BAIN DE THEÂTRE saison 4

Vendredi 22 mars 2019 : Soirée d’ouverture au CDN Théâtre Olympia

20h30-23h30

JE M’EN VAIS MAIS L’ETAT DEMEURE Compagnie Le Royal Velours

Photo : Simon Gosselin

Je m’en vais mais l’État demeure est une pièce de théâtre narrant l’histoire contemporaine de notre pays, telle que cette histoire s’écrit chaque jour. La pièce débute en septembre 2016 et se finit à la date où le spectacle est joué. On y suit les pérégrinations de Hugues Duchêne, l’auteur, dans le milieu politique, à travers les évènements ayant marqué l’actualité. Bien qu’on y dépeigne un pays en proie à la dépression, le propos et la forme théâtrale se veut joyeux.se et régénérant.e. Partie 1 : SAISON 2016/2017 La pièce commence en septembre 2016, à l’Elysée. François Hollande reçoit les deux journalistes qui publieront Un président ne devrait pas dire ça. Sans se douter qu’en leur parlant, il court à sa perte. Le soir même, il part à la Comédie-Française, assister à une représentation des Damnés. En octobre, je joue mon propre personnage.

Car nous sommes à Calais et je suis là pour voir le démantèlement de la jungle. Le commissaire de Calais est un ami, ancien camarade au Mouvement des Jeunes Socialistes. Je le regarde superviser les opérations. En novembre, je pars aux États-Unis pour suivre la fin de la campagne présidentielle américaine. Je ne suis pas déçu. Je reviens en France en décembre et tout est morne. Ma mère a voté à la primaire de droite. Je commence à suivre la campagne de Benoît Hamon. Je rencontre sa photographe. En janvier, aux deux tours de la primaire socialiste, je me rends dans les QG de campagne. Je me mêle aux journalistes et aux photographes dans les photocalls. Puis février arrive et je vais voir tous les meetings. La salle est souvent pleine à craquer alors je lève haut mon appareil photo et je crie « PRESSE PRESSE PRESSE » Et, la plupart du temps, j’arrive à rentrer. J’ai aussi à disposition plein de vieux badges et une carte culture. Et j’ai mon bagout. Pour entrer dans les salons VIP, je passe par les cuisines. J’approche de très près les candidats ; je les prends en photo. En avril, notre collectif se retrouve le jour du premier tour des présidentielles. Nous avons presque tous voté Mélenchon. Et nos parents ont presque tous voté Macron. Je retourne à Calais souvent. Je lis des livres de sociologie. Les résultats électoraux accréditent les thèses de Christophe Guiluy dans La France périphérique. Je vais voir la soirée des « artistes contre le FN », le 2 mai au Théâtre des Bouffes du Nord. Les artistes parisiens semblent persuadés qu’ils ont un rôle à jouer. Même si Marine le Pen y fait moins de 10% au second tour. À Calais, par contre, Marine Le Pen fait 62%. Vient juin. Et les législatives. Le père d’un copain du collège remporte le scrutin avec LREM contre la personne avec qui il avait construit sa carrière au PS. On raconte son histoire. En juillet, Emmanuel Macron vient à la Comédie-Française assister à la représentation de L’Hôtel du libre-échange. Une élève-comédienne d’origine étrangère lui dit avoir peur de l’année qui vient, et du chômage. Qu’elle partira peut-être en Italie rejoindre son copain. Il la prend dans ses bras et lui dit : « Reste en France. Ne pars pas. S’il-te-plaît. » Et c’est la fin (du premier Opus).

Partie 2 : SAISON 2017/2018 Après un bref rappel des épisodes précédents, le récit reprend en août. Le bébé que ma soeur avait annoncé en février est né. Prématurément, à six mois. Septembre est consacré au procès de l’affaire dite « du Quai de Valmy ». (Une voiture de police y avait été brulée par des militants antifascistes en marge des manifestations contre la « loi travail »). Le spectre du terrorisme apparait. Le mois d’octobre se passe aussi au palais de justice. Il y est question d’Abdelkader Merah, et des crimes de son frère, Mohamed. Derrière le terrorisme apparait un nouveau spectre : celui du nazisme. Au moment où j’écris ces lignes, nous sommes en novembre et je ne sais pas encore de quoi – dans ma pièce – novembre sera fait…

Hugues Duchêne

Soirée d’ouverture avec les équipes artistiques

Samedi 23 mars 2019

11h00- 11h30 Mame

CAPUCHE Victoria Belen Martinez

Capuche explore cette étrange envie, parfois, de disparaître. Ou plutôt, ne pas vraiment disparaître d’un coup, comme un tour de magie, mais plutôt se cacher, ne pas montrer ses vraies envies, cacher ses mouvements et sa peau, paraître, devenir un vêtement fantôme, une image sociale, un corps mouvant : être à l’abri du regard des autres pour pouvoir être soi. L’encapuché est un corps mouvant, malléable, flexible et à la taille extensible. Il est ainsi capable, d’un mouvement à l’autre, de se transformer et de recomposer en continu des univers, des sensations qui vont de la figure abstraite et troublante, à la posture burlesque d’un personnage de cartoon. Départ pour le CDN-Théâtre Olympia / Repas

14h-15h15 Théâtre Olympia / salle de répétition

DUREE D’EXPOSITION Compagnie Animal Architecte

« Durée d’exposition » part d’une sensation de manque de réel. Au départ, il y aurait l’expérience faite de ces poches de dépression dans lesquelles nous tombons soudain quelquefois, ces petits trous béants dans le monde. Des segments de temps anxieux ou vidé, des jours ou des moments d’absence à soi, subis plutôt que vécus, où un léger dépôt d’épuisement ou d’impuissance glue nos peaux, nous éloigne, étrangers à nos propres émotions, aux autres, aux entours du réel : un repli du regard. C’est sur ce manque que tente de s’articuler notre désir, sur ce vide qu’on déciderait de s’établir pour tisser autre chose, comme un pont léger vers les choses : Que se passerait- il si l’on tentait alors, tout de même, de soulever l’oeillère ? Comment s’y prendrait-on pour ouvrir l’écoutille, pour relever le nez au vent des choses, se laisser étonner ? Et par quoi commencer : cligner de l’oeil, peut-être ? Cligner de l’oeil, en somme, pour tenter de se sortir du vide. Pause/Départ pour le Volapük

18h00-19h00 Le Volapük

Chantal, Le grand chelem Barbara Atlan

Chantal est coach des plus grandes joueuses du monde tennistique. Aujourd’hui est un grand jour pour elle, une date qu’elle va retenir, elle vient d’être nommée directrice de la fédération féminine de tennis, la WTA (Woman tennis Administration). Aujourd’hui on lui a confié les clés de son tout premier bureau. Après des années à travailler dehors, foulant les terrains de tennis du monde entier, passant son temps à jouer, courir, s’entraîner et entraîner les autres, réfléchir à des stratégies, pousser ses joueuses toujours plus loin, arpenter les tournois, fêter les victoires et tenter de comprendre les échecs et s’en relever ; la voilà tenue à de grandes responsabilités. Elle a entre ses mains l’avenir du tennis féminin. A la tête de la WTA, elle veut changer les choses, défendre le sport féminin et le sport de manière général. En étant dans ce bureau c’est le fonctionnement de la société qu’elle va se mettre à réenvisager. On lui donne la possibilité de recréer son propre monde, avec ses règles du jeu, ses défis, ses rêves, ses ambitions, son audace et sa folie. Alors, comment va-t-elle s’y prendre ? Par où va-t-elle commencer ? Va-t-elle y arriver ? Est-ce finalement ça qui compte : qu’elle réussisse? Va-t-elle savoir ré-apprivoiser ce nouvel espace ? Va-t-elle trouver ses marques, ses repères ? Va-t-elle être à la hauteur de sa mission ? Départ pour le CDN Théâtre Olympia / Pause repas

21h00-22h00 CDN Théâtre Olympia

HAMLET Roman Jean-Elie

Au début, une conférence a lieu. Tout est là, deux tables, cinq chaises, quelques livres, un power point. Le spectacle qu’on s’apprêtait à voir, s’avère être une conférence en anglais (retransmise en direct sur le site elseneur-experience.com) et développant plusieurs thèmes de la pièce de Shakespeare. Certains spectateurs comprendront au bout de quelques minutes que tout ceci n’est qu'une farce cruelle (comme elles peuvent l’être dans les pièces de Shakespeare). Au bout d’une dizaine de minutes, la conférence comprend certains bugs techniques jusqu’à ce que tout s’éteigne. Le spectre entre en communication avec nous. Le spectre, en nous apprenant que la mort d’Hamlet père a été causée par Claudius, son frère, dévoile le revers d’un monde et crée chez Hamlet une perte vertigineuse de repère l’entraînant à adopter le masque de la folie. De cette folie, naîtra alors un jeu enflammé d’un désir de vengeance insatiable. Le spectre est l’argument du spectacle permettant aux cinq acteurs, aux cinq Hamlet, de jouer leur histoire, accompagnés du public (qui prend ainsi la place d’Horatio), à travers différents personnages : Claudius, le roi, exercera son pouvoir en utilisant tous les outils et les artifices du théâtre. Hamlet luttera alors à l’intérieur de ce grand théâtre en inventant le sien.

Polonius sera l’homme politique dont la parole aux détours sans fin représentera le masque social et politique qu’Hamlet ne cessera de ridiculiser. Ophélie sera la jeune fille tentant d’échapper à l’emprise de la vision masculine des autres personnages, y compris Hamlet. Gertrude sera la figure maternelle, grande et noire, portant le deuil et la fatalité qu’Hamlet combat. Face à elle, Hamlet redeviendra un enfant criant. Rosencrantz et Guildenstern seront eux, deux pantins articulés par Claudius puis par Hamlet qui évoqueront l’enfance de celui-ci par leur amitié passée.

Dimanche 23 mars 2019 12h30-13h30 Petit Faucheux

Le Palace de Rémi Ou comment deux voisins et onze plantes créent un groupe de musique dans une cave Compagnie Laïka

Le Palace de Rémi est un spectacle dans lequel personne ne s’appelle Rémi à part peut-être une plante. Ferdinand vit seul dans une cave avec ses onze plantes. Régulièrement, il se réunit avec ses voisines pour faire de la musique. Un matin, ils décident de créer un groupe avec leurs plantes et se lancent dans une quête encyclopédique et expérimentale. Un seul objectif : répertorier l’ensemble des émotions humaines, album par album. Mais par où commencer ? Un peu ”idiots” et à côté du monde, Juliette, Ferdinand et Nicole sont trois amis, trois solitaires, timides et maladroits. Sur scène, on les observe au microscope balader spontanément leur candeur sans prétendre à beaucoup plus qu’une chose : faire de la musique ensemble. Dans ce Palace souterrain, on assiste à la naissance d’un groupe de musique depuis les premières idées, les premières répétitions. On les voit chercher, douter. On donne à voir le processus de création dans ce qu’il peut avoir de fragile ou de comique. Ensemble, ils ont construit un système connecté où plantes, ordinateur et instruments dialoguent. Entre musique électronique, chants lyriques et harmonies baroques, ils créent des chansons naïves et comiques, une sorte de musique de chambre hybride.

Départ pour La Pléiade / Pause repas 15h-16h30 La Pléiade

Toi, tu creuses Compagnie La pensée chatoyante

Dans la nuit du 31 décembre 1996, se déroule l’opération la plus délicate d’un chantier de construction titanesque aux alentours de la commune de Névache dans le département des Hautes-Alpes. Un petit groupe d’ouvriers doit désamianter de vieilles bâtisses pour le compte d’un géant de l’immobilier. Les conditions de sécurités sont drastiques car les traces du scandale de l’amiante sont encore dans toutes les têtes. Cela tombe bien l’entreprise en charge des travaux entend : « Faire table rase du passé ! ». Mais cela va s’avérer plus facile à dire qu’à faire. Alors qu’ils participent à la création des habitations de demain, chacun des ouvriers présents sur le chantier sera confronté aux fantômes de son passé, à sa propre histoire parfois faite de méandres communs avec les autres. Un seul survivra à cette nuit de réveillon. Que s’est-il passé ? On apprendra après une longue et laborieuse enquête que l’entrepreneur immobilier de la région employait des ouvriers non qualifiés afin de désaimanter les maisons délabrées, et que les protagonistes de cette sordide affaire n'étaient pas ce qu'ils prétendaient être. Chacun se trouvait là cette nuit pour une raison bien précise. Malheureux hasard ou tragique destin, c'est cette raison qui a fait basculer l'histoire dans un fait divers. Cet épisode fut relayé par la presse locale qui parle d’une véritable « Tragédie en chantier » avant de peu à peu tomber dans l’oubli. . Départ pour la salle Thélème

18h00-19h45 Salle Thélème

Change Me Camille Bernon et Simon Bourgade

Nous avons conscience que la question du genre - et donc des marginaux sexuels - n’est pas

seulement un sujet d’actualité, mais qu’elle a traversé le temps et qu’à l’instar de nos faits

divers contemporains, nos mythes passés en sont remplis. Cette question agite encore

violemment nos sociétés, de nombreuses situations se cristallisent autour d’elle, et nous

avons eu envie d’en explorer les différentes facettes pour la mettre au grand jour.

Un homme pauvre exige de sa femme enceinte qu’elle tue son enfant s’il s’agit d’une

Un homme pauvre exige de sa femme enceinte qu’elle tue son enfant s’il s’agit d’une fille.

Désespérée par cet avertissement, la future mère voit en rêve la déesse Isis qui lui demande

d’élever son enfant quel que soit son sexe. Iphis, l’enfant née fille, est donc travestie en

garçon. Au cours de sa treizième année, Iphis tombe amoureuse d’une jeune fille, Iante.

Malgré les manoeuvres de la mère, seule dans le secret, le mariage du jeune couple est

célébré avec l’aval des pères. Le scandale éclate le jour des noces. Iphis, désespérée, n’est

sauvée du suicide que par l’intervention de la déesse qui la métamorphose en garçon pour

que l’ordre soit restauré. Le mythe d’Iphis est retranscrit par Ovide au Ier siècle dans les

Métamorphoses.

Au XVIIème siècle, Isaac de Benserade puise dans cette métamorphose la trame de sa tragi-

comédie en alexandrins, Iphis et Iante. Il se réapproprie le mythe et le rend plus subversif : le

mariage entre les deux filles est célébré, et ce n’est qu’après la nuit de noces qu’Iphis est

transformée en homme.

En 1993 aux Etats-Unis, Teena Brandon, jeune transgenre de 21 ans, change son nom en

Brandon Teena et fait croire à tout son entourage, dont sa petite amie, qu’il est un homme.

Quand sa véritable identité est découverte, il est violé puis assassiné par ses amis.

Ces trois histoires, qui se font écho à travers les siècles, sont le point de départ de notre

projet.

Explorer la figure du marginal sexuel dans notre monde, autour d’une crise identitaire qui

brouille les frontières de la normalité. Nous voulons porter au plateau ce sujet qui est encore

tabou aujourd’hui, la crise identitaire vécue par quelqu’un qui se sent né dans le mauvais

sexe, et l’incompréhension ou le scandale que cela provoque dans nos sociétés.

Mais ce que nous cherchons surtout, c’est en faire sentir une sorte de généalogie à travers

temps. Comment, parce qu’on a toujours censuré, nié ou encore marginalisé cette partie de

la population, l’histoire n’a eu de cesse de se répéter.

Nous avons cherché à écrire le récit de notre vécu, celui de notre

Nous avons cherché à écrire le récit de notre vécu, celui de notre génération, cette

génération formée par les mythes Disney, informée par la télévision, fascinée par les faits

divers, captivée par youtube. L’écriture de plateau, élaborée à partir d’improvisations, nous

permet d’adapter les situations et les enjeux du mythe d’Iphis à nos sociétés

contemporaines, ainsi que de prendre le pouls de la jeunesse d’aujourd’hui.

Pause / Départ pour le CDN Théâtre Olympia / Repas

21h00-22h00 CDN Théâtre Olympia

Part-Dieu, Chant de gare Julie Richard/Julie Rosselo-Rochet

Jane Evelyn Atwood, 1995

Un mineur isolé étranger (MIE) est un jeune de moins de 18 ans qui n’a pas la nationalité française et se trouve séparé de ses représentants légaux sur le sol français. De sa minorité découle une incapacité juridique, et de l’absence de représentant légal une situation d’isolement et un besoin de protection. Il n’existe pas de statut juridique propre aux MIE. Ces derniers se trouvent donc à un croisement, relevant à la fois du droit des étrangers et, au titre de l’enfance en danger, du dispositif français de protection de l’enfance, qui ne pose aucune condition de nationalité. Suite à la répression des manifestations contre l’élection de Joseph Kabila en 2011 en République démocratique du Congo, un jeune garçon de seize ans et demi, Théodor, est contraint de fuir sa ville et son pays avec son frère, puis son continent avec un inconnu pour un jour de juillet se retrouver en gare de Lyon Part-Dieu… « Dans PART-DIEU, chant de gare, je désirais interroger la situation des mineurs isolés étrangers or je ne voulais pas le faire à partir de seules coupures de presse, c’est-à-dire de manière détachée. Donnant des ateliers d’écriture depuis quelques mois pour le festival « NOS FUTURS » (TNG) à des garçons en lycées professionnels, en particulier dans un lycée de la banlieue lyonnaise où étaient dispensés des cours de français comme langue étrangère (FLE) pour des MIE, je fis part à une professeure de français de ma volonté d’écrire sur leur

situation. Elle me donna le numéro de téléphone de l’un de ses anciens élèves ayant vécu cela et vivant alors à Paris. Je pris le train et rencontrai ce jeune homme. Il me raconta son histoire et nous menâmes ensemble de longs entretiens que j’enregistrai. Après avoir lu sur l’histoire sanglante de la République Démocratique du Congo, ancienne colonie belge et à partir des mots de ce jeune homme, je commençai à écrire les premières scènes». Julie Rosselo-Rochet, auteure

22h00 Soirée de clôture

DJ SET LUNDI BLEU