présentation dr benazeraf midi santé burn out 4 ocotbre 2016
Post on 18-Jan-2017
47 Views
Preview:
TRANSCRIPT
Un peu d’histoire Précurseurs en France: fin des années 50
• les états d’épuisement au travail (Claude Veil psychiatre français, 1959)
Années 70 aux USA (désinstitutionnalisation soins: Free clinic)Bradley(1969), Freudenberger(1974), Maslach(1976)
« burn out » : consumé de l’intérieur (« cramé »)
terme utilisé spontanément (argot) par soignants ou bénévoles pour parler de collègues surmenés et devenus cyniques vis-à-vis des personnes qu’ils prenaient en charge (et avec souvent recours addictifs POUR TENIR).
Puis le concept n’a plus été réservé aux personnes soignantes mais à tous les travailleurs.
Herbert Freudenberger (1974) :
« Je me suis rendu compte que les gens
sont parfois victimes d’incendie, tout comme
les immeubles. Sous la tension produite par
la vie dans notre monde complexe, leurs
ressources internes en viennent à se
consumer comme sous l’action des
flammes, ne laissant qu’un vide immense à
l’intérieur, même si l’enveloppe externe
semble plus ou moins intacte . »
Erosion de l’âme humaine qui
sanctionne l’écartèlement entre
ce que l’on est et ce que l’on doit
faire
(C. Maslach) (cette « érosion de l’âme » est une
érosion des valeurs, de la dignité, de
l’esprit et de la volonté »
La triade pathognomonique Epuisement émotionnel (physique et
psychique) Sentiment d’être totalement vidé de ses ressources).
Les temps de repos habituels (sommeil, week-end, congés, etc.) ne suffisent plus à soulager
cette fatigue qui devient alors chronique. : suspendu temporairement par l’éloignement du
contexte professionnel, l’épuisement revient dès la reprise de travail dans les mêmes
conditions
Cynisme vis-à-vis du travail Développement de conceptions péjoratives, cyniques, sur les personnes pour qui
ou avec qui il est censé travailler.
Déshumanisation
Désengagement
dureté
Diminution ou perte de l’accomplissement
personnel au travail dévalorisation de soi, sentiment d’être inefficace dans son
travail et de ne pas être à la hauteur du poste.
Manifestations émotionnelles *peurs mal définies
*nervosité
*humeur triste
*manque d’entrain
*irritabilité
*hypersensibilité
*parfois absence apparente de toute
émotion
Manifestations physiques *troubles du sommeil,
*fatigue chronique
*sommeil non réparateur
*tensions musculaires avec douleurs
rachidiennes (dos, nuque)
*parfois une prise ou une perte soudaine de
poids. *maux de tête, nausées, vertiges
Manifestations cognitives
Retentissement sur les capacités de
traitement de l’information dont dispose
l’individu :
*diminution de la concentration
*difficultés à réaliser plusieurs tâches à la fois
à nuancer, à prendre des décisions
*erreurs mineures
*fautes
*oublis
Manifestations comportementales ou
interpersonnelles
*repli sur soi, isolement social,
*agressivité, parfois violence
*baisse de l’empathie,
*les « autres » peuvent devenir des objets comme
des objets.
*ressentiment et l’hostilité à l’égard des personnes
côtoyées au travail.
*comportements addictifs possibles face à la tension
ressentie: tabac, alcool, tranquillisants, drogues, etc
*désengagement
*baisse de motivation
*effritement des valeurs liées au travail
Un profil type ??? Zélés-ées….
Perfectionnistes…
Exigeant(e)s avec elles-(eux)-
mêmes..
Scrupuleux-ses….
Sensibles à la justice…
Très investis-ies dans leur travail…
Trop (?) dévoués-ées…
Idéalistes….
Maslach Burn-out Inventory (1981)
Échelle d’auto-évaluation largement validée et la plus
employée items pour l'épuisement émotionnel items pour la dépersonnalisation de la relation items pour l'accomplissement personnel Les trois dimensions sont mesurées séparément (pas de score global de burnout)
La prise en charge:
*à adapter selon la sévérité des symptômes
associés.
*se fait en plusieurs temps, incluant le plus
souvent un temps d’arrêt de travail (assez
long d’au moins deux à trois mois en général),
permettant successivement:
*le repos
*la reconstruction identitaire
*la réflexion et la renaissance du
désir de travailler
*la possibilité de retour au travail.(où,
quand , comment, avec qui…??)
La prise en charge:
un partenariat nécessaire
* médecin traitant
* psychiatre et/ou psychologue
* médecin du travail
* employeur
* psychologue du travail
* CHSCT
(dans le respect du secret médical)
Les facteurs de risque
psychosociaux
*Intensité et temps de travail
*Exigences émotionnelles
*Manque d’autonomie
*Rapports sociaux au travail
dégradés
*Conflits de valeurs/qualité
empêchée
*Insécurité de la situation de
travail
Le burn out du journaliste qui faisait un
reportage de qualité, en prenant du
temps, avec de la haute valeur ajoutée
va désormais être obligé de faire du bas
de gamme, très vite, superficiellement…
et s’il proteste en disant que c’est
différent, on lui répond:
« Non c’est pareil, de l’image
et du son… »
• Burn Out: une maladie professionnelle
?
Les questions qui font débat:
*reconnaitre en maladie maladie
professionnelle: c’est, pour certains,
prendre le risque de « pathologiser »
un problème de l’organisation de
travail
Le burn-out est le révélateur des
aspects sombres de l’organisation
contemporaine du travail qui
« psychologise » ces états
d’épuisement de manière à ce que
l’individu se sente coupable et
recherche les causes à ses
« défaillances » dans son histoire
personnelle plutôt que dans l’analyse
critique des conditions dans
lesquelles il travaille.
• Burn Out: une maladie professionnelle
?
Les questions qui font débat:
*ne pas reconnaitre en maladie
maladie professionnelle, c’est, pour
d’autres,
1) surtout dédouaner l’organisation du
travail et l’employeur
2) faire prendre le burn out en charge
par la sécurité sociale
Crise économique
Financiarisation des entreprises vouées
aux actionnaires
Chômage galopant
Concurrence effrénée
Connexions numériques
Culte de la performance
Obsession du chiffre et du profit
Management par objectifs
Pression de rentabilité
Mises au placard arbitraires
Dérapages éthiques
Le burn-out pose la
question éminemment
philosophique de la
manière dont le travail
façonne le monde
humain...
(Pascal Chabot: « Global Burn Out »)
top related