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UNION EUROPÉENNE GROUPE DES ETATS ACP UNITÉ DE COORDINATION (UC) PROGRAMME TOUS ACP RELATIF AUX PRODUITS DE BASE AGRICOLES Tel: +32 2 282 03 40 c/o Cardno Emerging Markets Fax: +32 2 290.15.53 Avenue Louise 479 (Box 53) web: www.euacpcommodities.eu 1050 Bruxelles Belgique UNITE DE COORDINATION PROGRAMME TOUS ACP RELATIF AUX PRODUITS DE BASE AGRICOLES ATELIER DE DISSEMINATION DU PROGRAMME POUR LES REGIONS D’AFRIQUE DE L’OUEST ET D’AFRIQUE CENTRALE Hôtel Azalai Salam, Bamako, Mali 28 & 29 novembre 2011 Rapport de l’atelier Rapporteur : François Somayire, Consultant

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UNION EUROPÉENNE GROUPE DES ETATS ACP

UNITÉ DE COORDINATION (UC)

PROGRAMME TOUS ACP RELATIF AUX PRODUITS DE BASE AGRICOLES Tel: +32 2 282 03 40 c/o Cardno Emerging Markets Fax: +32 2 290.15.53 Avenue Louise 479 (Box 53) web: www.euacpcommodities.eu 1050 Bruxelles – Belgique

UNITE DE COORDINATION

PROGRAMME TOUS ACP RELATIF AUX PRODUITS DE BASE AGRICOLES

ATELIER DE DISSEMINATION DU PROGRAMME

POUR LES REGIONS D’AFRIQUE DE L’OUEST ET D’AFRIQUE CENTRALE

Hôtel Azalai Salam, Bamako, Mali

28 & 29 novembre 2011

Rapport de l’atelier

Rapporteur : François Somayire, Consultant

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 2

Liste des acronymes et abbréviations

AAACP Programme tous ACP relatif aux produits de base agricoles

ACA Association Cotonnière Africaine

ACP Afrique, Caraïbes, Pacifique

CCI Centre du Commerce International

CEEAC Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale

CERFITEX Centre de Recherche et de Formation pour l'Industrie Textile

CFC Common Fund for Commodities

CIC-B Comité Interprofessionnel des Céréales du Burkina Faso

CIR-B Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina Faso

CMI Chaînes de mesure intégrées

CNUCED Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement

CSITC Commercial Standardization of Instrument Testing of Cotton1

CTA Technical Centre for Agricultural and Rural Co-operation

CTR Centre technique régional

FAO Food and Agriculture Organisation

FED Fonds européen de développement

GIPD Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs

GIZ Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit GmbH

GRET Professionnels du développement solidaire

IITA International Institute of Tropical Agriculture

OI Organisations internationales

ROPPA Réseau des organisations paysannes et de producteurs agricoles

SIM Systèmes d’information sur les marchés

UE Union européenne

UEMOA Union Economique et Monétaire Ouest Africain

UTRAM Usine de transformation du manioc

1 Normalisation de la mesure instrumentale du coton à des fins commerciales

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 3

Cérémonie d’ouverture :

L’ouverture de l’atelier a été marquée par trois discours de circonstance :

1- Discours d’ouverture du Représentant le Groupe ACP, S.E. M. Daniel EVINA ABE’E, Ambassadeur

du Cameroun à Bruxelles

Dans son mot d’introduction, M. le Représentant du Groupe ACP a remercié le Mali d’avoir accueilli cet

atelier et d’en avoir facilité l’organisation. Il a décrit l’historique du Programme et les raisons de sa mise

en place, dont les principales sont la réduction de la pauvreté dans les pays ACP et la construction d’une

vision propre du développement dans ces pays.

Depuis 2007, les pays ACP font face à une flambée des prix des produits agricoles sans que les

gouvernements ne puissent influer sur le cours des événements, avec le risque de déstabilisation des

pays. Des orientations ont été prises pour appuyer le monde rural, dans le but d’atteindre la sécurité

alimentaire et le développement rural dans les populations les plus démunies. La conception d’une vision

de développement propre de chaque pays ou chaque région doit rassembler les efforts de toutes les

composantes, des Etats et du secteur privé, ainsi que de la société civile. Le Programme AAACP a été

conçu sur ce modèle : faire appel à toutes les parties prenantes de la société pour mettre en place des

stratégies concrètes et efficaces, susceptibles de réduire la pauvreté par l’amélioration ou le

développement des cultures agricoles dans les pays ou les régions ACP, avec l’accompagnement

technique et financier des partenaires au développement.

La coopération entre le Groupe ACP et l’Union européenne se traduit par le déploiement des projets et

des programmes financés avec les ressources du FED. Il existe également des programmes intra-ACP,

moins connus mais qui sont conçus au profit de tous les pays ACP éligibles au financement du FED ; ces

programmes sont gérés conjointement par le Secrétariat ACP et la Commission européenne. Avec des

ressources limitées, ces programmes se concentrent sur des problèmes communs aux pays ACP, afin de

trouver des solutions adaptées à chaque pays ou région.

Mais ce Programme ne pourrait être mis en œuvre sans le concours des cinq grandes organisations

internationales partenaires qui, non seulement peuvent compléter les ressources de l’UE par leurs

ressources propres, mais qui amènent également leurs compétences et leur expertise dans la mise en

œuvre des activités retenues dans le cadre des stratégies de développement dans les pays ou les régions

ACP.

J’ai espoir qu’avec toute l’énergie mise dans la conception et la mise en œuvre des activités du

programme AAACP, les Etats pourront réduire leur dépendance d’un certain nombre de produits agricoles

prioritaires et que, dans une étape ultérieure, ils pourront exporter leur production ou développer une

vision de substitution aux importations.

2- Discours d’ouverture du Représentant de la Délégation UE au Mali, M. David MOGOLLON, Chef

de la section Développement rural à la Délégation

Les crises successives et la compétition croissante sur le marché international causent de grandes

difficultés au secteur agricole dans les pays ACP. Les producteurs et les pays manquent souvent de vision

stratégique pour le développement des filières agricoles.

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 4

Le Programme AAACP a été conçu pour contribuer à la réduction de la pauvreté dans les pays ACP, en

réduisant la vulnérabilité des chaînes de valeur des filières agricoles et en augmentant les revenus des

producteurs des produits de l’agriculture. L’UE y a affecté des ressources financières et, avec la

coopération des organisations internationales partenaires, plusieurs outils ont été développés pour

atteindre l’objectif du Programme. Il convient de relever que l’approche innovatrice du programme est la

mise en commun de toutes les idées des parties prenantes pour qu’elles décident elles-mêmes. De la

même manière, la conjonction des expertises des organisations partenaires pour réaliser les actions

retenues dans les stratégies acceptées par les bénéficiaires est déterminante pour le Programme.

L’UE se réjouit des résultats atteints après 4 ans d’activités du Programme, ainsi que de la volonté

d’autres partenaires techniques et financiers de se joindre aux efforts de développement du secteur

agricole dans les pays ACP. Le but de tous est d’améliorer le niveau de vie des populations rurales des

pays et régions ACP.

3- Discours d’ouverture de S.E. M. Mamadou TRAORE, Secrétaire Général du Ministère de l’Industrie,

des Investissements et du Commerce du Mali, Représentant S.E. Madame la Ministre.

Prenant la parole au nom de Madame la Ministre de l’Industrie, des Investissements et du Commerce du

Mali, le Secrétaire Général du Ministère a d’abord souhaité la bienvenue à tous les participants à l’atelier

de Bamako. C’est un honneur fait au Mali d’abriter les travaux de clôture du Programme AAACP financé

par l’Union européenne dans les pays ACP dont fait partie un grand nombre de pays africains.

Les résultats du Programme sont visibles après quelques quatre années seulement : plusieurs filières des

produits agricoles prioritaires ont été réorganisées en Afrique de l’Ouest et en Afrique Centrale, des

appuis ont été apportés par les Organisations partenaires du Programme pour améliorer les conditions de

vie des populations des pays des deux sous-régions et des projets pilotes mis en œuvre fonctionnent de

façon satisfaisante dans nos régions. L’objectif de l’atelier est de partager ces résultats et de définir la

suite à mener pour assurer la pérennité des actions entreprises.

Le Mali a eu le privilège d’abriter un bon nombre de projets entrepris sous l’égide du programme 3ACP.

Nous pouvons citer avec fierté le Centre régional technique pour la promotion de la mesure

instrumentale du coton en Afrique logé au sein de CERFITEX à Ségou, le projet pour la prévention de la

contamination de la graine de coton, le projet sur les bonnes pratiques agricoles, l’appui au secteur

malien de la gomme arabique et d’autres encore dont je laisse le soin aux bénéficiaires de terrain d’en

parler plus longuement dans cette réunion.

Le secteur agricole apporte une contribution significative à la stabilité socio-économique dans nos régions

d’Afrique de l’Ouest et Centrale, ainsi qu’à la lutte contre la pauvreté. Les témoignages directs des acteurs

seront faits au cours de ces deux jours ; je prie les partenaires au développement de les écouter

attentivement et de nous dire ensuite comment ils vont donner suite aux initiatives lancées dans le cadre

du programme 3ACP.

Au nom de Madame la Ministre, l’orateur a déclaré ouvert les travaux de l’atelier de dissémination du

Programme Tous ACP relatif aux produits de base agricoles et a souhaité plein succès à ces travaux.

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 5

Session 1 : l’AAACP, résultats attendus et réels

L’Unité de Coordination du Programme a présenté les faits de base du programme, les défis qui étaient à

relever, les actions mises en œuvre et les résultats attendus du Programme lors de son lancement.

L’approche choisie est la méthode participative, qui fait appel à tous les acteurs -publics et privés- des

filières à identifier pour travailler et décider ensemble sur l’ensemble des activités à réaliser. Le

programme a requis la collaboration de 5 Agences internationales connues par leur expertise et leurs

compétences, pour mener les tâches assignées au Programme. Il s’agit du CFC, du CCI, de la CNUCED, de

la FAO et de la Banque mondiale.

Deux ateliers de démarrage ont eu lieu à Douala pour l’Afrique Centrale et à Dakar pour l’Afrique de

l’Ouest. C’est au cours de ces ateliers que l’Unité de coordination a expliqué les orientations et les

méthodes de travail du Programme et que les bénéficiaires potentiels ont pu exposer les secteurs

prioritaires de l’agriculture de leurs pays respectifs.

L’Afrique de l’Ouest et l’Afrique Centrale ont eu des allocations de 13.2 millions € sur l’ensemble du

Programme ; au cours des 4 années de fonctionnement, le montant dépensé est de 8.5 millions €, soit 65%

des allocations, pour 65 interventions réalisées dans plusieurs filières agricoles. Ces dernières furent

sélectionnées sur base de critères bien spécifiques, parmi lesquels on trouve le niveau de pauvreté et le

degré de dépendance du pays au secteur agricole ; l’accent sur le renforcement des capacités

institutionnelles ; la dimension régionale ; le niveau de collaboration et de complémentarité entre les 5 OI ;

et enfin la viabilité des interventions proposées sur le long terme.

Le Programme a été coordonné à plusieurs niveaux : l’Unité de coordination est à Bruxelles, la CEEAC

coordonne les activités de l’Afrique Centrale et, en Afrique de l’Ouest, la coordination est assurée par le

ROPPA et l’UEMOA. Il a été institué un Comité de pilotage pour assurer le suivi des activités et des

orientations du Programme.

Session 2 : Etudes de cas sur le développement des stratégies

Cas 1 : Stratégie de développement de la filière manioc au Libéria

En 2005, le Libéria a demandé l’assistance du Programme Tous ACP pour élaborer une stratégie de

développer sa filière manioc. Les activités suivantes ont été réalisées :

- Organisation de deux ateliers qui ont rassemblé plus de 200 acteurs du secteur

- Un Comité de coordination a été mis en place par le gouvernement, sous l’égide du Comité de coordination de l’Agriculture qui englobe toutes les filières agricoles du pays.

- La stratégie a été validée et approuvée par le gouvernement qui se l’a appropriée.

Défis à relever : qualité des plants ; capacités de production et de transformation du manioc ; information

sur les marchés ; capacités de recherche sur le manioc et ses produits dérivés ; accès au crédit et au

financement.

Le Libéria demande que le Programme continue son appui à la filière pour relever ces défis ; les actions les

plus urgents sont : la création des associations de producteurs et de transformateurs, l’accès au crédit et

à l’information sur les marchés.

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 6

Cas 2 : Mise en œuvre de la stratégie café au Cameroun

Dans les années 70, le Cameroun était le deuxième pays producteur de café en Afrique ; la production et

la qualité du café ont ensuite baissé, avec comme conséquences la baisse des rendements, la baisse des

revenus des producteurs et, au bout de la chaîne, l’augmentation de la pauvreté des producteurs et

l’abandon de cette culture. Le pays a demandé l’intervention du programme Tous ACP en 2008 pour

relever cette filière et l’intérêt de l’Etat s’est manifesté par a création d’un Comité de pilotage et la

participation de plusieurs Ministères concernés à la validation de la stratégie de développement du café.

Les activités ont été marquées par l’approche participative du Programme.

Parmi les principales réalisations, on peu citer la création des centres d’excellence du café, ou

l’instauration d’un dialogue public-privé pour résoudre les problèmes et faire des propositions.

Les défis principaux qui subsistent comprennent :

- L’extension de l’encadrement des centres d’excellence

- La réplication de l’expérience des centres d’excellence dans d’autres lieux

- L’appui de la promotion du café du Cameroun produit dans ces centres.

Dans les débats qui ont suivi l’exposé, plusieurs questions furent posées et éclaircies, notamment:

- le choix des filières prioritaires a été fait par étapes successives : (1) identification de 5 à 6

secteurs à fort potentiel d’exportation, (2) croisement des filières identifiées avec les priorités des

politiques régionales, (3) invitation aux discussions de toutes les parties prenantes et (4)

exploitation des recommandations de l’évaluation à mi-parcours du Programme. Après ce

parcours, les régions ont précisé les filières prioritaires pour lesquelles des interventions du

Programme sont souhaitées ;

- le choix du café au Cameroun a été motivé par le fait que ce produit est la 2è source de devises du

pays et par l’implication satisfaisante de l’Etat est des acteurs motivés et dynamiques qui ont

travaillé avec le CCI dans la formulation de la stratégie. Le CCI a accompagné le gouvernement, à

travers le Ministère de l’Agriculture, dans le développement et la promotion du café. La stratégie

a été remise au gouvernement en 2009, sa mise en œuvre a commencé en 2010 et les résultats

sont là en 2011.

Cas 3 : Mise en œuvre de la stratégie manioc au Cameroun

L’objectif de la stratégie est d’améliorer la performance commerciale de la filière manioc.

La stratégie de développement du manioc au Cameroun a été développée en 2006, avec l’appui du CCI ; l’intervention du Programme consistait à la révision de la stratégie, avec comme résultats attendus, entre autres, la création d’un Office national du manioc et d’un Observatoire des produits dérivés du manioc. Le CCI a travaillé avec un groupe de travail mixte public-privé dans l’élaboration de la nouvelle stratégie.

Parmi les résultats atteints :

- des centres pilotes ont été créés et appuyés par le Programme

- le groupe de travail est motivé et suit de près les activités retenues dans la stratégie.

Mais il reste de nombreuses tâches, notamment :

- Le renforcement du groupe de travail

- L’organisation des producteurs

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 7

- La consolidation des acquis.

Comme activités restant à réaliser, les bénéficiaires souhaitent :

- la construction et l’organisation des marchés pour la vente des produits dérivés du manioc

- l’extension des projets de transformation du manioc

- le groupage des actions du Programme : le gouvernement privilégie les grands programmes, alors que les interventions du Programme restent « atomisées ».

Cas 4 : UTRAM-Cameroun

L’objectif du projet UTRAM (Usine de transformation du manioc) est la mise en place d’une unité de transformation du manioc au Cameroun.

L’UTRAM utilise 2 méthodes : l’appui à la production, et la mise en place des mécanismes de transformation. Actuellement, l’usine pilote transforme le manioc en plusieurs produits dérivés, qui sont : a) alimentaires : foufou, bobolo, chikwengue, gari… et les feuilles de manioc ; b) industriels : colle, amidon, produits cosmétiques…

La majorité des producteurs de manioc étant des femmes, le slogan d’UTRAM est que « la manioc est le cacao de la femme » pour signifier qu’avec la manioc, la femme va augmenter ses revenus.

Le projet a besoin d’assistance du Programme Tous ACP, pour mettre au point ses recherches et la transformation du manioc dans des produits compétitifs et attirants, les deux programmes ayant le même but : assurer la sécurité alimentaire des populations.

Cas 5 : Relance de la filière café en République Démocratique du Congo (RDC) :

Le développement de la filière café en RDC a montré une bonne coopération Sud-Sud avec le Cameroun. Avec l’appui de collègues Camerounais plus expérimentés, les acteurs de la filière café de la RDC ont tenu plusieurs réunions pour élaborer une stratégie de relance de cette filière. La stratégie a été présentée au gouvernement qui l’a acceptée. Un Comité de pilotage et un Comité de mise en œuvre ont été constitués, pour encadrer et développer la culture du café qui nourrit 400 000 ménages dans le pays.

A cette étape du projet, la RDC demande au Programme Tous ACP un appui pour mettre en place deux projets :

1) Production du matériel végétal : il a été détruit pendant les guerres, il faut le reconstituer pour pouvoir le fournir aux producteurs

2) Renforcement des capacités des acteurs et des encadreurs. Il est prévu que le gouvernement donne des ressources pour aider à la mise en route de ce projet, mais il faut s’attendre que l’aide du gouvernement ne suffise pays.

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 8

Session 3 : Améliorer la compétitivité du coton

3.1. Expérience des champs-écoles paysannes

Il s’agit des activités du Programme de gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD), mis en place par SODEFITEX en partenariat avec la FAO. L’objectif de cette intervention est d’améliorer les rendements des producteurs de coton tout en préservant l’environnement, et vise à :

- Renforcer les capacités des responsables de la production cotonnière

- Utiliser les champs écoles paysannes comme outil de transfert des connaissances agricoles

- Consolider la démarche de production du coton de qualité.

Le champ école : 25 paysans producteurs se mettent ensemble et se rencontrent chaque semaine pour observer les autres et apprendre les bonnes pratiques de production. Le but est de démocratiser les connaissances techniques de production du coton.

Résultats de l’expérience :

- Augmentation du nombre de producteurs de coton

- Amélioration de la qualité du coton

- Augmentation des revenus des producteurs.

Leçons apprises :

- Promotion durable des bonnes pratiques agricoles telles que la réplication de l’expérience des champs-écoles paysannes

- Intégrer les champs écoles dans les pratiques de production du coton.

3.2. Mesure instrumentale dans l’évaluation de la qualité de la fibre de coton

Les normes de qualité se sont imposées sur toute la chaîne de valeur du coton et le prix de la fibre de coton dépend de sa qualité.

La mesure d’évaluation de la qualité du coton est basée sur l’appréciation manuelle et visuelle du coton fibre. Pour classer le coton fibre d’un pays, on utilise la méthode appelée Chaînes de mesures intégrées (CMI) qui est reconnue par tous les pays. C’est la méthode de classement instrumental du coton.

Un groupe de travail a été mis en place sur la normalisation de la mesure instrumentale du coton à des fins commerciales (CSITC) pour contribuer à l’obtention des résultats d’essais normalisés et harmonisés sur les CMI à usage commercial.

Le CFC et l’UE financent un projet de standardisation de la mesure instrumentale du coton à des fins commerciales pour le coton en Afrique. Ce projet a pour but de rendre la commercialisation du coton plus équitable en établissant un système de mesure accepté par tous et d’appuyer les Centres techniques régionaux (CTR).

3.3. Prévention de la contamination du coton graine

La contamination du coton africain a eu pour conséquences la détérioration de la qualité du coton et la baisse de la production. La contamination est essentiellement causée par la présence de corps étrangers qui nuisent à la valorisation d’une fibre qui possède pourtant de très bonnes qualités intrinsèques.

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 9

Le CERFITEX a mis en place un projet de prévention à la contamination du coton graine sous un cofinancement du CFC et du programme AAACP, dont les activités principales sont :

- la distribution des kits de collecte en coton aux paysans suivis par le projet

- la construction et l’installation des claies en bois sur lesquelles le coton est étalé après

- la construction des silos de stockage

- la collecte des données sur le coton égrené

- les visites inter-paysans

- la détermination du degré de contamination du coton

- la recherche du feedback des filateurs à l’étranger.

Le projet a des difficultés, principalement la disponibilité et le financement des kits de collecte en coton et l’insuffisance du matériel pour fabriquer les claies en bois.

Souhaits :

- Rencontre avec d’autre filateurs pour avoir leurs observations sur le coton africain

- Développement et pérennisation des actions entreprises.

Questions et réponses sur le GIPD :

- le GIPD s’intègre bien dans les politiques nationales des pays, d’autant plus que les institutions publiques font partie des Comités consultatifs nationaux

- le GIPD peut être transféré dans d’autres projets, puisque son objectif (la bonne gestion de la terre) est poursuivi par tous les projets de développement

- la compatibilité entre GIPD et OGM : comme les deux systèmes recherchent la meilleure gestion de la terre, ils peuvent cohabiter sans problème.

- le GIPD est un coût : il faut des appuis financiers pour compenser ce coût et améliorer la situation agricole des pays.

- ACA : depuis 5 ans, le marché ne paie pas les efforts faits pour avoir du coton non- contaminé ; il faut trouver d’autres ressources pour continuer des efforts.

- Kit de collecte du coton : jusqu’ici, les filateurs locaux n’arrivent pas répondre aux exigences de demande des kits de collecte, en qualité et en coût. Solution à chercher.

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Session 4 : Mise en contact des producteurs avec le marché

4.1. PINORD, Sénégal

Projet d’appui à la compétitivité et à l’accès au marché du riz de la vallée du fleuve Sénégal, en partenariat avec la FAO et GRET.

Objectif : contribuer à la sécurité alimentaire des populations en améliorant leurs conditions de vie.

Réalisations : - encadrement de 100 micro-entreprises rurales, productrices de riz

- développement du système de production de riz de marque « RIVAL »

- Développement des capacités des producteurs

Résultats : - Organisation de la production et de la commercialisation du riz Rival

- Rédaction du plan marketing du projet

Demandes : - Appui à la mise en œuvre des études réalisées (organisation du marché du riz, mécanismes de financement et de stockage, renforcement des pour le contrôle de qualité).

4.2. CIR-B, Burkina Faso

Le Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-B), a été mis en place avec l’appui de la FAO dans le cadre du Programme Tous ACP.

Réalisations : - Renforcement des capacités des producteurs de riz

- Formation des femmes transformatrices de riz pour utiliser les outils de gestion de leurs micro-entreprises

Résultats : - Les femmes transformatrices de riz ont appris de bonnes pratiques dans toutes les étapes d’étuvage du riz, ainsi que dans le conditionnement du riz et sa commercialisation

- Création du Centre d’étuvage de l’Union des groupements d’étuveuses de riz de Bama (UGRB)

Leçons apprises : - Union de producteurs : expérience à succès réplicable ailleurs

- La réussite d’un tel centre de production repose sur les efforts continus de gouvernance, de transparence, d’écoute et de confiance réciproque

Activités restantes : - Appropriation des outils de gestion par les organisations impliquées

- Répliquer l’expérience dans d’autres localités

4.3. PAMOL, Cameroun

Projet d’appui à la production et à la commercialisation de l’huile de palme au Cameroun, avec l’appui de l’IITA.

Réalisations : - Organisation des chaînes de valeur de la filière huile de palme

- Formation des producteurs en techniques de contrôle de qualité

Résultats : - Amélioration de la qualité de l’huile de palme

- Augmentation du volume de ventes

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 11

Leçons apprises : - L’amélioration de la qualité augmente le prix des produits

- Une bonne logistique facilite les opérations de production et de vente des produits

- La collaboration entre plusieurs entreprises du même secteur augmente les résultats des activités.

Demandes : - Formation des coopératives de production

- Appui financier pour acheter de meilleurs équipements

- Sensibilisation des femmes productrices pour avoir leurs propres champs de production (sans dépendre de leurs maris).

Session 5 : mécanismes de financement novateurs et gestion des risques

5.1. Développement du warrantage et gestion des risques :

Le Comité Interprofessionnel du Burkina (CIC-B) a pour objectif d’intégrer toute la chaîne de valeur de la

filière maïs au Burkina Faso. Il travaille en partenariat avec la FAO depuis 2009, dans le cadre du

Programme AAACP.

Activités : - Organisation de la filière

- Mobilisation des crédits pour la production

- Renforcer les mécanismes de production

Résultats : - Appropriation des outils de gestion pour les organisations professionnelles

- Amener les institutions financières à financer les filières agricoles

- Volonté des acteurs à créer une centrale d’achat des engrais

- Cartographie des risques de la filière

- Création et mise en place des supports de dissémination (FAO)

Risques : - Production : changement climatique, prix, coût et qualité des engrais, qualité des semences

Solutions : - Production : système d’information agro-climatique, semences améliorées

- Transformation : respect des contrats, crédits de campagne, qualité et coût des emballages, accès au marché,…

Défis : - Apporter une assistance technique et financier aux acteurs des filières agricoles

- Mise en place d’un système de warrantage

- Contrôle d’achat d’intrants et de semences améliorées.

Système de warrantage au CIC-B : à la récolte, chaque paysan prélève une quantité de céréales qu’il donne au groupement pour acheter des intrants agricoles ou des semences. Le montant de ces prélèvements cautionne le crédit que reçoit le paysan pour acheter les intrants ou les semences.

Epargne-précaution : cet autre système a le même but, qui est de montrer la capacité de l’emprunteur à rembourser le crédit. Or, le milieu rural a une grande capacité d’épargne ; il s’agit de le mobiliser et le canaliser vers l’objectif visé.

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 12

5.2. Gestion des risques dans la filière manioc au Cameroun

Dans le cadre du Programme AAACP, il a été organisé au Cameroun (novembre 2010) un atelier pour étudier la cartographie des risques des filières agricoles de base au Cameroun. Les principales filières sont le maïs, le riz et le manioc. Il s’en est suivi une enquête sur les chaînes de valeur des filières et l’analyse des traits caractéristiques des acteurs des différentes filières.

Résultats : - Au niveau des producteurs : il y a des risques des facteurs naturels, des risques de conservation et des risques de transport (état des routes)

- Au niveau de la transformation : accès au crédit

- Pour les commerçants : accès au crédit, transport, information sur le marché

- Institutions financières : détournement de l’objet, non-remboursement du crédit, fluctuation des prix

Solutions : - Contrats d’assurance-crédit

- Epargne de précaution (avant le crédit)

- Formation en finance et à la prévention des risques

- Appui et suivi des acteurs des filières

Projet : - Formation sur la gestion des risques.

5.3. Formation sur l’assurance d’indice climatique

En janvier 2011, le Ghana Insurance College a organisé une formation de 8 modules sur les changements climatiques dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest.

Résultats : - Mise en place d’un Groupe météo pour les cultures agricoles du Ghana

- Mise en place d’un Comité de pilotage pour étudier les risques de la filière maïs au Ghana

Leçons apprises : - collaboration avec d’autres organisations, comme le GIZ allemand.

Demandes : - Equipements pour la station météo

- Formation de formateurs locaux et sous-régionaux.

Session 6 : Améliorer le fonctionnement des marchés de produits de base agricoles

6.1. Promotion du marché céréalier en Afrique de l’Ouest

Situation : - l’Afrique de l’Ouest produit 55 millions de tonnes de céréales par an, soit 3% de la production mondiale : mil, sorgho, maïs, riz…

- la consommation des céréales en Afrique de l’Ouest est de 65 millions de tonnes par an. L’Afrique de l’Ouest importe 100% du blé, 50% du riz consommé

- l’endettement des paysans amplifie la mise sur le marché précoce des produits, à des prix inférieurs aux prix du marché (besoin d’argent)

Défis : - En 2030, la demande des céréales dans la sous-région sera de 125 millions de tonnes : il faut donc produire plus et organiser les importations

- la diversification et la segmentation de la demande augmente la capacité de production.

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Enjeux et opportunités du marché régional :

Au niveau de la production :

- Intensification des systèmes de production

- Réengagement des Etats et des Institutions régionales

- Mise en œuvre des instruments d’appui à l’augmentation de la production prévus dans la politique régionale sur l’agriculture

Au niveau de la commercialisation :

- Valorisation des expériences des OP

- Mise en place des systèmes d’information

- Promotion des bourses régionales céréalières

- Renforcement du cadre juridique et réglementaire : nouvelles lois, cadre politique unifié

- Appui à la création d’infrastructures de stockage.

Leçons apprises : - Le marché de céréales est en développement ; il faut exploiter toutes les opportunités pour pouvoir produire plus et mieux, nourrir les populations et vendre.

- Il faut viser la sécurité alimentaire dans toutes les activités développées.

- Le renforcement des capacités est la base des activités : formation en warrantage, mécanismes de labellisation et de certification, information sur le marché, communication.

Demandes : - Appui pour la formation

- Appui à la production

6.2. Mise en place d’une bourse d’échanges des produits agricoles au Cameroun.

La libéralisation des filières agricoles a eu des effets pervers sur l’économie des pays.

Dès 2002, la CNUCED et le CTA ont développé des outils de surveillance et de sécurisation du système de commercialisation des produits agricoles. Un de ces outils était la Bourse d’échange des produits agricoles.

Réalisations : - systèmes d’information sur les marchés (SIM) des filières café-cacao

- assainissement des filières café-cacao

- études sur les filières café-cacao : organisation des filières, systèmes de financement, fonds de garantie

- mise en place d’une Task force pour la préparation de l’introduction d’une Bourse agricole

Problèmes : - Revue du système légal et réglementaire

- Besoin de ressources pour la Task force de préparation à la mise en place de la Bourse agricole

Demandes : - Appui financier et technique pour la mise en place de la Task force

- S’inspirer des expériences faites ailleurs pour introduire la bourse des produits agricoles ; suivre de près la mise en place de la bourse régionale de l’UEMOA.

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Session 7 : Agences de mise en œuvre de l’AAACP (présentation et commentaires)

7.1. Banque mondiale

- Il est difficile de gérer un Programme aussi ambitieux : beaucoup de pays, peu de moyens, en peu de temps.

- Les fonds ACP sont, dans certains cas, complémentaires d’autres fonds financés par d’autres institutions comme la Banque mondiale

- Il convient d’insister sur l’appropriation des stratégies par les gouvernements.

7.2. Centre du commerce international (CCI/ITC)

- Le développement des stratégies ont impliqué tous les acteurs des filières retenues

- La fin 2011 ne signifie pas la fin des activités : certaines activités seront prises en charge par d’autres bailleurs de fonds, et de nouveaux programmes financés par l’UE sont en passe d’être lancés

- La mise en œuvre des activités a pris plus temps que prévu

- Le CCI travaille en collaboration avec les autres organisations établies dans les pays.

7.3. CNUCED

- La CNUCED a soutenu l’élaboration des stratégies sectorielles du Programme

- Les SIM (systèmes d’information sur les marchés) ont été mis en ligne

- La CNUCED aide à la mise en place des bourses agricoles et des récépissés d’entreposage

- Malgré le manque de fonds, certaines activités développées vont continuer après le Programme

- En fonction des priorités des pays, un nouveau produit a été développé pour assurer la durabilité des activités : la revue des politiques agricoles

7.4. FAO

Les fonds restants vont servir par trois voies :

1) Faire des tests pilotes des approches développées dans le cadre du Programme

2) Capitaliser les acquis du Programme

3) Mise en œuvre d’une stratégie de commercialisation pour les petits producteurs :

renforcement des capacités, organisation des filières, élaboration des politiques sur

le warrantage, etc.

7.5. CFC

Le temps imparti au Programme n’a pas permis de mettre en œuvre les activités prévues. Le CFC demande la prolongation des activités (CTR, lutte contre la contamination) après 2011.

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Session 8 : interventions des projets en lien avec le développement du secteur

agricole dans les pays ACP

8.1. ALATONA

Dans le cadre du Millenium Challenge Account, le projet Alatona vise l’extension des zones cultivables

dans la région sahélienne du Mali. Modèle de partenariat public-privé dans la production alimentaire, ses

objectifs sont d’accroître la production et la productivité dans le domaine alimentaire et de soutenir des

coopératives de paysans dans sa zone d’intervention.

Le projet couvre une superficie de 22 441 ha : dans sa première phase étendue sur 5 200 ha, les

principaux travaux réalisés sont : l’irrigation des périmètres de cultures, l’aménagement des

infrastructures routières et sociales, le reboisement et la consolidation des titres fonciers.

Les résultats atteints sont notamment le relogement de 800 familles et l’installation de 120 nouvelles

familles ; la construction de 9 écoles, et 3 centres de santé. Dans la phase 2, le projet envisage de couvrir

8 800 ha et les objectifs fixés sont de renforcer la sécurité alimentaire sur ce territoire, augmenter les

revenus des producteurs, mobiliser l’investissement privé, favoriser le partenariat public-privé, dans

l’objectif de créer un pôle de développement durable.

8.2. CTA

Le Centre Technique de coopération Agricole et rurale (CTA) a été créé en 1983 dans le cadre de la

Convention de Lomé. Il travaille actuellement dans 79 pays ACP. Son mandat est d’aider les organisations

de développement du secteur agricole et rural dans l’élaboration des politiques et des programmes de

gestion de l’information et de la communication, afin de réduire la pauvreté, de promouvoir la sécurité

alimentaire durable et de protéger l’environnement.

Le CTA édite des publications en plusieurs langues sur les différents aspects de l’agriculture et du monde

rural en général, traitant des politiques agricoles et des expériences vécues dans d’autres régions, afin de

montrer aux agriculteurs les bonnes pratiques agricoles.

Dans son plan stratégique 2011-2015, le CTA vise 3 buts principaux :

1- Le renforcement des politiques de développement agricole dans les pays ACP

2- Le renforcement des chaînes de valeur des filières agricoles

3- Le renforcement des capacités des acteurs du monde agricole des pays ACP dans les domaines de

l’information, de la communication et de la gestion en général.

8.3. BCI/CmiA

Les deux initiatives « Better Cotton Initiative » (BCI) et « Cotton made in Africa » (CmiA) visent la

promotion du coton africain sur le marché international, en partant du constat que la demande du coton

de qualité supérieure est en grande croissance : elle estimée à 1 000 000 tonnes en 2015.

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Le projet CmiA veut promouvoir le label du coton africain de meilleure qualité pour le sortir de son

anonymat et lui assurer l’accès au marché global du coton. Pour y arriver, le projet introduit dans toutes

les chaînes de valeur du coton en Afrique des normes environnementales et sociales reconnues à travers

le monde. Le mode d’intervention du projet se fait par le renforcement des capacités des cotonculteurs

en insistant sur les aspects clés qui portent notamment sur l’augmentation de la productivité et

l’amélioration de la qualité, la diversification de la production par l’association du coton avec d’autres

cultures, l’accès aux micro-crédits, la formation et le renforcement des groupements des producteurs, et

la création des liens d’affaires durables, par des visites et des contacts d’affaires.

Actuellement, 350 000 cotonculteurs sont associés au projet CmiA dans les pays où il travaille (en Afrique

de l’Ouest, le projet travaille au Bénin, au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire), 90 000 tonnes de coton

répondant aux normes CmiA ont été récoltées et on estime une augmentation des revenus des

producteurs de 25 à 40%.

Quant à l’initiative BCI, son but est de réduire l’impact négatif de la production du coton sur

l’environnement et la vie sociale et de créer un « meilleur coton » qui convient à tous les intervenants

dans la chaîne de valeur du coton. Ce n’est pas un système de certification, mais une adhésion volontaire

qui relie les producteurs de coton aux acheteurs internationaux pour améliorer la qualité du coton. Le

projet forme les producteurs de coton et leur montre les bonnes pratiques agricoles.

Le BCI a 98 membres associés à travers le monde, dont des fabricants de textiles, des revendeurs, des

membres de la société civile et des associations de producteurs de coton. Il travaille actuellement au Mali

et il a des partenariats au Sénégal et au Togo. Au Mali, l’expérience a montré que les producteurs de

coton peuvent augmenter leurs revenus jusqu’à 25% en produisant un « meilleur coton » selon la

méthode BCI.

8.4. CIRAD

Dans son témoignage, un chercheur spécialiste du coton au CIRAD (centre de recherche agronomique

pour le développement), Monsieur Michel Fok, a donné son point de vue sur l’appui à la filière coton et

au secteur agricole en général. Il a dit notamment que :

- La capitalisation des actions réalisées est importante et elle doit être permanente

- Il faut consacrer plus d’actions à la production

- La recherche et le développement sont essentiels au développement du secteur agricole

- Il faut oser le changement et s’inspirer des expériences réalisées ailleurs

- Encourager la diversification et la promotion des cultures agricoles

- Il faut tirer les leçons de l’histoire (dans le domaine agricole)

- L’innovation est importante, en veillant au partage clair des rôles et des responsabilités

- La coopération internationale doit s’adapter et convenir le mieux aux bénéficiaires

- Il est important de partager les coûts : entre les Etats, le secteur privé, et les bailleurs de fonds.

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Session 9 - Conclusions et recommandations

1- Principales réalisations en Afrique de l’ouest et centrale

1.1. Stratégies

Elaboration et validation des stratégies sectorielles : 7 stratégies validées

Café du Cameroun :

- L’amélioration de la qualité du café par l’acquisition des équipements de traitement performants

- Les Centres d’excellence du café

- L’instauration du dialogue public-privé

- La reproduction du modèle dans un autre pays de la sous-région (RDC).

Manioc au Cameroun :

- Mise en place d’un Comité de pilotage

- Techniques et équipement de transformation du manioc

Relance de la filière café en RDC :

- Développement de la stratégie

- Installation du Comité de pilotage

- Comité national de mise en œuvre de la stratégie

1.2. Compétitivité

Appui dans la mise en place des champs écoles paysannes au Sénégal

Appui dans la mesure instrumentale de l’évaluation de la filière coton

Prévention de la contamination du coton :

Appuis dans les activités de lutte contre la contamination du coton : distribution de kits de

collecte, fabrication de claies en bois, construction de silos, collecte sur le coton égrené, visites

inter-paysans, visites des filateurs dans les pays étrangers

1.3. Appui aux organisations paysannes

Appui aux femmes étuveuses de riz du Burkina Faso

Appui au développement du riz RIVAL au Sénégal

Formation et mise en place des mécanismes de warrantage

Organisation des acteurs des différentes filières

Formation sur l’assurance d’indice climatique

Appui dans la mise en place de la Task Force qui prépare l’installation d’une Bourse des produits

agricoles

Complémentarité et synergie des Organisations partenaires du Programme.

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2- Réalisations “réplicables”:

- Développement du café au Cameroun :

(Approche modèle : complémentarité entre les Agences partenaires)

- Diversification et commercialisation des produits dérivés du manioc

- Prévention à la contamination du coton

- Mécanismes de warrantage

- Etablissement des bourses des produits agricoles

3- Réalisations à approfondir :

- Développement du riz (type RIVAL)

- Stratégies de protection de certaines filières (huile de palme)

- Etudes des risques climatiques à l’exemple du « Village Banks » du Ghana

- Système d’épargne précaution

- Centrales d’achat d’intrants agricoles et de semences

- Risque du Programme si les activités s’arrêtent fin 2011

4- Viabilité des réalisations du programme :

- Souci de durabilité dès la conception des programmes du projet

- Implication des acteurs de chaque filière : Etat, secteur public, secteur, privé, institutions d’appui,

etc.

- Responsabilisation des Comités mis en place

- Coordination des activités par plusieurs agences (partenaires ou pas du Programme

- Formation des acteurs des chaînes de valeur des filières

- Systèmes d’information sur les marchés

- Recherche d’autres fonds pour continuer les activités après 2011 (au cas où)

- Insistance sur l’appropriation des activités des projets

5- Ce qui reste à faire pour assurer la viabilité sur le long terme :

- Sensibiliser toutes les parties prenantes à l’appropriation des projets

- Prolonger la formation et l’encadrement des responsables de projets

- Renforcer les efforts de commercialisation des produits

- « Dupliquer » les réussites dans d’autres lieux

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- Accélérer la formation à l’accès au financement

- Mobiliser d’autres financements autres que l’UE

- Formation aux instruments de gestion mis en place : transfert des capacités

- Augmenter la compétitivité des filières prises en charge dans le cadre du Programme AAACP

6- Principales leçons apprises

- La collaboration entre le secteur public et le secteur privé dans la gestion des projets

- Le renforcement des capacités des parties prenantes

- Complémentarité et synergie entre les 5 OI partenaires du Programme

- Réplicabilité des interventions.

- L’intérêt de la transformation des produits agricoles

- L’appui des projets gérés par les femmes.

- Les champs écoles paysanne sont une promotion durable des bonnes pratiques agricoles

- Il existe des incertitudes sur la sécurité alimentaire partout sur la terre : il est temps de développer la culture et la commercialisation des céréales qui poussent bien dans les régions africaines

- Augmentation de l’impact quand il y a complémentarité des OI

- Liaison entre les producteurs et les acheteurs des différents produits.

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ANNEXE 1 – Programme de l’atelier

JOUR 1

08.00 – 8.50 Enregistrement

09.00 – 09.30 Cérémonie d’ouverture:

- Discours d’ouverture par le représentant du Groupe des Etats ACP

- Discours d’ouverture par le représentant de l’UE

- Discours et ouverture officielle par le représentant du pays hôte

9.30 – 10.00 Photo de groupe & Rafraîchissements

Session 1

10.00 – 10.30

L’AAACP: Aperçu des résultats attendus et réels

Session 2

10.30 – 13.00

Etudes de cas sur le développement de stratégies:

Les présentations illustreront comment le programme AAACP a appuyé le développement participatif de stratégies sectorielles dans les régions d’Afrique centrale et de l’ouest à travers deux secteurs spécifiques (2 x 20 min)

Manioc, Afrique de l’ouest, par le comité de la stratégie ‘Manioc’ au Libéria (MM. Titoe & Roberts)

Café, Afrique centrale, par le comité de développement de la stratégie ‘Café’ du Cameroun (Mr M NDOPING, DG, ONCC)

Contributions du panel sur la mise en œuvre de la stratégie (4x 10 minutes):

Manioc: Mme J NKODO ATANGA (Ministère de l’agriculture, Cameroun et Mme H MANDJOUNG (GIC UTRAM, Cameroun)

Café: M. T KEMBOLA, Président, Comité national du suivi de la stratégie café, RDC

Débat en plénière: une heure

13.00 -14.30 DEJEUNER

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Session 3

14.30 – 16.00

Etude de Cas 2: Améliorer la compétitivité: le cas du coton

Les présentations du panel démontreront comment l’AAACP contribue à l’accroissement de la compétitivité des filières cotonnières d’Afrique centrale et de l’ouest à travers (i) les bonnes pratiques agricoles(BPA) et gestion intégrée de la production et des déprédateurs (GIPD); (ii) la mesure instrumentale et (iii) le projet de prévention de la contamination du coton graine (PPCC)

Membres du panel (10 -12 min chacun + temps identique pour le président = 1 h):

M. B Kamissokho, SODEFITEX sur les BPA/GIPD

Dr M Traoré, Centre Technique Régional Afrique de l’ouest sur la mesure instrumentale

Mr. Amadou OUADIDJE sur le PPCC

Débat en plénière: une heure

16.00 – 16.30 PAUSE THE/CAFE

Session 4

16.30 - 18.00

Mise en contact des producteurs avec le marché (Panel de discussions sur ce qui a

été réalisé dans le cadre de l’AAACP et ce qu’il reste à entreprendre).

Les panélistes seront:

Dans le cas de l’Afrique de l’Ouest, Pinord (Sénégal) et Comité

Interprofessionnel du Riz au Burkina (CIR-B).

Dans le cas de l’Afrique Central, PAMOL(Cameroun); ACA pour le secteur

cotonnier

Débat en plénière

FIN DU 1e JOUR

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Rapport de l’atelier de dissémination du programme AAACP pour les régions d’Afrique de l’ouest et centrale Page 22

JOUR 2

Session 5

09.00 – 10.30

Mécanismes de financement novateurs et la gestion des risques:

Evaluations des risques et renforcement des capacités en gestion des risques (warrantage) et en finance:

o le cas du maïs, par le Comité Interprofessionnel des Céréales-Burkina Faso, (CIC-B), Afrique de l’ouest) et

o le cas du manioc au Cameroun, par M. N. Monkam, Agro-PME, Afrique centrale.

Formation sur l’assurance d’indice climatique : Commission nationale des assurances / Ghana Insurance College (Mr I Buabeng)

Présentations de 10 min, suivies de discussions (50 min) sur les principaux résultats

atteints, leçons apprises ainsi que les tâches qu’il reste à accomplir.

10.30 – 11.00 Rafraîchissements

Session 6

11.00 – 12.00

Améliorer le fonctionnement des marchés de produits de base agricoles

Promotion du marché céréalier régional par M Laurent Quenum, ROPPA

Système de récépissé d’entreposage et bourse d’échange, par M. Pierre ETOA, ONCC

Session 7

12.00 – 13.15

Présentations concises par les agences de mise en œuvre de l’AAACP sur le suivi post-AAACP

Présentations de 10 min, suivies de 15 min de Q&R

13.15 – 14.30

DEJEUNER

Session 8

14.30 -16.00

Session dédiée aux présentations succinctes des partenaires de développement

hors AAACP

16.00 – 16.45 PAUSE THE/CAFE PROLONGEE pour favoriser les interactions entre les partenaires de développement et les acteurs AAACP

Session 9

16.45 – 17.30

Conclusions & recommandations, avec indications sur les prochaines étapes

19.00 – 21.00

RECEPTION

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