûtera
ce déplacement, mais également ce qu’il peut rapporter. Or, l’espérance de gains est plus élevée pour
les postes de cadres et les professions intellectuelles supérieures que pour les postes d’ouvriers et
d’employés faiblement qualifiés. La distribution des rémunérations est en effet beaucoup plus ramassée
dans le bas de l’échelle des revenus que vers le haut de la pyramide (Amar 2010)50. L’observation de la
distribution des salaires par grande catégorie professionnelle est peut-être encore plus parlante : 80%
des ouvriers du secteur privé ou semi-public perçoivent un salaire net mensuel compris entre 1 026€ et
1 972€ par mois ; 10% gagnent plus et 10% gagnent moins ; en comparaison, 80% des cadres perçoivent
entre 2 033€ et 6 261 € par mois (Bigot 2011). Ces différences expliquent très aisément que les couts liés
à un déménagement à l’international soient difficilement envisageables pour des ouvriers. Notons
toutefois qu’elles ne jouent pas sur la projection de déménagement dans une autre région qui est aussi
forte pour ces deux catégories.
Graphique 30 – Lieu souhaité de mobilité chez les cadres et ouvriers
Dans la ville Dans une
autre ville
Dans un autre
departement ou
région
Dans un
autre pays
Ensemble de la population 12 12 15 7
Cadre et profession
intellectuelle supérieure 13 11 18 12
Ouvrier 13 21 18 8
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Par rapport aux hommes, les femmes sont plus nombreuses à souhaiter un déménagement au sein de
la même ville (14% chez les femmes contre 10% chez les hommes), alors que les hommes souhaitent
davantage que les femmes un déménagement dans une autre ville (respectivement 36% et 31%).
d. La mobilité est plus souvent souhaitée dans les grandes villes qu’à la campagne
Il existe un lien entre, d’un côté, l’envie de déménager, et de l’autre, les caractéristiques de son territoire
de résidence et le regard qu’on porte sur l’endroit où l’on vit.
Le souhait de déménager est plus prégnant dans les grandes agglomérations qu’à la campagne, et en
région parisienne que dans le nord.
50 AMAR Michel (2010), « Les très hauts salaires du secteur privé », Insee Première, n° 1288, avril
2010, http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1288/ip1288.pdf
54
- Les habitants des grands pôles urbains (51%) et en particulier ceux de l’agglomération parisienne
(62%) déclarent plus souvent qu’en moyenne souhaiter déménager, que ce soit dans la même
ville ou non.
- Les habitants des communes rurales et des communes isolées, hors de l’influence des pôles
urbains souhaitent moins souvent que les autres changer de logement au sein même de la ville
dans laquelle ils habitent. Ils sont en revanche aussi souvent enclins qu’en moyenne à souhaiter
déménager dans une autre ville.
- En dehors de l’agglomération parisienne, les autres habitants des villes urbaines de plus de 2 000
habitants présentent des taux de projection dans la mobilité proches de la moyenne (les
différences, de 2 à 4 points, ne sont pas significatives), quelle que soit la taille de l’agglomération
dans laquelle ils vivent et la localisation du déménagement envisagé.
Relevons que les habitants de la région parisienne sont nombreux à souhaiter changer de région ou de
pays (28% contre 18% pour l’ensemble des Français). Par rapport aux Franciliens, la part des habitants de
la région Auvergne-Rhône-Alpes qui souhaiterait déménager en dehors de leur région est près de trois
fois moins importante (11%), et celle du Pays de la Loire presque négligeable (4%) confirmant leur fort
attachement régional. Parmi les Bretons et les habitants de la région PACA, qui rappelons-le, sont les
plus attachés à leur région, la part de résidents qui souhaitent déménager en dehors de leur région est
légèrement plus faible que la moyenne nationale (respectivement 15% et 16% contre 18% en moyenne).
Les Franciliens cumulent différents caractéristiques qui les rendent plus mobiles : ils sont en moyenne
plus diplômés, plus locataires, avec une sur représentation des 25-39 ans. La population francilienne est,
en outre, en moyenne déjà composée d’une population qui a des liens plus forts avec un territoire
géographique étendu : 38 % des immigrés (2,2 millions de personnes) habitent ainsi dans l’aire urbaine
de Paris51.
51 Chantal Brutel, La localisation géographique des immigrés Une forte concentration dans l’aire urbaine de Paris, INSEE PREMIERE n°1591, avril 2016 http://www.insee.fr/fr/ffc/ipweb/ip1591/ip1591.pdf
55
Carte 4 - Souhait de mobilité en dehors de la région en fonction de la région de résidence
Cumul des réponses « une autre région » et « un autre pays »
21%
15%
13%
27%20%
16%
11%
12%
4%
15%
21%22%
Part de personnes qui aimeraient
changer de région dans les 5 ans à venir
20% et plus (5)
14% à 19% (3)
Inférieur à 14% (4)
HAUTS-DE-
FRANCE
GRAND EST
BOURGOGNE-
FRANCHE-COMTÉ
CENTRE-VAL-
DE-LOIRE
AUVERGNE-
RHÔNE-ALPES
NOUVELLE-
AQUITAINE
PROVENCE-ALPES-
CÔTE-D’AZUR
PAYS-DE-LA-
LOIRE
NORMANDIE
OCCITANIE
BRETAGNE
ILE-DE-
FRANCE
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
e. Le souhait de mobilité se nourrit d’une insatisfaction de son cadre de vie
L’attachement au territoire dans lequel on vit, tout comme la satisfaction du cadre de vie quotidien
dans lequel on évolue sont des facteurs qui jouent fortement sur la volonté de changer de lieu de vie.
56
Graphique 31 – Souhait de mobilité la satisfaction du cadre de vie, l’attachement au territoire et le sentiment de vivre dans un territoire en crise
Effet significatif fort
Part d’individus qui souhaiteraient déménager dans les cinq prochaines années selon la
satisfaction de leur cadre de vie quotidien
35%
46%
70%79%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Trèssatisfait
Satisfait Peusatisfait
Pas dutout
satisfait
Part de personnes qui souhaiteraient déménager dans les cinq prochaines années selon
l’attachement à la région dans laquelle ils vivent
73%
53%
33%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Faible(note 1 ou 2)
Moyen(note 3 à 5)
Fort(note 6 ou 7)
Peu ou pas d’effet
Part de personnes qui souhaiteraient déménager
dans les cinq prochaines années selon le sentiment
de vivre dans un territoire délaissé par les pouvoirs
publics
45% 49% 47% 43%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Oui, tout
à fait
Oui,
plutôt
Non,
plutôtpas
Non, pas
du tout
Part de personnes qui souhaiteraient déménager
dans les cinq prochaines années selon le sentiment
de vivre dans un territoire en grande difficulté
53%49% 48%
41%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
Oui, toutà fait
Oui,plutôt
Non,plutôt pas
Non, pasdu tout
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
57
f. La confiance en l’avenir, elle-même liée à la situation personnelle, accroit la propension à se
projeter dans la mobilité résidentielle
Comment expliquer le fait que les personnes qui considèrent que leur territoire est délaissé par les
pouvoirs publics, souvent elles-mêmes en situation difficile, n’aspirent pas plus que les autres à une
mobilité résidentielle, quelle que soit la localisation de cette mobilité (dans un autre quartier, une autre
ville, une autre région, etc.) ? Elles estiment pourtant plus souvent qu’en moyenne que leur territoire est
en difficulté et qu’il leur serait plus facile de réussir leur vie ailleurs.
La raison est probablement à rechercher dans la capacité à se projeter dans un projet de mobilité, elle-
même fortement liée la situation personnelle, à la confiance en l’avenir, ainsi qu’aux probabilités
« objectives » que la mobilité offre de réelles opportunités.
Les graphiques ci-dessous montrent en effet que les projets de déménagement sont très liés à
l’optimisme par rapport à ses conditions de vie futur.
58
Graphique 32 – Souhait de mobilité selon la projection dans l’avenir
Cumul des réponses « un autre logement au sein du quartier où vous vivez actuellement » et « un autre quartier au sein de la ville où vous vivez actuellement » pour la catégorie « aimerait déménager au sein de la même ville » ; cumul des réponses « une autre ville », « un autre département », « une autre région » et « un autre pays » pour la catégorie « aimerait déménager dans
une autre ville ».
21% 17%9% 11% 13%
56%
45%
27%29%
30%
0%
20%
40%
60%
80%
Vonts'améliorerbeaucoup
Vonts'améliorerun petit peu
Vont restersemblables
Vont sedétériorer
un petit peu
Vont sedétériorerbeaucoup
Aimerait déménager dans une autreville
Aimerait déménager au sein de lamême ville
Pensez-vous que vos conditions de vie vont s'améliorer ou se
détériorer au cours des cinq prochaines années ?
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les anticipations négatives sur l’avenir sont elles mêmes beaucoup plus élevées lorsque l’individu réside
dans un territoire qu’il juge délaissé par les pouvoirs publics, et de manière conjointe nous l’avions vu,
que l’interviewé est en situation difficile.
59
Graphique 33 – Part de répondants estimant que leurs conditions de vie vont se détériorer dans les 5 prochaines années selon le sentiment de délaissement
Cumul des réponses « vont se détériorer un peu » et « vont se détériorer beaucoup »
62%
51%
38%
29%
0%
20%
40%
60%
80%
Oui, tout àfait
Oui, plutôt Non, plutôtpas
Non, pasdu tout
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un
territoire délaissé par les pouvoirs publics ?
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
L’impact positif de la confiance en l’avenir sur le souhait de déménagement se confirme une fois les
effets d’âge et de situation de logement contrôlés (régression logistique).
Les individus portent-ils un regard plus confiant sur l’avenir lorsqu’ils envisagent de déménager, ou le
lien est-il inverse : est-il plus facile de se projeter dans un déménagement, souvent coûteux et qui,
comme tout changement, contient une part d’incertitude, lorsque l’on porte un regard optimiste sur
l’évolution de sa propre situation ?
Des travaux qualitatifs récents menés par le CREDOC sur les projets de mobilité de chômeurs montrent
les difficultés à la mobilité sont nombreuses pour ces publics en situation fragile : absence d’épargne
pour faire face aux coûts engendrés par la mobilité (frais de déménagement, difficulté à payer une
caution, parfois un garde meuble ou un rééquipement). Ces difficultés sont d’autant plus difficiles à
envisager que les chômeurs anticipent, l’impossibilité à s’appuyer sur un réseau relationnel dans le
nouveau territoire, et une grande incertitude de retrouver un emploi dans cette nouvelle région. Les
travaux du CEE52 confirment la réalité de ces anticipations. L’analyse des liens entre mobilité
géographique et retour à l’emploi à partir de l’exploitation statistique de l’Enquête emploi montrent que
si, au bout d’un an, on observe en effet davantage de retours à l’emploi chez les chômeurs qui ont
changé de département, cela est surtout lié au fait que les plus mobiles sont ceux qui présentent le plus
52 SIGAUD Thomas, La mobilité géographique : ressource ou fragilité pour l’emploi ? 2015, Connaissance de l’emploi, Le 4 pages du CEE, novembre 2015, numéro 125
60
d’atouts pour réintégrer le marché du travail, et notamment un niveau de diplôme élevé. A sexe, âge et
niveau de diplôme égal, on observe que « le changement de département en tant que tel n’est pas une
ressource pour entrer dans l’emploi ». « En 2012, pour les cadres, la mobilité géographique accroît la
probabilité de retrouver un emploi. À l’inverse, les chômeurs les moins qualifiés qui sont mobiles ont deux
fois moins de chances de retrouver un emploi que ceux qui n’ont pas bougé ».
3. Bénéficier d’un meilleur cadre de vie est le premier motif de
projection dans un déménagement
Le cadre de vie est, nous l’avons vu un domaine important dans la vie des Français. Il n’est donc pas
surprenant de retrouver la recherche d’un meilleur cadre de vie comme premier motif de
déménagement. Près de la moitié des personnes qui souhaitent déménager citent cet item en première
ou seconde position parmi une liste de 10 items proposés. Quels que soient le profil des individus, la
recherche d’un meilleur cadre de vie est en tête des motivations pour déménager. Les 60 ans et plus le
citent nettement plus souvent que les plus jeunes (51% des 60 ans et plus contre 34% des moins de 25
ans qui souhaitent déménager), ainsi que les résidents de l’agglomération parisienne (57% contre 36%
des habitants des zones rurales qui aimeraient déménager). Rappelons que les Franciliens sont moins
satisfaits que les autres de leur cadre de vie.
61
Graphique 34 – Pour quelles raisons principales aimeriez-vous déménager ? (parmi ceux qui aimeraient déménager, en %)
Champ : ensemble des répondants qui aimeraient déménager dans les cinq prochaines années (n= 921, soit 46% des répondants)
6
2
3
4
4
8
10
13
13
11
26
18
5
6
5
5
7
7
8
8
11
21
25
7
9
9
9
15
17
21
21
22
47
0 10 20 30 40 50
Pour une autre raison
Pour vous sentir plus en sécurité
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services :
commerces, transport, santé …
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail
d’un des membres du foyer
Pour vivre dans une plus grande ville
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la
campagne
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches
Pour trouver un logement mieux adapté à votresituation familiale
Pour devenir propriétaire de votre logement
Pour trouver de nouvelles opportunitésprofessionnelles
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie
En premier
En second
Total
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les aspirations professionnelles sont le second motif de déménagement, cité parmi les deux premiers
facteurs de mobilité par un peu plus d’un Français sur cinq parmi ceux qui aimeraient déménager dans
les cinq prochaines années.
La recherche de nouvelles opportunités professionnelles est significativement plus souvent citée par les
personnes en quête d’insertion professionnelle : les moins de 25 ans (38% vs 22% en moyenne) et les
chômeurs (33%), ainsi que les personnes ayant des bas revenus (28%). Ce moteur est moins fréquent
dans l’agglomération parisienne (15%), où, pour de nombreux secteurs d’activité, les opportunités
d’emploi sont plus importantes que dans les autres régions. Il existe d’ailleurs un lien fort entre le
souhait de déménager pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles et la situation
économique du département dans lequel on vit : cet item est d’autant plus souvent cité que le taux
moyen départemental de chômage est élevé.
Graphique 35 – Part de répondant citant la recherche d’opportunités professionnelles parmi leurs deux principaux motifs de déménagement selon le taux de chômage moyen dans leur département de
résidence
62
Champ : ensemble des répondants qui aimeraient déménager dans les cinq prochaines années (n= 921, soit 46% des répondants)
17%20%
25% 26%
0%
20%
40%
moins de9%
9% àmoins de
10%
10% àmoins de
11%
11% etplus
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 ; taux de chômage
départementaux moyens calculés à partir des données Insee, taux de chômage localisés et taux de chômage au sens du BIT, 2014
La recherche de nouvelles opportunités professionnelles est nettement plus souvent citée chez les
personnes qui souhaitent déménager dans les cinq prochaines années et qui pensent que déménager
pourrait leur donner des atouts supplémentaires dans la vie, même si ce motif reste là encore en
seconde position derrière la recherche d’un meilleur cadre de vie.
63
Graphique 36 – Principaux motifs de déménagement parmi ceux qui pensent qu’il serait plus facile de mener à bien ses projets ailleurs et les autres
Champ : ensemble des répondants qui aimeraient déménager dans les cinq prochaines années (n= 921, soit 46% des répondants)
46%
29%
47%
16%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Pour bénéficier d’un meilleur
cadre de vie
Pour trouver de nouvellesopportunités professionnelles
Pense qu'il serait plus facile de mener à bien ses
projets ailleurs
Ne pense pas qu'il serait plus facile de mener à bienses projets ailleurs
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français
Accéder à la propriété est cité parmi les premiers motifs de déménagement par 21% des personnes
qui désirent changer de logement dans les cinq prochaines années, et 29% des locataires.
Les Français sont très attachés à l’idéal de propriété : la quasi-totalité d’entre eux (89%) estiment qu’être
propriétaire de sa maison ou de son appartement plutôt que locataire constitue la situation idéale en
matière de logement53, la propriété étant tout à la fois perçue comme un moyen de se prémunir face aux
incertitudes grandissantes vis-à-vis de la retraite54, un moyen de sécuriser une transmission par rapport
aux enfants et une forme de sécurité face à l’avenir au regard des difficultés du marché de l’emploi : à
niveau de vie égal, les propriétaires se montrent ainsi plus confiants et positifs vis-à-vis de l’aveir que les
locataires. Avec la hausse des prix de l’immobilier quasi constante ces vingt dernières années, elle
représente également une opportunité d’augmenter son patrimoine, et Les difficultés grandissantes des
classes moyennes et bas revenus à accéder à la propriété en liaison avec les prix de l’immobilier, et
53 Mélanie Babès, Régis Bigot, Sandra Hoibian, 2012, « Propriétaires, locataires : une nouvelle ligne de fracture sociale », Consommation et mode de vie n°248, mars. 54 Nelly Guisse, Sandra Hoibian, Jorg Muller, Evolution du regard des Français sur la protection sociale et sur les politiques de solidarité au cours des vingt dernières années, Collection des rapports du CREDOC n°324, décembre 2015 , http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R324.pdf
64
l’importance accordée à la qualité de vie expliquent probablement que la recherche d’une meilleure
qualité de vie reste néanmoins prioritaire devant le statut d’occupation du logement. En effet, à choisir,
huit Français sur dix préfèrent que « tout le monde puisse disposer d’un logement confortable pour un
coût raisonnable » plutôt que « tout le monde puisse devenir propriétaire de son logement ». Ceci
explique certainement pourquoi l’accès à la propriété est un motif de mobilité moins souvent cité que
l’amélioration du cadre de vie.
Les locataires, les bas revenus et les classes moyennes inférieures, citent beaucoup moins souvent
l’accès à la propriété comme l’une de leur première motivation pour déménager.
Graphique 37 – Part de répondant citant l’accès à la propriété parmi leurs deux principaux motifs de déménagement selon le niveau de vie
Champ : ensemble des répondants locataires ou logés gratuitement qui aimeraient déménager dans les cinq prochaines années (n= 634)
14%
25%
46%41%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
Basrevenus
Classesmoyennesinférieures
Classesmoyennessupérieures
Hautsrevenus
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les ménages aux revenus faibles et les classes moyennes inférieures sont moins souvent propriétaires
que les ménages plus aisés. Et l’accès à la propriété apparait pour eux plus difficile aujourd’hui par
rapport à il y a vingt ans : par rapport à la fin des années 1980, la part de propriétaires chez les ménages
aux revenus modestes a effet diminué, alors qu’elle a progressé chez les ménages aux revenus plus
élevés, creusant ainsi les écarts (Graphique 38). Le fait que les ménages modestes se projettent moins
souvent que les plus aisés dans une mobilité pour accéder à la propriété peut ainsi se lire comme une
forme d’intériorisation du principe de réalité.
65
Graphique 38 – Evolution de la proportion de ménages propriétaires (ou accédants à la propriété) de leur logement selon le niveau de vie
47%
37%
27%
50% 51% 50% 52%
59% 61%57%
67%71%
65%
76%81%
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
1988 2006 2013 1988 2006 2013 1988 2006 2013 1988 2006 2013 1988 2006 2013
Q1 (D1+D2)
Source : enquêtes « Logement » de l’INSEE, Gabrielle Fack (2009) ; pour les données 1988 et 2006 ,
CREDOC pour 2013
Lecture : chez les 20% des ménages les plus pauvres (Q1), la proportion de propriétaires a diminué entre
1988 et 2013, passant de 47% à 27% ; chez les 20% des ménages les plus aisés (Q5), elle a progressé,
passant de 65% à 81%.
Trouver un logement mieux adapté à sa situation familiale est cité parmi les deux premiers motifs de
mobilité par 21% des personnes qui souhaitent déménager.
La part de ménage invoquant ce motif varie très peu quelle que soit la situation familiale des répondants,
leur âge, niveau de revenus, niveau de diplôme ou encore leur situation d’activité. C’est surtout la
situation objective d’occupation du logement qui joue sur ce motif, c’est-à-dire le nombre de pièces du
logement rapporté au nombre de personnes qui occupent le logement. Un indicateur a été construit à
partir des questions présentes dans l’enquête Conditions de vie (nombre de pièces du logement, nombre
de personnes du ménage) pour rendre compte de la situation d’occupation du logement des répondants
relativement à la moyenne des ménages Français, en tenant compte de la taille du ménage (les
moyennes nationales sont issues des données Filicom publiée par le Ministère de l’écologie, du
66
développement durable et de l’énergie55) (voir tableau ci-dessous pour les seuil retenus à partir desquels
un ménage est considéré comme en situation de sur ou sous occupation relative).
Tableau 8 – Méthode de calcul de l’indicateur d’occupation du logement
Nombre de personnes dans le
ménage
Nombre moyen de pièces dans le
logement *
Borne en deçà de laquelle le ménage est considéré comme en
situation de sur-occupation du logement
par rapport à la
moyenne des Français
Borne au-delà de laquelle le ménage est considéré comme en
situation de sous-occupation du logement
par rapport à la
moyenne des Français
1 3 <=2 >4
2 3,8 <=2 >4
3 4 <=3 >5
4 4,3 <=3 >5
5 4,6 <=4 >6
6 ou plus 4,5 <=4 >6
* Source : Filicom
Les ménages en sur-occupation relative, c’est-à-dire qui disposent d’un nombre moyen de pièces par
personne nettement inférieur à ce qui est observé en moyenne en France, sont nettement plus
nombreux à souhaiter un déménagement pour mieux adapter leur logement à leur situation familiale
(25% contre 18% de ceux dont la situation est proche des moyennes nationales). C’est aussi le cas des
ménages dont le logement est particulièrement grand par rapport au nombre d’individus qui y résident,
probablement en raison du coût du logement.
55 Commissariat général au développement durable, 2013, « les conditions d’occupation des logements au 1er janvier 2011 », Observation et statistiques, n°343, août.
67
Graphique 39 – Part de répondant citant le souhait de trouver un logement mieux adapté à sa situation familiale parmi leurs deux principaux motifs de déménagement selon la situation
d’occupation du logement
Champ : ensemble des répondants qui aimeraient déménager dans les cinq prochaines années (n= 921, soit 46% des répondants)
25%
18%
24%
0%
30%
Sur-occupationrelative
Occupationmoyenne
Sous-occupationrelative
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Se rapprocher de ses proches vient en cinquième position, cité par 17% des personnes qui souhaitent
déménager. Ce motif est plus souvent évoqué par les femmes (19% contre 14% chez les hommes) et les
seniors (28% chez les 60 et plus et 27% parmi les retraités). Le lieu de résidence n’a en revanche pas
d’impact sur ce motif de déménagement.
Vivre dans une plus petite ville ou à la campagne est plus souvent cité comme moteur d’un
déménagement (15%) que l’envie d’habiter dans une plus grande ville (9%). Et plus précisément, la part
des personnes qui vivent dans des grands pôles urbains qui aimeraient vivre à la campagne (18%) est
plus élevée que la part de ruraux qui aimeraient vivre dans une plus grande ville (14%). Or, les habitants
des zones urbaines sont parmi les premiers à envisager déménager. Cette envie de vie à la campagne ou
dans des petites villes est d’autant plus intéressante qu’elle intervient dans un contexte d’urbanisation
fort : 95 % de la population vivent sous l’influence de la ville: et 60 % de la population, soit 37,8 millions
d’habitants, résident même au sein même des pôles des grandes aires urbaines56.
56 BrutelC.,Levy D.,« Le nouveau zonage en aires urbaines de 2010- 95% de la population vit sous
l’influence des villes », Insee Première n° 1374, octobre 2011. Clanché F., Rascol O., « Le découpage en unités urbaines de 2010 - L’espace urbain augmente de 19 % en une décennie », Insee Première n° 1364, août 2011.
68
Graphique 40 – Part de répondants citant le souhait de vivre dans une plus petite ville ou à la campagne / ou vivre dans une plus grande ville parmi leurs deux principaux motifs de déménagement
selon le lieu de résidence
Champ : ensemble des répondants qui aimeraient déménager dans les cinq prochaines années (n= 921, soit 46% des répondants)
8%
18%
13%
19%
14%
8%10%
7%
0%
10%
20%
Communesrurales
Communeappartenant à
un grand pôle
Banlieue Centre
Vivre dans une plus petite ville ou à la campagne
Vivre dans une plus grande ville
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les autres items proposés sont cités par moins d’une personne souhaitant déménager sur dix.
- se rapprocher du lieu d’étude ou de travail : 9% en moyenne, 18% chez les moins de 25 ans et
23% chez les étudiants
- bénéficier d’une meilleure offre de service : également 9% en moyenne, 15% chez les 60 et plus,
et 14% dans les communes rurales
- se sentir plus en sécurité : 7% dans l’ensemble.
Les raisons qui motivent à changer de logement varient sensiblement en fonction de l’endroit où l’on
aimerait d’habiter. Ainsi, les personnes qui sont principalement mues par la recherche d’un meilleur
cadre de vie ou par des raisons professionnelles envisagent plutôt un déménagement dans une autre
région ou un autre pays. Celles qui souhaitent devenir propriétaires ou trouver un logement mieux
adapté à leur famille veulent majoritairement rester dans la même ville ou une ville proche (au sein du
même département).
69
Tableau 9 – Localisation du déménagement souhaité en fonction du motif de déménagement
Dans l'idéal, au cours des 5 prochaines années, aimeriez-vous déménager dans ...
Un autre logement au
sein du quartier où vous vivez actuellement
Un autre quartier au sein
de la ville où vous vivez
actuellement
Une autre ville
Un autre département
Une autre région
Un autre pays
Total (%)
Total (eff)
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie
8% 17% 16% 9% 28% 21% 100% 432
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles
3% 6% 27% 13% 30% 21% 100% 198
Pour devenir propriétaire de votre logement
19% 25% 33% 8% 12% 4% 100% 195
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale
26% 30% 28% 4% 10% 3% 100% 192
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne
4% 6% 34% 13% 34% 8% 100% 134
Pour vivre dans une plus grande ville *
3% 0% 52% 13% 19% 12% 100% 83
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail*
12% 18% 44% 5% 16% 5% 100% 83
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services *
7% 22% 45% 7% 10% 8% 100% 79
Pour vous sentir plus en sécurité *
7% 26% 7% 12% 24% 25% 100% 64
Ensemble 11% 16% 26% 10% 23% 14% 100% 921
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 Lecture : 26% des personnes qui souhaitent déménager pour trouver un logement mieux adapté à leur
situation familiale souhaitent rester dans le quartier dans lequel elles vivent actuellement. Les chiffres en gras indiquent les écarts significatifs à la moyenne (test chi² au seuil de 5%)
* effectifs faibles, en-deçà de 100
70
LES ATTENTES PRIORITAIRES DES FRANÇAIS VIS-A-VIS DES
POUVOIRS PUBLICS : LE DEVELOPPEMENT DE LEUR TERRITOIRE
Comment maintenir le principe d’équité territoriale tout en encourageant la croissance nationale, portée
par des activités de plus en plus concentrées spatialement au sein des grandes métropoles? Certains
auteurs57 et rapports58 plaident en faveur d’une approche individuelle plutôt que territoriale, visant à
encourager la mobilité résidentielle des personnes qui vivent dans des zones d’emploi sinistrées vers des
territoires plus dynamiques, plutôt que de tenter de renforcer l’attractivité des territoires en déprise
démographique. Quelles sont les attentes des Français vis-à-vis des pouvoirs publics sur cette question,
et plus largement pour le développement des territoires ?
1. Trois Français sur quatre privilégient la possibilité de réaliser
leurs projets là où ils vivent plutôt que des aides à la mobilité
A choisir les Français se prononcent dans leur grande majorité en faveur d’un développement du
territoire permettant à chacun de réaliser ses projets de vie là ils vivent (75%) plutôt que des aides à la
mobilité, pour déménager dans un territoire qui leur permettrait plus facilement de réaliser leurs projets
(23%).
Graphique 41 – A choisir, laquelle de ces propositions correspond le mieux à vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics ?
75%
23%
2%
Les pouvoirs publics
doivent plutôt aider les citoyens à
s’installer dans un autre territoire si ils
le souhaitent
Les pouvoirs publics
doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité de réaliser
leurs projets de vie là où ils vivent
Ne sait pas
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
57 Laurent Davezies, 2012, « La crise qui vient. La nouvelle fracture territoriale », Paris, Seuil,
collection La république des idées. 58 Philippe Askenazy et Philippe Martin, CAE, 2015, Promouvoir l’égalité des chances à travers le territoire », Les notes du conseil d’analyse économique, n°20, février.
71
a. Une opinion partagée dans toutes les catégories de population
Globalement, même si on relève quelques différences dans les réponses en fonction du profil, des
opinions ou des lieux de résidence (voir plus loin), les effets sont peu marqués et le choix d’un
développement des territoires pour que chacun puisse réaliser ses projets là où il vit reste très
majoritaire chez toutes les catégories de la population.
En particulier, que les Français considèrent que leur territoire est en crise ou non, ou qu’ils l’estiment
délaissé ou non des pouvoirs publics, quel que soit leur sexe, situation d’activité, age, leurs priorités de
vie générales, etc. la préférence va nettement au développement de tous les territoires (plus de 70%
des répondants dans tous les groupes, les écarts éventuels observés, de quelques points, ne sont pas
significatifs).
Les ruraux, les jeunes, les plus modestes sont légèrement plus souvent en faveur des aides à la
mobilité.
Le lieu de résidence a peu d’effet sur les réponses à l’exception des habitants des communes rurales qui
souhaitent un peu plus souvent que les autres voir se développer les aides à la mobilité (26%). Pour les
autres caractéristiques territoriales, qu’il s’agisse de la taille d’agglomération urbaine, de la distance par
rapport aux pôles urbains, des caractéristiques économiques du territoire (taux départemental et de
chômage moyen), ou encore du nombre d’équipements intermédiaires disponibles sur la commune, la
part de personnes privilégiant des aides à la mobilité reste en-deçà de 25%, avec des écarts de quelques
points qui ne sont pas significatifs statistiquement.
Du point de vue du profil, on relève quelques différences. Les réponses varient sensiblement en fonction
de l’âge, du niveau de vie et du niveau de diplôme. Les personnes ayant des revenus inférieurs ou
moyen inférieur sont plus nombreuses à privilégier les aides pour s’installer dans le territoire de leur
choix (27%) que les classes moyennes supérieures (21%) ou les hauts revenus (16%). Cette opinion est
également plus fréquemment partagée chez les personnes qui n’ont pas de diplôme (voir graphique),
ainsi que chez les jeunes de moins de 25 ans (28%).
72
Graphique 42 – Proportion de personnes qui pensent que « les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre territoire si ils le souhaitent » en fonction du niveau de diplôme
33%
22% 21%19%
0%
20%
40%
Nondiplômé
BEPC BAC Diplômédu
supérieur
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
b. Les personnes qui pensent que la mobilité pourrait les aider à mener à bien leur projets
sont un peu plus souvent en faveur d’aide à la mobilité
Les répondants qui sont déjà dans un souhait de mobilité et souhaitent déménager dans les cinq
prochaines années - y compris ceux qui envisagent une mobilité lointaine, dans une autre ville voire une
autre région - ne semblent pas particulièrement en attente d’aides à la mobilité.
En revanche, ceux qui pensent qu’il serait « un peu » ou « beaucoup plus facile » de réaliser leur projet
dans un autre territoire sont légèrement plus nombreux que les autres à privilégier les aides à la mobilité
(27% contre 21% chez les autres). Mais, même au sein de ce public, l’opinion reste clairement
minoritaire.
73
Graphique 43 – Proportion de personnes qui pensent que « les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre territoire si ils le souhaitent » en fonction de l’appréciation de la
plus ou moins grande facilité de réaliser ses projets de vie sur une autre territoire
27% 26%21%
0%
10%
20%
30%
Oui beaucoup
plus facile
Oui un peu plus
facile
Non
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Plus que le souhait de mobilité, c’est surtout le regard porté sur le territoire de résidence qui joue sur
l’attente d’aides à la mobilité de la part des pouvoirs publics. Les opinions un peu plus souvent en
faveur de ces dernières parmi les personnes qui sont peu satisfaites de leur cadre de vie et celles ne
sont pas attachées à la région dans laquelle elles vivent :
- être insatisfait de son cadre de vie augmente la propension des répondants à préférer que les
pouvoirs publics aident les citoyens à s’installer là où ils souhaitent (28% chez les « pas du tout
satisfaits » contre 19% chez les « très satisfaits »).
- les personnes peu attachées au territoire sont plus souvent pour des aides à la mobilité (27%
parmi les personnes ayant attribué la note minimal, 20% quand la note est maximale).
Soulignons à nouveau que ces écarts, s’ils sont significatifs statistiquement, restent néanmoins modérés
(de 5 points à moins de 10 points).
2. Pour réduire les inégalités, les Français attendent en priorité une
action des pouvoirs publics dans le domaine de l’emploi
Dans leur très grande majorité, les Français ont le sentiment de vivre dans une société injuste : en 2015,
75% estiment que la société française et « plutôt injuste » (vs « plutôt juste »)59, un résultat globalement
59 DREES, 2016, « Baromètre d’opinion de la DREES sur la santé, la protection sociale et les inégalités. Principaux enseignement de l’enquête 2015 »
74
stable depuis une quinzaine d’années. Ils sont parallèlement, nous l’avons vu, très sensibles à leur cadre
de vie quotidien.
Et pourtant, interrogés sur les inégalités contre lesquelles, selon eux, les pouvoirs publics devraient lutter
en priorité, les actions en faveur de la réduction des inégalités de cadre de vie sont citées par seulement
17% des répondants, et arrivent dans à peine 6% en première position. L’attente culmine chez
Franciliens, qui sont rappelons-le, les moins satisfaits de leur cadre de vie, mais même dans ce groupe,
seuls 9% la cite en premier choix.
De même les actions pour lutter contre les inégalités d’accès aux services courants que sont les services
administratifs, les commerces ou encore les transports (9%) sont jugées prioritaires par une petite
minorité de répondants. On n’observe pas d’effet territorial sur les attentes concernant la lutte contre
les inégalités d’accès aux services courants. En particulier, le fait de vivre dans une commune rurale ou
une commune pauvrement dotée en équipements intermédiaires n’a pas d’impact sur les réponses.
Graphique 44 – Selon vous, quelles sont les inégalités contre lesquelles les pouvoirs publics doivent prioritairement lutter aujourd’hui en France ? (en %)
1
3
6
10
13
21
21
26
2
6
11
15
15
15
16
20
2
9
17
25
27
36
37
46
0 10 20 30 40 50
Ne sait pas
Les inégalités d’accès aux services courants :
administrations, commerces, transports …
Les inégalités de qualité du cadre de vie
Les inégalités de logement
Les inégalités d’accès aux études
Les inégalités d’accès aux soins médicaux
Les inégalités de niveau de vie : revenus,patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en
CDI, à temps plein
En premier
En second
Total
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les derniers travaux de l’OCDE, portant sur des comparaisons régionales en France et dans d’autres pays,
montrent en effet de plutôt de faibles disparités territoriales en France de niveau de vie, en comparaison
de celles observées ailleurs , et elles auraient plutôt tendance à se résorber.
75
Graphique 45 – Inégalités régionales dans différents pays en 2014
Disparités régionales du revenu disponible par
foyer en % du revenu moyen du pays en 2014
Coefficient de disparités de revenu disponible au
niveau régional en 1995 et 2014
Source : OCDE, Régions at a glance, 2016
Les préoccupations de nos concitoyens sont beaucoup plus tournées vers la résorption des inégalités
d’accès à un emploi durable, c’est-à-dire un emploi en CDI à temps plein. Un quart positionnent ce
thème en priorité (premier choix), et près de la moitié le placent dans leurs deux premiers choix
d’actions prioritaires pour réduire les inégalités en France. Ceci doit bien sûr être lu dans le contexte
actuel de chômage de masse, et de précarité d’une partie des salariés, qui ne parviennent pas à accéder
à un emploi à durée indéterminée ou qui subissent un temps partiel. Rappelons qu’en 2016, 2,8 millions
de personnes sont au chômage, soit 10% de la population active60, et 1,7 millions sont en situation de
sous-emploi61. Et selon l’INSEE, plus de neuf embauches sur dix se font aujourd’hui sous la forme de CDD
60 Données Insee, enquête emploi, second semestre 2016, population des ménages de 15 ans ou plus
(chômage au sens du BIT) 61 Le sous-emploi concerne l’ensemble des personnes qui ont un emploi à temps partiel, qui souhaiteraient travailler davantage et qui sont disponibles pour le faire, qu’elles recherchent ou non un
76
ou de contrats d'intérim. On observe sur les trente dernières années, un raccourcissement de la durée
de certains emplois, notamment les missions d'intérim et les CDD. Claude Picart explique ainsi que le
taux de rotation de la main-d’œuvre (nouvel indicateur qui mobilise à la fois les anciennetés dans
l’emploi mais aussi de manière plus nouvelle les entrées et sorties observées dans l’emploi) a presque
quintuplé sur 30 ans, passant de 38 % en 1982 à 177 % en 201162. « Ces contrats courts, qui sont donc de
plus en plus courts, maintiennent les salariés concernés dans des situations récurrentes, en particulier
dans les professions à « CDD d'usage » […] tout ceci suggère que le fonctionnement du marché du travail
se rapproche d'un modèle segmenté, où les emplois stables et les emplois instables forment deux mondes
séparés, les emplois instables constituant une « trappe » pour ceux qui les occupent »63. Si l’idée d’un
marché de l’emploi à deux vitesses n’est pas nouvelle64, sa montée en puissance nourrit d’ailleurs le
sentiment d’invisibilité sociale ressenti par nombre de nos concitoyens65.
Les actions en faveur de l’accès à l’emploi durable sont plus souvent jugées prioritaires parmi les
habitants des grands pôles urbains (29% le citent en première position), et particulièrement les
communes de plus de 100 000 habitants (30%), à l’exception de l’agglomération parisienne.
emploi. Sont également incluses dans le sous-emploi les personnes ayant involontairement travaillé
moins que d’habitude, en raison de chômage technique ou partiel par exemple.
62 L’auteur explique que « Cela veut dire qu’en 2011, pour 100 salariés présents à un moment donné dans un établissement, il y a eu 177 actes d’embauche et de débauche (possiblement des mêmes salariés) dans un laps de temps d’un an. Il y en avait 38 en 1982. L’essentiel de cette progression spectaculaire tient donc aux roulements. Ceux-ci ne représentaient qu’un peu plus d’une rotation sur deux au début des années 1980 ; ils en représentent désormais près de neuf sur dix. »
63 PICART Claude, Une rotation de la main-d'œuvre presque quintuplée en 30 ans : plus qu'un essor des formes particulières d'emploi, un profond changement de leur usage, Dossier Insee, 2013, http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/EMPSAL14b_D1_rotation.pdf
LINDBECK Assar, SNOWER Dennis J., The Insider-Outsider Theory of Employment and Unemployment, 1989, Cambridge
64 LINDBECK Assar, SNOWER Dennis J., The Insider-Outsider Theory of Employment and Unemployment, Op. Cit.
65 Alberola, Brice, Guisse, Hoibian, La France des invisibles, ONPES, La lettre n°2, mars 2016 , La France des invisibles
77
La réduction des inégalités de niveau de vie arrive en seconde position des attentes des Français : près
de quatre personnes sur dix placent les actions en faveur de la réduction des inégalités de revenus ou de
patrimoine en première ou seconde position. Là encore, cette attente doit être reliée au contexte
économique et social. En effet, suite à la crise de 2008, les inégalités de revenus se sont creusées en
France, et le niveau de vie des plus modestes a reculé66. En 2013, 14% de la population française vit
sous le seuil de pauvreté, contre 13% en 200867. En outre, les Français sont particulièrement sensibles à
cette question. Une enquête internationale réalisée en 1999 sur la perception des inégalités des revenus
(thématique développée dans le cadre de l’International Social Survey)68 montrait que la majorité des
personnes (60%) estime que « les inégalités de revenu sont trop grandes » en France, contre 25% aux
Etats-Unis et 23% en Allemagne par exemple. Pourtant, les inégalités de revenus, mesurées au travers du
coefficient de Gini, sont nettement plus fortes aux Etats-Unis, et d’un niveau comparable en Allemagne.
Graphique 46 – Inégalités de revenu dans plusieurs pays du monde, indice de Gini (0 = égalité totale ; 1 = inégalité totale), 2013
66 Antoine Boiron, Michel Huwer, Julie Labarthe, INSEE, 2016, « Inégalités de niveaux de vie et pauvreté en 2013 », Insee Références – Vue d’ensemble 67 En considérant comme seuil 60% de la médiane des revenus, soit 1 000 euros par mois pour une
personne seule en 2013. 68 Michel Forsé, Maxime Parodi, 2007, « Perception des inégalités économiques et sentiment de justice sociale » Revue de l’OFCE, 102, p. 483-540 http://www.ofce.sciences-po.fr/pdf/revue/20-102.pdf
78
0,244
0,252
0,254
0,255
0,262
0,262
0,268
0,269
0,28
0,28
0,281
0,281
0,292
0,294
0,295
0,3
0,302
0,309
0,322
0,325
0,342
0,343
0,346
0,352
0,353
0,358
0,36
0,361
0,393
0,396
0,465
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
Islande
Norvège
Danemark
Slovénie
Finlande
République tchèque
Belgique
République slovaque
Autriche
Pays-Bas
Luxembourg
Suède
Allemagne
France
Suisse
Pologne
Corée
Irlande
Canada
Italie
Portugal
Grèce
Espagne
Lettonie
Lituanie
Royaume-Uni
Israël
Estonie
Turquie
États-Unis
Chili
Source : OCDE (2016), Inégalité de revenu (indicateur)
Les actions destinées à lutter contre les inégalités de revenus et de patrimoines sont davantage
attendues chez les plus jeunes : 41% parmi les moins de 40 ans, 35% au-delà. En lien avec l‘âge, c’est
aussi le cas des actifs, qu’ils soient en emploi (39%) ou au chômage (38%) (contre 34% chez les retraités
par exemple). Enfin, les bas revenus attendent plus souvent des actions pour réduire les inégalités de
revenus que les ménages les plus riches.
79
Graphique 47 – Attentes prioritaires en faveur d’action pour réduire les inégalités de niveau de vie en fonction du niveau de vie
40% 40% 36%
30%
0%
20%
40%
Basrevenus
Classesmoyennes
inférieures
Classesmoyennes
supérieures
Hautsrevenus
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les bas revenus se sont effectivement paupérisés (cf. plus haut). Les jeunes voient
également l’écart de leurs conditions de vie avec la moyenne se creuser également au fil du
temps. En 2014, les 18-29 ans connaissent le taux de pauvreté monétaire à 60% le plus
élevé : 19% contre 14% dans l’ensemble de la population française69. Jacques Friggit70 parle
de par rapport aux autres catégories d’âge : depuis 1970, le revenu des ménages de jeunes
âgés de 20 à 29 ans a beaucoup moins augmenté que celui de leurs aînés. Parmi les causes,
l’auteur pointe en particulier « l’augmentation du chômage (qui) a touché particulièrement
les jeunes (…) ». Le graphique suivant montre en effet que le taux de chômage est d’autant
plus fort que les actifs sont jeunes, mais aussi que la hausse du chômage depuis trente ans
a touché plus fortement les 15-24 ans que les autres tranches d’âge. L’auteur rappelle
succinctement d’autres facteurs explicatifs de cette paupérisation relative que sont
« l’augmentation des retraites, l’allongement de la durée des études, des départs plus
fréquents du foyer parental sans un emploi stable, des mises en couple (permettant deux
revenus dans le ménage) plus tardives, etc ».
69 Il s’agit du taux de pauvreté monétaire à 60% qui correspond à la part d’individu dont les ressources sont en deçà du seuil de 60% de la médiane des revenus. Source : Insee, enquête ERFS ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA. 70 Jacques Friggit, 2013, Loyers et revenus depuis les années 1970, CGEDD, juin.
80
Graphique 48 – Evolution du taux de chômage au sens du BIT en fonction de l’âge
11,6
15,116,1
22,623,4
3,5
6,67,7 8
9,3
3,85,2 5,7 5,5
6,9
0,4 0,5 0,4
2,4 2,7
0
5
10
15
20
25
1980 1990 2000 2010 2014
15 à 24 ans
25 à 49 ans
50 à 64 ans
65 ans ou plus
Source : Insee, enquêtes Emploi
Au-delà des revenus, du chômage, les jeunes ont, comme nous l’avons vu plus haut, de grandes
difficultés à accéder à la propriété de leur logement (principale source de patrimoine des Français).
En troisième position de leurs attentes, les Français placent ensuite les actions pour réduire les inégalités
d’accès aux soins (36% des répondants cite cet item en 1er ou second choix). Au-delà de la question de la
répartition de l’offre de soin sur l’ensemble du territoire, la question de l’accès aux soins renvoie aussi à
celle de la disponibilité des professionnels de santé71, ainsi qu’aux difficultés financières croissantes
que rencontrent les ménages pour faire face au frais liés aux soins et à la couverture santé,
particulièrement chez les personnes aux revenus les plus faibles.
71 Une étude de l’INSEE montre en effet que, en ce qui concerne l’offre de soin de premier recours (généralistes, infirmier, spécialistes en accès direct dans le parcours de soin), près de 100% des
Français vivent à moins de 15 minutes de ces professionnels de santé. Muriel Barlet, Clémentine Collin, Drees, Mélanie Bigard, David Lévy, Insee, 2012, « Offre de soin de premier recours : proximité ne rime pas toujours avec accessibilité », Insee Première, n°1418, octobre
81
Graphique 49 – Proportion de personnes qui se sont imposé des restrictions budgétaires sur leurs dépenses de soins médicaux au cours des 12 derniers mois (en %)
29
14
0
5
10
15
20
25
30
35
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Bas revenus
Ensemble de la
population
Source : Crédoc, Enquêtes Conditions de vie et Aspirations des Français
Les femmes, les personnes âgées, notamment les retraités, et les non diplômés souhaitent davantage
que les autres des actions en faveur de la réduction des inégalités d’accès aux soins (23% des femmes,
27% des retraités, 26% des sans diplôme citent la réduction des inégalités d’accès aux soins en premier
choix contre 21% en moyenne). Une étude de l’Institut de recherche et documentation en économie de
la santé (IRDES)72 montre que les femmes et les moins diplômés renoncent plus souvent que les autres à
des soins pour des raisons financières. Ceci explique certainement leur plus grande sensibilité aux
inégalités sur ce thème. Les ruraux citent davantage les actions de lutte contre les inégalités d’accès aux
soins (24% contre 20%), qui devient chez eux la première attente, à égalité avec la lutte contre les
inégalités de niveau de vie (24%) et devant l’emploi (21%). Et sur le plan de la santé, les différences au
niveau régionales semblent, de fait, plus importantes que dans d’autres domaines. La différence de vie à
la naissance varie par exemple ainsi de 4 années selon les régions.
72 Caroline Després (Irdes), Paul Dourgnona (Irdes ; Université Paris-Dauphine, Leda-Legos),
Romain Fantin (Irdes), Florence Jusot (Université Paris-Dauphine, Leda-Legos ; Irdes), 2011, « Le renoncement aux soins pour raisons financières : une approche économétrique », Questions d’économie de la santé, ,°170, novembre (et tableaux complémentaires)
82
Graphique 50 – Différences d’espérance de vie à la naissance selon les régions, et espérance de vie nationale (en années) en 2013
Source : OCDE (2016), Inégalité de revenu (indicateur)
Les inégalités d’accès aux études sont citées par environ un quart des répondants. Les diplômés du
supérieur estiment plus souvent que les moins diplômés que les pouvoirs publics devraient avant tout
agir en faveur de la réduction des inégalités d’accès aux études (17% contre 11% chez les niveaux BAC et
moins).
Des actions pour réduire les inégalités de logement sont attendues prioritairement par un quart des
Français. Cette attente est plus présente parmi les habitants des grandes agglomérations, et
particulièrement dans l’agglomération parisienne où la tension en offre et demande de logement est
particulièrement élevée. Du point de vue de l’âge, les plus jeunes sont davantage en attente d’action des
pouvoirs publics pour lutter contre les inégalités de logement : plus mobiles que leurs aînés (en lien avec
la décohabitation, la mise en couple, la mobilité professionnelle, la construction d’une vie familiale), avec
de plus faibles revenus, n’ayant souvent qu’un seul revenu pour supporter leurs charges de logement, et
en situation professionnelle moins stable, ils sont davantage confrontés aux difficultés liées à la
recherche d’un nouveau logement adapté à leurs besoins et leurs ressources.
83
Graphique 51 – Attentes prioritaires en faveur d’action pour réduire les inégalités de logement en fonction de la localisation
24% 23% 22%
25%
32%
0%
20%
40%
Communesrurales
2 000 à 20000 hab.
20 000 à 100000 hab.
Plus de 100000 hab.
Agglomérationparisienne
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Graphique 52 – Attentes prioritaires en faveur d’action pour réduire les inégalités de logement en fonction de l’âge
34%
27%
23% 23% 24%
0%
20%
40%
Moins de
25 ans
25 à 39
ans
40 à 59
ans
60 à 69
ans
70 ans et
plus
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Le baromètre de la DREES interroge chaque année les Français sur leur perception des inégalités en
France, pour connaitre à la fois le regard porté sur l’ampleur des inégalités dans différents domaines,
mais aussi le degré d’ « acceptabilité » de ces inégalités. La comparaison des opinions sur ces trois
dimensions – l’ampleur perçue, l’acceptabilité et les attentes d’action prioritaires d’actions de la part des
pouvoirs publics – révèle une hiérarchie parfois différenciée.
84
Les inégalités de revenus et d’accès à l’emploi sont à la fois considérées comme répandues et
inacceptables. Il est donc logique de les retrouver dans les premières attentes d’intervention des
pouvoirs publics pour réduire les inégalités. Mais les domaines d’action prioritaires attendus par les
Français ne sont pas systématiquement les domaines pour lesquels les inégalités sont, dans l’opinion, les
plus criantes. Ainsi, alors que les inégalités d’accès aux soins sont jugées comme les plus répandues par
une minorité de répondants, elles sont le plus souvent considérées comme les moins acceptables,
expliquant certainement pourquoi elles sont jugées comme devant faire l’objet d’actions des pouvoirs
publics part plus d’un tiers des répondants.
Tableau 10 – Opinion sur les inégalités en France : les plus répandues, les moins acceptables et celles devant faire l’objet d’actions prioritaires de la part des pouvoirs publics
La plus
répandue aujourd'hui
La moins acceptable
Ce que devrait être la priorité des
pouvoirs publics (en 1er / cumul en 1er +
en 2nd)
Les inégalités de revenus et les inégalités liées à l'héritage familial (1)
42% 18%
Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
21% / 37%
Les inégalités par rapport au fait d'avoir un emploi et au type d'emploi (1)
21% 15%
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein
26% / 46%
Les inégalités liées à l'origine ethnique
12% 25%
- -
Les inégalités de logement 9% 11%
Les inégalités de logement
10% / 25%
Les inégalités d'accès aux soins
9% 24%
Les inégalités d’accès aux soins médicaux
21% / 36%
Les inégalités dans les études scolaires
6% 7%
Les inégalités d’accès aux études
13% / 27%
- - -
Les inégalités de qualité du cadre de vie
6% / 17%
- - -
Les inégalités d’accès aux services courants
3% / 9%
Ne sait pas 0% 0% Ne sait pas 1% / 2%
Total 100% 100% Total 100% / 200% (1) Cumul des items qui étaient distincts dans la question. une barre – signifie que l’item n’était pas proposé dans les modalités de réponse. Source : DREES, Baromètre d’opinion, 2015 ; Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 Lecture : les dégradés de bleu indiquent la hiérarchie des items, du bleu foncé lorsque l’item est le plus souvent cité au plus clair quand il l’est le moins souvent.
85
3. Les attentes principales pour le territoire : favoriser l’installation
des entreprises, améliorer les transports en commun et l’offre de
santé
Les attentes des Français en matière d’intervention des pouvoirs publics sur leur territoire sont
nombreuses. L’emploi arrive à nouveau en tête des domaines d’actions où les pouvoirs publics sont
attendus en priorité, via l’attente que les pouvoirs publics favorisent l’installation des entreprises.
Graphique 53 – Là où vous vivez, quelles sont, selon vous les actions prioritaires que les pouvoirs publics devraient mettre en place ? (en %)
0
3
2
4
8
7
8
9
8
8
13
14
15
2
3
4
5
6
9
8
9
9
9
10
13
13
7
4
3
5
5
7
10
7
10
12
9
10
11
9
9
9
13
20
24
26
26
27
29
33
37
39
0 10 20 30 40
Ne sait pas
Freiner la construction de logements loindes centres villes
Favoriser la diversité des populations dansvotre quartier
Construire davantage de logements
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile
et d’internet
Créer des espaces de convivialité : places,
rues piétonnes, …
Améliorer l’offre de services publics :
mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts
Augmenter l’offre de commerces
Construire davantage d’équipements de
loisirs et de culture
Améliorer l’offre de santé
Améliorer les transports publics
Favoriser l’installation de nouvelles
entreprises
En premier
En second
En troisième
Total
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les Français attendent en priorité que les pouvoirs publics favorisent l’installation de nouvelles
entreprises. En 2016, près de la moitié des Français (43%) citent le chômage parmi leurs deux premiers
sujets de préoccupation. Cela peut aussi s’expliquer par une recherche d’amélioration de la qualité de vie
en rapprochant le lieu de travail du domicile. Pour les personnes en emploi, les distances et les temps
de trajet se sont en effet accrus au cours des quinze dernières années, et en 2013, 64% des actifs
86
occupés travaillent dans une autre commune que celle où ils vivent73. Une étude du Conseil d’orientation
pour l’emploi pointe que le dynamisme économique constitue, aux yeux des actifs (champ de l’étude) le
critère le plus important pour l’attractivité des territoires, mais aussi l’une des principales sources
d’insatisfaction74. Il n’est donc pas étonnant de le retrouver en tant que première attente pour le
développement des territoires.
La santé, champ dans lequel nos concitoyens jugent inacceptables les inégalités, et pour lequel ils
défendent le plus des modèles de solidarité75 arrive également haut dans la hiérarchie. L’attente
d’amélioration de l’offre de santé est particulièrement forte chez les seniors (70 ans et plus), les non
diplômés et les ruraux. Pour rappel, ces catégories de populations sont aussi plus souvent que les autres
en attente d’actions des pouvoirs publics pour réduire les inégalités d’accès aux soins médicaux.
Les transports figurent également dans le triptyque de tête. Les Français sont, plutôt satisfaits de la
densité de l’offre de transports existante : nous l’avons vu, très peu nombreux à estimer que les pouvoirs
publics doivent œuvrer pour la réduction des inégalités d’accès aux services, en en particulier aux
transports (voir partie précédente). L’enquête européenne SILC (Statistics on Income and Living
conditions) montre une bonne accessibilité des transports en communs en France, puisque la moitié des
Français estiment avoir « très facilement » accès à des arrêts de transport en commun : 48% contre 25%
en Espagne par exemple. Plus que l’expression d’un besoin en termes d’accès, on peut certainement y
lire des attentes de qualité, fréquence, rapidité ou encore confort des transports publics. En outre l’offre
de transports a beau être importante, les besoins de mobilité individuelle ne cessent de progresser, en
liaison avec l’étalement urbain, la progression du travail des femmes et leur accession à des postes à
responsabilité, l’envie de loisirs et de vivre sa vie intensément76, etc. Enfin, les transports ont ceci de
particulier qu’ils peuvent permettre aux habitants de réconcilier leur désir de rester vivre dans leur cadre
de vie actuel, et une plus grande flexibilité pour s’adapter au marché du travail accéder à une offre de
services plus large, etc.
Les autres domaines d’intervention se suivent avec peu d’écart : les équipements de loisir et de culture,
l’offre de commerce, les espaces verts, les services publics, les espaces de convivialité et l’accès aux
réseaux de téléphonie et d’internet (entre 20% et 29% des répondants citent ces items dans leurs trois
premières attentes).
73 Maud Coudène, David Lévy, Insee, 2016, « De plus en plus de personnes travaillent en dehors de leur commune de résidence », Insee Première, n°1605, juin 74 Conseil d’orientation pour l’emploi (COE), 2015, op. cit. 75 Nelly Guisse, Sandra Hoibian, Jorg Muller, Evolution du regard des Français sur la protection sociale
et sur les politiques de solidarité au cours des vingt dernières années, op.cit. 76 Bigot, Daudey, Hoibian, Les Français veulent vivre plus intensément, Consommation et modes de vie n°268, Juillet 2014
87
Les politiques de logement (favoriser la construction de logement, freiner l’étalement urbain) et de
mixité concentrent les attentes d’une minorité de personnes.
La construction des équipements de loisir et de culture, la création d’espaces verts et de lieux de
convivialité est une attente davantage évoquée chez les populations privilégiées : les plus diplômés, les
cadres, les personnes en emploi.
Graphique 54 – Actions prioritaires que les pouvoirs publics devraient mettre en place selon le niveau de diplôme (cumul des trois premières réponses pour chaque item, en %)
20
24
19
9
39
29
19
2624
21
7
3331
13
29
25 25
10
35
26
13
36
3028
11
27
18
12
0
10
20
30
40
Construire
davantage d’équipements
de loisirs et de culture
Augmenter la
surface d’espaces verts
Créer desespaces deconvivialité
Favoriser ladiversité despopulations
dans votrequartier
Améliorer l’offre
de santé
Améliorer l’offre
de services publics
Construiredavantage de
logements
Non diplômé BEPC BAC Diplômé du supérieur
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les espaces verts et de convivialité sont des attentes plus souvent exprimées là où la densité de
population est la plus forte : chez les habitants des grands pôles urbains et des villes centres de ces
pôles.
88
Graphique 55 – Actions prioritaires que les pouvoirs publics devraient mettre en place la localisation dans le pôle urbain (cumul des trois premières réponses pour chaque item, en %)
Champ : habitants des pôles urbains (n=1335)
26 24
138 9
3629
21
3630
1611 11
30
21
11
0
20
40
60
Augmenter
la surface
d’espaces verts
Créer desespaces de
convivialité
Construiredavantage
de
logements
Favoriser ladiversité
des
populationsdans votre
quartier
Freiner laconstruction
de
logementsloin des
centresvilles
Améliorerles
transports
publics
Augmenter
l’offre de
commerces
Améliorer
les réseaux
de téléphonie mobile et
d’internet
Banlieue Centre
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Les habitants des zones rurales attendent plus souvent que les autres des actions visant l’installation de
nouvelles entreprises et l’amélioration de l’offre de santé. C’est aussi le cas des personnes qui pensent
vivre dans un territoire en grande difficulté et / ou délaissé par les pouvoirs publics. L’amélioration de
l’offre en transports en commun est une attente plus souvent exprimée par les ruraux, mais aussi les
périurbains, certainement parce qu’ils sont particulièrement concernés pas les trajets domicile – travail
en direction des pôles urbains.
Graphique 56 – Actions prioritaires que les pouvoirs publics devraient mettre en place selon le zonage en aires urbaines (cumul des trois premières réponses pour chaque item, en %)
3732 30
23
37
45
3632
49
39 40
4944 42
35
5652
38
0
20
40
60
Favoriser l’installation de
nouvelles entreprises
Améliorer les transportspublics
Améliorer l’offre de santé Augmenter l’offre de
commerces
Commune appartenant à un grand pôle Commune appartenant à la couronne d'un grand pôle
Moyennes et petites aires urbaines Communes multipolarisées
Communes isolées hors influence des pôles
eff
ectifs
faib
les
eff
ectifs
faib
les
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
89
Globalement, le profil, le lieu de vie et les opinions des personnes varient en fonction des attentes
exprimées sur l’action publique locale. Le tableau ci-dessous résume les principaux résultats : et indique
les publics chez qui les différentes attentes sont plus particulièrement fortes.
Tableau 11 – Actions prioritaires attendues de la part des pouvoirs publics selon les caractéristiques des répondants
Actions prioritaires des pouvoirs publics (cumul des trois premiers choix)
Profil sociodémographique
Caractéristiques du lieu de vie
Opinions et aspirations
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises
Homme Communes isolées hors influence des pôles, agglomération moyennes (de 2 000 à 100 000 hab)
Pense que son territoire est en crise et délaissé des pouvoirs publics, souhaite que les pouvoirs publics interviennent pour réduire les inégalités d'accès à l'emploi, valorise la famille
Améliorer les transports publics
Inactifs (dont étudiants)
Rural et espaces périurbains, taux de chômage faible, Sud-Ouest et Centre-Est (ZEAT)
Ne pense pas que son territoire est en crise, pense que les pouvoirs publics doivent assurer à tous de réaliser ses projet là où ils vivent, pense qu’il serait plus facile de réaliser ses projets de vie ailleurs
Améliorer l’offre de santé
Retraité, 70 ans et plus, non diplômé
Rural, communes isolées en dehors de l'influence des grands pôles, périurbain, Nord et bassin parisien (ZEAT)
Souhaite que les pouvoirs publics interviennent pour réduire les inégalités d'accès aux soins médicaux, ne souhaite pas déménager, pense que son territoire est en crise et délaissé des pouvoirs publics
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture
Moins de 40 ans, en emploi, en emploi ou étudiant, diplômé du supérieur, cadre et employé
Valorise les amis, pense qu’il serait plus facile de réaliser ses projets de vie ailleurs, aimerait déménager
Augmenter l’offre de commerces
70 ans et plus, retraité
Tout sauf les grands pôles (Rural et communes multipolarisées en dehors de l'influence des grands pôles,
Ne souhaite pas déménager
90
Actions prioritaires des pouvoirs publics (cumul des trois premiers choix)
Profil sociodémographique
Caractéristiques du lieu de vie
Opinions et aspirations
moyennes et petites aires urbaines, périurbain), Nord et Ouest (ZEAT)
Augmenter la surface d’espaces verts
Cadre, en emploi, diplômé du supérieur
Grand pôle urbain, agglomération de plus de 100 000 habitants dont agglomération parisienne, villes-centre, région parisienne et Méditerranée (ZEAT)
Ne pense pas que son territoire est délaissé par les pouvoirs puplics, aimerait déménager dans une autre ville, souhaite déménager pour améliorer son cadre de vie, pense que les pouvoirs publics devraient agir pour réduire les inégalités de qualité du cadre de vie
Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Bas revenus, chômeur, au foyer, ouvrier, moins de 25 ans, peu ou pas diplômé
Agglomération de 20 000 à 100 000 hab, Est et Centre-Est (ZEAT)
Estime vivre dans un territoire en crise et délaissé des pouvoirs publics, insatisfait de son cadre de vie
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, …
Cadre, diplômé du supérieur, hauts revenus
Communes appartenant à un grand pôle, agglomération de plus de 100 000 habitants, (y compris l'agglomération parisienne), Villes centre, région parisienne et Méditerranée (ZEAT)
Ne pense pas vivre dans un territoire en crise ni délaissé des pouvoirs publics
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet
Homme, moins de 25 ans, en emploi
Rural et espace périurbain
Valorise fortement la vie professionnelle, la famille, les amis, pense que les pouvoirs publics doivent lutter prioritairement contre les inégalités d'accès aux services courants
Construire davantage de logements
Ouvriers, bas revenus, non diplômé
Grand pôle urbain, agglomération parisienne, villes-centre, fort taux de
Aimerait déménager au sein de la même ville
91
Actions prioritaires des pouvoirs publics (cumul des trois premiers choix)
Profil sociodémographique
Caractéristiques du lieu de vie
Opinions et aspirations
pauvreté
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier
Diplômé du supérieur Grands pôles, agglomération parisienne, villes centre
Valorise fortement la cohésion sociale, faible attachement à la région, ne pense pas être dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics
Freiner la construction de logements loin des centres villes
70 ans et plus, retraité
Grands pôles, villes centre, agglomération de 20 000 à 100 000 hab
Fort attachement régional, ne pense pas être dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics, valorise le temps libre et les loisirs, pense plutôt que les pouvoirs publics doivent aider les citoyens à s’installer dans un autre territoire s’ils le souhaitent
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016 Lecture : les retraités, les 70 ans et plus, et les non diplômés sont surreprésentés parmi les personnes qui
souhaitent avant tout que les pouvoirs publics développent l’offre de santé sur leur territoire
4. Une faible demande de mixité sociale, dans un contexte où la
place de la cohésion sociale est pourtant importante
Seuls 9% de la population attendent une action des pouvoirs publics pour « favoriser la diversité des
populations dans leur territoire ». Déjà en 2012, la très grande majorité de nos concitoyens (76%)
réfutaient l’idée que « dans leur quartier, les habitants se ressemblent trop et qu’il faudrait davantage de
diversité ». Doit-on comprendre que la mixité sociale est jugée satisfaisante ? Ou faut-il y lire au
contraire le désir de rester « entre-soi » et une faible appétence pour le mélange et la diversité ?
La faible place accordée à cet axe d’action dans les priorités de nos concitoyens appelle d’autant
l’intérêt, que près d’un Français sur deux attribue une place importante à la cohésion sociale77 au
printemps 2016 . Sur une échelle de 1 à 7, 46% attribuent à ce domaine de vie une note comprise entre 6
et 7. Et en liaison avec les différents évènements tragiques qui ont frappé le pays en 2015 et 2016 (et
77 Interrogés en 2012 sur le sens de la notion de cohésion sociale, les Français pensent avant tout aux
relations entre citoyens (42% des citations). La cohésion sociale évoque ensuite une juste répartition des
richesses et l’accès à des conditions de vie décentes pour tous (17%). Enfin, une part non négligeable de
la population (16%) exprime des réserves sur la notion, évoquant le caractère illusoire voire
manipulateur du concept (une « arnaque » ou un « artifice politique »).
92
notamment les attentats de Charlie Hebdo, Hyper Cacher, Attentats du 13 novembre) les inquiétudes
par rapport à la cohésion sociale sont même aujourd’hui plus fortes qu’elles ne l’étaient en 2011.
Graphique 57 – Priorités de vie en 2011 et 2016
Pour chacun des domaines de la vie suivants, pouvez-vous attribuer une note de 1 à 7 selon
l’importance que vous lui accordez ? 1 signifie pas du tout important, 7 signifie très important, les
notes intermédiaires permettent de nuancer. % Notes 6 et 7
86
67
6055 53 52
32
92
6964
61 60
55
46
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
famille cadre de vie logement amis temps libre (*) profession cohésion sociale(*)
2011 2016
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Au-delà du contexte, les Français portent d’ailleurs en règle générale, un regard plutôt négatif sur le
vivre ensemble. En 2014, 75% déplorent la faiblesse de la cohésion sociale78. Des travaux menés par le
Commissariat Général à la Stratégie et Prospective79 montrent en outre que 45% des Français se
projettent à l’horizon 2025, dans une France où la majorité des groupes qui composent la France vivront
« séparés » (plutôt que « ensemble ») et 72% imaginent une France où ces groupes seront tiraillés par «
des tensions » (plutôt que des groupes vivant en bonne entente).
78 Sandra Hoibian, 2014, « Le modèle social à l’épreuve de la crise. Baromètre de la cohésion sociale
2014 », Etude réalisée à la demande de la Direction Générale de la Cohésion Sociale 79 Delphine Chauffaut, 2014, « Les enseignements du débat citoyen : inquiétude, mais attentes à l’égard des réformes », Commissariat Général à la Stratégie et Prospective, Février
93
Mais, même chez ceux qui valorisent fortement la cohésion sociale l’attente pour favoriser la diversité
des populations là où ils vivent est plus importante, mais reste tout de même limitée.
Graphique 58 – Proportion de personnes qui pensent que les pouvoirs publics devraient prioritairement favoriser la diversité des populations dans leur quartier en fonction de l’importance
accordée à la cohésion sociale
8%7%
6%
10%
14%
0%
20%
note 1 à 3 note 4 note 5 note 6 note 7
Source : Crédoc, Enquête Conditions de vie et Aspirations des Français, 2016
Comment expliquer le faible engouement de la population pour des actions des pouvoirs publics
destinées à favoriser la diversité des populations dans les territoires ?
La volonté de tolérance qui anime les Français (peu se disent racistes, et cette proportion a tendance à
diminuer avec le temps) et la forte sensibilité aux inégalités (c’est un trait culturel très fort, nous l’avons
vu plus haut), se heurtent à un profond attachement à l’égalité et à la représentation d’un modèle
d’intégration assimilateur et où chacun est traité de manière équivalente. Les trois quarts de la
population considèrent ainsi que les différents groupes doivent « se fondre » dans la société .
94
Graphique 59 – Une uniformisation des modes de vie majoritairement préférée
D’après certaines personnes, il est préférable pour un pays que les minorités ethniques conservent leurs coutumes et traditions particulières. D’autres pensent qu’il vaut mieux que ces groupes s’adaptent et se fondent dans la société. Lequel de ces points de vue est le plus proche du
vôtre ? Il est préférable que ces groupes s’adaptent et se fondent dans la société (par rapport à il est préférable pour la société que ces groupes maintiennent leurs cultures et traditions particulières)
56
59
73
84
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90
JP-Japan
MX-Mexico
TW-Taiwan
ZA-South Africa
HR-Croatia
GE-Georgia
RU-Russia
IN-India
KR-Korea (South)
SK-Slovak Republic
LV-Latvia
IL-Israel
US-United States
SI-Slovenia
EE-Estonia
PH-Philippines
HU-Hungary
DE-Germany
LT-Lithuania
TR-Turkey
CZ-Czech Republic
IE-Ireland
FR-France
FI-Finland
CH-Switzerland
PT-Portugal
NO-Norway
DK-Denmark
SE-Sweden
BE-Belgium
GB-Great Britain and/or United Kingdom
ES-Spain
IS-Iceland
Champ : personnes âgées de 18 ans et plus de 33 pays du monde, ISSP, 2013
L’acceptation de principe de l’altérité cohabite avec une très grande crainte de tensions, perçues comme
sources de risques pour la cohésion sociale du pays. Les Français sont, plus que les autres Européens,
convaincus de l’existence « d’importantes tensions entre les groupes ethniques différents »80. 50% sont
de cet avis), juste après les Tchèques (68%) et les Hongrois (60%) et loin devant les Anglais (40%), les
Italiens (38%) ou les Allemands (29%) par exemple. Et 55% perçoivent des tensions entre les riches et les
pauvres (contre 38% en moyenne en Europe) ;
De même, la forte sécularisation du pays et sa culture de la « laïcité » induisent une certaine méfiance à
l’égard de la forte religiosité et de la diversité religieuse. 93% des Français adhèrent à l’idée que « les
religions peuvent créer des tensions au sein de la société »81.
80 Eurofound, 3rd European Quality of Life Survey, Quality of life in Europe: Impacts of the crisis, 2012, http://www.eurofound.europa.eu/publications/htmlfiles/ef1264.htm L’Eurobaromètre 408 indique des résultats convergents sur ce thème : 54% des Français considèrent en 2013 que « les rapports entre les personnes d’origines culturelles ou religieuses différentes ou de nationalités différentes » sont mauvais, contre 41% en moyenne en Europe. 81 DRESS, Baromètre d’opinion, 2015
95
Plutôt que de favoriser la diversité des populations dans les territoires qui apparait plutôt comme une
source de tensions et un obstacle au vivre ensemble, nos concitoyens aspirent davantage à une forme
d’uniformisation des modes de vie.
96
BIBLIOGRAPHIE
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Jean-Luc TAVERNIER, 2015, « Les zonages d’étude de l’INSEE », INSEE Méthodes n°129, mars
98
ANNEXE – TABLEAUX COMPLEMENTAIRES
Tableau 12- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « Que pensez-vous de votre cadre de vie quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le logement où vous vivez ? »
Que pensez-vous de votre cadre de vie
quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le
logement où vous vivez ?
Effectif
Très
satisfait Satisfait
Peu
satisfait
Pas du
tout
satisfait [Nsp]
% % % % % N
Attachement régional
26 54 11 8 1 188 Faible
Moyen 27 61 10 2 0 851
Fort 38 52 8 2 0 970
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
22 50 14 13 . 146 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 26 57 15 3 0 425
Non, plutôt pas 30 59 9 1 . 760
Non, pas du tout 41 52 5 2 0 676
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ?
29 45 14 12 . 161 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 21 63 13 3 0 393
Non, plutôt pas 31 58 9 2 . 775
Non, pas du tout 41 51 6 2 0 673
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 8
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si vous viviez
ailleurs ?
21 53 17 9 . 184 Oui beaucoup plus facile
Oui un peu plus facile 23 61 13 2 1 350
Non 36 55 7 2 0 1448
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 28
Souhait de déménagement
29 51 15 6 . 246 Aimerait déménager au sein de la même ville
Aimerait déménager dans une autre ville 23 58 14 5 0 676
Ne souhaite pas déménager 39 55 5 1 . 1089
Premier motif de déménagement
39 55 5 1 . 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 27 62 12 . . 97
99
Que pensez-vous de votre cadre de vie
quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le
logement où vous vivez ?
Effectif
Très
satisfait Satisfait
Peu
satisfait
Pas du
tout
satisfait [Nsp]
% % % % % N
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du foyer 23 51 17 8 . 41
Pour devenir propriétaire de votre logement 24 65 10 1 . 121
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 34 50 12 5 . 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 16 55 18 10 1 72
Pour vivre dans une plus grande ville Effectifs insuffisants (inf. 50) 37
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 24 63 13 1 . 90
Pour vous sentir plus en sécurité Effectifs insuffisants (inf. 50) 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 18 53 20 8 0 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport, santé … 34 50 9 3 4 26
Pour une autre raison 38 54 5 3 . 59
Attente vis-à-vis des pouvoirs publics
33 55 9 3 0 1517
Les pouvoirs publics doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité de réaliser leurs
projets de vie là où ils vivent
Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre territoire si ils
le souhaitent 28 57 11 3 . 452
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 40
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent prioritairement lutter
30 57 10 3 0 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 33 58 8 2 . 521
Les inégalités d’accès aux études 31 57 9 3 . 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 35 53 9 2 . 415
Les inégalités de logement 32 52 9 6 0 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 31 55 11 3 . 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces, transports publics
… 27 60 12 . . 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
29 53 15 3 . 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 23 60 12 5 . 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 37 55 7 2 . 138
Construire davantage de logements 31 48 13 8 . 82
Augmenter l’offre de commerces 35 53 11 0 1 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 28 62 7 3 . 164
100
Que pensez-vous de votre cadre de vie
quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le
logement où vous vivez ?
Effectif
Très
satisfait Satisfait
Peu
satisfait
Pas du
tout
satisfait [Nsp]
% % % % % N
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier Effectifs insuffisants (inf. 50) 44
Améliorer les transports publics 35 55 8 2 0 290
Freiner la construction de logements loin des centres villes 30 60 6 4 . 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 39 52 7 2 0 297
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 32 60 7 2 . 162
Améliorer l’offre de santé 28 60 10 2 . 261
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 32 56 9 3 0 2010
101
Tableau 13- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « Chacun peut se sentir plus ou moins attaché à la région où il vit. vous-même, pouvez-vous positionner votre attachement à votre
région sur une échelle de 1 à 7 ? »
Chacun peut se sentir plus ou
moins attaché à la région où il
vit. vous-même, pouvez-vous
positionner votre attachement à
votre région sur une échelle de
1 à 7 ?
Effectif Faible Moyen Fort
% % % N
Satisfaction du cadre de vie
8 35 57 646 Très satisfait
Satisfait 9 46 45 1119
Peu satisfait 12 48 41 185
Pas du tout satisfait 26 31 43 56
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
14 46 40 146 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 9 43 48 425
Non, plutôt pas 8 44 48 760
Non, pas du tout 10 40 51 676
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ?
13 41 46 161 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 8 44 48 393
Non, plutôt pas 8 44 48 775
Non, pas du tout 11 40 49 673
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 8
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si vous viviez ailleurs ?
30 48 22 184 Oui beaucoup plus facile
Oui un peu plus facile 12 53 35 350
Non 6 39 55 1448
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 28
Souhait de déménagement
4 40 56 246 Aimerait déménager au sein de la même ville
Aimerait déménager dans une autre ville 19 53 28 676
Ne souhaite pas déménager 5 36 59 1089
102
Chacun peut se sentir plus ou
moins attaché à la région où il
vit. vous-même, pouvez-vous
positionner votre attachement à
votre région sur une échelle de
1 à 7 ?
Effectif Faible Moyen Fort
% % % N
Premier motif de déménagement
5 36 59 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 18 58 25 97
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du foyer .
63
37 41
Pour devenir propriétaire de votre logement 4 53 42 121
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 7 41 52 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 13 45 42 72
Pour vivre dans une plus grande ville Effectifs insuffisants (inf. 50) 37
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 25 51 24 90
Pour vous sentir plus en sécurité Effectifs insuffisants (inf. 50) 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 22 49 30 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport, santé … Effectifs insuffisants (inf. 50) 26
Pour une autre raison 14 50 35 59
Attente vis-à-vis des pouvoirs publics
9 41 50 1517
Les pouvoirs publics doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité de réaliser leurs projets de vie
là où ils vivent
Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre territoire si ils le souhaitent 10 45 45 452
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 40
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent prioritairement lutter
11 43 46 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 8 42 50 521
Les inégalités d’accès aux études 8 47 45 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 10 40 50 415
Les inégalités de logement 8 41 51 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 14 39 47 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces, transports publics … 9 41 49 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
7 45 48 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 13 39 49 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 9 44 47 138
103
Chacun peut se sentir plus ou
moins attaché à la région où il
vit. vous-même, pouvez-vous
positionner votre attachement à
votre région sur une échelle de
1 à 7 ?
Effectif Faible Moyen Fort
% % % N
Construire davantage de logements 9 44 47 82
Augmenter l’offre de commerces 9 44 48 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 8 42 50 164
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier Effectifs insuffisants (inf. 50) 44
Améliorer les transports publics 9 45 46 290
Freiner la construction de logements loin des centres villes 3 36 60 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 10 44 46 297
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 9 42 49 162
Améliorer l’offre de santé 9 39 52 261
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 9 42 48 2010
104
Tableau 14- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ? »
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en
grande difficulté ?
Effectif
Oui, tout à
fait Oui, plutôt
Non,
plutôt pas
Non, pas
du tout [Nsp]
% % % % % N
Satisfaction du cadre de vie
5 17 35 43 0 646 Très satisfait
Satisfait 7 22 40 31 0 1119
Peu satisfait 11 33 38 18 . 185
Pas du tout satisfait 34 22 20 24 . 56
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Attachement régional
11 20 34 35 1 188 Faible
Moyen 8 21 39 31 . 851
Fort 6 21 37 35 0 970
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics
?
53 32 10 5 . 161 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 9 54 25 12 . 393
Non, plutôt pas 3 17 66 15 . 775
Non, pas du tout 1 5 20 75 0 673
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 8
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si
vous viviez ailleurs ?
19 27 32 22 . 184 Oui beaucoup plus facile
Oui un peu plus facile 10 27 39 23 0 350
Non 5 19 38 38 0 1448
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 28
Souhait de déménagement
9 24 36 31 0 246 Aimerait déménager au sein de la même ville
Aimerait déménager dans une autre ville 8 22 40 30 0 676
Ne souhaite pas déménager 6 20 37 37 0 1089
Premier motif de déménagement
6 20 37 37 0 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 4 24 43 28 . 97
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du foyer Effectifs insuffisants (inf. 50) 41
Pour devenir propriétaire de votre logement 7 26 36 30 1 121
105
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en
grande difficulté ?
Effectif
Oui, tout à
fait Oui, plutôt
Non,
plutôt pas
Non, pas
du tout [Nsp]
% % % % % N
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 9 17 38 36 . 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 4 23 33 39 . 72
Pour vivre dans une plus grande ville Effectifs insuffisants (inf. 50) 37
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 3 18 47 32 . 90
Pour vous sentir plus en sécurité 23 45 23 9 . 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 13 25 39 23 . 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport, santé … Effectifs insuffisants (inf. 50) 26
Pour une autre raison 11 10 37 41 . 59
Attente vis-à-vis des pouvoirs publics
7 22 39 33 0 1517
Les pouvoirs publics doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité de
réaliser leurs projets de vie là où ils vivent
Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre
territoire si ils le souhaitent 7 20 36 37 . 452
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 40
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent prioritairement lutter
7 25 40 28 . 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 6 21 41 31 . 521
Les inégalités d’accès aux études 6 23 36 35 . 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 9 17 34 40 0 415
Les inégalités de logement 9 17 39 35 . 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 9 27 35 30 . 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces,
transports publics … 5 28 24 43 . 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
11 23 33 33 . 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 9 17 41 33 . 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 6 17 37 40 . 138
Construire davantage de logements 3 24 30 41 1 82
Augmenter l’offre de commerces 5 19 36 38 1 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 5 22 39 34 . 164
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier Effectifs insuffisants (inf. 50) 44
Améliorer les transports publics 6 18 40 36 . 290
Freiner la construction de logements loin des centres villes 7 23 34 36 . 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 7 27 38 28 0 297
106
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en
grande difficulté ?
Effectif
Oui, tout à
fait Oui, plutôt
Non,
plutôt pas
Non, pas
du tout [Nsp]
% % % % % N
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 7 22 38 33 . 162
Améliorer l’offre de santé 10 22 41 27 . 261
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 7 21 38 34 0 2010
107
Tableau 15- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ? »
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire
délaissé par les pouvoirs publics ?
Effectif
Oui, tout à
fait Oui, plutôt
Non,
plutôt pas
Non, pas
du tout [Nsp]
% % % % % N
Satisfaction du cadre de vie
7 13 37 42 0 646 Très satisfait
Satisfait 6 22 40 31 0 1119
Peu satisfait 12 28 37 22 1 185
Pas du tout satisfait 35 19 26 20 . 56
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Attachement régional
11 17 33 38 1 188 Faible
Moyen 8 20 40 32 0 851
Fort 8 19 38 34 1 970
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
58 23 15 3 1 146 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 12 50 30 7 0 425
Non, plutôt pas 2 13 67 18 0 760
Non, pas du tout 1 7 17 75 0 676
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si
vous viviez ailleurs ?
22 24 28 26 . 184 Oui beaucoup plus facile
Oui un peu plus facile 10 28 39 22 1 350
Non 6 17 40 37 0 1448
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 28
Souhait de déménagement
7 22 37 33 1 246 Aimerait déménager au sein de la même ville
Aimerait déménager dans une autre ville 8 21 41 31 0 676
Ne souhaite pas déménager 8 18 38 35 0 1089
Premier motif de déménagement
8 18 38 35 0 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 2 26 43 29 . 97
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du foyer 7 21 53 19 . 41
Pour devenir propriétaire de votre logement 5 28 34 31 2 121
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 9 14 39 39 . 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 4 21 38 38 . 72
108
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire
délaissé par les pouvoirs publics ?
Effectif
Oui, tout à
fait Oui, plutôt
Non,
plutôt pas
Non, pas
du tout [Nsp]
% % % % % N
Pour vivre dans une plus grande ville Effectifs insuffisants (inf. 50) 37
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 5 20 45 30 . 90
Pour vous sentir plus en sécurité Effectifs insuffisants (inf. 50) 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 12 23 39 27 . 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport, santé … Effectifs insuffisants (inf. 50) 26
Pour une autre raison 11 11 33 45 . 59
Attente vis-à-vis des pouvoirs publics
8 20 39 33 1 1517
Les pouvoirs publics doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité de
réaliser leurs projets de vie là où ils vivent
Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre
territoire si ils le souhaitent 7 19 38 35 . 452
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 40
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent prioritairement lutter
9 21 41 28 . 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 7 21 37 35 0 521
Les inégalités d’accès aux études 7 18 42 32 1 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 9 15 37 38 1 415
Les inégalités de logement 8 19 40 33 1 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 7 25 35 32 . 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces,
transports publics … 1 29 31 38 . 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
11 30 32 26 1 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 9 16 41 34 . 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 3 13 41 41 1 138
Construire davantage de logements 3 22 34 41 . 82
Augmenter l’offre de commerces 6 17 40 37 1 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 8 21 37 34 . 164
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier 7 18 36 39 . 44
Améliorer les transports publics 8 18 40 34 0 290
Freiner la construction de logements loin des centres villes 7 8 38 46 . 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 10 20 36 33 0 297
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 9 18 41 32 . 162
Améliorer l’offre de santé 9 24 41 25 1 261
109
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire
délaissé par les pouvoirs publics ?
Effectif
Oui, tout à
fait Oui, plutôt
Non,
plutôt pas
Non, pas
du tout [Nsp]
% % % % % N
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 8 20 39 33 0 2010
110
Tableau 16- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si vous viviez dans une autre ville, un autre département ou une
autre région ? »
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien
vos projets de vie si vous viviez dans une autre ville, un autre
département ou une autre région ?
Effectif
Oui beaucoup plus
facile
Oui un peu plus
facile Non [Nsp]
% % % % N
Satisfaction du cadre de vie
6 13 80 1 646 Très satisfait
Satisfait 9 19 71 2 1119
Peu satisfait 17 25 56 2 185
Pas du tout satisfait 30 13 55 2 56
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Attachement régional
29 22 47 1 188 Faible
Moyen 10 22 66 1 851
Fort 4 13 82 1 970
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
24 23 51 1 146 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 12 23 64 2 425
Non, plutôt pas 8 18 73 1 760
Non, pas du tout 6 12 81 1 676
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs
publics ?
25 22 52 1 161 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 11 25 62 2 393
Non, plutôt pas 7 18 74 1 775
Non, pas du tout 7 11 80 1 673
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 8
Souhait de déménagement
3 14 82 0 246 Aimerait déménager au sein de la même ville
Aimerait déménager dans une autre ville 22 30 47 1 676
Ne souhaite pas déménager 2 11 85 2 1089
Premier motif de déménagement
2 11 85 2 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 29 31 39 1 97
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du
foyer Effectifs insuffisants (inf. 50) 41
111
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien
vos projets de vie si vous viviez dans une autre ville, un autre
département ou une autre région ?
Effectif
Oui beaucoup plus
facile
Oui un peu plus
facile Non [Nsp]
% % % % N
Pour devenir propriétaire de votre logement 6 21 74 . 121
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 7 16 76 . 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 14 32 54 . 72
Pour vivre dans une plus grande ville 21 38 41 . 37
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 21 32 47 . 90
Pour vous sentir plus en sécurité Effectifs insuffisants (inf. 50) 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 21 27 50 2 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport,
santé … Effectifs insuffisants (inf. 50) 26
Pour une autre raison 14 15 71 . 59
Attente vis-à-vis des pouvoirs publics
9 17 73 1 1517
Les pouvoirs publics doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité
de réaliser leurs projets de vie là où ils vivent
Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un
autre territoire si ils le souhaitent 11 20 68 1 452
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 40
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent
prioritairement lutter
11 17 71 2 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 9 19 71 1 521
Les inégalités d’accès aux études 8 18 74 0 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 6 14 78 2 415
Les inégalités de logement 11 21 67 2 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 14 19 65 2 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces,
transports publics … 13 13 74 . 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
12 17 67 3 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 13 21 64 2 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 6 15 79 . 138
Construire davantage de logements 8 20 71 1 82
Augmenter l’offre de commerces 9 18 72 1 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 11 14 73 2 164
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier Effectifs insuffisants (inf. 50) 44
Améliorer les transports publics 9 20 69 1 290
112
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien
vos projets de vie si vous viviez dans une autre ville, un autre
département ou une autre région ?
Effectif
Oui beaucoup plus
facile
Oui un peu plus
facile Non [Nsp]
% % % % N
Freiner la construction de logements loin des centres villes 9 5 83 2 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 7 21 70 2 297
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 10 13 77 0 162
Améliorer l’offre de santé 5 15 79 1 261
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 9 17 72 1 2010
113
Tableau 17- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « Dans l'idéal, au cours des 5 prochaines années, aimeriez-vous déménager dans ... »
114
Dans l'idéal, au cours des 5 prochaines années, aimeriez-
vous déménager dans ...
Effectif
Aimerait déménager
au sein de la même
ville
Aimerait
déménager dans
une autre ville
Ne souhaite pas
déménager
% % % N
Satisfaction du cadre de vie
11 24 65 646 Très satisfait
Satisfait 11 35 54 1119
Peu satisfait 19 51 29 185
Pas du tout satisfait 25 54 21 56
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Attachement régional
5 68 27 188 Faible
Moyen 11 42 46 851
Fort 14 19 66 970
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
15 38 47 146 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 14 35 51 425
Non, plutôt pas 12 36 53 760
Non, pas du tout 11 30 59 676
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs
publics ?
11 34 55 161 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 14 35 51 393
Non, plutôt pas 12 35 53 775
Non, pas du tout 12 31 57 673
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 8
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie
si vous viviez ailleurs ?
4 81 14 184 Oui beaucoup plus facile
Oui un peu plus facile 10 57 33 350
Non 14 22 64 1448
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 28
Premier motif de déménagement
. . 100 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 6 94 . 97
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du foyer 18 82 . 41
Pour devenir propriétaire de votre logement 56 44 . 121
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 59 41 . 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 9 91 . 72
Pour vivre dans une plus grande ville Effectifs insuffisants (inf. 50) 37
115
Dans l'idéal, au cours des 5 prochaines années, aimeriez-
vous déménager dans ...
Effectif
Aimerait déménager
au sein de la même
ville
Aimerait
déménager dans
une autre ville
Ne souhaite pas
déménager
% % % N
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 4 96 . 90
Pour vous sentir plus en sécurité Effectifs insuffisants (inf. 50) 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 21 79 . 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport, santé
… Effectifs insuffisants (inf. 50) 26
Pour une autre raison 28 72 . 59
Attente vis-à-vis des pouvoirs publics
13 33 55 1517
Les pouvoirs publics doivent plutôt assurer à tous les citoyens la possibilité de
réaliser leurs projets de vie là où ils vivent
Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens à s’installer dans un autre
territoire si ils le souhaitent 12 37 51 452
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 40
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent prioritairement
lutter
13 37 50 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 13 32 55 521
Les inégalités d’accès aux études 14 33 53 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 10 31 59 415
Les inégalités de logement 16 34 50 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 10 41 49 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces,
transports publics … 7 31 62 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
13 32 55 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 11 46 42 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 18 33 49 138
Construire davantage de logements 21 41 38 82
Augmenter l’offre de commerces 9 31 59 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 17 32 51 164
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier Effectifs insuffisants (inf. 50) 44
Améliorer les transports publics 10 34 57 290
Freiner la construction de logements loin des centres villes 13 18 70 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 10 33 58 297
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 11 35 54 162
Améliorer l’offre de santé 12 28 60 261
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 12 34 54 2010
116
Tableau 18- Effets de différentes variables sur les réponses à la question : « A choisir, laquelle de ces propositions correspond le mieux à vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics ? »
A choisir, laquelle de ces propositions correspond le
mieux à vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics ?
Effectif
Les pouvoirs publics
doivent plutôt assurer à
tous les citoyens la
possibilité de réaliser leurs
projets de vie là où ils
vivent
Les pouvoirs publics
doivent plutôt aider les
citoyens à s’installer
dans un autre territoire si
ils le souhaitent [Nsp]
% % % N
Satisfaction du cadre de vie
78 19 2 646 Très satisfait
Satisfait 75 23 2 1119
Peu satisfait 70 28 2 185
Pas du tout satisfait 71 28 1 56
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Attachement régional
75 24 1 188 Faible
Moyen 73 24 3 851
Fort 78 21 2 970
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire en grande difficulté ?
73 22 4 146 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 77 22 1 425
Non, plutôt pas 77 21 2 760
Non, pas du tout 73 25 2 676
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 3
Avez-vous le sentiment d'habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs
publics ?
76 21 3 161 Oui, tout à fait
Oui, plutôt 77 22 1 393
Non, plutôt pas 75 22 2 775
Non, pas du tout 74 24 2 673
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 8
Pensez-vous qu'il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie
si vous viviez ailleurs ?
72 27 2 184 Oui beaucoup plus facile
Oui un peu plus facile 72 26 2 350
Non 77 21 2 1448
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 28
Souhait de déménagement
77 22 0 246 Aimerait déménager au sein de la même ville
Aimerait déménager dans une autre ville 73 25 2 676
Ne souhaite pas déménager 76 21 3 1089
117
A choisir, laquelle de ces propositions correspond le
mieux à vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics ?
Effectif
Les pouvoirs publics
doivent plutôt assurer à
tous les citoyens la
possibilité de réaliser leurs
projets de vie là où ils
vivent
Les pouvoirs publics
doivent plutôt aider les
citoyens à s’installer
dans un autre territoire si
ils le souhaitent [Nsp]
% % % N
Premier motif de déménagement
76 21 3 1089 .
Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles 71 26 3 97
Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres du foyer Effectifs insuffisants (inf. 50) 41
Pour devenir propriétaire de votre logement 79 20 1 121
Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale 80 20 . 119
Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne 70 28 3 72
Pour vivre dans une plus grande ville Effectifs insuffisants (inf. 50) 37
Pour vous rapprocher d’un ou plusieurs proches 79 20 1 90
Pour vous sentir plus en sécurité Effectifs insuffisants (inf. 50) 20
Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie 74 25 1 238
Pour bénéficier d’une meilleure offre de services : commerces, transport, santé
… Effectifs insuffisants (inf. 50) 26
Pour une autre raison 72 28 . 59
Première inégalité contre laquelle les pouvoirs publics doivent prioritairement
lutter
77 21 2 422 Les inégalités de niveau de vie : revenus, patrimoine, etc.
Les inégalités d’accès à l’emploi durable : en CDI, à temps plein 77 22 1 521
Les inégalités d’accès aux études 79 20 2 257
Les inégalités d’accès aux soins médicaux 72 25 2 415
Les inégalités de logement 74 26 1 201
Les inégalités de qualité du cadre de vie 75 19 6 125
Les inégalités d’accès aux services courants : administrations, commerces,
transports publics … 72 28 . 58
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Prèmière action que les pouvoirs publics devraient mettre en place
68 31 1 152 Améliorer l’offre de services publics : mairie, CAF, Pôle Emploi, …
Augmenter la surface d’espaces verts 74 23 3 191
Créer des espaces de convivialité : places, rues piétonnes, … 76 23 1 138
Construire davantage de logements 73 25 2 82
Augmenter l’offre de commerces 68 31 1 165
Construire davantage d’équipements de loisirs et de culture 78 22 0 164
Favoriser la diversité des populations dans votre quartier 66 32 2 44
Améliorer les transports publics 83 15 2 290
Freiner la construction de logements loin des centres villes 60 35 5 54
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises 78 20 2 297
118
A choisir, laquelle de ces propositions correspond le
mieux à vos attentes vis-à-vis des pouvoirs publics ?
Effectif
Les pouvoirs publics
doivent plutôt assurer à
tous les citoyens la
possibilité de réaliser leurs
projets de vie là où ils
vivent
Les pouvoirs publics
doivent plutôt aider les
citoyens à s’installer
dans un autre territoire si
ils le souhaitent [Nsp]
% % % N
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet 79 17 4 162
Améliorer l’offre de santé 77 21 2 261
[Nsp] Effectifs insuffisants (inf. 50) 10
Total 75 23 2 2010
119 ANNEXE – QUESTIONNAIRE
[À tous] Pour chacun des domaines de la vie suivants, pouvez-vous attribuer une note de 1 à 7 selon l’importance que vous lui accordez (Présentez la liste – une réponse par ligne) (1 signifie pas du tout important, 7 signifie très important)
Votre propre famille et vos enfants ..................................... /__/
La profession et le travail (ou carrière) ................................ /__/
Les amis et connaissances ................................................. /__/
Votre logement ................................................................ /__/
Votre cadre de vie ............................................................ /__/
Le temps libre et la détente ................................................ /__/
La cohésion sociale ............................................................ /__/
[A tous]
A1 Chacun peut se sentir plus ou moins attaché à la région où il vit. Vous-même, pouvez-vous
positionner votre attachement à votre région sur une échelle de 1 à 7 ? (1 signifie que vous y êtes pas du tout attaché, 7 signifie que vous y êtes très attaché)
[À tous]
A2 Il existe plusieurs types d'inégalités dans la société française. Selon vous, quelles sont les
inégalités contre lesquelles les pouvoirs publics doivent prioritairement lutter aujourd’hui en France ? (hiérarchisez les deux premières réponses)- rotation aléatoire des items
1ère
réponse
2ème
réponse
Les inégalités de niveau de vie ........................................ 1 1
Les inégalités d’accès à l’emploi durable (en CDI, à temps
plein) .................................................................. 2 2
Les inégalités d’accès aux études .................................... 3 3
Les inégalités d’accès aux soins médicaux ........................ 4 4
Les inégalités de logement ............................................. 5 5
Les inégalités de qualité du cadre de vie .......................... 6 6
Les inégalités d’accès aux services courants (administrations,
commerces, transports publics…) ........................... 7 7
120
[A tous]
A3 Là où vous vivez, quelles sont, selon vous les actions prioritaires que les pouvoirs publics devraient
mettre en place ? (hiérarchiser, 3 réponses, rotation aléatoire des items)
1ère
réponse
2ème
réponse
3ème
réponse
Améliorer l’offre de services publics (mairie, CAF, Pôle
Emploi…) .................................................................................... 1 1 1
Augmenter la surface d’espaces verts ............................................ 2 2 2
Créer des espaces de convivialité (places, rues
piétonnes…) ................................................................................ 3 3 3
Construire davantage de logements ............................................... 4 4 4
Augmenter l’offre de commerces ................................................... 5 5 5
Construire davantage d’équipements de loisirs et de
culture ....................................................................................... 6 6 6
Favoriser la diversité des populations dans chaque
quartier ...................................................................................... 7 7 7
Améliorer les transports publics .................................................... 8 8 8
Freiner la construction de logements loin des centres
villes .......................................................................................... 9 9 9
Favoriser l’installation de nouvelles entreprises
................................................................................................. 10 10 10
Améliorer les réseaux de téléphonie mobile et d’internet .................. 11 11 11
Améliorer l’offre de santé ............................................................. 12 12 12
[À tous]
A4 A choisir, laquelle de ces deux propositions correspond le mieux à vos attentes vis-à-vis d des
pouvoirs publics ? (une seule réponse, rotation aléatoire des items)
. Les pouvoirs publics doivent assurer à tous les citoyens la possibilité de réaliser
leurs projets de vie là où ils vivent, en assurant la présence sur tout le territoire
des équipements, services et emplois ......................... 1
. Les pouvoirs publics doivent plutôt aider les citoyens qui vivent dans des lieux où
les équipements, services et emplois sont insuffisants à s’installer dans un autre
territoire si ils le souhaitent ........................................... 2
[À tous]
A5 Que pensez-vous de votre cadre de vie quotidien, c'est-à-dire ce qui entoure le logement où vous
vivez ; dans l'ensemble, en êtes-vous ?
(Enumérez - Une seule réponse) . Très satisfait .............................................................. 1
. Satisfait .................................................................... 2
. Peu satisfait ............................................................... 3
. Pas du tout satisfait ..................................................... 4
. Ne sait pas ................................................................ 5
121 [A tous]
A6 Avez-vous le sentiment d’habiter dans un territoire en grande difficulté ?
. Oui, tout à fait ........................................................ 1
. Oui, plutôt ............................................................. 2
. Non, plutôt pas ...................................................... 3
. Non, pas du tout .................................................... 4
[A tous]
A7 Avez-vous le sentiment d’habiter dans un territoire délaissé par les pouvoirs publics ?
. Oui, tout à fait ........................................................ 1
. Oui, plutôt ............................................................. 2
. Non, plutôt pas ...................................................... 3
. Non, pas du tout .................................................... 4
[A tous]
A8 Pensez-vous qu’il serait plus facile pour vous de mener à bien vos projets de vie si vous viviez dans
une autre ville, un autre département ou une autre région ?
. Oui beaucoup plus facile .......................................... 1
. Oui un peu plus facile .............................................. 2
. Non ....................................................................... 2
. Ne sait pas ............................................................ 3
[A tous]
A9 Dans l’idéal, au cours des 5 prochaines années, aimeriez-vous déménager dans…
. Un autre logement au sein du quartier où vous vivez actuellement ... 1
. Un autre quartier au sein de la ville où vous vivez actuellement ....... 2
. Une autre ville............................................................................ 3
. Un autre département ................................................................ 4
. Une autre région ....................................................................... 5
. Un autre pays ........................................................................... 6
. Vous ne souhaitez pas déménager dans les 5 prochaines années ..... 7
. Vous ne souhaitez pas déménager mais vous n’aurez pas le choix et
devrez déménager dans les 5 prochaines années ..............................
8
122
[Si A9 = 1 à 6]
A10 Pour quelles raisons principales aimeriez-vous déménager ? (hiérarchiser, 2 réponses possibles)
. Pour trouver de nouvelles opportunités professionnelles ....... 1
. Pour vous rapprocher du lieu d’études ou de travail d’un des membres
du foyer .......................................................................... 2
. Pour devenir propriétaire de votre logement ....................... 3
. Pour trouver un logement mieux adapté à votre situation familiale
(départ de chez les parents, mariage, séparation, naissance, etc.)
....................................................................................... 4
. Pour vivre dans une plus petite ville ou à la campagne ......... 5
. Pour vivre dans une plus grande ville ................................. 6
. Pour vous rapprocher d’un (ou plusieurs) proche(s) ............ 7
. Pour vous sentir plus en sécurité ....................................... 8
. Pour bénéficier d’un meilleur cadre de vie ........................... 9
. Pour bénéficier d’une meilleure offre de services (commerces,
transport, santé …) ...........................................................10
. Pour une autre raison .....................................................11