connaissances et clés pour la gestion - cotita · 3. faire un bilan des nuisances rencontrées et...

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Les espèces exotiques envahissantesConnaissances et clés pour la gestion

COTITA Sud-Ouest – 18 octobre 2016 Journée technique

Les espèces exotiques envahissantes

Alain Dutartre1 et Emmanuelle Sarat2

1 Expert indépendant, alain.dutartre@free.fr

2 Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la Nature, emmanuelle.sarat@uicn.fr

1,2 Groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques, www.gt-ibma.eu

Pourquoi intervenir ?

Des nuisances

• Appréciation subjective d'une gêne à un ou plusieurs usages du milieu concerné, créée par l'évolution d'un ou plusieurs

de ses paramètres de fonctionnement.

• Développement d’espèces (flore ou faune) sur de grandes superficies ou à des endroits utilisés par certains usages

humains...

• Situation à analyser : milieu, espèces "nuisantes", besoins humains.

• Amélioration nécessaire de l'objectivité d'analyse de la situation préalable à tout choix de gestion.

• Prise en compte des usages et des objectifs affichés de gestion du milieu en respectant sa cohérence de

fonctionnement ?

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Des usagers et des usages • Attention particulière spécifique de chaque utilisateur (usager) du milieu recherchant la satisfaction de ses demandes :

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• Arriver à satisfaire le mieux possible ces usages et ces usagers sans causer trop de dommages au milieu ?

• Evaluation de la compatibilité entre les usages comme élément indispensable de l'analyse de la situation.

Des atteintes à la biodiversité

• Compétition avec les communautés végétales :

– dès que les superficies occupées deviennent importantes,

– selon les espèces introduites, hydrophytes, petits hélophytes des rives...

• Banalisation des habitats pour la faune,

• Impacts physico-chimiques des plantes :

– cycles d'oxygène dissous et de pH,

– production de matières organiques,

– accumulation sédimentaire ?

• Compétition avec des espèces animales protégées (oiseaux, mammifères),

• Régressions locales de la biodiversité :

– temporaires ou permanentes ?

– en métropole, pas de disparition d'espèce constatée.

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Exemples pour les milieux aquatiques

Gérer ?

La gestion ?

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• Depuis une approche théorique et générale (préconisations) jusqu'aux interventions concrètes sur les espèces,

• De la difficulté de passer de la généralisation à une mise en œuvre locale,

• Une vaste gamme d'échelles géographiques : "de la planète à la parcelle",

• L'intégration nécessaire des diverses "parties-prenantes",

• Les invasions biologiques ne sont ni une guerre ni une épidémie…

• Devenir gestionnaire, un changement culturel majeur : modifier les relations des sociétés humaines avec la "nature" ?

• Intégrer l'ensemble des paramètres liés aux causes et conséquences des processus en cours et des

caractéristiques des parties prenantes :

– espèces introduites,

– communautés vivantes indigènes,

– usagers et sociétés.

• Acquérir des connaissances sur :

– biologie et écologie des espèces introduites,

– impacts de leur présence,

– caractéristiques, usages et besoins humains des territoires colonisés.

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Démarche générale (1)

Démarche générale (2)

• Mettre en place une surveillance environnementale adaptée :

– dynamiques de ces espèces,

– prévision de leurs capacités de dommages.

• Choisir des modes d'interventions sur ces espèces :

– prévention à tous les niveaux organisationnels possibles,

– interventions concrètes, destinées à éliminer ou réguler les populations concernées.

• Evaluer les impacts des interventions réalisées...

N. B. : l'idéal et le réalisable…

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Connaître

• Connaissances sur la biologie et l'écologie des espèces dans leur aire d'origine souvent insuffisantes pour assurer leur gestion optimale dans leur zone d'invasion,

• Les besoins humains sont fortement inféodés au type de milieu,

• Impacts et nuisances des espèces invasives sur les écosystèmes spécifiques aux espèces et aux usages ,

• Diffusion des connaissances toujours lente, particulièrement dans le transfert entre recherche et gestion .

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De la prévention (1)

• Prévention nécessairement organisée depuis le "haut", le général, l'international…

• Considérée comme la meilleure solution " à terme" pour espérer résoudre la problématique des invasions biologiques ("idéale") : "mieux vaut prévenir que guérir...",

• Ne concerne que les espèces encore "à venir",

• Obligatoirement lente à se mettre en place : négociations entre états, mise en place de règlementations internationales, nationales, "sub-nationales",

• Application concrète généralement difficile : information du public, limites culturelles, voies d'introductions multiples, contrôle effectif de sa mise en œuvre, etc.

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De la prévention (2)• Evaluation de risques :

– différentes méthodes testées,

– des résultats variables mais encourageants,

– un besoin d'harmonisation ?

– quelle mise en œuvre concrète et coordonnée ?

• Listes d'espèces :– de nombreuses listes existantes,

– des échelles "géographico-administratives" très diverses,

– quelle coordination entre elles ?

– quelles utilisations concrètes ?

• Guides d'identification, de gestion :– non exhaustifs,

– nécessairement datés.

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De l'utilisation des guides, des listes...

• Des nécessités de diffusion d'informations :

– "Validées",

– Précisant la règlementation,

– Présentant des listes d'espèces à gérer,

– Présentant les modalités envisageables de gestion,

– Restant ouvertes et rapidement actualisables.

• Des aides à la réflexion, non des cadres stricts :– Des éléments de démarche, non un protocole systématique,

– Des éléments de choix, non des directives absolues,

– Des modalités de gestion, non des solutions généralisables.

• Nécessaires mais pas suffisants : quels liens avec la gestion concrète ?

Surveiller

• Être au bon endroit ?

– surveillance aux frontières,

– contrôle des points de vente ?

– surveillance sur le terrain ?

• Être capable d'identifier les espèces :

– formation des acteurs de terrain,

– risque des listes et des guides liés à des listes.

• Rassemblement de tous les observateurs de terrain ?

• Savoir à qui transmettre l'information : nécessité d'un réseau efficace...

• Système de validation des données, coordination nationale à créer.

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Dédiaboliser les EEE ? :

- C'est pas leur faute !

Invasions biologiques :

- Et xénophobie, même combat ?

Des "chevaliers blancs"…

- "Moi" j'œuvre contre le discours dominant !

De la nécessité d'attendre…

- Laisser faire la nature (résilience)

Les interactions dans le monde du vivant sont imprévisibles et complexes :

- Donc mieux vaut ne rien faire

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Quels regard portés sur les EEE et leur gestion ? (1)

Des discours multiples et parcellaires, péremptoires et généralisateurs…

Des analyses scientifiques oublieuses du contexte…

- Pas d'impacts sur la biodiversité…

Des généralisations très discutables :

- Regardez les rôles positifs des EEE !

Des regards esthétiques :

- De jolies fleurs… C'est mignon un ragondin…

Des jugements sur certaines interventions de gestion (et certains intervenants)…- Inutiles, voire dangereuses,

- La bonne volonté ne suffit pas…

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Quels regard portés sur les EEE et leur gestion ? (2)

Des discours multiples et parcellaires, péremptoires et généralisateurs… (encore…)

Information du public

• La seule manière de réduire les introductions "inconscientes" ?

• Une nécessité de validation des informations transmises (guides, plaquettes, sites Internet, etc.)

• Comment transmettre des incertitudes et rester efficaces ?

• Des besoins de sensibilisation très importants,

• Des difficultés de communication avec les médias grand public…

• Développer la biosécurité pour réduire la dispersion des EEE…

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Intervenir

Intervenir ?• Est-ce nécessaire ? "non-intervention" comme choix de gestion...

• Si oui, l'intervention (travaux) nécessairement entreprise depuis le "bas", le local (au sens administratif du terme),

• Intervention généralement censée résoudre des difficultés locales, jugées suffisamment importantes pour qu'une

action soit entreprise,

• Part encore très importante d'empirisme,

• Liens multiples avec structures diverses pour organisation des chantiers, financements, etc...

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Des contraintes

• Espèces :

– taille,

– mobilité,

– facilité d'extraction ou de capture.

• Accessibilité des sites et des habitats :

– types de milieux (cours d'eau, zones humides diverses, forêts, zones urbaines, infrastructures de transport, etc.),

– propriétés privées,

– adaptations de matériel.

• Recyclage / utilisation des espèces retirées des sites :

– dernière partie de la filière de gestion,

– déchets ? "Produits" utilisables ?

– plantes : compostage, méthanisation ?

– animaux : équarrissage, consommation ?

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Une boite à outils ?• Les risques des livres de recettes :

– diversité des situations à gérer,

– évolutions de la règlementation, des connaissances sur les espèces, des possibilités techniques.

• Des possibilités techniques sur les espèces elles-mêmes :

– Flore :

• coupe, fauche, moisson,

• arrachage manuel,

• arrachage mécanique,

• herbicides (hors milieux aquatiques).

– Faune :

• tir,

• piégeage.

• Des possibilités de modifications des habitats ("manipulations de l'habitat") :

– lumière : ripisylves en cours d'eau étroits, écrans subaquatiques, gestion forestière, etc.,

– niveaux d'eau en plans d'eau,

– …

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Quel objectif de gestion ?

• Invasion non encore effectivement débutée. Espèces exotiques observées de manière éphémère et localisée(espèces fugaces) : éradication encore possible,

• Invasion débutée mais avec une extension géographique réduite à quelques sites. Si absence de dynamique d'expansion perceptible : éradication encore possible,

• Invasion largement distribuée. Espèces présentes dans de nombreux sites répartis sur un vaste territoire : régulation seule possible.

• Nécessité de définition d'un objectif réaliste !a

(Cf. Assises Nationales de la Biodiversité (septembre 2012) : atelier "Espèces faunistiques et floristiques envahissantes : faut-il convenir d’une éradication systématique ?" )

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Une procédure ?

Définir/ Choisir/ Evaluer• Définir :

– les objectifs de la gestion !

– les caractéristiques du milieu concerné (superficie, hydrologie, connexité, peuplements végétaux et animaux, accessibilité,

règlementation…)

– les usages et les usagers,

– les nuisances et/ou dommages et leurs causes,

– les espèces responsables des nuisances et/ou dommages.

• Choisir et mettre en œuvre :

– une technique ou des techniques combinées,

– un programme d'intervention,

– une filière de gestion des déchets produits par les interventions.

• Evaluer :

– l'efficacité des interventions,

– leurs impacts écologiques.

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Choisir la technique de gestion

De nombreux enjeux à prendre en compte – une tâche complexeQuelquefois plus de questions que de réponses !

• Fiches de suivi de chantier

• Bilan des interventions• Pour la Flore : superficie, linéaire traité, abondance, masse et volume des

plantes extraites…• Pour la Faune : nombre d’individus prélevés, stade de reproduction…

• Suivi post-intervention• Comparaison d’abondances d’une année à l’autre, bilan des captures,

relevés phytosociologiques…

• Importance des suivis sur le long terme• Besoin de développement d’études sur

les impacts engendrés et l’écologie des espèces

Evaluer l’efficacité de la gestion

Quelques remarques finales…

• Objectif : limiter de manière permanente le développement des espèces exotiques envahissantes déjà présentes, de manière

à ce que les nuisances qu'elles causent soient acceptables ("non significatives") :

ARRIVER A VIVRE AVEC ?

• Recherche (vaine) de recettes et l’absence de miracle !!

• Importance des analyses globales des situations : il s'agit toujours de territoires, d'usages, de nuisances, de besoins

d'organisation et de choix techniques,

• Nécessité d'une surveillance permanente et d'interventions régulières…

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En résumé…

Définir la problématique d’intervention

1. Connaitre le milieu et ses caractéristiques (physiques, écologiques, etc.)

2. Connaitre les usages et les usagers

3. Faire un bilan des nuisances rencontrées et des impacts générés par les EEE

4. Bien connaitre l’écologie des EEE

5. Evaluer les enjeux écologiques des interventions de gestion

Avant de commencer … des préalables indispensables

7. Choisir la méthode d’intervention

6. Définir les objectifs des interventions de gestion

8. Définir un programme d’intervention

Choisir

Evaluer l’efficacité de la gestion

Et maintenant un peu de publicité…

Le groupe de travail national Invasions biologiques en milieux aquatiques

Le GT IBMA : • un groupe de travail coordonné conjointement par

l’Onema et l’UICN France,• avec pour objectif de « venir en aide aux gestionnaires »• un site Internet régulièrement alimenté.

Recueil d’expériences de gestion : 2 volumes (mai 2015)

www.gt-ibma.euLettre d'information

bimestrielle

Galerie de photo

Taxonomie

Information sur les méthodes de gestionRessources

Expériences de gestion Fiches espèces Liens utilesBibliographieRéglementation

Historique d’introduction et Impacts documentés

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Répartitions

Contributions

La base d'informations IBMA sur les EEE

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D'autres guides…

Il nous reste du travail...

Merci de votre attention

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