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1Indicateurs de l’éducation à la loupe – 2013/04 (avril) © OCDE 2013
éducation données éducation chiffres éducation politiques éducation analyses éducation statistiques
INDICATeuRS ÉDUCATION LA LOUPE13
2013/04 (avril)
Transition des études à la vie active : quelles difficultés ?
Une faible proportion d’individus non scolarisés et sans emploi est le signe d’une transition saine entre les études et la vie active.Pour les jeunes, le passage des études à la vie active constitue une étape importante de la vie. Chez nombre d’entre eux, cette transition n’est pas toujours couronnée de succès et divers obstacles peuvent l’entraver. Si la conjoncture économique exerce bien sûr un impact significatif, les dispositifs institutionnels du système d’éducation et du marché du travail jouent également un rôle important. En se combinant, ces variables ont pour effet de « laisser pour compte » un certain nombre de jeunes entre les études et l’emploi. La proportion de jeunes qui ne sont plus scolarisés et sont sans emploi (NEET) est un bon indicateur de la taille de cette population à risque. Un faible pourcentage de jeunes non scolarisés et sans emploi dans la cohorte d’âge concernée peut être interprété comme un signe de fluidité de la transition des études à la vie active.
Le taux de chômage est un indicateur communément utilisé pour mesurer la participation au marché du travail. Or, chez les jeunes, il peut livrer une image déformée de la situation réelle. Une forte proportion de la population âgée de 15 à 29 ans est en effet scolarisée plutôt qu’employée. Pour ce groupe d’âge, il s’avère donc plus adéquat de mesurer la proportion d’individus non scolarisés et sans emploi, car cet indicateur prend en compte l’impact du pourcentage de jeunes encore en formation. Ce groupe d’individus peut être décomposé entre ceux qui recherchent un emploi (les sans-emploi) et ceux qui n’en cherchent plus (les inactifs).
Dans certains pays, de plus en plus de jeunes ne sont plus scolarisés et ne travaillent pas ; cette tendance signale une transition difficile entre les études et la vie active.
L’élévation du niveau de formation facilite la transition vers l’emploi.
Les variations démographiques, la conjoncture économique et les attentes culturelles en termes de rôles dévolus aux hommes et aux femmes comptent parmi les facteurs qui affectent le processus de transition. Toutefois, la disponibilité de programmes combinant études et emploi peut exercer un impact positif sur l’entrée dans la vie active.
Non scolarisés et sans emploi (inactifs)1009080706050403020100
%Actifs occupés non scolarisés Non scolarisés et sans emploi (chômeurs)Scolarisés
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Les pays sont classés par ordre croissant du pourcentage de jeunes non scolarisés et sans emploi. Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2013 : Les indicateurs de l’OCDE, indicateur C5 (www.oecd.org/edu/rse.htm).
Éducation et emploi chez les 15-29 ans en 2011 (%)
55 55 60 46 48 53
46
60 59 51 46
56 48 44 47 46 48 45 41
48 47 47 45 48 46 45 45 42 45 44 43 34
41 32
5 4 3
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8 9 7 5 9
8 9 10 7
11 16 8 7 10
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24
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2 4 5
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9 8 3
11 15 12 8 5
17 4
3 7
38 38 32
45 43 38 44
29 30 38 43
32 39 43 39 40 37 40 43
36 37 37 39 33 35 35 33 36 31 33 33
41 31 34
© OCDE 2013 Indicateurs de l’éducation à la loupe – 2013/04 (avril)2
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IndIcateurs De l’éducatIon à la loupe
La transition des études à la vie active est plus fluide pour les jeunes qui ont obtenu un diplôme de l’enseignement supérieur.
La transition des études à la vie active est facilitée par des programmes flexibles combinant études et emploi.
La taille de la population de jeunes non scolarisés et sans emploi est fonction du niveau de formation atteint par les jeunes : en effet, ceux qui sont plus instruits courent moins de risques d’être à la fois en dehors des études et de la vie active.
La transition des études à l’emploi peut aussi être affectée par les dispositions institutionnelles entre scolarité et emploi. Dans certains pays, la vie active ne commence généralement qu’après les études, et l’emploi à temps plein fait ainsi suite aux études à temps plein, tandis que dans d’autres pays, études et emploi peuvent être combinés. De nombreux pays, surtout en Europe, proposent des programmes emploi-études dans le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et au niveau post-secondaire non tertiaire. Ces programmes offrent des voies balisées d’enseignement professionnel qui conduisent à des qualifications reconnues pour des métiers précis. Dans d’autres pays, études et emploi sont rarement associés de la sorte. Par le passé, la transition entre les études et l’emploi était plus facile dans les pays disposant de programmes emploi-études que dans les pays n’offrant pas ce type de programmes. Toutefois, dans le contexte de la crise actuelle, l’avantage relatif de ces pays s’est affaibli. L’Allemagne, l’Australie, l’Autriche, la Belgique, l’Italie, la République slovaque, la République tchèque, le Royaume-Uni et la Suisse mettent des programmes emploi-études à disposition des jeunes à ces niveaux d’enseignement, bien qu’en Belgique et en Italie, la participation à ces programmes soit quelque peu moins élevée. En 2011, ces pays ont obtenu des résultats légèrement meilleurs, en moyenne, que l’ensemble des pays de l’OCDE pour certains indicateurs, mais pas pour tous. Leur rapport emploi-population chez les jeunes était plus élevé, mais leur taux de chômage était pratiquement identique à la moyenne de l’OCDE. En 2011, près de 47 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans vivant dans des pays qui offraient des programmes emploi-études étaient scolarisés – une proportion similaire à la moyenne de l’OCDE –, et 40 % de ces jeunes occupaient un emploi (contre 37 % dans l’ensemble des pays de l’OCDE). Les pays proposant des programmes emploi-études faisaient état d’un taux de jeunes non scolarisés et sans emploi de 14 %, contre 16 % pour l’ensemble des pays de l’OCDE.
En 2011, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, 47 % des jeunes âgés de 15 à 29 ans étaient scolarisés ou en formation, et 37 % occupaient un emploi. Les 16 % restants étaient non scolarisés et ne travaillaient pas, et parmi eux, 6.5 % étaient chômeurs et 9.3 % inactifs, c’est-à-dire ne cherchaient pas d’emploi. En Autriche, en Islande, au Luxembourg, en Norvège, aux Pays-Bas, en Suède et en Suisse, moins de 10 % des jeunes étaient non scolarisés et sans emploi, signe d’une transition fluide des études à la vie active dans ces pays. Les taux les plus élevés de jeunes non scolarisés et sans emploi s’observent au Chili, en
Espagne, en Grèce, en Irlande, en Israël, en Italie, au Mexique et en Turquie : dans tous ces pays, ils passent la barre des 20 %.
Dans le groupe d’âge le plus jeune (les 15-19 ans), une forte proportion d’individus non scolarisés et sans emploi est un signe particulièrement inquiétant. Bien que plus en plus de jeunes restent scolarisés au-delà de l’âge de la fin de l’obligation scolaire, certains quittent l’école prématurément. Beaucoup d’entre eux peuvent même ne pas avoir terminé le deuxième cycle de l’enseignement secondaire et sont donc particulièrement vulnérables. Ils sont en effet moins susceptibles de se réinsérer sur le marché du travail, situation qui affecte à long terme leurs perspectives en termes d’emploi et de revenu. De fortes proportions de très jeunes individus non scolarisés et sans emploi ont également un coût public élevé, notamment en termes de coûts résultant du chômage, de perte de capital humain et de manque à
gagner fiscal pour les économies nationales.
En 2011, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, 86 % des jeunes âgés de 15 à 19 ans étaient scolarisés ou en formation, 6 % occupaient un emploi, mais 8 % étaient non scolarisés et sans emploi. Si moins de 3 % étaient chômeurs mais à la
recherche d’un emploi, près de 6 % étaient inactifs, c’est-à-dire totalement en marge de la population active.
Répartition des jeunes âgés de 15 à 29 ans selon le niveau de formation atteint (2011)
Niveau de formation
atteintSCOLARISÉS
NON SCOLARISÉS
Non scolarisés et sans emploi (chômeurs)
Non scolarisés et sans emploi (inactifs)
Actifs occupés
Pourcentage de chômeurs
Pourcentage d’inactifs
(1) (2) (3) (4) (2)/(2+3+4) (3)/(2+3+4)0/1/2 67.5 5.7 10.1 16.7 18 % 31 % 1003/4 40.9 7.0 9.2 42.9 12 % 15 % 1005/6 23.2 6.7 6.6 63.6 9 % 9 % 100
Total 47.2 6.5 9.3 37.0 12 % 18 % 100
3Indicateurs de l’éducation à la loupe – 2013/04 (avril) © OCDE 2013
éducation données éducation chiffres éducation politiques éducation analyses éducation statistiques
IndIcateurs De l’éducatIon à la loupe
La transition des études à la vie active est influencée par des attentes culturelles en termes de rôles dévolus aux hommes et aux femmes.
En Turquie, les femmes sont deux fois plus susceptibles que les hommes d’être non scolarisées et sans emploi. Au Mexique, l’écart entre les sexes est encore plus marqué : les jeunes Mexicaines sont trois fois plus susceptibles d’être non scolarisées et sans emploi que les jeunes Mexicains. Cet écart peut être imputable à des attentes sociales, puisque ces jeunes femmes ont probablement décidé de fonder une famille plutôt que de poursuivre une carrière.
En Israël, l’écart entre les sexes est faible : certaines jeunes femmes quittent le marché du travail pour des raisons familiales, mais le service militaire est un facteur autrement plus important. Les appelés sont comptabilisés dans la catégorie « inactifs », ce qui a pour effet de gonfler les taux d’inactivité pour les jeunes hommes de 18 à 21 ans et pour les jeunes femmes de 18 à 19 ans.
Les attentes concernant le rôle des deux sexes et la vie familiale semblent avoir un impact particulièrement important sur le processus de transition, en particulier pour les femmes.
En moyenne, dans les pays de l’OCDE, les jeunes femmes sont davantage susceptibles d’être non scolarisées et sans emploi : dans la tranche d’âge des 15-29 ans, 18 % des jeunes femmes sont dans ce cas, contre 13 % des jeunes hommes.
Jeunes femmes60
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Pays
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Les pays sont classés par ordre décroissant du pourcentage de jeunes non scolarisés et sans emploi parmi les 15-29 ans en 2011. Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2013 : Les indicateurs de l’OCDE, indicateur C5 (www.oecd.org/edu/rse.htm).
Pourcentage de jeunes non scolarisés et sans emploi parmi les 15-29 ans, selon le sexe (2011)
Jeunes hommes
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199919981997 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2013 : Les indicateurs de l’OCDE, indicateur C5 (www.oecd.org/edu/rse.htm).
Évolution de la répartition des jeunes âgés de 15 à 29 ans entre 1997 et 2011, en moyenne, dans les pays de l’OCDE
Scolarisés Actifs occupés
Crise des subprimes de 2008-11
Bulle Internet de 2000-03
Non scolarisés et sans emploi
41.3 41.1 41.7
41.4 42.2 42.6 44.5 44.7 45.1 45.3 45.2 45.7
46.3 47.2 47.2
37.0
42.6 42.8 42.9
43.6 43.1 42.2 40.3 40.2 39.9 40.4 40.8 40.7 38.3 37.1
15.8 16.1 16.0 15.4 15.1 14.7 15.3 15.2 15.1 14.9 14.3 14.0 13.7 15.4 15.7
© OCDE 2013 Indicateurs de l’éducation à la loupe – 2013/04 (avril)4
IndIcateurs De l’éducatIon à la loupeéducation données éducation chiffres éducation politiques éducation analyses éducation statistiques
Prochain numéro :Quels facteurs influencent la mobilité internationale des étudiants ?
Pour plus d’informations, contacter :Karinne Logez (Karinne.Logez@oecd.org)
Consulter :OCDE (2013), Regards sur l’éducation 2013 : Les indicateurs de l’OCDE, Éditions OCDE.
Voir :www.oecd.org/edu/rse.htm
La transition des études à la vie active est affectée par la conjoncture économique.En temps de crise, le taux de chômage élevé rend beaucoup plus difficile la transition des études vers l’emploi. Les jeunes qui finissent leurs études ont plus de mal à trouver un emploi et ceux qui travaillent sont plus susceptibles de perdre leur emploi que leurs pairs plus âgés et plus expérimentés. Le rapport emploi-population et le taux de jeunes non scolarisés et sans emploi évoluent tous deux en fonction du cycle économique.
Des conditions défavorables sur le marché du travail poussent les jeunes à continuer leurs études car les taux de chômage élevés diminuent le coût d’opportunité de l’éducation. En d’autres termes, s’il n’y a pas de travail pour les jeunes inexpérimentés, il vaut mieux pour eux investir davantage dans leur formation pour ensuite chercher un emploi plus hautement qualifié. Plus le niveau de formation est élevé, plus les chances d’obtenir un emploi sont grandes.
%Évolution du taux de scolarisation parmi les 15 à 29 ans
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Les pays sont classés par ordre croissant de l’évolution du taux de scolarisation parmi les 15-29 ans. Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2013 : Les indicateurs de l’OCDE, indicateur C5 (www.oecd.org/edu/rse.htm).
Impact des évolutions démographiques sur les taux de scolarisation entre 2004 et 2011 (%)Évolution du nombre de jeunes scolarisés parmi les 15-29 ans Évolution du nombre total de jeunes âgés de 15 à 29 ans
706050403020100
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Le vieillissement de la population et la diminution de la taille de la population jeune dans les pays de l’OCDE devraient, en théorie, favoriser l’emploi chez les jeunes adultes. Or, la conjoncture générale défavorable sur le marché du travail pendant la crise et ses suites ont compliqué la transition vers l’emploi pour les plus jeunes. L’impact positif des tendances démographiques actuelles devrait se ressentir dès que l’économie repartira.
En outre, les variations de la population totale des 15-29 ans pourraient fausser l’image de la participation à l’éducation. En Espagne, en Estonie, en Grèce, en Hongrie, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Pologne, au Portugal, en République slovaque, en République tchèque, en Slovénie et en Turquie, la population décroissante des 15-29 ans a contribué à améliorer la participation relative des jeunes à l’éducation.
La transition des études à la vie active est affectée par des variations démographiques.
pour conclure Une transition plus ou moins réussie entre les études et la vie active est le résultat d’une combinaison de plusieurs facteurs contextuels, tels que les variations démographiques, la conjoncture économique ou encore les attentes culturelles en termes de rôle des hommes et des femmes, mais dépend aussi de certains dispositifs spécifiques entre études et emploi. En général, la transition est plus aisée dans les pays qui proposent des programmes flexibles permettant de combiner études et travail.
Crédit photo : © Ghislain & Marie David de Lossy/Cultura /Getty Images
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