La Coax 30 est une petite colonne trèsbien finie et d’apparence très classique.Nul doute qu’elle ne posera jamais de

problème d’intégration visuelle tant elle saitrester discrète. Nous préférons de loin sonaspect avec les cache-haut-parleurs enplace et c’est dans cette configuration quenous avons effectué les écoutes.L’ensemble de l’extérieur de l’enceinte esten aluminium anodisé, ici en finition noire.Un discret mais sympathique logotype Piegase trouve plus ou moins au milieu de la face

avant. En fait, c’estune coque de 4 mmd’épaisseur arrondie àforme trapézoïdale, plusétroite à l ’arrière qu’àl’avant, obtenue d’un seulbloc par extrusion. Ensuite,cette forme est usinée puistraitée par l’intérieur, à la foispar un revêtement bitumeuxcollé et destiné à amortir lesparois en aluminium, et par desparties en médium, par exempleau niveau du baffle recevant lesdeux boomers de 15 cm, auniveau du support du filtre passif oude raidisseurs destinés à contrôlerle comportement vibratoire desparois. Lorsque l’enceinte est termi-née, la coque est fermée à ses deuxextrémités par deux plaques colléeségalement en aluminium. A noter que,très soucieuse de la qualité, Piega estrestée fidèle au montage manuel de sesenceintes, assemblées et contrôlées indi-viduellement avec le plus grand soin.L’intérêt essentiel de cette enceinte, enterme de haut-parleurs, réside dans la tech-nologie du coaxial médium/aigu. Commenous l’avons vu en introduction, il s’agit d’untransducteur isodynamique somme touterelativement classique, si ce n’est que cesont en fait deux transducteurs qui ontfusionné pour n’en faire qu’un. Au centred’un isodynamique destiné au médium, setrouve un autre isodynamique, cette foisdédié à l’aigu. Le principe isodynamique estégalement appelé Magnétostat, souventassimilé à un ruban : cela relève de l’abus de

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PIEGA, SOCIETE SUISSE, A ETE FONDEE EN 1986

PAR LEO GREINER ET KURT SCHEUCH DANS UN

ENVIRONNEMENT IDYLLIQUE.LES MURS SECULAIRES

D’UNE ANCIENNE TANNERIESONT L’ENDROIT OU SONT

CREEES LES ENCEINTES DELA MARQUE. PIEGA A SORTIRAPIDEMENT SON PREMIER

HAUT-PARLEUR, UN TWEETERISODYNAMIQUE, PUIS

A DEVELOPPE UN SYSTEME A BASE DE HAUT-PARLEURS

COAXIAUX MEDIUM-AIGU, EUXAUSSI ISODYNAMIQUES, A

PARTIR DE L’ANNEE 2000. CESYSTEME EST PRESENT SUR

L’ENSEMBLE DE LA GAMMECOAX ET, EN PARTICULIER,

SUR LA COAX 30.

La précisionsuisse

PIEGA COAX 30

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langage car, technologiquement, les deuxtypes de haut-parleurs sont différents,même si Piega elle-même, par souci de sim-plification, assimile son haut-parleur à unruban. De l’extérieur de l’enceinte et derrièrela grille protectrice, on voit parfaitement lagrecque conductrice du médium et cellegaufrée du tweeter. Cette technologie a pourcaractéristique l’extrême finesse de la mem-brane (20 microns) qui permet, du fait de lafaible masse, une très grande vélocitélorsqu’elle se déplace sous l’effet du signalqui lui est appliqué. Les aimants permanentssont des néodymes capables de créer unchamp magnétique élevé sous un faiblevolume. Ainsi ce sont des transducteurscapables d’une excellente réponse impul-sionnelle, ce dont la musique va bienentendu bénéficier. Le transducteur idéalserait en théorie un ultralarge bandecapable de reproduire par exemple de 5 Hzà 50 kHz avec un bon rendement, tout enétant de très faible dimension de façon à ceque le son soit émis depuis une zone defaible surface assimilable à un point. D’unpoint de vue pratique, cela semble impos-sible – en tout cas dans l’état actuel de nosconnaissances – compte tenu des lois de laphysique. Le concept de haut-parleurcoaxial, où plusieurs haut-parleurs sontassemblés ensemble pour n’en faire plusqu’un afin de voir leur centre d’émissioncoïncider, n’est pas nouveau et de nom-breux constructeurs ont utilisé et utilisentencore ce principe pour se rapprocher dupoint émissif unique. Partant du principe queles basses sont quasi omnidirectionnelles, ilpeut sembler logique de n’avoir qu’unmédium aigu coaxial. Ici, les membranessont mises en mouvement simultanémentsur l’ensemble de leur surface ; le bénéficedu coaxial est autant dû à la similarité desmodes de fonctionnement du médium et del’aigu qu’au centre d’émission acoustiquecommun. Certes, le centre émissif communet la membrane commune garantissentaussi une parfaite mise en phase temporelledu médium et de l’aigu, ce qui n’est pas ànégliger. Pour parler plus simplement, la dis-tance entre les deux haut-parleurs quiconstituent ce coaxial et l’auditeur est exac-tement la même. Ainsi pour l’aigu et le

médium, les sons ne seront pas déphasésmais arriveront en même temps à l’oreille del’auditeur, et ce quelle que soit sa positionpar rapport à l’enceinte. En ce qui concerneles deux haut-parleurs de grave de 15 cmd’origine Scanspeak, ils sont chargés enbass-reflex et c’est un évent laminaire (rec-tangulaire) qui débouche en face avant justesous les deux boomers. Le filtre n’utilise quedes composants de qualité audiophile et lebornier d’origine WBT autorisant le bicâ-blage réalise une mise en relation très soi-gnée du câble enceinte avec le filtre.

Timbres : La première impression laisséepar la Coax 30 est celle d’une extrême préci-sion du registre médium/aigu. Dans ledouble album de Keith Jarrett, Rarum,l’attaque des notes au clavecin est remar-quable de vitesse et de netteté. L’aigu siimportant avec cet instrument est filé etmagnifique, sans aucune agressivité, voireavec du velouté. Le médium n’est pas enreste et il valide les principes techniques misen œuvre par Piega. Sur Remparts d’argile,album du trio Henri Texier, les cymbalessont très pures et leur caractère métalliqueest idéalement restitué. Contrairement à ceque font beaucoup d’enceintes, les Piegasavent nous faire entendre les différencesde timbre parfois subtiles entre les diffé-rentes cymbales. Sur la piste « All my life »de l’album Reach par Jacky Terrasson, la

ECOUTE

FICHE TECHNIQUEOrigine : SuissePrix : 8000 euros en version argent (Silver), 8800 euros en version noire (Black)Poids : 28 kgDimensions : 190 x 1110 x 210 mmFinition aluminium anodiséEnceinte 3 voies bass-reflexBande passante : 34-50000 HzImpédance nominale : 4 ohmsSensibilité : 90 dB/W/MPuissance admissible : 250 W

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contrebasse d’Ugonna Okwego est elleaussi parfaitement précise et l’auditeur pro-fite de chaque note qui est bien différente dela suivante. Image sonore : Cette enceinte nous rap-proche en quelque sorte des interprètes encréant une certaine proximité qui accroîtl’impression de vérité. Toujours sur lespistes « Book of ways » de l’album RarumCD1 par Keith Jarrett, nous percevons avecbeaucoup d’acuité les fredonnements,grommellements, marmonnements etautres soupirs de l’interprète. Cette capacitéà retranscrire tous les

détails sans confusion est imputable, entreautres, à la perfection de la mise en phasedes deux transducteurs composant lecoaxial. La scène sonore elle-même est difficilement critiquable, elle est respec-tueuse des enregistrements et le coupled’enceintes est parfaitement à son aise pourrecréer un paysage sonore très agréable etplausible.Dynamique : De rendement moyen avec90 dB, les Piega apprécieront un amplifica-teur d’une puissance suffisante et une 300Bsera un peu juste. Avec une amplification àla hauteur, elles savent mettre l’air en mou-vement de telle façon que les transitoires lesplus violentes nous percutent les tympans.L’extinction des notes est parfaitement maî-trisée et l’on a le sentiment que chaque notedure davantage ou est tenue plus long-temps. En réalité, là où d’autres transduc-teurs simplifient le message et le tronquent,

les Piega le reproduisent en totalité, ycompris lorsqu’il devient ténu.

Les microsignaux sontreproduits et, très fine-ment, donnent la sensa-tion d’une vérité accrue.

La présence est un carac-tère marqué de l’écoute et

ces enceintes ont uneesthétique sonore que l’on

pourrait qualifier de réalistetant les informations délivrées

sont nombreuses et créent uneproximité étonnante avec les

interprètes.Transparence : La technologiemise en œuvre pour le médium et

l’aigu concourt à l’obtention d’unetransparence de l’écoute telle queseule la musique s’exprime. Lors de

l’écoute, nous ne pensons pas à latransparence ou à un quelconque cri-

tère de jugement et il faut faire uneffort pour se concentrer sur un pointen particulier. La transparence est

réelle sans apparaître comme exagéréecar, à être trop transparentes, certainesenceintes perdent de leur aplomb. Ici,elles gardent du corps et de la consis-

tance, et à nouveau leur précision sert lamusique avant tout. L’écoute est transpa-

rente et précise mais pas chirurgicale. Lesdifférents interprètes et instruments d’ungrand orchestre ne constituent pas unemasse informe, au contraire, les Coax 30, depar leur précision, nous permettent de clai-rement entendre chaque pupitre sansaucune espèce de confusion.

Réussir une enceinte colonne de grandeambition mais de petite taille qui peut satis-faire un mélomane exigeant n’est pas chosesimple. Piega est parvenu, sous un volumetrès contenu, à produire une colonneagréable à utiliser, facile à mettre en œuvreet à intégrer à tout type d’intérieur. Cetteenceinte procure une écoute empreinte definesse sans agressivité mais avec beau-coup de vivacité. Tant que l’on ne poussepas trop le volume, nous pourrions parler dedouceur de la restitution mais, en allant plusloin, elles peuvent se montrer très présenteset énergiques. Il ne faudra pas non plus allertrop loin dans ce sens, car elles ne sont pasdestinées à de grandes salles et, la phy-sique étant ce qu’elle est, ces colonnesseront parfaitement à leur aise dans dessalles petites ou moyennes où elles offrirontà leur heureux propriétaire des années desatisfaction musicale sans complicationmais avec beaucoup de raffinement.

Patrice Philippe

FABRICATION ■ ■ ■ ■ ■TIMBRES ■ ■ ■ ■ ■DYNAMIQUE ■ ■ ■ ■ ■IMAGE ■ ■ ■ ■ ■TRANSPARENCE ■ ■ ■ ■ ■QUALITE/PRIX ■ ■ ■ ■ ■

VERDICT

SYSTEME D’ECOUTESource :Lecteur Nagra CDPElectroniques :Préampli ATC SCA2 et amplificateur de puissance FM Acoustics F-30 B et FM Acoustics 611 Resolution SeriesCâbles :Esprit : ligne Celesta

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