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Sauge et Romarin Alban Heruin 21 juin 2014 21 juin 2014

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Une petite fille rencontre Zeus. Sauge et Romarin font un voyage extra-terrestre...

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Sauge et Romarin

Alban Heruin

21 juin 2014

21 juin 2014

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Cythérea fête Zeus

par Gwladys Ithilindil

C'est le mois de juin. Il fait de plus en plus beau et de plus en plus chaud. Chez Cythérea, c'est aussi le mois où on fête Zeus le roi des dieux. Cythérea est bien embêtée. Elle fronce les sourcils et pince les lèvres. Son chaton, Cypros, la connaît bien. Il sait que quand Cythérea fait cette tête c'est parce qu'elle a un souci.

– Qu'est-ce qui te turlupine ? demande-t-il en se frottant contre elle. – Turlupine ? demande la petite fille qui ne comprend pas le mot et en le

prenant sur ses genoux. – Qu'est-ce qui t'embête, si tu préfères ?– Oh ! C'est juste que nous devons fêter Zeus, le roi des dieux bientôt mais

je ne sais pas du tout qui est Zeus ni pourquoi nous devons le fêter.– Ce n'est que ça ? s'exclame Cypros. Je sais comment t'aider !– Et comment vas-tu m'aider ? demande Cythérea, vexée. – Il te suffit d'aller voir la magicienne qui se tient tous les soirs au carrefour.

Elle te dira comment faire.Cythérea a peur de sortir de la maison le soir mais son envie de

comprendre est le plus fort. Elle attend que tout le monde soit endormi. Elle enfile un long manteau par-dessus son pyjama et prend ses pantoufles dans sa main. Elle ne les remet que lorsqu'elle est sortie de la maison.

Il fait froid. Cythérea regarde autour d'elle en grelottant. La nuit mange les dernières maisons de la rue et a recouvert le monde d'un manteau de silence. La petite fille trottine jusqu'au carrefour. La Magicienne des Carrefours s'y trouve déjà. C'est une vielle dame vêtue de noir avec des cheveux gris et des yeux perçants.

– Je t'attendais, dit-elle à Cythérea. Tu veux savoir qui est Zeus ? Le meilleur moyen pour savoir qui il est, c'est de le rencontrer. Prend ma main, je t'emmène sur le Mont Olympe.

Le voyage est rapide. Cythérea n'a pas le temps de dire ouf qu'elle est déjà sur le Mont Olympe. La Magicienne des Carrefours la dépose doucement sur l'herbe bien verte et parsemée de pâquerettes, de boutons d'or et de véroniques. Devant Cythérea, un sentier s'élève jusqu'au sommet de la

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montagne caché par les nuages. – Suis ce sentier, tu finiras par rencontrer Zeus, dit la Magicienne avant de

disparaître. Laissée seule, Cythérea regarde le sentier puis le paysage autour d'elle. Elle se décide à avancer sur le chemin et fait un pas puis un autre. Avant de s'en rendre compte, elle a parcouru une bonne distance. Elle arrive devant un temple grec. Elle sait que c'est un temple parce qu'elle en a vu un en photo dans un livre de la maison. C'était le Parthénon, sur l'Acropole à Athènes. Sauf que le temple de la photo est tout en ruines alors que celui qui se dresse devant elle paraît neuf et est tout coloré. C'est si joli que Cythérea court et entre dans le temple. – Entre, petite fille, dit une voix grave qui semble remplir tout l'espace. J'ai appris que tu souhaitais mieux me connaître. Entre, n'aie pas peur.Cythérea regarde autour d'elle, ébahie. Figurez-vous qu'elle est dans un jardin avec des milliers de fleurs, des fontaines et des arbustes. Un homme barbu est assis sur un banc et il caresse de sa main droite le plus grand aigle que Cythérea a jamais vu. Derrière lui, il y a une sorte de carquois plein d'éclairs. Cythérea, impressionnée, va s'asseoir à côté du roi des dieux. Impressionnée et émue, elle le regarde du coin de l’œil sans oser dire un mot.– Maintenant que tu es avec moi, que veux-tu savoir ?

Cythérea hésite un peu. Elle regarde le dieu du coin de l’œil et s'aperçoit que Zeus la regarde avec bonté.

– Pourquoi tu ressembles à une des images de mon livre de mythologie ?Zeus éclate de rire. Son rire remplit tout l'espace.

– Tu me fais penser à ma fille, Artémis, quand elle était enfant. Elle me posait les questions de la même façon que toi. Pour répondre à ta question, je suis exactement comme tu l'imaginais mais je peux prendre n'importe quelle forme que je souhaite. Je peux devenir un taureau blanc. C'est de cette manière que j'ai séduit Europe qui m'a donné trois fils, Rhadamante, Sarpédon et Minos.

– Est-ce que je peux te voir avec ta véritable apparence ?La réaction de Zeus surprend Cythérea. Il se lève d'un bond, prend

Cythérea par la main et l'entraîne avec lui. – Viens avec moi, je vais te montrer quelque chose. Il l'emmène jusqu'à un couloir bordé d'un côté par des colonnes de marbre.

Sur le mur, de l'autre côté, il y a des fresques. Zeus se poste devant l'une d'elles. Cythérea y voit une jeune femme enflammée par la véritable apparence de Zeus.

– Sais-tu qui est cette femme ? Cythérea secoue la tête.

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– Elle s'appelait Sémélé. Par jalousie, mon épouse, Héra, l'a persuadée de me demander d'apparaître sous ma véritable forme. Je n'ai pas pu refuser, sauf qu'un humain ne peut pas voir la véritable splendeur d'un dieu sans en mourir. Ma vue l'a brûlée vive. Je n'ai rien pu faire pour la sauver. Tout ce que j'ai pu faire, ce fut de retirer mon fils, Dionysos de son ventre, et de le placer dans ma cuisse pour qu'il continue de se développer jusqu'à sa naissance.

Cythérea hoche la tête, un peu effrayée par cette histoire. – Oh ! Je me souviens de cette histoire. Maman me l'a lue. Qu'est-ce que

c'est ? demande encore la fillette en montrant une peinture représentant des hommes tapant sur des boucliers autour d'un bébé.

– Ce sont les Curètes et le bébé, c'est moi. Ils tapaient très fort sur leurs boucliers pour empêcher mon père, Cronos, d'entendre mes vagissements.

– Pourquoi ton papa ne devait pas t'entendre crier ?– Parce qu'il voulait m'avaler tout entier, comme il l'avait fait avec mes

frères et sœurs.– Beh ! Mon papa, il ne ferait jamais ça ! Il m'aime trop.Zeus ne dit rien et montre une autre peinture où on voit des cyclopes

donner des éclairs et le tonnerre à Zeus devenu adulte. – Là, ce sont les Cyclopes qui m'ont armé pour la Titanomachie. La guerre

contre les Titans. – Et là, c'est quand tu as partagé le monde avec Hadès et Poséidon, tes

deux frères, dit Cythérea en désignant une autre fresque. Tu as pris le ciel et donné les Enfers à Hadès et la mer à Poséidon.

Zeus est impressionné.– Tu connais cette histoire ! Oui, après notre victoire lors de la

Titanomachie, je suis devenu roides dieux et j'ai partagé l'univers avec mes frères.

Cythérea aimerait en apprendre encore plus sur Zeus mais le temps passe et la magie commence à s'effacer. Il est temps pour elle de rentrer à la maison.

– Lis des livres de mythologie et tu en apprendras plus sur moi et sur les autres divinités, lui dit Zeus d'une voix de plus en plus lointaine.

Cythérea se retrouve au carrefour. Il fait encore nuit et la Magicienne des Carrefours est revenue.

– Rentre chez toi, maintenant, et fais de beaux rêves.La fillette s'empresse d'obéir et, quelques minutes après, elle dort comme

un bébé, bercé par des rêves.

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Divinités grecques

Sabrina Ceridwen

ATHENA :

Athéna est une déesse grecque et la protectrice de la ville d'Athènes. Elle est la fille de Zeus.

Athéna est la déesse de la guerre, mais aussi de la sagesse qui incarne la Raison. En effet, même si elle est la déesse de la guerre, elle est heureuse lorsqu'elle peut soutenir le droit par des moyens pacifiques.

Elle est également la déesse des Arts, de la littérature et des travaux mécaniques. Athéna est la patronne des artisans. Elle préside surtout aux travaux du bois et protège les bûcherons, les charpentiers, les constructeurs de chars et de navires.

Elle est aussi la patronne des travaux textiles, comme le travail de la laine et des étoffes, le découpage, l'assemblage, le filage, le tissage, la tapisserie et la broderie.

La déesse Athéna possède de nombreux attributs, notamment : – L'olivier– La chouette (qui symbolise la sagesse)– L'égide (cuirasse faite de la peau de la chèvre Amalthée qui veilla sur

la petite enfance de Zeus)– Le casque d'or– La lance d'or– Un bouclier orné de la tête de Méduse– Le Serment– La Victoire ailée.

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ZEUS :

Zeus est le dieu suprême des grecs. Il est l'époux d'Héra et le fils de Cronos et de Rhéa. Il est le dieu souverain des dieux et des hommes, ordonnateur du monde et garant de ses lois.

Zeus détient la souveraineté sur les airs et les terres émergées et il habite l’Éther, c'est-à-dire une région calme et magnifique, qui s'étend au dessus de l’atmosphère terrestre.

Zeus est considéré comme le dieu tout-puissant. En effet, il est le plus fort et le premier des dieux.

Il préside à tous les phénomènes atmosphériques. Il est donc le dieu du beau temps, mais aussi le dieu de la pluie, des vents et de la neige.Mais il est surtout craint et vénéré comme maître de la foudre.

Il est également le dieu de la famille, du foyer, des clôtures et des murs, des mariages, de l'amitié et de l'hospitalité.

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Zeus préside au maintien des lois, des sociétés humaines et des associations de tout genre. Il est le dieu des assemblées populaires et le garant des serments et des traités.

Zeus possède de nombreux attributs, notamment : – Un sceptre en bois de cyprès (symbole de sa royauté)– L'égide (arme redoutable qui sert à déclencher les orages) – Le chêne (symbole de puissance et de force)– L'aigle (roi des oiseau et symbole céleste)– Le foudre (arme fabriquée pour lui par les cyclopes et qui

possède trois niveaux de déclenchement : le premier pour avertir, le deuxième pour punir et le troisième pour tuer).

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Le Solstice d’Été en Féerie

par Gwladys Ithilindil

« Les voyageurs à destination de la Constellation Pristella Minor sont priés de se rendre à l'embarcadère Acallaris. Je répète... »

A cette annonce, un cri de joie s'éleva parmi la foule qui patientait depuis plus de deux heures dans le grand hall d'attente de la Maison Entre les Mondes. Tous les regards se portèrent sur deux enfants, un garçon et une fille, assis sur un banc en bois avec deux autres enfants et une dame. Ces deux enfants-là étaient frère et sœur des jumeaux, cela ne faisait aucun doute. Ils avaient les mêmes yeux vert émeraude et des cheveux châtains bouclés. Ceux de la petite fille étaient juste plus longs. Les deux autres enfants étaient leurs cousins. Ils étaient frère et sœurs aussi. Le garçon s'appelait Visumaros, il avait des cheveux châtains et des yeux gris. C'était le plus grand des quatre avec ses douze ans. Sa petite sœur, Elantia, avait neuf ans, des yeux bleus et des cheveux également châtains. Les jumeaux étaient les plus jeunes, ils avaient huit ans et c'était la première fois qu'ils allaient dans un autre monde.

En fait, non, ils étaient déjà allés dans un autre monde depuis la salle des herbes de la maison des grands-parents ou depuis le jardin secret chez leurs cousins. Cet autre monde-là n'était pas beaucoup différent du nôtre sauf que, en y regardant plus attentivement, on s'apercevait que la magie y était beaucoup plus présente, que des temples, des nemetons et des sanctuaires s'élevaient à la place des cathédrales et des églises. On croisait des nymphes dans les forêts, dans les rivières, dans les sources ou dans les lacs. Des elfes et des fées venaient faire leurs courses dans les boutiques des villages. Les artisans étaient souvent des lutins et des gnomes, les mineurs étaient des nains et des géants descendaient parfois des montagnes avec leurs troupeaux. Dans la mer, des sirènes nageaient en compagnie des dauphins et des baleines. En plus, les habitants de cet autre monde refusait les commodités de notre monde moderne. Pourquoi les auraient-ils voulues ? N'avaient-ils pas des potions à base de plantes qui guérissaient mieux que nos médicaments, des balais qui balayaient tous seuls, ou de simples sortilèges pour que les maisons se nettoient d'elles-mêmes. Ils considéraient avec une pitié un peu méprisante nos robots-ménagers, nos aspirateurs, nos voitures et nos téléphones.

Oui, les jumeaux étaient déjà allés dans un autre monde mais jamais bien loin et ils n'étaient encore jamais allés sur la Constellation Pristella Minor.

– Nous irons sur la planète Fabularis, leur dit Visumaros. C'est le meilleur endroit pour fêter le Solstice d’Été.

– C'est ce que maman dit toujours, ajouta Elantia.

– Mais parce que c'est vraiment le cas, dit la jeune femme aux cheveux châtains et aux yeux bleus. Vous verrez, les enfants. Mais venez, rendons-nous à la porte Acallaris.

Un monsieur vint les rejoindre et tous les six se frayèrent un chemin entre les fontaines, les valises, les bancs en bois, les gens et les vasques de fleurs, suivis par leurs bagages. Personne ne s'étonna de voir les malles et les valises avancer toutes seules, comme poussées ou tirées par des êtres invisibles. Ils étaient tous magiciens et étaient habitués à ce genre de choses.

Lorsqu'ils allaient dans un autre monde, les jumeaux franchissaient une porte des plus banales sauf qu'elles étaient plus épaisses, gravées de symboles et faites de neuf bois différents. Ils s'attendaient à la même chose en plus grand pour la porte Acallaris.

– Nous y sommes, dit soudain leur oncle.

Sauge et Romarin examinèrent les lieux avec curiosité.

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– Où est la porte ? demandèrent-ils pendant que leurs yeux se posaient sur la plage de sable fin et blanc et sur l'allée de galets gris dessinant un allée jusqu'à la mer.

Dans l'eau bleue et transparente, les deux enfant voyaient un cercle de galets mais de porte, point.

– Elle est là, dit encore tonton en montrant le cercle de galets. Ce cercle, c'est la porte.

– Où sont les autres voyageurs ?

– Ils ont déjà passé la porte, expliqua tatie. Et nous devrions nous dépêcher avant qu'elle ferme.

Ils avancèrent dans l'allée de galets et pénétrèrent dans l'eau. Le cercle de galets se mit à luire et une grande vague les submergea. Sauge cria de peur. Cependant, la vague ne les noya pas mais les éleva jusqu'à un cercle d'étoiles apparues dans le ciel. Ils franchirent ce second cercle et ils se retrouvèrent sur un ponton en bois en compagnie d'une foule d'autres gens. Le soleil couchant peignait de pourpre et de mauve l'horizon et la mer. Un bateau en bois haut sur l'eau dominait le quai. Sa coque ronde était décorée de vagues bleues et de spirales grecques blanches sur un fond jaune poussin.

Les passagers montèrent sur le pont grâce à une passerelle comme sur les bateaux ordinaires. En haut, les jumeaux découvrirent avec stupeur une vaste prairie vallonnée et fleurie avec un petit lac au milieu.

– Venez, vous deux, dit tatie. Nos cabines se trouvent par là.

Elle désigna un sentier sur la droite. Il descendait en serpentant jusqu'à un hameau de sept maisons en bois aux balcons décorés de fleurs entourant un puits aux souhaits. Arrivés sur place, les quatre enfants s'empressèrent d'aller à ce puits recouvert par de la vigne vierge et du lierre. Ils n'eurent malheureusement pas le temps de s'y attarder car leurs parents les appelaient pour entrer dans la maison bleue qui leur avait été assignée pour la durée du voyage.

– Je n'ai pas du tout l'impression d'être sur un bateau, fit Sauge en entrant dans une petite cuisine peinte à la chaux.

Une jolie peinture aux couleurs pastel figurant Frigg, la déesse nordique du foyer, des femmes et des travaux domestiques était suspendue au-dessus de la porte. Un bouquet de fleurs séchées était accroché au-dessus de la fenêtre dont les rideaux à carreaux bleus et blancs étaient tirés. Une poupée de paille et une croix de Brigid étaient accrochées sur les autres murs. Des aromates, des chapelets d'ail, d'échalotes et d'oignons étaient suspendus aux poutres du plafond.

– C'est parce que le voyage va être long et court à la fois, expliqua tatie en se dirigeant vers une porte sur la gauche.

– Comment ça, ça va être long et court ?

– Hé bien le voyage durera trois jours mais il nous paraîtra durer un mois.

– Pourquoi, c'est étrange ?

– Nous allons très loin. Normalement, le voyage devrait durer plusieurs mois mais grâce à la magie, ce temps va être beaucoup raccourci, à trois jours pour être plus précise. Notre esprit ne supporterait pas ce raccourci alors des mages ont fait en sorte que le voyage nous paraisse durer un mois.

Tatie entra dans le placard à provisions et sa voix se fit indistincte. Elle en ressortit munie d'un panier rempli de légumes.

– Soupe de légumes pour ce soir.

– Avec du fromage ? demanda Romarin les yeux brillants.

– Et des croûtons de pain ? s'enquit Sauge les yeux pétillants.

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Tatie éclata de rire en hochant la tête.

– Si cela vous fait plaisir ! Je vais également faire une salade de tomates et de feta.

– Miam ! s'écrièrent les jumeaux, ravis.

De l'étage leur parvinrent les cris de joie de Visumaros et Elantia. Sauge et Romarin se regardèrent puis hochèrent la tête. D'un même mouvement, ils se dirigèrent vers l'escalier dans le couloir. L'escalier en noyer, vernis, se détachait contre la tapisserie bleue à petites fleurs blanches. La rampe était assez large pour pouvoir faire du toboggan et déjà les jumeaux imaginaient les folles glissades qu'ils pourraient faire. Surtout qu'il n'y avait pas de danger, ils s'en étaient assurés. En bas de la rampe, il y avait un tapis épais et moelleux et le mur était assez loin pour qu'on ne se fracasse pas le nez dessus.

Quatre chambres placées en éventail s'ouvraient sur un grand espace sécurisé par une balustrade en bois. Sur le vieux plancher aux lattes gémissantes, on avait posé d'épais tapis. Sauge enleva ses sandales et ses pieds s'enfoncèrent agréablement dans le tapis. Romarin l'imita. Ils rirent parce que les fibres du tapis leur chatouillaient les chevilles. Cet espace en haut de l'escalier avait été aménagé. Une bibliothèque en noyer et à la porte vitrée, sculptées d'oiseaux, d'écureuils, de feuilles, de fleurs, de fées et de lutins, s'adossait contre le mur entre une porte et la balustrade. Contre cette même balustrade aussi, il y avait un sofa et des fauteuils et devant eux, une table basse pour poser les livres ou les tasses de chocolat froid.

La porte près de la bibliothèque s'ouvrit sur Elantia. Le visage souriant, la petite fille les invita à entrer dans la chambre qu'elle avait choisie. c'était une chambre avec des meubles rustiques peints en blanc avec des motifs de roses et d’œillets sauvages, des poignées en forme de bouton de rose. Un grand lit recouvert d'une courtepointe à motifs fleuris et d'une foule de peluches trônait contre une tapisserie d'un rose plus soutenu. Il y avait des peluches et des poupées sur la commode et sur le rayonnage accroché au mur sous les trois fenêtres.

– Et regardez, ajouta la cousine sur le ton d'une propriétaire faisant visiter sa nouvelle maison. j'ai aussi ceci.

La chambre était divisée en deux par un canapé en arc de cercle et par une longue bibliothèque. De l'autre côté, les jumeaux découvrirent un lapin en peluche géant, une marchande, une cuisine et une ferme.

– Il y a encore plus de jouets dans les trois coffres et si j'en ai marre de jouer, je peux toujours m'asseoir à la table et faire du coloriage ou dessiner.

– Tu en as de la chance ! On joue à la marchande ?

Elantia n'eut pas le temps de répondre. La porte de la chambre s'ouvrit et la tête de Visumaros apparut dans l'encadrement.

– Vous voulez voir ma chambre ? Après, il vous faudra choisir les vôtres.

La chambre de Visumaros était plus discrète : une tapisserie beige avec des gerbes de fleurs jaunes et bleues sur les murs, des meubles en merisier, un lit simple avec une couette en patchwork, une commode, une armoire, une bibliothèque qui divisait la chambre en deux, un coin pour s'asseoir, un bureau pour étudier et un coin bricolage. Une grande affiche représentant les différents types d'oiseaux trônait au-dessus du bureau. Il n'y avait pas de jouets, à part le train électrique, mais il y avait de quoi bricoler et de quoi herboriser. Des livres d'aventure, des documentaires, des revues couraient sur les rayons de la bibliothèque. C'était une chambre de garçon, la chambre d'un garçon épris de nature.

Dans la bibliothèque de Visumaros, Romarin repéra un livre qu'il rêvait de lire depuis longtemps. Il n'eut pas le temps de saisir le livre car sa sœur et ses cousins étaient déjà dans le couloir et l'appelaient.

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Il restait deux chambres pour les jumeaux. Romarin choisit celle à côté de Visumaros, toute bleue avec une tapisserie rayée, des rideaux unis un peu plus foncé et des meubles peints en gris-bleu.

– Oh ! Un lit-bateau ! s'exclama le petit garçon ravi.

Il rêvait d'un lit-bateau pour pouvoir jouer aux pirates et donner corps aux histoires qu'il inventait avec sa jumelle. Voilà que son rêve s'était réalisé. Une bibliothèque faisait face au lit et un coin lecture avait été placé sous la fenêtre. Le bureau se trouvait dans un coin et le coin jeux était dans un autre coin. Dans un coffre, le petit garçon dénicha des cubes en bois, une ferme, un village de sorciers et un faux balai magique. D'un autre, il sortit un ours en peluche, une marionnette ressemblant à un garçon, un échiquier magique, des cubes de construction, un diable dans sa boîte, un harmonica et un sifflet. Il y avait aussi un cheval à bascule gris pommelé, à la crinière et la queue longues et blanches, près de l'étagère où étaient rangés les livres de coloriage, la peinture, les crayons de couleur et les blocs à dessin.

– Je veux cette chambre ! dit Romarin d'un ton ferme.

Il ne restait plus que la dernière chambre pour Sauge, celle la plus à l'extérieur de l'éventail. La fillette tomba sous le charme de cette vaste chambre, la plus grande des quatre. Elle était tapissée de vert, les meubles rustiques étaient d'un vert plus clair et peint de mauves, de violettes et de pâquerettes. Il y avait le coin sommeil avec un lit à baldaquin, le rêve de Sauge, une table de chevet et un fauteuil bergère. Il y avait le coin lecture et études avec un bureau, une bibliothèque, une chaise et des mappemondes de différents mondes habités. Il y avait aussi le coin détente composé d'une table de thé et de quatre fauteuils, le tout semblant provenir d'un salon de thé anglais. Il y avait enfin le coin jeux, spacieux, avec des berceaux et des lits de poupées, une maison de poupées, une école de magie, une ferme magique, une dînette, des dizaines de poupées, d'habits de poupées, d'accessoires...

– C'est ma chambre ! affirma la petite fille, enchantée.

Aucun ne songea à la lui contester. Il n'y avait aucune jalousie entre les quatre enfants car chacun avait eu la chambre de ses rêves. Ils ressortirent sur le palier. Le papa de Visumaros et Elantia montait les voir.

– Alors, vous êtes satisfaits de vos chambres ? demanda-t-il.

– Oh, oui ! s'écrièrent les enfants.

– Mais où allez-vous dormir, tatie et toi ? s'enquit Sauge, se rendant soudain compte qu'il n'y avait que quatre chambres à l'étage.

– La nôtre est en bas, ne t'inquiète pas.

– Ah bon !

Ils mangèrent dans la salle à manger-salon, puis profitèrent de la douceur du soir pour faire une longue promenade dans les environs du hameau. Sauge prit sa tante par la main et lui chuchota à l'oreille :

– C'est étrange, je n'ai pas l'impression d'être sur un bateau !

De retour à la maison, les six jouèrent au jeu de l'oie, puis les enfants montèrent à l'étage.

– Vous avez l'autorisation de rester sur le palier pendant une heure, les prévint tatie. Ensuite, chacun dans sa chambre et au lit !

Comme l'avait dit tatie, le voyage dura trois jours mais il parut durer un mois aux passagers. Les enfants, pourtant, ne s'ennuyèrent pas. Ils avaient tant de choses à faire ! Visumaros avait accepté de prêter à son cousin le livre que Romarin avait repéré dans sa bibliothèque et Romarin l'avait lu en entier. Il y avait des promenades à faire, sur les sentiers à travers la prairie ou dans les bois. Quand

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il faisait chaud, ils se baignaient dans le lac et quand il pleuvait, ils jouaient dans leurs chambres. Leur imagination n'avait aucune limite et chaque jour, un des enfants lançait :

– On dirait qu'on était...

Ah ! Ce « On dirait qu'on était... » c'était une phrase magique, le début d'une passionnante partit de jeux. On dirait qu'on était des pirates ou on dirait que j'étais une princesse et toi un chevalier... En disant « On dirait que... », c'était le monde magique de l'enfance et du jeu que les enfants ouvraient.

– On dirait que j'étais une sorcière, lança Elantia. Je vivrais dans une forêt magique où les sentiers égarent les visiteurs non désirés. Je ne serais pas une méchante sorcière mais je ne suis pas gentille non plus. Cela dépend.

– Moi, je serai une pauvre jeune femme qui voudrait faire pousser plein de légumes dans son potager mais qui n'y arrive pas. Alors je viendrais voir la sorcière pour qu'elle m'aide.

– Et moi je serais un prince et je serai à la recherche de la princesse, dit Romarin. La princesse était mon amie d'enfance et elle avait disparu depuis quelques années.

– On dirait que la sorcière serait la princesse ! proposa Elantia.

– Oh, oui ! Bonne idée !

– Et moi je serais le roi, le père de la princesse, et j'envoie le chevalier rechercher ma fille, dit Visumaros.

L'idée du jeu émise, les enfants la mirent tout de suite en application. Elantia prit un petit chaudron, une baguette magique et des talismans puis courut vers le bois près du hameau. Sauge prit des pots de fleurs vides, un râteau et une pelle et s'installa dans le jardin pendant que Visumaros et Romarin se déguisaient avec les déguisements dénichés dans le grenier. Ils avaient découvert par hasard un escalier caché dans le mur du premier étage et cet escalier montait jusqu'au grenier des merveilles où on pouvait dénicher tout ce dont on avait besoin, dont des déguisements.

Le jeu les occupa toute la journée. Lorsqu'ils rentrèrent, échevelés, les joues rouges et les yeux pétillants, tonton leur dit :

– Le voyage est fini, les enfants. Nous sommes arrivés sur Fabularis.

– Déjà ?

Ils auraient bien voulu que le voyage ne se termine pas encore.

– Ne vous en faites pas, les rassura tatie. Vous aurez d'autres occasion de vous amuser sur cette planète.

Le lieu choisi par tonton et tatie pour célébrer le Solstice d’Été était une grande maison à deux étages entourée d'un ruisseau, de collines, d'une forêt et, plus loin, d'un petit lac.

– Si on marche pendant un quart d'heure en suivant ce sentier à l'ouest, on arrive à la mer, apprit Visumaros à ses cousins.

Les enfants eurent le plaisir de découvrir que leurs chambres étaient identiques à celles du bateau, en plus grand. Devant leur étonnement, tonton et tatie éclatèrent de rire et expliquèrent que la maison était magique et qu'elle adaptait sa décoration aux rêves de ses habitants.

La veille du Solstice, les enfants partirent se promener et pique-niquer dans la forêt. Chacun portait son repas dans son sac à dos ainsi que du matériel pour herboriser.

– Et si on cueillait des plantes pour le Solstice ? proposa Visumaros.

– Non ! répondit Romarin. C'est encore trop tôt, il faut attendre demain.

– D'accord, nous ne pouvons pas cueillir les plantes du Solstice mais il nous reste les autres, dit

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Elantia.

Les autres acquiescèrent et, suivant les directives de leur manuel, ils cueillirent des plantes et des fleurs qu'ils rangeaient soigneusement dans leurs musettes. C'est ainsi qu'ils empruntèrent sans s'en rendre compte un sentier bordé par des plantes inexistantes sur Terre. Le sentier les emmena jusqu'à une clairière, devant un immense arbre recouvert de mousse et de champignons.

Ils ne réagirent que lorsque le tronc de cet arbre s'ouvrit et laissa couler un flot de lumière argentée dans la clairière. L'arbre était une porte menant dans une campagne merveilleusement belle, avec des rivières où chantaient des naïades, des bois où vivaient des nymphes et des villages de gnomes. Ils n'hésitèrent pas et entrèrent dans cet autre royaume.

Aussitôt, l'arbre disparut et ils se retrouvèrent au milieu d'une immense plaine. Sauge pointa le doigt vers un château féerique qui pointait sa plus haute tour entre deux pics enneigés.

– Regardez ce château.

– Allons là-bas ! décida Visumaros.

– Mais c'est trop loin, répliqua Elantia.

– Pas si vous vous servez de la magie, dit une voix dans leur dos.

Ils sursautèrent et firent volte-face. Un jeune garçon leur souriait en leur faisant coucou de la main. Il avait des cheveux auburn bouclant autour d'un visage fin dans lequel scintillaient deux grand yeux gris. Ses oreilles pointues jaillissaient entre les mèches et ses ailes de papillons rouges et noires caressaient ses épaules. Il s'appelait Miri et faisait partie du peuple des fées. Ce pays s'appelait d'ailleurs la Féerie et le château était celui du Roi et de la Reine des Fées.

– Comment s'y prend-on ? demanda Romarin quand Miri eut fini ses explications.

– Pour y aller le plus vite, il faut voler.

– Oui, mais nous ne pouvons pas voler, nous n'avons pas d'ailes et nous n'avons pas encore étudier cette magie.

– Alors, il faudra emprunter le Chemin Féerique.

– Qu'est-ce que c'est ?

– C'est la route qui relie toutes les villes et tous les villages de Féerie.

– C'est bien pratique ! s'exclama Sauge.

– Oui, mais c'est aussi dangereux car si vous touchez un seul caillou du chemin, vous serez métamorphosés en un animal et vous ne pourrez jamais rentrer chez vous.

– Bah ! Pourquoi voudrait-on prendre un caillou, fit Visumaros en haussant les épaules.

– Vous verrez bien...

Ils comprirent de quoi Miri voulait parler dès qu'ils posèrent les pieds sur le Chemin Féerique. Celui-ci était jonché de petits cailloux multicolores et brillants, si beaux que les mains des enfants se tendaient pour les toucher et qu'ils devaient s'en empêcher mutuellement. Ils arrivèrent tout de même sans encombres dans la cité féerique où se dressait le château.

– C'est beau !

– C'est magnifique !

Les mots manquaient aux enfants mais il est vrai que la Cité Féerique était superbe. Elle faisait penser à un bois entourant le château. Les maisons ressemblaient à des arbres et elles étaient liées les unes aux autres par des sentiers herbeux et fleuris. Miri les emmena au nord de Symphoria, la

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capitale de Féerie. Le quartier de Floni était composé de quatre arbres-maisons entourant une place herbeuse au milieu de laquelle se trouvait un puits aux souhaits.

– Faites un vœu, dit Miri d'un ton malicieux.

– D'accord, répondirent les quatre enfants en se penchant sur la margelle du puits. Ils firent le même vœu qui se réalisa le lendemain, jour du Solstice. Toute la famille fut réunie sur la Colline aux Jeux, au nord de Symphoria. Non seulement les parents de Visumaros et d'Elantia, mais aussi les parents des jumeaux, les autres oncles et tantes et les autres cousins et cousines ainsi que les grands-parents. Fêter le Solstice en Féerie fut une expérience inoubliable. Il y eut de la musique et les musiciens féeriques s'y entendaient pour jouer du violon, de la lyre et de la flûte. Il y eut des danses, des chants et une profusion de jeux : du tir à l'arc, du tir à la corde, du saute-mouton, des courses, de la fabrication de potions magiques et de colliers. Pour couronner cette soirée, un excellent repas fut servi par le Roi et la Reine des Fées sur de longues tables installées au pied de la colline.

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Divinités celtiques

AINE :

Aine est la déesse irlandaise de la fertilité et de l'amour. Elle est associée à la lune.

Aine est adorée particulièrement la veille du solstice d'été. Elle est aimable et serviable envers tous ceux qui la vénèrent. Mais elle exerce une vengeance implacable contre tous ceux qui essayent de lui nuire.

Cette déesse encourage l'amour et elle choisit ses amants parmi les dieux, mais aussi parmi les mortels.

Elle est la déesse de l'agriculture. Elle commande aux récoltes et aux animaux. Aine est également la déesse de la poésie et de la folie.

Elle détient aussi le pouvoir de guérison, associé aux lacs et aux puits. Aine est la gardienne de l'étincelle de vie qui traverse le corps toutes les 24 heures.C’est donc pour cela qu'on lui reconnaît le pouvoir de soigner et de redonner une bonne santé.

GWYDION :

Gwydion est le dieu gallois des illusions, de la magie et de la guérison. Il est puissant et on peut le comparer au dieu irlandais Dagda.

C'est un poète et il est souvent considéré comme le messager des dieux.

Gwydion est également connu pour son savoir et son intelligence. En effet, il est le représentant des druides, des magiciens, des poètes et des philosophes.

Le symbole de Gwydion est le nœud celtique.

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Le Solstice d’Été

dans le Paganisme Finnois

Au Solstice d’Été, le soleil culmine à son plus haut point et il semble se reposer là quelque temps. Cette période d'une semaine était appelée Pesapäivät, c'est à dire les jours-nids, parce que les gens croyaient que le soleil se reposait dans un nid. Pesapäivät était considéré comme une époque étrange et magique car la frontière entre le monde des morts et celui des vivants était la plus fine. La même chose se produisait au Solstice d'Hiver, une période où le soleil est à un autre point extrême de sa course. Le temps depuis le Solstice d'Hiver jusqu'au Solstice d’Été était considéré comme un temps de levée tandis que le temps du Solstice d’Été au Solstice d'Hiver était un temps de déclin.

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Divinité finnoisepar Sabrina Ceridwen

UKKO :

Ukko, connu plus particulièrement sous le nom de Ukko Ylijumala, est le dieu suprême de la mythologie finnoise. Il est l'équivalent d'Odin dans le paganisme scandinave.

Son épouse est Akka, la déesse de la fertilité.

Le nom Ukko signifie « vieillard, vieil homme » et Ylijumala signifie « Dieu du ciel » ou encore « Dieu des Dieux ».

Ukko est le dieu du ciel, de l'orage et de la guerre.

En plus d'être le dieu suprême, il détient également les mêmes pouvoirs que Thor dans le paganisme scandinave. En effet, tout comme lui, il possède un marteau. Ce dernier porte le nom de Ukonvasara.

Ukko est également le dieu des chasseurs car il apporte la chance à ces derniers lorsqu'ils partent chasser.

Le symbole d'Ukko est un serpent-éclair, qui est une représentation du tonnerre.

Petit plus :

Plusieurs mots en finnois sont dérivés du nom Ukko.On rencontre par exemple les mots :

– Ukkonen : qui signifie « tonnerre » mais aussi « petit vieux ».– Ukonilma : qui signifie « l'orage ».

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