résumé exécutif entrepreneuriat familial en rdc : processus d'émergence d'une tpe dans...
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UNIVERSITÉ DE LIMOGES
Institut d'Administration des Entreprises (I.A.E.)
École Doctorale n° 526 « Société et Organisation »
Centre de Recherche sur l’Entreprise, les Organisations et le Patrimoine
ENTREPRENEURIAT FAMILIAL EN REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO :
Processus d’émergence d’une TPE dans la Province du Bas-Congo
Thèse en cotutelle internationale entre l’Université de Limoges et l’Université de Kinshasa
pour l’obtention du grade de Docteur en Sciences de Gestion
présentée et soutenue publiquement le 4 juillet 2012
par
Bruno Polycarpe TOMI MVEMBA
JURY
Directeurs de recherche M. Alain RIVET,
Maître des conférences - HDR à l’Université de Limoges
M. Odilon GAMELA NGINU,
Professeur à l’Université de Kinshasa
Rapporteurs M. Jacques JAUSSAUD,
Professeur à l'Université de Pau et des pays de l'Adour
M. Thierry JOLIVET,
Professeur à l'Université du Maine (Le Mans)
Suffragant M. Jean Charles MATHE,
Professeur à l’Université de Limoges
2
RESUME EXECUTIF
L’objectif poursuivi dans cette thèse est d’identifier et comparer les facteurs qui contribuent au
processus d’émergence d’une TPE en contexte familial du Bas-Congo, de manière à apprécier la
logique entrepreneuriale qui le sous-tend et de préjuger ainsi de l’efficacité, de l’efficience et de
l’effectivité de son démarrage et de sa pérennité. L’étude fait prendre conscience au Né-Kongo (natif
du Bas-Congo) qu’il est possible d’entreprendre de manière persistante en contexte familial avec
l’appui, d’une part, de ses propres qualités, compétences et expériences et, d’autre part, de ses
ressources en capital social mobilisées soit à l’intérieur, soit à l’extérieur de la famille.
En d’autres termes, loin de considérer l’entrepreneuriat familial comme un événement déstructuré et
isolé, l’émergence de la TPE dans le Bas-Congo nécessite, outre, une mobilisation du potentiel de
l’entrepreneur familial à laquelle s’ajoute une forte dose de motivation et qu’on relie à la capacité de
réussir, mais aussi et surtout un environnement familial solidaire. Nous considérons que la TPE du
Bas-Congo est le résultat d’un processus d’émergence initié en contexte familial. Qu’il soit à
l’initiative d’un seul ou d’un groupe d’individus, ce processus possède une dimension multipolaire et
que sa réalisation repose sur une volonté humaine impliquant un ensemble d’acteurs qui interagissent
entre-eux.
En effet, au démarrage, tout projet d’entreprise est très petit : l’idée d’affaires intéressante s’illumine et
grossit au fur et à mesure qu’on évolue sur l’échelle du processus d’émergence de l’entreprise. Si à
l’initiation, cette idée d’affaires n’était qu’une fine étoile, à peine perceptible au microscope, à la
maturation elle devient légèrement perceptible aux lentilles alors qu’au démarrage, elle est perceptible
à l’œil nu car devenue un très petit projet. Cette évolution d’une phase à l’autre est obtenue grâce au
concours de l’environnement qui aide l’individu entrepreneur à nourrir son idée, la développer et
l’imposer, en la confrontant aux idées des autres personnes qui l’entoure. L’environnement qui entoure
ce candidat entrepreneur potentiel est la famille. Celle-ci constitue le noyau ou l’épicentre de toute
société où règne la confiance et le don par opposition au marché et à l’esprit de calcul (Bourdieu,
2002). Donc ce tout petit projet reste d’abord une affaire de famille, quand bien même qu’il naisse
d’un individu qui le conçoit et l’incarne, grâce à son potentiel personnel, ses motivations et sa capacité
de mobilisation des ressources nécessaires pour ce faire. Au fur et à mesure que ce projet se
développe, il quitte le stade de toute petite entreprise (TPE) et passe ensuite au stade de la petite
entreprise (PE) pour atteindre celui de la moyenne entreprise (Mo.E) mais la famille demeure toujours
le point d’encrage et le dernier rempart qui l’a vu naitre et sur lequel il s’appuie pour son démarrage,
sa survie et sa pérennité.
Le modèle d’émergence mis en œuvre pour la TPE du Bas-Congo, tire principalement sa source du
modèle d’entrepreneuriat ethnique « EDOR1 » de Kamavuako (2009) qui fait référence aux variables
1 EDOR : Entrepreneur – Discriminations – Opportunités - Réseaux
3
stratégiques de E.M Hernandez (1999) accordant une place importante à l’individu et à l’opportunité
d’affaires dans la réalisation du processus entrepreneurial où le créateur est influencé par ses
environnements socioculturel, contextuel et psychologique, ainsi qu’aux variables explicatives
d’Albert Shapero (1975) tentant de comprendre le déclenchement d’un événement entrepreneurial en
le corrélant avec les facteurs situationnels et individuels. En plus de cet ensemble des variables, le
modèle EDOR brasse les effets des réseaux sociaux dans le contexte d’économie immigrée de la RDC.
Il démontre, en effet, comment la communauté immigrée ouest africaine, libanaise, indienne et
chinoise de la RDC, ne disposant généralement que des ressources limitées2, arrive à créer leur propre
entreprise, grâce à leur appartenance à une minorité leur donnant accès à des ressources dites
ethniques et compensant ainsi ce handicap (minorité). Le modèle d’émergence de la TPE du Bas-
Congo (Fig.1) mobilisant, à des degrés d’influence différents, la familiarité des liens tissés à divers
niveaux de la famille Kongo3, se démarque du modèle EDOR par le fait que la famille ou la
communauté, comme base de soutien pour les deux entrepreneurs (immigré et familial), se compte,
pour l’émergence de la TPE Kongo, par milliers des membres. Le lien biologique (naturel) explose
toutes barrières et rend presque impossible dans le Bas-Congo de distinguer, de manière stricte, les
inclus et les exclus de la famille.
Fig.1. Modèle d’émergence de la TPE du Bas-Congo
2 Forcément à cause du caractère minoritaire des communautés immigrées en pays d’accueil. Tout comme cette limitation des ressources peut
être comprise dans le sens d’accès difficile au réseau local de financement du pays d’accueil, à la possession conditionnée des biens meubles
et immeubles sur le territoire d’accueil, à la circulation réglementée des biens et de personnes étrangères sur le territoire d’accueil. Bref aux restrictions soumises aux étrangers dans l’exercice de la profession de commerçant sur le territoire congolais qui, du coup, limitent leur
marge de manœuvre dans la mobilisation facile, à large échelle, des différentes ressources susceptibles de les aider à exercer le commerce ou
à créer une entreprise. 3 Pour éviter l’effet myopie du concept de « famille » qui risque de faire croire que dans le Bas-Congo, il s’agirait des seuls membres de la
famille nucléaire, alors que les caractéristiques de la famille en Afrique s’étendent de la famille nucléaire jusqu’à l’ethnie. Nous alternerons,
pour la suite du raisonnement, le concept de famille à celui de la communauté. Ainsi, nous parlerons de la communauté Kongo c’est-à-dire la famille Kongo, d’économie communautaire en lieu et place d’économie familiale, de marché communautaire pour signifier marché
familial…
Dimension psycho-situationnelle Dimension socio-économique relationnelle
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Education de base
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Réseau relationnel familial
Connaissances et expériences
antérieures
Modèle d’entrepreneur familial
Besoin d’accomplissement Ressources financières familiales
Opportunités Main-d’œuvre familiale
Discontinuités
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- Se réaliser personnellement
- Gagner de l’argent
- Créer son propre emploi
- Statut social : Respect et
admiration
- Apporter aide et soutien à la
famille
- Donner du travail aux siens
(autres) Le
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Réseau relationnel non familial
Modèle d’entrepreneur non familial
Ressources financières non familiales
Main-d’œuvre familiale
4
Alors que dans une famille/communauté immigrée, réputée minoritaire en pays d’accueil, il existe des
barrières, des frontières (principalement la nationalité) qui en délimitent l’appartenance et, partant,
conditionnent l’accès, à large échelle, aux ressources nécessaires pour créer une entreprise.
En étudiant, les six groupes d’EO représentatifs de deux villes (Matadi, Boma) et de trois districts
distincts (Bas-fleuve, Cataractes, Lukaya) de la Province du Bas-Congo, il a été montré que le
contexte familial du Bas-Congo, donc africain, est particulier et diffère des autres contextes familiaux,
notamment, européen. En Afrique en général et dans le Bas-Congo en particulier, le concept de famille
possède une dimension très large et s’étale de la famille restreinte jusqu’à la famille ethnique, en
passant par la famille clanique et la famille étendue. A chaque niveau de famille, les liens se
raffermissent et s’interconnectent d’un niveau à un autre, mais aussi se distancient en fonction du
degré d’affectivité (fort ou faible) des rapports familiaux entretenus entre membres. Le concept de
famille Kongo cède peu à peu la place à celui de la communauté Kongo. Et quand arrive un événement
(libellé souvent par une simple déclaration d’intention) telle que la création d’une TPE par un des
membres de la famille, c’est toute la famille (communauté) qui accourt apporter un centime, une
pierre, la matière première, les idées, les expériences acquises, mais aussi, et très souvent, tous ce
qu’on possède comme portefeuille relationnel. Au final, la TPE créée passe assez vite de l’individu
(initiateur) au nucléaire (famille restreinte), du nucléaire au clan (famille clanique), du clan à la famille
étendue ou à la famille ethnique et devient une affaire de toute la famille ou la communauté Kongo.
I. OBJECTIFS, MOTIVATION ET CONTRIBUTION ATTENDUE DE LA RECHERCE
1.1. Objectifs de la recherche
Les objectifs poursuivis dans cette étude consistent à :
- Evaluer la contribution de la famille, comme cadre opératoire du processus d’émergence d’une
TPE dans le Bas-Congo ;
- Conforter l’apport de l’entrepreneuriat familial dans le processus entrepreneurial assurant à la
fois l’émergence (le démarrage) et la finalisation (la pérennité) d’une TPE dans le Bas-Congo ;
- Définir, à partir des quelques variables qualitatives, un cadre théorique pour le démarrage et la
pérennité de la TPE du Bas-Congo ;
- Définir et décrire le comportement type d’un entrepreneur en contexte familial du Bas-Congo
face à l’impératif de finalisation et, donc, de pérennité de la TPE.
1.2. Motivation de la recherche
Pour reprendre Julien et Marchesnay (1996), notre recherche est motivée par le fait que depuis
plus de deux décennies, on constate une prise de conscience très vive au niveau à la fois des
individus, des groupes sociaux et des communautés à prendre des risques pour engager des
capitaux dans une sorte « d’aventure » (entreprise). Or, l’esprit à la base qui sous-tend cette
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aptitude est l’esprit d’entreprise dont la conséquence logique demeure la création d’entreprises.
Cependant, qu’elles survivent l’espace d’un ou de deux jours, ces entreprises subissent pour leur
émergence et/ou leur finalisation toute l’influence du cadre conceptuel et opératoire (l’individu, la
famille ou la communauté, l’environnement…). Par ailleurs, on sait qu’il existe une abondante
littérature sur la création et la gestion de la Petite et Moyenne Entreprise (PME) congolaise
(Ngoma ya Nzuzi, 2007, Makunza, 2004 ; Makunza, 1995 ; Kinzonzi, 1995 ; Gamela, 1985), mais
celle relative à l’émergence de la TPE congolaise et celle du Bas-Congo, en rapport avec
l’entrepreneuriat familial, est rare. Les études rencontrées (Dzaka et al, 2004, 2005 ; Lwango,
2008) ne mettent pas en évidence l’influence de la famille dans le démarrage et la pérennité d’une
TPE dans le Bas-Congo, alors que plus de 60% du tissu entrepreneurial du Bas-Congo est
constitué essentiellement des micro-entreprises. Motivé ainsi, par ce vide documentaire, la
présente étude se propose de combler ce vide en suggérant un cadre théorique favorable à la mise
en œuvre du processus d’émergence intégrant la finalisation d’une TPE dans la Province du Bas-
Congo.
1.3. Contribution attendue de la recherche
Cette étude porte sur une recherche en sciences de gestion, particulièrement, au croisement de
« l'Entrepreneur – la Famille et – la TPE » ; ce trinôme est considéré, non seulement, comme une
source d’analyse et de recherche des dispositifs d’appui dans la mise en œuvre d’une TPE, mais
également une source des causes d’échecs et/ou de réussite du processus d’émergence d’une entreprise
de très petite taille. En cherchant, d’une part, à déterminer les mécanismes générateurs de l’émergence
de la TPE dans le cadre de l’entrepreneuriat familial et, d’autre part, à spécifier la fonction de certains
outils de ces mécanismes et à décrire certains axes du pilotage du processus d’émergence et de sa
finalisation, l’analyse de ce trinôme peut, naturellement, faciliter l’élaboration d’une approche
diagnostic diachronique du comportement managérial d’un entrepreneur du Bas-Congo. Elle peut jeter
les bases d’une recherche de la performance/pérennité de la nouvelle entreprise, au travers de
l’étendue du capital social de l’entrepreneur en dénichant, en sélectionnant et en fidélisant les
différents partenaires (fournisseurs, clients, distributeurs, banquiers.. ) avec qui l’entrepreneur a besoin
pour assurer la continuité de son exploitation. Elle peut aussi restaurer les bases d’un accompagnement
approprié en contexte d’entrepreneuriat familial. Ces considérations, de nature managériale, soulignent
notre volonté de produire ainsi des connaissances qui soient opérationnelles4 et susceptibles d’être
utilisées par les praticiens.
4 Considérées ici, comme le dit C. Fillol (2006), dans le sens des connaissances dites « actionnables » c'est-à-dire des connaissances -
résultats susceptibles d’être mises en relation avec le vécu concret des professionnels.
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II. METHODOLOGIE ET ARTICULATION DE LA RECHERCHE
2.1. Méthodologie de la recherche
L'ambiguïté des concepts et la volonté de comprendre, dans sa globalité, les phénomènes de
l’entrepreneuriat familial et d’émergence d’entreprise, difficilement quantifiables, nous obligent à
orienter notre étude vers une démarche essentiellement exploratoire et qualitative et d’utiliser une
stratégie hybride (Weingart 1997). A chaque étape de la recherche sous étude, une de trois approches
méthodologiques suivante sera utilisée : l’inductive, la déductive et l’adductive. En effet, dans un
premier temps, la revue de la littérature a permis de cerner une approche déductive afin d’établir un
cadre conceptuel provisoire. Cette revue de littérature a guidé nos choix méthodologiques : une étude
de cas et un protocole de collecte des données (flèche 1).
Fig. 2. Démarche méthodologique de l’étude
Source : Copiée et enrichi sur base du schéma de Charlotte Fillol
Dans un deuxième temps, nous avons procédé à la récolte des données qui, par induction, a enrichi et
alimenté notre conceptualisation (flèche 2). L’aller-retour entre conceptualisation et observation,
alliant induction et déduction, est venu préciser et réorienter nos construits. Cette démarche constitue
la base méthodologique la plus adaptée pour l’analyse de cas (flèche 3) sous étude (Yin, 1990,
Eisenhardt, 1989). Elle est complétée par la technique d’enquête et d’entretien individuel et de groupe
(Bergadoa et Nyck, 1992, Pellemans, 1999, Thietart et Coll, 1999, Paille et Mucchielli, 2003). La
figure ci-dessus, copiée et enrichie, de Fillol. C, (2006) illustre l’architecture méthodologique de notre
recherche. Nos investigations prennent en considération les milieux urbains et semi-urbains de grande
concentration de population du Bas-Congo : Matadi, Boma, Mbanza Ngungu, Kisantu, Kasangulu,
Tshela. La période couverte par l’étude est fonction des années de création de plus ou moins soixante
(± 60) TPE qui sont soumises à l’enquête. Cette période se situe entre 2000 et 2006, période
caractéristique de la crise économique, sociale et politique en RDC.
Revue de littérature Cadre conceptuel
Choix méthodologiques :
exploratoire qualitative Analyse de cas : approche instrumentale/
étude de cas collective
Conceptualisation
Observation
(1) (3) (2)
Problématique : Question de recherche, hypothèses, objectifs
théoriques
Terrain : Questionnaire, échantillon, entretien, collecte des données, temps
Stratégie d’accès A la réalité de terrain
Ajustements
permanents
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2.2.Articulation de la recherche
L’exposé de notre recherche sur l’entrepreneuriat familial en RDC, comme processus
d’émergence d’une TPE dans la Province du Bas-Congo, s’articule en deux parties
subdivisées en six chapitres.
La première partie se focalise sur les bases conceptuelles et porte sur trois chapitres : le
premier s’intéresse aux éléments de problématique générale et concerne la présentation du
cadre opératoire de la recherche (chapitre 1), le deuxième chapitre porte sur les fondements
théoriques de la TPE et de l’entrepreneuriat (chapitre 2), le troisième chapitre revient sur le
modèle théorique mis à contribution et l’identification des variables de l’étude (chapitre 3).
La deuxième partie de l’étude, portant sur l’analyse empirique de la recherche, comporte
aussi trois chapitres : le quatrième chapitre expose la méthodologie adaptée à l’approche
exploratoire de l’étude (chapitre 4), le cinquième et le sixième chapitres marquent
l’aboutissement de nos recherches et portent respectivement sur la présentation des résultats :
leur analyse et interprétation (chapitre 5) et la réflexion sur le comportement type d’un
entrepreneur dans l’émergence d’une TPE en contexte familial du Bas-Congo (chapitre 6).
Une conclusion générale, qui revient sur les conclusions partielles de deux parties, constitue
le point final de notre étude. La figure 3 ci-dessous présente l’articulation cognitive de la
recherche.
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Fig. 3 : Articulation cognitive de la recherche
Chapitre 1 :
Eléments de la problématique Ce chapitre s’intéresse aux éléments de la problématique à travers la présentation du cadre opératoire de la
recherche. Sa situation entrepreneuriale générale et son
état des lieux
Chapitre 4 :
Démarche empirique de la recherche Le chapitre 4 étale le parcours méthodologique par lequel sont passées les différentes étapes scientifiques de la recherche. Il met ainsi en évidence la démarche
méthodologique, d’une part, et la démarche statistique, d’autre part.
Chapitre 2 :
Fondements du cadre théorique de référence Le deuxième chapitre, essentiellement, théorique, traite du cadre théorique de référence, en abordant des
orientations imprimées à la recherche
entrepreneuriale, à l’entrepreneuriat familial et au
concept de Très Petites Entreprises (TPE).
Introduction Générale On remarque de plus en plus en RDC une prise de conscience individuelle des congolais de se prendre en charge
par la création des TPE. Celle-ci procède soit d’une recherche des solutions alternatives au chômage, soit d’une
véritable quête d’opportunités pour la prospérité économique. Pour les uns ou pour les autres, la famille constitue le
cadre opératoire idéal pour l’émergence d’une TPE. Elle permet la mobilisation des ressources tant cognitives que
structurales nécessaires à la réalisation du processus entrepreneurial et, partant, rassurer un démarrage et une
finalisation efficient, efficace et effectif de la TPE.
Thèse vérifiée La réussite de la décision d’entreprendre dans le Bas-Congo résulte, essentiellement, de l’apport de la ressource « potentiel de l’entrepreneur
familial ».
Chapitre 6 :
Comportement entrepreneurial et émergence
de la TPE dans le Bas-Congo Le chapitre 6 examine le comportement type
d’entrepreneurs familiaux du Bas-Congo durant le
processus entrepreneurial, particulièrement, lors de la phase cruciale de finalisation, induisant la pérennité
de son entreprise.
Chapitre 5 :
Présentation, interprétation et discussion des
résultats de recherche Le chapitre 5 expose les résultats : leur analyse et leur
interprétation sont faites à la lumière de la question et
des objectifs de la recherche.
Conclusion Générale La conclusion générale reprend les conclusions partielles de deux parties et expose les apports théoriques et pratiques de la recherche,
ses limites et ses perspectives et pistes possibles d’investigation
Chapitre 3 :
Modèle théorique et identification des variables de l’étude Ce chapitre, propose le modèle théorique de l’étude que nous voulons tester sur la base de la problématique relevée et des différentes hypothèses posées. Il identifie les
variables de l’étude et définit le type des besoins d’informations à satisfaire.
PARTIE II :
PARTIE I :
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III. CONCLUSION GENERALE DE LA RECHERCE
Nous avons conclu cette recherche par les principaux apports théoriques et pratiques (3.1), par les
limites éventuelles de l’étude (3.2) et par les perspectives et pistes possibles d’investigation (3.3).
3.1. Principaux apports de la recherche
Les principales contributions de l’étude sont épinglées en termes de recherche et d’action. Elles sont
donc libellées sous deux formes d’apports : un apport théorique (1.1) et un apport pratique (1.2).
3.1.1. Apports théoriques
Le cadre théorique proposé dans cette étude est principalement appréhendé à partir du modèle
d’entrepreneuriat ethnique (EDOR) de Kamavuako (2009) qui fait référence aux modèles de
l’événement entrepreneurial de Shapero (1975) et stratégique d’entrepreneuriat de Hernandez (1999).
Ce cadre théorique de l’émergence de la TPE du Bas-Congo est enrichi par les apports de différentes
disciplines comme l’entrepreneuriat et la gestion (théorie de l’émergence organisationnelle), la
psychologie (théorie de l’intention entrepreneuriale, théorie de la personnalité), la sociologie (théorie
des réseaux, théorie culturelle, théorie des ressources sociales). Il témoigne du regard multipolaire
(Piaget, 1993, cité par Verstraete, 1997) et du caractère multidisciplinaire de cette recherche et offre
un soubassement solide pour la compréhension de l’émergence, induisant le démarrage, et la
finalisation, induisant la pérennité, de la TPE du Bas-Congo. Il s’agit, d’une part, d’apprécier la
relation entre deux principaux groupes des facteurs.
Fig. 4 : Comportement entrepreneurial : un état d’être et d’agir de l’entrepreneur du Bas-Congo
Source : Auteur
Le premier ayant concerné la dimension psycho-situationnelle qui met en œuvre un groupe des
variables traduisant les potentialités de l’entrepreneur opérant en contexte familial du Bas-Congo, et le
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- Compétences : par le comportement et le savoir-être
- Caractéristiques. sociodémographique
- Caractéristiques. psychologiques
Potentiel de
l’entrepreneur familial
Capital social familial et
Capital social non familial
de l’entrepreneur familial
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- Stratégies de succès
- Stratégies de pérennité, survie
- Stratégies de développement
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TPE
Processus entrepreneurial
Dimension praxéologique
Dimension cognitive
Maturation Initiation
Pérennité/Survie-Développement
Décision Finalisation
Processus d’émergence Comportement entrepreneurial
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deuxième ayant concerné la dimension socio-économique relationnelle qui regroupe un ensemble des
variables mettant en relief le capital social familial et le capital social non familial du même
entrepreneur. D’autre part, il permet la considération de la jonction entre le potentiel de l’entrepreneur,
le capital social familial, le capital social non familial et l’émergence (démarrage) et la finalisation
(pérennité) de la TPE du Bas-Congo. Il se dégage que les trois facteurs concourent, à des degrés
d’importances divers, à la réussite du démarrage de la TPE du Bas-Congo et fondent le comportement
de l’entrepreneur en quête de pérennité de la nouvelle entreprise (Fig.4)
Dans cette étude, le potentiel entrepreneurial a été ciblé comme le facteur le plus important en termes
d’influence dans la décision d’entreprendre dans le Bas-Congo, contrairement à ce que l’on peut
penser de la décision d’entreprendre dans les économies africaines où toute initiative entrepreneuriale,
qu’elle soit individuelle ou collective, ne peut réussir qu’autour de la solidarité qui les caractérise.
L’étude montre qu’il y a lieu de compter d’abord sur les potentialités de l’entrepreneur,
caractéristiques des économies européennes, où les valeurs individuelles, loin de s’appuyer sur une
quelconque forme de solidarité, sont privilégiées dans la décision d’entreprendre. Dans ces sociétés,
par exemple, l’accompagnement d’un candidat entrepreneur passe avant tout par sa formation
personnelle par rapport aux préceptes de base de la démarche d’entreprendre en rapport notamment à
la gestion opérationnelle courante (gestion financière, gestion commerciale, gestion des
approvisionnements, gestion comptable, gestion des ressources humaines…) et à la gestion des
environnements (fiscal, juridique, administratif…) de la future entreprise.
Dans le contexte d’entrepreneuriat familial du Bas-Congo, le potentiel entrepreneurial parait, comme
dans le contexte européen, le facteur de base sur lequel misent les entrepreneurs pour réussir le
démarrage de leur entreprise. Ceci, nous ramène à la thèse centrale de la recherche selon laquelle « la
réussite de la décision d’entreprendre en contexte familial du Bas-Congo résulte, essentiellement,
de l’apport de la ressource "potentiel de l’entrepreneur familial" » et voir dans quelle mesure il
faudrait, éventuellement, la relativiser.
En effet, si le potentiel entrepreneurial constitue une condition nécessaire dans la décision
d’entreprendre dans le Bas-Congo, cette condition n’est pas suffisante pour réussir cette décision. Il a
été déduit, à la suite de l’existence d’une relation positive entre le démarrage de l’entreprise et le
potentiel entrepreneurial (Fayolle, 2003 ; Sabourin et Gassé, 1989), qu’au-delà des caractéristiques de
l’entrepreneur qui sont à l’origine de la réussite de l’activité entrepreneuriale, singulièrement, lors du
démarrage de la TPE, le capital social tant familial que non familial sont souvent considérés comme le
deuxième versant d’un « duopole » complémentaire qui peuvent conduire la décision d’entreprendre
jusqu’à sa finalisation et induire la pérennité et, donc, la performance de la nouvelle entreprise.
Il est apparu dans nos investigations qu’en plus de son rôle complémentaire, le capital social tant
familial que non familial favorise la pérennité de la TPE et procure à l’entrepreneur potentiel du Bas-
11
Congo un avantage compétitif évident. Cet avantage passe nécessairement par la maîtrise et la gestion
du réseau social de l’innovation apparaissant comme catalyseur des idées et des informations
susceptibles de permettre aux entrepreneurs locaux d’innover et de pérenniser leur entreprise.
Ce réseau d’échange de savoirs professionnels permet aux entrepreneurs opérationnels de pratiquer
des veilles personnelles ou partagées favorisant l’accession, la production, la diffusion et la
capitalisation des informations structurantes de nature à optimiser leurs relations d’affaires avec les
différents partenaires en contact avec l’entreprise (clients, fournisseurs, distributeurs, banquiers…,).
On conclut, que les réseaux sociaux dans le Bas-Congo favorisent et entretiennent la recherche et la
gestion de l’innovation en augmentant la vitesse de circulation des informations et en assurant par
conséquent la transformation du flux brassé de l’innovation en produit concret pour le destinataire
final.
Aussi, reconnaît-on que les entrepreneurs familiaux dont le capital social est élevé tirent davantage
profit de leurs potentialités (Burt, 1997). L’étude a montré que le capital social est la résultante des
échanges sociaux (Emerson, 1972a) et apparaît, de ce fait, comme un levier d’analyse des effets des
liens d’échanges entre acteurs sociaux sur la pérennité et la performance. Les effets d’échanges dans le
Bas-Congo peuvent être des ressources palpables comme une somme d’argent, un local, la
marchandise, les matériels… donnés à titre gratuit par les proches tels que les parents, les proches
parents, les amis etc., mais aussi des ressources intangibles comme les appuis relationnels, les
informations concernant par exemple les formalités administratives, juridiques et fiscales sur la
création d’entreprises en RDC. Tout comme sur l’achat optimal des matériels, des marchandises, le
repérage et la fidélisation des clients, la sélection des fournisseurs et des distributeurs etc.
Il ressort de ces dernières considérations que l’apport managérial de cette étude est établi. Il se situe au
niveau de l’utilisation du capital social tant interne qu’externe des entrepreneurs du Bas-Congo, par le
biais de leurs réseaux relationnels susceptibles de favoriser la pérennité et, donc, la performance de
leurs entreprises. Avoir un réseau relationnel étendu dans le Bas-Congo favorise effectivement la
performance et, partant, rassure la pérennité de l’entreprise dans la mesure où les entrepreneurs locaux
qui possèderaient des contacts plus nombreux devraient avoir moins des difficultés pour dénicher,
repérer, trouver, sélectionner et fidéliser leurs partenaires que sont justement les clients, les
fournisseurs, les distributeurs… et pourquoi pas pour réduire leur dépendance vis-à-vis d’eux.
3.1.2. Apports pratiques
Le premier apport pratique de notre étude résulte de la méthodologie utilisée. Dans un contexte
d’absence totale d’une base des données statistiques sur les TPE dans le Bas-Congo, la méthodologie
initiée a permis d’observer le comportement spécifique des EO du Bas-Congo pendant les phases
cruciales de démarrage et de pérennité.
12
Le deuxième apport est relatif à l’appropriation par les candidats entrepreneurs familiaux et les experts
consultants d’entreprises, des résultats auxquels nous avons abouti. Ces résultats contribuent à une
meilleure connaissance du processus d’émergence de la TPE dans un contexte d’entrepreneuriat
familial et sous l’influence d’un environnement économique informel de la RDC. Pour les candidats
entrepreneurs familiaux, grâce à une réflexion sur leur démarche globale, l’interaction entre le
processus d’émergence (démarrage), qui coïncide avec la dimension cognitive de la création, et la
phase de finalisation (pérennité), qui se rapporte à la dimension praxéologique de la création, permet
une meilleure définition de leur projet de TPE et définit, par-là, leur engagement, souvent irréversible,
dans un processus d’entrepreneuriat local persistant.
Dans la mesure où dans l’un de nos chapitres, nous nous sommes préoccupés de la sensibilisation des
entrepreneurs potentiels sur les facteurs qui conditionnent la réussite entrepreneuriale en RDC, les
résultats de cette étude peuvent, éventuellement, servir de guide à la décision d’entreprendre dans le
Bas-Congo. Le modèle proposé met en exergue tous ces facteurs et démontre que l’émergence et la
finalisation de la TPE en contexte familial du Bas-Congo sont sensiblement corrélées au potentiel de
l’entrepreneur familial, mais aussi à son capital social familial et non familial.
Pour les experts consultants d’entreprises, comme acteurs locaux intervenant en matière de création
d’entreprises, cette étude peut leur servir des sources d’informations structurantes et de guide
d’accompagnement dès lors qu’à la lumière du cadre théorique proposé, les entrepreneurs familiaux
auront davantage besoin d’un accompagnement pour développer et enrichir leurs capacités. Nous
pensons avec Bayad (2010) que « l’enjeu principal de l’accompagnement en TPE réside moins, nous
semble-t-il, dans l’accroissement des « bases de connaissances » du dirigeant que dans le
développement et l’enrichissement de ses capacités à faire évoluer son système de représentation et à
s‘ouvrir à de nouvelles complexités ». La réussite du processus entrepreneurial (intention, maturation,
décision/démarrage et finalisation) dans le Bas-Congo nécessite un accompagnement de proximité qui
tienne compte de la cohérence du trinôme garant (3E) de la décision/démarrage – pérennité d’une TPE
(la TPE - la Famille - l’Entrepreneur). C’est donc, à travers l’interrelation de l’ensemble 3E qui gagne
en étant efficace, efficient et effectif (3F) que l’entrepreneur du Bas-Congo peut réussir un démarrage
cohérent, capable de lui garantir, par la suite et dans la durée5, une bonne finalisation et, donc, une
bonne pérennité (Fig 5). Et cela, dans ce sens qu’à chaque pôle du trinôme garant de la décision
d’entreprendre dans le Bas-Congo, se trouve attaché une série d’enjeux compétitifs particuliers de
gestion opérationnelle susceptibles de bénéficier de l’apport en capital social tant interne qu’externe de
l’entrepreneur.
5 Cela nous conforte à l’idée que l’entrepreneuriat est un processus itératif d’évaluation personnelle, d’anticipation, d’actions et de remise en cause dynamique des hommes et de l’organisation. Ce qui revient à dire que le temps dans ce processus dynamique est une composante
essentielle et que pour se trouver dans une situation d’entrepreneuriat, il est nécessaire d’entrer dans ce « cercle vertueux ». Pour rendre
permanente cette situation, il est nécessaire d’y rester et de persister.
13
Fig 5: Enjeux de la compétitivité et dynamique de la décision/démarrage-pérennité
Relations
Péren
nit
é
Réseaux
Innovation
Source: Auteur
Ces enjeux peuvent concernés, entre autres, la gestion de la main-d’œuvre, la gestion des fournisseurs,
la gestion de la clientèle, la gestion de la distribution, la gestion de la concurrence, la gestion fiscale, la
gestion juridique, bref la gestion optimale des différents partenaires d’affaires de l’entreprise. Cette
étude offre justement un cadre de référence aux préceptes nécessaires qui garantissent la cohérence de
l’émergence et de la réussite, dans la durée, d’une TPE du Bas-Congo tirant profit des valeurs
personnelles du candidat entrepreneur et de l’étendue de son environnement social et économique avec
ses multiples partenaires.
3.2. Limites de la recherche
Tous les chercheurs en entrepreneuriat reconnaissent le caractère complexe du processus d’émergence
d’entreprises. Et cette complexité s’accentue quand il s’agit d’observer et de décrire les aspects
immatériels concourant à la réalisation de ce processus, notamment, certaines valeurs psycho-
situationnelles (éducation, connaissances et expériences antérieures, besoin d’accomplissement,
opportunités et déplacements) et socio-économiques relationnelles (réseaux, modèles culturels,
parenté…), alors que les aspects matériels du processus d’émergence d’entreprises sont faciles à
observer et à décrire comme le financement, le recrutement…). Aussi, conscient des faiblesses que
recèlent toutes recherches, les limites de la présente étude peuvent être décelées à deux niveaux :
- Au niveau méthodologique, les limites se rapportent aux méthodes utilisées afin de saisir l’objet
d’étude. Pour permettre, en effet, une meilleure appréhension des valeurs, en minimisant les
faiblesses inhérentes à chacune des méthodes, nous avons initié une approche mixte dite de
triangulation méthodologique, qui a permis de coupler la méthode qualitative à la méthode
quantitative. Cependant, le recours aux perceptions et opinions des candidats entrepreneurs sous
étude pour identifier les valeurs, normes et attitudes menant au comportement de l’émergence
d’une TPE dans le Bas-Congo, expose au risque soit d’éparpillement/dispersion, soit
d’uniformisation des informations. Il peut, en effet, en résulter une perte de sens ou une perte des
priorités des informations de nature à atténuer ou à biaiser les avis exprimés par les sujets
d’enquêtes dans les échantillons (répondants et participants) ciblés.
Trinôme garant de la décision/démarrage–pérennité de la TPE en contexte familial du Bas-Congo
Axes de gestion Capital social + Innovation + Compétitivité/performance = Pérennité
Dém
arch
e d
e fi
nal
isat
ion
Une cohésion de 3E qui repose
sur la performance de 3F
Une performance de 3E qui tire
sa source de la cohésion de 3E
3F 3E
14
- Au niveau des échantillons, la seconde limite est liée à la composition même des échantillons
ciblés qui, pour l’un d’eux constitué essentiellement d’EO (ou TPE opérationnelles) n’est composé
que de 62 TPE sur plus de trois milles entreprises recensées au niveau des Directions Provinciales
des PME du Bas-Congo. D’où la tendance de comparer de façon quantitative la fréquence d’un
point de vue donné ou une opinion exprimée sur un sujet déterminé. Par ailleurs, plusieurs
entrepreneurs (plus de 60%) n’ont pas répondu à des questions concernant le chiffre d’affaires, le
montant d’investissement initial, la structure financière prétextant le caractère stratégique de ces
informations qui, une fois divulguées, peuvent nuire à l’avenir de l’entreprise. Cette attitude de
rétention volontaire d’informations pose un problème de généralisation des résultats quantitatifs de
la recherche et peut, donc, biaiser les analyses faites sur l’impact des variables mises à
contribution dans cette étude.
Une autre limite, non de moindre, est celle relative à l’analyse et à l’interprétation des résultats de la
recherche qui devraient, comme pour toutes recherches se référer à des études antérieures ayant
débattu sur le sujet. Mais l’accès à des travaux réalisés par les chercheurs africains ou en contexte
africain sur notre thème, a été rendu difficile par certaines restrictions de diffusions de tels travaux.
Sur la RDC et le Bas-Congo, aucune base des données spécifiques aux TPE créées en contexte
d’entrepreneuriat familial n’a été trouvée.
3.3. Perspectives et pistes possibles d’investigation
Les apports de la thèse à l’amélioration des connaissances sur l’émergence d’entreprises et leur
finalisation dans le contexte d’entrepreneuriat familial portent, non seulement, sur ce que les résultats
montrent, mais aussi sur les nouvelles questions de recherche ou les nouveaux champs d’investigations
qu’ils induisent. Quelques perspectives et pistes de recherche sont ainsi envisagées.
La principale perspective de la recherche porte sur l’appropriation du modèle mise en œuvre et son
application par les experts consultants en création d’entreprises et gestion des projets. Les résultats de
l’analyse de combinaisons multiples montrent que les variables psycho-situationnelles et socio-
économiques relationnelles expliquent à suffisance l’émergence (démarrage) et la finalisation
(pérennité) de la TPE du Bas-Congo. Les différents attributs identifiés pour chacun de ce groupe des
variables, à savoir l’éducation de base, les expériences et connaissances antérieures, le besoin
d’accomplissement, les opportunités et les déplacements ; le réseau relationnel, le modèle
d’entrepreneur, les ressources financières et la main d’œuvre d’origine familial et non familial ont, à
des degrés divers, une proximité avec le centre de gravité du graphe.
L’extension du modèle proposé sur des échantillons significatifs permettrait, sans doute, une meilleure
compréhension du phénomène d’émergence d’entreprises en contexte familial congolais. La recherche
gagnerait donc en s’orientant vers une analyse systématique de chacun de ces attributs dans ce
15
contexte spécifique de l’implication de la famille, prise dans son sens le plus large. Ces analyses
contribueront à constituer un savoir sur le comportement entrepreneurial dans le Bas-Congo, en
particulier, et sur l’ensemble de la RDC, en général. Elles peuvent intéresser les étudiants et
chercheurs, mais aussi intervenants, cadres des ministères, ONG, organisations socio-professionnelles,
bailleurs de fonds multi-agences, banques, coopératives, institutions de micro-finances et autres
investisseurs, ne fût-ce que pour promouvoir la culture entrepreneuriale sur l’ensemble du pays.
Une telle base des données permettra, par ailleurs, d’initier des politiques ou des stratégies
provinciales d’accompagnement, de conseil et de dynamisation efficace à la création d’entreprises
dans le Bas-Congo. Et, plus particulièrement, elle peut contribuer à la mise à jour et à
l’opérationnalisation du Programme de Développement et de Promotion des TPE en Milieu Rural de
Grande Concentration de Population (PROMIR-GRACOP), initié par le Conseil Africain de la
Comptabilité6 (CAC,1998) et qui a consacré l’urgence de la création d’un système structurel d’appuis
et de services à actions concrètes délocalisées et de proximité en faveur des TPE de la sous-région
d’Afrique centrale. Ce programme, basé dans le Bas-Congo7, bénéficie de la dynamique de la culture
entrepreneuriale, actuellement, observée en Afrique et cherche à mettre sur pied un centre sous
régional d’informations structurantes pour les TPE (CERINFOS)8. La base des données induite par
nos recherches peut, justement, servir à ce centre sous régional, des sources d’informations
structurantes accompagnant la mise en place des projets entrepreneuriaux innovants dans un contexte
d’économie entrepreneuriale sous régionale intégrée.
Enfin, la présente étude ne s’est focalisée, principalement, que sur les phases de décision/démarrage et
de finalisation, une étude portant sur toutes les phases d’émergence serait également une piste possible
de recherche.
6 7ème Institution spécialisée de l’Union Africaine (OUA) 7 Programme géré par une unité relais du CAC, le CERPIFORCA, basée à Matadi avec antenne à Mbanza-Ngungu 8 La proximité territoriale entre la RDC et ses voisins (Centre Afrique, Congo, Rwanda, Burundi, Angola, Ouganda, Tanzanie) constitue un atout important pour faire de la région Afrique Centrale ou de la sous-région des grands lacs un milieu entrepreneurial et innovateur où
l’échange d’informations serait au-dessus de la concurrence. La création d’un système structurel d’appuis et de services à actions concrètes
délocalisées et de proximités dans la sous-région peut servir de "centrale d’informations structurantes" capable de collecter et de diffuser les informations "riches" dans la sous-région et partant redynamiser le milieu par la création des TPE nouvelles, le développement et la
croissance de celles existantes. La base des données induite par cette recherche doctorale pourra alimenter la centrale d’informations et aider
à la réduction des incertitudes et à la maitrise du risque.
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