glitter 28 juin juillet 2015
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N°28 du 15 juin au 15 juillet 2015
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Directeur de la publication : Pascal Abla
Ils ont collaboré à ce numéro
Rédaction : Pascal Abla, Frédérique Cadieu, Claire Chane-Fan
Jung, Annick Le Page, Jack Passe, Ornella Lamberti, HSB.
Photos : Merci à Mayan’Art pour le shooting photo,
Frédérique Cadieu, Claire Chane-Fan Jung, Annick Le Page,
Jack Passe, Ornella Lamberti, Patricia Mérand, International
film pour le reportage HSB, Nicholas Frédéric, Frank.S
Photo de couverture : Atuyani MOHAMED photographiée par Mayan’Art pour Glitter
Bientôt les vacances. Farniente, paresse, plaisir de ne rien faire ou bien de flâner à la plage, de
rêver au voyage... Et si nous vous accompagniions dans votre évasion. Ce mois-ci nous vous avons en effet concocté un numéro plein de rêve. Des images à vous couper le souffle, des découvertes qui vous feront voyager à peines les pages de votre Glitter parcourues. Evasion locale tout d’abord avec un shooting mode sublimement réalisé par Toibrane de Mayan’Art. Découvrez les boutiques fringues à côté de chez vous. Redécouvrez également le nouvel ambassadeur de Mayotte. Fabio, élu plus bel homme de l’île et qui sera l’image masculine de notre département pour l’année 2015. Evasion culturelle grâce à l’exposition «Icônes Américaines» qu’a visitée pour nous Annick Le Page. Enfin, évasion à travers les plus beaux paysages de notre chère planète Terre, avec le reportage de Frédérique Cadieu au Brésil et la découverte de la série HSB : Hors des Sentiers Battus. A couper le souffle, on vous dit. Bonne lecture!Pascal abla
EDITODITO
Actu8 ÉVÉNEMENT FESTIVAL DE LA MER ET DE L’IMAGE SOUS-MARINE
12 CINÉMA STILL LIFE
Life-Style14 BEAUTÉ FRANK.S VOUS PRÉSENTE LE RELOOKING TIE & DYE
16 ART PATRICIA MÉRAND EXPOSE SES TABLEAUX DE PERLES À MAYOTTE
18 CULTURE DE RUE LES JEUNES DE MAYOTTE DANSENT ENCORE LE VRAI HIP HOP
26 ÉVÉNEMENT ÉLECTION DE L’AMBASSADEUR DE MAYOTTE 2015
32 SOIRÉE
Sommaire
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Magazine30 ÉVASION BRÉSIL : CAP SUR LA COSTA VERDE
38 SHOOTING MODE : ATUYANI POSE POUR VOS BOUTIQUES MAHORAISES
46 CULTURE LES ICÔNES AMÉRICAINES DÉBARQUENT AU GRAND PALAIS À PARIS
54 PHOTO HSB : HORS DES SENTIERS BATTUS
64 RECETTE GRAIN DE SUCRE PRÉSENTE LE CRUMBLE BANANE SPECULOOS MINUTE
66 HOROSCOPE LE SIGNE DU MOIS : CANCER
68 JEUX MOTS FLÉCHÉS / MOTS CODÉS / MOTS MÊLÉS / MOTS CROISÉS / SUDOKU
Sommaire
Le mois de mai a vu se dérouler la nouvelle édition du Festival de la Mer et de l’image sous-marine. Soirées à thème, baptêmes de plongée pour les enfants, réalisation d’une
fresque géante, concours de dessins et peintures, projections de fi lm. Les visiteurs ont été gâtés durant la semaine du 26 au 31 mai dernier.
Photos ©Jack Passe sauf indication
EvénementMayotte
FESTIVAL DE LA MER ET DE L’IMAGE
SOUS-MARINE
Découverte
Nous l’avions annoncé en
préambule 2015 serait l’année
du changement, et de fait
toutes les projections en soirée l’ont
été en plein air. C’est LA grande
nouveauté de cette 21ème édition,
et qui s’en plaindrait?? L’immense
majorité des personnes interrogées ont
salué l’initiative. La météo aidant bien
sûr, l’espace investi, derrière le comité
du tourisme s’est avéré particulière-
ment adapté à ce genre d’exercice.
Les « pieds dans l’eau » sous les étoiles
à proximité de la vie mahoraise
rythmée par le vas et viens des
barges assistant à des projections de
grande qualité (son, image, intérêt...).
Le public, chaque soir du mardi 26 au
31 mai était sous le charme.
De plus organisé en étroite collabo-
ration avec le « forum des métiers
de 1’artisanat de l’océan indien
monté par la Chambre des Métiers
de 1’Artisanat, cette manifestation
d’envergure a connu une affl uence
record. Nous attendons le bilan avec
impatience.
Le site choisi a permis également
la réalisation d’une fresque murale
sur le fl anc du grand bâtiment rose
exécutée par un groupe d’élèves
dirigés par le peintre GIL RENAUD.
Cette œuvre sera visible très prochai-
nement dans un lieu public de la
capitale.
Les points forts des éditions passées
ont bien sûr étés reconduits. Les
séances scolaires gratuites en
matinée ont connu le succès attendu.
A raison de trois séances d’une heure
chaque matin ce sont pas moins de
3400 élèves environ qui ont assisté au
spectacle.
Les lauréats du concours de dessin :
15 dans chaque catégorie, (moins de
12 ans et de 12 à 19 ans) ont bénéfi cié
d’une journée nautique à la plage de
l’hôtel TREVANI ; (un grand merci à la
direction de l’hôtel!) avec un baptême
de plongée offert comme d’habitude
par le MAJI CLUB de MAMOUDZOU.
25 baptêmes avec diplôme ont ainsi
étés délivrés avec tee-shirt, crayons
de couleur, sandwiches au poulet et
du vrai bonheur dans le regard des
8
marmailles. La soirée de clôture sur
le site de projection nous a dévoilé
le palmarès des différents concours,
images fi xes, fi lms et musique
présentés au public tout au long
de la semaine. Ce sont ainsi 9 prix
qui ont étés attribués. Rémy TEZIER
auteur du fi lm « Attaques de requins
à la REUNION» palme d’or au festival
mondial de l’image sous-marine de
MARSEILLE était présent pour répondre
aux questions du public. Enfi n pour
terminer en beauté Bernard ABEILLE
venu spécialement de MARSEILLE
nous emmenait dans le monde
onirique de son fameux « Baleine et
contre basse ».
On rêve déjà à l’édition de 2016.
Jack Passe
9
©MayotteHebdo
©MayotteHebdo
Attention cet homme va vous faire pleurer ! (...) Uberto Pasolini nous a sans doute concocté le fi lm le plus humain et le plus délicat de l’année. Tout est absolument réussi. Tout y est. Le scénario, subtil, fi n, intelligent. Le ton, jamais plombant, plein d’un humour doux-amer, sans pathos, ni mièvrerie. La mise en scène, simple, sobre, toute en retenue. L’interprétation, où Eddie Marsan trouve là son meilleur rôle. Il est incroyable et juste bouleversant. lecinedefred2.over-blog.fr
Uberto Pasolini fut le producteur de « The Full Monty » et il y a un peu de cet esprit-là dans son fi lm. D’apparence sinistre, cette histoire déborde en fait d’une formidable humanité. Entre les morgues, les cimetières et les maisons de retraite, une petite lumière affl eure à mesure que le personnage principal, incarné tout en fi nesse par le remarquable Eddie Marsan, se révèle au contact de gens, comme lui, malmenés par la vie. La fi n, terrible, est aussi d’une beauté renversante. Le Parisien.
Un fi lm un peu triste, un peu bancal, mais avec beaucoup d’Eddie Marsan, acteur anglais formidable. L’Express.fr
(...) Eddie Marsan (Gangs of New York, le Nouveau Monde, Miami Vice), manière de Droopy malaisant, pétrifi é entre constipation et stupeur, qui endosse l’imper d’un premier rôle presque inédit dans sa fi lmographie, l’air toujours d’avoir quelque chose qui lui tracasse la rate, de geindre que ce n’est pas là des façons de mourir, et de se demander ce que ces esseulements dont il a la charge pèsent au regard du sien propre. Mais cette solitude en miroir qui nourrit le récit, c’est aussi et surtout, face à l’encensement du fi lm et à son agrégat de platitudes heureuses, la nôtre. Liberation.fr
A propos du film
Synopsis
Ils ont adoré
Ils ont détesté (ou presque...)
Date de sortie : 15 avril 2015Réalisateur : Uberto PasoliniAvec : Eddie Marsan, Joanne Froggatt, Karen Drury, Andrew Bucchan...
"Modeste fonctionnaire dans une
banlieue de Londres, John May
se passionne pour son travail.
Quand une personne décède
sans famille connue, c’est à lui
de retrouver des proches. Malgré
sa bonne volonté, il est toujours
seul aux funérailles, à rédiger
méticuleusement les éloges
des disparus… Jusqu’au jour
où atterrit sur son bureau un
dossier qui va bouleverser sa vie :
celui de Billy Stoke, son propre
voisin."
Dernier long métrage de l’italien Uberto Pasolini, connu également pour ses collaborations nombreuses avec le cinéma anglais, Une belle fi n ou «Still Life» dans la version originale est l’un de ces rares fi lms à envoûter la très grande majorité des critiques professionnels et à la
fois le grand public. Eddy Marsan qui incarne le personnage principal y est pour beaucoup lui que l’on avait souvent vu briller dans des seconds rôles et qui crève littéralement l’écran pour venir chercher le spectateur par les sentiments. Du beau cinéma comme on voudrait
en voir plus souvent...
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NOUVEAU
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Chez nous, fais le plein de funavec Disney Channel
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Beauté
Ce mois-ci nous vous proposons de découvrir une nouvelle transformation grâce au relooking de Chloé. A partir d’une coiffure plutôt sage, rehaussée de mèches blondes, Chloé à souhaité un changement net avec
de la folie et du peps. Nous sommes donc partis sur un «tie and dye» rouge très tendance.
Relooking coiffure
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Nous avons tout d’abord appliqué
une couleur sur ses racines et
demies longueurs dans les tons
châtain cerise puis nous avons travaillé
le tie and dye à la pâte décolorante
sans ammoniaque de L’Oréal pour ne
pas lui sensibiliser les pointes.
Une fois rincé nous avons patiné des
pigments rouges directement sur les
longueurs éclaircies.
Pour la coupe, Chloé ayant une belle
longueur et souhaitant la conserver
nous avons juste égalisé les pointes et
le dégradé, puis nous avons travaillé un
brushing très glamour avec de légères
ondulations sur les longueurs.
Coté maquillage nous sommes
restés sur quelque chose de très léger
en unissant d’abord son teint et en
cachant ses petites imperfections de
peau, un blush rosé pour rehausser ses
pommettes , puis pour les yeux un léger
smoké eyes noir avec un train d’eye-liner
blanc nacré pour faire ressortir ses yeux
noirs .
Enfi n nous avons dessiné sa bouche en
rouge pour rappeler le tie and dye de
ses cheveux.
Sachez que ce type de tie and dye
peut être réalisé avec n’importe quelle
nuance. Vous pouvez, comme Chloé,
jouer avec des couleurs bien marquées
ou bien au contraire rester sur des tons
très naturels.
Carla
Relooking Tie & Dye
14
Chaque année, les meilleurs danseurs de break dance au monde s’affrontent lors de la Battle of the Year, la plus prestigieuse des compétitions de hip-hop. Et depuis
trois ans, grâce à l’association Hip-Hop Evolution, les jeunes Mahorais ont l’opportunité de participer à cet évènement d’envergure internationale. Les 8 et 9 mai derniers, les
Bboys de Mayotte se sont donc ardemment battus pour avoir la chance d’y participer. Retour en images sur les sélections.
Texte et photos : Ornella Lamberti
Les jeunes de
MAYOTTE
dansent encore
le vrai HIP HOP
Battle Of The Year 2015
18
Cette année, les danseurs de break dance
de l’île ont offert au public des spectacles
de haute voltige. Seize danseurs se sont
défi és à Pamandzi le vendredi 8 mai en « one
VS one » pour représenter Mayotte lors de la
fi nale nationale de la Battle of the Year (BOTY)
à Montpellier fi n mai. Et le 9 mai, à Mamoudzou,
neuf crews de talent ont rivalisé de créativité
et de technicité pour les mêmes raisons. Avec
l’espoir secret d’être qualifi és pour la France et de
représenter le pays lors de la fi nale internationale
qui aura lieu en Allemagne le 24 octobre 2015.
Pour départager ces jeunes danseurs, trois Bboys
de métropole ont fait le déplacement : Bboy
Kenji, Bboy Udrik et Mohamed Belarbi, deux fois
vainqueur du Battle of the Year International.
De véritables pointures du hip-hop. Le rappeur
MC Maleek a animé avec énergie les deux
soirées, mixées par DJ Marrrtin et DJ TajMahal.
Se battre sans se toucherTout ceci a été possible grâce au travail acharné
de l’association Hip-Hop Evolution qui, depuis cinq
ans, sillonne sans relâche les villages de Mayotte
pour dénicher les jeunes talents de break dance de
l’île. Aujourd’hui, l’association a structuré la pratique
du hip-hop à Mayotte et soutient 15 crews soit plus
Pour gagner, les corps sont prêts à se distordre.
La sélection « One VS One » à Pamandzi.
19
de 400 danseurs. Et, en partenariat avec
l’association hexagonale Attitude pour
le BOTY, elle accompagne les jeunes
champions jusqu’aux fi nales. Fondée en
2005 à Rennes par le danseur Mahorais
Abdallah Haribou, l’association Hip-Hop
Evolution a fêté en 2015 ses dix ans
d’existence. A cette occasion, un
festival pluridisciplinaire s’est tenu sur
l’île du 2 au 9 mai : théâtre, projections
et spectacles de danse. « L’objectif
de ce festival était de proposer une
ouverture artistique avec beaucoup
d’œuvres très différentes et de montrer
les origines de la street dance comme
avec la projection du fi lm West Side
Story », explique Sophie Huvet, bénévole
dans l’association depuis quatre ans.
Car il est fondamental de rappeler les
racines du hip-hop, né en 1970 dans les
rues du Bronx à New York : se battre sans
se toucher, se respecter mutuellement.
Un sport et une philosophie de vie
que s’est spontanément appropriée
une partie de la jeunesse mahoraise.
« Pieds nus sur le béton »« Ici, ce qui frappe, c’est que les danseurs
sont encore fi dèles à eux-mêmes. Par
exemple, ils dansent pieds nus sur le
béton », s’étonne Kenji, un des membres
du jury. « A Mayotte, c’est le mouvement
hip-hop dans son origine, les jeunes
dansent encore dans la rue. Alors
qu’en métropole, ils vont tous s’entraîner
en salle », renchérit Sophie Huvet. Le
respect, en revanche, n’a pas été une
notion innée. « Il y a cinq ans, il y avait
énormément de confrontations violentes
lors des battles. Maintenant, ce n’est plus
le cas et les bagarres ne viendront jamais
de nos danseurs. Ce qui est hallucinant, c’est le mélange des niveaux sociaux dans les crews », se félicite la bénévole.
Et pour le département le plus jeune
de France - 60% de la population de
Mayotte a moins de 25 ans -, en proie
à des violences nées de la rivalité
entre les villages, le hip-hop est un
salutaire exutoire. Une façon ludique et
sportive de se battre sans se toucher,
d’apprivoiser la violence, de la canaliser
et d’apprendre le respect de l’autre.
Le BOTY en quelques chiffres
20
La technique est importante mais les regards et les attitudes disent tout
Le hip-hop emprunte à d’autres courants artistiques, comme la danse classique.
22
La Team Legend, fi ère de son titre de championne de Mayotte
23
Le Lexique HIP-HOP
Le break dance fait la part belle aux acrobaties et sauts
24
Bboy Demez, le gagnant de la sélection « One VS One ».
Les chorégraphies sont souvent très narratives et racontent les histoires de la rue
25
Autrefois connue sous le nom de concours Mister Mayotte, la soirée d’élection du nouvel ambassadeur de la beauté mahoraise au masculin s’est déroulée le 16 mai dernier à la
piscine Koropa. Huit participants étaient en lice pour se disputer un titre qui distingue la beauté entre autres critères, mais également l’aura pour représenter notre île et donner l’image la
plus séduisante du 101ème département. A l’issue d’une compétition regroupant défi lés en costumes ou maillots de bain, mais aussi parade en lingerie homme et une magnifi que
chorégraphie dirigée par l’artiste Jeff Ridjali, c’est Fabio Jaomamy portant le numéro 3, qui a remporté le titre d’ambassadeur de Mayotte 2015. Le photographe Nicholas Frédéric était sur
place ce soir là et nous a rapporté de très jolis clichés.
Photos ©Nicholas Frederic
EvénementMayotte
Élection de l’Ambassadeur de
Mayotte 2015
Concours
26
27
Delausepode
Le concours Ambassadeur Mayotte est organisé par le comité Ambassadeur Mayotte dont Mme Hassani Mariame est
la présidente. Les huit candidats 2015 était : Fabio originaire de Cavani, Diamine de M’Tsapéré, Farkhane et Naoioui
de Poroani, Hamada, Aymanne et Anil de Mamoudzou, et Rachid de Mandzarsoa. Une compétition de haut vol, très
disputée. Préparation physique de rigueur et cours de danses intensifs pendant plusieurs semaines avec Jeff Ridjali.
Fabio est âgé de tout juste 20 ans.
Il revient à Mayotte avec beaucoup d’ambition
dont celle de représenter dignement son île durant
l’année de règne qui débute pour lui.
Il travaille au BSMA.
Evasion
30
Serpentant le long du littoral brésilien entre Rio et Sao Paulo, la Costa Verde est une
côte montagneuse à la végétation luxuriante. Bordée par plus de 300 petites îles
couvertes de cocotiers, la « côte verte » abrite de magnifi ques plages sauvages. De la
ville coloniale de Paraty à la baie de l’Ilha Grande, escapade au fi l de la Costa Verde.
Par Frédérique Cadieu
Brésil
Cap sur la Costa Verde
31
Située entre les villes de Rio de
Janeiro et Sao Paulo, la Costa
Verde, littéralement « côte verte »,
est l’un des destinations les plus prisées
du Brésil. Et pour cause ! Découpée,
sauvage, montagneuse et tropicale,
elle abrite des paysages enchanteurs,
disséminés au cœur d’un territoire
riche d’histoire et de traditions.
Avec ses forêts tropicales qui dévalent
jusqu’aux plages de sable blanc et
ses quelques 300 îles montagneuses
bordant son rivage, la Costa Verde est
l’une des plus belles côtes brésiliennes.
Elle doit son nom à la couleur des eaux
tranquilles de la baie d’Ilha Grande et
ses îles paradisiaques, mais aussi à la
Mata Atlantica, cette forêt tropicale
unique au monde qui s’étendait sur
toute la côte brésilienne avant l’arrivée
des Européens au XVIème siècle, et
qui a trouvé ici l’un des ses derniers
refuges.
Du village colonial de Party à l’Ilha
Grande, la Costa Verde offre de belles
escapades, à la découverte d’une
végétation exubérante et de petites
criques sauvages.
Paraty, un village au charme fou
Niché au fond de la baie, le village
colonial de Paraty est parmi les mieux
conservés du Brésil et constitue un
véritable trésor architectural. Fondée
au XVIIème siècle à la suite de la
découverte d’or dans les montagnes
du Minas Gerais, la ville de Paraty s’est
rapidement enrichie en devenant
le principal port de la côte, duquel
partaient les navires transportant
l’or vers le Portugal. Pendant deux
siècles, ce petit port de pêche
dissimulé au fond d’une baie fut le
point d’embarquement des armadas
de galions chargés de convoyer les
richesses du Brésil vers Lisbonne. Cette
belle ville fut alors construite dans un
magnifi que style colonial, avec une
église à l’architecture baroque. Puis vint
le temps du déclin, au profi t de Rio de
Janeiro : le petit port autrefois prospère
fut en partie abandonné puis tomba
Le village colonial de Paraty
Église baroque à Paraty
Ruelles pavées et maisons coloniales à Paraty
32
La baie de l’Ilha Grande
Petits singes à l’Ilha Grande
33
dans l’oubli. Depuis, l’architecture
de la ville n’a presque pas changé,
faisant d’elle un précieux témoignage
de l’architecture coloniale brésilienne.
En fl ânant le long des étroites ruelles
aux pavés polis, le visiteur découvre
l’un des plus beaux héritages coloniaux
du Brésil, classé au Patrimoine
mondial de l’Humanité par l’UNESCO.
Les demeures parfaitement rénovées
et les quatre magnifi ques églises
baroques de la ville témoignent des
fastes que connut Paraty aux siècles
passés, tandis que les petites maisons
basses du centre-ville dégagent un
charme empreint de nostalgie.
Aujourd’hui, Paraty la moderne vibre
toute l’année d’une riche vie culturelle
: festival international du livre, fête de
la cachaça, expositions et concerts,
redonnant ses lettres de noblesse à ce
charmant village colonial.
Avec ses montagnes tropicales qui
dévalent jusqu’à l’océan, ses longues
plages désertes de sable fi n, ses
villages de pêcheurs dissimulés dans
la forêt et son arrière-pays vallonné
et riche de traditions, les alentours de
Paraty valent également le détour.
En parcourant les parcs nationaux
proches de la petite ville coloniale,
comme la Serra da Bocaina, la Serra
do Mar, le Saco de Mamangua ou la
Ponta de Joatinga, le visiteur découvre
des fermes au charme d’antan, des
distilleries de cachaça, des champs
de canne à sucre et de café… Les
alentours de Paraty témoignent d’une
culture séculaire et offrent un véritable
dépaysement au voyageur.
Évasion tropicale à Ilha Grande
La Costa Verde est aussi renommée
pour sa baie aux eaux turquoises où
repose l’Ilha Grande ainsi qu’une
multitude de petites îles paradisiaques.
C’est le jour des rois, le 6 janvier 1502,
que les Portugais accostèrent pour
la première fois ici. Depuis cette
découverte, l’île - qui fi t un temps offi ce
de bagne - n’a cessé de fasciner les
hommes, comme en attestent les
nombreuses légendes qui y ont vu le
jour, toutes peuplées de pirates, de
trésors, de monstres et de tempêtes.
Aujourd’hui, Ilha Grande, littéralement
« grande île », attire surtout les
voyageurs, qui trouvent ici une
tranquillité propice à la détente.
Avec son relief montagneux couvert
d’une forêt tropicale dégringolant
vers la mer, ses nombreuses plages
désertes parsemées de rochers, ses
fonds marins de toute beauté et riches
en épaves, Ilha Grande a tout pour
séduire les vacanciers.
Située sur son littoral nord, Vila
do Abraão est la principale
agglomération de cet espace
insulaire de 200 km2 qui abrite une
centaine de plages. Les 1031 mètres
de la Pedra d’Agua dominent les
montagnes alentours mais ce sont
les 987 mètres du Pic du Perroquet et
sa forme bien distincte qui attirent le
regard.
Véritable sanctuaire écologique, une
grande partie de l’île est protégée,
assurant la préservation de sa forêt
originelle. Cette réserve biologique
est sillonnée de nombreux sentiers qui
sont autant d’invitations à la balade.
D’ailleurs ici, on ne se déplace qu’à
pied, les véhicules motorisés étant
Sur les sentiers de Ilha Grande
34
interdits sur l’île. Ces randonnées à
travers une végétation luxuriante, où
raisonnent les cris de singes hurleurs
et les chants d’oiseaux, mènent à de
somptueuses plages, comme celle de
Lopes Mendes, l’une des plus belles de
l’île. D’autres, plus lointaines, peuvent
être reliées par bateau, offrant une
escapade au gré des fl ots de la baie.
L’Ilha Grande est à l’image de la
Costa Verde : découpée, sauvage,
montagneuse, tropicale. Un lieu
enchanteur, aux allures de paradis, qui
n’a pas fi ni d’envoûter les voyageurs.
Le littoral sauvage de la « Grande île »
Le village de Vila do Abraã o à l’Ihla Grande
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Culture
Parfois les fermetures pour travaux occasionnent de la contrariété, voire de la frustration. Celle du SFMOMA (San Francisco Museum of Modern Art) représente au contraire une
chance pour nous de voir exposées au Grand Palais les œuvres de ce musée, issues pour la plupart de la collection privée Fisher. Doris et Donald Fisher, les co-fondateurs de la marque de vêtements Gap, ont accumulé au fi l des décennies 1980 et 1990 plus d’un
millier d’œuvres. Preuve de cette collaboration toujours d’actualité : le magasin Gap des Champs-Elysées qui affi che dans sa vitrine une Liz Taylor « Wharolisée ».
Texte et photos par Annick Le Page
Illustration première page : freepick.com
ExpositionCulture Exposition
Les ICÔNES AMÉRICAINES
débarquent au Grand Palais à Paris
46
Laurent Salomé, l’un des deux
commissaires de l’exposition,
a sélectionné 49 œuvres
emblématiques de 14 artistes,
d’Alexander Calder, Agnes Martin, Sol
Lewitt, Ellsworth Kelly, Donald Judd, Dan
Flavin, Carl Andre, Roy Lichtenstein,
Andy Wahrol, Richard Diebenkorn, Cy
Twombly, Brice Marden, Philip Guston
à Chuck Close. Le nombre d’œuvres
exposées paraît faible mais, comme il
le confi e « les oeuvres disent beaucoup
de choses. On leur a fait (aux artistes
exposés) des petits espaces individuels
ou alors à deux, qui sont un peu
comme une sorte de maison avec des
chambres,»
Je vous emmène donc à la
découverte des différents épisodes
de l’art américain de l’après-guerre :
abstraction géométrique, minimalisme,
pop art new-yorkais, mouvement
painterly et réalisme et fi guration.
Abstraction géométrique
Héritière des infl uences européennes,
dont le mouvement cubiste ou la
géométrie de Mondrian, elle se
caractérise par des formes simples,
rectangles, carrés, bandes, cercles,
s’interdisant de proposer tout contenu
narratif. L’exposition débute par le
premier d’entre eux, Alexander Calder.
Alexander CalderIl est celui qui va introduire le
mouvement dans des compositions
picturales et sculpturales. Sa formation
d’ingénieur lui a permis de défi er les
lois de la gravité et de réaliser des
constructions murales que son ami
Marcel Duchamp baptisera du nom
de « Mobiles ».
Fils de fer, fi ls de tissu, fragments de
métal suspendus composent ses
œuvres les plus connues, telles Tours et
Gongs ou Constellations, qui semblent
dès notre entrée dans le musée fl otter
au-dessus de nos têtes, telles des
Miro ou des Mondrian en plein vol.
Poussant sa recherche au-delà des
mobiles il explorera des architectures
improbables à l’équilibre fragile.
Votre envoyée parisienne devant l’affi che de l’exposition : Andy Warhol, Liz #6, 1963. Ci-contre le magasin Gap des Champs.
(Constellation, 1943)
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Agnes MartinCanadienne devenue américaine, Agnes
Martin a réalisé des œuvres presque
exclusivement fondées sur le motif de
la grille. Cette technique lui permet
« d’exprimer l’innocence et une sorte de
liberté par rapport au chaos et à l’agitation
de la vie quotidienne ».
Dans ce processus, elle va superposer sur
ses très grandes toiles de lin carrées d’in-
nombrables lignes parallèles et perpen-
diculaires réalisées à la mine de graphite
et à la peinture. Curieusement, les effets
qu’elle crée dans ses grilles blanches ou
très sombres nous invitent à une forme de
pause, voire de méditation pour les plus zen.
Sol LewittPour Sol Lewitt, investi dans l’art conceptuel,
«l’œuvre est constituée de trois états
indépendants : la conception, l’exécution
et la perception». Auteur et spectateur
créent donc l’œuvre. La toile devient inutile.
Il développe à même les murs, dans une
logique mathématique, une géométrie
simple. Dans Wall Grid, composée de neuf
cadres, le mur devient ainsi un élément de
l’œuvre qui y est accrochée.
Plus tard, il dessinera à même le mur plus
de mille Wall Drawings, lignes composant
une grille sur un mur blanc, toujours dans
une conception mathématique. Chaque
installation deviendra temporaire, le mur
étant repeint à la fi n de chaque exposition.
Alors, Sol Lewitt… un art pour matheux ?
Cela expliquerait que je n’ai pas trop
accroché.
Ellsworth Kelly« Peintre du bonheur », Kelly a été infl uencé
par Matisse, Monet, mais également par
les porte-paroles de l’abstraction pure.
Lors de son séjour à la Cité universitaire de
Paris en 1951, il crée Cité, une composition
de vingt panneaux de bois noir et blanc
interprétant une ondulation des fl ots de
la Seine à laquelle on ne peut rester
insensible.
Mais la belle histoire d’amour avec le
fl euve parisien ne s’arrête pas là. Il décide
ensuite de reproduire la décomposition de
la lumière sur ses fl ots. Elle prendra la forme
de quatorze bandes de couleur verticales
contiguës (Spectrum 1). Lignes tendues,
compositions simples conduiront
à qualifi er ses oeuvres de Hard
Edge (arrêtes tranchantes, bords
nettement délimités).
Au retour d’un voyage dans le Sud
de la France, il utilisera à nouveau
la couleur mais aussi la forme pour
stimuler les sens. Ce sera Red White
et ça marche !
(Falling Blue, 1963)
(Cité, 1951)(Spectrum I, 1953)(Red White, 1962)
(Wall Grid, 1966)
48
Minimalisme
Un groupe va développer dans les
années 1960 un art minimal jusqu’à
le faire évoluer en art conceptuel.
Volumes géométriques simples et
matériaux industriels caractériseront
ces œuvres parfois mal perçues
par la critique de l’époque qui les
jugera « ennuyeux, trop ingrats, trop
gros, trop vides »… Je partage cette
critique pour certains, notamment
Carl Andre, mais cela reste bien sûr
subjectif.
Donald JuddPorte-parole des opposants à la
tradition, Donald Judd n’utilisera
que des produits industriels ou
manufacturés. « Forme, image,
couleur et surface sont une seule et
même chose, n’étant ni séparées,
ni dispersées (…). Le sens de mes
œuvres ne se donne qu’à travers
la qualité de leur fabrication et la
justesse de leur installation ».
La sculpture To Susan Buckwalter,
composée de quatre boîtes en fer
galvanisé reliées par une barre en
aluminium bleue, en est la parfaite
illustration.
Les deux autres œuvres présentées
sont composées chacune de
dix modules creux, l’un en acier
inoxydable et l’autre en cuivre et
Plexiglas. La fabrication et la peinture
de ces pièces a été confi ée à une
entreprise spécialisée. De la sculpture
il ne reste, avec Donald Judd, qu’une
manifestation en volume dans
l’espace. Personnellement, même
si ces œuvres m’évoquent plus
des étagères, je dois avouer que
j’ai aimé les matières et la fl uidité
qu’elles apportent.
Dan FlavinEntre 1964 et 1990 il crée presque
700 œuvres à partir d’ampoules
et de luminaires fl uorescents
achetés dans le commerce. Il
travaille la lumière au corps comme
d’autres la peinture et défi nit ainsi
sa démarche créatrice : « Mes
(Untitled ou Empilements, 1973 et 1988)
(To Susan Buckwalter, 1964)
Don Flavin (Monument for V. Tatlin, 1969)
œuvres ne sont pas contemplatives
ou éphémères, mais utilisables (…) ».
Parmi celles-ci, 39 variations sur le projet
du Monument à la Troisième Interna-
tionale. Ce projet de tour de fer et de
verre de 400m de haut commandé
par Lénine à Vladimir Tatline, construc-
tiviste russe, ne vit pas le jour. Dan Flavin
reprend l’idée et réalise une silhouette
composée de l’assemblage de huit
luminaires fl uorescents verticaux.
Œuvre non politique selon son auteur,
elle peut être assimilée, à travers cet
hommage à Tatline, à un refus du
monde contemporain occidental. On
ne peut rester indifférent devant cette
conception artistique originale… mais
énergivore.
Carl AndrePeintre à ses débuts puis fasciné par
le site néolithique de Stonehenge
en Grande-Bretagne, Carl André va,
comme certains de ses contemporains,
abandonner les pinceaux pour
travailler des matériaux bruts : plaques
en métal, en plomb, en acier, en
cuivre et zinc pour former des bandes
croisées, des carrés ou des rectangles,
indépendants les uns des autres, posés
directement sur le sol. Certaines vont
même se faire échiquier.
Jouant de cette géométrie, il rompt
avec la verticalité mais aussi avec la
narration et l’émotion pour « instaurer
une relation spatiale entre l’art et
le spectateur ». Personnellement, je
n’ai pas réussi à m’installer dans ce
concept spatial.
Pop Art
La visite se poursuit par les salles
consacrées à Roy Lichtenstein et
Andy Warhol, chefs de fi le de ce
mouvement populaire qui dénonce
les excès consuméristes de la société
américaine et aborde tous les aspects
de la vie, façon « fun ». Même si leurs
œuvres sont connues, on ne s’attend
pas à ressentir une telle émotion et un
tel sentiment de privilège en présence
des toiles exposées.
Carl André (Copper-Zinc Plain, 1969)
(Live Ammo (Tzing !), 1962)
(Figures with Sunset, 1978)
50
Roy LichtensteinLichtenstein s’est inspiré des bandes
dessinées de guerre et sentimentales.
« Les cartoons parviennent à exprimer
des émotions violentes (…) dans un style
mécanique et distant », affi rme-t-il. Il en
reconstitue les dessins, les contrastes
chromatiques et l’illusion de relief
grâce aux techniques industrielles
d’impression mises au point par
Benjamin Day (le Point Benday, point
de trame), qui consiste à juxtaposer
des ronds de couleurs primaires,
peints à l’acrylique. On retrouve cette
technique dans Live Ammo (Tzing !),
inspirée d’une bande dessinée de
Jerry Grandenetti, Our Fighting Forces.
Ses autres références, Hokusai, Monet,
Matisse ou Mondrian, ainsi que les
expressionnistes abstraits, se retrouvent
également dans nombre de ses
tableaux. Dans Figures with Sunset,
inspiré du surréalisme, il combine une
imagerie suggérant Dali, Picasso et
même Miro. Cette toile-énigme est,
selon moi, une des plus impression-
nantes de l’exposition.
Andy WarholAndy Warhol, ex publicitaire, a choisi
comme médium la sérigraphie,
méthode de reproduction photomé-
canique. Il va ainsi dupliquer à l’envi
les Soup Campbell ou les canettes
de Coca-Cola. Le pape du Pop Art
multipliera également les images
de ses idoles : parmi elles, Marylin, Liz
Taylor, Marlon Brando ou encore Jacky
Kennedy, veuve de l’Amérique.
« Ce que j’attends d’une bonne photo ?
Qu’elle soit nette et qu’elle montre un
personnage célèbre », exprimera-t-il.
« Cette fascination pour la célébrité ne
l’a pas empêché pour autant de poser
des questions insolubles concernant
la mort, la culture, la consommation et
l’identité individuelle et collective (...)»,
souligne Rachel Federman,
conservatrice adjointe du SFMOMA.
Sont présents ici un Marlon Brando
jonché sur sa Harley (Silver Marlon) et
une Liz Taylor, symbole de l’Amérique.
«Ohhhh, Elisabeth Taylor, ohhh, she’s
(Jackie Triptych, 1964)
(Silver Marlon, 1963)(National Velvet, 1963)
51
so glamourous », s’exclamera-t-il. Dans
National Velvet, le personnage de jeune
cavalière de Liz Taylor sera reproduit à
42 reprises sur un fond argenté, jusqu’à
devenir illisible… peut-être à l’image du
caractère éphémère de la carrière
d’une star.
Painterly (peinturluré)
Ce mouvement proche de l’expres-
sionnisme abstrait a émergé grâce à
Jackson Pollock. Tout comme lui, ses
contemporains exposés ici ont lutté
avec la peinture, à coup de biffures,
dégoulinades, éclaboussures et coups
de brosse sans connaître le résultat
fi nal… la fi n de l’histoire. Le commissaire
de l’exposition a fait le choix de mettre
en lumière des peintres moins connus.
Voici le premier d’entre eux.
Richard DiebenkornSes toiles, qui portent le nom des
quartiers où il a vécu, ont été
retravaillées systématiquement en
différentes strates. Certaines, comme
Ocean Park, sont issues d’une série de
plusieurs centaines de peintures. Teintes
pâles et géométrie y reproduisent de
haut des paysages, des parcelles,
saisis sous la lumière californienne. Tout
simplement, j’adore !
On retrouve dans une autre série,
Berkeley, l’infl uence de ses maîtres
à penser, notamment Hopper et ses
espaces vides, mais aussi Cézanne
et Matisse lorsqu’il se rapproche du
mouvement Colorfi eld Painting qui
accorde la place essentielle à la
couleur.
Cy TwomblyPeintre américain, il s’installe très vite
en Italie et se plonge dans la littérature,
la poésie et la mythologie antique. Sur
de grandes toiles, il va mêler lignes,
touches fi évreuses et dessins gribouillés,
entre l’écriture et le griffonnage. Parmi
elles, Second Voyage to Italy et Untitled
(Bacchus) qui, à coup d’épais traits
rouges, donne au dieu romain du vin et
du plaisir une dimension charnelle.
Pour Roland Barthes, « Une toile de
Twombly, c’est seulement ce qu’on
pourrait appeler le champ allusif de
l’écriture». Admettons… Bon, vous l’aurez
deviné, je n’ai pas adhéré à cette
représentation de l’écriture.
Brice MardenBrice Marden trouve, lui, son inspiration
dans les pratiques de l’Antiquité, de
l’Espagne du Siècle d’Or et du XIXe
siècle français.
S’il commence dans les années 1960
par utiliser la peinture à l’huile associée
à de la cire d’abeille, il va aborder
à partir des années 1980 la structure
en grille. Rappelant la calligraphie
chinoise, les six tableaux de la série Cold
Mountain portent d’ailleurs le nom d’un
poète chinois, Hanshan (Montagne
Froide) qui vécut en ermite. Les lignes
tracées à distance avec des longs
pinceaux se tordent et s’entremêlent.
Essuyées ensuite avec un chiffon, elles
disparaissent laissant des « fi gures
fantômes », suggérant des lignes de vie
du passé effacées au profi t du présent.
Ci-dessus Cy Trombly (Second Voyage to Italy, 1962)
(Untitled (Bacchus), 2004)
Brice Marden(Cold Mountain, 1989-1991)
(Ocean Park, 1972) (Berkeley, 1955)
52
Ah, cette quête constante de
comprendre les œuvres abstraites ! Mais
chercher à les interpréter c’est déjà leur
accorder un intérêt, c’est aiguiser notre
curiosité et parfois nos sens.
Réalisme-Figuration
Certains peintres, mêlant infl uences
du Pop Art, de l’abstraction, de la
photographie et du minimalisme,
vont renouveler la fi guration. Leurs
personnages vont devenir plus visibles
mais rester froids. Parmi eux, Philip
Guston qui n’hésitera pas à faire des
allers-retours entre abstraction et
fi guratif.
Philip GustonAprès une longue période expression-
niste abstraite dans les années 1950,
Philip Guston va revenir dix ans plus
tard à la fi guration en usant de formes
grossières, pour traiter de la violence
du monde et de ses luttes personnelles.
« La toile est un tribunal où l’artiste est
procureur, juge, défendeur et membre
du jury », explique-t-il. Vont s’enchaîner
représentation quasi obsessionnelle
d’empilements de chaussures cloutées
(Back View) ou de cagoules du Ku Klux
Klan.
Un doigt pointé vers des corps jonchant
le sol (Evidence) traduira son désir de
s’engager. « Quelle sorte d’homme
étais-je donc, assis chez moi, lisant des
magazines, m’indignant de ce qui se
passait, et puis retournant dans mon
atelier pour accorder un bleu et un
rouge ? ». Kooning, son ami, lui dira :
« Ton véritable sujet, c’est la liberté.
Le premier, le seul devoir de l’artiste ».
Cette toile qui paraît inachevée est
pour moi tout sauf « évidente ».
Chuck ClosePeindre des photos de ses amis en
traçant des quadrillages. Chuck Close
le fait depuis 45 ans. C’est la raison pour
laquelle ses portraits ont pour titre leurs
seuls prénoms. La photographie initiale
est subdivisée en petits losanges égaux
à l’aide d’une grille. Grâce -ou malgré-
cette juxtaposition de centaines de
Philip Guston, (Back View, 1977)
(Evidence, 1970)
(Agnes, 1998 et détail : losanges constituant la bouche)
cellules individuelles, le portrait-ka-
léïdoscope peint devient identifi able
lorsque l’on s’éloigne de la toile. En
revanche, la cohérence du portrait
se perd lorsque l’on s’en rapproche.
Chuck Close est le peintre dont il faut
impérativement aborder les œuvres
en marchant d’avant en arrière ! Son
travail est bluffant ! Les photos du
détail de la bouche et du portrait fi nal
ci-après en témoignent.
En sortant du Grand Palais, j’ai la
sensation que tous ces artistes étaient
désireux de s’affranchir à la fois
du quotidien mais également des
vicissitudes de ce monde. A nous de
réussir à en faire autant le temps d’une
exposition…
Annick Le Page
L’exposition sera présentée à partir du
11 juillet au musée Granet d’Aix-en-Pro-
vence. Le MOMA de San Francisco
ouvrira à nouveau ses portes en 2016
avec des surfaces d’exposition étendues.
53
Photos
54
HSB est une série de documentaires réalisés par un véritable amoureux de la nature et des paysages sublimes
qu’elle nous offre. Guillaume Ravau est un savoyard pure souche, passionné par sa région natale, et qui a décidé
de nous la faire découvrir ainsi que de multiples contrées féeriques,allant de l’Espagne avec la région d’Almeira,
à l’Islande et ses paysages à couper le souffl e, en passant par l’Ecosse ou encore la Sardaigne, île indépendante
d’Italie. Pour se déplacer facilement et atteindre les plus beaux points de vue, Guillaume Ravau chevauche un
quad devenu personnage à part entière de la série. Un sublime reportage photo offert aux lecteurs de Glitter par
l’équipe d’HSB. 5
L’Islande offre à ses visiteurs des paysages volcaniques à couper le souffl e.Le Hvítserkur est un rocher de basalte situé au débouché du Sigríðarstaðavatn dans le Nord-Ouest de l’Islande.
Islande
56
J’ai eu la chance de naître à Chambéry, au cœur d’un des plus beaux départe-ments de France.
Dès ma tendre enfance, j’ai découvert, à pied, en raquettes, à ski, en vélo, en moto de trial, en bateau, en voilier, en canoë, toutes les rivières, tous les lacs, et les moindres chemins de montagnes des différents massifs de ce coin des Alpes. J’ai découvert (...) de merveilleux paysages, de superbes environnements. J’ai vécu des moments magiques perché sur des sommets, lors de lever ou coucher de soleil. J’ai observé tout au long des saisons, les nuances, les ambiances liés aux différentes époques de l’année. Ces instants exceptionnels vécus seul ou entre amis sont gravés dans ma mémoire à jamais.
Pourquoi HSB ? J’ai voulu créer cette série, parce que je ne voyais jamais à la télévision ce que j’avais envie de voir. Je visionnais des documentaires,
Sardaigne
Ecosse
Islande
bien réalisés, intéressants, mais jamais comme j’aurais voulu les voir au niveau du contenu et du style. Je voulais avant tout axer le concept de ma série sur l’esthétique, pour le grand public avec un rythme et des ambiances zen et cool dans notre monde trépidant. L’objectif étant pour moi, en tant que réalisateur, d’offrir aux spectateurs un réel moment de détente et de divertissement, sans oublier aussi une réel volonté de sortir des sentiers battus, en faisant découvrir des endroits, des lieux, des édifi ces inconnu du grand public.
Pourquoi en quad?Le quad est le moyen de transport idéal pour aller assez rapidement avec du matériel vidéo et photo dans des endroits diffi ciles voir quasi inaccessibles. C’est le fi l conducteur de la série.
Guillaume Ravau
57
Ecosse
PortugalSavoie
58
Savoie
La France n’a rien à envier à des pays comme la Suisse ou la Suède en matière de paysages montagneux et de lacs à perte de vue. La Savoie fait partie de ces régions sublimes desquelles on tombe amoureux au premier coup d’œil...
Photo du haut : le Lac du Bourget. Ci-dessous, la vallée de la haute Maurienne.
59
Pays-Bas
Portugal
La Hollande est certes l’autre pays du fromage, mais c’est surtout le pays des tulipes et des moulins gigantesques. Quant au Portugal, assez méconnu des touristes français lui préférant la côte est espagnol, il réserve aussi des surprises, tel ce majestueux menhir qu’on ne s’attend pas à trouver au pays de Vasco de Gama ou de Magellan.
60
Espagne
61
Si vous souhaitez vous évader avec la série HSB, découvrez les DVD réalisés par Guillaume Ravau, disponibles sur le site
internet et la page Facebook dédiés à cette splendide aventure :
http://hsb-doc.com/
https://www.facebook.com/HSBHorsdesSentiersBattus
Si vous êtes adepte de vidéo à la demande, profi tez de l’offre HSB disponible sur la plateforme Viméo. Location et achat
sont proposés directement en ligne :
https://vimeo.com/ondemand/24595
Envie de connaître le programme de vos prochaines sorties évasion? Voici le détails des premiers DVD.
Almeria ESPAGNE
Sierra Maria • Forteresse de Vélez Blanco • Vergers d’amandiers et d’oliviers • Grottes et peintures rupestres • Anciennes
carrières de marbres • Désert de Tabernas • Chateau de Tabernas • Décors et studio de cinéma, sites de tournage • Centrale
solaire • Eucalyptus et fi guiers de barbarie • Parc naturel de Cabo de Gata • Plages, calanques et falaises • Tour de Los
Alumbres • Vieux puit rénové • Fort de San Ramón • Château de San Felipe • Ancienne mine d’or de Rodalquilar • Ferme
chapelle del Fraile • Vestiges Maures • Moulins à vent • Plage de Monsul • Tours d’observation • Plage de los Muertos…
Savoie FRANCE
Massif des Bauges • Plateau du Margeriaz • Combe de Savoie (Vignobles) • Château de Miolans • Vallée du Grésivaudan
• Beaufortain • Pierra Menta • Barrages de Roselend, de la Gittaz et de Saint Guérin • Tarentaise (Tignes – Val d’Isère…) • Parc
National de la Vanoise • Grande Casse • Maurienne (mélèzes) • Col du Glandon • Col de la Croix de Fer • Les Aiguilles d’Arves
• Massif de la Chartreuse • La voie Sarde • Gorges du Guiers • Le Mont Granier • Voie Romaine • Col de l’Epine • Lac d’Aigue-
belette • L’Albanais • Canal de Savières • Lac du Bourget (faune et fl ore) • La Chambotte • Abbaye d’Hautecombe…
ISLANDE Nord
Fjord de Mjoifjödur • Forêt de Hallormsstadur • Chevaux Islandais • Région de Hroarstunga • Chapelle Vikings • Ferme
typique • Estuaire d’Héradssandur • Plage de sable noir • Phoques • Région de Hauksstadaheidi • Cascade d’Hafragilsfoss
• Tectonique des plaques (animation) • Coulées de lave du Krafl a • Cratères et Roches volcaniques • Cratère et rempart de
Hrossaborg • Champs solfatariens de Námafjall • Marmites naturelles • Sulfatares • Géothermie • Lac de Mývatn • Vallée
perdue de Flateyjardalur • Colonie de fou de Bassan …
Toutes les informations à l’adresse mail : info@international-fi lm.com
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