la libre essentielle de novembre 2010

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Supplément de La Libre Belgique. Parution : tous les mois.

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PROCHAIN NUMÉRO TOTAL GLAMOUR LES 4 ET 5 DECEMBRE 2010. INVITÉE : ISABELLE HUPPERT

LA LIBRE ESSENTIELLE 132Rédactrice en chef Claude Muyls / Secrétaire de rédaction Claire Huysegoms / Rédaction : 79, rue des Francs - 1040 Bruxelles - tél 02 211 27 75 - téléfax : 02 211 29 71 - e-mail : infos@lalibreessentielle.be/ Ont colla boré à ce numéro Raoul Buyle, Gilles Collard, Michel Damanet, Geoffroy d'Ursel, Marie Hocepied, Patricia Le Hardÿ, Anya Loonen, Cici Olsson, René Sépul, Coralie Tilot/ Direction artistique et mise en pageMichel De Backer (AD), Guillaume Deman / Coordination technique José Nervenne / Régie Publicitaire RGP Ray Vanderstraeten - 02 211 27 73 - ray.vanderstraeten@saipm.com, Caroline Grangé – 02 211 30 95– caroline.grange@saipm.com, Marie-Noëlle Raquez – 02 211 31 00 – marie-noelle.raquez@saipm.com/ Marketing et Promotion Delphine Guillaume - 02 211 31 78 - delphine.guillaume@saipm.com /Directeur des ventes publicitaires Emmanuel Denis / Impression Sodimco / Vice-Président du conseil d’administration et du comité permanent Patrice le Hodey/ Direction, Administrateur délégué, éditeur responsableFrançois le Hodey.

SOMMAIRE4 cinéma La passion Tavernier6 littérature Benoit Peeters,

biographe en empathie8 littérature Au coeur du coeur

de Vassilis Alexakis12 confidences Barbara Schulz,

la pudique se dévoile...16 mode La mode dans le plat26 gastro Les femmes chefs32 gastro Le maquereau36 production Le menu42 beauté Gourmande

et sensuelle44 bien-être Aromathérapie46 portrait essentielle

Jonathan Zaccaï48 montres La deuxième vie

des montres de poche50 voyage Sur les traces

des cosaques58 pêle-mêle Poil de carotte60 psy Le jeunisme62 jeux & concours

Elle nous hante, nous envoûte, nous séduit, nous entraîne dans des ivresses impalpables… La sensua-lité fait partie de notre vie entière. Nous la regardons, nous la humons, nous la touchons, nous la sen-tons et nous palpitons.

En construisant ce numéro, nous avons réfléchi à ce mot, un et multiple à la fois, présent à tous lesniveaux de l’art de vivre. En bons épicuriens, nous avons imaginé des passerelles entre le toucher des

matières et le plaisir des aliments à notre palais. Le crépitement d’un organdinous rappelant la meringue de notre enfance… La folie est montée à sonpoint d’orgue lorsque deux de nos stylistes, Sottiri et José, ont proposé uneprise de vues folle, mettant en parallèle la texture des vêtements et celle desaliments. Il fallait des maîtres dans les deux domaines, les stylistes enrecherche de tissus et les chefs en désir de textures. Les « Ateliers d’YvesMattagne » ont relevé le défi.

Nous vous invitons à une ronde gourmande mêlant mode et haute cuisine,le tout relevé d’un parfum de femmes. L’occasion était trop belle pour ren-dre hommage à toutes celles qui œuvrent au plaisir de l’assiette gourmande,souvent dans l’ombre, toutes avec talent. Ce numéro leur est dédié maisaussi aux aventuriers de la bonne fourchette.

En couverture, une belle croqueuse de la vie, Barbara Schulz qui garde duBordelais le goût de la cuisine du Sud-ouest et des grands vins. Une gour-mande des spécialités du terroir, venue à Paris par passion des planches.Une partition trois étoiles. Cette discrète actuellement au théâtre avec « LaParisienne » d’Henry Becqe, mord l’existence à pleines dents et nous faitpartager avec subtilité les moments de grâce de son existence. Barbara estbelle, sensible et sensuelle à la fois : elle incarne parfaitement les valeurs dece numéro, spécial gastronomie. Bullez de plaisir…

À consommer sans modération !

Très chaleureusementClaude Muyls

Rédactrice en chef et ses journalistes

SENSUALITÉ…

LALIBREESSENTIELLE SEDÉCLINEAUSSISURLATOILEL’équipe des web éditrices necompte plus ses clics afin de vous livrer quotidiennement la fine fleur du web.

ETAUSSISUR LES ONDESEcoutez La Minute Essentielletous les jeudis à 12h30 sur Twizz Radio (toutes les fréquences sur www.twizz.be)

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LAPASSIONBERTRANDQuand il s’installe pour l’interview, le réalisateur

Bertrand Tavernier a le visage fermé, l’air presquehargneux, au point qu’on se demande comment sortirun son de ce bloc de silence. Inutile inquiétude : dès

la première question, la transformation est totale. Quel’on aborde son œuvre, les films qu’il aime ou ses

combats, le réalisateur devient l’incarnation dequelques-uns de ses titres : « La vie et rien d’autre »,« La passion, Béatrice », « Que la fête commence »

ou encore, quand il s’emporte, « Coup de torchon »1.C’est un flot de paroles, alimenté par une érudition

hallucinante, celle d’un grand cinéaste doublé d’un cinéphile insatiable2.

—Geoffroy d’Ursel

photo Michel Damanet

Tavernier a des expressions de gourmet ou d’amoureux quand ilaborde les différents aspects de son art, à commencer par les acteurset les personnages qu’ils incarnent. Dans son dernier film, « La prin-cesse de Montpensier », Mélanie Thierry est « un stradivarius » ;Grégoire Leprince Ringuet est « un acteur fantastique de modernitéintérieure » ; Lambert Wilson « fut une rencontre extraordinaire, il y aeu une communion entre lui et moi sur ce film » ; chacun de ces comé-diens « efface tout ce que le personnage peut avoir de cliché » (maisici, en rendant hommage aux acteurs, c’est de lui-même que parleBertrand Tavernier, grand pourfendeur de lieux communs). Il y a aussile goût si français de la langue comme musique : « les dialogues deJean Cosmos sont, une fois qu’on se les met en bouche, un extraor-dinaire outil, qui peut jouer sur un mot, sur une césure ».

DANS LES BRUMES ÉCLECTIQUES.Dans sa pensée comme dans son approche de l’esprit humain, le réa-lisateur joue d’une subtilité qui peut aller jusqu’au paradoxe. « J’essayede ne pas juger les personnages. Je peux changer d’avis sur eux dansle même plan. C’est la phrase de Peter Brook dirigeant ses comé-diens : ‘Quand Shakespeare donne la parole à un personnage, aumoment où il parle, il a toujours raison’. Par après, l’action peut lecontredire. Je ne veux pas avoir une approche psychologique. Il fautlaisser parler l’élan, la dynamique intérieure. »Comment parvient-il à tirer autant de ses collaborateurs, jusqu’à par-fois les révéler à eux-mêmes ? Bertrand Tavernier ne veut pas lesavoir. Une fois de plus, il se retranche derrière une citation, cette-foisde son défunt complice le scénariste Jean Aurenche : « Il a écrit : ‘Lapremière qualité d’un metteur en scène est de savoir faire naître chez

ses collaborateurs l’envie de l’épater. Les meilleures scènes que j’aiécrites dans ma vie, c’est quand j’ai voulu épater soit Pierre Bost(autre scénariste « classique » français), soit Bertrand Tavernier. A cemoment, j’ai été inspiré.’ Ce n’est pas le genre de définition qu’onapprend dans les écoles de cinéma, mais c’est ça. »

NO LOGO !Bertrand Tavernier s’énerve quand on essaye de le définir. Est-il ledernier représentant de ce qu’on a appelé la « qualité française » ? «J’ai horreur de cette expression ! Je ne sais pas ce que cela veut dire.C’est comme si on prenait une photo de classe pour dire que cesgens font partie de l’école unetelle. Mais ils sont tous différents !C’est un moyen commode pour réunir sans travailler des réalisateursqui se différencient par la philosophie et par l’esthétique. »Est-il un cinéaste engagé ? « Au bout d’un moment, j’en ai marrequ’on colle des étiquettes. Je pense que tous les cinéastes qui veu-lent dire quelque chose sont engagés au moins dans leurs projets,puisque les sujets forts ne sont généralement pas facilement admispar les financiers. » Et pourtant… Quel autre réalisateur s’est battusuccessivement pour la vérité sur la guerre d’Algérie, pour les sans-papiers, pour l’exception culturelle française au moment des accordsdu GATT, contre la double peine ?

Pas d’étiquettes, donc. Mais alors comment faire savoir que, avec « Laprincesse de Montpensier », Bertrand Tavernier nous a magistrale-ment rappelé qu’il est l’un des plus grands cinéastes classiques (dansle sens le plus noble du terme) encore en vie ?

RENCONTRE AVEC BERTRANDTAVERNIER QUI REFUSERACERTAINEMENT QU’ON LEQUALIFIE DE « PLUS GRANDRÉALISATEUR CLASSIQUEFRANÇAIS VIVANT »

cinéma

[1] La quasi-intégralité de l’œuvre de Bertrand Tavernier est à (re-)décou-vrir dans deux magnifiques coffrets DVD édités par Studio Canal.

[2] Bertrand Tavernier, qui a commencé comme critique aux Cahiers ducinéma et à Positif, est également le (co-)auteur de deux livres incon-tournables sur le cinéma américain.

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AUCŒURDUCŒURDEVASSILISALEXAKIS

littérature

Le lecteur de Vassilis Alexakis est un homme heureux car convié à un beau voyage au cœurdu cœur de l’homme. L’auteur, dont le véritable pays d’origine est la langue, donc la liberté,s’est installé en France, en 1968 ; il avait 17 ans. Depuis, humblement, paisiblement etsûrement, il est devenu l’un de ces écrivains qui fondent une œuvre singulière, où leslangues déterrent les liens entre les peuples et font un pied de nez affectueux aux conflitset aux débats sur l’identité. « J’écris indifféremment à Paris et Athènes, nous confie-t-il. En fait j’habite essentiellementun rectangle blanc ! J’utilise un crayon parce que c’est fragile. Et puis, ça n’a pas l’airsérieux, on dirait un enfant avec un brouillon ». Avec l’impression de poursuivre inlassable-ment une histoire racontée par une mère à la fin du jour, ainsi l’enfant chasse-t-il les fan-tômes et les peurs de l’adulte. « On n’est jamais seul quand on écrit, il y a une autre voix.Je suis auditeur et lecteur d’un livre dont le texte est écrit à l’encre sympathique, commequand nous jouions, avec Aris, mon frère ».

MÉMOIREL’histoire : Miltiadis, professeur de littérature comparée à Paris, meurt avant de connaître lepremier mot prononcé par l’homme. A la fois roman et enquête linguistique, « Le premiermot » nous fait suivre les pas d’une sœur qui tente moins de remonter le temps à larecherche de peuplades et d’idiomes disparus, que de faire vivre l’absent. Elle rencontreun professeur de linguistique américain qui meurt dans les bras d’une femme dont il neconnaît pas la langue, une mendiante roumaine qui apprend le français sous la couverturequi lui sert d’abri, une jeune fille sourde qui se prépare à participer à une représentationd’Antigone en langue des signes, des scientifiques qui lui parleront du cerveau humain, dulangage des bébés, des chimpanzés, de l’homo sapiens, de Darwin, des créationnistes, deRousseau , d’un roi d’Égypte. Au fil des pages, par une inversion des rôles, elle deviendracelle qui, pour la première fois de sa vie, parle. Elle est aussi celle qui a l’intuition que lepremier mot est le nom d’un être cher qui a disparu.

EQUILIBRE« Chaque roman devrait proposer une nouvelle idée du roman », nous dit Vassilis Alexakis.« Dans celui-ci, j’ai cherché l’équilibre entre deux sujets, la mort du frère et la quête du pre-mier mot, pour que l’un fasse avancer l’autre et réciproquement. Ecrire, c’est se trouver àmi-chemin entre le réel et l’imaginaire. Les mots entraînent dans des directions où onn’avait pas envie d’aller et on y va, même si ça fait mal. Les mots en savent plus que noussur nous ». S’identifiant à cette sœur, n’ayant pas envie de finir le livre, l’écrivain à la pipepoursuit : « Mais le roman est une construction complexe qui dicte son horaire. Pendantdeux années et demi, je me suis réveillé à 4 heures 30, m’endormant plusieurs fois dans lajournée sur une difficulté avec l’espoir de la résoudre ».Il sourit parce que, dans sa vie, il se sent bien à la fin d’un livre et au début d’un nouveau.« A l’enterrement d’Aris, parce que son frère est différent dans le souvenir de chaque per-sonne présente, le temps d’une minute de silence, sa sœur réalise qu’il y a autant de mortsque de vivants dans le cimetière. Les minutes de silence, c’est peut être une idée de livre…ou une raison de se taire ». A propos, saviez-vous que l’étymologie du mot « mot » est lelatin muttum, c’est-à-dire en français le silence ? L’histoire de l’homme aura sans doutecommencé par un long silence. « Et puis, il est possible que le premier mot soit né de l’en-nui des hommes. Ils maîtrisaient le feu et assis en rond autour, ils s’ennuyaient ! L’hommea parlé pour raconter des histoires. Pour que j’écrive « Le premier mot » ! ». Le rire est lepropre de Vassilis Alexakis. Il raconte encore qu’il écrit comme il respire, d’une respirationde fumeur, grec le fumeur, qui produit des nuages, français les nuages. Et, en guise dedédicace, lui qui autrefois fut entre deux langues, entre deux mondes, dessine un hommeen marche, un penseur des lettres, en liberté car entre deux idées de livres.

VAGABONDAGE« Le point d’interrogation françaisressemble à un point d’exclamationvoûté. Je suis un point d’exclamationqui a vieilli. »

« Le français est davantage menacépar l’étouffement des idiomes régio-naux que par l’expansion de l’an-glais. »

« J’ai songé que le deuxième mot estné juste après le premier pour lecontredire. »

« Il faut que je te dise cela encore : laDame de Brassempouy n’a pas debouche. Sa bouche est un silencequi nous écoute. Le gardien duMusée de St Germain en Laye m’adit que c’était peut-être le plus vieuxpoème du monde que j’avais vu là. »

« Nous crions A quand nous souf-frons. Tous les alphabets commen-cent par A comme s’ils étaient nésdans la douleur ».

« Je n’avais pas imaginé que le soleil me rappellerait si vivementmon frère ». Ainsi commence « Le premier mot », dernier-né de la plume de Vassilis Alexakis. Un incipit émouvant car, il nous le confiera en fin d’entretien, la perte d’un frère est à l’origine dulivre. Ce n’est pas la première fois qu’il lui arrive de consoler etpanser un sentiment douloureux avec des mots justes et intelligents. Nous cachons nos désespoirs comme nous pouvonsmais lorsque ceux-ci nous poussent à créer, c’est la joie qui finit toujours par nous habiter. —Patricia Le Hardÿ - photo : Michel Damanet

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Jacques Derrida, c’est également une vie faite d’interactions avec plusieursgénérations. Le fait de ne pas vraiment appartenir à son sérail intellectuel, etd’être excentré par rapport à ses noyaux américain et parisien, vous ont-ils per-mis d’aborder sa biographie plus facilement ? Sans doute… La gageure était detaille et il importait de trouver la juste distance. Je ne voulais pas faire une biographie« derridienne », mais une biographie de Derrida, qui propose une nouvelle porte d’en-trée dans cette œuvre abondante, qui paraît intimidante à trop de gens. Bien entendu,le travail de recherches a été considérable. Sur Derrida lui-même, mais aussi sur lesmondes dans lesquels il a baigné : l’Algérie de son enfance et adolescence, le Parisde sa jeunesse, les États-Unis où il a triomphé. J’ai eu la chance d’être le premier àpouvoir explorer l’immense archive personnelle qu’il avait accumulée. J’ai retrouvé desmilliers de lettres, qui m’ont permis d’entrer vraiment dans la genèse de son œuvre etdans sa vie, avec ses fragilités et ses moments de doute.

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Benoît Peeters publie la première bio-graphie consacrée à Jacques Derrida,sans conteste l’une des plus grandesfigures philosophiques mondiales desquarante dernières années, disparu en2004. Une réussite qui tient dans lajuste distance du regard du biographequi rend vivante et accessible lagenèse d’une œuvre réputée, souventà tort, aride. Sobre et élégante, cettebiographie se complète par la publica-tion du journal de bord de BenoîtPeeters qui éclaire et interroge lesenjeux d’une biographie sur un philo-sophe, composant un diptyque debout en bout passionnant.—Gilles Collard - Photo Cici Olsson

littérature

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De nombreux témoins sont encore vivants. Comment avez-vous résolu laquestion de ce qui pouvait se révéler au public et de ce qui devait rester d’or-dre privé ? Cela ne relève pas d’une règle générale, mais d’une sorte de principede délicatesse, page après page, presque phrase après phrase. J’ai voulu ne rienocculter d’important, mais ne pas blesser inutilement. Jacques Derrida est mort le 9octobre 2004. J’ai commencé mes recherches moins de trois ans plus tard, ce quiest très peu. Son épouse, Marguerite Derrida, a un peu hésité avant de me per-mettre de plonger en toute liberté dans les papiers qu’il avait laissés. J’ai tenté de memontrer digne de cette confiance, par rapport à elle comme aux autres proches. Maiscette exigence n’a nullement pris la forme d’une censure ou d’une auto-censure. SiDerrida disait volontiers son goût du secret – le droit au secret était même pour luiinséparable de la démocratie –, cela ne l’a pas empêché de se livrer dans plusieurstextes et entretiens tardifs, et surtout dans sa correspondance. Mon livre n’est doncpas une « biographie intellectuelle », au sens restrictif et un peu convenu que peutavoir cette expression. Je m’aventure aussi dans son intimité, car je la crois éclairante.

Votre biographie de Jacques Derrida s’accompagne d’un autre livre intitulé« Trois ans avec Derrida » qui retrace, sous forme de journal, la constructionde cette biographie. On peut voir là une forme de dispositif qui n’aurait sansdoute pas déplu à Derrida lui-même, sa vie, son œuvre s’inscrivant dans untiraillement entre la raison philosophique et l’horizon de la littérature. Quel rôledoit jouer ce second livre? J’ai eu pour ma part l’occasion de redécouvrir unBenoît Peeters écrivain ! Qu’est-ce qu’un écrivain ? Où commence et où s’arrêtela littérature ? Voilà effectivement des questions que Derrida n’a cessé d’interroger.Bien sûr, « Trois ans avec Derrida » est écrit de manière plus libre, plus personnelle,que la biographie elle-même. Mais les deux livres soulevaient pour moi de vraiesquestions littéraires. Et je les assume l’un et l’autre. Tout comme j’assume pleinementles bandes dessinées écrites pour François Schuiten et Frédéric Boilet, les récitsphotographiques avec Marie-Françoise Plissart ou les textes plus théoriques. Aprèstout, Roland Barthes – que je considère toujours comme mon maître et comme l’undes plus importants écrivains de la seconde moitié du vingtième siècle – n’a jamaisécrit de roman. J’en ai écrit moi-même, il y a longtemps, mais ce n’est pas pour moile genre roi.

Avec cette biographie de Derrida, vous nous donnez l’occasion de revenir surces grandes querelles qui l’ont opposé à Foucault ou Lacan, au maoïsmeponctuel de Sollers ; vous retracez son intervention dans le débat sur le passénazi d’Heidegger. Ces grandes années de débats intellectuels semblent,aujourd’hui, derrière nous. Quel regard porte l’intellectuel que vous êtes surnotre époque après avoir passé trois ans avec Derrida ? J’avais eu la chance deconnaître un peu l’extraordinaire effervescence intellectuelle qui était celle de Paris aumilieu des années 1970. Je pouvais alors suivre les cours ou les séminaires deBarthes, Foucault ou Lacan, fréquenter les colloques de Cerisy, etc. Cela m’a marquéà tout jamais et m’a beaucoup aidé à écrire cette biographie. Il n’était pas questionpour moi de raconter un Derrida hors contexte, comme s’il était un penseur solitaire,mais au contraire de faire vivre le philosophe en son siècle, en soulignant notammentla dimension politique de sa pensée. Tout comme les sciences, l’histoire de la philo-sophie est émaillée de débats, de controverses parfois violentes mais qui n’ont riende futiles. Restituer ces conflits m’a passionné, parce que beaucoup de ces questionsn’ont rien perdu de leur actualité. Et il est vrai qu’à côté de Lévi-Strauss, Deleuze etDerrida, les penseurs à la mode aujourd’hui semblent souvent bien fades.

On ne peut sans doute jamais connaître la vérité d’un homme à travers lestémoignages et les traces écrites et vous avez pris le parti de ne pasconstruire cette biographie autour d’une thèse centrale d’où tout découlerait.Que pensez-vous avoir touché chez Derrida ? Ma biographie procède largementde l’empathie. « Que peut-on savoir d’un homme ? », se demandait Sartre. C’est unequestion qui me passionne. Je n’ai pas seulement voulu décrire le parcours deDerrida, j’ai tenté de le comprendre, depuis ses blessures de jeunesse : l’exclusionde l’école à 12 ans en tant qu’enfant juif, la difficile intégration au milieu parisien, lesrejets subis dans le monde universitaire français. J’ai montré un Derrida fragile ettourmenté, un Derrida sensible et lyrique, qui se rêvait écrivain au moins autant quephilosophe. Je ne prétends pas pourtant qu’il s’agisse du « vrai » Derrida. La notionde vérité est d’ailleurs l’une de celles qu’il n’a cessé de déconstruire pour reprendrel’un de ses maîtres-mots.

Comment sort-on d’une entreprise aussi prenante, d’une immersion si fortedans la vie d’un homme comme Derrida ? Derrida m’a changé, oui. Et ce livre, quiétait un défi, représente une étape majeure dans mon propre parcours. Il me sera dif-ficile de trouver de sitôt un projet aussi mobilisant. Mais je fais confiance à l’avenir, àcette chance des rencontres qui n’a cessé de me guider.

Trois ans avec Derrida, Flammarion 2010. Benoît Peeters

littérature

Quels sont les deux livres que vous défendez avec leplus d’ardeur en ce moment ?D’abord, le livre d’un jeune auteur qui pose admirablement lesnotions de Bien et de Mal, à travers les figures de trois com-battants durant la guerre d’Algérie et une question toujoursactuelle : comment rester soi-même face à l’Histoire  ?(Jérôme Ferrari : « Où j’ai laissé mon âme », Actes Sud).Ensuite, le roman d’un auteur brésilien qui se déroule dans laRussie d’aujourd’hui, plombée par une économie cynique etsauvage, et la guerre en Tchétchénie. Trois jeunes gens s’ycroisent, se cognent l’un à l’autre, et surtout cherchent leurmère (Bernardo Carvalho : « Ta mère, Métailié »). Très sensi-ble, très beau.

Les plus grands prix littéraires de l’automne vont bien-tôt être décernés. Comptent-ils encore vraiment auxyeux du libraire que vous êtes ? Les prix littéraires ne suffisent pas à faire de bons livres, maisil leur arrive d’en consacrer d’excellents. La vraie questionconsiste donc à faire son travail de libraire : guider autant quepossible le lecteur dans ce que les prix lui proposent. Il s’agitparfois de rectifier le tir…

Parmi les ouvrages qui sont annoncés, quels sont ceuxque vous attendez avec le plus d’impatience ?On peut regarder du côté des essais : « L’adieu au voyage » deVincent Debaene (Gallimard) qui évoque la fascination bienfrançaise des ethnologues, tels Alfred Métraux, Michel Leiris,Claude Lévi-Strauss…, qui ont souvent écrit sur deux regis-tres : l’un scientifique, l’autre littéraire. Et un autre ouvrage, toutà fait exceptionnel : « Le dictionnaire des sentences latines etgrecques », de Renzo Tozi, aux Editions Jérôme Million,recense plus de 2000 citations, et en raconte l’origine et l’his-toire. Formidable travail, à l’heure où les langues classiquessont parfois reléguées au rayon des vieilleries.

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confidences

BARBARASCHULZ

LA PUDIQUESEDÉVOILE...

Barbara Schultz. A bientôt quarante ans, l’attachantecomédienne a rangé aux oubliettes l’image de

l’éternelle adolescente. Mère de famille, elle triomphe sur la scène du Théâtre Montparnasse dans la

« La Parisienne » d’Henry Becque. Une performanceremarquable, en attendant que le cinéma lui offre

enfin le rôle qu’elle mérite.—

René Sepul - photos Emanuele Scorcelletti

Jeudi 7 octobre, Théâtre Montparnasse. Dix-huit heures. Une de cesbelles journées d’automne qui vous donnerait envie de vivre à Paris.« Prenez un verre en terrasse », me dit le concierge, regardant samontre : « Barbara ne va pas tarder ; elle est toujours à l’heure ». Pasle temps de passer commande, le portable sonne. « J’arrive, j’arrive, jesors de chez mon médecin, je n’ai plus de voix, mais je serai là dansdix minutes ». On voudrait répondre, mais elle a coupé. Elle arriveraune demi-heure plus tard, fraîche, fine, fluette et pimpante, faisant plusjeune que son âge, se confondant d’excuses car le trafic l’a retenue.Elle me demande si j’ai faim, m’embarque dans le restaurant voisin,salue tout le monde, commande trois œufs et des pommes de terrerissolées. Oui, trois œufs et des pommes de terre rissolées !« Commençons. Si on n’a pas fini ici, on termine dans ma loge pen-dant que l’on me coiffe », propose-t-elle. Je sors les notes. « Je vaisvous annoncer un secret, mais celui-là, vous ne le dites pas, vous pro-mettez ? En tous cas, pas avant quelques semaines ! » Je promets,puis elle parle. Les phrases sont courtes, précises, lâchées, le regarddroit dans vos yeux. Aux premières questions, touchant à son par-cours, elle répond en habituée. Puis se laisse aux confidenceslorsqu’elle évoque son enfance dans le Béarn, les erreurs de castings,la complicité avec sa mère, la tendresse envers un papa trop tôt partiet les rêves d’avenir. Une fille qui ne ment pas, se dit-on. Né un peudu hasard, son parcours dans le monde de la comédie s’est enrichide belles rencontres et de grands rôles.

Comment est né le désir de devenir actrice ? Je n’ai pas grandidans une famille de comédiens ou d’habitués des théâtres. Quandj’avais 15 ans, ma mère m’a inscrit à Paris au Cours Simon plutôt dansl’idée que j’aie une activité extrascolaire. Ces cours m’ont plu, et j’enai suivi d’autres. Un agent m’a repérée. J’ai commencé avec de pre-miers petits, très petits rôles, et puis les choses se sont enchaînéesde manière naturelle.

En combinant vos études d’art dramatique à une licence ensciences économiques à la Sorbonne. Aucun regret de ne pasvous être engagée dans le monde de l’économie ? Non, d’autantque je ne sais pas comment je m’en serais sortie vu le niveau desétudes universitaires en France. Je ne voulais pas me retrouver àvingt-cinq ans à comprendre d’un coup que je ne pouvais pas vivredu métier d’actrice. Comme j’étais plutôt douée pour les études, j’aicombiné les formations. J’étais à la Sorbonne la journée ; je suivaisdes cours d’art dramatique le soir. Je bossais deux fois plus, mais j’ai-mais ce rythme.

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confidences

Si une adolescente venait vous demander conseil, que lui diriez-vous ? Qu’elle fasse comme moi ! Qu’elle aille aussi à la fac, même sij’ai émis quelques réserves sur le niveau. On peut rêver, les choses sesont peut-être améliorées.

Quand vous dites-vous que vous pourriez vivre de ce métier ? Larencontre de Jérôme Savary qui dirigeait Chaillot fut importante. J’aid’abord joué Lucile dans « Le Bourgeois Gentilhomme », puis il m’a sur-tout offert mon premier grand rôle au théâtre dans « Dommage qu’ellesoit une Putain » de John Ford. Savary m’a fait gagner du temps et m’aaidée à prendre confiance en moi.

Qu’entendez-vous par là ? J’ai longtemps été associée à des rôles de« petite fille ». Ma taille et mon physique m’ont permis de jouer longtempsdes adolescentes. Au cinéma, j’ai eu beaucoup de rôles où j’étais lajeune pimpante, fraîche et lumineuse comme le disait la critique.

Ne peut-on être fraîche, pimpante et profonde ? Je ne vous le faispas dire ! Mais je n’ai guère eu l’occasion d’avoir au cinéma des rôlesavec, disons, un véritable enjeu. J’ai ma part de responsabilités car jeune,je voulais avant tout jouer. Je ne suis pas contente de tout ce que j’ai faitau cinéma. Le théâtre, par contre, m’a donné des rôles extraordinairesqui m’ont permis de prendre confiance en moi et de me distancier du cli-ché de la petite fille véhiculée au cinéma. La dynamique du théâtre meconvient mieux. Sur un tournage, vous arrivez sur le plateau, vous jouezvos séquences, et vous repartez. Les liens sont moins forts qu’au théâ-tre où il y a un travail en amont avec les répétitions. Le processus vousoblige à construire quelque chose avec le metteur en scène et les autrescomédiens. L’ancrage dans le réel est plus marqué. C’est plus structuré.Il y a un cheminement : un metteur en scène ne va d’ailleurs jamais pren-dre un inconnu dans la rue et le faire monter sur les planches. Cela arriveau cinéma. »

En 2001, Joyeuses Pâques vous permet d’obtenir le « Molière de larévélation féminine ». Etait-ce important ? Un honneur que j’aiaccepté avec plaisir, mais je ne suis pas du genre à en faire trente-sixhistoires. J’ai été surtout heureuse de le recevoir pour une comédie deboulevard, un genre souvent pris de haut par la critique. Cela a rendu mamère heureuse. Je me suis revue, moi enfant, en train de regarder cescérémonies. J’ai comparé avec qui je partageais ce palmarès. Cela faitrêver, cela vous permet de vous dire que vous êtes sur le bon chemin…

Vous avez joué avec quelques monstres du théâtre et du cinéma.Lequel vous a le plus impressionné ? J’ai souvent eu de très bonscontacts avec mes partenaires au théâtre car je suis plutôt du genre àdescendre partager un pot avec eux au bar qu’aller rejoindre ma logepour me refaire une beauté. Arditi m’a fait beaucoup progressé. Pierrem’a appris ce que c’était que s’investir dans un rôle. J’ai compris larigueur, cette idée du sacrifice nécessaire, cet équilibre délicat entre lejuste et le faux, entre ce que l’on donne et ce que l’on garde. La néces-sité de ne jamais faire semblant et de ne jamais mentir. »

Vous sentez-vous plus proche d’Antigone, symbole de résistance,que de Jeanne, héroïne du roman « Une vie » de Maupassant, unpersonnage idéaliste que vous avez également interprété pour latélévision ? Un acteur se nourrit des rôles importants qu’il interprète.Ceux-ci vous aident à vous construire. Antigone m’a donné de la force.Ce rôle m’a notamment aidée à me défaire du trac, qui n’est rien d’autreque la peur de déplaire. Mes grands rôles au théâtre m’ont permis degagner en sérénité, et peut-être aussi en humilité.

Antigone vous a aussi permis de rencontrer l’homme de votre vie ?C’est vrai. Au lendemain de la première, il y avait cet immense bouquetde fleurs blanches dans la loge envoyé par celui qui est devenu monmari. Par la suite, en tournée, quatre bouquets ont suivi. Romain n’était

pas pour autant un fan aveugle de Barbara Schulz. Il vivait à l’étranger etest venu voir par hasard ce spectacle. C’était la première fois qu’il enten-dait parler de moi. Je l’ai impressionné ; nous nous sommes rencontrés.

En 2005, votre fille Minne naît ? La naissance de ma fille fut unmoment particulier puisqu’elle est née le jour du décès de mon père. Unmélange de grande joie et de tristesse. La maternité vous fait grandir,tout comme les deuils.

Comment définissez-vous l’éducation ? Le décès de mon papa m’aappris l’indulgence. J’ai compris combien éduquer est une chose déli-cate. J’apprends à ma fille à accepter la frustration. J’essaie de placerquelques repères. Je suis intransigeante sur les bases. Qu’elle com-mence par être capable de dire bonjour ou au revoir aux gens qu’ellecroise le matin.

Qu’attendez-vous de votre mari dans l’éducation ? Qu’il soit pré-sent ! Avec la vie que j’ai, il n’a pas le choix. C’est un super papa quiassume son rôle sans en sortir. Je n’aime pas ces nouveaux papas quideviennent de secondes mamans et voudraient presque donner le sein.

La famille est importante ? Essentielle. Mon métier n’est pas le centrede tout, même si je suis habitée par la passion du théâtre. La naissancede ma fille et le décès de mon père m’ont fait prendre conscience com-

« MON GRAND-PÈRE ÉTAITNÉGOCIANT SUR LA PLACE DE BORDEAUX. CHEZ NOUS,CELUI QUI NE BOIT PAS EST LOUCHE. »

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« SI PARIS ÉTAIT HABITÉE PAR DESBELGES, LA VILLESERAIT SANS DOUTEPLUS AGRÉABLE. AU THÉÂTRE, ON A BEAUCOUP DE RESPECT POUR LE PUBLIC BELGE, UN PUBLIC FIN. »

bien nous pouvons être à la fois forts et si fragiles. La vie est courte, trèscourte. Cela ne me rend pas triste, mais il faut faire avec. J’ai appris àdire non à certains projets. Je ne veux plus trop m’égarer. »

Vous êtes en général assez discrète sur votre vie privée. On m’aaussi appris tôt à ne pas trimbaler mes états d’âme. Dans ma famille,nous avons toujours été plutôt réservés. Dans La Parisienne, mon per-sonnage dit : « cela ne sert à rien de mettre les autres dans la confidencede nos ennuis. » Je partage assez cette impression.

À ce sujet, vous sentez-vous « Parisienne » ? Je ne pense pas êtreproche du cliché de la parisienne branchée. J’ai gardé un attachement à laprovince, même si j’aime Paris. Si Paris était habitée par des Belges, la villeserait sans doute plus agréable. Au théâtre, on a beaucoup de respectpour le public belge, un public fin. Quand vous faites une première lectured’une pièce entre acteurs, vous riez à des moments précis, parfois inat-tendus, mais souhaités par l’auteur. Ces rires-là, à Paris, vous ne les enten-dez pas pendant le spectacle. Mais à Bruxelles, ils sont présents. »

Avez-vous gardé du Bordelais le goût de la cuisine du sud-ouestet des grands vins ? Profondément. J’adore manger. Mon arrièregrand-mère, ma grand-mère et ma mère adoraient cuisiner. Mon grand-père était négociant sur la place de Bordeaux. Chez nous, celui qui neboit pas est louche. Gamine, j’étais souvent dans le Béarn où l’on a l’ha-

bitude de passer les carcasses de canard au four et puis de les rogner.Le gras vous coule sur le menton. Un goût incroyable, à tomber. Quandc’est bon, on dit là-bas : « goustou », une expression que j’aime. J’adorecette cuisine : la piperade du pays basque, la poule au pot ou la san-quette. Connaissez-vous la sanquette ? Au moment de l’abattage d’unevolaille, on récupère le sang que l’on cuit à la poêle avec de l’ail, deséchalotes, du persil et des morceaux de poitrine de porc. Un délice !J’adorais cela, enfant. »

Regrettez-vous cette époque ? Non, mais j’aime être habitée par ceshistoires.

L’écriture ? Je n’ai pas envie d’être la centième artiste qui annonce uneprochaine publication sans jamais passer à l’acte. J’ai pourtant quelquesidées, mais je ne veux pas me tromper.

On peut savoir ? (Silence…) Si ça se concrétise, ce sera sur lamémoire. Ce temps qui court et qui glisse me hante. Ces souvenirs quis’effacent, puis reviennent...

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La parité est loin d’être la règle dans la haute gastronomie.Le secteur ne peut être limité aux appréciations du GuideMichelin, mais tout de même : en France, 14 femmes seulement sont étoilées parmi les 500 restaurateurs distingués. Une seule femme a l’honneur d’être triplementétoilée, Anne-Sophie Pic, contre 25 hommes. La Belgiquen’est pas mieux lotie avec seulement deux femmesétoilées : Arabelle Meirlaen du Cwerneu, à Huy, et PatriciaDesmedt du Oud Konijntje. Pour certaines, il serait difficiled’associer les rigueurs de la gestion d’un restaurant gastronomique à la vie familiale. Les témoignages defemmes chefs démontrent que les choses ne sont pas sisimples. Des solutions existent. Mais pour réussir, il fautavant tout faire preuve de forte, très forte personnalité.—René Sépul - Photos Cici Olsson

Patronne du restaurant François, institution bruxelloise reconnue pour son« homard à la nage » ou sa « sole meunière », Anne-Marie Veulemans tend le brasen écartant les doigts de la main. « Cinq ! », répète-t-elle, « citez-moi cinq restau-rants en Belgique où une femme seule a réussi à survivre dans ce métier. Vousne les trouverez pas ! Cela ne date pas d’hier. La restauration est un monde mas-culin où peu est fait pour encourager les femmes à s’exprimer. » Avec quaranteans de métier en cuisine et en salle, la patronne se souvient qu’à la fin des annéessoixante, il était difficile, voire impossible pour une étudiante en hôtellerie d’entreren stage dans une grande maison. « Les chefs ne voulaient pas de nous ! J’étaisla meilleure de ma classe et j’avais la chance d’avoir un nom connu dans le milieu.Mais même pour moi, ce fut difficile.»

Anne-Marie fait référence à une époque où l’organisation de la cuisine d’un grand

restaurant était très stricte, presque militaire, avec un management struc-turé de manière hiérarchique  : du commis jusqu’au chef. « Cela n’a paschangé », reprend Ariane Warnon, directrice de l’Ecole Hôtelière provin-ciale de Namur. « On parle d’ailleurs toujours de « brigade » quand on parledu personnel en cuisine. Le mot est lié à la culture de la profession. Il vautd’ailleurs tant pour les garçons que pour les filles. Je pense que les styless’assouplissent avec la nouvelle génération. Quant à la présence des fillesdans ces brigades, les choses bougent  : les filles sont très recherchéesaujourd’hui.»

CHANGEMENT DE GÉNÉRATIONSA entendre et voir travailler Sofie Dumont, Lady Chef 2009, chef du res-taurant Les Éleveurs à Halle, on comprend qu’il existe des managementsalternatifs au cliché de la brigade traditionnelle. Ici, le calme domine mêmesi on sent l’autorité. « Mon groupe est structuré sur un même pied d’éga-lité », précise celle-ci. « Chacun connaît son rôle, et tous savent que l’on aintérêt à être bien organisé. S’il faut se faire respecter, je peux mettre leschoses au point, mais cela n’a rien de féminin. Quand j’ai commencé mesétudes, nous étions plusieurs filles en classe. Au fil des ans, elles ont toutesabandonné. Moi pas ! S’il fallait jouer des coudes pour être au premier rangafin d’écouter le professeur, je jouais des coudes. S’il fallait poigner dans laviande, les tripes ou le poisson, je poignais. C’est une question de person-nalité ! Si tu as peur de te casser les ongles ou de te salir, oublie ce métier. »

« Quand j’engage du personnel, je ne m’intéresse pas au sexe de la per-sonne qui m’intéresse. Les garçons sont nombreux à se présenter, mais ilssont plus nombreux sur le marché. La plupart des filles renâclent à l’idée detravailler le vendredi soir et le samedi soir. Elles râlent parce qu’en fin deservice, il est trop tard pour sortir. Pour les garçons, c’est alors que la nuitcommence… Par contre, si elles acceptent les réalités du boulot, les fillessont souvent plus intéressées : elles comprennent vite, s’effacent davan-tage et sont plus attentives. »

PROGRESSION DE FILLES DANS LES FILIÈRESHenri De Mol, patron du Pigeon Noir, relève la difficulté de garder unefemme sur le long terme. « Je trouve important de respecter un certain équi-

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libre au sein d’une cuisine. J’ai ici une fille qui m’accompagne depuis le début,mais les bons éléments sont rares : travailler le soir ne plaît pas toujours aupetit ami ou au mari. C’est idiot à dire, mais c’est ainsi. À un certain âge, laquestion de vouloir un enfant pose aussi problème. C’est merveilleux de vou-loir fonder une famille, mais dans l’Horeca, si vous avez un bon élément quivous annonce vouloir s’absenter trois mois, cela ne vous rassure pas… »

On observe pourtant une progression du pourcentage de filles dans les filièresde formation. « On est dans un rapport un tiers de filles pour deux tiers de gar-çons », reprend Ariane Warnon. « On devait être dans du 1/4 versus 3/4 il y avingt ans. Les ambitions des filles changent. Leurs résultats sont en généralmeilleurs que ceux des garçons. On sent aussi un glissement des ambitions :autrefois, les filles se formaient pour la salle ; aujourd’hui, beaucoup visent lacuisine. » D’autres signes témoignent de l’évolution. En 2007, pour la premièrefois depuis sa création, le titre de Meilleur Ouvrier de France dans la sectioncuisine fut décerné par la profession à une femme, Andrée Rosier. La mêmeannée, le Guide Michelin attribuait trois étoiles à Anne-Sophie Pic, récom-pense suprême qui n’avait plus été attribuée à une femme depuis 1951.

FÉMINISATION DE LA CUISINE ?Certains associent l’évolution à une transformation plus générale des pra-tiques en haute gastronomie. Qu’ils soient hommes ou femmes, les chefsreviennent au « produit vrai ». Peut-on associer le changement à une féminisa-tion des cuisines ? « Cela n’a rien à voir ! », s’esclaffe Ghislaine Arabian, pre-mière femme à rassembler sous son nom deux étoiles à Paris, une des rareschefs à s’être imposée dans le monde de la haute gastronomie. « Je défie qui-conque de déterminer du regard ou en goûtant une assiette si elle a été pré-parée par un homme ou une femme ».

Née dans le Nord de la France, cette amoureuse de Bruxelles a appris la cui-sine dans le restaurant que tenait son mari à Lille. « J’ai été voir son chef, ThierryCambier, qui m’a tout appris. Je ne suis pas autodidacte comme je l’entendsparfois : je suis son élève. Il était pâtissier. Le premier jour, il m’a demandé depréparer des « œufs à la neige ». J’ai essayé deux, trois fois… mon plat res-semblait à de la morve de gosse ! Le problème, c’est qu’il m’avait dit  : «  tuprends une bonne poignée de sucre, et tu montes.  » Mais la poignée de

Thierry, elle fait 350 g ; la mienne, à peine 250g… La cuisine est une scienceexacte ! Une fois que tu as pigé cette distinction, je ne vois pas trop de diffé-rence entre masculin et féminin. »

UNE VIE DE FOUSLa réputation du restaurant Lillois conduit cette femme et son époux à repren-dre au début des années ’90 le Pavillon Ledoyen qu’ils conduiront au firma-ment des étoilés parisiens. Le mari est en salle ; Ghislaine assure en cuisine.« On ne réussit jamais seul dans ce milieu. Ecrivez-le une bonne fois  : mesétoiles, je les dois à une équipe ! J’avais les idées ; mon chef avait la main. Rienn’a changé. Je ne comprends pas pourquoi on ne m’a pas rendu mes étoilesquand j’ai ouvert « Les Petites Sorcières ». J’ai interdit aux inspecteurs d’écrireune ligne sur moi tant qu’ils ne me restituaient pas ces foutus macarons carl’équipe est la même et la cuisine est aussi pointue. L’esprit du lieu est diffé-rent, mais je suis en concordance avec notre époque qui veut du simple et duvrai. Chez Michelin, ils devraient se souvenir que leur guide a d’abord été écritpour les routiers. »

Arabian pense qu’une femme comme un homme peut réussir à conditionqu’elle comprenne dans quoi elle s’engage. « C’est une question d’honnêtetéavec soi-même et avec les autres. Il existe une énorme différence entre cuisiner pour se faire plaisir et tenir un restaurant. La restauration est un métierdur et exigeant. J’ai accouché un lundi ; le vendredi, j’assurais aux fourneaux. J’aieu une vie de dingue, mais j’aime cette vie ! Vous faites des journées de douzeà quatorze heures, continuellement dans le stress, avec pas un poil de sec !C’est loin d’être toujours glamour, mais celle qui a cela dans le sang ne doitpas hésiter… »

Quyên Truong Thi fait aussi figure de forte personnalité. Patronne du Little Asiaà Bruxelles, elle a démarré avec rien, créant seule une maison aujourd’hui poséedans les adresses reconnues de la capitale. Sa cuisine est vietnamienne etfamiliale. « Chez nous, la fille aînée tient ses connaissances de sa mère. Il y aune transmission naturelle du savoir. Je suis une enfant de cette tradition, maisla vie m’a obligée à prendre très tôt les choses en main à la maison. Mon père,pêcheur, a fui le Vietnam à l’époque des « boat people ». J’avais onze ans, et j’aialors commencé à cuisiner pour mes frères et sœurs.»

Arabelle Meirlaen - Li Cwerneu Anne-Marie Veulemans - Restaurant François

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LA CUISINE DE MA MÈRETrente ans plus tard, le chemin parcouru par la Vietnamienne impressionne.Débrouillarde, travailleuse, elle a ouvert Little Asia après s’être lancée en 1994dans l’importation de mangas. « J’ai travaillé dans différents restaurants pourgagner un peu d’argent. Je faisais tout : le nettoyage, la plonge, le coup demain en cuisine quand il le fallait, mais j’ai vite compris que je pourrais diffici-lement percer si je n’étais pas moi-même la patronne. Quand j’ai eu 2.500 €d’économies, j’ai investi dans une boutique de mangas, puis dans un snack.Au début, il s’agissait juste d’avoir un peu d’argent pour la famille. J’ai mis aumenu ce que je savais faire : des nems, des soupes, des choses simples… Laclientèle a apprécié et trouvé cela différent des restaurants asiatiques clas-siques. Je suis retournée à l’école pour avoir accès à la profession. J’ai investidans un espace différent des « Viets habituels » tant dans le décor qu’en cui-sine. J’ai engagé un chef, et nous nous sommes concentrés sur une cuisinevietnamienne traditionnelle, orientée sur la fraîcheur : les épices, les légumeset les poissons. J’ai été très exigeante sur la qualité des produits. Alors qu’audébut je voulais simplement « vivre » de ce métier, cela est devenu une pas-sion.  J’ai approfondi mes connaissances en cuisine, j’ai écrit des livres, jedonne des cours, j’organise des voyages gastronomiques au Vietnam, mais aufond, ce n’est jamais que la cuisine de ma mère que je défends.»

« Chez nous, la fille aînée est l’âme qui porte la maison », ajoute celle-ci, pré-cisant qu’elle emploie quatre de ses frères et sœurs. Les jours d’affluence, lereste de la famille vient aider. « J’ai deux adolescents de 15 et de 13 ans. Jeme lève tous les matins à 6h45 pour les préparer à l’école même si certainssoirs je rentre à la maison au milieu de la nuit. Heureusement, mon marim’aide : il conduit les enfants à l’école et gère les papiers. Sinon, je m’occupede tout : les commandes, le contrôle, l’accueil et le renouvellement de la carte.J’arrive ici dans la matinée et je reste jusqu’à 15h. Je reviens en fin d’après-midicar je veux manger chaque soir avec mes enfants. J’ai congé le mercredi et ledimanche, mais c’est alors que je passe mes commandes. C’est beaucoup detravail, mais je ne me plains pas. L’affaire tourne, la famille est heureuse, et jen’aurais jamais imaginé ceci possible lorsqu’à dix ans, j’étais sur cette plage duVietnam à pleurer la "disparition" de mon père... »

UNE CUISINE DIFFÉRENTESi la référence « cuisine de femmes » est réfutée par la plupart des chefs, onpeut toutefois avancer que les femmes cuisinent de manière différente. Lehasard veut que la ville de Huy héberge deux des plus belles adresses dupays, différentes l’une de l’autre, mais tenues par des femmes : Li Cwerneu etLa Bouteille à la Mer. Le succès d’Arabelle Meirlaen, aujourd’hui étoilée dansla première, témoigne qu’il est possible d’associer haute gastronomie et vie defamille. Orientée sur les grillades et sur une cuisine de saison, son restaurantouvert il y a une dizaine d’année a pris de l’ampleur quand, soucieuse de nepas faire comme tout le monde, Arabelle oriente son savoir-faire davantagevers l’élégance et la finesse. « Les récompenses ont suivi, mais je me suisrendu compte à un moment que j’allais droit dans le mur », se souvient celle-ci.« Je travaillais jusqu’à des heures impossibles, j’étais à bout, stressée du matinau soir, et je rêvais de fonder une famille. J’ai alors revu ma manière de m’ali-menter, ma cuisine et son fonctionnement. »

Avec son mari, sommelier et maître d’hôtel, la chef décide de séparer vie pro-fessionnelle et vie privée, en construisant une maison dans la campagne voi-sine où le couple s’installe. Elle décide ensuite de ne travailler qu’en soirée,cinq jours par semaine, se limitant à 22 couverts. « Nous ne voulions pas avoirun enfant pour le laisser à la crèche ou chez les parents du matin au soir »,insiste la chef. « Je ne voulais pas abandonner mon restaurant car cuisiner esttoute ma vie. En changeant certaines habitudes, j’ai découvert une harmoniequi me permet de me sentir mieux. Cela a permis à ma cuisine d’évoluer. Je mesens bien mieux dans ma peau. »

UNE FEMME VA DISTINGUER LA RELATION AU PRODUITPeut-on parler de cuisine féminine ? « Les clients le disent », répond Arabelle.« Mais quand j’essaie de voir ce qu’ils entendent par là, je comprends qu’ils’agit surtout du dressage de la table. Une femme proposera un ensemble, untout harmonieux. Chez un chef, on sera plutôt dans l’addition de saveurs.L’homme a une vision plus carrée ; la femme part vers la finesse et la puretédu goût. Mais il faut se méfier des clichés. En fait, je préfère qualifier ma cui-sine d’intuitive. »

À quelques centaines de mètres de là, Nathalie Tihon propose égalementune des cuisines les plus créatives du Sud du pays, jonglant avec ce quelui offrent les marées quotidiennes. Nathalie est une des rares femmes àassumer le caractère féminin de sa démarche. « La femme a une cuisineplus sensible et plus sensuelle que l’homme. Quand elle en parle, lestermes utilisés sont d’ailleurs plus posés sur l’affectif. » La Hutoise assureque dans leur rapport au produit, la manière d’aborder et de travailler leschoses diffère chez une femme. « Les hommes ont une approche plus tech-nique  ; ils vont parler de qualité, de traçabilité ou d’origine. Ils vont vousassurer que ce qu’ils ont est ce qu’il y a de meilleur alors qu’une femme vadistinguer la relation qu’elle va lier avec ce produit. Les hommes cherchentun goût instantané, rapide. Ils veulent surprendre dans l’immédiateté, faireexploser les goûts. Ils veulent impressionner ! Les femmes s’inscrivent plu-tôt dans la mise en valeur d’un goût. Ce qu’elles visent, c’est l’éveil dessens. » Tout un programme, et longue vie à leur cuisine !

gastronomie

LEURS ADRESSESLes Eleveurs Suikerkaai 1A. 1500 Halle. T. 02 361 13 40. Fermé samedimidi, dimanche et lundi. Comptez 60 € par personne.

Les Petites Sorcières 12, Rue Liancourt, 75014 Paris. Le midi lunch à 20 ou 25 €.Comptez le double en soirée. T. +33 (0)1 43 21 95 68

Li Cwerneu Grand Place 2, 4500 Huy. T. 085 / 25 55 55. Menu décou-verte 3 services : 45 € avec une sélection de vins : 25 €.

La Bouteille à la Mer Rue des Rôtisseurs 12, 4500 Huy. Comptez 50 € par per-sonne. Excellente cave à vins. T. 085 23 60 02

Little Asia Rue Sainte Catherine 8,1000 Bruxelles. Comptez 40 € parpersonne avec vins. Tél. : 02 502 88 36. Fermé mercredi etdimanche. Menu Little Asia est à 45 €, avec les vins, 70 €.

Restaurant François 2 quai aux Briques - 1000 Bruxelles T. 02 511 60 89Fermé le dimanche et le lundi.

Sofie Dumont - Les Éleveurs

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En 2010 Régis Camus, Chef de Cave de Piper-Heidsieck, a été élu pour la 5ème fois ‘Sparkling Winemaker of the Year’ lors du prestigieux London International Wine Challenge.

JALOAGaëtan Colin fut par le passé parfois victime de son talent,s’engageant dans des projets ambitieux, mais peu adaptésaux promesses qu’il entretenait. Ce n’était jamais mauvais,mais il y avait ce petit quelque chose qui vous laissait unbrin de doute dans la gorge. Depuis quelques mois, il s’estdéplacé vers le quai aux Barques dans un espace mieuxproportionné à ses audaces, en gardant son ancien site,dédié à la Brasserie Jaloa. On le sait, le garçon aime tra-vailler le poisson. J’y ai mangé un dos de turbot cuit meu-nière, avec poireaux croquants et un oursin en nuagesd’amandes et algues. L’intitulé le révèle, on nage ici entreune cuisine de produit et la recherche d’une certainesophistication. C’est une cuisine inventive, explosive, àcompter parmi les plus créatives de la capitale. On sentd’ailleurs le chef mieux dans sa tête, plus à l’aise dans sacuisine depuis son déménagement. D’ailleurs, les récom-penses s’enchaînent et ce n’est que justice. Il fut deuxièmejeune chef mondial à la San Pelegrino Cup de Venise enjuin dernier avant que nous ne vous annoncions qu’il avaitété choisi pour représenter la Belgique au prochainBocuse d’or. Mon petit doigt me dit que côté récompenses,d’autres vont suivre. On parie ?

Lunch : 30 €. Menu 4 services : 58 €. La totale, avec 9services, vous coûtera 128 € avec les vins. Quai auxBarques, 4 à 1000 Bruxelles. T. 02 513 19 92 /www.jaloa.com / Fermé le samedi midi et dimanche.

LE PIGEON NOIRDepuis qu’il a repris Le Pigeon Noir, Henri De Mol, alorsétranger à la profession mais pas aux bonnes choses, ena fait une des plus belles adresses gastronomiques de laville. Passionné de vins et de cuisine, il s’est positionné surle segment des bistrots chics et sympathiques où l’atten-tion se concentre sur le produit et la convivialité. Henriaime dire que sa cuisine est simple, directe et maîtrisée.Ce fin bec a eu l’intelligence d’aller chercher Attilio Bassoqui fit naguère les beaux jours de l’Ecailler du Palais royal.D’une exigence rare sur la qualité des produits, le patronne laissera jamais sortir une assiette des cuisines s’il ellen’est exécutée à la perfection. On s’y régale de mets quirespirent le patrimoine dans ce qu’il a de plus goûteux,exécutés à la perfection. Son pigeon est évidemment d’an-thologie, mais je m’en voudrais de ne citer son harengpomme huile, le gibier quand vient l’hiver ou son sabayon.Cuissons pile-poil, harmonie des saveurs d’une subtilitéréjouissante et assaisonnements au cordeau. Jolie clien-tèle de gourmands attentifs et espiègles qui viennent sou-vent de loin, parfois très loin, et restent souvent tard, sou-vent très tard dans la maison. On sait quand on entre ; onne sait jamais quand on en sort…

Geleytsbeek 2, à 1180 Uccle. T. 02 375 23 74 /www.lepigeonnoir.be / Fermé le dimanche.

TABLESESSENTIELLE

NOVEMBRE

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gastronomie

COMME CHEZ SOIOn vit de mauvaises habitudes ! Il nous arrive de reportertrop souvent au lendemain ce que nous devrions faire sansattendre. Il nous arrive de ne pas assez profiter des bonneschoses alors qu’elles vous tendent la main. Je ne suis pasle seul à avoir quelques grandes bouteilles dans ma caveque je réserve pour le jour, le grand jour, où cela vaudravraiment la peine de l’ouvrir. Alors, bêtement, j’attends… etcette grande bouteille attend, et l’on prend de l’âge ou dela bouteille, c’est tout comme. Un jeu stupide et dangereuxqui peut dans le moins grave des cas décevoir avec vinfatigué lorsqu’on le goûte, ou, pire, vous voir partir trinqueravec les anges sans l’avoir apprécié. Le Comme chez Soi,c’est un peu comme la plus belle bouteille que vous gardezdans votre cave. Comme des idiots, on remet trop sadécouverte à ce grand jour, ces vingt ans de mariage, cesnoces d’or, ce diplôme espéré pour votre fils ou ce mariagede votre fille qui ne viendra peut-être jamais. Et c’est uneerreur car vous ne savez pas ce que vous ratez. Mais, medirez-vous, par les temps qui courent, casser sa tirelire etcelle des enfants, est-ce bien sérieux  ? Et je vousréponds  : «  cassez-les vite fait ». Si vous comparez lesémotions que vous ressentez et les souvenirs qui vousaccompagneront en sortant de pareille maison, c’est peupayé. C’est même donné si l’on réfléchit au nombre de foisoù l’on aurait mieux fait de manger sa main que de pariersur le lunch de la cambuse du coin à 12 € ! Lionel Rigoletvous offre un vrai voyage culinaire comme peu de maisonsen Europe peuvent le proposer. Timide, réservé, concentrésur son travail plutôt que sur les plateaux de télévision, leBruxellois est en train de réussir le pari de transformer uneinstitution sans rien lui ôter de ses forces et de son iden-tité. Peu auraient osé le faire. Chapeau !

Lunch : entrée, plat dessert. 55 € par personne. Menu 4services : 87 €. Place Rouppe, à 1000 Bruxelles23. T. 02 512 29 21 / www.commechezsoi.be / Fermé

dimanches et lundis toute la journée, et le mercredi midi.

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Décrié, oublié, nargué, le maquereauest de retour sur les plus belles tablesde Belgique et d’ailleurs. Mariné, passésur le grill ou poché dans le lait, on letourne à toutes les sauces. Sa chair esttrès riche en vitamines et en Oméga 3. —René Sépul - photos Cici Olsson

Comme certains s’étonnaient de ma proposition d’écriresur le maquereau, poisson que d’aucuns avaient rangé pourl’éternité dans les souvenirs pénibles de la cantine scolaire,je me suis intéressé à cette merveille de goût, abondante danstoutes les eaux de la planète, qui avait la réputation de jouer lesentremetteurs entre harengs mâles et harengs femelles dansleurs migrations, d’où son association au proxénète.

AUX GRANDES TABLESPas une carte dans une belle maison de la ville ou d’ailleurs qui ne l’afficheces derniers mois. Lionel Rigolet du Comme chez Soi le propose en entrée,mariné dans du jus de citron vert, du vinaigre d’alcool, du vinaigre de citron etdu vin blanc sec. « Rien de tel pour démarrer un repas car c’est un poisson d’unefraîcheur et d’une légèreté rares », explique le chef doublement étoilé qui ne peutcacher l’étonnement de sa clientèle quant à son geste de le mettre à la carte d’unemaison si renommée. Ghislaine Arabian dont on vous parle ailleurs en convient : «quand vous mettez le maquereau à la carte, les gens s’étonnent. La proposition netient pourtant jamais plus d’un service. Les gens doutent, mais en raffolent. Lesecret réside dans sa fraîcheur car il doit respirer le large. » Son chef aux PetitesSorcières le fait pocher quelques minutes au vin blanc, avant de le servir avec desgroseilles à maquereau juste passées au four. Chez Chou, Benjamin Laborie dontje vous vantais le savoir faire le mois dernier, le laque au jus de choux rouge. Il l’en-voie avec de la rhubarbe et des segments de mandarine car il convient d’enrayerle gras de la chair avec une touche d’acidité.

PETIT PRIX… «  Il y a aussi son prix, rarement au-dessus des dix euros », se félicite NicolasScheidt qui associe ce succès à la déferlante japonisante sur nos tables. Pas

LEMAQUEREAUPOISSONDENOVEMBRE

Ghislaine Arabian - Les Petites Sorcières« Le secret réside dans sa fraîcheur »

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secret pour un sou, le chef de la Buvette vous en propose deux déclinai-sons. Dans un premier cas, accentuant la tendreté de la chair, il enlève lesarêtes, tranche en filets qu’il laisse mariner trois heures dans un vin de rizjaponais. Il propose ce poisson en sashimi avec une salade de légumes desaison, des courges rôties par exemple. « Si on veut raffermir la texture »,précise celui-ci, « on laisse mariner dans le sucre, le sel et le poivre unevingtaine de minutes. Puis on rince et on laque avec un mélange de miel etd’huile d’olive que l’on fait caraméliser sous le grill ou avec un petit chalu-meau. Un chutney de salsifis et une petite purée de pommes granny pourrappeler l’acidité complètent l’assiette. »

Mais il y a plus simple. Après avoir déposé mes filets dans un plat, je faischauffer une demi-bouteille d’un vin blanc sec de Loire auquel j’ai ajoutévinaigre, rondelles de carottes et d’oignons, un poireau en julienne, du persilhaché, du thym, trois feuilles de laurier, très peu d’ail, un clou de girofle etdes graines de coriandre. J’apporte le tout à ébullition, puis je laisse frémirune dizaine de minutes. Versez le bouillon sur les filets. Laissez refroidir, etoubliez le tout une nuit au réfrigérateur.

RARECe poisson appartient à la même famille que le thon dont certaines espècessont aujourd’hui dans de sales draps vu l’état des stocks. Son retour engrâce s’explique aussi par ses multiples qualités diététiques. Riche en miné-raux comme en vitamines, bourré d’Oméga 3, il fait l’unanimité dans la com-munauté scientifique, réduisant la tension artérielle, diminuant l’incidence ducancer, exerçant des effets anti-inflammatoires et allant même jusqu’à régu-ler l’humeur. Il est tellement bon que ma copine Axelle en mange au petit-déjeuner ! « Et je suis en forme pour toute la journée. Ça, et une soupe delégumes frais à 8h. Voilà l’alimentation de demain. » Je la laisse juge.Espérons que cela dure car ayant flairé le bon coup, l’Islande dont on saitcombien elle a besoin de se refaire une santé vient de décider de porter sonquota de pêche de 2000 à 135.000 tonnes ! Les îles Féroé ont enchaîné,passant de 25.000 tonnes à 80.000 tonnes, entraînant la colère desEuropéens.

Présent sur les étals du poissonnier tout au long du printemps, il fait un joliretour de septembre à octobre. Vous me direz que j’arrive peut-être un peutard pour vous donner des idées un 6 novembre, mais Jean Maillan du Marchédes Chefs m’a juré qu’il vous en mettrait de côté. Sachez que les meilleursviennent de l’Île d’Yeu. Little Asia

Chou

La Buvette

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bague “Sparklers” Tiffany & Comontre “Tank Crash” Cartier.

broche Libellule “Iradj Moini” Ciel Mes Bijoux !

AMUSE-BOUCHEHuîtres plates de Bretagne, Gelée verte, Caviar, Vodka

L’Atelier Yves Mattagne

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L’ENTRÉE FROIDE- robe fourreau Piazza Sempione chez RoggWiller- boucles d’oreilles “Iradj Moini” Ciel Mes Bijoux !- choker “Daniel Swarovski” Ciel Mes Bijoux !- bracelets manchette Cath's- bracelet Ciel Mes Bijoux!- bague “Byzantium” Dyrberg/Kern- bague “Sparklers” Tiffany & Co- bague “Byzantium” Dyrberg/Kern- bague “3 corps” De Greef- petite plat “étoile”

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ENTRÉE FROIDE : Carpaccio de Thon, Foie Gras, Betterave rouge, Champignons, Mizuna L’Atelier Yves Mattagne

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L’ENTRÉE CHAUDErobe asymétrie Giorgio Armani

coiffe Giorgio Armaniboucles d’oreilles “Somerset” Tiffany & Co

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bracelets Giorgio Armanibague Dyrberg/Kern

bague Zellige “Paloma Picasso” Tiffany & Co

ENTRÉE CHAUDENoix de Saint-Jacques,

Foie Gras, Choux, Cèpes, Périgourdine, Noix

L’Atelier Yves Mattagne

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LE PLAT- robe “see through” Stella Mc Cartney chez Francis Férent- serre-tête “tulipes” Christophe Coppens- lunettes d’optiques Lafont Réédition- boucles d’oreilles “Créoles” Cartier- collier “Trinity” draperie Cartier- bague coeur “Con Amore” Dyrberg/Kern- bague “Possession Célebration” Piaget- bracelet manchette “Possession” Piaget- bracelet manchette “Claude Montana” Ciel Mes Bijoux !- bracelet “Goossens” Ciel Mes Bijoux !- bracelets-joncs “Metro” Tiffany & Co- bague “Trinity” Cartier

PLATPoularde Pattes Noires, Feuilles de Vigne, Vieux Bruges, Girolles, Petits PoisL’Atelier Yves Mattagne

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LE DESSERT- robe danseuse Diane Von Furstenberg- bibi Christophe Coppens- boucles d’oreilles “Iradj Moini” Ciel Mes Bijoux !- collier-ceinture “croix” Chanel- peigne Chanel- broche Chanel- bracelets Chanel- bague Chanel- parfums Chanel n°5 / 50ml

DESSERTCrème de Chocolat “Taînori”, Fruits des Bois, Meringue de pomme verteL’Atelier Yves Mattagne

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REMERCIEMENTS- Maquillage : La Ligne de Chanel

070 66 55 55 L’Atelier Yves Mattagne & son chef Kenny BernaertsEntrepôt Royal / Tour & Taxis 86c avenue du Port 1000 Bruxelles - 02 428 40 84atelieryvesmattagne.com

- Plaisirs d'Intérieur - 13 rue Xavier Debue 1180 Bruxelles - 02 377 80 05 plaisirsdinterieur.be

- Farrow & Ball - 30 rue de la Paille1000 Bruxelles - 02 511 61 11farrow-ball.com

- Pierre Marcolini 02 247 99 50marcolini.be

- Moët & Chandon 02 372 96 18moet.com

INFOSCartier : 02 537 51 61Cath's : 09 233 38 19

Ciel Mes Bijoux ! : 02 514 71 98Chanel bijoux : 02 511 20 59

Christophe Coppens : 02 538 08 13De Greef : 02 511 95 98

Diane Von Furstenberg : 02 648 62 24Dior : 02 500 18 18

Dyrberg/Kern : 02 479 00 06Francis Férent : 02 545 78 30Giorgio Armani : 02 513 79 81

Hermès : 02 511 20 62Lafont eyewear : 02 726 20 10

Louis Vuitton : 02 289 28 28Paule Ka : 02 513 62 42

Piaget : 02 533 15 46Pomellato : 00800 1403 2002Réminiscence : 02 353 03 95

RoggWiller : 02 514 54 10Tiffany & Co : 02 501 66 33

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Selon Horst Rechelbacher, fondateur d’Aveda, une gamme de cosmétiquesbasée sur l’ayurveda, il faut uniquement se mettre sur la peau ce que l’onoserait ingérer. Les produits suivants nous ont séduit : ils sont à croquer...

LA ROSE PRIMORDIALE Depuis que j’ai cueilli la RosaDamascena chez les Bonchev, dans la vallée des Roses, près du villageTarnichene en Bulgarie, assisté à la distillation et préparé la confiture, larose est le summum de la sensualité. Toucher sa robe de soie, humerson parfum à l’aube, baigner dans la fumée qui s’évapore des cuves,...Elle soigne la peau, l’âme et le cœur... Les soins à la rose sont hédo-nistes, fondants, soyeux ; la fragrance de la sève active (magnesium, cal-cium, zinc, vit. A, B5, C, E, F) est verte et apporte à la peau tout ce dontelle a besoin comme éléments vitaux. Elle est magnifiquement utiliséedans la gamme Splendide d’Annick Goutal [5] dans sa gamme pour illu-miner le teint et lui apporter sa fraîcheur ; le pur jus de ses pétales toni-fie, rajeunit la peau et assure un effet « bonne mine ». L’huile essentielleapaise les épidermes les plus délicats et l’huile de ses précieusesgraines assure une action anti-âge. Pour un soin de l’intérieur, prenez la

Rosa Musceta par voie orale pendant 3 semaines (Pranarôm, CapsulesBien-être Rose Musquée, etc.) votre peau sera régénérée. Mais encore...le sirop à la rose, les comprimés de pétales de roses, les décoctions, levinaigre en cas de migraines, le miel de roses.

MIEL GOURMAND Guerlain le choisit pour le pur concentré royal.Dans le sérum Abeille Royale, la marque relie le secret des mécanismesclés de la cicatrisation à ceux de l’autoréparation tissulaire. Sur base demiel d’Ouessant, de thym, de trèfle de Nouvelle Zélande et de gelée royalefrançaise, la formule exclusive répare et reconstruit les petites déchirures àl’origine de la formation de rides et de la perte de fermeté. Le mondescientifique avait boudé le miel depuis les années ‘50 et le réintègre mêmeen milieu hospitalier pour les plaies récalcitrantes. Le baume Impérial deKiehl apporte souplesse et éclat aux peaux sèches et ternes. Sa formuleluxuriante allie de l’huile d’argousier, stimulant la régénération de la peau.Le miel et les acides glycoliques de fruits accélèrent le renouvellement cel-lulaire des couches supérieures de l’épiderme, pour une peau visiblementplus lisse et éclatante. L’Occitane associe le miel à l’huile de pépins de rai-sin et d’amandes douces avec un zeste de citron [4], un délice sur la peaupour un massage bienfaisant pour l’esprit.

CROQUEZ L’AMANDE Originaire du Sud de la France, l’amandieravait à peu près disparu du paysage provençal. Pour soutenir les produc-teurs locaux de Valensole, l’Occitane se fournit exclusivement chez eux

pour l’huile, le lait, l’extrait, et la poudre... La protéine est semblable au col-lagène et renforce la structure, matrice de la peau. La Crème Joli Ventreainsi que la Pâte Délice sont merveilleuses [6]&[8], en abuser sans réserve.

LE RIZ ET LE GINGEMBRE Kenzoki au riz [1] pour le corps, pul-peuse, fondante qui nourrit intensément et en même temps satine et par-fume. Pour du punch au carré, la fleur de gingembre, une crème glacéeautour des yeux [3] envoie promener les cernes et les poches et réveille degrand matin, à mettre absolument au frigo. Le coup de fouet, en beauté.

LES LÉGUMES ET LES FRUITS La première ligne de soins auxactifs de légumes, de fruits, de plantes aromatiques et de fleurs issus dupotager est basée sur la nutricosmétique. Vegetable Garden [2] apportetous les bienfaits 100% naturels à votre peau. Au menu, une crème fraîche,parfumée au concombre : menthe, carotte, concombre, brocoli et tomatepour hydrater et purifier l’épiderme, réguler la production de sébum, apai-ser les irritations et limiter l’apparition des irrégularités cutanées. Pour unepause fraîcheur, appliquez ce sorbet matin et soir sur le visage. Un régal.

LE CACAO ET L’ORANGE Ils ne sont pas uniquement excellentspour le moral (magnésium, caféine, théobromine), sur la langue mais pourhydrater la peau en profondeur. Leur plus ? Apporter de l’énergie, favoriserla synthèse de bêta endorphines, rendre la peau mixte et terne en superforme. Illuminant le teint, ils se choisissent en cure.

LA POMME GRENADE Ce fruit cultivé en bassin méditerranéen estconnu pour sa teneur exceptionnelle en potassium, vitamine E et en poly-phénols, puissants antioxydants. L’huile de pépin de grenade est obtenuepar pression à froid. Un litre d’huile exige 500 kilos de grenades. Celles-ciont un pouvoir profondément régénérant et nourrissant, soit un soin com-plet pour une peau adulte[7].

LA RÉGLISSE L’association de l’iris, de la violette et du patchoulidans une crème onctueuse pour le corps - Minuit Noir de LolitaLempicka - revêt le corps d’un voile noir profond et ténébreux, dévoilele côté charnel, développe la volupté de la peau. La réglisse soulignele mystère ainsi que le précieux moment de détente à répéter à l’infini.Son parfum est sensuel et intime. Ne pas partager avec n’importe qui !

LA FIGUE Une crème pour le corps, légère et oncteuse, aux figuesfraîches et au lait de riz qui laisse la peau soyeuse. En abuser n’est pas un péché.

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beauté

GOURMANDEETSENSUELLE

« J’aime ton odeur, tous tes gestesen douceur, lentement dirigés, sensualité ». Celle-ci nous porte dès notre naissance par le toucher,le sentir, les textures gourmandes en bouche, mais également sur lapeau, l’espace d’un moment de pure volupté au quotidien.—Anya Loonen

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bien-être

L’Antiquité traitait et prévenaitla maladie par l’essence des

plantes. Oubliées pendant delongues années, les huiles

essentielles jouent - aussi bienpour le monde scientifique que

pour une grande partie de lapopulation - un rôle de plus enplus important, même dans les

affections graves, qui ne répon-dent plus aux thérapeutiques

chimiques. —

Anya Loonen

Chaque être humain cherche à trouver ou à maintenir l’équilibre et oublietrop souvent que la nature - dont il fait partie et à laquelle il est complète-ment aliéné - est son meilleur allié. L’harmonie et donc le bien-être d’unindividu passe par la perception d’une seule entité vivante où le physique,le mental et le spirituel ne font qu’un. Gérer son capital santé est l’affairede tous. Les huiles essentielles, gorgées de principes actifs, sont douéesd’une énergie extraordinaire qui permet en plus de relancer l’élan vitalauprès des individus dont la routine journalière abaisse le tonus et l’immu-nité face aux agressions externes en tout genre. Sans renier les apports dela chimie de synthèse, mais en tenant compte de la présence d’hormoneset d’antibiotiques dans bon nombre de végétaux, il faut absolument ouvrirles yeux et l’esprit sur ce que la nature à mis à notre disposition.

LA PHARMACIE DE LA NATURESur tous les continents, depuis que l’homme existe, le règne végétal aservi à guérir les maladies. On ne peut pas toujours expliquer le fonc-tionnement de certains traitements, de nombreuses connaissancesayant été transmises de génération en génération, d’autres s’étant per-dues et n’ayant été redécouvertes que plus tard. Dominique Baudoux,pharmacien et passionné depuis toujours d’huiles essentielles, enseigneet a écrit bon nombre d’ouvrages traitant de l’aromathérapie. Il fait par-tie de l’école française d’aromathérapie qui utilise les HE à l’état pur endiffusion atmosphérique, diluée par voie cutanée et, contrairement à l’an-glaise, également par voie orale.

GRANDE VITESSEParmi toutes les médecines alternatives, l’aromathérapie est celle qui estla plus prompte à donner des résultats. Selon Dominique Baudoux, unedouleur s’estompe en quelques minutes, un hématome en 24 heures, unherpès en 48 heures, une grippe ou une angine en 3 jours et une mono-nucléose en 7 jours. « Avec les HE, tout va très, très vite. En cela, noussommes dans l’ère du temps. Il faut juste accepter l’odeur et le goût fortsdes HE. » Les HE ne sont pas sensibles aux variations de températureet elles ont une remarquable stabilité dans le temps (5 ans). Il faut lestenir de préférence à l’abri de la lumière, de l’air et de l’humidité.

LE ROUTARD DE L’AROMATHÉRAPIEDe plus, l’utilisation des HE - à condition qu’elles soient pures, de qua-lité et de préférence bio - est simple : il suffit d’un bon guide. Et pourdémarrer en toute sécurité, consultez « Mes 12 Huiles essentielles pré-férées dans 100 formules très efficaces pour 300 maladies », un guidefacile à utiliser qui propose des formules originales à base d’huilesessentielles.

Lecture : Dominique Baudoux, Guide pratique d’aromathérapie familiale et scienti-fique, Editions InspirDominique Baudoux, Mes 12 huiles essentielles préférées dans 100 formules très efficaces pour 300 maladies, Editions Inspir

POUR LES URGENCES SELON MONSIEUR BAUDOUX- Hélichryse italienne (trauma), - Lavande aspic (brûlures et piqures), - Saro (grippe et rhumes), - Menthe poivrée (antidouleur et anti-nauséeux),- Eucalyptus citronné (anti-inflammatoire

et répulsif moustiques),- Origan (l’antibiotique naturel).

J’y ajouterai le ravensare aromatique comme puissant antiviral :4 gouttes sur la voûte plantaire ou sur le plexus solaire, matin etsoir ou encore le géranium rosat, puissant homéostatique à utiliserdirectement sur la plaie. Cette HE sent délicieusement bon, estexcellente dans un diffuseur, chasse les moustiques et les mau-vaises odeurs (lors de déplacements). En règle générale, ces HE ne sont pas très chères et il faut tou-jours les diluer dans une huile végétale (amandes douces, jojoba,olives...) A noter que certains mélanges (pour les petites infectionsde la bouche, du nez, des oreilles, etc.) sont plus intéressants enpréparations finies.

Lisez attentivement les instructions d’utilisation, car les HE nes’utilisent que rarement pures, sur la peau ou par ingestion.www.pranarom.com

AROMATHÉRAPIELAVIEILLERECETTEDESPLANTES

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FAIRE PLUS QU’UN ANTI-ÂGE et redonner à la peau sa faculté à réfléchir la lumière, c’est le pari gagné par la recherche Clarins grâce à une découverte majeure : les “plantes pionnières”.Leur fantastique pouvoir revitalisant réactive le processus biologique de luminosité naturellede la peau. La formation de cellules sénescentes retardée, la production de collagène stimulée, le derme retrouve son équilibre originel. Le résultat : la peau lissée, les rides atténuées,le teint lumineux... Votre visage s’éclaire d’une nouvelle jeunesse. Découvrez tous nos résultats tests sur www.clarins.com

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portrait essentielle

de m’en poser le moins possible quand je joue ».Quel est son acteur fétiche ? « Ce n’est pas trèsoriginal mais j’adore Jack Nicholson. Quand iljoue, il donne l’impression d’avoir comprisquelque chose, de posséder une surpuissancesur la vie. Et surtout il m’a l’air très immature, ce qui je pense est l’une des qualités les plusappréciables chez un homme vieillissant. »Son réalisateur de prédilection ? « Woody Allen !C’est un grand cinéaste doublé d’un grand cinéphile, qui sait faire réfléchir sans essorer lespectateur (au contraire, par exemple, d’unHaneke, réalisateur immense mais franchementéprouvant). Woody fait des films dans lesquelson a du bonheur à s’installer. Et puis surtout,quand je les vois, ça me donne envie d’en fairemoi-même. »

DÉLICES D’AUTODÉRISIONA ce propos, l’an prochain, Jonathan devrait reve-nir à son ambition première : la réalisation. Auteurde quelques courts-métrages, il passera enfin aulong. « J’ai envie depuis longtemps de réaliserune comédie, de raconter une histoire qui meressemble et que je puisse un peu plus contrôler.Ce sera lié à la peur, à ces moments où, plongésbrutalement dans la sauvagerie, notre philosophie« civilisée » du monde bascule. Je veux me caricaturer moi-même, avec mes peurs et mesnévroses… Plutôt que de les fuir, je me dis qu’ilvaut mieux les mettre en scène, ce qui est unefaçon de les assumer. Mais c’est pas gagné ! »Serait-il, à l’instar d’un Woody, de ceux qui s’interrogent sur les questions qu’ils se posentsur les interrogations de la vie, en une suite aussiinterminable que ces galeries de miroirs oùl’image se décline à l’infini ? « J’aimerais bien ! Je sèmerais le doute ! Ca voudrait direque, même si je suis con, on ne le saura jamais.»

« Je suis belge, mais ça se sait plus en Francequ’en Belgique. » Il faut dire que Jonathan n’a pasété lancé directement à Cannes par les frèresDardenne, comme pratiquement toute la nouvellevague d’acteurs belges reconnus en France.« J’aurais préféré, c’aurait été plus facile ! » Il est« monté » à Paris où il a classiquement suivi descours, puis joué un peu de boulevard aux côtésde grands acteurs comme Hélène Duc et RobertManuel. Mais son objectif a toujours été lecinéma où il débute par de petits boulots d’assis-tanat et de quelques pubs, surtout en Angleterre(j’ai d’excellents souvenirs de celle où je jouais unpunk qui insultait la marque !). Il est remarqué parla profession pour sa prestation dans « Petitechérie » d’Anne Vallacèque en 2000 – et depuisil ne cesse de tourner.Est-il plutôt tendance Comédie française ouActor’s Studio ? « Je suis un acteur physique. Apart cela, je suis de ceux qui pensent qu’ilsjouent à être acteurs. C’est le plus difficile desrôles. Après cela, jouer, c’est encore autrechose. » Lui qui est apparu surtout dans des filmsd’auteurs, voudrait-il jouer dans un film d’action ?« J’adorerais ça ! Quand je suis rentré à Parisaprès « Robin des Bois », ma femme me disait deme calmer ! J’avais compris une chose : c’estsympa d’être Russell Crowe ! »A-t-il connu des rôles difficiles ? « Dans « Elèvelibre », le personnage plutôt monstrueux (un professeur qui manipule son élève jusqu’à enfaire son objet sexuel, ndlr) m’était complètementétranger. En plus, comme je venais d’être papa,je passais d’un extrême à l’autre. » Se pose-t-il beaucoup de questions sur sonmétier ? « Plus que les rôles, ce sont lespériodes de notre vie d’acteur qui font que leschoses sont difficiles ou pas. Comme je me posedéjà bien assez de questions dans la vie, j’essaye

Il n’est pas encore ce qu’on appelle une star,mais ça ne saurait tarder. Vu qu’il enchaînejusqu’à quatre films par an, le public s’habituepeu à peu à sa présence. Il faut dire queJonathan Zaccaï ne se contente pas d’être l’heureux propriétaire d’une belle gueule sympathique. Manipulateur effrayant dans « Elèvelibre » de Joachim Lafosse, machiavélique roi de France dans le « Robin des bois » de RidleyScott, père mutique dans le récent « Quartierlointain » de Sam Garbarski… Il fait preuve d’untalent polymorphe qui lui permet d’être aussi à l’aise dans la comédie que dans la tragédie,dans le thriller que dans le burlesque. Cerise surle gâteau, le succès croissant ne lui est pasmonté à la tête.

Jonathan porte un T-shirt le Fabuleux Marcel de Bruxelles, 8 rue Marché aux Porcs, www.fabuleuxmarcel.be, manteau, jeans et chaussures personnels.Merci à Mr Jack de Longueville et l’ASPRIA Louise, www.avenuelouise.aspria.be

« Je suis de ceux qui pensent qu’ils jouent à être acteurs. C’est le plus difficile des rôles. »Photo Cici Olsson - Entretien Geoffroy d’Ursel

Stylisme  Rodrigue Laurent - Maquillage M.A.C Stéphanie Bruxelles Cheveux Paul Elsen pour Alexandre de Paris

JONATHANZACCAÏ ACTEUR

Essentielle.be s’est glissé dans les coulisses du shooting.Découvrez la vidéo sur

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On l'appelle "montre de poche" ou "montre gousset" car, hier, elle se portait dansune poche de gilet, de veste ou de veston (le gousset), ou bien encore attachéeà l'extrémité d'un ruban ou d'une chaînette en argent fixée en haut de la culotte oudu pantalon. Aujourd'hui, que ce soit lors de la London Fashion Week ou dans lesdéfilés parisiens, la montre de poche revient sur le devant de la scène. Au mêmetitre que la fleur à la boutonnière ou le porte-chaussettes à élastique. C'est le lookdandy. Bien qu'elles n'aient jamais vraiment disparu des collections des horlogers,les montres gousset représentaient une part anecdotique de leur chiffre d'affaires.Et pourtant, de plus en plus d'hommes reportent ces petites montres rondes etgourmandes à l'allure de smarties, mais pas celles de nos grands pères. Celaimplique notamment qu'on va, soit choisir un modèle de forme et de techniquemodernisées, soit que l'on va complètement repenser la manière de le porter.Bovet a, en ce sens, présenté une montre de poche à complication. Ce tourbillon,mécanique, avec double fuseau horaire a été développé et manufacturé en sérielimitée pour célébrer le 185ème anniversaire de la marque. Reconnu pour sonsens créatif et ses montres atypiques, Piaget a même imaginé une montre gous-set... carrée, à fixer au revers d'un veston ou au passant du jean. Une première quifait écho au années 30 et au look dandy vers lequel l'homme 2010 s'oriente. Dumoins, certains hommes. Si les montres de poche se modernisent, il ne faut pas croire que les piècesanciennes sont à jeter aux oubliettes. Elles sont à transmettre... aux femmes.Portées sur un cordon de cuir ou une chaîne en or, comme un sautoir, c'est le topde la tendance. Les montres de poche Cartier ou Jaeger-LeCoultre joueront lacarte du masculin/féminin à merveille !

DANS UN PRÉCIEUX « GLAÇON » ! Record battu lors d’une ventechez Christie’s à New York : 105000 $ pour une chaise longue enaluminium du créateur (austra-lien) Marc Newson ! Allure depop star et surfeur à ses heures,la coqueluche du design a plusd'un tour dans son sac. Présente-t-il un meuble à Milan, refait-il ladéco d’un hôtel à Londres, custo-mise-t-il un Falcon 900, MarcNewson a aussi appliqué ses principes contemporains delignes et formes épurées pour« enrober » la mythique penduleAtmos de Jaeger-LeCoultre dansun « glaçon » de cristal deBaccarat. Sublime ! Point fort decette déclinaison high-tech d'ungrand « classique » créé dans lesannées 20 par le suisse Jean-Léon Reutter : elle puise sonénergie dans les plus infimesvariations atmosphériques.Résultat : la « Atmos 561 by MarcNewton » marche sans pile, sanscourant et même sans remontagemanuel.

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montres

Ronde, gourmande, élégantissime, la montre gousset est en passe de (re)devenir l'objet tendance par excellence.

L'occasion pour les horlogers suisses de mettre collectionneurs, dandys et branchés dans la poche.

—Raoul Buyle

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DEPOCHE

PRÉCIEUSEMontre à complication en platinepoli de Cartier (1919) avec très finsertissage diamants sur la tranche.

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CARRÉEMontre Piaget Altiplano en or rose,mouvement mécanique ultra-plat àremontage manuel.

COMPLIQUÉETourbillon Double Fuseau Horaire“Amadeo” de Bovet Fleurier.

HISTORIQUE WMontre de poche ultraplate de Jaeger-LeCoultre, 1907.

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tourisme

Découvrir un pays au fil de l’eau permet non seulementd’apprécier ses paysages, mais surtout, de faire escale oùle site suscite attention. Si c’est bien entendu le mérite detoute croisière, l’approche est encore plus appréciablelorsque de croisière fluviale il s’agit. Nouveauté parmicelles le plus souvent proposées, la descente du Dniepr,cette « eau qui coule » selon les Russes, « notre fleuvebien aimé » selon les Ukrainiens. Nous voilà d’ores et déjàen plein cœur (à moins que cela ne soit choeur) de l’intérêt de cette embardée, programmée de Kiev àOdessa. Soit un plongeon dans l’histoire…—Reportage Coralie Tilot - Photos : Stylealive

Quelques jours avant mon départ, je lisais un article du Financial Times souli-gnant le débat existant de notre actuelle vieille Europe : faut-il ou non consi-dérer comme site touristique les vestiges et témoignages du temps, sinon deguerre froide, de millions de prisonniers torturés, puis massacrés dans tant deprisons qui ont pu exister durant ce XXème siècle ? Le sujet était notammentlancé autour du bastion de Tallinn construit en 1827 comme rempart dedéfense sur la mer baltique, utilisé ensuite comme prison par les soviétiques.Ce XXème siècle, riche en événements sanglants, en guerres certes, témoin dela décolonisation, de l'obtention du droit de vote pour les femmes, assiste

aussi et surtout au passage douloureux de certains régimes autocratiques endémocraties, non encore ingérées pour la plupart des pays de l'Est. Et c’est bien cela qu’il faut garder en tête avant d’aborder ce type de voyage,tant l’esprit d’occident est à mettre de côté pour mieux comprendre lesnuances entre les peuples vivant sur les rives du Dniepr. N’oublions pas quenous sommes en pleine Ukraine qui n’a obtenu son indépendance qu’en 1991(comme l'Estonie) pour nous rendre jusqu’en Crimée (République autonomerattachée à l'Ukraine en 1954).

KIEV, BERCEAU DES CIVILISATIONSKiew ou Kiev, lieu-dit des Varechs, « Vikings » en ukrainien ; (le Viking Oleg,879-912, fera de Kiev la capitale de ses états), bastion protégé et voulu de laGrande Catherine… Première ouverture vers l’Ukraine, le grenier à blé de laRussie du temps des tsars et des… tsarines. Ville d’Anne de Kiev, née en1024  ? 1032  ? devenue Reine de France en épousant Henri Ier. Lettrée,contrairement à son époux, elle rédigeait tous les documents officiels. Sa viemérite un roman, sinon un livre entier…

LA CATHÉDRALE SAINTE-SOPHIEClou de la ville (qui compte plus de 2,2 millions d’habitants) la CathédraleSainte-Sophie, patrimoine mondial de l'Unesco, est un des monuments lesplus connus d'Ukraine. Pour qui n’a pas eu la chance encore de voir les églisesbyzantines de Russie ou celles, souvent oubliées - et pourtant ô combiensublimes - de Roumanie, elle reste un des plus beaux témoignages de l’artbyzantin. Erigée en 1037, achevée en une vingtaine d’années, la cathédrale aété conservée dans son état d’origine, du moins l’intérieur, l’extérieur ayant étédétruit lors d’un incendie puis entièrement remanié en 1744-1748. On entreen passant sous une grande tour baroque de trois étages, haute de 78m, etqui tient lieu de clocher. Le troisième étage est récent (1852). Cette tour s’al-lie avec le style extérieur de la collégiale Sainte-Sophie dont la restauration futordonnée par Pierre Le Grand au début du XVIIIème. Aujourd’hui musée, lacathédrale permet de replonger, dès sa porte franchie, au début du XIème siè-

SURLESTRACESDESCOSAQUES

Palais du Khan, un mini Topkapi...

Yalta, sa digue

Les rives du Dniepr

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cle. Seule l’iconoclaste en bois doré clôturant la nef, et installé en 1754, estde style rococo, de même que les portes d’entrée en cuivre plaqué d’or.

PREMIER CONTACT AVEC UNE CIVILISATION… Nous quitterons le port en fin de soirée pour notre prochaine escale  :Krementchouk. Une éviction du chant des chœurs de la marine me permet degoûter, accompagnée d’Anatole, un guide qui s’avèrera un puits de culture,aux rumeurs nocturnes de la ville. Rien de tel pour se faire une opinion.Toujours instructif : à la recherche d’une connexion internet, je tombe sur leconcurrent local de Mc Do, qui me permet d’envoyer les derniers articlesattendus. Cela aussi fait partie du choc culturel  : le Dniepr Princess n’a niconnexion internet, ce qui semble un comble quand on constate l’implantationmajeure d’antennes de réseaux dans une grande partie du pays, ni biblio-thèque ou espace bureau, permettant de relever son courrier, s’isoler ou sim-plement lire, ailleurs que dans la cabine, très exigüe faut-il le rappeler. La vienocturne à Kiev permet, entre autres activités - les bars sont nombreux, les res-

taurants aussi, dont certains proposent de la cuisine japonaise, italienne oufrançaise - de faire ses courses au supermarché. Une manie que j’ai définiti-vement adoptée et qui reste un excellent moyen de palper la vie des locaux24h/24 ! Un à priori tombe. Ré-embarquée sur le Dniepr Princess, je ne lâcheplus Anatole qui, satisfait sans doute de son auditoire, me raconte de long enlarge l’histoire de l’Ukraine. Le récit est d’autant plus intéressant que sonauteur, s’il reste prudent sur certaines opinions politiques, me révèle ensuiteune partie de sa vie : 10 ans de goulag pour avoir été le président du parti deSakharov. J’en reste coite.

AU FIL DE L’EAUVite adaptée au rythme des petits déjeuners et excursions matinales, vers 8hou 8h30 selon les jours et étapes, nous avons une heure d’avance surBruxelles, j’apprécie les nuits calmes, presque douces - 12 à 14 degrés lorsde notre départ de Kiev pour atteindre les 24 degrés à Odessa en l’espacede huit jours. Nous sommes fin septembre, dernière croisière d’automne, ryth-mée par les passages des écluses, une des grandes fiertés des ukrainienspuisque le Dniepr n’a commencé à être aménagé qu’à la fin des années '20,puis dans les années '70. Ces travaux ont participé à sa traversée depuis pra-tiquement sa source jusqu’à son embouchure, d’abord sur le limon puis sur lamer Noire... Le régime du fleuve est continental et influencé par la fonte desneiges. Ses eaux sont hautes en printemps, puis baissent à la fin de l’été eten automne  ; elles restent gelées de décembre à avril. Pour régulariser lerégime des eaux et permettre l’utilisation du fleuve pour l'irrigation, la naviga-tion et la production d’électricité, un grandiose programme d’aménagement aété mené à bien depuis 1928.

IMMERSION AU PAYS DES TATARES ET DES COSAQUES UKRAINIENSSi la visite du musée de Tarass Chevtchenko, à savoir une statue du poète,quelques écrits sous vitrine et quelques toiles d’époque, ne présente pas ungrand intérêt (l’escale sera d’ailleurs supprimée l’année prochaine), l’immer-sion dans la campagne ukrainienne un peu plus. Quoiqu’il serait plus inté-ressant de prévoir une escale aux fouilles archéologiques de Tripolié... La vuedes plaines depuis le bateau, l’impression d’immensité, donne un peu pluscette sensation de liberté qui définissait les cosaques. « Cosaque » signifie«  libre » en ukrainien. Le musée de Zaporojié qui leur est consacré vaut ledétour et reste admirablement présenté et conservé. On notera un certainnombre d’armures… Une matinée qui se terminera avec panache, puisqu’unspectacle équestre de cosaques nous est ensuite présenté. Très touristiquecertes - les américains ont bien le Far West - mais aussi amusant que coloré. La visite en bateau mouche de l’île des Pêcheurs, à Kherson, ne présenteaucun intérêt : ni pêcheurs en vue, ni sites pittoresques, une nature qu’onpeut à peine apprécier tant le but de l’escale semble évident  : dépensernotre argent à quelques banales frasques touristiques, soit des toques envison, des nappes brodées (pas toujours du meilleur goût, et pas toujoursbrodées à la main), des matriachkas en veux-tu en voilà… Sachant que lesalaire moyen de l’ukrainien est de l’ordre de 180 €, je m’offre une chapka(30€) et, ennui ou besoin de consommer, l’entièreté du bateau mouche suit.Les femmes du moins. Le vendeur devient hilare. Bonne journée pour lui.

ARRIVÉE EN CRIMÉEComment ne pas frémir rien qu’à ce nom ? Sébastopol, son port et sa villesouterraine présumée, jamais visitée, la guerre de Crimée et ses points névral-

tourisme

L’ICÔNE, PLUS QU’UN SIMPLE OBJET DE CULTEVient du mot grec « eikon », qui signifie image. Les plus anciennes sont byzan-tines et datent du Vème et VIème siècles. Les icônes russes sont peintes surbois - souvent du tilleul - encollées de tissu avec de la colle d’esturgeon etrecouvertes d’un mélange crayeux (levkas). Les dorures sont faites à la feuilled’or et la peinture tempera à l’œuf, à base de pigments minéraux, est appliquéeavec un pinceau en poils de martre. Elle est ensuite couverte d’huile de lin (olifa),donnant à l’œuvre une profondeur incomparable, qui ne l’empêche pas de noir-cir avec le temps. Les peintres d’icônes les plus célèbres sont Théophane leGrec (vers 1340-1410), Andreï Roublev (vers 1360-1430) et Dionissi (vers1440-1508). Dans l’église, l’iconoclaste sépare l’autel de la nef. Au centre setrouve la porte du tsar. Les icônes sont disposées en plusieurs rangées, tradi-tionnellement cinq, mais leur nombre peut varier : le rang des patriarches et desprophètes de l’Ancien Testament en haut, le rang dit de la Deesis ou des fêtesau milieu, le rang local en bas. L’icône est plus qu’un simple objet de culte, c’estune fenêtre sur l’autre monde. Selon le théologien et iconographe Ouspenski,« elle ouvre une vision immense qui embrasse le passé et l’avenir dans un pré-sent constant ». Rappelons au passage que la plupart des auteurs de ces œuvressont restés anonymes puisqu’ils étaient moines de leur état, soit messagers dela parole divine.

Le marché couvert de Sébastopol

Crimée : sur la mer Noire, l'ancienne Datcha de Gorbatchev

Kherson, village de pêcheurs sur le Dniepr

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giques, ces collines promontoires entourant la cité… La visite du Panorama(nous n’en avons pratiquement plus dans notre vieille Europe ; pour rappel,Napoléon en était friand pour mieux représenter ses batailles) dépeint parfai-tement les faits et gestes des alliés. Première guerre à avoir été filmée et pho-tographiée. Quelques marins que nous croisons au gré des parcs, une visitesommaire de la ville, assez étendue, et qui nous rappelle les courants forts del’histoire, avec des monuments érigés au temps de la puissance soviétiqueet… des bustes de Lénine… partout.

A PART, LE PAYS DES TARTARESEt un dernier témoignage : le palais du Khan ou Bakhchissaraï. Dès la des-cente du car, je remarque un autre type de visage, celui d’une femme à lapeau tannée, aux yeux très clairs et aux pommettes hautes. Superbe. Ici, lesmélanges de sang ont existé de tout temps. Nous nous plions à la visiteminutée du Palais de Khan, pour… se croire presque à Istanbul, dans unmini Topkapi. Curieux, mais c’est vrai que la Turquie a toujours été en face…Outre une Moucharabah superbe - une pièce de bois sculpté, sur pied ounon, qui permettait aux favorites du Harem d’observer sans être vues -l’émotion est suprême lorsque je découvre l’authentique «  Fontaine auxlarmes » décrite dans un des poèmes de Pouchkine et symbolique vivantede la culture de l’âme… Son marbre blanc et sa simplicité étonnent.

ET LORSQUE LE MONDE S’EST PARTAGÉDeux heures d’autocar nous permettent de rejoindre Yalta. En longeant lacôte, une impression de Côte d’Azur locale sans l’azur, où pointe la Datchade Gorbatchev, puis de Poutine, aujourd’hui occupable à raison de 1.000$la nuit ! Les leçons du capitalisme s’apprennent vite… Le palais de Voronstov,héros de la guerre de 1812, est aussi inattendu que fantasque ; d’un côté lafaçade de style Tudor, de l’autre, une impression de Taj Mahal. L’intérieurabrite quelques toiles de maîtres flamands du XVIIème siècle et un jardin d’hi-ver digne des plus jolis hôtels de maître du Paris du XIXème. Iconoclaste  !Contraste total. La vue surplombant la mer noire est splendide ; on pourraitêtre aux abords du Cap Ferrat, surtout en cette journée où le thermomètrefrise les 24 degrés et où la végétation rappelle étrangement celle de laMéditerranée. Contraste encore : les jardiniers sont en treillis militaire, vestiged’une époque à l’argent difficile et où la garde robe restait toujours essentiel-lement utilitaire.Nous rejoindrons ensuite le Palais Livadia, ancienne résidence des Tsars, dit lepalais blanc - défini par sa couleur - où Churchill, Staline et Roosevelt se sontpartagés le monde en 1945. L’émotion est à son comble : sont exposés objets,mobilier ayant appartenu à la dernière famille des Tsars en place, les Romanov.Drôle d’humanité qui glorifie ce qu’elle a haï et pourchassé... Nicolas II avaitdemandé l’exil dans ce palais après les événements de 1917, il lui fut refusé,suivront la persécution de sa famille puis leur exécution. C’est un peu cela aussi l’Ukraine : une région qui fut le grenier à blé de la grandeRussie, dont les hommes, notamment les Cosaques, auront servi les arméespour ensuite se voir interdire terres, droits, liberté. Lire les poèmes de TarasChetchenko, de Nicolas Gogol ou encore de Pouchkine permet de mieux com-prendre l’âme slave. Et l’histoire ne s’est pas arrêtée là : n’oublions pas que leseaux du Dniepr sont dans la prolongation de Tchernobyl…

ODESSA LA BELLE, LA MÉRIDIONALE, LA MULTICULTURELLEChoc et dans le bon sens. On respire. Comme un vent de liberté. Est-ce laproximité à la mer ? Le fait que la ville a toujours été un port franc ? Renduecélèbre pour son non moins illustre escalier Potemkine/Richelieu - du nom del’arrière petit-fils du Cardinal, gouverneur de la ville - Odessa est vivante,joyeuse, étonnante, vibrante. Mosquées, synagogues, églises orthodoxes,toutes récentes, parsèment la ville. Une cité aux jardins luxuriants, à la popula-tion joyeuse et souriante. Les bâtiments, essentiellement une architecture duXIXème, sont entretenus, peints en rose, pistache, jaune… J’aurais presque uneimpression de Buenos Aires… Et se rendre au guichet à 15 heures pour en res-sortir 10 minutes plus tard, une place de parterre à 15€ pour la Traviata don-née le soir même me semble le Nirvanah ! Quel contraste. Bien sûr, même siVioletta était parfaitement interprétée, l’opéra superbe (œuvre des architectesviennois Helmer et Fellner, auteurs, entre autrres, de la Scala de Milan), le publicconfond parfois bar et parterre… Trop d’argent, trop vite pour certains ? Ne dit-on pas aussi qu’il faut 100 ans pour digérer une démocratie ? Mais c’est unautre débat…

La croisière sur le Dniepr, de Kiev à Odessa, est au programme de ceux propo-sés par l’agence de voyages Ycare, Art et Culture, en collaboration avec La LibreEssentielle. Infos : 02/738. 74. 22. c.lapchin@ycare.be . 0473/543.782www.lalibre.be/voyages

LA CROIX ORTHODOXE RUSSE : UNE BARRE INFÉRIEURE QUIINVOQUERAIT LES BONNES ET LES MAUVAISES ACTIONS…Nous ne sommes pas loin de « Angels and Demons » de Dan Brown rendu célè-bre pour son best-seller contesté « Da Vinci Code »… Restons néanmoins simple-ment intrigués par la croix orthodoxe à 6 branches, et plus particulièrement par labarre inférieure. A chacun son interprétation, puisqu’elle n’est jusqu’ici pas élucidéeclairement. Si elle est d’abord apparue à Byzance, c’est en Russie qu’elle s’estimposée à partir du XIIème siècle. Selon l’interprétation la plus répandue, cettebarre inclinée fait écho au texte liturgique russe suivant : « Entre les deux larronsTa Croix sera la balance de justice : l’un pour T’avoir injurié sera tiré vers l’enfer,l’autre pour T’avoir reconnu sera tiré vers le Ciel ». En d’autres termes, cette barrede croix orthodoxe russe illustre la parabole évangélique des deux larrons (Lucas23 43). Elle est à la fois le symbole de la justice divine, avec le plateau des bonnesactions et celui des mauvaises, et le chemin qui mène de l’enfer au paradis.Comment ne pas songer à cette réflexion de Baudelaire : « Il y a dans tout homme,à toute heure, deux postulations simultanées, l’une vers Dieu, l’autre vers Satan.L’invocation à Dieu, ou spiritualité, est un désir de monter en grade. Celle de Satan,ou animalité, est une joie de descendre ». …

tourisme

Musée Panorama de la Guerre de Crimée,

Sébastopol

Architecture d'Odessa

Palais du Khan

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"Se sentir bien chez soi, c’est avoir l’esprit tranquille…"

ASSISTANCE À L’HABITATION

On n’ose imaginer tous les pépins qui peuvent faire irruption dans une habitation. Tout se complique encore quand il s’agit de trouver un corps de métier pour intervenir rapidement, surtout le weekend ou les jours fériés. Grâce à House Assist un coup de téléphone et tout est arrangé.

Europ Assistance intervient dans l’urgence 24h/24 pour vous dépanner ou effectuer une réparation provisoire. House Assist, la solution rapide aux problèmes domestiques.

Votre chaudière refuse de se mettre en marche? Votre chauffe-eau est en panne? Nous vous envoyons un chauffagiste endéans les 24h! Vous ne parvenez pas à rétablir le courant suite à une coupure

d’électricité dans votre habitation? Nous vous envoyons un électricien. Une porte ou fenêtre extérieure ne ferme plus, est cassée ou brisée

suite à une tempête, une maladresse ou une effraction? Nous venons sécuriser votre demeure et au besoin remplacer la serrure. Une de vos canalisations ou citernes fuit, vos sanitaires sont

bouchés? Nous vous envoyons un plombier. Un nid de guêpes ou d’abeilles vous menace dans votre demeure ou

dans votre jardin? Nous vous envoyons une société spécialisée. Des tuiles sont tombées de votre toit, vos gouttières ne sont plus

fonctionnelles? Nous vous envoyons un couvreur empêcher l’eau de s’infiltrer dans votre habitat. Votre maison est sans dessous dessus après le passage des

pompiers? Nous organisons le nettoyage. Un arbre menace de tomber sur votre demeure? Nous envoyons un

spécialiste venir l’abattre.

ASSISTANCE AUX HABITANTS

Une incident imprévu s’est produit à votre habitation et vous vous trouvez ailleurs ou à l’étranger? Une situation délicate à gérer, sauf avec House Assist, qui vous aide à faire face aux conséquences pratiques d’un incident à votre habitation.

La panne de votre chaudière, de votre chauffe-eau ou de votre installation électrique ne peut être provisoirement réparée en 24h? Nous nous engageons à vous fournir une solution d’appoint ou nous relogeons à nos frais toute votre famille. Impossible de débloquer votre porte de garage et votre voiture s’y

trouve enfermée? Nous mettons un véhicule de remplacement à votre disposition. Votre domicile est inhabitable à la suite d’un sinistre grave? Nous

vous assistons pour vous reloger, surveiller votre domicile, transporter votre mobilier, faire garder vos enfants et nous vous fournissons même un véhicule de remplacement si nécessaire… Votre habitation a été cambriolée et vous êtes à l’étranger? Nous

vous rapatrions et nous mettons à votre disposition un véhicule de remplacement si le vôtre est resté sur place. Nous prenons même en charge votre retour à domicile.

Vous avez perdu la clé d’entrée de votre habitation et n’y avez plus accès ou un enfant s’est enfermé dans une chambre et ne parvient plus à ouvrir la porte? Nous vous envoyons rapidement un serrurier. Nous intervenons aussi pour libérer votre chien ou votre chat en

situation périlleuse et pour surveiller votre habitation durant les funérailles d’un habitant.

PETITS TRAVAUX ET SERVICES

Qui n’a jamais du faire face à de petits travaux de réparation ou de rénovation chez lui à la maison? Pour tous les petits travaux domestiques et réparations occasionnelles, House Assist met à votre disposition le réseau de professionnels d’Europ Assistance car il n’est pas toujours évident de trouver rapidement un corps de métier disponible. Et fixer un rendez-vous est encore plus difficile… Avec House Assist vous ne devez plus éplucher pendant des heures l’annuaire ou surfer sur internet. Un coup de fil, vous donnez vos diponibilités horaires et House Assist s’occupe du reste.

Vous avez un fusible ou un interrupteur à remplacer? Vous avez un joint à remplacer ou un robinet à placer? Vous avez une bibliothèque ou un rideau à placer? Vous cherchez un tapissier? Un peintre? Vous cherchez un gardien pour votre animal de compagnie? Vous désirez faire surveiller votre domicile pendant vos vacances?

INFORMATIONS ET CONSEILS

Avec House Assist vous pouvez compter sur une équipe qui se tient à votre disposition pour vous informer sur les démarches administratives et juridiques liées à votre habitation (sinistre, déménagement, achat,…).

Vous souhaitez faire une expertise biogéologique ou écologique de votre habitation? Nous pouvons vous mettre en relation avec un professionnel.

UNE SOLUTION POUR VOTRE HABITATION ET SES HABITANTS

Une formule simple qui vous facilite la vie et qui prévoit aussi bien des solutions d’urgence pour votre habitation que pour ses habitants. House Assist, pour avoir l’esprit tranquille au quotidien, vous en profitez tous les jours et pas seulement en cas d’incident mais également pour des petits travaux de réparations. C‘est ce qu’explique Ivan Cornette, Directeur Ventes et Marketing Europ Assitance Belgique: "Les évolutions constantes de la société moderne et l’apparition d’une nouvelle demande de services par des groupes d’âge ou socioculturels variés (allant de jeunes femmes avec enfants aux personnes âgées en passant par les familles), a

Personne n’est à l’abri d’un petit ou d’un gros problème à son habitation. Sans compter les conséquences souvent très désagréables pour les habitants. Songez par exemple à une panne de chauffage, une panne de courant, une fuite d’eau… Avec “House Assist” Europ Assistance y a pensé pour vous. Et à tout le reste aussi.

En plus de l’intervention technique rapide, House Assist prévoit des solutions d’urgence pour toute la famille, depuis le chauffage d’appoint jusqu’au relogement à l’hôtel! La solution complète pour avoir l’esprit totalement tranquille et se sentir vraiment bien chez soi.

En proposant House Assist, Europ Assistance répond de manière proactive à vos problèmes d’habitation. House Assist est une assistance qui vous apporte dans l’urgence 24h/24 une solution sur mesure à vos problèmes domes-tiques (chaudière en panne, canalisation bouchée, panne de courant, vitre cassée, clé du domicile égarée,…) Vous bénéficiez de 4 garanties: l’assistance à l’habitation, l’assistance aux habitants, la mise en relation pour de petits travaux à effectuer et un service infos/conseils.

incité Europ Assistance il y a un an à lancer un package complet de services d’assistance à la personne et au domicile. Grâce à son expérience et son expertise en matière de gestion de l’urgence, de problèmes domestiques et de gestion de réseaux de prestataires, Europ Assistance a pu s’ancrer dans le nouveau pôle d’activité qu’est l’assistance à domicile, axée sur la famille et l’habitation. Avec House Assist

nous voulons faire profiter nos clients de notre réseau de prestataires qui se compose de différents corps de métiers. Ce sont des gens fiables sur qui nous pouvons compter 24h sur 24, 7 jours/7. Notre formule House Assist est la réponse aux soucis domestiques des Belges. Un an après le lancement de ce type de services, nous avons pu dresser un bilan et nous avons clairement vu que le Belge nécessite un assisteur dans l’urgence liée aux problèmes de canalisation et plomberie (28%), de petits travaux à domicile (22%), de pannes de chauffage ou de chauffe-eau (18%), de sécurité et de protection de l’habitation (14%), des problèmes liés à la sécurité, la protection de l’habitation, de l’immobilisation ou du relogement de personnes suite à un sinistre grave (2%). Un fait particulier est que nous remarquons que 22% des dossiers concernent des demandes de corps de métier pouvant réaliser des petits travaux à domicile tel que placer des nouveaux rideaux, détapisser, déplacer des meubles, gardiennage d’animaux domestiques ou sur-veillance de l’habitation."

Avec House Assist, nous vous envoyons dans l’urgence un spécialiste vous dépanner. Les frais de déplacement, de main d’œuvre et les pièces de rechange sont pris en charge à concurrence de 400 euro ttc dont 50 euro pour les pièces de rechange.

Vous profitez de l’expérience d’Europ Assistance pour vous proposer une solution d’assistance complète et personnalisée.

Europ Assistance se charge de trouver un professionnel disponible selon votre convenance.

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EN PRATIQUE

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pêle-mêle

Des rousses qui nous habillent ? Sonia Rykiel et VivienneWestwood. Une actrice qui enchaîne ? Julianne Moore. Un clip quipercute ? Celui de Romain Gavras réalisé pour M.I.A. Un, deux, troissymboles ? L’automne, la flamme et le danger.

La rouquine du moment ? Audrey Marnay. La demoiselle a levent en poupe puisque pour cet hiver, elle a imaginé un minivestiaire estampillé Claudie Pierlot et que pour l’été prochain,elle enchaîne en devenant le nouveau visage de la marque demaroquinerie Longchamp. Et dans notre assiette ? L’orange et la carotte. Le feu est rouge, eton traverse volontiers.

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Eau de Cartier Essence d’orange,64,50€/100ml.

Isabel Marant Marni

Kenzo Narciso Rodriguez

AUSUPERMARCHÉDELAMODE

Rayon conservesBoîte Canned Socks,Burlington’s, à partir de 12€, www.burlingtonsocks.com

Rayon crustacésBroche homard en diamant, saphir et émeraude, 19 545€, www.tiffany.com

DUROUXÀTOUTESLESSAUCES

Tricorne en feutre, Paule Ka, 320€, www.pauleka.com

Rayon confiseriesCupcake ring, Piaget, prix sur demande, www.piaget.com

Rayon fruits etlégumes Collier engrappe de raisins,Uterquë, 99,95€,www.uterque.es

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TRAITEMENT PRIVILÈGE

Maasmechelen Village et La Libre Essentielle vous proposent un shopping VIP le 2 décembre 2010. 15 lecteurs, accompagnés, découvriront le paysagemagnifique du “village outlet”, transportés en shuttle de luxe au départ de la gare centrale de Bruxelles.

Maasmechelen Village Zetellaan 100, 3630 Maasmechelen Belgiquewww.maasmechelenvillage.com - Numéro d'information gratuit: 0800 40236

Lundi – Dimanche 10 h – 18 h / Exceptionnellement ouvert jusqu'à 19 h : 12 & 27 novembre, 4, 11 & 18 décembre / Exceptionnellement fermé à 16 h : 24 & 31 décembre

Ouvert le dimanche !Maasmechelen Village sera fermé le 11 novembre et le 25 décembre 2010

Maasmechelen est bâti sur l’architecture d’un authentique village minier dontles façades ont été repeintes dans de délicieux coloris pastel. Le but, s’y promener parmi plus de cent boutiques de créateurs renommés comme :Desigual, Guess, Spazio (Dolce Gabbana), Versace, Hugo Boss, Calvin Kleinjeans, Juicy Couture, Scapa, Superdry, L’Occitane, … vous proposant leurs meilleurs produits à des prix de moins 30% à 60%. Pas question de vous montrer des marchandises obsolètes, mais juste les articles à peine sortis de saison, restant la base ferme de nos garde-robes. Entre deux moments deshopping intensif, vous pouvez vous reposer sur les bancs aménagés tout aulong des rues ou mieux déguster sur le bout des doigts, une pizza ou uncroque-monsieur. Ici, mode et gastronomie se conjuguent avec bonheur. Quedemander de plus ? Des achats magnifiques, un cadre historique, une tableattrayante et un immense parking pour accueillir les visiteurs individuels.Imaginez déjà tous les cadeaux que vous pourrez glisser dans la hotte sous le sapin de Noël. Dès mi-novembre, Maasmechelen se pare des couleurs de la fête et devient plus que jamais une destination féerique.

Nos lecteurs les plus rapides auront droit à participer, ce2 décembre à une escapade VIP à bord d’un shuttle degrand confort, au départ de la gare centrale de Bruxelles.Arrivés à Maasmechelen, ils seront accueillis avec uneboisson personnalisée et recevront un carnet de réduc-tions supplémentaires de 10 %, valables dans 9 de leursboutiques préférées. L’heure de midi fera place à undéjeuner convivial au restaurant italien.

QUESTION

Dans quelle province belge se nicheMaasmechelen ?Les 15 premières réponses gagnantes seront retenues.Tous les participants recevront par courrier un carnet VIPà utiliser à leur meilleure convenance à partir du01/02/2011, hors du voyage VIP.Répondre par e-mail à : Ray.Vanderstraeten@saipm.com

É V È N E M E N T V I PEscapadeshopping

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Qu’on arrête de nous prendre pour des vieux enfants à qui on peut raconterdes histoires. L’été dernier, une banque a suscité une vive polémique en envi-sageant de limiter à 1 000 euros par semaine le retrait d’argent aux distribu-teurs automatiques pour les plus de 60 ans. Sommes-nous fragiles ou bonspour travailler plus longtemps ? C’est énervant à la fin !

Observons qu’à âge égal, les femmes sont plus mal traitées que les hommes.Ainsi, en septembre, un magazine masculin présentait-il en couverture levisage ridé d’un homme avec ce titre : « La force de l’âge », tandis qu’un fémi-nin annonçait les nouvelles techniques qui donnent 20 ans de moins. C’estgrave. Jamais le devoir de paraître jeune, à tout âge, n’a été si clairement affi-ché. Aujourd’hui, une femme ridée est coupable de paraître vieille ou laide.

Pour Robert Redeker, professeur de philosophie, on n’aspire plus à devenirvieux et sage. « L’idéal d’existence se situe dans un passé biographique, unpassé d’abondance oisive, dont le désir, toujours satisfait, était la seule loi ».

La publicité favorise la prise de pouvoir par les enfants. Les rôles s’inversent.C’est, par exemple, l’enfant qui enseigne à son père quelles non-manières ilconvient d’adopter dans un restaurant à l’enseigne américaine. Quant à la pro-motion sur papier glacé du senior aux tempes argentées, élégant dans sonveston de tweed, l’écrivain Régis Debray estime qu’elle cache les corps nonréclamés durant les canicules.

« Le refus du tragique voudrait inventer un perpétuel printemps. Dans les eauxglaciales du calcul égoïste, la vieillesse n’est plus une maturation. C’est undésastre qui coûte trop cher à la collectivité ». A l’heure où les valeurs de lasociété sont à rebours de sa réalité démographique, n’aurions-nous pas plu-tôt besoin de rituels pour réapprendre la lenteur, le silence et la mort ?

Le « place au jeune » serait un « mort au vieux » poli. Alors que les gens de plusde 80 ans sont libres. « Roberto Mata, Henri Michaux, Henri Cartier-Bresson,...sont parfaitement insolents, délibérément inadaptés, pas du tout des naufra-

gés. N’oublions pas que pour innover il faut se souvenir. Quand les vieillardssont sommés de « se grimer en jeunes » pour ne pas disparaître, c’est touteune civilisation qui risque de perdre la mémoire ».

Christiane Wauthier est ardennaise. A presque 60 ans, la psychothérapeutedevenue grand-mère transmet le savoir que lui a transmis la sienne et, à l’en-tendre, on comprend combien vieillir est un mot qui n’a du sens que si l’on s’ar-rête aux « appâts rances ». Comme si un arbre cessait d’être alors que sesfeuilles sont tombées ! « Devenir un ancien, nous dit-elle joliment, c’est êtreune semence pour les générations futures ».

Dans sa campagne environnant Bertrix, Christiane invite à lire le livre de la nature.« Nous sommes soumis à un mouvement cyclique. Les quatre saisons corres-pondent aux quatre âges de la vie. En cette période de l’année, la sève continuede descendre et la force vitale se concentre dans les racines. Les feuilles tom-bées se transforment en or noir qui nourrira la nouvelle vie au printemps ».

En ce début de saison froide, l’homme transforme le raisin en vin, les pommesen cidre, le blé en farine. Il remplit sa cave, son grenier, son garde-manger afind’affronter les temps difficiles et de survivre jusqu’au réveil de la nature.

« Par analogie avec le cycle de la vie humaine, cette période nous demanded’accepter l’idée de la réalité "descendante" de l’existence, la nécessité d’unchangement de perspectives et le développement de valeurs intérieures. Al’image de la nature, nous sommes invités à pénétrer au coeur de nous-mêmespour accéder à des trésors cachés, des forces secrètes, fruits de nos expé-riences passées, humus de notre vie future ».

Nous saurons alors que dans nos caves intérieures sont engrangées les res-sources nécessaires pour parcourir la dernière partie du chemin. Et qu’accep-ter d’apprivoiser notre propre mort, c’est stimuler notre appétit de vivre et don-ner intensité à notre vie, plénitude à nos relations.

L’ÂGISMEComprendre et changer le regard social sur le vieillissement est un ouvrageprécieux sur l’âgisme, discrimination sur la base de l’âge. Il est dirigé parMartine Lagacé et édité par les Presses Universitaires de Laval.

L’espérance de vie a augmenté de douze ans en trente ans. En 2015, les plus de 50 ans représenteront plus de la moitié de la population. En 2020, les plus de 60 ans seront plus nombreux que les moins de20 ans. Dans les années 2050, 9% des européens seront octogénaires.Quant aux centenaires, ils seront plus d’une centaine de milliers.

Il paraît que la population vieillit et que c’est un fléau. De quoi nous dégoûter de l’avenir… à moins que le fléau ne soit le discours qui occulte les vieillesses vécues avec peu de ressources, à moins que le fléau ne soit de nous avoir convaincu qu’il fallait être jeune, ou pire, avoir l’air jeune, pour être un humain digne de ce nom. Il serait temps de grandir, non ?—Patricia Le Hardÿ, Journaliste et Praticien Narratif Photos Michel Damanet

JEUNEJENESAVAISPAS...

psychologie

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AUTOMNE, HIVER : DES TROUBLES DU SOMMEIL ACCRUSLe trouble affectif saisonnier (TAS) touche 5 à 10 %de la population. Un syndrome dépressif qui s’installeau milieu de l’automne et se dissipe au printemps.Directement lié au manque de lumière naturelle, ilinduit chez certaines personnes un dérèglement del’horloge interne. De fait, les journées étant pluscourtes et la luminosité moins intense qu’en été,celle-ci passe de 100 000 à 2 000 lux (unité d’éclai-rement). Cette variation peut alors générer un état defatigue chronique, des somnolences diurnes, desproblèmes d’endormissement, des difficultés deconcentration, une augmentation de l’appétit et destroubles de l’humeur.Pour recharger ses batteries, il est donc recom-mandé de prendre l’air au moins une heure par jour.Même par temps gris, car, en intérieur, la luminositén’excède jamais 500 lux. Par ailleurs, pratiquer uneactivité physique de plein-air (marche rapide, jogging,vélo…) oxygène les muscles et aère la tête.

LES HUILES ESSENTIELLES : SOMNIFÈRES NATURELS Elles offrent une réponse quotidienne très efficaceet complètement naturelle aux problèmes de som-meil. Car les insomnies sont souvent cause etconséquence de la dépression saisonnière. Uti -lisées notamment en dispersion aérienne, ellesatténuent la fatigue (Cyprès), dopent l’immunité

(Niaouli) et chassent le stress (Lavande etVerveine), sans oublier qu’elles sont aussi sopori-fiques. Un bon moyen d’éviter d’entrer dans le cer-cle infernal de la prise d’hypnotiques, avec lerisque de dépendance et d’abus qui la caractérise.Au bout d’une semaine de traitement, des étudesrécentes ont démontré que les huiles essentiellesfacilitaient l’endormissement et réduisaient lesréveils nocturnes.

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