le prototype de la prise en charge neuro –urologique:...
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Le prototype de la prise en charge neuro –urologique: les troubles urinaires du blessé médullaire
Pr Pierre Denys Hôpital Raymond Poincaré
Garches UVSQ Unité Inserm U1179
Le rationnel • La population la plus étudiée • Le modèle pour la validation des nouvelles thérapeutiques • Le double objectif thérapeutique de préservation rénale et
d’amélioration des symptômes • Une pathologie en développement (population agée dans
les pays développés, une augmentation de l’incidence dans les pays en développement)
• Des algorithmes bien validés • Le long terme qui permet la validation des choix
thérapeutiques • L’association aux autres déficiences en particulier
périnéales • L’impact majeur sur la qualité de vie • Le retentissement rénal des choix thérapeutiques
Les algorithmes de prise en charge
• Pendant la phase de choc spinal
• Pendant la phase chronique après réveil de l’activité sous lésionnelle
Les objectifs de la prise en charge
• Préservation du haut appareil et diminution des complications médicales
ET
• qualité de vie en particulier continence
La phase de choc spinal
• Définie par la réapparition des réflexes sous lésionnels
• vessie hypoactive et préservation du tonus urétral (si cône sous lésionnel)
• période souvent associée à la réanimation à la période initiale
• trois modes thérapeutiques
Objectifs pendant la phase de choc spinal
• Préserver l ’avenir
– urètre et vessie
– infections
– appareil génital
• assurer une bonne hydratation car fuite calcique majeure
risque de lithiase vésicale élevée à cette période
• sous anticoagulants
La phase de choc spinal
• La sonde à demeure – mais multiplie par 6 le risque de lithiase – risque urétral ++++ urétrocèle – infections urinaires
• 100% de colonisation à 3 semaines • 35% de prostatites à 1 mois
• le sondage intermittent – diminue tous les risques – hétérosondage au début
• le KT sus pubien – préserve l ’urètre – mais risque hémorragique – pas de diminution du risque de lithiase
nerf pudendal
(NHI)
nerf pelvien
(ParaΣ
nerf
hypogastrique
T11
T12
L1
S2
S3
S4
S2
S3
S4
Type de neurovessie: la neurovessie centrale= lésion supra sacrée
• Choc spinal
• Puis hyperréflexie détrusorienne et hypertonie sphinctérienne
• Dyssynergie vésico-sphinctérienne (Hautes pressions intra-vésicales)
• Équivalents de besoin +/_
p
h
y
s
i
o
p
a
t
h
l
o
g
i
e
La double peine : incontinence et rétention
Type de neurovessie: périphérique= le syndrome de queue de cheval
nerf pudendal
(NHI)
nerf pelvien
(ParaΣ)
nerf
hypogastrique
T11
T12
L1
S2
S3
S4
S2
S3
S4
• Aréflexie détrusorienne
• Dénervation périnéale
• Maintien du tonus ∑
• Perte d’adaptation réflexe
• Équivalent de besoin
p
h
y
s
i
o
p
a
t
h
o
l
o
g
i
e
La neurovessie mixte: les atteintes du cône
• Vessie hypoactive, réflectivité tardive +++ trouble de complicance possible
• Hypertonie sphinctérienne
• Dyssynergie
• Équivalent de besoin
p
h
y
s
i
o
p
a
t
h
o
l
o
g
i
e
nerf pudendal
(NHI)
nerf pelvien
(ParaΣ)
nerf
hypogastrique
T11
T12
L1
S2
S3
S4
S2
S3
S4
DYSURIE INCONTINENCE
NV PERIPHERIQUES
NV CENTRALES
Conséquences du dysfonctionnement vésico-sphinctérien.
Hyperréflectivité vésicale
dyssynergie
Aréflexie vésicale
tr de la statique périnéale
Perte d'adaptation réflexe
à l'effort
insuff sphinctérienne
perte du besoin
perte du besoin
p
h
y
s
i
o
p
at
h
o
l
o
g
i
e
NSL
NL
Le patient T7 AIS A
NL
Sd L
Le patient T7 AIS A
Bilan initial
• Catalogue mictionnel +++ (diagnostique de la polyurie nocturne)
• clairance de la créatinine vraie ou CDK EPI (dosage cystatine)
• échographie rénale et vésicale et ASP ou uroscanner (lithiases)
• BUD
Neurovessies centrales
Autosondages possibles Niveau ≥ C6
Cystostomie
continente+/-réa MS Urètre
Anticholinergiques
Injection BTX
Entérocystoplastie
Autosondages impossibles Niveau <C5
Restitution fonctionnelle d’une miction
Indications ? Statut génito-sexuel ?
Brindley
Neurovessies centrales
Continence et sondage Autosondages possibles Niveau ≥C6
Cystostomie
continente+/-réa MS Urètre
Anticholinergiques
Injection BTX
Entérocystoplastie
Incontinence Autosondages impossibles Niveau <C5
Hommes Femmes
Détrusor contractile ?
Etuis péniens?
Mictions réflexes+/-sphinctero. Bricker
Continence sans sondage Restitution fonctionnelle d’une miction
Indications ? Statut génito-sexuel ?
Brindley
Evaluer la dépendance à domicile et l’entourage
Impose une bonne gestion des lignes thérapeutiques
Neurovessies acontractiles Neurovessies periphériques
Détrusor épuisé Inhibition Σ
Autosondages +/- chir IUE
Autosondages impossibles (situations rares)
Bricker
Quelques actualités sur les lignes thérapeutiques
Les parasympathicolytiques à vie ?
Facteur indépendant de développement de démence Plus de risque avec anticholinergiques à visée vésicosphinctérienne ou antihistaminiques qu’avec les antidepresseurs
Les associations thérapeutiques
• Deux anticholinergiques améliorent le résultat de 30 à 40% avec un taux d’effets secondaires augmentés mais tolérable
• Permet de différer l’utilisation des autres lignes thérapeutiques toxine et enterocystoplastie
• Par exemple vésicare et oxybutinine
Megna A 2012, Amend B 2008 eur urol
Quand et comment évaluer résultat
• Sur les symptômes – Catalogue mictionnel et échelle
• Sur les facteurs de risque – bilan urodynamique
• Quand – Maximum effet entre 8 et 12 semaines
• Ne pas oublier de compenser et évaluer les effets secondaires (eductyl, transipeg….)
Avant traitement: •Hyperactivité de vessie •CVF < 90 cc •DVS et AS •Inefficacité clinique des parasympatholytiques
Le botox intradetrusorien
Après traitement (1 mois): toxine botulique intra-vésicale 300 UI CVF > 600 cc, suppression de l ’hyperactivité vésicale, AS
0
10
20
30
40
50
1 2 3 4 5 6
50–74% 75–99% 100%
• 83% des patients ont ≥ 50% de reduction de l’incontinence après la 1ere inj • Pour ces patients le résultat est stable
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
1 2 3 4 5 6
50–74% (n = 23)
75–99% (n = 55)
100% (n = 84)
BOTOX® treatment
UI e
pis
od
es/d
ay
(mea
n p
erce
nta
ge r
edu
ctio
n)*
Reduction in UI episodes/day (%)
La réponse à la première injection predit-elle le succès à long terme
I-Q
OL
tota
l sco
re
(mea
n c
han
ge f
rom
bas
elin
e† )
MID
BOTOX® treatment
I-QOL total score
*Week 6 after each treatment. †Baseline is prior to receiving any treatment in the phase III studies for all patients entering the extension study. I-QOL, Incontinence Quality of Life; MID, minimal important difference. Adapted from Denys et al. Presented at EAU 2015; Poster 1092.
-40
-20
0
20
40
60
80
100
1 2 3 4 5 6
< 25% (n = 23) 25–49% (n = 10)
BOTOX® treatment
UI e
pis
od
es/d
ay
(mea
n p
erce
nta
ge r
edu
ctio
n)
17% of patients had < 50% reduction in UI after first treatment; the response
improved in subsequent treatments for some of these patients
10 of the 23 patients with < 25% UI reduction after first treatment had
≥ 50% reduction in all subsequent treatments
0
20
40
60
80
100
1(n = 10)
2(n = 10)
3(n = 10)
4(n = 10)
5(n = 8)
6(n = 6)
UI e
pis
od
es/d
ay
(mea
n p
erce
nta
ge r
edu
ctio
n)
BOTOX® treatment
Pour les échecs relatifs la deuxieme injection fait mieux que la première
NDO, neurogenic detrusor overactivity. Adapted from Denys et al. Presented at EAU 2015; Poster 1092.
Long term failure survival
curve
Long term discontinuation
survival curve
Arret du traitement de 39,2% à 7 ans
Échec secondaire : 28,9% à 7 ans
Resultats:
N=292
N %
Sex
Male 170 58.2%
Age
Average (DS) 40.0 (13.62)
Seniority of NDO
Average (DS) 10.8 (10.42)
Neurologic
disorder
SCI 247 84.6%
MS 31 10.6%
Other 14 4,8
Previous anticholinergic
treatment
Yes 272 93.2%
L’effet à long terme ????
Before the first IDIBA HR 3 years (IC95%) p HR 5 years (IC95%) p HR 7 years (IC95%) p
UI 3.2 (1.0 – 10.9) 0.05 3.9 (1.4 – 10.8) 0.009 3.5 (1.4 – 8.8) 0.007
Compliance impairment 4.2 (1.7 – 10.5) 0.002 2.4 (1.0 – 5.7) 0.05 Ns
UDC Ns Ns Ns
Ultrasounds abnormality 2.8 (1.3 – 6.1) 0.01 2.4 (1.2 – 4.6) 0.01 2.4 (1.3 – 4.5) 0.004
Febrile UTI Ns (0.07) Ns Ns
Number of febrile UTI a year 1.2 (1.1 – 1.3) <0.0001 Ns Ns
UTI Ns Ns Ns
Number of UTI a year Ns Ns Ns
Anticholinergic Ns Ns Ns
MCC (100ml) Ns Ns Ns
MDP 1.1 (1.0 – 1.2) 0.03 1.1 (1.05 – 1.21) 0.0006 1.1 (1.03 – 1.18) 0.005
IDIBA = Intradetrusorial injection of onabotulinumtoxinA ; HR = Hazard Ratio ; MCC = Maximum cystometric
capacity ; UDC = Uninhibited detrusor contractions ; VolUDC = Volume to induce UDC ; MDP = Maximum
detrusor pressure ; UTI = urinary tract infection ; UI : Urinary incontinence ; Ns = Not significant
Les facteurs de risque d’échec secondaire
Quelques messages sur le long terme
Danger des mictions réflexes
Killorin 1992 160 SCI,
recul moyen 3.7 ans
Les mictions réflexes sont plus dangereuses
65
5
38
18=32%
34
00
10
20
30
40
50
60
70
aréflectavec ASI
mictionsréflexes
spontanée
ht app Normal complic ht app
Killorin W. The value of urodynamics and bladder management in predicting upper urinary tract complications in male spinal cord injury patients. Paraplegia 1992;30:437-441
Y compris les vessies inactivés par A.Ch
% de patients par méthode de vidange vésicale
(316 patients suivis en moyenne 18.4 ans
0
10
20
30
40
50
60
calculs rénaux calculs vésicaux
sonde à demeure
autosondage
mictions réflexes
KT sus pubien
Weld K Effect of bladder management on urological complications in SCI patients. J Urol 2000; 163 768-772
En cas de lithiases rénales : il faut repenser le mode mictionnel
Les endoprothèses
• Réalisent une sphinctérotomie prothétique
• mais réversible
• testable en particulier sur les étuis
• de morbidité faible
• attention au déplacement
• associé aux alphabloquants
Le futur : Le Stimulateur de Brindley
Stimulateur sur les racines ventrales sacrées pour la contraction de vessie radicotomie postérieure stimulation externe radiofréquence patient complet vessie contractile permet une bonne continence pas d ’autosondages Mais irréversible et abolition des érections réflexes
Le futur est le brindley avec radicotomie selective ou blocage des afférences
• Infection et mode mictionnel
• Effect of bladder management on urological complications in Spinal Cord injured patients( Weld. J Urol 2000)
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
Epididymite Pyelonéphrite
Complications infectieuses
SAD Mictions spontanées SI Cath SP
La vessie du blessé médullaire Les complications
Détérioration du haut appareil et mode mictionnel
Weld.J of Urol (2000)
0%5%
10%15%20%25%30%35%40%
reflux Hautappareil
Anomalies radiologiques
SAD SI Mictions spontanées CATH SP
La vessie du blessé médullaire
• Role délétère des hautes pressions intravésicales :
• Phase de remplisssage ≥40 cm H20 ( Mac Guire)
• Trouble de la compliance • Phase mictionnelle ≥ 60 cm
H20 ? (Anderson) • Hyperactivité vésicale
dangereuse si prolongée • Dyssynergie +++
Détérioration du haut appareil
La vessie du blessé médullaire
Weld 2000 319 SCI
reflux ht app alt pyéloné Lithiases rénales
Nl
Basse compl
Weld JK. Differences in bladder compliance with time and associations of bladder management
with compliance in spinal cord injured patients. J Urol 2000; 163:1228-33
Défaut de
compliance
quand
∆V/∆P<12.5
cm/ml
Détérioration du haut appareil et trouble de la compliance
La vessie du blessé médullaire
Hospitalisation initiale: – Consultation spécialisée:
calendrier, questionnaires
– BUD
– TDM spiralé avec ou sans injection (option:UIV))
– Clairance créatinine U24h
Patients non « à risque »:
Tous les 2 ans: cs neuro-uro + BUD, échographie rénale et vésicale +ASP+ clairance de la créatinine, calendrier mictionnel, questionnaires
A partir de 15 ans de suivi, quels que soient les facteurs de risque associé, cystoscopie et cytologie urinaire tous les deux ans.
Hommes: PSA utilisables comme dans la population non neurologique
IR
Risque IR ou altération haut appareil: Surveillance annuelle (cf supra)
Insuffisance R: Protéinurie/ 24H 1/an
Symptômes calculs rein ou risque lithiase: Cs spécialise+/-TDM en alternance avec écho un an sur deux
Symptômes calculs vessie ou à risque: Echo V +/- fibro Néo
Calc
Symptômes (hématurie, hyperactivité de
novo), ou à risque:
Cysto+cyto U /2 ans
Première et deuxième année – Consultation spécialisée / 6 mois:
calendrier, questionnaires
– BUD à 6 mois puis annuel
– TDM spiralé avec ou sans injection (option: UIV, écho+ASP à deux ans)
– Clairance de la créatinine U24h
Synthèse: Recommandations suivi blessés médullaires
Take Home message • Troubles VS du blessé médullaire
– Des enjeux majeurs (morbidité)
– Rôle délètère des hautes pressions intra-vésicales
– Suivi clinique, urodynamique dans un centre spécialisé
• Centre référent régional de blessés médullaires et de neuro-urologie
• From Injury to Grave
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