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Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 2
Source des photos de la page de garde : Quillet Marion (ITAB) et Coulombel Aude (ITAB)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 3
Auteur : Marion QUILLET
Promotion : 108
Signalement du rapport : Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs
biologiques, 147 p, 53 tableaux, 100 figures, 53 références bibliographiques, 6 annexes
Mot-clé : Lutte contre les adventices, désherbage mécanique, pratiques des agriculteurs
biologiques, étude de cas, pistes de R/E et de communication des résultats.
Plan indicatif
Buts de l’étude
Méthodes et
techniques
Résultats
Conclusions
1. L’acquisition de connaissances techniques : un enjeu majeur
2. Bilan des connaissances sur la maîtrise des adventices
1. Un programme ambitieux pour développer le désherbage
2. Matériels et méthodes
3. Les résultats
4. Discussion des résultats
5. Perspectives
Le but de l’étude est d’identifier les pratiques de désherbage
mécanique des agriculteurs biologiques dans les principales cultures
(Céréales, protéagineux, oléagineux) puis de relever les règles de
décision déclenchant le désherbage. Ces résultats enrichis d’un
inventaire des essais aboutiront sur des pistes de R/E et de
communication pour les agriculteurs biologiques et conventionnels
L’analyse a pu se faire grâce à 190 enquêtes menées chez des
agriculteurs biologiques et conventionnels. Elle a été complété pour 3
entretiens approfondis auprès d’agriculteurs biologiques et d’un
inventaire des essais sur le sujet.
Les résultats ont relevé les besoins techniques des agriculteurs
biologiques et conventionnels. Les pratiques des agriculteurs ont été
classées et schématisées permettant ainsi de répertorier les itinéraires
dits « classiques » et « innovants ». La comparaison des résultats
d’enquêtes et de l’inventaire des essais met en avant d’importants
besoins des professionnels.
Les besoins Recherche et expérimentation sont différents selon les
systèmes de production. Les agriculteurs conventionnels ont besoin
d’éléments convaincants sur l’efficacité de désherbage mécanique. Les
agriculteurs biologiques sont demandeurs de références techniques
raisonnées à l’échelle de l’exploitation et non à la culture. Aussi, les
résultats d’enquêtes mettent en avant que les moyens de diffusion
doivent adapter aux agriculteurs selon le mode de production.
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 5
Résumé/Summary
Le désherbage mécanique est de plus en plus perçu comme une solution d’avenir pour lutter contre
les adventices. Cette méthode n’utilise pas d’herbicides et présente des atouts agronomiques
certains. Malgré ces avantages, l’ensemble de la recherche, fondamentale et appliquée ne se montre
pas intéressé par ces pratiques. C’est pourquoi, l’étude tente de recenser les stratégies de lutte
contre la flore adventices auprès des agriculteurs utilisant le désherbage mécanique.
Pour ce faire, mon étude se base sur une enquête nationale, des entretiens auprès d’agriculteurs
biologiques et des essais de désherbage mécanique.
Je dispose de plus de 190 questionnaires afin de connaître la gestion des adventices à l’échelle de
l’exploitation et de la culture. L’analyse des données a mis en avant la flore adventice que
rencontrent les agriculteurs et les méthodes de lutte préventives qu’ils utilisent afin de connaître
l’environnement où est pratiqué le désherbage mécanique. Mon travail identifie les pratiques de
désherbage mécanique les plus courantes et les pratiques innovantes dans les principales cultures
(céréales, protéagineux, oléagineux). En complément, les quelques entretiens effectués chez des
agriculteurs biologiques ont permis de comprendre les facteurs déclenchant le passage de l’outil.
Une présentation de ces mécanismes sous forme de schémas décisionnels permet d’être rapidement
appréciée par le lecteur.
Une partie de l’étude concernait les moyens à mettre en place pour promouvoir le désherbage
mécanique. Pour cela, je dispose d’une partie des réponses du questionnaire qui s’attarde sur la
représentation du désherbage mécanique qu’ont les agriculteurs et sur le réseau de recherche et
expérimentation sur ce sujet. La mise en commun de ces informations et de l’analyse des pratiques
de désherbage a permis d’établir des perspectives de recherche et d’expérimentation pour faire face
aux besoins des agriculteurs et des pistes de diffusion des résultats.
The mechanical weeding is more and more perceived as a solution of future for the weed
management. This method does not use weed-killers and has good quality agronomic.
Despite these advantages, an amount of formal research is not really in interested by those practices.
That is why my study is about an inventory on farmer perspectives on weed management with
mechanical weeding.
To do it, my work rests on national survey, semi-structured interviews with biologic farmers and
trials.
I have access to more than 190 questionnaires to know the weed management on the scale of the
exploitation and the culture. The data analysis advanced the weed flora which meets the farmers and
the preventive methods. My work identifies the most common strategies to use the mechanical
weeding and the innovative practices in the main cultures (cereal, plant protein, oleaginous plant). In
addition, the interviews, made at biological farmers, allowed understanding the factors activating the
passage of the tool. A presentation of these strategies is in the form of plans decision-making to be
easily understood by the reader.
A party of the study concerned the way to be set up to promote the mechanical weeding. For that
purpose, I study a part of the answers of the survey and the research network and experiment. After,
this report proposes several priorities for research and communications to meet the needs of
farmers.
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Remerciements
Je tiens à remercier Laurence Fontaine, mon maître d’apprentissage, qui m’a accompagné durant les
deux années d’alternance. J’ai beaucoup appris à ses côtés pendant cette première expérience
professionnelle. Je remercie aussi l’ensemble des employés de l’ITAB pour leurs disponibilités, leurs
conseils et leurs gentillesses. Ils m’ont très vite intégrée à l’équipe et fait part de leurs expériences
professionnelles.
Je remercie aussi les membres du comité de pilotage de mon mémoire de fin d’étude, Renan
Maurice, Anna Cairon, Ludovic Bonin, Jean Lieven, Véronique Zaganiacz et Catherine Vacher. Ils ont
orienté mes recherches, répondu à mes interrogations et corrigé mes résultats. Je suis aussi
reconnaissante auprès des autres partenaires de ce projet, Nathael Leclech, Claude Aubert, Patrice
Ménétrier, Julie Gall et Vincent Moulin. Ils su répondre avec clarté et pédagogie à mes multiples
sollicitations.
Je remercie aussi Gwennalle Hellou, mon professeur référent pour l’encadrement et le suivi mon
travail durant ces deux années.
Je ne peux terminer ces remerciements sans une pensée pour les stagiaires et apprentie de la maison
de l’agriculture et pour mes nombreuses personnes ressources qui m’ont accompagné lors de ce
mémoire et qui, je pense fortement, le feront par la suite.
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Glossaire
AB : Agriculture Biologique
AC : Agriculture Conventionnelle
Bi : Bineuse
CA : Chambre d’Agriculture
CREAB : Centre Régional et d’Expérimentation en Agriculture Biologique
CETIOM : Centre Technique Interprofessionnel des Oléagineux Métropolitains
DM : Désherbage Mécanique
FIBL : Institut de Recherche de l’Agriculture Biologique en Suisse
ITAB : Institut Technique de l’Agriculture Biologique
ITCF : Institut Technique Céréales et des Fourrages
INRA : Institut National de Recherche Agronomique
HE: Herse étrille
HR: Houe Rotative
GC : Grandes Cultures
R/E : Recherche Expérimentation
PE : Polyculteurs Eleveurs
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Sommaire
I. L’acquisition de connaissances techniques : un enjeu majeur ........................................... 15
A. Peu de références en Agriculture Biologique ............................................................................ 16
B. L’évolution de la réglementation Agriculture Conventionnelle ................................................ 18
II. Bilan des connaissances sur la maîtrise des adventices ..................................................... 20
A. Etude de la biologie des adventices .......................................................................................... 20
1) Impact des adventices sur les cultures .................................................................................. 20
2) Une biologie spécifique à connaître ...................................................................................... 21
B. Prévenir, c’est guérir ................................................................................................................. 25
1) L’alternance des cultures sur une même parcelle ................................................................ 26
2) Choix d’espèces et de variétés plus concurrentes ................................................................ 27
3) Des couvert végétaux en interculture ................................................................................... 29
4) Perturber la levée et le développement des adventices....................................................... 30
C. Les moyens de lutte curatifs...................................................................................................... 33
1) Le désherbage en culture ...................................................................................................... 33
2) Les outils de désherbage mécanique .................................................................................... 34
3) Les conditions de réussite d’un désherbage mécanique ...................................................... 40
III. Un programme ambitieux pour développer le désherbage ............................................... 45
A. L’Institut Technique de Agriculture Biologique- Chef de file du projet ..................................... 45
1) Les missions de l’ITAB ............................................................................................................ 46
2) Les commissions techniques ................................................................................................. 46
3) Les outils de l’ITAB ................................................................................................................. 47
B. Description du projet « Optimiser et promouvoir le désherbage mécanique » ....................... 48
1) Description du projet............................................................................................................. 48
2) La mission ingénieur .............................................................................................................. 50
IV. Matériels et méthodes .................................................................................................... 53
A. Connaître les pratiques des agriculteurs : les apports des enquêtes légères ........................... 53
1) Description de l’échantillon ................................................................................................... 54
2) L’analyse de la première partie de l’enquête : la gestion désherbage mécanique à l’échelle
de l’exploitation ............................................................................................................................. 56
3) L’analyse de la deuxième partie de l’enquête : le désherbage mécanique à l’échelle d’une
culture ........................................................................................................................................... 58
B. Comprendre les facteurs déterminant le désherbage mécanique: Entretiens approfondis
auprès de 3 agriculteurs .................................................................................................................... 61
1) Les objectifs ........................................................................................................................... 61
2) La mise en place des entretiens ............................................................................................ 61
3) La valorisation ....................................................................................................................... 62
C. Compléter les connaissances par l’expérimentation ................................................................ 62
V. Présentation des principaux résultats de l’étude .............................................................. 63
A. Les caractéristiques des agriculteurs ........................................................................................ 63
1) Le parc matériel utilisé .......................................................................................................... 63
2) Les adventices les plus problématiques selon les agriculteurs ............................................. 65
3) Représentation du désherbage mécanique auprès des agriculteurs conventionnels .......... 69
4) Informations des agriculteurs biologiques sur le désherbage mécanique ........................... 74
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B. Les pratiques préventives pour anticiper la flore adventive ..................................................... 76
1) La diversification des cultures ............................................................................................... 76
2) L’occupation du sol en interculture ....................................................................................... 77
3) Les travaux en interculture.................................................................................................... 78
C. Les pratiques de désherbage mécanique en culture ................................................................ 80
1) Utilisation des outils de désherbage dans les cultures biologiques ...................................... 80
2) La culture du blé d’hiver ........................................................................................................ 83
3) La culture d’orge d’hiver ou escourgeon ............................................................................... 87
4) La culture d’orge de printemps ............................................................................................. 88
5) La culture du tournesol ......................................................................................................... 90
6) La culture de soja................................................................................................................... 94
7) La culture de maïs ................................................................................................................. 96
8) La culture du colza ................................................................................................................. 98
9) La culture de féverole d’hiver ............................................................................................. 100
10) La culture de féverole de printemps ................................................................................... 101
D. Les règles de décisions pour gérer le désherbage mécanique ................................................ 103
E. Les essais de désherbage mécanique ...................................................................................... 116
1) Les essais du programme .................................................................................................... 116
2) Les essais antérieurs du programme ................................................................................... 116
VI. Discussion des résultats .................................................................................................. 117
A. Les actions de prévention bien mises en œuvre ..................................................................... 117
B. Le désherbage mécanique, une priorité pour les agriculteurs biologique ............................. 118
1) Les outils de désherbage mécanique .................................................................................. 118
C. Les limites du projet ................................................................................................................ 121
VII. Perspectives ................................................................................................................... 122
A. Les propositions de recherche et d’expérimentation. ............................................................ 122
B. Les pistes de communication .................................................................................................. 125
1) Pour les agriculteurs biologiques ........................................................................................ 125
2) Pour les agriculteurs conventionnels .................................................................................. 125
3) Les supports et contenus de communication ..................................................................... 127
VIII. Bibliographie .................................................................................................................. 128
IX. Annexes ......................................................................................................................... 131
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I. L’acquisition de connaissances techniques : un enjeu
majeur
Les impasses techniques des agriculteurs sont les principales causes d’une mauvaise maîtrise des
cultures. Celles-ci peuvent entrainer la prolifération des bioagresseurs, tels que les adventices, les
insectes ravageurs, les champignons et les mammifères, au détriment de la production de la culture.
(Dore, Le bail, Martin, Ney, & Roger-estrade, 2006)
A la fin du 20ème siècle, il a été estimé que les pertes mondiales en Grandes Cultures provoquées
par ces bioagresseurs atteignaient plus de 40% de la production. Ces pertes représentent un
dommage colossal de plus 400 milliards d’euros. (Doré et Al., 2006)
Le thème mon étude se focalise sur l’étude d’une seule catégorie des agresseurs cités, les
adventices. D’après le dictionnaire Larousse 2009, une adventice est une plante qui pousse
spontanément dans une culture dont la présence est plus ou moins nocive à celle-ci. Les adventices
entrent en concurrence avec la culture pour la lumière, les éléments minéraux et la ressource
hydrique. (Prieur, 2010)
En France, depuis une cinquantaine d’années, les infestations d’adventices sont largement régulées
par les herbicides. Même si dans le passé, ces produits se sont révélés efficaces, leurs utilisations
sont de plus en plus remises en questions. Les impacts négatifs sur l’environnement (résidus de
matières actives dans le sol et l’eau) et les consommateurs soucieux d’une alimentation plus saine
rendent leurs applications très controversées. De plus, les spécialistes signalent une augmentation
des adventices devenues résistantes aux herbicides. (Kurstjens, 2007)
Des méthodes de luttes sans le recours à ces produits existent. Des pratiques plus agronomiques et
le désherbage mécanique sont tout aussi efficaces pour maîtriser les adventices.
Les agriculteurs biologiques ont très rapidement développé ces moyens de lutte alternatifs puisqu’ils
n’ont pas recours aux herbicides. Actuellement, peu de références sont disponibles, (Barberi, 2001)
une mutualisation des connaissances et des expériences de ces agriculteurs seraient une base de
départ pour l’acquisition de références.
Mon mémoire s’intéresse à étudier et à comprendre les démarches des agriculteurs pour maîtriser
les adventices grâce à la lutte mécanique.
Dans un premier temps, je recense les besoins des modes de production biologique et
conventionnelle afin de bien saisir les enjeux de l’étude. Je poursuis par une synthèse
bibliographique. Elle met en lumière les connaissances théoriques et expérimentales sur le sujet.
Cette partie aborde le type et la biologie des adventices les plus fréquentes. Ces caractéristiques
permettent de saisir les points forts et faibles pour établir une stratégie de lutte. Ensuite, une
présentation des moyens de lutte préventive permet de connaître les leviers agronomiques dont
disposent les agriculteurs. Ces moyens doivent entre autre, casser le cycle des adventices et laisser
les cultures se développer sans être en grande compétition. Je termine par un état des lieux des
connaissances sur les moyens curatifs, principalement le désherbage mécanique, à disposition des
agriculteurs n’utilisant pas d’herbicides.
Lorsque le contexte et l’étude bibliographique sont présentés, je poursuis par la description du projet
dans laquelle s’insère mon étude. Cela me permet d’évoquer l’ITAB, un acteur du développement de
l’agriculture biologique (AB) et le programme de recherche dans lequel mon étude.
Ensuite, je pose la problématique de mon étude et les objectifs de travail et avant de finir par les
hypothèses de travail qui en découlent, puis les parties matériels et méthodes, résultats et discussion
de l’étude.
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A. Peu de références en Agriculture Biologique
Le mode de production biologique est officiellement reconnu depuis 1980 et il dispose d’un cahier
des charges national depuis 1981. La réglementation est maintenant devenue européenne afin
d’harmoniser l’ensemble des règlements nationaux à travers le règlement cadre CE n°834/2007.
(Agence bio, 2010)
La définition proposée par ce règlement européen sur la production biologique est la suivante :
La production biologique est un système global de gestion et de production alimentaire qui allie les
meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des
ressources naturelles et l’application de normes élevées en matière de bien-être animal.
C’est pourquoi le mode de production biologique doit être raisonné à l’échelle de son système
d’exploitation. L’ensemble des productions sur une exploitation biologique permet de maintenir ou
d’amélioration la fertilité des sols et de développer une agriculture durable.
Les agriculteurs biologiques doivent relever de nombreux défis pour assurer une production de
qualité, importante et conforme au règlement.
Une de nombreuses problématiques auxquelles ils font face est la maîtrise de la flore adventice. Sur
ce sujet, la réglementation est stricte.
En effet, la production AB interdit l’utilisation des pesticides qui peuvent avoir un effet néfaste sur
l’environnement et entrainer la présence de résidus dans les produits agricoles. (Communauté
européenne, 2008). Les composants de ces produits doivent être autorisés dans les listes annexées
de ce règlement et être étiquetés. Les produits de synthèses sont exemptés de cette liste. (Agence
bio, 2010). Ce règlement restreint les moyens de luttes curatives à des interventions mécanique ou
thermique. C’est pourquoi les agriculteurs associent l’application de mesures préventives contre les
adventices agronomiques en complément du désherbage.
Les adventices sont reconnues pour être la plus grande menace dans les cultures biologiques. Elles
sont les principaux obstacles à la production selon les agriculteurs, conseillers et chercheurs. (Turner
et al. 2006). D’ailleurs, elles sont un des principaux freins pour la conversion des systèmes de
production. (Barberi, 2001)
La lutte contre les adventices doit être raisonnée à l’échelle de la rotation, en fonction des types de
cultures, du contexte pédoclimatique et de l’historique des parcelles. Tous ces paramètres sont
difficiles à comprendre et à maîtriser pour un agriculteur, surtout s’il est peu expérimenté. C’est alors
que la recherche expérimentale doit apporter un ensemble de références pour palier aux impasses
techniques.
En agriculture sans herbicides ou bien biologique, on parle plutôt de gestion que d’éradication des
adventices. Ce terme souligne l’intention de réglementer la population des mauvaises herbes à des
niveaux acceptables en tenant compte des aspects économiques et écologiques.
Des adventices peuvent être acceptées si elles ne provoquent pas de baisses de rendement et
apportent des bienfaits écologiques. (Turner, Davies, Grundy, & Mead, 2006)
Ces principes sont peu pris en compte dans le monde de la recherche agricole appliquée selon le
chercheur Barberi. (Barberi, 2001)
Mémoire de Fin d’Etude :
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L’auteur a recensé l’ensemble des publications mondiales traitant ce sujet. Il concentre ces
recherches sur le développement des adventices en AB, « weed management », entre 1995 et 2000.
Il recense seulement 115 publications internationales. Les références bibliographiques sont ensuite
triées en trois catégories selon l’approche de l’étude. L’approche « réductrice », l’étude ne traite que
d’un contexte particulier, l’approche « holistique », l’étude aborde le développement des adventices
au sein d’un système de culture et « autres », l’étude n’a pas pu classer dans une des deux catégories
précédentes. Il distingue environ 30 sujets récurrents. La répartition est reprise dans le tableau 1.
Tableau 1: Classement des publications de recherche sur la maîtrise des adventices par méthodologie et sujet de recherche. (Barberi, 2001)
L’auteur relève que très peu d’études sont publiées, soit 19 publications par an. Barberi mentionne
que cette tendance augmente plus les dernières années.
Seulement un tiers des publications a une approche « holistique » alors que plus de la moitié des
études ont une approche « réductrice ».
La démarche holistique est la plus proche des raisonnements établis en agriculture biologique mais
elle est peu employée dans les études de maîtrise de la flore adventices. (Barberi, 2001). Il y a un
décalage entre le R/E et les besoins des agriculteurs.
Trop peu de recherche et d’expérimentations dans une démarche biologique sont mises en place
pour accompagner techniquement les agriculteurs biologiques à maîtriser les adventices. Alors que,
comme je le citais précédemment, elles sont une des principales causes de pertes de rendement et
de dissuasion à la conversion en AB.
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Tableau 2 : Classement des publications de recherche sur la maîtrise des adventices entre 1995 et 2000 pour les principales cultures. (Barberi, 2001)
B. L’évolution de la réglementation Agriculture Conventionnelle
Un herbicide est un pesticide à usage agricole, c’est un ensemble de molécules de synthèse, fabriqué
par l’homme ou non dont l’activité sur le métabolisme des plantes entraine la mort. L’herbicide est
ou bien total ou sélectif, contre une certaine flore adventive.
En agriculture conventionnelle, le recours aux produits de synthèse, tels que les herbicides est très
courant. L’utilisation des herbicides est la principale méthode de lutte utilisée par les agriculteurs
conventionnels. L’agriculture française a besoin d’environ 4000 à 5000 tonnes de matières actives
désherbantes, soit 4 à 8 millions de litres d’herbicides. (Pousset, 2003)
Ils présentent l’avantage d’être efficaces, sélectifs ou non et d’être rapides à pulvériser. C’est en
partie pour ces raisons que les agriculteurs conventionnels ont recours de manière systématique à
cette méthode de lutte.
Au bout de cinquante années d’utilisation intensive, des résidus de ces herbicides ont dernièrement
été retrouvés dans les sols et les nappes phréatiques polluants ainsi ces milieux. (IFEN, 2006)
Ces pollutions ont échos négatifs auprès de la population et des organisations de protection de
l’environnement et de la santé.
C’est pourquoi, un ensemble de démarches est mis en place pour réduire l’emploi des pesticides et
pour accompagner les agriculteurs à trouver des méthodes alternatives.
La directive cadre fixe au niveau communautaire des règles l’utilisation des pesticides et encourage le
recours à la lutte intégrée et aux alternatives non chimiques. De nouvelles mesures doivent être
développées pour protéger les milieux aquatiques et les eaux potables par la limitation voir
l’interdiction des pesticides dans certaines zones. Chaque pays adopte des plans d’actions pour la
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réduction des risques liés à l’utilisation des pesticides (Ministère de l'Alimentation, de l'Agriculture
et de la Pêche, 2009)
Dans ce contexte européen, les conclusions du grenelle I de l’environnement a dressé un plan
d’action sous le nom d’Ecophyto 2018.
Ce plan comporte deux volets (Observatoire des Residus de Pesticides):
• Supprimer 53 molécules les plus dangereuses
• Réduire de 50% l’usage des pesticides
Les actions concrètes sont, entre autre, de mobiliser la recherche et le développement agronomique
autour de méthodes alternatives et des systèmes économes en pesticides.
Il s’agit d’accélérer la recherche et de communiquer les résultats auprès du plus grand nombre de
professionnels.
Un axe du plan Ecophyto 2018 se concentre sur le recensement des systèmes agricoles et des
moyens connus pour réduire les pesticides et un autre axe sur la conception et la réalisation
d’itinéraire technique économes en pesticides. (Ministère de l'agriculture et de la Pêche, 2008)
Le secteur des grandes cultures est directement concerné par ce plan. En effet, les herbicides
représentent 75% des dépenses en produits phytosanitaires.
Les pratiques des agriculteurs conventionnels doivent prochainement évoluer. Le recours
systématique à herbicide pour faire face à un problème d’adventice va probablement être repensé.
Hormis des pressions législatives, les agriculteurs conventionnels vont être confrontés à des impasses
techniques imminentes. En effet, l’utilisation des herbicides n’a pas toujours l’effet attendu pour
protéger la culture. La répétition de passages conduit à l’apparition de certaines résistances chez
certaines adventices. Une quinzaine d’adventices sont déjà resistantes au glyphosate (Cummins,
2010). Certains agriculteurs veulent anticiper cette évolution, ils sont susceptibles de s’orienter vers
d’autres méthodes de lutte.
C’est pourquoi, un transfert des informations techniques plus alternatives appliquées en agriculture
biologique vers l’agriculture conventionnelle peut être une possibilité. C’est un des moyens identifié
aujourd’hui pour apporter des références aux agriculteurs conventionnels.
Pour les deux modes de productions, on relève un manque de références techniques sur le
désherbage mécanique. Je fais le point ensuite sur les connaissances techniques déjà disponibles.
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II. Bilan des connaissances sur la maîtrise des
adventices
A. Etude de la biologie des adventices
Avant de mettre en place une stratégie de lutte contre les adventices, il est essentiel de connaître
leurs caractéristiques. La flore adventive est très hétérogène, elle ne se développe pas à la même
période et dans les mêmes conditions. Je dresse ici un aperçu des propriétés biologiques des
adventices.
1) Impact des adventices sur les cultures
Les mauvaises herbes sont considérées comme nuisibles principalement en raison de la compétition
qu’elles exercent sur les cultures pour la lumière, l’eau et les éléments minéraux. (Doré et Al. 2006).
Même à faibles densités, les adventices peuvent être préjudiciables en produisant des graines qui
augmenteront le stock semencier du sol et germeront dans les cultures suivantes.
Les dégâts occasionnés par les adventices sur une culture sont de deux ordres. (ITAB, 2005 &
Valantin-Morison et Al. 2008)
La nuisibilité primaire, c'est-à-dire les effets indésirables de la flore adventice sur le produit final :
• Perte de rendement ;
• Perte de qualité ;
• Diminution de débit de chantier (récolte)
Tandis que la nuisibilité secondaire concerne plutôt les dommages indirects impactant la culture
suivante :
• Refuge pour certaines maladies ou parasites de la culture
• Augmentation du stock de semences dans le sol
Dans une même culture, les adventices ne sont pas nuisibles aux mêmes densités. La figure n°1
présente les niveaux de densités des principales adventices lorsqu’une baisse de rendement
significative est observée. Une faible densité de gaillet-gratteron, 15 pieds/m² entraine une baisse de
rendement de 5%. La densité de pensée doit avoisiner 140 pieds /m² pour observer une telle
diminution de production.
Tableau 3 : Densités des plantes entraînant une perte de rendement de 5% obtenues par une compilation de données d’origine diverses (source ITCF dans le guide ITAB 2005)
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 21
Le niveau d’acceptabilité de la présence des adventices est ainsi très variable. La figure n°1 apporte
une information complémentaire, elle hiérarchie les nuisibilités des plantes entre elles. En associant
la nuisibilité directe et indirecte l’auteur, ici l’Institut Technique Céréales et des Fourrages, montre
que la présence de certaines plantes n’a pas le même danger potentiel sur le rendement de la
culture. Un développement de gaillet semble plus problématique que le développement d’une
pensée par exemple. Ces seuils sont à utiliser avec prudence, ils sont définis dans une culture
donnée, dans une région et dans des conditions expérimentales particulières.
Tableau 4 : Classement des principales adventices en fonction de leurs nuisibilités directes et indirectes (ITCF dans le guide ITAB, 2005)
2) Une biologie spécifique à connaître
Afin de mettre en place une stratégie de maîtrise des adventices efficace, les agriculteurs doivent
pouvoir caractériser la flore adventice présente sur leurs exploitations. Les adventices retrouvées
dans les cultures ne se résument pas à une seule espèce, mais à plusieurs familles d’espèces ayant
chacune leurs propres spécificités de développement.
On entend par la connaissance de la biologie des adventices l’étude des modes de production, des
conditions de levées et la quantité de semences produites (ITAB, 2005)
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a) Le mode de production des espèces d’adventices
Les populations d’espèces d’adventices peuvent se reproduire selon deux modes différents :
• La reproduction sexuée : croisement de deux individus
• La multiplication végétative : fractionnement d’une partie de l’appareil végétatif (racine ou
tige) qui se développe donnant un individu aux mêmes caractéristiques génétiques, que l’on
considère comme un clone (Encyclopédie Universalis, 2010)
Toutes les adventices ne disposent pas des deux modes de reproductions. C’est pourquoi l’on
distingue trois groupes d’espèces :
• Les annuelles : elles se reproduisent
exclusivement par graine. Leurs cycles de vie se
réalisent pendant une année. 80% des
adventices sont dans cette catégorie, on peut
citer en autre, le pavot coquelicot, le
chénopode blanc, la folle avoine.
• Les bisannuelles : comme le terme l’indique,
leurs cycles de vie se déroulent sur deux
années. Elles disparaissent au bout de un ou
deux cycles de grenaison. L’armoise vulgaire, la
carotte sauvage font parties de cette catégorie.
• Les vivaces : elles vivent plusieurs années et peuvent se multiplier par la voie sexuée et
végétative. Elles peuvent se multiplier indéfiniment par fragmentation de leur appareil
végétatif (tiges souterraines ou aériennes). Cette capacité fait des vivaces des adventices
difficiles à maîtriser en cas de grande infestation des parcelles. (Mignot et Al., 2005)
b) La germination des semences
Lorsque les graines sont produites, elles ne germent pas immédiatement mais entrent en dormance.
Cet état physiologique entraîne une inaptitude à germer alors que les conditions extérieures sont
favorables. C’est un mécanisme naturel de survie de l’espèce qui empêche que toute la population
lève en même temps et ainsi de provoquer la disparition de l’adventice si un accident se produit.
On distingue deux types de dormance. La dormance primaire, elle intervient juste après la
production de graines. Elle évite aux semences à peine tombées de germer dans un environnement
qui peut devenir défavorable à la plantule. La dormance secondaire s’exprime après la dissémination
des semences. Elle est influencée par les facteurs agro climatiques externes (lumière, température).
Figure 1 : Cycle de développement des plantes annuelles (source : ITAB, 2005)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 23
c) Le Taux Annuel de Décroissance
Une partie des graines produites par les adventices ne germineront pas l’année suivante. Le
pourcentage de graines germant est entre 63% et 85%. Les raisons sont diverses, état de dormance
ou conditions défavorables (prédation, humidité, température). Même lorsque les plantules sont
juste levées, elles sont encore sensibles à leurs environnements. Ainsi, le stock de semence de
graines présent dans le sol tend à diminuer avant une nouvelle infestation. Cette baisse est le Taux
Annuel de Décroissance ou TAD. C’est une caractéristique d’espèce. (ITAB, 2005). Il est essentiel de
s’approprier cette physiologie pour comprendre la dynamique de levée des mauvaises herbes dans
les cultures.
Le TAD s’exprime en pourcentage, plus il est fort plus le risque de retrouver des adventices l’année
suivante sans infestation est faible.
Le tableau n°5 reprend le classement
en fonction des TAD. Par exemple, la
persistance du brome dans le sol est la
plus faible, un labour est une
opération efficace pour le détruire.
(ITAB, 2005).
Pour un TAD entre 50% et 85%, il faut
associer une rotation longue pour
arriver au bout de ces adventices sans
bien sur, un nouvel apport extérieur.
Les TAD des dicotylédones sont
généralement plus faibles, proche de
50% que des graminées, compris
entre 75 et 85%.
Certaines adventices sont plus difficiles à maîtriser, puisque même après 10 ans, 30% des graines
sont encore viables. C’est le cas du rumex crépu, le mouron des champs.
Les agriculteurs mettent en place des stratégies de préventions pluriannuelles pour venir à bout des
adventices dont le TAD est faible.
d) Les conditions de germination
Les conditions de germination optimales des adventices varient entre les espèces. On entend
principalement par condition de germination la profondeur et l’époque de germination des graines
d’adventices.
i. La profondeur des graines :
La profondeur de sol optimale de germination est entre 3 et 5 cm pour une majorité des adventices.
(Guerin & Quirin, 2009). Les adventices à petites graines comme la véronique, le gaillet, la matricaire
sont plutôt dans cette catégorie. Cette couche horizontale subit rapidement les variations
climatiques (chaleur, pluie, gel), ainsi dés que les conditions sont favorables les adventices lèvent
rapidement. La préparation du sol par des faux semis peut provoquer la levée des graines adventices.
L’agriculteur peut ensuite détruire à l’aide d’un outil mécanique les jeunes plantules.
Tableau 5 : Le Taux Annuel de Décroissance (Source : Alain Rodriguez in ITAB 2005)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 24
Mais cette méthode n’est pas efficace pour toutes les adventices. En effet, certaines adventices ont s
des exigences de germination moins spécifiques. Elles peuvent germer entre 10 et 15 cm de la
surface du sol. Il s’agit principalement des grosses graines comme le vulpin ou le Ray Grass. Aussi, la
folle avoine germe au delà de 10 cm. Elles sont plus difficiles à maîtriser, d’où l’importance de
connaître les espèces d’adventices contenues dans la parcelle et leur profondeur de germination.
Certaines adventices ont, en plus de germer profondément, des décalages de germination dans le
temps. Ce phénomène peut parfois s’observer pour le rumex, le datura stramoine et la lampourde.
Les faux semis sont dans ce cas peu adaptés. (Mignot et al., 2005)
ii. La période de germination :
Une très grande majorité des espèces d’adventices présentent des périodes de germination dites
« préférentielles », déterminées par la saisonnalité de l’évolution des taux de dormance des
semences et par les plages de températures optimales à la germination. (Valantin-Morison, et al,
2008). Pour chaque adventice, le tableau 5 associe la période de germination et la culture qui peut
en être affectée.
Certaines adventices ont une germination plutôt automnale. Elles se retrouvent dans les cultures
d’hiver, céréales d’hiver ou bien colza. Ces adventices lèvent en même temps que la culture car les
conditions environnementales sont favorables. De même pour les adventices à germination
« printanières » qui se retrouvent dans les cultures de printemps. Certaines adventices ont la
capacité de germer toute l’année.
Si leur cycle est court, l’adventice peut même grainer en hiver. C’est le cas du pâturin annuel, du
séneçon commun ou de la stellaire (Morisseau, 2008). Il est plus facile pour un agriculteur de
maitriser une flore d’adventices ayant des plages de germinations différentes. Une rotation
équilibrée entre les cultures de printemps et d’hiver limite les infestations d’adventices d’une seule
période de germination. Il s’agit de « casser » le cycle des adventices par des travaux à des périodes
différentes une année sur l’autre. (Guerin & Quirin, 2009)
Tableau 6 : Périodes de levées de principales adventices et les cultures associées (source : Alain Rodriguez in ITAB 2005)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 25
iii. Les conditions pédoclimatiques :
La nature du sol influence fortement le type de flore rencontré sur une parcelle. Certaines plantes
ont des conditions de développement bien définies. Par exemple, le chénopode blanc et le rumex se
développent dans des conditions riches en azote. La prêle des champs, la véronique et le rumex
préfèrent les sols calcaires à l’inverse du bleuet, du coquelicot et de la moutarde des champs. Elles
ont trouvé un espace favorable pour se développer même après une modification de leurs conditions
optimales d’expansion. L’évolution des pratiques culturales peut alors être une solution à ces
infestations. (ITAB, 2005)
La présence d’une certaine flore permet de diagnostiquer les carences ou les excès présents dans le
sol. Parfois un redressement du sol permet de diminuer les infestations des adventices. Gérard
Ducerf et Camille Thiry proposent une méthode de diagnostic du sol par la présence de certaines
plantes que l’on nomme bio indicatrices. (Ducerf & Thiry, 2003) Mais, cette technique demande une
connaissance fine en botanique. A titre d’exemple, l’annexe 1, dont les éléments sont issus de
l’ouvrage les plantes bio indicatrices de Gérard Durcerf, reprend leurs conditions idéales de
développement.
Ces plantes bio indicatrices peuvent ainsi apporter des informations à l’agriculteur pour atteindre un
équilibre. Une trop grande infestation d’une espèce prévient d’un déséquilibre dans le sol (excès d’un
élément, état physique du sol) que l’agriculteur peut modifier et ainsi bouleverser la flore adventice.
Après avoir pris connaissance de la flore adventice présente dans ces parcelles ainsi que les
principales caractéristiques et conditions de développement associées, des moyens de lutte
préventive adaptés peuvent être mis en place. Dans un système sans utilisation d’herbicide, le but de
l’agriculteur est de maîtriser la flore adventice et non de l’éradiquer.
B. Prévenir, c’est guérir
Suite à la présentation de la biologie des adventices, j’aborde ici les moyens dont dispose
l’agriculteur pour prévenir leurs infestations.
Lorsque l’on s’interdit d’employer des herbicides, en particulier en AB, la gestion des adventices ne
se raisonne plus uniquement sur la culture mais l’échelle de la rotation. (Giteau, 2009) C’est la
recherche d’un équilibre au sein du système d’exploitation qui limite les infestations de mauvaises
herbes. (Turner et al., 2006)
Une stratégie préventive s’établit en fonction de la flore présente, de l’historique de la parcelle ainsi
que de l’orientation technico-économique de l’exploitation (élevage, grandes cultures).
Il faut entendre par les moyens de luttes préventives, une stratégie bouleversant les milieux
favorables au développement des adventices et laissant la place pour la culture. (Kurstjens, 2007) En
interférant dans le cycle de vie des adventices, elles se fatiguent vite et meurent, d’où l’intérêt de
connaître leurs biologies caractéristiques.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 26
Chaque agriculteur dispose d’un ensemble de leviers agronomiques pour devancer leurs expansions.
C’est pourquoi, je développe dans la suite les pratiques dont les agriculteurs peuvent avoir recours.
1) L’alternance des cultures sur une même parcelle
La présence des adventices dans certaines cultures est liée à la période de germination. On retrouve
dans les céréales d’hiver, des adventices à germination préférentielle d’automne ; le vulpin, la folle
avoine, la véronique, le gaillet et la pensée. Tandis que dans les cultures de printemps, les adventices
présentes sont plutôt de germinations printanières, comme le chénopode, la morelle, l’amarante, le
panic, le sétaire. (Chambre d'agriculture Poitou-Charentes). Le tableau 5 illustre ces propos.
L’alternance entre les cultures d’hiver et de printemps permet d’éviter la sélection d’une flore
adventice spécifique et difficile à contrôler. Les rotations simples, trois cultures différentes au
maximum, sont infestées par les mêmes adventices. Par exemple, sur les rotations type colza-blé-
orge, on retrouve essentiellement une flore adventice composée de vulpins, bromes, géraniums,
gaillets, pensées et véroniques. (Lucas et al., 2010).
La figure n°2 monte qu’au sein d’une rotation est longue, le nombre d’adventice avant le semis de
céréales tend à diminuer. La diversité des cultures est un facteur influençant la baisse d’infestation
des adventices.
Cette alternance, en plus de ne pas épuiser les sols autant qu’une monoculture, lutte contre les
adventices annuelles, notamment contre les graminées. (Cultivar, 2009)
Figure 2 : Nombre d'adventices par m² avant le semis de céréales en fonction de la longueur de la rotation (source : C.David in guide ITAB, 2005)
La culture d’espèces dites « étouffantes » devient un atout dans l’élaboration de la rotation pour
diminuer les proliférations d’adventices. Elles sont caractérisées par une fermeture rapide du sol, une
croissance rapide, un port étalé et haut et une capacité de ramification importante. Les espèces type
étouffante sont les prairies, la luzerne, le trèfle et les associations céréales-légumineuses (ITAB,
2005). Selon la figure n°3, ces cultures sont estimées plus efficaces pour diminuer la présence des
adventices. Les céréales sont ici les moins bien estimées pour limiter les adventices.
Mémoire de Fin d’Etude :
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Figure 3 : Effet des cultures sur les infestations d'adventices, plus la note est forte plus le contrôle des adventices est important. (Source : N.Lampkin in guide ITAB, 2005)
L’article de Valantin et al. (2008), mentionne que pour les prairies temporaires de Ray Grass/Dactyle/
Fétuque une seule année est nécessaire pour que l’abondance, la richesse et la diversité des types
d’adventices soient réduites. L’entrée en concurrence avec les cultures étouffantes est efficace
contre les adventices pérennes. Néanmoins, il faut que ce type de culture soit présente plusieurs
années pour remarquer un impact favorable sur le TAD. Pour certaines adventices, telle que la folle
avoine, l’implantation d’une prairie temporaire doit être combinée à d’autres pratiques pour qu’elles
soient bien maîtriser.
De plus, les rotations de cultures peuvent freiner les infestions de plantes vivaces sans pour autant
détruire ces populations. En effet, la présence de quelques rhizomes dans le sol suffit à refaire partir
une plante. (Giteau, 2009)
2) Choix d’espèces et de variétés plus concurrentes
Une des leviers dont dispose l’agriculteur pour freiner le développement des adventices est le choix
des espèces semées.
Il est possible d’associer deux espèces différentes dans une parcelle. Par exemple, l’association de
céréales et de protéagineux permet une couverture rapide du sol, de capter rapidement les
ressources du sol, qui sont moins disponibles pour les adventices. (Fontaine et al. 2003). Molher et
Liebman ont constaté qu’une association Orge/Pois produisait moins d’adventices que la
monoculture de pois mais plus que la monoculture d’orge. L’association est un avantage lorsque l’on
cultive des cultures peu concurrentielles, ce qui est le cas du pois. (Liebman & Dyck, 1993)
Le triticale est une espèce rustique.
La figure 4 présente les résultats
d’essais comparant la couverture
du sol de variétés de blé et d’une
variété de triticale, Grandval. Ce
dernier couvre plus le sol. C’est un
atout contre les adventices.
(Poiret, 2007)
Figure 4 : Couverture du sol globale pour les 15 variétés de l’essai ARD+ (aire sous la courbe « couverture du sol en fonction de la somme des températures cumulées depuis le semis »). Notation par analyse d’image aux stades épi 1 cm, 2 nœuds et épiaison
Mémoire de Fin d’Etude :
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Lorsque l’agriculteur doit choisir entre deux légumineuses, la féverole est à privilégier au pois. Elle
couvre plus rapidement le sol. (Biarnes et al. 2009)
Certains chercheurs, entre autre Fontaine et al. 2009, s’intéressent à évaluer les capacités des
variétés de blé à concurrencer les adventices.
La figure n°5 montre un lien entre la hauteur et la couverture du sol au stade épi 1 cm. Les variétés
ne se comportent pas de la même façon, et les variétés hautes ont tendance à plus couvrir le sol.
Un port étalé couvre plus le sol et freine ainsi le développement des adventices, à l’inverse des ports
dressés. (Fontaine et al., 2009). Actuellement, l’étude indique que le facteur « hauteur » est le plus
influent pour concurrencer les adventices.
Figure 5 : Relation entre la hauteur à maturité et la couverture du sol (obtenue par formule entre la couverture du sol au semis aux stades épi 1 cm). (Source : Fontaine et al., 2009)
La figure n°5 illustre l’occupation de deux variétés de blé à un même stade. On distingue facilement
que le comportement de Renan et Caphorn sont différents. Cette dernière laisse facilement la
lumière pénétrer, un des éléments déclenchant le développement des adventices.
Figure 6 : Photos de deux variétés de blés, Caphorn et Renan au stade épi 1 cm. (Source Poiret, 2007)
Selon le degré de salissement de la parcelle, l’agriculteur peut choisir des espèces ou des variétés
plus tolérantes aux adventices. Des cultures plus couvrantes et hautes sont les plus compétitives.
Mais ensuite se pose la question de la valorisation de la production, les associations céréales et de
protéagineux et le triticale servent principalement dans l’alimentation animale.
En plus de semer des cultures compétitives, l’agriculteur doit réduire la période d’inoccupation du sol
durant sa rotation. Il dispose pour cela de couvert végétaux, qui ne termine pas son cycle de
développement mais empêchent la levée des graines.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 29
3) Des couvert végétaux en interculture
Entre la récolte d’une culture de printemps et le semis d’une culture d’hiver, le sol de la parcelle peut
être nu de 10 à 11 mois. Cette grande fenêtre laisse la place aux adventices d’investir le terrain si
elles ne sont pas en concurrence avec d’autres cultures. C’est pourquoi la mise en place d’un couvert
végétal est intéressante. Ils sont semés entre deux cultures principales avant d’être récoltées ou
bien broyées et enfouies dans la terre. Ce couvert apporte de l’azote à la prochaine culture lorsque
les éléments sont entièrement décomposés.
L’occupation du sol limite le salissement. Le couvert pénalise la germination des plantules
d’adventices. Puis, la compétition pour la lumière, l’eau, les minéraux avec l’interculture handicape
ensuite le développement des adventices.
La destruction de l’interculture empêche les adventices de monter à graines et d’augmenter par la
suite le stock semencier du sol. L’interculture doit évidemment être détruite avant la montée en
graine car l’effet inverse risque d’apparaître. (ITAB, 2005)
Il existe plusieurs types d’espèces possibles comme couverts végétaux. L’agriculteur choisit selon ses
besoins. Par exemple en déficit azoté, une légumineuse peut être une solution. Pour contrôler le
salissement, les espèces les mieux adaptées sont les plus « étouffantes ». Elle doit se développer
rapidement et occuper un maximum l’espace. Selon les préconisations de la chambre régionale des
Pays de la Loire, les intercultures concurrentes aux adventices sont la moutarde blanche, le radis
fourrager, la vesce commune d’hiver, la phacélie et le sarrasin. (Maurice & Closset, 2006).
L’agriculteur peut aussi faire le choix d’une espèce proche botaniquement des principales adventices
rencontrées dans sa parcelle. Le processus de concurrence entre la culture et l’adventice se mettent
en place. Le couvert végétal et les adventices se développent à la même période et recherchent les
mêmes minéraux. Par exemple, la culture d’avoine est intéressante contre la folle avoine. (ITAB,
2005)
Le choix se fait aussi selon les conditions de destruction de la culture. C’est d’ailleurs un des freins à
leurs mises en place. (Arvalis, 2010). Ils sont détruits avant le semis de la culture, en automne pour
une culture d’automne et en sortie hiver pour une culture de printemps. Des périodes où le nombre
de jours disponibles de passages dans les champs sont les plus faibles. (Arvalis, 2010)
L’agriculteur a intérêt à semer une culture dite gélive, elles se détruisent facilement, dès que les
températures descendent sous 0°C.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 30
4) Perturber la levée et le développement des adventices
L’un des principaux moyens de luttes préventives est de bouleverser les milieux propices au
développement des adventices, bien souvent par des interventions mécaniques. (Valantin-Morison
et al., 2008). Ce principe peut se traduire en plusieurs moyens d’action.
a) Les travaux en interculture
Les travaux en interculture, comme le nom l’indique, ont lieu entre deux cultures principales. Il s’agit
ici de multiplier les préparations superficielles afin d’épuiser le stock semencier d’adventices.
(Giteau, 2009). Ces opérations sont souvent appelées faux semis, c’est à dire que l’agriculteur
prépare son sol finement, comme pour un semis de culture mais il ne sème pas. Ainsi, les conditions
sont optimales pour la germination des adventices. Le passage d’un outil mécanique tel que le cover
crop ou la herse étrille permet de détruire cette levée. L’opération peut être réalisée plusieurs fois en
fonction de l’infestation de la parcelle. Le passage d’un rouleau augmente le contact graine-sol est
rend la levée des adventices systématique et plus homogène. (Cédra, 1993)
Les agriculteurs peuvent choisir de déchaumer leurs cultures. Il s’agit de passer dans la parcelle avec
un outil qui enfouie dans le sol les résidus de culture comme les chaumes ou la paille. Les graines
d’adventices et de la récolte précédente se trouvant dans cette profondeur de travail peuvent
germer avant d’être détruites par un autre outil, souvent une charrue. Aussi, un deuxième passage
peut réduire le phénomène de dormance des graines (Guilleman, Baux, Sorin, Jullien, & Roger-
Estrade, 2003).
Le déchaumage est particulièrement efficace contre les vivaces. Plusieurs interventions d’une
déchaumeuse, comme le cover crop ou le cultivateur après la récolte du blé, ouvrent le sol entre 5 à
10 cm de profondeur et coupent les racines des vivaces. (ITAB, 2005) Ces fissurations, lors de la
période estivale, introduisent la chaleur dans le sol et assèchent ensuite les racines des adventices.
Le Fibl, un institut de recherche en Agriculture biologique en Suisse, propose de coupler cette
méthode avec l’implantation un mélange de graminées-légumineuse pour épuiser l’adventice. Le
schéma illustre l’action du déchaumage pour épuiser au maximum le chardon. (Fibl, 2008)
Figure 7 : Répétitions des déchaumages pour épuiser les vivaces (Sources : Fibl, 2008)
b) Le labour
Le labour est une opération souvent assez profonde, la charrue retourne de la terre avant le semis,
entre 15 et 20 cm. Cette opération peut être efficace contre les adventices si elle est bien maîtrisée.
Le labour enfouit les repousses de la culture précédente pas encore détruites et les graines
d’adventices. Ainsi, certaines adventices peuvent perdre leurs capacités de germination.
Malheureusement, comme cité précédemment, cet enfouissement peut entraîner la dormance de
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 31
certaines adventices et repousser leurs moments de germination. Le labour peut aussi remonter à la
surface des graines adventices bien enfouies. Ainsi, dans les premiers cm du sol, les graines peuvent
germer puis détruites. (ITAB, 2005)
Le non labour a aussi un impact favorable contre les adventices. Les graines ne sont pas enfouies
dans le sol et restent en surface. Les prédateurs naturels, entre autre les oiseaux, souris, coléoptères
consomment ces graines. Pour le moment, cette contribution est peut évaluée et semble aléatoire.
(Harrison et al., 2003)
Cependant, le labour est une technique plus sûre lorsque la parcelle est envahie d’adventices.
c) Jouer sur les conditions de semis
Un autre levier préventif est le semis. L’agriculteur peut varier la date et la densité de semis afin
d’avantager sa culture.
Des densités de semis plus élevées augmentent les chances de la culture d’occuper entièrement
l’espace. (Valantin-Morisson, et al, 2008). Mais, les auteurs précisent que des semis denses
présentent d’autres inconvénients comme un milieu favorable pour le développement de maladie.
Cette pratique doit être utilisée avec précaution.
L’écartement des semis est aussi un facteur influent. Munier Jolain (2001) a montré qu’à densité
équivalente, les semis de Lupin avec un plus faible écartement, 12,5cm ont moins de biomasse que
les semis de Lupin à 24cm ou 50cm. Dans les mêmes conditions, la densité de biomasse de panic
pied de cop a été divisée par deux. (in Valantin-Morisson et al, 2008) Cette pratique peut néanmoins
présenter des limites lors de l’utilisation d’outils mécanique pour désherber la culture. Le matériel de
désherbage ne peut pas être utilisé sans endommager la culture dans des écartements trop faibles.
Un autre levier est le décalage des dates de semis. La répétition de travaux durant l’interculture (faux
semis) ont pu provoquer un retard date de semis. Ce décalage peut néanmoins être favorable pour la
culture. Le retard de semis de 2 à 3 semaines permet de réduire l’aptitude à la germination de
nombreuses d’adventices. (Giteau, 2009)
Dans la culture de blé, le report d’un semis
permet d’éviter le pic de levée du vulpin. La
figure 8 montre que si le semis est décalé de
30 jours, entre 70% et 80% des vulpins lèvent,
réduisant fortement le stock semencier dans
le sol.
Cette méthode est efficace lorsque les graines
d’adventices ont un fort TAD, ainsi le risque
qu’elles germent ultérieurement devient
faible. La figure n° 9 présente qu’un décalage
de semis jusqu’à 30 jours détruit une grande
partie de la population de lupin, entre 85 et
98%. (Grand & Basuyaux, 2009).
Cette technique n’est pas toujours réalisable. Il faut tenir compte du nombre de jours disponibles
pour effectuer un semis en bonne conditions. Pour les semis d’hiver, les conditions pédoclimatiques
peuvent freiner une date de semis trop tardive.
Figure 8 : Dynamique de la levée du vulpin en fonction du temps (source : Arvalis)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 32
Figure 9 : Etude du décalage de la date de semis de blé dans la Meurthe-Et-Moselle (Source : Grand & Basuyaux, 2009)
L’agriculteur élabore sa décision en fonction de
la météo, la nature du sol (plus ou moins
ressuyé) et la pression des adventices dans se
parcelle. Parfois, il reste préférable de garantir
une bonne préparation de semis dans les temps
que de trop décaler la date, provoquant des
dégâts dans la parcelle et un mauvais semis.
d) Préparation d’un lit de semence
Lorsque l’agriculteur souhaite augmenter ses chances d’avoir une culture bien implantée, il doit
préparer des conditions idéales pour lors de la levée du semis. L’objectif principal est de favoriser les
graines de la culture à se développer rapidement. (Hoogmoed, 1997). Pour cela, un bon lit de
semences doit être fin, avec peu de grosses mottes de terre, nivelé et aéré. Un léger tassement est
nécessaire pour améliorer le contact entre la terre et la graine de la culture garantissant une levée
homogène. Ainsi, elle devient plus compétitive contre les adventices encore présentes dans la
parcelle. Le passage de cultivateurs légers élimine aussi les adventices ayant résistées aux travaux de
faux-semis.
De plus, un bon lit de semence est la base pour commencer tout moyen de lutte curative
ultérieurement.
e) Quelques règles de bon sens à appliquer
En plus de l’ensemble des démarches préventives pour atteindre un système le plus équilibré
possible et compétitif contre les adventices, quelques règles d’observations sont primordiales. Les
solutions citées sont issues du guide technique ITAB, Maîtrise des adventices, 2005. Lorsque les
adventices en bords ou à l’intérieur de la parcelle viennent à grainer, il est fortement conseillé de les
écimer. La montée à graine puis la dispersion de celles-ci entraînent une augmentation du stock
semencier dans le sol. Tout le travail préalable de prévention est alors vain.
Aussi, les semences utilisées doivent être exemptes de graines d’adventices, toute une opération de
triage minutieuse de semences fermières est essentielle pour ne pas retrouver ces graines
indésirables. De même que le compost épandu est la parcelle doit être suffisamment chauffée, 55°C
minimum pour s’assurer que les graines d’adventices aient perdu leur pouvoir de germination.
Les engins agricoles, comme la moissonneuse batteuse, doivent être propres avant toute utilisation.
Un nettoyage soigneux, parfois laborieux, anticipe une dissémination des graines involontaires lors
du passage des outils.
Une application réfléchie et adaptée des moyens préventifs cités dans cette partie est essentielle
pour limiter le développement et l’envahissement des adventices dans les cultures. Mais, il arrive
parfois que l’agriculteur se sente dépasser par les infestations. Il peut avoir recours à des moyens dits
curatifs, comme le désherbage mécanique que je développe par la suite.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 33
C. Les moyens de lutte curatifs
1) Le désherbage en culture
Lorsque tous les moyens de lutte préventive n’ont pas réussi à maîtriser les infestations d’adventices,
l’agriculteur peut encore intervenir après avoir semé sa culture. On appelle ces interventions le
désherbage.
La définition du désherbage est la destruction des plantes indésirables ou de la limitation de leurs
développements en empêchant la floraison ou l’apparition de semences. (Larousse, 2009)
Celles-ci se bornent aux interventions lors de la culture, ce qui sera plus nuancée dans mon étude.
Il existe différents types de désherbage : les méthodes chimiques, mécaniques ou bien thermiques.
Le désherbage chimique sollicite l’utilisation de produits phytosanitaires, les désherbants chimiques
pour détruire les adventices. Les caractéristiques et les capacités d’actions ne sont pas développées
dans ce rapport puisque le sujet du mémoire s’intéresse, au contraire, aux moyens alternatifs et plus
particulièrement aux méthodes mécaniques.
Le désherbage manuel est considéré comme un désherbage mécanique. Il est peu pratiqué en
Grandes Cultures et seulement pour des cas bien particuliers. Le désherbage alternatif repose sur
l’utilisation d’outils mécanique. Ils sont tractés. Ils ont plusieurs modes d’actions (ITAB, 2005).
On distingue :
• Arrachage : Il consiste à déterrer la plante entière (la partie aérienne et racinaire). Les outils
adaptés sont à dents. L’efficacité dépend des conditions climatiques, elle est plus importante
par temps sec.
• Sectionnement des racines : Les outils coupent les racines d’adventices. Ce moyen est
performant contre la majorité des adventices. Ce qui n’est plus du tout le cas contre les
plantes à rhizomes. Les outils coupent et disséminent les bouts de racines qui peuvent
ensuite se développer dans l’ensemble de la parcelle.
• Recouvrement de la plantule : Il s’agit de déposer de la terre sur la plantule qui s’asphyxie.
Cet effet « buttage » est obtenu par des outils à disques inclinées ou des dents munies de
versoirs.
• Ecimage : Cela consiste à éliminer la partie reproductive de la plante avant que la
reproduction ait lieu. Cette méthode est pratiquée en dernier recours et permet d’éviter
l’augmentation du stock de graines dans le sol. Aussi, cette action épuise les vivaces
diminuant ainsi leur vigueur.
Le désherbage thermique, comme son nom l’indique, utilise la chaleur pour détruire les plantes. A
de fortes températures, au-delà de 80°C, les cellules éclatent et se dessèchent. Les outils peuvent
être à flammes, issus de la combustion du gaz ou munis d’infrarouge. (ITAB, 2005)
Cette technique est peu courante en grandes cultures car elle demande beaucoup d’énergies fossiles,
rendant le désherbage thermique onéreux (carburant et gaz).
Lors du développement de la culture, les agriculteurs ont principalement recours au désherbage
mécanique pour détruire les adventices. Ils disposent de trois principaux outils, la herse étrille, la
houe rotative et la bineuse. Chaque outil possède ces propres propriétés et conditions optimales
d’utilisation.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 34
2) Les outils de désherbage mécanique
a) La herse étrille
C’est un outil constitué de panneaux mobiles articulés, pouvant s’adapter au terrain, auxquelles sont
fixés des dents longues et flexibles. Le mouvement des cadres fait vibrer les dents à la surface du sol,
qui déracinent ensuite les adventices. La herse étrille est montée à l’arrière du tracteur. (Cultivar,
2009) L’agriculteur peut régler l’outil en modifiant l’inclinaison de l’angle des dents. Une position
verticale rend la dent plus agressive. Il peut aussi jouer sur la vitesse de travail pour augmenter
l’agressivité, une vitesse élevée augmente l’agressivité des
dents.
Suite au passage de la herse, les adventices déracinées, sont
asséchées par l’action de l’air et la chaleur. (Fédération
Régionale des Agriculteurs Biologiques de Bretagne)
Le travail est superficiel entre 1 et 3cm. Lorsqu’il est trop
profond, le hersage devient inefficace et risque d’entraîner
des « re-levées » des graines d’adventices.
Cet outil est particulièrement adapté dans les sols argilo limoneux, les
dents pénètrent en profondeur dans les premiers centimètres et
déracinent les plantules. Mais il est moins efficace dans les sols
limoneux et argileux. Sur sols battants, les dents ne parviennent pas à
entrer dans la couche superficielle du sol. L’intervention est inutile et
peut même devenir néfaste pour la culture.
La présence de cailloux abime prématurément les dents et
risque de « décaler » un des rangs. (Graeff, 2009)
L’outil est utilisé en plein, après le semis, ou bien entre le rang de la culture. (Kurstjens, 2007). Son
efficacité tend à diminuer lorsque les adventices sont trop développées. Dans de bonnes conditions
pédoclimatiques, les adventices détruites passent de 90% au moment du semis à 25% au stade
tallage d’une céréale. (Kurstjens, 2007). De plus, des passages trop tardifs peuvent détruire une
partie de la culture.
Les conditions nécessaires pour un travail efficace et performant se préparent dès le semis. Il doit
être semé en ligne, soigné, rappuyé et bien nivelé. Les dents pénètrent plus facilement et ne risque
pas de déraciner un rang de la culture. Les situations de passages les plus efficaces sont en conditions
séchantes, c'est-à-dire quelques jours sans pluie afin d’assécher les adventices arrachées. L’efficacité
de la herse est plus élevé lorsque les plantules sont peu développés (stade « fil blanc ») (Pousset,
2003)
Figure 10 : Dessin d’une herse étrille (Source : le filb)
Figure 11 : Photo d’une herse étrille pliée (Source : Itab, 2003)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 35
Le tableau ci dessous présente l’efficacité de la herse étrille dans des cultures sarclées contre
certaines dicotylédones et graminées. L’auteur montre l’efficacité de l’outil varie selon l’adventice et
la période de passage. Par exemple, la fumeterre ne tolère pas le passage de l’outil entre le stade
cotylédon et 4 feuilles mais à partir du stade 6 feuilles, il devient plus difficile de la détruire. Ce
tableau met en avant l’importance de connaître les adventices présentes dans la culture et les
périodes de passages les plus efficaces pour un désherbage optimal.
Tableau 7 : Efficacité de la herse étrille sur certaines adventices, les cases oranges représentent une efficacité limité, blanches une efficacité moyenne et grises une efficacité forte (Sources : Lecat, 2007)
La largeur de la herse étrille varie entre 6 et 12 m, influençant le débit de chantier entre 7 et 10 ha/h.
Evidemment, celui change en fonction des conditions pédoclimatiques et du stade de la culture.
En parallèle, l’utilisation de la herse présente des intérêts agronomiques intéressants. (Kurstjens,
2007). La pénétration des dents dans le sol permet l’aération. L’air favorise la minéralisation de
l’azote et le positionnement du phosphore dans le sol. De plus, La herse limite aussi les pertes d’eau.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 36
Pour résumer, les avantages et les inconvénients de la herse étrille sont les suivants :
Les avantages :
- Outil polyvalent, utilisable sur toute culture
- Désherbage précoce en plein champ
- Large spectre d’efficacité sur plantule
- Débit de chantier élevé
- Coût de passage faible
- Intérêts agronomiques, meilleure minéralisation de l’azote, diminution des pertes d’eau
Les inconvénients :
- Efficacité limitée aux jeunes dicotylédones (stade 2 feuilles), aux sols légers et non battants
- Des réglages à effectuer
- Faible efficacité en conditions sèches ou trop humides.
- Pas efficace contre les vivaces et les plantules à racines pivotantes
- Pas adapté sur les sols secs et limoneux, les dents ne pénètrent pas le sol
b) La Houe rotative ou écrouteuse
Comme son nom l’indique, cet outil casse ou « écroûte » la couche superficielle du sol.
L’outil est constitué d’un cadre rigide ou repliable sur lequel chaque roue étoilée est maintenue par
un bras. Chaque bras est composé d’un ressort afin de suivre le niveau
du sol. Les roues sont disposées en deux rangs. Chaque roue est
parcourue par des dents en forme de cuillère pour permettre
l’éjection de terre, déracinant ainsi les plantules. (Agrotransfert,
2007)
Les dents réparties sur les roues pénètrent dans le sol, arrachent une
partie de la terre et en même temps les plantules des adventices.
L’outil s’utilise en plein et n’est pas sélectif. (Cultivar, 2009)
La profondeur de travail est entre 3 et 6 cm à la surface du sol.
Les sols les plus adaptés sont les sols limoneux et argilo limoneux. Le
passage de la houe est bénéfique pour les sols battants. L’outil détruit à
son passage la croûte de battance. La présence importante de cailloux
dans la parcelle est déconseillée pour son utilisation. Ils bloquent les roues
risquant de détruire la culture en place. Les cailloux usent plus rapidement
les dents.
La houe peut être utilisée dans toutes les cultures. Les meilleures périodes climatiques sont lorsque
les conditions sont séchantes pour favoriser l’épuisement des racines d’adventices arrachées par
l’outil, 2 à 3 jours sans pluie avant un passage est donc conseillé. Le passage doit se faire rapidement
après la levée de la culture et à vive allure. (Lheureux, 2007)
Comme pour la herse, le semis doit être soigné.
Figure 12 : Image de houe rotative dans la culture de soja
Figure 13 : Dents d’une houe rotative (source : Itab, 2009)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 37
La largeur de l’outil varie entre 3 et 6 m. Son utilisation est plutôt rapide. Le débit de chantier est
entre 4 à 10 ha/h pour une largeur de 3m, 6 à 10 ha/h pour une houe de 6m.
La houe rotative présente aussi des intérêts agronomiques non négligeables. La pénétration des
dents permet le décroutage du sol tassé par les travaux en interculture et ameublie la terre. Ces
actions d’aération du sol permettent de réchauffer et d’apporter de l’air au sol qui réactive la
minéralisation de l’azote. (ITAB, 2005)
Pour résumer les avantages et les inconvénients de la houe sont les suivants.
Les avantages :
- Grande efficacité au stade cotylédons des adventices, 90% à 100%
- Outil polyvalent, utilisable sur toutes les cultures
- Désherbage précoce en plein
- Efficace sur sol battant
- Large spectre d’efficacité sur toutes espèces de plantule
- Débit de chantier élevé
- Travail même en présence de résidus de la précédente récolte
- Nombres de réglages très limités
- Possibilité de combinaison avec d’autres techniques de désherbage
- Travail superficiel du sol, écroûtage, aération du sol, limitation des pertes d’eau
- Outil de faux semis
Les inconvénients :
- Efficace sur jeunes plantules uniquement
- Perte jusqu’à 10% du semis
- Pas d’efficacité sur vivaces et plantes à racines pivotantes
- Les périodes d’interventions sont rétreintes, l’adéquation entre l’humidité du sol, stade de
la culture, stade des adventices et les conditions climatiques propices pour tous sont
parfois difficiles à déterminer.
- Besoin d’une puissance de traction élevée.
- Sélectivité variable suivant le stade de la culture
- Profondeur difficile à maîtriser sur sols meubles
- Nécessite une bonne préparation du lit de semences et un sol bien nivelé
c) Le choix entre la herse étrille et la houe rotative
La herse étrille et la houe rotative présentent des conditions d’utilisation très proches.
Les professionnels doivent pouvoir choisir l’outil qui correspond le mieux à leurs conditions
d’utilisation. Certaines expérimentations ont été mises en place afin de mieux maîtriser leurs
capacités et leurs conditions d’action les plus bénéfiques.
En 2004, Boutet D., a comparé l’utilisation de la herse étrille et de la houe rotative dans la culture de
pois. La houe rotative est plus adaptée dans les sols battants alors que la herse étrille est préférable
dans les sols caillouteux. L’auteur précise que la herse étrille est moins sensible à l’usure que la houe
rotative (Boutet D. 2004)
Et, la houe rotative présente l’avantage de ne pas effectuer de réglage avant son utilisation à
l’inverse de la herse étrille. (Cultivar, 2009)
Les agriculteurs disposent d’un autre outil pour intervenir à des stades plus avancés de la culture, il
s’agit de la bineuse.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 38
d) Les bineuses
L’outil est constitué d’une poutre centrale à laquelle sont montés des éléments bineurs
indépendants et amovibles pour s’adapter aux écartements de semis. Le positionnement des
équipements distingue trois types de bineuses ; ventrales, c'est-à-dire sous le tracteur, très rare en
grandes cultures, montées sur porte outils à l’avant ou l’arrière du tracteur.
Les éléments bineurs varient, ils peuvent être à dents, à brosses, à étoiles ou
à lames animées. La combinaison de ces socs est possible pour mieux
maîtriser différentes types d’adventices. (Glachant et al, 2007)
L’agriculteur adapte le type de socs en fonction
du type de culture à biner et des adventices à
détruire. Par exemple, les socs en « A »
permettent de mieux maîtriser les espèces à racines pivotantes et port
érigé. (Glachant et al, 2007)
Pour des cultures de légumes, les brosses sont plus efficaces et on
privilégie les doigts Kress sur les plantes sarclées. (Kouwenhoven, 1996)
Les éléments agissent entre les rangs de la culture. Lorsque le stade de la culture est peu développé,
jeunes plants, des caches plants peuvent être posés sur la bineuse afin pour protéger la culture. A
l’inverse, le retrait de ces instruments permet le dépôt de terre entre les rangs que l’on nomme
« effet buttage ». La terre re couvre les adventices qui se
retrouvent privées de lumière et d’oxygène. La bineuse est souvent
considérée comme un outil de rattrapage, en effet, contrairement
à la herse étrille et à la houe, elle est efficace contre les adventices
plus développées. La bineuse associe un désherbage intra et inter
rang. (Kurstjens, 2007)
Les meilleures conditions pédoclimatiques d’utilisation de la
bineuse sont les sols argilo limoneux. Ensuite les sols limoneux et
argilo sont plutôt bien adaptés. La bineuse est déconseillée pour
les sols caillouteux. Les cailloux modifient le rang les éléments
bineurs qui peuvent déraciner la culture. (ITAB, 2005)
Il est important de travailler sur un semis soigné, en ligne et à
écartement important et régulier. Le travail est plus efficace quand le
stade de la culture est pris en compte pour les réglages du matériel et
le sol ressuyé. Il est fortement déconseillé de passer à l’ « aveugle »
sur les cultures. (Kouwenhoven, 1996)
L’outil est utilisable dans toutes les cultures sarclées. Il est
principalement utilisé dans des cultures de printemps car les
conditions pédoclimatiques sont plus favorables.
L’efficacité de la bineuse est optimisée lorsque le sens de passage
de la bineuse est le même que celui du semis.
Figure 14 : Illustration d'une dent et d’un soc en patte d’oie d’une bineuse (EPLEFPA de Vesoul)
Figure 15 : Doigts Kress d’une bineuse (Civam bio du Gard)
Figure 17 : Schéma de l'action d'une bineuse à dents (CA 21)
Figure 16 : Protège plants de la bineuse (source : Agrotransfert, 2007)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 39
La bineuse dispose d’un ensemble de système de guidage plus ou moins efficace. (EPLEPPA de Vesoul
et l'agence de l'eau, 2003) :
• Bineuses à l’avant du tracteur : Le guidage se fait par l’orientation du tracteur. Ce système
est plus précis et moins fatiguant pour l’agriculteur puisqu’il ne se retourne pour vérifier la
direction de la bineuse. Très peu de bineuse de portées à l’avant du tracteur. Ces bineuses
présentent un confort de travail non négligeable mais sont peu disponibles sur le marché.
• Guidage manuel : En plus du conducteur, une seconde personne est installée à l’arrière, sur
la bineuse et rectifie la trajectoire de l’outil.
• Guidage sur trace réalisée au semis : Une roue ou un coutre est placé sur le semoir qui
imprime une trace sur le sol. Ainsi, lors du désherbage, la trace est retrouvée et est suivie par
un palpeur qui guide les éléments bineurs. Ce système est inapproprié lorsque l’agriculteur
utilise un herse étrille, son passage efface la trace au sol. (voir figure 20)
• Guidage par caméra : les rangs de la culture sont reconnus par une ou plusieurs caméras
vidéo. L’image est traitée en continu et un boîtier commande les corrections à apporter sur
la direction des dents. Le débit de chantier est plus important avec ce guidage automatisé.
• Guidage par Global Positionning System : La bineuse est reliée à un système satellite qui
positionne la poutre en fonction
• Guidage à palpeur du rang : Deux tiges métalliques montées sur une interface entre le
tracteur et la bineuse palpent le rang de la culture. Lors d’un décalage, un système hydro-
électrique peut corriger la position de la bineuse. Ce système est le plus précis et permet un
travail rapide.
L’efficacité des bineuses tend à augmenter avec un système de guidage plus sophistiqué. Les
interventions sont plus précises, le risque de déraciner les cultures est moindre et le confort de
travail est amélioré. L’agriculteur a plus besoin de se retourner en permanence pour orienter son
outil. (Kouwenhoven, 1996)
La vitesse de travail et le débit de chantier sont liés au système de guidage, 1,5 à 4 ha/h (pour un
guidage automatique).
Le coût est aussi très variable selon le nombre de rangs et le système de guidage. Le prix oscille entre
2750 euros HT et 45000 euros HT. Auquel il faut rajouter plus de 10 000 euros pour un système
automatisé. (Agrotransfert, 2007)
Figure 18 : Système de guidage de la bineuse par trace au semis (source : Agrotransfert, 2007)
Figure 19 : Bineuse à l’avant du tracteur (source : Itab, 2003)
Figure 20 : Système de guidage de la bineuse par caméra (source : Portier dans réussir Grandes Cultures 2005)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 40
En plus de désherber, la bineuse aère et d’ameublit le sol. La minéralisation est ainsi accélérée et plus
rapidement disponible pour la culture en place. (ITAB, 2005)
Pour résumer, les avantages et les inconvénients sont les suivants.
Les avantages :
- Efficacité confirmée sur l’inter rang
- Possibilité d’intervenir sur les adventices plus développés
- Bonne efficacité sur les graminées
- Dégâts limités sur les cultures
- Passage possible dans les cultures à des stades plus avancés qu’avec les autres outils de
désherbage mécanique
- Large choix des pièces travaillantes
- Combinaison possible avec d’autres outils
- Réalisation d’un travail superficiel du sol
Les inconvénients :
- Un semis soigné et un sol bien nivelé
- Le coût de l’autoguidage onéreux
- Nécessite deux personnes pour le guidage manuel
- Risque de stress de la culture par endommagement des racines
- Ne travaille pas sur le rang
- Faible débit
3) Les conditions de réussite d’un désherbage mécanique
a) Un semis en ligne
Les outils peuvent être utilisés dans toutes les cultures lorsque le semis est en ligne. (Kurstjens,
2007). Ensuite, les dents doivent est correctement positionnés afin de ne pas détruire les rangs de la
culture. L’écartement doit être étudié en fonction de l’outil de désherbage utilisé. Le hersage est
possible à faible écartement, 10 à 15 cm. Les éléments bineurs demandent un plus grand
espacement entre les rangs, entre 50 à 75 cm. (Glachant et al, 2007)
b) Les périodes de passages
Les raisons de l’efficacité d’un désherbage mécanique ou bien thermique sont liées aux conditions
pédoclimatiques et au stade de développement de l’adventice.
Les fenêtres d’interventions des outils sont très variables en fonction des conditions pédoclimatiques
du sol. La figure 18 présente le nombre de jours de passage possible d’un outil par mois.
Il se lit de la manière suivante, chaque mois est divisé en 3 décades, pour chaque décade, les
histogrammes représentent le nombre de jours de passage possibles entre 0 et 10. Ces valeurs sont
obtenues 4 années sur 5. Ici, l’expérience a été établie dans les plateaux de Bourgogne, sur un sol
argilo calcaire. (Arvalis et al, 2010)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 41
Figure 21 : Jours de passage des outils de DM possibles par décade (Source : Arvalis, 2010)
Même si l’expérience est locale, on remarque que le nombre de jours disponibles pour le passage de
la herse étrille est plus faible durant la période hivernale et augmente aux beaux jours.
On peut en déduite que l’utilisation de la herse est plus délicat dans une culture d’hiver que de
printemps.
Il faut aussi prendre en compte les jours sans pluie après le désherbage. Après l’action des outils, les
racines doivent se dessécher rapidement. Un environnement trop humide ou une pluie provoque
l’effet contraire, les racines des adventices se repartir ou bien les graines germent suite au
remuement de la surface du sol. (Lieven & Lucas, 2009)
c) Les vitesses de passages
La vitesse de passage conditionne l’efficacité de l’intervention. Un passage rapide avec la houe
rotative ou la herse étrille augmente le taux d’adventices détruites. Les dents agissent plus
violement. (Estler et al, 1992 in Kurstjens, 2007).
Ce principe n’est pas applicable avec la bineuse. Le travail doit être lent et précis pour être efficace.
Certains sarclent la culture, ils apportent de la terre sur le rang de la culture et demande un travail
minutieux et long. Une intervention rapide provoque des dégâts sur la culture.
d) Les stades des adventices
Les meilleurs moments de passage sont lorsque les adventices sont au stade plantule ou bien
filament blanc. Elles ne sont pas encore implantées dans le sol et plus facilement déracinables.
Les outils travaillent superficiellement, entre 3 et 4cm. Ce n’est pas assez profond pour déraciner des
adventices trop développées. Elles sont affaiblies mais se redéveloppent dès que les conditions
climatiques sont favorables. Même un buttage n’est pas assez efficace contre les adventices, le
recouvrement de terre n’empêche pas les plantes les plus vigoureuses de repartir.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 42
e) Des interventions de désherbage dans les principales cultures
Cette dernière partie aborde les types d’interventions de désherbage possibles selon les cultures.
Elles sont distinguées en fonction de la période de semis. En effet, nous venons de voir que
l’utilisation des outils variée en fonction de la date. Les informations sont issus principalement de la
littérature technique agricole.
i. Les cultures d’hiver
Les cultures d’hiver sont semées à l’automne et récoltées pendant l’été. Les principales sont les
céréales d’hiver (le blé tendre d’hiver, l’orge d’hiver et l’épeautre), le colza d’hiver, la féverole
d’hiver.
Les premières interventions de désherbage sont proches. Avant et pendant la levée de la culture, le
désherbage se fait avec la herse étrille ou bien la houe rotative. L’intervention se fait en plein, sans
tenir compte des rangs de semis. Les adventices sont au stade fil blanc ou plantule, l’efficacité est
ainsi optimale. A vive allure, plus de 15Km/h, l’outil peut détruire jusqu’à 70% des adventices
(Cultivar, 2009)
Pendant la période hivernale, de décembre à février, les passages sont délicats car les conditions
pédoclimatiques, ne permettent pas un travail correct. Comme le présente la figure n°21, les jours
d’interventions sont très limités voir nuls durant cette période.
Ensuite, Les interventions varient selon la culture.
� La féverole : Cette culture supporte bien les interventions d’outils et sa couverture assez
étouffante permet une maitrise des adventices. (Biarnes et al, 2009). Jusqu’au stade 10 cm,
la herse peut être encore employée seulement si la culture est bien enracinée. Ce passage
peut recouvrir de terre sans pour autant la pénaliser. Si la culture est semée à 30 cm
d’écartement, la bineuse peut être utilisée à des stades plus avancés. Les éléments les plus
adaptés sont les socs butteurs et les doigts Kress, ils travaillent sur l’inter rang et l’inter rang,
sauf les doigts Kress. Le dernier passage possible est avant la floraison, au delà, la bineuse
risque de diminuer le rendement de la culture. (Biarnes et al, 2009)
� Les céréales d’hiver : Ces cultures laissent la surface du sol nue durant l’hiver offrant la
possibilité aux adventices de se développer. Après les interventions de DM lors du semis, un
passage est possible entre le stade 3-4 feuilles. A la reprise du tallage, un hersage est
envisageable. La céréale est à un stade plus avancée et résiste mieux à l’agressivité des dents
qu’aux stades précédents, mais la vitesse de travail est plus lente, 5km/h. Au delà, l’outil est
peu utile et risque de détruire la culture lors du stade montaison.
Il est possible de biner les cultures de céréales au moment du tallage jusqu’à la floraison. Les
semis doivent être écartés, supérieurs à 25 cm. Cette technique est encore beaucoup testée
afin de bien maîtriser son efficacité. (Glachant et al. 2007)
� Le colza : La culture de colza couvre bien le sol tout l’hiver s’il n’y a pas un manque d’azote.
Les adventices sont étouffées et peinent à se développer. (INRA-Paris Grignon). En sortie
hiver, lors de la reprise de végétation un passage de herse étrille est possible.
Ultérieurement, dans les semis à grands écartements, un binage est réalisable. Dans des
semis à 25 cm, la bineuse détruit des adventices à des stades avancés. Des socs butteurs ou
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 43
bien en doigt Kress travaillent sur l’inter rang, mais ils sont préférés à des éléments à dents
car les débits de chantier sont plus élevés. (FIBL, 2007)
Un écartement trop large laisse une partie du sol inoccupée durant l’hiver et la possibilité
aux adventices de profiter de cet espace. L’agriculteur doit faire un choix entre les adventices
présentes dans sa parcelle et les outils à sa disposition.
Tableau 8 : Interventions sur la culture du colza (source Cetiom, in FIBL)
ii. Les cultures de printemps
Les cultures de printemps sont le soja, le tournesol, le maïs, la féverole de printemps, la pomme de
terre. Hormis cette dernière, elles sont des cultures à grosses graines et sarclées.
Elles sont semées entre avril et mai. Un semis tardif sur un sol bien préparé permet une levée rapide
et homogène de la culture et donne un avantage compétitif contre les adventices.
Lorsque ces cultures sont semées, les outils de désherbage employés sont la herse étrille et la houe
rotative. Un passage en plein détruit les plantules au stade
filament blanc. Ces cultures sont moins pénalisées que les
cultures d’hiver dont les fenêtres d’interventions sont plus
courtes.
� Le tournesol : Les premiers passages préconisés se
font avec la herse étrille ou bien la houe rotative
entre les stades pré-émergence et 1 feuille. A partir
du stade 2 paires de feuilles jusqu’à 5 à 6 paires de
feuilles du tournesol, l’utilisation de la bineuse est
préférée. (Chambre d'agriculture Poitou Charente,
2008). A un stade trop précoce, la culture de tournesol
doit être protégée par des caches plants. Par la suite, ils sont retirés afin que les éléments
bineurs agissent sur l’inter rang.
� Le maïs : La culture de maïs est une culture de printemps et présente l’avantage d’être
semée à grands écartements, entre 40 et 75cm. Les nombres et les types d’interventions
retrouvées dans la littérature sont très variables. La chambre d’agriculture de Bretagne
propose trois passages d’outils en moyenne. Les deux premiers sont effectués par la herse
étrille ou la houe rotative avant la levée de la culture. L’opération détruit les plantules
Figure 22 : Illustration du binage dans la culture de tournesol (source : Cetiom)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 44
germées. Le second type de passage intervient deux à trois semaines plus tard, aux stades 2
et 4 feuilles. Il est délicat puisque le maïs est sensible à tout déracinement, d’où l’intérêt de
monter les caches plants pour protéger les jeunes pieds. A partir du stade 4 feuilles, un
passage de bineuse sans les caches plants permet un désherbage sur l’inter rang et sur le
rang par un effet buttage. Il est possible de passer à ce stade avec des éléments bineurs
appelés doigts « Kress ».
� Le soja : Cette culture recouvre peu le sol. La parcelle doit être plutôt propre et le premier
passage d’outil, la herse étrille doit se faire rapidement après le semis. La prochaine
intervention est au stade 2-3 feuilles unifoliées à l’aide d’une bineuse. Les autres
interventions se font entre le stade à 3-4 feuilles et à la limite de passage du tracteur si des
adventices sont encore présentes. Un effet buttage est possible sur l’intra rang. (Sage &
Durant, 2000).
Après avoir posé le contexte et recensé l’ensemble des connaissances techniques sur le désherbage
mécanique, je poursuis par mon étude. J’aborde ici, le projet général dans lequel s’insère mon étude.
Cela me permet de présenter l’entreprise m’ayant accueillie durant les deux années d’apprentissage.
Ensuite, j’expose les lignes directrices du projet « optimiser et promouvoir le désherbage mécanique
en Grandes Cultures et productions légumières ». Les éléments de la synthèse bibliographique et le
cadre de ce programme me permettent ensuite d’établir la problématique et les objectifs de mon
sujet de mémoire de fin d’étude.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 45
III. Un programme ambitieux pour développer le
désherbage
Comme il vient d’être évoqué, la maîtrise des adventices dans des systèmes sans herbicides est un
véritable défi. Malgré l’application des leviers préventifs possibles, la flore adventice peut être
toujours présente et envahissante. C’est alors que le désherbage mécanique intervient.
Face au peu de références à leurs dispositions, les agriculteurs font preuve d’ingéniosité pour trouver
des méthodes de désherbage performantes dans leurs parcelles. C’est pourquoi, un projet porté par
l’ITAB s’intéresse à analyser sur leurs stratégies de DM.
A. L’Institut Technique de Agriculture Biologique- Chef de file du projet
L’ITAB, la structure dans laquelle je poursuis mon apprentissage, est une association créée en 1982.
Elle est entièrement dédiée au développement de l’agriculture biologique. Pour cela, elle produit des
outils et des références techniques pour des systèmes innovants et durables. Elle contribue à mettre
en place un réseau national des acteurs de la recherche, expérimentation, formation et du
développement pour répondre aux besoins de la profession.
L’ITAB est une petite structure de 10 employés hautement qualifiés. Son budget est d’environ
950 000 euros. Les revenues
proviennent en grande partie
d’une dotation de base du
ministère de l’agriculture et de la
pèche pour son fonctionnement
interne et par des appels à projets
ou demandes de financement
auprès de financeurs (Ministères,
Régions, France Agri Mer…) pour
soutenir des projets de R/E ou
opérations de communication.
Elle est gérée par un Conseil
d’Administration divisé en 7
collèges. Ses fonctions sont
d’arrêter les orientations des
programmes, gérer le budget et de
définir le rôle et les missions du
personnel. Les représentants de
ces collèges élisent le bureau.
Depuis 2008, l’ITAB est présidé par
Alain Delebecq.
Figure 23 : Gouvernance de l’ITAB (Source : www.itab.asso.fr)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 46
1) Les missions de l’ITAB
Afin de répondre au mieux à ses objectifs, la structure s’est fixé ses missions suivantes :
• Animer le réseau d’acteurs recherche-développement-formation
• Identifier les problèmes et les attentes techniques et technico-économiques des
producteurs
• Définir des orientations nationales en matière de recherche et d’expérimentations AB
• Recenser les actions de recherche/expérimentation en AB conduites en France
• Initier des programmes de recherche
• Transférer et valoriser les résultats de recherches
• Représenter la profession auprès des instances officielles
• Apporter un appui technique et réglementaire
En 2009, l’ITAB a définit ses nouveaux axes stratégiques de R/E :
• Perfectionner les systèmes de production : l’agronomie clé de la durabilité
• Mobiliser les ressources génétiques en AB
• Santé des plantes et des animaux en AB
• Améliorer la qualité des produits biologiques
2) Les commissions techniques
Les travaux menés par l’ITAB impliquent l’ensemble des partenaires du réseau de la R/E en AB. Aucun
projet n’est mené seul, puisque la structure ne dispose pas ses propres centres d’expérimentation.
L’ITAB a mis en place des commissions techniques qui dynamisent les synergies entre les partenaires.
Leurs rôles sont d’identifier et centraliser l’ensemble des besoins techniques, proposer des
orientations, dégager des priorités de recherche et de proposer un programme de recherche.
Les 8 commissions techniques fédèrent l’ensemble des partenaires de R/E en AB : les ITA, les
Chambres d’agriculture, les Groupements d’agriculteurs bio, les stations expérimentales, la
recherche, la formation. Les commissions travaillent sous forme de groupes de travail, des journées
techniques, de bureau de commission et d’expertise.
Chaque commission est animée par un ingénieur. Elle est présidée par un agriculteur bio et pilotée
par un bureau chargé d’organiser et de dynamiser son fonctionnement. Tandis que les partenaires du
réseau définissent et valident ensemble les orientations de la commission.
Figure 24 : Présentation des commissions techniques (Source : www.itab.asso.fr)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 47
3) Les outils de l’ITAB
L’ITAB met en place des projets de R/E. Cela consiste à mobiliser son réseau, effectuer des
recherches puis de communiquer les résultats. Pour cela, l’ITAB dispose de nombreux outils, les
principaux sont cités ci-dessous.
a) L’organisation du réseau
Le réseau de l’ITAB est hétéroclite comme l’illustre le schéma ci contre. Afin d’identifier les
actions de chacun et de coordonner les projets en partenariat, l’ITAB à mis en place les outils
suivants :
• Le Qui Fait Quoi : Recensement annuel des actions de recherche et expérimentations en AB
par filière effectué par chaque commission technique. Il permet de prioriser les orientations
de la recherche. Un projet est actuellement en cours pour en faire une base de données plus
accessible
• Les Centre Techniques Spécialisés : 11 centres de recherche et expérimentation sont
coordonnées pour mener des essais en condition AB. Ils sont répartis sur toute la France.
b) Les moyens de communication
Les outils de communication mis en place par l’ITAB varient en fonction du public visé et des
informations à communiquées.
• Alter Agri : Revue bimestrielle consacrée aux techniques biologique et innovantes.
• Des fiches et cahiers techniques : bilan sur les connaissances techniques sur un thème précis
(culture, maladie, technique culturales).
• Les journées techniques : lieu d’échanges thématique entre producteurs, chercheurs,
animateurs et techniciens mis en place par chaque commission technique.
• Le site Internet : Plateforme internet présentant la structure, les projets de l’ITAB, son réseau
et les événements à venir. Le site met à disposition les rapports d’études, les fiches
techniques et les résumés des journées techniques
Mon apprentissage s’est déroulé au sein de la commission Grandes Cultures. Laurence Fontaine,
responsable de la commission Grandes Cultures a encadré pendant deux années ma formation par
alternance.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 48
B. Description du projet « Optimiser et promouvoir le désherbage
mécanique »
1) Description du projet
Dans le contexte actuel, de nombreux acteurs de la recherche et du développement agricoles
nationaux et régionaux s’interrogent sur le désherbage mécanique. C’est pourquoi, un projet de
recherche a été monté en 2008, sur 3 ans de recherche, sous le nom « Optimisation et promotion le
désherbage mécanique en grandes cultures et productions légumières ». Il a été retenu lors de
l’appel à projets innovants et de partenariat mise en place par le ministère de l’agriculture ce qui a
permit de recevoir un financement par le Compte d’Affectation Spéciale Développement Agricole et
Rural.
Ce projet s’intéresse aux préoccupations liées à la gestion de la flore adventice dans les systèmes de
production biologique et conventionnelle. C’est pourquoi il est porté par deux instituts techniques,
l’ITAB et Arvalis-Institut du végétal.
L’objectif principal est d’étudier les améliorations possibles des pratiques de désherbage
mécanique en agriculture biologique et en agriculture conventionnelle à faibles intrants ainsi qu’à
étudier, valoriser et diffuser les pratiques innovantes à l’ensemble de la profession.
Le projet se propose d’apporter des références sur les intérêts économiques et environnementaux
de ces pratiques et des références techniques sur les niveaux d’acceptabilité des adventices en AB.
Les motivations des agriculteurs à adopter ces nouvelles techniques sont étudiées afin de favoriser
les transferts de connaissance.
Le projet se décline en trois objectifs :
• Identifier, tester et valider les pratiques de désherbage innovantes, respectueuses de
l’environnement et en même temps simples, efficaces et accessibles
• Apprécier le niveau d’acceptabilité d’adventices dans une culture donnée pour optimiser
les interventions de désherbage
• Fournir aux professionnels sensibles à ces démarches des outils pour optimiser leurs
pratiques.
Les objectifs ont ensuite été traduits en actions concrètes gérées par des groupes de travail.
Action 1 : Etudier et améliorer les techniques de désherbage
Il s’agit dans un premier de recenser les méthodes de désherbage mécaniques pratiquées en cultures
de production biologique et conventionnelle. Ensuite, ces pratiques sont testées et évaluées.
Pour cela, des enquêtes sur les itinéraires techniques pratiquées par les agriculteurs sont diffusées.
Les informations demandées prennent en compte l’environnement de l’exploitation et les
paramètres influençant le désherbage comme la rotation, le type de sol, la culture. Cette
consultation s’attarde aussi à l’appréciation de l’efficacité par l’agriculteur sur sa méthode de
désherbage. Certains agriculteurs aux pratiques plus innovantes sont sollicités pour des entretiens
approfondis. L’intérêt est d’identifier et d’affiner les règles de décision qu’ils appliquent.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 49
Des essais terrain valident techniquement les démarches des agriculteurs. Ils étudient plusieurs
modalités comme la culture, le type d’outil utilisé, les périodes de passages ect.
Ensuite une évaluation fine de la flore adventice, des coûts économiques, du temps de travail et de
l’impact environnemental selon ces modalités permettent de mesurer l’efficacité des pratiques de
désherbage.
Action 2 : Adapter les techniques de désherbage mécanique en fonction du niveau d’acceptabilité
des adventices.
La difficulté dans la pratique de désherbage mécanique est de savoir si une intervention est
nécessaire. Celle-ci ne peut se décider en fonction du niveau d’infestation des adventices et surtout
du niveau d’acceptabilité par l’agriculteur.
Ainsi, l’action se traduit dans un premier temps par le recensement des adventices les plus
fréquentes en fonction des rotations et des techniques de désherbage. Les enquêtes de l’action 1
alimentent ce travail.
Ensuite, l’action se focalise sur la définition de périodes optimales de passage de désherbage et sur
les conséquences des adventices sur le rendement. Pour cela, un suivi de l’enherbement
(comptages, mesure de la biomasse) et du rendement sont mis en place sur les essais de l’action 1.
Ils conduiront à l’évaluation de la perte de rendement et de seuils « critiques » d’intervention selon
les infestations d’adventices.
Action 3 : Diffuser et transférer les connaissances
Il s’agit de rassembler les résultats des actions 1 et 2 sous forme d’outils d’aide à la décision auprès
des professionnels. La diffusion des acquis du programme se fait sous divers supports de
communication comme les fiches et guides techniques. Les connaissances acquises seront véhiculées
lors de journées techniques, colloques, visites d’essais et auprès des centres de formation.
Les transferts des techniques toucheront en particulier les agriculteurs situés sur des zones sensibles.
Des entretiens auprès de cette population identifient les facteurs d’acceptabilité ou de refus de ces
nouvelles pratiques. Les conclusions de cette étude permettront de mieux ordonner les dispositifs
accompagnements vers des itinéraires pas ou peu polluants.
Le projet est à l’échelle nationale et mobilise de nombreux partenaires. Les structures engagées sont
les chambres régionales d’agriculture (Lorraine, Pays de la Loire), les chambres départementales
(Loir-et-Cher, Eure-et-Loir, Indre-et-Loire, Seine-et-Marne, Gers), le CETIOM, l’ACTA, le CREAB, le
FDGDA du Cher, la FRAB Bretagne, quelques GAB (22, 29, 56), Agrobio 35, GRAB Haute-Normandie, la
CAB Pays de la Loire et l’Inra de Dijon.
Ils se partagent l’ensemble des actions à mener. Ils ne s’investissent dans tous dans les mêmes
actions et au même niveau. Un partenaire est nommé comme responsable de chaque action
Le projet a débuté en 2009 et se terminera fin 2011 par une journée de restitution des conclusions
sera organisée.
Entre 3 à 4 fois par an, les groupes de travail se réunissent pour faire le point des travaux effectués et
redéfinir les actions si besoin.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 50
2) La mission ingénieur
a) Introduction
Pour ma deuxième année d’apprentissage au sein de l’ITAB, j’ai intégré ce programme dans le cadre
de mon mémoire de fin d’étude.
Ma mission a débuté en janvier, une année après le début du projet. Ma mission se focalise plus sur
l’action 1, l’étude et l’amélioration des pratiques de désherbage puisque des travaux ont déjà été
mis en place et vient en soutien des actions 2 et 3.
Comme il a été relevé précédemment, la maîtrise des adventices est un enjeu pour la viabilité des
exploitations. Les agriculteurs sont conscients de ce défi et ont développé des méthodes de lutte
curatives lorsque les adventices sont toujours présentes dans les parcelles. Les expériences des
agriculteurs sont sources d’information. Ces connaissances informelles méritent d’être répertoriées
et analysées.
C’est pourquoi mon sujet d’étude est de comprendre les démarches de désherbage mécanique des
agriculteurs en m’appuyant sur leurs pratiques avant de proposer des pistes d’améliorations et des
propositions de diffusion des connaissances.
Mon étude est encadrée par un comité de pilotage composé de Laurence Fontaine, ITAB, Jean
Lieven, CETIOM, Anna Cairon, CA 28, Catherine Vacher et Ludovic Bonin, Arvalis.
Leurs rôles consistent à m’orienter dans l’analyse des données, à valider mes résultats et à répondre
à mes diverses interrogations. Régulièrement, des réunions sont organisées avec ce comité et
parfois les autres membres du programme pour faire le point sur mon étude et des actions du projet.
b) Pourquoi s’intéresser aux pratiques des agriculteurs
Les raisons de se concentrer sur les pratiques, c'est-à-dire l’application de la théorie dans un contexte
donné, sont essentielles à établir afin d’orienter les objectifs de mon travail.
i. Identifier les pratiques des agriculteurs
L’analyse des pratiques permet avant tout de faire un état des lieux des techniques des agriculteurs.
Les différents leviers de leurs actions peuvent être décrits finement : précédents, travaux à
l’interculture, périodes et nombres de passages, outils de désherbage, adventices présentes ou bien
détruites. Ainsi l’analyse de ces pratiques doit permettre d’identifier les problèmes et les solutions
peu connus auxquels les agriculteurs font face. L’analyse est ensuite riche en information et
connaissances qui peuvent servir aux autres professionnels. (Landais et al. 1988 in Brunault, 2008)
ii. Comprendre le raisonnement des agriculteurs
En plus de créer des connaissances, l’analyse des pratiques s’intéresse à percevoir le raisonnement
de l’agriculteur pour trouver des méthodes contre les infestations d’adventices. Il s’agit de
comprendre comment ils ont choisi de mettre en œuvre certaines techniques et pourquoi ils ont pris
cette décision. (Brunault, 2008)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 51
iii. Evaluer
L’évaluation des pratiques des agriculteurs peut être réalisée sur des aspects très divers
(économique, environnemental, social, temps de travail…) et à des échelles de temps variables. Une
pratique peut ne pas avoir des effets à court terme mais à long terme. Cet aspect de l’analyse n’est
pas étudié dans mon rapport mais prévue à la suite de mon rapport. (Capillon et Caneul, 1987, in
Brunault, 2008)
Une étude des pratiques agricole commence par un recueil des informations sur les terrains auprès
des personnes concernées. Cette étape de travail peu être biaisé en fonction du contexte et des
souvenirs de l’agriculteur.
Ensuite, les actions des agriculteurs sont restituées sous forme de « modèle » afin d’illustrer au
mieux les données. Il s’agit au final de comprendre les conceptions des agriculteurs sur leurs
pratiques agricoles, dans le cadre de mon étude, leurs pratiques de désherbage mécanique.
c) Définition de la problématique
Afin de cadrer le sujet de mon étude, ma recherche bibliographique et les outils de collecte des
données m’ont conduit à définir 3 objectifs de travail :
� Objectif 1 : Identifier les pratiques de désherbage mécaniques dans les principales cultures.
� Objectif 2 : Comprendre les règles de décisions déclenchant les interventions.
� Objectif 3 : Identifier les besoins de références et d’informations et proposer des moyens
de diffusion des informations pertinents.
Une partie évaluation des interventions des passages de désherbage mécanique n’a pu être
approfondie. Ce travail devait être réalisé en partenariat avec un stagiaire d’Arvalis. La mission
s’attachait à évaluer et comparer l’efficacité du DM en fonction de certains indicateurs économiques
et environnementaux, Arvalis n’ayant pas trouvé de stagiaire. L’étude est repoussée à la fin 2010.
Ainsi, tout le volet d’évaluation n’est pas intégré dans mon étude.
Mon étude s’attardera avant tout à répondre aux interrogations qui découlent de mes objectifs de
travail :
• Quels sont les moyens préventifs mis en place par les agriculteurs avant l’utilisation du
désherbage mécanique ?
• Le contexte pédoclimatique influence-t-il les pratiques de désherbage ?
• Est-ce que les agriculteurs adaptent leur stratégie de désherbage mécanique en fonction de
la flore adventice et de la culture mise en place ?
• Les essais de recherche expérimentation correspondent ils aux véritables impasses
techniques de désherbage des agriculteurs ?
• Quels moyens de diffusion des pratiques des agriculteurs biologiques vers les
conventionnels sans herbicides sont envisageables ?
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 52
Les objectifs de ma mission et l’ensemble des données à ma disposition m’ont conduit à formuler
quatre hypothèses
Hypothèse 1 : Les résistances des adventices aux herbicides progressent ; dans le même temps des
matières actives sont retirées du marché. Les agriculteurs conventionnels s’intéressent à des
pratiques alternatives, en particulier le désherbage mécanique. La demande en informations sur ce
type de pratique est en augmentation.
Hypothèse 2 : Il existe peu de références nationales sur les pratiques de désherbage mécanique en
Grandes Cultures biologiques. Les agriculteurs biologiques se reposent avant tout sur leurs propres
expériences et échanges avec leurs partenaires locaux pour trouver des solutions efficaces.
Hypothèse 3 : En conduite biologique, la maîtrise des adventices dans les cultures commence par
une stratégie de lutte préventive (rotation des cultures, travail du sol..). Une connaissance fine des
adventices problématiques et des moyens préventifs sont pratiquées par les agriculteurs biologiques.
Hypothèse 4 : Les moyens curatifs pour détruire la flore adventice sont raisonnés par culture. Les
caractéristiques de celle-ci influencent les agriculteurs dans leurs choix des outils de désherbage et
des conditions de passage.
Ces hypothèses me conduiront à proposer des cas types de pratiques de DM et identifier les règles
de décisions des agriculteurs.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 53
IV. Matériels et méthodes
Mon étude se veut d’analyser les démarches de désherbage mécanique des agriculteurs et de
proposer des pistes de recherches expérimentation et de communication pour répondre au mieux à
leurs besoins.
A ce stade du projet, j’ai ma disposition trois ressources pour alimenter mes résultats, certaines
étaient déjà mises en place et j’ai contribué à l’élaboration des autres :
1. Les enquêtes légères
2. Les entretiens individuels
3. Les essais aux champs
A. Connaître les pratiques des agriculteurs : les apports des enquêtes légères
Ma principale source d’information provient des enquêtes dites « légères ». 36 agriculteurs
conventionnels en réduction d’herbicides et 155 agriculteurs biologiques ont été enquêtés sur leurs
pratiques de désherbage mécaniques et les adventices les plus problématiques. Ces enquêtes ont
été effectuées dans les 7 régions partenaires :
• Pays de la Loire, enquêtes faite par Renan Maurice de la Chambre Régionale
• Haute Normandie, enquêtes faites par Madeg Join-Lambert du Groupement des Agriculteurs
Biologiques
• Centre, enquêtes faites par Julie Gall de la Chambre 45, Anna Cairon de la Chambre 28 et
Patrice Ménétrier de la Chambre 37
• Bretagne, enquêtes menées par les Groupements d’Agriculteurs Biologiques (GAB)
• Lorraine, enquêtes coordonnées par Nathael Leclech de la Chambre Régionale
• Ile de France, enquêtes faites par Claude Aubert et Charlotte Glachant de la chambre 77
• Midi Pyrénées, enquêtes faites par Jean Arino de la Chambre d’Agriculture du Gers
Les informations sont obtenues grâce à un questionnaire, en annexe du rapport. Il est divisé en deux
parties.
La première partie est plus générale, portant sur la maîtrise des adventices à l’échelle de
l’exploitation. Il est demandé :
-Une présentation de l’exploitation
-Les outils de désherbage mécanique utilisé
-Une hiérarchisation des adventices problématiques, la culture associée et leurs tendances
-Les conseils et les motivations sur la lutte contre les adventices
Les questions étaient majoritairement fermées. Ils cochaient leurs réponses dans la liste proposée.
Les questions ouvertes concernaient la présentation de l’exploitation et les adventices
problématiques.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 54
La seconde partie abordait les pratiques de désherbage mécanique à l’échelle d’une culture.
L’agriculteur pouvait décrire entre 1 à 3 trois cultures de son choix. Les informations demandées
sont :
-La culture choisie
-Les caractéristiques de la parcelle (mode de conduite, surface, type de sol)
-Les précédents sur 5 ans
-La gestion de l’interculture
-Le semis
-Les adventices rencontrées
-les informations sur les interventions de désherbage (stade de la culture, outil utilisé,
contraintes, hiérarchisation et notations des adventices mal contrôlées)
Les questions sont majoritairement de style ouvertes. Les informations sont trop variables pour être
listées, sauf pour quelques questions (culture choisie, mode de conduite…).
Les agriculteurs enquêtés sont répartis dans les régions partenaires du projet. Les agriculteurs sont
en mode biologique ou en faible intrants. L’intérêt initial était qu’ils pratiquent le désherbage
mécanique afin de répondre à l’ensemble du questionnaire. Le partenaire du programme a choisi lui-
même l’agriculteur à enquêter. L’objectif était d’obtenir une quinzaine de réponses environ pour
chacun. Il n’y avait pas de consignes précises sur le type d’exploitation. Les partenaires pouvaient
enquêtes des éleveurs ou des exploitations sans élevage. Il fallait seulement exclure les exploitations
maraichères et viticoles, ne faisant pas parties des objectifs du programme.
Ces questionnaires ont été renseignés directement par l’agriculteur ou par l’enquêteur en ligne sur
une page internet. Une interface internet a été construite par le Cetiom spécifiquement pour le
programme de recherche. Les données ont ensuite été compilées dans une base Excel. Chaque
partenaire a ensuite validé les réponses des agriculteurs de sa région. C’est une étape importante
dans le travail pour éviter toute erreur dans la base de données. Mon travail a débuté à ce stade du
programme.
Je dispose de plus de 190 enquêtes valorisables sous forme fichier Excel pour traiter les résultats.
5 enquêtes ont été occultées du panel à cause de leurs systèmes de cultures, ces agriculteurs étaient
en maraîchage sur de petites surfaces, moins de 5 ha. De plus, les cultures décrites étaient trop
anecdotiques pour qu’une synthèse soit faite.
1) Description de l’échantillon
a) Le mode de production
Les agriculteurs en mode de production mixte, c'est-à-dire qu’ils ont des productions en mode
conventionnel et biologique, sont 10 au total. Ils sont peu nombreux et ils ont des cultures décrites
en mode biologique. C’est pourquoi ils ont été rattachés au mode de production biologique. Les
figures ci contre illustrent les répartitions de ces agriculteurs par système de production. Les
résultats des AB et des AC sont analysés séparément.
La répartition entre les systèmes en Grandes Cultures (GC) et en Polyculture Elevage (PE) en AB est
bien répartie. La proportion d’agriculteurs en PE est plus importante chez les AB que chez les AC.
Pour l’analyse des données, il a été décidé que les deux systèmes de production soient distingués. En
effet, les PE disposent d’un atelier animal qui peut influence les pratiques de désherbage ainsi que la
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 55
Grandes cultures; N :
81
Légume; N : 4
Polyculture élevage; N:
70
Répartition des systèmes d'exploitations pour les AB/mixtes (N : 155)
Grandes cultures; N :
22
Polyculture élevage; N:
14
Répartition des systèmes d'exploitations pour les AC (N: 36)
2932
36
1419 17
8
13 6 0
130
0
4
0
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Centre (N:42) H_Normandie (N:38)
MP et Lang (N:36)
Lorraine (N:27) Bretagne (N:19) PDL (N: 17) IDF (N:12)
ACAB/Mixte
flore adventive. (Concurrence avec les travaux de la culture et des animaux, intégration de prairies
temporaires…).
AB/Mixte AC
Effectifs Proportions Effectifs Proportions Total Grandes Cultures 81 52% 22 61% 103
Légumes plein champ 4 3% 0 0% 4
Polyculture-élevage 70 45% 14 39% 84
155 100% 36 100% 191
Tableau 9 : Répartition des agriculteurs selon les modes et systèmes de production
Les systèmes avec seulement des légumes sont très peu
nombreux, ils sont ensuite intégrés dans la catégorie des
Grandes Cultures (GC)
En PE, 59 exploitants ont précisé le type d’animaux qu’ils
élevaient, 90% ont des vaches laitières ou allaitantes.
Figure 26 : Répartition des agriculteurs AC par système d'exploitation
b) La situation géographique
Les origines géographiques des agriculteurs enquêtés sont très hétérogènes. Les conditions
pédoclimatiques sont très variables. Elles influencent les cultures semées ainsi que la flore adventice
présente.
Le nombre d’enquêtes n’est pas identique pour chaque région ainsi que les proportions entre les
agriculteurs biologiques et conventionnels. Cela dépend des moyens humains mis à disposition par
chaque partenaire, de la
nature de l’organisme et
de leurs réseaux
d’agriculteurs référents.
Par exemple, en région
Centre, 3 personnes sont
associées tandis qu’en
région Pays de la Loire,
seulement une personne
collabore.
Figure 25 : Répartition des agriculteurs AB et mixte par système d'exploitation
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 56
Figure 27 : Répartition entre chaque région (N : Nombre d’enquêtes par région)
c) Les surfaces des exploitations
En AB, les surfaces sont entre 7 et 430 ha. La moyenne est de 98 ha et la médiane de 82.
Les superficies des exploitations sont plus importantes en AC qu’en AC, qu’importe le système de
production. Ces chiffres restent à titre indicatif puisque les effectifs ne sont comparables, 36 retours
en AC et 153 en AB (2 agriculteurs n’ont pas donné cette information)
Système de production Nb de retour Maximun (ha) Minimun (ha) Moyenne (ha)Grandes Cultures 22 400 58 203
polyculture-élevage 14 285 54 147Total général 36 181
Grandes Cultures 84 430 7 99polyculture-élevage 69 242 30 95
Total général 153 97
Données
AB
AC
Tableau 10 : Superficie des exploitations agricoles
Les tailles d’exploitations les plus faibles en AB sont proviennent aux exploitations en légumes de
plein champ.
Le classement en fonction de la SAU a simplement servi à caractériser l’échantillon. L’interprétation
des données en fonction des classes de SAU n’ayant pas été significatives, ce critère n’a pas été repris
dans l’analyse des résultats.
2) L’analyse de la première partie de l’enquête : la gestion désherbage
mécanique à l’échelle de l’exploitation
Avant tout traitement des données, les réponses ont été revues, corrigées et homogénéisées pour
éviter des erreurs dans la base des données.
A travers les premiers résultats de l’enquête, on souhaite connaître les outils de désherbage
mécanique utilisé par les agriculteurs, les adventices les plus problématiques et ensuite les freins et
les motivations pour les pratiques de désherbage mécanique.
a) Le parc matériel
Dans un premier temps, les outils sont comptabilisés. Ensuite, les outils sont analysés en fonction des
combinaisons possibles, du mode de production (AB et AC) et l’orientation technico-économique (PE
et GC).
b) Les adventices problématiques dans les cultures
Lors de l’enquête, il était demandé aux agriculteurs de citer et de classer les adventices
problématiques sur l’exploitation. Ils devaient aussi les associer à une culture et noter leurs
comportements dans le temps. Ces adventices ont été comptabilisées et hiérarchisées en fonction de
leurs nombre de citations.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 57
Ensuite, elles ont été distinguées en 7 catégories différentes, selon le type biologique et de la période
de germination (voir le tableau 12). Les adventices en italique sont les moins citées par les
agriculteurs. Nous avons ensuite étudié l’évolution des adventices et des catégories des adventices
d’après les appréciations des agriculteurs. Seules les adventices les plus citées ont été analysées en
fonction des systèmes de production, des régions et des cultures associées. Les résultats les plus
significatifs sont développés dans la partie résultat.
Catégories d'adventices Période de germination Adventices
Vivaces Toute l'année
Chardon, Rumex, Liseron, Armoise, Carotte, Chiendent, Laiteron des
champs, Menthe, Ortie, Oseille, Prêle, Ronces installées, Sorgho
d’alep
Dicotylédones Indifférenciée
Matricaire, Ravenelle, Sanve, Vesce, Mouron, Moutarde, Capselle,
géranium, laiteron, Lampsame, Véronique
Printemps
Amarante, Chénopode, Ambroisie, Datura, Galingsoga à petites
fleurs, Morelle, Mouron des oiseaux, Renouée Acre, Xanthium
HiverGaillet, Pavot coquelicot, Anthrisque, Bleuet et Renoncule
Graminées IndifférenciéeRay-grass et Pâturin commun
Printemps Folle avoine, Avoine, Digitaire, Millet, Panic, Sétaire
HiverVulpin, Brome, Phalaris, repousses de céréales,
Tableau 11 : Classification des adventices par catégorie
c) Les freins et les motivations pour le désherbage mécanique
Dans cette partie, il été demandé aux agriculteurs leurs sentiments et leurs sources d’informations sir
le désherbage mécanique. Ensuite, ils notaient de 0 (nul) à 2 (élevé) :
- Les besoins en informations selon plusieurs items : adventices, outils, herbicides, efficacité
des méthodes de lutte et le coût des méthodes.
- Les freins à mettre en œuvre le désherbage mécanique : manque d’information technique,
de main d’œuvre, craintes du manque d’efficacité, contraintes dues au calendrier de travail,
investissement matériel, contraintes pédoclimatiques et l’image de l’agriculteur voisin.
Les agriculteurs conventionnels répondaient à une question supplémentaire, les motivations pour
pratiquer le désherbage mécanique. Ils donnaient une note aux propositions suivantes : baisse de la
facture herbicide, aides financières, protection de l’environnement, protection de la santé,
problèmes non résolus par les herbicides et l’amélioration de l’image.
Ces réponses ont été triées selon chaque mode de production. Les résultats trouvés sont ensuite
comparés à ceux de deux études similaires.
La première est une étude menée par des étudiants de l’ESA encadrée par la FRAB et l’ESA. Elle fait
partie du programme, intégrée dans le 3ème axe ; transfert de connaissances des techniques de DM
de l’AB vers l’AC. Une enquête auprès d’agriculteurs conventionnels de plusieurs bassins versants en
Bretagne et Pays de la Loire visant à identifier les freins et les leviers de l’utilisation du désherbage
mécanique. Cette étude est proche du thème de ma première hypothèse.
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 58
La seconde est une étude anglaise, « Organic weed management : A review of the curent UK farmer
perspective », menée en 2005 par Turner, Davies, Moore, Grundy et Mead. Elle s’intéresse aux
perspectives des agriculteurs pour maîtriser la flore adventice. Pour cela, 52 agriculteurs ont été
consultés. Les informations analysées sont proches de mon étude. Elles concernent les types
d’adventices problématiques, les stratégies de maîtrise des adventices, les échecs et réussites de
leurs pratiques et les informations techniques demandées par les agriculteurs. Une comparaison
pertinente avec mon étude permet d’apporter des éléments pour la discussion ainsi que des
perspectives de recherches ou de communication.
L’analyse de cette partie me permettra de valider ou non mes deux premières hypothèses.
3) L’analyse de la deuxième partie de l’enquête : le désherbage
mécanique à l’échelle d’une culture
a) Les Fiches cultures
Chaque agriculteur remplit une à trois fiches descriptives de leurs pratiques de DM et des adventices
rencontrées.
Le nombre de fiches descriptives est au total de 274 tous modes de production confondus,
biologique et conventionnel, 219 en AB et 54 en AC. Après avoir retiré les fiches incomplètes, je
dispose de 212 fiches AB et une vingtaine de fiches AC.
Le tableau 12 reprend le nombre de réponses et les proportions par région. Les agriculteurs certaines
régions ont été plus importants, par exemple en Pays de la Loire et Ile de France dont le nombre de
fiche par agriculteur est proche de 2, à l’inverse de la Bretagne où certains agriculteurs n’ont pas
complété de fiche. Cette différence est influencée par la manière de diffusion du questionnaire. Les
partenaires des Pays de la Loire et Ile de France se sont plus déplacés vers les agriculteurs.
Zone géographique AB AC Total général
Nombre de fiches par agriculteur
BRETAGNE 18 - 18 0,9 CENTRE 37 19 56 1,3 H_NORMANDIE 50 9 59 1,6 IDF 12 9 21 1,8 LORRAINE 18 17 35 1,3 MP et LANG 50 - 50 1,4 PDL 32 - 32 1,9 Total général 217 54 271 -
Tableau 12 : Répartition des fiches cultures retournées par région et selon le mode de culture
En mode de production biologique, les principales fiches cultures concernent décrites sont le blé
tendre d’hiver, le tournesol, le soja, le colza le maïs et les associations de céréales-protéagineux. Les
cultures dites « autres » sont bien représentes plus de 20 réponses. Elles contiennent des cultures
plutôt anecdotiques telles que l’avoine, la carotte, l’endive, la betterave rouge qui sont repris dans le
tableau 14.
Des cartes illustrant la répartition géographique des enquêtes sont en annexe du rapport.
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80AB
AC
Total
Figure 28 : Fiches cultures renseignées par mode de production
Autres cultures AB AC Total général Avoine de printemps 2 2 Avoine d'hiver 1 1 Betterave rouge 1 1 Blé de printemps 5 5 Carotte 3 3 Endive 1 1 Epeautre 2 2 Légumes 1 1 Lentille 1 1 Luzerne 1 1 Prairie 1 1 Sarrasin 1 1 Sorgho 2 2 Betterave 4 1 5 Pomme de terre 3 3 Pois de printemps 1 1 Total général 28 3 31
Tableau 13 : Les fiches cultures les moins courantes
b) Le traitement des fiches cultures
Avant toute analyse, les réponses ont été revues, corrigées et homogénéiser pour éviter des erreurs
dans les bases de donnés.
Les données sont traitées principalement avec l’outil Excel. Quelques analyses statistiques plus
poussées ont été effectuées avec le logiciel Stats Box.
Je ne traite que les résultats des AB, les réponses des agriculteurs conventionnels étaient trop peu
nombreuses ou incomplètes.
Les cultures analysées sont le blé, le colza, l’orge d’hiver et de printemps, la féverole d’hiver et de
printemps, le maïs, le tournesol, le triticale et le soja.
L’analyse débute par les méthodes préventives et les adventices présentes dans les cultures. Je
poursuis par les interventions de désherbage mécanique.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 60
i. Les méthodes préventives :
• La rotation :
Les agriculteurs inscrivaient la succession de culture 5 années avant la culture décrite. Il est admis par
le comité de pilotage que les cultures pluriannuelles, les prairies temporaires et les luzernes, sont des
cultures couvrantes qui concurrencent les adventices et diminuent leurs stocks de semences. C’est
pourquoi elles sont identifiées comme des cultures dites « nettoyantes ». Cette distinction des autres
cultures a permis de classer ces successions en trois catégories.
� Type Hiver : 3 cultures sur 5 sont semées en hiver
� Type Printemps : 3 cultures sur 5 sont semées au printemps
� Type Nettoyante : La succession comporte une prairie ou bien une luzerne
• Les travaux en interculture :
Chaque agriculteur mentionne la présence ou non d’un couvert ainsi que le nombre et le type
d’interventions dans l’interculture. Je décris et analyse les principales tendances. Un croisement avec
le type de sol est effectué afin de savoir si des situations sont plus favorables ou non pour le passage
d’outils.
• Préparation de la culture :
La date de semis permet de savoir si l’agriculteur sème tôt ou non. Cette notion est très variable en
fonction des régions, par exemple les semis débutent plus tôt dans le sud de la France. Les
partenaires du projet m’ont proposé pour chaque culture des dates de semis approximatives
précoces, classiques et tardives.
L’écartement est une information regroupée avec les outils de désherbage employés.
ii. Les adventices présentes dans la culture :
Les agriculteurs mentionnaient les adventices présentes dans la culture puis classaient et
notaient les adventices « mal contrôlées » après le désherbage.
Les adventices rencontrées dans la parcelle sont comptabilisées et moyennées. Elles sont aussi
distinguées en catégories selon le tableau 12
Un recensement des adventices les plus présentes est alors attendu pour chaque culture.
Cette information est ensuite regroupée avec les adventices « mal contrôlées » après le passage des
outils de DM.
iii. Les interventions de désherbage mécanique
Pour chaque culture, des stades clefs d’intervention des outils ont été déterminés afin
d’homogénéiser les réponses. Les agriculteurs précisaient indifféremment le stade du passage, la
hauteur, le nombre de jours, stade de la plantes. Les stades d’interventions sont analysés en fonction
de l’outil utilisé. Les contraintes des DM sont listées et croisées selon les stades de passage. Ensuite,
les notes de satisfaction sont analysées afin de saisir le degré d’efficacité des passages. Une
comparaison entre les adventices présentes avant et après le DM peut alimenter cette partie.
Cette analyse permet d’aboutir à des descriptifs d’itinéraires techniques.
J’étudie et je décris les cas les plus courants, en fonction de l’effectif d’agriculteur dans la partie
résultats. Les cas de moins effectifs, nommés « atypiques », entre 1 à 3 agriculteurs sont aussi traités.
Ils peuvent être sources d’inspirations et apporter des perspectives de recherche que j’aborde à la fin
de mon rapport.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 61
B. Comprendre les facteurs déterminant le désherbage mécanique:
Entretiens approfondis auprès de 3 agriculteurs
1) Les objectifs
L’intérêt de ce travail est de récolter les éléments nécessaires pour décrire et comprendre la
stratégie générale de l’agriculteur pour maîtriser les adventices.
Les entretiens doivent permettre d’obtenir une description détaillée des interventions pour le
désherbage mécanique, d’identifier les règles de décision des agriculteurs et de relever les
données pour les calculs d’évaluation économique, du temps de travail et de l’efficacité et de la
consommation énergétiques.
Ce travail se limite à quelques cultures les plus rencontrées comme le blé, le triticale, le maïs, le
tournesol, la féverole, le colza, le soja, la pomme de terre et la carotte.
2) La mise en place des entretiens
Les entretiens sont divisés en deux parties. La première a débuté en mars et s’est terminé en mai
tandis que la seconde a commencé en juin et se poursuit jusqu’en septembre 2010.
Lors de la première phase, les entretiens étaient ouverts et peu dirigés. Les données collectées sont
hétérogènes. L’agriculteur décrit son matériel agricole, les adventices les plus problématiques, les
itinéraires techniques de DM et sa stratégie globale à plus ou long terme de DM. Chaque partenaire
était chargé de réaliser entre 2 à 3 entretiens chez des agriculteurs biologiques ou en conversion. Au
final, 32 entretiens ont été effectués dans les 7 régions partenaires. Ils ont tous été compilés. Cette
phase s’est terminée en mai 2010.
La première phase achevée a servi de base à la seconde. Les retours des entretiens, ainsi que les
résultats des enquêtes légères ont permis la construction d’un guide d’entretien (en annexe). Ce
guide doit permettre de connaître plus finement la stratégie de l’agriculteur. Il débute avec une
présentation de l’exploitation et des rotations de cultures rencontrées sur une à trois parcelle.
Ensuite, l’agriculteur décrit précisément ces interventions de DM (type d’intervention, nombre de
passage, stade de la culture) pour une à trois cultures et les outils dont il dispose (marque, modèle,
système de guidage).
Les questions sont ici fermées. L’agriculteur est interrogé sur sa perception de l’enherbement. Ces
informations permettent de connaître certaines règles de décision que l’agriculteur établit
(observation de la flore, adaptation de la stratégie..). Ensuite, pour ces mêmes cultures, l’agriculteur
précise les adventices rencontrés, leurs évolutions et leurs nuisibilités. Afin que les enquêteurs
retournent bien les informations demandées, une notice accompagnant le guide les aide lors de
l’entretien.
Ma participation à la réalisation de cette action a été plus active. J’ai réalisé trois entretiens lors de la
première phase en Indre-et-Loire et dans l’Eure-et-Loir. J’ai aussi collecté et compilé tous les autres
entretiens de la première phase. J’ai participé à la construction du guide d’entretien et à la notice
accompagnatrice. Début juin, j’ai pu tester le guide d’entretien auprès de deux agriculteurs en Indre-
et-Loire. Initialement, cette phase était prévue entre mai et juillet, les délais n’ont pu être tenus par
les partenaires.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 62
3) La valorisation
Une partie des données récoltées alimentent la caractérisation des interventions de désherbage par
type de cultures. Mon analyse est différente que pour les fiches techniques, je n’étudie plus des
données quantitatives mais qualitatives.
Suite à plusieurs échanges avec Mr Morlon, chercheur à l’INRA SAD, nous avons réfléchi à une
manière d’illustrer les règles de décision. Le traitement de l’information est particulièrement délicat,
c’est pourquoi il a été décidé que mon analyse se concentre sur les entretiens auxquelles j’ai
participé. De plus, au mois de juillet, seuls ces trois agriculteurs, dont j’avais la charge, ont participé
au deux phases d’entretiens. Les informations sont complémentaires, c’est pourquoi il est
indispensable d’avoir les deux comptes rendus d’entretien pour relever les règles de décisions.
Les propos des agriculteurs sont identifiés, croisés et analysé avant de les illustrer sous forme de
schémas afin de bien comprendre les interactions entre les réflexions de l’agriculteur et ces pratiques
préventives et curatives. Un bon travail de représentation visuelle des résultats est nécessaire pour
visualiser au mieux les éléments retenus.
Ultérieurement, les données collectées serviront pour mettre en place et tester des indicateurs
d’efficacité sur les passages de désherbage mécanique. Selon certains critères, économiques,
environnementaux, temps de travail, ces indicateurs permettront de mesurer les interventions de
DM.
C. Compléter les connaissances par l’expérimentation
Plusieurs essais sont financés par ce programme. Ils sont effectués par les partenaires régionaux. La
première année, en 2009, 20 essais ont été conduites et 53 en 2010. Ces essais ne disposent pas d’un
protocole commun. Les modalités des dispositifs sont très variables.
Un des avantages est de disposer de milieux très divers permettant ainsi de mieux caractériser les
paramètres explicatifs. Par manque de temps, je ne peux pas valoriser les résultats d’essais dans mon
étude.
En dehors de ce programme, des essais de désherbage mécanique en Grandes Cultures, sont
effectués par le réseau ITAB depuis 2003 et sont référencés dans le Qui Fait Quoi. Les modalités
étudiées évoluent au fils des années et en fonction des régions.
Le but de mon travail est de caractériser les essais menés et d’analyser leurs évolutions afin de savoir
s’ils correspondent aux besoins des agriculteurs. Pour cela, je comptabilise, classe et ordonne les
thèmes des essais. Je compare ensuite les tendances avec les préoccupations des agriculteurs. Cet
outil doit alimenter les propositions de R/E. Ces analyses alimentent la partie « discussion » de mon
rapport.
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No
mb
res
d'a
gri
cult
eu
rs
Nombre d'outils
V. Présentation des principaux résultats de l’étude
A. Les caractéristiques des agriculteurs
L’analyse des enquêtes légères débutent par un état des lieux des outils de désherbage mécanique
utilisés par les agriculteurs et les adventices auxquelles sont confrontées les agriculteurs biologiques.
Elle se poursuit par les freins et les motivations que rencontrent distinctement les agriculteurs
conventionnels et biologiques pour l’utilisation des outils de désherbage mécanique.
1) Le parc matériel utilisé
Les outils de désherbage utilisé par les agriculteurs sont les suivants : la herse étrille, la bineuse, la
houe rotative et « autres outils » où sont inclus l’écimeuse et les outils « maison ».
a) Répartition des outils utilisés par les agriculteurs biologiques
La figure 29 présente le nombre
d’outils employé par les agriculteurs
AB. 95% des AB utilisent au moins un
outil de DM et 75% au moins deux
outils. Les quelques agriculteurs
mentionnant aucun outils ont les plus
petites surfaces.
Les agriculteurs biologiques utilisent
couramment les outils de désherbage
pour intervenir dans la culture.
Les outils sont néanmoins utilisés
dans des proportions différentes. La
herse étrille est citée par plus de 91%
des agriculteurs biologiques et la
bineuse auprès de 80% des cas. La
houe rotative et la catégorie des
« autres outils » sont moins citées.
La herse étrille est un outil plus polyvalent, elle est adaptée à la fois pour le désherbage des cultures
et l’entretien des prairies. Alors que la bineuse n’est valorisée que dans les cultures, c’est pourquoi
on retrouve davantage chez les agriculteurs en système Grandes Cultures. Seulement 68% des
Polyculteurs Eleveurs l’utilisent. C’est un outil est considéré comme plus secondaire pour eux
lorsqu’il faut faire un choix dans l’équipement.
La houe est nettement moins citée que les autres. Ses caractéristiques d’utilisation dans les cultures
sont proches de la herse étrille, mais elle ne s’utilise pas dans les prairies. De plus, son intervention
est plus « violente » que la herse, elle laisse une terre retournée et émiettée après le semis. Ceci
peut freiner les agriculteurs et ils s’orientent plus sur la bineuse et la herse étrille.
Figure 29 : Répartition du nombre d'outils utilisés par les agriculteurs biologiques (n : 155 agriculteurs biologiques)
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Herse étrille Bineuse Houe rotative Autre matériel
Effe
ctifs
Figure 30 : Nombre d’agriculteurs utilisant chaque outil (n : 152 agriculteurs biologiques)
b) Les combinaisons d’outils
Plus de 75% des agriculteurs biologiques utilisent au moins deux outils. Sans surprise, la combinaison
« Herse étrille/Bineuse » est la plus importante.
L’association des trois outils phares, herse étrille, bineuse et houe rotative est plus faible et varie en
fonction du système de production. 25% des agriculteurs en GC et 15% des agriculteurs en PE
utilisent cette combinaison. Même si cette combinaison est idéale en DM, sous réserve d’un contexte
pédoclimatique favorable, l’achat et l’entretien restent trop onéreux pour la majorité des
agriculteurs.
16
2
37
311
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1 outil : HE 1 outil : B 1 outil : HR 2 outils : HE/B 2 outils :HE/HR 2 outils : B/HR 3 outils : HE/B/HR
Combinaison de matériel de DM des agriculteurs AB HE : Herse Etrille, B : Bineuse, HR : Houe Rotative
n :Nombre d'agriculteurs désherbant
Polyculture élevage (n: 69)
Grandes cultures (n: 83)
Figure 31 : Combinaisons des principaux outils utilisées par agriculteurs biologiques (n : nombre d’agriculteurs mentionnant des outils de DM)
c) Les systèmes de guidage de la bineuse
Un seul outil de DM, la bineuse, est équipé de différents moyens de guidage. Les 145 agriculteurs ont
précisé le mode de conduite.
Une très forte majorité d’agriculteurs n’ont pas de guidage automatisé, 68% d’entre eux.
L’agriculteur dirige seul ou à deux la bineuse. C’est le système de guidage le plus ancien et le plus
économique, ce qui explique ce fort taux de réponse.
Seulement 8% pilotent l’outil grâce à un système astucieux de traçage au sol. La bineuse est équipée
d’un boulet qui suit un sillon tracé dans le sol lors du semis. Cette méthode est présente certaine
limite. Ce sillon peut être facilement effacé, par un précédent passage de herse étrille ou de houe
rotative.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 65
Nous venons de voir que la majorité des agriculteurs utilisent la bineuse en association avec d’autres
outils. Même si ce système de guidage est plus fiable que le précédent, cela implique un choix
d’utilisation des outils plus limité.
Les systèmes de guidage plus automatisés sont utilisés par 12% des agriculteurs. Ils sont
principalement en Grandes Cultures avec des surfaces agricoles élevées, proche de 146ha.
Cette assistance technologique permet à l’agriculteur de passer plus rapidement et plus
efficacement. Il n’a plus besoin de se retourner sans cesse pour vérifier l’emplacement de sa bineuse
entre les rangs. Mais ce guidage est le plus couteux, entre 9000 et 16000 euros. C’est pourquoi, les
agriculteurs spécialisés en Grandes Cultures sont plus disposés à un tel investissement
d) Les agriculteurs conventionnels
8 agriculteurs sur 36 n’utilisent aucun outil de DM, ils ont seulement recours aux méthodes de lutte
chimique. Plus grande majorité n’utilise qu’un seul outil de DM.
La bineuse est la plus mentionnée chez les agriculteurs en système GC. Elle davantage adaptée aux
cultures de printemps, où la flore adventice devient de plus en plus résistante aux herbicides. A
l’inverse des agriculteurs en PE, la houe rotative est citée avant la bineuse.
Dans l’ensemble, ils utilisent très peu la herse étrille, moins de 20% des agriculteurs conventionnels
équipés. Une tendance différente des agriculteurs biologiques, pour lesquelles, la herse étrille est
l’outil de prédilection.
Les agriculteurs biologiques utilisent l’outillage mécanique pour désherber leurs cultures. Ils
combinent les outils pour intervenir à différents stades. L’ordre d’équipement des outils de DM varie
selon le mode et le système de production.
2) Les adventices les plus problématiques selon les agriculteurs
L’observation et l’identification des adventices est la première étape dans l’élaboration d’une
stratégie de lutte efficace. C’est pourquoi je poursuis par l’analyse de la flore adventice mentionnée
par les agriculteurs. Je présente les résultats des agriculteurs biologiques uniquement.
a) Les adventices les plus citées et les évolutions de leurs infestations
Au total, plus de 36 espèces différentes d’adventices ont été mentionnées par les agriculteurs.
Chaque agriculteur a mentionné en moyenne 3,75 adventices jugées comme « problématiques ». Ce
chiffre est plutôt élevé puisque chacun pouvait citer 5 adventices maximum dans le questionnaire.
Les adventices ne sont pas les identiques selon l’orientation technico-économique de l’agriculteur.
Les agriculteurs en GC citent davantage d’adventices, 4 en moyenne, que les PE, 3,2 en moyenne. En
GC ; le chardon, le rumex, la folle avoine, le chénopode, la matricaire, le vulpin sont dominants. En
PE, on retrouve le rumex dans un premier temps puis le chardon, la matricaire et la sanve.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 66
Ces différences s’expliquent par la présence d’un atelier élevage. Les PE introduisent plus facilement
une culture pluriannuelle, prairie ou luzerne, pour nourrir leurs animaux. Elle couvre et occupe le sol
suffisamment longtemps pour épuiser les adventices et diminuer le stock de graines dans le sol.
0
10
20
30
40
50
60
Nom
bre
de c
itatio
ns
Grandes Cultures (N:80)
Polyculture élevage (N: 70)
Figure 32 : Nombre de citations par adventice les plus citées (plus de 2% du total des citations) entre Grandes Cultures et Polyculture élevage (N : Nombre d’agriculteurs ayant mentionné des adventices)
Indifféremment de l’orientation technico économique, les évolutions des adventices tendent à
stagner. Parmi les adventices les plus citées, seulement la folle avoine et le pavot coquelicot sont en
augmentation chez les agriculteurs biologiques. Aucune population d’adventice n’est en diminution.
Les agriculteurs sont en mesure de contenir les populations d’adventices.
On relève aussi que le rumex, le chardon et la folle avoine sont les trois adventices classées comme
les plus préoccupantes par les agriculteurs. Aussi, le vulpin des champs, moins cité, est régulièrement
situé parmi les adventices les plus préoccupantes.
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40%
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60%
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80%
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100%
Pou
rcen
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par
adv
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Evolution des adventicesSans réponseDiminueStagneAugmente
Figure 33 : Evolution des infestations d'adventices dans les cultures selon les agriculteurs biologiques.
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b) Les catégories d’adventices
Les vivaces sont les plus représentées, les deux adventices les plus citées, le rumex et le chardon font
partie de cette catégorie. Elles sont difficiles à maîtriser. Même les agriculteurs implantant une
culture dite « étouffante » y sont confrontés.
Parmi les catégories d’adventices annuelles, les dicotylédones sont plus citées que les graminées.
Cette tendance s’inverse chez les AC. Les rotations simplifiées, retour fréquent d’une même culture
sur une parcelle, favorisent les propagations de graminées. (Morisseau, 2008). Les agriculteurs
biologiques sont plutôt sur des rotations diversifiées, ce qui explique la dominance des dicotylédones
sur les graminées.
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Vivaces Graminées d'automne
Graminées indifférenciées
Graminées de printemps
Dicotylédones d'automne
Dicotylédones indifférenciées
Dicotylédones de printemps
Graminées Dicotylédones
AnnuellesVivaces
Figure 34 : Citations des adventices classées par catégorie. (N=nombre d'adventices total dans la catégorie) (Source : V.Zagagniac)
On relève que les adventices germant au printemps sont les plus citées. De plus, leurs populations
semblent augmenter plus que les autres adventices annuelles. Les dicotylédones à germination
indifférencié sont aussi fréquemment citées. Les adventices d’hiver sont moins difficiles à contrôler.
Les agriculteurs sont plus préoccupés par la gestion des graminées d’hiver que des dicotylédones
d’hiver.
c) Présence des adventices selon les cultures
Les adventices les plus citées n’apparaissent pas dans les mêmes cultures. (Voir figure 35 à 41)
Les vivaces sont mentionnées dans les cultures d’hiver principalement. On distingue peu de
différences du nombre de citations entre le chardon et le rumex.
Pour les plantes annuelles, on relève une forte dépendance entre la période de germination et le
semis de la culture. Les adventices hivernales sont surtout problématiques dans les cultures semées
en hiver. Les conditions sont favorables pour déclencher leurs développements.
Tandis que les adventices de printemps sont plutôt associées aux cultures de printemps.
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Chardon Rumex
Toutes cultures
Prairie
Semis P. tardif
Semis P. précoce
Semis hiver
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3
5
2
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Matricaire Ravenelle Sanve Vesce
Toutes culturesPrairie
Semis P. tardifSemis P. précoceSemis hiver
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2
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Pavot coquelicot Gaillet
Toutes culturesPrairieSemis P. tardifSemis P. précoceSemis hiver
14 52
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9
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7
1
1
0
5
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25
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35
40
Amarante Chénopode Renouée
Toutes cultures
Prairie
Semis P. tardif
Semis P. précoce
Semis hiver
La folle avoine reste une exception. Cette
graminée de printemps semble infester les
cultures semées en hiver. Ces cultures sont
surtout des céréales (blé, triticale, orge) qui
sont botaniquement proches de la folle
avoine car elles font partie des graminées. Il
est plus favorable pour la folle avoine de se
développer dans ces cultures que dans les
cultures de printemps, où l’on retrouve moins
de graminées.
On retiendra que les vivaces, surtout le chardon et le
rumex sont les plus problématiques. Elles viennent
davantage à l’esprit lorsqu’ils sont interrogés sur la
population d’adventices présentes à l’échelle de
l’exploitation, ce qui n’est pas forcément le cas à
l’échelle d’une culture.
En général, les agriculteurs trouvent des
solutions pour maîtriser les adventices, hormis
la folle avoine, les populations stagnent.
On retiendra aussi que la folle avoine pose de
nombreux soucis pour les AB, surtout en GC. Ils la
retrouvent aussi bien dans les cultures de printemps
que d’hiver, sa population augmente et elle fait
partie des adventices les plus préoccupantes.
Figure 35 : Proportion des vivaces les plus citées selon les cultures
Figure 36 : Proportion des dicotylédones d’automne selon les cultures
Figure 37 : Proportion des dicotylédones de printemps les plus citées selon les cultures
Figure 38 : Proportion des dicotylédones indifférenciées les plus citées selon les cultures
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Folle avoine Panic
Toutes culturesPrairieSemis P. tardifSemis P. précoceSemis hiver
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Vulpin
Toutes cultures
Prairie
Semis P. tardif
Semis P. précoce
Semis hiver
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Ray grass
Toutes cultures
Prairie
Semis P. tardif
Semis P. précoce
Semis hiver
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Suffisament Pas assez Pas du tout NR
Niveau d'information
3) Représentation du désherbage mécanique auprès des agriculteurs conventionnels
Les 36 agriculteurs de notre échantillon étaient enquêtés sur les freins et les motivations pour utiliser
le désherbage mécanique.
Ils s’exprimaient sur les informations suivantes ;
- Le niveau d’information sur la lutte des adventices
- Les sources d’informations
- Leurs besoins en informations
- Les freins pour le désherbage mécanique
- Les motivations pour avoir recours aux méthodes de désherbage mécanique
a) Le niveau d’information :
Le graphique ci contre illustre le sentiment d’information sur les moyens de lutte contre les
adventices perçu par les AC. Un seul
agriculteur n’a pas répondu à cette
question.
La majorité d’entre eux précisent
être suffisamment informés sur la
lutte contre les adventices, 25
agriculteurs soit 70% d’entre eux.
Seulement 8 agriculteurs ne
s’estiment pas assez informés et
deux agriculteurs déclarent ne pas
être informés du tout.
Figure 41 : Proportion d’une graminée indifférenciée la plus citée selon les cultures
Figure 40 : Proportion des graminées de printemps les plus citées selon les cultures
Figure 39 : Proportion d’une graminée d’automne la plus citées selon les cultures
Figure 42 : Niveau d’information perçu par les agriculteurs conventionnels pour lutter contre les adventices (N : 35 AC)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 70
011
22
227
15
0 5
Aucune
Internet
Presse
Cuma
Conseillers agricoles
Groupe d'agriculteurs
Autre
A titre de comparaison, seulement 43% des agriculteurs biologiques enquêtés s’estiment
suffisamment informés sur la lutte contre les adventices.
On peut considérer que les agriculteurs conventionnels sont mieux informés sur le sujet
b) Les sources d’informations
Au sein de notre échantillon, aucun
agriculteur ne dit n’avoir aucune source
d’information pour se renseigner sur la
lutte des adventices.
Au contraire, ils combinent les sources
d’informations, 28 agriculteurs citent au
moins 2 sources différentes.
Comme le montre la figure 44, les AC ont
surtout recours aux conseillers agricoles
et à la presse pour s’informer. Il existe de
multiples organismes, chambres
d’agriculteurs, coopératives, groupement
d’agriculteurs, consultants, qui
interviennent auprès des agriculteurs grâce à des techniciens. Aussi, les agriculteurs ont à leurs
dispositions de nombreux journaux agricoles spécialisés. Les informations sont vulgarisées et à la
portée d’un large public.
Ces premiers résultats rejoignent ceux de l’étude FRAB-ESA menée par Briand, Oehler, Pillot,
Triboire, & Wang. Les techniciens ont un rôle fondamental, les agriculteurs précisent avoir confiance
en leur conseiller. Ils ont néanmoins conscience que certains sont orientés par des objectifs
commerciaux (vente de produit) (Briand, Oehler, Pillot, Triboire, & Wang, 2009). La presse est
également citée. Mais actuellement, trop peu d’articles abordent le sujet du désherbage mécanique.
Les sources plus secondaires citées
dans l’enquête sont les groupes
d’agriculteurs et Internet. Mais, ce
dernier est voué à se développer
lorsque que l’ensemble des zones
rurales seront connectées et les
agriculteurs seront formés pour
utiliser cet outil.
Les voies d’informations les moins
utilisées sont les CUMA et
« autres » (dont les expériences,
Arvalis et les experts. Ils citent peu
les journées de formations ou de
démonstrations pour se renseigner
sur le sujet. Pourtant, ces moments
interactifs sont enrichissants pour
échanger entre les agriculteurs et
les techniciens ou ingénieurs.
Figure 43 : Nombre de source d'informations des agriculteurs conventionnels (N : 36 AC)
Figure 44 : Les sources d’informations des agriculteurs sur la lutte des adventices. (N : 36 AC)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 71
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Adventices
Outils
Herbicides
Efficacité des méthodes de lutte
Coût des méthodes
Effectifs
Bes
oins
Besoins d'informations AC (34 à 36 réponses par question)
Besoin élevé
Besoin moyen
Besoin nul
Cette classification est un peu différente pour les agriculteurs biologiques néanmoins, ils citent en
premier les échanges entre les agriculteurs, puis la presse agricole et les conseillers agricoles.
En conclusion, l’échantillon des agriculteurs conventionnels s’estime relativement bien informé. Ils
profitent des multiples sources d’informations (conseillers techniques, et presse en tête). Aussi, ils
semblent ouverts aux informations extérieures et aux techniques efficaces de désherbage alternatif.
Cette analyse pointe des pistes de communication pertinente pour communiquer sur le DM. Une
sensibilisation auprès des conseillers agricoles, quelque soit leur organisme, sur les principes et les
techniques performantes du désherbage est une première étape. Lorsqu’ils sont assurés de
l’efficacité de ces pratiques, ils peuvent relayer les informations auprès des principaux intéressés par
des journées de formation et de démonstration. Un relais par la presse agricole non spécialisée
« bio » est une seconde perspective parallèle de sensibilisation pour relater les innovations dans ce
domaine.
c) Les besoins en informations
Lorsque les agriculteurs sont enquêtés sur leurs besoins d’informations pour maîtriser les adventices,
seulement un d’entre eux mentionne n’avoir aucun besoin en information. Tous les autres sont
demandeurs d’éléments de connaissance des thèmes suivants : les adventices, les outils, les
herbicides, l’efficacité des méthodes de lutte et le coût des méthodes.
Les besoins les plus importants concernent l’efficacité des méthodes de lutte contre les adventices,
les références économique et les outils
de désherbage.
Dans une moindre mesure, ils sollicitent
des informations sur les herbicides et les
adventices.
Donc, les agriculteurs sont demandeurs
d’informations sur l’efficacité technique
et économique du DM. C’est une
indication pertinente pour savoir quel
type d’information apporter aux AC. De
plus, des résultats comparés entre les
pratiques de DM et DC apporteraient aux
agriculteurs éléments de plus
convaincants pour modifier leurs
pratiques.
d) Les freins à la mise en œuvre du désherbage mécanique
Après avoir étudié les sources et les besoins d’informations sur le désherbage, il est nécessaire
d’identifier les freins ressentis par les agriculteurs pour passer au DM avant de préconiser des
orientations de communication. Cela permet aussi d’orienter la R/E.
Les deux freins les plus importants pour les agriculteurs sont le calendrier de travail et les conditions
pédoclimatiques (voir figure 46). Au sein des agriculteurs dont les freins sont liés au calendrier de
travail, on retrouve davantage les PE, 10 agriculteurs, alors qu’ils ne sont que 14 dans l’échantillon.
Figure 45 : Les besoins en informations sur le désherbage mécanique des agriculteurs conventionnels (N : 36 AC)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 72
0 5 10 15 20 25
Peu d'informations sur les techniques
Main d'œuvre
Manque d'efficacité
Calendrier de travail
Investissement du matériel
Contraintes pédoclimatiques
Image auprès des voisins
Effectif
Les freins au désherbage mécanique pour les AC (N:3 5)N=Nb d'agriculteurs ayant répondu à cette phase d'enquète Frein élevé
Frein moyen
Frein nul
Dégager du temps supplémentaire pour intervenir mécaniquement risque d’entrer en
« compétition » avec les travaux de l’atelier animal. Le désherbage mécanique offre des plages de
passages plus limitées qu’une intervention chimique. Si ces ateliers entrent en concurrence avec
d’autres activités, cela risque de dissuader les PE.
Les facteurs pédoclimatiques et de temps sont aussi récurrents dans l’étude FRAB-ESA. Pour les
agriculteurs, tous les sols ne sont pas adaptés et les meilleures conditions météorologiques sont plus
difficiles à trouver. Ils gardent parfois à l’esprit des démonstrations de DM qui ont échoués à cause
des conditions humides et redoutent de tels résultats chez eux. Aussi, le DM demande plus
d’investissement personnel et une nouvelle organisation du travail. Pour les PE, la production
végétale n’est pas une priorité et le DM prend bien trop temps selon eux.
Les freins plus
secondaires sont la
crainte du manque
d’efficacité du DM et
l’investissement en
nouveaux matériels. Le
DM demande des outils
bien particuliers (la herse
étrille, la bineuse) que les
agriculteurs
conventionnels ne
disposent généralement
pas au sein de leur parc.
Néanmoins, pour un tiers
d’entre eux, cet
investissement n’est pas
un frein pour la pratique
du DM.
Le manque de main d’œuvre et l’investissement sont aussi des freins importants. Le manque de
connaissance de ces techniques plus alternatives n’est pas le principal frein. L’échantillon
d’agriculteurs est plutôt bien informé de ces pratiques, certainement sensibilisés par les partenaires
du programme.
L’image de l’agriculteur n’est pas considérée comme un frein pour 25 agriculteurs.
e) Les motivations pour la mise en œuvre du désherbage mécanique
Comme l’illustre la figure ci contre, les trois principales motivations des agriculteurs sont la
protection de l’environnement, de leur santé et la baisse de la facture d’herbicide.
Les agriculteurs enquêtés semblent être sensibilisés aux problématiques de pollution des sols et des
eaux souterraines ainsi que des impacts des herbicides sur leur santé. Ils sont sensibles à la
préservation de l’environnement, en particulier à la qualité de l’eau. La majorité se sent responsable
de la qualité de l’eau, ils sont conscients que les herbicides influencent l’environnement. Je précise
que cet échantillon d’agriculteurs a déjà été sensibilisé à ces problématiques, ce qui n’est peut être
pas le cas pour l’ensemble des agriculteurs conventionnels.
Figure 46 : Les freins au désherbage mécanique pour les agriculteurs conventionnels (N : 35 AC)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 73
Les motivations secondaires sont liées aux impasses des produits chimiques. La flore adventice est
toujours présente dans leurs parcelles malgré l’emploi de produits chimiques, des méthodes
mécaniques semblent être pour les deux tiers une solution envisageable.
0 5 10 15 20 25
Baisse de la « facture herbicide »
Aides financières pour l’achat de matériels
Protection de l’environnement
Protection de votre santé
Problèmes non résolus par les herbicides
Amélioration de votre image
Effectifs
Très motivésMoyenement motivésPeu motivés
Figure 47 : Motivations des agriculteurs conventionnels par thème. (N : 36 AC)
f) Les agriculteurs sont aussi sensibles aux aides financières.
La motivation la plus faible de l’échantillon est l’amélioration de l’image de l’agriculture. Seulement 8
agriculteurs sont très motivés et 12 moyennement motivés de modifier leurs pratiques afin d’avoir
une meilleure reconnaissance de leur métier.
La première hypothèse de travail était : Les résistances des adventices aux herbicides progressent ;
dans le même temps des matières actives sont retirées du marché. Les agriculteurs conventionnels
s’intéressent à des pratiques alternatives, en particulier le désherbage mécanique. La demande en
informations sur ce type de pratique est en augmentation.
L’étude de l’échantillon montre que les agriculteurs conventionnels ne sont pas indifférents au DM.
Au contraire, ils sont demandeurs de solutions alternatives pour pallier aux résistances des
adventices et donc demandeurs de connaissances dans ce domaine. Aussi, les représentations
comme l’image laborieuse du DM ou le regard du voisin sont peu présentes. Ils sont préoccupés par
les résistances aux herbicides et semblent plus soucieux de l’environnement. Ce contexte est plutôt
favorable pour communiquer. Un public intéressé et sensibilisé est plus réceptif aux informations
que s’il était contraint. Je valide donc cette hypothèse.
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10
20
30
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Pas assez Suffisamment Pas du tout
Sentiment d'informations sur le DM
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
0 1 2 3 4 5
Nombre de sources d'informations
4) Informations des agriculteurs biologiques sur le désherbage
mécanique
Je m’intéresse ensuite aux AB. Parmi mon échantillon de 155 agriculteurs, 138 ont complété la partie
du questionnaire sur les conseils et les motivations pour le DM.
a) Le sentiment d’information
Les résultats concernant le
sentiment d’information sont mitigés. Les
agriculteurs répondent à peu près dans les
mêmes proportions, pas assez, 48% des
réponses ou bien suffisamment informés,
45%. On relève un effet « région ». En
région MP et Lorraine les agriculteurs bio
indiquent être suffisamment renseignés à
75% et 70%. En région Centre et Pays de la
Loire, les AB précisent être à 61% et 59%
pas assez informés. C’est en région
Bretagne où l’on retrouve le plus
d’agriculteurs pas informés.
Ces différences peuvent être expliquées
par la présence ou non de conseillers dans
ce domaine. L’engagement de structure de conseils est très variable d’une région à une autre.
b) L’accès à l’information
D’après la figure 49, tous les agriculteurs
biologiques disposent d’un moyen de
communication pour se renseigner sur les
moyens de lutte contre les adventices. La
majorité multiplie les sources d’informations.
Lorsque les agriculteurs utilisent plusieurs outils
d’informations, ils combinent principalement les
échanges avec les agriculteurs, la presse
spécialisée ou bien les conseils des conseillers
agricoles.
La majorité des agriculteurs ont pour sources
d’informations les échanges avec les agriculteurs
voisins. La mutualisation des expériences des
agriculteurs sur le désherbage leur permettent
de trouver des solutions à leurs impasses
techniques. Ils font part de leurs difficultés et
solutions pour maîtriser les adventices car trop
peu de connaissances sont disponibles.
Figure 48 : Sentiment d’information sur la lutte des adventices chez les agriculteurs biologiques. (N : 138 AB)
Figure 49 : Nombre de sources d’informations utilisées par les agriculteurs biologiques (N=138 AB)
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46
5
44
77
0
39
Sources d'informationsAB (n : 241)
Aucune
Internet
Presse
Cuma
Conseillers agricoles
Groupe d'agriculteurs
Autre
Une étude anglaise démontre que les agriculteurs apprennent plus avec les échanges entre les
professionnels. (Turner, Davies, Grundy, & Mead, 2006). Par exemple, la visite de ferme est
particulièrement appréciée pour échanger et trouver des solutions sur le désherbage mécanique.
Dans un deuxième temps, les agriculteurs AB optent pour la presse et les conseillers agricoles pour
s’informer sur le désherbage.
Un peu moins d’un tiers des
agriculteurs citent « autres »,
beaucoup précisent avoir
recours à leurs expérience et
aux essais des structure de
développement agricoles. Ils
apportent des solutions locales
à leurs problèmes de
désherbage.
Ces résultats me permettent de répondre à la seconde hypothèse : Il existe peu de références
nationales sur les pratiques de désherbage mécanique en Grandes Cultures biologiques. Les
agriculteurs biologiques se reposent avant tout sur leurs propres expériences et échanges avec leurs
partenaires locaux pour trouver des solutions efficaces.
D’après les résultats de l’enquête, les moyens d’informations privilégiés sont les échanges entre
agriculteurs AB. C’est une démarche leur permettant de trouver des solutions techniques aux
problèmes de DM. Ainsi, les agriculteurs se sentent relativement bien informés. Cette analyse
entrevoit des pistes de communications des conclusions du programme. Il semble nécessaire de
fournir des solutions locales au DM que de décrire les grands principes de la gestion des adventices,
qu’ils maitrisent déjà.
Figure 50 : Origine des sources d’informations des AB (N=138AB)
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32%
31%
14%
23%
Type "Hiver"
Type "Nettoyant"
Type "Printemps"
NR
B. Les pratiques préventives pour anticiper la flore adventive
1) La diversification des cultures
On s’interroge ici sur les successions de culture avant l’implantation de la culture décrite.
Parmi les 212 fiches cultures retenues, toutes les successions de cultures n’ont pu être identifié. Un
nombre important de données n’ont pas été complété, d’où la forte proportion de Non Réponse.
Les successions dominantes sont de types « Hiver », 32% et « Nettoyante », 31%. On relève qu’au
sein de cette catégorie, 2/3 des agriculteurs sont des PE. Une prairie ou une luzerne est plus
facilement valorisable car la production est utilisée dans l’alimentation animale.
La succession de type « Printemps » est plus faible, 14%. On relève un effet région marqué dans la
répartition des successions de
printemps. Elles sont davantage
retrouvées dans le sud de la France. Les
conditions pédoclimatiques sont plus
adaptées pour les semis de printemps,
le sol rapidement ressuyé au printemps
et les températures sont élevées lors de
la levée.
Je rappelle qu’une succession à
dominante Hiver ou bien Printemps ne
signifie pas que la rotation n’est pas
diversifiée. Elle montre simplement quel
type de culture revient le plus souvent
sur une même parcelle. Cette
information est complétée par l’étude
du précédent.
Type de rotation Grandes Cultures Polyculture-élevage Total
Type "Hiver" 39 29 68
Type "Nettoyant" 23 44 67
Type "Printemps" 23 6 29
NR 31 17 48
Total 116 96 212
Tableau 14: Distinction des catégories de successions de cultures entre les deux systèmes de production (N : 212 fiches cultures)
Parmi les 110 agriculteurs décrivant une culture d’hiver, seulement un agriculteur sur deux a un
précédent hiver. Et dans ces conditions, un 50% d’entre eux avaient déjà semées une culture
« nettoyante » deux ou trois ans auparavant. Aussi, on relève qu’une grande proportion
d’agriculteurs implante un précédent différent, culture de printemps ou « nettoyante ». Au final, peu
de culture d’hiver sans dans des conditions considérées comme risquée.
Figure 51 : Proportion des successions de cultures classées en 4 catégories pour les AB. (N : 212 fiches cultures)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 77
Type de culture
Précédents de la culture Hiver Printemps Total
Hiver 52 57 109
Printemps 19 22 41
Nettoyante 19 8 27
NR 20 15 35
Total 110 102 212
Culture d'hiver Culture de printemps TOTAL
Précédent Aucun couvert Couvert Aucun couvert Couvert
Hiver 47 5 33 24 109
Printemps 17 2 20 1 41
Nettoyante 18 8 27
TOTAL 82 7 60 26 175
Concernant les cultures de printemps, moins d’un tiers des agriculteurs ont un précédent de culture
de printemps. Une proportion plus faible que pour la répétition de deux cultures d’hiver. Ceci
s’explique par des conditions pédoclimatiques qui ne sont pas favorables dans toutes les régions
enquêtés pour ces cultures et aussi qu’un précédent de culture de printemps est plus grand risque de
salissement.
Les agriculteurs biologiques appliquent plutôt bien le principe de diversification des cultures sur une
même parcelle. A titre de comparaison, aucun agriculteur conventionnel n’a de successions de
culture avec des prairies ou des luzernes pluriannuelles. Les agriculteurs biologiques ont perçu
l’intérêt de ces plantes pour épuiser adventices, vivaces en particulier et le stock de graines
d’adventices. De même que l’alternance entre les cultures d’hiver et de printemps est plutôt bien
appliquée. Elle permet de casser les cycles des adventices et de pallier au risque de spécialisation de
la flore adventice.
Bien entendu, les agriculteurs peuvent continuer de progresser dans la diversification de s cultures
mais se pose ensuite la question des débouchés des productions.
2) L’occupation du sol en interculture
Aucun agriculteur ne fait de couvert végétal après une culture nettoyante, prairie ou bien luzerne. Un
couvert avant une prairie ou une luzerne ne présente pas de grand intérêt. Il présente des avantages
proches de la prairie, (occupation du sol) sans apporter de valeur ajouté à l’exploitant. L’agriculteur
sème directement sa prairie après une culture d’hiver ou de printemps.
D’après le tableau 16, les résultats des autres cultures sont variables. Les fiches sans réponses ont
été retirées du tableau.
Si l’on ne compte pas les précédents types prairies et luzerne, seulement 20% des agriculteurs
implantent un couvert. Aussi, ce pourcentage varie en fonction du précédent et de la culture
actuelle. Seulement 2 agriculteurs sur 17 sèment un couvert entre un précédent de culture « type »
printemps et une culture d’hiver. Ceci peut s’expliquer en partie par une période d’occupation. Le
sol est inoccupé que quelques semaines, trop courte pour laisser le couvert se développer et le
détruire. De même qu’entre deux cultures d’hiver, peu d’agriculteurs font un couvert, 5 sur 47, alors
Tableau 15 : Catégorie de la culture précédente (N : 212 Fiches)
Tableau 16 : Présence ou non d'un couvert en fonction du type culture décrite et du précédent (n : 175 réponses positives)
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0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
40%
0 1 à 2 3 à 4 5 à 6 > 6 NR
% d
es
ag
ricu
lte
urs
Nombre de passage
Non Labour
Labour
que la période est un peu plus longue. Les conditions pédoclimatiques peuvent être difficiles pour
entrer dans la parcelle et détruire le couvert. Des dégâts du sol peuvent ensuite pénaliser le semis de
la culture.
Une plus grande proportion d’agriculteurs font un couvert, 24 sur 33 agriculteurs. L’intervalle entre
les deux cultures est plus long, entre 7 à 9 mois. Les conditions de destruction du semis au printemps
sont plus favorables et le risque de laisser le sol inoccupé est trop important (développement des
adventices) pour ne pas semer un couvert.
Les agriculteurs biologiques sèment une interculture selon le laps de temps d’inoccupation du sol
entre deux cultures. Lorsque la période est entre 7 à 9 mois, les agriculteurs sèment plus facilement
un couvert, limitant ainsi le risque d’infestation des adventices.
3) Les travaux en interculture
Le labour est fortement pratiqué par les agriculteurs, 76% d’entre eux. Cette intervention est faite
quelque soit le nombre de passage en interculture. On ne relève pas de différence avant une culture
d’hiver et une culture de printemps et le type de sol. Les agriculteurs labourent pour préparer le
semis et surtout pour enfouir les graines
d’adventices et les plantes présentes dans la
parcelle (repousses et adventices). Actuellement,
les agriculteurs n’ont pas trouvé une technique plus
efficace que le labour pour enfouir les graines
d’adventices lorsqu’ils ne peuvent plus contenir
leurs infestations.
Provoquer la levée des adventices par des faux
semis est fortement utilisée par les agriculteurs.
Seulement 4% des agriculteurs biologiques n’utilise
par cette pratique préventive. Les ¾ des
agriculteurs passent entre 1 à 4 reprises. En
moyenne, ils passent 3,5 fois.
On décrit plus finement le type
d’opération mené. Les
interventions sont classées dans
la figure 55 selon la profondeur
de travail.
Les agriculteurs passent
principalement de manière
superficielle, entre 5 et 10 cm
de profondeur.
Plus 50% des agriculteurs ne
passent pas au delà de 10cm.
Parmi les agriculteurs travaillant
au delà de 10cm, ils passent 1 à
2 fois seulement. Un travail trop
profond risque de remettre les graines enfouies lors du labour à la surface du sol. De plus, un travail
trop profond répétitif risque de modifier la structure du sol et de bouleverser la vie microbienne.
Figure 53 : Nombre de passages de travail du sol avant le semis de la culture (N : 212 réponses)
Figure 52 : Pratique du labour avant le semis des cultures (N : 211 réponses)
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10%
20%
30%
40%
50%
60%
Travaux profonds Travaux superficiels Travaux très superficiels
0 passage
1 à 2 passages
3 à 4 passages
5 à 6 passages
> 6 passages
NR
Aussi, plus de 50% des
agriculteurs
n’interviennent pas à
moins de 5 cm. Un travail
trop superficiel peut
parfois s’avérer inefficace
pour détruire un maximum
de graines germées.
On ne relève pas de
variation du nombre
d’interventions entre les
cultures d’hiver et de
printemps.
Les agriculteurs n’hésitent
pas à intervenir avant le
semis pour détruire le
maximum de plantules
d’adventices. Le nombre de passage peut être parfois considérable, supérieur à 10.
Les agriculteurs ont conscience de la nécessité de ces interventions pour diminuer la présence des
adventices dans la prochaine culture. Ces pratiques sont bénéfiques pour la conservation du sol, à
conditions de ne pas être trop profond et efficaces contres les adventices.
La troisième hypothèse de mon étude était la suivante, en conduite biologique, la maîtrise des
adventices dans les cultures commence par toute une stratégie de prévention. Une connaissance
fine des adventices problématiques et des moyens préventifs sont pratiquées par ces agriculteurs.
De manière générale, les agriculteurs biologiques connaissent les pratiques de prévention pour lutter
contre les adventices. Ils savent la nécessité de diversifier les cultures sur une même parcelle pour
casser le cycle des adventices. Même si la question d’une valorisation des produits se pose ensuite,
les agriculteurs perçoivent ces alternances comme incontournables dans leurs systèmes. Les couverts
végétaux sont encore peu mis à profit. Les agriculteurs biologiques ont connaissance de leurs intérêts
mais les contraintes d’implantation sont encore trop importantes. La mise à disposition de couverts
plus adaptés, par exemple une implantation rapide et une destruction rapide peuvent être une
solution. Les agriculteurs privilégient les opérations de travail du sol pour détruire un maximum de
plantules. Le labour et les faux semis sont des techniques préventives couramment utilisées.
Les résultats des enquêtes me permettent de valider l’hypothèse 3, les agriculteurs anticipent les
infestations des adventices avant le semis de la culture et leurs techniques sont réfléchies en
fonction des conditions pédoclimatiques et des successions de cultures.
Figure 54 : Nombre de passages en fonction de la profondeur de travail (profond, superficiel, ou très superficiel) (N : 212 réponses)
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0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
90%
100%
Cer/Pro BTH Colza Fév. Hiver Triticale Orge H Lin Maïs Orge P Soja Tournesol Fév.
Printemps
Culture d'hiver Culture de printemps
Bineuse Herse étrille Houe rotative
0%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
70%
80%
Bineuse Herse étrille Houe rotative
Cultures d'hiver (hors Cer/pro) Cultures de printemps
C. Les pratiques de désherbage mécanique en culture
1) Utilisation des outils de désherbage dans les cultures biologiques
On s’intéresse ensuite à la répartition de l’utilisation des outils pour chaque culture. Le graphique 56
présente les outils de désherbage mécanique utilisés dans les cultures.
Les cultures à gauche sont celles d’hiver et à droite celles semées au printemps. Ces premiers
résultats montrent que les outils ne sont pas utilisés dans les mêmes proportions dans les cultures.
La herse étrille est le seul outil de désherbage pour l’orge d’hiver alors que les trois outils de
désherbage sont utilisés dans le maïs. La bineuse est plus citée dans les cultures de printemps. Dans
des proportions plus faibles, la houe rotative est plus associée aux cultures de printemps (maïs, soja
et tournesol)
On analyse plus finement la répartition des
outils selon la période de semis et le type de
cultures grâce aux figures 56 et 57.La
première figure reprend l’utilisation des
trois principaux outils de DM par culture.
On retire l’association
céréales/protéagineux puisque les
agriculteurs sèment cette association
couvrant le sol afin d’éviter de désherber.
D’ailleurs, seulement 4 sur 14 agriculteurs
désherbent cette culture.
Les cultures d’hiver sont davantage désherbées avec la herse étrille, 76% au total et très peu
d’agriculteurs utilisent la bineuse, 33% au
total.
Les cultures de printemps sont désherbées à 65% par la bineuse et à 58% par la herse.
Figure 55 : Utilisation des trois outils de désherbage mécanique dans les principales cultures (N : 189 cultures)
Figure 56 : Répartition de l'utilisation des outils entre les cultures d’hiver et de printemps (N : 175 cultures)
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80%
90%
Bineuse Herse étrille Houe rotative
Céréales à pailles (n:78)
Cultures sarclées (n:60)
La houe rotative est plutôt utilisée
dans les cultures de printemps. L’outil
est conseillé aussi bien dans les
cultures d’hiver ou de printemps, mais
les conditions pédoclimatiques
influencent son utilisation.
Les plages optimum d’utilisation de la
houe sont plus faciles à trouver à la
période du semis des cultures de
printemps qu’au début de l’hiver.
On retient ici, que selon les périodes
de semis des cultures les agriculteurs
diversifient le type d’outil employé.
On compare ensuite l’utilisation de chaque outil de désherbage mécanique entre les céréales à
pailles et les plantes sarclées, tels que le maïs, le tournesol et le soja. La figure 57 montre que la
bineuse est davantage utilisée dans les cultures sarclées, 83% que dans les cultures céréales à pailles,
28%.
Les cultures sarclées sont généralement semées à grands écartement, ce que d’ailleurs dégagent les
résultats de l’enquête. En moyenne, les plantes sarclées sont semées à un écartement de 60 cm
contre 17 cm pour les céréales. Le passage de la bineuse demande un écartement conséquent pour
éviter d’endommager la culture.
La herse étrille est plus employée dans les céréales. On remarque des différences entre les
différentes céréales. Cet outil est moins employé dans le triticale, 50% des cas que dans le blé, 80%
des cas. Le triticale couvre le sol et plus concurrence les adventices.
Dans les cultures sarclées, la herse est moins employée, 57% au total. Dans la culture de tournesol,
seulement 45% des agriculteurs l’utilisent. Ceci est en partie dû à la fragilité de la culture lors du
hersage. Le tournesol est sensible au stade « crosse », il correspond à quelques semaines après le
semis, alors que c’est la période la plus efficace pour détruire les plantules d’adventices avec la
herse.
La houe rotative reste l’outil le moins utilisé. Néanmoins, on relève des différences d’utilisation entre
les deux types de cultures. Le passage de la houe dans les cultures sarclées est plus important, 25%
que dans les céréales à pailles, 9%. Les conditions pédoclimatiques sont certainement plus favorables
au printemps. De plus, elle présente des avantages agronomiques non négligeables. Elle détruit la
croute du sol, ce qui réchauffe rapidement la surface du sol en plus de détruire les plantules
d’adventices. Un atout que recherche l’agriculteur afin que sa culture lève rapidement et de manière
homogène.
L’ensemble des conclusions de cette partie me permettent de valider la dernière hypothèse : Les
moyens curatifs pour détruire la flore adventice sont raisonnés par culture. Les caractéristiques de
celle-ci, morphologie et période de développement, influencent les agriculteurs dans leurs choix des
outils de désherbage et des conditions de passage. Les agriculteurs biologiques élaborent une
stratégie de désherbage mécanique selon la culture. Ils prennent en compte les caractéristiques de la
culture (dates de semis, stades de développement…) avant d’intervenir sur la parcelle. C’est
pourquoi, l’analyse des interventions de désherbage doivent être faite indépendamment pour
chacune des cultures. Les périodes et les conditions de passage sont trop variables pour être
comparés.
Figure 57 : Utilisation des outils de désherbage mécanique entre les céréales à pailles et les cultures sarclées. (N : 138 cultures)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 82
Houe rotative Herse étrille Bineuse
Légende : Schématisation des outils
Je poursuis dans l’étude de mes résultats par une analyse successive des démarches de DM par
culture. J’expose les résultats des principales cultures, blé, colza, orge, féverole, maïs, tournesol et
soja.
Pour toutes les cultures, j’étudie les adventices
problématiques dans la culture, les moyens préventifs et les
stratégies de désherbage mécanique.
Les schémas des pratiques à faibles effectifs, les cas
« atypiques » sont en annexe du rapport. La figure ci contre
présente la légende de ces schémas.
Culture Nombre
d'agriculteurs
Fiches
Valorisées
Adventices les plus
citées
Les pratiques les plus courantes
Blé 55 51 Rumex, Folle avoine,
Chardon, Vulpin, Ray
Grass
Herse étrille seule, Bineuse/Herse étrille,
Houe rotative, Bineuse/Herse étrille/Houe
rotative, bineuse, Herse étrille/"Autres
outils", Houe rotative/"Autres outils"
Tournesol 26 24 Chardon, Chénopode,
Panic, Morelle,
Amarante
Bineuse seule, Herse étrille/Bineuse,
Houe Rotative/Bineuse, Houe rotative
seule, Herse étrille/Bineuse, Houe
rotative/Herse étrille,
Maïs 14 Renouée, Chénopode Bineuse/Herse étrille, Bineuse seule,
Herse étrille seule, Houe rotative/Herse
étrille/Bineuse, Houe rotative/Bineuse
Soja 20 19 Chénopode, Panic,
Amarante, Morelle,
Chardon, Renouée
Herse étrille/Bineuse, Bineuse seule, Houe
Rotative/Herse étrille/Bineuse, Houe
Rotative/Bineuse, Herse Etrille seule
Colza 14 7 Rumex, Folle Avoine Herse étrille seule, Bineuse seule, Bineuse
(frontale) et de la herse étrille
Féverole
d'hiver
7 5 Rumex, Chardon, Folle
avoine, Matricaire
Herse étrille/Bineuse, Herse étrille seule
Féverole de
printemps
7 4 Rumex, Sanve,
dicotylédones de
printemps
Herse étrille seule, Bineuse seule
Orge d'hiver 7 6 Rumex, Chardon, Pavot
coquelicot, Matricaire
Herse étrille seule
Orge de
printemps
8 7 Rumex, Chardon, Sanve Herse étrille seule, Bineuse seule
Figure 59 : Présentation du nombre de fiches, des démarches de lutte mécanique et des adventices rencontrées pour chaque culture
Figure 58 : Légende des schémas descriptifs des pratiques de désherbage mécanique
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 83
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Lis
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Vu
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Fo
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P.
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Sa
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e
Re
po
uss
e
Ch
én
op
od
e
Ra
ve
ne
lle
Vé
ron
iqu
e
Vivaces Graminées Dicotylédones
CENTRE H_NORMANDIE IDF LORRAINE MP et LANG PDL Total
Nombre de fiches valorisées 14 17 4 4 6 6 51
Région
Grandes Cultures
polyculture-élevage
Total
Nombre de fiches valorisées
27 24 51
Système de production
2) La culture du blé d’hiver
55 agriculteurs biologiques ont complété la fiche de description des pratiques de désherbage dont 4
fiches ne sont pas valorisables. Les fiches proviennent principalement des agriculteurs de la région
Centre. Les agriculteurs dans les mêmes sont en Grandes cultures et en polyculture élevage.
a) Les adventices
Les graminées sont la catégorie d’adventices la
plus citée par les agriculteurs. On retrouve
principalement le vulpin et la folle avoine. Les
graminées sont moins évoquées dans les successions
de cultures comprenant une culture nettoyante. Leurs rôles de couvrir le sol et d’épuiser les plantes
annuelles semblent
efficaces avant de
semer un blé d’hiver.
A l’inverse, le retour
rapide de culture de
graminées sur une
même parcelle
accentue la présence
des adventices de ce
type.
Les vivaces sont de
nombreuses fois
mentionnées, on
retrouve évidemment
le rumex et le
chardon. Le chardon est
plus retrouvé dans les systèmes en Grandes Cultures et le Rumex en poly culture élevage. Elles sont
moins citées en successions de cultures avec des cultures dites nettoyantes.
Les dicotylédones semblent moins problématiques. La composition est plus diversifiée, 10 adventices
différentes au total. Leurs périodes de germination sont surtout automnales, calquées sur celle du
blé. Le gaillet et la matricaire sont plutôt retrouvés dans les successions de cultures d’hiver. Tandis
que le pavot coquelicot a tendance à être plus présent dans les successions de cultures
« nettoyantes ». La présence de prairies ou de luzerne dans la rotation ne semblent pas diminuer le
potentiel de germination de cette plante. Les agriculteurs doivent utiliser d’autres moyens de luttes,
en autre les interventions en interculture.
Tableau 17 : Origine géographique des fiches descriptives du blé (N : 51 fiches)
Tableau 18 : Origine technico-économique des fiches descriptives du blé (N : 51 fiches)
Figure 61 : Adventices problématiques citées dans la culture de blé ( 51 agriculteurs AB)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 84
b) Les actions de préventions
38 agriculteurs décrivent leurs successions de cultures, 21 ont incorporé une culture dite
« nettoyante » et 15 ont majoritairement des cultures d’hiver. Le précédent de culture est
principalement une culture d’hiver ; colza, céréales d’hiver ou bien féverole d’hiver. Un précédent
« hiver » peut accentuer la présence d’adventices de germination d’hiver dans la culture de blé. Ils
implantent peu de couvert entre deux cultures, seulement 2 agriculteurs sur 51.
Concernant le travail du sol, ils passent entre 0 à 11 fois, la moyenne est de 3,5 interventions. Ils
interviennent entre un précédent hiver et un blé d’hiver.
Le labour et la répétition de faux semis ont entrainé un décalage dans la date de semis du blé pour la
majorité des agriculteurs. Selon les régions, les semis sont durant des périodes dites « classiques » ou
« tardives ».
Les densités de semis sont très variables. Elles augmentent avec les semis tardifs ainsi que dans les
types de sol argilo calcaire.
De nombreux d’agriculteurs choisissent la variété en fonction de son pouvoir concurrentiel face aux
adventices. C’est la seule culture où autant d’agriculteurs choisissent la variété par rapport à cette
caractéristique.
c) Le désherbage mécanique
Les pratiques de désherbage mécaniques sont assez proches pour la culture du blé. Je les classe en
fonction des outils utilisés.
• La herse étrille ; 26 agriculteurs
• La bineuse et de la herse étrille pour 14 agriculteurs
• La houe rotative ; 3 agriculteurs
• La herse étrille, la houe rotative et la bineuse ; 3 agriculteurs
• La bineuse ; 2 agriculteurs
• La herse étrille et « autres outils » ; 2 agriculteurs
• La houe rotative et « autres outils » ; 2 agriculteurs
La herse étrille est l’outil le plus utilisé par les agriculteurs, quelque soit l’orientation technico
économique. Il semble le plus adapté à cette culture. Néanmoins, la bineuse est de plus en plus
testée pour intervenir à des stades plus avancés de la culture, c’est pourquoi, je développe ces deux
stratégies, l’utilisation de la herse seule et la combinaison de la herse et de la bineuse
� La herse étrille seule :
Les passages de herse étrille des 25 agriculteurs sont illustrés à travers le graphique ci contre.
Le premier passage de l’outil se fait entre après le semis jusqu’à la sortie hiver. Peu d’agriculteurs
n’interviennent qu’une fois à ce stade, il réitère l’opération. Les conditions climatiques optimum sont
souvent difficiles à rencontrer, ce hersage n’est pas être toujours efficace. C’est pourquoi 9
agriculteurs repassent à des stades plus avancés de la culture, au stade tallage ou bien épi 1 cm.
70% des agriculteurs passent au stade tallage. L’intervention se fait après l’hiver, dés la reprise de
végétation. Les agriculteurs hersent avant que les adventices ne soient trop développées et résistent
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 85
Itinéraire Effectifs Labour
Passage en
interculture
Nombre ou
Moyenne,
(minimum et
maximum)
1 12/26OUI 4 (2;11)
NON 2, 3 et 6
2 14/26OUI 3 (0;4)
NON 1, 4 et 6
Blé-Herse étrille
26 agriculteurs
(*) 2 ou 3 agriculteurs passent à deux reprises quelques jours plus tard
(**) un agriculteur passe à ce stade
(*)
(*)
Semis Tallage 2N-épiaisonMontaison- épi 1cm
(*) (**)
(**)
aux dents de l’outil. L’opération est parfois répétée à quelques jours d’intervalles si le premier
passage n’a pas été suffisamment efficace pour 5 agriculteurs. Les conditions de passages semblent
plus délicates d’après les réponses des agriculteurs. Les conditions pédoclimatiques sont les
principales contraintes. Les agriculteurs en sol limoneux sont davantage touchés par ce problème. Le
sol est plus battant, les dents de la herse peinent à entrer dans le sol et arracher les adventices. Mais
lorsque l’intervention est réussite, un passage à un stade ultérieur est inutile. Le passage au stade
tallage est le mieux notée, 3/5 d’efficacité en moyenne. De plus, l’effet contre les adventices est
notable. Les agriculteurs n’intervenant qu’à ce stade citent 1 adventice en moyenne dont le seuil de
nuisibilité est particulièrement bas, entre 1 et 2 sur une échelle de 1 à 5. Ce qui n’est pas le cas des
agriculteurs opérant au stade semis-sortie hiver et tallage. Ils citent 1 à 4 adventices dont le seuil de
nuisibilité est de 3,7 en moyenne.
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2
3
4
5
3 5 1 4 1 2 3 1 1 1 1
No
mb
re d
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ass
ag
es
Nombre d'agriculteurs
Passage entre montaison
et épi 1cm
Passage au tallage
Passage entre post semis
et sortie hiver
Figure 62 : Période d’intervention de la herse étrille sur la culture de blé pour chaque agriculteur (N : 25 agriculteurs)
On relève seulement 5 agriculteurs qui passent au stade montaison à épi 1 cm du blé. Ils ne
mentionnent peu de contraintes, hormis le stade de l’adventice.
En général, le nombre d’interventions en interculture varient entre ces agriculteurs. Mais, on relève
deux agriculteurs qui passent plus de 11 fois. Aussi, les agriculteurs citant le plus d’adventices ont
tendance à effectuer plus de faux semis.
L’utilisation de la herse étrille est efficace contre les dicotylédones. Peu d’agriculteurs, 7 au total,
considèrent que ces adventices sont mal contrôlées. Même lorsqu’elles sont citées, la note de
nuisibilité est basse, entre 2 et 3.
Les vivaces et les graminées restent bien présentes. Le chardon, le rumex et la folle avoine sont les
adventices les plus difficiles à contrôler. Les méthodes préventives doivent être combinées avec le
hersage. Aucun des agriculteurs ayant une culture nettoyante dans leurs rotations se retrouvent avec
des vivaces mal contrôlées dans leurs blés.
Figure 63 : Pratiques de désherbage mécanique du blé tendre d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:26)
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Agriculteurs
Bineuse : Passage entre 2N et
épiaison
Bineuse : Passage entre
montaison et épi 1cm
Herse : Passage entre
montaison et épi 1cm
Bineuse : Passage au tallage
Herse : Passage au tallage
Bineuse : Passage entre post
semis et sortie hiver
Herse : Passage entre post
semis et sortie hiver
� La herse étrille et la bineuse :
La figure 64 illustre les périodes de passages et les outils utilisés pour chaque agriculteur. La plus part
des agriculteurs, 11 sur 14, débutent par un hersage. La herse peut être passée à différents stades,
entre le semis et la sortie hiver ou bien pendant le tallage. Ensuite les agriculteurs décident de passer
la bineuse au stade tallage ou bien montaison-épi 1cm. 4 agriculteurs passent une seconde reprise
pour détruire les adventices toujours présentes dans la parcelle. 2 agriculteurs passent la herse et la
bineuse à des stades plus avancés de la culture du blé.
Trois agriculteurs inversent l’ordre d’utilisation des outils. Dans un premier temps, ils passent la
bineuse au stade post semis ou bien tallage. Ils utilisent ensuite la herse au stade tallage et binent
ensuite aux stades suivants.
L’ensemble des agriculteurs sont satisfaits de la combinaison des deux outils dans le blé. Les passages
trop avancés dans la culture, à partir de la montaison, sont plus délicats et un peu moins délicats. Les
pratiques les mieux notées sont celles de l’agriculteur 9 et 13. Ils considèrent que les adventices
présentes sont bien maîtrisées.
L’analyse relève aussi que la folle avoine est l’adventice la plus difficile à maîtriser par les
agriculteurs. L’utilisation de la herse et de la bineuse n’empêche pas son développement.
Figure 64 : Période d’intervention de la herse étrille et de la bineuse sur la culture de blé pour chaque agriculteur (N : 14 agriculteurs)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 87
Stade du Blé
Itinéraire Effectifs Labour
Passage en
interculture
(moyenne)
1 5/14 5 4
2 4/14 3 3,75
3 3/10 0 3
4 1/10 1 2
5 1/10 1 2
Blé-Herse étrille et bineuse
14 agriculteurs
(**) 1 agriculteur passe à 2 reprises
(*) 1 agriculteur passe à ce stade
Semis Tallage 2N-épiaisonMontaison- épi 1cm
(*)
(**)
(*)
(*)
(*)
Figure 65 : Pratiques de désherbage mécanique du blé tendre d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:14)
3) La culture d’orge d’hiver ou escourgeon
6 agriculteurs ont correctement décrit leurs pratiques de désherbage de l’orge d’hiver. 3 sont
originaires de la Lorraine, 1 de la région Midi Pyrénées et 1 de la Haute Normandie. Ils sont
principalement dans des systèmes polyculture élevage, la production est facilement valorisable dans
les rations animales.
a) Les adventices
Les agriculteurs citent surtout les vivaces, le rumex et le chardon ainsi que les dicotylédones à
germination « indifférenciée », en particulier la matricaire, le pavot coquelicot, le gaillet.
b) Les actions de préventions
Les successions de culture sont principalement avec une culture nettoyante. Les agriculteurs sont des
éleveurs, ils peuvent facilement valoriser l’introduction d’une prairie dans leurs rotations.
Les cultures précédentes sont des cultures d’hiver, blé tendre ou association céréales protéagineux,
présentant un risque pour maîtriser la flore adventice dans la culture d’orge.
Malgré cela, les agriculteurs interviennent de nombreuses fois en interculture. Ils font 5 passages,
majoritairement entre 5 et 10 cm du sol, induisant des dates de semis « tardives » pour 4 d’entre
eux.
c) Le désherbage mécanique
L’outil de désherbage utilisé dans l’orge d’hiver est la herse étrille.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 88
� La herse étrille
Le premier passage se fait juste après le semis. Ils passent une à deux reprises en fonction des
situations .Les adventices sont encore jeunes, au stade filament blanc ou plantule, et sont facilement
déracinées. Les agriculteurs sont globalement satisfaits de l’efficacité de l’intervention, la note
accordée est en moyenne de 4. La moitié d’entre signalent avoir des soucis d’utilisation de l’outil à
cause des conditions pédoclimatiques. A cette période de l’année, début hiver, l’entrée du tracteur
est plus délicat, sol humide et pas assez portant.
Deux agriculteurs hersent à un stade plus avancé, entre la montaison et épi 1 cm. C’est le dernier
passage possible pour détruire les adventices nuisibles sur la culture sans trop endommager la
culture. On peut considérer cette intervention comme un rattrapage afin que l’agriculteur ne soit pas
envahit lors de la récolte.
Quelque soit le nombre et la période de passages, les agriculteurs sont autant contrariées par les
adventices à la fin de la culture. La folle avoine, le rumex et le pavot coquelicot sont les plus
problématiques.
Effectifs LabourPassage en interculture
2/6 3 5
(*) un agriculteur herse deux fois
(**) Un agriculteur herse à ce stade
Stade de l’orge d’hiver
Orge d’Hiver – Herse étrille
6 agriculteurs
(**)
Levée Tallage Epiaison
(*)
Figure 66 : Pratiques de désherbage mécanique de l’orge d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille (n : 6 AB)
4) La culture d’orge de printemps
7 agriculteurs désherbent leurs cultures d’orge de printemps. Ils sont originaires de la haute
Normandie principalement. La moitié est en GC et l’autre en PE.
a) Les adventices
Les agriculteurs retrouvent davantage de vivaces, chardon et rumex dans la culture d’orge de
printemps. Ils mentionnent peu d’adventices annuelles de germination de printemps.
b) Les actions de préventions
Les successions de culture sont principalement de type hiver. Deux agriculteurs, en polyculture
élevage, ont introduit une prairie dans leurs rotations. Les précédents sont systématiquement des
cultures d’hiver, blé ou colza. Ces données expliquent le peu d’adventices de printemps retrouvées
par les agriculteurs dans leurs parcelles. Elles n’ont pas eu la possibilité de se développer.
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1 2 3 4 5 6Agriculteurs
Hersage : Levée-avant tallage Hersage : Tallage
Effectifs Labour
Passage en
interculture
(moyenne)
4/6 4 2
2/6 2 5
(*) 1 agriculteur passe à deux reprises
Orge de printemps – Herse étrille
6 agriculteurs
Stade de l’orge de printemps
(*)
Levée Tallage Epiaison
Tous les agriculteurs labourent avant le semis pour enfouir les graines d’adventices. Ils interviennent
ensuite entre 1 à 7 passages pour faire lever les mauvaises herbes. La présence ou non d’un couvert
ou bien le nombre d’adventices dans la culture ne justifient pas ces différences.
c) Le désherbage mécanique
La grande majorité des agriculteurs utilisent la herse étrille pour désherber la culture, seulement 1 à
recours à la bineuse uniquement.
� La herse étrille Le premier passage de herse étrille se fait principalement quelques jours après le semis. Les
conditions pédoclimatiques conditionnent fortement l’efficacité de l’outil. Un agriculteur n’est pas du
tout satisfait de son intervention. Je précise que son sol est limoneux, à cette période de l’année, la
terre est fermée, les dents de la herse pénètrent mal dans la terre et donc ne déracinent pas les
adventices. Les autres agriculteurs sont sur des
sols plus argileux ne présentent pas de
contraintes pour ce passage.2 agriculteurs
hersent seulement au stade tallage, tandis que
deux autres passent une seconde fois.
Le hersage précédent n’a pas été détruit
suffisamment d’adventices pour que la culture
les rivalise. L’intervention à ce stade est plutôt
mal notée par les agriculteurs entre 0 et 3. Ils
citent beaucoup de contraintes comme les
conditions pédoclimatiques et le stade avancé
des adventices. Les résultats du hersage sur le
contrôle des adventices est mitigé, quelques
agriculteurs ont encore des problèmes avec les
vivaces et la folle avoine.
Figure 67 : Période d’utilisation de la herse étrille dans l'orge de printemps pour chaque agriculteur (N : 6 AB)
Figure 68 : Pratiques de désherbage mécanique de l’orge de printemps des agriculteurs utilisant la herse étrille (n : 6 AB)
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 90
5) La culture du tournesol
Parmi les 26 fiches complétées, 2 ont été retirées à cause d’un manque d’information.
La grande majorité des questionnaires est complétée par des agriculteurs du Sud Ouest de la France,
16 sur 26 retours. La répartition entre les exploitations en Grandes Cultures et en polyculture élevage
est hétérogène, 15 exploitations sont des céréaliers et 9 sont en polyculture-élevage.
a) Les adventices
Les adventices les plus citées sont le chénopode et le chardon. Les catégories d’adventices les plus
présentes dans le tournesol sont les dicotylédones de printemps, 47 citations, particulièrement
envahissante à la période estivale et les vivaces, 21 citations. Les adventices les plus citées se
développent en même temps que le tournesol, d’où la difficulté pour l’agriculteur de contenir leurs
infestations.
b) Les actions de préventions
Le type de sol est principalement argilo-calcaire. Il est le plus favorable pour les cultures de
printemps. Il se réchauffe vite, augmentant la vitesse de levée du tournesol.
Au sein de cet échantillon, on ne relève aucune tendance sur les successions des cultures. Elles sont
mentionnées dans les mêmes proportions. Le précédent est principalement une culture d’hiver et
aucun agriculteur n’implante une culture de tournesol deux années de suite.
Une très forte majorité des agriculteurs labourent. Les informations ne permettent pas savoir si le
labour est fait en hiver ou au printemps.
Ils font en moyenne 4,5 faux semis, allant d’ 1 à 11 passages. Les passages les plus nombreux sont sur
sols battants, limoneux et argilo-limoneux. Les sols sont encore fermés après l’hiver, les interventions
répétitives cassent la croute superficielle pour faciliter la levée des adventices et préparer un bon lit
de semence.
c) Le désherbage mécanique
On retrouve plusieurs pratiques de désherbage mécanique dans l’échantillon.
• La bineuse seule ; 10 agriculteurs
• La herse étrille et de la bineuse ; 8 agriculteurs
• La Houe Rotative et la bineuse ; 3 agriculteurs
• La Houe rotative, la herse étrille et la bineuse ; 3 agriculteurs
• La Houe rotative et la herse étrille ; 1 agriculteur
� La bineuse :
Les travaux en interculture sont variables entre les 10 agriculteurs. De plus, on ne relève pas de lien
entre le nombre d’intervention en interculture et le nombre de binage. La réussite ou non des faux
semis n’influence pas les interventions de désherbage.
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Agriculteur
NB de travaux très
superficiels (< 5 cm)
Nb de travaux
superficiels (5-10 cm)
Nb de travaux
profonds (> 10 cm)
Figure 69 : Passages de travaux du sol avant le semis du tournesol pour chaque agriculteur n’utilisant que la bineuse (n : 10 agriculteurs)
Les passages les plus importants sont plutôt après une culture d’hiver. Les faux semis détruisent un
maximum d’adventices qui ont pu germer lorsque le sol était inoccupé puisque peu d’entre eux font
un couvert végétal. Les semis sont à grands écartements, 62 cm à 7,25 gr/m². Il est nécessaire que les
agriculteurs sèment large pour que la bineuse passe entre les rangs sans endommager la culture. Par
contre, un agriculteur travaille différemment, il sème tard et l’écartement est de 35 cm à 8 gr/m². Un
semis plus fort peut pallier à des pertes de pieds lors des passages de bineuse.
Le graphique ci contre décrit les périodes de passages pour chaque agriculteur. Il relève qu’aucun
passage de bineuse ne s’effectue entre le semis et le stade cotylédon du tournesol.
Les passages débutent entre 1 à 2 paires de feuilles du tournesol, lorsque celui-ci est assez développé
pour ne pas être déraciné par les éléments bineurs. Les adventices sont encore jeunes et peuvent
être facilement arrachées et détruites. Lorsque ce binage n’a pas été efficace, un second passage est
effectué au stade 3-4 paires de feuilles. A ces jeunes stades, la présence de caches plants permettent
de protéger les rangs de tournesol.
5 agriculteurs binent à un stade supérieur à 4 paires de feuilles. Ils précisent faire une action de
buttage avec les socs et sans les caches plants ou bien utiliser les doigts « kress ». Ce travail détruit
les adventices sur le rang et la culture est suffisamment développée pour ne pas subir de dégâts.
Les contraintes les plus mentionnées sont les conditions pédoclimatiques d’intervention et le stade
des adventices, surtout pour les interventions après 6 feuilles du tournesol. Les adventices ont
beaucoup poussées à cette période, il devient plus difficile pour l’agriculteur de les arracher et de
bien passer entre les rangs de la culture.
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Agriculteur
> 4 P. de F.
3 à 4 P.de F.
1 à 2 P. de F.
Semis-
Cotylédon
Figure 70 : Périodes de passage de la bineuse dans le tournesol pour les agriculteurs utilisant que cet outil (N : 10 agriculteurs)
A la fin de la culture, le chénopode reste l’adventice la plus envahissante dans le tournesol. Elle se
développe en même temps que le tournesol, elle couvre excessivement le sol et sa hauteur pénalise
la culture pour la lumière. Sa vitesse de développement fait que les agriculteurs peuvent être
facilement dépassés si un binage n’a pas été effectué ou efficace. Dans un deuxième temps, les
agriculteurs citent les vivaces et le ray grass comme adventices contrariantes.
Stade du tournesol
(*) 1 agriculteur passe à 2 reprises
Effectifs Labour
Passage en
interculture
(moyenne)
4/10 4 6
5/10 2 4
1/10 1 8
(*)ET/OU
Semis-
cotylédon1 à 2 P. de
feuilles
> 4 P. de
feuilles
3 à 4 P. de
feuilles
Figure 71 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la herse étrille seule (n:10)
� La herse étrille et la bineuse
La herse étrille est le premier outil utilisé. Elle est passée dans les premiers stades de la plante, entre
le semis et 1 à 2 feuilles. Cette intervention est notée comme la plus efficace par les agriculteurs. Ils
mentionnent peu de contraintes de passages. L’outil est rarement utilisé Dés le stade 1-2 feuilles du
tournesol, ils binent la culture. La majorité des agriculteurs passent une seconde fois au stade 3-4
feuilles ou le stade 4 paires de feuille passé. A ces stades, le tournesol est plus développé, les
agriculteurs en profitent pour agir sur le rang avec un effet « buttage ». La principale contrainte pour
l’utilisation de la bineuse est liée au stade des adventices. A cette période, les adventices qui n’ont
pas été détruites pas la herse étrille se sont épanouies, rendant le binage plus difficile. Malgré cette
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 93
précision, les agriculteurs sont satisfaits de la combinaison de ces deux outils dans le tournesol. Ils
mentionnent peu d’adventices encore présentes, moins de 2 par agriculteur, dont les notes de
nuisibilité sont faibles, entre 1 et 2.
Semis-
cotylédon1 à 2 P. de
feuilles
> 4 P. de
feuilles
3 à 4 P. de
feuilles
Itinéraires Effectifs Labour
Passage en interculture
(moyenne)
1 5/8 4/5 3
2 2/8 2/2 3 et 11
3 1/8 1 3
(*) 1 agriculteur à ce stade
(*)
(*)
TOURNESOL- Herse étrille et bineuse
8 agriculteurs
Figure 72 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:8)
En conclusion, le désherbage de la culture du tournesol débute dés le semis jusqu’à la limite de
passage du tracteur. La bineuse est l’équipement opté par les agriculteurs. La diversité des éléments
bineurs, les socs ou les doigts « Kress » augmentent les possibilités de travailler prés des pieds de
tournesol et la facilité de passage. Les quelques agriculteurs ajoutant la herse étrille et la houe
rotative dans leurs pratiques sont satisfaits de l’efficacité. Peu d’agriculteurs utilisent la houe
rotative, elle présente malgré tout de nombreux avantages sur sols battants lors du développement
du tournesol. De manière générale, les nombres et les notes des adventices considérées comme mal
controlées sont faibles. Hormis pour le chénopode qui reste encore assez préoccupante.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 94
6) La culture de soja
20 fiches ont été complétées par les agriculteurs, seulement 1 fiche n’est pas valorisable.
19 agriculteurs sont de la région midi pyrénéen. L’orientation technico-économique est surtout en
Grandes Cultures pour 17 agriculteurs.
a) Les adventices
Par rapport au tournesol, une culture proche du tournesol, les agriculteurs citent en moyenne plus
d’adventices problématiques. Les dicotylédones de printemps sont les plus citées, telles que le
chénopode, l’amarante, la morelle, la renouée et le xanthium. Des adventices très envahissantes lors
de la période estivale. Les agriculteurs citent ensuite les graminées de printemps, telles que le panic,
la sétaire puis les vivaces.
b) Les actions de prévention
De même que pour le tournesol, on retrouve surtout des sols argilo calcaire et argilo-limoneux. Je
rappelle que ces sols sont bien adaptés aux cultures de printemps. La majorité des agriculteurs ont
des successions de cultures de printemps. Une sélection des adventices a pu s’opérer. Cela peut en
partie expliquer pourquoi l’on retrouve beaucoup d’adventices à germination de printanière.
Seulement deux agriculteurs font un couvert végétal. 6 agriculteurs labourent. Les nombres
d’interventions en interculture sont très variables, entre 1 à 11 passages. La moyenne est de 5,5
passages. Les agriculteurs doivent compenser l’absence de couvert par un nombre important de
travaux en interculture pour prévenir des infestations d’adventices.
c) Le désherbage mécanique
La culture de soja, tout comme les autres cultures de printemps, permettent une plus grande liberté
de choix des outils de désherbage. Au sein de l’échantillon, on retrouve les combinaisons suivantes :
• La Herse étrille et la Bineuse ; 10 agriculteurs
• La Bineuse ; 3 agriculteurs
• La Houe Rotative, la Herse étrille et la Bineuse ; 3 agriculteurs.
• La Houe Rotative et la Bineuse ; 2 agriculteurs
• La Herse Etrille ; 1 agriculteur
� La herse étrille et la bineuse
La figure suivante illustre les pratiques de désherbage mécanique pour chaque agriculteur. Les
démarches entre eux sont assez hétérogènes.
Malgré cela, on constate que le premier outil de désherbage utilisé est la herse étrille. Elle est utilisée
quelques jours après le semis. Les adventices sont suffisamment jeunes pour être facilement
déracinées. L’ensemble des agriculteurs sont satisfaits des résultats de cette intervention.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 95
0
1
2
3
4
5
6
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
No
mb
re d
e p
ass
ag
es
Agriculteur
Bineuse : > à 4 F.
Bineuse : 3 à 4 F.
Herse : 3 à 4 F.
Bineuse : 1 à 2 F.
Herse : 1 à 2 F.
Bineuse : Prélevée-Cot.
Herse : Prélevée-Cot.
Effectifs Labour
Passage en
interculture
(moyenne ou
nombre)
4/10 4 4
3/10 2 De 2 à 12
2/10 1 5
1/10 1 1
Soja – Herse étrille et bineuse
10 agriculteurs
Stade du Soja
(*) Un agriculteurs ne passe pas l’outil
(**) Un agriculteur passe à 2 reprises
(***) Un agriculteur passe la bineuse en plus
OU
Prélevée 1/2 Feuilles 3/4 Feuilles >4 Feuilles
(**) (*)
(*)
(***)
(*)
(*)
Ensuite, les agriculteurs continuent de herser à un autre stade ou bien utilisent la bineuse.
Quelque soit l’outil utilisé, les agriculteurs sont très satisfaits de l’efficacité du désherbage. De plus,
seulement un agriculteur rencontre des difficultés pour intervenir.
Les résultats sur les adventices sont favorables, les agriculteurs ne citent en moyenne qu’une
adventice problématique mais le niveau de nuisibilité faible, entre 1 et 2.
Figure 73 : Périodes d’intervention de la herse étrille et de la bineuse dans la culture de soja (n :10 AB)
Figure 74 : Pratiques de désherbage mécanique du soja des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:10)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 96
7) La culture de maïs
14 agriculteurs ont suffisamment décrit leurs stratégies de désherbage mécanique pour être
analysés. Ils sont originaires des pays de la Loire, de la Haute Normandie, du Centre, de la Lorraine et
de l’Ile de France.
Leurs orientations technico-économique est PE, sauf pour 3 agriculteurs. La production est valorisée
dans la ration des animaux, bovins ou porcins.
a) Les adventices
Tous les agriculteurs retrouvent des adventices dans leurs parcelles. Ils citent en priorité les
dicotylédones telles que le chénopode et la renouée. Elles germent et se développent en même
temps que le maïs. Les vivaces sont aussi présentes dans leurs cultures.
b) Les actions de préventions
Les successions de cultures sont de type « hiver » ou avec une culture nettoyante.
Aucun agriculteur ne fait une culture de printemps avant le maïs. Ils sèment soit une céréale d’hiver
ou une prairie temporaire. La diversification des cultures limite la spécialisation d’une flore
adventice de printemps, néfaste pour le maïs.
Afin de limiter le développement des adventices durant l’interculture, après un précédent hiver, la
moitié des agriculteurs implantent un couvert végétal.
Lorsque l’on prend en compte les agriculteurs ayant une culture précédente prairie, (détruite avant
le semis du maïs), seulement 4 agriculteurs prennent le risque de laisser un sol nu durant tout l’hiver.
Les travaux en interculture sont plutôt similaires entre les agriculteurs, ils passent en moyenne à 3
reprises. Ces passages répétitifs diminuent le stock de graines d’adventices du sol avant le semis du
maïs. Ils labourent aussi, ce qui enfouit une partie des graines d’adventices.
Ces opérations permettent à la culture de lever de manière homogène sans être pénalisée par les
adventices.
c) Le désherbage mécanique
Comme pour le tournesol, l’utilisation des outils de désherbage est variable au sein de l’échantillon.
• La bineuse et de la herse étrille ; 5 agriculteurs
• La bineuse seule ; 3 agriculteurs
• La herse étrille seule ; 2 agriculteurs
• La Houe rotative, Herse étrille et de la bineuse ; 2 agriculteurs
• La houe rotative et de la bineuse ; 2 agriculteurs
� La herse étrille et la bineuse
Les démarches de désherbage débutent systématiquement par la herse étrille. 4 agriculteurs
interviennent au stade levé, quelques jours après le semis. Les adventices sont encore jeunes, les
dents de la herse les déracinent facilement. Il suffit ensuite que les conditions météo soient
favorables pour les assécher. C’est pourquoi, les agriculteurs notent très favorablement l’efficacité
de cette intervention.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 97
0
1
2
3
4
5
1 2 3 4 5
No
mb
re d
e p
ass
ag
es
Agriculteur
Herse : Prélevé-Levée Herse : 2-4 F. Bineuse : 2-4 F. Bineuse : 6-8 F.
Effectifs Labour
Passage en
interculture
(moyenne)
3/5 2 3
1/5 1 3
1/5 1 4
Stade du Maïs Prélevée 2/4 Feuilles 6/8 Feuilles
(*) 1 agriculteur passe à deux reprises
Maïs – Herse étrille et bineuse
5 agriculteurs
Un agriculteur ne rencontrant aucune contrainte ne répète l’opération à 3 reprises. Il détruit ainsi un
maximum d’adventice. Trois agriculteurs hersent au stade 2-4 feuilles. Ils sont satisfaits des résultats.
Aucun agriculteur n’utilise la herse aux stades suivants, l’intervention risque de provoquer des
dégâts, les dents peuvent déchirer les feuilles du maïs
Ensuite, les agriculteurs utilisent
la bineuse. Le maïs est semé à
grand écartements, 75cm pour
permettre le passage des
éléments bineurs entre les
rangs.2 agriculteurs
interviennent à partir du stade
2-4 feuilles. Ils n’ont pas
rencontré de contraintes lors de
binage.
4 agriculteurs interviennent au
stade suivant, 6-8 feuilles. Ils
précisent butter en même temps le rang de la culture. Le maïs est suffisamment développé pour ne
pas être pénalisé par ce dépôt de terre. Au contraire, ce buttage détruit les adventices de l’inter rang
mais aussi du rang de la culture.
Les agriculteurs sont globalement satisfaits par ce travail et ne mentionnent aucune contrainte de
passage.
Même si l’efficacité des pratiques de désherbage est relativement bien notée, l’impact sur les
adventices est modéré. 2 agriculteurs, le n°2 et 3 ne rencontrent pas de problèmes d’adventices à la
fin de la récolte. Contrairement aux trois autres agriculteurs, le chénopode, la renouée et le panic
semblent encore difficile à gérer.
La
Figure 75 : Utilisation de la bineuse et de la herse étrille dans la culture de maïs pour chaque agriculteur (n : 5 agriculteurs)
Figure 76 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:5)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 98
8) La culture du colza
Parmi les 14 fiches remplies, seulement 7 fiches sont remplies assidument pour être analysées. Les
fiches sont essentiellement issues de la région bretonne dans des systèmes Grandes Cultures.
a) Les adventices
Les adventices les plus rencontrées par les agriculteurs sont le rumex et la folle avoine.
La catégorie d’adventices la plus importante est celle des graminées. Leur cycle de germination est
soit d’hiver ou bien indifférenciée, proche du cycle de développement du colza.
b) Les actions de préventions
Même si l’échantillon est faible, on remarque peu d’agriculteurs sèment le colza dans une succession
de culture d’hiver, considérée comme « à risque ».
Le précédent est généralement une culture d’hiver, céréales ou associations céréales protéagineux.
La culture est semée quelques semaines après la précédente récolte, diminuant la période
d’inoccupation du sol. C’est pourquoi aucun couvert n’est mentionné et que le nombre
d’interventions est assez limité, 2,5 en moyenne.
Les agriculteurs pratiquent systématiquement le labour.
Selon les régions, les périodes de semis sont plutôt classiques, entre le 15 et le 30 aout.
c) Le désherbage mécanique
Les outils utilisés pour le colza sont :
• La herse étrille seule ; 4 agriculteurs
• La bineuse seule ; 2 agriculteurs
• La bineuse (frontale) et de la herse étrille ; 1 agriculteur
� La herse étrille
Les 4 agriculteurs ne font qu’un passage de herse étrille mais à des stades de développement du
colza différents :
- Cotylédon ; 1 agriculteur
- 3-4 feuilles ; 1 agriculteur
- Montaison ; 2 agriculteurs
Les différentes périodes d’utilisation montrent bien la polyvalence de cet outil dans le colza. Il est
aussi bien utilisé après la levée de la culture qu’après la reprise de la végétation.
Les agriculteurs sont moyennement satisfaits de l’efficacité sur les adventices, les appréciations sont
faibles. De plus, certaines adventices restent toujours difficiles à contrôler, comme la folle avoine, le
rumex et la vesce.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 99
Stade du Colza
Effectifs Labour
Nombre de passage en
interculture
2/4 2 1 et 2
2/4 2 0 et 3
Cotylédon 3/4 Feuilles 6/10 Feuilles Reprise de végétation-
Montaison
COLZA-Herse étrille
4 agriculteurs
OU
Figure 77 : Pratiques de désherbage mécanique du colza des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:4)
� La bineuse
Les deux agriculteurs sèment à grands écartements, 50cm pour permettre le passage de la bineuse
mais à des densités de semis plutôt faibles, 63 gr/m².
Les deux agriculteurs interviennent à deux reprises, aux stades 3-4 feuilles et 6-10 feuilles du colza.
La culture est assez établie pour ne pas être pénalisée par des projections de terre et supporter un
léger buttage sur le rang. Aucun agriculteur n’a noté l’efficacité des interventions.
� La bineuse frontale et la herse étrille
Un agriculteur utilise ici un outil peu utilisé, la bineuse frontale à l’avant du tracteur combiné avec
une herse étrille à l’arrière, certainement un outil fabriqué à la ferme. Il associe ainsi les propriétés
des deux outils.
Après avoir semé à grands écartements, l’agriculteur passe dés le stade cotylédon, puis rosette et à
la reprise de la végétation. Les passages sont, d’après lui, particulièrement efficaces, surtout contre
les graminées. Il déclare avoir des contraintes de passages à cause du stade avancé des adventices
lors de la dernière intervention.
Les informations sur le désherbage du colza sont assez pauvres. Les questionnaires ne sont pas assez
complétés. Les données valorisées montrent que les agriculteurs ne sont pas figés sur une seule
démarche de désherbage.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 100
0
1
2
3
1 2 3
Nb
de
pa
ssa
ge
s
Agriculteur
Hersage : 2-4F
Hersage : 6-8F
Binage: 6-8F
9) La culture de féverole d’hiver
7 agriculteurs ont complété une fiche sur la féverole d’hiver, mais seulement 5 désherbent leurs
cultures. 2 sont issus des Pays de la Loire et 3 de l’Ile de France, principalement dans des systèmes
Grandes Cultures
a) Les adventices
Les adventices les plus rencontrées par les agriculteurs sont surtout des vivaces ; le rumex et
chardon. Ils mentionnent aussi la matricaire et la folle avoine.
b) Les actions de préventions
Au sein de ce faible effectif, les successions de cultures sont principalement d’hiver.
Par rapport aux autres cultures, le nombre d’intervention en interculture est généralement plus
faible, entre 0 et 1 passage. Seul un agriculteur intervient à 4 reprises. 3 agriculteurs sèment une
culture de printemps comme précédent, cette alternance diminue la pression d’adventices pour la
culture de féverole d’hiver. Les conditions optimales d’intervention sont délicates, la période entre la
récolte et le semis de la féverole est faible et les sols sont argileux.
c) Le désherbage mécanique
Les outils utilisés dans la féverole sont :
• La herse étrille et la bineuse ; 3 agriculteurs
• La herse étrille seule ; 2 agriculteurs
� La herse étrille et la bineuse
Les 3 agriculteurs désherbent à des stades avancés de la culture. Comme le montre la figure 62, les
agriculteurs passent dans un premier temps la herse étrille. Il bine la féverole au même stade à une
ou deux reprises au stade 6-8 feuilles. Aucun agriculteur ne désherbe avant le stade 2 feuilles et
après le stade floraison.
Les principales contraintes
d’utilisation sont liées aux
contraintes du sol lors du
premier désherbage. La
couche superficielle du sol est
dure et battante en sortie
d’hiver, les dents de la herse
doivent difficilement pénétrer
dans des sols limoneux ou
argilo-limoneux des
agriculteurs. Les notes
d’efficacité affectées sont
globalement bonnes, hormis pour un hersage au stade 6-8 feuilles. Les adventices sont bien
maîtrisées, sauf la folle avoine qui reste problématique.
Figure 78 : Utilisation de la herse étrille dans la culture de féverole d’hiver pour chaque agriculteur (N : 3 AB)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 101
Effectifs Labour
Passage en
interculture
(nombre)
2/3 2 0 et 4
1/3 0 1
Stade de la féverole d’hiver
(*) 1 agriculteur bine à deux reprises
Féverole d’Hiver- Herse étrille et bineuse
3 agriculteurs
(*)
Levée 2/4 Feuilles6 Feuilles-
Floraison
Figure 79 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:3 AB)
10) La culture de féverole de printemps
7 agriculteurs ont complété une fiche sur la féverole d’hiver, mais 3 agriculteurs n’ont pas
suffisamment complété le questionnaire pour être valorisé. Parmi les 4 agriculteurs restants, 3 sont
issus de la haute Normandie et 1 de la région Centre.
a) Les adventices
Les adventices rencontrées sont des vivaces ; le rumex et chardon et des dicotylédones de printemps
et des graminées de printemps.
b) Les actions de préventions
Trois agriculteurs précisent semer un précédent « hiver » avant la féverole de printemps. Même si la
période en interculture est plutôt longue, aucun ne fait de couvert. Ils font entre 3 et 4 déchaumages
ou faux semis et un labour avant de semer.
c) Le désherbage mécanique
Parmi les 4 agriculteurs, 3 n’utilisent que la herse étrille et 1 agriculteur seulement la bineuse.
� La herse étrille
Le premier passage de herse se fait juste après le semis pour deux agriculteurs ou bien au stade 4-6
feuilles de la féverole. Un seul agriculteur passe une seconde fois, au stade 6-8 feuilles afin de
détruire les adventices toujours présentes dans la parcelle.
Les notes d’efficacité sont très variables entre les agriculteurs. L’agriculteur intervenant à deux
reprises, stade levée et 6-8 feuilles est satisfait à l’inverse de l’agriculteur ne hersant qu’au stade 4-6
feuilles. D’ailleurs, ils mentionnent le plus d’adventices difficilement maîtrisables à la fin de la
culture.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 102
Effectifs LabourPassages en
interculture
2/3 2 2
1/3 1 3
Stade de la féverole de printemps
(*) 1 agriculteur ne passe pas
Féverole de printemps – Herse étrille
3 agriculteurs
(*)
Levée 2/4 Feuilles 6 Feuilles-Floraison
Figure 80 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole de printemps des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:3)
Cette première analyse des résultats permet d’obtenir une photographie des pratiques des
agriculteurs pour maitriser les adventices. Elle ne permet de savoir les raisons qui déclenchent le
passage d’un outil.
Je poursuis mon étude par l’analyse de trois entretiens approfondis menés des agriculteurs.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 103
D. Les règles de décisions pour gérer le désherbage mécanique
Après avoir analysé les pratiques de désherbage mécanique, je tente de comprendre les éléments
qui déclenchent l’intervention. Pour cela, je dispose de trois entretiens auxquels j’ai participé lors de
la première et la seconde phase.
Les agriculteurs enquêtés sont les suivants :
• Agriculteur 1 : Agriculteur biologique depuis 1992 et son exploitation est située en Loire
Atlantique. Il est céréalier et possède un atelier animal, 35 bovins viande. Il a 156 ha, dont 20
ha sont des prairies permanentes. Il décrit sa culture de blé tendre d’hiver et de tournesol.
• Agriculteur 2 : Céréalier converti à l’AB depuis 10 ans. Son exploitation de 100 ha est située
au sud de l’Indre et Loire. Il décrit sa culture de féverole d’hiver et de tournesol.
• Agriculteur 3 : Céréalier biologique depuis 1995 et son exploitation est située en Indre-et-
Loire. Sa surface est de 167ha. Il décrit sa culture de blé tendre et de tournesol.
a) Agriculteur 1 (44)
Il cultive sur des sols limoneux argileux, entre 17 et 20% d’argile. Les sols sont peu profonds et
plutôt hydromorphes. L’agriculteur est vigilant a utiliser les outils lorsque le sol est ressuyé afin de
minimiser les dégâts. Dans le cas contraire, selon lui, le sol colle aux outils, se transforme en « pâte à
modeler » et devient impossible à travailler.
L’agriculteur est en recherche d’une rotation diversifiée pour ne pas épuiser les sols avec des cultures
ayant des débouchés. Les précédentes rotations étaient selon l’agriculteur pas assez diversifiées pour
casser le cycle des adventices. En 2010, son assolement est : 30 ha de blé, 16 ha de colza, 10 ha
d’avoine, 15 ha d’association triticale et féverole, 11 ha de féverole, 13 ha de tournesol, 20 ha de
sarrasin, 4 ha de maïs, 20 ha de prairies permanentes et le reste en prairies temporaires de trèfle
violet et Ray Grass.
Cet agriculteur possède trois outils de désherbage mécanique, une herse étrille, d’une bineuse et
d’une écimeuse.
Sa herse étrille est de marque, Heinbrock, de 12m, avec 480 dents de diamètre 8mm, 8 panneaux de
1,5 m. Il peut facilement régler son agressivité. La vitesse d’utilisation est entre 5 et 9 km/h, en
fonction de la période de passage.
Sa bineuse est un porte outil intégré sur le tracteur. L’outil dispose de 13 éléments de binage, 33 cm
d’inter rang en moyenne, hormis sous les roues du tracteur, l’écartement est de 44 cm. Les éléments
bineurs sont des socs à cœurs, ils sont plus résistants aux cailloux et sont plus économiques. La
bineuse est utilisée pour toutes les cultures, d’hiver et de printemps. Ainsi l’agriculteur a adapté son
semoir, le semis est à 35 cm. L’outil est très rentable, 80 euros/an/ha.
Son écimeuse est un outil « maison », il est de 4 m de large. Elle est fabriquée à partir d’une barre de
coupe de moissonneuse et elle est adaptée à son tracteur.
i. La culture de blé
La culture de blé est semée après une culture de printemps, le tournesol ou une prairie temporaire,
trèfle violet et Ray Grass. L’agriculteur fait plusieurs déchaumages systématiques après la récolte du
précédent et avant le labour de la culture. L’idée est de profiter de la fraicheur du sol pour faire
germer les adventices et de les détruire au prochain passage. Le cover crop travaille dans les 8
premiers centimètres, suffisamment profond pour lever une maximum d’adventices. En plus,
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 104
l’agriculteur utilise un néo déchaumeur à pattes d’oies. Il a pour effet d’ouvrir le sol et de permettre
la pénétration de l’air chaud dans le sol. Ainsi, la chaleur assèche les racines de vivaces, en particulier
le chardon et le rumex. Ses travaux en interculture ont des résultats plutôt satisfaisants.
Ensuite, il procède à un labour. Il détruit les adventices, juste avant le semis. Il est arrivé que
l’agriculteur ne laboure pas, les adventices se sont alors développées en même temps que le blé. Ce
salissement n’a pas pu être rattrapé par le désherbage mécanique. Il garde une mauvaise expérience
du non labour.
L’agriculteur n’intervient pas avant la levée de la culture. Le premier passage de désherbage
mécanique se fait en hiver, au stade 3 feuilles, avec la herse étrille si le sol est portant (quatre années
sur cinq. Le hersage est peu rapide, 5km/h, en raison de la fragilité de la culture. Ce désherbage
permet à la culture de « gagner » du temps sur les adventices. Le blé peut mieux se développer et
rester compétitif par la suite.
Ensuite, l’agriculteur désherbe à l’aide d’une bineuse au stade tallage. Les sols limoneux sont plus
faciles à travailler à l’inverse des autres terres qui prennent « en masse » dés le premier passage.
L’intervention est lente, 5km/h avec « effet buttage » en plus. En fonction du salissement de la
parcelle et de la portance du sol, l’agriculteur bine une seconde fois.
L’agriculteur herse sa parcelle, seulement si la bineuse a été pratiquée une semaine avant. Elle casse
la croute superficielle du sol, facilitant le travail de la herse. Le hersage est peu profond mais plus
rapide et agressif. La culture est alors bien implantée et l’intervention doit détruire des adventices
plus développées.
Au stade épi 1 cm, l’agriculteur poursuit sa méthode, il passe la bineuse puis la herse étrille. La
bineuse détruit les adventices sur l’inter rang et la herse arrache la vesce. Le passage de la herse
n’est pas systématique.
Si la parcelle est encore trop sale, il bine une dernière fois au stade gonflement du blé.
Parfois, l’agriculteur écime sa culture de blé lorsque les folles avoines sont trop envahissantes et sont
au stade grenaison. Il intervient ponctuellement sur la parcelle.
A la fin de la culture, l’agriculteur ne mentionne pas d’adventices difficiles à maîtriser. Grâce aux
multiples passages, il est en mesure de lutter contre celles qui lui posent le plus de problème, la folle
avoine, le rumex, le pavot coquelicot, la vesce sauvage et la matricaire.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 105
Semis , 30 cm
La parce lle est encore infestée
d’adventices
Dernier binage
5km/h (non
systé matique)
La chaleur de l ’été
pour le néo
déchaumeur et le développeme nt des
adventices pour le
vibroculteur
2 à 3 passages de
vibroculteur et néodéchaumeur et
labour
La fin de la
récolte
Déchaumage
avec un cover crop et néo
déchaumeur
Récolte
Pas d’intervention en prélevé
3 F. Tallage Gonflement Epi 1 cm
Le sol est portant
et la vesce est
trop développée
1 ou 2 binages
5km/h suivi d ’un hersage 9 km/h
(pour la vesce)
Maturation
Description des pratiques de désherbage de l’agriculteur 1 (44)
Culture de blé
Semences de fermePrécédents : Tournesol ou trèfle violet/Ray Grass
Adventices prob lématiq ues :
Folle avoine, rumex, Vesce
sauvage, pavot coquelicot,
D és que le sol
est ressuyé et
suffisamment portant et le
s tade des
adventices
H ersage lent
5km/h
Critères d'intervention
Interventions
Objectifs
Le sol est sale et
bien portant. Les
sols limoneux sont plus faciles.
1 ou 2 binages
lent 5km/h suivi
d ’1 he rsage
9km/h
Règles générales d’intervention : Conditions pédoclimatiques, observation des adventices et niveaux d’infestations
L’état de grenaison de la
folle avoine et
l’impossibilité de passer
avec un autre outils
Ecimage
Résultats : L’agriculteur est satisfait de l’efficacité de ces pratiques. La complémentarité du binage et du hersage est efficace contre les adventices et pour la structure de son sol.
Toutes les populations d’adventices sont en diminution hormis la folle avoine
Freiner le dvp des
vivaces, préparer un
champ propre pour le blé
Ne pas a ugmenter
le stock
semencière du sol
Détruire les
adv. de l’inter
rang
Détruire les adv.
de l’inter rang
et é mietter la terre avec la
herse
Un effet buttage
pour détruire les
adv. sur le rang, émietter la terre
ave c la herse
Passer dés que
poss ible en
évitant des dégâts sur la parcelle
pour détruire les
plantules
Profiter de la
chaleur pour épuiser les
vivaces
Figure 81 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 1 dans la culture de blé
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 106
ii. La culture de tournesol (Figure 69)
Une culture de printemps se prépare dés la récolte du précédent. L’agriculteur fait deux à trois faux
semis à l’aide d’un vibroculteur et d’un rouleau. La combinaison de ces deux outils fait lever un
maximum d’adventices avant d’être détruites. A partir de mi septembre, il sème un couvert végétal,
une association de navet et d’avoine. Il laboure sa parcelle en février lorsque le sol est portant. Une
reprise de labour est effectuée en avril. Il sème ensuite la culture à l’écartement de sa bineuse à 30
cm. Cet écartement est adapté à celui de la bineuse.
Le premier passage de herse se fait lorsque la culture est bien implantée, au stade 2-3 paires de
feuilles de tournesol et dans des conditions séchantes. Ensuite, il passe la bineuse lentement au
stade 4 paires de feuilles du tournesol, il désherbe ainsi l’inter rang. Un second binage est effectué à
la limite de passage du tracteur. Un effet buttage permet de recouvrir les adventices sur le rang.
L’agriculteur est plutôt satisfait de ces pratiques dans le tournesol. Il parvient à maîtriser le
chénopode et la sanve. Le chardon reste un problème, mais il n’hésite pas à intervenir à la main pour
le détruire.
De manière générale, le désherbage est la priorité pour cet agriculteur. Il observe régulièrement sa
parcelle. Ses observations déclenchent le moment de passage. Elles sont déterminées en fonction
des infestations d’adventices et de la portance du sol. Il a connaissance des caractéristiques
biologiques des adventices et des impacts négatifs sur la culture. Néanmoins, il se montre tolérant à
la présence d’adventices, du moment qu’elles ne concurrencent pas sa culture.
L’agriculteur a une bonne expérience de la culture biologique : 18 années. La propreté est une
priorité pour lui car un champ trop sale augmente le stock de semence d’adventices l’année suivante.
C’est pourquoi, il a adapté l’ensemble de ses outils de désherbage mécanique et il intervient toujours
après avoir observé l’état d’infestation d’adventice dans sa parcelle et pris en compte les conditions
pédoclimatiques. Même si les adventices sont présentes, il n’interviendra pas en temps humide ou
pluvieux. Il pratique le binage des céréales, une pratique peu courante, mais qui lui semble
particulièrement efficace. La bineuse travaille sur le rang et augment l’efficacité du hersage.
Néanmoins, l’agriculteur passe de nombreuses fois dans culture de blé, jusqu'à 9 passages, sans
compter les multiples déchaumages. Les résultats sont, selon lui, satisfaisants, mais est –il possible
d’atteindre les mêmes exigences avec moins d’interventions ?
Ses pratiques de désherbage dans la culture de tournesol sont plus classiques, les outils et les
périodes d’interventions sont proches de ce que l’on retrouve dans la bibliographie.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 107
Semis à 30 cm
Stade de
l’adventice
Binage (avec un
effet buttage)
L’état du sol déclenche
le labour et le
développement des
adventices déclenche le vibrocu lteur
2 à 3 passage de cover crop et d ’un rouleau en
été, labour d ’hiver puis
une à deux reprises de labour avec un vibro et
un rouleau
Récolte
Asso ciation
d’avoin e et
de navet
sem ée en
sep tembre
2-3 P. de F. Limite de pass age 4 P de F.
Stade de
l’adventice
Binage 5 km/h
sur l’inter rang
Description des pratiques de désherbage de l’agriculteur 1 (44)
Culture de tournesolPrécédents : blé
Adventices p roblématiques :
Chardon, chénopode, sanve,
rumex
Couvert
Règles générales d’intervention : Conditions pédoclimatiques, observation des adventices et niveaux d’infestations
Les conditions
séchantes et la
cu lture est bien implantée, pas
touj ours possible
Hersage
superficiel, 6 km/h
Résultats : L’agriculteur est satisfait de l’efficacité de ces pratiques. La reprise du labour est efficace uniquement dans de bonnes conditions climatiques.
Toutes les populations d’adventices sont en diminution, le chardon reste une vivace difficile à contenir
Préparer de bon faux semis pour
faire lever un maximum d’adv.
(rouleau pour appuyer le sol) et
enfouir les adv. avec le labour
Détruire les plantules
d’a dventices
Désherber
l’inter rang
Détruire les
adv. Présentes
sur le rang
Critères d'intervention
Interventions
Objectifs
Figure 82 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 1, dans la culture de tournesol
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 108
b) Agriculteur 2 :
Les sols de son exploitation sont à 80% argilo-calcaire et 20% des sables de rivière.
Sa rotation est sur 8 ans, luzerne, blé, maïs, féverole, blé, tournesol, triticale/pois et orge.
L’agriculteur déclare avoir des problèmes récurrents avec quelques adventices : la folle avoine, le
gaillet et le chardon. Selon l’agriculteur, le labour n’est pas un moyen efficace pour lutter contre la
folle avoine. Même enfouie profondément, cette adventice peut germer. Alors il préfère pratiquer
plusieurs faux semis pour diminuer le stock semencier. Aussi, les déchaumages en été ouvrent le sol
et permettent l’entrée de la chaleur ce qui assèche les racines des vivaces.
Pour intervenir pendant la culture, l’agriculteur se base principalement sur son observation des
adventices et l’historique de la parcelle. Il adapte stratégie de désherbage mécanique aussi en
fonction de son parc matériel et des conditions pédoclimatiques. Par exemple, il ne passe pas la
herse dans ses terres sableuses.
L’agriculteur possède plusieurs outils de désherbage mécanique.
• Une herse étrille
• Deux bineuses : Une bineuse est une ancienne bineuse à betterave de 6 rangs. La seconde
est plus récente, de largeur 4,5m et de 6 rangs. Elle est guidée grâce à un traçage au sol lors
du semis.
i. La culture de féverole d’hiver
La culture de féverole fait partie de la rotation de l’agriculteur d’après son expérience, elle empêche
le développement du chardon et de la folle avoine.
La féverole est semée après une culture de printemps, le maïs. Après la récolte du précédent,
l’agriculteur fait plusieurs déchaumages avec un actisol. L’outil fissure le sol profondément, entre 15
et 20 cm et détruit les rhizomes des vivaces.
Ensuite l’agriculteur laboure si le niveau d’infestation d’adventices est élevé.
La féverole est semée avec un semoir classique. Une semaine après, l’agriculteur passe systématique
la herse. Le stade « filament blanc » de l’adventice est idéal selon l’agriculteur pour herser
efficacement. Les dents arrachent facilement les jeunes plantules. L’agriculteur repasse au stade 2-4
feuilles de la féverole lorsque le sol est ressuyé. Dans de bonnes conditions, temps sec et sol aéré ou
souple, les mauvaises herbes sont arrachées et parallèlement le sol se réchauffe rapidement. Ce qui
est bénéfique pour la culture. Un dernier passage est effectué au stade 6 feuilles, fin mars, toujours
quand les conditions pédoclimatiques le permettent.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 109
Semis
Le niveau
d’ infestation d’adv.
Dernier hersage 8 km/h
La récolte du précédent et
le salissement de la parcelle
2 à 3 passages d’actisol, 15-20cm de profondeur et
labour (pas systématique)
Récolte Levée 6 F.2-4 F.
Sol ressuyé
1 hersage 8 km/h
Description des pratiques de désherbage de l’agriculteur 2 (37)
Culture de féverole
Semences de fermePrécédents : Maïs
Advent ices prob lématiq ues :
Folle avoine, chardon
Stade filament
b lanc des
adventices et so l ressuyé
1 hersage 8 km/h
Règles générales d’intervention : Le climat, ses observations de la parcelle et h istorique de la parcelle
Résultats : L’agriculteur est satisfait de l’efficacité de ces pratiques. Le hersage 8 jours après le semis est systématique. Cela permet à la culture d’être plus compétitive. Les adventices problématiques sont en diminution dans la féverole, c’est pourquoi l’agriculteur conserve cette culture dans sa rotation.
Les déchaumages
épuisent les vivaces
et le labour détruit les adv.
Détruire les adv. et
réchauffer le sol.
Détruire les adv.
et réchauffer le
sol
Détruire les
adventices avant
qu’elles soient trop développées et
« incontrôlables »
Critères d'intervention
Interventions
Objectifs
Figure 83 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 2, dans la culture de féverole d’hiver
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 110
ii. La culture de tournesol
Dès la récolte du précédent, ici un blé, l’agriculteur fait plusieurs déchaumages. L’actisol fissure le sol
en été. La chaleur pénètre dans la terre et épuise les vivaces. En septembre, il utilise un cover crop à
plusieurs reprises. Ces faux semis mélangent les débris végétaux de la précédente culture et la
surface du sol. Il recommence l’opération en mars pour faire lever les adventices. Cela permet aussi
d’affiner le sol et de le rendre bien homogène. Il peut se passer de labour. Il sème le tournesol
tardivement pour profiter de la chaleur du sol et à 75 cm d’écartement pour les passages de
bineuses. La culture lève rapidement et de manière homogène. Le premier binage commence une
semaine après. Les adventices déjà levées sont fragiles. Un binage lent, pour protéger la culture, par
temps sec est particulièrement efficace. Ensuite, l’agriculteur intervient au stade 2-4 feuilles plus
rapidement avec un effet buttage sur le rang. Les adventices sur le rang sont recouvertes de terre et
sont alors asphyxiées. Cette opération est reproduite à la limite de passage du tracteur dans la
culture
L’agriculteur pratique facilement les méthodes de lutte préventives contre les adventices. Il n’hésite
pas à faire plusieurs faux semis et décaler les dates de semis pour assurer un avantage compétitif
pour sa culture. Selon lui, les moyens préventifs, (couverts végétaux, faux semis) sont plus efficaces
pour lutter contre les vivaces.
Ces pratiques de désherbage sont plutôt « classiques » et satisfont les exigences fixés par
l’agriculteur. Selon lui, il n’a pas le sentiment d’être envahit par les adventices depuis son passage en
AB. L’agriculteur regrette de passer autant de temps à désherber, l’acquisition d’un outil plus
performant et mieux équipé peut être un gain de temps dans l’avenir.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 111
Semis tardif
Binage 7 km/h (avec un effet
buttage)
Récolte du
précédent et disponibilité
en temps
2 à 3
déchaumages
avec un actiso l été
Récolte Levée Limite de passage 2-4 P de F.
Binage 6 km/h
(avec un effet buttage)
Description des pratiques de désherbage de l’agriculteur 2 (37)
Culture de tournesol
Semences de fermePrécédents : blé
Adventices p roblémat iques :
Folle avoine et chardon
Binage lent , 4 km/h
Résultats : L’agriculteur est satisfait de l’efficacité de ces pratiques. Il intervient beaucoup en interculture afin de diminuer la présence des adv. Dans la culture. Les binages rendent la culture plutôt propre selon l’agriculteur.
Fissurer le sol
et épuiser les
vivaces
Détruire les
adventices sans faire
de dégâts sur la culture
Désherber les adventices
sur le rang et
réchauffe r le sol
D étruire les adv. et réchauffer le sol
Conditions pédoclimatique s
2 à 3 faux se mis de cover crop en
sept. et en mars
D étruire les
adv. et
préparer un sol sans
débris et
affiné car pas de
labour
Permettre à
la culture de
lever ra pideme nt
et de
manière homogène
Règles générales d’intervention : Le climat, ces observations de la parcelle et histor ique de la parcelle
Critères d'interv ention
Interventions
Objectifs
Figure 84 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 2 dans la culture de tournesol
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 112
c) Agriculteur 3 :
Ses terres sont du bournais sur argile à silex, des sols typiques du sud de la Touraine. Ils sont
imperméables et battants. Ils sont considérés comme des sols lessivés. En surface, la structure est
plutôt limoneuse. Ces particularités rendent difficiles l’entrée des engins agricoles durant la période
hivernale ou lors de fortes pluies. L’agriculteur en a conscience avant d’élaborer une stratégie pour
maîtriser les adventices.
Dans un premier temps, il profite des moyens préventifs pour infester ses parcelles de graines de
mauvaises herbes.
L’agriculteur a mis en place une rotation diversifiée. Aussi, il a le souci de rechercher des débouchés
locaux pour l’ensemble de sa production. Sa rotation est la suivante, deux années de légumineuses,
blé, interculture d’avoine et de moutarde avant le tournesol, féverole ou pois d’hiver, triticale,
interculture d’avoine et de moutarde avant le maïs, lentille et colza.
La maîtrise de la flore adventice est une priorité pour l’agriculteur. Il considère qu’une infestation des
adventices est la conséquence d’un mauvais savoir faire des interventions préventives et curatives.
L’objectif pour l’agriculteur est de permettre à la culture de prendre le « dessus » sur les adventices.
Mr Joubert possède trois outils de désherbage mécanique, une herse étrille et une bineuse
• Sa herse étrille est de marque, Eimbock, de 12m repliable. La vitesse d’utilisation est entre 5
et 9 km/h, en fonction de la période de passage.
• Sa bineuse est de marque « Carré ». La largeur de l’outil est de 4 m de 6 rangs. Les éléments
bineurs sont des socs en patte d’oies. La bineuse est guidée par une trace au sol lors du
semis.
i. La culture de blé
La culture de blé est semée après deux années de légumineuse, une luzerne. En septembre, cette
culture est broyée à l’aide d’un broyeur. Ensuite, la parcelle est déchaumée superficiellement. Les
disques du cover crop scalpe la légumineuse pour éviter qu’elle ne reparte. Mi octobre, l’agriculteur
laboure sa parcelle, il enfouit les graines d’adventices et aère le sol. Les bournais sont des sols
limoneux qui se compactent facilement, le labour permet donc d’assouplir la terre. Quelques jours
plus tard, si les conditions pédoclimatiques sont favorables, pas de pluies, l’agriculteur sème son blé
à 10,5 cm. Il décale pas la date se semis car l’entrée dans la parcelle n’est plus possible.
L’agriculteur ne pratique ensuite aucun passage de désherbage mécanique. Sa gestion des
adventices est assez atypique. Les moyens de lutte préventives, deux années de légumineuses et une
bonne préparation du semis, ont épuisé le stock de graines d’adventices dans le sol. De plus, un
semis très séré, 10,5 cm recouvre bien le sol et permet à la culture de mieux concurrencer les
adventices pour les éléments nutritifs.
L’agriculteur a du trouver des moyens de lutte préventives efficaces contre les adventices car il est
difficile de herser en hiver. Les dents de la herse pénètrent mal dans les sols limoneux
L’agriculteur souligne que les graminées d’automne et les vivaces se développent le plus dans la
culture de blé. Lorsque le rumex et le chardon sont trop présents dans la parcelle, l’agriculteur les
retire à la main et déchaume sa parcelle juste après la récolte. La chaleur assèche et épuise les
racines des vivaces.
Même si l’agriculteur n’utilise aucun moyen de désherbage mécanique, on a choisit de comprendre
sa stratégie peu courante. Elle montre l’intérêt des méthodes préventives pour contrôler la flore
adventive.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 113
Semis , 30 cm
La parce lle est
encore infestée
d’adventices
Dernier binage
5km/h (non
systé matique)
La chaleur de l ’été
pour le néo
déchaumeur et le développeme nt des
adventices pour le
vibroculteur
2 à 3 passages de
vibroculteur et
néodéchaumeur et
labour
La fin de la
récolte
Déchaumage
avec un cover crop et néo
déchaumeur
Récolte
Pas d’intervention en prélevé
3 F. Tallage Gonflement Epi 1 cm
Le sol est portant
et la vesce est
trop développée
1 ou 2 binages
5km/h suivi d ’un hersage 9 km/h
(pour la vesce)
Maturation
Description des pratiques de désherbage de l’agriculteur 3 (37)
Culture de bléPrécédents : 2 ans de légumineuses
Adventices prob lématiq ues :
Folle avoine, rumex, Vesce
sauvage, pavot coquelicot,
D és que le sol
est ressuyé et
suffisamment
portant et le
s tade des
adventices
H ersage lent
5km/h
Critères d'intervention
Interventions
Objectifs
Le sol est sale et
b ien portant. Les
sols limoneux
sont plus faciles.
1 ou 2 binages
lent 5km/h suivi
d ’1 he rsage
9km/h
Règles générales d’intervention : Conditions pédoclimatiques, observation des adventices et niveaux d’infestations
L’état de grenaison de la
folle avoine et
l’impossibilité de passer
avec un autre outils
Ecimage
Résultats : L’agriculteur est satisfait de l’efficacité de ces pratiques. La
complémentarité du binage et du hersage est efficace contre les adventices et pour la structure de son sol.Toutes les populations d’adventices sont en diminution hormis la folle
avoine
Freiner le dvp des
vivaces , préparer un
champ propre pour le blé
Ne pas a ugmenter
le stock
semencière du sol
Détruire les
adv. de l’inter
rang
Détruire les adv.
de l’inter rang
et é mietter la terre avec la
herse
Un effet buttage
pour détruire les
adv. sur le rang, émietter la terre
ave c la herse
Passer dés que
poss ible en
évitant des dégâts sur la parcelle
pour détruire les
plantules
Profiter de la
chaleur pour épuiser les
vivaces
Figure 85 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 3, dans la culture de blé tendre d’hiver
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 114
ii. La culture de tournesol
L’agriculteur détruit son interculture à l’automne à l’aide d’un cover crop. Plus tard, il déchaume
pour mélanger les parties végétales de la culture. Ces éléments doivent se décomposer rapidement
afin de ne pas pénaliser la culture par la suite. Ensuite, il sème un couvert végétal d’avoine et de
moutarde. Fin mars, il laboure sa parcelle pour détruire cette culture briser les mottes de terre et
avoir une terre fine et bien aérer. Ensuite, il prépare plusieurs faux semis. Le premier à l’aide d’une
herse rotative et d’un rouleur. La terre est ainsi suffisamment fine et appuyée pour que les graines
d’adventices germent. Il passe ensuite l’actisol pour détruire les adventices et les mottes de terres. Il
repasse une troisième fois avec une herse rotative. L’ensemble de ces opérations permettent de
diminuer le stock d’adventices dans le sol et de bien préparer le lit de semences. L’agriculteur sème
en avril à un écartement de 75cm. Dés la levée de la culture, il passe le bruleur sur le rang. Les
adventices sont desséchées, l’intervention est jugée comme efficace par l’agriculteur.
A partir du stade 2 feuilles du tournesol, l’agriculteur passe la bineuse. Il passe lentement, moins
d’un hectare par heure. L’agriculteur utilise des lames « Lelievre » comme éléments bineurs. Il gagne
ainsi en précision en passant au plus près du rang sans endommager la culture.
Il bine ensuite au stade 6-8 feuilles. Il travaille plus vite, 2-3ha/heure, pour un effet buttage sur le
rang de la culture. Il déracine les adventices sur l’inter rang et étouffe celles au pied de la culture. Si
les adventices sont encore trop présentes, il passe une seconde fois.
Les adventices présentes dans la culture sont des dicotylédones de printemps et des graminées de
printemps. Elles sont facilement maîtrisées par l’agriculteur lors de ces interventions de désherbage
thermique et mécaniques.
L’agriculteur profite d’une grande expérience dans l’agriculture biologique, son père gérait
auparavant l’exploitation, ce qui lui permet de trouver des solutions aux infestations d’adventices. Il
a systématiquement recours aux moyens de lutte préventifs. D’ailleurs, dans la culture de blé, aucun
passage mécanique n’est effectué pour détruire les adventices.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 115
Semis
Stade de l’adventice
Binage lent, -1ha/h
Récolte du précédent, portance du sol pour la seconde intervention
1 passage de cover crop en juillet et 1 passage en automne
Récolte
Asso ciation d’avoin e
et de m outard e
2-3 P. de F. 6-8 P de F.
Stade de la culture
Brulage sur le rang
Description des pratiques de désherbage de l’agriculteur 3 (37)
Culture de tournesolPrécédents : Blé tendre d’hiver
Adventices p roblématiques :
Chardon, chénopode, sanve,
rumex
Couvert
Règles générales d’intervention : Conditions pédoclimatiques, observation des adventices et niveaux d’infestations
Stade de l’adventice et niveau d’infestation
2 binages plus rapide avec un effet buttage
Résultats : Ces pratiques sont efficaces contre les adventices que rencontrent l’agriculteur. Le passage du bruleur est possible sur les jeunes plantules.
Détruire les
adventices et
mélanger les
parties végétales
avec la couche
superficielle du
sol
Diminuer le stock d’adventices dans le sol, préparer le lit de semences
Bruler les adv. jeunes sur le rang
Détruire les adv.
Sur l’inter rang
sans
endommager la
culture
Critères d'intervention
Interventions
Object ifs
Conditions pédoclimatiques favorables à la fin de l’hiver
Labour
Occuper le sol
durant l’hiver
Détruire le
couvert
Conditions pédoclimatiques favorables
4 passages de faux semis à l’aide d’un cover crop , rouleau et actisol
Levée
Détruire les adv.
Sur le rang et sur
l’inter rang
Figure 86 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 3, dans la culture de tournesol
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 116
E. Les essais de désherbage mécanique
Un des objectifs de mon étude est de proposer des propositions de recherches sur mon sujet
d’étude. Avant de développer ces idées dans la suite du rapport, je fais l’inventaire des essais déjà
existants.
1) Les essais du programme
97 essais de DM sont valorisés dans le cadre du programme durant les 2 premières années. Moins de
10% sont répertoriés sur des parcelles certifiées bio. Les essais sont sur de petites surfaces,
principalement 0,25ha et n’intègrent pas de prairie dans la rotation.
La principale culture testée est le maïs, dans 63% des essais. Ensuite, on retrouve le blé dans 12% des
cas. Les autres cultures sont très peu expérimentées, moins de 3%.
On s’intéresse ensuite aux objectifs d’expérimentation des deux principales cultures.
• Le mais, 61 essais répertoriés : Les essais reposent sur la comparaison de désherbage tout chimique, mixte et mécanique. 4 essais
testent la désherbineuse.
Sans surprise, ¾ des essais testent l’efficacité de la bineuse seule ou après des passages d’outils
mécaniques ou d’herbicides. Les passages de l’outil sont entre 3 et 6 feuilles étalées. Je précise que
60% des essais de bineuses sont accompagnés d’intervention chimique.
Les principales adventices problématiques sont des dicotylédones de printemps, chénopode, panic
pied de coq et renouées.
• Le blé, 12 essais répertoriés : La majorité des essais testent différentes modalités de désherbage mécanique. Seulement 3 essais
utilisent des herbicides, il s’agit ici de comparer 3 modes de désherbage, chimique, mixte et
mécanique. Les outils les plus testés sont la herse étrille et la houe rotative.
Dans le cadre d’un programme bio et conventionnel, très peu d’essais sont faits dans des conditions
biologiques. La culture testée est principalement le maïs, une culture qui intéresse davantage les
agriculteurs conventionnels que les agriculteurs biologiques. De plus, la majorité des essais utilisent
des herbicides.
2) Les essais antérieurs du programme
Au sein du réseau de l’ITAB, entre 2003 et 2008, on relève 49 essais sur la gestion des adventices. Ils
servent soit d’expérimentation ou de démonstration. Les thèmes des essais sont principalement les
pratiques de désherbage mécanique ou bien les seuils de nuisibilités. Les premières années, les seuils
de nuisibilités dominent, la tendance s’inverse ensuite.
Les cultures les plus testées sont les céréales, en particulier le blé tendre d’hiver. Les responsables
d’essais évaluent avant tout l’efficacité des outils, la herse étrille et houe rotative. 1 essai teste
l’effet du binage sur l’enherbement du blé. Le maïs est aussi retrouvé dans les essais. A l’inverse des
essais du programme, les objectifs des expérimentations s’attardent sur les seuils de nuisibilités des
adventices et l’effet sur le rendement.
Quelques essais s’attardent sur la recherche de pratiques de DM efficace contre le chardon et le
rumex. Ils testent plusieurs passages de herse étrille et de houe rotative dans le blé et mesurent
l’évolution de cette vivace.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 117
VI. Discussion des résultats
Les résultats obtenus grâce aux enquêtes et aux entretiens nous ont permis de décrire les pratiques
des agriculteurs pour gérer la flore adventives. Cette étude nous a aussi éclairés sur les adventices
problématiques et ainsi que la représentation des agriculteurs à l’égard de DM.
Suite à cette analyse, je tente de prendre du recul afin de les interpréter et de les comparer avec
d’autres études sur ce sujet. Je termine cette partie sur les limites du projet.
A. Les actions de prévention bien mises en œuvre
Les agriculteurs enquêtés ont affiché de réelles difficultés pour maitriser certaines adventices. On
retiendra les trois principales, le chardon, la folle avoine et le rumex. Leurs capacités de
développement et de reproduction rendent ces plantes incontrôlables. Elles peuvent rester latentes
dans le sol plusieurs années avant de repartir dès que les conditions le permettent.
Or les agriculteurs biologiques appliquent plusieurs pratiques préventives pour contenir les
infestations. Une des méthodes est l’implantation de cultures pluriannuelles. En effet, elles
ombragent le chardon et le rumex en surface et retirent les éléments nutritifs en profondeur. (FIBL,
2008). Le Fibl rajoute qu’un entretien régulier de ces cultures augmente cette concurrence.
D’ailleurs, les agriculteurs PE sont moins confrontés par ces infestions. Ils insèrent plus facilement ce
type de culture et font des coupes régulières car la production sert à l’alimentation animale. La
présence d’un atelier animal tend à augmenter la présence de rumex par rapport au chardon, ce que
confirment les résultats. L’incorporation de fumier ou bien le pâturage des prairies peuvent être des
facteurs favorables au rumex. (Ducerf & Thiry, 2003).
On relève aussi que les agriculteurs AB ont des rotations des cultures suffisamment longues pour ne
pas avoir une flore adventices spécialisée. Ils citent plus d’adventices différentes que les agriculteurs
conventionnels. Dans des conditions de rotations simplifiées, les agriculteurs se retrouveraient avec
une flore de graminées en majorité. (Morisseau, 2008).
La dominance des successions de cultures d’hiver dans les exploitations GC s’explique par la situation
géographique et les débouchées des productions. Les enquêtes sont au plus au nord de la France,
contexte plus favorable pour les cultures d’hiver, et elles sont plus rentables que les cultures
pluriannuelles.
On souligne que les pratiques préventives reposent surtout sur le travail du sol avant le semis de la
culture. Selon les agriculteurs, ces interventions épuisent les vivaces. Un déchaumage en été ouvre le
sol et dessèche les racines. Une ancienne pratique que les agriculteurs AB approuvent. Mais de trop
nombreux passage peuvent provoquer un tassement du sol et un coût économique plus élevé.
De manière générale, les agriculteurs n’utilisent que le labour pour enfouir les graines d’adventices. Il
est combiné à des travaux superficiels afin de ne pas les remonter à la surface. Même si cette
technique est de plus en plus remise en question, (Thomas, 2009), les agriculteurs biologiques ne
disposent que de cette pratique pour contenir à court terme une infestation d’adventices. De plus,
hormis des rotations diversifiées, le labour est une des seules techniques possibles contre la folle
avoine. Même si elles germent en profondeur, (ITAB, 2005) les agriculteurs, consultés en entretien,
pensent que cela peut ralentir son développement.
Les répétitions de ces interventions ne semblent pas bouleverser les dates de semis. On remarque
aussi que peu d’agriculteurs enquêtés ne font des semis tardifs alors que beaucoup des conseillers
techniques préconisent de les décaler. Les agriculteurs ne prennent pas le risque de semer
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 118
tardivement les cultures d’hiver de peur de ne pas entrer dans les parcelles. Il est indispensable
d’interpréter les conseils au contexte de l’exploitation.
Un autre moyen d’occuper le sol entre deux cultures est le couvert végétal. Il présente de nombreux
avantages agronomiques et de concurrence contre les infestations d’adventices, mais les agriculteurs
ne les intègrent pas facilement dans leurs assolements. En effet, Ils sont surtout semés entre une
culture d’hiver et de printemps, lorsque la période d’interculture est longue. La mise en place d’un
couvert rajoute du travail aux agriculteurs et risque de décaler les périodes de semis. De plus, de
nombreux agriculteurs s’interrogent sur les conditions de destruction du couvert et du cout de la
semence.
De manière générale, les agriculteurs AB enquêtés ont conscience de l’importance des méthodes
préventives contre les adventices et les utilisent facilement.
B. Le désherbage mécanique, une priorité pour les agriculteurs biologique
1) Les outils de désherbage mécanique
a) La herse étrille
La herse étrille est l’outil le plus utilisé par les agriculteurs biologiques. Il est utilisé dans toutes les
cultures d’hiver et de printemps. Globalement, ils connaissent les meilleures conditions d’utilisation.
Les agriculteurs interviewés attendent quelques jours sans pluie avant et après l’intervention. En
fonction des exigences de propreté du champ, certains n’hésitent pas à répéter les passages.
Quelques soient la culture désherbée mécaniquement, la principale contrainte de passage est liée
aux conditions pédoclimatiques. Une pluie après l’intervention ou une terre trop meuble sont
néfastes, les adventices peuvent redémarrer et le sol se tasse. C’est pourquoi, la connaissance de la
composition du sol, (taux d’argile, humidité de la terre) est indispensable pour faciliter les conditions
de passages. De plus, l’agriculteur doit connaître la météo les jours suivants le désherbage. Les
conditions pédoclimatiques sont les contraintes sur lesquelles les agriculteurs ont le moins
d’influence, ils doivent anticiper et être en mesure de calculer les risques.
On relève dans l’enquête que de nombreux agriculteurs passent la herse étrille en sortie hiver dans
les sols limoneux et argilo-limoneux. Ces sols sont battants, c'est-à-dire qu’ils sont compacts et durs,
ce qui empêche les dents de pénétrer dans le sol. (Agrotransfert, 2007). Les résultats sur les cultures
sont mitigés. Certains agriculteurs, conscients de cette limite, décident avant de passer un outil qui
casse cette croute, comme la houe rotative et la bineuse. Ces pratiques sont peu courantes mais
intéressante pour résoudre ce problème. Cette technique peut être proposée, après validation par
des essais, auprès des autres agriculteurs.
L’ensemble des agriculteurs suivent les préconisations que l’on retrouve dans l’étude
bibliographique, ils utilisent rarement la herse étrille à des stades développés des cultures ou des
adventices.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 119
b) La bineuse
La bineuse est plus utilisée dans les cultures sarclées. Les agriculteurs prévoient de biner dès le semis
de la culture. En effet, les semis sont à grands écartements afin de laisser les éléments bineurs
travailler sur l’inter rang. Aussi, ils combinent facilement le binage avec d’autres passages de
désherbage précédents. En définitive, la bineuse est rarement passée seule. Les agriculteurs
préfèrent intervenir le plus tôt possible après le semis, en plein, avec une herse étrille ou une houe
rotative. Concernant le système de guidage, les agriculteurs restent sur le moyen le moins onéreux,
c'est-à-dire, le pilotage non automatisé. Seulement les agriculteurs ayant une grande surface
décident d’investir dans un autoguidage. Les prix élevés, avoisinant 10 000 euros, sont un véritable
frein. (Agrotransfert).
c) La houe rotative, un outil secondaire ?
Si les agriculteurs doivent investir, l’achat d’une houe rotative semble être avisé. En effet, très peu
d’agriculteurs l’utilisent alors qu’elle présente de nombreux avantages décrits dans la première
partie du rapport. Mais les opinions sont partagées à son égard. Pour certains, elle n’est que
secondaire. Tandis que pour d’autres agriculteurs interviewés, ils souhaitent investir dès qu’ils
trouvent des personnes pour l’acheter en commun. Paradoxalement, les agriculteurs ayant déjà
testé et investit dans la houe rotative sont satisfaits de son efficacité. Cependant, quelques uns ont
précisé avoir certaines frayeurs après son premier passage. Je suppose que les principaux obstacles à
son usage tiennent plus de son image que de l’investissement.
d) Le désherbage dans les cultures
i. Les céréales
La herse étrille est l’outil le plus utilisé dans les cultures de céréales. Bien positionnée, elle est plutôt
bien adaptée pour désherber dans les céréales. En effet, ces dents désherbent l’inter rang et
superposent les rangs de la culture. Les pratiques des agriculteurs sont proches de ce que l’on relève
dans la littérature. Une majorité herse au pendant le semis et le passage au stade tallage est
indispensable. Cet outil n’est pas utilisé à des stades trop développé de la céréale. Les agriculteurs
semblent avoir conscience que son action à un effet négatif sur la culture à partir du stade 2N
(communication personnelle). Certains agriculteurs associent la bineuse dans leurs pratiques de DM.
Elle présente l’avantage de pouvoir être passé plus tard. De plus, elle est efficace sur les sols battants
en sortie hiver. L’agriculteur 1 bine sa culture de blé, les éléments bineurs cassent la surface du sol et
désherbent le rang. Evidement, l’utilisation de la bineuse est à prévoir dès le semis avec des
écartements plus importants. Ensuite, il passe facilement la herse, les dents pénètrent mieux dans le
sol et déracinent les adventices. La combinaison de ces deux outils est alors indispensable dans les
sols battants pour un désherbage efficace. Les agriculteurs font attention de passer rapidement
après la sortie hiver, vers le stade tallage. En effet, lors de la reprise de la végétation, la céréale
d’hiver redémarre mais les adventices. Il s’agit d’aider la plante à occuper rapidement l’espace sans
être pénaliser par les adventices. Lorsque la culture dépasse les adventices, les agriculteurs
interviennent moins aux stades suivants.
Les interventions sont moins nombreuses dans l’orge. La synthèse bibliographique a mis en avant
que certaines céréales étaient plus rustiques que d’autres en concurrencer mieux les adventices. Les
résultats de l’enquête confirment ces propos.
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 120
ii. Les oléagineux :
Entre 2009 et 2010, le CETIOM a mené une étude similaire sur la lutte contre les adventices dans les
cultures de soja et de tournesol bio. (Beugniet, Lieven, & Lecomte, 2010). Comme pour notre étude,
les agriculteurs sont confrontés à la même flore adventive, des annuelles germant au printemps
(chénopode, amarante, morelle..) et la folle avoine. Pour les deux études, la bineuse est l’outil
plébiscité le désherbage. De plus, les agriculteurs passent facilement la herse étrille ou la houe
rotative (plus rare), après le semis, en plein. Un point positif qui en plus de désherber apporte des
avantages agronomiques pour la culture.
Concernant la culture de soja, l’utilisation de la houe rotative s’arrête avant le stade 2 feuilles
unifoliées et la herse étrille avant le stade 4 feuilles. Tandis que la bineuse peut intervenir plus
tardivement. Ces tendances sont observées dans les deux études.
Dans la culture de tournesol, on observe les mêmes résultats pour les deux études. La houe rotative
est utilisée dès les premiers stades de la culture, mais par une faible proportion d’agriculteurs. La
herse étrille intervient jusqu’au stade 4 paires de feuilles, dernière période sans endommager la
culture. La bineuse est utilisée par tous les agriculteurs à des stades plus avancés et une majorité
d’entre eux agissent sur le rang avec un effet buttage. Les agriculteurs interviewés jouent sur la
vitesse de passage pour améliorer l’efficacité de désherbage. Dans les premiers stades du tournesol,
ils passent lentement, les plantules des adventices sont facilement déracinées sans pour autant
pénaliser la culture. Plus tard, au stade 3-4 paires de feuilles, ils passent plus vite, > 7km/h, pour
détruire les adventices plus développées. Peu d’agriculteurs mentionnent l’utilisation de socs en
doigt de « Kress », soit par oubli lors de questionnaire ou bien parce qu’ils ne l’utilisent pas. Ces socs
bineurs se montrent particulièrement efficaces pour un désherbage au pied de la culture,
(Agrotransfert, 2007) il s’agit donc de mieux communiquer sur les caractéristiques de chaque
éléments bineurs. Je précise que la démarche de l’agriculteur 3, passer avec un bruleur avant la
levée, est très rare, elle est peu répandue et assez couteuse.
iii. Le maïs :
La culture de maïs est celle qui présente le plus d’hétérogénéité dans les pratiques de DM des
agriculteurs. Le désherbage du maïs est présenté comme particulièrement technique et l’agriculteur
peut facilement se laisser envahir par les adventices de printemps. (Loire & Arvalis, 2004)
Les agriculteurs adaptent plus volontiers leurs démarches en fonction des conditions
pédoclimatiques. De plus, de nombreux agriculteurs passent a de nombreuses reprises. Il semble
délicat pour les agriculteurs de déterminer les meilleurs moments pour intervenir. Cependant, ils
appliquent les conseils que l’on retrouve dans la synthèse bibliographique, un passage en plein après
le semis et un passage de bineuse lorsque la culture est plus développée avec un effet buttage.
iv. Le colza :
Je dispose de très peu de résultats sur la culture de colza. Il est surprenant qu’aucun agriculteur ne
combine les outils de DM alors qu’il est souvent conseillé d’intervenir avec différents outils. En effet,
l’implantation de la culture est assez long, il est donc plus difficile de gérer l’enherbement. Les
agriculteurs utilisent soit la herse étrille ou la bineuse. Les périodes d’interventions sont proches des
conseils que l’on retrouve dans la littérature. Elles débutent dés le stade cotylédon et aucune
intervention ne se déroule pendant la floraison.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 121
v. La féverole :
Qu’importe le type de féverole, hiver ou de printemps, l’outil de prédilection est la herse étrille.
Aucun agriculteur n’intervient entre le semis et le stade deux feuilles. Les agriculteurs savent que les
germes sont trop sensibles pour qu’un passage soit possible. (Biarnes et al. 2009)
Sauf exception, les agriculteurs ne désherbent entre une à deux reprises. Il s’agit de permettre à la
féverole de supplanter les adventices et de prendre possession de l’espace.
C. Les limites du projet
• L’agencement du questionnaire :
Mon étude a débuté une année après le commencement du programme. Les formulaires d’enquêtes
étaient déjà mis en place et diffusés par les partenaires. J’ai donc reçu les informations brutes sans
avoir porté une réflexion sur les données nécessaires à mon projet. Mais, ce travail m’a
considérablement avancé, je n’aurai pas eu le temps de collecter ces informations et de les analyser.
• D’autres indicateurs pour apprécier les pratiques de l’agriculteur
Le questionnaire d’enquête et le guide d’entretien accordent beaucoup d’importance au jugement et
à l’appréciation personnelle, donc subjective, de l’agriculteur pour évaluer l’efficacité du désherbage
mécanique. En effet, il lui est demandé d’identifier et de noter la présence des adventices avant et
après les interventions mécaniques. Ces informations sont subjectives car elles sont liées au seuil de
tolérance de l’agriculteur, à sa mémoire et éventuellement à son intention consacrée à l’enquête.
C’est pourquoi des données plus qualitatives auraient pu apprécier les pratiques des agriculteurs.
Des informations comme le rendement et la qualité de la récolte (teneur en protéines pour le blé)
contribueraient à classer l’efficacité des pratiques de DM des agriculteurs dans une même culture.
• Les retards du projet
L’échantillon d’agriculteurs conventionnels est faible par rapport à l’échantillon des agriculteurs
biologiques. Une comparaison des résultats pouvaient entrainer des biais et fausser les
interprétations. De plus, les informations des agriculteurs conventionnelles étaient souvent
incomplètes, en particulier la seconde partie de l’enquête. Peu d’agriculteurs ont précisé pratiquer
du désherbage mécanique. Les fiches correctement remplies étaient peu nombreuses, c’est
pourquoi, les résultats d’analyse étaient peu pertinents.
Les données ont été fournies par plusieurs partenaires et certains fichiers étaient incomplets. J’ai du
les recontacter à de multiples reprises afin d’obtenir des précisions et d’éventuelles corrections.
Même si le travail ne fut pas important, certaines analyses des résultats ont du être reprises
ultérieurement.
Il aurait été intéressant d’interroger les rendements des cultures afin d’avoir une meilleure idée de
l’efficacité du désherbage mécanique. En effet, on considère qu’une culture n’est réussie que lorsque
son rendement est important, pourquoi ne pas avoir enquêté les agriculteurs sous cet angle.
Pistes de recherche et de communication
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 122
VII. Perspectives
Le troisième objectif de mon étude est de proposer des pistes de recherches et d’expérimentation
ainsi que des orientations de communications pour la suite du programme.
L’interprétation des résultats et les échanges avec les agriculteurs biologiques et conventionnels
montrent que leurs besoins varient en fonction du mode de production. Les agriculteurs
conventionnels sont en attente de « preuves » sur l’efficacité du désherbage mécanique par rapport
au désherbage chimique tandis que les agriculteurs biologiques demandent des réponses techniques
pour améliorer leurs pratiques de désherbage mécanique.
A. Les propositions de recherche et d’expérimentation.
L’interprétation des résultats et les échanges avec les agriculteurs biologiques et conventionnels
montrent que leurs besoins varient en fonction du mode de production. Les agriculteurs
conventionnels sont en attente de « preuves » sur l’efficacité du désherbage mécanique par rapport
au désherbage chimique tandis que les agriculteurs biologiques demandent des réponses techniques
pour améliorer leurs pratiques de désherbage mécanique.
Je développe des propositions spécifiques au mode de production, biologique ou conventionnel mais
aussi adaptées aux deux. Donc pour chacune d’entre elles je précise le public visé. Les suggestions
sont hiérarchisées en fonction des besoins des agriculteurs et de la facilité à les mettre en place. Je
présente d’aborde les propositions ayant un lien direct avec le désherbage mécanique, ensuite
j’expose d’autres pistes pour maîtriser les adventices en complément du désherbage mécanique.
J’approfondis les deux premières propositions.
1. Mettre en place des indicateurs d’efficacité : Le DM a une mauvaise image auprès des
conventionnels car ils doutent de son efficacité. Aussi, certains agriculteurs biologiques
interviennent de nombreuses fois pour détruire le maximum d’adventices sans que
l’intervention soit toujours profitable. C’est pourquoi, la mise en place d’indicateur
permettant à l’agriculteur d’évaluer son intervention serait un début. Ces indicateurs
engloberaient plusieurs modalités pour mesurer l’efficience des interventions de DM. Ils
seraient d’ordre économiques, agronomiques, temps de travail et environnementaux. .
Cette démarche est envisagée dans le programme dans lequel s’insère mon mémoire. Je
m’apporte ici seulement des préconisations à adopter pour mettre en place ces indicateurs.
Si je devais initier ce projet, je m’appuierai dans un premier temps sur les résultats des
entretiens approfondis du programme. Plus de 32 agriculteurs seront interviewés à la fin, ce
qui constitue une base de données importante pour mettre en place les premiers calculs et
modèles. Les données seraient classées en prenant en compte les cultures et les conditions
pédoclimatiques de l’exploitation. Par exemple, pour évaluer l’efficacité économique du
désherbage mécanique, j’attacherai de l’importance au prix des outils de désherbage, du
tracteur et du carburant consommé, au temps de travail de l’agriculteur et aux tarifs de
vente de la culture. Ces indicateurs seraient sous forme de modèle ou l’agriculteur devra
introduire ses modalités afin que le résultat soit le plus proche possible de la réalité.
Evidement, si l’indicateur concerne le temps de travail ou l’efficacité agronomique, les
éléments de calculs évolueraient. En plus, pour les agriculteurs conventionnels, je
proposerais les mêmes modèles mais sur le désherbage chimique. Ainsi, ils pourront
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 123
comparer les deux types d’interventions. Une comparaison du coût économique est plus
éloquente pour les agriculteurs conventionnels.
Avant de présenter ces modèles, ils seront testés dans des fermes expérimentales puis chez
des agriculteurs référents. Après de multiples vérifications, ils pourront être proposés aux
professionnels. Ces outils devront être utilisés avec prudence. Au final, les agriculteurs
doivent prendre leurs décisions, ces indicateurs sont une aide et ne doivent pas mettre de
côté leurs appréciations et leurs expériences
2. Etudier l’efficacité de la houe rotative : Cet outil souffre d’une mauvaise image auprès
des agriculteurs. En effet, son passage laisse une terre complètement retournée et
fragmentée, ce qui inquiète les agriculteurs sur les dégâts possibles sur la culture. Mais
l’intervention, lorsqu’elle est bien conduite, n’a pas d’effet négatif sur la culture. En plus de
ce constat, la houe rotative est l’outil de DM le moins testé dans les essais de désherbage
mécanique. Les prochains essais pourraient se porter sur l’étude de son efficacité et des
conditions de passages les plus adaptés en fonction des cultures. Par exemple, je testerai
plusieurs itinéraires types de désherbage mécanique dans une culture d’hiver, le blé et dans
une culture de printemps, le tournesol. Puisqu’il s’agit d’évaluer la houe rotative, dans
l’itinéraire témoin, je ne prendrai en compte que la herse étrille et la bineuse. Les autres
itinéraires seraient complété par la houe rotative, dans l’itinéraire 1 : Houe rotative et Herse
étrille, itinéraire 2 : Houe rotative et Bineuse, itinéraire 3 : les trois outils et itinéraires 4 : la
houe rotative seule. Si je dispose de moyens importants, j’introduirai une modalité de plus,
les périodes de passage différentes de la houe rotative. L’analyse de données prendrait en
compte le rendement de la culture, le niveau d’adventice avant et après la culture, le type
d’adventice présent, le temps consacré au désherbage, l’influence de l’itinéraire technique
sur l’état du sol, la complémentarité des outils (est ce qu’un passage de houe rotative
augmente l’efficacité des autres outils ?). Les essais seraient menés dans plusieurs situations
pédoclimatiques afin d’estimer le potentiel et les limites de l’outils en fonction du sol et de la
météo.
3. Démonstration des nouveaux systèmes de guidage de la bineuse : Il existe de
nombreux moyens automatisés pour piloter la bineuse (GPS, Infrarouge..). Ils sont plus
efficaces et augmentent le débit de chantier des anciens systèmes manuels. Entre une
bineuse manuelle et une bineuse autopilotée hydraulique, le débit de chantier est divisé par
deux. (Agro-transfert, 2005)
De nombreux agriculteurs conventionnels et biologiques ne connaissent pas les récents
progrès dans ce domaine. Des démonstrations des innovations des équipements pourraient
convaincre les agriculteurs conventionnels en particulier de l’efficacité du DM. Ces
démonstrations compareraient plusieurs systèmes de guidages de bineuses dans des
cultures différentes. Les agriculteurs sont curieux des innovations en agro-équipements, la
forte mobilisation aux colloques désherb’action en est la preuve exemple, c’est pourquoi une
présentation des nouveaux outils est un moyen de convaincre certains agriculteurs. Il ne
s’agit évidement pas de faire la promotion pour une marque en particulier mais de présenter
l’avancée des recherches techniques.
4. Tester le binage dans les céréales : Certains agriculteurs sont satisfaits de la pratique du
binage pour désherber les cultures de céréales. Actuellement, peu d’agriculteurs connaissent
et osent cette démarche. C’est pourquoi, tester cette solution dans le réseau d’essais du
programme durant la dernière année du programme permettrait d’évaluer les meilleures
conditions de passages. Les essais pourraient expérimenter plusieurs types d’écartements de
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 124
semis, les éléments bineurs, l’action du buttage des rangs de céréales. L’appréciation de la
flore adventice présente en fin de culture et le rendement obtenu seraient dans un premier
de bons facteurs pour évaluer le binage. Les indicateurs développés précédemment pourront
éventuellement servir pour estimer la pratique du binage.
5. Travailler avec les entreprises d’agroéquipements : Les équipementiers cherchent aussi
des solutions efficaces pour le désherbage mécanique. Ils ont une approche technique et
sont plus confrontés aux exigences des agriculteurs. En effet, si l’outil ne répond pas à la
demande, l’entreprise risque de perdre de l’argent. Ils font de nombreux essais et tentent
d’innover. Une association entre eux et les organismes de recherche appliquée ou de
développement peut se mettre en place ou s’intensifier selon les régions. En travaillant
ensemble, ils pourraient faire des essais plus importants, sur de plus grandes surfaces avec
différentes modalités d’étude.
6. Tester le non désherbage : Même si le sujet de mon étude porte sur les pratiques de DM
des agriculteurs, il est toujours plus avantageux pour l’agriculteur de ne pas intervenir. Cela
signifie que son système est suffisamment équilibré pour que les populations d’adventices se
développent peu. Un agriculteur AB de mon étude ne pratique pas de désherbage sur la
culture de blé. Cette pratique plutôt innovante pourrait être testée dans d’autres conditions
pédoclimatiques afin de savoir si elle s’adapte ailleurs. Pour cela, les protocoles d’essais se
rapprocheraient de la stratégie de l’agriculteur. Les essais auraient un bloc désherbé
mécaniquement et l’autre non. Ils s’effectueraient dans des conditions biologiques, sans
élevage afin d’être le plus proche possible du système de l’agriculteur en question. On
comparerait ensuite le rendement obtenu, l’évolution de la flore pendant et après la culture,
même l’année suivante afin de constater si le non désherbage est un risque ou non sur pour
les prochaines cultures.
7. Tester la gestion des adventices à l’échelle du système de production : Il a été vu
dans la première partie du rapport que peu d’études sur la maîtrise des adventices ne
prennent en compte le système d’exploitation dans sa globalité. Il est pertinent d’encourager
la R/E vers une démarche holistique. En effet, la recherche expérimentale, même biologique
est à l’encontre des conseils préconisés aux agriculteurs selon lesquels la gestion de la flore
adventices se fait à l’échelle de la rotation et non à la parcelle. Des études pluriannuelles
testant les méthodes préventives et curatives étudieraient l’évolution de la flore adventive
(types d’adventices et progression ou non des infestations). En se rapprochant plus des
systèmes AB, les connaissances acquises seraient plus crédibles et les préconisations
recueillies seraient applicables. Je distinguerais deux lots de parcelles, l’un ayant reçu un
apport de fumier et l’autre d’engrais commercial (par exemple farine de plumes) afin de
dissocier les systèmes avec élevage et sans élevage. Pour cela je mettrais en place des
rotations longues, en alternant cultures d’hiver, de printemps et pluriannuelles. Les cultures
choisies prendront en compte les facteurs de décisions des agriculteurs (rentabilité ou
valorisable par les animaux). Les travaux en interculture suivront ceux effectués par les
agriculteurs dans la mesure du possible. Ensuite, les interventions de désherbage suivront les
pratiques des agriculteurs les plus courantes et les pratiques jugées comme innovantes. Les
conditions de production sont plus proches que les essais effectués dans un parcelle une
seule année. Les pratiques mises en place ne suivront pas toujours celles des agriculteurs, en
cas d’un trop fort enherbement, un désherbage supplémentaire sera fait ou la culture pourra
être broyée. Les moyens humains sont plus importants que dans une exploitation classique,
mais cela permettra de développer des démarches innovantes.
8. Tester l’enherbement entre les cultures : Au sein du réseau ITAB, l’enherbement et les
seuils de nuisibilité sont testés seulement sur les cultures les plus semées (blé et maïs). Il
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 125
serait intéressant d’étendre les essais à l’ensemble des cultures. Ainsi, les résultats
permettraient d’obtenir un classement des cultures les plus concurrentielles aux adventices
et la densité maximale d’adventices provoquant une chute de rendement.
9. Tester l’enherbement entre les variétés d’une même culture : Dans la même
perspective, des essais pourraient étudier la capacité de concurrencer les adventices entre
variétés d’une même espèce. Actuellement, un programme est mené sur les variétés de blé.
La recherche pourrait se poursuivre à l’ensemble des autres cultures.
10. Développer les couverts végétaux : Les couverts végétaux ont révélé leurs intérêts pour
réduire les infestations d’adventices. Trop peu d’agriculteurs connaissent l’ensemble des
semences à leurs dispositions et dans quelles conditions les implantées. C’est pourquoi, des
essais à l’échelle locale peuvent apporter des informations. Les recherches pourraient se
faire sur les couverts déjà disponibles à l’étranger les mieux adaptés dans nos conditions
pédoclimatiques. Il serait pertinent de prendre en compte les modalités agronomiques
(pièges de nitrates, structuration du sol..) et économique (replace les interventions en
intercultures) dans l’analyse des résultats d’essais. Ils sont généralement plus parlants pour
les agriculteurs.
B. Les pistes de communication
L’étude des résultats a révélé que les agriculteurs AB et AC ne s’informent pas de la même manière.
De plus, les objectifs pour communiquer sont différents. En effet, on souhaite apporter aux AB des
techniques de DM plus innovantes sans s’attarder sur les grands principes de désherbage et les
méthodes préventives à mettre en place. Tandis que pour les agriculteurs AC, il s’agit dans un
premier temps de les convaincre de l’utilité d’un passage mécanique à la place d’une intervention
chimique et ensuite d’apporter des propositions « alternatives » pour gérer la flore adventives. C’est
pourquoi, les moyens de diffusions des résultats sont proposés auprès d’un public AB ou AC.
1) Pour les agriculteurs biologiques
1. Utiliser l’outil Internet : De plus en plus de structures de recherche et de développement
de l’agriculture utilisent Internet pour afficher les événements à venir, les projets en cours et
les résultats d’essai. Les informations sont rapidement disponibles, éventuellement gratuites
et peuvent être mise à jour régulièrement. Ce support peut donc servir lors de la diffusion
des résultats du programme. Les interprétations et les conclusions du programme peuvent
être affichés sur les sites internet des partenaires et toucher un large public, aussi bien AB et
AC.
2. Mobiliser les groupements d’agriculteurs : Ils sont confrontés aux mêmes difficultés
techniques et ils échangent beaucoup entre eux pour trouver des solutions. Il serait donc
favorable de profiter de ce réseau pour diffuser localement les innovations techniques.
2) Pour les agriculteurs conventionnels
1. Proposer des partenariats ou des parrainages entre les agriculteurs conventionnels
et biologiques. Les agriculteurs installés en production biologique sont souvent les mieux
placés pour aborder la question de l’enherbement et des moyens de lutte à mettre en place.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 126
C’est pourquoi, des échanges avec des AC séduits par ces pratiques répondraient à leurs
interrogations et affaiblirait l’image de DM comme des pratiques difficiles à mettre en place
à cause des conditions pédoclimatiques et le calendrier de travail (Principaux freins ressortis
de l’enquête). Puisque ces partenariats seraient locaux, ces contraintes sont les mêmes
quelque soit le système de production. Cette proposition peut être délicate à mettre en
place. En effet, les agriculteurs biologiques les plus performants sont déjà beaucoup sollicités
et dégager du temps supplémentaire peut s’avérer parfois impossible.
2. S’intégrer aux les manifestations régionales et locales: Au cours du premier semestre
2010, plusieurs manifestations d’ampleur régionales (voire nationales) se sont tenues à
destination des agriculteurs conventionnels. Ainsi, une manifestation sur les innovations et
les solutions alternatives de travail du sol et de désherbage mécanique des cultures a été
organisée en février 2010 à Auxerre, en Bourgogne. Les partenaires du projet ont participé à
la présentation de méthodes alternatives dans les cultures et les systèmes de cultures.
D’après la chambre d’agriculture de Bourgogne, initiatrice du projet, plus de 1200
professionnels ont participé à ce colloque. D’autres manifestations, appelées
Désherb’Action, ont organisé en mai et juin 2010 par Arvalis, Cetiom, Inra et les chambres
d’agriculteurs départementales. Quatre colloques « au champ » ont présenté les
combinaisons des techniques alternatives pour un désherbage ayant moins recours aux
produits phytosanitaires. Ils sont mis en place en région dans des plates formes
expérimentale. Ils ont accueilli plus de 1500 personnes au total. Depuis peu, les agriculteurs
AC participent de plus en plus à ces manifestations, il serait donc intéressant d’utiliser ces
lieux d’échanges pour promouvoir les démarches de DM qui fonctionnent le mieux.
3. Communiquer auprès des conseillers : Les résultats de mon étude et de l’étude FRAB-
ESA (Briand, Oehler, Pillot, Triboire, & Wang, 2009) ont montré que les agriculteurs AC
s’orientent facilement vers les conseillers agricoles pour obtenir des informations
techniques. Ils préconisent les AC selon leurs expériences et leurs observations. En plus de
communiquer auprès des agriculteurs, il serait tout à fait pertinent de se tourner vers les
conseillers agricoles. Ils ont régulièrement des journées de formation et participent aux
manifestations présentées précédemment. Suite au projet, des outils de communication
spécialement dédiés à ce public et les démonstrations de DM feront connaître ces pratiques
alternatives. Ensuite, ils feront le relai auprès des agriculteurs AC. En effet, si le conseil
agricole est convaincu de l’intérêt du DM, il aura moins de difficulté à le promouvoir que des
organismes de développement de l’AB.
4. Intervenir dans la presse agricole : Peu d’articles sur le désherbage mécanique sont
retrouvés dans la presse agricole. (Briand, Oehler, Pillot, Triboire, & Wang, 2009).
Cependant, ce moyen de communication est le plus utilisé par les agriculteurs
conventionnels pour s’informer. Il serait envisageable de mobiliser la presse pour faire
connaître le désherbage. Par exemple, inviter la presse lors de démonstrations de DM ou
bien lors de la présentation des résultats du projet est un début.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 127
3) Les supports et contenus de communication
• Un outil d’aide à la décision : la Fédération Régionale des Agriculteurs Biologiques de
Bretagne a mis en place un outil à la décision pour désherber la culture de maïs. Grâce à une
grille d’analyse, ils conseillent les agriculteurs quand et comment intervenir. Il pourrait être
pertinent de le développer aux autres cultures. Simple d’utilisation, ces grilles
accompagneraient les agriculteurs pour mettre en place leurs stratégies de désherbage
mécanique. Cette aide serait bénéfique pour les agriculteurs en conversion et les agriculteurs
conventionnels en réduction d’intrant.
• Plaquettes présentant les stratégies les plus innovantes : Riches de plus de 30
entretiens, les partenaires du projet peuvent retenir quelques stratégies de désherbage les
plus innovantes. Présentées sous forme de schéma, elles peuvent être diffusées sous forme
de plaquettes ou de posters. Ainsi, ces schémas peuvent être affichés lors de manifestations
de professionnels agricoles. Ils peuvent éventuellement servir de supports d’éducation pour
les étudiants.
• Outil contre les principales adventices : Les agriculteurs sont préoccupés 3 adventices
majeures, à savoir le rumex, le chardon et la folle avoine. Suite au programme, plusieurs
agriculteurs font part de leurs techniques « personnelles » pour les détruire. Ces astuces
pourraient être bénéfiques pour l’ensemble des agriculteurs. Développer des petits guides
simples avec des témoignages d’agriculteurs est une éventualité. Chacun apporte ces
connaissances tout en décrivant les conditions pédoclimatiques, les outils et les précédents
de cultures.
Ces perspectives de R/E et de communication peuvent être appliquées à la sortie du programme.
L’enjeu est de bien connaître son public pour présenter les démarches de désherbage mécanique qui
fonctionnent et de casser en même temps l’image de ce désherbage comme fastidieux et lent
surtout auprès des conventionnels.
Le désherbage mécanique bénéficie d’un regain d’intérêt par les agriculteurs conventionnels, il faut
donc être présent pour répondre à leurs différentes attentes et sollicitations sur le sujet.
Aussi, cette étude a mis en avant des pratiques de désherbage des agriculteurs biologiques peu
courantes pouvant être considérées comme innovantes. Maintenant, tout un travail d’essai et
d’adaptations locales de ces démarches peuvent être mis en place afin de valoriser les expériences
de ces agriculteurs.
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 128
VIII. Bibliographie
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Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 131
IX. Annexes
Annexe 1 : Table des figures
Annexe 2 : Table des tableaux
Annexe 3 : Schéma des actions du programme « optimiser et promouvoir le
désherbage mécanique »
Annexe 4 : Questionnaire d’enquête
Annexe 5 : Guide d’entretien
Annexe 5 : Répartition géographique des enquêtés
Annexe 5 : Répartition géographique des enquêtés par culture
Annexe 6 : Schémas des interventions de désherbage mécanique à faibles
effectifs
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Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 132
Annexe 1 : Table des figures
Figure 1 : Cycle de développement des plantes annuelles (source : ITAB, 2005) ...................................................................... 22
Figure 2 : Nombre d'adventices par m² avant le semis de céréales en fonction de la longueur de la rotation (source : C.David
in guide ITAB, 2005) ................................................................................................................................................................. 26
Figure 3 : Effet des cultures sur les infestations d'adventices, plus la note est forte plus le contrôle des adventices est
important. (Source : N.Lampkin in guide ITAB, 2005) ............................................................................................................... 27
Figure 4 : Couverture du sol globale pour les 15 variétés de l’essai ARD+ (aire sous la courbe « couverture du sol en fonction
de la somme des températures cumulées depuis le semis »). Notation par analyse d’image aux stades épi 1 cm, 2 nœuds et
épiaison .................................................................................................................................................................................... 27
Figure 5 : Relation entre la hauteur à maturité et la couverture du sol (obtenue par formule entre la couverture du sol au
semis aux stades épi 1 cm). (Source : Fontaine et al., 2009) ................................................................................................... 28
Figure 6 : Photos de deux variétés de blés, Caphorn et Renan au stade épi 1 cm. (Source Poiret, 2007) ................................. 28
Figure 7 : Répétitions des déchaumages pour épuiser les vivaces (Sources : Fibl, 2008) .......................................................... 30
Figure 8 : Dynamique de la levée du vulpin en fonction du temps (source : Arvalis) ................................................................ 31
Figure 9 : Etude du décalage de la date de semis de blé dans la Meurthe-Et-Moselle (Source : Grand & Basuyaux, 2009) ... 32
Figure 10 : Dessin d’une herse étrille (Source : le filb) .............................................................................................................. 34
Figure 11 : Photo d’une herse étrille pliée (Source : Itab, 2003) ............................................................................................... 34
Figure 12 : Image de houe rotative dans la culture de soja ...................................................................................................... 36
Figure 13 : Dents d’une houe rotative (source : Itab, 2009) ..................................................................................................... 36
Figure 14 : Illustration d'une dent et d’un soc en patte d’oie d’une bineuse (EPLEFPA de Vesoul) ........................................... 38
Figure 15 : Doigts Kress d’une bineuse (Civam bio du Gard) .................................................................................................... 38
Figure 16 : Protège plants de la bineuse (source : Agrotransfert, 2007) .................................................................................. 38
Figure 17 : Schéma de l'action d'une bineuse à dents (CA 21) .................................................................................................. 38
Figure 18 : Système de guidage de la bineuse par trace au semis (source : Agrotransfert, 2007) ........................................... 39
Figure 19 : Bineuse à l’avant du tracteur (source : Itab, 2003) ................................................................................................. 39
Figure 20 : Système de guidage de la bineuse par caméra (source : Portier dans réussir Grandes Cultures 2005) .................. 39
Figure 21 : Jours de passage des outils de DM possibles par décade (Source : Arvalis, 2010) ................................................. 41
Figure 22 : Illustration du binage dans la culture de tournesol (source : Cetiom) .................................................................... 43
Figure 23 : Gouvernance de l’ITAB (Source : www.itab.asso.fr) ............................................................................................... 45
Figure 24 : Présentation des commissions techniques (Source : www.itab.asso.fr) ................................................................. 46
Figure 26 : Répartition des agriculteurs AC par système d'exploitation ................................................................................... 55
Figure 25 : Répartition des agriculteurs AB et mixte par système d'exploitation ..................................................................... 55
Figure 27 : Répartition entre chaque région (N : Nombre d’enquêtes par région) ................................................................... 56
Figure 28 : Fiches cultures renseignées par mode de production ............................................................................................. 59
Figure 29 : Répartition du nombre d'outils utilisés par les agriculteurs biologiques (n : 155 agriculteurs biologiques) ........... 63
Figure 30 : Nombre d’agriculteurs utilisant chaque outil (n : 152 agriculteurs biologiques) .................................................... 64
Figure 31 : Combinaisons des principaux outils utilisées par agriculteurs biologiques ............................................................ 64
Figure 32 : Nombre de citations par adventice les plus citées (plus de 2% du total des citations) entre Grandes Cultures et
Polyculture élevage (N : Nombre d’agriculteurs ayant mentionné des adventices) ................................................................. 66
Figure 33 : Evolution des infestations d'adventices dans les cultures selon les agriculteurs biologiques. ................................ 66
Figure 34 : Citations des adventices classées par catégorie. (Source : V.Zagagniac) ............................................................... 67
Figure 35 : Proportion des vivaces les plus citées selon les cultures ......................................................................................... 68
Figure 36 : Proportion des dicotylédones d’automne selon les cultures ................................................................................... 68
Figure 37 : Proportion des dicotylédones de printemps les plus citées selon les cultures ......................................................... 68
Figure 38 : Proportion des dicotylédones indifférenciées les plus citées selon les cultures ...................................................... 68
Figure 39 : Proportion d’une graminée d’automne la plus citées selon les cultures ................................................................. 69
Figure 40 : Proportion des graminées de printemps les plus citées selon les cultures .............................................................. 69
Figure 41 : Proportion d’une graminée indifférenciée la plus citée selon les cultures .............................................................. 69
Figure 42 : Niveau d’information perçu par les agriculteurs conventionnels pour lutter contre les adventices (N : 35 AC) ..... 69
Figure 43 : Nombre de source d'informations des agriculteurs conventionnels (N : 36 AC) ..................................................... 70
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 133
Figure 44 : Les sources d’informations des agriculteurs sur la lutte des adventices. (N : 36 AC) .............................................. 70
Figure 45 : Les besoins en informations sur le désherbage mécanique des agriculteurs conventionnels (N : 36 AC) ............... 71
Figure 46 : Les freins au désherbage mécanique pour les agriculteurs conventionnels (N : 35 AC).......................................... 72
Figure 47 : Motivations des agriculteurs conventionnels par thème. (N : 36 AC) ..................................................................... 73
Figure 48 : Sentiment d’information sur la lutte des adventices chez les agriculteurs biologiques. (N : 138 AB) ..................... 74
Figure 49 : Nombre de sources d’informations utilisées par les agriculteurs biologiques (N=138 AB) ..................................... 74
Figure 50 : Origine des sources d’informations des AB (N=138AB) .......................................................................................... 75
Figure 51 : Proportion des successions de cultures classées en 4 catégories pour les AB. (N : 212 fiches cultures) ................. 76
Figure 52 : Pratique du labour avant le semis des cultures (N : 211 réponses) ........................................................................ 78
Figure 53 : Nombre de passages de travail du sol avant le semis de la culture (N : 212 réponses) .......................................... 78
Figure 54 : Nombre de passages en fonction de la profondeur de travail (profond, superficiel, ou très superficiel) ................ 79
Figure 55 : Utilisation des trois outils de désherbage mécanique dans les principales cultures (N : 189 cultures) ................... 80
Figure 56 : Répartition de l'utilisation des outils entre les cultures d’hiver et de printemps (N : 175 cultures) ........................ 80
Figure 57 : Utilisation des outils de désherbage mécanique entre les céréales à pailles et les cultures sarclées. .................... 81
Figure 59 : Présentation du nombre de fiches, des démarches de lutte mécanique et des adventices rencontrées pour chaque
culture ...................................................................................................................................................................................... 82
Figure 58 : Légende des schémas descriptifs des pratiques de désherbage mécanique ........................................................... 82
Figure 60 : Origine géographique des fiches descriptives du blé (N : 51 fiches) ....................................................................... 83
Figure 61 : Adventices problématiques citées dans la culture de blé ( 51 agriculteurs AB) ...................................................... 83
Figure 62 : Période d’intervention de la herse étrille sur la culture de blé pour chaque agriculteur (N : 25 agriculteurs) ........ 85
Figure 63 : Pratiques de désherbage mécanique du blé tendre d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:26) .......... 85
Figure 64 : Période d’intervention de la herse étrille et de la bineuse sur la culture de blé pour chaque agriculteur (N : 14
agriculteurs) ............................................................................................................................................................................. 86
Figure 65 : Pratiques de désherbage mécanique du blé tendre d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse
(n:14) ........................................................................................................................................................................................ 87
Figure 66 : Pratiques de désherbage mécanique de l’orge d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille (n : 6 AB) ............ 88
Figure 67 : Période d’utilisation de la herse étrille dans l'orge de printemps pour chaque agriculteur (N : 6 AB) .................... 89
Figure 68 : Pratiques de désherbage mécanique de l’orge de printemps des agriculteurs utilisant la herse étrille (n : 6 AB) .. 89
Figure 69 : Passages de travaux du sol avant le semis du tournesol pour chaque agriculteur n’utilisant que la bineuse (n : 10
agriculteurs) ............................................................................................................................................................................. 91
Figure 70 : Périodes de passage de la bineuse dans le tournesol pour les agriculteurs utilisant que cet outil (N : 10
agriculteurs) ............................................................................................................................................................................. 92
Figure 71 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la herse étrille seule (n:10) .............. 92
Figure 72 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:8) .... 93
Figure 73 : Périodes d’intervention de la herse étrille et de la bineuse dans la culture de soja (n :10 AB) ............................... 95
Figure 74 : Pratiques de désherbage mécanique du soja des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:10) .......... 95
Figure 75 : Utilisation de la bineuse et de la herse étrille dans la culture de maïs pour chaque agriculteur (n : 5 agriculteurs)
................................................................................................................................................................................................. 97
Figure 76 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse (n:5) ........... 97
Figure 77 : Pratiques de désherbage mécanique du colza des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:4) ................................ 99
Figure 78 : Utilisation de la herse étrille dans la culture de féverole d’hiver pour chaque agriculteur (N : 3 AB) .................. 100
Figure 79 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille et la bineuse
(n:3 AB) ................................................................................................................................................................................... 101
Figure 80 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole de printemps des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:3) 102
Figure 81 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 1 dans la culture de blé ................................................. 105
Figure 82 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 1, dans la culture de tournesol ...................................... 107
Figure 83 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 2, dans la culture de féverole d’hiver ............................ 109
Figure 84 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 2 dans la culture de tournesol ....................................... 111
Figure 85 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 3, dans la culture de blé tendre d’hiver ......................... 113
Figure 86 : Schématisation des règles de décisions de l’agriculteur 3, dans la culture de tournesol ...................................... 115
Figure 87 : Pratiques de désherbage mécanique du blé tendre d’hiver des agriculteurs utilisant d’autres combinaisons
d’outils (n:10) ......................................................................................................................................................................... 147
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 134
Figure 88 : Pratiques de désherbage mécanique de l’orge de printemps d’un agriculteur utilisant la bineuse ...................... 147
Figure 89 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la houe rotative, la herse étrille et la
bineuse (n:2) ........................................................................................................................................................................... 148
Figure 90 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la houe rotative et la herse étrille
(n:2) ........................................................................................................................................................................................ 148
Figure 91 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la houe rotative et la bineuse (n:2) 148
Figure 92 : Pratiques de désherbage mécanique du soja des agriculteurs utilisant la bineuse (n:3) ..................................... 149
Figure 93 : Pratiques de désherbage mécanique du soja des agriculteurs utilisant la houe rotative, la herse étrille et la
bineuse (n:3) ........................................................................................................................................................................... 149
Figure 94 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant la bineuse (n:3) .................................... 149
Figure 95 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant la houe rotative, la herse étrille et la
bineuse (n:2) ........................................................................................................................................................................... 150
Figure 96 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant d’autres combinaisons d’outils (n:3) .... 150
Figure 97 : Pratiques de désherbage mécanique du colza des agriculteurs utilisant la bineuse (n:2) .................................... 150
Figure 98 : Pratiques de désherbage mécanique du colza d’un agriculteur utilisant la herse étrille combinée à une bineuse
frontale (n:2) .......................................................................................................................................................................... 151
Figure 99 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:2) ......... 151
Figure 100 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole de printemps d’un agriculteur utilisant la bineuse (n :1) ... 151
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 135
Annexe 2 : Tables des tableaux
Tableau 1: Classement des publications de recherche sur la maîtrise des adventices par méthodologie et sujet de
recherche. (Barberi, 2001) ____________________________________________________________________ 17
Tableau 2 : Classement des publications de recherche sur la maîtrise des adventices entre 1995 et 2000 pour les
principales cultures. (Barberi, 2001) ____________________________________________________________ 18
Tableau 3 : Densités des plantes entraînant une perte de rendement de 5% obtenues par une compilation de
données d’origine diverses (source ITCF dans le guide ITAB 2005) ____________________________________ 20
Tableau 4 : Classement des principales adventices en fonction de leurs nuisibilités directes et indirectes (ITCF
dans le guide ITAB, 2005) ____________________________________________________________________ 21
Tableau 5 : Le Taux Annuel de Décroissance (Source : Alain Rodriguez in ITAB 2005) _____________________ 23
Tableau 6 : Périodes de levées de principales adventices et les cultures associées (source : Alain Rodriguez in
ITAB 2005) ________________________________________________________________________________ 24
Tableau 7 : Efficacité de la herse étrille sur certaines adventices, les cases oranges représentent une efficacité
limité, blanches une efficacité moyenne et grises une efficacité forte (Sources : Lecat, 2007) ______________ 35
Tableau 8 : Interventions sur la culture du colza (source Cetiom, in FIBL) _______________________________ 43
Tableau 9 : Répartition des agriculteurs selon les modes et systèmes de production _____________________ 55
Tableau 10 : Superficie des exploitations agricoles ________________________________________________ 56
Tableau 11 : Classification des adventices par catégorie ____________________________________________ 57
Tableau 12 : Répartition des fiches cultures retournées par région et selon le mode de culture _____________ 58
Tableau 14: Distinction des catégories de successions de cultures entre les deux systèmes de production (N : 212
fiches cultures) _____________________________________________________________________________ 76
Tableau 15 : Catégorie de la culture précédente (N : 212 Fiches) _____________________________________ 77
Tableau 16 : Présence ou non d'un couvert en fonction du type culture décrite et du précédent (n : 175 réponses
positives) _________________________________________________________________________________ 77
Tableau 17 : Origine géographique des fiches descriptives du blé (N : 51 fiches) _________________________ 83
Tableau 18 : Origine technico-économique des fiches descriptives du blé (N : 51 fiches) ___________________ 83
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 136
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Annexe 3 : Schéma des actions du programme « optimiser et promouvoir le désherbage
mécanique »
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 137
Annexe 4 : Questionnaire d’enquête
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 139
Annexe 5 : Guide d’entretien
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 141
Annexe 6 : Répartition géographique des enquêtés
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 145
Annexe 5 : Répartition géographique des enquêtés par culture
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 147
Houe rotative Herse étrille Bineuse
Légende : Schématisation des outils
Annexe 6 : Schémas des interventions de désherbage mécanique à
faibles effectifs
Les schémas suivants ont tous la même légende :
1. La culture du blé tendre d’hiver
Stade du Blé
Effectifs Labour
Passage en interculture
(moyenne)
2 2 5
3 3 3
3 2 2
2 0 4
Semis Tallage 2N-épiaisonMontaison- épi 1cm
(*) 1 agriculteur passe à 2 reprises
(**) 1 agriculteur passe seulement à ce stade
Blé-Cas à faibles effectifs
10 agriculteurs
(*) (*)
OU
OU(*)(**)
Figure 87 : Pratiques de désherbage mécanique du blé tendre d’hiver des agriculteurs utilisant d’autres combinaisons d’outils (n:10)
2. La culture d’orge de printemps
Effectifs LabourPassage en interculture
1 1 4
Orge de printemps - Bineuse
1 agriculteur
Stade de l’orge de printempsLevée Tallage Epiaison
Figure 88 : Pratiques de désherbage mécanique de l’orge de printemps d’un agriculteur utilisant la bineuse
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 148
3. La culture de tournesol
Stade du tournesol
Itinéraires Effectifs LabourPassages en
interculture
1 1/2 1 4
2 1/2 1 6
TOURNESOL-Houe rotative, herse étrille et bineuse
2 agriculteurs
Semis-
cotylédon1 à 2 P. de
feuilles
> 4 P. de
feuilles
3 à 4 P. de
feuilles
Figure 89 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la houe rotative, la herse étrille et la bineuse (n:2)
Stade du tournesol
Itinéraires Effectifs LabourPassages en
interculture
1 1/2 1 5
2 1/2 1 6
TOURNESOL-Houe rotative et Herse étrille
2 agriculteurs
Semis-
cotylédon1 à 2 P. de
feuilles
> 4 P. de
feuilles
3 à 4 P. de
feuilles
Figure 90 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la houe rotative et la herse étrille (n:2)
Stade du tournesol
Itinéraires Effectifs LabourPassages en interculture
1 2/2 0 2 et 9
TOURNESOL-Houe rotative et bineuse
2 agriculteurs
Semis-
cotylédon1 à 2 P. de
feuilles
> 4 P. de
feuilles
3 à 4 P. de
feuilles
ET/OU
Figure 91 : Pratiques de désherbage mécanique du tournesol des agriculteurs utilisant la houe rotative et la bineuse (n:2)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 149
4. La culture de soja
Effectifs Labour
Nombre de passage en
interculture
2/3 1 1
1/3 1 1
Stade du Soja
(*) 1 agriculteur ne passe pas
(*)
Soja - Bineuse
3 agriculteurs
Prélevée 1/2 Feuilles 3/4 Feuilles >4 Feuilles
Figure 92 : Pratiques de désherbage mécanique du soja des agriculteurs utilisant la bineuse (n:3)
Effectifs LabourPassages en
interculture
2/3 1 6
1/3 1 6
Soja – Houe rotative, Herse étrille et bineuse
3 agriculteurs
Stade du Soja Prélevée 1/2 Feuilles 3/4 Feuilles >4 Feuilles
(*)
(*) Un agriculteur passe à 2 reprises
(**) Un agriculteur ne passe pas
(**) (**)
(*)
Figure 93 : Pratiques de désherbage mécanique du soja des agriculteurs utilisant la houe rotative, la herse étrille et la bineuse (n:3)
5. La culture de maïs
Effectifs LabourPassage en
interculture
2/3 2 2 et 4
1/3 0 4
Stade du Maïs
(*) 1 agriculteur passe avec un effet buttage
(**) les socs utilisés sont les doigts « kress »
Maïs-Bineuse
3 agriculteurs
(*)
Prélevée 2/4 Feuilles 6/8 Feuilles
(**)
Figure 94 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant la bineuse (n:3)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 150
Effectifs LabourPassage en interculture
2/2 2 1 et 4
Stade du Maïs
Maïs – houe rotative, herse étrille et bineuse
2 agriculteurs
Prélevée 2/4 Feuilles 6/8 Feuilles
Figure 95 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant la houe rotative, la herse étrille et la bineuse (n:2)
Effectifs Labour
Nombre de
passage en
interculture
1/3 1 2
1/3 1 4
1/3 1 2
Stade du Maïs
Maïs – autres combinaisons d’outils
3 agriculteurs
Prélevée 2/4 Feuilles 6/8 Feuilles
Figure 96 : Pratiques de désherbage mécanique du maïs des agriculteurs utilisant d’autres combinaisons d’outils (n:3)
6. La culture de colza
Effectifs Labour
Nombre de passages en
interculture
2/2 2 2 et 4
COLZA-Bineuse
2 agriculteurs
Stade du Colza Cotylédon 3/4 Feuilles 6/10 FeuillesReprise de végétation-
Montaison
Figure 97 : Pratiques de désherbage mécanique du colza des agriculteurs utilisant la bineuse (n:2)
Mémoire de Fin d’Etude :
Stratégies de désherbage mécanique des agriculteurs biologiques Page 151
Effectifs Labour
Nombre de
passage en
interculture
1 1 6
Stade du Colza
COLZA-Herse étrille et bineuse frontale
1 agriculteur
Cotylédon 3/4 Feuilles 6/10 Feuilles Reprise de
végétation-Montaison
Figure 98 : Pratiques de désherbage mécanique du colza d’un agriculteur utilisant la herse étrille combinée à une bineuse frontale (n:2)
7. La culture de féverole d’hiver
Effectifs Labour
Passages en
interculture
(nombres)
2 1 0 et 1
Féverole d’hiver-Herse étrille
2 agriculteurs
Stade de la féverole d’hiver
OU
Levée 2/4 Feuilles 6 Feuilles-Floraison
Figure 99 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole d’hiver des agriculteurs utilisant la herse étrille (n:2)
8. La culture de féverole de printemps
Effectifs Labour
Nombre de passage en
interculture
1 1 3
Stade de la féverole de printemps
Féverole de printemps - Bineuse
1 agriculteur
Levée 2/4 Feuilles 6 Feuilles-Floraison
Figure 100 : Pratiques de désherbage mécanique de la féverole de printemps d’un agriculteur utilisant la bineuse (n :1)
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