lagroécologie pour la triple performance des élevages herbivores - produire autant voire plus avec...
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L’agroécologie pour la triple performance des élevages
herbivores
A. Le Gall, N. Bossis, S. Foray, C. Jousseins, M. Kentzel, M. Laurent, A. Legendre
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L'agroécologie au service dela triple performance des systèmes d’élevage
Agroécologie
Economie
EnvironnementSocial
« Produire autant voire plus avec moins »
« Utilisation efficiente des ressources »
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Système d’élevage durable
P1Gestion
intégrée de la santé animale
P2Baisse des
intrants P3Baisse des
pollutions par
optimisation du fonctionnement
interne SE
P4Renforcer la
diversité pour
accroître la résilience
P5
Préserver la biodiversitéen adaptantles pratiques
Les cinq principes de l’agroécologie : un bon cadre pour l’analyse et la conception de systèmes
d’élevage durables
Dumont et al., 2013
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Des systèmes qui visent un recours accru à des régulations biologiques, afin d'être productifs et moins dépendants des intrants
Des systèmes qui cherchent à valoriser les interactions entre composantes du système et à combiner au mieux offre fourragère et demande animale
Des systèmes qui considèrent la biodiversité des gènes, des animaux, des cultures, des prairies et espaces associés comme une ressource et un moyen d'accroître la résilience
Des systèmes où l’éleveur est en symbioseavec les pratiques mises en œuvre
Une vision de systèmes d’élevage agroécologiques
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Mobiliser de façon cohérente des pratiques aux différents maillons du système d’élevage
Troupeau Bâtiments - équipements
Système de cultures/prairies
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Des pratiques agroécologiques au niveau du troupeau
Sélection d'animaux robustes, résistants, efficients et valorisant les ressources cellulosiques
Utilisation pertinente du croisement
Adéquation entre les besoins des animaux (périodes de mise-bas) et les disponibilités fourragères
Utilisation de ressources alimentaires, non en compétition avec l'alimentation humaine (edible protein)
Alimentation et pâturage de précision
Prévention et méthodes alternatives limitant l'utilisation des antibiotiques
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Des pratiques écologiques au niveau du système de cultures/prairies
Une bonne valorisation des prairies et surfaces pastorales
Des légumineuses, des associations graminées-légumineuses et prairies multi-espèces, des mélanges céréales-protéagineux,…
Une couverture permanente des sols avec des cultures intercalaires, augmentant la capture du carbone et limitant le lessivage et l’érosion
Une diversité d’assolements permettant des rotations dans les systèmes de polyculture-élevage
Un recyclage des engrais de ferme visant le zéro fertilisation minérale
Des haies et des arbres aux multiples fonctions (abris, bois, capture de l'azote et du carbone, …)
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Des pratiques agroécologiques au niveau des bâtiments-équipements
Des chemins et équipements pour pâturer plus, notamment en périodes humides
Des bâtiments confortables pour les animaux et fonctionnels pour l’observation par l’éleveur
Du matériel de précision bien réglé : épandeurs à lisier et fumier (DPA, rampes), pulvérisateurs, tracteurs
Des capteurs pour mieux gérer le troupeau (alimentation, reproduction, santé), repérer les animaux les moins productifs, optimiser la gestion des surfaces pastorales …
Des installations d'élevage qui captent toutes les énergies (solaire, éolien, biogaz,…)
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Focus sur quelques pratiquesagroécologiques
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Des prairies multi-espéces aux multiples avantages
Graminées+ 200 N
Graminées+ trèfle blanc
Prairiesmultiespéces
100 100
105-130
Digestibilité = = = -Lessivage N = = = -Stockage carbone = = = + ?
Synthèse à partir de différentes sources (Institut de l’Elevage, Arvalis, CA 49,…)
Production (t MS/ha)Base 100
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Contexte et enjeux :Des agnelages d’été pour répondre à la filière
Une finition d’agneaux en bergerie qui coûte chère
Un problème de transition alimentaire au sevrage
Des agneaux jeunes finis en hiver sur des dérobées
Un mélange de dérobéesconstitué de RGI / RGH /colza / trèfle incarnat / trèfled’Alexandrie / navet
Mode de finition des
agneaux
Sur dérobées sans
concentré
En bergerie : foin + aliment
complet à volonté
Nombre d’agneaux 44 44
Chargement 14 agneaux/ha avec un
rendement de 4,5 t de
matière sèche dont 2 t
de racines
-
Concentré par agneau 0 67 kg
Age à l’abattage des
agneaux et croissance (g/j)160 j
153 g croissance
148 j
201 g croissancePrix de vente/agneau 132 € 127 €
Solde sur coût alimentaire 114 €/agneau 111 €/agneau
L’exemple de l’essai conduit au cours de l’hiver 2014/15 à l’EPL de Limoges et du Nord Haute Vienne sur le site des Vaseix
Une solution: pâturer
des dérobées
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Pâturer beaucoup avec un robot de traite : l'expérience de Trévarez
Un parcellaire et des chemins organisés autour du robot
Trois paddocks par 24 heures pour faire circuler les vaches
Des premiers résultats percutants :- 5 mois de pâturage seul- 2,7 t MS de pâturage/vache- 1,8 traite/jour – 18,6 kg lait (6,5 mois de
lactation)- 15 € de coût alimentaire/1000 l
Source Cap Trévarez 2015 – Robot et pâturage : du projet aux résultatsPôle Herbivore/CA de Bretagne-idele
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Moins d’utilisation de produits phytosanitaires dans les systèmes de polyculture-élevage
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0
1
2
3
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5
6
7
8
9
non associé à l'élevage associé à l'élevage
Niv
eau
d'IF
T 25e centile
Moustache inf
Médiane
Moustache sup
75e centile
Niveaux d’IFT des systèmes de cultures
selon leur appartenance ou non à des
élevages
IFT de 3,7
IFT de 2,3
En moyenne les SDC associés à l’élevage ont
un IFT de - 40% par rapport aux systèmes
en polyculture
IFT selon la destination
des cultures
En moyenne, à culture équivalente
(sur 7 cultures les plus représentées) :
IFT C. autoconsommées: 2,79
IFT C. vendues : 3,45
2,98
2,91
2,76
2,03
3,87
3,55
3,34
2,13
- 0,50 1,00 1,50 2,00 2,50 3,00 3,50 4,00 4,50
Blé
Pois
Orges
maïs grain
Culture de vente Culture intraconsommée
Titre du diaporama & date de la présentation
Vers des systèmes d’élevage bas-carbone
grâce à l’agro-écologie
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Situation actuelleDemain : 2030 ?
CH4 entérique0,5
N2O Pâturage 0,06
Ferti N 0,08
CH4 + N2O Déjections 0,06
Energie 0,06
Intrants 0,18
Emissions
0,95 kgEq CO2/ litre
Prairies
Haies
Stockage
0,25 kg Eq CO2/ litre
E.C nette0,7 kg Eq CO2/
litre
CH4 entérique0,4
N2O Pâturage 0,06
Ferti N 0,04
CH4 + N2O Déjections 0,03
Energie 0,03
Intrants 0,09
Emissions
0,65 kgEq CO2/ litre
Stockage
Prairies 0,3
Haies agroforesterie 0,1
0,5kg Eq CO2/ litre
E.C nette0,15 kg Eq CO2/
litre
Cultures intercalaires 0,1
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Exemples de systèmes d’élevages agroécologiques, visant la triple
performance
(travail réalisé dans le cadre du GIS Elevages demain)
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Structure classique de la région : 152 ha tout en herbe, 2.3 UMO, 1.3 UGB/ha
Des qualités exceptionnelles d'animaliers : 1362 brebis Rava, 1.57 agneau /brebis avec seulement 121 kg de concentré/brebis
Des résultats économiques au dessus du lot : 77 K€/UMOr, EBE/PB : 50%
Une trajectoire très progressive, avec l'objectif d'améliorer les conditions de travail :
o construction en vingt ans de 5 bergeries, équipées de tapis
o un parc de tri/contention couvert
Une exploitation ovine spécialisée et intensive dans le Parc des Volcans d’Auvergne
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Au royaume de la prairie permanente
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SantéBaisse
IntrantsRéduction Pollutions
Résilience Biodiversité
Valorisation des prairies permanentes XXX XXX XXX
Peu de concentrés X XXX XXX
Stocks de fourrages classés selon leur qualité.Pâturage rationné avec filets « avant et arrière »
XX XXX X
Fumure minérale réduite (16/5/0) XXX XXX XXX
Fractionnement des agnelages (10 mois par an) XX XXX
Maîtrise technique de l’élevage ovin : 15 t Eqc/ UMO rémunérée
XX X XX XX
Volonté de préserver du temps pour les éleveurs XXX
Investissements progressifs XXX
Biodiversité
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Exploitation individuelle : 2 UMO
SAU = 14 ha dont 11 ha de prairies permanentes et 165 ha de parcours
60 chèvres - 35 000 litres de lait transformés – vente directe – 650 l/chèvre
300 jours de pâturage – Achat 115 kg foin légumineuses par chèvre par an -Concentrés = 110 kg par chèvre par an – 4.5 chèvres/ha SFP + 2.75 ha de parcours par chèvre
Pas de fertilisation minérale
Empreinte carbone brute : 0,17 kg CO2/litre de lait (0 en nette)
EBE/PB : 66% - Revenu disponible : 30 000 €
Objectif de l'éleveur : vivre avec 60 chèvres en vendant bien ses fromages et en valorisant les parcours ivre avec 60
Une exploitation caprine fromagère pastorale du Vaucluse
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De l’agroécologie et du revenu
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SantéBaisse
IntrantsRéduction Pollutions
Résili. Biodiv.
Valorisation des parcours : pérennité de la ressource et de sa diversité, maitrise embroussaillement
X XXX XX XXX
Maximisation du pâturage avec 300 jours par an XXX XX
Peu de concentrés (110 kg/chèvre/an) XX XX
Santé : utilisation de sainfoin (tannins), 15 jours par an en chèvrerie, frais vétérinaires faibles
XX XX X
Pas de fertilisation minérale XX XX
Peu d’investissements, pas de chaine de récolte, labour réalisé par la CUMA
XX
Vente directe, bonne valorisation du litre de lait XXX
Biodiversité
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Système naisseur polyculture-élevage typique de la zone (broutards légers ou repoussés, renouvellement élevé et vaches de boucherie avec cultures de vente)
Grand troupeau (130 mères), géré en lot en vêlage d’automne, très bonne productivité animale (315 kgvv/UGB) et de la MO (41 T/UMO)
Les prairies ont remplacé le maïs dans la SFP : 78% prairies temporaires (luzerne, mélanges graminées-légumineuses ou multi-espèces) et 22% méteil ; pâturage tournant – 1 à 1,2 UGB/ha
Les surfaces sont converties en bio mais pas le troupeau
Aucun intrant sur les surfaces (0 engrais, 0 phyto, 0 insecticide)
Des résultats économiques au dessus du lot : disponible de 64 K€/UMOexp, EBE/PB : 40%
Objectifs de l'éleveur : adopter des pratiques culturales plus agronomiques, adaptées au potentiel pédo-climatique de la zone - préserver l'environnement, réduire l’érosion et le recours aux intrants… tout en restant productif et économiquement efficace
Une exploitation bovins viande des coteaux du Sud-Ouest avec grand troupeau de Blondes d’Aquitaine
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Une transition du maïs vers le pâturage avec des bonnes performances techniques
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SantéBaisse
IntrantsRéduction Pollutions
Résilience Biodiversité
Prairies temporaires (mélanges, luzerne, multi-espèces…)
XXX XXX XXX XXX
Valorisation de l’herbe : pâturage tournant, fauches précoces, foin
X XX X XXX
0 intrants sur les surfaces (excepté la semence)(Solde du bilan : 9 kg N/ha)
XXX XXX XXX
Conduite alimentaire du troupeau de mères avec fourrages de qualité (pas de complémentation)
XXXX XX
Gestion efficace du troupeau (vêlages groupés, gestion par lots…) : forte productivité du travail
XX
Valorisation des cultures en bio XX XX XXX XX XX
Valorisation de la viande en circuit classique : maigre et carcasses bien valorisées
XX
Biodiversité
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GAEC de succession : 2,5 UMO
SAU = 59 ha dont 10 ha d’orge et 49 ha de prairies (38 ha PT longue durée +11 ha PP)
410 000 litres de lait produit -72 VL montbéliardes – 5900 l/VL
Ensilage d’herbe et foin séché en grange ( 3,5 t MS/VL) – Concentrés = 155 g/l de lait
1,76 UGB /ha SFP – Fertilisation : 100 N – 0 P2O5 – 0 K2O /ha de SAU
Empreinte carbone nette : 0,79 kg CO2/litre de lait
EBE/PB : 60% - Revenu disponible : 44 000 €/UMO
Objectif de l'éleveur : améliorer le revenu en réduisant les charges
Une exploitation laitière des Monts du Lyonnais productive et économe
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Plus de revenu et plus d’agroécologie
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SantéBaisse
IntrantsRéduction Pollutions
Résili. Biodiv.
Remplacement du maïs par des prairies temporaires multi-espèces et suppression du tourteau de soja
XXX XX XX XX
Des prairies de longue durée (7ans), sans traitement phytos, exploitées avec attention (densité de semis, interventions en conditions ressuyées …)
X XX XX XX
Excellente valorisation de l’herbe (9tMS/ha), et fourrages de qualité : mise à l’herbe précoce, pâturage tournant, alternance fauche et pâture, ensilage précoce et foin séché en grange
X XXX XX X
Dérobée (sorgho) entre la céréale et la PT pour plus d’autonomie fourragère
XX X
Production modérée par vache; animaux plus robustes et en bonne santé (mortalité des veaux = 7% ; frais véto = 7€/1000 l)
XXX XX X
Autoconsommation de céréales, peu de concentrés (155 g/l ; 72% d'autonomie en concentrés)
XXX X
Pas de fertilisation P2O5 et K2O XX XX
Biodiversité
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L’agroécologie : un levier pour répondre aux objectifs opérationnels de l’éleveur
Gestion intégrée de la santé = conduite, observation et soins aux animaux
• Moins d’animaux improductifs, moins de pertes, moins de frais vétérinaires
• Plus de revenu, moins de temps de travail, une meilleure image …
Baisse des intrants = ajustement des achats aux produits, plus d’autonomie
• Réduction des charges
• Plus de revenu, environnement préservé
Baisse des pollutions = meilleure gestion des engr. ferme, couverture des sols
• Moins d’engrais et moins de phyto
• Plus de revenu, meilleure santé de l’éleveur, environnement préservé, image positive
Renforcer la diversité = diversité des assolements, des types de fourrages…
• Plus de robustesse aux aléas économiques et climatiques
• Sécurisation du revenu
Préserver la biodiversité = variétés, reproducteurs, maintien des haies, arbres , - phytos
• Réduction des charges
• Meilleure image, environnement préservé
L’agroécologie : c’est plus de revenu, des bons produits, de meilleures conditions de travail, un environnement de qualité
et une image encore plus positive
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Une approche globale réaffirmée, qui met en exergue les volets économiques et environnementaux de la durabilité. Sans oublier le volet social
Une mobilisation ordonnée de pratiques au service de la triple performance, de façon à en faire une levier de compétitivité pour l’élevage herbivore français
Une ouverture aux innovations, aux nouvelles technologies, mais aussi aux savoir-faire des éleveurs
Quelques éléments de conclusion
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Merci de votre attention
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