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24 heures | Samedi-dimanche 11-12 février 2017 30 Lire, écouter, voir Contrôle qualité VC6 24 heures | Samedi-dimanche 11-12 février 2017 31 Lire, écouter, voir Contrôle qualité VC6 Les lanceurs d’alerte comme le Vlad de French Uranium, sont-ils les justiciers modernes? Ils tiennent un rôle indispensable. Notre survie démocratique dépend de ces jour- nalistes indépendants. Là aussi, cela peut paraître cynique, du moins paradoxal. En ce moment, je siège à la Commission des libertés politiques qui tente, au Parlement européen, de protéger les données des citoyens, du moins d’obtenir un minimum de garantie. Je sais combien la demande de sécurité peut devenir dominante. Et trop souvent, je constate combien nous som- mes prêts à sacrifier la liberté pour la sécu- rité. A mon avis, la politique du «rien à cacher», c’est perdre sur les deux fronts et s’acheminer vers un état totalitaire. Néan- moins, je persiste à croire dans l’engage- ment des hommes, de leur révolte. Seriez-vous une incurable optimiste? Prenez l’écologie au niveau mondial. Même dans les circonstances les plus catas- trophiques, l’élection de Donald Trump par exemple, qui met en exergue la fai- blesse du système de vote américain, sa falsification aisée, une note d’optimisme demeure. Ainsi, les réactions que provo- quent ses décisions démontrent la solidité de la démocratie. Cet engagement civique met des bornes à sa folie. D’où vous vient cette tournure d’esprit? J’ai grandi avec des individus merveilleux, des Lira comme dans mes polars, qui osent changer de destin, à défaut de changer le monde. A 20 ans, j’avais la conviction qu’en mettant un pied devant l’autre, je pourrais aller très loin. Mon grand-père tailleur m’avait appris à coudre des bou- tonnières au fil de soie, sur des tissus déli- cats – et c’est incroyablement difficile. Quand j’y suis enfin arrivée, il m’a affirmé que je pouvais tout faire. Et je l’ai cru. cyniques, j’en appelle aussi civisme. Avec ce livre, je veux inciter à ce que nous repre- nions nos vies en mains. Le roman policier serait-il plus efficace qu’un discours politique? C’est surtout très distrayant de créer des atmosphères et refléter l’état d’une so- ciété. A travers mon héros nigérian, je trouvais par exemple intéressant de mon- trer que la lutte contre la corruption existe aussi là-bas. Cela se sait peu. Mon ambi- tion, c’est d’égaler John Le Carré qui écrit ses intrigues d’espionnage sur un arrière- fond étayé de faits ancrés dans le réel. Il me semble aussi que le suspense rend le réel plus puissant et en facilite l’exposition. Ministre de la Justice et militante, votre compatriote Anne Holt écrit aussi des polars. Etre «dedans et dehors», une tradition norvégienne? Anne Holt n’a exercé que brièvement. Mais je ne vois en tout cas aucune ambi- guïté à exercer dans la littérature et la jus- tice. Grâce à la liberté de création, une œuvre littéraire échappe aux règles. D’autant que l’outil magnifie, pousse le message à bout. converti en consultant, qui aurait rédigé le rapport sur des liens présumés entre Do- nald Trump et la Russie! J’évoque un «sui- cide assisté» dans mon thriller, cela ne me semble pas du tout invraisemblable. Que reste-t-il de la démocratie après avoir lu mon livre? Je vous l’accorde, pas grand- chose. La situation s’est-elle pourrie ou en sommes-nous plus conscients, l’information circulant mieux? Difficile de le dire… Nous vivons dans un tel étalage de malveillance. En fait, si moi aussi je participe à ces révélations quasi Que vous inspire la campagne présidentielle en France? Tous ces scandales qui restent non réglés, François Fillon trahi par sa propre turpi- tude… il n’a pas vu que le monde avait changé, que les sénateurs ne pouvaient plus se permettre ces faveurs. Au-delà, la prochaine présidence n’aura pas d’élan pour gouverner, et je le regrette. Jusqu’à quel point la réalité inspire- t-elle vos fictions? Les faits dépassent la fiction. Inutile de noircir le trait. Voyez cette histoire d’ex- agent des services secrets britanniques re- Livres (classement Payot) 1. Enfance, adolescence. L’amie prodigieuse, Tome I Elena Ferrante - Folio 2. Le nouveau nom. L’amie prodigieuse, Tome II Elena Ferrante - Folio 3. Celle qui fuit et celle qui reste. L’amie prodigieuse, Tome III Elena Ferrante - Gallimard 4. Tintin au pays des Soviets (Les aventures de Tintin) Hergé - Coédition Casterman/Moulinsart 5. 3 minutes à méditer Christophe André - L’Iconoclaste CD (classement FNAC) 1. La La Land Bande originale 2. Silver Gotthard 3. Tour le bonheur du monde Kids United 4. Viannay Viannay 5. You Want it Darker Leonard Cohen l’Industrie est «suicidé», son chef de cabi- net assassiné. Au Nigeria, une mine d’ura- nium qu’une délégation française allait inaugurer, est envahie par des groupes islamistes qui tuent septante ouvriers. De Paris à New York, les places boursières frémissent sous les attaques des tradeurs, tandis que de puissants industriels perver- tissent les gouvernements, graissent la patte des fonctionnaires ou expédient leurs commandos de mercenaires. Quand l’ancienne magistrate fait le ménage, Eva Joly, petite dame blonde de 73 ans, ne met pas de gants. «Le combat de ma vie, c’est la corruption», soupire-t-elle. Cécile Lecoultre A lors que les politiciens français se déchirent, leur collègue écologiste Eva Joly publie French Uranium. Retrouvant les héros des Yeux de Lira, déjà cosigné avec la journaliste Judith Per- rignon, la députée européenne situe ce deuxième thriller entre deux tours d’une élection présidentielle qui oppose le parti au pouvoir à l’extrême droite. Les coulis- ses du gouvernement grouillent sous les procédures manœuvrières, le ministre de Eva Joly voit aussi la vie en noir La députée européenne se fait un polar, «French Uranium», entre deux tours d’une élection présidentielle. Interview Inspirée Eva Joly, 73 ans, avocate, députée européenne, se pique désormais d’écrire des thrillers plus vrais que nature. XAVIER LEOTY/AFP «Que reste-t-il de la démocratie après avoir lu mon livre? Je vous l’accorde, pas grand-chose» 1943 Naît à Oslo, de famille modeste. 1961 Troisième à Miss Norvège; vit de petits jobs en voyageant. 1967 Epouse Pascal Joly, étudie le droit. 1990 Juge d’instruction, instruit les affaires Tapie, Elf, des frégates de Taïwan, etc. 2001 Suicide de son ex-mari; part en Norvège, premier job de conseillère dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, une activité poursuivie sans relâche. Publie Notre affaire à tous et divers essais militants. 2008 Rejoint le parti Europe-Ecologie conduit par Daniel Cohn-Bendit. 2011 Les yeux de Lira, premier polar. 2012 Candidate à la présidentielle, obtient 2, 3% des voix. 2017 Députée européenne dès 2009, avocate en exercice au barreau de Paris. French Uranium Eva Joly Ed. Les Arènes Polar, 411 p. Classique Le portrait d’une époque en douze plages, dont les traits s’étendraient depuis un des grands maîtres de l’art baroque allemand (Heinrich Schütz) jusqu’à ses émules, qui ont été légion en Europe. Voilà ce qui surgit de cet enregistrement somptueux, dont la qualité de la prise de son est en soi une caresse irrésistible pour les oreilles. Il faut surtout saluer les couleurs intenses que parvient à fixer sur ces musiques la soprano Alice Foccroulle (fille du célèbre organiste), qui sait allier complainte et véhémence. Et se laisser porter par un ensemble aux nuances subtiles. rz Schütz and his Legacy Ensemble InAlto, Lambert Colson (dir.), Alice Foccroulle (soprano) Passacaille Classique Que découvre- t-on d’un Debussy passé à travers le tamis d’une phalange américaine qui n’a pas inscrit dans son ADN cette tradition française? Sans doute pas les volumes et les profondeurs dans les sonorités, traits si bien illustrés par d’autres versions (Boulez in primis). Cela semble secondaire chez Tilson Thomas, qui subjugue davantage par le raffinement des textures, enveloppantes dans les graves et toujours parfaitement équilibrées ailleurs. Un exemple? Ce hautbois et ces archets irrésistibles dans Les parfums de la nuit. Une version taillée au diamant. rz Claude Debussy, Images; Jeux; La plus que lente San Francisco Symphony, Michael Tilson Thomas (dir.) SFS Media Blues Voilà des décennies que le blues s’ankylose dans ses habitudes. Au mieux, via une tradition à peine rénovée. Au pire, en la radotant ou en la lissant. Sans complexes, le Danois Thorbjørn Risager vire dans la pop, fait feu avec du rock, sans hésiter à siphonner la soul. L’énergique gaillard fait parfois songer à ZZ Top, parfois à Chris Rea, mais sait garder un cap rhythm’n’blues ancré dans l’honnêteté, avec tout ce que cela comporte aussi de trivialité. C’est facile, agréable, régressif, mais assez varié pour s’adapter à une accélération motorisée ou à la dernière bière de la soirée. bs Change my Game Thorbjørn Risager & The Black Tornado Ruf Gospel metal Fusionner gospel et metal? Un tel projet faisait craindre le pire. Heureusement, Zeal Ardor (sic), l’artiste bâlois Manuel Gagneux à la ville, opère un mélange réussi des chants d’esclaves noirs (affublés de textes cryptiques sur la lutte des Scandinaves contre le monothéisme chrétien) avec de gros riffs saturés. Ces derniers servent de toile de fond inquiétante à la beauté de vocalises enracinées dans la douleur. Puissant, pour le moins, quoique péchant parfois par excès d’esthétisme, sans éviter quelques jolis clichés, tels ces chants d’église masculins. C’est peu dire que ça surprend. fg Devil is Fine Zeal Ardor Reel Music à quelques territoires européens (Allema- gne, Autriche, Hollande, Suisse, Angle- terre) mais d’une taille maousse (8 millions de ventes); un statut de pop star qui ne l’empêche pas de se balader incognito; une notoriété que nul scandale ne nourrit, malgré les allures étonnamment bad girl de la gentille tatouée, dont un crâne et des roses ornent le bras gauche. «J’ai enfin pu m’offrir le temps de rester quelques mois avec ma famille. J’ai pu promener mes chiens, retrouver la campagne de Glas- gow, revoir mes amis… J’ai visité beaucoup de pays mais jamais je n’imaginerais vivre ailleurs qu’en Ecosse. Je suis très patrioti- que.» Avoir participé à la campagne en faveur de l’indépendance a sans doute aidé à aiguiser sa personnalité nouvelle- ment solide. Autre signe de maturité, un album as- sez loin des joliesses boisées de ses pre- miers pas, sur lequel la voix impérieuse de la demoiselle dompte des tempos plus vé- loces sans quitter jamais le terrain de la «folk pop». Bien qu’une version acousti- que des chansons soit disponible en fin d’album, la guitare sèche, qui ne quittait pas Amy en photo, n’a pas servi de co- lonne vertébrale. Elle l’admet volontiers. «Pour tout vous dire, je n’adore pas en jouer. Je préfère me concentrer sur mon chant. Je ne suis pas devenue une meilleure instrumentiste depuis mes dé- buts, par contre ma voix a gagné en force et en profondeur. En studio et sur scène, j’ai assez de bons musiciens à qui confier les guitares.» Cinq années entre deux disques: une éternité pour le marché musical. Cham- pionne de la vente d’albums en 2012 (CD et ventes numériques), Amy Macdonald revient dans un univers de streaming et de singles. Elle ne s’en inquiète pas. «La façon avec laquelle les gens vont recevoir ma musique ne me perturbe pas quand je compose. On verra. Les vinyles ne se sont jamais aussi bien portés. Je suis d’une gé- nération venue à la musique avec le CD, j’ai encore ma collection chez mes pa- rents, mais j’avoue que je ne les écoute plus.» Son premier souvenir a même la forme d’une cassette, un Best Of des Beach Boys offert par ses grands-parents. «Et Thriller, de Michael Jackson, c’était un vinyle de mon père. C’est dingue, l’impact d’un seul concert. Je me souviens bien de la route pour descendre de Glasgow à Londres, où mes parents nous avaient amenés voir Jackson pour la tournée Dangerous. J’avais 5 ans! On avait fait tout le trajet en voiture, il y avait un embouteillage monstre autour de Wembley. J’ai retrouvé toutes ces ima- ges lorsque le succès m’a frappée. Du jour au lendemain, je jouais dans des festivals où les tentes débordaient de monde. Je le comprenais pour Michael Jackson. Mais pour moi?» Amy Macdonald, sage telle sa pop Après cinq ans d’absence, Amy Macdonald revient avec un album carré et des tatouages arrondis François Barras Zurich O n y allait à reculons, à cette interview. Souve- nirs pénibles d’une ren- contre dans ce même hôtel zurichois, il y a cinq ans, avec une Amy Macdonald déjà idole des Suisses mais ter- riblement timide, limite apeurée, enchaî- nant les poncifs en regardant ses pieds. La porte franchie pour ce second round lié à un nouvel album après un long hiatus, la présence de trois managers attablés dans un coin ne présage pas d’une chanteuse plus assurée. Mais droite sur sa chaise, le regard très bleu fixant son interlocuteur, l’Ecossaise de 29 ans expose une confiance inédite. «J’ai grandi, reconnaît-elle sans fard. Je ne suis pas la plus forte des person- nes, il m’a fallu du temps. Tout est allé très vite, du jour au lendemain la presse s’est intéressée à moi. Là, j’ai dix ans de car- rière, je me sens plus à l’aise. Et j’ai un peu plus de vécu, ça aide à se raconter!» Sans partager le passif rock’n’roll d’un Peter Doherty, dont elle chanta le panache mortifère sur Poison Prince, son premier succès en 2007, Amy Macdonald a effecti- vement une vie à part. Un succès contenu Under Stars Amy Macdonald Universal Music des harengs, le jeune flic Ari peut enfin dégainer ses intuitions face à un cadavre brutalisé. Deuxième coup de maître après Snj ór, au pays le plus paisible qui soit. Mörk, Ragnar Jónasson, Ed. de La Martinière Classique Les Suédois Kallentoft et Lutteman récidivent avec leur flic Zack, aussi terrifiant que ses enquêtes dans une Stockholm sordide. Hallucinant de réalisme. Leon, Mons Kallentoft, Markus Lutteman, Ed. Série Noire/Gallimard U Série Sten la Suédoise s’incruste à Sandha mn. Nora, l’héroïne, jolie divorcée, flippe quand sa fille disparaît. Mais son amant platonique veille. Efficace, même si la criminalité insulaire sidère, Arte en a même tiré une série. Au cœur de l’été, Viveca Sten, Ed. Albin Michel Révélation Jónasson l’Islandais pose en héritier d’Indriðason (qui lui sort A l’ombre chez Métaillé). A Siglufjördur, 1300 âmes et Sur le front du «Nordic Noir» Il se prénomme Ben. Et c’est un père pas comme les autres. Il a choisi de s’exclure de la société, vivant avec sa famille au cœur des forêts sauvages de l’Etat de Washington. Non seulement, ses six enfants possèdent une culture générale éton- nante, mais ils s’avèrent des petits Mike Horn en puissance, des as de la survie. Lorsque la mère décède, Ben doit traverser les Etats-Unis dans un vieux bus pour l’enterrer. La confrontation de ses enfants avec la «civilisation» va questionner les idéaux de Ben. Articulée autour du thème de l’éducation, cette comédie dramatique s’appuie sur un acteur en tout point fantastique: Viggo Mortensen. Si son nom révèle des origines danoises, il est né en 1958 à New York. On ne l’avait pas vraiment remarqué dans La rose pourpre du Caire et Witness, en 1985. Cet abonné au rôle secondaire va pourtant connaître une exposition mondiale au début du XXIe siècle. Et pour cause, il est Aragorn dans la trilogie du Seigneur des Anneaux. Devenu acteur fétiche de David Cronenberg, il excelle dans les performances hors des sentiers battus. Sur La route, de John Hillcoat par exemple ou Appaloosa, d’Ed Harris. Après Les promesses de l’ombre, en 2008, il est à nouveau nommé pour l’Oscar du meilleur acteur avec Captain Fantastic. La bonne année? Bernard Chappuis Captain Fantastic Matt Ross Dist. TF1 (sortie 14 février) Essai Ex-champion de tennis, échecs et courte paume, «Grozda» attrape l’intelligence au vol. Elle étincelle chez l’idiot du village, prend le pas sur les bisbilles de rabbins ou s’épanouit par miracle sur le purin de la stupidité de nos sociétés imbéciles. Après ses délicieux papillonnages dans la flemme ou le paranormal, cet exquis vagabond des lettres convie Marivaux, Beckett, Dac ou Montaigne au chevet des sots et autres crétins. Car en déduit-il, suivant là Flaubert, il arrive souvent que l’ignorance se fissure pour laisser percer une inouïe sagacité. Dans ce cocktail pétille alors Le génie de la bêtise. Pur plaisir. cle Le génie de la bêtise Denis Grozdanovitch Ed. Grasset, 318 p. Polar La reine du polar psychologique américain a plus d’un tour dans son sac. Pour son 30e roman, l’auteure du New Hampshire frappe fort avec une intrigue angoissante au possible. Nicky, commotionnée, réussit à s’échapper de sa voiture démolie après un gros accident. Elle n’a qu’une obsession: chercher Véro, sa petite fille assise à l’arrière. Les policiers lancent une battue. Mais le mari leur annonce alors qu’ils n’ont jamais eu d’enfant. Qui croire? L’épouse a-t-elle perdu la raison après une commotion cérébrale? Le mari a-t-il monté une machination? Démoniaque et passionnant. dmog Le saut de l’ange Lisa Gardner Ed. Albin Michel, 480 p. Roman noir Stratège rusé de futurs présidents et «junkie de la politique», habile scénariste de Hammet pour Wim Wenders, correspondant pour la CIA et même journaliste, Ross Thomas (1926-1995) ne connaît pas les faveurs de la postérité comme Westlake ou Leonard. Sonatine réédite une pépite. Le duo d’Artie, gros roi de Chine, et Quincy le finaud, claque avec verve dans Zigzag. Seigneurs de l’arnaque, les excentriques se laissent tenter par un étrange mais riche promeneur de lévriers. Le deal s’avère meurtrier mais risquera à peine de friper leur dégaine de cool Californiens. Du pur polar vintage et increvable. cle Zigzag Ross Thomas Ed. Sonatine, 478 p. BD La Chine et sa pollution urbaine… Ce titre vous y plonge alors que vous suivez l’arrivée d’un Allemand à Chengdu, dans la province du Sichuan. Il y est pour quelques mois et se cherche un appartement au sein de la communauté des expats, comme on dit. Et c’est à travers ce monde-là que le lecteur chemine entre rats et cafards mais sans croiser beaucoup de Chinois. Les trois protagonistes principaux portent des masques, Le Lotus bleu de Tintin y fait une pirouette, l’humour court dans ce drôle de livre. On en ressort un peu comme si on avait rêvé. mrm Sascha Hommer… en Chine Sascha Hommer Ed. Atrabile, 176 p. Blu-ray de la semaine Notre sélection livres Notre sélection musique Top 5 des meilleures ventes En dates Si les tatouages d’Amy Macdonald font méchante fille, sa chanson pop reste toujours très gentille. Universal Music

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Page 1: bad girl voit aussi O€¦ · trophiques, l’élection de Donald Trump par exemple, qui met en exergue la fai-blesse du système de vote américain, sa falsification aisée, une

24 heures | Samedi-dimanche 11-12 février 201730

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Les lanceurs d’alerte comme le Vlad de French Uranium, sont-ils les justiciers modernes?Ils tiennent un rôle indispensable. Notre survie démocratique dépend de ces jour-nalistes indépendants. Là aussi, cela peut paraître cynique, du moins paradoxal. Ence moment, je siège à la Commission des libertés politiques qui tente, au Parlementeuropéen, de protéger les données des citoyens, du moins d’obtenir un minimumde garantie. Je sais combien la demande desécurité peut devenir dominante. Et trop souvent, je constate combien nous som-mes prêts à sacrifier la liberté pour la sécu-rité. A mon avis, la politique du «rien à cacher», c’est perdre sur les deux fronts ets’acheminer vers un état totalitaire. Néan-moins, je persiste à croire dans l’engage-ment des hommes, de leur révolte.

Seriez-vous une incurable optimiste?Prenez l’écologie au niveau mondial.Même dans les circonstances les plus catas-trophiques, l’élection de Donald Trump par exemple, qui met en exergue la fai-blesse du système de vote américain, sa falsification aisée, une note d’optimisme demeure. Ainsi, les réactions que provo-quent ses décisions démontrent la soliditéde la démocratie. Cet engagement civiquemet des bornes à sa folie.

D’où vous vient cette tournure d’esprit?J’ai grandi avec des individus merveilleux,des Lira comme dans mes polars, qui osentchanger de destin, à défaut de changer le monde. A 20 ans, j’avais la conviction qu’en mettant un pied devant l’autre, je pourrais aller très loin. Mon grand-père tailleur m’avait appris à coudre des bou-tonnières au fil de soie, sur des tissus déli-cats – et c’est incroyablement difficile. Quand j’y suis enfin arrivée, il m’a affirméque je pouvais tout faire. Et je l’ai cru.

cyniques, j’en appelle aussi civisme. Avecce livre, je veux inciter à ce que nous repre-nions nos vies en mains.

Le roman policier serait-il plus efficace qu’un discours politique?C’est surtout très distrayant de créer des atmosphères et refléter l’état d’une so-ciété. A travers mon héros nigérian, jetrouvais par exemple intéressant de mon-trer que la lutte contre la corruption existeaussi là-bas. Cela se sait peu. Mon ambi-tion, c’est d’égaler John Le Carré qui écritses intrigues d’espionnage sur un arrière-fond étayé de faits ancrés dans le réel. Il mesemble aussi que le suspense rend le réel plus puissant et en facilite l’exposition.

Ministre de la Justice et militante, votre compatriote Anne Holt écrit aussi des polars. Etre «dedans et dehors», une tradition norvégienne?Anne Holt n’a exercé que brièvement. Mais je ne vois en tout cas aucune ambi-guïté à exercer dans la littérature et la jus-tice. Grâce à la liberté de création, une œuvre littéraire échappe aux règles.D’autant que l’outil magnifie, pousse le message à bout.

converti en consultant, qui aurait rédigé lerapport sur des liens présumés entre Do-nald Trump et la Russie! J’évoque un «sui-cide assisté» dans mon thriller, cela ne mesemble pas du tout invraisemblable. Que reste-t-il de la démocratie après avoir lu mon livre? Je vous l’accorde, pas grand-chose.

La situation s’est-elle pourrie ou en sommes-nous plus conscients, l’information circulant mieux?Difficile de le dire… Nous vivons dans un tel étalage de malveillance. En fait, si moi aussi je participe à ces révélations quasi

Que vous inspire la campagne présidentielle en France?Tous ces scandales qui restent non réglés,François Fillon trahi par sa propre turpi-tude… il n’a pas vu que le monde avait changé, que les sénateurs ne pouvaient plus se permettre ces faveurs. Au-delà, la prochaine présidence n’aura pas d’élan pour gouverner, et je le regrette.

Jusqu’à quel point la réalité inspire-t-elle vos fictions?Les faits dépassent la fiction. Inutile de noircir le trait. Voyez cette histoire d’ex-agent des services secrets britanniques re-

Livres (classement Payot)1. Enfance, adolescence. L’amie prodigieuse, Tome I

Elena Ferrante - Folio

2. Le nouveau nom. L’amie prodigieuse, Tome IIElena Ferrante - Folio

3. Celle qui fuit et celle qui reste. L’amie prodigieuse, Tome IIIElena Ferrante - Gallimard

4. Tintin au pays des Soviets (Les aventures de Tintin)Hergé - Coédition Casterman/Moulinsart

5. 3 minutes à méditerChristophe André - L’Iconoclaste

CD (classement FNAC)1. La La Land

Bande originale

2. SilverGotthard

3. Tour le bonheur du mondeKids United

4. ViannayViannay

5. You Want it DarkerLeonard Cohen

l’Industrie est «suicidé», son chef de cabi-net assassiné. Au Nigeria, une mine d’ura-nium qu’une délégation française allaitinaugurer, est envahie par des groupes islamistes qui tuent septante ouvriers. DeParis à New York, les places boursières frémissent sous les attaques des tradeurs,tandis que de puissants industriels perver-tissent les gouvernements, graissent la patte des fonctionnaires ou expédient leurs commandos de mercenaires. Quandl’ancienne magistrate fait le ménage, Eva Joly, petite dame blonde de 73 ans, ne metpas de gants. «Le combat de ma vie, c’est lacorruption», soupire-t-elle.

Cécile Lecoultre

Alors que les politiciensfrançais se déchirent,leur collègue écologisteEva Joly publie FrenchUranium. Retrouvant leshéros des Yeux de Lira,

déjà cosigné avec la journaliste Judith Per-rignon, la députée européenne situe ce deuxième thriller entre deux tours d’une élection présidentielle qui oppose le partiau pouvoir à l’extrême droite. Les coulis-ses du gouvernement grouillent sous les procédures manœuvrières, le ministre de

Eva Joly voit aussi la vie en noirLa députée européenne se fait un polar, «French Uranium», entre deux tours d’une élection présidentielle. Interview

InspiréeEva Joly, 73 ans, avocate, députée européenne, se pique désormais d’écrire des thrillers plus vrais que nature.XAVIER LEOTY/AFP

«Que reste-t-il de la démocratie après avoir lu mon livre? Je vous l’accorde, pas grand-chose»

1943 Naît à Oslo, de famille modeste.1961 Troisième à Miss Norvège; vit de petits jobs en voyageant.1967 Epouse Pascal Joly, étudie le droit.1990 Juge d’instruction, instruit les affaires Tapie, Elf, des frégates de Taïwan, etc.2001 Suicide de son ex-mari; part en Norvège, premier job de conseillère dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière, une activité poursuivie sans relâche. Publie Notre affaire à tous et divers essais militants.2008 Rejoint le parti Europe-Ecologie conduit par Daniel Cohn-Bendit.2011 Les yeux de Lira, premier polar.2012 Candidate à la présidentielle, obtient 2, 3% des voix.2017 Députée européenne dès 2009, avocate en exercice au barreau de Paris.

French UraniumEva JolyEd. Les Arènes Polar,411 p.

ClassiqueLe portraitd’une époqueen douzeplages, dont les traitss’étendraient

depuis un des grands maîtres de l’art baroque allemand (Heinrich Schütz) jusqu’à ses émules, qui ont été légion en Europe. Voilà ce qui surgit de cet enregistrement somptueux, dont la qualité de la prise de son est en soi une caresse irrésistible pour les oreilles. Il faut surtout saluer les couleurs intenses que parvient à fixer sur ces musiques la soprano Alice Foccroulle (fille du célèbre organiste), qui sait allier complainte et véhémence. Et selaisser porter par un ensemble aux nuances subtiles.rz

Schütz and his LegacyEnsemble InAlto, Lambert Colson (dir.), Alice Foccroulle (soprano)Passacaille

ClassiqueQue découvre-t-on d’unDebussy passé àtravers le tamisd’une phalangeaméricaine qui

n’a pas inscrit dans son ADN cette tradition française? Sans doute pas les volumes et les profondeurs dans les sonorités, traits si bien illustrés par d’autres versions (Boulez in primis). Cela semble secondaire chez Tilson Thomas, qui subjugue davantage par le raffinement des textures, enveloppantes dans les graves et toujours parfaitement équilibrées ailleurs.Un exemple? Ce hautbois et ces archets irrésistibles dans Les parfums de la nuit. Une version taillée au diamant.rz

Claude Debussy, Images; Jeux;La plus que lenteSan Francisco Symphony, Michael Tilson Thomas (dir.)SFS Media

BluesVoilà desdécennies que le bluess’ankylose dansses habitudes.Au mieux, via

une tradition à peine rénovée. Au pire, en la radotant ou en la lissant. Sans complexes, le Danois Thorbjørn Risager vire dans la pop, fait feu avec du rock, sans hésiter à siphonner la soul. L’énergique gaillard fait parfois songer à ZZ Top, parfois à Chris Rea, mais sait garder un cap rhythm’n’blues ancré dans l’honnêteté, avec tout ce que cela comporte aussi de trivialité. C’est facile, agréable, régressif, mais assez varié pour s’adapter à une accélération motorisée ou à la dernière bière de la soirée. bs

Change my GameThorbjørn Risager& The Black TornadoRuf

Gospel metalFusionnergospel etmetal? Un telprojet faisaitcraindre le pire.Heureusement,

Zeal Ardor (sic), l’artiste bâlois Manuel Gagneux à la ville, opère un mélange réussi des chants d’esclaves noirs (affublés de textes cryptiques sur la lutte des Scandinaves contre le monothéisme chrétien) avec de gros riffs saturés. Ces derniers servent de toile de fond inquiétante à la beauté de vocalises enracinées dans la douleur. Puissant, pour le moins, quoique péchant parfois par excès d’esthétisme, sans éviter quelques jolis clichés, tels ces chants d’église masculins. C’est peu dire que ça surprend. fg

Devil is FineZeal ArdorReel Music

à quelques territoires européens (Allema-gne, Autriche, Hollande, Suisse, Angle-terre) mais d’une taille maousse (8 millionsde ventes); un statut de pop star qui ne l’empêche pas de se balader incognito; une notoriété que nul scandale ne nourrit,malgré les allures étonnamment bad girl de la gentille tatouée, dont un crâne et desroses ornent le bras gauche. «J’ai enfin pum’offrir le temps de rester quelques moisavec ma famille. J’ai pu promener mes chiens, retrouver la campagne de Glas-gow, revoir mes amis… J’ai visité beaucoupde pays mais jamais je n’imaginerais vivreailleurs qu’en Ecosse. Je suis très patrioti-que.» Avoir participé à la campagne en faveur de l’indépendance a sans doute aidé à aiguiser sa personnalité nouvelle-ment solide.

Autre signe de maturité, un album as-sez loin des joliesses boisées de ses pre-miers pas, sur lequel la voix impérieuse dela demoiselle dompte des tempos plus vé-loces sans quitter jamais le terrain de la «folk pop». Bien qu’une version acousti-que des chansons soit disponible en fin d’album, la guitare sèche, qui ne quittait pas Amy en photo, n’a pas servi de co-lonne vertébrale. Elle l’admet volontiers. «Pour tout vous dire, je n’adore pas en jouer. Je préfère me concentrer sur mon chant. Je ne suis pas devenue une meilleure instrumentiste depuis mes dé-buts, par contre ma voix a gagné en force et en profondeur. En studio et sur scène, j’ai assez de bons musiciens à qui confier les guitares.»

Cinq années entre deux disques: uneéternité pour le marché musical. Cham-pionne de la vente d’albums en 2012 (CDet ventes numériques), Amy Macdonaldrevient dans un univers de streaming et desingles. Elle ne s’en inquiète pas. «La façonavec laquelle les gens vont recevoir mamusique ne me perturbe pas quand jecompose. On verra. Les vinyles ne se sontjamais aussi bien portés. Je suis d’une gé-nération venue à la musique avec le CD,j’ai encore ma collection chez mes pa-rents, mais j’avoue que je ne les écouteplus.»

Son premier souvenir a même la formed’une cassette, un Best Of des Beach Boysoffert par ses grands-parents. «Et Thriller,de Michael Jackson, c’était un vinyle de mon père. C’est dingue, l’impact d’un seulconcert. Je me souviens bien de la route pour descendre de Glasgow à Londres, oùmes parents nous avaient amenés voirJackson pour la tournée Dangerous. J’avais5 ans! On avait fait tout le trajet en voiture,il y avait un embouteillage monstre autourde Wembley. J’ai retrouvé toutes ces ima-ges lorsque le succès m’a frappée. Du jourau lendemain, je jouais dans des festivalsoù les tentes débordaient de monde. Je lecomprenais pour Michael Jackson. Maispour moi?»

Amy Macdonald, sage telle sa popAprès cinq ans d’absence, Amy Macdonald revient avec un album carré et des tatouages arrondis

François Barras Zurich

On y allait à reculons, àcette interview. Souve-nirs pénibles d’une ren-contre dans ce mêmehôtel zurichois, il y acinq ans, avec une Amy

Macdonald déjà idole des Suisses mais ter-riblement timide, limite apeurée, enchaî-nant les poncifs en regardant ses pieds. Laporte franchie pour ce second round lié àun nouvel album après un long hiatus, la présence de trois managers attablés dans un coin ne présage pas d’une chanteuse plus assurée. Mais droite sur sa chaise, le regard très bleu fixant son interlocuteur, l’Ecossaise de 29 ans expose une confianceinédite. «J’ai grandi, reconnaît-elle sansfard. Je ne suis pas la plus forte des person-nes, il m’a fallu du temps. Tout est allé trèsvite, du jour au lendemain la presse s’est intéressée à moi. Là, j’ai dix ans de car-rière, je me sens plus à l’aise. Et j’ai un peuplus de vécu, ça aide à se raconter!»

Sans partager le passif rock’n’roll d’unPeter Doherty, dont elle chanta le panachemortifère sur Poison Prince, son premier succès en 2007, Amy Macdonald a effecti-vement une vie à part. Un succès contenu

Under StarsAmy MacdonaldUniversal Music

des harengs, le jeune flic Ari peut enfin dégainer ses intuitions face à un cadavre brutalisé. Deuxième coup de maître après Snj ór, au pays le plus paisible qui soit. Mörk, Ragnar Jónasson, Ed. de La Martinière

Classique Les Suédois Kallentoft et Lutteman récidivent avec leur flic Zack, aussi terrifiant que ses enquêtes dans une Stockholm sordide. Hallucinant de réalisme. Leon, Mons Kallentoft, Markus Lutteman, Ed. Série Noire/Gallimard

U Série Sten la Suédoise s’incruste à Sandha

mn. Nora, l’héroïne, jolie divorcée, flippe quand sa fille disparaît. Mais son amant platonique veille. Efficace, même si la criminalité insulaire sidère, Arte en a même tiré une série. Au cœur de l’été, Viveca Sten, Ed. Albin Michel

Révélation Jónasson l’Islandais pose enhéritier d’Indriðason (qui lui sort A l’ombre chez Métaillé). A Siglufjördur, 1300 âmes et

Sur le front du «Nordic Noir»

Il se prénomme Ben. Et c’est un père pas comme les autres. Il a choisi de s’exclure de la société, vivant avec sa famille au cœur des forêts sauvages de l’Etat de Washington. Non seulement, ses six enfants possèdent une culture générale éton-nante, mais ils s’avèrent des petits Mike Horn en puissance, des as de la survie. Lorsque la mère décède, Ben doit traverser les Etats-Unis dans un vieux bus pour l’enterrer. La confrontation de ses enfants avec la «civilisation» va questionner les idéaux de Ben. Articulée autour du thème de l’éducation, cette comédie dramatique s’appuie sur un acteur en tout point fantastique: Viggo Mortensen. Si son nom révèle des origines danoises, il est né en 1958 à New York. On

ne l’avait pas vraiment remarqué dans La rose pourpre du Caire et Witness, en 1985. Cet abonné au rôle secondaire va pourtant connaître une exposition

mondiale au début du XXIe siècle. Et pourcause, il est Aragorndans la trilogie du Seigneur desAnneaux. Devenuacteur fétiche deDavid Cronenberg, il excelle dans lesperformances horsdes sentiers battus.Sur La route, deJohn Hillcoat par exemple ou

Appaloosa, d’Ed Harris.Après Les promesses de l’ombre, en 2008, il est à nouveau nommé pour l’Oscar du meilleur acteur avec Captain Fantastic. La bonne année?Bernard Chappuis

Captain FantasticMatt RossDist. TF1 (sortie 14 février)

EssaiEx-champion detennis, échecs etcourte paume,«Grozda» attrapel’intelligence auvol. Elle étincellechez l’idiot duvillage, prend le

pas sur les bisbilles de rabbins ou s’épanouit par miracle sur le purin de la stupidité de nos sociétés imbéciles. Après ses délicieux papillonnages dans la flemme ou le paranormal, cet exquis vagabond des lettres convie Marivaux, Beckett, Dac ou Montaigne au chevet des sots et autres crétins. Car en déduit-il, suivant là Flaubert, il arrive souvent que l’ignorance se fissure pour laisser percer une inouïe sagacité. Dans ce cocktail pétille alors Le génie de la bêtise. Pur plaisir. cle

Le génie de la bêtiseDenis GrozdanovitchEd. Grasset, 318 p.

PolarLa reine du polarpsychologiqueaméricain a plusd’un tour dansson sac. Pour son 30e roman,l’auteure du NewHampshire

frappe fort avec une intrigue angoissante au possible. Nicky, commotionnée, réussit à s’échapper de sa voiture démolie après un gros accident. Elle n’a qu’une obsession: chercher Véro, sa petite fille assise à l’arrière. Les policiers lancent une battue. Mais le mari leur annonce alors qu’ils n’ont jamais eu d’enfant. Qui croire? L’épouse a-t-elle perdu la raison après une commotion cérébrale? Le mari a-t-il monté une machination? Démoniaque et passionnant. dmog

Le saut de l’angeLisa GardnerEd. Albin Michel, 480 p.

Roman noirStratège rusé defuturs présidentset «junkie de lapolitique», habilescénariste deHammet pourWim Wenders,correspondant

pour la CIA et même journaliste, Ross Thomas (1926-1995) ne connaît pas les faveurs de la postérité comme Westlake ou Leonard. Sonatine réédite une pépite. Le duo d’Artie, gros roi de Chine, et Quincy le finaud, claque avec verve dans Zigzag. Seigneurs de l’arnaque, les excentriques se laissent tenter par un étrange mais riche promeneur de lévriers. Le deal s’avère meurtrier mais risquera à peine de friper leur dégaine de cool Californiens. Du pur polar vintage et increvable. cle

ZigzagRoss ThomasEd. Sonatine, 478 p.

BDLa Chine et sapollutionurbaine… Ce titrevous y plongealors que voussuivez l’arrivéed’un Allemand àChengdu, dans la

province du Sichuan. Il y est pour quelques mois et se cherche un appartement au sein de la communauté des expats, comme on dit. Et c’est à travers ce monde-là que le lecteur chemine entre rats et cafards mais sans croiser beaucoup de Chinois. Les trois protagonistes principaux portent des masques, Le Lotus bleu de Tintin y fait une pirouette, l’humour court dans ce drôle de livre. On en ressort un peu comme si on avait rêvé. mrm

Sascha Hommer… en ChineSascha HommerEd. Atrabile, 176 p.

Blu-ray de la semaineNotre sélection livresNotre sélection musiqueTop 5 des meilleures ventes

En dates

Si les tatouages d’Amy Macdonald font méchante fille, sa chanson pop reste toujours très gentille. Universal Music